Le groupe avançait le long de l’antique pont (http://img110.xooimage.com/files/b/e/4/302635-51361e6.jpg) menant à la capitale d’Esheka, observant silencieusement les ruines antiques de ce qui, jadis, avait été l’un des grands royaumes elfiques. Aujourd’hui, il n’en restait plus que des ruines poussiéreuses, mal entretenues, faites de lézardes et de fissures.
« Depuis la mort du Roi, Esheka est déchirée par des conflits intestinaux et des guerres civiles. Honnêtement, Maîtresse, ce n’est pas le meilleur allié dont on puisse rêver...
- C’est une question de perspective, ma chérie. Esheka dispose de technologies relativement évoluées, surtout pour des elfes. »
Menant la marche, Samara discutait avec son esclave et garde du corps, la redoutable Kazuha (http://hentai.forum-rpg.net/index.php?action=profile;u=3303). La jeune adolescente portait, comme à son habitude, une tenue très légère, comprenant uniquement un soutien-gorge renforcé et une culotte. Elle suivait sa Maîtresse, Samara, une puissante Archimage ashnardienne, mais aussi une haute-fonctionnaire impériale, et une diplomate. Samara était proche du plus influent membre du Conseil Impérial d’Ashnard, Emhyr Var Emreis, et Emhyr avait négocié, en sous-main, un rapprochement avec Esheka.
Esheka était un royaume elfique qui avait jadis connu son heure de gloire, mais qui, à l’image de la civilisation elfique, avait sombré dans la décadence. Sa chute avait commencé le jour où Nexus était tombé sous le règne des hommes, mais s’expliquait aussi par bien d’autres choses, comme les lointaines guerres avec les nains. Depuis plusieurs années, Esheka souffrait d’une importante guerre civile, résultant de la mort du dernier Roi d’Esheka. Une mort mystérieuse, qui avait plongé le royaume dans un conflit pour la succession, chaque grande famille voulant mettre la main sur le trône. Le royaume, déjà affaibli, était maintenant sur le point d’être rayé des cartes d’Histoire, et ne devait plus sa stabilité relative qu’à la présence d’un clergé qui, bénéficiant des guerres civiles, avait raffermi sensiblement son emprise sur la population.
Néanmoins, Esheka présentait, aux yeux des Ashnardiens, d’importants intérêts. L’Empire soutenait depuis des années des mouvements de rébellion qui éclataient à Nexus et dans ses royaumes alliés. Dans ces royaumes, les espèces non-humaines étaient envieuses des humains, et on pouvait les comprendre, car le racisme non-humain était une redoutable réalité. Ce racisme, ainsi que l’affaissement des anciennes civilisations, ainsi que l’esclavage des Terranides, étaient les terreaux ayant permis le développement de mouvements terroristes militant pour l’égalité des droits, l’abolition de l’esclavage, et la restauration de la grandeur passée des elfes et des nains. De tous ces mouvements disparates et peu structurés, le plus important était celui de la « Scoia’tael », un mouvement d’origine essentiellement elfique. C’était la Scoia’tael qu’Ashnard soutenait, leur fournissant des armes, des équipements, des instructeurs, des gemmes magiques, des plans, sollicitant en retour que la Scoia’tael multiplie des attentats terroristes, des rapts, des attaques de greniers et de villages, afin de désorganiser de l’intérieur Nexus, ou encore pour leur fournir des éléments d’information.
Cependant, si, en théorie, le projet était simple, en pratique, les choses étaient difficiles, car, entre l’Empire et Nexus, il y avait tout un continent. Les Ashnardiens avaient donc besoin d’une sorte de base-relais, d’un territoire neutre qui permettrait de mieux structurer les différentes branches de la Scoia’tael, et coordonner les interactions entre l’Empire et les terroristes. C’est ce qui avait amené Emhyr à se pencher sur le cas d’Esheka, ce royaume perdu et mortifère, et, à ce titre, il avait dépêché Samara, l’un de ses plus utiles éléments, afin de rencontrer le clergé local, de parvenir à pacifier Esheka, et de faire du royaume une colonie impériale destinée à organiser une guérilla à Nexus.
*Une tâche importante, probablement impossible, vu l’arrogance légendaire des elfes...*
Le principal problème venait surtout du fait qu’Esheka était un royaume isolé. Samara n’avait que peu d’informations, et espérait en apprendre davantage de la part de la femme qu’elle était censée voir : une prêtresse du principal culte d’Esheka, le culte d’Arek... Du moins, de ce qu’elle en savait.
« Cette région est dangereuse, les forêts pullulent de bactéries, de charançons, et de virus...
- Oui, c’est pour ça que ces ponts passent au-dessus des arbres, afin de protéger les voyageurs. »
Samara sentait de sombres magies émaner de la forêt. Très clairement, cet endroit était moribond. Pour reconstruire Esheka, il allait falloir plus que leur troupe. L’Archimage guidait en effet une compagnie de soldats, emmenant avec eux plusieurs chariots abritant des vivres : nourritures, médicaments, biens de première nécessité... De simples cadeaux pour ces gens isolés.
Et, pendant ce temps, le groupe approchait de la capitale...
Ce n’était pas du genre de Kazuha de questionner les choix de sa Maîtresse, mais elle avait eu le temps de se renseigner sur Eshaka, et savait que ce dossier était juste un bâton merdeux. De son point de vue, Emhyr voulait juste éloigner Samara de la capitale. Cette mission n’avait aucune chance d’aboutir. Le royaume était perpétuellement en guerre, et n’avait d’ailleurs de « royaume » que l’appellation. Tandis que la caravane approchait, Samara pout voir se dessiner dans le ciel un vaisseau volant.
« Je croyais ne voir ça qu’à Vapeur...
- C’est très impressionnant. »
Les Ashnardiens ne maîtrisaient pas encore la technologie permettant de faire voler des vaisseaux. Qui sait ? À défaut d’obtenir des alliés, Samara pourrait peut-être obtenir de juteuses informations. L’Archimage ne se faisait également que fort peu d’illusions sur l’issue de cette mission diplomatique. Le royaume était en lambeaux, ravagé, économiquement et sociologiquement parlant. Se mêler à ces conflits intestinaux et à ces querelles internes, c’était prendre le risque de s’enliser dans un inextricable bourbier, ce à quoi l’Archimage ne tenait absolument pas.
Alors que le bateau les surplombait, et descendait lentement, Samara fronça les sourcils... Et vit un corps tomber en hurlant, se fracassant violemment sur le sol.
« Qu’est-ce que... ?!
- On nous attaque ! »
Samara leur fit signe de se calmer, et fronça les sourcils. Aucun tir ne leur était envoyé, aucune menace... Indécise, elle vit, au contraire, le bateau se poser devant eux, un ponton s’abaissant pour leur faire signe de grimper. Un elfe se présenta même vers eux, et les invita à grimper à bord. Samara obtempéra silencieusement, délestant son cheval en atteignant le pont, et suivit un autre elfe vers la cabine de la prêtresse. Les elfes sur le pont les regardaient avec méfiance, mais pas de manière irrévérencieuse. Ils semblaient... Surtout las, avec un brin de désespoir, comme s’ils savaient qu’ils se battaient pour une cause perdue, et en étaient désormais rendus à devoir qsuémander l’aide des autres nations pour espérer survivre.
C’est sur cette réflexion que Samara fit irruption dans la cabine de la femme, laissant Kazuha en arrière, pour inspecter les lieux. Veekara était en train de refaire sa robe, une lueur de gêne sur le regard, ses joues un peu rouges. Muette, Samara lui laissa le temps de reprendre ses esprits, et, quand la prêtresse lui parla, elle répondit, en hochant la tête.
« Tout à fait, je... Je m’appelle Samara. Je suis une Archimage ashnardienne, chargée par le Conseiller Emhyr var Emreis d’envisager l’ouverture de tractations diplomatiques avec votre royaume, Prêtresse. Mais, avant toute autre chose... »
La démone réfléchit pendant quelques instants, avant d’enchaîner :
« J’ai vu un homme tomber en approchant... Tomber de votre bateau. Je dois admettre que... C’était un accueil assez inattendu. Pourriez-vous m’en dire plus... ?! »