Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Centre-ville de Seikusu => Discussion démarrée par: Hadrian Kensley le dimanche 05 octobre 2025, 01:17:28

Titre: [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le dimanche 05 octobre 2025, 01:17:28
"Il n'y a aucun doute que notre Seikusu est une fascinante ville dans laquelle modernité et mystère se côtoient. Elle continue d’étonner par le calme presque surnaturel de ses habitants face aux événements les plus insolites. Ici, l’étrange ne choque plus personne : qu’il s’agisse d’un accident spectaculaire, d’un crime de rue ou d’un simple fait divers, la population semble s’être forgé une indifférence typiquement “new-yorkaise”, où chaque incident, aussi dramatique soit-il, est vite relégué au passé.

En effet, récemment, un vol discret a récemment été signalé au Musée d’Histoire Anthropologique de Seikusu — ou, selon son appellation officielle, le Seikusu Jinruigaku Rekishi Hakubutsukan. D’après les premières informations recueillies auprès du personnel, un seul objet aurait disparu des collections.

Les autorités locales se sont montrées particulièrement discrètes sur la nature de l’article dérobé, mais plusieurs sources proches du musée évoquent un ancien journal, dont la valeur historique pourrait être considérable.

L’enquête est en cours, mais fidèle à sa réputation, la ville de Seikusu poursuit sa routine comme si de rien n’était — preuve que, dans cette métropole où l’étrange côtoie le quotidien, même le mystère d’un vol au musée ne suffit pas à troubler la sérénité de ses habitants.
"
-Kenichi Seshiro, Le Quotidien, 04 Octobre 2025


Je tape du doigt sur ma chaise en observant mon homme de main. Je vois bien, à son état, qu'il n'est pas bien en forme; ses lunettes de soleil, qu'il s'obstinait à porter même de nuit, sont cassées, son veston est déchiré, et il a une blessure mal pansée au niveau de l'abdomen qui met à mal mon instinct de chasseur.

"Tu… tu veux m'expliquer ce qui t'est arrivé, un peu, Hanzo?" que je lui demande en portant à mes lèvres une tasse remplie de sang maintenu à 34°C, comme je le prenais toujours. "J'aimerais comprendre comment, sur les six hommes que j'ai envoyé attraper une étudiante, seulement deux me sont revenus."

Il détourne les yeux. Je le vois qu'il cherche à formuler sa pensée, mais je sens déjà la vitae bouillir en moi, donc je le presse d'une série de tapotement sur l'appui-bras de ma chaise. Je le vois tressaillir, et il me regarde de nouveau.

"Commence par le début," que je lui suggère avec un haussement d'épaule. "J'ai toute la nuit. Mais je te recommande de trouver ta langue, avant que je ne t'en libère définitivement."

La menace sembla faire mouche, et enfin, il commence à s'expliquer.

***

Il faisait déjà noir quand Hanzo et ses comparses avaient quitté le bureau d'Hadrian, dans le quartier ouest de la ville. Hanzo, contrairement aux plus hauts lieutenants de son patron, n'était pas une goule; il n'était qu'un humain, un esclave, de son maître. Il n'était même pas assez important pour que le maître ne lui révèle ses dessins, alors encore moins les secrets que ses subalternes avaient le privilège de connaître, mais il comptait bien remplir sa mission et peut-être monter en grade.

La mission était simple; il devait repérer, traquer et enlever quelqu'un. Un étudiant universitaire. Plus spécifiquement, ils recherchaient quelqu'un qui relevait presque du prodige, et que personne ne serait trop empressé de retrouver, donc soit un orphelin, ou un étranger. Normalement, Hadrian ne faisait pas vraiment dans la délégation lorsqu'il avait une idée en tête, mais pour l'occasion, il se disait qu'être le seul étranger vu avant la disparition d'un autre étranger ou d'un orphelin attirerait inutilement l'attention sur lui, et comme le Prince et le Sheriff de Seikusu n'attendaient qu'une erreur de sa part pour lui couper la tête, il préférait se garder loin des médias.

Il y avait six universités dans la ville de Seikusu, et l'une d'entre elles logeait une jeune femme du nom de Cypress Thornwood, une anglaise ayant élu domicile dans Seikusu, qui correspondait donc aux critères du patron, et qui étudiait, comble de la chance, les langues mortes. Si les autorités japonaises étaient, d'ordinaire, très efficaces, ils n'allaient pas se casser le cul pour une étrangère à deux balles qui n'avait aucune importance à leurs yeux. Après tout, ce n'est pas comme si le Royaume-Uni allait leur en vouloir de ne pas retrouver une pauvre étudiante qui, à tous les coups, devait avoir été enlevée par un groupe de Yakuza et revendue dans un autre pays.

Certaines personnes se seraient contentées de demander. Normalement, devant l'opportunité d'étudier un texte très ancien, une simple invitation aurait suffit à faire déplacer une étudiante. Le problème, c'est que le document concerné, communément appelé le Texte de Noah, était un amendement au Texte de Seth, et donc l'un des textes les plus importants de l'époque antédiluvienne, peut-être encore plus important que le Livre de Nod. Mais plus important encore; c'est qu'il s'agit du texte qui avait été volé au Musée d'Histoire Anthropologique, et donc, demander poliment, ce n'était pas vraiment une option.

Dès le moment que Cypress avait quitté les cours pour la soirée, les hommes avaient commencé à bouger. Deux d'entre eux la prenaient en filature, alors que les autres les suivaient à une rue de distance. Une fourgonnette attendait, plus bas, de recevoir le signal. Les rues étaient plus ou moins désertes, en grande partie grâce à l'influence de leur maître qui, à distance, encourageait mentalement la population à emprunter des détours plutôt que d'utiliser le chemin le plus directe vers leur destination, un talent redoutable qui nécessitait une grande force de concentration, à ne pas en douter.

Mais Cypress ne tarderait sans doute pas à se rendre compte des hommes qui la suivaient.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le dimanche 05 octobre 2025, 17:44:18
« Évolutions de l'Araméen, entre mythes et histoire » était le dernier cours de la soirée pour Cypress. L'études des textes bibliques originels permettait de voir l'évolution de la langue par rapport à ce qu'elle était devenue aujourd’hui. Bien entendu, la gorgone trichait de manière éhontée avec les commentaires de Drakaina qui suivait le cours attentivement. Cette ancêtre particulière de Cypress avait après tout vécu dans les siècles ou l'Araméen était une langue proéminente dans le Moyen-Orient.

Mais ce soir, leur professeur était partie dans une tangente particulièrement actuelle. Il avait, en effet, réservé un accès pour leur classe au musée d’anthropologie de Seïkusu afin qu'ils puissent y étudier quelques pages du Livre de Noah. Mais, après le cambriolage, le musée avait révoquer cette autorisation sans plus d’explications. Et le bon professeur en était furax. Enfin, autant qu'un professeur réputé pour être plus soporifique qu'un somnifère pouvait l’être.

Finalement, après avoir conclu sa tirade par un « Je vais contester leur décision, moi, vous allez voir ! », il les laissa partir.

Ramassant ses affaires avec soin, la jeune femme était malgré tout un peu déçue. Elle aurait aimé voir ces quelques pages et essayer de les déchiffrer avec Drakaina. Mais avec le cambriolage, elle comprenait que le musée renforce sa sécurité.

Quittant la salle de classe en dernier, elle entreprit de prendre le chemin du retour. Bien vite, elle remarqua que ceux qui prenaient la même route habituellement semblaient vouloir faire des détours ce soir. Peut-être qu'il y avait une soirée étudiante ou deux de prévue ?  Elle l’ignorait, refusant en bloc tout ce qui pourrait mener à une certaine promiscuité avec un membre du sexe opposé. Au grand dam de ses ancêtres qui lui assuraient que, déjà à leurs époques respectives, il existait des moyens sûrs pour éviter toute grossesse indésirable. Mais elle n'en démordait pas, refusant de prendre le risque.

Quelques rues plus tard, Cypress était littéralement seule au monde. Aucune voiture, aucun passant, pas même le bout de la queue d'un chat. Ça la changeait du trafic habituel, c'était certain. Mais quelque chose semblait agiter les six serpents qui se mouvaient sur son crâne.

« Ça ne me plaît pas du tout, ce calme, dearie. J'ai comme l’impression qu'on est suivies… siffla Melantho, tournant sa tête reptilienne de gauche à droite. »
« Qui veux-tu qui nous suivent ? Ce n'est pas comme si Cypress était une riche héritière ou quoi que ce soit, nous ne risquons pas d'être enlevées ou agressée. Surtout avec ces rues vides… contra Drakaina, essayant de se montrer réconfortante pour Cypress. »

Mais les paroles de Melantho avaient déjà fait leurs dégâts. Tendue, la jeune étudiante pressaient le pas, resserrant les bras qu’elle avait croisés contre sa poitrine. Son sac tapait contre sa hanche à chaque pas qu’elle faisait. Sa jupe, à peine au-dessus du genou, lui paraissait soudain bien trop courte. Et son chemisier bien trop blanc et décolleté. Ce n’était pas sa petite veste noire qui allait masquer quoi que ce soit, les boutons dessus étant juste décoratifs. De toute façon elle n'aurait pas pu les fermer sans qu'ils ne sautent, la pression de sa poitrine bien trop forte pour le faible textile qui les maintenait en place.

Rajustant ses lunettes, elle prenait soin de rester sous la luminosité des lampadaires.

« J’entends des pas. Deux personnes. Environ une rue derrière nous, communiqua Kyanessa, aux aguets depuis les observations de Melantho. »

Cypress se mot à courir. Elle n'était plus très loin de son appartement. Si elle pouvait y arriver, elle verrouillerait tout à clé et se cacherait sous ses couettes comme une enfant terrifiée. Parce que, bien qu’elle ne soit plus une enfant, elle était terrifiée. Les faits divers dans les journaux n'étaient pas des plus rassurants. Disparitions, meurtres, viols, agression et violence gratuite, trafics de drogues et commerce de chair…

Dès qu’elle se mit à courir, les deux hommes qui la suivaient firent de même. Elle entendait clairement le bruit de leurs chaussures sur le goudron, elle imaginait leur souffle régulier, comme des habitués de course à pied. Même sans les indications des serpents dans ses cheveux, elle imaginait parfaitement la distance qui se réduisait entre eux.

Alors qu’elle voyait enfin son immeuble au bout de la rue, une fourgonnette s’engagea face à elle, se garant au milieu de la route, en travers. Trois autres hommes en sortirent avec, dans la main, ce qui ressemblait fort à un pistolet. Réel ou avec tranquillisants, elle n'en savait rien. Mais sur un ordre sec de Medusa, la jeune femme retira ses lunettes aux verres teintés de vert et les glissa dans son sac.

Quand son regard rencontra celui du premier des trois hommes, ses prunelles émeraude semblèrent s’illuminer d'une lueur interne. Et bientôt l'homme se pétrifia alors que son cœur s'arrêtait. Et le second a ses côtés ne tarda pas a l’imiter. Le conducteur de la fourgonnette klaxonna, interpellant le troisième qui échappa de peu au destin de ses compatriotes.

Cypress profita de la distraction pour essayer de prendre la rue transversale, mais les deux hommes qui la poursuivaient la rattrapèrent à ce moment-là. Le serpent qui abritait l’âme d'Ophione fut vif et ses crocs se plantèrent dans le cou de celui qui venait de l'attraper, délivrant en quelques secondes assez de venin pour pourrir le cœur de son agresseur. Un autre tenta de jeter un sac en tissu sur la tête de la jeune femme, mais il commit l'erreur de croiser son regard et son sort fut scellé. Le poursuivant restant acheva de passer le sac sur la tête de la gorgone, serrant un lien jusqu’à ce que Cypress soit en peine pour respirer et en profitant pour la jeter sur son épaule.

Elle se débattait, bien sûr, ses pieds enveloppés de bottines à talons noirs percutant une, deux, trois statues de pierre qui s'écrasèrent et se brisèrent contre le macadam. La gorgone fut jetée sans ménagement à l’arrière de la fourgonnette, l'homme entrant après elle et gueulant de démarrer pendant qu'il s'occupait de ligoter la jeune femme.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le lundi 06 octobre 2025, 03:56:23
[Un peu plus long que prévu  ::) Enjoy!]

J'interrompt le récit de mon interlocuteur en levant la main et, non sans rajouter un peu de d'hypnose dans la manœuvre pour le forcer à s'arrêter séchement, je ne peux m'empêcher de démontrer une forme d'incrédulité ; "Tu essaies de me dire, Hanzo, que vous n'êtez pas foutu de prendre une femme en filature sans être remarqué, alors que j'ai pris les mesures pour m'assurer que vous ne soyiez pas interrompu?"

Je vois qu'il essaie de me répondre, et je brise le contact visuel pour le laisser délier sa langue.

"Peu… peu… peut-être que… qu'on a été repéré parce qu'il n'y avait personne d'autre…"

"… Brave de ta part de rejeter le blâme sur ton patron," dis-je en prenant une autre gorg--- ah, non, il n'y en a plus.

Super.

Et cela va sans dire que je vais devoir prendre une soirée, aller jusqu'aux appartements dans l'ouest de la ville pour me refaire un stock. Je ne peux m'empêcher d'avoir un brin d'envie à l'égard de mes ancêtres du moyen-âge; assurément, les Tremere de l'époque avaient suffisamment de sous-fifres pour faire le travail à leur place. Si mes semblables de l'époque devaient trouver la tâche laborieuse, ils ne pouvaient pas imaginer à quel point il deviendrait difficile de se nourrir dans l'ère moderne; des caméras partout, des policiers semi-compétents et surtout des gens qui sont prêts à tout pour trouver quelque chose d'anormal pour combattre la banalité du quotidient.

Hanzo s'agite nerveusement.

"Non, non, boss, je ne veux pas dire qu…"

"Ça va, ça va," dis-je en levant la main. "Il y a du vrai là-dedans. C'était peut-être une mauvaise idée. Allez, finis ton histoire."

***

"Putain! Elle a tué Ken!"
"Espèce d'enfoi—"

En l'espace d'un instant, devant les yeux effarés de Hanzo, deux hommes étaient déjà tombés. Il ne savait par quelle diablerie elle les avait changé en pierre, et il n'était pas en mesure de confirmer si elle était réellement responsable ou si elle avait un Mage dans ses connaissances qui l'aurait protégé, mais toujours est-il qu'ils la pourchassèrent dans la rue transversale. Il leva son arme pour tirer, mais alors qu'il se concentrait pour lui loger un tranquilisant sur un endroit quelconque de son anatomie, alors qu'il se focalisait sur la jeune femme, il remarqua quelque chose, au moment où Yato s'apprêtait à lui mettre le grappin dessus; ses cheveux se muaient, et une mèche s'envola pour le frapper au cou, laissant derrière quatre petits trous sanglants.

Il avait côtoyé des vampires depuis assez longtemps pour reconnaître un effet surnaturel, et donc il donna l'ordre d'utiliser le sac. Fort heureusement, Okito parvint à faire passer le sac sur la tête de leur victime alors que Hanzo courait pour l'assister, et jeta la femme sur son épaule alors que l'autre s'affairait à garder le sac sur la tête. Il passa à côté des statues, en se demandant comment il allait bien pouvoir expliquer ça au patron, mais décida de laisser quelqu'un d'autre s'en charger. Il en profita, cependant, pour ramasser le sac de la jeune femme et l'embarqua prestement dans la fourgonnette, grimpant dessus pour lui ramener les mains derrière le dos tout en aboyant à Okito de prendre le volant avant que les flics ne rappliquent.

Il parvint tout juste à attacher les mains et à se relever que, dans la foulée, il se prit un coup de pied dans l'abdomen, et le talon aiguille y resta figé. Il rugit, mais se retint de frapper la captive, mais il entendit quand même Okito ricaner. Il arracha le talon aiguille de son ventre, et le jeta à sa droite avant d'agripper les pieds de la jeune femme et les attacher avec des liens de serrage.

***

Je continue de regarder Hanzo avec deux grands yeux rouges écarquillés de surprise.

"Elle t'a empalé avec son talon?"

Il hoche de la tête.

"Un petit bout de femme?"

Il hoche encore.

"Mais c'est qui, cette fille, Jane Wick?"

Aucun commentaire de la part de Hanzo, qui pince simplement les lèvres. Je me dis qu'il n'est peut-être pas un grand amateur de cinéma. On dirait presque mon engendreur; lui non plus n'appréciait pas les subtilités de la culture populaire, et je ne sais pas si c'est un résultat de ma condition, mais c'est également une partie que je perds graduellement moi-même; le cinéma, l'opéra, les concerts de musique, les bars, les musées sans les braquer… comme si être vampire me forçait à consacrer mon temps de façon plus significative.

Je me lève donc de ma chaise, contourne mon bureau, et je marche jusqu'à lui en lui agrippant le bras qui cachait sa blessure. Je l'examine un moment, puis je lâche le plus long des soupirs, avant de lui planter cinq ongles autour de son troisième orifice, et je manipule sa chair pour refermer le trou, non sans également m'assurer que ses organes internes ne sont pas affectés.

"Tu ferais bien de me remercier, Hanzo, je viens de t'économiser près d'un million de yens. Allez, elle est où, cette amazone?"

"Alors… quand on est arrivé, on est passé par le garage, on l'a descendue au sous-sol en évitant de passer par la zone surveillée, puis on l'a enfermée dans le B202."

"Okay, okay. Pas mal, pas une mauvaise idée. Fort bien. Euh… comment dire… tu prends la soirée, hein. Même chose pour Okito. Je m'assurerai qu'un bonus vous soit accordé."

En résumé, je lui demande de me libérer le plancher, que le reste ne le concernait plus. Je sais bien qu'il a des aspirations de monter en grade, mais si perdre quatre hommes sur un enlèvement est le mieux qu'il peut m'offrir, il serait probablement plus prudent de le garder dans sa position, ou de le tuer. Mais je n'ai pas envie de tuer ce soir. Non, ce soir, je veux plus que satisfaire mes pulsions de tueur; je veux satisfaire ma curiosité, d'abord et avant tout.

***

Une heure plus tard, et je descend au sous-sol par l'ascenseur du fond. Dans mon établissement, il y a deux sous-sol; le premier est un garage. Un deuxième, cependant, est dissimulé, n'apparaissant même pas sur les plans de construction, et ne peut être accédé qu'avec la clé qui autorise l'accès à mon étage, et une combinaison de touche que seuls moi-même et ceux qui ont accès à mon domaine clandestin connaissent.

Je passe devant le B201, et j'ouvre la porte qui mène au B202.

Le B202, comme les pièces adjacentes, était globalement une chambre d'hotel. Par un caprice, je me suis toujours dit que mes invités infortunés seraient plus à même de m'offrir plus volontairement leurs oreilles s'ils n'étaient pas simplement jetés dans une pièce vide avec une lumière agressante et comme seul siège une chaise en plastique.

Cypress avait été placée sur un fauteuil, les bras liés aux appuis-bras et les jambes aux pattes de la chaise. Je referme la porte derrière moi, en laissant le mécanisme de verrouillage faire son effet; trois loquets d'acier frappent lourdement dans leur socle, pour bien laisser comprendre au prisonnier qu'il n'y avait qu'une façon de sortir, et c'était par moi.

Je marche donc jusqu'au bureau de bois posé dans un coin de la pièce, sur lequel repose le sac à main de la jeune femme, et je l'ouvre pour en tirer deux choses; premièrement ses lunettes négligemment jetées à l'intérieur, ainsi qu'un porte-feuille, duquel je tire une carte d'identité, moins pour me rappeler le nom de ma victime que pour m'assurer que les autres cons ne s'étaient pas planté de personne.

Je prends la parole, passant du japonais utilisé avec Hanzo pour l'anglais américain.

"Cypress Thornwood. Un nom singulier. Étudiante à l'Université de Seikusu, département des langues, spécialisée dans les langues mortes."

Je me tourne donc vers la jeune femme et je me mets sur un genou et, à l'aide d'un ongle, je tranche l'attache qui tiennent ses jambes à la chaise.

"Je vous présente mes plus sincères excuses pour le manque de manière de mes hommes de main, miss Thornwood. Vous savez comment c'est, nul doute; il est toujours difficile de trouver des gens capables d'effectuer les tâches demandées selon nos critères. Je n'ai pas pour habitude d'avoir mes invités accumuler les bleus."

Je regarde vers le sac posé sur sa tête.

"Maintenant, je vais retirer le sac, mademoiselle. Je vais cependant vous demander de conserver un modicum de calme, bien que je me doute que vous deviez être terrifiée, et de ne pas crier. Non pas que je crains que vous ne soyez entendue, mais simplement, j'ai les bruits en horreur."

Et propre à ma parole, je m'approche du sac. Je remarque des mouvements anormaux, probablement ces cheveux mouvants dont Hanzo m'a parlé.

"Il est inutile, je suppose, de vous dire qu'il vous est recommandé de ne pas chercher à me blesser ou de me tuer. S'il venait à m'arriver malheur, je crains que vous ne restiez ici pour le reste de votre vie qui, sans l'assistance de mes gens, risque de vous être très courte."

Il ne fait jamais de mal de laisser une menace de mort ou deux s'infiltrer dans la conversation, juste pour rappeler que c'est toujours sur la table.

Le sac tombe, et révèle le visage de la jeune femme, à laquelle j'offre un sourire qui se veut courtois.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le lundi 06 octobre 2025, 23:16:48
Malgré tous les efforts déployés, la gorgone ne parvient pas à se libérer et finit ligotée dans la fourgonnette, le sac toujours sur la tête. Elle eut au moins la satisfaction d'entendre le rugissement de douleur de l'un des hommes quand son talon pénétra dans quelque chose de plus mou que le sol sur lequel elle a été jetée. Pour la peine, on lui enlève sa deuxième chaussure. Et elle se retrouve donc sans aucun moyen de défense. Sous le sac, ses ancêtres s'agitent tant bien que mal, essayant sans succès de le faire se relever juste assez pour découvrir le regard -écarquillé- de Cypress.

Se faire enlever, vraiment, ça craint.

Elle se résigne à attendre, sentant le véhicule rouler, et essaye de se détendre pour pouvoir se débattre de nouveau quand on la sortirait de la fourgonnette plus tard.

Mais, malheureusement, même en faisant de son mieux, elle ne réussit pas à se défaire des liens, du sac, ou de l'emprise de ses ravisseurs. Et elle finit attachée à une chaise dans un lieu inconnu, à la limite d'une crise de panique, la tête sous un sac qui l’empêchait de voir son environnement. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, être laissée seule ensuite ne la rassure pas. Et plus le temps passe, plus elle craint de s’étouffer ou de s’évanouir.

Après un temps indéterminé (une heure selon les kidnappeurs, une semaine selon la kidnappée), elle entendit enfin la porte s'ouvrir de nouveau. Tendue au possible, elle tressaille au son de chaque verrou qui s’enclenche ensuite.

« Un homme, seul a priori, siffle Melantho. S'il n'est pas sur ses gardes tu peux le surprendre et t’approcher assez pour qu'on puisse le mordre. Mais je crains qu'il ne nous voit, il ne sent pas l'humain de base.  »

[color=#]Sauf s'il comprends le langage des serpents[/color], songe la jeune étudiante, terrifiée.

Son cœur bat la chamade. Elle a l'impression qu'il s'est logé dans sa gorge et qu'elle va le vomir d'un moment à l’autre. Même si elle le désirait, pas un son ne sortirait de sa gorge nouée. Elle se contente donc d'opiner quand l’inconnu -le chef apparemment- lui demanda de ne pas crier.

Quand le sac tombe enfin, la brunette ferme les yeux très fort, laissant ses serpents se redresser et regarder l’homme en sifflant des menaces toutes aussi variées que créatives. Elle prie pour que son ravisseur en chef ne comprennent pas les sifflements agressifs, surtout quand ses ancêtres se mettent à attaquer verbalement sa virilité, sa mère, sa lignée entière, sa masculinité et menacent la survie de ses organes mâles.

« Mes lunettes… si vous ne voulez pas que je vous fasse du mal involontairement… s'il vous plaît, parvient-elle à murmurer malgré sa gorge nouée et son souffle court. »
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le mardi 07 octobre 2025, 04:16:42
"Mes lunettes… si vous ne voulez pas que je vous fasse du mal involontairement… s'il vous plaît."

"S'il vous plait?"

La courtoisie m'a, je l'avoue, un brin déstabilisé. Rarement est-ce qu'une victime d'un acte criminel ne s'est montrée aussi polie.

"Haha… ah. Eh bien, miss Thornwood, quel sang-froid," dis-je en levant les lunettes à la hauteur de son visage. "J'aurais cru à un peu plus de résistance, mais je vois que je me suis trompé. Eh bien, devant tant de courtoisie…"

J'ouvre lentement les branches des lunettes, examinant le curieux matériel dont elles étaient faites, et avec soin, je les pose sur son nez, non sans replacer une mèche de ses cheveux ayant vagabondé sur son visage.

"Voilà, présentable. Maintenant, je vais vous détacher; tant que vous vous comportez avec civilité, je ne vois aucune raison de vous malmener."

Serait-ce de la stupidité? Peut-être. En vrai, je ne m'inquiète pas vraiment de ce qu'une femme seule peut accomplir dans cette situation, surtout que, de toute apparence, elle me semble être une femme intelligente et consciente de sa situation, et qui semble comprendre que, tant qu'elle ne s'égare pas, elle ne sera pas maltraitée. OU, peut-être, qu'elle cherche à m'amadouer avec une fausse soumission, une éventualité qui, même si vraie, ne risque pas de me poser beaucoup de problèmes.

D'un geste d'un ongle aussi acéré qu'un cutter à boites, je fais sauter les attaches.

"Voilà."

Je prends place sur le fauteuil sur sa droite, en la laissant observer ses environs pendant quelques minutes.

La pièce, somme toute, est coquette, éclairée de quatre luminaires disposés sur des tables de chevets, y donnant un air tamisé et presque intime. Il y avait définitivement une touche féminine dans la décoration, notamment parce que mon assistante en avait été la responsable, et qu'elle avait beaucoup plus de goût que moi-même. Devant nous, une table à café, sur laquelle sont posés une petite boite d'ibuprofène fermée et un verre d'eau.

"Donc, écartons les questions habituelles, chère. Mon nom n'a guère d'importance, mais vous pouvez m'appeler Hadrian. En ce qui concerne l'endroit où vous êtes… Vous savez probablement que je ne peux vous le dire. Ce qui m'amène à la raison pour laquelle je vous ai fait enlever."

Je ramène mon regard sur elle et je lui adresse un sourire.

"Pour une raison très simple, mademoiselle; dans votre esprit se trouve un savoir précieux qui m'intéresse."

Je me tourne donc vers la table de chevet, et je tire précieusement un livre. Sur un papier neuf, histoire de ne pas endommager le précieux artéfact, se trouve une page du Livre de Noah, ainsi qu'une page du journal de Vlad Tepes III. Je pose les deux côtes à côtes, devant la jeune femme, et je pointe quelques symboles sur les pages.

"On me dit que vous êtes une femme très intelligente, et douée d'un instinct surhumain pour le décodage des langues. Je reconnais uniquement un seul symbole de ces deux ouvrages."

Je lui pointe un symbole. Le symbole de Caïn, adopté par les Caïnites comme leur symbole. Ce qui voulait, normalement, signifier que cette partie du livre, du moins selon mes estimations, qu'une partie de cette œuvre concernait au moins le surnaturel. De nombreux symboles m'étaient inconnus, empruntés à l'Enochien, une langue si morte que la plupart des chercheurs la prétendent non seulement morte, mais bien perdue, et d'autres insistent qu'elle n'a probablement jamais existé. Cependant, comme il existe encore en ce monde des gens, ou plutôt des choses, qui peuvent encore l'utiliser, notamment ces connards de Tzimisces pour leurs rituels débiles, bien que je sois convaincu que la plupart des mots qu'ils utilisent n'ont pas plus de sens pour eux que pour moi, je penche plutôt sur la langue morte et perdue.

"Ceci est une copie du Livre de Noah. L'autre est une copie d'une page du journal d'un de mes… 'collègues'. Je veux savoir ce que le Livre de Noah dit, et je me dis que les notes de ce collègue, bien qu'en walachien, pourrait peut-être vous faire un point de comparaison. Mon collègue semble avoir une fascination pour le même sujet que moi."

Je la regarde de nouveau, et je lui souris.

"Aidez-moi avec ma curiosité, ma chère, et je peux vous assurer qu'aucun mal ne vous sera fait. Et, suite à notre intéraction, je me permettrai même de vous offrir réparation pour la terreur et l'angoisse que les conditions de notre rencontre vous auront suscitées."
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le mardi 07 octobre 2025, 22:50:54
La brunette arque un sourcil en l’entendant s'étonner de sa politesse. Elle le sent toutefois se rapprocher en constatant ses ancêtres qui s'agitaient, sifflant et sortant leurs langues fourchues pour goûter l'air.

« Stop ! siffle-t-elle dans le langage commun des serpents. Je tiens à rester en vie, et à ne pas mourir de faim et de soif dans cet endroit, les prévient-elle d'un ton qui ne souffrait aucune discussion. »

Ce faisant, sa langue -fourchue également- darde entre ses lèvres pour sentir l'air et comprendre ce qu'Echione veut dire en sifflant à propos d'abomination et cadavre ambulant. Et quand elle comprends, elle se fige, plus raide qu'une statue. Ça sentait effectivement le cadavre ambulant. Le froid, la mort, l'interdit. Elle réagit à peine lorsqu'elle le sent lui glisser les lunettes sur le nez, tressaillant quand un doigt froid effleure son visage pour remettre une boucle de cheveux à sa place.

Curieuse malgré l'instinctive répulsion qui l'habite après avoir senti l'air, elle ouvre les yeux. Et marque un temps d'arrêt devant l'homme face à elle. Son regard parcourt la pièce, essayant de dénicher le cadavre dont sa langue avait senti la présence, avant de revenir se poser sur lui. Elle ne réagit pas quand un ongle tranchant coupe ses liens, cillant à peine. C'est un sifflement de Melantho qui la ramène au présent, et qui l’aiguille sur la nature de l'homme. Vampire, a-t-elle sifflé d'un ton méprisant. Suceur de sang immonde, a-t-elle rajouté.

Mais Cypress ne peut probablement pas se permettre de se le mettre à dos. Il la retient captive, après tout. Elle ne dit pas un mot, pour l’instant, se frottant les poignets distraitement pendant que le vampire -Hadrian- lui explique ce qu'il veut. Pour son plus grand bonheur, il ne s’agit pas de sexe ou de sang, mais de ses connaissances (et celles de ses ancêtres). Distraitement, elle se demande d'ailleurs s'il peut voir ses serpents. Même s'il était probablement humain au départ, il faut toucher au surnaturel pour devenir un vampire. Il devait donc les voir, mais ne pas commenter dessus pour être poli.

Malgré elle, la gorgone se penche en avant pour étudier les deux feuilles qu'il place sur la table. Elle lève une main et l’approche du livre, la laissant survoler le papier juste quelques millimètres au-dessus. Elle reconnaît aisément l’Araméen utilisé sur la première, et le walachien de la seconde page, mais il y avait des symboles empruntés a une autre langue… « De l'Enochien, murmure Medusa, dont la tête s’était approchée de la table. Je n'en avais pas lu depuis une éternité. »

La tête de la jeune étudiante se redressa d'un coup quand il mentionna d’où provenaient les pages.

« Le Livre de Noah ? Mais il était exposé au… C'est vous ! Le mystérieux cambrioleur… Il n'y a eu qu’un seul objet dérobé… Vous avez volé le Livre de Noah ! S’exclame-t-elle alors, les connections se faisant soudainement dans son cerveau. »

Elle se laissa retomber contre le dossier de la chaise, abasourdie.

« Et vous voulez juste que je vous traduise ces pages ? Ou bien vous avez le reste planqué qui suivra ? Vous savez que c'est un travail qui risque de prendre du temps… Oui, bien sûr. Et comme c'est un objet volé, vous ne pouvez pas vous permettre de faire appel à un traducteur renommé. D’où le kidnapping d'une étudiante étrangère qui s'avère être un génie des langues... »

La gorgone porte les mains à ses tempes pour se les masser, ignorant les commentaires de ses ancêtres. Elle ferma les yeux un instant, réfléchissant. Mais au final, sa réponse n'allait pas étonner le vampire. Elle ne pouvait cependant pas nier que, si la proposition était venue sans le kidnapping, elle aurait probablement accepté quand même. Curiosity kill the cat, comme on dit. … Mais un chat, ça a neuf vies, selon la superstition.

« D'accord. Je vais vous aider. Vous avez une copie du reste de ces deux livres ? Vous recherchez quelque chose en particulier dans ces traductions ? Demanda-t-elle malgré les protestations de Melantho et d'Echione qui semblaient déterminées a vouloir remettre le cadavre dans sa tombe. »
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le mercredi 08 octobre 2025, 05:03:56
"Le Livre de Noah ? Mais il était exposé au… C'est vous ! Le mystérieux cambrioleur… Il n'y a eu qu’un seul objet dérobé… Vous avez volé le Livre de Noah !"

Je ne peux retenir un rire, tant l'idée de me voir affublé d'un costume de voleur fantôme m'amuse, mais je ne la laisse pas dans la confusion longtemps.

"Moi? Allons donc, mademoiselle Thornwood, vous me blessez de croire que je m'abaisserais à commettre un larcin. Non, non, non. J'ai commandité la substitution de ce livre. Et il s'agissait d'un effort commun entre moi-même et autant vous dire que je ne suis pas le seul à l'avoir dans sa ligne de mire depuis que le musée a fait l'incroyable connerie de l'exposer au monde. Plutôt qu'il soit dans ma possession, dirais-je, qu'entre les mains d'un autre de mes semblables ou collègues, j'aime autant vous le dire."

"Et vous voulez juste que je vous traduise ces pages ? Ou bien vous avez le reste planqué qui suivra ? Vous savez que c'est un travail qui risque de prendre du temps…"

"Du temps, madame? Je n'ai que cela. Beaucoup de temps. Une éternité, même."

"Oui, bien sûr."

Hm? Un lapsus? Peut-être. Ce ne serait pas la première fois qu'une personne de l'ère moderne reconnait un vampire avant même que celui-ci ne se dévoile. Après tout, le commun des mortels, sans savoir que nous existons, sont constamment bombardés par les médias et Hollywood de version romancée de nos sordides personnages. De tous, je crois que Bram Stoker se rapprochait le plus de la réalité, bien que je doute foncièrement de la disparition de Dracula à la main d'une poignée d'imbéciles armés de couteaux et de pieux, mais je suis convaincu qu'Anne Rice a peut-être fréquenté certains de mes semblables; il y a trop de parallèles et de point commun entre la réalité et sa fiction pour le négliger.

Cependant, que ce soit un lapsus révélateur ou pas, je reste imperturbable, comme toujours, les doigts entrecroisés sur mes genoux, avec toujours le même sourire.

Je la laisse donc reprendre.

"Et comme c'est un objet volé, vous ne pouvez pas vous permettre de faire appel à un traducteur renommé. D’où le kidnapping d'une étudiante étrangère qui s'avère être un génie des langues... "

"Pas seulement en langue, semblerait-il, mademoiselle Thornwood. Vous avez songé à devenir investigatrice? Votre capacité à analyser la situation et à tirer des conclusions censées et raisonnables est tout simplement rafraichissante. Oui, madame, vous avez parfaitement compris la situation, vous m'en voyez ravi."

Et je n'exagère même pas; il me fait grand plaisir de ne pas avoir à démontrer mes talents en douleur ou en intimidation sur une personne, surtout si elle comprend d'avance que sa position dépend de sa capacité à me satisfaire, et que mon déplaisir ne lui apporterait rien d'autre qu'une puniti-

Tiens, en voilà une formulation tendancieuse.

Enfin, bref.

Elle me demande si j'ai des copies.

"J'ai les livres entiers, mademoiselle Thornwood. Et pas que; des livres qui ont traversé les âges, d'autre exemplaires uniques que personne d'autre en ce monde ne possède ou ne comprend. Des œuvres et des objets qui prouvent que certains mythes ont bien existé, et que d'autres sont absolument faux. Des choses, des écrits, des recueils de pensées qui ont appartenus à des hommes, et des femmes, d'une telle signification que, une fois révélée, plusieurs institutions se verraient anéanties sur leurs fondations."

Je me rends bien compte que je suis parti sur une tangente, mais je ne la laisse pas durer; je me reprends rapidement avec une expiration lente. Il est parfois difficile de ne pas s'enflammer sur les sujets d'histoire, sur des choses que nul autre ne sait. Il y avait une certaine extase à connaître les arcanes historiques, d'être un des rares, sinon le seul, points de connexion qui rattache l'histoire du passé au présent.

Elle avait accepté de m'aider; maintenant lui donner un but.

"Eh bien, avant de vous lâcher dans la lecture de ce texte et sa traduction, permettez-moi de vous demander; avez-vous fait vos classes de catéchisme, au Royaume-Uni? Que savez-vous du Déluge? Et que savez-vous de la Théorie de la Première Cité?"

La Première Cité. Enoch, nommée ainsi pour son premier souverain. De l'ère moderne, personne n'avait souvenir de cet endroit, et selon le livre religieux, Enoch serait le nom du fils de Caïn (comme quoi, la fiction n'est pas toujours loin de la réalité). Sa localisation, un mystère, son existence? Un fantasme de mes semblables, mais un blasphème sur ce monde. Cependant, dans les plus récentes décades, des rumeurs ont commencé à surgir, parlant de pierre anormale retrouvées dans le désert de Syrie et de Jordanie, certaines laissant supposer, par leur disposition et leur appartenance, comme ayant été les composantes d'une cité qu'un cataclysme aurait détruite, menant à la théorie que, quelque part dans le moyen-orient, vraisemblablement en Iran, il y aurait une cité, pré-historique, peut-être même un empire, qui aurait contrôlé la région, d'où la Théorie de la Première Cité.

"Quant à ce que je recherche… Je ne sais pas, mademoiselle. C'est bien là toute la fascination que j'ai pour ce document; je ne peux pas savoir ce qu'il contient, et donc, il me faut le traduire. Mais, je ne me fais pas d'illusion; je suis conscient que notre collaboration pourrait, potentiellement, être d'une très longue durée, et si j'espère votre honnêteté, je ne l'attends pas derechef. Entretemps… vous aurez tout le loisir de l'établissement. Enfin, éventuellement."

Je me relève de mon fauteuil et je regarde les vêtements endommagés de la jeune femme, avant de secouer de la tête, avec un air navré.

"Je vous ferai préparer des vêtements propres et confortables. Si vous avez des préférences, mon assistante se fera un plaisir de vous accommoder."

Comme si elle avait toujours été là, Vanessa (https://i.pinimg.com/736x/2d/b9/78/2db9785162a9f65d03f989305ccdb563.jpg) s'avance dans la pièce, comme jaillissant de l'angle mort de mon invité. Une Discipline de mes semblables à laquelle elle avait accès grâce à son statut de goule, qui lui permet non seulement d'être convoquée à un appel, mais en plus d'apparaître tant qu'elle apparaissait dans un endroit qui n'était pas observé.

En toute apparence, Vanessa est une jeune femme, à peine plus vieille que Cypress elle-même. Là où elle différe de mon invitée, c'est que son âge est beaucoup, beaucoup plus avancé. Le privilège des goules débute à leur longévité, et normalement, ce simple fait suffit normalement à ce que certaines personnes choisissent la servitude du lien de sang. Vanessa, pour sa part, n'avait de sa véritable personne plus aucun éclat; son regard était distant, insensible, inflexible. C'est ainsi que le Lien se manifestait chez elle; incapable de résister à mes souhaits et mes ordres, elle avait simplement abandonné son humanité. Un avenir triste.

Mais elle m'était devenue si indispensable que je peine souvent à regretter le départ de cette flamme rebelle que je voyais dans ses yeux, il y a déjà une décade.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le mercredi 08 octobre 2025, 19:43:32
Malgré elle, le compliment sur la façon dont son esprit travaille la touche. Elle savait qu’elle était vive, et intelligente. Mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’apprécier quand on le reconnaissait. Même quand il s’agissait du vampire qui avait commandité son kidnapping après qu’il eut commandité le cambriolage du musée.

Elle ne relève pas quand il admet avoir d’autres ouvrages de ce genre (même si son regard brille à cette mention) et fronce plutôt les sourcils. Avant de hocher la tête quand il demande si elle a fait du catéchisme.

« J'ai brièvement eu un cours dessus au primaire, avant de l'étudier plus en profondeur pour mes études cette année. Mais j’imagine que vous devez avoir des sources qui complètent bien plus les quelques connaissances partielles connues du grand public. »

Elle cilla quand il admit ne pas savoir ce qu’il recherchait puisqu’il fallait déchiffrer ces livres avant. Au moins, il était honnête. Mais, après tout, il avait toutes les cartes en main. Il pourrait la garder ici indéfiniment sans que personne ne la retrouve jamais. Et elle n’avait aucune garantie, sinon sa parole, qu’il la relâcherait lorsqu’elle aurait fait ce qu’il attendait d’elle.

Elle sursauta quand une femme sembla apparaître de nulle part une fois que le vampire se fut levé. Hadrian, se remémore-t-elle. Il ne faudrait pas qu’elle l’offense par erreur en l’appelant « vampire » ou un autre épithète peu flatteur que ses ancêtres sifflaient de temps à autre.

« Um… Si ce n’est pas trop demander, est-ce qu’elle pourrait passer chez moi me récupérer une tenue de rechange ? Je tiens autant à être à l’aise dans mes propres affaires plutôt que de me demander si celles qu’on me prête ont déjà appartenu à quelqu’un dont le sort serait moins… Enviable que le mien ? Si ça peut aider, mes clés sont dans mon sac. Même si je doute qu’un simple verrou puisse résister contre les moyens dont vous disposez… »

Elle ne s’adresse pas directement à la jeune femme à ses côtés. D’après les murmures d’Echione, il semblerait que ce ne soit qu’une… Coquille vide ? Sans personnalité, en tout cas. Et en plus, elle ne connaît pas le nom de l’assistante. Tout ce qu’elle sait, c’est que la présence de la jeune femme lui évoque beaucoup celle du vamp- d’Hadrian.

« Et… Um… Serait-il possible de forger un certificat qui affirme que je suis malade ? Je m’en voudrais -et surtout à vous- si je loupais mon année de cours sans justificatif valable et que je ne puisse pas finir mes études. Ils sont plutôt stricts ici, sur l’assiduité aux cours… »

Et comme elle ne savait pas combien de temps il entendait la garder captive -si jamais il envisageait réellement de la libérer en échange de sa coopération- elle préférait prendre les devants.

« D’ailleurs, à ce sujet… Je me contenterais d’une simple soupe avant de commencer à traduire, et j’aurais besoin de solitude pour travailler. Je n’ai pas envie de… Vous faire perdre du temps en frivolité. »

Et je n’ai pas envie de perdre le mien non plus, acheva-t-elle dans l’intimité de son esprit. Elle n’avait pas non plus envie de se sentir épiée pendant qu’elle déchiffrait ce qu’elle devait traduire, surtout avec l’aide des serpents qui s’agitaient toujours sur son crâne.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le jeudi 09 octobre 2025, 00:02:17
"Um… Si ce n’est pas trop demander, est-ce qu’elle pourrait passer chez moi me récupérer une tenue de rechange ? Je tiens autant à être à l’aise dans mes propres affaires plutôt que de me demander si celles qu’on me prête ont déjà appartenu à quelqu’un dont le sort serait moins… Enviable que le mien ? Si ça peut aider, mes clés sont dans mon sac. Même si je doute qu’un simple verrou puisse résister contre les moyens dont vous disposez…"

"À votre requête, je me plie, mais vous me vexer, mademoiselle," dis-je avec une moue faussement offusquée. "J'ai assurément les moyens de vous procurer des vêtements neufs, et sans devoir les arracher à une pauvre âme. Je suis peut-être un criminel, mais je préfère me procurer les choses de façon légitimes, ça évite l'accumulation dans les faits divers. Enfin, puisqu'il le faut… Vanessa?"

Vanessa hoche brièvement de la tête et s'approche du sac à main de Cypress pour le fouiller, en tirant une petite collection de clés avant de s'éloigner vers la porte d'entrée, disparaissant derrière le mur qui sépare la chambre de la salle de bain et obfusque le petit couloir d'entrée, le son de ses talons aiguilles disparaissant sans même que la porte n'émette un son d'ouverture.

"Ne vous inquiétez pas, Vanessa est une excellente assistante; elle vous rapportera tout ce qu'elle juge que vous aurez besoin, et avec goût. Ne vous vexez cependant pas si elle rajoute quelques articles; cela veut simplement dire qu'elle n'a rien trouvé qu'elle juge vous mettre en valeur. Elle en fait de même pour moi, et je ne saurais dire combien de mes complets ont 'mystérieusement' disparu au fur des années. Étrangement les mêmes qui l'ont fait frimousser des narines."

J'allais me lever quand elle rajoute une mention qui me fait bien rire; elle me demande si je pouvais lui préparer un certificat de maladie. Parfois, et surtout en raison de mon manque de responsabilités où je devrais rendre des comptes à d'autres, hormis occasionnellement à ce jeune Prince pompeux lorsque mes opérations empiètent sur son domaine, j'oublie parfois que ces humains devaient garder une forme de contact entre eux pour ne pas être considéré comme soit irresponsables, ou morts.

"Cela ne me semble pas une requête déraisonnable. Lorsqu'elle sera de retour, je demanderais à Vanessa de…"

"Oui?"

J'ai un mouvement de sursaut à son apparition dans notre angle mort commun, jaillissant de derrière moi comme si elle avait toujours été dans la pièce. Dans sa main, une grosse valise noire à roulette

"Ne fais pas ça, enfin! Mon pauvre cœur!"

Elle me regarde un moment… et s'approche du lit qu'elle avait fait préparer pour Cypress et, d'une main, souleva la valise pour la laisser retomber sur le lit. Elle déposa ensuite un petit sac dans lequel des petits contenants en aluminium s'entrechoquait; probablement des produits d'hygiène.

Elle se tourne ensuite vers moi, attendant ma prochaine instruction.

"Va voir qui-tu-sais, et demande-lui une note justificative d'absence prolongée. Quelque chose d'assez grave pour requérir une hospitalisation prolongée, mais pas assez grave ou anormal pour qu'un rétablissement ne soit pas possible, qui ne peut pas être traité localement. Ensuite, je veux une note d'hôpital."

Elle hoche de la tête, et s'éloigne vers la porte de nouveau, passant devant moi avant de disparaître derrière le mur de nouveau. Je regarde Cypress.

"Bien que j'espère que notre collaboration ne sera pas assez longue pour que vous puissiez tenter de vous y faire, laissez-moi vous laisser savoir que ça fait plus de dix ans qu'elle travaille pour moi, et je ne m'y fais toujours pas. Il y a quelque chose dans son talent de se mouvoir qui est simplement perturbant, même pour moi. Enfin."

Elle me demande alors quelque chose à manger. Une soupe, tout simplement. Avec un regard, des plus brefs, vers sa chevelure mouvante, je ne peux m'empêcher de penser à lui offrir également une cage à souris pour ses camarades, mais je me doute que si j'étais supposé m'en rendre compte, elle l'aurait assurément déjà mentionné.

"Je laisserai Vanessa savoir ce que vous désirez manger. Cela peut prendre quelques minutes, car elle doit faire quelques courses. Entretemps, mettez-vous à l'aise; prenez une douche ou un bain, relaxez, et pensez à ce dont vous aurez besoin. Je ne vous dérangerai pas avant demain soir de toute façon, car d'autre chose requiert mon attention. Vanessa restera à votre disponibilité, donc quoi que vous ayez besoin, vous n'aurez qu'à prononcer son nom. Je vous souhaite à toute une excellente journée."

Je lui fais un dernier sourire rempli de sous-entendu avant de m'engager vers la porte. Et, conformément à ma parole, je disparais, et ne revient pas de cette soirée.

***

Le cadran affiche 22:30 quand Vanessa réapparaît dans la pièce en l'absence d'Hadrian, donc près d'une heure après son second départ, donnant largement le temps à Cypress de voir ce que Vanessa lui avait apporté. La plupart de ce qui se trouvait dans la valise lui appartenait, mais comme Hadrian l'avait prévu, quelques articles y avaient été rajoutés, notamment un pyjama de soie ainsi qu'une robe de chambre, noir et élégant, mais confortable. Consciencieuse à l'extrême, elle avait même pris la peine de ramener quelques objets de toilette lui appartenant, comme ses shampooings, savons, articles de beautés, boite de maquillage, une paire de lunette de rechange, et une petite boite renfermant des essentiels de pharmacie. C'était à croire que Vanessa prévoyait tous les scénarios et préparait le séjour de Cypress en conséquence.

Lorsqu'elle apparut, Vanessa avait à son épaule un sac à portable, dans une main un plateau sur lequel reposait un bol de soupe aux légumes et poulet encore fumante, dégageant un délicieux parfum qui se rependait déjà dans toute la pièce, avec deux tranches de pain, des ustensiles et un petit cube de beurre pour agrémenter le tout et, dans l'autre, une copie imprimée du courriel envoyé à l'administration de son université qu'elle lui tendit. Le courriel lisait le message suivant:

"Envoyé à [email protected]
De la part de: [email protected]
Sujet: Absence de Cypress Thornwood

À l’attention de l’administration de l’Université de Seikusu,

Je me dois de vous informer, par la présente, que Ms. Cypress Thornwood, étudiante inscrit à votre établissement, a été admise à l’Hôpital Général de Seikusu le 3 octobre 2025, à la suite d’un incident de santé nécessitant une hospitalisation immédiate.

L’état de Ms. Thornwood, bien que stable, requiert une période de surveillance médicale et de repos complet. En conséquence, elle ne pourra pas assister à ses cours ni participer à ses activités universitaires pour une durée estimée de deux à trois semaines, sous réserve d’évolution favorable. Cette période pourrait cependant être étirée.

Je recommande que son absence soit considérée comme justifiée durant cette période, conformément à la politique universitaire en matière d’incapacité temporaire dû à des complications de santé. Si l'état de Ms. Thornwood s'améliore et lui permet un retour aux études, que ce soit présentiel ou à distance, je vous ferai un courriel de suivi.

Un rapport médical sommaire pourra être transmis ultérieurement si nécessaire.

Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

Cordialement,
Dr. Hayashida Kenji
Médecin traitant
Hôpital Général de Seikusu
[email protected]
+81 3 6421 7784"

Vanessa déposa le plateau sur le bureau, sa jupe émettant un craquement de protestation à ce soudain étirement, avant de se tourner vers la gorgone, ses yeux rouges se plantant dans les yeux de la gorgone, sans même frémir à la présence des serpents qui se reflétaient dans ses yeux.

"Le frigo devrait avoir été fourni en boissons et en boisson pour accompagner le repas," dit-elle sur un ton parfaitement neutre. "Maître Hadrian a exigé que je sois à votre disposition."

La nouvelle ne semblait pas nécessairement la réjouir, si quoi que ce soit en ce monde pouvait être susceptible d'y arriver. Pendant un moment, elle resta devant Cypress, qu'importe dans l'état de déconvenue ou de décence dans lequel elle se trouvait quand Vanessa est apparue dans son angle mort, avant de prendre place sur un fauteuil, croisant ses longues jambes, tirant son ordinateur de son sac et se mettre à écrire. Ah la connasse; elle a un clavier mécanique.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le jeudi 09 octobre 2025, 19:58:09
Réprimant un reniflement méprisant quand il affirme préférer se procurer les choses de façon légitimes, elle reste impassible. Son regard reste fixé sur la femme dont elle ne sent aucune émotion. Ses serpents sifflent comme pour la prévenir de ne pas s’approcher trop près, elles n’ont pas confiance dans ce qu’elles appellent « la goule ». Elle l’observe prendre les clés qui ouvraient son appartement, et s’en aller ensuite sans prêter plus d’attention à la scène entre son patron et la jeune étudiante kidnappée.

Quand ils sont seuls, et que Cypress aborde le sujet d’un justificatif pour son absence, elle a comme l’impression que le vampire ne s’attendait pas à sa requête. En y réfléchissant, elle aurait très bien pu ne rien dire et laisser sa famille alerter les autorités quand elles n’auraient pas eu de nouvelles d’elle pendant quelques jours. Il était bien rare, en effet, que la gorgone passe plus de quelques jours sans textoter à l’un de ses frères et sœurs, ou sans appeler sa mère.

Si le vampire sursaute à l’arrivée de sa goule, la gorgone manque de tomber de sa chaise. Elle ne l’avait pas entendue revenir non plus. Posant sa main droite contre son cœur battant à vive allure, elle se laisse retomber contre le dossier de son siège avec un soupir épuisé.

Finalement, après quelques discussions supplémentaires, Hadrian se retire. Une fois seule, Cypress se prend la tête entre les mains, grognant de dépit. Elle ignore les commentaires de ses ancêtres pour essayer de rassembler ses idées. Après une journée de cours intensive, elle aurait apprécié échapper à un kidnapping de la sorte. Hélas, ce qui était fait… était fait. Elle ne pouvait rien y changer.

Son regard se fixe sur les pages qui sont encore sur la table, mais elle secoue la tête. Elle a une soudaine envie de prendre un bain. Explorant un peu la pièce, elle finit par se déshabiller complètement afin de rentrer dans la baignoire et de s’y installer. Elle passe un instant à régler la température de l’eau, puis la laisse couler et remplir le contenant autour d’elle après avoir fait couler un peu de bain moussant dedans. Les yeux fermés, elle profite de ce bref répit. Même les serpents se sont calmés. L’eau chaude avait cet effet autant sur la gorgone que sur ses ancêtres.

Quand la baignoire n’est pas loin de déborder, la brunette utilise son pieds pour couper l’eau. Fermant les yeux de nouveau, elle laisse son esprit se calmer, ses idées se mettre en place de façon inconsciente, et elle profite juste de la chaleur tout autour d’elle.

Un peu moins d’une heure plus tard, la gorgone délaissait l’eau à peine tiède du bain pour se sécher et s’habiller. Elle enfila le pyjama de soie qui ne lui était pas familier, et rangea le reste de ses affaires dans les placards qui semblaient être faits pour ça. Quand la goule réapparaît, elle était en train de se brosser les cheveux en faisant attention à ne pas griffer les serpents qui se mêlaient à sa crinière.

Elle observe le plateau que la femme dépose sur le bureau, puis le courrier qu’elle tient dans la main, et hoche distraitement la tête après l’avoir écouté.

« Um… D’accord. Merci… Um… Vanessa. »

Il était rare de voir Cypress bégayer. En général, si elle ne savait pas quoi dire, elle se taisait. Mais toute cette histoire de kidnapping, de traduction de livres anciens volés… Elle était perturbée. Il faudrait le lui pardonner.

Après un instant passé à se regarder dans le blanc des yeux, la goule se désintéresse de Cypress et s’installe dans un fauteuil avec son ordinateur portable. Cypress fait de même et s’installe devant le bureau pour entamer son repas avec appétit. Elle ne tarde pas à finir la soupe brûlante et ses à-côtés. Elle avait faim, après elle ne savait combien de temps passé depuis son enlèvement (c’est faux, elle savait qu’il s’était passé plus de six heures).

Comme le bruit du clavier de la goule allait probablement l’empêcher de fermer l’œil tout de suite, et qu’elle décida de digérer un peu avant de s’allonger, la gorgone récupéra les deux pages que le vampire avait laissé et tira un bloc note et un crayon du sac que Vanessa avait ramené de son appartement. Elle décida de commencer à traduire, excitée à l’idée de découvrir ce qui était écrit.

Finalement, elle n’alla pas se coucher avant qu’il ne soit deux heures du matin et qu’elle ne puisse plus garder les yeux ouverts sans que les mots ne dansent devant ses yeux. Elle se rappelle avoir timidement demandé à Vanessa si elle pouvait sortir pour la laisser seule afin de dormir, et s’être ensuite laissé tomber dans le lit accueillant.



Il était à présent huit heures du matin, et l’étudiante se réveille. Elle est perdue, observant les lieux qui ne lui sont pas familiers, avant que les évènements de la veille ne se rappellent à sa mémoire. Elle a probablement quelques cernes sous les yeux comme elle n’a pas eu ses dix heures de sommeil hebdomadaires, mais elle ne peut pas se rendormir. Etouffant un bâillement, elle tente de parler dans le vide puisqu’apparemment la goule pouvait l’entendre même si elle n’était pas là.

« Um… Je vais aller prendre une douche pour me réveiller. Serait-il possible d’avoir un café et un croissant après, s’il vous plaît ? Merci. »

La gorgone passe ensuite sous la douche pour achever de se réveiller. Quand elle en sort, elle passe une petite robe noire toute simple. Elle n’a pas à avoir de tenue particulière si elle n’allait pas à l’université, après tout. Un coup d’œil à l’horloge, et elle voit qu’il est à peine huit heures et demie. Son estomac se rappelle bruyamment à l’ordre. C’est vrai. Petit-déjeuner. Puis, si le vampire n’avait pas fait son apparition, elle continuerait la traduction des deux pages qu’il lui avait laissé.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le jeudi 09 octobre 2025, 22:48:03
La reconnaissance de Cypress sembla laisser la goule impassible, hormis d'un simple geste de la tête. Pendant un bon moment, Vanessa resta assise sur le fauteuil, sans lever les yeux de son ordinateur, ses doigts clapotant sur le clavier mécanique dans un rythme presque robotiquement soutenu. Après un moment de silence qui sembla presque s'étirer de façon interminable, le silence fut interrompu par un puissant et inattendu;

"Apsh--- Apsh-choum!"

La goule éternua, détournant la tête juste assez longtemps pour étouffer les germes dans son coude. Car contrairement à son maître, et si elle avait également un pied dans la tombe, elle était encore tout à fait humaine. Les goules étaient de fascinantes créatures, surtout pour les Chasseurs, mais également pour tous ceux qui s'intéressaient au monde vampirique; leur place dans la société des Caïnites était basse, mais quand même considérés avec plus de déférence que les humains de base.

Replaçant ses cheveux, elle les fit passer sur son épaule droite, frottant son nez avec un petit mouchoir qu'elle rangea précieusement dans sa poche, avant de maugréer quelque chose à propos d'allergie, et de reprendre le travail. Elle ne semblait presque pas faire attention à Cypress, ne levant les yeux que lorsque la jeune femme semblait s'arrêter de travailler ou être sur le point de dire quelque chose, avant de ramener les yeux sur son ordinateur.

Soudainement, Cypress se leva de son petit bureau, les yeux dans le vague, et marcha vers le lit. Vanessa jeta un coup d'œil à sa montre, et vit que l'heure approchait de deux heures lorsque la jeune femme demanda un peu d'intimité pour dormir.

La goule resta un moment interdite alors que Cypresse se glissait sous les draps, et après avoir jeter rapidement un coup d'œil au progrès de la captive, elle se tourna vers celle-ci, ajusta la couverture en évitant soigneusement ses "cheveux", puis ferma les lumières pour laisser la jeune femme reposer en paix. Comme tout éclairage, qu'une veilleuse dans un coin de la pièce.

***

« Um… Je vais aller prendre une douche pour me réveiller. Serait-il possible d’avoir un café et un croissant après, s’il vous plaît ? Merci. »

La requête lui vint aussi clairement que si elle était à côté de la jeune femme, et Vanessa se tira à son tour de son lit, dans l'appartement qu'elle habitait. Vive comme l'éclair, mais dans un mouvement qui n'avait rien de troublé ou alarmé, elle se leva, s'habilla, brossa ses cheveux, puis se volatilisa pour réapparaître au détour d'une ruelle sur l'avenue principale voisine à un petit café bien recommandé.

Elle entra dans le café, passa une commande pour un café, un croissant, et les petits extras nécessaires, incluant le sucre, le lait et la crème, et une autre pour un sandwich matinal, ainsi qu'un grand contenant smoothie fraise-banane. En quelques minutes, elle s'empara de la commande de Cypress, puis repartit comme elle était venue en payant la demoiselle qui avait les yeux rivés sur elle.

Détectant naturellement le moment où elle n'était plus observée par quiconque, elle se volatilisa de nouveau, et réapparut que comme Cypress jetait son coup d'œil à l'horloge. Contrairement à la veille, où elle portait une veste et une jupe, ce jour là, Vanessa portait un chemisier blanc et un pantalon noir, ainsi que des chaussures en cuir. Son chemisier était décolleté au troisième bouton, laissant paraître la naissance d'une poitrine, ainsi qu'un collier d'argent auquel pendait un anneau serti d'une améthyste.

Elle posa le déjeuner de la jeune femme sur la table.

"Café colombien fait local, croissant artisanal."

Elle posa également à côté du déjeuner un ordinateur.

"Prodigué par Mr. Hadrian; il vous permet d'accéder à internet et de lire vos courriels. Cependant, tous vos communications sortantes sont filtrées par le serveur. Vous comprendrez qu'on ne peut pas prendre le risque d'un signalement. Monsieur est également satisfait de vos progrès de la nuit passée."

Elle prit place à son opposé, croisant les jambes et, avec son propre ordinateur, recommença à travailler. Elle agrippa un triangle de son sandwich et commença à manger, histoire de ne pas faire vivre l'embarras de manger seule devant autrui.

"L'ange m'a dit que le Seigneur [alt. "Maître, Roi, Supérieur]"], pour nous protéger du vice de Caïn [Caine???], fera déferler sur le Monde un torrent sans précédent, et sans équivalent futur, jusqu'à ce que la Terre soit couverte par la mer. Aucun…"

Elle avait lu, à voix haute, ce qui avait été jusque-là traduit par Cypress. Ce qui était remarquable, c'est que l'Enochien était, par sa nature même, un langage excessivement interprétatif, avec très peu de de caractères qui pouvaient avoir des significations multiples, et parfois variées.

Vanessa posa son sandwich et polit ses paumes avant de reprendre le travail.

"L'on pourrait croire que le Tout-Puissant aurait pu faire pareil sans noyer la moitié du monde…"
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le vendredi 10 octobre 2025, 18:35:52
« Merci, souffla la gorgone quand le petit déjeuner arriva. »

Elle inclina la tête face à l’ordi, mais le laissa de côté le temps de savourer son café et son croissant. Il y a un temps pour chaque chose, après tout. Et l'heure des repas est sacrée chez elle. Elle ne faisait pas partie de ces gens qui pouvaient manger en travaillant, comme avait l'air de l’être Vanessa. Chacun ses caractéristiques.

Quand il n'y eut plus une miette du croissant et qu'elle eût drainé le reste de son café, la brunette de remit au travail. Les paroles de Vanessa la firent réprimer un petit rire dérisoire.

« C'est la faute de l'égo du mâle. Dieux ou simple mortels, ils ne peuvent s'empêcher de jouer les malins et d'étaler leur pouvoir. »

Cypress en savait quelque chose. Elle avait enduré en rêve l'agression de Medusa quand son ancêtre s'était éveillée. Plutôt traumatisant pour une fillette de neuf ans et neuf mois. Elle revit régulièrement les moments-clés du viol, revoyant le visage du dieu alors qu'il prend son pied à ravager la pauvre jeune femme. Medusa frotta sa tête contre la joue de Cypress, s’étant déjà excusée mille fois que la jeune fille ait dû assister à cette scène.

L’étudiante secoua la tête avec un soupir, et reprit sa traduction. Ophione était celle qui l’aidait le plus pour déchiffrer les symboles. Elle avait vécu une longue vie dans l’antiquité, et pas mal voyagé. Assez pour avoir été témoin de pas mal de choses. Dont l’existence de la Première Cité, dont parlait Hadrian la veille. Et elle avait côtoyé son lot de chrétiens et d’anges. L’Enochien, elle le maîtrisait plutôt bien.

Le travail se fit en silence de la part de la gorgone. Elle était consciente de la présence de Vanessa -et aurait peut-être même pris le temps de discuter si la jeune femme ne lui glaçait pas le sang avec sa façon d’exister- mais son esprit était focalisé sur les copies des deux pages face à elle. Elle les traduisait méthodiquement, identifiant les symboles similaires et déduisant le sens des phrases par rapport à ce qu’il y avait autour. Quand elle posa le point final à sa traduction des deux pages, la brunette relâcha un soupir satisfait.

Et son ventre gronda sourdement, la poussant à lever les yeux vers la pendule qui indiquait 13h30.

« Oh ! S’exclama-t-elle, surprise. Je ne pensais pas qu’il était si tard. Qu’est-ce que vous diriez de manger quelque chose ? Demanda-t-elle en tournant la tête vers la goule. »

Honnêtement, Cypress ne pourrait pas dire si elle était restée là tout ce temps ou pas. Passé un certain temps, son focus sur son travail empiétait sur tout le reste. Elle ne pourrait même pas dire si la jeune femme avait tenté de lui parler ou pas tant elle était concentrée sur son travail et les indications d’Ophione qui l’aidait à avancer dans le déchiffrage.

« Um… Et j’ai fini ces pages-là. Si vous voulez rendre des comptes à votre… Hadrian ? »
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le vendredi 10 octobre 2025, 21:08:39
"C'est la faute de l'égo du mâle. Dieux ou simples mortels, ils ne peuvent s'empêcher de jouer les malins et d'étaler leur pouvoir."

Les lèvres de la goule s'entrouvrirent pour un moment, mais elle se couvra les lèvres, laissant échapper un petit souffle malgré elle. Si son visage restait parfaitement impassible, il était clair que le commentaire de Cypress avait eu une réaction chez sa superviseure, mais celle-ci semblait opposée à l'idée de le démontrer, et donc, lorsque sa main s'abaissa, ses lèvres révélées étaient inchangées, et elle retourna à son ouvrage.

Ce que Cypress ne savait pas, c'était à quel point Vanessa était familière avec les 'hommes à fort égo". Hadrian lui-même, s'il n'était pas aussi méprisable que d'autres, avait un égo à la proportion de ses capacités qui, malgré leurs limites évidentes, le gardaient au-dessus du commun des mortels et même de ses semblables vampiriques. Le pire d'entre tous, à son humble avis, devait être les Mages, dont l'arrogance sans pareil les poussaient à exploiter leur contrôle de la réalité elle-même dans les façons souvent des plus désastreuses. Mais, il y avait une justification à cette arrogance; lorsque la seule chose qui vous surpasse en capacité est le demiurge lui-même, la sagesse prenait rapidement son envol et laissait place à la déraison et l'hubris.

Hadrian avait une fois eu affaire à l'une de ces personnes, et il y était presque resté, s'il n'avait pas exploité la soi-disant "bienveillance" de son adversaire pour lui planter un poignard entre les côtes. Enfin… Encore une fois, pas lui personnellement; Hadrian ne faisait que rarement les choses lui-même s'il pouvait laisser faire ses subalternes. En l'occurence; le talent de Vanessa de se voiler dans l'espace entre le perceptible et l'imperceptible, le vrai et le faux, l'ici et le là.

Perdue un moment dans son travail, et en grande partie parce qu'elle ne portait pas vraiment attention au passage du temps, Vanessa ne releva ce dernier que lorsque Cypress le mentionna, la poussant à jeter un coup d'œil à sa montre. Ah, l'heure du déjeuner était passé. Vanessa soupira, et se releva avant de regarder Cypress.

"Si vous désirez quelque chose de plus satisfaisant qu'une soupe ou un croissant, il y a un petit restaurant au quatrième. Monsieur ne se montre que très rarement avant le coucher du soleil en raison de son travail, mais à ne pas douter qu'il sera très intéressé par votre progrès. Je ne l'ai que rarement vu aussi ca… enthousiaste."

Casse-pieds.

Ce que Cypress ne savait pas, c'est qu'avant de découvrir son existence, Hadrian était absolument ivre de rage de ne pas pouvoir lire le Livre, et que cela lui a prit des ressources considérables pour découvrir qu'une personne avait un talent de linguistique et de décodage au-delà de la norme des mortels. Et sans compter le stress d'avoir un document que la moitié de ses semblables chercheraient à lui subtiliser, et si ce n'était qu'eux.

Vanessa prit délicatement les pages, et les photographia avec son téléphone avant de le ranger dans la poche de son veston.

"Veuillez me suivre."

Elle fait signe à la jeune femme, puis prend les devants pour se diriger vers la porte. À son approche, celle-ci s'ouvre automatiquement, et Vanessa ouvre la porte pour laisser Cypress passer, et referme la porte derrière elle.

[Cut -> ignorer le reste du post si Cypress veut tenter un coup]

Cependant, si la jeune femme se tient sagement, et ne cherche pas à faire de bêtise, Vanessa l'escortera jusqu'au quatrième étage, laissant Cypress le plaisir d'admirer le complexe dans lequel elle résidait pour sa "convalescence forcée"; l'endroit était pratiquement désert, à l'exception de la surveillance. Les couloirs étaient soigneusement maintenus, avec une moquette qui assourdissait le son des talons de l'assistante d'Hadrian. Il y avait beaucoup de portes en bois, et les murs étaient de bois franc. On aurait pu se croire dans un hôtel.

Au bout du couloir, on débouche dans un restaurant. Encore une fois, relativement désert, hormis quatre employés qui tenaient la boutique. Vanessa s'approcha du bar au centre, derrière lequel se trouvait une belle collection d'alcool, ainsi qu'une grande plaque de cuisson.

"Madame Vanessa," salua le chef et barman.

"Bonsoir, Lewis. Voici l'invitée de Mr. Hadrian; elle souhaiterait manger."

L'homme se tourna donc vers la jeune femme et lui offrit un sourire fort gentleman, et lui étira un menu.

"Je devrais normalement avoir ce qu'il faut pour satisfaire votre appétit, madame, mais je suis au regret que nous ne serviront pas un repas de saumon. Notre dernière livraison était, malheureusement, peu satisfaisante à mon goût."
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le samedi 11 octobre 2025, 13:36:39
« Je ne l'ai que rarement vu aussi ca… enthousiaste. »

A l’entente de ces mots, la gorgone réprime un sourire amusé. Il semblerait que, malgré son statut de goule, Vanessa ne soit pas complètement une coquille vide. Cypress sentait qu’elle avait voulu dire autre chose de bien moins flatteur, et ça l’amusait au plus haut point. Peut-être que la jeune étudiante pourrait en venir à apprécier sincèrement la jeune femme. Mais c’était peine perdue pour les serpents qui se tenaient aussi loin que possible de « cette abomination » comme elle l’appelait.

Suivant la goule, la gorgone eut une brève pensée pour sa liberté. Mais elle la supprima aussitôt. Elle n’était pas immortelle, et elle ne voulait pas savoir quels sévices elle pourrait subir avant de mourir si elle tentait de s’échapper maintenant. Malgré l’encouragement de ses téméraires ancêtres, la brune refusait de risquer la relative sécurité qu’elle avait pour l’instant en tant que traductrice de documents précieux et anciens. Et convoités.

Le regard émeraude de la jeune femme étudiait les lieux dans lesquels elle passait, trouvant que ça ne ressemblait pas vraiment à un repère de vampire. Mais elle y connaissait quoi, en vampire, au juste ? Seulement ce que les films et la littérature en faisait. Donc, autant dire qu’elle n’y connaissait rien. Mais, dans tous les cas, elle appréciait la moquette sous ses pieds. Tellement concentrée sur sa capture et sa traduction, la jeune gorgone n’avait pas songé à enfiler des chaussures ce matin.

Haussant les épaules, elle rajusta ses lunettes sur son nez. Elle ne voudrait pas qu’un garde se fasse pétrifier par accident.

Arrivant enfin à la cafétéria, ou le restaurant comme l’avait appelé Vanessa, ses yeux se fixèrent sur les personnes derrière le comptoir. Elle mit un nom sur une tête quand la goule le salua et expliqua les raisons de leur venue. Intimidée d’un seul coup, la brunette ne put qu’hocher la tête lorsque Lewis l’informa qu’il n’y aurait pas de saumon. Déglutissant rapidement, elle se racla la gorge discrètement.

« Um… Ce ne sera pas un problème. Vous auriez une salade avec des œufs pour l’entrée ? Demanda-t-elle en ne voyant pas de carte immédiatement visible. Et peut-être un morceau de rôti de porc pour le plat de résistance ? Des pommes de terre en accompagnement sera très bien. »

Elle se sentait nerveuse. Peu habituée à parler aussi longtemps à des inconnus, dans des lieux étrangers. Mais un soupçon d’audace parvint à se frayer un chemin.

« Et… Um… Peut-être que vous pourrez me surprendre pour le dessert ? Je ne suis pas très compliquée, je vous rassure. »

Elle ponctue sa question par un clin d’œil derrière ses verres teintés, ignorant les sifflements de Melantho qui se moquait d’elle gentiment.

Quand l’attention des employés du restaurant ne fut plus sur elle, la gorgone se tourna vers Vanessa.

« Pensez-vous que je puisse avoir accès à une copie complète des livres que le v- Mr Hadrian souhaite que je traduise ? Je pense que ça rendrait la chose plus aisée qu’une simple page à la fois. Pour le contexte, et le déchiffrage simultané, les différences de tons… »
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le dimanche 12 octobre 2025, 19:16:14
Après avoir pris la commande de Lewis, il se tourna vers Vanessa, qui n'eut pour lui que son regard impassible habituel. Comme s'il avait détecté un subtil mouvement de commande, il inclina poliment la tête, et se mit à l'ouvrage, pendant que Vanessa et l'invitée du maître prenaient place selon la décision de Cypress; au bar ou au comptoir.

À peine assises, un garçon de table s'approcha d'elle et s'adressa à Vanessa dans son grec natif.

"Quelque chose pour vous et mademoiselle, Miss Vanessa?"

"Un Amor di Sol del Spania pour moi, et pour elle…"

Elle sonda un moment le regard de Cypress.

"Earl Gray."

Ah, certainement. La boisson traditionnelle des anglaises. De toute façon, c'était trop tôt pour l'heure des pubs. Le garçon s'éclipsa rapidement après avoir pris les commandes, alors que de l'autre côté, le cuisinier avait déjà commencé à s'affairer à ses fourneaux. Le fumet des épices et de la viande, des œufs et du rôti au four chatouillait déjà le nez des invités.

Vanessa ramena son attention sur Cypress quand elle lui demanda s'il était possible d'avoir une copie complète des livres, et Vanessa réfléchit un moment, pesant manifestement les avantages et les inconvénients de mettre une copie complète entre les mains d'une jeune femme. Présentement, le danger restait bien réel; qui sait ce qu'elle pourrait tirer des pages et décider de ne pas traduire pour son bénéfice, ou pour induire Hadrian en erreur, ou pis encore?

"Je ferai la requête pour vous."

Elle ne pouvait faire plus pour Cypress. Malheureusement pour elle, les goules n'avaient pas pour habitude de persister et de houspiller leurs maîtres avec des requêtes. Parfois, un refus n'était même pas nécessaire; la goule pouvait ressentir les intentions de celui ou celle qui l'a en son pouvoir.

Après quelques minutes, le repas était prêt, et le serveur apparut. Une salade avec des œufs, agrémentée d'une vinaigrette maison. Devant Vanessa, une assiette avec un morceau pain à l'ail coupé en trois demi-lunes, gratiné avec un mélange mozzarella/parmesan, accompagné d'une sauce marinara. Entamant le repas, Vanessa jugea bon de respecter l'étiquette du repas et fit un effort pour lancer la conversation.

"Si cela peut vous rassurer, Mr. Hadrian n'a pas l'habitude de faire volte-face sur un marché. Je sais que les conditions de votre emploi présent ne présentent pas de perspectives réjouissantes, mais je vous encouragerais de le voir comme une forme de stage tout frais payé, plutôt qu'un kidnapping; Mr. Hadrian est parfaitement en mesure de vous fournir des références pour un emploi futur. Vous ne serez pas toujours étudiante. Avec l'avènement de l'intelligence artificielle…"

Et la discussion se lança là-dessus. Vanessa était remarquablement cultivée, dotée d'une mémoire remarquable, et surtout aux aguets des affaires passées, courantes et capable de convenir de conclusions réalistes pour des événements futurs. Il n'y avait aucun sujet de conversation auquel elle ne saurait participer, et faisait donc excellente partenaire de table, si ce n'est qu'elle ne démontrait que rarement une émotion pour aiguiller autrui sur ses pensées.

Après l'entrée, un rôti de porc avec des quartiers de pomme de terre frits à l'air, saupoudrés d'un assaisonnement maison. Pour Vanessa, un petit filet-mignon accompagné de légumes sautés. En même temps que le repas principal, on leur apporta leurs boissons. L'Amor di Sol del Spania, autrement dit "Amour d'un Soleil d'Espagne", était un breuvage maison. Jus d'orange, vodka blanche, triple sec, grenadine et du zeste d'orange. Vanessa n'était pas certaine que la grammaire était exacte, mais si le patron avait décidé de l'appeler ainsi, elle devait avoir jugé que ce n'était pas de ses affaires de le reprendre.

Après le repas, une assiette de cerises jubilés avec de la glace à la vanille fut servi à la gorgone, mais Vanessa se contenta d'un café, noir et corsé. Elle ne pressa pas Cypress, se contentant de l'observer.

Le repas dura une bonne heure et demie, mais se vit abruptement terminé lorsque, soudainement, un son sourd émana du lobby, situé à deux étages en dessous, et que l'alarme retentit dans l'établissement. Vanessa se redressa immédiatement, avant de s'approcher de Cypress et de la prendre par le bras.

"Venez. Nous retournons à la chambre. Vite."

Elle tira fermement sur le bras de la jeune femme, la forçant sur ses pieds et la trainant à sa suite. Elle l'emmena dans le couloir par lequel elles étaient venues, et à mi-chemin jusqu'à l'ascenseur, des coups de feu retentirent à l'étage inférieur. Vanessa tira Cypress contre le mur, retira ses chaussures pour réduire le bruit et accéléra le pas vers l'ascenseur.

"Restez près du mur. Si quelqu'un arrive, ne réfléchissez pas, agissez."

Et alors qu'elles arrivaient à l'ascenseur, le courant fut coupé.

"Merde."

Et quand le courant était coupé, les volets qui laissaient passer la lumière se refermaient aussitôt, plongeant l'entièreté des locaux dans l'obscurité la plus complète.

"Ça va le foutre en rogne…"

Elle regarda vers Cypress, laquelle elle tenait toujours le bras.

"Gardez la droite, on recule… Première porte qu'on trouve, on entre, et on se cache."
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le dimanche 12 octobre 2025, 21:46:05
La gorgone hoche la tête quand Vanessa lui dit qu’elle va parler de sa requête à son maître. Elle ne peut guère espérer de mieux, elle suppose. Elle n’a plus qu’à croiser les doigts pour que le v- Hadrian n’y voit pas d’inconvénients.

Le repas arrivant, les pensées de la jeune étudiante se tournent vers la nourriture qui leur est présentée. En y réfléchissant bien, Cypress s’estime heureuse d’avoir accès à une nourriture de cette qualité. Elle ne connaît guère de personnes kidnappées qui auraient eu plus qu’une soupe en boîte ou des sandwichs triangles. Cela dit, elle ne connaissait guère de personne kidnappées tout court. La présence du thé aux côtés de son assiette la relaxe un peu. Rien de tel qu’un peu de familiarité, de routine, pour vous faire oublier vos maux.

Elle relève les yeux pour écouter la goule tenter de la rassurer. Du moins, elle suppose que c’était le but recherché. Et il est possible qu’elle y parvienne, au moins un peu, quant aux intentions d’Hadrian. Elle répondit qu’elle ne s’inquiétait pas tant à propos d’un emploi tout de suite, mais surtout de la fin de ses études. Elle désirait vraiment obtenir son diplôme avec des notes excellentes. Mais la perspective d’avoir des recommandations pour plus tard ne lui était pas désagréable non plus.

Sans s’en rendre compte, la brunette poursuivit la discussion avec Vanessa. Animée, elle en oubliait presqu’elle n’était pas là de son plein gré. Ses ancêtres gardaient le silence, comme bien souvent quand elles n’étaient pas concernées par la situation. Son ventre se remplissait agréablement et le repas fut même conclut par un dessert délicieux dont Cypress se fit la promesse de remercier le Chef ensuite.

Mais cette promesse devrait attendre un peu pour être satisfaite.

Un bruit sourd, une alarme, et soudainement la goule entraînait la gorgone en dehors du restaurant. L’adrénaline saturant son corps, la jeune femme suivit Vanessa sans un mot, les traits tirés par le stress qui l’assaillait brusquement. Les yeux écarquillés, les serpents sur le qui-vive, elle ne dit cependant pas un mot, ne laissa pas échapper un son. Les deux femmes se rapprochaient de l’ascenseur quand le courant se coupa. La lumière s’éteignit, les volets se fermèrent, et se fut le noir absolu. Elle ne voyait plus Vanessa, mais la prise sur son bras était toujours solide. Réelle. Sans chercher à protester, l’étudiante émit un faible son d’acquiescement.

Tâtonnant avec sa main libre, elle longea le mur à leur droite en espérant ne pas trébucher ou rentrer dans la goule. Son cœur battait à toute vitesse et ne semblait pas vouloir redescendre en pression. Les serpents ne sifflaient pas, mais étaient en garde, leurs yeux reptiliens et leurs langues fourchues sondant l’air. Un coup de feu résonna de nouveau, et Cypress se raidit, manquant de se manger le mur qu’elle longeait. Le bruit d’une porte qui s’ouvrait lui tira un sursaut, mais elle s’engagea à travers l’ouverture en tirant Vanessa -tenant toujours son bras- avec elle.

« Qu’est-ce que… Que vient-il de se passer ? Est-ce que ça arrive souvent ? Parvint-elle à murmurer, se laissant tomber contre le sol près de la porte, ses jambes ne la tenant plus. »
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le mercredi 15 octobre 2025, 07:19:43
"Qu’est-ce que… Que vient-il de se passer ? Est-ce que ça arrive souvent ?"

"Si ce complexe était régulièrement pris d'assaut, nous aurions grand peine à éviter des inspections régulières. Non; votre arrivée et la présence du Livre doivent avoir encouragé les ennemis du patron. Quelqu'un d'autre a découvert ce que Mr. Hadrian a trouvé, et ce qu'il garde ici. Ce qui veut dire qu'une autre personne cherchera à s'emparer du livre, et, potentiellement, la traductrice."

Elle referma la porte derrière elle, et poussa fermement Cypress vers l'un des bureaux, sous lequel elle la poussa de nouveau pour qu'elle s'y cache, et se tourna vers la porte, avant de plonger la main dans son sac à main et en tirer un pistolet, et un silencieux. Si le silencieux n'allait pas empêcher l'arme de faire un son significatif, mais elle avait décidé que c'était mieux que d'être tuée.

"Restez derrière m—"

Elle s'arrêta de parler, ses pupilles se dilatant au maximum pour laisser le plus de lumière possible les pénétrer. Sa respiration s'arrêta sec, et son arme se braqua contre la porte. Son cœur, graduellement, se fit de plus en plus rapide, et de plus en plus bruyant, malgré son visage inchangé. Elle ne clignait plus.

Dans le couloir, quelque chose se mouvait. Quelqu'un, peut-être, mais quelqu'un de large, de lourd…

***

Dès que l'alarme se déclencha, et que son bruit les motive à passer à l'acte, je m'extirpe de ma torpeur grâce aux soins de mes serviteurs, qui versent le sang salvateur dans mon gosier normalement inerte comme le cadavre que je devrais être. On m'explique la situation, en quelques mots, et je jette un coup d'œil vers les caméras pour voir de nombreuses figures se déplacer dans mon complexe, équipés de protections et d'armes de grade militaire tels qu'on ne voit pas au Japon.

Je m'étais toujours attendu à ce que quelqu'un vienne foutre son nez dans mes affaires, mais un geste aussi délibérément violent était fort inattendu. Ce n'était pas qu'une provocation ou une malheureuse mais nécessaire infiltration; c'était une déclaration de guerre. Si un premier examen de ces étrangers dans mon domaine me laissent à croire qu'ils appartiennent à une force du gouvernement, cette théorie prend rapidement la porte; ce n'est pas l'équipement militaire prodigué au Japon, ni à ses forces de l'ordre, et à moins que le musée n'ait sa propre force militaire, ce dont je doute, il s'agit donc de l'un de mes rivaux.

J'attrape donc le premier de mes serviteurs, et je me fais un plein de son sang, lui laissant à peine de quoi survivre; je remplis mes réserves de vitae, et on m'apporte mon arme; un katana. Déjà une arme formidable par elle-même, entre les mains d'un vampire, il n'y avait simplement rien de plus dangereux. N'étant pas fait pour la perforation, elle assurait également que le vampire verserait autant de sang que nécessaire.

Je sors de mes locaux, situés au sommet du complexe, et je me dématérialise en une nuée de frelons, laquelle émet et propage dans tout le complexe un vrombissement de colère, de rage et d'avertissement; ils étaient entrés dans mon domaine, et maintenant, je vais les tuer.

Je me manifeste pour la première fois dans le salon du deuxième, où trois personnes vêtus d'équipement militaire noire fouillaient les recoins. L'un d'eux lève les yeux vers les canalisations d'air, et remarque les frelons et, au début, n'y prête pas vraiment attention, attribuant la chose à un problème d'entretien, du moins jusqu'à ce que des milliers s'en échappent, formant ma silhouette, et alors qu'il hurle de panique et déverse ses balles dans ma forme, je fonce dessus et mes frelons de sang lui plantent leur dard, et le drainent de son sang, avant de passer au deuxième, qui est achevé par les coups de feux de son camarade, que j'attaque par la suite.

J'entend alors trois coups de feu dans les étages supérieurs. Vers le restaurant. Deux de mes éclaireurs frelons m'alertent que ma captive s'y trouve avec Vanessa. Je regagne la ventilation et je fais mon chemin jusqu'au quatrième, et je trouve une Brute, une abomination de vicissitude, ce qui trahit la participation d'un clan ennemi du mien; le Clan Tzimisce. Bâtards. Fils de putes. Je n'ai pas de mot plus vulgaire à leur dédier. Si déjà m'attaquer en plein jour n'était pas une offense assez grande, lâcher leurs monstres sur ma demeure était manifestement une tentative d'attirer plus d'attention sur moi, et de me forcer à prendre action pour me faire oublier.

Je reprends ma forme normale, et j'entre dans la pièce pour bondir sur la Brute et, alors que je vais pour lui asséner un coup surchargé par ma Potence, mon poing, plutôt que de rencontrer de la chair, rencontre une solide masse de pierre. Une pierre que, sous la puissance du coup, éclate comme sous le ciseau d'un maître sculpteur, et la créature-statue tombe en poussière. J'ai le réflexe de ne pas chercher ma protégée du regard, et je me cache les yeux d'une main pour ne pas commettre l'erreur de le faire par inadvertance.

"Eh bien, je me faisais du souci pour peu," dis-je sans lever la main. "Au moins, vous n'êtes p—"

Six coups de feu sont déchargés, et cinq balles se logent dans mon dos, une autre se fout le camp et heurte le plafond. Sur les cinq, seulement deux parviennent à laisser un dégât significatif.

Je me tourne vers les responsables, et j'use de ma Célérité pour me déplacer, me retrouvant, aux yeux d'une mortelle, derrière mes assaillants en l'espace d'un clin d'œil. Je décapite le premier, tranche le bras armé du second avant d'agripper son couteau et de lui asséner trois coups à la gorge, déviant de la main droite le fusil du troisième avant de lui planter le couteau du second dans l'œil droit et de bondir sur le quatrième pour lui arracher la gorge avec les dents, récupérant le sang que la transformation en essaim de frelon m'avait coûté, et le laissant tomber au sol, lâchant des gargouillis alors qu'il se noyait dans sa gorge inondée de sang.

Je m'approche de nouveau de Cypress et Vanessa.

"Je vois que Bram Stoker n'est pas le seul écrivain à avoir entrevu le vrai monde. J'aurais cru que vous étiez fey, mais non. Une véritable gorgone."
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le jeudi 16 octobre 2025, 22:04:33
« Oh non… Oh non, non, non…, désespère la brune en entendant la réponse de Vanessa. Elle panique, la pauvre, et même planquée sous le bureau comme l’a arrangée la goule, elle ne peut pas s’empêcher de trembler. L’adrénaline du moment la garde alerte, toutefois, et ses lunettes restent fermement maintenues dans une main. Si quelqu’un entre, qu’il la regarde dans les yeux, il finira en statue de grès. Elle le garantit.

Ses ancêtres sifflent en entendant les pas lourds de l’autre côté de la porte. Elles s’agitent. Elles ont senti l’air et ont reconnu de quoi il s’agissait. Elles s’efforcent de le lui expliquer, mais la gorgone est trop paniquée pour comprendre un traître mot. Accroupie sous le bureau, les yeux écarquillés en tentant de voir dans l’obscurité, Cypress est sur le qui-vive. Ses ongles s’enfoncent dans sa peau autour des branches de ses lunettes, réussissant même à percer la peau tant elle serre les poings fort.

La porte s’ouvre lentement. La gorgone ne voit pas l’arme que tient Vanessa, pas plus qu’elle ne distingue qui décide de rentrer dans la pièce. Des coups de feu éclairent la scène. Un, deux, trois. Trois éclats lumineux, aussi brefs qu’intense. Cypress n’a pas eu le temps d’enregistrer ce qu’elle voyait que l’obscurité a reprit ses droits. Elle n’est même pas sûre que la créature qui est entrée dans la pièce ait eu le temps de croiser son regard.

Mais les serpents sifflent victorieusement. Apparemment, même une microseconde a suffi pour pétrifier la chose. Quelle qu’elle soit. Mais ce n’est pas fini. Les bruits de luttes sont toujours présents. Un ennemi de pétrifié ne veut pas dire grand-chose, finalement. Un de moins pour essayer de la kidnapper de chez son kidnappeur, peut-être, mais il en reste probablement encore cinquante fois plus. Et elle est sous le choc, toujours. Elle serait bien incapable de dire si Vanessa lui a parlé ou pas, pendant qu’elle reste verrouillée dans la position où elle était.

Cypress ne sait combien de temps après surgit le vampire qui l’a kidnappée le premier. Elle était crispée, toujours accroupie, scrutant l’obscurité comme si elle espérait y voir quelque chose. Elle sursaute d’ailleurs, quand son ravisseur fait finalement irruption et tente de les protéger de l’assaillant pétrifié. Le cœur de Cypress bat la chamade, menaçant de sortir de sa poitrine. Elle sursaute, bien sûr, avant d’éclater d’un rire nerveux quand le poing du vampire fracasse la pierre qu’était devenu le monstre. Un rire qui se change en cri perçant quand d’autres de feu retentissent. Le bruit d’objets effilés pénétrant dans de la chair résonne dans ses oreilles.

La gorgone penche la tête en avant, se la prenant entre les mains, serrant ses lèvres férocement pour ne pas laisser échapper d’autres sons. Les sifflements des serpents sont furieux, agités. Elle ne comprend toujours pas ce qu’elles disent, la panique étreignant son cœur et court-circuitant son cerveau.

« Je ne veux pas mourir aussi jeune, marmonne-t-elle sans s’en rendre compte. Je n’ai même pas mon diplôme en plus. Je n’ai rien connu de la vie encore. Oh, Dieux, faites que je ne meure pas ce soir je vous en prie, supplia-t-elle entre ses dents serrées. »

Et pourtant, Cypress n’est pas religieuse. Mais comme elle sait (presque de première main) que les dieux existent bel et bien, peut-être qu’une petite prière ne peut pas faire de mal.

Finalement, le vampire revient vers son assistante et sa captive. Les lumières de secours se mettent alors en route, progressivement, comme si le générateur responsable avait été empêché de démarrer jusqu’à présent. Cypress s’empresse de remettre ses lunettes, hagarde, les yeux toujours écarquillés. Elle a le visage plus pâle encore que d’ordinaire, les traits tirés par le stress et des larmes ont coulé le long de ses joues sans qu’elle ne s’en soit rendue compte. Les pupilles de la jeune femme -qui mangeaient presque complètement l’émeraude de ses prunelles- se rétrécit brusquement avec la luminosité de retour. Clignant des yeux, elle sent ses poumons se comprimer en découvrant l’état du vampire. Il avait le bas du visage sanguinolent !

« Vous… Ils… Je…. Argh ! Balbutie-t-elle encore tremblante et d’une voix légèrement trop aigüe, résistant à grande peine à retenir le cri qui voulait s’échapper quand elle a remarqué le sang couvrant le mention d’Hadrian. »

Elle secoue la tête, les mains pressant ses tempes.

« Je suis partagée entre l’envie de perdre conscience et celle de vous frapper, admet-elle d’une voix un octave plus bas. Et oui, je suis une gorgone. Et je regrette tellement que vous m’ayez kidnappée hier soir ! Explose-t-elle à mi-voix alors que l’adrénaline redescend et qu’elle s’affaisse à moitié contre le bureau sous lequel elle est toujours accroupie. »

Elle tombe sur ses fesses, basculant en arrière, et se prend la tête entre les mains.

« Je n’ai pas signé pour ça. Je veux une prime de risque. Une prime d’assurance santé. Une prime pour dommages moraux. Une prime pour avoir survécu sans faire de crise cardiaque. Et une prime pour ne pas vous vomir sur les chaussures à l’heure actuelle, finit-elle par lâcher, se sentant plutôt nauséeuse à présent que la tension retombait. Et je veux l’accès complets aux Livres que je dois traduire. »
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le dimanche 19 octobre 2025, 00:19:11
"-je regrette tellement que vous m’ayez kidnappée hier soir !"

"Allons, mademoiselle, vous êtes simplement ébranlée, vous dite des sot—"

Je ne parviens même pas à finir ma phrase qu'elle s'élance de nouveau.

" Je n’ai pas signé pour ça. Je veux une prime de risque. Une prime d’assurance santé. Une prime pour dommages moraux. Une prime pour avoir survécu sans faire de crise cardiaque. Et une prime pour ne pas vous vomir sur les chaussures à l’heure actuelle, et je veux l’accès complets aux Livres que je dois traduire."

Je dois l'admettre, encore une fois, me voilà stupéfait. Pis encore, je suis tout simplement sans voix devant la témérité que cette jeune femme démontre lorsque confronté avec une menace mortelle. Est-elle sincèrement en train de négocier un contrat d'embauche en plein raid, alors que sa vie est en danger? Sans même parler de l'arrogance même de faire des demandes à l'homme qui dirige une organisation suffisamment puissante pour enlever une jeune femme en pleine rue et faire passer cet événement pour un arrêt médical au reste du monde, c'est tout simplement inconcevable; elle est une otage, une prisonnière, et si je la traite comme une invitée, tel est mon choix, mais assurément pas le sien.

Une part de moi, la part qui se dit supérieur aux humains, supérieur à tous, finalement, manque d'éclater et je songe même à user de Dominance sur elle pour la forcer à fléchir et à m'obéir, ou même de Présence pour l'envoûter à ma personne. Deux réactions qui auraient été, pour un autre vampire, parfaitement justifié.

La part qui triomphe, cependant, est celle, plus humaine, qui me pousse à éclater de rire. Rire à me plier en deux. Un rire qui, aurais-je eu un corps fonctionnel, m'aurait fait mal au ventre et aux côtes. Je ne peux m'arrêter, jusqu'à ce que j'essuie une larme écarlate coulant au coin de mon œil.

"Ah, hah… haaaah… Caine, je crois que je n'ai jamais entendu autant de peur et autant de bravoure dans la même voix. Tu as entendu ça, Vanessa?"

Elle hoche simplement de la tête; elle a des oreilles, donc oui, elle a entendu.

Je sors un mouchoir de ma poche et j'essuie le sang au coin de mes yeux, et sur mes lèvres.

"Une captive qui demande salaire et bonus… Ah, quelle époque. Quelle époque." Je ramène mes yeux sur la gorgone, et je souris, mais sincèrement. "Très bien, Cypress. Très bien."

Je m'approche d'elle et, voyant qu'elle ne semble pas près de se relever, je glisse un bras sous ses jambes, l'autre autour de son tronc, et je la soulève de terre en laissant sa tête reposer contre mon épaule.

"On vous fera un vrai paquetage d'embauche. Avec un salaire, une déclaration d'impôt, une prime de risque, des assurances et un généreux bonus d'embauche pour le reste de vos malheurs. Pour ce qui est d'avoir accès aux Livres… on s'arrangera. Vous comprendrez qu'il me serait déplaisant de m'en départir après avoir risqué si cher pour les acquérir."

Voyant que les émotions commençaient à retomber, et qu'elle risquait de s'évanouir à tout moment, je lui souris et je lui pose la main sur les yeux.

"Vous pouvez vous évanouir, maintenant."

***

Les heures suivantes se déroulèrent assez rapidement. Hadrian escorta Cypress et, comme il l'aurait fait pour un trésor, la mit en sécurité dans son appartement. Tout comme la chambre de Cypress, celle-ci jouissait d'un renforcement en ciment ainsi que d'une porte blindée dans laquelle rien ne semblait passer. Une ventilation quinze fois filtrée pour éviter qu'aucun contaminant dans l'air ne se rende dans la résidence émettait un léger ronronnement dans les murs, mais rien d'envahissant.

L'appartement d'Hadrian était divisé en six pièces; le salon, bien sûr, dans lequel Cypress fut laissée, puis une chambre des maîtres, doublement sécurisés par l'absence de fenêtres et une porte renforcée, qui ressemblait donc davantage à un coffre-fort qu'à une chambre, hormis les décorations. À côté de la chambre, la salle de bain, qui était tout simplement impeccable, comme si jamais utilisée, et nettoyée religieusement, et à côté encore, une grande cuisine tout équipée et qui, encore une fois, ne semble jamais avoir servi. De l'autre côté, une autre chambre, celle-ci également sécurisé, mais avec un petit lit, petit bureau, une bibliothèque et des jouets; c'était la chambre de Lilyanne. Son occupante n'étant pas là, probablement de sortie pour se nourrir ou pour donner un signe de vie aux quelques institutions le requérant. À la gauche de cette chambre, le grand bureau d'Hadrian, dans lequel un nombre très restreint avaient été conviés.

Contrairement à son bureau officiel, situé dans l'aile ouest, le bureau personnel du vampire était plongé dans l'obscurité et dans le silence, avec un grand bureau en bois sur lequel se trouvait un moniteur, clavier et souris. Dans la pièce se trouvait quelques articles soigneusement conservés dans une petite chambre de verre personnelle; une dague de laquelle coulait du sang "frais", une coupe fragmentée en deux qui se déversait continuellement dans un drain, comme une fontaine, et, finalement, une étagère en pierre couverte d'une grande vitre en verre. Rangé précieusement sur les étagères se trouvaient des livres uniques et, contenu dans un grand rouleau enfermé dans un tube de protection, se trouvait le Livre de Noah.

Après avoir placé le tube de protection dans un lecteur, Vanessa expliqua le fonctionnement; comme le matériau dont était composé ce Livre était fragile et susceptible de se désintégrer, il était impossible de le lire directement. Le Lecteur, lui, utilisait une forme de radiation qui détectait le contenu d'une page, et un ordinateur s'occupait ensuite de traduire le rayonnement pour créer une image qui réflétait ce qui était écrit sur le rouleau.

Après tout, hormis la pierre, il existait peu de matériaux qui traversait les âges.

Mais, malgré ce désagrément, Cypress avait maintenant accès au Livre de Noah.

Lorsque dix-huit heures frappa, la porte s'ouvrit de nouveau, et entra alors Hadrian, couvert de la tête aux pieds de sang.

***

Je n'ai jamais vraiment mal. Je n'ai d'ailleurs pas souvenir d'avoir déjà été suffisamment blessé pour justifier une protestation quelconque, du moins depuis avoir rejoint les Caïnites. J'adresse à peine un regard à Cypress ou à Vanessa, donnant un ordre à cette dernière de foutre le camp sans lui adresser un mot, retirant mon veston, ma chemise, ma cravate et laissant le tout retomber dans le salon en me dirigeant vers la salle de bain, passant une main dans mes cheveux poisseux de sang, de poudre à fusil, de plâtre et de poussière. Une fois dans la salle de bain, je retire ce qui me reste de vêtement et je m'effondre sur le siège de la douche, et j'active tous les jets à fond, me faisant assaillir d'eau de tous les côtés. Le sol blanc vire au rouge, et je me frotte vivement le crâne pour me débarrasser de de la souillure qui s'y trouve. Putain de Tzimisce.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le dimanche 19 octobre 2025, 12:28:47
Entendre le vampire éclater de rire après sa tirade -nerveuse, on ne va pas se mentir- semble sortir Cypress de son état de choc. Ses grands yeux virides s’écarquillent de plus belle. Elle ne voit guère la scène, dans l’obscurité, mais elle l’imagine peut-être un peu trop bien tant le rire est puissant. Elle ne proteste même pas, pas plus que ses ancêtres, quand elle le sent glisser ses bras autour d’elle pour la porter.

Les lunettes toujours fermement tenues dans une main, évitant de regarder en direction d’Hadrian, la gorgone sent l’adrénaline refluer, laissant ses membres lourds et sa tête aussi légère que l’air. Comme si elle n’attendait que son autorisation, elle perdit conscience quand il lui dit qu’elle pouvait à présent s’évanouir.



Quand elle se réveilla, elle se trouva dans un salon, allongée sur un canapé. Une migraine semblait avoir élu domicile derrière ses paupières et elle grimaça en ouvrant les yeux. La présence de Vanessa ne la surprit pas outre mesure après ces dernières heures. Elle grimaça en tâtonnant à côté d’elle pour attraper ses lunettes. Les calant de nouveau sur son nez, elle se risqua à lever les yeux pour observer les lieux.

Ça ne ressemblait pas aux lieux où elle avait passé la nuit dernière et la matinée. Peut-être que l’étage à laquelle était situé l’appartement dans lequel elle avait commencé à traduire le Livre de Noah était encore… Impraticable ?

Elle s’étira jusqu’à ce que ses vertèbres craque, et elle écouta ensuite Vanessa lui expliquer comment fonctionnait les choses afin de pouvoir traduire correctement. Une part d’elle était fascinée. Elle avait si rarement l’occasion d’avoir à faire à d’aussi vieux ouvrages en dehors de ses cours. Une autre part était excitée de découvrir ce que recelait ce rouleau si vieux qu’on ne pouvait le toucher à main nue. Enfin, une dernière part était appréhensive, repensant à son éclat motivé par le choc et l’adrénaline. Même si le vampire lui avait assuré qu’elle serait convenablement rémunérée, elle ne pouvait s’empêcher de se gourmander intérieurement. Quelle idée avait-elle eue d’exploser ainsi ? Elle n’était qu’une captive ! Il était un vampire qui pouvait facilement la réduire à l’état de poupée sans volonté. Et, malgré elles, ses ancêtres finirent par avouer qu’il n’était pas si mal, pour un mort réanimé. Melantho, surtout, expliqua que ceux qu’elle avait connu avant de mourir étaient plus… Arrogants. Impitoyables. Ils n’auraient certainement pas accepté qu’une petite gorgone comme elle outrepasse ses prérogatives.

Soupirant en secouant la tête, la brune tenta d’oublier sa malheureuse crise de nerf et se concentra sur la traduction. A défaut d’autre chose, ça avait le mérite de focaliser chaque part de son esprit, ne laissant pas de marge au doute et à la crainte.

Absorbée comme elle était, elle en oublia la présence de la goule toujours fidèle au poste. Ses yeux parcouraient la copie du Livre alors que ses doigts s’occupaient de transcrire ce qui s’y trouvait (avec un stylo et du papier, elle trouvait ça plus pratique), ce que ses ancêtres suggéraient. Captivée, le temps fila et elle sursauta quand la porte de l’appartement s’ouvrit.

Cypress releva la tête de la table du salon sur laquelle elle s’était installée. Etalée. Ses doigts remontèrent soigneusement ses lunettes sur son nez, étalant une tache d’encre sur sa pommette au passage. Ses yeux s’écarquillèrent en voyant Hadrian entrer, couvert de sang. Elle ouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, mais aucun son n’en sorti.

Figée, elle l’observa alors qu’il congédiait Vanessa sans un mot. La goule disparaît pendant qu’il retire ses affaires couvertes de sang. Et la gorgone ne peut que rester plantée là alors qu’il se retrouve bientôt torse nu et se dirige vers la salle de bain. Un sifflement d’Ophione la force à se remettre de sa surprise et elle se lève lentement. Ne sachant que faire, elle ramasse les affaires souillées et les plie pour les poser sur la table basse. Peut-être qu’ils ont un service de détachage qui peut enlever le sang ? Ce serait dommage de jeter quelque chose d’aussi bonne qualité.

D’un pas lent, elle se dirige vers la cuisine. Peut-être que lui faire quelque chose à manger lui permettra de s’extraire de cette humeur qu’elle sent mauvaise. Orageuse. Elle serait furieuse aussi si quelqu’un s’introduisait chez elle. Mais, en dehors de le transformer en pierre s’il croisait son regard, la brune ne pourrait guère faire plus contre l’intrusion.

Se lavant les mains de l’encre et du sang, Cypress se figea soudain. Mangeait-il seulement de la nourriture ou se contentait-il de sang ? Avait-il des réserves de sang, ou bien le prenait-il directement à la source ? Une main vint se plaquer contre la peau fine de son cou, ne sachant comment elle réagirait s’il lui prenait l’envie d’avoir un petit snack à ses dépens. Elle ne pourrait probablement pas lutter, mais elle doutait que ses serpents le laissent faire sans venir le mordre et injecter leur venin. Elle grimaça en songeant à la douleur qu’elle ressentirait si ça se produisait et qu’il décidait de les décapiter ou les arracher. Même si elle « repousseraient », la douleur était insoutenable. Son premier réflexe avait été de couper la tête du premier serpent à sortir de son crâne, après tout.

Secouant la tête, elle se décida malgré tout à ouvrir les placards et le frigo pour trouver de quoi faire à manger. Même si la cuisine ne semblait jamais utilisée, elle trouva de quoi cuisiner. Sortant plusieurs ingrédients, elle commença par éplucher et couper les légumes avant de les mettre dans une poêle avec un peu d’huile. Une petite poêlée de légume aromatisée d’épices lui semblait un bon début. A côté, elle prépara les steaks qu’elle avait trouvé. Elle prévoyait une cuisson bleue pour le vampire alors qu’elle ferait cuire le sien plus longtemps pour qu’il ne soit plus qu’à peine saignant.

Elle se surprit à fredonner pendant qu’elle préparait à manger, les gestes lui venant machinalement, distrayant son esprit du carnage qui avait dû avoir lieu depuis l’intrusion dans le complexe.

Quand ce fut prêt, qu’il ne restait qu’à ajouter le dernier steak pour un brin de cuisson, la gorgone disposa deux assiettes sur le comptoir de la cuisine, des couverts, des verres et une carafe d’eau. Elle baissa le feu sous les légumes, mit un couvercle au-dessus de son assiette contenant son steak déjà cuit tel qu’elle l’aimait, et sortit de la cuisine pour frapper à la porte de la salle de bain.

« Um… Mr Hadrian ? Je ne sais pas si vous mangez de la nourriture solide en plus du… Euh… Du sang. Mais si jamais, j’ai préparé quelque chose pour le dîner... Si vous avez faim… »

Sans vraiment attendre de réponse -peut-être par crainte qu’il ouvre la porte de la salle de bain entièrement nu, ou qu’il soit toujours aussi taciturne que quand il est arrivé- la gorgone se replia dans la cuisine. Elle ajouta le dernier steak dans la poêle et le retourna avant de le déposer dans la seconde assiette. Elle ajouta les légumes dans chacune des deux assiettes et disposa le tout sur le comptoir avant de prendre place, attendant l’arrivée -ou non- du vampire.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le mercredi 22 octobre 2025, 04:25:07
[Un peu de retard sur mon engagement, mais voici la réponse!]

Le sang. Peu importe à quel point je frotte, on dirait qu'il y en a toujours un peu plus quelque part. Ça vient avec le concept du vampirisme, je suppose; toujours à essayer de se laver de ce qui vous colle à la peau. Au début, c'était juste la monstruosité de la chose; apprendre à dompter la Bête, à se contrôler, à démontrer que je n'étais pas qu'un abruti avec une soif de violence et de sang, mais quelque chose de plus. Plus qu'humain. Après, c'était notre humanité; on essaie de se débarrasser de nos habitudes. De nos attachements. De nos scrupules. De tout ce qui fait d'un être humain une "personne", pour renaître sous nos traits les plus cynique. Finalement, c'était bien la tristesse de ma situation, c'était que nous n'étions toujours que des humains, avec des faiblesses humaines, que la plupart cachait derrière une misanthropie prononcée et des comportements prédateurs. Et enfin, lorsqu'on réalisait cette dernière chose, on nettoie le sang. Le sang des gens qu'on a tué auparavant. Le sang des gens que nous allons tuer dans l'avenir. Du sang, toujours du sang.

Je ne me plains pas de ma situation; au contraire, j'apprécie même mon lot dans cette non-vie bien plus que celui que j'avais de mon vivant. Et parfois, même, je trouve que d'indulger la sauvagerie inhérente à mon état me convient. Mais parfois, l'homme que je regarde dans le miroir me semble si différent de l'homme que j'y voyais autrefois que je peine à réconcilier les deux sous une logique.

Une fois avoir frotté assez pour ne plus voir d'eau rosée sur le plancher de la douche, je me relève et j'arrose le siège pour le nettoyer. Je quitte la douche, et je la referme, avant d'activer la sanitarisation et de la laisser rouler. Je me tourne vers le miroir et j'ajuste mes cheveux. J'entends une voix au travers de la porte, mais je n'entends presque rien; la ventilation plus la douche qui tourne à fond m'empêche de distinguer des mots.

"Une minute," dis-je donc d'une voix forte et claire, pour être entendu par-dessus les sons.

Je prends une serviette, que je passe autour de ma taille, et je sors de la salle de bain. Une fois hors de la pièce fermée, une odeur me vient au nez; de la nourriture? Dans ma demeure? Surprenant. Puis, la présence de Cypress me revient en mémoire; évidemment qu'après tout cela, elle aurait la dalle.

Je jette un moment un coup d'œil dans la cuisine, où était assise la gorgone. Deux assiettes attendent, l'une devant elle, l'autre devant un siège vide. Je reste un moment sans voix, et un peu incertain de la démarche à suivre, avant d'échapper un soupir ricaneur.

"Encore une fois, Miss Thornwood, vous me surprenez. Donnez-moi une minute, que je me fasse décent, et je vous reviens."

La majorité des vampires ont une capacité commune; l'art d'émuler la vie. Et donc, alors que je vais dans ma chambre et que je passe un sous-vêtement, un pantalon et une chemise, je me focalise un instant pour puiser dans mes réserves de sang, et je propage la vitae dans tout mon corps. D'un coup, mon cœur normalement inerte pulse dans ma poitrine. Mes veines se gorgent de sang. Mon teint reprend une allure de vie, mon nez me chatouille quand les sensations lui reviennent, et je sens l'humidité reprendre dans mes yeux alors que je cligne, chose que je dois normalement faire consciemment.

Une fois préparé à la consommation d'un repas, je sors de la chambre, chemise entreouverte et cheveux attachés derrière la tête. Je prends place à la table, à côté de Cypress, et je prend un instant pour respirer la nourriture. Une fois la vie émulée dans mon corps, la viande et les légumes ne me donnaient pas d'instinct l'envie de régurgiter, et j'adresse un regard aimable vers Cypress.

"Une délicate attention, j'apprécie."

Je prends une fourchette et un couteau, et je découpe la viande. La lame, comme toute chose dans cette maison, était si acérée qu'elle trancha la viande d'un coup, comme dans du beurre, et je pris une première bouchée, laissant le goût se propager dans mon palais, sur ma langue, et dans ma gorge. D'instinct, mon corps veut rejeter la nourriture, mais je contrôle le réflexe. Je m'en préoccuperai plus tard.

"Je crois qu'il est aussi bien de laisser tomber les masques; à défaut d'un terme plus adapté, je suis ce que vous appelleriez un Vampire, ou strigoi selon nos amis les roumains. Par souci de respect pour ce qui doit rester tût, je me priverai de faire des grandes élaborations; les miens aiment garder leur nature secrète, et en révéler trop risque de vous attirer mauvaise… plus mauvaise fortune."

Je me tourne alors vers elle et je tends un doigt vers l'un des serpents qui ondulent dans la chevelure de la jeune femme, toutes un œil rivé sur ma personne.

"Une gorgone, tout doit sortie des histoires de la littérature classique", dit-je avec un brin d'admiration. "Vous me semblez fort jeune pour avoir vécu des millénaires, je vais donc pencher sur la possibilité d'être une descendante? Ah, pardonnez, je suis peut-être un peu présomptueux."

Je souris, et je ramène mon attention sur le repas.

"il y a longtemps que je n'ai guère mangé. Peut-être deux ans, la dernière fois. La femme d'un diplomate américain, une vieille connaissance, dans un restaurant dans le centre-ville de Tokyo. Près de six cent euros pour le repas. Et cela goûtait comme de la cendre dans ma bouche. Au moins, votre cuisine me semble délectable."

La différence provenait de ma préparation; réactiver mes papilles gustatives n'est pas chose aisée. Même en ce moment, je crois ne pas avoir plus de la moitié qui fonctionnait. Mais cela suffisait pour un repas. Même s'il me faudrait tout rendre dans la soirée.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le dimanche 26 octobre 2025, 17:40:51
Le regard de la gorgone, protégé par les verres tintés, se posent sur la silhouette du vampire à l’entrée de la cuisine. Elle entrouvre les lèvres, surprise, en le voyant affublé d’une simple serviette autour de la taille. Et elle détourne le regard après quelques secondes, le rouge lui montant aux joues. Elle se contente de hocher la tête à ses paroles, essayant de faire comme si elle ne sentait pas la chaleur enflammer sa peau. Le sifflement des serpents semble amusé. Et pour quelqu’un qui comprend le langage reptilien, les ancêtres de la jeune femme sont clairement en train de se moquer de sa pudeur. Malgré les épreuves traversées, même Médusa s’amuse de l’entêtement de Cypress à ne pas vouloir s’approcher ou aborder tout sujet traitant de la relation intime entre un homme et une femme.

Quand Hadrian revient, la jeune étudiante s’est reprise après avoir sermonné ses ancêtres. Elle sait que sa crainte est ridicule, mais elle reste sur ses positions en ce qui concerne tout ce qui est lié de près ou de loin au sexe : Très peu pour elle ! Bien sûr, ça ne signifie pas qu’elle reste de marbre. Et la brunette garde les yeux sur son assiette pour ne pas être tentée de tourner le regard vers le vampire et risquer la rougeur de ses joues.

« Je me suis dit que la journée avait dû être… Mh… Assez éprouvante. Je ne savais pas si vous mangiez de la nourriture en plus de… Du sang, donc… Um… Je suis contente si vous appréciez, essaie-t-elle de se justifier sans comprendre pourquoi elle en ressentait le besoin. »

Elle attendit que l’homme commence à manger avant de faire de même. Le steak passait tout seul, et les légumes accompagnaient le plat à merveille, à son humble avis. Elle l’écouta, hochant à nouveau la tête. Un vampire, comme ses ancêtres l’avaient senti. Non pas qu’elle doute de leur expérience, mais en avoir la confirmation est toujours une bonne chose.

Cypress repose sa fourchette, pour se saisir de son verre et boire un peu d’eau quand il aborda le sujet de sa propre nature. Tournant le regard vers lui, observant alors que le serpent hébergeant l’âme de Medusa sortait sa langue pour humer l’air près du doigt d’Hadrian, la jeune femme se força à ne pas fixer la peau pâle sous la chemise entrouverte et à relever le regard plus haut. Elle ignora la pâle rougeur qui insistait pour se faire présente sur ses joues, avant d’opiner.

« Descendante, en effet. Je suis la septième gorgone de la lignée de Medusa elle-même. Certaines de mes ancêtres ont eu le … Plaisir… De croiser certains individus de votre… Race ? Espèce ? Mmh. Et j’imagine que je dois avoir des cousines aux quatre coins du monde, avec les descendantes de Stheno et Euryale, mais je n’en ai encore jamais croisé une. »

Elle reposa son verre après avoir pris une gorgée et reprit son repas, finissant rapidement quelques légumes pendant qu’il reprenait la parole. Elle cilla en l’écoutant, et fronça légèrement les sourcils en reposant son regard sur lui.

« Deux ans ? Wow. Um… Eh bien, je suis contente que ma cuisine n’ait pas le goût de la cendre en tout cas. Six cents euros... C’est cher payé pour avoir ce goût en bouche… »

La gorgone n’imaginait déjà pas payer six cents euros pour un repas. Même si elle n’était pas démunie, elle n’avait pas ce genre d’argent à claquer dans de la bouffe. Peut-être qu’elle l’aurait après son « job », mais elle n’était pas du genre à le faire malgré tout. Elle préférait largement dépenser six cents euros dans des livres plutôt que de la nourriture.

« Désolée si je change de sujet et revient sur quelque chose de... Um… Désagréable, mais… Est-ce que tout a été réglé ? Avec l’intrusion, et tout… Même si je me doute que vous ne laisserez rien m’arriver, je ne peux m’empêcher d’être inquiète. Et vous sembliez d’une humeur massacrante avant votre douche alors… Um. Désolée. Je vais me taire je crois, avant de continuer à m’enfoncer. »
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le mardi 28 octobre 2025, 06:22:03
La déconfiture de Cypress à la vue de mon corps m'avait un peu étonné, surtout considérant son explosion de plus tôt, mais je me suis dit que cela devait être dû à la blessure à mon torse. Qu'importe le nombre d'année, et qu'importe les techniques utilisées pour la camoufler, tous les soirs, elle revenait, et après la douche, je n'avais pas eu la prévoyance de la cacher. Encore heureux que je l'ai fait quand je me suis changé.

Elle me confirme donc d'appartenir à lignée de Medusa, ou Méduse comme l'appellent mes contemporains. Une remarque dans son discours, cependant, me fait questionner un peu le genre d'œuvre qu'elle devait elle-même posséder; comment sait-elle que ses ancêtres ont rencontrés des gens de mon espèce? Et puis, finalement, j'écarte de mon esprit la possibilité que ce soit exact; le vampirisme, comme les plantes, existe en saveur et en type varié en ce monde. Il en existe d'autres, comme moi, assurément, mais également des vampires qui ne possèdent pas une Bête, des vampires qui ne produisent pas de vitae, des vampires qui ne partagent aucune de mes faiblesses, et même des immortels assoiffés de sang qui brillent au soleil.

Apprendre que le mythe de Méduse avait une origine dans la réalité en aurait surpris un autre, mais pas moi. Encore moins depuis mon introduction dans le monde voilé. il n'y avait plus rien d'étonnant au point de m'arracher un cri de panique ou de désespoir; beaucoup trop de choses devenaient vraisemblables ou possible après être passé de l'autre côté du voile; l'existence de divinités ou d'esprits puissants ou même de fey, voir même de créatures issues du folklore, ne devenait donc qu'une possibilité parmi d'autres. Comme tous ceux de ma classe, j'ai appris certaines histoires du classicisme, et le mythe de Méduse, je n'étais pas passé à côté. Même à l'époque, j'ai souvenir de ne pas avoir trouvé beaucoup de sens au fait qu'une personne puisse être maudite pour avoir été agressée, mais comme le Dieu d'Abraham, il semblerait que ceux qui regardent le monde de haut vivent une réalité fortement aliénée à la nôtre, au point de prodiguer leurs enseignements un peu de la façon dont nous dictons les nôtres à des animaux; avec une bonne intention, toujours en sachant qu'une raison ou une autre nous poussera à changer notre façon d'agir d'une façon qu'ils ne comprendront pas ou ne pourront pas justifier.

"Peut-être," concède-je à sa théorie que l'un des miens puisse avoir été rencontré par l'une de ses ancêtres, me levant un moment pour me diriger vers une armoire et en tirer une grande bouteille opaque. "Je doute cependant que ce soit l'un des miens. Pas impossible, simplement improbable; nous sommes beaucoup moins nombreux et notre reproduction est délibérément lente et contrôlée. La loi de l'enfant unique en Chine n'a rien à envier à ce que mes semblables ont fait sur des millénaires."

Comme la jeune femme me semblait elle-même au prise avec ses propres secrets, et qu'elle suivait elle-même une Mascarade pour se protéger, j'ose même m'aventurer sur un terrain dangereux; mon savoir de mon espèce. Les Caïnites sont des créatures qui détestent voir leurs petits secrets être révélé. Mais elle était déjà au prise avec les miens, en plus des siens, donc je n'en suis plus à un bris près.

"Mes semblables sont appelés les Caïnites. Ou du moins c'est ce que le livre de Nod nous enseigne. Notre ancêtre commun, l'origine de notre vampirisme et de notre pouvoir, provient d'un homme. Le Premier Meurtrier, Cain de Nod."

Je laisse une pause dramatique avant de poursuivre.

"Je vous sauve d'une leçon de catéchisme, mais globalement, Cain est le fils d'Adam, le frère d'Abel, et que par des procédés encore très flous, il aurait soit été affligé d'une malédiction qui en aurait fait le Premier Vampire, ou aurait lui-même créé cette condition via un rituel. Les détails sont incertains, les histoires sont nombreuses et floues. Qu'importe l'origine, le Premier Vampire était une créature incroyablement puissante, et invulnérable, car l'une de ses multiples malédictions aurait été celle qui l'aurait gardé de regagner l'au-delà; l'immortalité, et que quiconque, incluant la Mort et le Temps, qui aurait blessé Cain aurait souffert sept fois l'offense qui lui aurait infligées. Autant dire que quand Dieu ne veut pas que tu débarques sur son portillon, il ne fait pas dans la demi-mesure.

Mais il y avait… une limite à ce pouvoir. De génération en génération, mes semblables ont remarqué que plus ils approchaient de la dixième, et moins leurs capacités de reproduire les talents de nos prédécesseurs devenait aisé. Les membres de la dixième ne peuvent même pas aspirer à maîtriser les arcanes de leur clan, et ceux de la quatorzième et de la quinzième? La moitié ne peuvent pas se nourrir, et donc dépérissent en quelques mois, et les autres sont tellement dilués qu'ils ne peuvent pas produire un autre vampire, et les quelques rares exceptions sont encore plus démunis que les précédentes. J'ai déjà rencontré un rarissime spécimen de la 17e génération qui ne pouvait même pas sortir de sa propre Torpeur."

Je vis alors que je m'étais emporté dans des termes techniques, et je secoue la tête.

"Pardonnez-moi, je m'égare."

Le sujet de l'histoire de mes prédécesseurs est tellement chargé de mystères et de fausses théories que le peu de certitude que j'ai acquise me suffit à m'engouer rapidement. D'autant plus que, pour une fois, je pouvais parler avec quelqu'un de l'extérieur qui pouvait comprendre complètement l'émerveillement que je ressentais.

Je me rends compte que, malgré mon discours, j'ai englouti la totalité du repas qui m'avait été offert, me retrouvant devant une assiette vide, et ce malgré le fait que, encore une fois, mon estomac ne pardonne pas cette insulte à ma nature. Je sens déjà les effets de cette ingestion me remonter dans la gorge, et j'use de mon contrôle sur ma physiologie pour contracter mon diaphragme de façon à ne laisser aucun geyser de nourriture et de sang.

Je me lève donc pour récupérer les assiettes. Elle me demande alors pour la situation en bas.

Je prends un moment pour répondre alors que je frotte une éponge sur la céramique, réfléchissant à la meilleure réponse à donner.

"La situation, pour le moment, est sous contrôle. Réglée, je ne crois pas."

De fait, sa requête pour une prime de risque me semble de moins en moins injustifiée, si j'avais hésité ne serait-ce qu'un instant à la lui accorder.

"Comprenez que mes semblables, autant mes 'alliés' que mes ennemis, veulent ce qui se trouve dans le Livre de Noah, parce qu'en déchiffrant le Livre, les premiers espèrent trouver un moyen d'asseoir leur domination sur les autres, alors que les seconds espèrent l'utiliser soit pour corroborer les faits établis dans le Livre de Nod et donc justifier leur jihad contre les premiers. Mais mes semblables sont également prudents; ils ont testé mes défenses, ils ont échoué, et maintenant, ce n'est qu'une question de temps avant que la nuit ne tombe, et que je sorte de mon repaire, et ma vengeance sera implac-crack!!!- oh."

Dans ma montée de colère, je ne m'étais pas rendu compte d'avoir resserré les mains, et l'assiette, la deuxième, avait éclaté sous mes doigts, et un morceau de porcelaine s'était fiché dans ma paume, l'entaillant et laissant couler l'épais liquide rouge sombre qui avait remplacé mon sang.

"… C'était le dernier ensemble complet de Yashido-san. Haaaaah…"

Yashido-san, un défunt maître de cuisine japonais, avait consacré les dernières années de sa vie à confectionner des ensembles de cuisine. Rien de bien dramatique, certes, mais les mauvaises nouvelles et décisions semblaient s'empiler devant moi.

Je soupire et je me tourne vers Cypress, avant de m'approcher, posant une main sur la table, et la regardant peut-être pas de haut, mais définitivement d'une hauteur différente, avec une distance courte nous séparant.

"Je suis d'humeur massacrante parce que mes ennemis, et peut-être même mes 'alliés', semblent avoir oublié leur place et que, par leur grande stupidité, je suis maintenant forcé de les confronter et, de vous à moi, ma charmante amie, j'ai beaucoup plus important à faire que des querelles de voisinage. Et je suis particulièrement outré qu'ils aient osé mettre la vie d'une invitée en danger."

S'il n'y a pas de règle écrite dans la société vampirique que je doive conserver précieusement la vie d'une invitée, il y a un danger à ne pas pouvoir assurer sa propre sécurité, ou celle d'un invité; si quelqu'un avait réussi à blesser Cypress, j'aurais été perçu comme vulnérable, et alors ce ne serait pas qu'une ennemie que j'aurais à gérer, mais tout ceux qui ont quelque chose contre moi, mon clan ou même mes affiliations, et je ne peux pas me le permettre.

"En contrepartie, nous allons peut-être devoir déplacer nos opérations à un endroit plus sécurisé."

Me doutant d'une protestation, j'enchaine immédiatement.

"Pas immédiatement, et pas forcément. Peut-être, disais-je. Si je trouve le ou la responsable d'ici la fin de la semaine, alors, tant mieux. Autrement… dites-moi, à quand remonte vos dernières vraies vacances?"
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le samedi 01 novembre 2025, 17:18:49
Comme pour tout ce qui traite d’Histoire, avec un grand H, Cypress est fascinée par le récit d’Hadrian. Elle écoute avec attention, enregistrant la moindre de ses paroles, tout en mangeant presque mécaniquement. En plus, il s’agit d’un sujet dont elle ne connaît pratiquement rien. Elle n’avait même pas réalisé, jusqu’ici, que le mythe des vampires n’était pas qu’un mythe. Et ses ancêtres n’avaient aucunes raisons de le lui apprendre, donc le sujet était resté inabordé.

Quant à savoir si c’était un vampire de la même « espèce » qu’Hadrian que certaines des gorgones avaient croisé… Pour elles, en tout cas, l’odeur était similaire. Et Cypress retint une grimace en songeant à ce qu’elle avait perçu elle-même avec sa langue fourchue.

Vint ensuite le sujet des « troubles » qui l’avait menée à cet appartement plutôt que celui dans lequel on l’avait parquée à son arrivée. La gorgone n’aurait peut-être pas dû se montrer aussi indiscrète et attendre qu’Hadrian l’informe que tout était réglé, mais sa curiosité l’avait poussé à le questionner. A sa grande surprise, il lui répondit en toute honnêteté -ou du moins, il semblait être honnête- tout en se levant pour commencer à laver les assiettes. Elle percevait malgré tout l’émotion qui semblait occuper tout son être, enflant à mesure qu’il parlait et terminant en apothéose par le bris de l’assiette.

Elle sursauta, ses prunelles viridiennes se fixant sur le sang qui coulait de sa blessure. Était-ce réellement du sang ? Le liquide était bien rouge, mais semblait épais. Plus épais que du sang, ou bien était-ce coagulé ?

Cypress n’eut pas le temps d’y réfléchir plus longuement qu’il se lamentait de la perte de l’assiette. Elle devait avouer ne pas connaître le nom qu’il énonçait, mais elle pouvait compatir à la perte d’une pièce précieuse. Et se sentait même légèrement coupable de les avoir sorties du placard. Ou d’avoir posé la question qui avait menée à ce débordement.

Un peu hébétée par la manière dont il ne semblait pas se soucier de sa blessure -en y repensant, il n’avait pas paru troublé outre mesure par la blessure qu’elle avait vue sur son torse plus tôt- qui répandait paresseusement le « sang » dans l’évier, Cypress garda son regard fixé sur le morceau de porcelaine fiché dans la main du vampire. Elle ne releva les yeux pour les planter dans les siens que lorsqu’il se rapprocha et émit l’hypothèse qu’ils allaient peut-être devoir changer de site sous peu si la menace n’était pas enrayée.

« Um… Avant l’université probablement, répondit-elle prise de court. Toutes les « vacances scolaires », je les passe à travailler au musée ou à la bibliothèque. »

Clignant stupidement des yeux, elle calma d’une caresse le serpent abritant l’âme de Melantho qui s’agitait avec la proximité d’Hadrian et l’odeur de son sang -si c’en était bien- qui devait être redoublée.

« Je… Um… Est-ce que ça vous remonterait le moral de savoir que j’ai avancé de deux pages dans la traduction ? Si tout se passe bien, comme jusqu’à présent, ça ne devrait guère prendre plus d’un mois. Même en… Um… Changeant de lieux. Peut-être voulez-vous jeter un coup d’œil, après avoir nettoyé votre main ? Avant de… Um… Sortir et confronter vos semblables… ? Demanda-t-elle quand elle se sentit inconfortable devant l’intensité d’Hadrian. Je vais nettoyer la cuisine, ne vous en faites pas pour ça, ajouta-t-elle en baissant le regard quand celui-ci se perdit sur la peau pâle dévoilée par la chemise entrouverte. »

Otage, peut-être. Mais avec des manières. Cypress n’allait pas laisser la situation l’empêcher de trouver ses marques et perturber sa vie plus que de raison. Elle comptait bien établir une certaine routine pour ne pas devenir une bombe émotionnelle à retardement. Ou à hormones, à en juger par ses réactions de jeune vierge effarouchée.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le jeudi 06 novembre 2025, 22:33:58
Pendant qu'elle réfléchit, j'arrache le morceau de porcelaine logée dans ma main et je le jette à la poubelle. Je serais curieux de voir la réaction d'un policier japonais trouvant, dans les poubelles d'une entreprise, un échantillon de sang que tout laisse croire que le corps l'ayant produit est mort depuis plus d'une soixantaine d'années. Une idée amusante, à mon humble avis, mais qui serait probablement mal accueillie par la communauté policière nippone.

"Um… Avant l’université probablement."

Voilà une information surprenante. Je suis toujours fasciné par la dévotion que certaines personnes avaient pour leurs études. Après, je me dis que chacun avait sa passion, mais au point de ne jamais s'accorder de temps de repos…

 "Toutes les « vacances scolaires, je les passe à travailler au musée ou à la bibliothèque."

Une autre pause de réflexion pour mesurer ma réponse, avant de soupirer.

"Ma chère, je vais me voir forcé de vous faire visiter Okinawa, en ce cas. Quelle idée de passer…"

Je m'arrête un moment, me rendant promptement compte du risque de sembler condescendant envers une jeune femme qui, de toute évidence, a fait des choix dont elle n'est pas peu fière. Je reformule rapidement ma pensée dans mon esprit, avant de continuer.

"Il est important de se reposer. De voir de nouveaux horizons. On ne sait jamais quand ce sera la dernière fois."

Après tout, c'était là un des plus grands drames de la condition des Caïnites; le soleil est notre ennemi. La nuit de notre renaissance est la nuit qui est devenue nôtre, mais aussi la nuit où le jour serait à jamais hors de portée. Les humains n'ont pas besoin de se cacher la nuit; ils le font par précaution, par habitude, peut-être même par instinct, mais nous autres? Ce n'est pas une option de se cacher du soleil; notre âme est damnée, notre chair est maudite, désacralisée, et le soleil est un concept sacré, au point que sa seule présence suffit à consumer notre chair. Pour avoir été exposé au soleil, et ce simplement partiellement, ce n'est pas qu'une brûlure dû à une peau sensible; au contact du soleil, c'est notre malédiction, notre puissance même, qui nous fuit.

Je devais avoir l'air encore plus amère, car elle mentionne ses progrès sur la traduction. Et pour être franc, ça a au moins réussi à m'arracher un sourire.

"Ce sont des progrès remarquables, Cypress."

Je remarque alors son regard glissant qui tombe sur mon torse nu, et mon sourire, malgré moi, s'étire à ce petit dérapage d'attention. Je n'y vois pas le désir normalement associé à ma personne, d'autant plus qu'elle ne semble pas réagir à mon charisme surnaturel de la façon dont d'autres humains y réagissent, donc je ne me fais pas de fausses idées sur ce qui lui passe par la tête.

"Je serais ravi de jeter un coup d'oeil," dis-je avec un sourire taquin, comme pour souligner son regard glissant. "Et laissez la cuisine. La ménagère s'en occupera."

Car oui, j'ai une ménagère. Parce que malgré son état de goule, et sa redoutable efficacité en presque toute chose, Vanessa est obstinément contre les tâches ménagères. Elle serait capable de tout casser dans la maison ne serait-ce que pour tout mettre aux poubelles plutôt que de nettoyer une seule assiette. On dit que les goules perdent leur personnalité en devenant obsédé par leurs maîtres, mais celle de Vanessa, au contraire, semblait d'autant plus intense que lorsque je l'ai rencontrée. Enfin… relativement parlant.

Je me lave donc les mains en laissant Cypress le temps de terminer son repas, puis je lui offre poliment une main pour l'aider à se relever, tout en observant le serpent fixé à sa tête qui, en retour, semble me fixer avec un œil trop intelligent pour ne pas être conscient, mais je n'ose pas poser de question. Je me contente de lui sourire, comme je sourirais à n'importe qui, mais en espérant qu'il ne lui viendrait pas à l'idée de me mordre; il suffit de bien peu de sang pour qu'une personne passe d'un humain normal à une goule servile, et si je n'ai pas de scrupule à exercer cette pratique sur mes lacquais pour m'assurer de leur loyauté, l'intention, pour moi, reste de relâcher Cypress, éventuellement, et de la laisser continuer sa vie en paix. Une paix relative, sans doute, considérant ce qu'elle est, mais une paix tout de même.

Je l'escorte donc dans le salon, et je souris à voir le Livre et le petit coin de table de salon que Cypress s'était réservé. La pauvre; je ne sais pas combien de sa biologie correspond aux humains, mais si j'étais vivant, je n'aurais jamais accepté de bosser assis par terre. C'est une façon de se ruiner le dos définitivement.

"Je vous donne ma permission d'utiliser le bureau pour travailler. Tant que vous ne cherchez pas à ouvrir le coffre-fort, c'est définitivement le meilleur endroit pour travailler. De plus, ma chaise est très confortable. Vanessa l'a commandée elle-même, je crois qu'elle serait flattée que quelqu'un capable d'en ressentir les bénéfices en fasse enfin usage."

Mais, quitte à la faire asseoir, le salon reste la meilleure option. Je m'approche donc de la table, et je lève les loquets qui me permettent d'en soulever la surface, et je glisse une main en dessous pour en une couverture. Je pose la couverture dans un coin du canapé, et offre à la jeune femme de s'y assoir, alors que je prends son ordinateur, que je pose sur mes cuisses, et je laisse mes yeux parcourir le document que j'ai devant moi. En bon professionnel, je ne me satisfaisais pas que de la traduction littéraire, mais également des notes laissées par Cypress dans les marges.

"Ma parole, il y a presque autant de notes dans les marges que de texte dans le corps…"

C'était un peu le problème avec les vieilles langues; pour ceux qui la pratiquaient à l'époque, ils avaient le bénéfice de l'intonation, du corps, de la théorie et du contexte de leur langue pour en expliquer le sens profond, d'autant plus que je ne serais pas étonné que Noah, en plus d'avoir écrit en Énochien, s'est en plus amusé à faire du code dans son texte.

Les pages traduites par Cypress résumaient, globalement, les quelques jours avant le 'déluge', et ses préparatifs pour se protéger du vice de Caine. De sa peur d'être pris dans la nuit, de la paranoïa qui le rongeait, des bêtes qui rôdaient dans les environs de son chantier, certaines créatures qui tentaient de s'infiltrer dans l'Arche mais qui ne figuraient pas sur la Liste…

La Liste?

Hmm…

"Je me demande ce que devait être cette liste… un manifeste?..."

Ou peut-être que Noah avait des consignes précises en ce qui concernait ce qu'il pouvait, ou non, sauver du monde antédiluvien…

Je me tourne alors vers Cypress, et je lui souris, en posant l'ordinateur sur la table, et je la regarde dans les yeux, au travers de ses lunettes.

"Dites-moi… est-ce que votre… communication avec vos ancêtres… était à sens unique? Je veux dire… comme ça fonctionne? Elles vous ont laissé un journal? Ou… peut-être est-ce que vous avez communiqué avec elle par un rituel quelconque?"

Les chances que ses ancêtres en sachent plus sur le monde antédiluvien étaient fines, presque inexistantes, mais… peut-être qu'elles avaient une idée de ce que craignait l'ancêtre commun de l'humanité de l'hémisphère ouest.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le vendredi 07 novembre 2025, 00:40:09
Même si l'idée d'avoir une femme de ménage lui était complètement étrangère, Cypress acceptait que c'était ainsi que vivait le vampire. Avec reluctance, elle abandonna donc son assiette et ses couverts sales sur la table, acceptant la main tendue d'Hadrian pour se relever, ignorant ses joues qui avaient pris quelques couleurs après l'approbation du vampire quant à ses progrès sur la traduction. Et ignorant les émotions conflictuelles qui s'affrontaient en elle à l'idée de visiter Okinawa en compagnie de son ravisseur.

« Comprendre et déchiffrer des textes anciens est ma passion. Je pourrais passer la journée à ne faire que ça que ça ne me gênerais pas, se sent-elle tenu d'expliquer. Je trouve cela plus gratifiant que de passer la journée à lézarder… au soleil. Um… Ou à jouer à des jeux vidéos. Et puis, je comprends votre curiosité quant à ce texte. Je comprends que vous désiriez en savoir la teneur à tout prix. »

Espérant n'avoir pas fait de gaffe en parlant du soleil, ou de son kidnapping pour la traduction du Livre, la gorgone s'intime fermement d'arrêter de causer avant de remettre les pieds dans le plat. Ophione, qui a parfaitement saisi l'allusion d'Hadrian au regard baladeur de Cypress -au contraire de la principale intéressée- siffle son amusement sans se priver. Même la main de la jeune femme repoussant le serpent vers l’arrière ne parvient pas à arrêter la gentille moquerie.

Une fois au salon, les joues de l'étudiante s'enflammèrent de plus belle. Si elle était à l'aise n'importe où pourvu qu'elle ait une surface plane pour s'étaler afin de traduire, il est vrai que ça manquait de dignité. Et beaucoup auraient des maux de dos s'ils faisaient de même. Mais la brune avait une constitution plutôt souple, un peu à la manière des serpents, ce n’était visiblement pas le cas de tout le monde. Aussi, elle accepta d'un hochement de tête l'offre d'utiliser le bureau à l'avenir.

Elle prit ensuite place sur le canapé, non pas sans avoir déplié la couverture offerte pour s'enrouler dedans auparavant. D'un geste machinal, la jeune femme -toujours pieds nus- s’installa en ramenant ses jambes contre elle, un peu comme si elle prévoyait de se faire un marathon de films à la télévision. Il ne manquerait plus que la tasse de thé fumante entre ses mains pour parfaire le tableau.

Et comme on dit jamais deux sans trois, la brune rougit de plus belle quand Hadrian remarque les copieuses notes qu'elle a inscrit dans les marges en plus de la traduction. Il se pourrait, effectivement, que la gorgone soit perfectionniste et tienne à s'assurer que son travail soit le plus complet possible. Elle y avait inclus toutes les nuances qu'elle et ses ancêtres pouvaient déceler dans le texte pour que le lecteur -Hadrian- puisse avoir toutes les clés en main afin de comprendre la complexité de ce qu'il lisait.

« Probablement un manifeste oui, de ce que j'en ai compris pour le moment. J'en serais assurée quand j'aurais traduis un peu plus, confirme-t-elle devant la question que se posait Hadrian. »

La question que lui posa ensuite l'immortel conduisit la jeune femme à se figer tandis que ses serpents s'agitaient de plus belle autour de sa tête, sifflant chacune par-dessus les autres de manière conflictuelle. Finalement, un sifflement plus fort que les autres, porteur d'une autorité indéniable, domina le reste et força les cinq autres à se calmer.

« Tu peux le lui dire. Je doute qu'il te le demande pour chercher un moyen de te nuire, trancha Medusa.
- Tu es sûre ? Siffla la brune, les yeux écarquillés.
- Jusqu'ici, hormis ton kidnapping, il s'est montré attentionné et protecteur. Il désire ta sécurité tout autant que la connaissance que tu peux lui apporter avec notre aide en déchiffrant le manuscrit. »

Cillant quelques fois, l'étudiante hoche finalement la tête d'un air décisif en voyant que, malgré leur désaccord, ses ancêtres respectaient la décision de la gorgone originelle. De son âme, au moins. Se raclant délicatement la gorge, la jeune femme reporta son regard sur le vampire à ses côtés, resserrant la couverture autour d'elle comme si elle cherchait à trouver du courage.

« Mes ancêtres… Leurs âmes… Résident dans ces serpents que vous pouvez voir. Chaque serpent est habité par l'une de mes ancêtres. Des humains parfaitement normaux ne les remarquent pas, ou bien pensent à des cheveux rebelles qui rebiquent. Et je peux communiquer avec elles tout le temps, utilisant la langue serpentine. »

Elle se tait un instant, observant les réactions d'Hadrian, avant de reprendre :

« Et si je n'ai que six serpents, voyez-vous… Les gorgones sont uniquement de sexe féminin. Les hommes portent le gène et le transmettent à leurs enfants, mais ils ne deviennent pas des monstres. Mon ancêtre gorgone la plus récente, Melantho, remonte aux années 1700. Et ma première ancêtre, la première gorgone de ma lignée, n'est autre que Medusa elle-même. C'est grâce à leurs connaissances que je suis devenue aussi douée pour les langues, vivantes ou mortes. Je reconnais que c'est de la triche, mais… Um… Voilà. »

Elle baisse le regard en terminant ses aveux. Forcément, avec l'aide de personnes ayant vécu dans le passé, apprendre ces langues mortes est presque un jeu d'enfant. Cypress refuse de voir la déception dans le regard du vampire quand il se rendra compte qu'elle n'est pas forcément le génie des langues qu'il croit.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le samedi 08 novembre 2025, 22:18:19
La précision et la considération que mon invitée avait mises dans les notes et dans le texte pour rendre la chose lisible et compréhensible, même pour un néophyte qui ne peut pas capter les subtilités du langage, n'ont pas été ignorée. Loin de là. Si elle est trop modeste pour apprécier la qualité de son travail, je ne compte pas la priver de louanges. Le talent méritait d'être souligné.

Elle m'explique alors son secret; non seulement elle est une gorgone, mais les serpents qui adornent sa tête sont également des gorgones du passé réincarnées. Je n'ai pas rencontré beaucoup d'être plus anciens dans ma vie; mon propre engendreur n'avait que trois siècles, et son engendreur avant lui, à peine un millénaire. Dans ces créatures reptiliennes résidaient la conscience, sinon l'âme, de gorgones ayant foulé cette terre il y a plusieurs millénaires de cela. Il est impossible pour moi de calculer le moment de la création de Médusa, mais si les poèmes des grecs antiques permettent une approximation, le savoir à la disposition de Cypress remonte à plus de huit milles ans. Quant à savoir si cela rejoignait l'ère antédiluvienne… je ne saurais dire.

Cet aveu, cette révélation, semble pourtant la mettre mal à l'aise; elle se déclare une tricheuse. Et je dois avouer, de la voir aussi piteuse, aussi prompte à se dévaloriser, ça me pince dans ce cœur mort depuis des décades. Un réflexe tout humain me pousse à me rapprocher de Cypress. Je lève une main et, faisant fi des réactions de ses ancêtres serpentines, je replace une mèche de cheveux derrière son oreille pour attirer son attention vers moi, jusqu'à ce qu'elle rencontre mon regard.

"Si tous ceux qui bénéficient des enseignements et de l'exemple de leurs prédécesseurs sont des tricheurs, ma chère, alors nous le sommes tous, donc, nul ne l'est."

Je lui souris alors que mes doigts glissaient sur sa joue, sur sa mâchoire et finalement son menton, le saisissant entre mon pouce et l'index, mes yeux écarlates fixant son regard au travers de ses lunettes protectrices.

"Ne soyez pas si pressée de rejeter vos succès comme si vos avantages vous dérobent de vos raisons d'en tirer de la fierté. Nous sommes tous le produit des conditions de notre naissance et de notre environnement. Vous avez peut-être eu de l'aide, mais c'est votre passion et votre fascination. Et n'en déplaise à vos ancêtres; ce n'est pas elles qui vous auraient appris à utiliser un ordinateur, ou à faire des recherches, ou à faire la traduction vers la langue moderne. La traduction vers une langue contemporaine, c'est vous qui l'avez fait, même si l'aide de vos ancêtres vous bénéficie."

Après un moment, je me rends compte du contact prolongé sur la jeune femme et je retire doucement la main de son visage, préférant éviter de donner une raison aux ancêtres de mon interlocutrice de s'interposer. Il est naturel que, si elles étaient effectivement au courant de ce que je suis, elles seraient absolument contre l'idée d'un contact physique ou visuel prolongé, deux gestes qui étaient normalement fort dangereux dans les créatures de mon genre, et leur agacement pourrait les pousser à la morsure. Quant à déterminer à quel moment l'intellect de l'être mythique rencontrait l'instinct du serpent, je saurais théoriser; je n'ai jamais croisé de gorgones, et les chances d'en recroiser une est encore plus infimes que celle de croiser un de mes semblables en Chine.

"D'autant plus que si vous devez être une tricheuse, je serais bien mal de vous en juger; mes pouvoirs n'ont pas *tous* été gagné de manière… légitime, et assurément pas tous à l'effort que d'autres ont consacrés à ces disciplines."

Inutile de lui expliquer ce qu'était la diablerie. Et autant ne pas trop lui en dire sur la société des Caïnites. Déjà qu'elle y était beaucoup plus exposée que ce que la prudence réclamait, et que cela voulait dire qu'elle passerait probablement le reste de ses jours à regarder par-dessus son épaule… autant dire que je suis content de n'avoir laissé aucun œil se poser sur elle.

"Tiens, d'ailleurs… quitte à avoir une relation personnelle avec des êtres de l'ère du mythe… Vous êtes-vous déjà aventurée à lire, en leur compagnie, les œuvres d'Homère, d'Hésiode, d'Euripides?"

Je m'installe plus près d'elle, m'adossant au canapé, ma chemise toujours légèrement entreouverte, laissant paraître le bandage qui couvrait mon éternelle blessure.

"En échange, je vous dirai un petit secret par rapport au Dracula de Bram Stoker."
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le dimanche 09 novembre 2025, 14:25:40
Malgré les sifflements mal à l’aise de ses ancêtres, Cypress redresse la tête pour regarder le vampire qui s’était rapproché. Elle ne se soustrait pas au contact, encore rongée par cette culpabilité qu’elle ressent dès lors qu’elle songe à comment elle est devenue aussi douée pour traduire d’anciens textes.

Etrangement, les paroles d’Hadrian parviennent à percer cette tourmente d’auto-flagellation. Peut-être est-ce la façon dont il présente les choses, ou bien le fait que ça vienne d’une source externe, mais une petite part d’elle s’y accroche et veut le croire.

« Ah, je vois, parce que ça vient d’un bel homme, vampire ou non, tout de suite tu le crois ? Ce n’est pas comme si nous t’avions répété ces mêmes mots des milliers de fois, raille Kyanessa, amusée.
« Ne l’asticote pas, Kya’. Tu sais bien à quel point la pauvre doute d’elle-même sans cesse ! Si nous n’étions pas là, elle ne se serait même pas inscrite à cette université, admoneste Ophione, sans toutefois résister à la tentation de se moquer gentiment de sa descendante. »

Cypress les ignore, même si elle sent ses joues se réchauffer alors qu’une rougeur s’y installe de plus belle. La combinaison des doigts frais d’Hadrian qui viennent se saisir de son menton et des paroles de ses ancêtres est sûrement à blâmer. Elle déglutit doucement, cillant à peine, en écoutant la suite.

« Je… N’avais effectivement pas vu les choses sous cet angle, admet-elle sans user du langage reptilien pour répondre à Hadrian. Mais je ne peux me défaire de ce sentiment de culpabilité. Nul doute que n’importe qui d’autre ayant l’aide de personnes ayant vécu dans l’antiquité pourraient tout aussi bien, ou mieux encore, faire usage de ces connaissances…
« Cypress, par les tétons de Gaïa, arrête de te dévaloriser sans cesse et accepte les compliments ! Siffle Kyanessa. Si un serpent avait pu lever les yeux au ciel, elle l’aurait fait. Pour un macchabé réanimé, il est plutôt correct. Et il a raison sur ce point. Tu n’as pas à t’en vouloir ! »

La brune baisse de nouveau les yeux quand il relâche son menton et s’installe plus confortablement près d’elle. Ses prunelles aperçoivent de nouveau la peau pâle sous la chemise ainsi que le bandage qui recouvre l’effroyable blessure qu’elle a entrevue plus tôt. Elle détourne les yeux, mais entreprend de s’installer plus confortablement sur le sofa, son épaule et son flanc gauche reposant contre le dossier alors qu’elle faisait face au vampire.

Un petit rire lui échappa alors qu’il posait une nouvelle question. Immédiatement, les sifflements des serpents sur sa tête se firent agités à la mention des noms d’Homère, Hésiode et Euripide. Si elles pouvaient, elles auraient craché leur venin.

« Oh, ne m’en parlez pas ! Si j’avais la possibilité de voyager dans le temps, elle me ferait retourner à l’époque de ces hommes pour leur arracher la tête. Elles les décrivent comme étant des porcs, des misogynes et des abrutis qui ne supportaient pas qu’une femme soit plus puissante qu’eux. Qui ne supportaient pas qu’on leur dise non. Toutes ces « légendes » décrivant Medusa et ses sœurs comme étant des monstres ? Inventées de toutes pièces pour mieux les décrier. Des auteurs antiques, Ovide était encore le plus proche de la vérité, même si c’était un romain et qu’il n’a jamais rencontré de gorgones de sa vie. »

Elle se défait de la couverture qui couvrait ses épaules le temps de lever les mains et de caresser gentiment la tête des serpents qui sifflaient toujours avec fureur. Elle tenta de les calmer, sifflant à son tour, sa langue fourchue dardant parfois hors de ses lippes rosées. Le succès fut mitigé, après quelques minutes, mais au moins les serpents ne s’agitaient pas en tout sens comme si elles cherchaient à s’échapper de son cuir chevelu.

« Um… Désolée. Il ne vaut mieux pas mentionner Ceux-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, elles les haïssent viscéralement. De ce que j’ai compris de leurs récriminations, au fil des ans, ces « auteurs » n’auraient pas digéré avoir été repoussé lors de leurs avances à l’une de mes congénères. Ils auraient alors fait tout ce qui était en leur pouvoirs pour dénigrer mes semblables. »

Elle hausse les épaules avant de remonter la couverture autour d’elle, l’air de dire « l’égo masculin, que voulez-vous ». Un sourire amusé était néanmoins à flotter sur ses lèvres. Même des siècles, des millénaires après, les écrits d’hommes blessés dans leurs amours-propres persistaient et parvenaient à entamer la réputations des gorgones. Ce n’était pas drôle, plutôt frustrant à vrai dire, mais Cypress n’y pouvait rien. Et elle n’allait pas se mettre à pleurer pour ça.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le lundi 10 novembre 2025, 00:37:51
Manifestement, parler des auteurs de l'époque était une excellente façon de finir avec une morsure. Apprendre que ces anciens grecs étaient… problématiques, par rapport aux normes modernes, n'était pas franchement une surprise. De leur époque, beaucoup de chose aujourd'hui inacceptable étaient monnaie courante, et si ma perception d'eux n'était pas vraiment affecté, d'autant plus que les prétentions par rapport à leurs mœurs ne pourrait pas leur donner une pire image que celle que j'entretiens depuis que j'ai appris le sort des filles et garçons de l'époque, je fus quand même un peu surpris que les histoires sur leur laideur était basée sur quelque chose d'aussi puéril qu'un rejet romantique.

Je lève donc une main, de nouveau, pour caresser délicatement l'un des serpents qui adornent la tête de Cypress. Celle qui avait réagit le plus vivement à la mention des noms des anciens grecs ayant écrit les poèmes et histoire autour de leur personne.

"Si vous êtes une base de référence pour la beauté de vos ancêtres, je ne doute pas qu'elles devaient être ravissantes à damner sa nation."

Un compliment un peu vieux jeu, que j'avais lu dans un roman chinois il y a quelques années, mais pour des êtres hors du temps, je suppose que c'était probablement l'un des mieux choisis. Cependant, l'objet de ce compliment, autre que de flatter l'égo de ces êtres de l'ère du mythe, est clairement adressé à Cypress.

Si, pour des raisons d'expérience, je faisais attention de ne pas adresser de louanges malvenues à mon invitée, ce n'est pas pour autant que, comme toute créature capable d'apprécier de la beauté, je n'ignore pas sciemment son charme.

Veuillez comprendre que, par ma simple nature, j'ai un effet tantalisant sur tout le monde, les hommes comme les femmes. C'est l'effet même de ma Présence, un art vampirique qui, de façon très insidieuse, attirait l'attention. Certains pouvaient l'activer ou le désactiver à leur bon vouloir, ce qui, malheureusement, n'est pas parmi mes talents; je ne maîtrise pas ce don, je ne fais que l'utiliser inconsciemment, sans vraiment savoir comment interagir avec, et mes tentatives d'apprendre, que ce soit en torturant des Ventrue de Manhattan ou même un Toreador, une fois, se sont soldés par un échec.

Le fait que Cypress ne soit pas immédiatement empressée de me plaire, ou à se mettre à mon service, est une expérience que je ne peux qu'apprécier. Peut-être était-ce dû à ses lunettes, ou simplement que les gorgones n'étaient pas vulnérables aux charmes surnaturels, ou pour une autre raison, mais cela faisait que converser avec Cypress qui, sans le charme l'influençant, n'avait aucune raison de chercher à me contenter à tout prix était simplement agréable.

Je regarde un moment la jeune femme et ses serpents avant de regarder l'ordinateur. Délicatement, je referme le capot de l'ordinateur pour le mettre en veille, et je reprends la parole dans son anglais natal, bien qu'avec un accent très américain.

"Vous êtes travailleuse, assidue, intelligente et professionnelle, Cypress. Ce sont des qualités qui vous sont propre, qui n'ont rien à voir avec vos ancêtres. Cela dit, vous me frappez comme quelqu'un qui, en raison de ces mêmes qualités, ne jamais vraiment vous reposer, prendre du bon temps, ou vous détendre, ce qui fait de vous un bourreau de travail. Si je serais ravi d'avoir le document fini bientôt, je ne suis pas si désespéré ou vulnérable que cela doit être fait dans les semaines qui viennent. Quand bien même j'aurais le livre traduit entre les mains immédiatement, je ne serais pas en mesure d'en faire grand-chose. Pour le moment, du moins."
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le lundi 10 novembre 2025, 12:09:49
C’est Ophione qui s’était le plus indignée lorsque le vampire avait mentionné Homère, Hésiode et Euripide. C’est Ophione qui avait remballé le premier et qui avait subi la vengeance de l’égo masculin. C’est donc Ophione qu’Hadrian se retrouva à caresser. Et l’âme de la gorgone des temps anciens le laissa faire. Même si l’odeur de cadavre n’était pas la plus agréable, elle -et les autres gorgones- le trouvait plutôt sympa pour changer. Même Echione et Melantho, celles qui avaient rencontré un ou plusieurs vampires de leur vivant, admettaient à contrecœur qu’il n’était pas si mal. Pour un mort-vivant.

Le compliment que lui fit Hadrian la fit rougir autant qu’il fit siffler ses ancêtres avec des moqueries bon enfant. Si ses joues avaient pris une teinte rosée plus tôt, elles étaient désormais écarlates. Et le vampire marquait des points auprès de ses ancêtres. S’il continuait de la sorte, elles allaient insister pour qu’elle lui demande de l’embaucher à plein temps après avoir décroché son diplôme. Et cela n’avait rien à voir avec la magie qui semblait vouloir forcer les gens à se plier en quatre pour faire plaisir à Hadrian. Cette magie qui se heurtait à la résistance surnaturelle qui émanait de la jeune étudiante. L’un des avantages à être un monstre de légende, c’est que bien peu de sorts -ou d’autres activités magiques influençant l’esprit- pouvaient atteindre les gorgones. Peut-être était-ce les restes de la magie olympienne employée pour les maudire, ou peut-être était-ce parce qu’elles-mêmes possédaient une sorte de bouclier magique qui leur permettaient de se fondre dans la masse des humains sans être reconnues et chassées à grand renfort de fourches et de pieux.

Les yeux fixés sur l’ordinateur qu’il venait de reposer, la brune laissa échapper un petit rire sans joie à la suite de ses paroles. Si elle appréciait les compliments liés à sa personne, elle ne pouvait pas non plus contredire ses fautes. Et le pire, c’est qu’elle était toute seule sur ce point. Ses ancêtres le rejoignaient clairement dans cette analyse et étaient les premières à l’inciter à sortir et s’amuser comme les jeunes de son âge.

« Je sais, vous avez tout à fait raison, répondit-elle en anglais également. Mais je ne trouve aucune joie à « sortir » et me mêler à ceux de mon âge. La plupart du temps, je suis incapable de participer à leurs discussions parce que je ne regarde pas les séries qu’ils regardent, je ne suis pas les émissions de télé-réalité qu’ils semble apprécier malgré leur caractère abrutissant, je n’écoute pas la même musique… Et je n’ai aucun désir d’enchaîner les coups d’un soir ou d’entrer dans une relation amoureuse. Je suis bien, à lire des livres vieux de plusieurs millénaires, à déchiffrer des tablettes en terre-cuite ou à me casser la tête pour traduire des documents que beaucoup disent intraduisible faute d’indices sur la langue utilisée. »

Elle grimaça, d’ailleurs, en évoquant les coups d’un soir. Ce n’est pas parce qu’elle n’était pas attirée par le sexe opposé, il pouvait s’en rendre compte avec les regard qu’elle laissait parfois traîner sur son torse découvert par la chemise. Elle était peut-être vierge, physiquement, mais elle savait comment se faire plaisir si vraiment ça la démangeait trop. Elle ne voulait juste pas risquer de devenir, de près ou de loin, comme sa mère.

Cypress ne savait pas trop comment l’expliquer sans passer pour une folle. Même ses ancêtres n’arrivaient pas à comprendre la peur panique qui l’étreignait à l’idée de prendre goût au sexe et aux hommes et de se laisser engrosser ensuite comme sa mère avait pu le faire. Elle craignait la perte de sa raison dans les affres du plaisir, elle craignait de ne pas se reconnaître si elle se laissait aller à tester, ne serait-ce que par curiosité, les relations intimes avec un homme.

« Si je n’avais pas mes cours pour sortir de chez moi, je passerais la journée à chercher de vieux manuscrits non-traduits pour les acheter et les traduire. Je sais bien que ça ne me rend pas très intéressante, je ne suis pas un moteur de festivité et d’amusement, mais ça me convient comme ça. Je n’ai pas envie de devenir come ma mère, admet la gorgone en se laissant un peu emporter par ses confessions. Je sais bien qu’elle l’a choisi, le fait de ne pas avoir d’homme fixe à la maison, de vouloir porter les enfants de ses amants mais de ne pas vouloir leur présence dans sa vie en dehors de ça. Je sais qu’elle a voulu être une mère célibataire avec beaucoup d’enfants ! Mais je ne peux pas m’empêcher de craindre de devenir comme elle si je me laisse aller ne serait-ce qu’une fois. Je refuse de devenir comme elle. Je n’aime même pas les enfants ! »

A bout de souffle après sa tirade, la jeune femme se rend compte qu’elle s’est un peu emportée. Elle se recroqueville sur le canapé, serrant la couverture contre elle et baisse le regard.

« Um… Oubliez ça, ce n’est pas important. Le fait est que ma vie me convient de la sorte, tente-t-elle de reprendre comme si elle n’avait pas vidé son sac juste avant. »
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le lundi 10 novembre 2025, 19:29:24
La voir s'affliger de la sorte me surprit encore un peu. Ses réactions ne manquaient jamais de sortir de l'ordinaire. D'autres jeunes femmes auraient protesté, ou auraient vivement défendu leurs loisirs, ou même auraient envoyé leur interlocuteur se faire (enfin, pas moi, mais je suis différent), donc la voir simplement prendre la chose comme un reproche mérité me fit sentir… un peu comme un connard. Et pour quelqu'un de ma trempe, qui traite régulièrement ennemis et alliés comme des pantins ou des pièces sur un échiquier, se sentir comme un connard, c'est assez exceptionnel pour être souligné.

Elle m'explique donc qu'elle ne prenait aucun plaisir aux activités de ses contemporains et contemporaines. Pour elle, semble-t-il, tout semblait sans mérite; la télé, la musique, les coups d'un soir ou la romance. Je me surprends d'ailleurs à l'insistance qu'elle met sur ces derniers points; le dégoût et la peur qui lui venait à l'idée d'imiter sa mère, le tout était tellement évident que j'en viens à me demander si sa peur de partager des intérêts avec d'autres ne découlerait pas justement de cette idée de craindre une vie de ménagère.

Je vois, à son comportement, qu'elle n'a jamais eu de gens à qui parler ainsi. Ce n'est surement pas quelque chose qu'elle pouvait partager à sa mère, ne serait-ce que par amour filial et par absence de désir de l'offenser en réduisant ses choix de vie au même niveau que celle d'une accroc. Je ne peux fauter ni la fille de ne pas vouloir de cette vie, ni la mère de l'avoir voulu; même si je suis à trois distances de l'humanité depuis ma résurrection, il n'est pas rare de voir certains de mes semblables d'avoir des modes de vie pour le moins… inattendu.

Je ne suis pas psychologue. Encore moins un travailleur social. Le plus d'exercice en psychologie que j'exerce provient de mes talents à manipuler l'esprit de mes victimes, et à infliger les pires douleurs mentales possible à des ennemis qui n'ont aucune faille physique.

"Je crois être en mesure de comprendre," dis-je donc après un moment de réflexion. "que vous voyez le mode de vie de votre mère un peu comme le résultat d'une addiction, et comme certaines vulnérabilités se partagent dans une lignée, vous craignez qu'une de vos rencontres amoureuses ne se solde à une addiction au sexe, ou à la procréation."

Je la regarde et je souris, comme pour la rassurer et lui faire comprendre qu'elle était comprise, et acceptée.

"Si vous désirez que je fasse comme si vous n'avez rien dit, je suis parfaitement en mesure de le faire. Cela dit… si un jour, vous ressentez une compulsion qui vous répulse, n'hésitez pas à m'en faire part; il se trouve que ma branche particulière d'occultisme a quelques applications qui peuvent vous bénéficier. Il fut un temps où je me suis même fait passer pour un psychiatre, croyez-le ou non. Et, hommage à mon manque d'imagination; je me faisais appeler Dr. Lecter, et ce malgré mon dédain profond pour la consommation d'organe et de vin, même de mon vivant."

Je décide qu'il est plus prudent de ne pas trop élaborer, simplement parce que mes explications pour la première partie risquait de se transformer en une leçon approfondie dans les secrets des Caïnites, encore moins des Tremere en particulier; s'il y avait bien un des clans qui resserraient l'anus dès qu'ils entendaient parler d'une brèche de discrétion, c'était bien eux. Pour la seconde partie; il n'était jamais bien bon pour un vampire de dire d'où il venait, et ce qu'il avait fait par le passé.

Je me lève un moment pour aller dans la cuisine. Je m'y absente pour quelques minutes, avant de revenir vers elle avec une grande soucoupe remplie de thé fumant. Je pose le tout sur le coin de la table le plus près d'elle.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le lundi 10 novembre 2025, 22:07:18
Surprise, la gorgone relève la tête en l’entendant parler de nouveau. Son regard, derrière les verres teintés, est surpris. Il avait en effet mis le doigt sur ce qui l’angoissait le plus. Elle n’aurait pas parlé du sexe ou d’avoir des enfants en termes d’addiction, mais une fois le mot dit à haute voix, ça convenait parfaitement. Elle savait les sensations délicieuses qui pouvaient venir de s’unir avec un homme. Les souvenirs de ses ancêtres, revécus de façon vivide à travers ses rêves, lui en avait donné une bonne mesure. Et elle savait que, si elle commençait, si elle se livrait ainsi intimement à un homme, elle adorerait. Elle aimerait tellement ça qu’elle ne songerait qu’à recommencer. Ce qu’elle ignorait, c’était comment ne pas céder aux pulsions qui l’animerait alors.

Peut-être aurait-elle une prise suffisante sur sa volonté pour ne pas agir comme une nymphomane une fois révélée à l’art du sexe en réel. Mais peut-être pas. Et elle ne savait pas comment les gens faisaient pour être aussi mesuré dans leurs relations. Elle avait l’impression, en tout cas, que sa propre mère se laissait guider par ses impulsions. Et regardez le résultat. Non pas un, ni deux, ni même trois, mais sept enfants ! Et la septième n’était même pas prévue !

Petunia Thornwood avait été honnête à ce sujet avec elle. Elle comptait s’arrêter à six. A 37 ans, elle arrivait à la fin de son cycle ovarien, pensait-elle. Et porter des enfants à terme au-delà s’avèrerait plus risqué pour sa santé. Malgré cette honnêteté, la chose avait toujours dérangé Cypress. Elle n’aimait pas les enfants, alors la seule idée d’en avoir un la répulsait. Elle ne comprenait pas comment on pouvait en pondre autant en même pas vingt ans. Elle ne voyait aucun attrait à se faire déchirer pour la naissance, et à passer sa vie dans les couches, les nuits trop courtes et les biberons. Elle ne se voyait clairement pas penser à toute la logistique nécessaire pour l’alimentation, la scolarité et l’habillement d’une portée de gamins.

Un soupir lui échappe tandis que le vampire se lève. La tête de la brune se pose contre le dossier du canapé, ignorant les sifflements de ses ancêtres qui s’efforçaient de la rassurer, de la consoler. Même si elles avaient accès à ses pensées en temps réel, elles ne comprenaient pas vraiment cette peur, cette phobie, que Cypress ressentait.

« Être excitée, ce n’est pas une maladie, trésor, tentait de raisonner Echione. Ce n’est pas un symptôme qui te pousse à te jeter sur le premier venu ! Tu es toujours toi, malgré le désir que tu peux ressentir. Tu es toujours capable de dire non, de résister, de ne pas sombrer dans un cercle vicieux. »

Mais l’étudiante secoua juste la tête, fermant les yeux quelques secondes.

Elle les rouvrit quand elle entendit le plateau se poser sur la table basse. La grande tasse de thé fumante la fit ciller un instant, avant que son regard ne se relève vers Hadrian, confirmant que c’était bien pour elle. Avec un sourire de gratitude, elle se démêle de la couverture juste assez pour prendre la tasse entre ses mains, exhalant un soupir satisfait en ressentant la chaleur de la porcelaine entre ses doigts et en respirant l’odeur réconfortante du thé.

« Vous n’être peut-être pas psychologue, mais vous avez le talent de me remonter le moral en tout cas, plaisante-t-elle en portant la tasse à ses lèvres, humant le parfum qu’elle aimait tant et trempant à peine ses lèvres dans le liquide pour ne pas se brûler. »

Avec un petit soupir, elle se réinstalla plus confortablement contre le dossier du canapé, ne lâchant pas son précieux thé. Il ne manquait plus qu’un livre -le plus souvent un roman policier, ou historique- et il avait la recette parfaite pour une Cypress détendue. Elle lui fit d’ailleurs part de cette observation avec un petit rire. Un thé et un livre, elle appréciait beaucoup plus que de visionner un film ou sortir en boîte de nuit. C’était tout le répit dont elle avait besoin pour apprécier son existence.

« Je me rends compte, d’un coup, que ma façon de me détendre peut rappeler des habitudes de petits vieux à la retraite… Observe-t-elle distraitement alors que son esprit s’apaise et repousse sans ménagement les craintes qui l’assaillaient quant au sexe. »

Elle se permit même de laisser traîner son regard un peu plus longtemps sur la silhouette -il fallait l’avouer- appétissante de son compagnon. Interlocuteur. Kidnappeur. Damn, songea-t-elle. C’est à peine si le fait qu’il m’a kidnappé me dérange, à présent. Et ça ne fait même pas 48h…

« C’est donc ça, le syndrome de Stockholm, musa-t-elle à haute voix sans s’en rendre compte. »
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le lundi 10 novembre 2025, 23:31:29
"Vous n’être peut-être pas psychologue, mais vous avez le talent de me remonter le moral en tout cas," me dit-elle sur un ton plaisantin.

Manifestement, l'idée de lui apporter du thé avait été bienvenue.

"Ne le dites pas trop fort," dis-je sur le même ton, reprenant place sur le canapé. "Si ça venait à se savoir que j'avais des moments de compassion, demain soir, j'ai soixante-huit lettres d'employés larmoyants. Vanessa la première!"

Le jour où Vanessa verserait une seule larme, je crois ce sera le jour où, à défaut de me préparer pour une lotterie qui ne me servirait à rien, elle aura également pris la décision de foutre le feu à mon plumard pendant ma torpeur. Une larme unique de plaisir sadique. Non, franchement, je ne suis même pas sûr qu'elle soit capable de stimuler suffisamment ses glandes lacrymales pour avoir ce résultat.

Je suis rapidement arraché à ma vilaine pensée envers ma secrétaire quand Cypress reprend la parole, parlant de pouvoir profiter d'un bon thé et d'un bon livre comme son passe-temps préféré.

"Je me rends compte, d’un coup, que ma façon de me détendre peut rappeler des habitudes de petits vieux à la retraite…"

Je lève la main, comme pour l'interrompre, mais plutôt pour chasser cette idée.

"Et alors?" lui demande-je. "Vos plaisirs sont les vôtres. Au moins, lire demande un minimum d'effort de concentration, alors que regarder la télévision… honnêtement, je ne vois moi-même pas l'intérêt. Payer un service pour que ce même service vous balance de la publicité et de la propagande pendant huit heures d'affilées. D'autant plus que la plupart des télévisions sont effectivement contrôlées par des entités qui… vous savez quoi? C'est un autre sujet, on en reparlera un autre soir. Pour ce qui est de livres policiers ou historique… historique, j'en ai quelques uns, mais comme ils auraient besoin d'être traduits, je ne sais pas si c'est vraiment ce que je pourrais appeler de la "détente", et—"

"C'est donc ça, le syndrome de Stockholm…"

Je crois qu'elle ne s'est pas vraiment rendu compte qu'elle avait dit ces mots à voix haute, encore moins pendant qu'elle m'examinait avec deux yeux qui, à mon humble avis, communiquaient beaucoup trop d'intérêt pour que je ne puisse pas l'interpréter comme une forme d'intérêt. Si elle avait toujours des réserves, et que ces réserves étaient toujours bien présentes chez elle, elle semblait plus à l'aise. Fort différent des regards jetés du coin de l'œil, elle me semblait comme si elle me regardait intentionnellement. Un regard dangereux, certes, et pas seulement parce qu'un simple coup d'œil par-dessus ses lunettes ferait de moi une statue fort élégante, mais aussi parce que, jeté à quiconque d'autres, ce serait presque perçu comme une invitation.

"Je suis ravi que vous me voyez sous un meilleur œil," dis-je avec ce même sourire mi-charmeur, mi-poli. "J'ai bon souvenir que ceux qui s'attirent votre mauvais œil finissent dans une position raide et dure."

Honnêtement, si j'avais le temps ou l'inclinaison sur le moment, et l'intention d'exposer cette jeune femme à mes facettes moins humaines, je trouverais probablement un de mes semblables pour le forcer à croiser son regard, et voir si notre malédiction renverse la pétrification.

Ce qui soulève d'ailleurs une autre question.

"Par ailleurs, j'ai cru comprendre que la pétrification que vous infligez est permanente, avec quelques histoires qui clament que seule la mort de la gorgone, ou son sang, peut renverser la pétrification. Est-ce vrai?"

Pendant un moment, je me dis que je peux juste la laisser me répondre, puis une idée, un peu malicieuse, me vient en tête.

"En échange de votre réponse, je pourrais vous faire une offrande de votre choix."

Si le sous-entendu est évident, ne serait-ce que par le fait que je me tourne pour lui faire face, lui laissant une vue un brin audacieuse de ma chemise entrouverte, le terme d'offrande est assez vague, à mon avis, pour lui donner un choix de réponse a, tout en me laissant le loisir d'examiner sa réaction, de voir si je pousse le bouchon trop loin ou si, au contraire, elle est réceptive à mes plaisanteries. De toute façon, je ne crois pas qu'il y ait quelque chose dans cet appartement qu'il me serait nécessairement difficile de me départir à sa requête. Peut-être seulement certains ouvrages de ma bibliothèque.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le mardi 11 novembre 2025, 16:01:49
Un petit rire salua la plaisanterie du vampire. Elle préférait ne pas s’attardé sur la question de si les employés étaient tous des goules comme Vanessa ou pas, et profita juste de son thé et de la présence -aussi incroyable que ça puisse paraître- réconfortante d’Hadrian. Il faut dire qu’avec un thé, tout va toujours mieux. C’était probablement la british en elle qui voulait ça.

Elle reprit plutôt sur ses loisirs, n’écoutant que distraitement l’homme les défendre de sa tendance à se dévaloriser, et songea à sa captivité récente mais bien loin de ce qu’elle aurait pu imaginer. Et si elle ne se rendit pas compte d’avoir formulé à haute voix sa pensée à propos du syndrome de Stockholm, elle se rendit vite compte que ses prunelles étaient en train de déshabiller mentalement le vampire. Peut-être que la remarque qu’il avait faite l’avait aiguillée un peu. Peut-être.

En tout cas, elle détourna vite le regard en rougissant de plus belle, maudissant silencieusement sa peau pâle qui dévoilait bien de trop sa gêne. Elle maudit cette propension à rougir visiblement encore plus quand ses ancêtres sifflèrent d’amusement au sous-entendu clair quand il parla de son mauvais œil. Portant la tasse à ses lèvres en baissant un peu la tête, laissant sa crinière masquer la rougeur de ses joues, Cypress prit une longue gorgée après avoir soufflé un peu sur le liquide encore fumant.

Cependant, la question ensuite la prit de court. A vrai dire, elle n’y avait jamais songé. Les hommes pétrifiés lors de son enlèvement n’étaient pas les premiers, certes, mais elle n’en avait pas non plus fait une habitude. Et elle n’avait absolument pas songé à savoir si c’était réversible et comment. Pour se donner le temps de réfléchir, et d’écouter les explications de Medusa qui avait longuement étudié le sujet avec ses sœurs, elle reprit une gorgée de thé. L’offre qu’il fit par la suite manqua de la faire avaler de travers, cela dit. Et rougir encore plus.

Terminant de tousser pour faire passer les quelques gouttes de liquides chaud qui s’étaient engouffrées du mauvais côté, la brune se redressa légèrement sur le canapé.

« De mon choix, vraiment ? Questionna-t-elle avec de grands yeux intrigués. Même si je demandais le Texte de Noah ? Non pas que je compte le faire… Um… Juste pour savoir ! »

Au-dessus de sa tête, le serpent contenant l’âme de Kyanessa s’était mis à rire, ayant parfaitement compris le sous-entendu. Et le fait que l’esprit de la pauvre Cypress avait directement sauté à ce qui la passionnait au lieu de voir ce qui était sous son nez. Mais attendez quelques secondes…

Et voilà qu’elle se mettait à rougir de nouveau alors que son esprit connectait enfin quelques neurones. Ce qui fit rire de plus belle ses ancêtres. Se laissant doucement retomber contre le dossier du canapé, la brune secoua la tête.

« Um… Je ne sais pas, vraiment… Medusa me dit que ça ne coûte rien de vous le dire. Et Echione insiste qu’il est peut-être pour le mieux d’éclaircir le mythe. Peut-être que je me contenterais de votre promesse, si vous avez besoin de quelqu’un pour traduire des langues anciennes, que vous penserez à moi quand je serais diplômée ? Consultante m’irais très bien ! Pas besoin d’être… Um… Directement confrontée au public ou quoi que ce soit. »

Son index vient jouer avec le pourtour de la tasse tandis qu’elle ignore Kyanessa qui lui propose de demander une place pour réchauffer son lit, le pauvre, constamment froid comme la mort ! Ses joues la trahissent en restant enflammées tandis que son regard ne peut s’empêcher d’être attiré par le spectacle qu’il offre avec sa chemise entrouverte.

« Enfin, reprend l’étudiante après s’être raclé la gorge. Le mythe est globalement faux. La mort d’une gorgone n’inverse pas le processus de pétrification. Quant à l’usage de son sang… C’est partiellement vrai. Allez savoir pourquoi, si on me prend du sang du côté gauche, il peut agir comme un poison, un venin mortel. Tandis que du côté droit, une seule goutte pourrait guérir même un cancer incurable. Mais il faut que ce soit donné volontairement. Si c’est pris de force, alors la personne responsable se changera lentement mais irrémédiablement en pierre dans un laps de temps variable, en général entre sept jours et sept mois. Je pense que ça varie autant en fonction de la force de l’intention de celui qui le fait. Si c’est le commanditaire, c’est très long, pour mieux faire souffrir. Plus ça s’éloigne dans la chaîne de commande, plus ça accélère, comme si la magie comprenait qu’ils ne faisaient que suivre des ordres mais punissait quand même. Donc, du sang donné provenant du côté droit de mon corps peut renverser le processus. »

Reprenant une gorgée de thé, appréciant autant la saveur que la chaleur, Cypress fronce les sourcils.

« Oh… Peut-être que vous désirez sauver vos hommes ? Il y en a un, je le crains, qui a été brisé en morceaux, donc qui est définitivement perdu. Mais le reste, je peux vous offrir une goutte de mon sang pour chaque individu affecté… »

Instinctivement, alors qu’elle se détendait un peu plus sur le canapé, la brune commença à étendre ses jambes, les glissant sous celles du vampire sans y faire attention, son esprit toujours en train de contempler la pétrification de son regard et les attributs de son sang.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le mardi 11 novembre 2025, 18:37:25
Je dois admettre que j'avais deux théories en tête; soit elle adressait immédiatement mon sous-entendu, quitte à le rejeter, soit elle allait essayer d'éviter le sujet en mentionnant le livre de Noah. Et compte tenu de la rougeur et de l'embarras qui commence à s'établir sur ce visage pâle, je commence à soupçonner que ses intentions à mon égard ne sont pas, ou du moins plus, complètement professionnelle.

Je suis un vampire. Dans la conceptualisation moderne, je suis l'incarnation même du danger érotique et, dans les conceptualisations moins modernes, celle du viol de l'innocence par le démon. Et dans les deux cas, il y a un fond de vérité. Je suis simplement, au bas mot, un prédateur, et le prédateur en moi est presque motivé par la vulnérabilité de Cypress, au point que, malgré moi, mon regard commence à glisser sur elle à mon tour. Sur ses yeux, ses lèvres, son cou, et j'entends presque le battement nerveux de son cœur dans sa poitrine.

Je dois donc admettre quelque chose, autant à moi-même qu'à tout ce qui peut percevoir mes pensées; l'idée m'a, effectivement, à ce moment précis, traversé l'esprit. J'ai beau me parader comme un maître de la Bête, capable de résister aux pulsions les plus grandes grâce à mon sang-froid et à ma volonté de faire. Mais voilà, pour le meilleur ou pour le pire, une de mes failles se trouve dans la proximité émotive. Quelque chose en moi veut détruire cette confiance, cette intimité.

Je me contiens. À peine. En grande partie grâce à mes précautions; ma résidence au complet est non seulement mon antre, mais mon sanctuaire; la Bête ne peut y surgir ici.

"Une fois traduit, je comptais plutôt le détruire, grand dommage que ce serait, ne serait-ce que pour éviter qu'il ne tombe dans des mains que je préfèrerais ne jamais voir tenir cet ouvrage, mais je suppose que je pourrais le conserver et le dissimuler dans une de mes cachettes, et vous y donner accès," dis-je avec un haussement d'épaule. "Croyez-moi, Cypress, posséder cet ouvrage ne ferait que s'assurer que vous et vos proches ne deveniez des cibles pour des êtres déterminés à mettre la main dessus."

Elle m'explique alors le fonctionnement de son corps, m'expliquant la différence entre le côté droit et le côté gauche. Logiquement parlant, je me dis qu'il n'y a aucune raison pour laquelle son sang pourrait changer de propriété, puis elle m'explique que sa volonté a également un effet sur la récolte. Encore une fois, je me plonge dans une réflexion, et j'ignore presque complètement sa référence à mes hommes pétrifiés; d'un côté parce que je n'avais pas grand-chose à faire de mes laquais, la plupart méritant un sort bien pire que ce que Cypress leur avait accordé, et d'un autre parce que je venais de trouver un sujet beaucoup plus intéressant pour mes attentions.

Je lève un bras pour prendre sa main dans la mienne. J'examine sa paume, et j'approche de mon nez. Je renifle sa paume droite, puis je fais de même avec la paume gauche.

"Intéressant… Très intéressant…" murmure-je. "Effectivement, l'odeur est différente…"

Et alors, une idée m'effleure l'esprit.

"Pardonnez-moi, j'ai une curiosité que je dois simplement satisfaire."

Je m'approche alors d'elle, davantage, posant le genou sur le canapé pour me redresser sur une jambe, posant les mains de chaque côté d'elle pour m'appuyer contre l'angle du canapé, et je continue mon examen olfactif; je n'ai pas besoin de m'approcher plus que de raison, donc je conserve une distance respectable. J'ignore le serpent qui m'adresse un sifflement chargé de ce que je ne peux que croire être un avertissement, et j'inspire le cou de la jeune femme, avant de me tourner vers l'un de ses serpents et lui accorder le même traitement.

Fascinant.

Évidemment, je ne peux pas avancer mes théories; soit son sang change de propriétés en raison d'un organe qui est stimulé par un muscle qu'elle contrôle elle-même, ou alors c'est un changement purement surnaturel influencé par sa malédiction. Honnêtement, parler d'organes et de glandes et autres, en dehors d'un traité scientifique… pas nécessairement un sujet approprié, à moins de vouloir effectivement passer pour Hannibal Lecter inspectant son prochain repas.

Après cet examen, je ne peux m'empêcher de remarquer la proximité que j'ai légèrement imposé.

Une autre curiosité s'impose alors.

"Dites-moi, Cypress; quelles pensées traversent votre esprit, en ce moment ? Le danger ? L'anxiété ?"

Je remarque un des serpents faire une tête fort peur reptilienne; plus du genre un ricanement de cartoon.

"… Vous n'avez jamais vraiment beaucoup d'intimité, je suppose?"
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le mardi 11 novembre 2025, 21:10:50
Sans songer un instant à protester, Cypress laisse Hadrian saisir l'une de ses mains, relâchant doucement la tasse qu'elle tenait et la posant à tâtons sur la table basse parce son attention toute entière était dirigé sur l'homme face à elle. Il répéta la même chose avec l'autre, humant sa peau comme si elle avait un parfum intriguant.

Et, effectivement, il trouve une variation d'odeurs entre les deux côtés. Subtile, si bien qu'un être se nourrissant du sang d'autrui ne le remarquerais probablement pas s'il tentait de la vider de son sang. Non pas que l'esprit de la gorgone conjura cette image précise quelques instants après quand le vampire se pencha au-dessus d'elle, l'encadrant de ses bras contre le canapé. Certainement pas.

Les battements de son cœur s'étaient considérablement rapprochés, cependant, probablement audibles par Hadrian alors qu'il était si proche. La brune ne savait pas trop si les images qui flottèrent alors dans son esprits étaient issues de sa propre imagination ou envoyées par Kyanessa qui encourageait presque le vampire à continuer à tourmenter ainsi les hormones de sa descendante.

« Um… je… Les deux ? Balbutia-t-elle en réponse à la question posée. »

A vrai dire, il est fort possible qu'elle ressente également une pointe d’excitation alors que ses prunelles, à l'abri derrière les verres teintés, étudiaient les traits d'Hadrian. Mais elle refuse même d'y songer, préférant se réfugier derrière les deux émotions proposées.

« Pas vraiment d'intimité, non… … Il vous faudra être adepte du voyeurisme si... Um. »

Elle plaqua une main sur ses lèvres en écarquillant les yeux alors que sa langue décidait d'être plus audacieuse que son esprit pouvait le concevoir. Elle ne savait pas d’où sortait cette réplique qui ressemblait beaucoup à du flirt. De ses désirs réprimés par sa presque-phobie des relations intimes, peut-être ?

En tout cas, sa sortie eut le mérite de surprendre les serpents sur son crâne. Avant de faire redoubler l'hilarité de Kyanessa. Cypress eut l'impression que ses joues imitaient un feu stop à un carrefour. Aussi rouges et probablement visibles d'aussi loin. Et son cœur qui s'y mettait de plus belle, battant follement dans sa poitrine.

La gêne, et probablement une part de désir caché tout en dessous, donnèrent l'impression à la brune que la chaleur avait monté subitement. Elle relâcha son emprise sur la couverture, qui glissa contre ses épaules. Presque malgré elle, ses prunelles remontaient vers le visage du vampire avant de redescendre vers la peau pâle offerte à son regard. Dans un cas comme dans l'autre, ces visions ne faisaient rien pour apaiser son pouls ou la chaleur de ses joues.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le mardi 11 novembre 2025, 23:40:22
"Um… je… Les deux ?"

Je m'attendais peut-être à une autre réponse, mais la façon dont elle prononce ces deux mots m'arrache un sourire; ce n'était pas complètement faux, assurément, mais pas complètement correct non plus. Dans sa voix, je sens un léger trémolo, surtout de la façon dont ses yeux, derrière ses lunettes, avaient déjà commencé à m'observer, et de la façon dont elle m'observe maintenant.

"Pas vraiment d'intimité, non… … Il vous faudra être adepte du voyeurisme si... Um."

Un sourire me monte aux lèvres.

"Si?"

Elle plaque une main sur sa bouche, et un silence s'installe. Je le laisse peser, non pas parce que je suis choqué de son allusion, mais tout simplement parce qu'elle mérite un peu d'être gênée, et aussi parce qu'il y avait un bienfait à l'exposer à un moment de gêne qui n'était pas foncièrement négatif. Comme elle m'a dit; elle n'avait jamais été à l'aise. Pourtant, même gênée, à ce moment-ci, elle ne me semblait pas mal à l'aise. Peut-être sortie de sa zone de confort, assurément, mais pour elle qui avait rejeté tout ce qui se rapprochait de près ou de loin au sexe ou aux relations intimes, c'était probablement la réaction la moins averse qu'elle pouvait y avoir. Et, aussi loin que je me souvienne, c'est le seul moment qu'une femme, un enfant ou un animal m'a sincèrement arraché la pensée du mot "Adorable". Je remarque même le choc de ses ancêtres aux mots de leur descendantes.

Elle relâche la couverture, dénudant ses épaules. Essaie-t-elle de me séduire, maintenant? Non, assurément pas. Se rendait-elle simplement compte de la signification de ce geste? Surtout devant un vampire? Elle a les épaules et la nuque presque à nu, j'aurais juste à fondre dessus et à planter mes crocs dans sa chair, aspirer son s– Non. Vaut mieux ne pas y penser. Hors de ma tête, la Bête.

Ma main quitte alors le dos du canapé, et se pose sur l'épaule nue et chaude de Cypress, puis remonte doucement jusqu'à son cou, du bout des doigts, puis sa mâchoire et sa joue. Je m'approche encore un peu, et avant même qu'elle ne puisse protester, si elle en avait vraiment l'intention, je me penche sur elle, frôlant sa bouche avant de poser un baiser à la commissure de ses lèvres.

"Il me faudrait être adepte du voyeurisme si…?"

Peut-être que c'est puéril de la pousser à suivre ses idées. Honnêtement, je sais exactement ce qu'il lui ait passé en tête, mais il me semble important qu'elle admette, que ce soit à moi ou à elle-même, qu'elle n'est peut-être pas aussi averse à l'approche d'un autre qu'elle le disait plus tôt. Et je me rends compte que, même moi qui comptait quand même, au départ, de conserver un certain professionnalisme envers elle, je ne peux m'empêcher de constater que je suis celui qui lui fait des avances.

Et cela ne faisait même pas encore 48h.

Saloperie de syndrome de Stockholm inversé.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le mercredi 12 novembre 2025, 13:13:38
Ses lèvres restent closes quand le vampire lui demande de préciser la suite de sa pensée. Elle ne peut pas. Elle ne veut pas. Ce serait s'aventurer en terrains glissants. Ce serait ouvrir la porte à ces pensées qu'elle réprime fermement par peur de s'y laisser aller. De s'y laisser corrompre.

Elle frissonne quand la peau froide d'Hadrian caresse son épaule échauffée, dénudée par la couverture qui a glissé. Elle ne peut s’empêcher de remonter son regard jusqu'aux yeux de l'homme alors que sa main épouse maintenant le contour de sa mâchoire. Elle déglutit, frissonne, mais ne desserre pas les lèvres. Ses ancêtres se son redressées, écartées. Peut-être pour laisser la place au vampire, peut-être pour l'encourager.

La brune sent ses yeux s'écarquiller de plus belle alors que les lèvres fraîches de l'homme se posent au coin des siennes. Et il répète sa question. Sa voix, si près de son oreille, déclencha un frisson de plus chez la gorgone. Ses lèvres s'entrouvrent contre son gré (ou peut-être suivant un instinct certain), et à mesure qu'elle répond finalement d'une voix qui va vers les aigües, ses joues continuent de chauffer.

« Si vous… envisagiez… de me… Um… séduire ? »

Au moment de prononcer les derniers mots, Cypress ferma les yeux. Elle ne voulait pas voir l'amusement, ou le rejet, ou la surprise qui pourrait animer le regard d'Hadrian. Elle se sentait déjà bien assez sotte de la sorte. Après avoir professé ne pas vouloir se livrer à la décadence sexuelle au risque de s'y trouver accro, voilà que ses paroles aborde précisément cela. Avec ce qu'on pourrait probablement appeler un petit couinement de souris en détresse, la brune s'enfonce plus encore dans le canapé, laissant glisser ses reins contre les coussins, comme pour espérer laisser le mobilier l'avaler et cachet sa honte.

Elle s'arrête soudainement, un autre son bien différent se coinçant dans sa gorge nouée. Elle avait étendue un peu ses jambes plus tôt, les glissant presque sous les cuisses du vampire quand il était assis à côté d'elle. Le changement de position de l'homme amenait à présent son genou entre les jambes nues de l’étudiante. Ce petit son qu'elle venait d'émettre était à mi-chemin entre un gémissement et une exclamation de surprise alors qu'elle se retrouvait avec la cuisse masculine appuyant contre son intimité, la jupe de sa robe noire retroussée au niveau de ses fesses.

Les yeux soudainement ouverts en grand, écarquillés, la gorgone se retrouve à fixer Hadrian comme une biche prise dans les phares d'une voiture.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le mercredi 12 novembre 2025, 22:48:42
« Si vous… envisagiez… de me… Um… séduire ? »

La séduire?

Suis-je en train de la séduire?

Peut-être. En tout cas, je cherche visiblement à la faire réagir. Et plus elle réagit, plus je veux qu'elle réagisse davantage. Est-ce de la séduction, ou un appétit?

De la voir fondre, battre en retraite sans y arriver, de lutter contre ces envies qu'elle rejetait des plus sincèrement, tout en ne pouvant faire autrement que d'y succomber lorsqu'une tentation trop forte ne se présente à elle, c'était presque comme me revoir dans les premiers jours de ma résurrection. Ses yeux, rivés sur moi, au travers de ses lunettes qui cachent à peine l'embarras qu'elle ressentait à ces mots prononcées de lèvres qui ont toujours lutté contre l'intention d'y donner voix, me donnent faim, comme la biche donne faim au prédateur affamé. Encore un autre instinct (tiens, d'où il vient, celui-là?) à réprimer.

"Et si, dans l'hypothèse où je serais effectivement en train de vous séduire," dis-je en posant délicatement le front contre le sien, juste assez près pour sentir l'odeur du thé sur son haleine. "Me demanderiez-vous d'arrêter?"

Ma main droite se pose sur la cuisse nue, chaude et galbée de Cypress dans un geste qui se voulait tentant, mais non pas empressé. Mon autre, toujours contre sa joue, décrit sa mâchoire, mon pouce suivant la forme de son menton pour remonter vers ses lèvres vermeilles, aussi vives et écarlates que le sang dans ses veines, et passer doucement sur sa bouche.

"Si je me tentais à embrasser votre bouche, me repousseriez-vous? Si je poussais la chose encore, peut-être plus… jusqu'où irons-nous avant que votre instinct ne vous pousse à vous y arracher?"

Je lui relève le menton, et son visage suit. Dans le reflet de ses yeux, où je plonge les miens, je vois mon reflet. Je vois la présence que j'ai. À ce moment précis, elle ne voit, ou ne peut voir, rien d'autre que moi. Ces yeux, remplis d'un désir renfrogné, pouvaient, et peuvent encore, me figer pour une éternité, sans que je n'aie la moindre façon de m'y arracher, et pourtant, je n'arrive pas à me défaire de cette attraction.

"Vous êtes dangereuse, Cypress. Très. Très. Très dangereuse… Et pourtant…"

Je me rends à peine compte de m'être encore penché sur elle. Tout ce que je ressens, l'instant suivant, c'est la sensation de ces lèvres de braise contre les miennes, et de ma main glissant de sa joue pour venir se glisser dans son dos et l'attirer contre moi, la relevant presque pour que son buste se presse contre mon torse. J'ignore ce que je viens de provoquer chez elles; de la colère? De la panique? Mais elle n'est pas seule. Je m'attends presque à sentir ses ancêtres se déchainer pour me repousser.

Ah, Hadrian. Tu as passé près d'un siècle sans faire une erreur aussi monumentale. Ou du moins aucune qui se résumait à un jet de dés pour déterminer si tu allais survivre, ou finir tes jours dans ce qui serait assurément une pose peut élégante si on venait à te retrouver.

Mais, si cela devait être ta dernière minute sur terre à cause d'un mauvais calcul… Je dois admettre qu'elle n'est pas si terrible, cette minute.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le jeudi 13 novembre 2025, 19:54:16
Cypress aurait voulu ouvrir la bouche pour répondre un « Très certainement ! » quand il demanda si elle l’arrêterait, si jamais il était effectivement en train de la séduire. Mais tout ce qui franchit la barrière de ses lèvres fut un petit soupir plaintif en sentant la main froide saisir sa cuisse brûlante. Un petit soupir qui s’écrasa contre les lèvres très proches -trop, peut-être- d’Hadrian.

La brune geint doucement en sentant les doigts sur son visage lui redresser la tête, l’obligeant à plonger son regard dans celui du vampire. Son cœur battait à toute allure. Elle sentait le sang pulser dans ses extrémités. Il lui était impossible de détourner le regard, ou de prononcer le moindre mot. Ses lèvres s’ouvraient, mais aucun son n’en sortait. Elle aurait voulu lui répondre qu’elle ne s’était jamais risquée dans la moindre relation, jusqu’à présent, parce qu’elle n’était justement pas certaine de pouvoir lutter contre ses pulsions. Contre le désir qui s’éveillait et qui embrasait ses reins. Contre l’attraction qu’il représentait. Contre le besoin de se livrer à ses attentions.

Ses paupières papillonnent un instant quand il se penche, quand leurs lèvres se scellent et se découvrent. Puis elles finissent par rester closes. Les serpents sur sa tête se tiennent à l’écart. Par respect ? Par intimité ? Parce qu’elles n’ont pas envie de gâcher les efforts du vampire qui a fait -en quelques heures, voire quelques minutes si on ne s’intéresse qu’à cette soirée- plus de progrès avec la gorgone que ses propres ancêtres en presque vingt ans ? Quelle qu’en soit la raison, elle se tiennent à l’écart, leur offrant une intimité toute relative, et ne pipent pas mot. Pas un sifflement, pas un geste brusque.

Cypress gémit contre les lèvres d’Hadrian quand sa poitrine s’écrase contre le torse de l’homme. Quand ses tétons érigés, même au travers du soutien-gorge et de la fine robe noire, rencontre les pectoraux masculins. Sans vraiment le décider, la jambe de la brune se remonte contre le flanc d’Hadrian. Comme si elle ne pouvait plus supporter d’avoir autant de distance entre eux. Comme si son corps brûlant était irrémédiablement attiré par la fraîcheur qui émanait du vampire.

Un autre gémissement s’étrangla dans sa gorge alors que ses mains se décidaient enfin à agir. L’une d’elle s’arrima à la taille d’Hadrian pour mieux le serrer contre elle tandis que l’autre s’agrippait à la nuque masculine. Son esprit s’était arrêté de fonctionner, de penser, de refuser en bloc ce qui était en train de se passer. Il se contentait de ressentir ces sensations inédites. Comme s’il avait protesté pour la forme, puis abandonné la lutte.

« Oh, Hadrian, soupira l’étudiante d’une voix basse, chargée de désir. »

Jamais auparavant elle n’avait réellement ressenti ce qu’il lui faisait éprouver. Revivre la vie de ses ancêtres dans un rêve, c’était bien beau, mais ça ne valait pas la réalité. Même si, sur le coup, elle avait eu l’impression que c’était vivide, elle devait avouer qu’en expérimentant elle-même… Ces sensations n’avaient clairement rien à voir. Tout était plus intense !

Sa langue fourchue, animée d’un instinct que Cypress n’aurait pas deviné posséder, quémanda le passage entre les lèvres fraîches du vampire. Ses ongles -entretenus même si pas forcément manucurés- griffaient légèrement la nuque et le dos d’Hadrian. Elle réagissait au moindre frottement, frôlement. Elle n’était clairement pas en train de se refuser à ses attentions délicieuses.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le jeudi 13 novembre 2025, 21:23:07
Peut-être qu'il y a plus du serpent dans la gorgone que j'aurais pu l'imaginer, car dès le premier baiser, je la sens répondre à cette étreinte, et quelle étreinte. Sa main m'agrippe la nuque, l'autre s'agrippe à ma taille, et sa jambe m'attire plus près. Je la sens frémir, trembler et se braquer contre moi, faisant clair que toute retraite est interdite.

"Oh, Hadrian", fait-elle alors, mettant fin au premier baiser.

J'en viens à me demander si sa voix n'aurait pas quelque propriété surnaturelle, elle aussi. Que sais-je, peut-être que les gorgones partagent quelque chose avec les sirènes? Peut-… non. Arrête de penser, me dis-je, non sans adresser à Cypress un sourire qui se voulait rassurant. Tu as juste un peu oublié ce que c'est d'être humain. Elle te veut, et manifestement, tu la veux aussi. Alors, arrête de penser, et concentre-toi sur elle.

Une réflexion avec laquelle, pour une fois, mon cerveau est parfaitement d'accord, et donc décide, à son tour, de fermer un peu le côté logique. Après tout, être un vampire ne voulait pas forcément dire que j'étais devenu insensible. Certes, faire démarrer le moteur prenait un peu plus d'effort et de considération, mais une fois parti, qui sait.

Malgré son étreinte contre moi, je parviens, tant bien que mal, à retirer ma chemise, relâchement brièvement ma propre étreinte sur elle, puis je reviens à elle, entourant sa hanche et son dos de mes bras pour l'emmener de nouveau contre moi, plaquant mes lèvres contre les siennes. Je sens sa langue se presser contre mes lèvres et, avec un soupir enivré, je les entrouvre pour que la mienne vienne à sa rencontre. Le baiser grimpe drastiquement en intensité, et notre étreinte devient encore un peu plus serrée.

J'entend le crissement de protestation de sa jupe alors que je me presse contre elle, et je la retrousse davantage d'une main, la relevant jusqu'à sa taille, lui accordant une plus grande liberté de mouvement, évitant le risque d'endommager le vêtement et, bonus, m'accorde pleinement accès à ses jambes. Et quelles jambes. En fait… quelle femme. Plus je la touche, plus je la regarde, et plus je me rends compte que Cypress est d'une très, très rare beauté. Peut-être que je ne portais pas assez attention depuis son enlèvement, mais… à défaut de faire des statues elle-même, je connais quelques sculpteurs professionnels (et amateurs, ne se le cachons pas) qui seraient ravis d'en faire quelques-unes à son effigie. Peut-être que je lui offrirai l'opportunité, histoire de glorifier un peu la vanité de ses ancêtres.

Après quelques baisers de plus, je me décroche, non sans un certain mal, de ses lèvres, pour venir baiser la peau de son cou, mais sans y trainer, attentif au moindre geste de réflexe, histoire de ne pas ruiner le moment avec de la panique; après tout, il serait normal qu'elle voie la chose d'un mauvais œil; appelez-ça un racisme justifié, mais un vampire qui s'approche de votre nuque semble toujours sur le point de se faire un repas à votre escient, et si certaines personnes étaient très (voire beaucoup trop) intéressées par la chose, je ne voulais rien précipiter chez Cypress. Donc, plutôt que de m'arrêter là, mes mains descendent sur les boutons qui tenaient son haut en un morceau, et un à un, je les fais sauter, libérant son tronc et me laissant libre accès à son buste, dans lequel je viens poser quelques baisers fort appréciatifs

Une œuvre d'art.

Je remonte ensuite pour m'emparer de ses lèvres, mordillant légèrement la pulpe de sa lèvre inférieure, faisant bien attention de ne pas percer la peau de mes crocs, et je lui agrippe la taille, et je la soulève un peu pour l'assoir contre le dossier, plutôt que l'écraser contre le siège. Alors que je recule un peu, je regarde ses lèvres, et d'un pouce, j'essuie le rouge à lèvre que j'ai malencontreusement ruiné.

"Vous avez un petit tr—"

Au même moment où j'allais faire le commentaire, je perçois mon reflet dans ses lunettes, et je vois mes lèvres, et leur contour, couvert de traces de rouge à lèvres. J'aurais pu en rire, mais pendant un moment, je tâte mes lèvres pour m'assurer que je n'ai pas, accidentellement ou par instinct, cherché à lui soutirer du sang.

 Je prend alors la chemise que j'avais retiré plus tôt, et j'essuie un peu mes lèvres, ce qui me rassure un peu; c'était bien du rouge à lèvres. Je souris à Cypress, et je m'approche de nouveau, posant mon front contre le sien.

"Encore?" l'invite-je.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le samedi 15 novembre 2025, 13:37:10
Si Cypress s’arrêtait cinq minutes pour réfléchir, elle perdrait probablement toute volonté de continuer. L’ardeur avec laquelle elle répondait au toucher du vampire l’effraierait. La façon dont son corps cherchait le contact avec lui ne ferait que lui confirmer qu’elle n’avait aucune volonté de se refuser les myriades de sensations délicieuses qu’il provoquait chez elle. Alors elle ne s’arrêtait pas. Elle profitait, elle quémandait. Elle se frottait contre le corps sculpté d’Hadrian comme si elle ne pouvait jamais en avoir assez.

Un petit geignement plaintif lui échappa de plus belle alors qu’il se redressait, l’air frais s’engouffrant soudain sur sa peau mise à nue. Le soudain silence de ses ancêtres -qui pourtant ne perdait pas une miette du spectacle- ne la fit pas tiquer, pas plus que la façon dont ses lèvres brûlaient de retrouver celles du vampire. Ses prunelles émeraude ne le lâchaient pas alors qu’il retirait sa chemise. Elle put ainsi retrouver la vision qu’elle avait eue dans la salle de bain plus tôt. La seule différence tenait au bandage qui couvrait la blessure que la brune avait été horrifiée de découvrir.

Bien entendu, elle fut pleine d’entrain quand il revint la couvrir de baisers qui lui paraissaient alors brûlants. Elle ne se rendit même pas rendu compte que sa jupe était remontée sur sa taille, exposant la dentelle noire qui couvrait son intimité luisante. L’étudiante n’avait pas non plus forcément conscience des boutons du corsage de la robe qui sautaient sous les doigts agiles d’Hadrian, offrant la vision de sa poitrine généreuse couverte de la dentelle affriolante que Vanessa avait ajouté dans ses affaires en les lui ramenant la veille.

Son corps souple répondait parfaitement à chaque effleurement de l’homme, lui tirant gémissements ou soupirs affamés tandis que ses reins s’enflammaient, tandis qu’elle s’efforçait de garder le mâle entre ses cuisses, au plus près de sa féminité qui s’éveillait. Derrière la barrière protectrice de ses lunettes, Cypress ne se rassasiait pas de la vision qu’il lui offrait. Le souffle court, et alors qu’il la relevait pour la caler plus confortablement contre le dossier du canapé, elle ne parvenait pas à articuler la moindre parole cohérente.

Un petit rire étranglé lui échappe quand il commence une remarque sur quelque chose qu’elle aurait au niveau des lèvres. Elle devine qu’il s’agit de son rouge à lèvre étalé, étant donné les traces qu’elle peut voir contre celles d’Hadrian. Il confirme la chose en s’essuyant contre sa chemise, et elle soupire de satisfaction alors qu’il revient poser son front contre le sien.

« Encore, confirma-t-elle dans un souffle. Plus, ajoute-t-elle en arquant son corps pour épouser celui d’Hadrian, ses cuisses encadrant les hanches masculines tandis que ses jambes se nouaient derrière son bassin. »

Les lèvres tentatrices de la belle restaient entrouvertes alors que son souffle chaud se heurtait au visage du vampire. Ses yeux étaient emplis de ce désir qui semblait vouloir jaillir hors de son corps s’il n’était pas endigué. Une main agrippa la nuque de l’homme alors que la jeune femme se hissait presque à la seule force de ses cuisses pour coller son corps enfiévré contre lui, pour sentir chaque relief épouser ses courbes généreuses.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le samedi 15 novembre 2025, 16:57:02
« Encore… Plus… ! »

On dit, dans le folklore local, que le vampire n’a aucun pouvoir s’il n’a pas été invité à franchir le pas de la porte, et je crois que je n’ai pas vraiment besoin d’une invitation de plus. Je reviens encore à l’assaut de sa bouche. Sa peau avait encore monté de quelques degrés supplémentaires, et je sens son désir presque coller à la mienne ; ses émotions, communiquées à la fois par ses yeux et par ses gestes, sont si vives que je les entends presque. Une cacophonie de supplications insistantes, de désirs refoulés, d’anticipations inassouvies et de craintes… justifiées ?

Aucun mot n’est nécessaire. Mes mains glissent sur ses épaules, ses bras, et suivent la courbe exquise de ses flancs, de ses hanches, et de ses cuisses. Je la tire plus fermement contre moi, et je presse mon bassin contre le sien. Plus précisément, je presse la bosse de tissu retenant ma virilité, tirée de son inertie par l’excitation et par l’afflux de sang que je propageais dans mon corps, contre le tissu humide de la dentelle qui préservait présentement sa pudeur. Une préservation anecdotique, assurément, mais louable. Nos corps se frottent l’un à l’autre, alors que mes doigts creusent délicatement dans la peau de sa cuisse, la tirant encore plus fermement.

Finalement, je brise les baisers et, une main sur sa nuque pour lui supporter le cou, je pose de nouveau baisers sur son cou, et sa gorge, son buste. Sa poitrine se soulève devant moi au rythme de sa respiration, et j’entends son cœur battre follement dans sa cage thoracique. Son impatience, sa soif et son désir n’a rien à envier à ceux d’un vampire nouveau-né dont le progéniteur lui offre la première dose de sang frais. Dans un autre contexte, cela m’aurait peut-être attendri, mais dans l’instant présent, je veux simplement faire grimper encore plus l’intensité de ses sensations. Je retrouve donc la dentelle de son soutien-gorge et, faisant grimper mes doigts entre les cheveux (et les serpents) qui adornaient sa tête, je lui tire délicatement les cheveux vers l’arrière, forçant son buste à se redresser, et je fonds sur sa poitrine. D’un coup de dents acérés, je sectionne la dentelle, et les deux soutiens se séparent l’un de l’autre, libérant ses seins d’un coup.

Je ne saurais dire si Cypress ressent une quelconque colère à sentir son vêtement être ainsi malmené, et je m’en serais peut-être soucié si je n’avais pas les moyens de remplacer le vêtement. Toujours est-il que je fond sur ses seins comme l’aigle sur le lapin, et je couvre sa poitrine de baisers, tout en relâchant doucement la tension sur ses cheveux pour la laisser bouger librement, et pour éviter de me prendre des sifflements de protestations. Je remonte alors vers son sein gauche et, par suite de quelques baisers qui remontent jusqu’à son apogée, je m’empare de son téton érigé, tendu, sensible et, à l’odeur, gorgé de sang, et il me faut faire grande restreinte pour ne pas y plonger crocs, mais simplement le mordiller du bout des dents, et le suçer.

Vous, qui avez accès à mes pensées, pourriez croire que je pense beaucoup au sang et à planter mes crocs quelque part sur la personne de Cypress, et vous auriez absolument raison ; cette pensée de mordre, de manger, de consommer la vie d’autrui, ce n’est pas qu’une pensée, mais un instinct constamment en conflit avec la raison. C’est une lutte constante entre le moi et le surmoi, le vampire contre la Bête qui l’habite. Pour le vampire, il n’est rien de plus intense, de plus satisfaisant et de plus extatique que le baiser, le sacrifice rituel du sang d’une victime à la grandeur de notre monstre intérieur. Ce n’est pas pour rien que les vampires sont considérés comme la personnification même du viol et de la gratification personnelle ; c’est au détriment des autres que nous prenons notre plus grand plaisir, et même si le baiser est une expérience sensorielle inégalable pour la victime, c’est comme justifier l’abomination du viol pour la réaction physique de l’orgasme d’une victime. N’est-ce vraiment plus un viol parce que les sens de l’autre ont été stimulés à leur paroxysme ? La réponse est évidemment que l’extase n’efface jamais l’horreur de la chose.

Et il m’en prend beaucoup pour ne pas infliger cette horreur sur Cypress, non pas parce que je lui veux du mal, mais parce que la Bête en moi voit en elle une proie offerte, un sacrifice présenté à ses envies. Et donc, je dois la refouler. La dompter, la mâter, sans pour autant la renier.

Je recule après un moment, et je me rends compte que la morsure sur son sein gauche était un peu plus profonde que prévue, et je passe délicatement ma langue sur la marque de morsure. La salive du vampire est un mélange curatif, anesthésique et légèrement aphrodisiaque, normalement utilisé par le chasseur pour que la victime ne souffre pas du baiser et ne garde pas un souvenir trop négatif de l’expérience, et effacer les marques de son passage, ce qui permet au tout venant de justifier la marque violacée à leur cou d’un suçon intense, tout simplement. Pour Cypress, la sensation était comparable à ce picotement ressenti lorsqu’on est assis ou agenouillés trop longtemps sur une jambe.

Suite à cela, je lui caresse délicatement la cuisse, remontant les mains vers sa culotte, et je remonte pour lui murmurer à l’oreille.

« Permettez ? »
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le samedi 15 novembre 2025, 19:01:39
« Oh, souffle la brune quand elle peut sentir la proéminence mâle se presser contre la dentelle humide qui couvre encore son intimité. »

Cypress geint, gémit, se contorsionne pour en avoir plus. Elle fait glisser ses doigts contre le torse exposé, glissant ses ongles à la ceinture comme pour inciter l’homme à le retirer prestement, avant de remonter dans son dos pour s’y agripper.

La main qui se glisse dans ses cheveux, évitant les corps sinueux et écailleux de ses ancêtres, lui tire un halètement enthousiaste. Elle offre bien volontiers sa gorge, la peau fine et sensible de son cou semblant frémir en rythme avec le sang qui pulse dans ses veines. A cet instant, elle ne saurait se rappeler pourquoi c’est en général une mauvaise idée de présenter ainsi sa gorge à un vampire. Elle peine déjà à se rappeler qu’Hadrian en est un, perdue qu’elle était dans ces sensations à la fois inédites et familières qu’il évoque chez elle.

La gorgone remarque à peine les crocs qui effleurent sa peau en incisant le tissu de son soutien-gorge. Elle soupire presque de soulagement quand ses seins sont finalement libérés de leur carcan et s’offre au regard écarlate de celui qui sera très certainement son amant dans un futur extraordinairement proche. Un gémissement s’échappe tandis qu’elle découvre le plaisir qu’il lui procure en agaçant un téton roide, sensible.

Son corps tremble contre lui, ne sachant que faire de cette adrénaline qui sature ses veines, de cette endorphine qui bouleverse son cerveau. Elle s’arque, se trémousse, comme pour écraser la bouche masculine contre ses courbes généreuses, pour l’empêcher -en vain- de redresser la tête. Ses yeux se ferment, derrière les verres teintés, et un petit cri d’extase s’enfuit de sa gorge alors que la langue d’Hadrian court sur la marque de ses dents imprimée sur sa peau laiteuse.

Cypress redresse la tête, rouvrant difficilement les yeux, pour darder un regard suppliant sur le vampire.

« Faites. Je vous en prie, implora-t-elle en venant écarter un peu les cuisses. J’ai besoin de vous, siffle-t-elle sans s’en rendre compte. »

Mais, à la façon dont ses doigts reviennent s’agripper aux épaules d’Hadrian, à la manière dont sont corps l’appelle en s’arquant et se courbant pour lui, il peut en deviner l’essence. Les serpents, dont elle a pratiquement oublié l’existence à la suite de leur silence inhabituel, se tiennent avec autant de distance que possible pour leur laisser un semblant d’intimité. Les corps sinueux sont entremêlés à la manière d’un nœud particulièrement complexe et semblent capable de s’allonger puisqu’elles paraissent pouvoir presque disparaître derrière le dossier du canapé.

Les reins de la belle se soulèvent du canapé pour aider à retirer la dentelle qui couvrait encore son intimité. Elle aide, comme elle peut, à faire glisser le sous-vêtement le long de ses cuisses, de ses jambes, jusqu’à ce qu’il repose finalement par terre. Elle s’offre totalement, ses précédents arguments comme évaporés sous la chaleur torride de son corps affamé. Ses lèvres voraces restent entrouvertes, réticente à se refermer totalement. Et ses doigts reviennent jouer avec la ceinture de son pantalon, plus insistants, effleurant parfois -souvent- la protubérance qui s’y cachait encore, désirant le dévoiler à son tour.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le dimanche 16 novembre 2025, 00:38:35
Cypress aurait aussi bien pu le crier à l'époumonnade que les mots "Je vous en prie, j'ai besoin de vous" n'auraient pas résonné plus fort dans l'esprit du vampire, qui était déjà fort attentif à tous les sons qu'elle émettait; les avantages d'être un prédateur. Que ce soit ses mots ou ses mains qui, manifestement, cherchaient à le délester de son pantalon, elle l'appelait à elle et, malgré toutes ses prétentions d'être un maître de ses pulsions, Cypress était une pulsion plus sauvage encore que la Bête. Chose terrifiante, quand il y pensait. Heureusement, à ce moment-là, il ne pensait plus autant.

Le canapé ne lui convenait plus. La position semi-assise, semi-couchée ne convenaient pas. Il ne pouvait pas l'observer et l'apprécier à sa juste valeur ainsi. Donc, il décida de changer l'endroit. De toute façon, le salong risquait, tôt ou tard, d'accueillir Lilyanne lorsqu'elle reviendrait de sa chasse, et il n'avait pas forcément envie de les présenter de suite. Le vampire démontra plutôt sa supériorité physique en soulevant Cypress.

Il ne la prévint que d'une seule phrase, et de très peu de temps;

"Accrochez-vous à moi," dit-il entre deux autres baisers.

Et il ne lui laissa exactement que deux secondes pour s'exécuter, car l'instant d'après, Cypress quittait le canapé, soulevée par les bras musclés du vampire, un geste qui parut si naturel et sans effort que même son souffle n'augmenta pas d'une note. Les jambes de chaque côté de sa taille, il la porta jusqu'à la pièce d'à côté.

La chambre d'Hadrian était sombre, sans fenêtre, avec comme toute source de lumière deux petites lampes qui n'émettaient qu'un très léger rayonnement qui laissait les occupants se distinguer, posée sur deux tables de chevets vide et sans décoration, autre qu'une montre laissée à l'abandon. Hadrian referma la porte derrière lui du pied, et porta la belle anglaise vers le lit, dans lequel il la déposa délicatement, sur une couverture de polyester noire douce. Le lit était propre, et partageait une légère odeur d'eau de cologne avec son propriétaire. Le vampire se pencha sur elle pour poser ses lèvres sur les siennes, encore une fois.

"Fermez les yeux," dit-il entre deux baisers. "… ou gardez-les ouvert, à votre aise."

Il y avait une chose qu'Hadrian n'avait pas goûté. Enfin, deux choses, mais la seconde ne viendrait probablement que bien plus tard, et pas sans cause. La première, et celle qui nous intéresse, était le goût de Cypress. Et par son goût… enfin, vous voyez où je veux en venir, si? Un autre baiser, puis il se releva, ses doigts caressant la joue de Cypress, sa gorge, et descendant doucement sur son corps jusqu'à atteindre son estomac, alors qu'il se relevait, laissant la lumière refléter sur sa peau pour laisser à Cypress le plaisir d'observer son premier amant à son aise, avant de s'agenouiller au pied du lit et de la tirer par les cuisses jusqu'à ce que ses fesses soient sur le bord. Une fois dans cette position, et offerte aux yeux cramoisis brillants du vampire, celui-ci lui adressa un dernier coup d'œil avant de se pencher sur son ventre et souffler doucement dessus, et poser un baiser, puis mordiller sa peau.

Cypress peut alors sentir la main du vampire quitter son abdomen, passant à côté de sa tête et glissant entre ses jambes, et le contact d'une main glaciale contre son intimité, tâtant d'abord ses grandes lèvres, et les détaillant doucement du bout des ongles. Sans se presser, les doigts du vampire vinrent trouver son clitoris, et tout doucement, il le stimula. Rien de bien exotique, certes, mais la faire attendre semblait lui faire plaisir, et donc, il fait rouler la bille entre ses doigts, il la pince et la tord doucement, puis recommence à la rouler, de plus en plus vite, avant de retirer sa main et de la remplacer par ses lèvres, qui vinrent à leur tour pincer le clitoris, puis l'aspirer entre ses lèvres pour laisser la langue faire son ouvrage dessus.

Mais Hadrian n'étant pas homme à s'arrêter à une action, sa main droite, jusque là inactive, agrippa le sein droit de la gorgone pour le malaxer, palpant cette chair sensible, brûlante, nue, alors que l'autre écartait les grandes lèvres pour faciliter le passage de la langue, qui maintenant s'aventurait librement sur cette intimité luisante d'humidité.

Cette gâterie ne dura que quelques petites minutes, mais suffisamment pour qu'Hadrian soit satisfait des gémissements de sa belle, moment auquel il se redressa et déboucla son pantalon. Il ne faisait pas tant un spectacle, mais il s'assura que le regard de Cypress était sur lui avant de retirer avec une lenteur modérée, son pantalon, se retrouvant donc à nu devant Cypress.

Sans être à l'image des statues grecques qu'on pouvait voir dans les musées d'art classique, Hadrian était physiquement en forme, et sous cette lumière, paraissait même un peu plus imposant qu'il ne l'était réellement. Son torse et abdomen était garni d'une pilosité légère, aussi sombre que ses cheveux et sa barbe. Son abdomen était garni de six abdos apparents. Plus bas encore, un pubis clair, pâle. Probablement fraichement rasé, ou du moins le semblait-il, et "plus bas" encore, ou du moins presque, une verge bien dressée, gorgée de sang. Peut-être encore la seule chose sur le corps d'Hadrian qui pouvait être chaud au toucher, et c'était parce qu'il y avait suffisamment de sang circulant à cet endroit pour le tenir ainsi.

Il regarda Cypress et lui sourit.

"Plus Ulysse qu'Héraclès, mais définitivement pas Persée." Plaisanta-t-il.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le dimanche 16 novembre 2025, 10:27:09
N'ayant pas besoin de plus d'encouragements, la gorgone verrouilla ses chevilles entre elles dans le dos du vampire. Ses bras vinrent entourer sa nuque tandis que sa poitrine se collait contre le torse sculpté. Et la belle exhala doucement, soupirant en se frottant contre l'homme, tandis qu'il la portait jusqu’à la chambre.

Le changement de luminosité entre les deux pièces poussa Cypress à ciller plusieurs fois le temps que son regard s'habitue. Et si ses iris émeraudes commençaient à être mangées par ses pupilles qui se dilataient avec le désir, elles disparurent presque complètement une fois dans la chambre, ne laissant qu’un fin anneau de visible.

Elle se livra avec ferveur aux baisers qu'il lui offrit, ses mains venant se perdre dans ses cheveux alors que son corps ondulait sur les draps en cherchant à se coller contre le sien. La peau d’albâtre de la belle -même si la même chose pourrait être dite d'Hadrian- tranchait contre la couleur noire de la couverture. Et quand l'homme fit glisser ses doigts contre cette peau pâle et brûlante, traçant un sillon frais jusqu’à sa fleur, Cypress gémit de plus belle, arquant les reins pout s'offrir au toucher mâle qui lui faisait perdre la tête.

Les doigts de la gorgone, sans plus rien à agripper maintenant que la tête du vampire était si proche de son intimité, se crispèrent alors sur la couverture tandis que ses cuisses s'écartaient indécemment pour accueillir le visage du vampire. De petits gémissements ne tardèrent pas à s’échapper des lèvres entrouvertes de la belle quand Hadrian commença à agacer sa perle avec ses doigts agiles mais glacés. Elle aimait ça ! Le contraste entre la chaleur ardente de son corps qui faisait bouillonner le désir et le sang dans ses veines, et la peau glaciale du vampire, la rendait folle.

S'il levait les yeux pour observer ses réactions tandis qu'il la dévorait de la sorte, il pourrait voir sa poitrine qui se soulève rapidement tandis qu'elle halète. Il pourrait la voir se lécher les lèvres par intermittence alors que ses reins poussaient contre les lèvres fraîches qui se régalait de son nectar féminin. Il pourrait la voir fermer les yeux derrière les verres teintés alors même qu'elle essayait de résister à cette impulsion pour se rassasier de la vision du vampire entre ses cuisses.

Finalement, le vampire finit par se redresser. Quand le contact entre eux cessa, la jeune femme ne tarda pas à rouvrir les yeux.

Allongée sur le lit, haletante et s'agrippant férocement à la couverture, la brune avait fixé son regard assombri sur la silhouette d'Hadrian. Se mordillant doucement la lèvre inférieure, son regard admirait la stature qu'il dévoilait, descendant de son regard vermeil aux reliefs de ses pectoraux, de ses abdominaux et, finalement, de ce sexe gorgé de sang qui se dressait fièrement face à elle.

Cypress était vierge, oui, mais elle n'était pas innocente pour autant. La société, d'une part, ne l'aurait pas laissée vingt-huit ans sans voir une érection. D'autre part, la gorgone avait revécu la vie de ses ancêtres dans ses rêves depuis qu'elle avait sept ans. 6 femmes ayant vécu dans le passé, ayant grandi, s'étant mariées, ayant eu des enfants… L’étudiante avait eu l'occasion de voir beaucoup de triques raidies par le désir ou poisseuses de fluides. Et ce, avant même d'être majeure.

Avec son expérience peu orthodoxe, la brune pouvait néanmoins apprécier le corps d'Hadrian à sa juste valeur. Et ce n'était pas les serpents qui allaient la contredire quand elle affirmait -dans l’intimité de son esprit- qu’elle le trouvait délicieux à regarder. Les créatures s'étaient en effet allongées, procurant autant d’intimité que possible.

« Définitivement pas cet enfoiré de Persée, confirma la belle d'une voix sourde alors qu'elle se redresse sur un coude pour venir faire glisser une main légère sur le corps du vampire. »

Ses doigts apprécièrent le relief de sa musculature, la pulpe glissant contre la peau froide d'Hadrian. Ils descendirent doucement pour explorer le vît dressé, laissant échapper un gémissement surpris en constatant que le sexe roide était chaud au contraire du reste de son corps. Sa main s'enroula presque timidement autour de la hampe, son pouce venant frotter le gland et caresser la corolle. Ses prunelles assombries étaient fixées sur l'engin avec une fascination certaine. Si ce n’était pas le premier qu'elle voyait, c'était par contre le premier qu'elle touchait.

Un certain savoir-faire mâtinait pourtant les gestes de Cypress. Une reproduction inconsciente de ce qu'elle avait vu ses ancêtres faire. Doucement d'abord, puis plus fermement, la jeune femme masturba le sexe érigé, sa curiosité et son appétit la faisant paraître audacieuse.

Toute à sa fascination, elle s'était redressée plus encore, désormais assise au bord du lit. Le souffle encore court de la brune s'écrasait contre la queue dressée qu'elle branlait doucement, fermement. La langue de l'étudiante passa sur sa lèvre inférieure puis se risqua à darder vers le gland que son pouce agaçait gentiment. Vivement, prestement, dans un premier temps. Puis de façon plus appuyée. Bientôt, ses lèvres s'arrondirent pour l'aspirer entre elles.

Cypress n'était pas forcément aussi audacieuse d’ordinaire. Mais, s'il y a bien une chose qu'elle a du mal à réprimer, c'était sa curiosité. Et la voilà donc à explorer le mandrin tendu pour satisfaire sa curiosité. A le masturber de sa main, à le sucer, l'aspirant entre ses lèvres qui se montrèrent tout à fait accueillantes, à le flatter de sa langue agile en essayant inconsciemment de reproduire ce dont elle avait rêvé en revivant les souvenirs de ses ancêtres.

Elle finit par le relâcher après quelques minutes, relevant les yeux vers Hadrian comme pour s'excuser d'avoir laissé libre court à sa curiosité, à son besoin d'expérimenter. La gorgone était toujours avec le souffle court. Cette fellation qui s'était imposée d’elle-même n'avait rien fait pour diminuer le désir de la jeune femme. Au contraire, elle avait l’impression d'être encore plus embrasée, brûlant de sentir cette rigidité masculine entre ses cuisses. Et son regard exprimait farouchement toutes ces émotions qui se bousculaient dans son corps souple et demandeur.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le dimanche 16 novembre 2025, 18:43:12
D'un côté, il nous est avis que de mentionner la personne qui avait assassiné son ancêtre aurait pu être un sacré manque de savoir-vivre et un faux pas, mais d'un autre, il nous est également avis que Persée, à ce point, n'était qu'un petit con avec beaucoup trop de chance et d'assistance, donc son seul succès était d'assaillir une pauvre femme déjà maudite et esseulée par la cruauté des dieux, et d'avoir eu besoin de l'aide de dieux pour y arriver. Vraiment, quand on rencontrait les monstres des histoires de jeunesse, on se rendait compte que, finalement, être un héros, c'est simplement être un psychopathe avec un truc tranchant, et d'abattre ce qui était différent et mal compris.

Enfin, encore heureux que Cypress ne semblait pas relever la chose, ou du moins n'y accordait plus l'importance. Hadrian savait, par contre, qu'il devra au moins trouver un présent pour Medusa, ne serait-ce que pour conserver les points qu'il semblait avoir gagn-

"Cypress?" demanda-t-il alors qu'elle se rapprochait soudainement de lui et posait ses mains sur lui.

La voir un peu plus entreprenante lui convenait, assurément, mais elle, qui était si récalcitrante à l'idée même d'avoir une relation sexuelle, s'était approchée d'elle-même pour le toucher et l'explorer. Peut-être que d'être la réceptrice des attentions l'avait poussée à plus, ou alors qu'elle voulait simplement en faire un peu pour lui également. Donc, il ne bougea pas, hormis pour lever une main et, alors que celles de Cypress se posaient sur son membre, arrachant un tout premier frisson à Hadrian, il la posa contre la joue de la gorgone, délicatement. Cependant, elle ne semblait presque pas le remarquer; ses yeux étaient désormais fixés sur son membre, et toute sa fascination, et curiosité, y était adressée.

Pour ne pas que la gorgone ne se méprenne sur le plaisir qu'elle lui offrait, Hadrian se focalisa à son tour sur son membre, mais pas de la même façon. Encore une faiblesse de l'anatomie d'un vampire, c'était les nerfs atrophiés et morts depuis déjà longtemps. Il devait donc réactiver quelque chose qu'il n'avait pas activé depuis fort longtemps, et cela était son système nerveux, une opération invisible aux yeux de Cypress. Lorsque ce fut fait, il ressentait tout; la pression de sa main sur sa verge, son pouce sur son gland, et la caresse de sa langue chaude, de chaque papille, sur le bout de son gland, et finalement, ses lèvres qui l'accueillaient entre elle. Un râle lui vint aux lèvres, alors que des éclairs de plaisir se rependaient dans son corps, et il remonta les doigts dans les cheveux de Cypress, comme pour supporter son crâne.

Dur de croire que Cypress n'avait jamais eu de contact avec un homme; ne serait-ce que par son audace, sa technique n'était pas mauvaise. Pas mauvaise du tout. Hadrian irait même jusqu'à dire qu'elle s'y prenait à merveille.

"Cypress…" fit-il sur un ton chargé de plaisir.

Sa voix était rauque, ou du moins beaucoup plus rauque qu'à l'habitude. Il voulait communiquer au moins qu'elle avait un effet sur lui, et l'appeler par son nom semblait être la meilleure façon de le communiquer.

Bientôt, elle s'arrêta, ses lèvres laissant derrière une verge luisante de salive et de présperme, et leva les yeux vers lui. Incapable de se retenir devant ce regard, le Vampire se pencha sur elle et plaqua sa bouche contre la sienne, sa main plaquant le visage de la gorgone contre le sien, sa langue s'immiscant entre ses lèvres pour une baiser qui, de toute évidence, avait une certaine passion derrière. Peut-être était-ce le renouveau de ses nerfs à vif, mais il était sincèrement embrasé pour cette beauté.

Après ce baiser, il l'aida à grimper de nouveau dans le lit, et s'allongea à moitié sur elle, entre ses jambes, les bras de chaque côté de sa belle personne, alors que le baiser redoublait en intensité. Entre eux, sa verge se pressait contre le bas-ventre et le ventre de Cypress. Il brisa le baiser, se redressant sur ses coudes pour séparer leurs visages et la regarda dans les yeux, ses cheveux noirs glissant de ses épaules et chatouillant le visage de la femme.

"Je ne veux pas vous faire de mal," dit-il entre deux souffles rauques. "mais ca me semble inévitable. Donc… n'hésitez pas à le rendre autant que vous le désirez."

Elle semblait avoir eu une éducation sexuelle respectable, donc Hadrian ne lui apprenait rien en ce qui concernait les premiers contacts. Mais au moins qu'elle ne se sente pas piégée dans une sensation inconfortable.

Par égard pour la jeune femme, et pour lui épargner la panique d'un homme s'enfonçant en elle à nu alors qu'elle s'était déjà exprimée sur son horreur de l'éventualité d'être enceinte, le vampire leva un bras et plongea la main dans un tiroir de la commode de nuit, farfouillant brièvement pour en tirer une capote. Il y jeta un coup d'œil, puis un autre, avant de la jeter dans un coin, et d'étirer le bras de nouveau. Après deux tentatives, il sembla trouver ce qu'il recherchait, et il se redressa, déchirant l'emballage d'un geste. Après l'avoir enfilé, le vampire caressa les hanches de Cypress.

Il eut un sourire en croisant son regard. Il ne sut dire s'il y voyait de la panique ou de l'excitation, car les deux étaient très similaires dans cette situation. Il voulut lui demander si elle était prête, ou si elle voulait arrêter, mais il décida de la laisser lui faire savoir d'elle-même.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le dimanche 16 novembre 2025, 21:51:03
La brunette semblait fondre sous le baiser du vampire, contre son toucher. Elle se laissa guider pour revenir convenablement sur le lit, et son corps s’ouvrit à lui, offrant sans vergogne une place entre ses cuisses pâles. Ses craintes semblaient bien loin, à présent. Absorbée qu’elle était dans les sensations qu’elle voulait ne jamais connaître pour ne jamais les désirer au point de perdre le contrôle… Peut-être que sa volonté était faible, oui. Peut-être qu’à force d’entendre ses ancêtres la pousser à au moins expérimenter une fois…

Toujours était-il que la gorgone semblait bien loin de la créature effrayée au bord d’une crise de panique qu’elle était un peu plus tôt.  Elle se faisait accueillante, elle était gémissante, frémissante. Ses jambes se nouèrent de nouveau derrière les reins de l’homme alors qu’une main venait s’agripper à lui, glissant dans ses cheveux pour le pousser à baisser une nouvelle fois la tête et revenir l’embrasser. Du moins, une fois qu’il se fut muni d’une protection adéquate. Son autre main glissa sur sa taille, ses ongles se crispant doucement contre la peau froide.

Déterminée à ne plus penser, à ne plus craindre, Cypress arqua ses reins contre lui pendant que la main sur sa taille l’incitait à avancer. Elle gémit contre les lèvres fraîches d’Hadrian en sentant le gland écarter doucement ses chairs, s’insinuant dans sa fleur trempée. Dans un soupir, elle l’encouragea à y aller, à briser la résistance d’un coup sec, à ne pas faire durer l’inconfort. Puis, dans un halètement surpris, elle resserra les cuisses autour de lui.

Son corps tremblait contre lui, son souffle était court. L’étudiante avait écarquillé les yeux alors que la sensation de ce membre chaud, gorgé de sang, s’imposait à elle. La sensation d’être… Peut-être que complète n’était pas le mot juste, mais il ferait l’affaire pour le moment. Elle ne relâchait pas encore son étreinte, s’habituant doucement, ses lèvres attaquant celles du vampire comme si ça allait faire passer le malaise passager.

Et peut-être n’était-ce pas à cause des baisers, mais elle se détendit progressivement autour d’Hadrian. Ses hanches ondulèrent doucement, comme pour lui signifier qu’il était libre de commencer à explorer ces territoires vierges. Ses cuisses l’implorèrent presque de se mettre en marche, se desserrant puis se resserrant alors qu’elle avançait ou reculait légèrement ses reins. Ce n’était pas encore aussi plaisant que tout à l’heure, quand il avait ses lèvres et sa langue à l’explorer avec passion, mais Cypress sentait que la sensation n’était pas loin. Le désir était toujours présent, toujours flambant, il ne manquait plus qu’un peu de carburant pour que ce brasier reprenne de plus belle.

« Hadrian, supplia-t-elle dans un murmure. Faites-moi découvrir ces plaisirs dont mes ancêtres ne cessent de me parler… »
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le lundi 17 novembre 2025, 02:11:52
Malgré les décennies, et ses expériences passées, dont une copine qui partageait la même expérience initiale que Cypress, c'est à dire absolument aucune, Hadrian ne pouvait s'empêcher de constater que, dans toutes ses relations, la première fois était importante pour créer un bon rapport. Et donc, il s'armait de patience, alors qu'elle orientait d'elle-même son membre vers sa fleur en rosée, et lorsqu'elle lui fit un signe, et par égard pour son confort, il optempéra. Il passa donc ses bras autour d'elle et, alors qu'il brisait sa résistance, il la serra fermement, plaquant ses lèvres contre les siennes alors qu'elle lâchait son de surprise.

Tout va bien.

Il lui rendait ses baisers avec la même fougue qu'elle les lui accordait, faisant lentement progresser son membre dans son intimité, puis la garda simplement contre lui, jusqu'à ce qu'il la sente se relâcher et que ses hanches lui fasse signe de continuer. Elle n'était pas confortable, mais au moins, la douleur semblait passer de son expression. Le vampire posa un baiser sur sa joue, alors qu'elle lui disait de prendre les devants.

"Avec plaisir," dit-il simplement.

Il commença donc à faire aller son bassin, d'avant en arrière, faisant attention de ne pas bouger trop soudainement ou trop brusquement, observant attentivement le visage de son amante pour déceler les secrets de ses pensées. Elle était brave, il l'avait vu, et elle était capable de discrétion, donc il devait redoubler de perspicacité pour déchiffrer son expression. Voyant que le missionnaire standard ne semblait pas l'accommoder, il releva un peu ses cuisses blanches jusqu'à ses côtes, recourbant son dos et donc forçant son membre à stimuler davantage la partie avant de son intimité, épargnant donc l'arrière plus sensible (autant qu'il le soit possible dans un canal qui, manifestement, était si tendu et serré qu'on pourrait croire qu'il cherchait à étrangler son pénis comme s'il lui devait de l'argent).

Sa considération, si un peu superflue, sembla avoir son effet, au moins initialement, donc il continua pendant une bonne minute dans cette position en se concentrant sur elle, sans se laisser distraire avant de décider de varier les plaisirs, un peu, et il s'extirpa d'elle pour un bref moment.

"Tentons autre chose, d'accord? Laisse-moi savoir si tu aimes."

Au point où ils en étaient, le vouvoiement semblait un peu superflu. S'ils allaient recommencer à s'adresser formellement l'un à l'autre demain, autant que, pour ce soir, et peut-être d'autres soirs si ses performances convenaient à la gorgone et que celle-ci ne s'emmurait pas de nouveau derrière ses barrières, elle soit à l'aise. Elle l'appelait bien par son nom, plutôt que de simplement l'appeler "monsieur" ou "patron", et encore moins "maître", alors autant passer à l'étape suivante.

Il saisit alors la jambe droite de Cypress,  et la dégagea délicatement de son côté pour la relever et la poser contre son épaule, le pied près de son oreille. Gratifiant celui-ci d'un baiser à la cheville, et d'un clin d'œil, il entoura sa jambe et sa cuisse d'un bras, tordant le poignet pour que sa main gauche puisse atteindre son intimité, et tout en utilisant la jambe de Cypress comme point d'accroche pour l'attirer vers lui alors qu'il s'enfonçait en elle, ses doigts reprirent le travail qu'il avait débuté plus tôt sur son clitoris.

L'autre main d'Hadrian, pour accompagner le tout, prit le rôle de cajoler son adorable victime, passant sur son abdomen, grimpant sur ses seins et saisissant le gauche pour le malaxer, pincer fermement un arrogant téton dressé entre son majeur et son index, avant de le délaisser, remontant encore plus haut pour caresser le visage de Cypress, caressant sa lèvre inférieure d'un pouce et, pour être honnête, se délecter de son visage transi des sensations qu'elle ressentait, et de l'érotisme indéniable qu'elle émanait de tous les pores de sa peau.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le lundi 17 novembre 2025, 21:53:54
Peu à peu, la brune se détendit. Son corps, bien qu'encore tremblant et fourmillant de ces sensations nouvelles, accompagnait les mouvements de son amant alors qu’il lui tirait de petits gémissements et soupirs de délice. L'irritation de la pénétration, surtout quand Hadrian changea leurs positions, laissa de nouveau place à l'extase. Peu à peu, elle soupira de nouveau son prénom tandis que ses reins semblaient se contracter de plus belle, positivement cette fois.

Cypress ne fit qu’hocher la tête alors que le vampire proposa d’essayer autre chose. Elle frissonna doucement quand il embrassa sa cheville, un sourire amusé flottant contre ses lèvres alors que son corps s’adaptait souplement à cette nouvelle position. Un nouveau soupir quitta bien vite ses lèvres entrouverte quand les doigts agiles de son amant retournèrent agacer sa perle.

« Oooh, s’exclama-t-elle alors que le plaisir pulsa soudainement, l’électrisant et la faisant arquer les reins comme pour en avoir plus. Comme ça, oui, soupira-t-elle en agrippant les draps de chaque côté de son corps. »

La jeune femme tentait de garder les yeux ouverts en observant Hadrian aller et venir, mais le délice qui revenait, qui reprenait possession de ses sens, la faisait parfois fermer les yeux et se mordre les lèvres pour retenir ce qui devenait des gémissements de plus en plus forts. Les stimulations du vampire lui faisaient perdre la tête. Elle ne savait plus si ce qui lui plaisait le plus était la main contre sa perle, celle contre sa poitrine ou le sexe qui plongeait en elle encore et encore.

« Oh, Hadrian, oui ! Laissait-elle échapper régulièrement, ses hanches venant à la rencontre ses siennes tandis qu’elle arquait son corps contre la couverture. Encore, réclamait-elle également. Plus… Aaah, plus fort ! »

Rien n’aurait pu distraire la jeune gorgone, à cet instant. Elle était absolument focalisée sur son amant, sur la façon dont son corps se mouvait, la manière dont il la remplissait encore et encore et encore. Sur le plaisir qui irradiait de ses reins jusqu’à ses extrémités. Par chance, les lunettes étaient toujours posées sur son nez, et son regard était inoffensif. Parce qu’elle ne le quittait pas des yeux quand elle arrivait à les garder ouvert.

« Je ne vais pas… Aaah, Hadrian, je vais… »

La pauvre étudiante semblait perdue alors qu’elle se sentait se contracter autour de la verge qui l’explorait, autour du vampire qui la menait toujours plus loin sur le chemin de l’orgasme. Elle haletait, agrippait les draps comme si sa vie en dépendait. Sa cheville, contre l’épaule de l’homme, chercha à le pousser à se baisser, à venir tout contre elle. Sa souplesse leur permettrait de ne rien changer d’autre à cette position, qui n’allait pas tarder à lui faire voir des étoiles, si ce n’est permettre à Cypress d’embrasser Hadrian. De lui communiquer à quel point il lui faisait perdre la tête, la rendant incapable de réfléchir, la laissant concentrée sur le ressenti incroyable qu’il lui offrait.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le mardi 18 novembre 2025, 00:37:46
Sous les encouragements de Cypress, et le mouvement de ses hanches qui ne faisaient que l'inviter à se montrer plus vigoureux, Hadrian fit grimper encore la cadence, tirant maintenant fermement contre la jambe de la gorgone pour enfoncer sa virilité profondément en elle, jusqu'à sentir le gland se presser contre ses tréfonds. Et la chose semblait lui plaire, car bien vite, sa voix grimpa encore d'une note, et il entendit ces mots magiques; "je vais". On pourrait dire que ce mot se passait de nuance; il pouvait sentir ses parois intimes se resserer davantage encore, si cela était même possible, et il sentit son invitation à se rapprocher d'elle.

Et donc, il obtempéra. Il poussa doucement contre sa jambe, la relevant et la dressant jusqu'à ce qu'elle repose pratiquement contre l'épaule même de l'étudiante, dans un grand écart qui, non seulement, les rapprochait, mais en plus qui permettait à la verge du vampire de pénétrer encore plus profondément et avec plus d'aisance la féminité de la jeune femme, et il posa de nouveau ses lèvres aux siennes. Malgré l'étau qui prenait sa verge en otage, l'homme continua de se mouvoir en elle. Dans les derniers instants de l'extase de Cypress avant l'orgasme, le vampire accéléra encore plus la cadence, pendant que ses bras quittaient leur position initiale pour l'entourer, tout en lui gardant la jambe dans un angle très aigu, et la serrer contre lui, s'enfoncant pour les trois derniers coups de reins qui soulignaient l'orgasme conjoint des deux amants. La verge du vampire tressaillit vivement en elle, alors qu'il se déversait dans le préservatif.

Hadrian la garda dans ses bras un moment dans cette position intense, ses lèvres jointes aux siennes, son front doucement pressé au sien, des frissons de plaisir parcourant sa peau pâle. Après un moment, il laissa la jambe de Cypress tomber de son épaule pour qu'elle retombe à sa hanche, et laissa son poids retomber doucement sur la jeune femme, écrasant ses seins contre ses pectoraux. Il la laissa prendre une pause. Juste un peu. Juste quelques petites secondes, et profiter de son premier orgasme avec un partenaire.

Il recula doucement, s'extirpant de son antre luisant, et retira la capote qui tenait son membre dans un étau. L'objet était déjà bien chargé, et il y fit donc un nœud, avant de le poser sur la table de chevets, et ramener son attention sur elle.

"Encore?" demanda-t-il avec un sourire taquin.

Il se retint de sourire, et l'aida plutôt à se rouler sur le côté, et s'allongea derrière elle, le bras replié sous la tête de la jeune femme, le bras autour de sa taille, massant doucement son bas-ventre de la paume de sa main et la pressant contre lui, sa verge encore humide reposant contre ses fesses rebondies. Il comptait la laisser se reposer un peu, mais cela ne l'empêchait pas d'être curieux.

"Plus sérieusement, Cypress," dit-il à son oreille. "Si cela devait être une première et dernière fois, j'espère que ce fut aussi bon pour toi que ce le fut pour moi."

[/i]Autrement,[/i] songea-t-il, je lui dois une sacrée réparation.

Il serait fort dommage, selon lui, qu'elle n'ait succombé qu'une fois à la tentation pour finalement se dire "bon bah, tout va bien, je ne passe à côté de rien de significatif", et peut-être un peu vexant pour son égo. Mais même en ce cas, au moins, si elle devait tirer une certaine fierté de la chose, c'est que son partenaire avait beaucoup apprécié l'expérience, même si elle ne comptait pas la renouveler. Si cela devait avoir été un moment unique, et sans suite, ainsi soit-il; aussi regrettable que ce soit qu'une femme aussi réceptive aux caresses n'y prenne qu'un plaisir semi-forcé. Hadrian ne l'avait pas enlevée pour en faire une partenaire de couche; il l'avait enlevée parce qu'il avait un travail pour elle.

Mais pour le moment, il revêtait le masque de l'amant attentionné, et donc, il posa un baiser sur la nuque de la gorgone, et continua de la cajoler, attendant de voir la suite des choses.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le mercredi 19 novembre 2025, 19:03:27
Heureusement que Cypress était souple. Avoir la jambe appuyée contre son épaule ne semblait pas la déranger, alors qu’elle agrippait la nuque d’Hadrian, des sons d’extase s’étouffant contre ses lèvres fraîches. L’orgasme, le premier qu’elle ait jamais connu personnellement et non au travers de souvenirs dans ses rêves, la dévasta complètement. Elle ne pouvait plus réfléchir, plus penser à autre chose que le plaisir qui déferlait dans ses veines. Elle se crispait autour du vampire, contre lui, ses doigts l’empêchant de s’écarter, qu’il le désire ou non.

Bon, peut-être qu’avec sa force surnaturelle, Hadrian réussirait tout de même à lui échapper s’il en avait envie. Mais l’idée était là. Cypress était incapable de se détacher de son amant alors que son corps s’arquait afin de le contenir plus loin encore.

Quand le flot de sensations se tarit enfin, la gorgone inspira profondément. Comme si elle avait oublié de respirer alors qu’elle se noyait dans les délicieuses sensations de l’extase. Ce fut une inspiration profonde, donc, bien que tremblante. Doucement, après qu’une main se soit automatiquement porté à ses lunettes pour être sûre qu’elle les portait, elle rouvrit les yeux. Ses prunelles encore assombries se plongèrent dans celles du vampire dont le front était posé contre le sien. Elle ne sut pas quand, mais il avait relâché sa jambe et celle-ci était revenu s’arrimer à la hanche masculine.

Un petit rire lui échappa tandis qu’elle le sentait s’écarter pour retirer le préservatif plein à présent et elle cilla une ou deux fois. Un sourire s’esquissa doucement sur ses lèvres tandis qu’elle se laissait faire sans résistance alors qu’il l’aidait à se caler sur son flanc pour venir se coller contre son dos.

« Wow, laissa-t-elle échapper d’un ton admiratif après la question posée. Définitivement, opina-t-elle en laissant ses bras relâcher les draps et son amant, bougeant les doigts pour les détendre un peu. Le ressenti des souvenirs de mes ancêtres fait bien pâle figure à côté de la réalité, admet-elle finalement d’une voix songeuse. »

Peu à peu, ses capacités de réflexion revenaient. Son souffle s’apaisait, alors qu’elle se lovait contre le torse de son amant. Etrangement, elle ne paniquait pas. L’énormité de ce qu’elle venait de faire, de la frontière qu’elle venait de franchir, la percuta de plein fouet… Mais la brune ne ressentit pas le moindre aiguillon d’angoisse venu la titiller. Pas le moindre étau qui se resserre autour de son cœur. Elle était… Détendue.

« Peut-être… commença-t-elle d’une voix faible alors qu’une réalisation la frappait. Peut-être que je paniquais pour rien ? »

Les serpents restaient loin sur l’oreiller. Leurs corps étaient désormais plus longs que la crinière de la jeune femme. Pour l’instant, elles restaient silencieuses, laissant Cypress suivre le cheminement de ses pensées. La laissant réaliser qu’elle s’était probablement monté la tête pendant toutes ces années. La laissant prendre conscience que si le désir peut paraître irrésistible sur le moment, dans le vif de l’action, il est tout à fait possible de la contrôler lors de la vie quotidienne. Que ce n’est pas parce qu’on a connu l’orgasme une fois qu’on va désormais à sa recherche à toute heure du jour ou de la nuit.

Et la gorgone, qui se tourna pour faire face à Hadrian, se trouva sans voix au moment d’admettre tout cela. Mais son regard était communicatif. Même s’il n’avait pas les termes exactes, il pouvait avoir au moins l’idée générale : Cypress parvenait à la réalisation qu’elle ne craignait rien à connaître le plaisir de la chair. Et elle n’était définitivement pas contre remettre le couvert. Si ses reins étaient un peu endoloris, elle était certaine que ça passerait après un bon bain chaud et relaxant. Peut-être qu’ils pourraient aussi explorer le sexe pendant leurs ablutions ?

Non, Cypress. Ne va pas trop vite en besogne. Déjà, reprend ton souffle un peu. Ensuite, fais confiance au vampire, il doit avoir suffisamment d’expérience pour te guider au mieux dans le monde du stupre.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le mercredi 19 novembre 2025, 23:54:48
"Wow…"

Au moins, la chose ne semblait pas avoir laissé un mauvais souvenir pour elle, et même, Hadrian eut droit à un compliment comme quoi le ressenti de ses ancêtres faisaient pâle figure. Probablement que c'était pour cela qu'elle avait mauvaise opinion; comment une chose aussi peu engageante avait bien pu causer autant de tracas dans la vie de sa mère, et donc dans la sienne par extension, si ce n'était que par une simple addiction ?  Elle pointa la chose, d'ailleurs, mentionnant qu'elle s'était peut-être fait tout un cirque pour rien.

"Je ne saurais dire," dit le Vampire en caressant doucement le dos de la jeune femme, la laissant prendre place confortablement sur son torse. "Donne-toi quelques jours, et si tu te présentes à la porte de ma chambre en petite tenue en demandant une séance de plus, il sera toujours temps de se poser des questions."

Un sourire à cette idée flotta un moment sur le visage d'Hadrian. Un souvenir un peu triste d'une esclave du sang devenue complètement obsédée par son maître qu'elle en était devenue prête à tout pour ne serait-ce qu'un moment de son attention, et qui s'était donc offerte dans tous les sens du terme à celui-ci. Hadrian avait vécu des situations similaires, quoi que pas aussi intense, jusqu'à maintenant. Il n'était pas au-delà de la création de ces esclaves, et il en avait d'ailleurs plus qu'il ne l'admettait, car ils étaient tous forts utiles dans leur fonction, et plus facile à manipuler ou à contrôler que les humains normaux, et rendaient la vie du vampire d'une simplicité presque addictive, mais il répugnait d'être le centre de l'attention.

Il laissa Cypress dans ses pensées, et remarqua son regard sur lui. Il n'y avait pas une crainte, ou une appréhension. Sans avoir besoin de lire son esprit, il pouvait voir à son regard une forme d'assurance, de confiance; elle n'avait pas peur de remettre la chose. Il eut un bref sourire, avant de se pencher sur elle et poser sur sa bouche un délicat baiser, passant ses bras autour d'elle, avant de remarquer, avec le mouvement, l'odeur du sang qui lui montait aux narines. Il eut le bon réflexe de briser le baiser à l'instant exact où son instinct semblait sur le point de s'activer, et recula prestement. Un grondement rauque lui échappa, et il secoua la tête.

Imbécile, se dit-il avec un reproche. Évidemment qu'elle saigne. C'est déjà une chance que tu ne l'aies pas senti pendant.

"Hm… Pardon. C'est le sang, et la Bête se fiche un peu d'où il provient." Dit-il sur un ton apologique. "Que dirais-tu d'une douche et puis d'un bain chaud?"

Encore du tutoiement. Plus l'ambiance se relâchait, plus il trouvait que le vouvoiement leur convenait mieux.

Son offre mariait deux projets; le premier, la débarrasser de l'odeur du sang et éviter ce qui, pour lui, serait probablement une expérience fort satisfaisante avec des dommages irréparables, et pour elle, une catastrophe qui, en comparaison, ferait du sexe une addiction bien insignifiante

Le deuxième, il pourrait également se rafraîchir l'esprit. Finalement, à bien y penser, il y avait également un troisième avantage à la douche… il pourrait l'observer à la lumière de l'éclairage. Cette dernière possibilité semblait faire son petit chemin dans son esprit.

Trouvant soudainement l'idée plus charmante qu'escomptée, il agrippa la couverture par-dessus l'épaule de la jeune femme et la tira pour l'envelopper chaudement dedans, non sans la gratifier d'un sourire espiègle et se relever avec une aisance remarquable. Encore heureux qu'il ne ressentait pas son âge.

Une fois hors de la pièce, il remarque alors que les vêtements de Cypress et les siens n'étaient plus sur le sol. Probablement la femme de ménage qui, discrète comme elle se le devait, était passée sans dire un mot pendant qu'ils s'amusaient. À leur place, sur le canapé, il trouva deux robes de bain, qu'il agrippa sans dire un mot, et les emmena dans la salle de bain.

Il débuta par remplir le bain en angle d'une eau fumante, histoire qu'elle ne se refroidisse pas trop rapidement, et fouilla dans ses tiroirs pour tirer des savons parfumés. Les vampires ne prenaient pas souvent un bain ou une douche, à moins que, comme Hadrian, ils soient des tueurs particulièrement sanglants. De plus, la plupart ne suaient pas, et n'émettaient aucune odeur hormis l'étrange odeur de terre fraîche des caveaux. Cette odeur qui, peu importe leur degré de congélation, de propreté ou de parfumerie, ne disparaissait jamais complètement, un peu comme les gens qui ramenaient, où qu'ils aillent, l'odeur de la cigarette qu'ils ont fumés trois heures plus tôt. Néanmoins, parfois, il fallait faire mine d'être vivant, et donc, Hadrian avait des savons, du shampooing, des brosses à dents, et ainsi de suite.

Une fois tout préparé, il sortit de la douche, et retrouva sa belle en reptirrito.

"Douche?"
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le jeudi 20 novembre 2025, 22:43:23
Un sourire éclaira lentement le visage de la gorgone à la mention de bain chaud, rassurée après le recul soudain de son amant.

« Oooh, exhale-t-elle avec le regard pétillant. J'en dis que v-tu lis dans mes pensées, approuve-t-elle en butant un peu sur le tutoiement. »

Tutoyer le vampire pendant l'acte, quand le désir brouillait ses sens, lui avait paru aussi naturel que de respirer. Le tutoyer après, quand le cerveau était remis en état de marche, était une autre paire de manche. La brune avait instinctivement opté pour le vouvoiement, se rattrapant de justesse en se rappelant qu'il avait continué à utiliser le tutoiement. Elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle désirait mettre de la distance entre eux. Qu'elle retournait dans sa coquille.

Avec un petit rire, elle se lova dans les pans de la couverture qu'il ramenait autour de son corps alangui. Derrière ses lunettes, elle l'observa se lever et quitter la chambre. Un soupir repu lui échappa tandis qu'elle s'enfouissait un peu plus dans la couverture. Ses ancêtres choisirent ce moment pour se rapprocher, sifflant doucement à ses oreilles. Si Melantho était d'humeur victorieuse, rabâchant des « je te l'avais dire » en ondulant comme si elle dansait de joie, Echione était plus compréhensive. Medusa la félicita pour ne pas s'être entêtée dans son raisonnement et d'avoir accepté le fait qu'elle avait probablement sur-réagit pendant toutes ces années.

Globalement, les âmes des gorgones du passé étaient heureuses pour elle. Et elles ne commentèrent absolument pas sur leurs premières fois et comment celle de Cypress était une franche réussite. C'est sûr que, comparé à celle -tragique- de Medusa…

« Bien sûr, j’arrive, répondit l'étudiante en se déroulant tant bien que mal de la couverture. »

Avec un petit sourire modeste, peut-être même un peu timide, la brunette se leva, nue, pour rejoindre Hadrian. Rougissante, elle glissa sa main dans celle de l'homme, l'invitant à la guider vers la douche. Ses pieds nus ne faisaient guère de bruit dans l'appartement. Si son amant l'observait tandis qu'il l'emmenait sous la douche, il pourrait voir la chair de poule la faire frissonner quand l'air plus frais frappa sa peau échauffée.

Quand le regard de Cypress avisa la baignoire encore fumante, elle ne put s’empêcher de sourire. D'abord la douche, pour se nettoyer des fluides divers qui pourrait s'accrocher encore à eux. Ensuite seulement le bain. Ses doigts se resserrèrent autour de ceux d'Hadrian, comme pour le remercier de tout ce qu'il faisait pour l'accommoder. Il n'était pas obligé de se montrer aussi prévenant. Elle doutait que la plupart des ravisseurs prennent autant soin de leurs otages. Mais son kidnapping n'était pas comme les autres, et ce, pratiquement depuis le début.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le samedi 22 novembre 2025, 01:05:42
Ne pouvant pas comprendre les conversations des gorgones, et ne pouvant pas non plus détecter la pensée d'un reptile, Hadrian n'a pas pu renflouer son égo avec les louanges de celles-ci. S'il avait su qu'elles étaient ravies de la première fois de Cypress, il aurait peut-être même osé un sourire un peu crétin du mâle imbu. Mais, à la place, il conserva ce sourire courtois et respectueux de celui qui voulait donner du bon temps à la jeune femme.

Quelque chose Hadrian ne remarqua pas sur le moment, mais que Vanessa lui fera remarquer plus tard pendant la soirée suivante, c'est que Cypress avait réussi l'exploit de lui faire oublier les affronts de la journée; il ne pensait plus à l'assaut qui avait été fait sur sa demeure. Il ne pensait même plus au Livre, ni à ce qu'il représentait, et si elle se garderait bien de faire une comparaison désobligeante, il semblait même avoir redécouvert des côtés plus humains de lui, simplement parce que Cypress semblait se foutre éperdument de sa condition, son charme ou ses ressources, et… eh bien, comme toute créature de sang chaud, il semblerait que le sexe avait cet avantage de calmer les autres émotions.

Il la guida donc vers la douche, ses doigts se resserrant doucement sur ceux de la gorgone en réponse à son geste. Tout comme elle, il en venait un peu à oublier qu'il était censé lui inspirer de la terreur plutôt que de se montrer aussi agréable et docile. Il lut dans son regard sa confiance, et il eut un petit pincement au cœur, car bien qu'il ne la traitât pas aussi mal que d'autres personnes qui avaient eu l'infortune de croiser son chemin, il en aurait été bien autrement si elle avait cherché à s'échapper, ou à lui causer des problèmes. Et maintenant, le voilà qui voulait la contenter, plutôt que de l'intimider ou de la manipuler à faire ce qu'il désirait, comme s'il savait qu'en la contentant, elle chercherait également à le contenter.

Une relation étrange, bien différente de celle qu'il avait normalement avec les autres, incluant les hommes et les femmes qui partageaient ses activités illicites.

D'un geste de la main, le vampire la fit passer devant lui, et ferma derrière eux la porte de verre. Ses bras, musculeux, se refermèrent sur sa taille, pressant doucement son torse contre le dos de la gorgone. Il activa alors le jet de la douche, et un torrent d'eau chaude se déversa sur eux; du plafond, des jets de chaque côté de la douche, même en dessous, arrachant au vampire un grognement agacé. Sa main chercha le cadran de la douche, et après trois secondes de panique, il réduisit la pression à un niveau plus acceptable et ferma les jets, ne conservant que la douche.

"Pfft! J'ai oublié que je m'en étais servis plus tôt."

Rien de tel qu'être assiégé de tous les côtés pour retirer toute trace de sang. En vrai, c'était aussi une belle expérience, mais probablement plus agréable lorsque ce n'était pas infligé sans préavis. Il ajusta les cadrans encore pour activer une pluvieuse douce. La douche, comme mentionnée plus tôt, avait un banc, ou plutôt une alcôve, avec d'autres jets au niveau des épaules, du dos et des flancs, et donc, en bon hôte, il fit asseoir Cypress. Consciente qu'elle était probablement encore sensible, il agrippa le savon et une éponge, et se mit à genoux devant elle, avant de lui prendre un pied et de le frotter doucement avec une éponge savonneuse.

Heureusement, l'eau chaude perlant sur le corps de Cypress ne tarda pas à chasser l'odeur du sang, et bientôt, il sembla un peu plus détendu, et continua son ouvrage.

"Il y a longtemps que je n'ai pas été aux petits oignons pour quelqu'un," remarqua-t-il à voix haute.

Il laissa tomber le savon et posa ses mains sur la jambe de Cypress, s'approchant d'elle en laissant ses doigts courir sur elle, jusqu'à ce qu'il se retrouve devant elle, l'eau chaude perlant sur son corps, ses cheveux collant à son visage et ses épaules. Ses doigts remontent jusqu'à ses hanches et avec une force contrôlée, il les masse de ses grandes mains pendant quelques secondes avant de glisser les mains derrière elle et venir lui masser délicatement le bas du dos, tout en l'attirant un peu plus près, jusqu'à ce qu'elle soit de nouveau contre lui et qu'elle doive baisser la tête pour conserver le contact visuel.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le dimanche 23 novembre 2025, 01:35:18
« Oh ! S'exclama la brune quand les jets se mirent en route et les assaillirent de tout côtés. »

Ce jet d'eau qui s'était faufilé entre ses cuisses lui avait fait tout drôle. Surprise, mais du genre agréable. Pendant les quelques secondes que ça avait duré, le vampire avait pu sentir le dos de la gorgone s'appuyer un peu plus contre son torse tandis qu'elle était presque émoustillée de plus belle alors que l'eau chaude frappait contre son intimité encore sensible.

Un petit rire lui échappa tandis qu'il réglait la puissance et la direction des jets. L'eau sur se lunettes ne lui rendait pas la vision facile, mais il valait mieux ce petit inconfort que de risquer de se retrouver avec un Hadrian de marbre. La jeune femme prit place sur le banc et ses prunelles, derrières les gouttes qui perlaient sur les verres teintés, caressaient la forme du vampire avec une certaine affection. Il prenait soin d'elle alors qu'il n'y était pas obligé. Il ne s'outrageait pas devant les serpents qui dansaient presque sous la pluie de la douche. Il était son kidnappeur et pourtant, même sans la donnée sexuelle de l'équation, il s'occupait d'elle un peu comme un protecteur. Comme un petit-ami le ferait, imaginait-elle distraitement alors qu'il frottait l'éponge savonneuse contre ses jambes.

Le petit cœur de Cypress manqua quelques battements quand il abandonna l'éponge et que ses mains vinrent encercler ses hanches. Elle résista à l’envie de regarder par-dessus les verres pleins de gouttes d'eau et pencha la tête pour plonger son regard dans le sien alors qu'il la rapprochait de lui. Elle frissonna agréablement, ses lèvres s'étirant en un petit sourire mutin.

« Je ne l'ai jamais été, je crois, réplique-t-elle en laissant la paume de ses mains flatter les épaules de l'homme. Mais peut-être que… Um… Je pourrais essayer également ? »

Plutôt que de buter sur le tutoiement ou le vouvoiement, l’étudiante s'est décidée pour une phrase neutre de ces termes qualificatifs. Ses doigts se glissent dans la chevelure sombre du vampire, les démêlant doucement sous l'eau qui les rendaient dociles. La pulpe de ses doigts vint alors masser doucement le crâne masculin, décrivant de larges cercles concentriques. En poussant un peu de ses mains, la belle amena Hadrian à caler sa tête sur la poitrine arrogante qui s'offrait à lui. Si le désir ardent qui la faisait pointer plus tôt s'était apaisé, elle restait néanmoins haute et délicieusement ferme au toucher.

Ses lèvres, jusque là mordillées par l'arrondi de ses dents, se posèrent avec douceur contre le front de son ravisseur pendant un instant, ses mains continuant leur massage du crâne avec autant d'engouement qu'elle en avait mis pour découvrir son sexe en érection plus tôt.

« Je crois que vous avez marqué pas mal de point auprès de mes ancêtres, souffla-t-elle en penchant la tête pour être au niveau d'une oreille, abandonnant la lutte et reprenant le vouvoiement. Elles se tiennent tranquille et à distance, ce qui est déjà un bon indice. Et elles adore la douche façon pluie. »

Avec un petit soupir satisfait, la gorgone fait glisser une main contre la nuque de l'homme, continuant les massages de l’autre. Ses jambes, qui s'étaient écartées pour le laisser s'installer entre elles, se resserrèrent alors autour de ses flancs, de sa taille. Déjà, malgré son périnée probablement encore un peu engourdi et sensible, elle ressentait les frémissements de désir qui couraient dans ses veines. Quitte à être endolorie le lendemain, elle se disait qu'elle ferait bien de goûter à plusieurs itérations du pêché de chair, du fruit défendu.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le lundi 24 novembre 2025, 19:22:43
"C'est vrai que vous aviez mentionné ne jamais avoir eu de… partenaire."

Certains pourraient croire que parce qu'elle n'avait pas connu les affaires de la chair qu'elle n'avait jamais eu de relation amoureuse, mais c'était une idée fort naïve. Beaucoup de femmes, même de la connaissance d'Hadrian, n'éprouvaient que peu d'intérêt pour la chose, et d'autres même préféraient simplement infliger à d'autres les plaisirs plutôt que les recevoir.

Hadrian sembla presque surpris quand elle lui attrapa les cheveux et l'attirant contre elle, pressant sa tête contre cette poitrine aguicheuse et chaude. Au début, il pensait qu'elle cherchait à le provoquer, mais au contraire, elle semblait plutôt juste rechercher sa proximité. Quelle relation étrange commençait à s'établir entre ces deux personnes qui, déjà rare par eux-même, venant de deux pays forts éloignés, s'étaient retrouvé dans un monde encore plus lointain et étrange. Un baiser de lèvres vermeilles se posa sur son front et, de réflexe, il l'enlaça plus fermement, fermant les yeux pour un bref moment, pour profiter de cette intimité, de ce moment fragile qu'il sentait ne pas pouvoir perdurer.

Elle lui explique qu'il semblait avoir gagné l'approbation des gorgones, et que le fait qu'elles se tenaient tranquille ne faisait que le prouver. Il eut un petit sourire à l'égard des serpents qui, pour leur part, serpentinaient, et le mot est faible, sur le corps et les épaules de Cypress pour profiter de la douche pluvieuse. Il se dit que, vraisemblablement, quand elle les disait "calmes", elle parlait d'une autre forme de calme, car il ne pouvait s'empêcher de les trouver plutôt excitées, au contraire.

"Et ai-je marqué quelques points avec vous?"

Comme toute réponse, il la sentit le ceinturer de ses jambes, et le tirer plus près. Il sentit le contact de son bas-ventre contre son abdomen, et ses bras se resserrèrent sur elle à son tour, avant qu'il ne lève les yeux pour la regarder et croiser ses beaux yeux derrière ses verres d'émeraude. Il remarque alors à son air un brin lubrique et excitée, qu'il avait encore quelques buts à marquer avant qu'elle ne se fasse une idée.

N'étant pas homme à faire languir –du moins pour le moment, car c'est absolument faux–, il se redressa sur les genoux, faisant glisser ses jambes de ses flancs à sa hanche avant de se pencher de nouveau sur elle. Devant une telle invitation, la faire patienter pour un nouveau baiser lui semblait presque grossier, et donc il vint à sa rencontre, posant ses lèvres contre les siennes, et laissant sa langue envahir sa bouche et trouver sa camarade pour l'entrainer dans une valse passionnée. Hadrian avait dû bouger un peu vite, car il sentit un frétillement contre son torse qui n'était assurément pas dû aux seins de Cypress, avant de remarquer le pauvre reptile qui, dans son approche soudaine, s'était retrouvé coincé entre le sein de la gorgonne et le torse du vampire. Une fois la pression relâchée, le serpent se fit rapidement violence avec un sifflement qu'Hadrian ne parvint pas à discerner comme étant gêné, excité ou agacé. Ses talents de décryptage des expressions faciales étaient, tristement, bien inutile devant des reptiles.

Il souffla un petit rire, puis il ramena son attention sur Cypress, venant poser des baisers à ses lèvres, sa mâchoire et son cou, ses doigts remontant doucement ses cuisses pour qu'une se glisse sous ses fesses et s'empare de la droite pour la malaxer délicatement et l'attirer plus près, l'autre gravissant lentement son flanc, le frôlant des doigts, jusqu'à remonter sur son sein et faire de même. Il la poussa dans l'alcove jusqu'à ce que le dos de la jeune femme soit bien adossé au dossier.

La pauvre gorgone n'allait pas finir cette soirée en étant capable de marcher où que ce soit par elle-même, et quelque chose lui disait, intérieurement, qu'elle courait précisément après ce résultat.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le samedi 29 novembre 2025, 13:42:34
« Par le plancton de Pontos ! Siffla Melantho en s’écartant rapidement du couple qui avaient l’air prêt à remettre ça. Je ne veux plus jamais revivre ça ! »

SI un serpent pouvait avoir un air dégoûté, Melantho en serait la tête d’affiche. Si Cypress n’était pas obligée de sentir l’odeur de cadavre qui émanait d’Hadrian, ses ancêtres n’avaient pas le choix. Même l’odeur du savon et de l’eau claire ne parvenait pas à atténuer ce qui était, pour les anciennes gorgones, une puanteur.

« Ha ! S’exclama Echione avec ce qui pouvait passer pour un rire dans sa posture. Tu vois ce que ça fait, maintenant ! Tu ressens ce qu’on a dû ressentir quand tu t’étais mise en tête d’avoir une liaison avec ton suceur de sang ! »

Cypress essaya de les ignorer pour se concentrer sur Hadrian, amusée malgré elle. Ses mains se resserrèrent autour de la nuque masculine tandis qu’elle revenait pour un autre baiser, pour d’autres caresses de ses lèvres fraîches contre sa peau toujours brûlante. Sans sourciller, la brune offrit de nouveau sa gorge quand il glissa contre sa peau pour l’embrasser, adorant les frissons qu’il déclenchait sur cette partie apparemment sensible de son anatomie.

Le dos fermement collé au dossier, l’étudiante n’était pas avare en soupirs de délices sous le traitement que lui offrait Hadrian. Ses mains n’étaient pas en reste non plus, vaquant sur ses épaules, ses bras, dans son dos ou contre son torse, caressantes et taquines, comme si elles cherchaient à s’imprégner de sa silhouette pour pouvoir la sculpter les yeux fermés ensuite.

Elle soupirait son nom dès qu’une pointe de plaisir se faisait plus pernicieuse et insidieuse, son corps réagissant presque avec empressement à chacune des sollicitations. Ses cuisses se serrèrent autour des hanches du vampire, le forçant presque à se coller contre son intimité de nouveau suintante malgré la douche. Elle s’appuyait contre le dossier pour onduler son bassin, cherchant le contact, la friction, alors que sa tête était rejetée en arrière pour mieux profiter des lèvres qui couraient contre sa peau.

Peut-être qu’effectivement, dans l’extase du moment, Cypress ne serait jamais capable de s’arrêter. Mais, dans ce cas, elle n’y voyait pas d’inconvénient. Du moment qu’elle continuait à vivre sa vie sans être indûment dérangée par ces pulsions charnelles, elle pouvait bien les satisfaire de temps à autres de manière toute aussi exquise que pour ces premières fois.

« Hadrian, souffla finalement la gorgone d’une voix déjà haletante. Puis-je essayer… Quelque chose ? »

Son regard était assombri de plus belle par le désir, par le plaisir qui s’insinuaient dans chaque pore de sa peau. Sur ses lèvres rougies, un sourire curieux s’y était logé. Sans forcément attendre la réponse du vampire, elle le repoussa doucement pour se décoller du mur. Ses mains ne le quittèrent jamais alors qu’elles l’enjoignaient à manœuvrer de sorte qu’il se retrouve assis à la place qu’elle occupait jusque-là.

Cette pulsion d’audace, peut-être encouragée par les souvenirs de ses ancêtres dont elle avait rêvé étant plus jeune, la guide pour s’installer à califourchon sur le vampire. Elle revient l’embrasser, glissant ses mains de chaque côté de sa nuque, alors qu’elle s’aide de ses genoux posés sur le siège pour onduler doucement contre lui, pour frotter son intimité affamée -bien que légèrement endolorie- contre le bas-ventre d’Hadrian.

« Je ne vais pas mentir en disant que j’en ai toujours rêvé, mais… Je suis curieuse… Des sensations qui changeraient dans cette position… Susurre-t-elle contre ses lèvres, ses yeux plongeant dans l’écarlate de ceux du mâle qu’elle coinçait entre ses cuisses. »

Ses reins s’arquèrent alors qu’elle écrasait sa poitrine contre son torse, que ses boucles brunes -alourdies par l’eau- glissaient sur la peau pâle de son amant. Elle soupira dans son cou en venant l’y mordiller doucement, joueuse, attisant autant son propre désir qu’elle voulait le faire pour le sien.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le dimanche 30 novembre 2025, 22:00:01
"Hadrian, puis-je essayer… Quelque chose ?"
"Essayer qu-"

Encore une fois, comme toujours, Cypress le prit de court. Elle ne le laissa même pas l'interroger, et la position changea dans une succession de gestes assez rapide pour qu'il n'eut pas le temps de s'y opposer.

Il aurait pu continuer contre le gré de la jeune femme, et de la voir se faire violence à ses caresses lui arracha ce même inexplicable sentiment de frustration que les animaux ressentaient à se faire arracher un jouet, un sentiment qu'il réprima immédiatement derrière ce masque de gracieuseté qu'il utilisait si fréquemment. Il remarqua notamment l'effort qu'il lui prit d'utiliser ce masque avec Cypress, comme s'il se sentait mal de lui mentir. Il prit une note mentale d'adresser ce problème plus tard.

Il se retrouva donc assis sur le banc, et vit cette jeune femme poser un genou à sa droite, et un autre à sa gauche, se rapprochant encore jusqu'à ce que leur corps se touchent de nouveau. Il leva la tête pour la regarder, et recueillit sur les lèvres s'abaissant vers lui un autre baiser passionné. S'y abandonnant, le vampire dégusta les lèvres et la langue de cette jeune femme, alors que ses mains, réchauffées par l'eau chaude de la douche, se posa sur ses cuisses, et les remonta lentement jusqu'à ses hanches, non sans faire un arrêt fort mérité sur cette croupe ronde et voluptueuses pour un délicat, mais mérité, pétrissage. Une fois sur les hanches, il la soutint, autant qu'elle le laissa la soutenir.

" Je ne vais pas mentir en disant que j’en ai toujours rêvé, mais… Je suis curieuse… Des sensations qui changeraient dans cette position…"

"Eh bien, il n'y a qu'une façon de le savoir, autre que la théorie," dit-il sur le même ton susurrant.

Il la tira doucement vers le bas, jusqu'à ce qu'elle soit bien assise sur lui, son membre, naturellement dressé vers le plafond, glissant sous elle, le gland traçant la raie de ses fesses avant de s'arrêter au bas de son dos, jusqu'à ce que le visage de Cypress soit devant le sien. Il remarqua, cette fois-ci, la différence de taille, car malgré le fait qu'elle était assise sur ses cuisses, le visage de la jeune femme était de nouveau plus bas que le sien. À peine, mais quand même. Cela le fit un peu sourire.

Il se pencha donc sur elle et s'empara de ses lèvres de nouveau.

Les mains du vampire quittèrent les hanches de la gorgone et descendit jusqu'à ses fesses pour reprendre le pétrissage de tantôt, ses doigts tâtant et massant cette chaire tendre et, pourtant, il détectait du muscle non négligeable. Peut-être le résultat du port des talons hauts, ou encore du gym. Il se rendit compte, encore une fois, qu'il ne savait pas grand-chose de cette jeune et élégante créature au-delà de ce qu'elle lui en avait brièvement dit, et de ce qu'il avait vaguement lu sur un rapport.

Les mains soulevèrent doucement les fesses de Cypress, la relevant sur les genoux, et le sexe du vampire se retrouva de nouveau sous elle. Comptant un peu sur sa capacité à se tenir d'elle-même, les mains d'Hadrian remontèrent sur ses hanches, et il ajusta légèrement l'angle pour que son sexe soit bien aligné avec le sien et, des mains, la poussa vers le bas, faisant fléchir les genoux de la jeune femme jusqu'à ce que sa virilité se presse à sa fleur, puis s'enfonce lentement en elle alors qu'il la fait descendre toujours plus bas.

Encore une fois, la chaleur et le plaisir du coït enveloppa son membre turgescent, enflammant ses sens et lui arrachant un soupir de plaisir. Il l'embrassa encore une fois, avant de poser son front contre l'épaule de Cypress.

"Vous me donnez chaud, Cypress," dit-il, incapable de décrire plus exactement cette sensation de bien-être qui se répendait en lui.

Il se demanda si c'était également son cas, et donc il leva les yeux vers le visage de la jeune femme pour y lire son expression.

Il posa ensuite un baiser sur ses lèvres.

"Serait-ce déplacé de vouloir vous regarder explorer vos sensations?"

Autrement dit; il voulait la voir prendre son pied, la voir rechercher et saisir ce plaisir de ses propres actions, plutôt que de les lui prodiguer. L'idée de la voir danser sur lui, et se stimuler pour son propre plaisir et les expressions que ce beau visage lui montrerait enflammait encore plus l'esprit du vampire.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Cypress Thornwood le mardi 02 décembre 2025, 12:43:54
Un sourire radieux salua l'acceptation de son exploration, et Cypress se prit à soupirer de plus belle en sentant les mains de son amant contre ses hanches, son sexe se nichant entre ses fesse alors qu'il la faisait asseoir sur lui. Elle ne perdit pas de temps à retourner le baiser offert, ses lèvres semblant ne pas se rassasier de goûter celles du vampire.

Ses reins ondulèrent doucement alors qu'il pétrissait sa croupe, frottant sa perle contre son aine, ses seins contre son torse. Son bassin se releva sans se faire prier quand il en donna l'impulsion et ses genoux supportèrent son poids le temps qu'il se positionne correctement à son entrée.

Quand sa fleur se fit de nouveau ouvrir par la virilité d’Hadrian, la gorgone exhala langoureusement, sentant chaque centimètre repousser ses parois tout juste étrennées, encore sensible. Mais la brune adora chaque instant jusqu’à ce qu'elle se retrouve de nouveau remplie, frémissante contre le vampire, ses lèvres soupirant son extase contre celles d'Hadrian.

« Aaah, moi aussi… Um… Vous aussi… Pareil… Balbutia l’étudiante, incapable de trouver ses mots pour exprimer la plénitude qu'il lui apportait. »

Ses mains, jusque là agrippées aux épaules de l'homme, à sa nuque, caressèrent sa peau pâle tandis que ses cuisses se serraient autour de celles du vampire. Après un nouveau baiser, la gorgone ne semblant pas s'en lasser, elle lui offrit un sourire tendre, affectueux. Peut-être teinté d'une pointe de perversité alors qu'elle commençait à relever son bassin pour mieux le sentir coulisser en elle, pour mieux revenir s'empaler juste avant que le gland ne ressortent de ses chairs moites et brûlantes.

« Mmmh, ce ne serait… pas déplacé du tout… souffla-t-elle contre son oreille en venant lui embrasser le cou. »

Et la jeune femme commença alors à découvrir le plaisir qu'il y avait à chevaucher son amant, sur un rythme d'abord langoureux pour faire monter le plaisir, pour détendre ses chairs encore sensibles. A chaque fois qu'elle venait se rasseoir sur ses cuisses, son bourgeon frottait délicieusement contre le pubis d’Hadrian, lui tirant des petits sifflements de plaisir alors que sa langue fourchue venait caresser le cou du vampire, le lobe de son oreille ou, par instant, directement sa joue.

Cypress se découvrait joueuse, taquine, maintenant qu’elle savait à quoi s'attendre. La pluie de la douche lui paraissait bien plus fraîche que son corps qui surchauffait, qui s'embrasait sous le plaisir qui courait dans ses veines. Ses mains continuaient leur manège tandis que ses reins prenaient de la vitesse, venant tantôt s'agripper à ses épaules, tantôt se glisser dans ses cheveux, griffant parfois légèrement quand elle ressentait l'extrémité du sexe mâle frotter un point sensible, orgasmique, au creux de ses reins.

« Hadrian, ne pouvait-elle s’empêcher de murmurer. De soupirer. De gémir. Oh, Hadrian… Chantait-elle alors que la force avec laquelle elle se laissait retomber sur son sexe s'intensifiait. »

Si la gorgone n'avait jamais su mentir de façon convaincante, c'est parce que son visage -les expressions que l'on pouvait y lire- la trahissait. C'était bien embêtant quand il s’agissait de nier être une humaine parfaitement normale. Mais, dans ce cas précis, à l’instant présent, ce devait être une aubaine pour le vampire car il pouvait y lire l'extase qui se reflétait sur ses traits. Chaque micro-expression trahissant son plaisir, dénotant le moment précis où sin chibre touchait un point sensible, l'aidant à repérer de quelle manière l'amener plus tard à l’orgasme en quelques coups de reins.

« Hadrian, répéta la jeune femme, délogeant l'une des mains de l'homme pour l'amener avec la paume contre sa perle. Frottez ici… S'il vous plaît… »

Et son rythme augmenta encore, devenant plus vif, plus vigoureux, alors qu'elle chassait l'orgasme qui enflait entre ses reins. Le souffle court, la brunette s'empalait avec force contre le membre rigide, ses parois intimes se contractant de plus en plus autour de lui, annonçant sa jouissance proche.

Les yeux fermés derrière ses lunettes aux verres trempés de gouttelettes, Cypress finit par se verrouiller toute entière autour du vampire. Autour de son sexe, de ses cuisses, de ses épaules. Le plaisir déferla en elle alors qu'elle haleta encore le prénom de son amant, les reins arqués, secouée de petits soubresauts alors qu'elle ondulait presque frénétiquement contre lui.
Titre: Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster
Posté par: Hadrian Kensley le vendredi 05 décembre 2025, 19:47:51
Encore une fois, le vampire et la gorgone s'unirent. Cette fois, sans la protection de la capote qui, malgré les avancées technologiques dans le domaine, ne parvenaient pas encore tout à fait à simuler la sensation d'un coït à nu, le vampire eut un râle de plaisir irrépressible. La chaleur de sa partenaire l'envahissait complètement, imprégnant sa peau et se répandant dans le reste de son corps, et il pouvait sentir chaque centimètre de cette intimité chaude et humide passer sur son gland sensible. Il ne put s'empêcher de penser à l'ironie de sa situation s'il devait, plus tard, se guérir lui-même d'une addiction à cette jeune femme, plutôt que l'inverse.

L'aisance avec laquelle elle était passée de cette personne timide et réservée de leur premier ébat à cette femme pleine d'assurance et naturellement sensuelle l'avait surpris, bien sûr, mais elle ne semblait pas manquer d'une certaine éducation, ni d'imagination, malgré ses réticences, donc il se garda bien de laisser paraître cette surprise sur son visage, se contentant plutôt d'observer le sien, la façon dont elle fermait les yeux, un instant, alors qu'elle laissait son membre progresser en elle, le mordillement de sa lèvre inférieure quand elle les rouvrit pour plonger de nouveau son regard vers le sien, le sourire tendre qui dessina ses lèvres avant qu'elle revienne plus près pour embrasser son coup.

Cypress rechercha la proximité, et donc Hadrian la sentait à tout moment contre lui. Ses bras entourèrent les reins de la gorgone et, sans imposer le rythme, il suivit ce mouvement sensuel des reins, tout en la gardant contre lui, sentant contre son torse ces mamelles aux tétons durs, ce frottage de la peau chaude contre la sienne, toujours fraîche. Elle murmura son nom, avec une voix si douce, si délicieuse, qu'il sentait encore ces instincts humains, ces instincts d'homme, qui reprenaient le dessus, et donc il raffermit sa prise sur elle, tout en suivant toujours son mouvement, et en venant à la charge par-dessous, venant à sa rencontre alors qu'elle s'abaissait sur lui. Il croyait vouloir la voir prendre son plaisir elle-même, mais de l'entendre prononcer son nom avec cette note tentatrice, c'était plus.

Après un moment, elle lui prit la main, et il ramena son regard sur ses expressions. Le plaisir et l'extase qu'il y voyait lui donna l'impression de gonfler encore un peu en elle, une impression qui pouvait tout aussi bien être vraie, car il sentait les parois de la jeune femme se resserrer sur lui il suivit son geste, et sentit la perle sensible, gorgée de sang, contre sa paume.

Et il coopéra. De la paume de sa main, il pressa le clitoris de la gorgone. Il la fit rouler sur sa paume, puis la stimula de ses doigts, le petit organe devenant pour un bon moment l'objet de l'intégralité de son attention. Elle se crispait davantage contre lui, et il savait qu'elle ne tarderait pas, donc il décida de la récompenser pour avoir exaucé sa requête. Il glissa sa main libre sur la croupe de Cypress et, tout en lui pétrissant la fesse, il prit les devants, alors qu'elle ralentissait pour retarder son propre orgasme, et il la souleva avec lui, plaquant le dos de la belle contre le carrelage chaud de la douche, et il reprit le geste de plus belle. Alors qu'elle s'élevait aux nuages, son corps subissait les assauts passionnés de son amant, qui ne la laissa même pas reprendre ses esprits.

Il profitait de ce moment où les sens d'une femme était à leur paroxysme, plaquant ses lèvres contre son cou, et juste au moment où elle reprenait enfin contrôle d'elle-même, il la laissa retomber sur ses pieds. D'un geste, il la retourna contre le mur, plaquant son torse contre son dos, glissant ses mains dans les siennes et les plaquant également au carrelage, tout en faisant claquer ses hanches contre les fesses rebondies de cette belle gorgone, ignorant complètement les serpents qui se déplaçaient sur sa tête pour lui faire de la place. Dans cette position, le membre du vampire heurtait régulièrement les tréfonds de la jeune femme, pressant contre son col utérin, stimulant le cadran nord de son intimité sans merci, et tout cela, malgré cette absence de merci, il conservait une tendresse pour elle, lui offrant ses lèvres, ses baisers, ses caresses sans retenues ni réserve.

Ses mains remontèrent les bras, puis vinrent se poser sur ses seins, qu'il pétrit fermement et tendrement, les protégeant du carrelage, et il l'attira contre lui, l'écartant un peu du mur.

"Je n'ai pas envie d'arrêter," avoua-t-il au creux de l'oreille de la gorgone. "Ce sera vous qui devra le faire, Cypress…"

Il savait que c'était injuste de mettre la responsabilité sur ses frêles épaules, elle qui n'était qu'une débutante dans les plaisirs de la chair, mais c'était également ses moments. C'était sa première fois, et il voulait qu'elle se sente en contrôle, qu'elle décide, même si ces décisions étaient embuées par le plaisir.

Il glissa une main entre les cuisses de la jeune femme, abandonnant son sein droit, et vint nouveau stimuler sa perle d'amour. Un geste cruel, un geste qui l'empêcherait peut-être même d'objecter, mais elle semblait apprécier ce genre de stimulation, et il avait bien l'intention d'y donner toute l'attention qu'elle méritait.