On raconte qu’avant l’existence des Titans et de tous leurs enfants, il existait un plan bien plus élémentaire où des entités se livraient sans cesse à des jeux et des batailles de pouvoir. La vie n’avait aucun sens à leurs yeux, ils ne vivaient pas et ne mourraient pas, jouant avec des forces qui dépassent la compréhension même des êtres les plus puissants d’aujourd’hui, que ce soit Dieu ou tous les panthéons. Ces anciens possédaient diverses facultés, comme manipuler la chair, la roche et ce sur toutes les dimensions. Créant des armées d’immondes créatures pour s’affronter sur un échiquier, ils se livraient batailles dans le simple fait de s’amuser et de se divertir.
Au fil des siècles et des millénaires, ils perdirent de leur influence et le plan des Humains naquit. Etaient-ils des enfants de ces anciennes entités ? Difficile de répondre à cette question. Dans cet univers, dans cette dimension, le pouvoir que possédaient ces choses semblait plus éphémère, abstrait, ne se manifestant que par de la corruption dans le cœur des Hommes. Ils instiguaient la haine, la colère, la jalousie et la rage mais ce sans que jamais personne ne se doute de l’existence de ces créatures venues d’un autre monde. Ce ne sont pas les démons ou la chute du grand Lucifer qui engendra toutes ces émotions négatives chez les mortels, elles existaient bien avant et ce depuis l’aube des temps.
Des témoignages parlent de manifestations de ces êtres, les apercevant comme des bipèdes, tripèdes (http://orig12.deviantart.net/0b94/f/2011/328/7/c/nyarlathotep_by_erkanerturk-d4h5bgg.jpg) ou quadrupèdes, ou parfois en forme de serpent ou de larve. D’autres nous content des formes tentaculaires (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/564x/25/e2/8e/25e28e6c9768c077747b3c9d69d869a8.jpg) ornées de crocs, de griffes et de ventouses. Oh, et, aussi, parfois des ailes jaillissaient de leur dos. En fait, nous ne savons pas très bien de quoi il en retourne réellement. Ils sont juste les prémices de la discorde, de la folie et de la haine dans le cœur des humains. Sont-ils les chuchotements que vous entendez la nuit, mettant le doute dans votre esprit afin de vous faire hésiter, vous menant peu à peu à commettre des actes défiants la raison et ce que vous étiez ? Oui.
Angleterre – Quelque part entre Chelmsford et Londres
De nos jours
(http://static.planetminecraft.com/files/resource_media/screenshot/1134/Blackthorn-illus_345547.jpg)
Asile Roncenoire
La moto de type sportive fonçait à toute allure sur les petites routes de campagnes britanniques. Les cheveux bruns de la pilote semblaient claquer par une telle vitesse malgré l’absence totale de vent. Cette journée déjà bien entamée, l’après-midi arrivait à son terme et le crépuscule laissa bientôt place à une nuit sombre où les nuages ornaient le ciel, la lune ne pouvait être vue. Enchainant les virages (http://www.timelinecoverbanner.com/facebook-covers/scary-road-287346.jpg), la femme aux talons arriva devant une grille immense fermée par un cadenas. Un simple geste de la main, le verrou vola en éclats et le portail s’ouvrit par la suite. Elle et sa monture s’engagèrent dans une allée mince, cachée par une importante forêt et des bois épais. Après plus d’une minute de route, une nouvelle étape à franchir qui ne posa aucun problème.
Ici se trouvait un grand et ancien manoir qui servit d’asile durant des années bien sombres de l’espèce humaine, les légendes parlent d’expériences sur les fous. Qui iraient chercher des êtres dérangés jusqu’à la fin de leur vie ? Il s’agissait d’un laboratoire à une échelle plus importante. Aurora gara sa moto juste devant la fontaine de l’entrée principale. Son pied gauche se posa à terre et elle retira son casque en dévoilant son joli faciès et sa belle crinière brune. Sa main passa dedans afin de remettre un peu d’ordre dans tout ce méli-mélo. Le regard noisette de la femme habillée en civile s’attarda un peu ici et là, observant les alentours et l’établissement intact malgré sa désertion depuis des dizaines d’années.
♫ Ambiance ♫ (https://www.youtube.com/watch?v=DUUd61mI5zs)
Elle entendit quelques jours plus tôt parler de disparition dans les parages et vue l’histoire de ce petit coin bien trop tranquille, l’ange venait s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’esprits ou de cauchemars éveillés. Etrangement, ou peut-être heureusement, aucune présence magique ou non, se dégageait de l’asile et des environs. Aucun animal, même nocturne, ne vivait dans les parages. Pas un seul oiseau ou chauve-souris parcourait le ciel. Un silence de mort régnait ici. Personne n’aurait pu se douter de quoi que ce soit, même le plus puissant des immortels.
Laissant le deux-roues bien évidence, sans s’inquiéter d’un éventuel vol, la femme en talons s’avança vers l’entrée principale et poussa la double porte, arrivant dans un hall majestueux. La sombre créature s’offrit le luxe de s’éclairer à l’aide d’une flamme bleue car elle ne faisait pas preuve de nyctalopie. La décoration laissait à désirer, les goûts en matière de tableaux n’inspiraient que de l’écœurement. Le bois tombait en ruine ainsi que les quelques meubles, notamment le guichet de réception éventré en plusieurs endroits. Le bruit des talons sur le carrelage résonnait dans toute cette pièce immense, mais, la déchue ne semblait pas inquiéter par cette atmosphère d’angoisse. Après tout, Valadhiel possédait une force impressionnante et des pouvoirs surnaturels.
A première vue, rien ne semblait avoir bougé depuis plus d’une décennie. Les tagueurs et les casseurs avaient miraculeusement évité ce lieu, le conservant du vandalisme courant de ces délinquants. Déjà là depuis plusieurs minutes, rien n’attira l’attention de la brune qui soupira longuement. Soudain, un craquement retentit un peu plus loin, mais, il était impossible d’en deviner la source tellement le résonnement au travers du hall fut important. Quelqu’un était-il furtif ? Un démon ? S’agissait-il d’un assassin qui lui tendit un piège ? Après un bref instant sur ses gardes, l’européenne abandonna l’idée de mettre au clair la provenance de ce bruit. Après tout, avec toutes ces années, les ruines s’affaissaient sur elles-mêmes. Pas de quoi s’inquiéter se dit-elle !
Marchant au travers de la pièce, ça ne faisait qu’à peine dix minutes qu’elle pénétra dans les lieux, elle devait continuer son enquête. Cherchant un plan des lieux afin de mémoriser les quelques ailes de l’établissement, l’endroit n’était pas qu’un simple manoir mais comportait de nombreux bâtiments annexes. Ils étaient tous reliés par des passages souterrains ou des ponts. Ce complexe s’étalait sur de nombreux kilomètres carré ! Autant commencer par le commencement, Valadhiel décida de s’aventurer vers la première partie de l’asile, enjambant et parcourant toujours des ruines à perte de vue.
Au fur et à mesure qu’elle progressait, seulement éclairée de sa lueur bleue, un sentiment d’angoisse commença lentement à prendre possession d’elle. La déchue avait du mal à s’en convaincre mais ne pouvait nier une telle évidence. Ici, quelque chose ne tournait pas rond. Elle ne ressentait… Rien.