Le Grand Jeu

Plan de Terra => Territoire de Tekhos => Discussion démarrée par: Jack Marston le jeudi 13 février 2025, 07:05:45

Titre: Aujourd'hui, tout le monde reçoit une leçon -- Jack, Lloyd
Posté par: Jack Marston le jeudi 13 février 2025, 07:05:45
Cette fois, Jack avait compris ce qu’il se passait. Lorsque ses instruments avaient commencé à s’emballer et que les alarmes avaient sonné toutes d’un coup dans un tintamarre assourdissant, le chasseur de primes s’était immédiatement préparé, reprenant les commandes et s’attachant pour se préparer à négocier tout ce qui lui tomberait dessus.

« Putain, c’est pas vrai ! Quelle poisse ! »

De retour à pleine vitesse vers la Base sans nom, où il espérait retrouver la belle et improbable Jessica, Jack venait de tomber sur une nouvelle perturbation. Faille sauvage ou non répertoriée, il n’avait aucun moyen de les anticiper, aucune connaissance à leur sujet malgré ses premières expériences et, plus il bougeait à son compte, plus il courait le risque d’une très, très mauvaise rencontre. Il ne pouvait que se préparer à tout et…

« WOOOW !! »

En mode de vol spatial, l’appareil du vétéran se retrouva brutalement soumis à une résistance atmosphérique et à une gravité significative. Comme la fois où il s’était presque crashé sur Terre. Cette fois, il était prêt, et il reconfigura les moteurs en quelques secondes, ne chutant que d’une grosse centaine de pieds et dans une épaisse couche nuageuse avant de se stabiliser. Sa respiration était vite devenue haletante et une sueur froide lui courait sous les bras et perlait sur sa peau, marquant son front en témoignage de la panique qui avait failli s’emparer de lui.

Désormais stable, immobile dans les volutes blanches célestes, il fit un bilan des dégâts. Ses senseurs réclamaient un redémarrage et il l’initia tout de suite, patientant, anxieux, jusqu’à ce que le check-up se termine et que les balayages reprennent.

Un sifflement électronique strident le fit sauter sur son siège.

BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII-I-IIIIIII-IIIIIIIIIIIIIIIIII---

Il reprit les commandes, fit une embardée. Lina plongea sur le dos sous la couverture nuageuse, perdant encore 300 pieds en esquivant désespérément et de justesse un missile lancé pour elle. Le cœur de Jack battait la chamade dans sa cage thoracique. Ses réflexes s’engagèrent immédiatement, et son vaisseau accéléra rapidement pour se préparer au combat. Cependant, de nouveaux bips signalèrent de nouveaux contacts et le verrouillage de nombreuses armes sur lui. Il déglutit et comprit vite qu’il n’était pas encore mort car ses poursuivants l’avaient épargné jusque là, et il ralentit doucement, repassant en vol stationnaire et découvrant le vol d’engins de combat de pointe l’encerclant et s’approchant doucement.

« Ici le Lina, traqueur indépendant. Je vous transmets mon identifiant, » tenta-t-il, inquiet.

Il envoya ses codes sur toutes les fréquences avec son message, et attendit. Bientôt, une voix grésilla sur une vieille fréquence radio.

« Donnez le contrôle à l’opératrice, fréquence (…), et préparez-vous à votre appréhension, » répondit laconiquement la voix en question.

C’était mieux que de se faire vaporiser en l’air. Jack obtempéra, et Lina se dirigea seule vers sa destination inconnue.


- ° ¤ ° -


Il s’était retrouvé confiné dans une petite base militaire isolée commandée exclusivement par des femmes, où les hommes semblaient remplir les fonctions les plus subalternes. Il avait vite compris qu’il partait avec un sérieux handicap et la suite le lui avait confirmé. Il s’était fait cuisiner pendant un temps impossible à évaluer, interrogé sur tout ce qu’il savait comme sur tout ce qu’il ne savait pas. Il ignorait même où il était, mais il n’avait pas de réponse. Il avait été poussé à bout et pressuré jusqu’à finir à bout de nerfs. Il avait pleuré, crié, imploré de rentrer chez lui. On l’avait laissé. Longtemps.

Et puis, à un moment, on l’avait lavé, changé, et on l’avait reçu avec plus d’égards. Ces femmes avaient évalué qu’il n’était pas un ennemi et qu’il ne représentait pas une menace. On l’avait nourri et on lui avait donné des informations de base : il se trouvait sur Terra, dont Anéa lui avait déjà parlé, et il dut lutter pour ne pas avoir l’air surpris et ne pas soulever de méfiance indésirable. Les autorités d’un État nommé Tekhos le retenaient et étaient prêtes à le relâcher et à le guider jusqu’à chez lui. Il n’était pas le bienvenu.

Il n’avait pas de choix. Trop content d’en avoir fini et de pouvoir rentrer, il avait joyeusement accepté.


- ° ¤ ° -


Il avait été cagoulé et conduit hors de la base. Leur véhicule avait voyagé plus d’une heure avant de s’arrêter, et avant que la cagoule lui soit enfin ôtée. Jack cligna des yeux et fronça les sourcils en retrouvant enfin le soleil, le vrai… ou plutôt un astre solaire réel… et découvrit Lina posée au milieu de nulle part, sur une surface de sable dur et plat, intacte. L’engin qui l’avait conduit là n’attendit même pas de voir s’il partirait. Des senseurs devaient le suivre et des engins se préparer à le descendre à la première bêtise. Qu’importe. Il retrouvait son coucou avec plaisir.

C’était un éclaireur léger doté d’un petit cockpit, de deux couchettes superposées spartiates, d’une petite cabine d’hygiène et d’une soute basse de plafond, et équipé d’armes complémentaires et d’une propulsion considérablement modifiée. Il portait encore quelques séquelles d’aventures passées mais il fonctionnait parfaitement et même mieux que jamais. On y accédait principalement par une porte coulissant latérale, qui s’ouvrait sur les couchettes et sur la circulation étroite, tout juste suffisante pour lui. A l’arrière, on pouvait accéder à la soute. A l’avant, on avait la cabine d’hygiène, puis un placard tactique et le cockpit. C’était simple. Basique. Suffisant pour son mode de vie nomade. Il y dormait d’ailleurs rarement.

Il se demandait si on avait programmé la trajectoire de la faille sur son ordinateur, ou si on prendrait le contrôle de Lina jusqu’à ce qu’il revienne à sa dimension originale. Il aurait plus aimé pouvoir comprendre comment tout ça fonctionnait, pour devenir autonome et pouvoir se débrouiller seul la prochaine fois. Mais il pouvait, au moins, rentrer chez lui.

Il marcha rapidement vers l’appareil, l’inspecta rapidement et, son tour fini, activa une commande biométrique dissimulée pour ouvrir la porte latérale.

Il ne s’attendait pas à ce qu’elle s’ouvre sur un clandestin.


Lina
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Titre: Re : Aujourd'hui, tout le monde reçoit une leçon -- Jack, Lloyd
Posté par: Lloyd le vendredi 14 février 2025, 19:10:42
La compagnie secrète de Tekhos m'avait presque pris de cours pour me contacter à la limite d'une urgence, alors que j'étais dans un magasin de vêtements pour femmes, en plein essayage d'une toute nouvelle collection de robes. J'étais assez connu dans ce magasin de luxe, car j'y venais assez régulièrement. Aussi c'était non sans un certain agacement, alors que j'entends la sonnerie typique associée à l'organisation qui se met à sonner sur mon téléphone ultra sécurisé, que je décroche sans attendre. Une voix de femme au genre insupportable que je reconnais se fit aussitôt entendre à l'autre bout.

- Loyd Atramita de la section C? On a un travail de dernière minute pour vous. Il faut que vous veniez aussi rapidement que possible coller quelques-unes de vos balises d'écoutes dans un appareil appelé le Lina. Je vous transmets la position de l'engin, ainsi que les informations complémentaires associées à votre mission éclair.

Charmant. Je n'ai même pas de quoi prononcer trois mots, que j'entends tout un monologue aussi militairement calibré que redondant me donner des ordres et des instructions à suivre. J'étais d'autant plus agacé de recevoir ce message à l'improviste, parce que la compagnie avait généralement l'habitude de me prévenir toujours avec un minimum d'avance. Et puis j'avais aussi en général toujours deux ou trois choix de missions proposés. Là, c'était direct et pas autrement... Mais comme toujours, je savais que le fait de poser des questions par simple curiosité ne servait à rien. On m'a choisi moi, alors que je pensais sincèrement que d'autres agents sur place tout aussi qualifiés pour faire ce travail auraient tranquillement pus s'en charger. Je réponds par la positive à contre-cœur. Mais à la différence que je voulais d'abord absolument terminer d'essayer ces robes. J'ignorais à ce moment-là que cette simple prise de décision qui allait me mettre légèrement en retard, me ferait avoir une rencontre plus que directe avec le propriétaire de l'engin métallique et... de son bel engin de chair.

C'est en sortant de la cabine d'essayage après m'être regardé satisfait du résultat à travers le miroir, que je déambule de quelques pas légers accaparé dans une belle et élégante robe mi-longue de couleur rouge, accompagnée par d'éternels collants, ainsi que d'une paire de talons aiguilles noires qui claquent sur le sol boisé. Tandis que je me déhanche gracieusement sous les spots du magasin à la fois rêveur, j'imaginais être la représentation de l'un de ces fabuleux mannequin Tekhos à la mode et que l'on retrouve un peu partout dans tous les magazines peoples du moment.

- Vous êtes vraiment magnifique monsieur Lloyd. Rares sont les clients comme vous qui peuvent prétendre à porter n'importe quel vêtement de notre somptueux magasin.

- Je sais ma chérie mais que voulez-vous, la perfection ne se loge pas toujours à travers un visage humain. Mais tout compte fait... Je crois que je vais encore une fois toutes vous les prendre. Votre magasin sied à mon désir comme d'autres y trouvent leur bonheur à travers leur gourmandise insatisfaisante dans les boulangeries les plus raffinées de Tekhos.

Tandis que je touche le petit collier de perles blanc délicatement posé autour de mon petit cou et que je me tourne en même temps vers un autre miroir pour m'observer, je réponds avec légèreté à la vendeuse hypocrite, car je savais pertinemment qu'elle était surtout intéressée par le chiffre d'affaire de son magasin. Aussi je retourne quelques instants après dans la cabine pour y récupérer l'ensemble des autres robes, ainsi que les affaires que je portais en arrivant. Alors que deux employées m'emballent les six nouvelles robes parmi lesquelles j'avais jeté mon dévolu avec grand intérêt, je règle la coquette somme à cinq chiffres avec ma carte "diamant". C'est chargée comme une mule, que je sors du magasin accompagné par l'une des vendeuses qui portait naturellement le tout. Une fois qu'elle termine d'y placer l'ensemble à l'arrière du coffre de ma petite décapotable rouge écarlate aux cœurs roses dessinées, je la quitte tout en lui donnant le maigre pourboire insignifiant qu'elle méritait d'avoir et qui était en juste rapport avec sa pseudo prestance. Lorsque je m'installe ensuite à l'avant de la voiture, prêt à démarrer, je vérifie rapidement le contenu d'urgence du sac de missions. C'était un sac à main noir que j'utilisais dans les cas où je ne pouvais y récupérer le principal et qui se trouvait dans mon appartement. Et puis au vu de la mission aussi simple que rapide, celle-ci ne demandait rien d'autre que d'y coller et d'activer quelques balises. Aussi n'avais-je nullement besoin de me changer pour ça. J'étais parfait comme j'étais. J'observe ma superbe à travers le rétroviseur, tout en passant délicatement ma langue sur mes fines lèvres avant d'où j'y avais apposé un magnifique rouge aux lèvres rouge rubis, avant de démarrer.

Il me fallut une petite heure de route pour sortir de la ville et arriver dans ce fameux endroit totalement dévasté et couvert de sable à perte de vue. Ce passage ressemblait plutôt à un grand désert et c'était par ici que s'y concentrait la majorité de la fourmilière qui était fort heureusement enfoncée bien plus loin dans les terres. Par chance, je n'appartenais pas à la section qui s'occupait de ces trucs infâmes, gluants et tout simplement dégoutants. Plutôt accepter de mourir en se faisant baiser en continu et se faire recouvrir de foutre jusqu'à en avoir un arrêt cardiaque, que te toucher un seul de ces trucs visqueux, puants et nauséabonds. Lorsque j'arrive enfin sur les lieux après avoir repéré l'engin au loin, je gare la voiture en dehors de ce qui ressemblait vaguement à une route praticable, juste derrière un immense pan de rocher.

- Oh non... Je crois que je vais salir mes nouvelles chaussures en trainant par ici...

C'est en étant fort embarrassé, que je me rappelle que j'allais devoir marcher sur du sable et des cailloux. Mais bon tant-pis. L'avion était à moins d'une centaine de mètres de ma position. C'est donc en m'assurant d'avoir bien verrouillé la voiture, que je me dirige avec petit mon sac main vers l'appareil en question. Étrangement, il n'y avait personne dans les environs pour m'accueillir dignement avec mon superbe nouvel ensemble cinq étoiles. Arrivé en quelques minutes seulement devant l'entrée d'où je manque deux à trois fois de trébucher à cause des chaussures à talons aiguilles, je sors mon téléphone. Je suivais ensuite les instructions plutôt sommaires pour y passer le verrou spécial qui nécessitait un accès par biométrie. Simple, efficace, me voila à l'intérieur de cet avion de chasse en moins d'une minute.

- Ouh... Ça sent la sueur là dedans.

Je laisse passer les quelques instants d'où je détecte une certaine odeur corporelle familière et qui ne pouvait échapper à mon museau lupin ultra sensible. Une fois arrivé à l'intérieur même de l'engin, j'y inspecte d'abord les caisses, ainsi que les différentes autres pièces. En soit, je ne trouvais absolument rien de particulièrement intéressant dans cet appareil. J'en profite pour y sortir le lot de balises que j'avais toujours à disposition et c'est tout en réinspectant de nouveau le lieu, que je tentais d'y trouver le meilleur endroit possible pour y coller les balises, sans que cela ne se remarque. Une fois ceci fait, je sors ensuite un appareil depuis lequel je les active communément, tout en m'assurant que l'émission y serait suffisamment puissante pour qu'elle puisse coordonner avec les ordinateurs Tekhos. Mais c'est quand je suis en plein cours d'initialisation, que je remarque la porte de l'appareil qui s'ouvre et qui donne directement sur un homme ayant la carrure et les habits d'un soldat.

- Oups...

Je ne pouvais laisser échapper une expression de surprise en voyant cet homme entrer et c'est alors que je réalise que j'avais peut-être beaucoup plus trainé dans le magasin que je ne l'avais imaginé. J'étais très embêté, car je savais que je risquais d'avoir des problèmes avec la compagnie si je disais ne pas avoir pu terminer à temps le travail demandé. Aussi, alors que l'initialisation continuait lentement son processus, tentais-je une pirouette pour essayer de me sortir de cet imprévu.

- Je... Désolé... Je m'assurais juste que tout était parfaitement en ordre dans votre appareil avant votre départ. Mais je crois que tout me semble bon. Il...

Devinant que l'appareil allait bientôt terminer l'initialisation, ainsi que la synchronisation des données de transmissions à distance des balises d'écoutes, je me dirige aussitôt vers le mec plutôt bien foutu et joliment baraqué. Ma seule chance était de lui faire les yeux doux. Discuter avec lui de tout et de n'importe-quoi. Juste pendant au moins encore quelques minutes...

- Hem... Alors comment s'est passé votre court atterrissage dans notre resplendissante ville de Tekhane monsieur... Marston?

C'est avec hésitations que je me rapproche encore lentement de lui, avec une voix qui se voulait être volontairement suave. La poisse que cela se produise juste à la fin de l'opération...
Titre: Re : Aujourd'hui, tout le monde reçoit une leçon -- Jack, Lloyd
Posté par: Jack Marston le samedi 01 mars 2025, 03:01:04
Quand la porte s’était ouverte, l’apparition fut si incongrue que Jack resta figé et stupéfait pendant un instant. Une créature lupine anthropomorphe se redressait. Ça n’avait rien de choquant en soi, car l’espace était empli de diversité et il avait vu ou entendu parler de formes de vies bien différentes, des êtres poilus et canins sophistiqués y faisant partie des curiosités les moins étonnantes à côté de choses comme les fantômes gazeux ou les organismes à base de silicone, par exemple. Ce qui l’étonna était plutôt la tenue de cette personne. La robe rouge, charmante, séductrice, le frappa, évidemment. Les collants à ses jambes et les escarpins en cuir rendaient en fait le bas de son corps si normal, à défaut de meilleure expression, qu’il se sentait bouleversé par le contraste entre l’allure sauvage et curieusement soignée du haut, et l’élégance très familière du bas.

En tout cas, il ne douta pas de se retrouver face à une femme, ou une femelle, sur le moment. L’illusion était travaillée et très convaincante, et Jack n’avait pas vraiment de référence sur laquelle s’appuyer pour évaluer la justesse de sa déduction ; pas même lorsque l’inconnu·e avait fini par l’aborder et lui parler d’une voix étrangement grave, mais suave et chaude qui lui rappelait une fille de joie presqu’humaine qu’il avait fréquenté sur une mission, et qui n’avait pas manqué de démontrer sa maîtrise de sa féminité malgré une voix rocailleusement sensuelle.

Heureusement pour ellui, le choc fut suffisant pour l’empêcher d’être immédiatement démasqué·e, et son improvisation lui fournit un temps précieux. Mais plusieurs choses clochaient : iel était trop agréable en comparaison de ces Tekhanes qui l’avaient torturé avant de poliment le renvoyer d’où il venait, iel était trop hésitant·e et trop visiblement stressé·e par la situation, et iel fit un légère bourde, pour finir, qui coupa immédiatement Jack de sa stupeur.

Tekhane ? songea-t-il. Cette femme avait bien dit Tekhos ? Je crois ?

S’enfonçant dans sa réflexion, son cerveau coupa de ces distractions qui l’avaient aveuglé pour entrer en mode analytique. C’est là que les inconsistances le frappèrent et qu’un bref regard à son environnement lui fit remarquer cet ordinateur local, allumé, écran détourné.

« Euh…. Ouais, super, » expédia-t-il distraitement. « Excusez-moi. »

Malgré la formule de politesse, les gestes ne firent pas appel. En un pas, il avait grimpé à bord et une de ses grosses mains avaient écarté Lloyd du chemin tout en le·a contournant. Un pas de plus, et une autre main tendue, pendant que l’autre gardait le·a terranide à distance, et il put tourner l’ordinateur pour voir le programme d’initialisation tourner. Il ne lisait pas l’écriture locale, mais il reconnaissait ce genre de programme en le voyant, ou il comprenait l’idée derrière les décomptes et les jauges se remplissant. Il écarquilla les yeux, tourna ce regard qui vira noir vers le·a clandestin·e, et se fit plus dur :

« Qu’est-ce que vous me collez, là ?! »

Il attrapa une bretelle de la robe fermement pour persuader l’inconnu·e de se tenir et porta ses doigts à l’interface, trouvant très vite le moyen de tout arrêter ; ou, plutôt, de mettre le processus en pause, à quelques pourcents de la complétion. Échec de mission pour Lloyd. Ca le serait, du moins, dans un bref instant, s’iel ne réagissait pas. Soucieux de ne pas risquer de relancer le processus si près de la fin, Jack ne toucha à rien pour le moment, ferma l’ordinateur portable et se tourna cette fois complètement vers l’intrus·e, l’air sévère. C’était un chic type, mais il n’aimait pas qu’on le dupe. Et si les Tekhanes avaient prévu de le faire exploser en vol, niant toute culpabilité, les mains propres ? Il ne savait pas pourquoi cette bestiole était là mais, aussi charmant·e soit-iel, il allait essayer de le savoir.

« Je peux savoir qui t’es et c’que tu fous là ? »

Un coup d’une main ferma la porte coulissante, puis ses deux mains se portèrent aux bretelles de la robe rouge et il décolla les talons de Lloyd du sol pour le coller fermement contre la carlingue, aussi intimidant que possible.

« Je te conseille d’être brève et concise. Refroidir les gens ne m’touche plus depuis longtemps. »

Ce qui était faux. Il ne tuait qu’en état de légitime défense. Mais il pouvait le laisser croire, lui qu’iel ne connaissait pas.
Titre: Re : Aujourd'hui, tout le monde reçoit une leçon -- Jack, Lloyd
Posté par: Lloyd le samedi 01 mars 2025, 21:44:53
J'en avais eu immédiatement le souffle coupé quand ce grossier individu qui m'avait soulevé comme une plume par les simples bretelles de ma superbe nouvelle robe, me colle soudainement contre la carlingue de son engin.

- Héla... Attention à ma robe. Elle est toute neuve et fragile.

Voila la première réponse qui m'était venue à l'esprit, dès je me suis fais plaquer comme une vulgaire chose insignifiante contre la paroi de métal du bolide. Mais je doutais bien évidemment que cela allait suffire à ne fusse que calmer cet individu. C'est que tout s'était enchainé vraiment très vite. L'humain qui n'avait pas du tout été convaincu par mes quelques mots engageants, m'avait d'abord poussé tout en passant à côté de moi. Il avait ensuite mis la main sur l'ordinateur qui terminait de télécharger les données et il n'avait ni plus ni moins que stoppé net l'application en finition de processus. C'était à ce moment-là qu'il s'est mis à me sauter presque littéralement dessus pour me faire décoller du sol et me plaquer alors. La suite de son charmant discours n'avait évidemment eu guère de quoi me rassurer. Mais malgré cet instant aussi embarrassant que dangereux envers ma charmante petite personne, quelque chose dans sa façon plutôt directe et brutale de procéder avait réussi à me plaire. Ce Jack Marston semblait être un homme dominant et avec de la poigne. Il était en plus doté d'un physique que je trouvais agréable. Musclé et viril par-dessus. Oui j'étais certainement assez fou que pour réussir à apprécier cela dans un tel moment. Mais j'étais comme ça.

- Et bien quel... quel homme vous êtes monsieur Marston. On peut dire que vous avez l'air de savoir dominer de très près vos interlocuteurs.

Je ricane de manière un peu embarrassée. C'est je savais surtout que derrière tout ça, je n'avais aucune excuse à avancer pour justifier ce que je faisais. J'avais été cruellement pris la main dans le sac et je savais que rien de ce que je dirais alors ne serait sans doute à mon avantage. Il ne me restait ainsi plus qu'à improviser pour tenter de me sortir de là du mieux que je le pouvais encore.

- Écoutez. Contrairement à ce que vous croyez, ceci n'est pas une bombe. J'utilise en vérité un programme de surveillance, car nous voulons être certains que vous quitteriez bien notre ville et que vous n'êtes pas non plus un espion envoyé à la solde d'un gouvernement inconnu. Je vous assure qu'il faut absolument que vous me laissiez terminer mon travail de sécurité, au risque que cela puisse entrainer un grave conflit diplomatique avec votre propre gouvernement. Je ne prétends nullement que vous êtes un espion à proprement parler, mais sachez que je ne suis rien d'autre qu'un pauvre petit... enfin une pauvre petite employée envoyée ici pour y suivre les instructions de son impitoyable hiérarchie.

C'est tout en parlant à l'homme, que je me suis mis en même temps à lui faire les yeux doux. La situation était certes désagréable mais au moins continuais-je d'utiliser mes meilleurs atouts, tout en étant convaincu que lui dire la vérité me rapporterait bien plus d'avantages que de risquer de le désobliger par le simple mensonge. Aussi décidais-je de pousser encore plus loin la situation.

- Je vous propose que nous passions un petit accord monsieur Marston. Vous me laissez terminer mon travail proprement et je ferais tout ce que vous voudrez pour vous plaire. Je dis bien absolument tout. Allez s'il-vous-plait.

C'est tout en plongeant intensément mon regard bleuté et séducteur dans le sien, que je lui caresse délicatement l'une de ses mains qui me retenait toujours par les bretelles de ma superbe robe. Aussi espérais-je que cela allait fonctionner, bien que j'avais conscience que les enjeux restaient risqués.