Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => La zone industrielle => Discussion démarrée par: Mona Duval le lundi 13 mai 2024, 20:34:07

Titre: Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Mona Duval le lundi 13 mai 2024, 20:34:07
Il y a une pratique que j’ai toujours trouvé étrange. Je ne sais pas d’où elle vient. Quelqu’un le sait-il seulement ? Bizarre. Plus ça l’est, plus ça me plaît. Plus ça m’intéresse. Celle-ci est dérangeante. Elle laisse beaucoup trop de place au questionnement.

Il y a quelque temps, j’étais assise dans des toilettes publiques. J’étais ivre. Je puais l’alcool et la sueur. Le sperme aussi. Je ne me souvenais pas avoir coucher avec qui que ce soit. La robe noire que je portais, l’avais-je enfilé moi-même ? Est-ce qu’on me l’avait remise après m’avoir enfilée…Dans les vapeur d’alcool, j’avais peu de souvenir de la soirée. Quelque chose de mémorable, dont je n’aurai écho que dans les journaux. Un nouveau scandale à mon actif. La maison d’édition qui fait mine de grincer des dents. Je fais trop de bruit. Pourtant ils m'encouragent. Je me fais de la publicité. Le personnage est à la hauteur de ses écrits. Je suis un personnage. J'étais un pantin sur ces toilettes. Je crois que j’ai pleuré un peu. Je me sentais seule et sale. Je ne savais même pas où j’étais exactement. Je veux dire. Dans quelles toilettes. Les chiottes se ressemblent toutes. La crasse, l’odeur. Tout le monde pue pareil quand il fait ses besoins.

Jusqu’aux tags sur les murs. Le trou aussi. Est-ce que c’est par là que j’ai été arrosée ? Je puais et mon odeur commençait à m’insupporter. Dans ce petit cabinet. La claustrophobie me gagnait, mais il y avait des voix de l’autre côté. Depuis quand ? Je n’aurais pas su le dire à ce moment-là. Une partie de moi se demandait si ce n’était pas des amis, qui me cherchaient. Une autre me disait de la boucler. Il fallait que je rentre me doucher et me changer avant de croiser qui que ce soit. Et ma fierté a pris le pas. Je suis restée assise dans ces chiottes.

« Pour une pipe, appelle moi au…. » « Pour une bonne chatte humide, joins-moi au… » Ces phrases m’ont hantées plusieurs nuits durant après ça. Je ne sais pas pourquoi, dans ces toilettes qui puaient l’humanité, j’ai eu une révélation en les voyant. J’avais envie d’explorer le sujet. Pourquoi ne pas écrire une histoire qui démarrerait sur une rencontre. Un téléphone sur une porte de toilette. J’avais un sujet, mais il fallait que j’explore tous ces recoins avant de décider si oui ou non, c’était présentable. Ma maison d’édition avait besoin de quelque chose de nouveau de ma part. J’étais jeune, mais pas à l’abri d’être remplacée par quelqu’un d’autre. Même plus âgé. Je suis retourné faire la fête.

J’ai à nouveau bu, mais un peu moins. J’ai besoin d’avoir l’esprit clair pour ce que je vais faire. Pour ma petite expérience du moment, j’ai acheté un téléphone jetable et un feutre blanc. Quelque chose qui sera visible où que je l’écrive. Je l’écrirai partout afin de faire mouche. C’est risqué, mais j’aime le danger. L’âge m’a peut-être un peu assagie, mais je ne me suis pas endormie pour autant. J’ai besoin d’adrénaline et c’est le cœur battant que je m’enferme dans les toilettes.

La boîte résonne. Les murs crient. Les basses sont si profondes que je sens mon ventre vibrer avec les vitres. Assise sur les toilettes, plus propres que celles où j’ai eu ma révélation, je regarde la porte. Je me sens coupable. Elle est si propre. Si nue. Tout juste un chat dessiné dans un coin. Une bite grossièrement exécutée et une paire de seins difformes. Les gens qui dessinent dans les chiottes ne semblent pas doués en anatomie.

Je dé-bouchonne le feutre et je regarde la porte. Si elle avait des yeux, elle me fixerait probablement avec la même intensité. Mon prochain livre ce joue ici. Dans des toilettes un peu plus propre que la moyenne. Je me penche, les fesses vissées à la cuvette. Je ne veux pas risquer de me faire griller bêtement. Ils ne verront que des pieds. Mon feutre crisse contre la porte. Les numéros défilent entre le chat et les seins. La bite pointe vers la fin de ma phrase. Une invitation.

« Si tu cherches le plaisir, appelle-moi. Apprends-moi l’amour. Je veux la petite mort. »

C’est long et je déborde légèrement sur le mur à côté. Quand je sors, presque précipitamment, je percute quelqu’un et je marmonne. J’étais chez les hommes. Qu’il me dit. De sa voix d’ivrogne. Je suis une gonzesse et en tant que tel…il me jauge. Longtemps. Je sais exactement ce que ça fait d’être une vache à un concours bovin. Mais ça n’est jamais agréable. Et puis je veux m’en aller après mon forfait. Il se détourne et entre dans les toilettes que je viens de quitter. Le premier appel, je n’y répondrai pas.

Ça fait quelques jours maintenant que j’attends. Ma maison d’édition trouve l’idée brillante, mais ils ont peur que cela n’aboutisse à rien. Personne n’est assez bête pour appeler. On se dispute dans les locaux. Certains disent que ce n’est pas stupide. Des désespérés appellent parfois. Ou des personnes assez curieuses de savoir. Puis les autres disent que c’est n’importe quoi. Tout le monde sait qu’on met rarement son propre numéro. La preuve. Mona a utilisé un jetable. Mona. C’est moi.

« Ouais. Un choix de ma part. Je ne veux pas que mon numéro se retrouve sur des portes de chiottes. C’est vulgaire. »

Quand je dis ça, j’observe mon publique et je les vois rire, avec soulagement. Ils me connaissent depuis le temps. Je joue les saintes parfois, surtout devant le publique, mais à côté, je n’ai jamais eu peur du vulgaire. Jamais eu peur d’embrasser les préceptes de l’église de Satan. L’indulgence plutôt que l’abstinence.

En quittant le bureau ce soir, je suis crevée. Je me dis que ça ne marchera peut-être pas et que je n’ai pas d’autres idées. D’avoir attendu en me reposant sur mes lauriers, je n’ai rien mis d’autre en place. Pas de plan B, alors que j’en fais toujours d’habitude. Et j’ai perdu trop de temps à attendre un coup de téléphone. D’un pervers. Que vais-je faire si on appelle ? Je vais devoir m’offrir…c’est la règle. Laquelle ? Probablement celle des toilettes publiques. Est-ce que quelqu’un s’est déjà fait sucer après avoir passer un simple coup de téléphone ?

Je prends un verre de vin et m’installe dans mon salon. Spacieux. Je regarde un film sans avoir mis le son. J’essaie de deviner sur les lèvres. J’ai besoin de silence. Dans ma tête, ça fourmille. J’essaie d’attraper une idée, mais elles s’envolent à mon approche. Je bois un second verre. Le film a changé. Je n’aime pas l’actrice, pourtant je laisse. Le téléphone sonne et je décroche, ma voix se faisant machinalement sensuelle. Je me sens comme une de ces femmes dans les téléphones roses.

« Bonsoir, je suis Ruby. Que puis-je pour votre plaisir ? »

Ruby. Je préfère prendre un pseudonyme. Quelque chose de plus joli que Mona. Quelque chose qui donne envie. Pourtant, est-ce que moi j’en ai réellement envie ? Peut-être que je devrais raccrocher. Tout simplement. Et trouver une autre idée. Je porte le troisième verre à mes lèvres.
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Helel le lundi 13 mai 2024, 20:43:12
Au milieu des enfers, entre plaisir et souffrance, il y a une fenêtre. Un minuscule carreau de verre, à travers lequel la curiosité peut trouver satiété. Dans les quartiers du Grand-Duc, il y a un démon avide. De tout. De pouvoir et de plaisir ? Mais le pouvoir et le plaisir sont des drogues qui ne durent qu’un temps. Un temps qu’on ne saurait mesurer à l’éternité.

Helel était son nom. Nonchalamment assis sur un fauteuil richement décoré, il observait. Une sorcière de conte aurait rougi d’envie en contemplant ce petit carreau de verre. Plus qu’un miroir capable de trouver la plus belle femme, cette fenêtre donnait sur les fils de la destinés, entremêlés.

De cette assise, à travers le carreau, le Grand-Duc voyait un endroit sordide comme il en avait tant vu. L’odeur du malaise et de la décadence. L’odeur de la chambre d’un roi parmi les rois, comme celle de chiottes d’une quelconque boite de nuit parmi des milliers. Des toilettes, vraiment ?

Un numéro apparaissait à ses yeux, et la fenêtre ne mentait jamais. Helel devait appeler cette personne, dont il ne savait rien. Insistante, la fenêtre refusait de changer de sujet, arrêtée sur l’image d’un numéro inscrit au milieu de graffitis scabreux. Certains auraient dit que cette vitre menait au destin de celui qui essayait de voir à travers. Pour le Grand-Duc, maître parmi les maîtres, ce n’était qu’un moyen de passer le temps, d’observer des choses insolites du monde des humains.

Le divertissement pour les démons millénaires, que les plaisirs infinis du Palais Infernal avaient lassés. Le beau diable caressait sa barbe, affalé sur son siège, seul témoin de cet étrange rituel. D’aucuns l’invoquaient en inscrivant des runes et en allumant des bougies, scandant son nom en sachant qu’ils y laisseraient leur âme.

« Jamais encore on ne m’avait convoqué en écrivant un numéro de téléphone au marqueur sur une porte de toilettes. » Soupira le colosse en décroisant les jambes, se penchant sur la petite vitre. « Qu’il en soit ainsi. »

Nul démon ne refuserait une invitation, aussi vulgaire puisse-t ’elle être. Helel tendit sa paume vers le plafond, alors que des nuages de fumée grisâtre entouraient sa main, l’engloutissaient dans un voile opaque. Un téléphone tout bête, passé de mode et tout juste bon à passer quelques coups de fil.

Le Grand-Duc, s’il ne méprisait pas ardemment les humains, n’accordait cependant qu’un maigre intérêt à leur technologie, à leur vie. Quelque chose le titillait pourtant. Le goût du neuf, l’envie de voir l’audacieuse personne qui attirait ainsi l’intérêt de la fenêtre, parmi tant de milliards de mortels.

Les lourds doigts du monstre s’abattirent avec méthode sur le clavier. Il sentait l’impatience des touches, comme si l’étrange création entre ses mains essayait de le presser. Helel ressentait presque la lassitude de Mona, le besoin de trouver l’inspiration en faisant une folie, en brisant un interdit.

Pas de réseau.

« Evidemment. » Le Grand-Duc souffla longuement, avant de se redresser. Ses vêtements déchirés et presque médiévaux bien vite remplacés par un simple costume noir, typique du dress code terrien. Restait juste à trouver un endroit. « Japon. » Dit-il de sa voix grave.

La fumée engloutit le démon tout entier, n’en laissant plus rien qu’un parfum boisé, ôtant sa forme à la créature. Se rematérialiser dans un autre monde était un jeu d’enfant pour un infernal comme Helel. Il avait atterri dans une petite cabine, près des côtes, loin de la civilisation. Juste assez près d’une ligne téléphonique, évidemment.

N’importe quel mortel du coin aurait affirmé que la confortable petite cabine avait toujours été là, alors même que le démon venait de la matérialiser pour ses besoins. Voilà bien l’une des rares fois où le doute pesait sur la personne qu’il aurait au bout de la ligne. C’était si intéressant pour un démon comme lui. Presque excitant, sans rapport avec le plaisir charnel sous-entendu par l’annonce.

« Ruby. » Répéta la voix rauque d’un ton légèrement amusé. « Je pense que c’est moi qui dois faire quelque chose pour toi. »

De l’autre bout du fil, la jeune femme à la voix sensuelle pouvait entendre le bruit des vagues non loin, du bois grinçant d’une chaise dans laquelle s’enfonçait son interlocuteur, serein. Les sens du diable, affolés, ne manquaient aucun son, même infime. Il aurait pu aisément s’imaginer la pièce dans laquelle elle « travaillait », s’il l’avait voulu.

« J’aimerais connaître les raisons qui poussent une jeune femme à donner son numéro de cette façon. » Il rit doucement, brièvement. « Mais tu vas me mentir, n’est-ce pas ? » Oserait-il lui dire qu’il le sentait à sa voix, à la façon dont il pouvait entendre qu’elle jouait un personnage ? C’eut été impoli.  Ne jouaient-ils pas tous deux un rôle ? Improvisant pour le plaisir de l’autre jusqu’à la petite mort ?

« Mon plaisir… Mon plaisir… » Le souffle grave du monstre semblait se répandre à travers le combiné, s’écrasant avec douceur contre le cou de Mona, malgré qu’ils fussent à plusieurs kilomètres de distance. Elle aurait pu avoir l’impression qu’il susurrait à même son oreille. Pire encore, elle aurait pu croire que cet homme dont elle ne connaissait l’apparence la prenait dans ses lourds bras musculeux, alors même qu’il réfléchissait à sa récompense. « Je ne saurais me contenter de te violenter avec amour. Il me faudrait ta dévotion entière, que tu m’appartiennes. » Il marqua une pause, tirant sur un cigare sorti de nulle part, de fumée grise, comme tout ce qu’il désirait. « Était-ce un peu trop direct, Ruby ? »
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Mona Duval le lundi 13 mai 2024, 20:56:55
Je m’installe plus confortablement dans mon canapé. « Je suis Ruby ». Le film se déroule toujours, muet. Il y a un souffle au téléphone. Un souffle chaud. Je ne sais pas comment je le sais, mais je le sens. Je frissonne, comme si j’ai froid. De deux doigt, je tire un plaid turquoise sur mes cuisses et j’attends, légèrement angoissée. Nerveuse comme une jeune mariée lors de la Lune de Miel.

« Ruby. »

Sa voix est rauque. Basse. Si profonde que j’ai le sentiment de l’avoir dans les tripes. Je vibre. Je ne connais même pas la personne de l’autre côté. C’est excitant. Je vide mon verre, buvant mon vin que je mêle aux paroles étranges de mon inconnu.

« Je pense que c’est moi qui dois faire quelque chose pour toi. »

J’avais à faire à un petit rigolo. Ou quelqu’un qui connaissait les règles du jeu mieux que moi. J’aimerais lui demander ce qu’il entend par là, mais bien trop nerveuse. Ma main tremble et elle tremble toujours lorsque je me sers un quatrième verre. J’écoute, je ne parle plus. C’est mon plan, mais celui à l’autre bout du fil, en une phrase, me l’a volé. Je me sens idiote et j’ai envie de raccrocher.

« J’aimerais connaître les raisons qui poussent une jeune femme à donner son numéro de cette façon. »

Son rire est comme une onde électrique dans mon échine. Je m’agite sur le canapé, pliant et dépliant les jambes. Je porte le verre à mes lèvres, je commence à avoir chaud. Les joues roses. Je me sens idiote en plus de commencer à être soûl.

« Mais tu vas me mentir n’est-ce pas ? »

Pendant qu’il parle, j’écoute. Je ne sais même pas pourquoi. Ce doit être parce-que si je ne tiens pas, je n’aurai pas de livre à offrir à ma maison d’édition. Ils attendent sur moi. Je ne vais pas les décevoir.

« Je ne sais pas. »

Idiote. Bien que toujours suave, il va remarquer le tressaillement dans ma voix. Cette réponse brève. Qui est-il ? Si je lui demande, il va sûrement me demander qui je suis vraiment moi. Cette expérience est déplaisante. Hors de contrôle.

« Je l’ai fait pour d’étranges raisons. Vous ne comprendriez pas. Que désirez-vous ? »

Je ne peux empêcher mon ton de durcir. Légèrement. Je ne veux pas perdre mon temps avec quelqu’un qui s’amuse. J’ai besoin de matière à travailler. Pourtant je ne raccroche pas. Ma main garde contre mon oreille le téléphone, Comme si au fond, j’avais envie…c’est plus que ça. Besoin de l’entendre encore. Savoir ce qu’il va dire. Je maudis plus que jamais ma curiosité en cet instant.

« Mon plaisir…mon plaisir… »

Ce doit être l’alcool. J’ai si chaud tout à coup. Je laisse le plaid glisser contre mes jambes. Le simple contact du tissu contre ma peau me ferait presque gémir. Je dépose le verre sur la table base, la manquant presque. Un peu plus et je me retrouvais avec du vin rouge sur ma moquette en peluche crème. Le téléphone, pourtant, ne quitte pas mon oreille. A aucun moment durant notre échange. J’ai besoin de savoir. Que va-t-il se passer après ?

« Je ne saurais me contenter de te violenter avec amour. Il me faudrait ta dévotion entière, que tu m’appartiennes »

Une pause. Pendant qu’il parlait et même lorsqu’il se taisait, je sentais une présence. Quelque chose de chaud, réconfortant. Mais. Mais un sentiment de malaise m’envahit de plus en plus. Ce n’est pas normal et l’alcool ne m’a jamais fait ressentir de telle chose. Un mélange d’émotion particulier, entre l’angoisse, la peur et quelque chose qui ressemble à de l’excitation. Elle monte d’entre mes cuisses et envahit mon ventre.

« Était-ce un peu trop direct, Ruby ? »
« Moi c’est Mona. »

Ma voix est restée celle de la femme du téléphone, proche ma voix naturelle, mais je suis sincère cette fois. Je n’avais plus envie de jouer. Ou de mentir. Sa voix a d’autorité ce qu’il faut pour me faire me recroqueviller sur le canapé. Le visage entre les genoux, j’écoute son souffle rauque avant de me mettre à réfléchir. Je ne sais pas dans quoi je m’engage et pourtant, je m’entends parler. Les mots sortent comme mécaniquement. Pourtant, rien n’indique que ce sont des mensonges.

« C’est un pacte…que vous voulez n’est-ce pas ? »

Je suis Faust face au Diable.

« Si j’accepte…que va-t-il se passer ensuite ? Dites-moi ? Soyez direct. Je n’ai pas peur. »

Je suis morte de trouille. Enfoncée dans mon canapé, le combiné accroché à mon oreille. Il fait partie de moi maintenant. Il y a des publicités à la télévision. Des rasoirs, des gâteaux. Tout défile depuis tout à l’heure sans que je n’y prête attention. Le souffle rauque. Il fume. Qu’est-ce qu’il fume ? J’ai envie d’une cigarette. Je ne dois pas. J’ai envie de sentir des mais sur moi. Les siennes ? Je ne le connais même pas. Mais cette idée à quelque chose de malsain. Excitant.
Je suis morte de trouille.
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Helel le lundi 13 mai 2024, 21:06:02
Quelle belle voix. Helel inspirait doucement à travers le combiné, comme un lourd souffle continuant ses caresses impromptues sur la peau de Mona. Il paraissait impensable que le démon puisse la sentir resserrer les cuisses, qu’il puisse toucher à pleines main son petit ventre chaud de désir et d’anticipation.

Pourtant, les doigts du Grand-Duc se sentaient sur la chair moelleuse et délicate de l’humaine, alors qu’il parcourait doucement le bois qui constituait les rebords de la fenêtre. Il grondait doucement d’approbation, presque comme le ronronnement d’un fauve, apaisant et terrifiant à la fois. Pensait-elle jouer avec un inoffensif pervers ?

« Si tu veux te toucher, fais-le. Arrête de décroiser tes belles petites jambes. » Il gronda, imposant de par le ton de sa voix. Helel n’avait rien d’un maître cruel. Mais il est important de faire savoir à ses amantes que seule l’honnêteté est récompensée. « Tu as tort de ne pas avoir peur. »

Il resserra lourdement son énorme main sur le combiné, et comme le battement d’ailes d’un papillon, l’effet s’en ressentit jusque dans l’appartement de Mona. Elle pouvait sentir le souffle dans son cou devenir emprise, ce souffle qui caressait son corps à moitié dénudé un peu plus tôt. Etait-ce normal ? Etait-ce l’alcool qui réveillait cette chaleur entre ses cuisses ? La voix rauque et cruelle de son interlocuteur ? Le tabou de cet appel ?

Helel défit lentement les boutons de sa veste, de sa chemise. La chaleur du monde humain n’est rien face au brasier des enfers. Pourtant, il avait chaud, terriblement chaud. Se baigner dans l’eau glaciale n’aurait d’effet sur lui. D’une façon inexplicablement audible par le téléphone, sa lourde main glissa contre son torse, de ses pectoraux saillants à ses abdos ciselés, s’arrêtant juste sous sa ceinture.

« Tu trembles. » Pouvait-elle ressentir la frustration qu’il ressentait lui-même en ce moment ? Pouvait-elle sentir son entrejambe brûler de désir, tout en sachant que seuls ses doigts, seul le rebord de son assise pouvaient réellement combler sa curiosité ? « Mona. C’est tellement agréable à prononcer. Ça me glisserait presque sur le bout de la langue. Mona. »

Le nom a un pouvoir que les mortels ignorent. Entendant enfin le vrai nom de la jeune femme, le démon fut parcouru d’un frisson d’extase. Il ferma les yeux, contenant ses pouvoirs, qui brulaient d’envie de lui décrire tout ce que vivait et voyait Mona. Il respectait l’intimité de cette parfaite inconnue. La découvrant à mesure qu’elle le découvrait.

Mais, jamais il n’aurait pu empêcher son imagination de suivre son cours. Jamais il n’aurait pu s’empêcher de sentir le parfum délicat à travers le combiné téléphonique. Amant brutal, possessif et cruel, il voulait s’approprier la moindre goutte, le plus petit effluve de ce parfum féminin. Encore… Encore !! De tout son être, il empêchait ses doigts d’aller rencontrer son sexe rudement titillé par la douce voix de Mona.

« Mona, tu peux m’appeler… » Il réfléchit un instant, se mordillant la lèvre un instant avant de surenchérir dans un souffle rauque. « Tu peux m’appeler Maître. »

Le coût… L’avait-elle réellement invoqué ? Avait-elle seulement un prix à payer pour avoir été la malheureuse cible d’un odieux destin ? Helel y songea un moment. En guise d’indice sur l’hésitation de ce fantasme vivant, il y eut un court silence, avant qu’enfin la voix du démon ne s’élève.

« Ton âme. » Dit-il d’une voix suave, plus envoutante et entêtante qu’un baiser moite et chaud, qu’une main insistante agrippant chaque centimètre de peau. « Je prendrai ton âme à jamais, je ferai de toi mon jouet. » Tu en as besoin, tu le veux, murmuraient des voix lointaines à l’oreille de Mona. « Ton beau petit cou sera serti d’un collier, ta bouche destinée à baiser la moindre parcelle de mon corps. »

Sentait-elle cette pression sur sa gorge, qui illustrait à la perfection les paroles du beau diable ? Et était-ce son imagination qui lui faisait ressentir d’insistants baisers charnus contre la nuque, le long du dos ? Mona n’était pas la seule victime de tourments. Helel aussi en ressentait la désirable cruauté, l’impatience inassouvie.

« Je veux te mordre, te gifler et te couvrir de baisers. » Il se mord doucement la lèvre, et l’espace d’un instant, l’humaine pourrait ressentir cette légère morsure contre sa propre bouche. La télévision semble cesser de passer publicité insipide sur publicité insipide, laissant place à une étrange scène. « Embrasse ce téléphone. Laisse-moi ressentir la pulpe de tes jolies lèvres. » Il ronronne de plaisir. « C’est un ordre. »

Sur l’écran se dessine Mona, allongée sur un lit aux draps de satin rouges. Elle peut se voir elle-même gesticuler et se cambrer, un inconnu au visage niché dans le creux de ses cuisses, dont elle ne discerne clairement que le large dos musculeux. Les bruits de succion obscènes se succèdent, laissent place aux sons moites de larges doigts prenant place dans son intimité trempée.

Délire-t’elle ? Ne connait-elle pas l’alcool et ses effets ? A-t’elle jamais connu hallucination aussi réelle ? Lorsqu’elle clignerait des yeux, la scène disparaitrait aussitôt, remplacée par une publicité quelconque. Brisant le silence, un souffle, chargé de tabac, à l’odeur boisée d’un épais cigare.

« Donne-moi ta bouche. » Ordonne la voix, impérieuse. « Dépêche-toi. »
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Mona Duval le lundi 13 mai 2024, 21:12:02
Je termine les dernières gouttes du verre. Lorsque je le repose, ma main ne tremble plus. Pourtant, je continue d’avoir peur, tout en me sentant rassurée par une chaleur inattendue. Je veux tout mettre sur le compte de l’alcool. Peut-être même que je me suis endormie sur le canapé en rentrant et que je suis en train de rêver. Pourquoi pas. Ce doit être ça.

« Si tu veux te toucher, fais-le. Arrête de décroiser tes belles petites jambes. »

Un frottement. Il caressait quelque chose. Lui ? Non. C’était comme lorsqu’on passe la main sur une table. Par mimétisme, je le fais tandis qu’il me dit de me toucher. Je n’en ai pas envie. J’ai envie de l’entendre encore.

« Comment…vous me voyez ? »

La trouille revient. Je commençais à y croire, à cette histoire de rêve. Mais ça virait au cauchemar. Je me sentais comme héroïne d’un mauvais film d’horreur. Lorsque je me déplace, mal à l’aise, sur le canapé, je sens en me réinstallant après avoir pris la bouteille de vin, que ma culotte est trempée. Ce simple échange téléphonique me faisait plus d’effet que la plupart des amants que j’ai connu dans ma courte vie. Je me recroqueville à nouveau. Il a dit de ne pas croiser les jambes.

« Quoi que vous fassiez, arrêtez. »

J’avais chaud à nouveau. Une chaleur enveloppante, qui devient vite éprouvante. J’ai la sensation d’une main sur ma nuque. C’est ma posture. Ce doit être ça. Je me redresse, mes cuisses s’écartent. Il m’a dit d’arrêter de bouger les jambes. J’ai obéi. Pas moi. Mon corps. Je ne me rends pas compte de ma position et je bois à même la bouteille. Du vin me glisse sur le menton, tâche le débardeur blanc que je porte sur ma lourde poitrine nue. Mes tétons forment de petits dômes avec le tissu. Je suis ivre.

Il se caresse. Non ? J’ai envie de lui demander. Cette question me brûle les lèvres, mais je ne soulagerai pas ma curiosité. Je bois. J’ai chaud et je relève lentement le débardeur sur mon ventre, je le coince sous mes seins. C’est comme si des tas de mains me caressaient. Des mains puissantes et chaudes. Ce n’est pas comme le fourmillement qui me gagne quand je suis défoncée. C’est autre chose. Une sensation que je ne peux pas décrire. Il n’y a peut-être même pas les mots. Pourquoi ai-je une impression de doigt sur un torse ? Comme si je me trouvais avec un homme qui…un homme. J’ai à nouveau chaud et ma main libre est passée du canapé à ma cuisse que je tends doucement. Je ne veux pas qu’il entende. Est-ce qu’il me voit vraiment ?

Tout ce qu’il dit est obscène. De sa manière de dire mon prénom à celle qu’il a de prononcer le mot « langue ». Mon ventre est dur et musclé sous mes doigts. Machinalement, je me caresse la peau, abdo après abdo. Je titille mon nombril, comme quand j’étais enfant. De temps en temps, j’arrête mes gestes pour prendre une nouvelle gorgée de vin. Ma bouche devient pâteuse, mais mes mot sont clairs.

« Comment pouvez-vous le voir ? » Je sors le doigt de mon nombril. Je me redresse et tente de percer la noirceur au dehors. Une ombre me fait sursauter. « C’est un jeu n’est-ce pas ? »

Je me laisse retomber dans le canapé. Une jambe tendue. Pied sur la table. Une longue chaussette blanche qui fait des plis sur la générosité de ma cuisse. J’ai perdu l’autre quelque part. sûrement dans ma chaussure. Je replie mon autre jambe, gardant les cuisses écartées. Je joue avec l’élastique de ma culotte, faisant apparaître et disparaître la roseur de mon sexe. Pour un publique imaginaire. Je frémis à chaque fois que le tissu roule sur mon clitoris déjà gonflé. J’ai peur, mais je suis excitée.

« Ce n’est pas un mensonge…mais c’est une jolie manière de me cacher la vérité. » Je marque une pause, lâchant un gémissement involontaire suite à un nouveau frottement. Le tissu s’imbibe, au moins autant que je commence à l’être. J’ai bientôt fini la bouteille. « Maître. »

Je suis presque amusée de la tournure que prennent les événements. Pourtant, d’un pas chancelant, le téléphone à l’oreille, bercée par le souffle rauque de mon interlocuteur, je me dirige vers la porte. Je dois être le tableau navrant de l’ivresse. Parfois, je m’accoude à un mur, tentant de garder l’équilibre. Je refuse de lâcher le portable. Je le garde précieusement. J’ai besoin de rester. Besoin. Je ferme quand même la porte à clef. Je vérifie les fenêtres, sans décrocher de sa voix.

« Ton âme. »

Je m’arrête au milieu du couloir. Je glisse le long du mur. Une nouvelle bouteille à la main. C’est du courage liquide. Je bois. Je répète dans un chuchotement « Mon âme ? » Et si je n’en ai pas ? C’est cliché de dire ça. Je me tais. J’écoute, son souffle. Le mien se mêle au sien. Plus rapide. Halètement de chien. Une chienne. Assise dans le couloir qui me semble soudain trop long. Je regarde le canapé que j’ai quitté et me lève pour y retourner. Je m’y installe, les jambes toujours écartées. Il m’a ordonné de ne plus les bouger. Décroiser ou recroiser. Écartée. Ça devrait lui plaire.

« Je prendrai ton âme à jamais, je ferai de toi mon jouet. »

Voilà qu’il fait des rimes maintenant. J’ai envie de rire. Je la réprime, parce que sa voix résonne dans ma tête. J’ai besoin d’eau. Je bois celle qui traîne sur la table. Le verre tombe, car j’ai loupé le meuble en voulait le reposer. Il ne se casse pas, je ne le ramasse pas. Je reste crochée à ce foutu téléphone.

« Et si je refuse ? »

Je n’aurai pas de livre. Je n’aurai pas d’histoire. Alors que l’inspiration me gagne, que ma main est entre le tissu et la chaire.
Ivre. Je suis totalement ivre. Je vais vendre mon âme à un inconnu.

« Vous êtes le diable ? »

Je ris. Un rire rauque. Je tousse, m’excuse. Je casse un peu l’ambiance sexuelle et tamisée. Je case les codes du téléphone. Mes doigts sont chauds et humides lorsque je les lève. Je regarde la brillance de mon excitation. Je la goûte. J’observe en souriant les petits fils visqueux qui relient entre eux mon index et mon majeure.

« Je veux te mordre, te gifler et te couvrir de baisers. »

Il allait me tuer. Je frissonnais alors que j’étais moite de sueur. Il faudra que je parle de ça à mon propriétaire. Ce n’est pas normal d’avoir si chaud alors que dehors ce n’est pas non plus la fournaise. J’essuie mon front du dos de la main. Je glisse mes doigts entre mes lèvres. J’étouffe en l’entendant. Comme une lourdeur sur la nuque. Une nouvelle rasade de vin, je bascule la tête en arrière, comme pour me débarrasser de cette étrange pression.

« Embrasse ce téléphone. Laisse-moi ressentir la pulpe de tes jolies lèvres…C’est un ordre ! »

Une part de moi ne veut pas obéir. Un inconnu dans un téléphone qui joue avec mes nerfs. Qui m’excite tout en m’énervant. J’ai envie de le détester, pourtant je reste là, suçant de temps en temps mes doigts après avoir effleuré ma féminité. Je suis trempe comme je ne l’ai que rarement été.

Le téléphone à un goût étrange. Lorsque je pose ma bouche dessus, que je l’embrase. Je me sens stupide. Comme lorsque toute jeune adolescente, je m’entraînais à embrasser avec ma main. Ma main était sucrée à cause des bonbons à l’époque. Le téléphone a un goût étrange. Vraiment étrange. Déplaisant. Mais je continue et m’arrête, comme si je me rends compte tout à coup de ce que je suis en train de faire. 

La scène se déroule toujours sous mes yeux et il peut entendre que j’apprécie ce que je vois car je gémis en même temps que la Mona de l’écran. J’ai envie d’être à sa place. Un inconnu entre mes cuisses. Je ne parviens pas à décrocher le regard de la télévision et mes doigts glissent en moi. Cambrée au bord du canapé, les pieds enfoncés dans les poils du tapis, je soupir, mon débardeur passé au-dessus de ma poitrine. Je ne pose pas le téléphone, j’ai besoin d’entendre son souffle et je veux qu’il entende mon plaisir. C’est malsain. Mais si je raccroche, j’ai peur d’avoir froid. J’ai peur de me retrouver seule dans le silence de mon appartement.
Les bruits obscènes me hanteront plusieurs nuits durant après cette rencontre. Humides. Succions. Je me retiens de justesse de ne pas me caresser furieusement jusqu'à la jouissance. Je veux patienter encore...j'ai toute la nuit.

« Je ne veux plus. » Il veut encore que j’embrasse le téléphone. C’est étrange et le goût sur ma langue à de la peine à partir. Je suis obligée de boire un peu de vin à nouveau, alors que je suis déjà ivre. « Je n’aime pas ce goût. » Je soupir, retirant les doigts de mon sexe. Je les porte à ma bouche. Il entend le son que cela produit et je reprends, tout en me léchant les lèvres. « Si vous me montrez encore les images d’avant, je fais ce que vous voulez. »


Tout se déroule comme dans un rêve. Je balance, absurde, entre la peur et la curiosité. Le plaisir et l’angoisse. Un bruit dehors me fait sursauter. Une voiture qui passe. Ses phares me font précipitamment fermer les stores. A chaque fois, je reviens sur le canapé, écartant les jambes, obscène. Je fixe l’écran, l’oreille attentive, la bouche entre-ouverte. J’ai de la peine à respirer. Par moment, c’est encore comme si quelqu’un parcourait ma gorge. Mon corps était la cible de ces étranges sensations, mais après ma nuque, ma gorge en fait les frais. Je pourrais raccrocher pourtant. Mais je ne peux pas m’y résoudre.

La main sagement posée sur mon genou, j’attends mon maître. Mon maître…pourquoi pas. J’ai déjà joué ce genre de rôle par le passé. Même si aujourd’hui, c’est comme si je jouais mon avenir. Une étrange sensation et ce n’est pas de mon prochain livre dont il est question.
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Helel le lundi 13 mai 2024, 21:17:43
Elle était complètement ivre, son amant téléphonique pouvait le sentir également. Mais ce qu’elle lui faisait… Tout démon qu’il puisse être, Helel se sentait tout aussi ivre. Qui aurait pu penser qu’il serait si difficile de ne pas porter sa lourde main jusqu’à son sexe ?

« Peut-être l’ai-je simplement deviné. » Minauda le colosse de sa voix caverneuse. « Tu fais beaucoup d’efforts pour ne pas gémir, je me trompe ? »

Un long soupir quitta ses lèvres, devenant presque un râle rauque tandis qu’il jouait lui-même avec l’élastique de son boxer moulant. Aussi alors parfois, entre les murmures et les vagues, Mona pouvait-elle entendre le claquement discret de ce sous-vêtement, tandis que son interlocuteur se ravisait.

« Je viendrai la prendre de mes propres mains, si tu oses refuser. » Le ténor avait l’habitude de donner des ordres, à n’en pas douter. Il la voulait désormais. Pas juste son corps, pas simplement se plonger entre ses cuisses pour la laper avec désir. Non, il lui fallait la moindre parcelle de chair, la plus petite goutte de son parfum. « Pas le diable. Juste un diable. »

Une petite correction qu’il était bon de préciser.

Et voici qu’elle osait à nouveau le rendre brulant de désir. Helel n’était pas certain d’être le seul à mener la danse. Mais ce n’était pas une situation désagréable. Pour un être comme lui, les sons menaient à des images, les images à des sensations qui animaient tout son corps. Il frissonna intensément lorsqu’enfin Mona commença à franchement se toucher.

« Hmf. Mona… » Quel doux nom, un nom que l’on peut prononcer aisément dans un soupir, en se mordant la lèvre, une main glissant près de son sexe encore couvert de tissu. « Aaah… Quelle divine petite bouche. »

Il se moquait bien que le goût soit désagréable pour sa petite chose. Il voulait simplement que les sons deviennent images, que les images lui permettent de rêver ces lèvres moelleuses contre son corps. Qu’elle n’oublie pas le moindre centimètre de muscles. En même temps, il la lécherait et l’embrasserait avec autant de ferveur.

« Préférerais-tu le goût de ma bouche ? De mon sexe ? » Tant pis, elle gagnait cette fois, sans même le savoir. La lourde main du démon vint à son chibre douloureusement dressé, le saisissant avec à peine plus de douceur qu’il n’en montrerait pour le petit cou de Mona, quand son heure viendrait. « Des images ? Es-tu ivre ? »

Bien évidemment, elle l’était. Ce qui permettait au démon d’exaucer le souhait ainsi formulé sans trop se soucier des conséquences. Peu d’humains connaissant la magie sur Terre, il était de rigueur de ne pas en abuser. Mais au diable les rigueurs, car ce diable là avait faim de son amante.

« Ce doit être agréable, de pouvoir voir ce que l’on veut. Ce que l’on désire au plus profond de soi-même. » Comme pour illustrer ces paroles, la télévision sembla lentement revenir à la scène d’avant. Mona, allongée sur le dos et à la merci d’un véritable colosse, lequel lui agrippait les hanches, lequel venait lui mordre l’intérieur des cuisses sans lui laisser de répit, lequel se délectait de son intimité trempée. « Ce que je désire, ce serait d’embrasser ta petite bouche… »

Sur l’écran, la scène mouvait en accord. La figure massive nichée entre les cuisses de Mona remontait alors doucement, arrivant à son visage. Deux énormes mains se posaient sur les tempes de l’auteure tandis que la « caméra » se réajustait en conséquence.

Le visage de l’homme était difficile à discerner, hormis ses lèvres charnues, qui prenaient un malin plaisir à mordiller celles de Mona. Que de moiteur et de chaleur dans ce baiser, plus encore de bruits obscènes. Était-ce bien un homme, ou une bête sauvage avide d’un repas bien chaud ?

L’un comme l’autre, le cruel maître semblait prendre un malin plaisir à jouer avec cette Mona fictive, capturée par la caméra de l’imagination. Le salaud interrompait le baiser pour venir glisser ses doigts intrusifs dans la petite bouche accueillante, glissant sur le velours de sa langue avec insistance. Il la faisait doucement hoqueter, sans la moindre gêne, sans le moindre état d’âme.

« Je vais occuper toutes tes pensées. T’accaparer chaque seconde, chaque instant. » Elle devrait craindre ces paroles. Mais ce n’était qu’un jeu, pas vrai ? Il disait cela pour qu’elle mouille, pour qu’elle cède à l’ivresse. Après tout, il ne connaissait qu’un nom, et un pauvre numéro de téléphone. Elle pouvait bien se laisser aller… « J’ai envie de te chasser. Et je sais que tu le veux. Je l’entends à ton souffle, au bruit de tes doigts contre ta langue. »

La télévision n’en finissait pas de décrire la scène, d’accompagner le récit effrayant du beau diable. Enfin, un visage commençait à se dessiner. Mona pouvait apercevoir le regard calme et oppressant de son tortionnaire. S’en rappellerait-elle le lendemain, lorsque l’alcool aurait eu raison de ses souvenirs ? Helel pourrait-il vraiment occuper ainsi les pensées de cette amante fictive ?

Sur l’écran, le mâle délaissait enfin le beau visage de Mona. Il laissait un sexe démesuré reposer contre le ventre de l’humaine, promesse qu’il s’enfoncerait profondément en elle, laissant à peur et désir le loisir de s’installer confortablement. Puis, enfin, bourreau et libérateur à la fois, il s’y enfonça.

Lentement, lentement et inexorablement, le fer de cette lance de chair s’enfonçait dans les entrailles de la jeune femme. Il y allait doucement, la raclant avec insistance et réchauffant amoureusement sa petite chatte absolument trempée. Comme rappel de l’existence du maître, hors de cet écran ensorcelé, il y avait son souffle rauque, lequel accélérait doucement au rythme des grincements de sa chaise.

Mona pouvait aisément le deviner s’enfonçant dans son assise, de plus en plus lourd de désir, le subtil bruit du tissu comme seul indice du fait que lui aussi touchait son sexe. Pas plus que de raison, faisant durer le plaisir. Il se refusait à jouir, réservant sa divine semence crémeuse au corps de Mona. Bientôt, bientôt.

« Mon nom est Helel. » Dit-il dans un souffle. « Jure-moi allégeance, et je t’autoriserai à jouir. » Était-ce l’ordre ainsi formulé qui empêchait Mona d’atteindre l’apogée ? Le démon avait-il une si importante emprise mentale ? Ou usait-il de magie pour satisfaire son besoin de contrôle ? « Tu seras à moi, Mona. Que tu le veuilles ou non. Tu seras à moi tôt ou tard. »
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Mona Duval le lundi 13 mai 2024, 21:28:05
Sa respiration s’est-elle alourdie ? Est-ce moi qui ai envie de le croire ? La mienne en tout cas est courte. Je bois par à-coup, je regarde toujours l’écran sans le voir. J’ai toujours trouvé que c’était assez abrutissant comme média. Je me laisse transpercer par sa voix de basse. Je frissonne à chacun de ses mots, resserrant les bras autour de moi. Je me recroqueville à nouveau, gardant les pieds écartés. Toujours. Il l’a ordonné.

Des voix bourdonnent dans ma tête. Ça fourmille. Comme lorsque je suis dans mon bureau. J’essaie d’écrire, mais il y a mes collègues qui chahutent. Ils parlent sans cesse. J’ai envie qu’ils la ferment. Mais les voix cette fois, sont différentes. Elles sont comme autant de caresse à mes pensées. Est-ce que nos pensées peuvent jouir ? Mon sexe est brûlant et j’ai envie de me caresser, mais quand il me parle, j’écoute. Je ne fais rien d’autre qu’écouter.

« Tu fais beaucoup d’efforts pour ne pas gémir, je me trompe ? »

Deviné. Peut-être que je suis en train de devenir folle. Parano. Toute cette pression. Il ne peut rien me faire n’est-ce pas ? C’est un numéro jetable et je suis une fille jetable. Il m’aura oubliée dés que j’aurai raccroché. N’est-ce pas ? Un petit rigolo.

« Peut-être bien. »

Je gémis en sourdine, comme je l’ai appris à force de rencontrer mes amantes, mes amants, dans des endroits publiques. Ne pas se faire attraper. Le goût de l’interdit. Ce que je fais avec cet inconnu, c’est pire que le faire dans un lieu publique. Parce que je ne sais pas à quoi il ressemble. Mais lui ? Les images à l’écran ? Dans mon cerveau brouillé, je tente de trouver des réponses, mais j’en oublie la question sitôt qu’il se remet à parler tandis que je tangue. Que je me caresse. Que je bois.

« Un diable prendrait ce temps ? Se déplacer pour moi ? Pour une âme qui ne doit pas valoir grand-chose ? »

Mon ton est susurrant. Velouté. Je me fais charmeuse pour un serpent que je ne peux pas voir. Est-ce que le dos qui est apparu sur l’écran lui appartient ? Est-ce lui ? Une actrice qui me ressemble…peut-être que finalement, c’est juste un canular de mes collègues. D’autres écrivains où…alors pourquoi je n’arrive pas à le lui demander ?

J’embrasse le téléphone, le goût affreux. Il grogne de plaisir et murmure mon prénom. J’ai envie de faire des choses sales. Tout à coup, comme ça. Juste parce-qu’il a prononcé mon nom. Si c’est un rêve, je ne suis pas certaine d’avoir envie de me réveiller. Si c’est la réalité, je devrais réellement arrêter l’alcool. Je repousse la bouteille, bien assez soûle. Je la regarde vaciller sans tomber. Je fixe l’écran. Je ne sais pas quand je me suis installée sur la moquette, sa douceur sous mes cuisses.

« Préférerais-tu le goût de ma bouche ? De mon sexe ? »
« L’un après l’autre. Je ne sais pas dans quel ordre. Un peu des deux. »

Je retire mes doigts de mon intimité lubrifiée. Salive et cyprine. Je suis trempée sans avoir encore jouit. Ma culotte n’est plus qu’un morceau de tissu trempé et froid. Je tends la main pour prendre la petite bouteille de lubrifiant dans la commode et je reviens au téléphone, je reviens à l’écran. J’attends. Il m’a demandé si j’étais ivre. Je le suis trop pour le lui dire. Articuler me semble compliquer aussi je m’impose de ne faire que de courtes phrases. Je ne veux rien gâcher.

« Je ne comprends pas tout. »

 J’ouvre la bouteille de lubrifiant, ma respiration devenant plus forte sous la concentration. Lorsque j’y parviens enfin, le téléphone laborieusement coincé entre mon oreille et mon épaule, je m’en mets partout sur les mains. Je ris doucement sans perdre une miette de ce qui se passe de l’autre côté du combiné.

« Mais j’aime ça. »

Mes pensées ne se bousculent pas. Elles ne pourront pas me plonger dans le désespoir comme ça arrive le soir, dans la solitude du salon. Cette maison est trop grande pour une fille seule. Un homme me l’avait dit un jour. Je ne suis pas seule. Les voix caressent toujours mes pensées. Je gémis parfois doucement au téléphone. Je ne veux pas précipiter les choses. Je suis bruyante normalement.
Je suis hypnotisée par l’écran. Je vois le colosse. Il malmène Mona. Il me donne envie d’y être. J’ai chaud. Je me caresse en rythme avec ce que mes yeux voient. Lorsque ses doigts s’enfoncent dans la bouche de Mona, je glisse les miens dans la mienne. Le lubrifiant s’est mêlé à ma saveur. Sucrée. Un amant m’a surnommée Miel un jour. C’était quand ?

« Vous êtes un tordu… »

C’est un feulement tandis que mes gémissements se font plus forts. Personne ne m’entendra là où je vis. Personne sauf lui. Le bel homme sur l’écran. Il n’est plus un inconnu sans visage. C’est un maître qui me fait oublier l’orgasme tant attendu. Je m’approche de l’écran, à quatre pattes et pose ma main sur le corps de l’homme. Plus le mien. Ma seconde main suit, je me sens folle. Ivre. Excitée.
Je ne l’écoute plus. Je reste face à l’écran, à quatre patte sur la moquette. Une chienne dans un salon. Je m’accroche au bord du meuble télé. Je n’ai pas vu si j’ai mis ou non le haut-parleur en posant le téléphone. Mais est-ce important ? Comme si au fond, je sais qu’il m’entendra de toute façon. Et que moi aussi…je l’entendrai.

Je deviens sensible au moindre bruit de l’autre côté du combiné. C’est étrange. J’entends mieux que lorsque j’avais l’appareil rivé à l’oreille. Les vapeurs d’alcool évaporent rapidement les questions et je laisse le plaisir m’envahir. Ma main libre est maintenant sous le tissu de ma culotte. Je me caresse sans plus de gêne, offrant à mon maître mes chants lascifs. Je me cambre comme si c’était moi à l’écran, mes ongles crissant sur le meuble. J’entends et sens son souffle. J’ai chaud.

« Helel »

Je gémis, me caressant sans parvenir à jouir. Je l’atteins presque, puis il s’enfui. Alors je soupire, m’accroche au meuble et continue, sans réussir à saisir tous les mots d’Helel. Car c’est ainsi qu’il se nomme.

« Comme si vous…pouviez contrôler ça… »

Ma main à quitté le meuble télé. Les ongles enfoncés dans la moquette, j’ai le visage contre et je crie de plaisir dans la peluche crème. Mon bras me fait presque mal et tout en retirant des doigts poisseux d’entre mes cuisses, je me redresse et attrape le téléphone, m’entendant dire sans l’avoir réellement pensé, vais-je seulement m’en souvenir demain…

« Je vous jure… » J’étais essoufflée. « Allégeance… » Mon clitoris est gorgé de sang et il m’appelle. Comme toutes ces voix qui me disent que je fais le bon choix en m’offrant à un parfait inconnu. « Helel. » De mes lèvres, son prénom ressemble à quelque supplique obscène. « Je vous offre mon âme. Mon corps. Mes biens. » J’ai la tête qui tourne, agenouillée comme une nonne devant l’autel. « Jamais je ne refuserai un ordre de votre part.  Je me soumets. En mon âme et conscience. » Pompeux. L'ivresse me rend pompeuse.

D’où ça sort tout ça ?
Ce n’est pas ma voix…

Celles dans ma tête se sont tues. Je reprends le téléphone, moins essoufflée. J’attends. Mes doigts sont pleins de lubrifiant et je caresse mes seins, jouant avec mes tétons que je fais glisser contre mes paumes. J’ai envie de me les faire percer. J’ai soif. Je gémis dans le téléphone, le prénom de celui que je dois appeler maître. Ce jeu prend une tournure des plus intéressante.
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Helel le lundi 13 mai 2024, 21:39:13
Le beau diable transpirait légèrement. Nul doute qu’il aurait fait perdre la tête à son amante si elle l’avait vue ainsi, affalé de tout son long, les muscles saillants et couvert d’une fine couche de sueur. La main sur son sexe, il se caressait en susurrant le nom de son esclave.

Ce prénom soupiré sonnait si différemment dans les râles rauques du démon. Il avait envie de la toucher, de plonger au creux de son cou pour humer son parfum, avant de vraiment la gouter, sa bouche charnue contre le clitoris gonflé de Mona. Excité comme il l’était, Helel perdait tout contrôle sur sa magie.

Ce qu’il visionnait ne devenait pas réalité, mais s’en approchait. Aussi sûrement que son souffle avait maintes et maintes fois caressé la peau de l’auteure, voilà qu’il la ressentait désormais aussi sûrement que si elle était assise sur lui. Il était l’air ambiant, la moquette sur laquelle reposaient les cuisses moelleuses de l’artiste. Il était transporté là où elle vivait, comme un fantôme.

« Tu devrais faire attention à ce que tu promets. » Murmura la voix suave du démon. Cet enfer avait un goût de paradis, et peut-être même n’était-ce plus l’ivresse de l’alcool qui déstabilisait ainsi Mona ? « Tu pourrais le regretter. »

A l’écran, l’actrice se faisait alors étrangler par l’énorme main du Grand-Duc, bavant comme une petite chienne alors que ses beaux yeux se révulsaient. Elle était parcourue des spasmes de l’orgasme comme de ceux de la douleur. Mais y avait-il véritablement une différence, avec un maître aussi cruel ?

« Gentille fille. » Félicita Helel d’une voix douce et rassurante, quoique le stentor ronronnait tant qu’il en aurait pu faire tomber les murs. « Bonne petite esclave. » Il fallait s’offusquer d’être ainsi traitée, n’est-ce pas ? Pourtant le démon avait récompensé la docilité de son amante d’une façon toute particulière.

Sur l’écran, le séduisant salaud avait desserré son emprise sur le cou de Mona, s’affalant alors sur elle pour la couvrir de baisers chauds et attentionnés. Ses muscles étaient devenus non pas un outil pour la violenter, mais un cocon rassurant, un havre de bonheur, de protection. Il regarda alors comme à travers le quatrième mur, fixant droit dans les yeux la petite salope qui se touchait devant ce film érotique.

« Jouis, ma tendre Mona. » C’était un ordre.

Lui-même poussa un puissant râle, expressif dans l’orgasme, tremblant du bassin et contactant chaque muscle de son corps. Les acteurs du film également se mirent à jouir sans la moindre modestie, hurlant et soupirant. Mona pouvait voir le colosse à l’écran contracter cuisses fesses et muscles du dos ainsi que des bras, tandis qu’il s’enfonçait en elle pour lui offrir sa jouissance, sa semence parfaite.

Bleus, légères morsures et marques de gifles parcouraient le corps de cette fausse Mona, comme un tatouage temporaire témoignant de leur plaisir partagé. Maintenant que l’acteur laissait respirer sa partenaire, la vraie auteure pouvait voir à loisir que c’était bel et bien elle, au grain de beauté près, qui était dans cet étrange film érotique.

« Tu vas mettre un joli collier pour moi, pas vrai ? » Souffla le beau diable, dont on pouvait entendre l’orgasme dans le souffle court et chaud. « C’est ce qui va le mieux à une petite chienne soumise. »

Etrange coïncidence ou hallucination suggérée, le démon du film sortait de son chevet un collier noir de cuir, le passant avec délicatesse sur le cou de Mona. Juste assez serré pour qu’elle n’oublie jamais la sensation de sa main cruelle contre sa gorge. Et alors qu’enfin le film semblait se conclure sur un fondu au noir, Mona put voir la dernière scène : Helel sortant également de petites aiguilles couvertes de désinfectant, et deux jolis petits piercings pour les mamelons de la jeune femme.

« Je vais t’apprendre à m’aimer vraiment, ma Mona adorée. » Doucement, le mâle déposa un baiser sur le combiné, que l’esclave put réellement ressentir contre ses lèvres. Pas de quoi la dérouter avec tous les évènements étranges qui étaient arrivés en même temps, sans doute.

« J’ai envie de jouer à un jeu de mon cru, avec toi. » A quoi bon ? Commençait-elle à réaliser que son amant n’avait pas pour idée d’en rester à ce petit échange téléphonique ? « J’aimerais que tu viennes visiter ma cabine, quand tu auras le temps. » Elle l’entendit se redresser puis se rhabiller, ouvrant une porte alors que le bruit des vagues laissait comprendre qu’un orage se préparait, là d’où appelait le maître. « Il y aura des instructions pour toi. »

La lucidité parcoure hommes et femmes après l’orgasme. N’importe qui aurait réalisé le danger de continuer cet appel, cette conversation, ce jeu pervers. Mais Helel était un démon, une flamme dans la nuit, et il comptait bien faire en sorte que Mona s’y brule.

« Bonne nuit, mon petit jouet. N’oublie pas de te trouver un collier. » Il raccrocha aussitôt. Le seul souvenir de cette soirée, pour Mona, serait un historique d’appel, et un SMS avec pour seul texte une adresse : l’adresse d’une petite cabine rustique au sommet d’une falaise, surplombant les cotes maritimes Japonaises, non loin de Seikusu.

Le beau diable avait laissé quelques objets dans la cabine.

Un bandeau pour les yeux, quelques cordes et cravaches. Il y avait aussi un lit moelleux et confortable, faisant face à un large miroir. Et, en guise de dessert, une note rédigée d’une écriture élégante, dont l’encre semblait animée, mouvant très légèrement à chaque instant.

« Mets ce bandeau et prosterne toi devant mon lit. Alors je viendrai te faire connaître la douleur et l’extase. » Lisait le papier.

A son tour d’être convoquée.
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Mona Duval le lundi 13 mai 2024, 21:48:54
J’ai bien trop chaud. Je me lève, moite et le bras engourdi. La main poisseuse. J’utilise celle qui l’est moins pour ouvrir en grand la porte fenêtre qui donne sur la terrasse. Je n’ai plus peur de la voix dans le téléphone. L’alcool m’a fait apercevoir celui que je désir être celui qui m’a parlé toute la soirée. Je regarde les étoiles au dehors, bercée par la respiration rauque de mon partenaire. Le téléphone est si loin pourtant.

Chaque fois qu’il murmurait mon nom, j’étais en transe. Je l’entends à présent dans le vent qui vient rafraîchir ma peau humide. Je brille, sans être une étoile.

Je reviens à la table, me remet par terre. Il y a du lubrifiant partout sur ma moquette. Dommage. Je l’aimais bien. Le doux ronronnement de ses râles de plaisir, les bruits obscènes qui montent de la télé. Du combiné. Où qu’il soit en réalité, j’ai envie d’y être. Le chevaucher sous la Lune et hurler au loup. Hahaha. Je suis conne. Je suis ivre.

Je prends le téléphone et le pose sur le sol, me mettant à quatre pattes, le visage au-dessus de l’appareil. Je porte une dernière fois la bouteille à mes lèvres et envoi son cadavre rouler plus loin.

« …tu pourrais le regretter. »

Non. Je ne regrette jamais. J’essaie de me persuader que si les choses se font d’une certaine manière, c’est que l’univers en a décidé ainsi. Je crois beaucoup en la force de l’univers. Mais je ne vais pas me lancer, complètement bourrée, dans une conversation de comptoir. Il y a des choses plus intéressantes à faire. Je n’ai pas tout écouté cette fois, mais la fin était le plus important je crois. Cette phrase qui me reviendra souvent après cette nuit.

Je me rends compte aujourd’hui, en cette nuit agréable et chaude de fin juillet, que le vent m’excite. Son souffle qui passe sur mon corps à intervalle régulier me fait frissonner et me donne envie de recommencer mes caresses. Mais j’attends. Je dois me calmer. Si je me caresse trop longtemps, trop fort, alors je vais jouir. Je gâcherais tout en me laissant aller maintenant. Chaque chose en son temps…

Je suis un bonne petite esclave. Il l’a dit. Une part de moi hurle. Ma féminité se défend d’être traitée ainsi. Mais une autre part aime ça et se flatte d’avoir été ainsi vue. Je suis indécise de nature, mais l’alcool aidant, la soumise et docile petite pute, n’ayons pas peur des mots, dirige à nouveau sa main entre ses cuisses.

Je me caresse lentement, appuyant plus fortement sur mes zones sensibles. Tout ce que je vois à la télévision me plaît, mais…je ne regarde pas toujours. Je me laisse submerger par des vagues de plaisir qui me font presque peur par leur intensité. Je relève la tête un instant. Je ne sais pas pourquoi je fais ça. C’est comme si quelqu’un m’a tiré les cheveux par derrière, me forçant à voir quelque chose. Ce quelque chose, c’est un regard et une voix. C’est tout ce dont je me souviendrai de ce que je penserai être un rêve. Absolument tout…ou presque.

« Merci…maître… »

Ma voix se brise. Je jouis. C’est si fort que mon cri résonne dans le quartier. Le vent s’engouffre au même moment que j’entends mon interlocuteur atteindre sa petite mort. J’ondule du bassin contre ma main, m’arrêtant lorsque je me retrouve essoufflée. Le corps vibrant encore. Tremblante. En sueur. Ce n’est pas moi qui ai fait ça si ?

Lorsque je me laisse tomber sur les fesses, mes omoplates contre le siège du canapé, je regarde l’écran qui me montre avec celui qui dit s’appeler Helel. Je reprends le téléphone dans ma main. J’ai la tête qui tourne. Le corps de la Mona de l’écran est indescriptible. Il est marqué de partout. Le mien pas. Je retire ma culotte. Elle ne ressemble plus à rien tant elle est mouillée. Lorsqu’elle atterrit sur le carrelage plus loin, elle fait un petit bruit humide. Je ris au moment où je vois Helel percé les tétons de mon clône. Je ne peux empêcher mes mains d’aller vérifier. Je susurre. « Est-ce réel ? » Sans réellement m’en rendre compte. J’ai la bouche et la gorge sèche. Je remets de l’ordre dans mes cheveux et m’approche de l’écran, à nouveau agenouillée. J’entends la voix de ma mère quelque part. « Ne t’approche pas autant de l’écran Mona ! Je te préviens ! » Mais elle ne peut être là.

« Un joli collier. » Je caresse la gorge encore nue de Mona. Puis la mienne, tout en laissant mes fesses aller contre mes mollets. Toute droite, installée comme une enfant sage. Je fixe l’écran, écoutant attentivement mon maître. Helel m’a fait quelque chose. Je ne saurai peut-être jamais quoi. En tout cas, demain je ne m’en souviendrai plus. « Pour mon maître. Avec des boucles… » Je soupire. Je sers un instant ma gorge, me mordant la lèvre.

Je réponds parfois longtemps après qu’il ait parlé. Perdue dans la contemplation de nos corps. Je nous trouve beau. J’ai envie de toucher ses muscles. J’ai envie de me faire malmener. Même si j’ai la sensation désagréable que l’alcool me fait délirer et que demain, ce ne sera plus que des bribes de souvenir. Il joue avec moi. Il ne rappellera jamais.

Le vent est doux. Je ferme les yeux. Il est chaud. Je sens un contact sur mes lèvres, mais je n’ai pas peur. Jusqu’à maintenant, tout s’est passé agréablement. Pourquoi est-ce que ça changerait ?

« J’ai envie de jouer… » Moi aussi. J’ai envie de jouer.

Il ne va pas me quitter. Il veut qu’on joue ensemble. J’aime jouer. C’est un par risquer d’accepter, mais je me suis conduite comme une chienne toute la nuit. Je peux bien risquer un peu plus de ma dignité dans l’aventure. Je soupire. J’écoute.
« Je… » Ne suis pas certaine que c’est une bonne idée. Jusqu’à maintenant, c’était un jeu inoffensif. « J’irai à cette cabine. » Un nouveau soupir. Merde. Qu’est-ce qu’il m’a pris. « Bonne nuit maître. »

En raccrochant, je me rends compte de ce que je viens de faire. Je viens de trouver la trame de mon prochain livre. Tout en ramassant le bordel que j’ai mis dans le salon, je réfléchis à ce que je vais pouvoir faire de tout ça. Je réfléchis à ce que je vais dire à ma maison d’édition. Je ne vais pas tout leur raconté, mais leur dire qu’en tout cas, c’est une bonne idée que j’ai eue là. Ils ne pourront pas dire l’inverse. Pas avec tout ça. Aussi, demain je vais aller à ce point de rendez-vous. Je ferai, au pire, comme dans les films. Je dirai à mon assistante d’appeler la police si jamais je ne reviens pas au bout d’un ou deux jours. Je titube vers la cuisine et envoie bouteille et verre dans l’évier.

Dans la salle de bain, la lumière est trop vive et j’ai envie d’éteindre, mais je risque de me faire mal. J’entre dans la douche sans avoir retirer mon débardeur. Ni ma chaussette. Je fais couler l’eau puis je m’en rends compte. Je termine pourtant de me laver pour ensuite laisser mes vêtements trempés dans le lavabo. Demain je me demanderai ce que ça fou là.

Ivre et sonnée par le plaisir de cette rencontre, je suis obsédée par le prénom qu’il m’a donné. Helel. Je le dis à haute voix et je ris. Je gémis. J’ai oublié de fermé la porte fenêtre. Je reviens sur mes pas, voyant la télé allumée avec plus qu’un écran bleu. Dans ma rétine sont imprimées les images que j’y ai vu dans la soirée. Je frissonne et éteins le poste. Je ferme à double tour portes et fenêtres, puis je vais me coucher. Il faudra que j’achète un tapis. Un collier aussi. Je veux des piercing aux tétons. Je veux…un tas de choses. Je ne sais plus. Il faut que je dorme. Que j’arrête l’alcool aussi. Est-ce que j’ai rêvé ? Peut-on rêvé en dormant déjà ? Ta gueule Mona. Et dors. J’ai le sexe en feu.

Demain, j’irai.
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Helel le lundi 13 mai 2024, 21:50:07
Le temps était sombre. Sur la ville pesaient des nuages gris et épais, à tel point que le soleil semblait être un lointain souvenir. La morne couleur déteignait sur les bâtiments, sur les lumières environnantes. Comme une froide journée d’hiver, le vent semblait mordre la peau des passants.

Du domicile de Mona jusqu’à la fameuse cabine, il y avait un trajet d’à peu près deux heures en train. Peut-être trois selon les aléas du petit bus de campagne qu’il fallait emprunter par la suite. A mesure que l’on s’enfonçait sur les côtes, que la campagne remplaçait la ville, on pouvait voir le soleil resurfacer, noyant les champs de son éclat doré.

De la ville à la gare, de la gare métropolitaine à la petite station de campagne. L’accent des gens changeait légèrement, la chaleur de leur regard comme un parallèle à celle du soleil qui nourrissait leurs récoltes. Le vacarme des voitures et des pédestres mort sous le calme serein du vent froissant les hautes herbes, des animaux et insectes nourrissant le cycle de la vie. Les oiseaux dominaient le paysage sonore. Des rossignols japonais, dérangés parfois par le piaillement agacé d’un unique corbeau noir et brun.

L’occidentalisme outrancier s’effondrait devant la tradition, alors que les gratte-ciels devenaient pagodes et minka symétriques, formaient un ensemble de couleurs évoquant une toile habilement peinte. Ce dégradé du blanc au jaune, du jaune au rouge, menait d’un bout à l’autre de la ville.

Comme de curieux détectives, les oiseaux semblaient suivre la jeune femme. Surtout ce beau corbeau aux ailes de jais et à la parure brune, qui venait parfois sautiller à coté de Mona, la pistant sans discrétion. Sentait-il qu’elle était une touriste, prête à lui donner quelques miettes ? Ou une personne égarée, dont il pourrait soutirer quelque objet brillant que ce soit ?

Il restait toujours suffisamment à distance pour qu’elle ne puisse le toucher, bien qu’il ne respire aucune timidité. Peut-être était-ce là simplement toute la politesse de Sieur Corbeau, n’osant envahir le précieux espace de Dame Mona. L’étrange guide était pourtant utile par moments, guidant la jeune femme à travers le dédale en prenant un peu d’avance.

Mais le pèlerinage était tout de même ardu. Il fallait marcher à travers les rues rustiques, le long d’une colline abrupte, jusqu’à une étrange petite maison. En bordure du village, le surplombant de sa petitesse, se trouvait l’adresse finale. Cassant avec l’allure japonais de l’endroit, il s’agissait d’une cabine évoquant celles qui peuplaient les montagnes européennes.

Le bois était sombre et méticuleusement ciré. Sans doute de l’acajou. Une fenêtre accompagnait la porte d’entrée, large et composée de quatre carreaux. Mais il était étrangement impossible de voir à travers. Simplement, Mona pourrait y voir son propre visage. Ou bien…

L’œil averti remarquerait peut-être de légers détails. Si elle voyait son poignet dans le reflet, peut-être constaterait-elle les marques discrètes de brulures liées à une corde. Qui irait décemment lever sa chemise pour y voir de beaux bleus, qui donc écarterait une mèche pour voir les suçons orner son cou délicat ?

« CAW ! » Piailla Anqar, car tel était le nom de ce corbeau. « Caw. Caw. » Brillante distraction, pensa-t’il.

S’étant assuré d’avoir protégé le secret de cette fenêtre, l’oiseau s’envola alors pour de bon, n’offrant pas le moindre regard en arrière.

La porte était déjà entrouverte. Mais depuis combien de temps ? Helel était-il négligent ou juste amateur de mise en scène élaborées ? Mona devait bien se douter de la réponse, son corps entier devait bien s’en souvenir.

Pour l’intérieur de la cabine, il était simple et élégant à la fois. Dans le coin droit, il y avait un petit bureau sur lequel ne trônait aucun stylo, simplement quelques pages blanches et des livres dans un alphabet inconnu. Peut-être était-ce un genre de langage persan ?

Immédiatement sur la gauche, il y avait une porte laissée bien ouverte sur une salle de bain, dont la baignoire carrée et carrelée était incorporée au bois de la maison. Elle était spacieuse, prenant aisément la moitié de la place dans cette petite salle, accompagnée d’un évier qui paraissait alors minuscule, surplombé par un grand miroir.

Au fond à droite, il y avait un petit espace cuisine somme toute assez modeste. Les placards étaient tous fermés, ne laissant aucun indice quant à l’alimentation d’Helel. Plus étrange encore, si Mona venait à vouloir se servir quoi que ce soit, elle remarquerait l’impossibilité d’ouvrir la moindre porte de placard.

Seule trônait une bouteille sur le comptoir. Une bouteille de vin sans étiquette, à l’air familier, peut-être. A côté, il y avait un cendrier dans lequel reposait un cigare fumé depuis longtemps déjà. Une fenêtre et une chaise en bois renforcé de cuir doublé. L’endroit depuis lequel Helel l’avait torturée avec amour, à n’en pas douter. On pouvait entendre les vagues proches, d’ici, même la fenêtre fermée.

Deux dernières portes au fond à gauche. Une petite donnant sur de modestes toilettes, à n’en pas douter. L’autre était plus grande, et bien ouverte, mettant en évidence la raison pour laquelle Mona était venue ici.

Un lit aux draps rougeoyants, à l’air moelleux et chaud. Dessus trônait un morceau de tissu, maintenu en place par une lettre scellée dans la cire. Pas le moindre bruit, pas la moindre trace de cet inconnu dont l’auteure pensait connaître l’apparence. Mais elle avait déliré, pas vrai ?

En jetant un œil dans la pièce, Mona pourrait voir des fouets, cordes douces et autres liens destinés à la faire souffrir de plaisir.

Mais le jouet le plus important restait le papier replié sur le lit.

La lettre attendait, ses instructions claires et indiscutables.
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Mona Duval le lundi 13 mai 2024, 22:16:08
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Ce matin, je me suis levée avec la gueule de bois. En voyant l’état du salon, j’ai soupiré. Donc ce n’était pas un rêve. Hier au soir, j’ai trop bu et j’ai visiblement basculer du côté lubrique de la force. C’est embêtant. J’aime bien ce foutu tapis. Mais l’amener dans une blanchisserie, je risque de passer pour la dégueulasse du coin. Avec ma réputation déjà bien ancrée dans le collectif publique, je crois que je vais éviter. Autant en racheter un. De toute manière, j’allais en changer un jour non ?

C’est répugnant. J’ai failli marcher dedans en plus. Je ne sais pas si c’est uniquement du lubrifiant, alors dans le doute, je n’y touche pas, contourne mes bêtises et me dirige directement vers la salle de bain pour prendre un cachet. J’ai l’impression qu’on me marche sur le cerveau. Avec des talons aiguilles. Mon reflet me fait peur. Je suis pâle. J’ai des cernes. Je prends un second cachet. Ça ne peut pas me faire de mal.

Je traîne. J’essaie de ramasser les bribes de ma mémoire. Ce salon s’appelle amnésie. J’ai tout oublié, ou presque. J’ai rêvé toute la nuit. Des rêves nauséeux parfois, mais souvent agréable. Étrange. Excitant. Tant que je gardais les yeux fermés, alors ça allait. Si je les ouvrais…tout tanguait. J’étais sur un bateau -lit. Helel a été un mot, prénom ? Qui m’a envahie la tête comme un de ces jingle pub dont on ne se débarrasse qu’en le remplaçant par autre chose. Une autre chanson. Une autre mélodie. Je suis crevée.

J’ai mal partout.
Je suis vieille.

Après avoir déjeuner, je me rends compte que je n’ai pas appeler ma maison d’édition pour leur dire que la mission est en bonne voie. J’ai eu quelqu’un au téléphone et c’est un tordu, mais un tordu intéressant. Je ne vais pas tout leur raconter. Les hallucinations, les doigts poisseux, la culotte trempée. Je ne parlerai pas non plus de ce que j’ai cru entendre, voir ou faire. J’étais tellement ivre. Ils ne comprennent jamais quand je me bourre la gueule. Pour eux, c’est un cliché de l’artiste torturé. Je ne suis pas torturée. Certains disent que je ne suis même pas une artiste. Moi ? Je m’en fou. Depuis hier, j’ai une seule chose en tête. Retrouver le téléphone jetable. Je ne sais pas exactement pourquoi je veux remettre la main dessus. Mais je sens que c’est important.

Je prends une douche, histoire de me décrasser définitivement, puis je cherche le téléphone, profitant de devoir rouler la moquette pour la jeter, afin de regarder dans chaque recoin. Il est sous le canapé. Je l’allume. Il est tout collant. Des empreintes de doigts salis partout. Répugnant. Je deviens vraiment dégueulasse quand j’ai bu. Il faut que j’arrête…plus tard. Un jour. On verra. De toute façon, pour le moment, rien que l’odeur de vin dans l’évier de la cuisine me retourne le ventre. Je me dépêche alors de fourrer le verre dans le lave vaisselle. La bouteille rejoint les ses camarades, tombés au combat. Ça tinte. J’ai tellement mal à la tête que j’ai envie de crier dans ma cuisine. « LA FERME » à tout ce qui fait du bruit.

Je nettoie le téléphone et m’installe à la table. Lorsque je le rallume, je vois qu’il y a un numéro, le dernier appel et un sms, que j’ouvre. Il y a des instructions. Des mots me reviennent. Une voix. Un prénom. Un nom propre « maître ». J’ai fait un pacte avec un parfait inconnu. Et j’ai accepté. J’ai vraiment accepté ? Si ça se trouve…je ne me suis engagée à rien ! Mais alors…pourquoi j’ai tellement envie d’aller m’acheter un collier et me faire percer les tétons ?

J’appelle mon assistant sur les coups de midi. Je le dérange en plein repas, mais comme c’est moi qui paie, il ne dit rien, m’écoute.

« Je vais faire une randonnée. Je ne peux pas trop t’en dire, mais il le faut. C’est pour mon prochain bouquin. »
« Tu as l’idée alors ?! Le coup du numéro dans les toilettes, ça a fonctionné ? »
« Pourquoi tu as l’air si étonné ? Il y a beaucoup de gens qui veulent du sexe facile. »
« Même ici ? »
« Même ici. »

Nous discutons encore un peu, mon assistant et moi. Je lui explique que si je ne donne pas signe de vie dans vingt-quatre heures, même par le biais d’un sms, alors il doit appeler les flics. Je laisserai dans un tiroir de ma commode, une enveloppe avec l’adresse où je dois aller. Je ne veux pas prendre de risque. Je regarde assez de film pour savoir comment ça peut finir ce genre d’impulsivité. Signer un pacte avec un parfait inconnu. Quelle débile. Mes mamans me tueraient si elles savaient. Libérées des critères de ce qui est bon ou mauvais selon notre société, elles m’ont toujours laissés explorer les interdits. Toujours un œil sur moi, évidemment. Cependant, elles m’ont aussi appris la prudence. De nombreuses, trop nombreuses fois, adolescente, je me suis mise dans des situations pas possible. Il paraît que c’est normal lorsqu’on est bipolaire. Je ne sais pas. Et je m’en fou.

J’ai passé un temps fou, ensuite, à trouver l’adresse sur internet. La météo, l’endroit, comment m’y rendre. Je ne suis jamais allé là-bas, du moins, ça ne me dit rien. J’ai lu et relu le sms, comme pour m’assurer de ce que je voyais. Faisant mine d’essayer de me souvenir. Mais rien. Internet est mon ami.

Après avoir enfilé Un pantalon de yoga dans lequel j’entre difficilement mon postérieur, un débardeur et mon pull fétish : vert avec une grenouille dans le dos. Une grosse capuche. Je sors de la maison. J’ai simplement pris un sac avec le stricte minimum et me voilà partie.

Marcher. J’adore marcher. Les rues, les gens. Un étalage de couleur dans la grisaille d’aujourd’hui. Et en voyant toutes ces couleurs, je me rends compte que je n’ai pas pris de parapluie. Tant pis. J’ai la flemme de revenir en arrière. Un regard sur mon portable. J’ai le temps de faire un détour par le centre-ville afin d’acheter un collier. Le vendeur est adorable bien qu’intimidé. Il me demande un autographe et m’offre le collier avec les boucles tout autour, que j’ai choisi. Je m’en vais en faisant mine de ne pas avoir compris qu’il me demandait mon numéro. Je ne reviendrai pas ici. Les hommes qui me lisent en imaginant ensuite que je vais leur faire ce que j’écris, je les ai en horreur. Pour me faire fuir, essayez de me faire plaisir en me disant que vous avez lu mon bouquin. Niveau technique de drague, vous serez à moins huit milles de me charmer.

Lorsque j’arrive à la gare, elle est bondée. Lorsque je monte dans le train, je trouve de justesse une place. J’ai presque une heure de train, si ce n’est plus à me farcir. Je refuse de le faire debout, alors que j’ai payé ma place. J’ai envie de mordre tous ceux qui s’approchent et qui sont en âge que je leur cède la place. Le gamin qui hurle plus loin me donne des envies de stérilité. Le type qui n’arrête pas d’essayer de photographier mes seins aussi. J’ai pourtant mis un gros pull. Je fais mine de ne pas remarquer. Il vaut mieux parfois. C’est le trajet le plus long de ma vie. J’en oublierais presque ce que je fou là.

En arrivant, le train s’est rapidement vidé. Comme si j’allais dans les confins de la Terre. C’est grâce à un gentil monsieur que je parviens de justesse à monter dans le bus avant qu’il ne démarre. J’aurais dû demander un chauffeur, mais la maison d’édition aurait su où je vais. Je ne veux pas me retrouver à justifier une absence dans le trou du cul du monde, avec un inconnu que j’ai eu au téléphone. Avec qui j’ai fait un pacte. C’était quoi déjà ?

Les cahots de la route ne m’aident pas à réfléchir et avant d’arriver, j’ai avaler deux nouveaux cachets pour la tête. Je commence à sentir un flottement agréable a niveau de mon cerveau. C’était quoi ce pacte déjà ? Je fouille mon sac, cherche le téléphone jetable. Évidemment, je l’ai oublié à la maison. Que d’intelligence dans cette petite Mona. J’abandonne.

Lorsque je suis assez sonnée par les médicaments pour faire partir l’angoisse et la migraine, je prends enfin le temps de regarder le paysage. C’est magnifique et je regrette de ne pas l’avoir fait plus vite. Je pourrai au retour…si je suis vivante. Hahaha. Quelle conne. Je suis en train de me faire peur toute seule. C’était bon hier soir. C’est quelque chose dont je me souviens. L’orgasme a été intense. Il a duré longtemps. C’est là un fait établi. Je m’en souviens parfaitement. De cet orgasme. Mais tout le reste n’est que flash et fumée. Fièvre. Ivresse. Une voix rauque et un dos musclé. Helel. Son nom. Maître. Le nom que je dois lui donner. C’est ça ! Eurêka !

Je bondis presque sur mon siège lorsque j’arrive à l’arrêt, tripotant le collier dans mon sac. Je suis esclave d’un parfait inconnu, rencontré au téléphone. Si ça, ce n’est pas un cas clinique de phase euphorique dans la bipolarité, alors je ne sais pas ce que c’est. Pourtant, je descends sans me presser, bien que mon cœur commence à cogner.

Je n’ai pas le temps pour faire du tourisme, alors je demande à une dame où je peux trouver le bus pour aller à l’adresse que j’ai griffonné sur un papier. Elle me regarde avec douceur. Presque tendresse. Je ne sais pas comment dire, mais je viens de la ville et ne suis habituée à ce genre de regard que de la part de proche. Les gens de la ville sont devenus gris à force de pollution.

« Mais ma pauvre. Il faut marcher. » Ok. Elle a dût remarqué que je suis une citadine. Je dois sentir le capitalisme pour elle.
« Ah. Pas de problème, j’ai de bonnes jambes ! »

Je la remercie et la quitte. Sur le coup, j’ai eu envie de revenir sur mes pas et lui demander si on ne peut pas rester un peu ensemble. Je me sens perdue dans ce décor que je ne connais pas. J’ai beau ne pas trouver très beau la ville, lui préférant la campagne, pour le coup, je me sens étrangère dans mon propre pays. J’inspire profondément, tire sur les lanières de mon sac à dos et prends le chemin que l’on m’a indiqué. C’est parti.

Cela fait longtemps que je n’ai pas autant marché. Je fume clope sur clope, essayant de chasser les oiseaux qui me suivent. Ils me stressent. Natsuyo parlait souvent des « oiseaux de mauvaises augures ». Pourtant, il y en a un, celui qui pourrait être le pire, niveau superstition, qui semble intéressé. Par quoi ? Les oiseaux aussi se mettent à harceler les filles ? Où va le monde…
J’accélère, mais il semble décidé à rester près de moi. Et à force de le regarder lui, je me perds, m’arrêtant pour regarder quel semble être le chemin. Évidemment, j’ai trop peu de réseau pour vérifier. J’ai envie d’abandonner quand je vois le corbeau. Le même que précédemment, celui que je pensais fuir. Il me regarde depuis sa branche. Je le regarde aussi. J’ai envie de lui demander ce qu’il me veut, mais c’est un piaf. Rien qu’un piaf.

« Tu es une sorte de guide c’est ça ? »

Je lève la tête vers lui et il s’envole, se posant sur un autre arbre, un peu plus loin sur le chemin. On dirait, c’est peut-être fou ce que je vais dire, mais qu’il essaie de me faire comprendre quelque chose. Perdue pour perdue, autant tester. Je décide donc de le suivre, regardant ce qu’il fait si je change l’itinéraire. Il croasse de manière assez agressive lorsque je fais ça. Et si je reste sur le bon chemin, où ce qui semble être la voie pour le corbeau, il se contente d’aller sur un autre arbre plus loin. Je dois être folle de suivre ce piaf volant, mais avec ce qui me reste en mémoire d’hier, je me dis que folie pour folie…

Je marche longtemps. J’ai mal aux mollets. Les rues sont irrégulières et je manque de me tordre la cheville à tout moment. Je traîne dans la montée et à chaque souffle, je regrette d’avoir tant fumé sur les bouts de chemin qui étaient plat. Lorsque je regarde devant moi, il y a toujours le corbeau qui parfois patiente, d’autres moins. Je ne veux pas l’énerver, alors je reprends la marche, malgré la tension dans mes cuisses. Jusque dans mes fesses. Au moins, j’aurai fait mon sport aujourd’hui.

Le corbeau s’est posé. Il ne semble plus pouvoir bouger, se contente de croasser si je m’écarte. Je suis arrivée à destination. Une cabine comme je n’en avais jusqu’alors vu uniquement durant mes voyages. Je n’ai jamais su ce qu’il y a dedans. Habitations ? Spa ? Bah.

Avant d’essayer d’entrer dans la petite maison, car c’est aussi à ça que ça me fait penser, j’essaie de voir à travers les vitres. Mais il n’y a rien d’autres que mon propre regard. Je recule, surprise par mes yeux sombres, avant de rire bêtement. Une main sur le cœur, il faut absolument que j’arrête de stresser. Je me rapproche encore une fois, car quelque chose m’a paru étrange dans ce reflet.

« Caw Caw ! »
« Oh la ferme ! Munin ou Hugin ou quel que soit ton nom ! Je te remercie de ton aide mais… »

Le salaud est parti. Comme s’il est satisfait de m’avoir fichu la trouille de ma vie. Je suis certaine qu’il va en rire avec ses potes ce soir…je n’aurais jamais dû lire « American God ». Je commence sévèrement à ressembler à Ombre. Qui travaille pour Odin sans le savoir. Qui voit des choses qui existent sans exister et…bon. La ferme Mona. Entres. C’est fermé…

« Ouvert ? »

Elle ne l’était pas avant. J’en suis certaine. Je ne mettrais pas ma main à couper, cela dit. Je pousse la porte et suis accueillie par quelque chose de cosy. Je ne m’attendais pas à ça. Simple, mais exactement ce qu’on attendrait de ce genre de petite cabine.

« Il y a quelqu’un ? »

Je déteste faire ça. J’ai l’impression d’être idiote. Bien que parler à un piaf, ça le soit aussi tout compte fait. Je ferme derrière moi, retire mes chaussures par politesse et les laisse à l’entrée. Mon sac atterrit à côté, bien que le collier soit resté dans ma main. Je ne sais pas pourquoi, mais sa présence me rassure. Je suis seule ici. Pas le moindre signe de vie. Je pourrais repartir, mais j’ai la flemme. Je ne suis pas certaine d’avoir de train. J’ai mal aux jambes. Oui. Je vais rester.

En faisant le tour des pièces, je me rends vite compte que la personne qui vit ici est étrange. Tout est bouclé et les livres qu’il possède ne sont même pas en français, anglais, ou une langue que je connaisse. J’ai lu énormément de choses durant ma courte existence, mais pour le coup…je suis tentée de prendre ça en photo, mais un frisson me parcourt. Je sers le collier dans ma main. Je ne suis pas ici pour ça. Je veux écrire un livre. Merde.

Je sors donc. Une odeur de cigare. Je la sens et la suis. Dans la cuisine, il y a l’objet et une bouteille de vin. Sans étiquette. J’ai envie de vomir à la vue de l’alcool, mais une chaleur monte de mon giron. Je mords la lèvre, comme à chaque fois que mon désir se fait sentir. Désagréable que cette petite tâche humide qui est apparue sur mon sous-vêtement, alors que je n’ai fait qu’apercevoir une bouteille. Je n’ose pas imaginer ce qu’il va se passer ensuite.

Dans le salon, c'est pire. L'odeur d'iode, d'homme. Le vent. Les bruits de la mer. Quand je vois le mobilier, j'imagine une silhouette se masturbant tout en me parlant. J'ai la fièvre. Mais j'ai encore une pièce à voir. La dernière et probablement l'ultime. J'en suis convaincue sans trop savoir comment. La chambre...

Cette chambre. Parlons-en. Je ne l’aime pas. Pas qu’elle manque d’esthétisme. Qu’elle est décorée sans goût. Non. C’est plutôt parce qu’elle crie qu’il va s’y passer des choses. C’est excitant, mais repoussant tout à la fois. Et je sais parfaitement que ce n’est pas la chambre le souci. C’est simplement moi. Ce décor me ramène à mon statut d’esclave. Tout simplement. Et je suis encore divisée sur le sujet.

Je me retrouve en sous-vêtements (https://zupimages.net/up/20/37/6m7r.png), des choisis spécialement pour aujourd’hui. Je me sentirais stupide toute nue. Je ne suis pourtant pas stupide, mais ce n’est pas un soir comme les autres. Je suis dans le noir totale sur ce qui va se passer ici. Ce qui me sera fait. Je ne me souviens que d’un dos musclé. Peut-être d’un regard, mais je ne suis même pas certaine. Tout comme je ne suis pas certaine que le coup de téléphone d’hier ait un rapport avec ce que j’ai cru voir, sentir et entendre. Seulement, il est trop tard pour faire marche arrière. Je suis venue jusqu’ici. Autant voir ce qui va se passer ensuite. Maudite curiosité.

Sur le lit, je me saisis du rouleau et un morceau de tissu. Je laisse à la place le coller et mes yeux parcourent le papier. Il semble ancien, précieux. Quelque chose que je n’ai vu que dans les films. Mon inconnu doit être riche. Ou fin connaisseur. Qu’est-ce qu’un homme qui possède ce genre de bouquin et de papier a besoin de téléphoner pour obtenir quoi que ce soit ? Les humains. (Si elle savait…)

Docile, car j’ai fait un pacte. Je descends du lit, m’agenouille en me sentant un peu bête, nouant le ruban derrière ma tête. J’ai toujours été une tricheuse, mais cette fois, je ne tricherai pas. Je vais jouer à ce jeu dangereux. Arrêter de trop réfléchir, même si ainsi, mes fesse présentées à la porte, les cuisses légèrement écartées, ce n’est pas facile de se concentrer sur autre chose. Les bras tendu au-dessus de la tête, je me prosterne pour quelqu’un que je ne connais pas. Face à un lit vide et l’espace d’un instant je me demande si ce n’est pas un coup monté pour avoir des photos de moi en…la ferme Mona. Qui irait faire tout ça juste pour ton cul. Je soupir, attendant, assez impatiente. Cambrée, le visage entre mes bras. Je suis un personnage de hentai. Tout ça pour un coup de téléphone. Tout ça sur un coup de tête. Entêtant. Helel. Je n’arrive pas à me dire que j’ai fait ce choix moralement. C’est purement physique. Mon corps m’a porté jusque là et je n’ai même pas essayé de partir. L’envie qui me prenait de rebrousser chemin s’en allait dés qu’un souvenir de cette nuit me revenait. L’indulgence…avant l’abstinence.
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Helel le lundi 13 mai 2024, 22:41:47
Les démons ne s’encombrent que rarement d’une enveloppe charnelle. Comme une ombre, comme un grain de poussière, Helel observait Mona. Il notait la moindre seconde d’hésitation, soutenait du regard le moindre recoin qui attirait son attention. Son souffle était puissant et lourd, comme celui d’un fauve prêt à bondir.

Mais pour la jeune femme, ce n’était qu’une brise légère, une très faible sensation d’être observée, peut-être un inexplicable inconfort. Les livres illisibles semblaient murmurer, pousser l’auteure à les oublier, à s’enfoncer un peu plus dans le piège qui lui était tendu. Le silence paraissait plus bruyant que jamais.

A l’intérieur même des murs, tapis dans le miroir qui faisait face au lit, Helel attendait, heureux que l’humaine ne puisse entendre la lourdeur de sa respiration. Soupirait-il ? Vraiment ? Il en était lui-même surpris, s’approchant de Mona sous sa forme éthéré, démon devenu légère brise.

Ses énormes doigts harcelaient la nuque délicate et fragile de l’humaine, l’empoignaient, ne la blessant pas mais amenuisant l’air qui parvenait jusqu’à ses poumons. Encore. Encore un peu. Juste un peu et je pourrai enfin goûter ton corps. Enfin me repaître de ton intimité trempée, t’étrangler et te dire à quel point je t’aime.

C’était insupportable ! Etait-ce là l’enfer ? Non.

C’était pire, bien pire encore. L’impatience faisant trembler Helel, et en réponse, la demeure entière semblait s’agiter, se démener. Le sol trembla quelques secondes, le soleil se couvrant alors que la mer proche se déchainait. Soleil devint nuages, brise devint orage. L’impatience. L’impatience !

« Mets-le… Mets-le ! » Ordonnaient des voix impérieuses, tout juste perceptibles, alors que l’humaine prenait le bandeau entre ses doigts. Des voix d’hommes et de femmes, des voix que le cerveau peinait à différencier des pensées que nourrissait Mona. « Sois la femme du maître. Il te veut. Ne le fait pas attendre ! »

Comment osait-elle ! Les damnés hurlaient, créant un vacarme inaudible. Pour l’auteure, il ne s’agissait alors que du tumulte des vagues. Mais c’était bel et bien l’appel des esclaves et serviteur du puissant Helel. Ils et elles s’indignaient, outragés qu’une humaine puisse faire patienter le Grand-Duc.

Un coup de tonnerre ! Puissant et tétanisant. La foudre sembla frapper la maison elle-même, tant le ciel récemment obscurci se mit à briller. Puis, le silence. Comme la jouissance, comme un orgasme paralysant. Les vagues devinrent caresse, et le ciel daignât alors laisser briller quelques rayons à travers lui.

Helel était en feu, observant intangible. Quelle belle lingerie, quel corps ! Quelle femme. Il était incontrôlable, même par sa propre volonté. Ses mains se crispaient, désireuses d’attraper et d’arracher ! Il voulait brutaliser Mona, la ruiner et la laisser couverte de marques, de larmes et de mouille contre le lit. La baiser à mort, avec amour.

« Tu es une bonne petite pute. » Enfin. Helel crut jouir, alors que son enveloppe corporelle se formait dans un nuage de fumée. Qu’en pensait l’humaine ? Cette voix de stentor qui l’avait tant humiliée résonnait maintenant dans ses oreilles, plus réelle que jamais. Elle entendait, sentait, ses pas lourds sur le sol de bois. Les lattes pliaient, grinçaient sous la masse du monstre. « Est-ce ma faute ? Ou es-tu une sale chienne par nature ? »

Quelle méchanceté. Et pourtant sa voix rauque était si séduisante, si affectueuse. Mona pouvait l’entendre… Non. Mona pouvait le sentir marcher autour d’elle. Doucement, lentement, insidieusement, elle pouvait le sentir se pencher sur son corps svelte et frêle, alors qu’une main presque aussi énorme que son visage entier lui agrippait les cheveux.

« J’ai un autre jeu pour toi. » Il parlait si près d’elle que son souffle s’écrasait contre sa peau de velours. Comment décrire son haleine ? L’odeur du sexe, peut-être ? L’odeur d’un vrai mâle, d’un être cruel qui prenait sans demander le moindre avis. « Tu vas embrasser mes pieds, comme la soumise que tu es. »

Il se positionna devant elle, le cuir de ses lourdes bottes frôlant les petits doigts délicats de Mona. Helel arrivait à peine à se contenir, absolument brûlant de désir. A ses pieds se trouvaient d’épaisses bottes, menant à un pantalon de cuir noir ajusté par une ceinture similaire. Lorsqu’enfin les mains exploratrices et révérentes de Mona atteindraient le torse du colosse, elle aurait le loisir de constater que ses abdos et ses pectoraux n’étaient pas couverts.

« Remonte. » Ordonna le Grand-Duc, agrippant fermement la tignasse de son amante de ses mains démesurées. Quelle taille faisait-il !? Sûrement deux mètres pleins, peut-être même plus. Mona était une brindille à coté de lui. Une moins que rien. Elle pouvait également entendre le bruit du tissu froissé, alors qu’Helel agrippait le collier qu’elle avait posé sur le lit de sa main libre. « Vénère-moi. N’oublie pas le moindre recoin. Je veux t’entendre chanter les louanges de mon corps. »

Qu’elle se prosterne ne suffisait pas ! Elle devait décrire son adoration pour le moindre muscle saillant, embrasser et vénérer chaque veine. Ce collier était un honneur que lui faisait Helel. Et pour le sentir sur son cou, Mona devait apprendre sa place.

« Si tu arrives à défaire ma ceinture sans utiliser tes mains… » Le Grand-Duc fit mine de réfléchir, pourtant bien conscient de la demande qu’il allait formuler. « Je te laisserai retirer ce bandeau pour m’admirer. » A ces mots, il attrapa le beau minois de l’auteure, tenant son petit menton entre ses énormes doigts. Doucement, ses lèvres s’approchèrent des siennes, la poussant à entrouvrir la bouche d’un simple souffle désireux.

Puis, cruellement, Helel cracha sur la petite langue de Mona, dans sa bouche, avant de gifler affectueusement sa belle joue.

« Ma Mona. » Minauda le démon, caressant alors l’endroit qu’il avait tendrement frappé de sa paume. « Ma belle Mona. »
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Posté par: Mona Duval le mardi 14 mai 2024, 13:16:46
Je me sens ridicule. Le cul en l’air, à l’air. J’attends. Je ne vois rien, c’est légèrement stressant. Et s’il était laid ? Ou dégoûtant ? Peut-être est-ce mieux que je ne voie pas. Peut-être est-ce mieux que je ne sache pas si ce que j’ai vu hier était vrai ou non. Un message du futur peut-être ? N’importe quoi.

Une brise tiède m’enveloppe. La fenêtre est ouverte dans le salon, mais cette brise ne sent pas la mer. Elle ne sent pas pareil. Pourtant, bien que perturbée par mes sens, je gade ma position, docilement. S’il me fait trop attendre, je risque de me casser. Probablement persuadée qu’on m’a fait faux bond. Comment dit-on ? Poser un lapin. Je n’en veux pas de ton lapin Helel !

« Tu es une bonne petite pute. »

La voix du téléphone. Sans filtre et sans grésillement quasi inaudible, mais bel et bien présent. Je sens sa présence, mais ne bouge pas. Mon cœur s’est accéléré à tel point que je suis persuadée qu’il l’entend. Pour moi, il hurle.

Tout mon corps est tendu. Chacun de mes muscles. Ils se dessinent sous ma peau fine. Roulent si je bouge à peine. D’un genou sur l’autre. Légèrement. Les lanières sur mon corps se tendent parfois. Je sens leurs morsures. Ils creusent le rebond de mes fesses, passent entre mes seins. Les entourent. Mes deux globes exposés. Mes tétons érigés. J’ai envie de dire « Ce n’est pas…j’ai juste froid. » Mais mon corps est brûlant. A qui je vais faire croire que je ne désire pas ardemment cet inconnu. Helel.

« Maître… »

Je soupire.
Soulagement.
Il est là.
Ce n’est pas un faux plan.
Ce n’est pas un lapin.
Je vais souffrir.

« Est-ce ma faute ? Ou tu es une sale chienne par nature ? »
« C’est… »

Malgré l’angoisse de ne pas pouvoir voir ce qu’il fait, je parle d’une voix étrangement douce. Ma crainte faisant vaciller mon timbre entre le respect et la soumission. Je respire fort. J’entends le parquet. Éprouvé par son poids. J’ai l’impression d’être ce parquet. Il va m’écraser de son poids. Est-ce le mauvais moment pour avoir envie d’uriner ?

« C’est pour vous… »

Ma respiration se condense contre le sol sous mon visage. J’ai chaud. Je sens mes seins, écrasés. Ma respiration est difficile. Je suffoquerais presque. Entre angoisse et excitation. Ma respiration est haletante. Je suis sa chienne. Pour combien de temps ? Combien de temps mes nerfs vont-ils tenir. Entre mon corps et mon cerveau…c’est la guerre. Est-ce que je vais exploser ? L’envoyer chier et me tirer ? Ou est-ce que je vais simplement faire ce qu’il me demande, jouir et…profiter ?

Un couinement s’échappe de ma gorge lorsqu’il me saisit. Il m’a fait peur. Je ne l’ai pas senti arriver si près. Obnubilée par la cavalcade de mon palpitant. Bobom. Bobom. BOBOM. « J’ai un autre jeu pour toi. » Bobom…mon cœur s’affole. Ma gorge me fait presque mal. Il tire mes cheveux, me force à la cambrure. Je plie comme le bambou. J’ai cédé au moment où j’ai accepté de venir ici et de me prosterner. Est-ce que c’est ça, « une connerie » ?

« Tu vas m’embrasser les pieds, comme la soumise que tu es ! »

Il me libère de sa main, mais pas de sa présence. Son aura. Elle m’écrase, comme il écrasait le parquet. Je suis essoufflée. Mon cœur bat trop fort et mon string est trempe. Ce qu’il me demande me rebute. Pourtant, j’avais été excitée, le jour où j’ai fait faire la même chose à un des protagonistes de mon second bouquin. Du bout des doigts, à tâtons, je glisse mes paumes contre ses pieds. Ils sont grands. Si grand. Elles sont fraîches sont mes baisers brûlants. Je commence du bout des lèvres, mais je le fais avec un sentiment de plaisir inavouable ensuite. Je remonte, accentuant ma cambrure et n’hésitant pas à redescendre sur ses pieds afin de lui faire profiter de la vue. Quitte à être là, autant y aller à fond…non ?

Je fais remonter mes mains aussi haut que possible, agenouillée désormais. Obéissante. Toujours. Il ordonne. J’exécute. Jusqu’où ? Je ne sais pas encore. Mes doigts jouent sur le cuir du pantalon, que j’embrasse sans monter au-dessus des genoux. Je redescends ensuite, ressemblant à une femme qui prie et se prosterne plusieurs fois devant son dieu. Ma respiration est plus lourde désormais et j’ose une langue curieuse sur les chaussures, salivant. Je suis devenue une chienne.

« Remonte ! »

Sa voix me fait vibrer. Je pose mes mains sur le haut de ses cuisses. Combien mesure-t-il ? Il tire mes cheveux. Si longs. Mes paumes atterrissent sur un torse épais. Dur comme le bois. Je le caresse, comme fascinée. Il fait deux mètres. Dix mètres. Peut-être moins. Plus ? Pas d’exagération. Je me revois enfant, appuyant des deux mains contre le tronc du vieux chêne derrière la maison. J’y ai gravé mes plus belles histoires. Je veux le griffer et le marquer. Mais je crispe les doigts, sans enfoncer les ongles. Je lève la tête vers son visage, aveugle. Je n’ose pas mettre mes mains pour essayer de deviner ses traits. Savoures Mona.

Nos respirations se mêlent. C’est comme au téléphone, mais nous pouvons nous toucher. IL peut me voir. JE peux le toucher. Il est brûlant aussi. Mais une chaleur étrange. Pas comme s’il a passé sa journée au Soleil. Non. Autrement. Comme ces gens qui viennent d’un endroit chaud. Ils portent le feu en eux. Moi aussi je suis chaude. Je suis trempe. Je commence à être moite. Par instant, comme des sursauts de conscience, une sueur froide glisse le long de ma nuque, de mon échine. Jusqu’au creux, au-dessus de la raie de mes fesses. Je l’entends qui prend le collier. J’ai mal aux tétons tant ils sont érigés désormais. Jusqu’à son odeur, il me donne la fièvre.

« Vénère-moi. N’oublie pas le moindre recoin. Je veux t’entendre chanter les louanges de mon corps. »

Je ne m’en sens pas capable. Tout mon être crie de ne pas le faire. Mon cerveau est embrouillé. Ma timidité d’écolière, au moment de l’interro orale, remonte tout à coup à la surface. Je dois être rouge comme une tomate. Pourtant, au bout d’un instant qui me semble une éternité, je me mets à glisser mes mains le long de son corps. Son dos, ses fesses, ses flancs. Je m’amuse du bout de chacun de mes doigts. Redessine les creux et les monts, m’attardant parfois sur un téton. Tout en soupirant la grandeur de son corps. Ce qui est sûr, c’est que je dois remercier ma carrière d’écrivain. Les mots sortent trop facilement désormais.

« Aucun homme que j'aie connu n'égale votre physique. La solidité de vos muscles. Le dessin de votre torse. »

Je le dis avec une sincérité qui me trouble moi-même. Pour accompagner mes mains, j’approche parfois mon visage de son torse, son ventre, n’hésitant pas à m’agenouiller à nouveau devant lui, tout en continuant de le caresser par milles mots. Qui me garantisse milles maux.

« Vous êtes beau. Puissant. Si viril. Votre odeur inspire crainte à vos ennemis, fait soupirer vos amantes. »

Je le dis avec une sincérité rehaussée de la chaleur de mon timbre. Je suis totalement excitée. Je le sens à chaque fibre de mon corps. La tension dans mes muscles, le mouvement de mes hanches. Mon bassin ondule doucement, en de petits mouvements post-coïtal. Parce que ma vue est obstruée, mes autres sens sont décuplés. Du moins en ai-je l’impression. Ainsi, chaque veine, chaque muscle, jusqu’au grain de peau, j’y suis sensible. J’ai envie de sentir la peau sous le pantalon également. Laisser son odeur m’envahir.

« Prenez tout…je vous l’offre. »

La fin de ma phrase est coupée lorsqu’il m’attrape le visage de ses doigts épais. La bouche entre-ouverte, je dois ressembler à un poisson. Son souffle se rapproche de mon visage. Ma respiration s’accélère. Je me sens prête pour accueillir sa langue. C’est sa salive. Je devrais lui cracher dessus en retour. Il va trop loin. Pourtant, j’ouvre un peu plus la bouche, puis ravale nos salives mêlées, m’agenouillant à nouveau pour exécuter son ordre. Je veux voir à quoi il ressemble. Je veux pouvoir regarder ce que je touche. Je veux pouvoir…admirer l’épaisseur de sa queue.

Elle est juste là.
Je la sens sous mon visage.
Je la respire.

Ma langue sort, probablement trop rose, quelle que soit la couleur de son pantalon. Le cuir est doux. J’ai gardé mes mains, sagement, entre mes cuisses, sur le sol. Je peux défaire cette ceinture à l’aveugle. J’en ai envie. Ne serait-ce que pour lui prouver que je peux le faire.

 Avec la sensation de la petite gifle encore sur la joue, tout comme celle de sa caresse juste après, j’attrape la lanière de cuir. Celles sur mon corps continue de mordre ma peau à certains de mes mouvements. Elles marquent ma peau de bandes rosées. Tout comme moi, je marque le cuir de mes petites dents pointues. J’appuie parfois mon menton contre son sexe, tirant comme je peux. Enfin, le bout arrondi passe dans la boucle. Je tire dessus. C’est difficile. Je tire jusqu’à voir le petit embout métallique se défaire et je n’ai plus qu’à tirer le tout. Le bruit de la boucle qui tinte est un son que j’apprécie. Il signifie que quelque chose se prépare. Comme lorsqu’on déballe les cadeaux. Le froissement du papier.

Je suis moite. Mon front. Ma culotte. La peau d’entre mes cuisses. Je commence à sentir un inconfort dans mes genoux. Mes orteils, que je gardais repliés, s’étendirent. Me soulageant. Je me laisse aller en avant, passant ma langue contre la braguette, dernière serrure qui me fera atteindre la verge tant attendue. Espérée ? Mais je dois attendre. Helel seul en a la clef. Même si je le voulais, je ne pourrais plus partir. Mon corps entier me le reprocherait. Entier.
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Posté par: Helel le mardi 14 mai 2024, 13:41:58
L’offrande n’avait pas de valeur. Pas dans le sens ou Helel la trouvait insignifiante. Plus dans le sens où la liberté de choix n’existait pas pour Mona. Toisée par cette bête sauvage, elle était paralysée. Mais était-ce la peur ou l’admiration, face à ce fauve qu’elle ne pouvait contempler de ses beaux yeux ?

Le beau diable tenait fermement les longs cheveux de la jeune femme, en guise de laisse pour une chienne soumise. Il lui enfilerait bientôt ce joli collier, quand elle l’aurait mérité. Quand enfin il pourrait sentir son âme s’abandonner à lui. Mona comprenait-elle maintenant pourquoi les papillons venaient se bruler sur une flamme, sans jamais hésiter ?

Quel cruel maître. Helel ne gratifiait pas son amante de la moindre félicitation. Il se contentait de profiter d’elle comme d’un jouet. Ses grognements d’aise étaient cependant plus sincères que le colosse lui-même. Comme un motif facile à deviner, l’humaine pouvait comprendre lorsqu’il crispait sa main, lui tirait un peu plus fort les cheveux, qu’elle était sur la bonne voie.

« Aaaah… Si tu savais comme j’ai joui en pensant à cette bouche ! » Il passa sa lourde main rêche contre le doux minois de la jeune femme, lui offrant une confirmation : elle était aussi grande que le visage de Mona. « Hmf ! » Un gémissement rauque, que même la magie d’Helel n’aurait su maîtriser. « Fais bien briller mes bottes. » A ces mots, ses doigts quittèrent le minois délicat dans une caresse.

Elle le léchait vraiment ! Il avait envie de déposer un tendre baiser sur son front pour la féliciter. Une telle dévotion était admirable. Aussi sadique puisse-t ’il être, le démon adorait que les chiennes se soumettent et œuvrent avec plaisir. Lui aussi souffrait de l’attente, insoutenable. Son sexe se dressait, massif et menaçant, déformant le pantalon qu’il portait.

« Monte, petite salope, monte encore, que je sente tes joues délicates contre ma queue. Que je baise ton visage d’amour. » Helel s’amusait à reculer doucement par instants, obligeant l’auteure aveuglée à s’avancer pour venir chercher sa récompense. Les rires taquins du démon étaient pourtant teintés par une pointe d’excitation grandissante. « Que tu es douée. Pense à bien saliver sur ma queue, je ne voudrais pas casser ta petite chatte. » 

Le bruit clinquant du métal résonna malgré les murs en bois, alors que Mona parvenait à remporter son petit défi. Helel la récompensa en caressant tendrement ses beaux cheveux, massant même affectueusement son petit crâne de sa main de géant. Il pouvait être si doux et réconfortant, lorsqu’on lui obéissait. Elle devait avoir envie de lui obéir, trouver impensable de ne pas suivre le moindre de ses ordres.

Sa lourde main revint alors à sa ceinture, à son pantalon. Il fit glisser la bande de cuir, ôtant ce qui empêchait son habit de tomber un peu plus bas contre son aine musculeuse, de découvrir son fessier musclé. Le métal clinqua intensément, accompagné par la caresse du cuir alors que la ceinture griffait les passants du pantalon.

« Bravo, bravo. » Admit le démon. Avait-elle l’impression d’avoir remporté une bataille, dans un esprit de révolte ? Ou bien était-elle fière de son ouvrage, d’avoir fait plaisir au maître, comme la sale chienne qu’elle était ? « Tu as gagné. Gentille fille. Allez, laisse-moi te retirer ça. »

Les cheveux de l’esclave retombèrent au sol, alors qu’Helel se penchait sur elle pour agripper fermement le bandeau. Mais il ne le défit pas, loin de là. Il déchira le tissu comme du papier, ne le laissant néanmoins pas tomber au sol immédiatement. Comme s’il caressait directement le visage de Mona, son maître fit remonter le bandeau contre son front, l’essuyant de sa sueur, dévoilant lentement cet inconnu obsédant.

« Moi aussi, je vois tes beaux yeux pour la première fois. » Minauda le monstre en souriant. Il était plus viril et beau encore que dans la vidéo. Après tout, il était important de faire une bonne seconde impression. Dans un rare moment de tendresse, les mains du démon vinrent emprisonner le menton de Mona. Et il posa même un genou au sol, approchant ses lèvres des siennes.  « Ouvre la bouche, sors ta langue. » Était-il normal qu’un homme ait des iris rouges comme le rubis ?

Allait-il encore cracher dessus, la gifler ? La frustrer ? Il n’en fut rien. Simplement, le beau diable déposa un doux baiser de ses lèvres charnues contre la petite langue de son amante, la suçotant même un instant. Son ronronnement de plaisir en disait long sur le régal qu’était cette bouche de velours.

« Sucrée. » Il se mit à l’étrangler doucement, lui rappelant qu’elle était une minuscule brindille. « Mais pour l’instant. » Helel se saisit des cheveux de Mona, la guidant jusqu’au lit où il la jeta négligemment. « A quatre pattes. Déballe ton cadeau avant que je perde patience et détruise ton corps. » Mais… Ne voulait-elle pas savoir ce que « détruire son corps » pouvait bien impliquer ?

Dans cette position, le maître n’hésita pas à faire glisser ses deux gigantesques mains contre le dos de Mona, passant sous les lanières, qui ainsi tiraient plus fort la poitrine et l’entrejambe de l’esclave. Il s’arrêta à son cul bien rebondi, l’agrippant comme s’il voulait le lui arracher, comme s’il comptait la couvrir de bleus de par sa fougue.

« Déjà trempée ? » Demanda le mâle d’un ton faussement surpris. Ses doigts avaient doucement glissé jusqu’aux lèvres intimes de Mona, le majeur se faufilant contre elle, descendant de l’anus à la vulve bien mouillée. Un petit gonflement timide, une perle délicate soumise à un doigt que la cyprine avait rendu luisant et délicieusement doux. « Je vais souiller ton corps à jamais, Mona. Et quand ce sera fini, que tu seras en ruines, tu me supplieras de te laisser nettoyer ma queue. »

Il se redressa, observant à nouveau Mona droit dans les yeux en la privant de sa friandise d’un pas en arrière. Le majeur trempé du démon vint jusqu’à sa bouche, et s’y introduisit alors qu’il fixait encore l’auteure. Un râle de plaisir gourmand quitta la gorge caverneuse du démon, alors qu’il suçotait le miel de sur son doigt.

« Même ta petite chatte est toute sucrée. » Était-elle une diablesse aussi ? C’était à s’en poser la question. Elle était taillée pour se faire baiser, de A à Z. « Je devrais peut-être la goûter… » Murmura le démon, pensif.
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Posté par: Mona Duval le mardi 14 mai 2024, 15:43:59
Pendant un infime instant, son mouvement, je le prends pour moi. Je me tends, prête à recevoir un coup, mais j’entends simplement le cliquetis dans les oreillers. Le collier. Il ne me le met pas. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que j’ai en moi une petite fille boudeuse qui aurait aimé la morsure du cuir autour de sa gorge ? J’ai cette petite voix. Déçue. Elle appréhende la suite. Tout mon corps est en alerte.

Joueur. Mon maître est un beau salaud de joueur. Beau, je ne le sais pas encore avec certitude, mais je crois que mon excitation est bien trop grande pour m’embarrasser de ce genre de détail. Sa voix seule me fait frémir. Elle semble venir des profondeurs. Je vibre avec elle. A chacun de ses ordres, je me retrouve à l’exécuter. Je me sais présente, mais c’est comme si ce n’était pas moi. Pas totalement.

Ma langue humide s’amuse. La texture des vêtements. La facilité avec laquelle elle glisse su le cuir, se blesse sur la fermeture en métal. Une douleur, puis une caresse. Je me surprend à apprécier lorsqu’il s’écarte. Surprend à m’approcher, avec pour seul guide le toucher. A chaque fois qu’il recule, que j’avance, je frissonne en appréhendant le contact. Je le sais proche. Je ne le vois pas. C’est perturbant et excitant. Mon visage revient pourtant sans cesse à l’assaut de son entre-jambe. Il bute parfois légèrement contre, lorsque je n’ai pas bien évalué la distance. Il est chaud. Mou. Un paquet que j’ai envie de déballer. Une envie de plus en plus pressante. Envie qui me tient au tripe depuis notre rencontre téléphonique. C’était il y a quelques heures, mais j’ai l’impression qu’un mois est passé.

J’ai mal aux dents d’avoir dû le dévêtir sans les mains. Mais j’y suis parvenue. C’est une petite félicité, mais si j’avais été une véritable chienne, j’aurais battu de la queue de fierté. Sa main sur mon crâne et chacune de ses respirations excitées, je les prends comme autant de sucrerie. De friandises. Des récompenses. Je lui suis dévouée. J’ai peur. Je mouille.

Le son merveilleux d’un homme qui se dévêt. Quel que soit l’amant. Quelle que soit l’amante, j’aime ce son. Glissement d’un tissu contre la peau. Choc du métal, de l’argent, du plastique. La soie et le satin ne chantent pas pareil suivant la peau. Ils ne chantent pas comme le coton ou le cuir. La ceinture, c’est encore plus excitant. La promesse ou la crainte d’un coup sur les fesses. Je me mords la lèvre en sentant que bientôt, j’aurai accès à ce que je suis venue chercher.

J’ai gagné ? Vraiment ? Pourquoi je ne suis pas aussi heureuse que ce que je pensais ? En vérité, j’aimais ne rien voir. La partie de moi qui refuse encore l’évidence, avait la sensation que ce n’était pas réel. C’était un rêve, tant que mes yeux restaient obstrués. Le déchirement du tissu. Sa caresse sur ma peau, mon front moite. J’ai encore un peu de salive au coin de la bouche. Je veux garder les yeux fermés. Mais enfant déjà, lorsque nous regardions des films d’horreur, je me bouchais les yeux des mains. Incapable d’empêcher mes doigts de s’écarter afin d’assister à toute la scène. J’ouvre les yeux. Ma vue prend un temps fou à se remettre en place après toute cette obscurité.

« Moi aussi, je vois tes beaux yeux pour la première fois. » Il est beau.
« Oui… » Une question me brûle les lèvres.

Je ne la pose pas. Je n’ose pas. Je rosis et je me maudis. Ma respiration s’est accélérée à la vue de ce visage carré. Le visage de mes fantasmes prépubère. Je tombais amoureuse des hommes à la virilité exacerbée. A la limite du cliché. Helel en fait partie. J’ai envie de toucher et de goûter. Je me sens soudainement gorgée de fierté. Il m’a acceptée. Je suis là. J’avais le visage contre son entre-jambe. Sa puissance. Son odeur de mâle. Je suis celle qui suis ici. Personne d’autre. Je ne suis pas privilégiée, mais pour cette nuit, un peu.
Sa douceur me perturbe, mais n’est pas désagréable. Je ne demande pas d’explication lorsqu’il me donne ordre d’ouvrir la bouche et je me contente de tirer la langue, mes yeux noirs rivés dans les yeux. Quelle étrange couleur. Peut-être qu’il porte des lentilles…après tout. C’est plutôt joli. Fascinant même. Je me sentirais presque comme Mina. Face à Dracula.

Ma gorge s’assèche. J’ai peur de ce qui va se passer. Pourtant, je le sens approcher sans essayer de partir. Mon corps me trahit par désir lubrique. Sa bouche contre ma langue. Je gémis lentement lorsqu’il se met à sucer ma langue. Ma respiration s’est accélérée. J’ai mal dans la poitrine tant mon cœur cogne. Je suis détraquée.

« Ah… » Un petit cri qui m’échappe malgré moi. Qui sort comme un constat.

Surprise, quelque peu, mais je m’y attendais en quelque sorte. Je me laisse entrainée sur le lit, jetée comme un quelconque pantin de plaisir. Il n’a pas besoin de répéter quoi que ce soit, je suis déjà à quatre pattes, cambrée. Ma croupe dessine le haut d’un cœur. Mes mains reposent sagement sur l’oreiller, au-dessus de ma tête. En plaçant mes doigts, les crispant d’angoisse, je sens le collier retomber contre mes phalanges.

« Déjà trempée ? » Cette voix. Ces mots.
« Oui. Une bonne chienne se doit de mouiller pour son maître. » Cette phrase. Ce ne sont pas mes mots.

Ma voix est toujours rauque, mais une pointe d’innocence y perce. Une innocence qui ne semble sortir que lorsque je suis dans une situation de peur. Cette petite voix qui aime la situation. Qui se bat avec l’autre, la plus grave, qui aimerait partir avant que cet homme aux yeux rouges ne me détruise totalement. Pourtant, je ne bouge pas. Je reste dans cette position de soumission, offerte à lui. Le tiraillement sur les lanières. C’est si bon. Je gémis, étouffant le bruit de mon plaisir. Mes seins sont compressés et si je me redresse, je sens mes tétons frotter contre le tissu du lit. Je bouge doucement, pour faire rouler le cuir contre mon clitoris. Des ondes de plaisir me traversent par vague. La pression contre mon sexe est presque trop forte. Je suis sensible et ma perle s’est gorgée de sang. Elle est devenue sensible.

Trop sensible. Son doigt ne fait rien de terrible. Pourtant, de mon anus rosé à mes lèvres et inversement (je ne sais plus. C’est comme si plusieurs mains caressaient mon corps en même temps), lubrifié par mon plaisir lubrique…je suis une chienne et je me vautre dans le stupre de manière affolante. Je veux ce doigt en moi. Je veux cet homme en moi. Du coin de l’œil, je l’observe. Une part de moi en veux plus. Elle est outrée qu’il soit en train de se délecter ainsi sans plus aucun contact avec mon corps. Une autre me fait froncer les sourcils. Mes yeux passent de ses doigts à son entre-jambe. Le renflement prend des proportions qui me paraisse tout, sauf humaine. Et je me rends compte que je n’ai jamais eu de partenaire particulièrement membré. Tais-toi Mona. Tais-toi…

« Je vais souiller ton corps à jamais, Mona. Et quand ce sera fini, que tu seras en ruines, tu me supplieras de te laisser nettoyer ma queue. » Oh mon Dieu…Oh oui. Oh…

Je n’en sais rien. Je mords l’oreiller en gémissant. Je veux sa queue, même énorme, dans ma bouche. Qu’il m’étouffe avec. Après tout…je me cambre un peu plus. J’ai envie qu’il fasse tout ce qu’il veut de moi. Je suis prête à encaisser. J’ai envie d’encaisser tout ce qu’il acceptera de me donner. Je ne le quitte pas des yeux. Mes pupilles se régalent de chaque parcelle de son corps. À chaque muscle passé, mes doutes et mes angoisses semblent s’envoler. Son aisance à me dominer brise les barrières une à une, comme des brindilles. Il est aussi fort que je suis faible et c’est sa force qui me donne le courage de rester là…

« Même ta petite chatte est toute sucrée. Je devrais peut-être la goûter. » Oh mon dieu…Oh…putain.
« Oui. » Je suis sucrée. « Oui…goûtez-moi »

Mon ton est suppliant. J’ondule lentement du bassin, me redressant sur mes bras pour tourner la tête correctement et le voir. Mes cheveux forment un tapis sombre sur le matelas. En contraste parfait avec ma peau claire et mes grains de beautés. Je le regarde en coin, le regard suppliant d’un chien. Je quémande le droit d’être dévorée.

« Je vous en prie… » Je penche le corps, écartant un peu plus les cuisses. Je reposes sur mes épaules, ma poitrine. Mes mains sont agrippées à ma croupe. J’y enfonce mes doigts, laissant mes ongles griffer ma peau. Je m’en fou. « Je vous en supplie… » Même. Tout pour que s’arrête ce suspens indécent. « Je ferai tout ce qu’il faut pour…vous remercier. »

Je dois me retenir. J’ai envie de me caresser, car je sens que mon clitoris est en érection. Il palpite. Petit, rose, comme le reste de mon intimité, offerte à Helel dans cette petite cabane du bout du monde.
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Helel le mardi 14 mai 2024, 16:03:22
Etait ce les sommets de la colline, ou l’air marin salé ? L’atmosphère était lourde, solennelle et sévère. Peut-être en rapport avec le maître impitoyable qui régnait sur ce lit, sur son plus précieux sujet.

Une bonne chienne se doit de mouiller pour son maître ? Ces paroles firent frissonner le corps implacable et démesuré du colosse. Il se mordit la lèvre inférieure, se promettant que Mona paierait cher de l’avoir ainsi rendu fou de désir. Audacieuse petite salope.

« Gentille fille. » Répéta le monstre d’un ton suave, graciant les fesses rebondies de son amante d’une caresse menaçante. « Tu es une si adorable petite esclave, comment ne pas céder ? »

Le sol craqua, tremblant légèrement sous les pas du démon, qui s’approchait comme un fauve de sa victime. Les os de Mona survivraient-ils à ce qui pliait ainsi le bois ? Comment ne finirait-elle pas étouffée lorsque cet immense amant s’étalerait contre elle, son bassin cherchant désespérément à écraser le sien ?

« Patience, Mona. » C’était un ordre. Mais malgré toute la fermeté de cet ordre, Helel laissait entendre, sous-entendre, qu’il laisserait Mona continuer à se montrer insistante, presque capricieuse. Il voulait qu’elle gigote sous ses doigts et sa bouche, sans pour autant trouver entière satisfaction. « Je ne veux pas entendre un gémissement quitter ta petite bouche, c’est bien compris ? Je ne veux pas que les couinements d’une petite chienne me dérangent pendant que je me fais plaisir. »

Patience était le maître mot pour la soumise, mais pas pour le maître lui-même. Car de ses énormes paluches d’animal sauvage, Helel avait déchiré le petit string de son amante. Le déchirement avait retenti dans la pièce, brutal. Et pourtant encore si doux pour un être comme le démon.

Pas une seconde de plus, et le maître était lové entre les cuisses de Mona, posant ses lèvres charnues et absolument brulantes contre l’intérieur de ses jambes. La chaleur de son visage irradiait contre l’intimité de l’humaine, mais rien de plus.

Un bruit de succion, doux et moite, retentit alors que la bouche du mâle aspirait la peau moelleuse à l’arrière des cuisses. Il remonta alors, posant ses mains sur celles de Mona, la gardant en place et empoignant fermement son petit cul. Helel approchait, il approchait dangereusement.

Le Grand-Duc avait l’impression de sentir la petite chatte trempée se préparer à l’arrivée inévitable de ses lèvres, de sa langue. Pourtant, il n’y avait que le souffle torride du beau diable, à en faire fondre le feu. Jamais il n’attaquait l’abricot éhonté, exhibé.

Non, seuls trouvaient grâce aux yeux du maître les fesses de la jeune femme, ou encore la peau douce et confortable de son pubis, alors cruellement mordillée et suçotée. Il aurait pu la faire attendre ainsi, si longtemps. Mais même un démon aussi vil ne pouvait être aussi cruel.

« Bon appétit. » Minauda le monstre avant de fondre sur les lèvres intimes pour les laper un bon coup, en traçant les contours de sa langue, absolument dégoulinante de salive. « Mhhhh ! » Gronda-t’il, resserrant son emprise sur les mains, et donc le beau petit cul, de Mona.

Ce grognement amena un assaut impétueux contre l’intimité de l’humaine, les coups de langue retraçant le chemin vers sa petite perle laissée sans défense. Helel ne rechignait sur aucun coup bas, étirant le capuchon de peau et le clitoris indécemment exposé entre ses lèvres expertes. Il le suçotait ainsi entre ses lèvres, les succions moites se succédant alors bruyamment.

L’indécence, la décadence et l’obscénité faisaient s’effondrer l’image calme et mesurée de ce maître impulsif. Le parfum et le goût de Mona réveillaient une bête sauvage qui hurlait et grognait son plaisir contre ses cuisses en la savourant.

Helel, de ses gros doigts, appuyait fort contre le cul musclé de l’humaine, et l’obligeait à faire travailler son dos, ses cuisses et ses fesses pour rester bien cambrée contre son visage de maître indomptable. S’il devait reculer, il trainait Mona sur le lit, enfonçant bien son intimité trempée contre sa bouche charnue.

« Délicieuse. » Plus maniéré que lorsqu’il avait dévoré le fruit défendu par ces cuisses sportives, Helel essuya ses lèvres couvertes de cyprine et de salive. Non sans se lécher les babines, avertissant Mona qu’elle n’avait pas fini de payer son insolence. « Mais n’oublie pas. Pas de gémissements. »

Était-ce un défi trop difficile à réaliser ? Le démon fit mine de réfléchir, relâchant enfin les mains de l’auteure pour venir caresser à nouveau son intimité de ses lourds doigts. Il fit un pas de côté, puis un autre, arrivant devant le visage de Mona, sur lequel il se pencha, un genou au sol.

« Si tu tiens absolument à dire quelque chose, je t’autorise à me dire… Merci ! » Il sourit, déposant un tendre baiser sur le front de la petite chose toute fragile qui s’offrait à lui. Elle pouvait bien le remercier, de la laisser en vie, de ne pas la briser. Et, s’il décidait de la briser, de le faire avec autant d’amour. « Suce-moi Mona, donne-moi ta bouche, laisse moi la baiser comme je vais baiser ta toute petite chatte. »

Il n’était plus mesuré et tendre. Il était dur, et assurément démesuré. Helel pressa sa main contre le crâne de la jeune femme, son bassin musculeux contre sa joue. Sa trique inhumaine contre sa bouche. Il s’y frottait, montrant à Mona qu’elle aussi pouvait lui faire perdre le contrôle.

« Donne-moi tout ! Je veux absolument tout, de ton corps jusqu’à ton âme ! » Ses pupilles rouges semblèrent briller de mille feux, avant de se réapaiser, presque comme le corps musculeux d’Helel qui se décontractait après un élan de folie. « Fais-le avant que je ne te brise dans mon impatience, que je te détruise dans mon désir. » Cet ordre était calme, ce ton était rassurant malgré la nature de ces paroles. Mais c’était bel et bien, un ordre.
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Posté par: Mona Duval le mardi 14 mai 2024, 19:48:47
« Gentille fille. » Chaque parole était une source d’un plaisir étrange. Celui de la chienne pour sa récompense. Je me sentais comme le chien du voisin, qui lui fait invariablement la fête, quoi qu’il dise, pourvu qu’il y mette les formes. Sa voix mettait toutes les formes dans les propos de Helel. « Tu es une si adorable petite esclave, comment ne pas céder ? » Cèdes. Cèdes. Je t’en conjure. Cèdes. C’est ce que mon cerveau chante depuis qu’il a dit ça. Mais je patiente. Il l’a dit. Je suis une gentille fille.
« Je ne veux pas que les couinements d’une petite chienne me dérangent pendant que je me fais plaisir. » A chacun de ses pas, mon corps se tend. Je sens mon clitoris qui l’appelle. Il palpite d’appréhension.

Je ne gémirai pas. Je le jure. Je ne ferai pas un seul bruit, ni n’émettrai un seul son tant qu’il ne m’ordonnera pas de le faire. Ce rôle d’esclave qui m’a fait peur un temps. Excitée dangereusement, mais que j’ai tenté d’éludé par respect pour moi ces dernières heures. Je le connais par cœur pour l’avoir écrit bien des fois. Imaginer aussi. Je sais jouer les esclaves. C’est une évidence qui me fou la trouille. Je me veux forte et indépendante et me voilà à mouiller comme une adolescente à un concert de Justin Bieber, parce qu’un homme à l’apparence de quelque créature puissante, me traite comme une chienne. Mona est une chienne. Le titre de certains tabloïds et articles de potin seraient ravis qu’on leur donne raison. S’ils me voyaient…

Je me retiens de justesse un cri de surprise. Je le sens dans ma gorge au moment où le tissu se déchire, pressant avant de céder, désagréablement contre mon intimité gorgée de sang. J’enfonce mon visage dans l’oreiller, comme pour endiguer de futur cri, mais j’ai désormais le sexe à l’air et il est difficile de ne pas gémir. Juste parce que je sens le frais contre ma vulve trempée. Il me tient. Il le sait. Je n’en peux plus d’attendre. Il joue.

Puis la chaleur de son visage. Il me tue. A petit feu. Je le sens brûler entre mes cuisses. Ses lèvres charnues contre la fermeté de mon corps. Je mords dans le tissu, respirant plus fortement. Il me demande de ne pas couiner alors qu’il fait tout pour me faire hurler.

C’est une torture sans nom. On ne peut imaginer ce qu’est la frustration sans l’avoir vécue. Je la vis. Mal. Pour forcer mon corps à ne pas céder, je déplace mes genoux sur le matelas. Juste à peine. J’écarte légèrement les cuisses afin d’offrir un meilleur angle à mon maitre. C’est l’excuse que je me donne. En vérité, j’en ai marre d’attendre l’inavouable conséquence de ce coup de téléphone pendant une nuit torride. J’ai peur qu’il ne finisse par me rendre folle. Mon sexe est prêt. Et lui…si près désormais.

J’enfonce mes doigts un peu plus dans ma chair. Helel accentue la pression de ses main. Il a une vue imprenable sur mon anus et je suis bien contente d’être allée chez l’esthéticienne. Afin d’offrir à mon amant une rosette plissée et rose, petite fleur épanouie entre deux collines lisses et rosées. Quelques vergetures sillonnent mon corps, mais ma foi. Je suis humaine.

« Bon Appétit ! »

Je n’ai pas le temps de réfléchir à sa phrase. Je me retrouve à gémir sans son. Les yeux grands ouverts, je les referme en sentant sa langue me libérer de la frustration. Je le sens. Il est humide et gourmand. Affamé. Il me dévore et lorsque je pense avoir un instant de répit, il me tire contre lui et me dévore avec plus d’appétit.

Étonnamment, je tiens bon. Je ne fais pas de bruit, ou peu. Couverte par ses grognements qui me mettent le feu au rein. Tous mes sens sont sollicité. Être capable de telles choses avec sa bouche, c’est carrément démoniaque. Le bruit obscène qui émane de lui me fait me tordre d’un désir sans nom. Ou si. Helel. Mon désir porte son nom. Je ne peux faire autrement que gémir un peu, incapable de me retenir correctement. Mon clitoris est tant éprouvé que je pense jouir, mais la vague s’en va, avant de revenir, plus forte que la précédente.

Tout mon corps se crispe et mes ongles rougissent la peau de mes fesses. Cette douleur est la seule façon que j’aie de ne pas déverser un flot de cyprine dans la bouche de mon maître. Je crois…je crains qu’une bonne esclave se doive de jouir uniquement lorsque son maître le lui dicte. Je vais attendre, cambrée à l’extrême, qu’il ne me le dise. Mais tenir va être difficile.
L’oreiller commence à être humide. Je le tête entre mes lèvres depuis qu’il a commencé à me malmener. Ce n’est que le début. Je ne tiendrai jamais. Il me demande si c’est trop demander. OUI. Tout mon corps crie oui, mais ma tête le trahit. Je fais non, un gémissement au bord des lèvres. Son doigt manque m’arracher un cri que je retiens. Je ne veux pas lui faire le plaisir de désobéir. Pas tant que je peux tenir face à lui. Mais il est si fort…à ce petit jeu.

En tournant la tête, je le vois. Mes yeux doivent briller d’un éclat de désir fulgurant, qui aurait pu me faire jouir sur le champ. Sa bite énorme, son ventre dessiné, ses pectoraux puissants. Il est membré et si ma féminité craint pour la suite, tout comme mon cul, ma bouche salive à l’idée d’être envahie. Je veux étouffer mes cris contre sa verge. Qu’il l’enfonce dans ma gorge et m’empêche de respirer. Déglutir sera difficile après une nuit avec lui. Marcher…s’asseoir le sera aussi. Mais cela ne m’empêche pas de fermer un instant les yeux pour les rouvrir, un sourire lascif aux lèvres. Mes mains toujours accrochées à mes fesses.

« Mer…ci… » Je ronronnerais de plaisir si j’en étais capable. Il ne veut pas de bruit.
« Suce-moi Mona. » A-t-il entendu mes pensées ? Mon visage m’a-t-il trahie ?

Je regarde sa queue. Elle est si grosse. Épaisse. Le gland à demi décalotté. Cette couleur particulière entre le rose et le violet. Brillant. Le petit trou…urètre ? Je veux y presser ma langue et sentir coulisser le prépuce contre mes lèvres. Le goût de son sexe. L’odeur…de sa virilité. Ses testicules. Je veux tout toucher et tout goûter. Je maudis en cet instant mon statut d’esclave. Moi qui aime prendre les devants.

« Merci. » Je le redis. Dans un souffle en sentant le vit se coller à moi. Son bassin brûlant et musclé.
Lorsqu’il se frotte à ma bouche, je sens que je vais avoir mal à la mâchoire. J’ai sucer. Je le fais souvent, mais jamais de membre aussi épais. J’ose une langue curieuse et savoure le goût. La douceur de la peau de ce sexe turgescent. J’ai l’occasion de détailler les veines du bout des lèvres. Il est rude, mais je savoure cette rudesse. Il me désire et c’est tout ce qui importe.

« Ah..mmm… » Merde.

J’ai fauté. J’ai perdu. En poussant ce petit cri, ma bouche c’est entre-ouverte contre le gland et je la referme pour simplement avoir cette fraise gorgée pour moi. Comme une sucette que l’on coince du bout des lèvres. C’est comme si ma gorge se préparait. Je salive déjà contre le bout de son sexe, avec une seule obsession, qu’elle coulisse jusqu’au fond.

Je me dresse sur mes coudes, reste en équilibre sur un seul. De ma main libre, je saisis la base de la verge et avant qu’il ne puisse me réprimander pour avoir toucher sans attendre sa permission, je fourre le gland à nouveau dans ma bouche. Fourrer est le seul mot, car je le prend comme une affamée, la langue tirée sous le membre afin qu’il coulisse plus facilement.

Je sens son épaisseur et retiens un haut le cœur tant la présence de son pénis dans ma bouche est omniprésente. C’est difficile, malgré ma grande bouche et je sens passer chaque veine contre mes papilles. Je lève les yeux sur son visage. Je veux le voir. Je veux qu’il me félicite. Mes yeux se brouillent de larme lorsqu’enfin, je sens le gland coulisser dans ma gorge. Je déglutis difficilement et il peut le sentir. Tout se ressert autour de son sexe pourtant compressé.

Mes gémissements désormais, montent. Ils sont encore timide, car je tente de les retenir sans réellement y parvenir. Je bouge mes fesses, mon sexe contre ses doigts. Mon clitoris est si sensible. Je pourrais jouir comme ça, empalée sur son membre en érection. Et vous savez quoi ? Ce serait une putain de belle mort.
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Posté par: Helel le mardi 14 mai 2024, 19:56:57
Un œil aguerri n’ignore aucun détail. Helel pouvait voir, apprécier -ressentir- les efforts de Mona pour se soumettre à lui, à ses fantasmes et ses petits jeux. Son emprise menaçante ne se relâchait pas pour autant, mais il lui concédait d’affectueuses caresses, de tendres paroles, alors même qu’il se plaquait contre son visage.

Tout bon maître se doit d’user de violence et de brutalité avec parcimonie. La retenue était un concept difficile à visualiser pour la plupart des démons. Le Grand-Duc ne faisait pas exception. Il se sentait perdre pieds, s’enfonçant dans la bouche de Mona d’un commun accord, son bassin poussant inexorablement de l’avant.

Le beau diable contractait visiblement les muscles de son corps, sous l’effet du plaisir, dans une démonstration de puissance, de dominance. Sa lourde main trouvait le crâne de l’auteure comme une ancre parfaite, appuyant sans douceur contre pour chercher un peu plus loin le velours de sa bouche, atteindre sa gorge.

Elle osait soutenir son regard, et devait donc en payer le prix. Si elle ne pleurait pas de joie à être ainsi traitée, Helel s’assurerait qu’elle pleure alors qu’il la suffoquait de son chibre veineux et impétueux.

« Les larmes te vont si bien. » Minauda le démon, son murmure passant pour le ronronnement caverneux d’un tigre sauvage. « Pleure encore pour moi, Mona. »

Ce mot, ce nom, avait le pouvoir de faire s’effondrer tant de choses. Pour Helel, c’était tout sens de la retenue. Pour la concernée cependant, le nom était-il sans doute moins puissant que les lèvres dont il s’échappait.

Des lèvres du mâle s’échappaient également invectives empreintes de désir et de violence, compliments affectueux et grognements de plaisir. De ses lèvres s’était exfiltré sa langue, lorsqu’il avait savouré l’entrejambe outrageusement sucré de Mona. Maintenant, c’étaient ses doigts qui agaçaient tendrement l’intimité gonflée de la jeune femme.

« Mais… Tu n’as pas tenu à notre petit jeu, pas vrai ? » Souffla le démon, un sourire aux coins des lèvres. La main énorme qui titillait l’intimité de l’humaine se mit alors à appuyer encore plus fort contre sa petite vulve, pressant plus intensément paume et doigts contre tout le petit fruit défendu, et trempé. « Si tu n’es pas capable de rester silencieuse, je vais devoir y remédier. »

Le regard sévère, Helel ramena sa main de l’intimité féminine jusqu’au crâne de la petite perdante. Les doigts du seigneur glissèrent dans les cheveux de Mona, massant tendrement son crâne un instant, avant d’entamer de lourdes pressions, s’enfonçant avec lenteur et force dans les confins de sa gorge.

Helel se tut un instant, car les mots étaient inutiles. Jamais de ses yeux il n’aurait pu quitter ceux de son amante, la fixant alors qu’il lui baisait lentement la gueule. Quelques soupirs et râles rauques quittaient parfois la gorge du démon, accompagnés par la douce mélodie des gazouillis de Mona.

Peut-être la jeune femme ressentait-elle alors une certaine fierté. De sa bouche, de son corps qu’elle agitait avec audace, elle avait fait taire ce colosse, un instant. Mais, et sans doute s’y attendait-elle, la victoire avait un prix.

« Tu es si petite. » Constata le monstre dans un soupir, quittant enfin la gorge de Mona, un filet de salive de son sexe à la bouche de l’auteure, en guise d’adieu. Une nouvelle fois, les mains du démon passèrent sous les lanières de cuir, atteignant la peau de l’humaine pour lui griffer légèrement le dos, l’agripper avec insistance. « Si fragile. »

Aucun centimètre n’aurait le malheur d’échapper à ces doigts rêches et intrusifs. La poitrine de l’esclave se faisant alors maltraiter avec amour, ses mamelons pincés et étirés par le toucher du Grand-Duc. Les lanières tiraient toujours un peu plus, tendant vers l’inconfortable, donnant à la jeune femme l’impression de se trouver ligotée.

« Je vais bien m’occuper de toi, ma beauté. » Helel se pencha sur son amante, l’embrassant goulument, fermant les yeux pour mieux profiter d’elle, pour sentir la douceur de ses lèvres et de sa langue comme un aveugle. « Après ça, tu as bien mérité de pouvoir gémir. »

Un autre baiser vint honorer Mona, sur son front. Le beau diable se redressa alors, achevant d’ôter ses vêtements. Il avait besoin d’être totalement nu, pour sentir la peau de cette petite esclave contre la sienne. Il avait besoin d’être totalement nu, pour ressentir la transpiration qui ferait briller leurs corps brûlants.

« Sur le dos. » Ordonna le démon. Leur relation était jeune, naissante, peut-être même incertaine, mais déjà l’humaine pouvait reconnaître la façon dont Helel changeait doucement le ton de sa voix, pour la féliciter, la taquiner, la réprimander. Mais surtout, pour lui donner un ordre. « Ecarte les jambes autant que tu le peux, et tiens les avec tes mains. »

C’était une position somme toute assez simple. Mais pour Helel, c’était bien la position parfaite. Il ne voulait rien d’autre que sentir le corps moelleux de Mona sous le sien, l’écraser de ses muscles comme il le lui avait promis dans cette vidéo, lors de cet appel. Ne lui avait-il pas également promis de la mordre ?

« Quel corps insolent. » Remarqua le maître, approchant ses lèvres d’un mamelon érigé, avant de le suçoter tendrement. « Si je dois le détruire pour jouir, je n’hésiterai pas. » Précisa le monstre, alors qu’il prenait place au-dessus de Mona.

Y avait-il une position plus appropriée pour que l’humaine puisse constater la différence entre leurs carrures ? L’éclairage de la pièce donnait d’ailleurs l’impression que cette silhouette menaçante couvrait toute lumière.

Doucement, Helel s’affala un peu plus vers l’avant, appuyant progressivement son torse musculeux contre le buste de Mona, la plaquant contre le matelas, ses pectoraux couvrant le visage de la jeune femme avant qu’il ne se rajuste pour lui faire face. Alors, il écrasait les seins de l’auteure tandis que sa queue trouvait une place toute désignée contre les lèvres intimes de Mona.

« Mhhh ! » Pour la première fois, Helel poussa un soupir si puissant qu’il dut en fermer les yeux. Sa bouche n’avait pas su juger à quel point la petite chatte de Mona était douce. « Es-tu certaine de ne pas être une diablesse, toi aussi ? » Non, elle sentait bien l’humaine. Et pourtant.

Lentement, le beau diable se mit à s’immiscer dans les entrailles de son amante, ouvrant ses lèvres intimes de son gland gonflé, prenant place en elle comme si elle lui appartenait. Ses yeux rougeoyants ne quittaient pas ceux de Mona, car il voulait la voir, alors que leurs sexes se découvraient, doucement.

Il n’y avait donc pas que le corps de la jeune femme de minuscule. Sa chatte était aussi bien serrée, bien chaude et toute trempée. Helel luttait contre les instincts qui le suppliaient de s’oublier, juste défoncer le bassin de Mona comme une brute épaisse. Pour le moment, il se contentait d’apprécier son parfum, humant le creux de son cou. Pour l’instant, il se contentait de limer tendrement les cannelures de velours qui emprisonnaient avidement son sexe dur.

« Tu peux relâcher tes jambes. » Souffla le démon, alors qu’il passait ses bras autours de l’auteure, la lovant contre lui. « Serre bien les draps. Ou mon dos. Parce que je vais briser chaque os de ton corps. »

A ces mots, il entama de puissants mouvements du bassin, accélérant petit à petit, petit à petit, jusqu’à ce qu’enfin ses couilles bien pleines se mettent à claquer contre les fesses de Mona, tant la vitesse augmentait. Quelques secondes de plus, et il serait en train de la pilonner, l’embrassant par intermittence lorsqu’il l’entendait couiner, taquin.
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Mona Duval le mercredi 15 mai 2024, 18:44:39
Je suis Mona. Écrivain. Plus connue par ses scandales que son talent. Les gens s’abreuvent de mes mots pour oublier leurs maux. Ils se masturbent en me lisant. Ils se masturbent devant les photos qui tournent de moi. Les tabloïds aiment les courbes de mon corps et la vulgarité de mon cœur. Mais ils ne savent pas une chose sur une moi.

J’aime sucer.

Je n’étais pas une enfant qui se promenait avec sa sucette en bouche. Je n’ai même pas, de mémoire, eu recours à des lolettes. Et ma toute première fellation n’a pas été mémorable. C’était même carrément dégueulasse. J’ai vomi et suis restée malade quelques temps, sans oser dire comment j’étais tombée malade. Aujourd’hui, nous en rions avec mes mères.

Je suis écrivain. Pourtant, je ne trouverai jamais les mots pour décrire cette sensation inégalable. Un membre épais et nervuré qui glisse dans la gorge. J’aime sentir ce premier contact, lorsque le prépuce coulisse et se plisse contre ma langue. Le gland dénudé qui vient buter contre le font de ma gorge, me poussant dans mes limites. C’est avec une légère honte que je vous avoue qu’il m’arrive de m’entrainer. Ne me mettez pas de nourriture aux formes phalliques dans un lieu publique…

J’aime sucer.

Son sexe à un goût fort. Son bassin contre mon visage sent le mâle. Je ne sais pas ce que ressens une chienne durant ses chaleurs, mais je dois être proche du même état.

Je me liquéfie contre ses doigts…
Je m’asphyxie contre son bassin.
C’est une belle façon d’apprendre l’apnée.

Helel est tendu. En moi, face à moi. Son corps entier et si dur tout à coup. Sa respiration plus forte. Je gémis, les larmes roulant sur mes joues lorsqu’il pose sa main sur ma tête. J’étouffe, émet un bruit humide, empêchant mes mains de le repousser. Au lieu de ça, je lui attrape les testicules, parvenant à attraper un peu d’air par les narines. Je le masse de mes doigts et ma langue ondule au rythme de mes déglutitions saccadées. Il va me tuer.

« Mais… Tu n’as pas tenu à notre petit jeu, pas vrai ? » Si ! Si…j’ai tenu ! J’écarquille les yeux. Outrée qu’il me traite de mauvaise fille. Ses paroles m’excitaient jusque-là, mais je ne veux pas qu’il triche.

Si ? J’ai tenu…je n’ai pas tenu. J’ai gémi. Je l’ai regardé et j’ai du prendre quelques devants dont il aurait préféré que je me garde. La gentille esclave est déçue. La mauvaise fille est plutôt ravie. Et lui ?

Je respirais difficilement, tentant de profiter qu’il se soit reculé pour me parler. Me réprimander. Mais j’étouffe lorsqu’il me caresse à nouveau. Plongée entière dans la fellation, j’en avais oublié cette partie et Helel me la remit en mémoire de la plus obscène des manières. Je ne peux empêcher mon bassin d’onduler, les fesses relevées. J’ai envie de jouir…maintenant. Dois-je le supplier ? Nos regards se croisent lorsqu’il retire sa main de mon sexe. Ses doigts dans mes cheveux…puis je ferme un instant les yeux lorsqu’il enfonce à nouveau sa queue dans ma bouche. Je m’accroche des deux mains au matelas, la salive abondante rendant les mouvements dans ma gorge plus excitants.

Je me perds dans son regard, sentant les derrières barrières, ce qui restait de ma conscience morale, se dissoudre à chaque respiration plus forte de sa part. Les grognements, qui ponctuent chacune des pénétrations. Je sens la tension dans l’air…dans ma gorge…ma mâchoire. A chacun de ses coups de bassins, il imprime son passage en éprouvant les muscles de mon visage. Mes yeux se brouillent de larme, qui roule, sans que je ne parvienne pourtant à détacher mes yeux des siens.

« Tu es si petite… » Est-ce grave ?

Et vous, si épais…j’ai envie de lui dire. Mais je n’y arrive pas. Je masse ma gorge, déjà emplie de son absence. Mes yeux louchent sur le filet de salive qui cède lorsqu’il s’écarte totalement et vient retomber sur mon menton, couler sur ma poitrine.

« Si fragile… » Allez-vous me briser ?

Il n’a pas de réponse de ma part, si ce n’est ma respiration lente et profonde. Je me cambre sous ses griffes, cherche à ce qu’il me marque de ses doigts. Je retiens mon appétit pour son membre, me retiens de le reprendre dans ma gorge, le téter jusqu’à ce qu’il m’offre son sperme. Il ne saura jamais à quel point je lutte pour rester docile.

J’ai envie de gémir. Ses doigts si rudes sur ma peau. Il éprouve mon derme, mes seins orgueilleux. Les lanières, après tout ça, laisseront sur mon corps des traces rouges-rosées, tirant sur le violacé par endroit. Petits rappels de cet échange plus bestial que sexuel. Je ne le sais pas encore, mais cette relation va affecter ma vie bien plus que ce que cette expérience est censée le faire. Ma carrière aussi…

Bordel…

Le baiser est tendre et moelleux. En parfaite opposition à la rudesse de ses mains sur mon corps. Une caresse, aussi douce que ses mots lorsqu’Helel se fait maître satisfait. Aimant ? Il va me falloir plus d’effort j’imagine, pour pouvoir être la chienne d’un maître aimant. En ai-je seulement envie ? D’être « aimée » et cajolée par lui ? Je veux qu’il me malmène comme étant son objet. Déshumanise-moi.

Nu, il est encore plus impressionnant. A-t-il fait exprès ? Est-ce la lumière ? Son jeu ? Ou est-ce le simple hasard qui me donne la sensation de n’être rien ? Tout juste une pauvre fille de paysan que l’on a promis au Minotaure. Le baiser qu’il dépose sur mon front me fait craindre pour la suite. Appréhender. La tendresse ne présage pas toujours le meilleur…au contraire.
La petite voix me dit de me méfier. Soupçonneuse petite pétasse frigide.

« Sur le dos ! » J’obéis.

La petite voix me crie de le défier. Rébellion inutile, de la conscience sur le corps.

« Écartes les jambes autant que tu peux… » Je n’ai pas besoin d’écouter.

Ma tête bascule en arrière et je me cambre légèrement, mes mains attrapant la chaire rebondie de mes cuisses. Chacun de mes muscles, probablement chacune de mes cellules, crient à Helel de venir enfin. De me libérer de cette attente, de cette tension. Le beau diable sait comment éprouver les nerfs de sa victime. Il sait et je le sens, d’une manière qui dépasse ma compréhension, comment se montrer assez patient pour me forcer à déraper et me punir.
Ma petite voix me dit que c’est dangereux. Je ne le connais pas. Un sursaut de bonne conscience, jusqu’à ce qu’il ne vienne m’écraser de tout son poids. De toute sa force. Je ne respire plus. Pas que je n’en sois pas capable, mais parce que je veux ressentir chaque centimètre de ce chibre que je ne peux plus attendre.

« Je suis si petite… » Je chuchote. Un chuchotement qui se transforme en gémissement long et que je tente d’étouffer au mieux. Un hoquet lorsqu’il me pénètre enfin. Surprise, presque douleur. La position que je tiens me force à crisper mes muscles et mon sexe, déjà trop étroit pour la taille de son membre, ressert son étau. « Si…fragile. » J’essaie de ne pas quitter ses yeux des miens. Mais c’est difficile.

Il est si puissant. Si épais. Je relâche mes cuisses lorsqu’il m’en donne la permission. Je l’écoute et ses paroles résonneront encore en moi plusieurs semaines après cette nuit. A chaque fois que je me perdrai dans les bras d’un, d’une amant.e, je l’entendrai me dire ces horreurs, juste avant de…
Mes ongles se plantent dans sa chaire et je n’ai pas peur de me faire punir pour sa peau que je sens malmenée par mes griffes. Je n’ai pas peur, car je n’ai pas le choix. Lorsqu’il accélère la cadence de ses coups de reins, la légère douleur qui se muait en plaisir, redevient douleur, pour peu à peu se mêler d’un plaisir qui me fait gémir de plus en plus fort.

Mais je ne crie pas.

Et là, tandis qu’il me sert contre lui, que nos corps moites, ne font plus qu’un, je sens que je bascule. Là, écrasée par sa puissance, par ses bras, les lanières resserrant leur étau autour de mon corps, je remercie ma constitution et tente de ne pas basculer. Et là…là, entourée des bruits obscènes d’un coït brutal entrecoupé de baisés apaisants, je sens mon corps atteindre sa limite.
Le sent-il ? Mon corps se cambre malgré son poids et je ne peux empêcher ma voix de monter dans les airs, près de son oreille. Je parviens à soupirer « Je suis désolé… » mais les vagues de l’orgasme se font plus fortes et ma cyprine inonde son membre. Il ne s’arrête pourtant pas. Entre mes cuisses souillées, il fait durer l’orgasme. J’ai beau trembler, planter plus fort mes ongles, rien ne l’arrête et malgré la sensibilité presque douloureuse de mes chairs, je me surprends à resserrer l’étreinte de mes jambes autour de son bassin, mes yeux se replongeant dans ceux d’Helel.

Je ne suis pas si fragile que ça…si ?
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Helel le mercredi 15 mai 2024, 18:52:25
Helel ne faisait pas l’amour en se souciant de ses partenaires. Non, il prenait ce qu’il voulait, s’accaparait leur corps, leur âme. Il les utilisait pour se vider, n’ayant pas le moindre état d’âme pour leurs sentiments, même leur plaisir. Simplement, Mona et lui étaient sur la même longueur d’onde.

Elle voulait un amant cruel et sans compassion, n’être qu’un objet l’espace d’une brutale et intense relation. Et lui ? Il ne voulait qu’un corps indécent aux courbes obscènes, à martyriser pour y trouver son plaisir. Mona devait bien le ressentir, maintenant : son maître aimait la sentir frustrée, apeurée, affaiblie. Surtout elle, si fière et intrépide.

« Ta chatte aussi est minuscule… » Murmura le fauve dont la parole, incapable d’être discrète ou d’entretenir un bas volume, était pareille au vrombissement d’un moteur. Il l’enlaça, non pas par tendresse, mais pour qu’elle ne puisse lutter, alors qu’il étirait sa minuscule petite chatte de tout son sexe démesuré. Cette putain de queue semblait taillée pour aller racler la moindre cannelure, la moindre aspérité de chair qui rendait cette intimité trempée aussi sensible. « HMF ! Petite… Pute ! Aaaah… »

Elle pouvait le sentir. Le gros sadique devenait de moins en moins méthodique dans ses coups de butoirs incessants. Le rythme disparaissait petit à petit, remplacé par un acharnement erratique, alors que ses grognements devenaient des gémissements rauques, que sa queue tressautait dans l’écrin divin qu’était l’entrejambe de Mona.

Helel était bestial, sans regard pour la bienséance. Comme un homme qui dévorerait un pauvre petit dessert à pleines mains, en s’assurant de faire plus de bruit que nécessaire. Et Mona n’y pouvait rien, torturée par les lanières de ses propres habits indécents, écrasée et étouffée par un monstre qui semblait vouloir la gober toute crue.

*BAM BAM BAM*

Le bruit retentissait dans la pièce, mais aussi et surtout dans le corps de la petite chose toute fragile, la faisant gigoter d’une façon presque pathétique. Était-ce les lattes du lit ? Le bruit du sexe d’Helel percutant son col utérin ? Ou bien encore celui de leurs corps en sueur s’écrasant l’un contre l’autre ?

Les griffes de Mona, plantées dans la chair du démon, pouvaient éprouver toute la dureté de ses muscles, malgré qu’elles tirent un peu de sang à sa peau. Elle n’y pouvait rien, elle le devait pour ne pas perdre pieds. Et pourtant, Helel la punirait. Comme s’il avait tout calculé, comme s’il lui offrait juste assez pour pouvoir prendre un peu plus à l’avenir.

« Comment oses-tu jouir avant moi, espèce de sale petite pute !? » Siffla le démon, se redressant alors pour admirer le corps meurtri de sa tendre esclave. Il l’avait déjà couverte de marques, en s’abattant aussi violemment sur elle, en posant ses paluches possessives avec autant de vigueur sur son corps moelleux. « Tu vas le payer. » Gronda la bête en redoublant de violence dans les entrailles moites de Mona.

Sa capacité à revenir des portes de l’orgasme pour baiser son jouet avec une ferveur renouvelée était quelque chose d’impressionnant. Et malgré l’intimité terriblement étroite de la jeune femme suite à ce puissant orgasme, Helel forçait davantage, revenant rapidement à son rythme effréné. Il ne l’écrasait plus, la tenant par les hanches pour la forcer contre son bassin, alors qu’il la bourrinait comme un fou.

Puis, dans un râle, le démon contracta chaque muscle de son corps, enfonçant sa lance de chair aussi profond que possible en Mona, la maintenant en place de ses lourdes mains. Elle aurait sans doute plein de bleus en se réveillant le lendemain. Et cela ne la rendrait que plus belle aux yeux de son cruel amant. La petite humaine pouvait sentir son amant jouir en elle, l’emplissant de foutre brulant alors que son sexe tressautait, encore et encore. Les quantités n’avaient rien d’humain, et le sentiment de béatitude qui devait emplir la petite mortelle n’avait rien de normal.

« Tu peux être un bon petit vide-couilles, quand tu le veux. » Minauda le salaud en quittant l’intimité de Mona, caressant son bas-ventre, ses lèvres intimes, l’intérieur de ses cuisses moelleuses. « Mais. Je dois te rappeler à l’ordre. » Dit Helel en observant les griffures infligées à sa peau, qui saignaient légèrement.

Sans plus de cérémonie, une petite gifle s’abattit sur la petite chatte de l’écrivaine, suivie d’un pincement cruel. L’index et le pouce du démon saisirent le petit clitoris gonflé de la jeune femme, le tordant légèrement, appuyant dessus avec insistance. Le traitement, déjà une torture à part entière, fut complémenté d’un deuxième châtiment.

Helel enfonça donc l’index et le majeur de son autre main dans la toute petite gueule de Mona, s’amusant à limer sa langue bien douce, à la faire hoqueter en venant chercher l’entrée de sa gorge, sa petite luette. Et le Grand-Duc ? Il souriait, visiblement pas si offensé que le laissaient penser ses punitions et ses paroles. Non, Mona devait bien le comprendre : il ne voulait qu’une excuse pour la maltraiter.

« Supplie mon pardon ! » Ordonna le ténor, giflant à nouveau la petite chatte de son amante avant d’immédiatement revenir pincer sa petite perle intime. Était-ce seulement possible, la bouche ainsi remplie par d’énormes doigts intrusifs ? Bien sûr que non. Et tant mieux. « Mhh…Mhhh… » Le maître reprenait doucement son souffle, ôtant ses doigts de l’intimité meurtrie, de la bouche soigneusement limée. « Bien… Bien… Gentille fille… » Soupira-t ’il, calmé l’espace d’un instant. Il récupéra le collier qu’il avait jeté un peu plus tôt sur le lit, l’approchant de la gorge de Mona. « Rappelle-moi à qui appartient ton âme. »

Le temps s’était figé. La lumière éclatante de dehors avait disparu. Et les yeux du diable brillaient réellement, devenus des yeux de serpent rouges comme la lave en fusion. Était-ce la fatigue ? Une hallucination aux portes du sommeil ? Ou bien scellait-elle réellement son destin, maintenant, dans une chambre de torture, au sommet d’une colline entre Terre et Enfer ?
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Mona Duval le mercredi 15 mai 2024, 19:01:32
« Je… » …suis désolé. C’est ce que j’aurais aimé dire, sans parvenir à le sortir.
La petite mort.

Et ça porte très bien son nom.

Car c’est comme ça que je me sens. Morte. Vidée. Et si sensible. Tout mon corps frissonne à la moindre de ses expirations, au moindre de ses grognements. La simple vue de son corps. Je me sens si petite et faible tout à coup. Mais le mauvais ne me laisse pas le temps de réagir, que ce soit par la soumission ou par la rébellion.

Ses assauts me semblent plus violents encore. Une partie de moi, celle qui y est déjà passé, me jure que ce n’est pas possible. Mais mon corps, lui…tout ce que je peux faire, en réponse à cette punition, c’est gémir en m’accrochant plus fort.

Humainement, je ne me pensais pas capable d’encaisser pareil choc. Ses mains se saisissent de mon bassin et je ne peux qu’essayer de m’accrocher où je peux, lui attrapant les avant-bras. Mes doigts glissent sur sa peau brûlantes et accrochent les draps. Il n’y a pas que mon derme qui portera les traces de son passage après tout ça.

Je suis en ébullition. Je le sens avant qu’il ne jouisse. Son sexe qui se tend, déjà si rude, devenant comme…plus épais. Aussi fou que ça puisse paraître quand je vois la taille…enfin. Que je sens la taille de son chibre, il semble épaissir. Le temps d’un tressautement. Dans un spasme. Puis une chaleur m’inonde les entrailles. Il y en a tant, que ça coule et souille les draps déjà trempes de sueurs. C’est salissant d’être l’esclave d’un inconnu. Mais si bon. Je me sens étrangement bien, là, remplie de la semence d’Helel. Comme…je ressens une sorte de gratitude. On va me prendre pour une folle. J’ai envie de lui demander, s’il m’a droguée.

Je gémis doucement lorsqu’il se retire, laissant un froid là où c’était si chaud précédemment. Son membre est si épais, si dur, que j’ai la sensation qu’il me remplit encore. Il me caresse, mais je ne le sens presque pas, focalisée sur mon intimité encore palpitante de ce qu’elle vient de subir. Les yeux mi-clos, je le regarde me parler, sans réellement le comprendre. Ou du moins, encore incapable de répondre. Encore essoufflée. Si je n’étais pas si sportive, il est probable que je ne m’en serais pas sortie sans que mon cœur ne lâche.

Je ne sais pas s’il en a eu marre de me voir simplement rester ainsi, les cuisses écartées, à le regarder. La gifle me surprend avant de me faire mal, mais lorsqu’il me pince, je pousse un petit cri. Surprise, étonnement, douleur. Il sait que mon clitoris est sensible et pourtant, ça ne l’arrête pas. Il vient de jouir, mais ça non plus, ne semble pas l’arrêter. Au lieu de voir sa verge redevenir molle, comme celles de tous mes partenaires à de quelques rares exceptions, si ça ne devenait pas totalement mou, ça avait tendance à…

Ma respiration reprend un rythme plus calme, mais Helel choisi ce moment précis pour glisser ses doigts dans ma bouche. Ma première réaction est de rejeter, ma langue luttant brièvement, avant que j’accueille finalement non sans hoqueter, bavant comme la chienne qu’il veut que je sois. Même gémir est difficile, lorsqu’il me frappe, lorsqu’il me pince.

« Supplie mon pardon ! » Si tu ne retires pas tes doigts, ça risque d’être difficile.

Il le sait. J’en suis persuadée. Je le laisse continuer son petit jeu, gémissant contre ses doigts, les suçant lorsque je le peux. J’essaie d’articuler des supplications, mais ce n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît et cela semble pourtant le satisfaire. Ou alors, il aime surtout me voir hoqueter contre sa main, salivant avec abondance.

Me jugerez-vous ? Si je vous dis que ça m’excite ?

Ceux qu’il a mis en moi sont douloureusement habiles. Ils me tirent des hoquets, incapable de cri, tandis que je tente parfois de resserrer les cuisses. Je les desserre rapidement sans qu’il n’ait à me dire quoi que ce soit. Il n’y a pas que mon âme qui lui appartienne.

« …me pardonner. » la fin de la phrase, débutée sur une sorte de gémissement – borborygme. J’inspire en même temps une plus grande quantité d’air, essuyant de la main la salive à mon menton. Du coin de l’œil, je l’observe.

Il peut lire dans mes yeux, un cocktail d’émotion. Je ne sais pas encore moi-même ce que je viens de vivre et ce que je risque de vivre les prochaines heures. Je ne sais pas si une part tente encore de se rebeller. Si ma conscience, mon inconscient…si une infime partie de moi-même, quelqu’un là-haut, à quelque chose à redire sur tout ça. Qu’il parle maintenant. Ou se taise à jamais.

Soumission, adoration. Crainte plus proche de l’excitation que l’appréhension. Mes yeux passent de ses lèvres à ses mains. Le collier. Il ne me demande pas de me redresser, mais je le fais. Souplement malgré ce que je viens de subir. Je m’agenouille face à lui, levant la tête après une longue inspiration. Je ne remarque pas les changements de luminosité, mais ses yeux. Lorsque mes iris se posent sur les siennes.

« Je… » Je devrais partir. J’ai été droguée. Ou pire. Je suis morte et je suis en enfer. Ou… « Je vous appartiens. A vous. » Mes doigts se posent sur le bijou, que je caresse ainsi que les doigts épais qui le gardent captif. « Mon corps, mon âme, ainsi que… » Je ne sais pas ce qu’il faut dire, mais ma langue se délie facilement. Agenouillée comme pour une prière. « ma dignité et tout ce qui pourrait vous plaire. »

Ses muscles sont si durs sous mes paumes. Je le caresse, levant la tête, tandis que mes mains caressaient en adoration, son chibre. Je lui offre ma gorge, attendant non sans une certaine impatience, qu’il m’emprisonne. Qu’il scelle…de manière définitive, ce pacte avec le diable.
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Helel le mercredi 15 mai 2024, 19:07:30
Difficile de percevoir l’odeur du souffre, lorsque celle de son amant est si puissante, si enivrante. L’espace d’un instant, Helel avait emmené Mona avec lui, dans son domaine, son royaume infini. Et alors, quand le diable fit glisser un lourd collier de cuir autour de son cou, l’humaine put sentir par procuration le frisson qui parcourut son amant.

« Aaaaah… Ouiiiii… » Les boucles du collier diffusaient un bruit pareil aux tintements de chaines. Elles en portaient la valeur, liens imbrisables entre le démon et cette humaine, désormais étroitement liée à lui. Jusqu’à ce que mort les sépare ? Voilà qui était déraisonnable, voilà qui aurait été bien court. Elle lui appartenait pour l’éternité. « Tu es encore plus belle ainsi. »

Allait-il étrangler la petite chose si fragile avec ce cuir ? Était-il normal que le métal paraisse si chaud ? Helel était attentif et délicat avec le petit cou de Mona, alors qu’il lui enfilait cette véritable menotte, un sourire aux lèvres. Un franc contraste avec la brutalité dont il avait fait preuve un peu plus tôt. Le « clic » final de la boucle scella alors le destin de l’humaine, sans qu’elle le sache réellement, bien qu’elle s’en doute.

« J’aime entendre le bruit du cuir contre ta peau. » Il se mit à lui caresser le dos, ses mains agrippant la moindre parcelle de chair, le moindre muscle dessiné. Sans doute aurait-il semblé à l’auteure que son amant aurait pu la briser par inadvertance, qu’il se retenait même de le faire, sa main attrapant parfois les lanières de sa tenue pour tirer dessus. « Si douce. »

Comment des paroles si sensuelles, cette voix si suave, auraient-ils pu être menaçants ? Et pourtant, il y avait comme un sous-entendu, comme quelque chose de prédateur dans ces paroles. Les mains, les caresses d’Helel, laissaient des bleus sur leur passage, des marques rouges tant il pressait Mona contre lui. Et enfin, les deux énormes paluches de la bête sauvage se rejoignirent sur le crâne de la jeune femme, avant d’appuyer contre sans retenue ni hésitation.

« Donne-moi encore cette gorge. Ouvre bien grand et avale, petite salope. » Il grondait et grognait ses ordres, donnant des coups de bassin contre la petite gueule d’amour de Mona, faisant appuyer le petit nez de cette dernière contre sa toison pubienne coupée à ras. « HMMM ! » Entendre la gorge de son amante peiner à l’accueillir, voir ses beaux yeux se remplir de larmes et son maquillage couler, c’était une vue qui valait tous les enfers. « Ta bouche a déjà pris la forme de mon sexe, mhh ? » En tous cas, il aurait été aisé de le croire, tant cette gorge délicate formait un écrin adapté au sexe monstrueux du beau diable.

Mona était diablement solide, pour une humaine. Helel en perdait un peu pieds, la traitant comme une de ses diablesses, comme une de ses succubes. Toujours à deux doigts de la faire s’évanouir, sous le plaisir. A moins que ce ne soit le manque d’air, dont Mona se voyait privée par le sexe qui limait le velours de sa gorge. Les mains du monstre se crispèrent sur le crâne de la jeune femme, alors qu’un frisson parcourait ses muscles saillants, les faisant tressauter dans une puissante contraction. Son foutre tapissait déjà la petite chatte meurtrie de l’auteure, et voilà que cet illustre inconnu lui en offrait enfin le goût, la saveur divine.

Comment diable un simple homme pouvait-il jouir autant, paraissant plus chaud et insatiable à chaque orgasme ? Quel était le goût ni salé, ni sucré, ni amer, de la semence qui couvrait le menton de Mona ? Comme si elle était une enfant s’étant jetée sur un cornet de glace par une chaude journée d’été.

Le contact des démons a un effet étrange sur les mortels. Enivrant, terrifiant, apaisant. Cela dépend de l’individu, de ce qu’il recherche. Et bien sûr, du démon qui viendrait répondre à l’appel. La sensation d’être droguée n’était pas totalement fausse chez Mona. Simplement, c’était plus qu’une molécule dans un verre ou un buvard sur le bout de la langue. C’était la pire drogue qui soit : la drogue de l’âme.

Et aussi certain que Mona pouvait voir le ciel, entendre la mer au dehors, Helel pouvait voir l’âme des gens, ce qu’elle contenait. Il aurait été réducteur d’attribuer une valeur à une âme, et le Grand-Duc voyait souvent des qualités à des gens que d’autres démons, en quête de conquérants et de héros, auraient ignoré.

Alors, le frisson d’extase qu’il ressentait, et qu’il faisait ressentir à son amante, n’avait rien de feint. Il soupira, enfin vaincu par la fougue de cette humaine. Que ce soit pour quelques heures, quelques minutes.

Le collier semblait, étrangement, répondre à la satisfaction du maître, desserrant son emprise asphyxiante alors que le noble infernal poussait Mona contre le lit, prenant place au-dessus d’elle, la toisant avant de venir l’étouffer dans une puissante étreinte. Fallait-il avoir peur de ce geste ? Helel vint à la joue de son petit jouet, la lapant doucement avant d’y déposer un baiser, de la mordre, descendant jusqu’à sa nuque.

« Je vais remodeler chaque cannelure de ta petite chatte jusqu’à ce que seule la forme de mon sexe te fasse jouir. » Grogna le démon, mordillant l’oreille de Mona. Il avait envie de savoir pourquoi le carreau du destin l’avait mené jusqu’à elle, ce qui allait suivre. Mais il savait une chose : forcer le destin mène à la catastrophe. « Mais avant cela… » Il se redressa.

Sonder l’âme d’une personne permet de connaître ses instincts, ses sentiments sur le moment et les choses qui inquiètent le plus ses pensées. Helel pouvait apprendre un traumatisme de jeunesse comme tout simplement la boisson que Mona appréciait le plus après avoir joui.

« Ta tenue me plait. Tu as le droit de la porter aujourd’hui. » Il caressa longuement les beaux cheveux de Mona, récupérant ses vêtements pour les lui poser sur le lit. Avait-elle espéré en avoir plus ? C’était qu’Helel, lui, espérait. Car il avait à l’idée de tester sa patience. « La porte est ouverte si tu veux rester ou partir. Mais j’aimerais que tu restes. » Une rare, infiniment rare requête de la part du beau diable.

Helel tendit un bras vers le tiroir de sa table de chevet, l’ouvrant pour en tirer un livre.

Il se redressa doucement, caressant le visage de son amante avant de descendre jusqu’à son cou, qu’il serra doucement avant de le délaisser.

« C’est un cadeau. » Dit-il, souriant légèrement. La lumière sembla pénétrer la pièce à l’atmosphère jusqu’ici sombre. La peau cuivrée du mâle resplendissait à la moindre lueur, soulignant une musculature démesurée. Impossible de dire qui il était, ce qu’il faisait dans la vie. Impossible de trouver la moindre trace de son nom. « Je dois avouer que les livres ne sont pas mon fort. C’est un cadeau d’un vieil homme que j’ai rencontré en Perse, qui se jurait magicien. Je n’en ai jamais percé le secret, peut-être auras-tu plus de chance que moi ? Mais tu dois me promettre d’attendre d’être partie avant de l’ouvrir. »

Il posa l’objet sur les affaires de l’auteure. Que voulait-il dire par « secret » ? Mona aurait le loisir de le constater, lorsque, seule, elle ouvrirait le livre pour voir des lettres anciennes se mouvoir sur le papier. Elle saurait lorsqu’elle entendrait murmurer à son oreille des choses qu’elle seule savait, ses désirs les plus enfouis et inavouables. Et comme un lien entre leurs âmes, Helel les entendrait aussi.

« Je dois avouer que ma curiosité m’a poussé à me renseigner sur toi. » Il passait lascivement sa main sur le ventre musclé de son amante, pinçait encore doucement ses mamelons sensibles, s’y penchant même pour les suçoter avec envie, taquin. « J’imagine qu’il serait injuste que je ne te dise rien sur moi, mh ? »
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Mona Duval le mardi 21 mai 2024, 16:01:54
C’est douloureusement bon. Simplement. Plaisir, souffrance, peur, excitation...Helel parvient à me faire ressentir des choses plus complexes que ce que j’ai pu ressentir avec d’autres. La nuit passée au téléphone était déjà si intense que j’ai cru mourir, mais en cet instant, alors que je sens la morsure du cuir contre mon cou, je me rends compte que ce n’était encore rien. Et le moment que nous venons de passer, n’est rien non plus à côté de ce que le cliquetis des anneaux chantent à mes oreilles. J’ai chaud et la vague sensation de partir pour revenir, un frisson d’une intensité telle qu’il m’arrache un gémissement faible, envahit tout mon être. Car il n’y a pas que ma chaire qui ressent. C’est compliqué à exprimer, mais je le ressens jusque quelque part, hors de moi. «Tu es encore plus belle ainsi.» Lorsqu’il se fait doux, je me mord la lèvre inférieure, appréhende la suite avec les mêmes craintes que tout à l’heure. La douceur de Helel n’est rien de plus qu’une caresse avant la claque. «J’aime entendre le bruit du cuir contre ta peau.» Tendresse. Mes muscles se tendent et se détendent sous ses doigts épais, mon corps réagit plus vite que mon esprit. Je n’ai pas le temps d’y penser, que mon corps déjà, est aux abois. «J’aime entendre le bruit du cuir contre ta peau» Moi aussi. Moi aussi, ai-je envie de lui souffler, de lui susurrer. Mais je me tais, obéissante.

Je suis devenue une toile sur laquelle Helel a déposé son art. Il me marque. Des bleus qui, avec le temps, changeront de couleur, des traces roses là où ses doigts créent des sillons, ou parfois, ses ongles s’attardent. Il me sert tellement que mon souffle encore saccadé par nos exploits précédents, se fait plus court, juste assez pour ne pas m’évanouir, mais pas assez pour ma gorge encore en feu. Entre cri et la sensation de sa verge qui coulissait il y a peu dans un fourreau de chaire qui n’avait encore jamais été ainsi sollicité, malgré tout ce que j’ai déjà fait dans ma courte vie. Mais alors qu’elle n’est pas encore remise, que la brûlure du membre est si présente, voilà que je sens ses mains agripper mon crâne, ses doigts s’emmêler dans mes cheveux. Si j’avais le choix, je demanderais grâce pour reposer mes muqueuses. Mon corps n’est plus que douleur et plaisir. Je ne me savais pas capable d’encaisser autant de choses en un laps de temps si court…
Facilité par la salivation excessive de ma bouche, l’entrée de son vit se fait avec moins de difficulté que précédemment. J’ai un haut le corps lorsqu’il s’enfonce plus profondément, raclant mon palais. Ma mâchoire sera douloureuse mais est-ce si important ? Non. Évidemment que non. Je parviens à respirer par le nez pendant que je suce en général, mais la verge de Helel prend trop de place dans ma gorge et je peine, reprenant mon souffle lorsqu’il s’éloigne, pour revenir. Mon nez tout contre sa toison, je hoquete, j’étouffe. Les bruits de ma gorge sont obscènes, mes yeux roulent dans mes orbites, ma vue se brouille de larmes qui bientôt roulent le long de mes joues, allant se mêler à ma salive et de la morve transparente termine de rendre mon visage misérable. Je suffoque lorsqu’il me libère pour revenir plus fort, plus vite. Heureusement qu’il maintient ma tête, autrement je basculerais en avant, pour tousser. Si j’avais été moins solide, moins musclée, je me serais écroulée depuis longtemps.

Appelons cela de l’audace ou alors une sorte d’instinct de survie qui s’éveille, je tente de poser mes mains sur ses cuisses musclées pour le repousser, sans y mettre de force. De toute manière, je n’en ai plus. Il risque de me tuer. Le collier sert mon cou à chaque fois qu’il y entre, poussant aussi loin que son bassin le lui permet. Je sens le cuir mordre ma chaire à chaque pénétration, risquant d’y laisser une marque que je cacherai par des col roulé ou des foulards le temps qu’elle ne s’estompe. Même dans mes bouquins les plus osés, je n’ai jamais pu décrire scène plus sales que celle que nous sommes entrain de jouer, sur ce lit, dans ce coin perdu.

Je n’ai même pas la force de gémir. J’ai la gorge en feu, mais cela ne l’arrête pas. La chaleur que sa queue exhale ne fait que rendre les choses plus brûlantes encore. Et c’est alors que je me sens partir pour de bon peut-être, que mes ongles s’enfoncent dans sa peau moite de sueur, que je le sens qui atteint l’extase. Ce moment où le corps se raidit, la verge durcit avant d’être prise de spasme et de se déverser en une salve épaisse et gluante, chaude, au goût que je ne parvient à distinguer tant qu’il reste empaler en moi jusqu’à la garde. C’est lorsqu’il se retire que l’arôme de sa semence m’emplit d’une sorte d’étrange félicité. La quantité est inhumaine et je tousse lorsqu’il me libère, cherchant l’air qui m’a tant manqué jusqu’alors. Le sperme souille mon menton, est remonté par mon nez et se mêle à la sueur et aux larmes. J’avale l’air et le liquide blanc. Il me repousse contre le matelas et je tombe sur le dos, amortie dans ma chute par le moelleux humide de nos deux corps. Ma respiration siffle, mes gémissements sont enroués. Je ne parviens pas à articuler d’autres sons que de pauvres ahanement, misérable petite créature au visage luisant.

Mes pupilles dilatées, je m’accroche désespérément aux draps, me cambrant pour chercher autant d’oxygène que possible, alors que tout mon être désire y retourner. Est-ce l’effet de son orgasme ? Je ne sais pas. Je ne sais plus vraiment. Je suis perdue et courbaturée, mais voilà que son corps vient m’étouffer de sa masse, me serrant entre lui et le lit. Je tremble comme si c’était moi qui avait eu un orgasme et sans lâcher les draps, je tourne le visage pour ne pas qu’il m’empêche de respirer. Il se contente de poser sa langue contre ma joue, goûtant le sel de ma peau et de mes larmes. Son souffle irradie de chaleur contre ma gorge, là où le collier ne masque pas ma chaire. «Je vais remodeler chaque cannelure de ta petite chatte jusqu’à ce que seule la forme de mon sexe te fasse jouir.» Un grognement animal. Je continue de prendre autant d’air que possible, me détournant sans pouvoir échapper à son emprise. Ses dents contre mon lobe me fait me tendre, mon bassin cherche sa présence. Masochiste...voilà ce que je suis en cet instant.

«Mais avant cela...»

Lorsqu’il se redresse, j’ai froid. Un froid intense, une crise de manque. Ma poitrine se soulève au rythme de mon souffle. Je revis. Mon visage coloré, sale, se tourne pour chercher le sien. Mes yeux détaille ce corps si massif à côté du mien. Je me demande s’il va me laisser ainsi, disparaître comme si tout ça n’avait été au final qu’un long rêve éveillé.

«Ta tenue me plaît. Tu as le droit de la porter aujourd’hui.» Est-ce ainsi que cela se termine ? Alors que mon corps entier en veut plus ? Je ne veux pas des vêtements qu’il dépose près de moi et mes yeux ne le quitte pas, même en entendant le reste de sa phrase. «La porte est ouverte si tu veux rester ou partir. Mais j’aimerais que tu restes.» Mon coeur se remet à battre. Je pensais qu’il me mettait dehors. Je pensais qu’il me jetait, comme on jette un kleenex après l’avoir souillé au point de le voir se désagréger. Je me redresse à moitié, sur mes coudes, use de mes forces pour cela. C’est un geste anodin normalement, mais mon corps est un hématome, une constellation de la souffrance qu’il m’a offerte. Pourtant je parviens à tendre ma gorge contre sa paume lorsqu’il s’en saisit. Je souffre plus encore que pendant les traitements qu’il m’a fait subir lorsqu’il la délaisse...Ne m’abandonne pas.

«C’est un cadeau.» J’aimerais lui demander de revenir, mais je n’arrive toujours pas à parler. J’ai besoin de boire. A-t-il lu la déception sur mon visage ? Il continue, sans se départir de son air sérieux. Je m’allonge à nouveau sur les draps que nous avons salis, me laissant tomber sans le quitter des yeux. Je détail avec délectation de chaque parcelle de son anatomie. Ses muscles mis en valeur par la luminosité et la sueur qui fait luire chaque creux, chaque rebondi...J’ouvre la bouche pour le remercier, mais ma gorge n’émet qu’un faible bruit. J’ai soif. Vraiment.

«Un...livre ?» Quel étrange cadeau après tout ça. Déçue ? Pas forcément. Surprise. Oui, complètement. Je regarde l’objet, l’effleure d’un doigt engourdi, les paupières mi-closes. Un livre magique ? Est-il en train de se moquer de moi ? «Pour..quoi ?» Pourquoi ne pas l’ouvrir maintenant ? Mais je suis toujours son esclave et je me dois d’obéir, alors je hoche la tête pour lui signifier que j’ai compris et gémit lorsque sa bouche vient goûter à mes tétons durcis par le désir qui n’a pas quitter mon être. «J’imagine qu’il serait injuste que je ne te dise rien sur moi, mh ?» J’imagine...mais c’est son corps que je veux. Encore. Et encore. La sensation que je ressens est la même que du temps où je buvais beaucoup et que j’avais soif d’alcool à des heures où je ne pouvais pas accéder à la boisson.

Je roule sur le côté, m’échappe en quelque sorte, pour aller au robinet et boire tout mon soûl, offrant une vue sur ma croupe rougie par ses mains et ses coups de bassins. Lorsque je me redresse, c’est pour essuyer mes lèvres. J’en profite pour me rincer le visage, revient au lit pour prendre le livre que je n’ouvre pas. Ma voix, bien qu’enrouée, accepte de sortir un peu plus facilement que précédemment.

«Seulement si c’est ce que tu désires aussi...qui suis-je pour exiger ?» Je reste à moitié dans mon rôle, mes yeux parcourent avec gourmandise son buste, s’attarde sur sa verge. Je me mords la lèvre inférieure, ma bouche légèrement gonflée et rouge. «Racontes moi...mais laisses moi encore te goûter.» Masochiste que je suis, me voilà qui prend le livre et le dépose sur une commode, que je repousse les vêtements qu’il pensait peut-être que j’allais remettre lorsqu’il m’a proposé de m’en aller. Malgré les courbatures qui s’éveillent dans mon corps, j’ondule comme une chatte jusqu’à lui, mes mains se posant sur ses chevilles. Assis sur le lit, il est beau et puissant. Une aura de confiance qui attire comme la lumière attire les papillons la nuit. «Racontes moi...ce que tu veux bien m’apprendre.» Je fais remonter mes mains tout en continuant de me rapprocher, m’arrêtant à quelques centimètres de son entre-jambe, prenant garde à ne pas m’appuyer des genoux sur ses couilles bien remplies malgré qu’il vienne de les vider en moi.

«Racontez à Mona...Helel...» Je repasse au vouvoiement dans un souffle, le fixant alors que mes doigts effleurent déjà la peau ridée de ses testicules, mes ongles remontant à la base de sa verge bien plus grosse que celles de mes amants. C’est à se demander s’il est humain...s’il existe et si je ne suis pas tout simplement en train de faire un trip sans me rappeler des détails de la substance que j’ai ingurgité...cela m’est après tout, déjà arrivé...mes nuits d’amnésie, comme je les appelle...qui est-il ? Qu’est-il ? «Dites moi tout...» Je me penche sans arrêter de jouer avec son chibre, sans cesser de griffer lentement la base de ce dernier, allant parfois jouer dans sa toison, sans jamais franchement saisir le membre. «Je ne partirez pas.»
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Helel le dimanche 02 juin 2024, 16:48:34
Le livre. Il parlait à Helel. Il lui murmurait de le confier à Mona. Après tout, n’était-ce pas du ressort d’une écrivaine que de déchiffrer un tel ouvrage ? Mais la magie ancienne qui cherchait à s’évader n’était qu’une faible brise, comparée à la tornade violente de désir qui balayait les pensées et réflexions du beau diable comme de sa partenaire.

Mona n’était pas si loin de la réalité, à se demander si son amant n’était qu’une hallucination, le rejeton d’une drogue puissante qui l’aurait déracinée du véritable monde et de son banal ennui. Elle était bien droguée, profondément, une drogue qu’aucun scientifique n’aurait pu synthétiser. Et, goutte à goutte, le beau diable la lui insufflait, de ses lèvres, de son sexe et de sa semence. Même, de ses paroles enivrantes.

Pourquoi ce cadeau ? En guise de réponse, Helel sourit, avant de se pencher sur Mona pour humer son parfum, bruyamment, avant d’expirer de son lourd souffle chaud. Il ne comptait clairement pas répondre. Ses larges mains rêches vinrent à nouveau agripper la taille et le cul de l’auteure, les marquant de nouveau bleus possessifs, sans la moindre pitié ou compassion pour la douleur qui ravagerait Mona, une fois ce brasier éteint. S’il pouvait seulement s’éteindre.

« Je suis un démon. » Expliqua-t’il simplement, murmurant à l’oreille de sa proie. Bien sûr, il n’avait pas pour projet de dévoiler sa véritable nature aussi aisément. Plutôt, il nimbait chacun de ses mots d’une touche de sarcasme, faisant croire à Mona qu’il ne lui répondait qu’à moitié. « Un collectionneur d’âmes, de curiosités. Un perfide monstre qui t’a manipulée et droguée pour abuser de toi. » Sauvagement, il l’embrassa, s’appropriant chaque parcelle de sa bouche, tirant ses lèvres entre ses dents, suçotant sa petite langue féminine.

Il y avait une petite nuance, cette fois-ci. Car malgré son état altéré, presque second, l’écrivaine avait bel et bien offert son âme au démon. Ressentait-elle alors ce froid glacial, cette sensation de malaise, lorsqu’elle s’éloignait même juste un peu de celui qui la possédait corps et âme ? Et parvenait-elle à garder les pieds sur terre lorsque ce magnanime esclavagiste l’embrassait, ravivant un feu en elle qui balayait ce mal-être givrant ?

« Regarde-toi. Une petite chienne avide de caresses et de tendres injures. » S’amusa Helel dans de longs grognements. « Couverte de bleus, et pourtant… » Doucement, le démon attira la jeune femme vers lui, la tirant comme si elle ne pesait rien. Il la redressa légèrement sur ses genoux, face à lui, s’offrant à nouveau un mamelon érigé, non sans se lécher les lèvres d’appétit. Ses dents se refermèrent contre l’orbe, mordant jusqu’à laisser une marque alors que sa langue maltraitait le téton. Les bruits moites de ces attentions retentissaient dans les murs de la cabine, agrémentés des grognements approbateurs d’Helel.

Au diable les plans du Grand-Duc, ils volaient en éclat face à l’insistance de son amante, aux courbes endiablées de son corps indécent. Le démon se leva, ses bras entrainant Mona avec lui. La beauté meurtrie n’avait de choix que d’entourer la taille de son ravisseur de ses cuisses musclées, afin de ne pas finir par retomber au sol. Helel laissa alors ses mains glisser sous les cuisses de Mona afin de la supporter. La limite entre affection et possessivité était floue, encore plus maintenant que la jeune femme ne pouvait plus s’échapper. Une brindille, c’était ce à quoi elle ressemblait lovée dans cette montagne humaine. Humaine … ?

« Puisque tu tiens tant à être brisée, ma Mona. » Les paroles du Grand-Duc étaient caverneuses, profondes et rauques. Comme le son d’un fauve dévoilant ses crocs, menaçant sa proie avant l’inévitable mise à mort. D’ailleurs, la bête sauvage ne manqua pas l’occasion de mordre le cou de son amante, grognant de plaisir en lui laissant une nouvelle marque, un nouveau trait de peinture contre cette toile délicate. « Souffre pour moi, ma beauté. » Dit-il, son sexe dur se gorgeant à nouveau de désir, pressant contre les petites lèvres de Mona. « J’espère… Que tu me supplieras de te laisser partir. »

Un sourire carnassier, avant que le monstre n’empale son amante sur son sexe, un long râle de plaisir quittant ses lèvres. Elle s’était resserrée si vite, et de surcroit, la queue bien dure du mâle semblait encore avoir pris de son volume. La limite entre le plaisir et l’agonie se faisait plus floue encore, mais c’était bien là ce qu’il en coutait de jouer avec un démon. Pire encore, d’avoir l’audace de triompher ne serait-ce qu’un instant.

Son front se posa contre celui de son amante, leurs souffles s’emmêlant alors qu’il se mouvait lentement en elle. Malgré leurs récents ébats, elle était encore terriblement serrée, et le sexe du Grand-Duc peinait à s’enfoncer en elle. De temps en temps, un râle quittait les lèvres du beau diable, au gré des spasmes de son amante. Pour masquer ses propres gémissements et ceux de son amante, Helel s’empara de ses lèvres, trahissant à quel point il était affamé de sa Mona.

Agrippée aux épaules de son amant, la pauvre petite chose si fragile devait sentir le moindre des muscles de son bourreau se contracter à chaque mouvement, comme une démonstration de force menaçante. Helel contractait jusqu’à ses fesses musculeuses, guidé par le désir animal de grapiller le moindre millimètre de cette intimité cannelée, de ce fourreau qui lui paraissait taillé pour son sexe.

Aussi lent que ses premiers coups de hanches, le baiser moite et désireux du démon se traduisait tant par de petits baisers alternés rapidement que par de longues caresses de sa langue contre celle de Mona. Il entrouvrait légèrement les yeux lorsqu’ils marquaient une pause, sourire en coin. Rien ne le rendait plus fou que de sentir les gémissements et soupir de Mona vibrer contre sa bouche, contre sa langue. Et elle avait le loisir de sentir son amant faire de même.

« Peut-être que je devrais te garder ici. Pour toujours. » Murmura le démon à l’oreille de son amante.
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Posté par: Mona Duval le jeudi 16 janvier 2025, 22:12:58
«Je suis un démon.»

C’est son souffle chaud qui me fit le plus de bien ou de mal. Je ne saurais dire exactement ce que je ressens pour le moment. Perdue entre la douleur, la fatigue, le plaisir, une étrange sensation de manque lorsque je m’éloigne ne serait-ce qu’un peu de sa personne et de soulagement lorsqu’il me récupère. M’effleure. Me parle. Même lorsqu’il me meurtri, j’ai envie de dire merci. Mais un démon ? Vraiment ? Est-ce seulement possible ? Bien évidemment que ça ne l’est pas. Il se moque, mais il a le droit de se moquer. A dire vrai, il est en droit de tout sur moi et je pense que ce serait abusé, mais je sens en moi que quelque chose crie qu’il a droit de vie ou de mort. Sur toute mon existence. Et même si j’avais une once de ma personne en mesure de lutter ou de vouloir se rebeller contre cette exagération, le reste de mon être la ferait taire. Si j’avais la force de rationaliser, je dirais que j’ai tout intérêt à me barrer de là. Que je suis une honte de laisser ainsi me faire molester par un parfait inconnu. Mais mon sexe semble prêt à tout, mon désir également. Ma libido s’est comme éveillée dans ce lit, et peut-être bien avant cette nuit. Oui. Elle s’est comme éveillée à un nouveau stade lorsque je l’ai eu au téléphone, ce tout premier soir dans mon appartement. « Un collectionneur d’âmes, de curiosités. Un perfide monstre qui t’a manipulée et droguée pour abuser de toi. »  Je devrais avoir une alarme quelque part. Qui me demande de fuir, d’appeler la police, de m’enfermer dans ma chambre et ne plus jamais en sortir. C’est homme est dangereux. Mais il m’a tant et si bien manipulée jusque là, que je ne désire rien de plus qu’il continue de faire de moi sa chose. Ma dignité à la porte de cette petite masure du bout du monde. Ses baisers me brûlent et pas uniquement physiquement. Ma langue salive d’avidité entre ses dents, se tortille comme pour quérir la moindre goutte de son attention. Des questions pourtant se bousculent, mais ses lèvres m’empêchent de les poser. Son regard me dit de me taire et ne pas essayer de reprendre le dessus sur un état que je ne contrôle plus vraiment de toute façon. Je bois ses paroles, le laisse me traiter de chienne, me malmener par ses propos autant que par ses mains précédemment. Ses dents sur mon sein me font frémir et étouffer un cri de douleur mêlé de stupeur. Je me cambre pour offrir ma poitrine brûlante à son appétit qui fait échos au mien. Je lui appartiens.

«Vous pouvez faire de moi ce que vous voulez...et vous en êtes conscient...n’est-ce pas ?» J’ai murmurer, surprise dans mon dialogue lorsqu’il me soulève comme si je n’étais rien de plus qu’un fétu de paille. Malgré les courbatures, mes cuisses se referment à sa taille, scellant ainsi notre pacte. Pacte ? Je parle déjà comme si j’accepte parfaitement l’idée qu’il ne soit pas plus humain que les créatures que je n’ai jamais même osé mentionné dans mes écrits. Par peur d’être dans le cliché crasse de certaines écrivaillones qui fantasment sur les créatures ténébreuses, quitte à en faire de simple pantin utile à la servitude et rien d’autre. Mais après cette nuit, peut-être que je me permettrai d’essayer de rendre sa superbe aux démons dans la littérature pour adulte…


 « Souffre pour moi, ma beauté. » Tout ce que tu veux. Demande moi tout, je te donnerai même plus. « J’espère… Que tu me supplieras de te laisser partir. » Jamais. Je ne veux pas quitter cet endroit où mes soucis ne sont plus rien, que seul mon corps vit, mon esprit ancré dans une réalité qui me semble faussée par ses paroles démoniaques. Je vais pour lui répondre, mais je le sens qui m’empale à nouveau, sans me prévenir. Mon intimité en feu est à nouveau étroite comme s’il ne m’avait pas...vais-je dire ça ? Oui. Totalement défoncée précédemment. Heureusement, comme toute autre partie de mon corps, ce muscle-là, je l’entraîne aussi. J’en prends soin et désormais, c’est de la queue de mon amant qu’à son tour, il prend soin. Je tremble de tout mon être, m’agrippant comme je peux à son corps large et puissant. Il me fait danser sur sa verge et je ne peux que crier et gémir contre ses baisers qui se font tantôt caresses, tantôt violences. Ma langue cherche la sienne malgré mon souffle qui manque, je respire mal, je suffoque même. Par instant, lorsque je me perds dans son regard, je ressens chaque marque qu’il a fait à mon derme, comme si elles pulsaient au rythme effréné de mon coeur. Si je n’avais pas été sportive, je serais probablement morte. Le sait-il seulement ?

« Peut-être que je devrais te garder ici. Pour toujours. »  Oh oui. Pour toujours. Je ne veux même pas penser à la sensation que je ressentirais s’il se lassait de moi. Je ne m’engage jamais, mais j’ai le sentiment que mon corps entier s’est engagé dans cette histoire, lui. Que chaque parcelle de mon anatomie ne sera pas épargnée par cette histoire. Qu’il me faudra plus d’une nuit pour m’en remettre. En somme, je vais ressortir brisée. Cela devrait m’effrayer, mais je m’en réjouis, étonnamment. Et je retrouve des forces pour m’accrocher plus fort à sa nuque musclée, afin de bouger, même légèrement, pour accompagner ses coups de bassins. Je transpire et nos sueurs se mêlent. Nos odeurs me prennent les narines et j’ai le vertige de tant de plaisir ressenti. Il sait jouer avec tous mes sens à la foi et cela me fait perdre la tête. Je sens son gland qui bute fortement contre l’entrée de mon utérus et c’est douloureusement bon. Je gémit autant que je crie parfois, devant rompre le baiser pour me laisser aller à mes exclamations de plaisir. Je n’ai plus de force et je sens que mes bras se relâchent, tout comme mes cuisses. Mais je suis emprisonnée par sa force à lui, pantelante, griffant parfois, dans un sursaut d’énergie, la peau de Helel. Je frissonne des Encore à peine audible, malgré mon corps qui lui, crie Stop. Lorsque ma main glisse, je part en arrière, mais mes cuisses restent autour de sa taille. Mes omoplates atterrissent sur le matelas et je suis cambrée à me briser la colonne vertébrale, les bras au-dessus de ma tête. J’attrape les draps, comme si je voulais le fuir. Mais au contraire, me me retiens pour que mes jambes restent prisonnières de ses mains.

«Helel...» Je soupir, les paupières lourdes, la bouche ouverte cherchant entre deux cris de plaisir à aspirer une nouvelle goulée d’air. J’ai envie de m’excuser de n’être qu’humaine. Lui a l’air d’avoir encore de l’énergie et de la force à donner. Moi ? Moi je me laisse faire, comme un jouet entre ses mains. Masturbe toi avec moi. Voilà ce que j’ai envie de souffler. Masturbe toi jusqu’à plus soif et range moi dans une boîte pour lorsque tu auras à nouveau faim de mes courbes et de ma féminité autour de ta queue. Helel.
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Posté par: Helel le mardi 21 janvier 2025, 09:49:24
Helel éprouvait un malin plaisir à mentir sans mentir, à dévoiler des vérités à demi-mots pour troubler ennemis comme amantes. Peut-être une voix enfouie dans le subconscient de Mona lui murmurait-elle de fuir. Maintenant. Mais la magie qui enveloppait le démon était une chaine, une prison trop lourde pour que le petit corps de l’écrivaine ait la moindre chance d’en réchapper. Et le colosse se délectait ouvertement du tourment qu’il lisait sur son visage, qu’il sentait dans son parfum.

Le claquement de ses couilles bien pleines contre le cul indécent de Mona marquait leur union, comme de vulgaires et moites preuves de leur désir. Helel la tenait fermement, assez fermement pour lui laisser des marques douloureuses. Mais la douleur venait aussi de son sexe impétueux qui ne faisait preuve d’aucune once de pitié envers Mona, martelant si proche de son corps utérin que la douleur devenait inséparable du plaisir. Il sentait qu’elle aimait ça, et il s’amusait, sadique, à frotter et pousser contre elle, aussi profond que possible pour lui administrer un peu plus de cette infernale douleur.

Aussi, il accaparait son souffle, l’étouffant d’un baiser sans fin, aux bruits moites qui résonnaient dans la pièce et dans leurs crânes. Helel devait l’avouer, elle était incroyablement endurante pour une mortelle. Pourtant, à ne pas en douter, elle l’était bel et bien. Et sans doute n’y avait-il pas de rappel plus à propos de sa mortalité, que d’être confrontée à la brute épaisse qui cherchait à la baiser jusqu’à sa mort. La poitrine de Mona écrasée contre son torse musculeux, le démon pouvait sentir le cœur de sa proie battre à tout rompre.

« Ton cœur… Semble sur le point d’exploser. » Remarqua la créature infernale d’une voix mesquine, presque moqueur. Mais cette remarque acerbe avait été murmurée sur un ton doux comme le lait. C’était un rappel de la différence entre eux. Lui était encore prêt à continuer, des heures, des jours durant. La transpiration sur son torse n’était rien. Il lui mordit le cou fermement, avec l’intention très claire de laisser marques de dents, puis suçon tour à tour. « Je voudrais graver mon nom dans ta peau… Hmf… Mais je me contenterai d’ecchymoser ton corps de petite salope. »

Helel ne lisait pas les pensées à proprement parler. Simplement, son odorat était si poussé qu’il inspirait les idées de Mona à travers son parfum naturel. Elle souhaitait être utilisée, elle se rendait, comprenant sa faiblesse et son rôle. Un frisson parcourut le maître impitoyable, et sans doute pu-t-elle sentir les poils de son amant s’ériger sur son corps. Il buvait ses paroles jusqu’à en devenir fou. Alors même qu’aucun mot n’avait quitté ses lèvres.

« Tu aimes que je me branle avec ta petite chatte ? » Susurra le Grand-Duc d’une voix joueuse, sa domination encore trahie, affaiblie par une chair de poule teintée d’excitation qui parcourait son corps. Cette petite pute le rendait fou. Mais il ne devait pas céder à ses pulsions, à l’instinct brutal qui lui ordonnait de l’emmener avec lui, d’en faire son esclave. « PRENDS TOUT ! » Ordonna la voix de ténor.

Si Mona s’était sentie étouffée jusqu’ici, alors peut-être le second orgasme d’Helel la ferait-il simplement exploser. Il la compressait contre lui de tous ses muscles, et nul doute qu’une femme moins robuste en aurait eu quelques cotes fêlées. Sous les doigts affaiblis et délicats de l’écrivaine, sous ses cuisses moelleuses, la musculature statuesque du démon se contractait une dernière fois, et il explosa. En elle, contre elle, à un souffle de distance de ses oreilles. Le râle du beau diable était celui d’une bête sauvage, le genre qui paralyse de peur les instincts héréditaires de chaque humain. Comme le rugissement d’un prédateur ancestral.

« Hmmmmmm… Putain… » Doucement, sous les doigts gracieux de Mona, la bête sauvage se détendit, ses muscles bandés devenant plus confortables pour elle, son emprise étouffante se relâchant doucement. Le sexe du démon s’extirpa dans un dernier mouvement empreint de plaisir et de frissons, alors que le fruit de leur passion s’échappait d’entre les lèvres intimes de sa partenaire. « Tu peux garder ta liberté, cette fois-ci. » Annonça le magnanime tortionnaire en déposant délicatement Mona sur le lit.

« Mais avant que je te laisse partir. Nettoie. » C’était un ordre. « Regarde ce que tu m’as fait faire. Dans quel état tu m’as mis. Est-ce que tu ressens de la honte à être une petite salope ? De la fierté à m’avoir enragé ? »

Une nouvelle fois, il présenta son sexe à la superbe jeune femme. Elle devait comprendre de façon implicite, désormais, qu’il était de son devoir de nettoyer son maître après avoir sali sa divine queue de sa cyprine insolente. Bien sûr, le démon récompensait ces attentions de tendres caresses. Sur son corps meurtri, dans sa délicate chevelure. Il écartait les mèches collées par la sueur du front de son amante, posant sa main grosse comme le crâne de Mona sur sa joue pour l’encourager à l’engloutir davantage.

« Merci, Mona. » Remercia l’excentrique individu. « J’aimerais passer des heures à échanger sur nos vies, mais… » Il sourit légèrement. Difficile de dire pourquoi, cependant. « Nous avons tout deux des délais à respecter et des gens à satisfaire. Je ne sais pas quand nous nous reverrons. Le destin décidera. »



Un long mois avait passé, sur Terre tout du moins, le temps s’écoulait différemment dans les profondeurs infernales. Helel se demandait ce que Mona penserait de son silence. Il aimait se faire désirer, certes. Mais aussi et surtout, il savait créer une dépendance addictive. Se rendre indispensable. Manipuler, contrôler. Et Mona lui inspirait ce profond désir comme aucune mortelle ne l’avait fait avant elle.

S’était-elle évertuée à le rechercher ? Avait-elle tenté de trouver une trace de ce riche inconnu un peu étrange ? Si oui, elle se serait heurtée à tant d’impasses qu’il aurait été logique qu’elle se demande si tout cela n’était qu’un rêve. Mais ce ticket de train était la preuve qu’elle n’avait pas halluciné. Pourtant, le monde entier semblait vouloir la contredire. Plus de ligne téléphonique. Aucune trace d’Helel sur internet, à part des pages obscures et indéchiffrables d’occultistes en plein délire. Et pire encore, si la curiosité l’avait amenée à se rendre sur les lieux de leurs ébats, Mona constaterait que la maison n’existait pas. Non pas qu’elle n’existait plus, mais bien qu’elle semblait n’avoir jamais existé, remplacée par un énorme rocher.

Le seul indice était le livre que lui avait offert Helel. Initialement dépourvu de pages, celui-ci semblait révéler, petit à petit, un texte illisible dans un dialecte hyérogliphique. Etait-ce un tour de magie de bas-étage à base d’une ancre invisible et d’une fausse police de caractère ? Mais alors, pourquoi le texte, à mesure qu’il se dévoilait, semblait devenir de plus en plus compréhensible ? Mona était, certes, une linguiste d’exception. Mais quelque chose devait paraître inexplicable.

Ce soir, lorsqu’elle lirait à nouveau le livre, espérant sans doute quelques lignes de plus, elle verrait une seule phrase. Une phrase cryptée par cette étrange écriture, mais qu’elle saurait déchiffrer comme si on la lui murmurait dans l’oreille en français :

« Si tu me veux à nouveau, allonge-toi sur ton lit, et touche-toi pour moi. »

Dans le hall de son appartement, des bruits de pas lents et lourds semblaient retentir. Alors qu’elle finissait de lire la phrase, ceux-ci cessèrent.
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Mona Duval le mardi 28 janvier 2025, 03:10:15
J’ai mal. A la gorge, au corps, au coeur. J’ai mal. Aux jambes, aux bras...j’ai mal à l’âme. J’ai la bouche sèche de trop crier et mes muscles cèdent peu à peu autour de la taille de Helel. Heureusement que ses mains me meurtrissent les chairs et me retiennent à lui, empalée à son membre qui vient douloureusement frapper en moi. Je crois que je n’ai jamais été tant remplie et pourtant...pourtant j’en ai connu des amants. J’ai mal. Et j’ai si mal que mon esprit, dans un soubresaut, tente de me faire comprendre que je devrais partir. Arrêter là ce que je ne maîtrise pas du tout. Que si je reste malgré tout, je vais tout perdre, peut-être même la tête. Car il n’est pas sain de se laisser ainsi malmener, alors qu’on est censé faire l’amour...faire l’amour ? Tu parles Mona. La vérité c’est que tu aime être baisée et que jamais personne ne l’avait fait comme ça. Jamais personne ne serait capable de telles prouesses.

Je respire, difficilement, mais je respire. C’est sans compter sur la cruauté de mon amant, qui capture mes lèvres, m’empêche de respirer de sa langue qui vient et revient, encore et encore dans une bouche que je ne parviens plus à fermer tant le plaisir mêlé de souffrance est intense. Une intensité qui « Ton coeur...semble sur le point d’exploser...» Oui. Qui va faire exploser mon coeur. Il bat si vite et si fort, que j’ai l’impression qu’il va sortir de ma cage thoracique et exploser contre le torse massif de Helel. Il peut le sentir palpiter, s’affoler jusque dans mon intimité qui semble serrée malgré tout ce qu’il lui fait subir depuis qu’il l’a pénétrée. Il s’en rend probablement totalement compte, sadique jusqu’au bout, mais lorsqu’il me mord, je n’ai même pas l’énergie de crier. Lorsqu’il appuie de ses doigts sur mes bleus, peut-être sans même le réaliser, je frissonne d’un plaisir que je n’aurais jamais soupçonner. Je ne me savais pas comme ça. Capable d’aimer la douleur. A dire vrai, je crois que si j’avais eu encore la force, j’aurai répondu pour qu’il me punisse, qu’il soit encore et encore, violent.

Helel me dit qu’il veut me marquer, graver son nom sur ma peau. C’est déjà fait. Il a graver son nom dans un endroit où il est difficile d’accéder, mon esprit. Et mon corps n’est qu’une ecchymose géante et je m’en souviendrai longtemps. Je devrai porter des vêtements pour cacher les marques de nos ébats. Pas parce que j’ai honte de ce qu’il est en train de se passer, mais parce que, alors que ce n’est pas terminé, je jalouse déjà chacun de ces moments. Que m’arrive-t’il ? Je suis comme ensorcelée. Est-ce de la magie noire ? Est-il vraiment un démon ? Je ne crois pas. Ce n’est pas possible. Pourtant, plus le temps passe entre ses mains, plus il me malmène et me baise, plus j’ai la sensation que quelque chose n’est pas naturel. Que lorsque ça prendra fin, ce rêve, ce cauchemar, cet instant de vie volée, de plaisir que beaucoup jugeraient pour malsain, je ne pourrai oublié aucun de ces moments. Chacun des gestes, chacune des paroles qu’Helel me glisse à l’oreille se gravant dans mon esprit comme s’il me marquait le cerveau au fer rouge. La peau de ses doigts qui savent exactement où toucher, ou se poser. Ses mains qui savent lorsqu’elles doivent se faire caresse ou gifle l’instant d’après.
Une maîtrise si parfaite et totale du plaisir et de la douleur que l’idée de fuir revient. Fuir, car il ne doit pas être humain. Fuir, car tout ça n’est peut-être qu’un cauchemar. Fuir parce que ce n’est pas sain de perdre la tête à ce point. Fuir, car tu es en train de souffrir et que ton corps sera douloureux encore longtemps. Mais non. Non. La voix qui veut me faire fuir ne sera jamais assez forte pour que je cède à autre chose, à quelqu’un d’autre que Helel. Le sait-il ? J’en suis certaine. Oui. Il le sait parfaitement. Il le sait. Que je ne peux pas m’en aller et que même si j’avais voulu, je ne serais jamais partie sans qu’il en ai fini avec moi.

On ne peut pas jouir trop de fois d’affilé. Le coeur, le corps, ne suit pas. Pourtant, je reste choquée et toujours sans voix, lorsque Helel jouit en moi. Et la chaleur de sa semence me fait jouir avec lui, chose nouvelle pour moi, car ce ne sont pas les assauts répétés du mâle, ni même ses lèvres ou ses doigts, mais son sperme qui m’auront fait céder. Il me remplit d’une sorte d’extase qui se perd. Mes gémissements rendus sourds par le rugissement venant des profondeurs de la terre, que Helel pousse. Je nous inonde, cyprine mêlée de sperme, qui gicle et éclabousse les cuisses de mon amant, le lit, goutte au sol. Je suis sans force, mais ait encore celle de gémir plus faiblement lorsqu’il se retire enfin, me laissant sans force, sans voix, sans souffle. Je ferme les yeux sans cesser de l’écouter, de l’entendre. Je tente de reprendre ma respiration, le contrôle de mon coeur qui bat encore comme un animal qui panique.

Pourquoi est-ce que j’ai envie qu’il revienne ? J’ai froid. Si froid tout à coup. Je sens pourtant que c’est encore brûlant en moi, mais vide. Si vide. Je n’ai plus la force de lui dire de revenir. Je ne peux que gémir doucement, des larmes coulant le long de mes joues. Ce n’est ni joie, ni tristesse. Ce sont des larmes  qui coulent de fatigue. Comme après une séance de sport trop intense. Comme...il n’y a pas de comparaison possible avec ce que nous venons de faire. La délicatesse qu’il prend à me replacer sur le lit, me permettant de m’asseoir malgré la tension dans chacun de mes muscles, m’est plus douloureux que tout ce qu’il m’a fait subir jusque là. Aussi stupéfiant que ce puisse être et je ne saurais même pas l’expliquer. C’est ce que je ressens. Un froid intense, une envie de remonter le temps, de recommencer. Un vide. Une descente, comme lorsqu’on consomme certaine substance.

« Est-ce que tu ressens de la honte à être une petite salope ? De la fierté à m’avoir enragé ? » Les deux ? Non même pas. «De la fierté. Je n’ai jamais honte.» Dans un souffle, je suis sûre de moi. Je n’en reste pas moins sa soumise, mais je n’en reste pas moins Mona Duval, écrivaine incapable de ressentir de honte ou de gêne lorsque je désire ardemment quelque chose. Je dois avoir l’air belle tiens, avec mon visage souillé et rougit, mes lèvres et mon corps tuméfié des nombreuses attentions de Helel. «Nettoie...» Il ne faut pas m’en dire plus. Je m’exécute et ce, même s’il n’avait pas pris ce ton impérieux. C’est un ordre, mais pour moi, c’est tout à fait normal. Indécent pour le lecteur peut-être, mais pour moi, c’est une requête que je n’aurais jamais refusé. Une récompense après ce que je lui ai laissé me faire. J’ai mal à la mâchoire, à la langue, à la bouche, mais je parviens quand même à faire ce qu’il me demande. Au départ du bout de la langue, mais bientôt, sa main sur ma tête, sur mon visage, je l’engloutit jusqu’à ne plus pouvoir respirer, pas même par le nez. Lorsqu’elle ressort, cette verge encore si dure, elle est brillante de salive. Et j’y retourne avec un appétit qui semble grandir, mais que ma fatigue physique ne parvient pas à entièrement satisfaire. Et cette frustration est une nouvelle souffrance à mon esprit.

«Merci Mona.» Il est si tendre. C’est presque normal, lorsqu’il prend congé de moi. Je me sens seule alors qu’il est encore présent. Je me sens idiote, triste d’une absence qui n’est pas encore réelle… «J’espère...bien.»

----- UN MOIS PLUS TARD -----

Quelle horrible descente. J’ai consommé de nombreuses drogues dans ma vie. Il faut le savoir. LSD, MDMA, SPEED, GBL, Champi, cannabis...je pense que toutes les lettres de l’alphabet, j’y ai goûté. Les montées sont phénoménales. Parfois lentes, parfois soudaines. Les drogues sont toutes différentes et stimulent des zones du cerveau parfois semblables, mais jamais similaires. La perche peut durer ou non. De quelques secondes pour le popper’s à plusieurs heures pour le LSD. Mais chacune de ces molécules à un point commun : Une descente. Une descente qui peut être parfois plus pénibles que tout ce que vous avez pu connaître dans votre vie. Pour moi, ce n’est jamais plus qu’une phase de dépression moins intense et moins longue que ce que ma maladie m’impose. Pour Helel par contre, c’est une autre paire de manche…

«Comment c’était Mona ?»
«De quoi ?»
«Ton voyage ! Tu as trouvé l’inspiration que tu cherchais ?»
«Bien plus que cela...à dire vrai.»

Danny hausse un sourcil et ne semble pas comprendre totalement. Ce n’est pas grave. C’est mon secret. Un secret douloureux, un secret que je cache sous des vêtements qui couvrent chacune des traces que Helel m’a laissées, marques que je regarde depuis que je suis rentrée. Que je regarde dans les miroirs, que j’admire comme autant de trophée. Les bleus, les traces de doigts, les morsures...tout ce que je n’ai pas pu faire partir sous la douche que j’ai prise avant de quitter la petite maison que j’ai essayé de retrouver deux jours après son départ. Je ne saurais l’exprimer, alors que je suis écrivain. C’est honteux de l’avouer, mais j’ai eu beau refaire le trajet, chercher, c’est comme s’il n’a jamais exister. Est-ce que j’ai fantasmé tout ça ? Non. Bien sûr que non. Mon coeur est une toile qui prouve que tout ça était réel. Le froid qui m’habitait lors du départ de Helel n’a pas disparu. Au contraire. Il est plus grave encore. J’en tremble comme une toxicomane en manque. J’ai beau dormir, mangé, boire des boissons chaudes, cela ne change rien. Ou ça me réchauffe, mais il reste toujours une zone en moi qui reste glacée. Je passe mon temps à regarder mon téléphone, en attente d’un coup de téléphone. A tel point qu’un jour, je ne sais plus qui a rit en disant «Elle est amoureuse ?» Non. Ce n’est pas de l’amour. C’est du masochisme. Helel m’a abandonné. Le lendemain j’avais si mal partout que j’ai eu toutes les peines du monde à sortir de mon lit. Les traces qu’il a faite sont si violemment encrées dans ma peau que l’on pourrait croire que j’ai survécu à une agression. Je devrais le détester. Mais au contraire. Je le désir. Et chaque jour qui est passé depuis cette nuit, a été plus insupportable à chaque fois.

Je me suis perdue dans des soirées, dans l’alcool et les substances récréatives. J’ai fait des soirées dans l’espoir de le croiser. A défaut, je suis rentré avec des inconnus, des inconnues. Un, deux, trois, parfois quatre en même temps. J’ai demandé à ce qu’on me fasse mal, mais personne n’est parvenu à remplir mon désir. Mon intimité ne mouillait jamais autant que cette fameuse nuit. Oui. Un mois pathétique où j’ai tout tenté pour ressentir à nouveau ce que j’ai pu ressentir dans les bras de Helel. Alors oui, évidemment, j’ai ressenti du plaisir, j’ai eu des orgasmes et c’était bien. Mais mon cerveau semble embrumé. Semble...contrôlé par je ne sais quelle magie, à distance. Par contre, depuis cette nuit, j’écris et mes doigts parcourent le clavier à une vitesse que je ne me connaissait pas. Je trouve les mots pour mes personnages, leur fait faire des actes qui sortent d’une imagination lubrique que Helel à éveillé. Aemi, meilleure amie et relectrice principale, sort de ses lectures trempées. C’est elle-même qui me le dit. Que ce petit «voyage» semble m’avoir ouvert encore plus l’esprit au niveau artistique. C’est amusant. C’est plaisant. Mais cela ne comble pas ce que je ressens comme un vide si grand que j’ai peur de ne jamais plus être capable de le combler.

Il y a une semaine environ, après des nuits d’insomnies et d’amnésies chimiques, de parties de sexes que je ne décrirai pas tant elles étaient obscènes, j’ai repensé à quelque chose. Le livre. Ce fameux livre que Helel m’a confié, auquel ne j’ai pas prêté grande attention, obnubilée par ce que nous faisions. Je n’avais pas compris pourquoi il m’avait donné une telle chose. C’est trop incongru qu’un amant aussi brutal et dominant, donne un livre à sa soumise. Et quand il a disparu, je suis rentré et je l’ai oublié dans le fond de mon sac. Mais il y a une semaine, après m’être remise d’une bonne gueule de bois, j’y ai repensé tout à coup et suis allé le chercher dans le fond de mon sac à dos. Je l’ai parcouru sans comprendre. Ce n’était même pas dans une langue que je connaissais ou qui semblait compréhensible pour une humaine. J’ai eu, en le parcourant, la sensation presque désagréable d’être dans un film. Un genre de Lara Croft en culotte, assise sur son lit, à parcourir des pages blanches, marquées parfois de symboles, de lettres, mais jamais de mot. J’aurais dû l’abandonner dans un tiroir et ne plus le toucher, mais à chaque fois que je perdais patience en le parcourant, le balançait quelque part, j’y revenais. Et j’y reviens encore et encore, comme s’il m’attirait et me faisait, l’espace de quelques instants salvateurs, oublier Helel.

Et ce soir, je suis à nouveau sur ce bouquin. J’ai même mis mes lunettes, chose que je ne fais pour ainsi dire, jamais. Je parcours les symboles, sans parvenir à mieux les comprendre, bien que j’aie la sensation d’entrevoir ce qu’ils signifient, jusqu’à cette phrase. Cette petite phrase qui n’était pas là hier, j’en suis certaine.

« Si tu me veux à nouveau, allonge-toi sur ton lit, et touche-toi pour moi. »

Je me tourne vivement, assise sur mon lit, mais il n’y a rien. Personne. Déçue ? Peut-être. J’ai eu l’impression de l’entendre. Je me lève et vais voir dans le couloir, mais non. C’est dans ma tête. Mon coeur bat plus fort et c’est de l’espoir de le revoir. Je le sens jusque dans ma culotte qui est trempée alors que je n’ai encore rien décidé.

Bien vite, je suis dans le salon, lieu de notre «première rencontre», une main glissant déjà dans ma culotte tandis que je parcours encore et encore les mots que je découvre ce soir. Je n’ai pas besoin de me toucher longuement pour sentir le plaisir monter. Je suis déjà excitée à en avoir mal aux seins. Je m’allonge sur le canapé, face à la grande fenêtre, à l’immense téléviseur qui était aussi là notre première nuit lui et moi et je continue de me toucher, de plus en plus fébrile. Comme si ça allait le faire apparaître, comme si c’était un génie dans une lampe. «Viens...je t’en supplie...» Je souffle et soupir, mes gémissements que je tais, d’angoisse, entre mes lèvres closes. Le livre tombe au sol lorsque je sens le premier orgasme me gagner. Sans attendre, je recommence à me caresser, cherchant ma cyprine qui colle le tissu à ma main, souille mon canapé. Cambrée, les pieds sur le coussin d’assise, je relève les hanches et reprends la masturbation afin d’atteindre un autre orgasme, insatiable.
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Helel le mardi 28 janvier 2025, 11:41:00
Tout démon sachant dominer se doit de faire preuve de la plus grande des patiences. Helel était habituellement un maître à ce petit jeu, mais Mona parvenait à titiller une impatience rare, un besoin primal de faire fi des règles, de réinventer les ficelles du jeu. Les intemporels en tous genre savaient nourrir une placidité remarquable, habituellement. Alors le Grand-Duc se demandait-il sincèrement ce qui le rendait aussi obsédé.

Il se trouvait dans son manoir, perché dans un plan d’existence différent encore des enfers comme de la terre, lorsqu’une sensation de fourmillements s’empara de lui. Une grossière comparaison avec une alarme n’aurait pas été totalement hors de propos. Les démons étaient ainsi prévenus lorsqu’ils étaient invoqués par des mortels. Mais ce fourmillement intempestif devint bientôt frisson. Helel comprenait alors qui l’invoquait. Le livre. CE livre.

Ce n’était pas juste une ancre qui reliait Mona à son cruel maître. C’était aussi un mystère pour le beau diable. Et il comptait bien guider l’écrivaine à travers toutes les étapes qui leur permettraient de déchiffrer l’ouvrage. Ensemble. Quant à la nature de l’œuvre, c’était un secret qu’il divulguerait en temps voulu.
« Si tu me veux à nouveau, allonge-toi sur ton lit, et touche-toi pour moi. » Murmura Helel, ses paroles devenant texte sur l’ouvrage occulte. Lorsque ces mots quittèrent sa bouche, il se vit enveloppé de fumée grisâtre, en épaisses volutes qui ne laissaient rien paraître. Et lorsqu’enfin cette tornade cessa, il n’était plus.

En rejoignant le monde matériel, l’être métaphysique et astral qu’était Helel, se voyait revêtir une forme physique. Avec celle-ci venait la faim, la respiration. Mais il ne souhaitait dévorer qu’une chose, inspirer le parfum d’une seule personne. Il se trouvait maintenant dans un couloir qui lui était peu familier, mais l’odeur lui suffisait. Instinctivement, il savait de quelle porte s’approcher. Et il ne toqua pas, sa forme belle et bien physique devenant vapeur pour qu’il s’immisce à travers le matériau de cette faible barrière. Tel un fantôme.


Toujours informe, de par sa propre magie, le monstre observait avec délices le spectacle que lui offrait Mona. Même sans le savoir, la pauvre petite soumise donnait à son maître tout ce qu’il désirait. Il se faisait également violence, la laissant aller au terme de son rituel désespéré, se nourrissant de son impatience. Elle devait le sentir plus proche que jamais, dans cette pièce où avait eu lieu leur première rencontre. Malgré la nuit noire, il sembla que la pièce s’assombrit encore davantage.

« Ton rituel me satisfait. Voici ton démon. » Annonça la voix tonitruante du Grand-Duc. Il était totalement nu, toisant la petite forme de Mona alors qu’elle se touchait. Se sentait-elle incapable de bouger en réponse ? A s’en demander si elle rencontrait le bourreau de sa paralysie du sommeil ? Comme pour la rassurer quant à la réalité de ce qu’elle affrontait, Helel se pencha sur le corps moelleux de son amante préférée. Ses mains se posèrent contre ses épaules pour la plaquer dans son canapé, puis il lui mordit le cou. « Tes pauvres petits doigts ne pourraient jamais te contenter. » Affirma le démon. Et en guise de preuve, il glissa ses doigts contre ceux de Mona, dans sa pauvre culotte complètement trempée.

Helel était féral, un homme de peu de mots et de milliers de râles et grognements. Aussi, son plaisir à retrouver l’intimité de Mona ne s’embarrassa-t ’il d’aucun faux semblant, prêt à faire connaître son contentement par mille sons sauvages. Immédiatement, le fauve se mit à grogner de plaisir, sa poigne durcissant contre les petites mains de Mona, appuyant avec force contre son clitoris rendu gonflé par le plaisir, par l’anticipation. Mais ce ne fut que de courte durée, car Helel avait une autre idée en tête.

Attrapant Mona par la taille comme une petite brindille, il la souleva pour s’asseoir là où elle avait précédemment trempé le canapé. Puis, il la reposa devant lui, écartant les jambes pour qu’elle puisse prendre place assise, juste devant son sexe et entre ses jambes. Dans cette position, une main d’Helel vint chercher à nouveau l’intimité de Mona, tandis qu’il lui offrait le plus confortable des colliers : son bras.

La montagne de muscles qu’était le bras gauche du colosse vint entourer le cou délicat de la jeune femme, laissant sa gorge trouver une place naturelle au creux de son coude tandis que ses jugulaires se reposaient respectivement contre l’avant-bras et les biceps durs comme le marbre. Helel n’avait qu’à s’allonger un peu plus dans le canapé pour obliger Mona à s’affaler contre son torse musclé. Et en contractant ses muscles, le beau diable avait un contrôle absolu de l’oxygène dont il autorisait son amante à disposer. Ce qu’il démontra immédiatement.

« Si ton petit cerveau réfléchit trop, alors laisse-moi t’aider, ma beauté. Moins d’oxygène, plus de plaisir. D’accord ? » Susurra-t ’il à l’oreille de sa proie, penchant son visage contre sa tempe par l’arrière. Il n’écrasait pas sa trachée, se concentrant plutôt sur l’action de couper l’afflux sanguin dans le cou de Mona. Une asphyxie sans douleur, mais si efficace qu’à peine un peu plus de pression aurait fait s’évanouir la jeune femme en quelques secondes. Et cette torture s’accompagnait de bien pire encore. « Ne me fais pas croire que tes petits orgasmes du bout des doigts t’ont suffi ? Je sais qu’il te faut plus de violence. »

La télévision qui leur faisait face s’alluma. Son éclat était faible, quoiqu’un peu plus puissant que la pièce, pénombre face à l’ombre totale environnante. La scène qui se jouait était celle de leur rencontre au sommet de cette mystérieuse colline. Mais il semblait évident, de par ses angles, que ce n’était pas le résultat de caméra cachées ou autres artifices voyeuristes. La vision se déplaçait, insistant sur les muscles d’Helel et les courbes de Mona, comme si un directeur artistique avait lui-même filmé ces ébats sans que le démon ou sa proie ne s’en rendent compte. Alors et simplement, la réalité de ces petits jeux préliminaires s’imposait : Le beau diable comptait masturber sa petite chose lui-même, en lui offrant une recréation parfaite des ébats qui avaient empoisonné ses rêves et fantasmes.

« Je sais que tu en veux plus, que tu en as assez de te toucher sur tes souvenirs. Mais je suis là pour m’occuper de tous tes vœux. » Affirma le monstre de sa voix caverneuse aux ronronnements de fauve. « Je te veux encore plus trempée, encore plus impatiente. Et je t’offrirai plus d’humiliation et de douleur encore que la dernière fois. » Il déposa un baiser contre la joue de Mona, puis un autre, couvrant son petit visage d’affections alors même que l’étreinte de son bras sur son cou se raffermissait, et que ses doigts pinçaient, comprimaient plus intensément encore le clitoris de la jeune femme.

Cette réalité n’était pas un rêve, pas une expérience amenée par une drogue. Enfin, pas une drogue qui existait sur terre. Mais, comme dans un rêve, un voile semblait empêcher Mona de se questionner sur l’impossibilité de ce qui arrivait. Cette vidéo qu’elle devait savoir impossible, l’apparition illogique de son maître dans son salon. Et Helel, l’étranglant à chaque fois qu’il sentait une once de doute en elle, ne l’aidait pas à ouvrir les yeux sur la magie qui imprégnait chaque instant.

Les doigts agiles du beau diable accompagnaient chaque tressautement de hanches de son amante, poursuivant inlassablement la petite perle rosée au sommet de ses lèvres intimes, ne lui laissant pas une seconde de répit. Il encerclait dans un rythme appuyé et répétitif, cherchant à la rendre folle une nouvelle fois. Il voulait qu’elle jouisse jusqu’à se déclarer endolorie. Puis la faire jouir cent fois encore.

« Je pourrais te faire jouir jusqu’à la mort. » Seulement la petite mort ? Non, il était clair dans ses paroles. Son affection destructrice finirait sans doute par achever Mona. Et pourtant, cette perspective n’était-elle pas irrationnellement séduisante ? « Mais je me contenterai de te violenter si fort que toute personne voyant ton corps nu saura que tu m’appartiens. » Il déchira sa culotte comme du papier, s’offrant davantage le loisir de jouer avec sa petite chatte.
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Mona Duval le mercredi 05 février 2025, 23:25:52
Idiote. Est-ce que je croyais sincèrement que ce genre de chose était possible ? Miss. Comme si tu étais l’héroïne d’une fiction fantastique et qu’un démon allait réellement répondre à ton appel ! Idiote...Pourtant, c’est presque de désespoir que je me caresse maintenant, les mains poisseuses, la culotte transparente par tant de cyprine déversé pour un amant qui ne viendra sûrement pas. Haletante, je garde ma main sur mon intimité, ferme les yeux en priant encore un peu pour que Helel se montre. J’ai lu ça dans un livre un fois. Que le satanisme se nourrit du plaisir de ses sorcières. Mais visiblement, je ne suis pas sorcière et les démons n’existent pas.
« Ton rituel me satisfait. Voici ton démon. »
«Co...Comment...»

Mais je ne sais pas quoi dire tant je suis surprise par sa présence. Il est arrivé si soudainement, comme s’il avait entendu mon ultime prière. La main toujours entre les cuisses, je suis paralysée de stupeur et l’espace d’un instant, je me dis que je suis peut-être en train de rêver. Car c’est tout bonnement impossible qu’il soit là, en chaire et en os. En verge et en nudité. Pourtant, il respire et me parle, remplit la pièce de sa présence. Ses mains me plaquent contre le canapé et il me toise désormais, respirant plus fort. Ses doigts emprisonnent les miens dans le sous-vêtement qui a déjà vécu en si peu de temps. Comme s’il veut me prouver qu’il est bien là. Il peut voir dans mon regard la surprise, les pupilles encore dilatées des plaisirs précédents. Plaisirs coupables. Tout ça parce que j’ai déchiffré des lignes dans un livre et que je me sens…

«Je...»

Mais un gémissement sort de mes lèvres avant que je n’aie le temps d’esquisser la moindre phrase. Il écrase mon intimité déjà si sensible et cela me fait mal à me faire du bien. Mon corps, il peut le constater, ne s’est pas remis de notre rencontre. Pas à cent pour cent. Des bleus sont encore visibles, bien qu’ils aient changés de couleur, tout comme les marques de dents qui se sont quelque peu résorbé. Chaque jour, lorsque je me regardais dans le miroir, j’appuyais sur les marques laissées pour ressentir à nouveau des sensations. C’était étrangement bon, moi qui ne suis pas masochiste. Je crois que Helel me donne le goût de la douleur dans le plaisir. De l’humiliation et du délice d’appartenir à quelqu’un qui contrôle les choses et ne me laisse pas vraiment le temps d’essayer de prendre le dessus.

Il me soulève et entre ses mains, je ne suis à nouveau qu’un jouet de plaisir pour lui, un objet de désir qui bout d’impatience de sentir à nouveau sa violence. Emprisonnée contre lui, son bras autour de ma gorge, je suis sa proie. Entièrement consentante, parfaitement dévouée. Il appuie sans peut-être le savoir là où il a déjà posé ses lèvres, refermé sa mâchoire, serré ma peau à la faire rougir. Je déglutit, incapable de répondre que non, en effet, mes doigts ne m’ont pas suffit. Les gens que j’ai vu non plus. Et les sex-toys que je cache dans un tiroir de ma table de nuit encore moins. Sa chaleur, la dureté de ses muscles, l’épaisseur de son membre...il me fallait tout ça et j’avais peur de ne jamais plus y avoir droit.

Lorsque la télévision s’allume, bien que surprise, je n’y prête pas attention tout de suite, car je suis bien trop obnubilée par son contact. A quel moment suis-je devenu aussi faible face à lui ? Et lorsque mes yeux se posent sur l’écran, je vois que c’est nous. Nous, il y a quelques temps, quand on s’est retrouvé dans cette cabane du bout du monde. Cette cabane qui n’existe sur aucune carte, dans les souvenirs de personne. Pas même à l’endroit où elle était dans mes souvenirs. J’ai envie de lui demander comment tout ça est possible, mais je suis subjuguée par ce qu’il m’a fait vivre. Les images sont toujours plus fortes que les souvenirs qui ne sont parfois qu’un mélange entre fantasme et réalité. J’ai des relents de ce que j’ai vécu qui me font monter le rouge aux joues. Ou alors c’est parce que j’ai chaud, tandis qu’il sert ma jugulaire jusqu’à couper l’oxygène qui monte à mon cerveau. Il m’empêche de réfléchir, m’empêche d’entendre des voix qui me disent que tout ça n’est que cauchemar. D’autres qui me crient de partir, que c’est trop dangereux. Non. Tout ce que je ressens et entend en ce moment, c’est le désir. Celui qui me dicte ma conduite depuis que j’ai noté mon numéro sur cette porte de chiotte, quelque part en ville.

«Oh oui...faites moi mourir...» Je dis cela dans un souffle entrecoupé de hoquet. Les yeux clos, j’écoute ce qu’il y a à la télévision sur fond de ses grognements, au rythme de mes propres battements de coeur. C’est si douloureusement bon que j’en gémis plus fortement et ce, malgré mes mains qui attrapent son bras pour le griffer. C’est un réflexe du corps, mais pas du coeur. Lui faire mal pour qu’il me laisse partir. Un sursaut de survie dans un corps entièrement tourné vers le plaisir de sentir des doigts sur mon intimité qui est trempe et offre son lot de bruit obscène dans la pièce. Les bruits couvrent ceux de la télévision. La culotte se déchire sans effort, bien que j’aie senti la tension du tissu contre mes fesses, entre mes fesses, quand il tire dessus. Je me cambre, les omoplates plaquées contre lui, son bras empêchant toute fuite. Le tissu fait un bruit mouillé lorsqu’il le manipule entre ses doigts et le lâche sur le sol avant d’attaquer mon clitoris avec plus de lattitude. Et moi ? Moi, fidèle petite Mona, obéissante petite chienne, j’écarte un peu plus les cuisses. Mes mains n’essaient plus de le griffer mais s’attaquent à mes cuisses que je tiens plus écartée encore. Mes ongles s’enfoncent dans ma chaire. Je suffoque, je gémit, je déglutit difficilement et sent que je commence à m’évanouir, la tête remplie d’un réseau de courant électrique de plaisir intense enveloppé dans une sorte de brume qui alourdit mes paupières.

«H..el...el.»

Malgré l’imminence d’un évanouissement, je parviens à soupirer son nom, sans chercher à fuir ce qui pourrait être une mort plutôt qu’une simple «petite mort» comme on dit si bien. Helel peut sentir que mon corps devient mou, mes pieds glissent et mes mains ne s’accrochent plus avec autant de force que précédemment. Le plaisir est intense dans cette situation. Je ne pensais pas que c’était possible, alors que j’ai déjà jouit plusieurs fois. Ses doigts sont une torture, bien plus que ce bras qui me retient toujours. Je sens ses muscles qui roulent sous sa peau brûlante. Mais je pense que j’aurais été prête à crever pour lui. Comme Juliette pour son Roméo. Sauf que là, c’est au-delà d’un sentiment d’amour. C’est un sentiment que seul un animal pourrait ressentir pour son propriétaire. Quelque chose que l’on ne ressent peut-être qu’avec le coeur d’un toxicomane pour sa dose.
Titre: Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
Posté par: Helel le lundi 02 juin 2025, 20:43:24
Qu’est-ce qui rendait Helel si différent des autres ? Mona était une belle femme, capable d’avoir les hommes les plus musclés ou virils à ses pieds. Vraisemblablement, l’apparence du beau diable n’était pas la seule chose qui le rendait magnétique aux yeux de l’écrivaine. Mais malgré l’imagination qui incombait à son travail et hobby, sans doute ne pouvait-elle réellement comprendre la dimension métaphysique de ce désir. Chaque apparition du diable était similaire à un rêve fiévreux, une douce hallucination.

Et comme preuve de la réalité de cette rencontre, restaient les marques sur le corps de Mona, ce livre étrange dont les secrets se dévoilaient d’eux-mêmes au compte-goutte, plutôt que se laisser percer d’un coup par l’esprit inquisiteur de la petite humaine. Et la lourdeur de l’instant, de l’atmosphère, laissait deviner que de nouvelles marques adorneraient la toile qu’était le corps de Mona, après cette rencontre.

Mais cette fois, le démon en voulait plus. Lui aussi était soumis à cette loi cruelle, qui réclamait sa partenaire avec un peu plus d’insistance à chaque rencontre. Il y avait un besoin palpable dans la façon dont il la contraignait de ses énormes bras, une possessivité malsaine et obsessive. Presque comme s’il lui refusait de pouvoir fuir. Une étreinte aussi confortable qu’étouffante.

Mona pouvait sentir le sexe collé contre ses fesses durcir à mesure qu’elle perdait pieds et conscience. Comme si Helel réagissait à sa détresse par une approbation totale. Etait-ce d’ailleurs seulement, « comme si » ? Non, le démon ne s’en cachait même pas. A vrai dire, il serrait plus fort en réponse à la faiblesse de sa belle, délicieuse petite Mona. Son corps de muscles et de fureur ondulait contre elle, son chibre brulant caressant tendrement la raie de l’humaine alors qu’il dansait contre elle.

« Je vais t’enlever, ma belle Mona. » Annonça le beau diable, susurrant cette menace doucereuse à l’oreille de son amante. « Peu m’importent tes obligations ou tes objections. »

Il la manipulait à la perfection, la maintenant à la lisière de l’orgasme, de cette petite mort qui se transformait en véritable mort. Frustration et jouissance formant un cocktail dans laquelle il laissait son amante s’enivrer, non sans lui-même se perdre dedans.
Puis, lui offrant une petite libération, deux de ses doigts impitoyables s’enfoncèrent en elle, raclant avec insistance les renflements de son intimité, alors que sa paume fermement pressée massait son petit clito enflé. Son rythme accompagnait les inévitables ondulations du bassin de Mona, que ce soit celui de ses doigts, de sa paume ou de son corps tout entier. Leur danse était dangereuse, sensuelle. Superbe et terrifiante.


« Tu es magnifique. Meurs pour moi. » Ordonna le monstre d’un ton ferme et impérieux. « Souffre la plus agréable des morts. »

L’étreinte de ce serpent touchait à sa fin. Les bords de la vision de son amante devaient être du noir le plus prononcé, à cet instant. Et peut-être l’orgasme la terrasserait-elle, accompagnant son plongeon vers l’inconscience de spasmes sensuels. Bien évidemment, son heure n’était pas venue. Helel avait encore un besoin, une obsession, de cette femme parfaite, de ce jouet sans pareil.

L’âme de Mona lui appartenait déjà, là n’était pas la question. Mais détenir l’âme de quelqu’un en des termes législatifs était bien différent de conquérir l’esprit et les pensées d’une victime. Helel n’aurait su s’arrêter à un simple bout de papier signé par l’existence d’un collier. Il voulait que Mona le supplie encore et toujours, lui demande jusqu’à l’autorisation de respirer, d’être.

« Hmmmm ! Putain… » Une voix rauque et tonitruante retentissait dans les oreilles encore bourdonnantes de Mona. « Détends ta petite gorge pour moi, ma belle petite chienne. »

Même inconsciente, l’auteure était un jouet pour Helel. Il lui baisait allègrement la bouche alors qu’elle était allongée dans des draps de satin blanc. Une main lui maintenait fermement le crâne en place tandis que le démon s’insinuait en elle. Il râlait de plaisir, grognait comme une bête sauvage, s’offrant la gorge de Mona sans le moindre souci pour le fait qu’elle dorme paisiblement.

La vue de la jeune femme, si elle était encombrée par le bassin tracé de son amant et ses abdos ciselés, lui permettrait bien vite de constater qu’elle était encore dans un lieu inconnu de ses souvenirs. Une pièce de taille moyenne, au décor sobre mais bien présent, qui n’était pas sans rappeler un décor victorien dont les grandes fenêtres donnaient sur un ciel bleu, le tout accompagné du bruit des vagues à l’extérieur. Un paysage bien différent de ce que le folklore attribuait à l’endroit où elle se trouvait : un pan des enfers.

« J’espère que tu as bien dormi, ma petite chose. » Déclara affectueusement le beau diable, sans pour autant arrêter ou même ralentir dans ses ondulations. A l’inverse, il poussait même un peu plus profondément dans l’étroite petite gorge de Mona, maintenant qu’elle était enfin réveillée. Mais elle pouvait sentir qu’endormie ou non, rien n’avait d’importance que le plaisir d’Helel lorsqu’il l’utilisait ainsi. « Oui, je t’ai enlevée. » Confirma-t’il sans qu’elle puisse lui poser la question. Elle était totalement nue, endolorie, pendant qu’il l’utilisait après avoir pris le temps de s’habiller, revêtant un smoking propre et admirablement repassé.

Etait-ce trop ? Même avec toute la dévotion de Mona, se faire ainsi ravir par son bourreau pourrait peut-être l’affoler. Mais cette tension entre peur de l’inconnu et désir était l’instrument dont Helel jouait le mieux. Il caressait presque amoureusement le dos nu de son amante tandis qu’il l’utilisait sans scrupules, comme un jouet à sa merci et dont le consentement était éternel et implicite, ou peut-être simplement inconséquent. Il ne pouvait contrôler ses instincts.

« Putain… » Grommela la bête sauvage alors que ses mains se crispaient de plaisir. Il ignorait si Mona cherchait à lui donner du plaisir, si elle était complètement réveillée et consciente de l’étroitesse de sa bouche, de la douceur de sa langue. Mais elle le rendait complètement fou, comme un animal en rut. Il s’ôta brusquement d’entre ses lèvres, orientant sa massive queue vers le sol, là où Mona ne pouvait voir ce qui l’attendait. « MHHHH ! » Râla le colosse alors que de longs et épais jets de foutre chaud faisaient tressauter son sexe, le faisaient pulser encore et encore.

Agrippant fermement la chevelure de son amante, Helel mena son doux visage par-dessus le bord du lit, qu’elle puisse constater le cadeau qui l’attendait : une petite gamelle rose, dans laquelle reposait une quantité de foutre qu’aucun humain n’aurait pu offrir. Le démon afficha un sourire qui mélangeait un étrange mélange de cruauté et d’affection, alors que son emprise sur la chevelure de Mona devenait une délicate caresse.

« Je pense que tu dois avoir faim, mh ? » L’ordre, car c’en était clairement un au ton de sa voix, était clair. Puis, remarquant quelques gouttes sur ses belles chaussures cirées et luisantes, Helel grogna. « Nettoie bien ton maître avant de déguster ton repas. »