Le Grand Jeu
Plan de Terra => Ville-Etat de Nexus => Discussion démarrée par: La Clairière des Muses le vendredi 06 juin 2025, 14:36:31
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Il faut dire que, lorsque l'on décide de construire un empire, on se doit d'en assumer toutes les conséquences et les responsabilités qui en suivent. Quand Céleste Albame (https://i.ibb.co/0VQgwjxr/C-leste.jpg) décida de reprendre les rênes de l'ancienne maison close dont elle faisait partie, pour construire autre chose, de bien plus grand et de sécuritaire, elle savait pertinemment dans quoi elle s'engouffrait. Bien entendu, la jeune femme n'était pas seule dans cette nouvelle affaire. Déjà à l'époque, certains de ses collègues avaient décidé de la suivre dans cette aventure naissante, lui apportant tout le soutien dont elle avait besoin. Plutôt que de souffrir des aléas habituels que vivaient les putains, la métisse souhaitait mettre en place un endroit plus sécurisé, aussi bien pour les futurs clients que pour les gens qu'elle avait pris sous son aile. La belle brune avait beau n'être qu'une femme, elle protégeait les siens comme une lionne. Mais tout cela n'était pas de tout repos. Parmi les premiers levers, et ce, même si elle n'avait que peu dormi, elle s'affairait à tout ce qui touchait de près ou de loin à la maison de courtisanes. Même si Céleste n'aimait guère reléguer certaines tâches, il lui arrivait de demander de l'aide à Tsarra (https://i.ibb.co/QvdstMDQ/Tsarra.jpg), sa seconde, lorsqu'elle se sentait un peu trop submergée par la paperasse et les aléas quotidiens.
Malgré un nombre de tâches assez important à faire chaque jour, la presque trentenaire ne se négligeait pas, bien au contraire. Monter la Clairière lui a permis d'atteindre un certain luxe qu'elle n'avait pas auparavant et elle n'hésite pas à en profiter, sans pour autant en abuser pour des futilités. Cependant, elle se devait d'être irréprochable. Même si une grande partie de la clientèle venait ici pour profiter des services des Muses, certains pénétraient le bureau de la gérante pour parler affaire. Femme à la réputation d'être inaccessible, Céleste restait le portrait principal de la Clairière et faisait en sorte d'être toujours des plus désirables. Encore aujourd'hui, la belle brune aux yeux d'or s'était parée d'une robe (https://i.pinimg.com/736x/99/cc/06/99cc06d2c2ac34b59819bf9d1dff5c86.jpg) sans réelle extravagance. Nappée de rouge et de noir, elle couvrait presque toute sa plastique, même si on pouvait toujours en admirer les courbes principales, dévoilant toutefois sa poitrine opulente, naissante dans ce décolleté. Des broderies dorés se dessinaient sur ses épaules et sa ceinture, apportant une touche de sensualité à la tenue. De fins bijoux, dorés également, ornaient ses délicats poignets. Tout de ce tissu mettait délicieusement ses formes en valeur. C'était là un des grands atouts de Céleste : ses courbes, sans trop les dévoiler. C'était une experte dans l'art de se faire désirer, mais elle restait intouchable. Les rumeurs allaient bon train, disant qu'elle était une femme dont on ne pouvait conquérir le cœur ou le corps. Certaines prétendaient qu'elle était peut-être la réincarnation d'une déesse dans le corps d'une humaine...Tout cela était charmant et faisait doucement sourire la mère maquerelle...
Installée précieusement derrière son bureau (https://i.pinimg.com/736x/40/55/5a/40555a80406e28a33b16260c64910631.jpg), une multitude de papiers et autres lettres étaient disposés devant elle. Céleste les lisait consciencieusement, toujours une plume en main, avec son encrier juste à côté. Elle prenait des notes pour s'organiser. Factures par ci, événements à venir par là, marchandises à prévoir, etc...Un soupir s'échappa d'entre ses lèvres charnues, légèrement lassée déjà de bon matin. La belle métisse n'avait eu qu'une brève nuit de sommeil, certainement pas réparatrice, et rêvait déjà de la fin de journée. Ce n'est qu'un bruit distinct qui vient la tirer de ses pensées, relevant le nez vers la source du bruit. On venait de toquer à la porte de son bureau.
" Entrez. "
Étrangement, c'est la voix d'Ambroise (https://i.ibb.co/ksJnHJ6Q/Ambroise-Odame.jpg) qui lui parvient, ainsi que sa petite tête châtain à travers la porte entrouverte, un peu embêtée. D'habitude, c'est Shahina ou même Tsarra, ou bien Duncan, qui conduisait les invités qui souhaitaient voir la propriétaire de la Clairière des Muses, jusqu'à son bureau, Ambroise étant bien trop timide pour ce genre de choses. Si elle était là, c'est que les autres étaient déjà bien occupés autre part.
" Je suis désolée de vous déranger, dame Albame, mais un messire souhaiterait s'entretenir avec vous. Il dit s'appeler messire Tobias De Ambre. "
D'un simple hochement de tête, la mère maquerelle fit signe que la demoiselle pouvait laisser entrer ce nouvel invité. L'Artiste se décala légèrement, invitant d'un geste de main le noble à entrer dans le bureau, avant de refermer la porte derrière et de retourner vaquer à ses occupations. Céleste accueillit son hôte avec un fin sourire ourlant ses lèvres pulpeuses, hochant de la tête comme s'incliner en signe de respect...À moitié seulement. Si elle avait été plus incline à le faire, la belle métisse se serait levée pour le saluer, mais elle était dans sa propre maison et voulait montrer clairement que c'est elle qui avait le pouvoir entre ses murs, qu'importe qu'il soit le prochain duc ou un membre de la royauté...Une main vers la chaise devant elle, de l'autre côté du bureau, et elle l'invita ainsi à prendre place.
" Bonjour et bienvenue à la Clairière des Muses. Que puis-je pour vous, futur duc De Ambre ?"
Céleste ne se défaisait pas de son sourire, un atout inestimable pour les affaires.
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C’était une journée comme les autres qui commençait pour Topaze, qui devait se mettre dans la peau de son frère jumeau disparu et l’héritier mâle de la famille, Tobias. Depuis des années, c’était le même rituel chaque matin : se lever avant l’aube, faire quelques échauffements et exercices de musculations dans sa chambre, aller prendre un bain (et souvent à la va vite), bander sa poitrine pour masquer les parties de son corps féminin, venant enfiler ensuite des vêtements avant de terminer avec son armure (qui différait selon ce qu’elle devait faire dans la journée).
Aujourd’hui, la jeune noble aux prunelles dorées n’allait pas en combat ou en patrouille, non. Elle porta donc une armure légère d’une couleur noire (https://i.etsystatic.com/56266519/r/il/24ed51/6922893175/il_794xN.6922893175_kvqp.jpg), plutôt élégante pour souligner le fait que ce n’était pas une armure de combat, mais assez épaisse et solide pour éviter qu’une quelconque arme puisse la blesser. Donc, enfin apprêter pour la journée, la Blanchette n’avait plus qu’à suivre son planning. Le programme du jour était tel une partition de musique : il y avait des notes à suivre à la lettre pour jouer parfaitement la mélodie. Et cela se jouer en deux étapes : organiser une petite soirée thé pour rencontrer ses prétendantes, et, recruter du monde pour servir pendant cette petite sauterie.
Rien que d’y penser, la demoiselle à la longue chevelure de neige soupira, autant de fatigue que d’agacement. Ses parents, le duc et la duchesse De Ambre, étaient venus la voir hier soir avant le coucher, pour lui faire part d’un événement qu’ils avaient organisé afin qu’elle puisse y rencontrer ses prétendantes. Bien sûr, l’événement était déjà prévu depuis bien longtemps, mais les parents de la noble demoiselle venaient s’assurer que leur fille n’avait pas oublié cet important événement. Même si elle le voulait, elle n’aurait pas pu l’oublier, car cela était sa plus grande hantise. Le fait de penser qu’on voulait la marier sous l’identité de son frère, afin de maintenir la lignée, tout en pensant à ce qui allait arriver à cette pauvre jeune fille qui aurait le malheur de se retrouver à l’épouser, avant de se faire droguer puis abuser… Cela écœurait au plus haut point la jeune femme.
Ce n’était donc pas de gaieté de cœur que Topaze acceptait de revêtir l’identité de son jumeau, sacrifiant la sienne pour que Tobias puisse « vivre », signant ainsi son propre arrêt de mort, celui de « Topaze De Ambre » qui se devait de disparaître pour que le prestige de la famille De Ambre reste intact. Non, tout cela ne l’amusait guère, autant les déguisements et tromperies que les supercheries les plus infâmes qui ne cessaient depuis des années, mais elle n’avait point le choix que d’accepter de jouer la comédie malheureusement. Mais quelque part, la jeune blanchette nourrissait le secret espoir de retrouver un jour son frère disparu, autant pour qu’il reprenne sa place et qu’elle puisse enfin vivre, mais aussi pour retrouver cette moitié d’elle qui lui manquait tant, et qu’elle sentait encore en vie quelque part par un sentiment qu’elle ne saurait expliquer, comme si quelque chose les lier et qui étaient encore intacts après toutes ces années.
Mais en attendant le jour de retrouver cette moitié fraternelle, Topaze se devait de tenir bon et de continuer à endosser le rôle de Tobias. Mais, elle se devait aussi de trouver tous les moyens possibles pour se débarrasser des potentielles prétendantes, afin de les protéger des plans infâmes de ses parents. Et la jeune noble avait passé une bonne partie de la nuit à tergiverser, se demandant comment faire pour réussir à distraire les demoiselles qui venaient pour lui tourner autour, comment les décourager ou les dissuader de lui faire les yeux doux. Et c’est ainsi qu’elle trouva une solution parfaite : allez engager un bel homme pour aider au service de la soirée ! En plus, elle savait parfaitement où elle pourrait trouver le bellâtre qui ferait tourner les têtes des demoiselles : La clairière des muses.
Topaze avait entendu parler de cet endroit par les chevaliers et hommes qu’elle côtoyait, autant ceux sur les champs de batailles, aux camps d’entraînements et lors des patrouilles de sécurité. Elle avait également ouïe des choses sur ce lieu de la part de la gente féminine, qui ne manquait pas d’éloge sur la beauté des hommes qui se trouvaient dans cet établissement de renom dans Nexus. Avec tant de mots dithyrambiques sur la clairière, il était évident pour la noble demoiselle qu’elle devait se rendre là-bas, pour voir s’il était possible de louer les services d’une beauté masculine qui lui assurerait un sauvetage de ses miches, du moindre pour cette fois. Rester plus qu’à espérer que cela allait être possible, vu le laps de temps qu’il lui restait pour recruter cet homme pour le jour même.
C’est donc avec tous ses songes en tête que la jeune femme se mit en route, arpentant les rues de la belle capitale à cheval, afin de se rendre le plus rapidement possible à la clairiere en ce beau matin légèrement angoissant. Une fois arrivée devant l’établissement, Topaze y avait sonner et s’était excuser auprès de la jeune femme qui lui avait ouvert la porte, venant à se présenter ensuite tout en lui expliquant qu’elle avait besoin de voir la directrice. Par chance, la belle et douce brune qui la reçut accepta sa requête, et l’accompagna jusqu’au bureau de la propriétaire des lieux, qui accepta bien de la recevoir malgré son arrivée imprévue.
Et d’un hochement de tête empli de respect, Topaze remercia et salua la belle demoiselle qui l’avait conduite jusqu’ici. Puis, elle reporta son regard vers la belle brune derrière le bureau, venant à la saluer respectueusement en s’inclinant avec respect quand elle la salua tout en l’invitant à prendre place, avant de se redresser en lui jetant un regard plein d’assurance en lui adressant un fin sourire, comme tout parfait petit noble mâle qu’elle se devait de jouer.
« Bien le bonjour Dame Albame. Je vous présente mes excuses pour m’introduire ainsi sans invitation dans votre établissement de si bon matin, mais, j’aurais besoin de toute urgence de vos services si cela est possible. »
Une voix grave et douce à la fois, Topaze parler avec grand sérieux et respect, venant prendre place en toute élégance dans la chaise que lui avait indiqué la séduisante Céleste. Ses mains poser sur ses genoux, le dos bien droit et son regard ancré dans celui de la belle brune, la belle Blanchette qui ressemblait à un beau blanchet aux traits fins et à la silhouette toute en finesse du haut de son mètre 75, poursuiva sa prise de parole, saluant de nouveau la belle femme face à elle.
« Une soirée thé dansant est organisée ce soir, dans la demeure des De Ambres. Et il nous manque quelqu’un pour servir durant la soirée et animer si besoin. C’est donc là que j’ai besoin de vous ma Dame. »
Topaze parla avec calme d’une voix posée, mais d’un timbre de voix si masculin qu’on ne pourrait deviner qu’il s’agissait d’une demoiselle, hormis cette douceur naturelle présente dans sa voix, qui pourrait la faire passer pour un homme tendre et délicat. Faisant une légère pause afin de laisser le temps à son interlocutrice de digérer les informations qu’elle lui donnait, la jeune noble reprit ensuite, venant exposer sa requête à la belle dirigeante de la clairière.
« J'aurais besoin d’une de vos muses masculines pour cette mission. Un qui s’y connaît dans l’art du thé, de la discussion, qui sait danser si besoin et qui peut se fondre parmi les nobles par son apparence. Pensez-vous que cela soit possible en ce laps de temps si court ? »
Après cela, Topaze se redressa instinctivement sur sa chaise un peu plus, regardant avec appréhension et une légère inquiétude la belle brune face à elle, gardant toujours son fin sourire aux lèvres de parfait héritier souriant, attendant patiemment et impatiemment la réponse de sa potentielle sauveuse.
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Les yeux dorés de la mère maquerelle s'insinuaient sur chaque courbe, chaque détail de l'homme qui lui faisait face. Le jeune homme n'était pas bien grand, sans être petit non plus, pas comme Jorah en tout cas, bien qu'un peu efféminé. Les traits du damoiseau étaient très fins et soulignaient une grande beauté, Céleste ne pouvait le nier. Sa longue chevelure blanche lui rappelait celle d'Ilyana et d'Edhe...L'éphèbe portait bien son nom de famille, de par la magnifique couleur de ses iris...Son armure, bien que légère, était assez épaisse pour contrer la plupart des coups, même si elle semblait indemne de toute trace de combat. Pour sûr, il s'agissait là bien d'un noble, qui n'était pas sûr de sa sécurité lors de ses sorties. Il devait porter là bien trop de pression pour son âge, surtout qu'il devait hériter du titre de duc lorsque son père le lui laisserait.
Après l'avoir invité à s'installer devant elle, Céleste ne se défit pas de son sourire, attentive au moindre battement de cil, au ton de sa voix, ainsi qu'à son récit. Si le jeune homme s'était présenté à la propriétaire des lieux sans avoir pris de rendez-vous en préavis, c'est qu'il s'agissait là d'une urgence extrême. Un sourire plus franc ourla les lèvres charnues de la demoiselle, qui étouffa un petit rire.
" Pour une urgence, en effet, vous ne mentez pas...Vous me prenez un peu au dépourvu et ce, même si j'ai l'impression d'être l'un de vos derniers recours. Mais qu'entendez-vous par « animer » ? Mes Muses ne sont pas des bêtes de foire... "
La mère maquerelle fronça légèrement les sourcils, scellant ensuite ses paupières faisant disparaître ses précieuses billes d'or. Elle posa deux doigts sur la tempe gauche, comme pour se concentrer pour réfléchir un petit instant. Soupirant légèrement, elle rouvrit les yeux, un petit sourire en coin alors qu'elle fixait l'éphèbe.
" Cependant, il y a bien quelqu'un qui correspondrait à vos attentes. "
Avant que le sire De Ambre ne puisse répondre, Dame Albame leva légèrement la voix pour appeler de nouveau la demoiselle qui avait accompagné le jeune duc. Ambroise n'était pas partie et était restée près de la porte au cas où Céleste aurait besoin d'elle. La jeune adulte avait bien fait...D'un ordre doux, la propriétaire lui demanda d'aller chercher Le Tempéré, laissant L'Artiste s'éclipser une nouvelle fois derrière la porte. Prenant un peu plus place dans son fauteuil de bureau, la mère maquerelle se fit plus attentive, observant toujours son interlocuteur.
" Si je puis me permettre, généralement, ce genre de soirée est prévue bien longtemps en avance, justement pour parfaire le moindre détail et la moindre déconvenue. Tout doit être à la perfection, surtout quand il s'agit d'un événement organisé par une maison ducale. Alors pourquoi venir quémander mon aide à la dernière minute ? "
En attente de sa réponse, la jeune femme se releva, se mouvant avec une grand élégance pour une dame comme elle. Faisant dos à son invité, elle sortit deux tasses ainsi qu'une grande théière, visiblement encore chaude. Le nectar qui en sortit était d'une sombre teinte et un parfum entre le fruité et l'amertume. Céleste en versa dans chaque tasse, avant de les ramener sur le bureau, en déposant une face au jeune duc.
" Voici du café produit par une tribu terranide. "
La fondatrice de la Clairière des Muses s'arrêta un instant. Un autre sourire en coin se dessina sur ses lèvres, un poil amusée.
" Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas empoisonné. Je n'aurais aucun avantage à assassiner un noble, et encore moins, quelqu'un de votre trempe. "
Alors même qu'elle eut fini sa phrase, quelqu'un toqua à la porte. Une voix plus grave retentit, puis un homme pénétra dans la pièce avec l'accord de la mère maquerelle. Le grand brun (https://i.ibb.co/3Y8k6DYL/Oswald.jpg) s'inclina respectueusement devant elle, ainsi que le noble, avant de se redresser. D'un naturel impassible, le Tempéré était un jeune homme des plus beaux et distingués qui soit. Une perle pour la Clairière. Il portait une chemise à manches longues (https://i.pinimg.com/736x/f5/12/10/f51210365c3127eb3fea6341994a78b9.jpg), aux volants romantiques aux poignets et au col. Par dessus sa chemise légèrement ouverte au col, il était habillé d'un gilet brun ajusté, avec de très discrets motifs, mettant en valeur sa musculature sans excès. Il était également assorti d'un pantalon complétant la tenue, bien taillé et élégant. Tobias De Ambre avait demandé après une Muse qui était élégant et pouvait se fondre dans la masse noble de la capitale, il était servi.
" Vous m'avez mandé, Dame Albame ? "
" En effet. Messire De Ambre a besoin de toi en urgence, pour ce soir. Voudriez-vous bien expliquer ce que doit faire le Tempéré, je vous prie, monsieur le duc ? "
Oswald se tourna un peu plus vers ce noble qui demandait après ses services, plus enclin à écouter ses explications, ou plutôt les détails de sa demande.
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Après donc avoir expliqué l’urgence de sa requête auprès de la belle brune tenancière de l’établissement, Topaze attendit patiemment son verdict, priant tous les dieux et saints possibles pour que cela soit possible, alors qu’elle n’était pas croyante pour un sous. Et comment l’aurait-elle pu, vue la vie qu’elle menait et la famille qu’elle avait ? C’était une tuerie à toute croyance son existence, rien d'autre qu’une belle pièce de théâtre, ni plus ni moins. Il était évident pour elle d’être totalement athée, mais elle gardait cela secret, tout comme sa vraie identité, car ses croyances religieuses ou non faisaient partie d’elle, et non de Tobias.
Quoique, cela dépendait aussi des jours et de son humeur. Aujourd’hui, elle était mitigée, ne sachant plus si une quelconque force existait ou non dans l’univers, ne demandant que ça à son existence quelque part, histoire de se sortir du merdier dans lequel elle se trouvait, autant celui depuis ses 14 printemps que celui-là : cette soirée thé dansant pour rencontrer ses prétendantes. Mais la belle blanchette fut sortie autant de ses songes que de ses prières perdues, en entendant la belle Céleste s'adressait à elle armée d’un beau sourire, sûrement amusée de sa requête peu banale. Mais pas que ! Elle sentit la dame quelque peu prudente sur la fin de ses mots, voire légèrement agacée de manière subtile. C’est donc sans attendre que la jeune noble dans son costume de parfait héritier mâle vint prendre la parole d’un ton rassurant, venant lever doucement ses mains en l’air pour dissiper tout malentendu.
« N’ayez craintes, Dame Albane, je n’ai jamais dit une telle chose. Ô grand jamais, je ne considérerais vos muses comme des bêtes de foire, je vous en fait le serment Ma Dame. »
Une main posée sur le cœur, tandis que l’autre restait en l’air, la jeune noble déchue inclina légèrement la tête, venant par ce geste appuyer ses propos d’un geste symbolique lié au serment. Après cela, Topaze se redressa et vint reposer ses mains sur ses jambes, son regard doré plongé dans celui tout aussi doré de la belle tenancière derrière le bureau, reprenant la parole avec un ton qui se voulait toujours rassurant.
« Concernant l’animation, cela serait ce que je vous ai dit : servir le thé, pouvoir mener une conversation, accompagner des damoiselles à la danse… Dans les grandes lignes, ce ne serait ni plus ni moins cela. J’ai besoin de quelqu’un qui sache exceller dans ces arts, tout en se fondant parfaitement à la noblesse par ses manières, son aura, sa beauté, son éloquence… Et j’ai grand espoir, que vous pourriez peut-être m’aider à trouver cette perle rare, Ma Dame. »
Et alors que la petite tête blanche regarda avec attention Céleste réfléchir, priant de nouveau tous les dieux et les saints possibles et inimaginables, c’est la peur au ventre, mais sans le montrer, qu’elle attendait patiemment une réponse de la belle ténébreuse. Et là, ô miracle ! La grande dame de ces lieux vint lui avouer qu’elle avait bien une muse qui pourrait faire l’affaire, le tout armée d’un petit sourire en coin qui manifestait son amusement. Topaze n’eut point le temps de dire quoique ce soit, entendant l’énigmatique brunette appeler ensuite la jolie jeune femme qui l’avait amener jusqu’ici, l’ordonnant avec tendresse d’aller chercher un certain « Le Tempéré ». Cela devait être le nom de la muse en question, oui, et cela devait avoir un lien avec sa façon d’être se disait-elle.
Mais la demoiselle aux prunelles dorées fut rapidement sortie de ses songes, entendant la belle brune face à elle bien installée dans son fauteuil, venant lui demander quelques explications sur les raisons de cet urgentissime besoin d’aide pour un événement de ce genre, événement qui normalement est préparé longtemp en avance tel un concerto. Et alors que la sublime ténébreuse se leva avec élégance, voguant préparer des boissons chaudes, Topaze se mit à prendre la parole, gardant toujours un ton sûr d’elle mais doux.
« En effet, vous avez entièrement raison Dame Albane. Pour être honnête avec vous, si je puis me le permettre, cette soirée est déjà préparée depuis des mois. Et, en réalité, il n’y a pas vraiment besoin d’une personne supplémentaire pour l’animation ou quoique ce soit d’autres. Mais… »
Le ton de la noble déchue se fit plus grave et sérieux, son regard laissant entrevoir un brin de douleur dissipé au fond de ses prunelles qui tremblaient à peine, alors qu’elle regarda ses mains sur ses genoux, telle une personne en plein aveu.
« C’est moi qui ait besoin d’une personne supplémentaire, afin de créer une faille imprévue dans cette soirée parfaitement orchestrée. Pour ce faire, j’ai besoin de quelqu’un d’assez particulier comme vous l’avez compris, qui sera capable de distraire et d’attirer l’attention sur lui, volant même la vedette aux autres animateurs de la soirée. Mais pas seulement. »
Elle ferma les yeux un instant en inspirant et expirant discrètement et gracieusement, entendant d’une oreille la maîtresse des lieux continuait à s’affairer à la préparation des boissons, pouvant en humer le délicat parfum dans l’air tel un encens apaisant son âme, la faisait reprendre la parole avec calme et douceur, tout en étant plus sérieuse que jamais en rouvrant les yeux.
« Il est plus que vital qu’il me vole également l’attention ce soir, afin de protéger ces pauvres jeunes femmes qui ne savent pas dans quoi elles vont tomber, si l’une d’elle à le malheur de jeter son dévolu sur moi. Pour leur sécurité à toutes, il est primordial qu’aucune d’elles n'arrive à rentrer dans ma famille. Elles n’ont aucunes idées de ce qui les attend ni de ce qui risqueraient de leur arriver, si la malchance de devenir ma femme venait à les frapper. Il y a des choses de ma famille qui ne vaut mieux pas qu’une seule d’entre elles découvrent, au risque de se voir plus que sacrifier son existence Ma dame. »
C’était quelque chose de compliqué à expliquer, la noble demoiselle le savait bien. Mais, elle se devait par tous les moyen de faire comprendre à cette femme qui pouvait lui apporter son aide, tous les dangers que pouvaient encourir ses prétendantes en allant plus loin que cette soirée ce soir. Bien entendu, elle ne pouvait pas vraiment lui dire les dangers que cela était, les traumastiques possibles et la descente en enfer que cela risquait d’être pour sa future femme, non. Car si elle faisait cela, c’était aussi lui dire qui elle était vraiment, dévoilait toute cette mascarade qu’elle était obliger de faire depuis des années, venant donc dévoiler le complot et mensonge gigantesque de ses parents qui leur feraient perdre leur place dans la noblesse, risquant par ailleurs la peine de mort par l’insulte de la couronne, sans parler de l’affront fait à l’église en orchestrant un faux enterrement, et plus encore, autant de la part de sa famille que de ceux qui ont participés à toute cette superchérie depuis des années. Enfin, ceux qui étaient encore en vie aujourd’hui. Non, il valait mieux ne pas en dire plus, du moins pour le moment, laissant juste comprendre l’importance de sa requête auprès de la protectrice des muses, et à quel point son aide était des plus primordiales à ses yeux.
Donc, après cette bombe dévoilée, Topaze se vit offrir du café par la magnifique Céleste, pouvant avoir même la chance d’entendre une note d’humour de sa part, ce qui ne manqua pas de lui arracher un franc sourire amusé ainsi qu’un doux rire. Mais, ce moment fort amusant fut vite interrompu, venant à entendre quelqu’un à la porte du bureau, suivi d’une voix grave, celle d’un homme vraisemblablement, à laquelle la tenancière des lieux donna l’autorisation d’entrer. Et là, un bel homme pénétra dans la pièce, fort séduisant, pour ne pas dire magnifique. Puis, quelle élégance, divinement bien habillé, semblant bien bâti et musclé, plutôt grand, de magnifiques cheveux bruns et des yeux bleus totalement hypnotisant. Puis sa voix… Oui, la belle demoiselle à la longue chevelure de neige devait reconnaître que c’était là un homme des plus exquis qu’elle n’ait été donné de rencontrer dans sa vie, même un homme qui réussit à captiver son regard alors que, jusque là, elle ne faisait pas plus attention que cela.
Et alors qu’un rapide échange se fit entre Céleste et Le Tempéré, Topaze cessa de regarder ce bien séduisant invité, son regard passant de l’un à l’autre durant leur conversation, si on pouvait appeler cela ainsi. Puis, la belle brune invita la blanchette à prendre la parole, afin qu’elle puisse mieux présenter le travail demandé au potentiel intéressé. Répondant premièrement par un hochement de tête, la noble demoiselle reporta son attention vers le beau brun, venant le saluer respectueusement par un mouvement de tête, avant de venir prendre la parole.
« Bien le bonjour Le Tempéré. Veuillez accepter mes excuses de vous avoir fait venir si urgentement, je vous suis très reconnaissant de votre présence, merci infiniment. Voilà, j’aurais besoin de vos services pour ce soir, afin d’animer un thé soirée dansant qui aura lieu à la demeure des De Ambre. Pour l’animation, je ne vous demanderais rien de dégradant, je vous le promets. J’aurais besoin que vous puissiez participer à quelques animations, dans lesquelles vous pourrez démontrer vos compétences dans l’art du thé, l’art de la conversation et l’art de danser si besoin. Cela ne sera pas forcément la chose la plus amusante à faire j’en conviens, mais, il n’y aura rien de dégradant à faire, je vous l’assure. La seule chose que je vous demanderais dans tout cela, c’est autant de vous fondre dans la masse des nobles que d’en ressortir pour attirer les regards. Cela peut paraître paradoxal, mais c’est vital pour le bon déroulement de la soirée. Est-ce que cela vous paraît envisageable ? »
Après ses premières et longues explications, Topaze vint décroiser ses jambes pour les recroiser dans l'autre sens, venant à poser ses mains sur l’un de ses genoux, l’une par-dessus l’autre, tout en regardant attentivement le bel homme debout face à elle. Elle ne savait pas si elle devait rajouter la partie délicate de sa raison à cette requête si urgente de faire appel à ses services, mais, elle se disait que soit la belle ténébreuse lui demanderait d’en parler ou alors, peut-être qu’elle en parlerait elle-même, selon si cela était essentielle ou non aux explications de la petite tête blanche.
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Les questions et la méfiance de Céleste étaient tout à fait compréhensibles. Même si Oswald était le parfait élément pour ce que sieur De Ambre demandait, la mère maquerelle se devait de garantir le bien-être et la sécurité de toutes ses Muses, y compris en dehors des murs de la Clairière. Il avait beau être un homme, il allait être lâché en plein milieu de tous ces nobles qui pourraient chercher indirectement à nuire à la famille De Ambre, et donc à Oswald. Et si messire Tobias s'y prenait à la dernière minute pour faire appel aux services d'une Muse, c'est parce qu'il comptait détourner l'attention de sa personne, ne souhaitant guère emprisonner une demoiselle dans sa famille. Cet acte de rébellion modérée fit hausser un sourcil à la créatrice des Muses, mais elle n'en dit pas plus, le Tempéré prenant place dans la pièce, saluant Dame Albame et le client, attendant ses instructions.
De Ambre. Voilà un nom qu'il n'avait pas entendu depuis bien longtemps. Oswald était surpris, très même, mais rien ne parut sur son beau visage. Avec l'âge, il avait appris à cacher ses émotions à la perfection, et même pour Céleste, il était parfois difficile de savoir à quoi il pensait. C'est pour cela aussi que la mère maquerelle l'avait surnommé le Tempéré. Il était toujours courtois, et si un jour il était dévoré de colère, elle était toujours froide et déguisée d'un sourire un brin malsain. Enfin, là n'était pas la question.
Sans indiscrétion, la Muse observa le jeune duc avec une certaine intensité, ne cherchant pas à lui manquer de respect. Tobias De Ambre, ses yeux d'un doré inoubliable, cette chevelure d'une blancheur lui rappelant les neiges éternelles des hauts sommets du continent. Il ne savait plus à quand remonter la derrière fois qu'il les avait vu...Ils n'étaient encore que des enfants, lui, Tobias et Topaze. Un éclair de mélancolie parcourut le regard du Tempéré, l'espace d'une infime seconde. Tout ceci le ramenait à une époque où tout n'était qu'innocence, avant que tout ne bascule...Oswald avait appris que Topaze était décédée il y a quelques temps déjà. Un autre pincement au cœur le parcourut, bien qu'il ne laissait rien paraître. Elle était si douce, enfant...
Il y avait dans l'air une tension douce, presque maussade, comme celle précédant un concert au clavecin : un silence vibrant, tissé de regards et d'attentes. Oswald, fidèle à lui-même, se tenait droit, parfaitement aligné avec son rôle, à la fois présent et discret, comme un tableau vivant. Il s'inclina légèrement à la suite des mots du noble, son regard plongé dans le sien, sans pour autant être dérangeant.
Le parfum du café terranide flottait encore dans le bureau de la propriétaire, amer et dense, mais ce n'était pas ce qui retenait le plus son attention. Ce fut cette voix. Chaleureuse, articulée, empreinte d'un vernis noble mais tremblant d'humanité. Dans ses mots, le Tempéré comprit que le jeune duc appelait à l'aide. Néanmoins, la flamme qui brillait dans les yeux dorés du jeune noble n'était pas empreinte d'ambition ni de suffisance, mais d'un feu intérieur qu'Oswald connaissait bien pour l'avoir tant de fois chez ceux qui portaient un masque plus lourd que leur propre nom. Que cachez-vous, Messire Tobias ?
La Muse écouta attentivement, sans jamais l'interrompre. Chaque mot que Tobias prononçait était à la fois mesuré et ardent de sens, un appel à l'aide glissé dans des manières trop bien rodées. Oswald ne connaissait pas encore les détails, ni les ombres récentes de cette famille de nobles, mais il entendait la vérité dans sa forme la plus nue : une peur viscérale, non pour soi, mais pour les autres. En voyant que clairement, le Tempéré se posait des questions, lorsque le jeune duc eut fini de parler, Céleste l'informa de quelques explications.
" Ce que le jeune duc m'a expliquée, c'est qu'il fait appel à nos services, notamment les tiens, ne voulant qu'une demoiselle ne vienne à entrer dans la famille De Ambre. Ce soir, tu seras la lumière qui attirera tous les papillons de nuit. "
Oswald hocha du chef, indiquant qu'il avait bien compris sa mission. Il fit un léger pas en avant, pour s'approcher du noble, juste assez pour affirmer sa présence sans s'imposer. Sa voix s'éleva, grave, calme et teintée d'une retenue délicate.
" J'ai l'habitude de me fondre dans un tableau, ou de le dominer, selon les besoins de la scène. Votre demande ne me semble ni déraisonnable, ni hors de portée. Cependant, vous me demandez non seulement un rôle d'animation, mais vous souhaitez également que je sois une distraction, une échappatoire...Votre bouclier social en quelque sorte...J'espère que vous saurez vous montrer généreux envers la Clairière, votre Altesse. "
Le Tempéré marqua un bref instant, offrant un fin sourire à ce futur client, s'inclinant de nouveau, respectueux.
" Votre Altesse, vous avez mes services pour ce soir. Je m'habillerai selon votre convenance. Je jouerai le jeu que vous me demandez. Je volerai les regards, les conversations, ainsi que les sourires. Et je vous laisserai disparaître dans les ombres, si tel est votre souhait. "
Un hochement de tête plus lent scella ce contrat silencieux entre eux. Oswald redressa sa tête, son visage retrouvant des traits plus neutres, mais son regard toujours aussi présent.
" Une dernière chose, je vous prie...Y-a-t-il un thème pour votre soirée, avec une quelconque règle vestimentaire ? Ou même musical ? Plus j'en sais, mieux ce sera... "
Aucune moquerie ou reproche dans son ton. Seulement une élégante curiosité, celle d'un homme qui comprenait déjà l'importance de chaque détail de cette mascarade. Et peut-être aussi celle d'un artiste prêt à entrer dans le tableau d'un autre, pour le sauver du regard du monde.
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Après que Topaze ait exposé sa demande auprès du Tempéré tout en lui parlant avec une sincérité qui transparaissait dans sa voix, la noble demoiselle cachée sous cette armure attendait patiemment et avec crainte un retour de sa part. Bien entendu, comme à son habitude, elle ne laissa rien paraître, même si le décroisement de ses jambes et ses mains posées l’une au-dessus de l’autre sur son genoux pouvaient la trahir pour les plus fins et rusés observateurs.
Mais le premier à briser le silence ne fut pas le beau brun, non. Ce fut la belle brune, mère de toutes les muses, qui mit fin à cette attente presque interminable, venant ainsi partager les détails de la raison qui poussait la demoiselle à demander si hâtivement leur aide. Donc, après la révélation de cette requête aux abois de la part de cette jeune femme à la longue chevelure de neige, elle put avoir enfin le plaisir d’entendre de nouveau la voix de celui qui annonçait pouvoir l’aider, tout en venant lui faire part en retour de ses attentes et espérances en échange de sa précieuse aide.
« Oui, bien entendu. Il est évident pour ma part que je me montrerais très généreux envers la Clairière, je vous le promets. »
D’un hochement de tête solennel en fermant les yeux un bref instant, Topaze plongea son regard dans celui du Tempéré à peine ses jolies mirettes dorées rouvertes. Et le fin sourire que lui offrit la belle muse face à elle fit battre vivement son cœur sur l’instant, troublant la blanchette un faible instant, même si elle ne laissa rien paraître à son interlocuteur qu’elle écoutait avec la plus grande attention. Les mots et la réponse du bellâtre face à elle la soulagea au plus haut point, lui arrachant un sourire ému et apaisé, venant atténuer pendant un court instant toutes les angoisses et craintes qui animaient son âme.
C’est avec reconnaissance et respect qu’elle retourna son hochement de tête à son sauveur, venant ainsi par ce geste apposer à son tour son sceau sur ce contrat silencieux qui s’écrivait entre eux, scellant à tout jamais ce pacte. Et tout en redressant sa tête, venant à croiser de nouveau le regard de la séduisante muse, relançant un sprint durant un court instant dans le coeur de la noble demoiselle qui ne comprenait pas pourquoi son coeur lui faisait ça, mais prenant toujour sur elle sans rien laisser paraître, c’est attentivement qu’elle écouta le bel homme reprendre la parole, venant s’enquérir des détails qui pourraient y avoir pour la soirée.
« Je tiens tout d’abord à vous remercier mille fois et plus encore de m’accorder votre aide, je… Cela est un véritable soulagement pour moi de savoir que l’on pourra éviter le pire avec votre collaboration… Infiniment merci du fond du cœur le Tempéré. »
Une voix douce et emplie de gratitude, un brin émue et fragile en toute discrétion, des yeux légèrement tremblant un bref et rapide instant en le regardant, tout comme la Topaze enfant qui remercier quand on l’aidait et qu’elle était perdue, encore fallait-il connaître ce regard et avoir eu la chance de pouvoir le voir. Suivie très rapidement d’une nouvelle salutation solennelle et respectueuse d’un signe de tête, la noble demoiselle vint lever une de ses mains qu’elle posa sur son cœur, marquant ainsi à quel point tout cela était important à ses yeux et à son cœur.
Après ce remerciement des plus sincères et nostalgiques, la petite tête blanche reprit la parole, poursuivant d’une voix toujours aussi douce malgré son assurance et le sérieux que son timbre de voix pouvait dégager.
« Concernant le code vestimentaire, il n’y aura qu’une tenue de réception que tous les domestiques de la maison De Ambre portent durant les événements mondains et importants. Ce ne sera pas un problème pour moi de vous en faire parvenir une au plus vite avant ce soir, je viendrais même vous l’apporter moi-même et effectuer les retouches de coutures nécessaires afin qu’elle vous scie parfaitement. Quant à la musique, nous serons dans le registre du compositeur Johann Strauss, permettant ainsi aux valses de pouvoir avoir lieu selon le désir des invités, notamment celui des demoiselles souhaitant danser. »
Puis, venant regarder le sol tout en aposant un doigt à son visage, à mi-chemin entre ses lèvres et le dessous de celles-ci, la noble demoiselle refléchissa un court instant. Tout comme pour le regard que pouvait avoir la demoiselle enfant lorsqu'elle remerciait avec émotion, ce geste très bref et anodin pour n’importe qui, ne l’était pas tant que cela pour ceux qui avaient pu côtoyer intimement cette petite tête blanche aux yeux de lumière, car c’était une mimic qu’elle avait lorsqu’elle réfléchissait sérieusement à quelque chose.
Après un court instant à réfléchir, venant reposer sa main par-dessus l’autre sur son genoux, Topaze releva son regard vers le Tempéré, reprenant la parole avec douceur.
« Si cela peut vous aider, le repas de ce soir sera constitué principalement de biscuits et gâteaux en tout genre pour accompagner le thé, avec quelques crudités à tremper en sauce ainsi que des amuse-bouches salés agrémenté de viandes, poissons, légumes et fromages pour ceux qui ne seraient pas très sucré. Mmmmh… Sinon, je ne vois rien d'autre à ajouter… Auriez-vous d’autres interrogations par hasard ou besoin d’informations que j’aurais omis de mentionner ? »
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Après avoir demandé des précisions sur son rôle et aussi quelques indications sur le thème ou la musique de la fête, Oswald laissa le jeune duc répondre à ses questionnements. Cependant, il fut piquer à vif en l'observant d'un œil plus aiguisé...Il est clair que le Tempéré trouvait déjà que messire Tobias n'était pas bien grand pour un jeune adulte, et qu'il avait également un air efféminé, mais c'est dans les tocs que le nobliau présentait, que la Muse eut la puce à l'oreille. Cette façon de croiser les jambes en étant assis, le placement de ses mains, ce trouble dans son regard doré, ce doigt près de ses lèvres lors de réflexions...Toutes ces petites choses lui renvoyaient des images de son enfance, cette époque où tout le monde était heureux...L'évidence était sous ses yeux : ce n'était clairement pas Tobias De Ambre qu'il avait devant les yeux, mais la tendre et délicate Topaze...
Pourquoi ? Est-ce que Tobias se cache parce qu'il ne veut pas devenir duc ? Ou bien est-ce qu'il est dans l'incapacité physique de le devenir et est devenu une honte pour sa famille ? Un accident peut-être ? A-t-il disparu ? Est-il décédé ? En tout cas, il était clair que ce n'était pas lui en face du Tempéré. Topaze avait pris la place de son jumeau et l'incarnait presque à la perfection. Certainement qu'une magie ou des potions étaient utilisées pour sa transformation. Depuis combien de temps jouait-elle cette comédie ? Depuis combien de temps devait-elle s'oublier pour faire vivre son frère ? Quels horribles sentiments devait-elle éprouver en entendant parler de sa propre disparition ?
Une rage sourde envahit le ventre de la Muse. Puis, comme si de rien n'était, il inspira fortement, enfouissant tout ceci au plus profond de son être, sans déformer le moindre trait de son visage. Il s'agissait là d'une époque révolue, alors pourquoi ? Pourquoi, en son for intérieur, s'entêtait-il avec toutes ces questions ? Il avait beau les refouler, Oswald n'oubliait pas toutes ces interrogations qui lui brûlaient le cœur et les lèvres. Toute cette mascarade, en plus de la sienne qui refaisait surface, le troublait énormément, mais il n'en fit rien sur le moment, gardant contenance devant la mère maquerelle et devant la cliente qui souhaitait cacher sa véritable identité.
" Mh, dois-je alors m'habiller comme n'importe quel domestique, ou aurais-je un costume particulier afin d'attirer l'attention sur ma personne ? "
Oswald coinça son menton entre deux doigts, en pleine réflexion. Ses yeux d'un bleu lagon se perdirent un instant sur le sol du bureau, avant qu'ils ne reviennent faire face à son interlocutrice.
" J'imagine que certaines des dames et autres demoiselles présentes ce soir ont déjà passé l'enceinte de la Clairière et m'ont déjà vu. Aussi, je souhaiterai que vous me trouviez un nom, votre Altesse. Je ne puis m'y rendre et qu'on m'y appelle le Tempéré. "
Et il était aussi possible que l'une, voire plusieurs, d'entre elles ait passé un moment, même une nuit endiablée, avec le Tempéré au sein de la Clairière. Il n'était pas rare qu'Oswald soit demandé par des femmes de la noblesse, souhaitant être discrètes, pour tenir compagnie autour d'un thé, et si certaines n'étaient pas contre l'adultère, cela partait en frivolités. Quoiqu'il en soit, l'éphèbe avait besoin de sortir du lot, et il espérait que sa tenue soit adéquate à ce qu'on lui demandait. Mais cela étonna un poil Oswald que Topaze propose d'apporter elle-même des retouches aux habits qu'il allait porter, si besoin est. Quel noble faisait cela ?
" Pour quelle heure dois-je être prêt, afin de vous accueillir pour les essayages ? À moins que vous ne préfériez que je me rendre directement chez vous pour me préparer là-bas ?
Durant tout ce temps, Céleste s'était tue. Tout en sirotant son café de la plus gracieuse des manières, la mère maquerelle se faisait discrète mais néanmoins alerte. Tout était entendu, observé, enregistré. Absolument rien n'était délaissé, aussi bien les mimiques du jeune duc que les réactions presque invisibles de sa Muse. C'était...aussi amusant qu'une petite comédie des ruelles de Nexus. C'est avec un sourire, une fois que ceux de l'autre côté du bureau eurent fini de bavasser, qu'elle fit acte de présence à nouveau.
" Est-ce que tout est en ordre ou avez-vous besoin d'autre chose, messire De Ambre ? "
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Dès que Topaze eut élucidée les questionnements qu’eut Le Tempéré, elle se permit d'ajouter quelques précisions sur l’événement de ce soir, afin de pouvoir aider au mieux le beau brun à se préparer au rôle qu’il allait devoir endosser pour ce thé dinatoire dansant. Bien entendu, la noble demoiselle se tenait prête à répondre à toutes autres questions que pouvait avoir le bel homme face à elle, ce qui ne tarda pas à arriver. Et sa question était des plus pertinentes et d’une logique infaillible même ! Est-ce qu’il allait devoir porter le même uniforme que les autres domestiques ? Ou alors, allait-il devoir porter une tenue divergente, pour justement créer un contraste entre lui et les autres domestiques ? Cela donna à réfléchir à la blanchette, qui se questionnait intérieurement sur le meilleur choix à faire et approprié.
Tout en réfléchissant à cela, la jeune femme à la longue chevelure de neige ne put s’empêcher de zieuter discrétement l’espace d’un instant le séduisant ténébreux, admirant ses gestuelles et sa façon de se tenir le menton, pensif, son regard bleuté et hypnotique dans le vide. Elle devait le reconnaître, il était vraiment très beau et captivant. Même elle, qui ne s’était jamais intéressée à la gente masculine jusqu’ici, était troublée par sa présence. C’était pas forcément désagréable comme sensation, oh non, bien au contraire. Mais, c’était nouveau, et bien différent de tous les différents battements de cœur qu’elle avait pu connaître jusqu’à présent. Une chose est sûre : s’il arrivait à la troubler ainsi, il allait réussir à tournebouler les autres demoiselles de ce soir !
Alors qu’elle se perdait dans ses diverses réflexions, perturbée par son zieutage fugace du Tempérée, c’est lui-même qui vint la sortir de cet état. En effet, le bellâtre vint lui faire part d’une remarque des plus logique, suivit d’une requête des plus intelligente : lui trouver un nom autre que son nom de muse, afin d’éviter qu’il puisse être reconnue par la potentielle gente féminine fréquentant l’établissement. C’est d’un hochement de tête, tout en sortant de ses pensées, que Topaze lui répondit dans un premier temps, le dos bien droit et son regard plongé dans le sien, avant de reprendre la parole avec son éternel douceur naturelle dans sa voix.
« C’est une excellente réflexion que vous avez eu là, cher Tempéré, tout comme la remarque sur votre tenue d’ailleurs. »
La noble demoiselle aimait reconnaître les idées des autres, c’était quelque chose pour elle d’important à mettre en avant, afin de les valoriser et surtout leur dire qu’ils avaient d’excellentes idées. C’est donc ce qu’elle fit là, avec le beau brun. Oh non, ce n’était pas juste de la politesse, loin de là ! Topaze avait toujours était ainsi, c’était même une de ses caractéristiques propres contrairement à son jumeau. C’était pour elle une forme de gentillesse, certes, mais c’était surtout une manière de pouvoir prouver sa reconnaissance à l’autre, tout en mettant en avant ses qualités.
Donc, après cela et d’un nouveau hochement de tête solennel, la blanchette refit sa petite mimic de réflexion de tout à l’heure, venant reposer l’un de ses doigts entre ses lèvres et son menton, reprenant la parole sur la même intensité verbale sans quitter un seul moment le regard de la magnifique muse.
« Mmmh… Concernant votre nom de scène, que pensez-vous de… Ansaldo ? »
Un petit sourire tendre et nostalgique se dessina sur les lèvres de la jeune femme à la chevelure lunaire, se rappelant de doux souvenirs d’enfance par rapport à ce prénom, lui rappelant celui d’un ami d’enfance et d’un livre qu’ils avaient lue ensemble, dont l’auteur avait ce nom qu’elle avait trouvait fort joli. Mais la nostalgie quitta vite le regard et le sourire de la demoiselle, redevenant sérieuse tout en gardant cette expression tendre au visage.
« Et pour votre tenue, je pense qu’en effet, il serait plus approprié que vous soyez apprêter de façon à attirer les regards et marquer votre importance, à la manière d’un majordome… Ou mieux, d’un maître de cérémonie. Comme cela, on pourra plus facilement vous faire porter une toilette divergente des autres domestiques, et justifier votre recrutement « tardif » auprès de mes parents si jamais… »
Après ces quelques réflexions partagées, Topaze reporta son regard sur le sol quelques instants, hochant doucement la tête comme pour se parler à elle-même, se confirmant que l’idée du maître de cérémonie embaucher tardivement pourrait être l’excuse parfaite pour inclure un nouveau membre dans l’équipe des domestiques. Ensuite, elle reporta de nouveau son regard vers Le Tempéré, venant à répondre à sa dernière interrogation, du moins, pour le moment en tout cas.
« Le plus tôt sera le mieux, votre heure sera la mienne. L’important, c’est que nous puissions nous entretenir avant la fin de journée, afin que vous soyez prêt pour ce soir. Quant au lieu, je me dis qu’il serait peut-être plus judicieux, finalement, si vous veniez chez moi. Comme ça, j’aurais tout le matériel à disposition pour les éventuelles retouches de votre costume, et, je pourrais vous faire visiter les lieux avant la soirée, comme ça, vous pourrez avoir connaissance du terrain de jeu sur lequel vous allez devoir jouer si j’ose dire… Qu’en pensez-vous ? »
Une fois la conversation finie entre nos deux contractants, et tout mis au point pour la suite des événements, la noble demoiselle put entendre la sublime maîtresse de ses lieux se manifester à nouveau depuis fort bien longtemps. Et c’est avec hâte, que la jeune blanchette pivota légèrement sur le fauteuil, inclinant ainsi son corps vers la belle ténébreuse. Puis, d’une voix douce et emplie de gratitude, Topaze s’empressa de répondre à Céleste tout en se relevant de son fauteuil, s’inclinant avec grand respect pour la remercier de tout cela.
« Tout est absolument parfait Ma Dame, je vous serais éternellement reconnaissant pour l’aide que vous avez pu m’apporter en ce jour. Et si je puis faire quoique ce soit pour aider votre établissement, je le ferais avec grande joie, soyez en certaine. »
Et alors que la noble demoiselle se redressa, elle pivota ensuite légèrement son corps vers Le Tempéré, lui faisant face du haut de son petit mètre soixante-dix et de sa svelte carrure pour un jeune homme, s’inclinant également devant lui pour le remercier.
« Et milles mercis à vous également, cher Tempéré, pour votre précieuse aide ce soir. Je vous en suis également plus que reconnaissant, merci. »
Une fois la distribution de remerciements faite, la jeune femme à la longue chevelure de neige se redressa, faissant virevolter ses longs cheveux dans ses mouvements, comme s’ils se mouver en une danse qui leur était propre à leurs consciences. Ensuite, la blanchette se retourna vers Céleste, son regard passant de la mystérieuse brunette au séduisant brun, tout en poursuivant sa prise de parole après tout cela, venant donc s’enquérir des potentielles questionnements qui pourraient rester avant la suite des événements.
« Tout est donc en ordre pour ma part. Est-ce le cas également pour vous, Dame Céleste, Le Tempéré, ou, avez-vous d’autres interrogations à me faire part avant nos retrouvailles ? »
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Oswald était présent tout comme il ne l'était pas. Il écoutait tout comme il était pris d'acouphènes. Il voyait clairement, tout comme le monde lui apparaissait sous un terrible brouillard. Sous son air impassible se déversait un torrent de sentiments refoulés et de vieux souvenirs. Une tempête d'émotions balayant un passé lointain dont les tronçons encore frais dans son esprit semblaient pourtant sortis droits d'un mauvais conte de fées, de quelque chose qu'il n'aurait pourtant pas vécu. Le passé trouble du Tempéré ne pouvait refaire surface maintenant. Personne, à part Céleste Albame, n'était au courant de cette fichue histoire, et cela devait le rester. Pour son bien, mais aussi pour le bien des personnes qui l'entourent. Pour le bien de Topaze. Certes, ils avaient passé de merveilleux moments ensemble, durant leur enfance, avec Tobias et sa sœur, mais cela remontait à tellement loin, que la Muse ne savait pas s'il pouvait faire confiance aujourd'hui, à cette amitié d'autrefois. La situation actuelle de la jeune duchesse, se faisant passer pour son frère, était déjà particulièrement délicate, alors si Oswald dévoilait qui il était réellement, cela pourrait des ennuis encore plus graves à tout le monde, pour ne pas dire de les mettre en danger.
Mais tout...Presque tout le renvoie à ces moments qu'il avait perdu. Il retint un léger rire avec un calme qui dépasse l'entendement. Ansaldo. Alors, elle ne m'a pas oublié, pensa la Muse. Bien qu'un peu plus âgé que les jumeaux De Ambre, il lui arrivait de faire la lecture à la mignonnette qu'elle était. Il lui lisait tellement souvent cette histoire qu'il en connaissait par cœur le bouquin.
" Bien. Je serai Ansaldo alors. "
Le souvenir des parents De Ambre, par contre, étaient un peu plus flous encore. Il était rare qu'ils les voient, bien que leurs parents se côtoyaient. En général, il y avait des gardes et servantes pour les surveiller. Eux vaquaient à leurs occupations et les affaires commerciales principalement. Les fêtes mondaines n'étaient là que pour s'entourer de plus de partenaires d'affaires. Peu d'amour transpirait de cette famille, si ce n'est celui qui liait les deux Toto, comme il s'amusait parfois à les appeler. Tout du moins, c'était avant la tragédie qui frappa la famille d'Oswald...
Pour ce qui en était des points à aborder pour la suite des événements, tout semblait en ordre. Le Tempéré avait bien pris conscience de son futur rôle dans la soirée mondaine qui aura lieu sur le domaine De Ambre : attirer l'attention des nobles demoiselles pour faire oublier l'existence de Topaze sous les traits de son frère disparu. Bien. Il était une Muse appréciée au sein de la Clairière, ne montrant que très rarement de côtés désagréables, voire même furieux. S'il devait se mettre en colère, alors ce n'en était qu'une froide dont le grondement vous faisait faire soit demi-tour, soit vous excuser.
" Je peux venir en fin de matinée, tout comme en début d'après-midi. Tout ce qui vous conviendra, votre altesse. Je ne veux pas vous mettre en retard avec les ajustements du costume..."
Le jeune homme préférait être prêt à répondre à la convenance du jeune duc, et ce, même s'il devait partir maintenant avec lui, mais il comprit bien rapidement que la mère maquerelle attendait la fin de cette rencontre pour parler plus en privé avec sa Muse. Celle-ci posa alors sa tasse de café, un fin et délicat sourire illuminant son visage métissé. Toujours douce dans ses paroles, elle invita alors Tobias à prendre congé.
" Si nous en avons fini...Prenez bien soin de mon Tempéré, jeune duc De Ambre, je vous prie. En vous souhaitant une bonne journée, ainsi qu'une excellente réception. "
Le sourire de Dame Céleste ne s'effaça que lorsque la porte de son bureau se referma sur l'image de Tobias qui le quittait. C'est une nouvelle fois Ambroise qui vint cueillir le nobliau à la sortie du bureau pour l'accompagner jusqu'à la sortie, gracieuse et silencieuse, lui souhaitant tout de même une excellente journée. Le regard d'or de Céleste en fut tout autre que son précédent sourire quand elle fixa Oswald, un brin inquiète.
" Cela ira ce soir ? "
" Bien entendu. Pourquoi cela n'ir... "
" Tu peux arrêter de faire semblant en ma seule présence, tu sais. J'ai bien compris que tu LA connaissais. Je sais déchiffrer tes traits lorsqu'ils sont tirés, même quand tu gardes contenance. "
Un long et profond soupir s'échappa des lèvres de l'éphèbe, un rictus s'en dessinant ensuite dessus, s'avouant vaincu.
" ...Je ne peux définitivement rien te cacher. C'est peut-être de toi que je devrais me méfier. "
Céleste étira ses lèvres charnues en un sourire victorieux et tendre à la fois, haussant faiblement ses épaules, divertie par sa Muse.
" Peut-être, jeune homme...Tu as toujours eu des sentiments pour elle ? "
" Qu...Quoi ? Mais non...Peut-être plus jeune, mais cela remonte à tellement loin. Elle me pense mort et enterré depuis bien longtemps. "
" Un peu de vent sur des braises peut faire repartir un véritable brasier. Attention à ne pas te brûler, d'accord ? "
Le Tempéré hocha du chef, avec conviction, persuadé que tout irait bien dans un futur très proche. Il appréciait très fortement Céleste pour son rôle au sein de la Clairière. Elle en était une grande protectrice, même si l'on pouvait en douter au vue de sa carrure -pas du tout comme Soanta-. Cependant, son côté maternelle qui transpirait généralement de sa personne, aussi bien dans ses douces paroles que dans ses remarques tranchantes, tout comme dans ses menaces sous-jacentes, était ce qui plaisait le plus au jeune homme...À toutes les Muses en réalité. C'est elle qui les avaient sauvés, femme de caractère et de grande bonté. Ce soir, il lui rendrait tout ce qu'elle a fait pour lui. Ce soir, il la rendra fier.