Liliza regarda curieusement autour d’elle. Les rues étaient vides … Elle s’affala sur le sol, boudeuse. Pas de proie, pas de repas ! Une philosophie bien triste. Elle avait faim. L’heure était au crépuscule, quand le stomac gargouille violemment, et quand les rues sont habituellement pleines de fous qui veulent voir des vampires, attirés par le danger. Normalement, elle se faisait passer pour une vampire, montrant ses crocs, jurant qu’elle était une gentille vampire et qu’elle ne ferait de mal à personne. Et il faut croire que ça fonctionnait. Mais là, en ce moment, elle avait faim. Une envie terrible d’avaler n’importe quel organe humain, un foie, un estomac, elle s’en moquait tant qu’elle avait faim. Elle passa sa main dans ses cheveux, les ébouriffant à nouveau. Elle avait faim, une faim qui devenait violente de secondes en secondes, à guetter la rue dans l’espoir qu’une proie n’arrive.
Les démons lui avaient demandés de redescendre. Elle se moquait des démons. Elle voulait vivre sur cette Terre, arracher aux humains les derniers fragments de leur vie, leur arrachant un organe qui contenait de l’amour, en espérant en recevoir un soupçon tandis qu’elle le croquerait. Mais nullement … Sa quête était vaine. Elle n’avait pas trouvée d’amour jusque là. Tout cela lui manquait un minimum. Elle regrettait amèrement de ne pas avoir connue d’amour parental, et ce regret était devenu une haine atroce.
Mais elle avait faim. Et la faim la faisait vaciller. Elle tira sur ses manches, affamée, et fit claquer sa langue contre son palais, en apercevant une silhouette. Une victime ? Elle remua, se réveillant, empêchant ses membres de s’engourdir. Une proie, enfin … Elle avait faim.