Le Grand Jeu

Plan de Terra => Les contrées du Chaos => Discussion démarrée par: Jim Ë-Kabaria le dimanche 21 juin 2015, 16:54:58

Titre: Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: Jim Ë-Kabaria le dimanche 21 juin 2015, 16:54:58
Le soleil se couchait. Au palais royal de Melinka, tout le monde vaquait à ses occupations de la soirée. Pour certains, il s’agissait de finir de nettoyer une pièce. Pour d’autres, de préparer le dîner, ou encore de s’occuper de telle ou telle tâche plus ou moins importante. Pour le prince Jim, c’était encore autre chose : il était dans le jardin, assis contre un arbre, endormi. Il dormait depuis trois bonnes heures. La journée avait été rude, il l’avait passée dans les bois à chasser, non pas du gibier mais du brigand. C’est à grand-peine que la garde avait réussi à le retrouver et à le convaincre  de revenir au palais, où il n’avait pas tardé à s’endormir profondément, exténué.

Son frère était venu le veiller un moment, amusé de voir que le jeune homme restait toujours fidèle à lui-même, puis il était parti après une demi-heure parce qu’il avait des choses à faire. Jim était toujours là, ses épées posées à côté de lui, dormant paisiblement. Il n’y avait personne d’autre dans le jardin. Personne pour le surveiller. Personne pour voir cette ombre se déplacer et se rapprocher de lui. Personne pour voir cette personne prendre le prince dans ses bras et le soulever comme s’il ne pesait rien.

La nuit était tombée. Tous étaient occupés, chacun de son côté. Ainsi personne ne put assister à l’enlèvement du prince, personne ne put l’empêcher…

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Quand Jim se réveilla, il était dans un lit. Il ne lui fallut qu’une dizaine de secondes pour se souvenir qu’il s’était endormi dans l’herbe, et dix autres secondes après avoir ouvert les yeux pour constater qu’il ne connaissait pas cet endroit. Il se redressa vivement, surpris et un peu inquiet.

"Qu’est-ce que…ça veut dire ?"

Il regarda autour de lui et tenta de rassembler les pièces du puzzle. Il était dans le jardin…et maintenant il était ici. Ça voulait dire qu’on l’avait déplacé. Qui, et vers où ? Il connaissait toutes les pièces du palais, celle-là n’en faisait assurément  pas partie. Où était-il alors ? Et pourquoi l’avait-on amené ici ?

Le jeune prince, ne trouvant pas les réponses à ses questions, se leva et alla voir à la fenêtre de la chambre. Il y trouva un paysage insolite : une paroi rocheuse. Aucune lumière, si ce n’est celle du lustre qui se trouvait dans la pièce.

"C’est pas vrai… Je suis dans une grotte ? Mais qu’est-ce qu’il se passe, bon sang ?!"
"Oh, vous êtes réveillé, monseigneur", fit une toute petite voix derrière lui.

Se retournant, il vit une fillette d’une douzaine d’années tout au plus, en tenue de servante comme il en avait vu quelquefois. Elle parut intimidée et se rétracta à son regard méfiant, alors il se força à se détendre  un peu.

"Excuse-moi… Je suis un peu perdu. Où sommes-nous ?"

C’était l’occasion rêvée de glaner quelques renseignements sur ce qui lui arrivait. Il ne pouvait pas utiliser son pouvoir pour s’échapper directement, il s’en était servi dans l’après-midi, et il s’en mordait maintenant  les doigts. Il allait donc devoir composer avec cette situation énervante et mettre à contribution tous les moyens dont il disposait, dont cette fille. Cette dernière sourit.

"Vous vous trouvez dans la demeure de dame Ophidia, monseigneur. D’ailleurs, maintenant que vous êtes réveillé ma maîtresse désirerait vous voir."

Sa maîtresse ? Oh, par tous les dieux, cette Ophidia l’énervait déjà au plus haut point ! Non seulement elle l’avait enlevé, car c’était bien ce qu’elle avait fait, il n’y avait pas d’autre explication, mais en plus elle se faisait appeler maîtresse auprès de ses serviteurs. Et ce mot avait pour effet immédiat d’énerver Jim chaque fois qu’il l’entendait.

"Je vois… Plus tard, peut-être, je ne suis pas d’humeur à voir qui que ce soit. Comment t’appelles-tu ? Et pourquoi sommes-nous sous terre ?"
"Mon nom est Sylvia, monseigneur. Dame Ophidia a fait bâtir son manoir sous la terre car les serpents ne sont pas à l’aise à l’air libre, à ce qu’on m’a dit. Je…je me permets d’insister pour que vous veniez. Elle sera fâchée si vous refusez, et il n’est jamais bon de la fâcher."

Mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien raconter...?
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: William Dun-ë-Vae le mardi 23 juin 2015, 15:52:17
Le plaisir... Quelle que soit sa forme, voici quel était l'objectif final de tout être vivant, et nombreux étaient ceux à se voiler la face à ce sujet et à se condamner à ne jamais le connaître. Voilà quelle était le point de vue d'Ophidia sur la vie, et cela faisait longtemps qu'elle s'appliquait à rechercher ce plaisir. Elle avait dès son plus jeune âge put le fréquenter, en tant que fille d'une riche famille noble, mais elle avait prit conscience de ce dernier seulement une fois que le pouvoir de l'anima s'était éveillé en elle. Oh elle en avait eu peur tout d'abord, mais avec les nouveaux sens qu'elle avait acquis c'était un tout nouveau monde qui s'était dévoilé à elle, de nouvelles horizons de sensations et de possibilités. Bien sûr, cela n'avait pas été sans conséquences, mais le passé ne lui importait guère car le plaisir ne se trouvait pas dans les souvenirs, mais dans le présent. Cependant, cela en faisait une chose coûteuse, et la lassitude le rendait de plus en plus difficile, et cher, à se procurer. Seulement, elle avait trouvée comment résoudre son ennui cette fois ci, un coup d'éclat , par lequel elle ferait d'une pierre deux coups...

Et avant même qu'elle n'arrive, elle savait que sa dernière acquisitions s'était réveillée, qu'elle venait vers elle, guidée par Sylvia, une petite qui avait su la distraire un temps, contrairement à ses parents, mais qui l'ennuyait de plus en plus... Enfin, elle préférait ne pas penser à cela, attendant plutôt son "cadeau".

Ce dernier était actuellement mené à travers de long couloirs souterrains, taillée à la main, mais qui était décorée somptueusement, tel les galeries d'un château, de magnifiques tableaux, des miroirs richement décorés... Pour un peu il aurait pu se croire au château de sa famille, si ce n'était le fait qu'il n'y avait nul fenêtre, seulement des murs de pierres, à travers duquel se devinait parfois la roche brute des galeries originelles. Ainsi guidé par l'enfançon il arriva devant une porte en bois massif, qu'elle ouvrit. Se faisant il put admirer une sorte de salon privé, au sol tapissée de tapis coloré, aux meubles de marbres et de bois, sur lesquels reposaient une argenterie précieuse, et au milieu, une table, avec de nombreux mets appétissants, avec une chaise vide que Sylvia lui désigna, et à l'autre bout... Une  étrange femme (http://zupimages.net/viewer.php?id=15/26/g31b.jpg) aux oreilles effilées, vêtue d'une tenue d'un rouge éclatant, qui semblait se limitait à un soutien gorge décorée et à des atours pour les bras en guise de hauts, et de ce qu'il pouvait voir du bas, le reste étant dissimulée par la table il s'agissait d'une sorte de longue jupe. Il put constater également, détail curieux, qu'elle ne semblait avoir aucune chaise, nul dossier ne se devinant derrière sa fine silhouette, rehaussée par de long cheveux émeraudes. Elle affichait par ailleurs un sourire en fixant Jim, avant de faire un bref signe à la servante, afin de la congédier visiblement, puisque cette dernière s'inclina, avant de quitter la pièce, les laissant en tête à tête, ce après quoi la curieuse femme prit la parole, d'un ton des plus amical.

"Bienvenu en ma demeure prince Jim ! Veuillez excusez mes hommes ils ont mal compris mes consignes pour vous... Inviter... Mais il est vrai aussi qu'il est peu probable que votre royale famille vous ait laissé venir me voir, pour peu qu'il connaisse mon existence ! Mais moi je connaissais la votre, et j'étais curieuse, de votre histoire, de ce jeune prince, devenu esclave, puis qui n'a retrouvé sa place que depuis peu, cela pouvait me distraire... Mais j'avoue être un peu déçu, à vous voir vous n'avez effectivement rien d'un prince, et je commence à douter de la véracité de cette histoire."

Tout en parlant elle buvait et manger ,avec un raffinement qui n'avait rien à envie aux nobles de la cour, seulement... Il semblait que ce n'était pas la première portion qu'elle se servait et les quantités et la vitesse à laquelle elle mangeait était improbable, surtout au vu de sa silhouette gracile... Et tout cela ne l'empêcha pas de continuer à parler.

"Mais peut être... Pourriez vous me prouver que j'ai tort, cela serait... Distrayant."

A ces mots, elle parut grandir, laissant deviner de plus en plus sa jupe...Et Jim put comprendre pourquoi elle n'usait pas de chaise, car en dessous de sa jupe, son corps n'était pas composé de deux fines jambes, mais d'un épaisse queue aux écailles de la même couleur que ses cheveux, et jusque là elle devait se reposer sur cette dernière. Profitant de sa hauteur elle se pencha en direction de Jim, ses yeux,  jusque là verts, virèrent à un jaune bestiale alors que ses pupilles se fendaient, alors qu'y luisait une lueur de convoitise et son sourire extatique laissa deviner deux crochets, semblable à ceux d'un serpent.

"Amusez moi... Amusez moi petit prince, et peut être qu'alors votre sort sera enviable..."

Il était son nouveau jouet... Et il n'avait pas intérêt à la décevoir, elle avait assez attendu désormais !



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Quelle est cette farce ?

Alors même que je viens depuis mes marches afin de rendre mes hommages à la famille royale, et passer le bonjour à Jim que je n'ai pas vu depuis un certain temps,  accompagner de mon chambellan personnel,  Edwin (http://zupimages.net/viewer.php?id=15/26/wgiw.png), j'ai été convoqué par le roi dès mon arrivée, et bien sûr je suis cette directive, accompagné de mon compagnon de route... Mais à peine était je arrivé que j'ai constaté l'absence des courtisans ordinaire, seul le roi, son fils, Edwin, moi même et quelques gardes étant présent et je savais déjà que cela signifiait des ennuis... Mais lorsque le roi m'annonce de quoi il s'agit je peine à y croire et pense justement à une farce.

Mais la gravité du roi alors qu'il m'annonce la chose ne fait que confirmer deux tristes nouvelles. Jim a de nouveau été enlevé, et la famille royale semble n'avoir rien retenu des leçons du passé puisque cela s'était déjà produit et qu'on aurait pu s'attendre pour qu'ils fassent tout pour que ça ne soit pas le cas

"William Dun-ë-Vae... Vous avez déjà rendu des services inestimables à la couronne..."

Inestimable... ah la bonne farce, puisque l'on m'avait justement payé pour, mais soit...

"Et aujourd'hui elle a de nouveaux besoins de vous..."

Bah tiens, tu m'étonnes, je me doute un peu que c'est le cas, puisque je suis ici !

"Nos hommes ont réussi à suivre les responsables, mais ils ont dépassés nos frontières et sont entrés dans le territoire d'Ashnard."

Ah tiens, au moins y a t-il eu du progrès, ils ont réussi à les repérer et à les suivre, si seulement il avaient été capables de les attraper, ou même de me prévenir avant, puisque mes terres sont limitrophe à Ashnard...

"Seulement une délégation officielle ou une force armée risquerait d'enclencher un conflit avec la puissante Ashnard, et nous préférons éviter cela..."

Au vu du regard qu'il glisse alors à son fils, quelque chose me dit que c'est là une hypothèse que ce dernier a envisagé, cela ne me surprend pas vu le tempérament de mon demi-frère !

"Donc nous souhaitons que vous vous rendiez sur place et libériez le prince Jim. Bien sûr il ne faudra en parler à personne, nul n'est au courant hormis ceux présent dans cette pièce, le prince Jim étant officiellement en voyage dans vos marches !"

Bah tiens, comme c'est pratique... Au moins est ce crédible, vu notre complicité, et je vais à vrai dire pas me plaindre que le roi confie cette tâche à moi, qui ait déjà fait mes preuves, et non à un tâcheron de haute naissance qui pourrait tout gâcher ! Le souverain ayant visiblement finit, de parler, je m'incline, afin de signifier que j'accepte, mais je tiens à lui dire plus également.

"J'accepte cette tâche avec joie. Seulement... Vous savez, mon roi, que je ne travaille pas pour rien. J'ai un prix, et je vous le réclamerai une fois ma tâche accomplie."

Le roi et son fils parurent outrés par mes propos... Mais oui père, ce n'est pas parce que je suis à votre service officiellement que je vais être un gentil chien à votre botte ! Enfin, à vrai dire, le plus outré semble être mon chambellan, visiblement choqué par mon irrespect envers le roi ! Ce dernier cependant se ressaisit, et fait preuve de son autorité en me congédiant d'un geste.

"Nous verrons cela une fois votre tâche accomplie, maintenant partez vite avant que d'autres ne vous voient et s'interrogent sur votre présence ici, sans le prince Jim. Un de nos éclaireurs vous guidera jusqu'à l'endroit où la trace des ravisseurs a été perdu."

Je quitte donc la salle du trône, et ne tarde pas à emprunter des chemins annexes, peu fréquentés, afin de justement éviter d'attirer l'attention... Et mon chambellan est assez malin pour attendre que nous soyons dans un recoin discret du château avant de me sermonner.

"Sir Dun-ë-Vae ! Vous être un vassal de la famille Ë-Kabaria, les servir est votre devoir ! Il ne vous appartient pas de réclamer des récompenses, mais à eux de vous les accorder s'ils le jugent bon ! Ce que vous venez de faire est une grave insulte !"

Je ne peux m'empêcher de sourire en tournant la tête vers lui... Edwin était une homme d'une cinquantaine d'années, au cheveux gris et austère dans ses habits noirs,, qui avait passée sa vie à servir divers nobles, mais qui avait été exclu de cette tache il y a de cela cinq ans après qu'il ait été découvert comme ayant agit au contraire des ordres de son seigneur, un dégénéré dont les directives étaient en train de mener son fief à la ruine. Cela, alors que ses décisions avaient été justes avait ruiné sa vie, mais c'était justement de par cet événement que je l'avais embauché, m'attirant de nouveau les foudres de la noblesse, si cela était encore davantage possible... Mais à mes yeux Edwin est justement l'homme dont j'ai besoin. J'ai peut être beaucoup fréquenté la noblesse alors que je la servais, mais je n'en connais qu'une facette, alors qu'Edwin a tant œuvré parmi eux qu'il a appris comment accomplir correctement leur tâche. De fait il m'est un individu précieux dès qu'il en vient à gérer les affaires de mon territoire ou les relations avec les autres nobles...Et si j'apprends rapidement quant au premier point ,je crois bien le désespérer sur le second... Mais ce n'est pas pour me déplaire, sa désobéissance qu'il y a cinq ans montre qu'il n'est pas juste un docile serviteur mais un homme intelligent et capable de critique, et c'est exactement cela que j'apprécie. Néanmoins, pour la récrimination qu'il vient de faire je sais exactement quoi lui répondre.

"S'il m'avait appelé en tant que noble, je ne l'aurai pas fait... Mais ce n'est pas au noble qu'il demande de l'aide là, sinon il l'aurait fait en public, devant tout le monde. Non, celui auquel il demande de l’aide, c'est le mercenaire, et un mercenaire se fait toujours payer."

Je l'entends clairement soupirer, pour lui, il est quelque peu inconcevable que je me considère à la fois comme un noble et un mercenaire... mais ce n'est qu'un détail et je reprends alors la parole, donnant mes directives.

"Sur ce... Tu vas retourner dans les marches pour administrer mes terres durant mon absence ! Même si elles sont sur ma route, nous voyagerons séparément, pour éviter tout incident. Le voyage risque de durer longtemps, mais je te fais confiance pour tout administrer jusqu'à mon retour."

Il parait un peu blasé, et à raison, car pour être honnête il gouverne davantage les terres qu je ne le fais, hormis pour les affaires les plus importantes, mais en dépit de cela nous nous entendons bien, assez pour que je ne craigne pas qu'il tente de me renverser, d'autant plus qu'il se moque bien que je sois un arriviste ! Et dans le fond... je pense que ça lui fait plaisir de gérer un territoire par lui même et non plus au travers de son seigneur, avec les désaccords que cela comporte.

Enfin, une fois cela dit je me sépare de lui, afin de retrouver ce fameux éclaireur. Voyageant toujours avec mes armes, ma monture et ma tenue habituelle, je n'ai plus besoin que de quelques vivres pour partir en route...

Il y a par ailleurs une chose dont Edwin n'a probablement pas eu conscience. Ma demande de paiement ne sert que de message au roi, pour qu'il sache qu'il ne peut pas m'user à sa guise, mais à vrai dire je n'aurai même pas eu besoin de son ordre pour me mettre en quête de Jim...

J'arrive petit frère.
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: Jim Ë-Kabaria le mercredi 24 juin 2015, 19:54:40
Après avoir vainement négocié avec la jeune Sylvia pour avoir la paix quelques minutes de plus, Jim se résigna à aller voir la maîtresse des lieux. Au moins pourrait-il lui dire ce qu’il pensait de ses méthodes, ou du peu qu’il avait pu en voir. Il suivit donc la servante à travers les couloirs de ce manoir sculpté à même la roche, ne se privant pas d’admirer le savoir-faire des maçons qui s’en étaient occupés. Toutefois cette histoire de serpents que Sylvia avait mentionnés plus tôt le mettait mal à l’aise. Dame Ophidia était-elle une adepte des reptiles venimeux ? Ou bien, et c’était peut-être pire, était-elle elle-même une femme-serpent, une anima toujours transformée ? Il y en avait, des gens comme ça, et plus qu’on ne l’imaginait, mais Jim n’en avait pas souvent vu de près. C’était peut-être l’occasion.

La fillette l’amena à une pièce encore plus décorée que les couloirs, déjà plutôt luxueux, où l’attendait une femme dont la simple vue le mit encore plus mal à l’aise. Pas de doute, elle était magicienne. La théorie de l’anima devenait plus probable, et plus encore quand il s’approcha et vit son visage en détail. Si elle souriait, lui affichait une mine contrariée et son regard était glacial quand il s’assit sur la chaise qu’on lui avait montrée. Il ne regarda pas la dame dans les yeux, en fait il ne la regarda pas tout court, pour bien lui signifier qu’il n’allait pas faire le moindre effort pour elle.

Elle commença alors à parler…et aggrava aussitôt son cas. Le jeune prince ne prononça pas un mot de toute sa tirade, s’occupant plutôt de tenir au silence son estomac qui s’était rappelé à sa conscience quand il avait vu toute cette nourriture sur la table. Oh, il avait beaucoup de choses à dire, mais il ne voulait pas se mettre en colère. Pas tout de suite.

*Dès que je peux utiliser mon pouvoir je m’en vais, et je fais enfermer cette folle. Hum, oui mais avec l’anima elle peut très bien se transformer en fourmi… Oh, ce n’est pas un problème, je trouverai bien un collier d’obsidienne quelque part. Chez le fournisseur de l’autre par exemple, si je le retrouve.*

Ophidia se redressa soudain, dévoilant une queue de serpent et des yeux du même animal, ainsi que des crochets. Jim ne put réprimer un frisson quand elle se rapprocha de lui, une lueur folle dans le regard. Cependant elle reprit la parole, et à cette dernière phrase le sang du prince ne fit qu’un tour. Il se leva brusquement, poings serrés par la colère, et la foudroya du regard.

"Je crois que vous ne saisissez pas bien la situation, madame. Pour commencer, vous oubliez votre rang. Vous êtes peut-être reine dans ce petit palais souterrain, mais cela ne vous donne absolument pas tous les droits."

S’il avait parlé relativement calmement, sa voix vibrait d’une rage qu’il contenait de plus en plus mal à mesure qu’il parlait.

"Vous connaissez mon histoire ? Tant mieux pour vous ! Mais ça ne vous donne en aucun cas des droits sur moi. Vous m’enlevez, soit. J’ai l’habitude à force. Mais sachez, et retenez bien ceci, que jamais je ne vous pardonnerai l’attitude irrévérencieuse que vous avez envers moi. Si vous vouliez à ce point d’une personne capable de vous amuser, il fallait chercher ailleurs car je n’en ai aucune envie. Et si c’est vraiment moi que vous vouliez voir et personne d’autre, vous auriez très bien pu venir au palais, personne ne vous aurait claqué la porte au nez pour un peu de politesse élémentaire !"

Sur ces mots il contourna la table et vint se rapprocher d’Ophidia. S’il s’écoutait, il lui trancherait sa langue de serpent pour ne plus avoir à entendre le genre de phrases qu’elle débitait.

"Que ce soit bien clair : la seule raison pour laquelle je suis encore là à vous parler, c’est que moi au moins, j’ai appris cette fameuse politesse dont vous manquez cruellement. Mais si vous continuez de m’énerver en vous croyant tout permis je ne répondrai plus de mes actes."
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: William Dun-ë-Vae le mercredi 01 juillet 2015, 00:57:54
La stupéfaction fut la première réaction de la femme serpent face à l'énervement du prince, s'arrêtant nette dans son mouvement d'approche face à la position nerveuse du prince et à sa voix emplie de colère. Se faisant, la convoitise disparut de ses yeux qui reprirent une apparence plus humaine et elle parut un peu désemparée face à cela... Mais alors même qu'il concluait ses propos en la menaçant de se taire ou de faire quelque acte dément, elle éclata en un rire cristallin, se reculant en arrière alors qu'elle ne retenait nullement son amusement, se moquant bien du fait de froisser son interlocuteur. Elle n'en finit cependant pas moins par se ressaisir, et répondre à son interlocuteur, s'étant un peu éloigné, mais en affichant un large sourire.

"Ah j'ai bien fais de vous amener, vos propos sont amusants... Tout d'abord petit prince, vous avez raison de dire que je suis la reine, mais là où vous avez tort, c'est qu'une reine a tout les droits sur son territoire, dont celui de retenir à ses côtés qui lui plaît, et cela est ton cas mon mignon."

Néanmoins, elle revint à sa place malgré sa provocation, ne semblant même pas irrité par les propos de son interlocuteur. Au contraire même, elle parut retrouver sa cordialité et lui adressa un geste de la main amicale.

"Mangez donc ! Vous n'avez touché à rien ! Que vous dépérissiez est bien la dernière chose que je souhaiterai ! Après tout que vous le souhaitiez ou non, vous êtes mon hôte."

Et encore une fois elle se servit, et offrit un spectacle déplaisant à son hôte, se déboîtant la mâchoire de la même façon qu'un serpent afin d'engloutir d'une traite une grosse portion de nourriture, avant de lui adresser un sourire délicat, comme si de rien n'était... Puis elle reprit la parole, toujours avec sa voix enjôleuse.

"Quant à m'amuser... Vous ne le souhaitez peut être pas, mais vous le faîtes quand même, alors je n'ai pas à me plaindre, et cesser de le faire serait une très mauvaise idée, croyez moi prince... Quant à vous rejoindre dans votre palais, je n'aurai rien demandé de mieux, mais je crains qu'on accueille pas aussi facilement les parricides dans votre palais."

Elle sembla brièvement songeuse à l'évocation de la chose... Puis elle haussa les épaules ,souriant de nouveau avant de poursuivre.

"Et oui, je suis au courant de ton histoire, du moins d'une des versions de cette dernière, il y en a tellement qui court... Mais celle ci m'a paru comme la plus distrayante, et donc la plus vraisemblable. Peut être est elle fausse cela dit, et dans ce cas me feriez vous le plaisir de la rectifier et de me distraire avec."

Elle posa ses coudes sur la table et se pencha ses mains devant ses lèvres... Mais au vu du nouveau changement de ses yeux il était évident que la perspective de ce récit semblait l'intéresser au plus haut point, et qu'elle était des plus attentives à ce que lui dirait Jim.
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: Jim Ë-Kabaria le mercredi 01 juillet 2015, 18:41:04
Si la serpente avait eu un bref instant d’étonnement, elle ressaisit rapidement, bien trop rapidement au goût de Jim qui avait de plus en plus envie de l’étrangler de ses mains. Quand tout à coup, elle éclata de rire. Ce fut comme un poing dans la figure qui le calma aussitôt. Elle n’avait même pas eu la délicatesse de paraître offensée par les propos de son prisonnier ! Quelle incorrection vraiment ! Ce dernier, blessé dans son amour-propre, claqua sa langue contre son palais et, pendant qu’elle se moquait ouvertement de lui, alla trouver refuge dans les bras d’un ami : le mur du fond. Il y donna un coup de poing sans force, et se tourna pour s’y adosser en laissant son crâne cogner suffisamment fort pour que ça s’entende…et qu’il gagne des maux de tête. Il soupira. Si elle riait aux menaces, il ne pouvait plus rien faire…

Donc il lui plaisait…soit. Après tout pourquoi pas, il n’était plus à ça près. Elle lui dit de revenir manger, il balaya cette proposition d’un geste de la main.

"Non merci, je vais rester ici. Si cela ne vous dérange pas Votre Majesté…"

C’était elle le serpent, mais c’était sa voix à lui qui ressemblait à un sifflement agacé. Il regarda sa geôlière manger comme cet animal qu’elle semblait affectionner tant, ce qui lui arracha une grimace de dégoût avant qu’il revienne à son expression boudeuse. C’était peut-être puéril mais sa colère avait pris un coup violent avec le rire de cette folle. Bras croisés, regard tourné vers la porte, il donnait l’impression de ne plus lui accorder  la moindre attention. En réalité il écoutait son explication. Parricide ? Ça ne l’étonnait même pas. Elle pourrait lui annoncer qu’elle avait tué l’empereur ashnardien qu’il trouverait ça normal.

La phrase suivante concernait son histoire. C’est là qu’il y avait un problème majeur : personne n’était  au courant. Sa famille, William et quelques soldats à Melinka, son père adoptif et Marianne à Krayos. Personne d’autre, et ceux-là n’avaient pas pu vendre la mèche, c’était hautement improbable. De plus, il ne savait même pas où ils étaient réellement !

*Si ça se trouve cette psychopathe m’a fait venir jusqu’à Ashnard ou Tekhos puisqu’on a des frontières avec les deux. Dans ce cas-là, je ne pourrai pas compter sur de l’aide… Oh, faites que Père envoie William me chercher avant ce soir, je ne tiendrai pas la journée avec elle !*

Oui, il pouvait compter sur William, il le savait. Le roi l’avait certainement envoyé à sa recherche à l’heure qu’il était, et connaissant le bonhomme il ne tarderait pas à retrouver sa trace. Ils n’avaient peut-être pas de lien de sang, mais ils étaient liés par la douleur, ainsi que par une amitié à toute épreuve. Et ça avait pris le temps ! Cet individu qui l'énervait au plus haut point avait peu à peu, au fil des semaines, changé de place pour devenir un ami irremplaçable en qui il avait toute confiance, presque un frère.

"Vraie ou fausse peu importe, vous ne devriez même pas en avoir connaissance." Murmura-t-il une fois sorti de ses pensées.

La version officielle de son histoire, c’est qu’il avait  perdu la mémoire et ne se souvenait de rien qui précédait l’incendie, trois années plus tôt. C’était un mensonge partiel. Il savait parfaitement ce qu’il avait enduré, mais avant sa capture, rien. Un vide troublant, et quelques bribes de souvenirs, rien que des sensations, et une profonde tristesse chaque fois qu’il essayait de se remémorer son passé plus en détails.

Le regard du jeune prince glissa jusqu’à la table. Il avait si faim… Avec un soupir exaspéré il revint s’asseoir et attrapa un fruit au hasard. Il n’allait pas non plus se laisser mourir bêtement d’inanition par caprice d’enfant !
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: William Dun-ë-Vae le dimanche 26 juillet 2015, 15:18:18
La femme serpent parut quelque peu fâchée face à la réaction de Jim face à son offre de revenir manger. Après tout il était fâcheux que sa chose lui désobéisse, mais bon...Cela était distrayant et elle pouvait bien lui passer quelques caprices. Non, ce qui l'irritait vraiment, c'était le fait qu'il s'en prenne au mur, non pas qu'elle craignait pour ce dernier, mais au contraire que le petit prince se fasse mal, et il s'avérait que rien ne lui déplaisait tant que le fait que ses jouets s’abîment d'eux mêmes ! Enfin, il semblait s'être calmé, et elle ne parut pas se formaliser face à sa réponse, si cela lui faisait plaisir de rester dans une position si inconfortable qu'il le fasse, et il finirait de toute façon par manger, que ce soit de gré ou de force.

Ainsi elle avait continué à lui parler sans se formaliser de sa position et du fait qu'il semblait l'ignorer, une chose qu'il ne pouvait pas vraiment faire, au vu de la façon dont Ophidia haussa la voix afin d'être certaine d'être entendu... Et elle eut finalement confirmation, pour son plus amusement, que Jim l'écoutait quelque peu, quand ce dernier lui répondit par un murmure, et ce ne fut pas le fait qu'elle même avait parlé vivement qui l'empêcha de l'entendre. Ainsi elle en sourit, affichant une moue quelque peu rêveuse alors qu'elle se remémorait les mois suivant la disparition du Prince, une période des plus distrayante de par le nombre d'histoire qui avait couru sur l’événement et ce qui s'était alors produit. Cela avait même constitué une source d'amusement occasionnelle jusqu'à la réapparition du principal intéressé au fur et à mesure qu'apparaissaient de nouvelles histoires, de nouvelles rumeurs, dont certaines des plus farfelues ! Comment le prince Jim pouvait il donc être si sûr qu'elle ne pouvait pas en avoir conscience ? Après tout il devait bien y avoir une part de vérité dans quelques unes de ces histoires.

C'est ainsi que lorsqu'il revint à table afin d'enfin saisir d'un fruit dans lequel croquer elle lui adressa un sourire moqueur en biais, les traits dissimulé par la coupe de vin qu'elle était en train de siroter, avant d'enfin ajouter, d'une voix taquine.

"Vous avez raison, la véracité des histoire n'est guère importante ! L'important est qu'elles soient des plus intéressantes, après il est vrai que si elles dévoilent de véritables histoires elles n'en sont que plus croustillantes, non ? Et le fait que je ne devrai pas en avoir conscience ne signifie t'elle finalement pas que cette version de l'histoire soit justement celle derrière laquelle se cache la vérité ?"

Elle le fixait alors de son regard émeraude, un fin sourire aux lèvres, et levant alors son verre en direction de Jim, comme pour célébrer la chose ou l'inviter à boire, avant d'ajouter.

"Mais peut être que vous avez justement des histoire à me raconter, non ?"

Après tout... Il était un membre de la famille royale, et il avait assurément voyagé entre Krayos et Melinka, cela ne pouvait s'être fait sans quelques aventures.
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: Jim Ë-Kabaria le samedi 01 août 2015, 14:42:48
Jim avait beaucoup enduré. L’enlèvement, la torture, l’esclavage, l’amnésie… Ce n’était pas un sort enviable. Il avait nié jusqu’à sa propre existence pour ne pas être tenté de mettre fin à cette dernière. Il avait supporté, à un âge bien trop jeune, plus que l’écrasante majorité des gens du pays en une vie entière. Et il s’était relevé. Mais ce qu’il vivait aujourd’hui…c’était infernal. Elle ne le maltraitait pas, elle ne lui donnait aucun ordre, elle était même aimable et courtoise. La seule chose qui n’allait pas, c’était cette façon qu’elle avait de se croire supérieure à lui. Oh, d’une certaine façon il approuvait, mais ce n’était pas le moment de ravaler le peu de fierté qu’il avait encore. Ça aurait été lui donner la victoire, et il n’en avait aucune envie. Cette femme mettait ses nerfs à rude épreuve, c’était encore plus insupportable que n’importe quelle torture physique qu’il avait subie, mais il n’allait pas se laisser faire !

Ophidia reprit la parole juste après lui, et à ses mots le jeune prince avala de travers. Il s’était trahi aussi bêtement, vraiment ? Bien, dans ce cas il était plus que temps de se ressaisir.

"Ce n’est pas ce que je voulais dire, mais croyez l’histoire que vous voulez,  je m’en fiche bien."

Il toussa une dernière fois et haussa les épaules. Elle voulait qu’il raconte des histoires ? Ah ça, il en avait, oui ! Plus qu’elle ne pourrait en entendre dans la soirée s’il restait assez longtemps pour ça. Mais  il n’était pas certain d’avoir envie de rester, justement.

*Eh, arrête de faire ta tête de mule et réfléchis, mon grand. Tu dois tenir jusqu’à ce que ton pouvoir revienne ou que William vienne te chercher. Si tu réussis à l’énerver, elle va te tuer avant. Mauvais plan, mieux vaut jouer le jeu et te faire conteur pour la journée.*

Il soupira. Ça ne lui plaisait pas, et après l’attitude qu’il avait eue jusque là ça paraîtrait ridicule. Il paraîtrait ridicule. Oh, après tout depuis quand s’en souciait-il ?

"Très bien, j’abandonne. Vous avez les nerfs plus solides que moi. Bien, qu’est-ce que je pourrais vous raconter… Vous aimez les histoires de héros anonymes ? J’en ai rencontré un, assez impressionnant je dois l’admettre. Il œuvre sur les routes de Krayos, non loin de la capitale. Il sème la terreur chez les troupes de brigands locales, si bien que la criminalité a gravement chuté depuis son arrivée."

Raconter ses propres aventures à la troisième personne ne le gênait pas outre mesure, il le faisait déjà quand il discutait clandestinement avec Marianne. D'autant plus qu’il considérait à cette époque que ce fameux justicier anonyme était une autre personne que lui, et il maintenait cette illusion grâce au masque qu’il s’était peint lui-même.

"On l’appelle l’épéiste masqué ou bien l’homme de la lune, à cause du masque qu’il porte et qui représente l’astre lunaire. Personne ne sait à quoi il ressemble, où il vit…rien du tout. Il doit avoir des compétences de chasseur, j’imagine."

Ça par contre, c’était faux. Jim n’avait rien d’un chasseur, mais à force d’être la proie, il avait appris à échapper aux prédateurs. Sauf celui qui se tenait à côté de lui et mangeait en se déboîtant la mâchoire !
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: William Dun-ë-Vae le dimanche 02 août 2015, 21:47:24
Elle eut un léger rire quant à sa répartie, au moins en possédait il quand il daignait enfin lui répondre, et cela rendait la conversation bien plus plaisante ! Elle en laisse même s'échapper un léger sifflement de satisfaction, sa langue bifide se laissant ainsi deviner entre ses lèvres, avant de répondre, d'une voix enjouée.

"Oh, croire est un bien grand mot... Quant on croit en une histoire on refuse d'en écouter les autres versions, et cela deviendrait rapidement lassante ! Non... Il s'agit simplement de la plus probante, mais vous avez une fois de plus raison, nous nous en moquons bien, cela appartient au passé, et le passé est d'un ennui !"

Sur ces mots elle passa au dessert et ainsi, avec une certaine agilité, elle usa de son imposante queue serpentine pour venir saisir un fruit dans une coupole éloigner avant de l'amener à ses lèvres, le dévorant avec autant de voracité que le reste de son repas, et le savourant... Certains lui avaient affirmé qu'on finissait par se lasser de tout ,des meilleurs plats, des meilleurs vins... Mais pas elle, un bon repas était une chose qui la ravissait toujours ! Cependant, elle fut interrompu dans sa dégustation quand son prisonnier prit la parole, répondant à sa demande, et alors même qu'elle s'était attendu à un refus, au vu de son obstination, elle fut ravi de l'entendre amorcer le début d'une histoire, non sans la flatter par ailleurs, ce qui la ravit. Elle s'empressa ainsi d'écarter la moitié de fruit qu'il lui restait, et qu'elle dévorerait plus tard, afin de s'accouder sur la table, calant son visage entre ses mains, en une pose à la fois lascive de par son corps charmeur, mais aussi enfantine de par la fascination que le début de récit exerçait sur elle.

Se faisant ainsi charmeur de Serpent, Jim abreuvait Ophidia de mots et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle se délectait du récit de ce mystérieux héros. Certes, c'était une histoire assez classique, mais le fait qu'elle se soit pasé dans un pays voisin qu'elle connaissait, voilà qui avait de quoi rajouter une touche de piment qui la séduisait ! Sans même parlé de ces surnoms grandiloquent mais charismatique, ou encore de ce voile de mystère qui ne faisait qu'attiser davantage la curiosité de l'anima. Cette dernière par ailleurs se redressa un peu quand il sembla avoir fini, comme pour protester !

"Ca ne peut pas être tout ! Il doit avoir accompli de nombreux exploits et vous devez bien en connaître quelques unes si on raconte assez d'histoire sur lui pour qu'il acquiert de tels titres !"

Jim semblait avoir touché juste et il était probable qu'il puisse s'acheter beaucoup de temps en contant ces récits qu'il connaissait mieux que personne, mais il était encore difficile de savoir si cela serait assez...

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Rejoindre la frontière Ashnardienne avant la tombée du jour fut une chose aisée, connaissant les routes fréquentées par les brigands et celles qu'ils délaissaient, tout comme je pus snas peine la franchir sans attirer le moins du monde l'attention, l'ayant déjà fait de nombreuses fois, et toujours avec assez de succès pour ne pas finir entre les mains d'esclavagistes ! Seulement, c'est à partir de ce moment que les choses se corsent. Les hommes du roi n'avaient pu suivre la trace des ravisseurs que jusque là, et il me faut maintenant œuvrer sans plus d'indications, seulement mon bon sens... Mais heureusement pour moi ce dernier était aiguisé.

Tout d'abord il est certain que le coupable a essayé d'être discret, que ce soit en tant qu'esclave ou otage, Jim avait bien trop de valeur pour parader avec au milieu d'un territoire peuplé d'esclavagiste et d'opportuniste, et je doute qu'il s'agisse d'un Ashnardien. Ces derniers se mêlent assez peu des affaires de Krayos et de Melinka, et si c'est le cas il aurait des moyens conséquents, tel que déjà la rumeur se serait répandu qu'un notable Ashnardien a capturé un prince. Non le coupable ne veut pas se faire voir, et en tant que tel il a sans doute évité les villages et les routes les plus fréquentées, ainsi que celles fréquentées par les peuplades nomades... Mais au vu de la vitesse avec laquelle il a traversé le pays, il a dû épuiser sa monture, et de fait n'a pas pu aller très loin sans prendre une pause et donc prendre le risque de se faire remarquer ou de laisser trop de trace... Certes on pourrait penser qu'une fois hors de Melinka il pourrait se croire à l'abri, mais personne n'était assez fou pour entreprendre une telle opération sans savoir qu'il serait encore davantage en danger à Ashnard... Pour autant la zone qui a pu être couverte demeure large et je ne vois pas comment la restreindre davantage, jusqu'à ce qu'un détail me revienne à l'esprit.

L'individu connait bien Melinka, c'est obligé pour avoir agit aussi efficacement au sein même du pays, or comme il n'est probablement pas Ashnardien, il doit bien y avoir quelque chose au sein même de ce pays qui le rattache à Melinka... Il me fallait trouver ce quelque chose ,et ce au plus vite !  Ainsi, je me dirigeais vers les zones comme étant réputés les plus désertiques de la bordure, espérant y trouver cette chose, une trace, un vestige de Melinka qui trahirait le coupable...
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: Jim Ë-Kabaria le samedi 15 août 2015, 20:36:36
Chaque pays, chaque peuple avait ses héros. Tout le monde connaissait un justicier, homme ou femme, présent ou passé, anonyme ou dévoilé, qui faisait son office quelque part. À Melinka, il s’agissait de Jim, le prince qui aimait son peuple plus que lui-même. À Krayos, c’était encore lui, mais sous le masque de l’homme de la lune. Un seul héros pour deux peuples, c’était une charge lourde à porter, surtout quand on n’a pas les épaules bien solides. Jim s’acquittait néanmoins de sa double tâche avec assiduité et persévérance. Pas question d’abandonner l’une ou l’autre, qui s’en chargerait à sa place ?

Comme son histoire éveillait l’intérêt de son « hôte », le jeune homme se prit au jeu et mit un peu plus de bonne volonté dans son récit. Son ton monocorde et las disparut pour laisser place à celui d’un conteur habitué à parler devant un public.

"En effet, ses exploits sont nombreux. Je disais l’avoir vu, eh bien ce jour-là il luttait à lui seul contre une vingtaine de brigands. Le terrain était à leur avantage, mais il n’a pas perdu une once de terrain et n’a pas reçu la moindre blessure. Et quand il a rengainé son arme, j’aurais juré que le combat ne l’avait même pas fatigué…"

Non seulement il avait bien fait ça, mais en plus il l’avait fait trois ou quatre fois… Ce n’étaient pas les bandes qui manquaient, et depuis son arrivée elles avaient arrêté de se taper dessus entre elles. Oh, elles ne s’étaient pas alliées, non, mais elles avaient conclu un pacte de non-agression mutuelle. Comme quoi un ennemi commun peut rassembler des gens qui ne se seraient jamais associés sans.

"Et ce n’est même pas son plus haut fait ! Oh non, loin de là même. On m’a raconté qu’un jour quelqu’un lui avait lancé un défi. L’épéiste, s’attendant à un piège, avait discrètement averti la garde royale malgré les avertissements et les menaces. Il est allé au rendez-vous fixé, mais pas seul. Pour la première fois il s’était trouvé un allié. Ce fut probablement la meilleure idée de sa vie car le rendez-vous était en effet un piège. À peine furent-ils entrés qu’ils furent encerclé par 200 hommes armés jusqu’aux dents !"

Celui-là, il s’en souvenait comme si c’était la veille. Une grande partie de ses anciennes victimes, poussées par le ressentiment et le désir de vengeance, s’étaient rassemblées sous la direction d’un étranger qui en voulait à son pouvoir. Un parmi tant d’autres, mais qui avait su se montrer charismatique. Jim avait exceptionnellement demandé à William de l’accompagner, au cas où ça tournerait mal. Et il avait eu raison. En s’avançant dans leur repaire il avait eu la mauvaise surprise de les découvrir bien plus nombreux que ce qu’il croyait. Ils l’avaient alors capturé, ainsi que William, et l’avaient torturé jusqu’à ce que la garde arrive enfin. Mais ça, il n’allait certainement pas le raconter.

"Personne ne sait comment ils s’en sont sortis, mais le regroupement a cessé après cet  événement, et l’épéiste masqué et son comparse œuvrent toujours ensemble."

Il se tut pour écouter la réaction d’Ophidia à son histoire. Pour se laisser le temps d’en trouver une autre à raconter, aussi. Il avait pris son temps pour parler, mais il se doutait qu’il ne s’était guère écoulé qu’une poignée de minutes. Il devait donc trouver autre chose à dire pour meubler les heures qu’il lui restait à tenir. En attendant, il prit un autre fruit et croqua dedans.

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À des kilomètres de là, le fameux William s’échinait à suivre des traces qui n’étaient pas là, dans un pays où il n’était pas le bienvenu. Que quelqu’un remarque sa présence et il aurait des ennuis. Que cette personne le reconnaisse et ce serait la guerre… Et Melinka n’était pas préparé pour une guerre contre Ashnard.

Il cherchait des traces de Melinka ? Il les trouva dans sa mémoire : la frontière n’avait pas toujours été la même. Des décennies auparavant, les terres qu’il foulait appartenaient au petit royaume et étaient appelées landes serpentines en raison du nombre d’ophidiens qui les peuplaient. Il y avait un bois à l’est, avec une caverne anciennement baptisée l’antre du dragon. Depuis longtemps déserté par l’habitant local (un énorme lézard), ce lieu offrait une cachette idéale.
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: William Dun-ë-Vae le mardi 25 août 2015, 22:00:30
Ophidia était littéralement transporté par les propos de son hôte, et ce d'autant plus que ce dernier semblait bien plus déterminé à la satisfaire en la matière, sa voix s'étant littéralement métamorphosée, se faisant bien plus attrayante et biens moins lassante. Ainsi ce fut avec avidité qu'elle l'écoutait, ayant à chaque instant davantage hâte d'écouter la suite de son récit. Des exploits de héros, elle en avait entendu des centaines, mais jamais un d'entre eux ne s'était avéré être si près d'elle, ce qui rajoutait quelque piquant à la chose ! Cependant elle finit par paraître dubitative face à la deuxième partie de l'histoire. Certes, elle avait entendu parler d'individus puissants, mais de là à affronter 200 personnes avec seulement un compagnon, et en sortir tout deux vivants, voilà qui paraissait hautement improbables aux yeux de l'anima, qui toisa alors son interlocuteur avec une certaines méfiance. Se faisant, elle essayait de voir sur ses traits le moindre indice qui pouvait trahir le mensonge, mais elle n'en vit rien... Et quand bien même toute histoire avait une petite dose de mensonge, non ? Même si, justement, dans son esprit commençait à se dessiner un plan pour rendre ce récit réel.

Et ce fut ainsi qu'une fois qu'il eut fini, elle lui laissa quelques instants pour se sustenter, croquer dans un autre fruit... Avant de claquer soudainement dans ses mains, penchant la tête sur le côté, avant d'annoncer d'une voix innocente.

"Oh je viens d'avoir une idée délicieuse ! Que diriez vous de rejouer pour moi cette histoire ? Comme sur une pièce de théâtre ?! En tant que prince vous devez être assez habile pour imiter ce fantôme masqué... Après il faudra que je vous trouve un "ami" comme celui qu'il a, non ? Enfin, n'importe qui ou quoi fera l'affaire ! Le fait qu'il n'ait pas de nom dans votre récit, montre assez bien le peu d'importance qu'il est en réalité de ces individus de soutiens, qui ne servent dans le fond qu'à mettre le héros en valeur !"

Sur ces mots elle s'était levé de la table et commençait alors à énumérer ce qu'il fallait préparer, avec une certaine fébrilité !

"Il vous faudra aussi des armes ! Semblables à celles du fantôme masqué ! Et trouver une scène pour vous montrer ! Il doit bien y en avoir dans mon palais ! Oh, et des adversaires bien sûr ! Je ne crois pas pouvoir vous en opposer 200, mais nous devrions pouvoir vous donner de quoi faire un spectacle aussi splendide que celui de cet homme de la lune ! Peut être qu'ainsi vous pourriez me donner une idée de comment il a pu s'en sortir avec son compagnon !"

Et malheureusement, au vu de la façon qu'elle avait de parler de la chose, il paraissait à vrai dire peu probable qu'il ai vraiment le choix quant à accepter d'effectuer cette représentation, impromptue... Et dont on pouvait à vrai dire craindre le degré d'authenticité au vu de la ferveur avec laquelle elle en parlait !

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Les souvenirs d'un ancien royaume, désormais disparus, me reviennent au terme de moult recherche infructueuses. Comment n'y ai je pas pensé avant ? Et bien tout simplement car ce royaume n'avait eu pour seul mérité que d'exister et de posséder quelques lieux remarquables, et en tant que tel je ne l'avais vu mentionné que dans de rares ouvrages parmi ceux que j'avais eu l'occasion de consulter depuis le temps que je suis au service de la famille royale.

Seulement, ce lieu, bien que désormais sous la tutelle d'Ashnard, n'avait jamais été pleinement exploité par ce dernier, en partie parce qu'il ne représentait pas grand intérêt au regard de dangerosité de la faune dont il était la demeure. De fait la plupart des lieux notables sont tombés en décrépitude, la plupart ne m'intéressent guère, mais il est une grotte... Cette dernière est réputé abrité un dragon, et je ne suis clairement pas de taille à en affronter un... Seulement les dragons, bien qu'existants, sont souvent des légendes quand il s'agit de les trouver, surtout lorsque les traces écrites de leurs présences sont anciennes ! Qui plus est ce lieu s'avère parfait pour "disparaître" avec quelques butins ou otages, non seulement car il offre l'espace nécessaire, mais aussi de par la légende l'entourant qui éloigne à coup sûr la majorité des indiscrets... C'est risqué que de m'y rendre, mais c'est là ma seule piste, et je sais pertinemment qu'à chaque secondes qui s'écoule, mes chances de retrouver Jim, du moins dans un état correct, s'amoindrissent... Et le souvenir de ce que nous avions tout les deux pu vivre quand nous avions été capturés ne fait que m'encourager davantage à faire de mon mieux pour le retrouver !

J'ai déjà vu à quelle point la chose a pu le meurtrir...Et je ne laisserai pas cela se reproduire !
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: Jim Ë-Kabaria le vendredi 28 août 2015, 19:27:00
De toute évidence elle ne croyait pas au dernier exploit qu’il avait raconté. Et pour cause… Truffée de pièges, la caverne derrière la cascade avait bien failli être le tombeau de sa liberté. Quoique, même s’il n’y avait pas eu ces satanées trappes partout sur le sol il se serait sûrement fait avoir quand même. Non, il n’y avait vraiment aucun moyen à ce moment-là d’éviter ce qu’il avait vécu. Ce qu’ils avaient vécu. Il faisait de son mieux pour oublier, mais l’état de William était plus que désastreux quand les soldats du roi étaient enfin venus les sauver.

Alors qu’il partait à nouveau dans ses sombres pensées, Jim entendit quelque chose qui l’effraya bien plus que la perspective d’être à la merci d’Ophidia. Rejouer la scène ? Est-ce qu’elle avait vraiment dit ça ? Est-ce qu’elle avait vraiment eu l’idée saugrenue de lui faire affronter plus de cent hommes, avec pour seule aide un parfait inconnu aux talents de bretteur plus que douteux ? S’il avait encore le moindre doute sur la folie de sa geôlière, le pauvre était maintenant fixé !

"J…Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, vous savez… Et puis…"

Mais non, elle ne l’écoutait plus. Elle partait dans son délire, et lui commençait à paniquer. Elle allait réussir à le tuer avec son idée brillante ! Le jeune prince se voyait déjà empalé sur une lame, mourant bêtement au fond de cette caverne, avant même que William n’ait eu le temps de trouver où il était détenu.

*William, si tu arrives à temps pour me sortir de là je t’accorde trois vœux, je te le jure !*

Il n’avait cependant pas grand espoir de voir arriver son frère d’armes avant de devoir se faire tuer pour la  femme-serpent. La suite de la journée s’annonçait mal, très mal… Mais comme il n’avait visiblement pas le choix il donna en soupirant quelques précisions :

"S’ils ont réussi à survivre c’est que son compagnon n’était pas si mauvais que ça… Je pense même que c’était un excellent combattant, et à mon avis il n’avait pas une épée, mais plutôt pour compléter l’épéiste…mmh…des poignards peut-être ? Des poignards de jet, pour le soutenir à distance. Ah, et puis n’oublions pas qu’il s’agit d’anciennes victimes ! Il devait y en avoir une bonne moitié qui étaient grièvement blessés voire estropiés."

C’était vrai, du début à la fin, et en plus ça permettrait peut-être de lui sauver la vie. Il n’allait pas mentionner les pièges, déjà parce qu’il n’était pas censé être au courant mais aussi pour ne pas se rajouter de la difficulté. Restait maintenant à aborder la question de l’armement, puisqu’il se voyait mal se battre avec une épée de qualité médiocre qui se briserait au premier coup un peu trop puissant.

"Je vais également avoir un problème que je pense non négligeable si vous tenez vraiment à me faire me battre. J’ai tendance à frapper un peu fort, si vous me donnez des épées standard elles risquent de tomber en morceaux et la bataille tournera court. Je ne suis pas l’épéiste masqué, de plus, je n’ai absolument pas la même technique de combat que lui."

Quels dieux pouvaient éventuellement l’aider à s’en tirer indemne ? Taranis, le dieu de la guerre ? Athena, la déesse guerrière de la sagesse ? Verethragna, le dieu de la victoire ? Un quelconque dieu de la chance, sachant qu’il n’en connaissait aucun, accepterait peut-être de regarder de son côté ? Intérieurement Jim pria toute divinité susceptible de lui donner le coup de main que les mortels pouvaient difficilement lui accorder.
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: William Dun-ë-Vae le jeudi 17 septembre 2015, 23:28:15
Interrompue dans le fil de ses pensées quant à l'organisation de la scène qu'elle imaginait déjà dans son esprit, la femme serpent parut des plus fâchées à l'encontre de son interlocuteur... Mais la moue qu'elle afficha, ainsi que son froncement de sourcil, quand il lui apparut que le jeune homme ne cherchait qu'à lui offrir des précisions et des outils pour rendre la scène plus vraisemblable, et plus plaisantes. En effet, ses propos amenaient Ophidia à réfléchir davantage sur la chose, ce qui se vit par le fait qu'elle posa un de ses doigts sur ses lèvres tout en réfléchissant. Elle garda laors cette posture un certain temps, paraissant ne plus bouger, ce qui était assez remarquable au vu de l'agitation qui l'animait d'ordinaire., ne la rompant que quand Jim apporta quelques précisions sur ses armes, la jeune femme semblant comme avoir une illumination, levant le doigt avant de prendre la parole avec enthousiasme !

"Je sais comment organiser ça ! Trouver du personnel valable est difficile de nos jours, alors j ne peux malheureusement pas vous présenter plus d'une trentaine d'adversaire... Mais ce n'est pas si important puisqu'on mettra de côté ces estropiés dont vous nous avez parlé, après tout ils ont dû être négligeable dans ce combat ! Quant à celui qui devra jouer le partenaire de l'épéiste masque, votre compagnon... Hm je crois avoir un élément satisfaisant à vous proposer..."

Elle tapa alors dans ses mains, le claquement résonnant alors entre les murs de pierre, se répercutant dans les couloirs, fixant un d'entre eux, paraissant des plus impatientes..; Avant de se retourner brièvement vers Jim, avec une moue songeuse.

"Je ne sais pas quelle arme il utilisait exactement, mais je connais la réputation de votre style de combat, il est vrai que de ce que j'en sais il est plutôt brutal... mais vous pourrez vous servir à l'armurerie, vos armes doivent d'ailleurs y être ! J'avoue ne pas m'intéresser à ces pièces de métal grossière, mais peut être y trouverez vous votre bonheur ! Ah Sylvia ! Te voilà enfin ! Enfin, ce n'est pas grave ! Tu vas t'occuper du prince Jim ici présent, et le présenter à l'armurerie, et après tu feras quérir... Le "petiot" pour qu'il l'accompagne..."

A l'évocation  du terme petiot son regard sembla s'illuminer d'une vive satisfaction, un sourire se dessinant sur ses lèvres, tandis qu'elle commençait à s'éloigner, se lançant dans un monologue.

"Il va falloir que j'appelle les autres serviteurs ! De préférence les gardes, ils sont plus capables..."

Puis alors quelle quittait la pièce, laissant a priori Jim sans autre surveillance que celle de la jeune fille, inquiète visiblement, mais docile, elle continua de parler, sa voix se faisant inaudible, puis sa silhouette ne tarda pas à s'effacer, tandis que Sylvia sourit faiblement à Jim, l'invitant d'un geste de la main à lui emboîter le pas.

"Si vous voulez bien me suivre..."

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Il y a des choses qui ne trompent pas... L'intuition peut le faire, ça arrive, mais l'expérience, ça jamais, et c'est ce mélange des deux, en plus des informations que j'ai pu récupérer, qui m'ont permis de rejoindre cette fameuse grotte aux dragons, et d'avoir la certitude que sa réputation n'était que le fruit d'un leurre. Oh, oui, les roches étaient marquées par d'impressionnantes entailles qu'auraient pu causer les griffes d'un grand dragon, et le territoire autour de la grotte était brûlée... Seulement, le feu d'un dragon était assez puissant pour faire fondre la roche, alors que celles des environs n'étaient que couvertes d'une couche noire de cendre, comme si elles avaient été prises au milieu d'un feu de plaine... Et que dire de ce fragment métallique que je trouve parmi les traces sur les pierres... Je sais les dragons prodigieux, mais leurs griffes ne sont pas constitué de métal à ma connaissance, au contraire de l'outil qui a dû se briser en traçant ces marques, me laissant ainsi un précieux indice.

Cela dit il me faut maintenant m'y aventurer... Et l'idée que la menace est probablement plus humaine que draconique n'est pas sans me satisfaire. Ma ruse aurait bien plus de champs d'action, et j'excelle à ce petit jeu... Et ainsi, sans prendre le risque d'allumer une torche dont la flamme trahirait ma présence, je m'avance un peu dans la pénombre, attendant que mes yeux s'accoutument à cette dernière avant de reprendre ma progression, prudemment, guettant le moindre piège... Et je dois avouer être confiant quant à cela. A force d'en poser, on finit par savoir comment les repérer.
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: Jim Ë-Kabaria le vendredi 18 septembre 2015, 00:17:42
L’Anima était vraiment une psychopathe hautement dangereuse. Mais elle avait également une telle intelligence que le danger qu’elle représentait doublait, voire triplait. C’est bien là tout le problème de l’intelligence : chez une personne saine d’esprit, c’est une grande qualité, chez un fou, c’est une arme mortelle. Et là, il s’agissait d’une folie si poussée qu’elle aurait presque pu tuer d’elle-même.

Le jeune prince émit un faible gémissement de désespoir quand sa geôlière affirma qu’elle avait une idée pour régler le problème qu’il avait soulevé, mais à sa grande surprise elle ne pouvait lui opposer qu’une trentaine d’adversaires. Il pouvait s’en occuper déjà beaucoup plus facilement, dans ce cas. Et encore plus si elle lui donnait ses vraies épées ! Le fait qu’elle les ait dans son armurerie ne l’étonna même pas, après tout si elle l’avait enlevé elle avait bien pu prendre également les armes qu’il avait posées à son côté. Elle avait précisé également qu’elle avait un partenaire fiable à lui proposer, et sur ce point seulement il restait sceptique. Will était un véritable expert, il voyait mal quelqu’un l’égaler, d’autant qu’il n’avait pas avec cet inconnu la  même complicité qu’avec son frère d’armes.

Sans relever les remarques sur les ennemis blessés ou la brutalité du Pégase d’Argent, il la regarda partir après avoir appelé la jeune servante qui l’avait accueilli à son réveil. Une fois la femme-serpent hors de vue, Jim se permit un lourd soupir.

"Elle est épuisante… J’espère au moins qu’elle se rend compte de ce qu’elle me fait faire."

Sylvia l’incita alors à la suivre et il acquiesça, lui emboîtant le pas à travers les couloirs rocheux du palais souterrain. Il profita du trajet pour réfléchir. Seul contre 30, il l’avait déjà fait. Souvent. S’il avait ses propres armes il pouvait sans problème les affronter et les vaincre. Alors avec un allié… Pour rendre la scène plus crédible il allait donc devoir user de moyens détournés. Ne se battre qu’avec une seule arme ? Non, elle allait le remarquer et le lui signaler. Garder les yeux fermés ? Hum, non, faudrait pas exagérer non plus, il n’avait pas envie de se suicider… Il ne pouvait pas se permettre de remettre sa vie entre les mains se ce « petiot » qui allait l’assister.

*Oh, je verrai bien ! J’aviserai en voyant le terrain qu’elle nous offrira. En priant pour ne pas rester assez longtemps pour jouer cette comédie ridicule.*

Ils arrivèrent à une vaste salle où étaient entreposées des armes de toutes sortes, allant de la dague de jet au marteau de guerre surdimensionné. Quel genre d’homme pouvait bien manier une telle arme ?! Allait-il l’affronter ? Le pauvre garçon en tremblait d’avance… Il avisa dans un coin de la pièce deux fourreaux identiques, qu’il reconnaissait à coup sûr. Un sourire orna ses lèvres.

"Elle a vraiment pris mes épées en m’enlevant. Génial, au moins une bonne nouvelle dans l’histoire !"

Il alla reprendre ses armes et les rattacha à sa ceinture. Sentir de nouveau leur poids lui fit un bien fou, surtout dans ces circonstances où le stress se faisait grandissant. Ophidia avait joué avec ses nerfs et les avait mis à vif, savoir que ses épées étaient à portée de main le rassurait grandement et le calmait un peu. Il se tourna vers Sylvia avec un grand sourire.

"C’est bon, tu peux filer, je ne bouge pas d’ici promis. De toute façon je n’irais pas loin si j’essayais de m’échapper."

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L’antre du dragon n’était qu’une farce, bien entendu. Le seul lézard à l’avoir occupé n’avait jamais craché la moindre flamme, et aucune aile ne s’était jamais trouvée sur son dos ou ses pattes avant. Non, ce n’était qu’une façon d’intimider les voyageurs imprudents pour les inciter à ne pas s’approcher de la bête, qui était tout de même un animal mangeur d’hommes d’une dizaine de mètres de long.

À la seule lueur du jour, qui disparaissait à mesure qu’il avançait, William ne décelait aucun piège. Sa bonne vision nocturne lui montra des traces de pas dans la terre du sol qui n’avaient pas une journée. Des traces profondes, donc soit leur propriétaire était lourd, soit il portait quelque chose qui l’alourdissait. Cependant plus il avançait et moins il y avait de terre, remplacée par de la pierre… Et sur les parois il commença bientôt à distinguer ce qui lui semblait être une preuve que l’endroit était habité par un être humain. Ne restait plus qu’à trouver son chemin parmi ce labyrinthe de couloirs mal éclairés.
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: William Dun-ë-Vae le jeudi 24 septembre 2015, 12:59:20
Pour autant elle s'acquitta consciencieusement de sa tâche, et bien que la vision des armes ne sembla  n'éveiller que de l'effroi en elle, elle pénétra dans l'armurerie avec Jim, pour y allumer les torches, afin d'éclairer la pièce et laisser le prince voir les armes à sa dispositions... Dont ses épées qui étaient en effet rangées avec d'autres lames. En vérité cela paraissait presque surprenant que l'individu qui avait enlevé le prince n'ait pas gardé pour lui ces lames d'excellentes facture... Mais il n'était pas impossible qu'Ophidia ne lui en ait pas laissé le choix, ou même qu'il avait conscience qu'errer en possession de ces armes serait signé son arrêt de mort s'il croisait des habitants de Melinka... Quoi qu'il en soit, rien n'empêcha le prince de s'en saisir, même si la jeune servante trembla en le voyant faire. Après tout, elle était actuellement en première ligne si jamais il décidait d'en profiter pour s'évader... Mais cela ne semblait pas être son intention, ce qui la laissa cependant dubitatif.

"Je … Je dois aller quérir le petiot, mais en même temps si je vous laisse seul personne ne a vous surveiller... Alors vous restez là, hein ?"

Sa voix se voulait autoritaire, mais laissait toujours transparaître sa crainte, alors même qu'elle sortait vivement de la pièce, courant pour s'acquitter aussi vite que possible de la seconde tâche qui lui avait été confié. Ainsi Jim fut il laissé seul, pendant de longue minutes, lui offrant peut être une chance de s'échapper, mais en même temps, il était vrai qu'il aurait été surprenant de la part d'Ophidia de laisser une telle opportunité à son nouveau jouet, avant même d'avoir la possibilité de s'échapper... Puis au terme d'une quinzaine de minutes, la porte s'ouvrit, laissant voir Sylvia, suivie de prêt par un homme, plutôt grand bien que fin, assez pour que le terme petit semble inapproprié pour le désigner, quand bien même il paraissait assez jeune, peut être du même âge que Jim... Mais cela était difficile à dire, ses traits étant tirés et pâles, comme un homme malade ou frappé d'une fatigue chronique, quand bien même il n'affichait aucun signe de maigreur et que ses habits semblaient de bonne facture, malgré le fait qu'il était visible aux coutures que certains éléments de décoration avaient été arraché. Un détail, plus discret, mais que Jim put finir par remarquer étant ses mains, et plus particulièrement ses ongles, qui étaient usés et cassés, tranchant avec son allure générale... Mais le plus frappant était sa couleur de cheveux, verts, comme ceux de sa geôlière, bien que c'était d'une teinte moins éclatante, plus terne et patinée... Son regard quant à lui était plus banal quant à sa couleur, étant d'un marron ordinaire, mais il en émanait cependant quelque chose de dérangeant, comme si son regard ne s'accrochait jamais sur quelque chose, et paraissait fixer quelque chose dans le vague.

Et cela se répercutait d'ailleurs dans son attitude, car quand il entra, ce fut sans le moindre mot ou salutation à l'égard de Jim. C'est à peine s'il s'attarda à le regarder, avant de s'avancer dans la salle... Et alors il sembla s'animer quelque peu davantage, ses gestes semblant empreint d'une certaine détermination, alors qu'il s'approchait d'un râtelier, auquel était accrochées plusieurs armes, et sa main se tendit alors vers un cimeterre, mais son geste fut interrompu par la voix de Sylvia.

"Non ! Elle... elle a demandé que vous preniez des couteaux..."

Cela... Parut fâché quelque pue l'inconnu, dont le regard s'attarda quelque peu sur Jim cette fois... Avant de se retourner dans un léger grondement, saisissant rapidement un ceinturon contenant deux poignards et trois dagues de jet qu'il ne tarda pas à passer à sa taille... Aussi étrange que cela puisse paraître il semblait que personne d'autres ne vint dans la pièce, ce qui laissait à penser que leurs opposants devaient s'équiper autre part, ou bien posséder leurs propres armes, peut être pour garder l'effet de surprise.. Puis le son de bottes claquant sur la pierre se fit entendre, se rapprochant, jusqu'à ce que ce qui semblait être un garde arrive dans la salle, équipé d'une targe et d'un bec e corbin, un équipement adapté à l'étroitesse des lieux, et arborant un tabar écarlate sur lequel se voyait un serpent ailé de couleur émeraude déployant ses ailes. Ce dernier prit la parole, et aussi sévère soit elle, son regard semblait éviter le « petiot ».

"Il est l'heure de vous rendre sur scène, suivez moi... Je suis chargé de vous escorter... Sylvia tu m'accompagnes."

L'enfant parut effrayée à cette annonce, sursautant en fixant le garde... Mais l'attitude de ce dernier était sans appel tendant déjà la main pour la contraindre si nécessaire, avant de guider Jim et son étrange allié.

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Alors même que je commence à m'inquiéter de ma vision déclinante, je peux apercevoir des traces sur la terre... Des traces de pas, qui bien que profondes sont indubitablement humaine ! A première vue cela ne me sert à rien, après tout j'ai déjà trouvé ce que je veux... Mais par précaution je les examines avant d'attention, et peut  de fait me rendre compte que le dernier passage en ce lieu est récent, et que l’intéressé porte une charge lourde... Ce qui peut être n'importe quoi, peut être un corps, mais moi même je suis à vrai dire peu convaincu qu'il puisse s'agir de Jim. Après tout, son ravisseur avait largement eu quelques heures d'avance sur moi, et pourtant la piste est récente, alors à moins qu'il ait eu un contretemps et ou n'ait même pas pris le temps d'effacer un tant soit peu ses traces...

Enfin, je ne peux de toute façon rien tirer de plus de cette empreinte, et de fait je continue d'avancer, les parois de la grotte trahissant de plus en plus la main de l'homme, qui a modelé la roche et a créer une excroissance à cette cavité naturelle... Ainsi je ne tarde pas à me retrouver dans ce qui s'apparente à un couloir...Seulement ce dernier n'est pas la seule voie, plusieurs intersection s'offrant à moi... Ce qui va compliquer la chose... Ou tout du moins la rendre plus longue. Ainsi, je sors un de mes poignards et profitant de l'humidité qui a favorisé la pousse de la mousse sur la pierre, je laisse une marque, qui serait à peine visible, mais par contre serait perceptible au touche... De fait je progresse en laissant une de mes mains courir le long du mur, afin de m'assurer ne pas m'égarer et revenir sur mes pas. Se faisant, je fais preuve d'une certaine prudence, car comme me l'ont prouvé les traces de pas à l'entrée, qui n'ont malheureusement pas laissé de pistes à l'intérieur, l'endroit est habité, et j'ignore le nombre d'individu qui s'y trouve, leur armement et leurs capacités... Mais j'avoue que cela me surprends de ne pas en avoir encore perçu un seul que ce soit par le son ou la vue...

Cela fait beaucoup trop de choses que j'ignore, et je n'aime pas cela... Seulement une chose est sûre, tandis que je progresse, il m'apparaît évident que je ne cesse de m'enfoncer plus profondément dans la terre...
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: Jim Ë-Kabaria le dimanche 27 septembre 2015, 22:18:17
Le jeune prince était ravi de retrouver ses chères épées. Oh, il n’allait pas jusqu’à les idolâtrer ou même leur donner un nom, mais il se sentait définitivement mieux avec que sans ! L’habitude de l’épéiste, de celui qui ne faisait que se battre, dont l’existence même était un combat. Quand William l’avait ramené de force auprès de sa famille, il avait fallu l’amadouer pendant trois longues semaines pour qu’il accepte de ne plus être armé dans l’enceinte du palais. Une vraie bête sauvage. Mais être entouré d’autant d’inconnus lui faisait vraiment peur à ce moment-là, et il avait constamment l’impression que quelqu’un allait essayer de le poignarder dans le dos. Les brigands étaient bien plus rassurants, ils ne prenaient pas la peine de se fondre dans la masse, ils se regroupaient dans leur coin et attaquaient sans se masquer. Bon, d’accord, lui-même mettait un masque, mais c’était uniquement pour protéger son père adoptif !

La porte s’ouvrit. Jim avait passé un petit quart d’heure à examiner toutes les armes, s’extasiant de leur état souvent irréprochable et de leur apparente solidité. Il se tourna vers Sylvia et le jeune homme qui l’accompagnait, détaillant attentivement ce dernier. Le regard fuyant, pas un mot…un bien étrange bonhomme. Ses cheveux étaient d’un vert dont le côté terne reflétait assez bien le personnage. Quand il le regarda, contrarié par l’instruction de la jeune servante, Jim haussa les épaules avec une expression visant à lui faire comprendre qu’il n’y était pour rien. Ce n’était pas vrai, mais son intuition lui disait de ne pas énerver ce gars-là.

Un garde arriva alors. Si son tabard n’avait rien d’étonnant au vu des goûts de la maîtresse des lieux, ses mots en revanche avaient une dureté qui déplaisait à Jim. Et le fait qu’il demande à Sylvia de l’accompagner… Allait-il la faire combattre également ? Ce n’était qu’une enfant ! Prenant immédiatement en grippe ce soldat, il s’interposa entre lui et la jeune fille, bras tendu pour signifier qu’il se chargeait de l’affaire, son regard sévère braqué sur les yeux du garde. À ce moment, il était véritablement l'Homme de la Lune...

"Un instant. Je crois que Mademoiselle a mérité un peu de repos. Je propose donc qu’elle reste ici."

Malgré le verbe employé, ce n’était pas qu’une simple proposition, et le ton l’indiquait bien : Sylvia n’irait nulle part. Jim se tourna ensuite vers le « petiot ».

"Je vais changer un peu les règles, et que personne ne s’avise de me contredire, je ne suis pas d’humeur à faire des concessions. Tu prends l’arme que tu veux, vas-y. De toute façon ça ne changera strictement rien à l’issue de la bataille, si on peut vraiment parler de bataille."

Puis, au garde de nouveau :

"Si vous avez quelque chose à y redire, allez-y, mais je vous préviens mes mains me démangent, et avec mes armes à portée c’est une très mauvaise idée de me fâcher."

Il en avait assez d’être une marionnette. Il allait reprendre la situation en mains, et ce n’est pas un caprice d’Ophidia qui allait le faire changer d’avis cette fois ! Ces quinze minutes seul lui avaient permis de se reprendre, il était prêt à endosser le rôle de l’épéiste, mais pas pour du théâtre : il le ferait pour régler le problème majeur qu’était cette femme-serpent.

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Bien plus qu’un terrier de lézard réaménagé par l’homme, il s’agissait d’une véritable petite ville souterraine ! Le problème, c’est que les lieux semblaient complètement désertés. Les couloirs se ressemblaient tous, ainsi l’idée de William de laisser courir sa dague sur le mur s’avéra rapidement excellente, mais ils étaient également identiques par le silence et l’inactivité qui y régnaient. Pas un homme, pas un être vivant n’arpentait les couloirs de roche à travers lesquels il errait. En réalité, mais ça il ne pouvait pas le savoir, tous étaient rassemblés au même endroit, là où devait se dérouler la pièce de théâtre demandée par dame Ophidia.
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: William Dun-ë-Vae le lundi 28 septembre 2015, 20:06:55
Le garde fut quelque peu surpris par l'intervention de Jim, reculant un peu par prudence, tout en portant sa main sur la poignée de son épée, visiblement méfiant quant au fait que le prince pourrait se rebeller... Répondant au regard déterminé du prince, celui du garde était empli de méprise et de hargne, mais... Quelque chose semblait le retenir.

"Ce sont les ordres d'Ophidia... Aucun serviteur n'est autorisé à être ailleurs qu'au spectacle, que ce soit sur scène ou dans les gradins..."

Cependant, malgré ses propos, il ne fit rien pour de nouveau essayer de saisir la jeune fille, son regard s'attardant sur les lames de Jim. Il savait sans doute, tout comme sa maîtresse, qu'il s'agissait du prince, et comme bien des gens de Melinka il avait dû entendre parler de la fameuse technique de la famille royale... Ce fut sans doute pour ces mêmes raisons qu'il se contenta d'un léger grondement lorsque Jim s'adressa au « petiot ».

"Elle ne va pas être contente..."

Mais l’intéressé principal parut surtout des plus surpris pour sa part, regardant Jim avec surprise... Avant d'enfin esquisser un sourire, toujours sans un mot, avant de se retourner vers le râtelier d'arme, laissant tout bonnement tomber les armes, avant de saisir du cimeterre qui semblait avoir attiré son attention. Une arme avec laquelle il semblait bien plus familier et habile, au vu de la prise qu'il exerçait sur sa poignet, et le regard qu'il posait sur elle était empreint du même émerveillement que celui de Jim, en plus intense peut être... La lame était en effet de bonne facture, large et courbe, tout en sinuant légèrement... Tandis qu'à bien y regarder la gardes formait des ailes, la poignée un corps sinueux, et le pommeau une tête de serpent...

Et malgré la provocation de Jim, le garde ne dit rien de plus. Du moins sur les sujets fâcheux, puisqu'une fois l'affaire réglé, et dans un léger grondement de mécontentement, il leur fit signe de le suivre. Le soldat commença alors à les mener au travers du dédale de couloir, vers ce qui semblait être une zone assez fréquenté de ces souterrains, nulle trace d'inoccupation telle la mousse ou la poussière étant visible. On y trouvait même une décoration un peu criarde... Mais le plus troublant étaient sans doute les tableaux lacérés, que l'allié impromptu de Jim fixait avec une certaine hargne, semblant se crisper, mais toujours sans le moindre mot... Puis ils arrivèrent dans ce qui s'apparentait visiblement des coulisses, de nombreux masques et costume étant accrochés au mur ou jonchant le sol, et Sylvia, qui était jusque là presque agrippée à Jim tant elle avait peur, parut fasciné par les dits objets, les regardant avec de grands yeux... Puis le garde s'arrêta, alors qu'à sa droite était un rideau, qui avait été de bonne qualité à une époque, mais qui désormais paraissait mité et usé par le temps...

"Dès que vous êtes prêt, montez sur scène. Le spectacle suivra son cours peu après. Ce que vous devrez faire sera évident. Ah... Et j'y pense... Dame Ophidia insiste pour que vous mettiez cela, et je pense qu'elle sera plus que mécontente si vous ne le faites pas !"

Il saisit alors d'une grand sacoche pendant à sa taille et la tendit à Jim... A l'intérieur deux masque, un représentant une lune, de façon bien différente à celle du véritable masque de l’épéiste masquée, et l'autre un soleil... Une fantaisie de plus à mettre sur le compte d'Ophidia avant de monter sur scène.

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Je dois avouer être un peu troublé... A force d'opérer dans quelques bas fonds, j'ai pris l'habitude de repérer dans ce genre de dédale la moindre trace de passage... Peut être que c'est avec ma nouvelle position de noble, je me ramollis. Mais une autre hypothèse me paraît plus probable, le fait que plutôt qu'un leurre volontaire, cette absence de trace trahisse une inactivité réelle, comme si ce dédale était bien trop grand pour ceux qui l'occupent...  Et j'ai la certitude que des personnes s'y trouvent, les traces que j'ai aperçu près de la grotte ne trompe pas ! C'est alors que je perçois une odeur, non pas d'humidité ou de moisissures, mais de nourriture fraîche. Cette odeur est sans doute portée par un des nombreux courant d'air parcourant ce dédale, mais elle suffit à m'indiquer que je suis dans la bonne direction. Ce genre de senteur trahit une activité récente, et même si cela est sans doute assez éloigné de l'endroit où Jim est retenu ce serait un début de piste. D'autant plus si je réussis à isoler un des coupables.

Après tout, c'est fou les façons qu'il y a de faire parler un individu juste avec de la nourriture...
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: Jim Ë-Kabaria le lundi 28 septembre 2015, 21:21:37
Le garde avait beau invoquer le nom d’Ophidia, cela ne faisait ni chaud ni froid au prisonnier rebelle. Il était bien décidé à donner un coup de pied dans la fourmilière qu’était ce palais souterrain. Une fois qu’il aurait déniché la reine, il l’écraserait tout simplement. Oh, métaphoriquement bien sûr, il n’en était pas encore au point de tuer quelqu’un, il faudrait l’énerver bien plus pour ça, mais il allait quand même bien foutre le bordel. Quitte à être l’épéiste, autant s’amuser un peu en tant que tel, non ?

Jim regarda son allié improvisé se saisir d’un cimeterre assez impressionnant. Une bien belle arme, très esthétique, mais on voyait bien à sa lame qu’elle n’était pas là que pour la décoration. Et au regard qu’il lui portait, c’était vraiment son arme à lui. Rassurant de savoir qu’il avait un allié compétent ! Ce fut donc avec une certaine satisfaction qu’il suivit le garde, laissant Sylvia s’agripper à lui. Il ne les laisserait plus mener la danse. Ophidia l’avait poussé à bout, il ripostait à sa façon.

"Au fait… Je veux bien faire équipe avec toi mais est-ce que je pourrais au moins avoir ton nom ? Ce sera plus simple, si jamais j’ai besoin d’aide rapidement par exemple, que je sache qui appeler."

Non qu’il pensait en avoir réellement besoin, mais il voulait détendre un peu l’atmosphère, maintenant qu’il était revenu en position de force. Évidemment, il ne s’attendait pas à recevoir une réponse de ce garçon muet comme une tombe.

Ils arrivèrent alors aux coulisses, signe qu’ils allaient très bientôt devoir jouer leur stupide pièce. Il le ferait, bien sûr, mais le jeune prince avait déjà en tête son action suivante : aller chercher la serpente et la faire chuter de son trône. Elle ne jouerait plus longtemps, il allait reprendre le contrôle de la partie. Mais alors qu’il s’apprêtait à tirer une de ses épées, il fut interrompu par le garde, qui lui tendait un sac dont il sortit un masque. Le regard qu’il lui jeta reflétait toute sa lassitude à la vue de cet objet.

"Pitié, ne vous moquez pas de moi… Il n’a même pas la bonne taille."

À ces mots il entrouvrit son manteau et en sortit…le véritable masque lunaire ! Il l’enfila sans un mot, fier de ce pied-de-nez qu'il adressait ainsi à l'ensemble des personnes présentes. Personne ne s'attendait à voir arriver le vrai épéiste masqué, il allaient tomber des nues. Puis dégaina une lame et se tourna vers le « petiot », à qui il lança le deuxième masque.

"Voilà ce que je propose : je fonce dans le tas, et toi tu t’occupes de ceux qui m’attaquent par derrière. C’est une stratégie qui a toujours payé jusqu'ici. Sylvia, tu ne quittes cet endroit sous aucun prétexte, j’aurai quelque chose d’important à te dire après, je ne veux pas perdre mon temps à te chercher."

Sans attendre la moindre réponse ou réaction des trois autres, il traversa le rideau et étudia la situation. On lui avait promis trente adversaires, d’accord, mais sur quoi allait-il réellement tomber ?
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: William Dun-ë-Vae le mardi 29 septembre 2015, 22:57:34
Aussi surprenant que cela puisse paraître, peut être était ce parce qu'il avait acquis sa confiance pour lui avoir permis de récupérer ce cimeterre, le « Petiot » répondit à la question de Jim... Mais pas de la façon dont ce dernier l'espérait sans doute, puisqu'il le fixa... Avant d'ouvrir grand sa bouche et la désigner du doigt. A l'intérieur se devinait des dents, mais rien au delà, si ce n'était un moignon, qui au vu de son aspect légèrement noirci avait été, il y a longtemps, cautérisé. Voilà qui expliquait sans doute la raison de son parfait mutisme... Mais une fois cette macabre découverte faite, la seule surprise à laquelle eut droit Jim fut les masques qui lui furent présentés. Le garde s'attendait visiblement pour sa part à ce qu'au moins il les prenne sans faire d'histoire ! Mais il n'eut pas le temps d'insister face à son commentaire désobligeant, qu'il fut stupéfait en voyant le prince sortir un masque, que la fouille ne semblait pas avoir permis de lui ôtter. Sylvia manifestait par ailleurs la même stupeur ,tandis que le « petiot » ne fit que hausser un sourcil interloqué en réceptionnant son propre masque. En tout cas cela ne laissa aucune des personnes présentes indifférentes.

Mais malgré cela, le compagnon improvisé de Jim écouta attentivement les propos de ce dernier, acquiesçant doucement face à la stratégie qui lui était proposé, et qui semblait lui convenir. Quant à Sylvia... Et bien la petite hocha vivement la tête, avec un léger sourire, comme si elle était rassuré. Seulement le garde ne l'entendait pas ainsi. Le prince était trop confiant, trop sûr de lui, et il finit alors par sortir son arme.

"Cela suffit, vous..."

Il n'eut pas le temps d'en dire davantage que le « petiot » avait brusquement pivoté sur lui même, afin de lui asséner un violent coup de pommeau à la tempe, qui assomma brutalement le garde, imprimant la marque du serpent sur sa peau. L'instant d'après il saisit le corps du garde, afin d'éviter qu'il tombe trop bruyamment au sol... L'injonction du soldat n'avait pa été suffisamment forte, et la scène s'était déroulé trop rapidement pour que quiconque au delà du rideau, trop sombre pour que leurs ombres se découpent de l'autre côté, puisse avoir une idée de ce qui s'était passé. C'était sans doute mieux ainsi, surtout s'ils laissaient Sylvia derrière eux... Sylvia qui ne tarda,  par précaution, à se cacher parmi les éléments du décors, alors que le prince s'avançait sur la scène...

Et cette dernière en était bien une, c'était une véritable scène de théâtre qui avait été monté à cet endroit, quand bien même nul ne l'avait utilisé depuis longtemps visiblement... Mais ce n'était pas le cas aujourd'hui, des tentes ayant été vaguement montées sur la scène en une disposition anarchique ,avec quelques éléments de décor au goût douteux, tel des fragments de chair, visiblement animale heureusement, jonchant certains endroits ou accrochés aux piquets des tentes... Mais surtout au milieu de cela, disséminé à travers la scène, une trentaine d'homme... Ces derniers étaient sales et dépenaillés, mais leur crasse était toute récente, et quand bien même ils n'arboraient pas de tabards ils avaient clairement trop de prestance dans leur posture pour être davantage des brigands que des gardes, ce dont témoignait leurs armes de bonne facture, qu'ils avaient déjà en main... Mais ce n'était pas là le plus troublant , pas plus que le fait que ces armes étaients pointées sur lui. Non... Le plus perturbant, c'était bien cet homme en plein milieu, vêtu de couleurs chamarrés et avec un luth en main qui tourné vers les gradins commença à déclamer.

"Et voici venu le héros de la lune
Qui avec son cœur, sans lacune
Viens faire face aux brigands et bandits.
Accompagné de son fidèle ami !"

Si Jim se retournait, il pourrait voir le « Petiot » essayer de retenir une sorte de rire malgré son mutisme face à cette scène grotesque... Mais justement, au delà de la scène de théâtre pouvaient se voir les rangées de sièges, qui bien que loin d'être rempli, accueillaient quelques personnes, en tenue de serviteur, le tout dans un décor à l'image des restes des lieux, d'une splendeur passée et défraîchie....Et au sommet, dans ce qui semblait être une loge privée, une silhouette familière Ophidia, qui avait la main levée... Et l'abaissa brusquement, et à ce signe les hommes en arme chargèrent Jim, tandis que l'espèce de troubadour s'écartaient avec une grâce relative, mais non sans continuer son récit ou pincer les cordes de son luth.

De sa loge, Ophidia affichait un large sourire. Oh, pourtant elle en avait des sujets de mécontentements à avoir, entre cette petite Sylvia qui n'avait finalement pas fait partie du décor pour une raison inconnue, le fait que le garde ait donné un autre masque à son jouet, ou encore le fait que le serviteur qu'elle avait envoyé en cuisine pour lui ramener de quoi manger devant le spectacle ne revienne pas ! Mais justement... Le spectacle serait de toute beauté, et elle s'en délectait d'avance ! Quelle bonne idée par ailleurs d'avoir mis sur scène ce narrateur, qui pourrait dire à tous ce qu'ils pourraient avoir manqués ! Mais alors qu'elle s’enthousiasmait de voir le combat commencer, elle entendit des bruits de pas s'approcher, sans doute son serviteur.

"Ah tout de même tu m'as fais attendre !  Montre moi ce que tu m'as préparé !"

"Mais bien sûr..."

Elle eut juste le temps de se rendre compte qu'elle ne connaissait pas cette voix, avant qu'un sifflement se fasse entendre, et qu'une lame vint se poser, de son contact froid, sur sa gorge, la voix inconnue reprenant.

"Arrête cette mascarade, tout de suite... Et garda ta queue à sa place, au moindre geste, crois moi, tu vas perdre ton sang froid..."

L'impudent riait visiblement fier de son humour médiocre... Mais il ignorait... Il ignorait que si Ophidia était reine en ce royaume ce n'était pas parce que le droit de sa naissance était son seul pouvoir...
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: Jim Ë-Kabaria le lundi 05 octobre 2015, 20:38:06
Muet... Bien sûr, il était muet... Il était mutilé, probablement un prisonnier un peu trop bavard à qui on avait imposé le silence. Ou autre chose, mais dans tous les cas c'était bien assez horrible comme ça... Jim avait simplement hoché la tête pour signifier qu'il comprenait et s'était rapidement désintéressé de ce détail. Après tout, « Petiot », ce n'était pas si mal comme surnom. Sauf qu'ils avaient peut-être bien le même âge... Enfin ! Il verrait ça plus tard. Peut-être.

Juste avant de franchir le rideau, Jim entendit la brève protestations du soldat, coupée par un bruit de choc. Souriant derrière son masque, il se réjouissait d'avoir trouvé un réel allié sur lequel il pouvait apparemment compter. Il avait dû gagner sa confiance, peut-être quand il avait décidé de prendre la situation en mains et lui avait dit de prendre son arme favorite. Allez savoir. En tout cas, il passa sur scène confiant et presque enthousiaste.

Le ridicule n'a jamais tué un homme. C'est un fait. Et c'était une bonne chose, car sinon cet imbécile au milieu des "comédiens" serait déjà mort et enterré. L'épéiste soupira, les yeux levés vers le plafond de la caverne. Il se tourna rapidement vers son partenaire, pour constater qu'il n'était pas le seul à trouver cette pitrerie parfaitement stupide. Mais pour l'instant, il allait devoir gérer ses adversaires. Et puis aussi...

*Une minute, c'est qui là-haut, derrière Ophidia ? Will ?! Il m'a trouvé ? Enfin !*

En effet, si ses yeux ne se trompaient pas, c'était bien son ami qui était derrière la serpente, une lame contre sa gorge pour la tenir en respect.  Pile à l'heure, le William... Jim sortit ses deux épées et se mit en garde.

"Il est temps d'en finir... Que ceux qui ne veulent pas être blessés s'écartent tout de suite, je ne me battrai pas contre vous."

Il attendit une poignée de secondes, pour laisser le temps aux moins courageux de lui faire place, puis s'élança, ses bras tendus sur le côté tels deux ailes armées d'argent, ces mêmes ailes qui avaient donné leur nom à la technique qu'il utilisait. Aucun mort ne fut à déplorer, mais tous les hommes qui avaient eu la mauvaise idée de se mettre en travers de sa route avaient maintenant  des problèmes comme une entaille profonde à la jambe, un bras tranché net ou encore une lame passée trop près de leur cœur... Rien d'inhabituel pour le jeune prince, mais la vitesse à laquelle il traversait la masse d'adversaires avait de quoi effrayer.

Il ne fit qu'un passage, un seul, au terme duquel il s'arrêta au bord de la scène pour lever les yeux vers la loge d'Ophidia. En passant il en avait profité pour assommer le musicien, ainsi ils en étaient débarrassés...

"William ! Assomme-la une bonne fois pour toutes et viens plutôt t'amuser avec nous ! On s'occupera d'elle plus tard."

Inutile de dire à quel point voir son frère d'armes lui faisait plaisir. Alors si en plus il pouvait venir se battre à ses côtés, ce serait vraiment génial !
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: William Dun-ë-Vae le mercredi 14 octobre 2015, 13:26:34
La chance ne me sourit pas souvent… Mais j'ai beau être quelqu'un de rancunier, ce n'est pas pour autant que quand elle le fait je ne la saisis pas à pleine main ! Or c'était bien ce qui était arrivé quand, en me rendant dans les cuisines. J'y avait trouvé un homme isolé qui, sans arme et ne sachant visiblement pas se défendre, ne fut pas des plus difficiles à maîtriser et à interroger. Même si cela m'empêchait de déployer ma créativité, cela restait tout de même une chose assez plaisante de voir à quel point la loyauté du petit personnel était instable, et, de fait, de les entendre dire tout ce qu'il savait à la moindre vue d'une lame un peu trop menaçante ! Bon, il y avait toujours le risque qu'ils mentent, c'est vrai, mais au vu de l'effroi qui était le sien, cela m'était paru peu probable. Ainsi il m'avait informé de la mascarade qui se déroulait en ces lieux, la scénette dans lequel le prince était impliqué, bien que le serviteur prétendait en ignorer les détails, et surtout il m'avait dit où se trouvait sa maîtresse… A une sorte de balcon… En somme un lieu isolé où, une fois que les gardes sur place auraient été neutralisés, si nécessaire, il serait difficile de lui porter secours. En somme un emplacement parfait pour assister au spectacle, mais aussi pour venir ingérer dans cette petite sauterie !

Bon, la question s'était posée de savoir ce que je faisais du serviteur… Selon mes méthodes habituelles je l'aurai éliminé, afin d'éviter un coup du sort qui lui permettrait de donner l'alerte, ou que sais je. Un coup de lame en plein coeur, le temps de trainer e corps dans une armoire et d'essuyer le sang, et ça en aurait été fini… Mais Jim n'aurait pas apprécié, et je ne tenais pas à l'entendre s'en plaindre durant tout le trajet. Qui plus est le risque était dans le fond minime, et acceptable. Alors, avec un soupir, je m'étais contenté de l'assommer et de le ligoter, avant de le fourrer dans un des tonneaux vide. Néanmoins je lui avais laissé ses habits, pour la simple raison que non seulement il n'y avait personne dans ces couloirs, mais en plus je doutais que qui que ce soit ici se laisse convaincre que je suis un d'entre eux.

Ainsi, j'avais suivi les indications du serviteur,ne rencontrant aucune résistance… C'en avait été presque trop facile, mais maintenant la situation est là, la maîtresse des lieux, à ma merci, un couteau sur la gorge… Et malgré le sourire satisfait que j'affiche l'envie d'en finir là me démange. Certes, le serviteur que j'ai interrogé, m'a raconté la scène qui se jouait, mais la voir est une chose tout différente… Et quand bien même Jim semble n'avoir aucune difficulté à tenir tête à ses assaillants ,recevant même l'aide d'un inconnu visiblement, ce que je sais de son passé, de ce qu'il a vécu, et le fait qu'on l'ait poussé à faire cela avive ma rage. Ca ne change rien que Jim semble en train de retourner la situation, et qu'il paraisse même y avoir plaisir, pour moi, le fait est là… Mais il m'alpague alors, m'invitant à le rejoindre dans la danse sanglante, avec une spontanéité qui parvient à m'arracher un sourire ,alors que je lui réponds.

"Non continue sans moi ! Le temps que j'arrive tu auras déjà fini, et je crois que la maîtresse des lieux a des choses intéressantes à me raconter..."

En vérité c'est peut être bien la raison qui me retient le plus pour ne pas la tuer sur le champs… Mais je me rend compte que l'instant que j'ai accordé à Jim est un instant de trop. Je le comprends quand je vois que ce n'est plus une queue que la femme possède en dessous de son bassin, mais deux jambes aux pieds nus… Et son regard me fixe alors, avec une moue.

"Tu m'ennuies !"

Je sais son intention, et je tente de la devancer d'un brusque mouvement de main, afin de trancher sa gorge… Mais je prend conscience que c'est bien trop tard, alors que le monde semble disparaître autour de moi... Le temps de m'adapter à mes nouveaux sens je suppose…

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Alors qu'il luttait contre la trentaine d'individus qui étaient opposés à lui et à son allié imprévu, et dont le nombre diminuait au fur et à mesure du combat, Jim put constater trois choses. En premier lieu, le fait qu'en dépit du grand écart de niveau qu'il y avait entre lui et ses adversaires, et ce de par son entraînement royal et son expérience personnelle, ces derniers étaient tout de même plus habiles et dangereux que les bandits ordinaires. Il s'agissait là véritablement de gardes entraînés et armé en dépit des allures qu'ils s'étaient donné de hors la loi. En deuxième lieu un détail curieux était le fait que même si son cimeterre était un peu teinté de sang ,ce dernier n'était issue que d'estafilade minimes, non pas qu'il semblait particulièrement vigilant à cela lors de ses assauts, mais leurs adversaires se montraient… Précautionneux quand ils l'attaquaient. Ce n'était  cependant pas de la peur, sans quoi ils auraient plutôt fuis depuis longtemps. Il s'agissait plutôt de ...Réticence… Et enfin Ce fut la disparition soudaine de William alors même qu'il le regardait et que son ami menaçait Ophydia. Cela ne sembla pas échapper par ailleurs au « petiot » qui, regardant dans la même direction alors même qu'il couvrait ses arrières, laissa échapper un grondement guttural.

Il put alors voir peu après la maîtresse des lieux se levait brusquement, mais non pas sur une queue serpentine, mais bien sur ses deux jambes, piétinant alors le sol avec un rire dément qui résonna dans la pièce de théâtre, l’acoustique du lieu en facilitant la chose. Cela provoqua par ailleurs un léger mouvement de panique parmi les serviteurs qui assistaient au « spectacle ». Déjà que ce dernier était sanglant et macabre à leurs yeux, le sang commençant à goûter de la scène vers les premiers rangs, ils commencèrent à comprendre que quelque chose était en train de mal se passer, et certains, déjà, commençaient à se lever des sièges et à s'éloigner, sans pour autant qu'il y ait, encore, de mouvement de panique, mais ce dernier était clairement en train de se former, alors que le rire se faisait plus aiguë, ponctuée de mots prononcés sur la même intonation.

"Viens donc petit serpentin ! Viens donc que je t'écrase !"

Et au vu du martèlement régulier qu'elle effectuait sur le sol, elle semblait bien déterminé à y parvenir.
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: Jim Ë-Kabaria le jeudi 26 novembre 2015, 20:35:14
Jim avait rencontré assez peu de résistance, malgré quelques tentatives d’attaques qu’il avait plutôt bien éludées, mais il n’allait pas se plaindre de n’avoir écopé que d’une unique blessure lors de son passage en force parmi ses adversaires. Pendant que William lui répondait, déclinant son invitation, il regarda la fine déchirure à la manche gauche de son vêtement, entourée d’une tache sombre qui témoignait d’une perte de sang assez conséquente pour traverser chemise et manteau. Il planta négligemment son épée dans un bras qui avait eu le malheur d’entrer dans son champ de vision en portant une arme. Quelle idée aussi, de l’attaquer par le côté... Il avait une très bonne vision périphérique.

Il reporta son attention sur les soldats qui essayaient encore de se battre, puisque son ami n’avait pas l’intention de le rejoindre il s’en occuperait lui-même, tant pis. L’épéiste reprit donc le combat, qui était de plus en plus à sens unique à mesure que les ennemis choisissaient de se retirer pour ne pas subir de blessure trop grave. Jim ne faisait pas vraiment attention à leur état, dans le fond, ils avaient beau ne pas être là de leur plein gré il leur avait laissé le choix de l’affronter ou non, ils savaient très bien quels risques ils encouraient en restant dans son chemin.

Un rire retentit alors dans la caverne. Un rire qui n’avait rien de joyeux. Un rire effrayant, malsain, celui d’une personne qui avait perdu la raison. Jim se retourna vivement, pour constater avec inquiétude la disparition de William. Il remarqua aussi très rapidement qu’Ophidia avait repris forme humaine et martelait le sol du pied. Elle criait entre deux éclats de rire, et ses paroles firent un choc au jeune prince. Elle avait transformé William en serpent, s’il avait bien compris. Ce qui voulait dire...


*Quelques mois plus tôt, dans une grotte derrière une cascade quelque part à Melinka...*

200... Ils étaient 200... Comment cet étranger avait-il pu rassembler autant d’hommes ? Certes, les bandits qui en voulaient à l’épéiste masqué étaient légion, mais tout de même, il ne pouvait pas y en avoir autant en état de se battre convenablement... Et en effet, en les observant depuis le renfoncement où il était caché avec William, Jim se rendit bien vite compte qu’ils n’étaient clairement pas tous en état de tenir une arme. C’en était pitoyable.

“Will, tu me couvres ? Je ne crois pas que ça serve à grand-chose de se répartir les adversaires, estropiés comme ils sont.” murmura-t-il à l’intention de son frère d’armes.

Puis, avant de recevoir la réponse de celui-ci, il se leva et s’avança. L’étranger, en hauteur pour tout voir, l’apostropha et se moqua de lui. Jim ne prit pas la peine de répondre. Il dégaina simplement ses épées, et quand les bandits l’attaquèrent il riposta. Tout aurait pu bien se passer, il prenait l’avantage, mais il y avait des trappes dans le sol, et à plusieurs reprises il perdit l’équilibre et dut parer précipitamment un coup. Et pendant ce temps, il perdait de vue et William, et le meneur ennemi. Très mauvais, tout ça, très mauvais...

Soudain il les vit. Tous les deux au même endroit, et pour cause : William avait été capturé, ligoté, et l’autre le menaçait d’une lame sous sa gorge. Le message était clair : il fallait se rendre. Ce qu’il fit. L’épéiste, fou de rage, laissa tomber ses armes et se laissa emmener.

On le tortura, longtemps, par désir de vengeance et un peu par simple cruauté, mais il s’en moquait. Il avait déjà subi ça, enfant, ça ne lui faisait plus si mal que ça en réalité. En revanche, quand on lui amena William, quand on lui montra dans quel horrible état était son ami... Il flancha. Il utilisa son pouvoir, qui n’était pas encore entièrement “rechargé”, pour éloigner brutalement tous ceux qui les entouraient (pur réflexe instinctif, s’il avait réfléchi ne serait-ce qu’une seconde il aurait fait mieux) puis perdit connaissance. A son réveil, la garde royale les avait enfin trouvés et s’était occupée des bandits, ainsi que de leur meneur. Évidemment, Jim demanda à voir William, mais les réticences du capitaine de la garde parlaient d’elles-mêmes...


Ce traumatisme était encore bien présent dans l’esprit du jeune prince. Alors voir William pris au piège et en danger, encore une fois, pendant que lui-même se battait, d’autant plus qu’il était censé rejouer cette fameuse scène... Tout lui revint d’un bloc à l’esprit, alors qu’il avait tout fait pour oublier. Ses armes lui tombèrent des mains. Les yeux écarquillés d’horreur, la bouche entr’ouverte sur un cri muet, il revivait ce cauchemar. Le décor se brouilla autour de lui, les sons se mélangèrent. Tout ce qu’il restait, c’était ce rire dément, presque le même que celui de l’étranger quand il lui avait amené William presque mort pour l’achever psychologiquement puisque la torture physique ne suffisait pas. Les deux rires finirent d’ailleurs par se mélanger aussi l’un à l’autre.

“Will...”

Il reprit ses esprits quand une lame lui perça l’épaule droite. Par réflexe, il décocha un violent coup de poing au coupable, retira l’arme, qu’il garda à la main, et sauta de la scène. Il n’allait pas laisser tomber son ami. Pas cette fois ! Il se précipita, par le chemin le plus rapide à savoir l’escalade, vers la loge d’Ophidia et se jeta sur l’Anima. Sa lame rencontra la chair, puis le coeur de la magicienne.

“On ne touche pas...à mon ami...” siffla-t-il en tournant la lame dans la plaie.
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: William Dun-ë-Vae le mercredi 02 décembre 2015, 22:57:07
Alors même qu'il effectuait une danse sanglante, bien que non mortelle, au milieu de la scène, la brève absence de Jim fut rapidement remarqué par ses adversaires, du moins ceux encore en état de combattre et il ne fallut pas longtemps avant que l'un d'eux en profite, jubilant lorsque sa lame transperça l'épaule du prince... Il aurait pu viser la tête ou le ventre, mais les ordres avaient été clair. Le prince avait survécu à son assaut, de fait les blessures que subirait le jouet d'Ophidia ne devait pas être mortelle. Cependant ce dernier réagit brusquement, avant que quiconque d'autre ne puisse profiter de sa faille, repoussant et désarmant celui qui l'avait meurtri avant de brusquement rompre la règle du jeu. En effet, ce fut à la stupeur général qu'il bondit de la scène, achevant d’entraîner le mouvement de panique des spectateurs, qui s'éloignèrent précipitamment de la scène, se bousculant, courant, afin de quitter la salle, et surtout s'écarter de la route de cet épéiste furieux, qui déjà entamait l’ascension de la loge...

Mais Ophidia ne regardait plus le spectacle, son regard était figé sur le sol qu'elle ne cessait de piétiner, continuant à rire, encore, toujours plus fort, toujours plus haut, tant et si bien qu'elle ne vit même pas son jouet se rapprocher d'elle, pas plus que lorsqu'il bondit sur elle... Elle se contenta à cet instant de redresser le visage, soutenant son regard. Elle interrompit alors son rire, commentant alors, en un sourire.

"Amusant..."

Et l'instant d'après la lame la transperçait de part en part ,avec une telle violence que si elle périt sur le coups, son corps fut secoué par l'impact, sa tête basculant en avant alors que le sang coulait de ses lèvres... C'était fini, Ophidia était morte, d'un façon si soudaine que tout les individus se figèrent quand ils comprirent qu'elle venait de périr... Les gardes encore présents sur scène lâchèrent leurs armes, les serviteurs étaient partagés entre la joie et l'effroi, et ce même pour Sylvia qui avait passé sa tête entre les teintures. Quant à l'étrange et récent compagnon de Jim, il observait la chose, avec une expression caractéristique, une profonde tristesse alors qu'il s'avança vers la loge, quittant la scène... Il restait cependant une seule personne qui semblait ne pas avoir encore réagit à la chose

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"JIM, BORDEL, DÉTOURNE TOI ! Tu vas encore dire que je t'ai traumatisé !"

Bien évidemment mes vêtements ne m'ont pas suivi dans ma transformation, et de fait, aussi ridicule que cela puisse paraître fut d'éviter à Jim une vision déplaisante et de me saisir de la teinture la plus proche pour l'arracher et m'en servir afin de cacher ce qui doit l'être. Un peu ridicule peut être ,mais le pauvre avait été déjà choqué quand je lui avais fait le récit de mes passages au bordel, alors pas la peine d'en rajouter.

Enfin, cette considération mise de côté... Je peux en tout cas m'estimer heureux, mes souvenirs quant au dernier instant sont un peu parcellaire, faut croire que les serpents ont une petite mémoire... Mais je me souviens de cette envie de meurtre à mon égard ,et de la lutte, bouger, encore, toujours... Je suppose que c'est l'instinct de survie... Mais en tout cas je ne vais pas m'en plaindre, je suis bien vivant, et un rapide coups d’œil me permets de savoir que ce n'est plus le cas de cette folle !

Oh, oh... Je viens juste de me rendre compte de ce que cela impliquait... En fait il est même probable que Jim n'ait m^me pas fait attention à moi ,ses mains encore serrées sur la lame, transperçant de l'anima, il a l'air un peu hagard, perdu, et je comprends pourquoi. A force de le côtoyer, et de me battre à ses côtés, je comprends ce qui vient de se passer... pour la première fois il a tué volontairement, et directement quelqu'un... Il est déjà arrivé que ses adversaires meurent, mais des suites de leurs blessures, ou par mon intervention, mais pas directement par sa main et moi même, après coups, je peine à croire ce qu'il vient de faire. Cependant ma considération importe peu, et c'est, doucement, que je pose une main sur son épaule, afin d'essayer d'avoir son attention.

"Jim... Calme, c'est fini... On va rentrer à la maison."

Je ne peux m'empêcher de culpabiliser un peu. Il semblait avoir la situation bien en main, est ce que c'est ma venue qui a tout fait rater ? Peut être mais ça ne sert à rien de douter sur cela, cela ne peut être changé... Maintenant il faut réagir... Mais justement, à ce sujet, mo nregard s'attarde sur la scène, où les hommes en arme ne réagissent pas, et mieux encore ils ont lâché leurs armes. Bizarre... je sais que la mort d'un chef peut être démoralisant mais d'ordinaire ses hommes essayant au moins de le venger, mais ça ne semble pas être le cas... Et c'est alors que je note l'absence du compagnon d'arme de Jim... Bah, cela importe peu sans doute, en tout cas face à ce à quoi je vais être confronté.

"A moins que tu ais encore quelque chose à faire ici."

Je lui parle, comme je l'aurai fais d'habitude, mais je sais que la situation n'est pas "comme d'habitude". Seulement, je ne peux rien faire, avant que lui même ne réagisse, et je suis forcé de rester spectateur jusqu'à sa réponse ou sa réaction...
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: Jim Ë-Kabaria le vendredi 04 décembre 2015, 11:29:11
Jim avait eu un black-out. C'était normal, après tout, vu la situation. Mais de ce fait, il n'avait rien vu à proprement parler de ce qu'il venait de faire. Quand il se "réveilla" enfin à l'injonction de Will, un maigre sourire se dessina sur ses lèvres. Le traumatiser, tout de suite... Eh, il l'avait déjà vu sans vêtements ! Une fois, en fait. Et à son insu... Enfin bref ! Ça n'était pas très important. Tournant la tête vers le mur, le jeune prince ouvrit la bouche, voulant demander à son ami si au moins il allait bien...

Plic.

Mais la question ne franchit jamais ses lèvres. Il baissa les yeux sur ce qui venait de tomber. Une toute petite goutte d'un rouge foncé caractéristique, qui s'était écrasée sur le sol à côté d'une flaque de la même couleur. Il remonta jusqu'à l'origine de cette flaque, et vit Ophidia, empalée sur une épée...qu'il serrait si fort que ses articulations en étaient presque douloureuses.

*Qu'est-ce que...j'ai fait...?*

Les sons se décuplèrent sous l'effet du choc. Il entendait son coeur battre fort, trop fort, et sa respiration saccadée. Mais pourtant... Pourquoi n'entendait-il pas le coeur de l'Anima ? Il fit soudain le rapprochement, et les conséquences de son acte le frappèrent de plein fouet. Avec un cri étouffé il lâcha l'épée et recula précipitamment jusqu'à être dos au mur, où il se laissa glisser sur le sol.

"Non...non..."

Il l'avait tuée. Pour la première fois, il avait ôté une vie. N'importe qui aurait été sous le choc, mais pour Jim, tuer était un acte impardonnable, et seul William avait son indulgence sur ce fait. Mais là, c'était bien lui qui l'avait fait... Et pire encore, il avait fait preuve de cruauté en élargissant sciemment la plaie. Il revoyait maintenant ce qu'il venait de faire, encore et encore, et son esprit le lâchait complètement.

Il hurla. Pourquoi ? Un peu de tout à la fois, sûrement. La peur, l'horreur, la culpabilité... Et d'un autre côté l'évacuation de tout le stress accumulé de son enlèvement et de l'attitude insupportable de sa geôlière. Il arracha son masque et se mit à pleurer, cachant son visage dans ses mains mais retirant brusquement ces dernières en sentant le sang qui les tachait. Il les contempla avec effroi. Une part de lui-même voulait encore nier ce qu'il avait fait, refusait d'admettre que c'était lui qui avait versé ce sang.

William lui parlait, mais il ne le voyait pas, ne l'entendait pas, ne sentait pas sa main sur son épaule blessée... Il était complètement submergé. Et il craqua :

"Je...je peux encore... Avec mon pouvoir, ça peut marcher..."

Oui, il allait la ramener. Il allait réparer son erreur. Son pouvoir n'était pas encore tout à fait prêt, mais c'était comme la dernière fois, à une heure près, alors il allait juste s'évanouir, et quand il se réveillerait il n'aurait rien fait de tout ça, hein ? Ses yeux commencèrent à briller...
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: William Dun-ë-Vae le vendredi 04 décembre 2015, 17:54:28
Tout comme moi, Jim ne se rend pas compte sur le champs de ce qu'il a fait. Cela je le sais de par le sourire qu'il affiche... Mais je sais également que cela ne va pas durer. Néanmoins c'est suffisant pour que je me sois déjà approché de lui alors que son regard descend sur la flaque de sang et sur le corps dont elle provenait... J'aurai pu essayer de l'en détourner, de lui cacher la vérité... Mais il l'aurait su d'une façon ou du'ne autre, et il m'en aurait voulu de l'en avoir détourné.

Ce n'est pas pour autant que sa réaction me laisse indifférente, sa détresse, sa peine... Tout dans son attitude, les réactions de son corps, ses mots, trahissent son état ,mais je ne peux rien faire, je ne sais pas ... Je ne sais juste pas ce que je suis sensé faire à ce moment exact. De toute façon, alors que j'essaye d'un peu le rassurer il ne m'écoute même pas, contemplant ses mains souillées, ne prêtant plus d'attention qu'à ce qu'il avait commis.

Mais alors que malgré tout j'essaye de lui parler, de le convaincre d'y aller il évoque une chose... Oh il ne le fait qu'à demi-mot, mais je ne suis pas un sot, et je comprends aisément ce qu'il entends, ce qui ramène à mon esprit une promesse.

Je m'étais en effet toujours demandé à une époque pourquoi Jim n'utilisait pas davantage son pouvoir, dont les limites étaient au final assez faibles ! Puis un jour, à force de l'interroger à ce sujet il finit par me répondre, avec une certaine lassitude. Il m'avait expliqué que pour lui ce pouvoir n'était pas une chose a utilisé à la légère, non seulement parce qu'il mettait quand même une journée à se recharger, ce que je peux comprendre, mais il m'avait aussi dit qu'il ne voulait pas s'en servir pour rendre les choses trop simples !  Or, ça j'avais un peu plus de mal à l'admettre. Ce qu'il avait été un don, pourquoi diable devait il se limiter de la sorte ? Il avait beau m'avoir donné de nombreuses explications j'étais toujours dubitatifs à ce sujet et sur les règles qu'ils s'imposaient lui même. Par contre, il y en avait une qu'il m'avait demandé de lui faire toujours respecté, quelque soit les circonstances... Et cette règle était de ne jamais user de son pouvoir pour ressusciter les morts ! Non seulement on ignorait si ce n'était pas hors de sa portée mais c'était surtout contre-nature, ce avec quoi j'étais d'accord.  Néanmoins il y avait aussi un dernier point, plus important en l'espèce... il était temps pour lui d'apprendre une leçon que je ne pouvais pas repousser plus longtemps.

Néanmoins je n'avais pas le temps pour ça, et je parais au plus pressé,  à savoir tenir mon serment, de la façon la plus efficace et directe qu'il soit, qu'il m'avait lui même demandé à l'époque... A savoir en l'assommant d'un coup net et précis. Ainsi, l'éclat de ses yeux disparut rapidement et il s'effondra dans mes bras... Ça n'allait pas être commode ça... Mais au moins le pire était évité... Mais c'est à cet instant également que quelqu'un arriva au balcon. l'entendant arriver avant de le voir, j'avais déposé Jim au sol et m'était retourné prestement, un poignard en main... Pour me retrouver face à l'homme qui s'était battu aux côtés du prince sur scène, à la couleur de cheveux caractéristique, verts...Verts comme ceux du cadavre au sol... Et quand je le vis s'avancer dans sa direction, je compris... Certains éléments.

"Je ne sais pas quel était ton lien avec elle... Mais elle méritait de mourir, et si tu ne veux pas suivre le même sort, ne fais rien pour la venger."

Il ne me réponds pas, ce qui m'irrite un peu, mais au moins il n'a nul geste agressif, il se contente simplement de se pencher pour fermer les yeux de l'anima, qui avec son sourire semble étrangement en paix, une vision qui à vrai dire me déplaît, mais bon... Puis il me regarde, puis Jim, toujours sans un mot... Ce qui m'amène à prendre la parole puisqu'il ne le fait pas.

"Bon t'as pas l'air agressif, c'est déjà ça ! Cela étant... De toute façon on va bientôt partir."

Cependant, regardant les gradins en bas une idée me vint alors. On ne peut pas laisser les gens présents ici, du moins les serviteurs, à leurs sorts, sinon je peux être à peu près certains qu'ils seront la cible des esclavagistes d'Ashnard, ce à quoi je me refuse. Surtout que leur maîtresse étant Mélian il n'est pas impossible que certains d'entre eux le soient...

"Cela étant...Tu peux nous accompagner si tu le veux, on va à Melinka, ce sera toujours mieux qu'Ashnard ! Si tu peux, transmet le mot à tes camarades. Ah... Et ça te va si on brûle le corps ?"

Il secoua la tête pour ce qui est de transmettre le mot, ouvrant alors la bouche, me montrant un moignon de langue. D'accord, cela explique son mutisme...Mais après avoir regardé le corps il acquiesce. Voilà qui m'arrange bien, ça rendrait une possible résurrection plus difficile, et permettrait peut être d'éviter que la persévérance de Jim se manifeste trop.

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C'est ainsi que quelques temps plus tard, m'étant occupé moi même de transmettre mon offre, je me retrouve dehors avec un attroupement d'une trentaine de personnes, principalement des serviteurs, mais aussi quelques gardes, qui semblent resté extrêmement proches de l'homme aux cheveux verts, ce qui m'amène à le soupçonner un peu... Néanmoins je dois avouer qu'il est plutôt conciliant, puisqu'il ne rechigne nullement à m'aider à dresser de quoi brûler le corps d'Ophidia, tandis que je garde toujours un oeil sur Jim, inanimé, reposant contre un rocher, avec une jeune fille restant à le surveiller. Pas qu'elle puisse le protéger, mais au moins ça me rassure un peu de savoir que quelqu'un le regard en permanence.

Puis, une fois dressé, le bûché est allumé. J'aurai apprécie de le faire moi même, mais le muet me fait comprendre en me retenant le bras qu'il souhaite le faire lui même...Et je dois lui reconnaître au moins que malgré son attachement à son égard, il n'a pas hésité une seule seconde, et rapidement les flammes commencent à crépiter, consumant le bois, puis la chair de la parricide, de la vipère ! Mais se faisant je m'attarder surtout sur les personnes présentes, ceux qui avaient acceptés de nous suivre... Une troupe hétéroclite d'homme et de femmes, certains âgés, et la plupart ne sachant pas se battre, ce qui n'allait pas facilité les choses. Au moins avaient il eu la présence d'esprit de ne pas s’encombrer d'objet précieux mais de nourriture ou de quoi se tenir chaud... mais alors que je regardais cela je constatais que Jim commençait à bouger, semblant sur le point de se réveiller, m'amenant donc à m rapprocher de lui, m'agenouillant.

"Alors, le prince a eu un bon sommeil ?"

Je parle sur une intonation amusée, mais je sais bien que je risque probablement de faire à un homme soit effondré, soit furieux à mon encontre, mais ça ne coute rien d'essayer... Et dans les deux cas je suis préparé.
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: Jim Ë-Kabaria le dimanche 06 décembre 2015, 14:30:58
Un tel craquage psychologique, il n’y avait en effet qu’une seul façon de le régler rapidement : un bon coup sur le crâne pour l’endormir. Jim sombra, le corps encore agité par les sanglots, et fit un bien étrange rêve...


Les lames s’entrechoquèrent dans un tintement métallique que tous connaissaient. Le visage du prince était quelques millimètres de celui de son adversaire. Un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres, dont l’une était fendue.

“Tu te débrouilles... Mais tu ne m’arrives pas à la cheville.”

Glissant subitement sur le sol, il décocha à l’autre un tacle puissant qui le fit tomber. La force qu’il avait déployée pour tenir le duel de force l’entraîna au-dessus de Jim, qui n’eut alors plus qu’à se retourner pour lui mettre la pointe de son arme sur la nuque, en avertissement. Il se releva lentement, sans quitter des yeux le vaincu qui restait immobile.

“Tu vois ? Tu es un idéaliste. Quand tu te bats, tu ne prends pas assez de risques, parce que tu espères que ton ennemi se laissera convaincre avant que tu ne doives commettre l’irréparable.”

De sa main libre il écarta une mèche de cheveux de devant ses yeux. Le duel avait duré longtemps, et il était trempé de sueur, en plus d’être gravement blessé. Mais cet imbécile avait cru pouvoir le vaincre. Ha ! Il le regrettait, maintenant.

“J’ai été comme toi. J’utilisais mon pouvoir pour faire le bien, et je croyais sincèrement à la bonté humaine. Mais avec tout ce que j’ai vécu, tout ce que j’ai enduré, il a bien fallu me rendre à l’évidence : l’être humain est condamné à répéter toujours les mêmes erreurs. Alors pourquoi n’en profiterais-je pas, hm ?”

C’est pour cette raison qu’il avait cessé de croire. Il avait cédé à l’appel incessant du pouvoir, de son pouvoir, si puissant... Et maintenant, il ne l’utilisait plus pour le bien des autres. Non, il s’en servait pour lui-même, il rattrapait enfin tout ce temps perdu à refouler son égoïsme.

“Les hommes ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas. Étant né mage dans un pays où il n’y a pas de magie, j’étais destiné à être craint et respecté de tous. Et ce n’est pas un homme avec des rêves d’enfant et sachant à peine de quel côté tenir une épée qui va m’empêcher d’arriver à ce but !”

Sa lame s’enfonça dans la chair, rompant la colonne vertébrale de celui qui avait pensé rendre justice en affrontant le prince devenu fou.



Le rêve se brisa doucement et Jim refit surface, troublé. Qu’est-ce qu’il venait de faire ? Ce n’était pas lui, non, il n’était pas comme ça...

*Pour l’instant peut-être, mais c’est un risque si je continue de faire n’importe quoi avec la magie.*

En effet, le souvenir de sa dernière pensée lui revint, alors que sa mémoire se reconstituait lentement malgré la douleur à l’arrière de son crâne. Il avait voulu ramener quelqu’un à la vie, ce qu’il s’était toujours interdit. Ramener quelqu’un...qu’il avait tué lui-même. Ses yeux s’ouvrirent sur cette sombre pensée et il vit William à côté de lui, un sourire aux lèvres. Il le fixa d’un air morne.

“Ah, Will, tu tombes bien... Tu vas pouvoir me rendre un grand service. Deux, en fait.”

Il se redressa et se décolla du rocher auquel il était adossé. Ses yeux se plantèrent à nouveau dans ceux de son ami, plus sévères cette fois.

“Donne-moi la plus grande gifle que tu m’aies jamais donnée, et après demande à quelqu’un de te faire la même chose à toi. Je ne crois pas avoir assez de force dans le bras pour m’en charger.”

Son bras fort le faisait souffrir, lui rappelant qu’il s’était fait transpercer l’épaule. Cependant quelqu’un semblait s’en être occupé, sommairement mais assez bien pour éviter les risques d’infection. Il ne risquait donc plus grand-chose de ce côté et n’avait plus qu’à recoudre la plaie quand il en aurait le temps. Pas question de laisser faire un médecin, il n’avait confiance qu’en lui-même ! Et en son père adoptif, mais il n’allait pas se déplacer jusqu’à Krayos pour faire soigner une blessure aussi profonde, il avait besoin de soins plus urgents.

Après quelques minutes qu’il passa à achever de se réveiller et de recoller les morceaux de son cerveau, Jim se leva. Il put alors voir le bûcher qui brûlait un peu plus loin, expliquant l’odeur qui lui chatouillait le nez depuis son réveil. Il comprit rapidement de quoi il s’agissait et son visage s’assombrit.

“Tu as bien fait...” murmura-t-il, sans savoir si Will était à côté de lui ou non pour l’entendre. “Je crois que voir son corps ne m’aurait vraiment pas aidé.”

Les larmes remontèrent jusqu’à ses yeux et en tombèrent pour rouler sur ses joues. Il les laissa faire. Il était étrangement calme, au regard de ce qu’il s’était passé quelques heures plus tôt.

“Dis-moi, Will, où est mon masque ? Je crois que je l’ai jeté, mais je ne sais plus quand.”
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: William Dun-ë-Vae le lundi 07 décembre 2015, 14:16:05
Bon pas de crise de larme ou de rage, c'est déjà cela... Mais connaissant Jim ça peut très bien être une simple façade afin de ne pas montrer, ne pas avouer sa faiblesse devant moi ou qui que ce soit d'autre. Néanmoins je ne dis rien à ce sujet, me contentant de croiser les bras, guettant ses paroles, ne serait ce que la réponse à ma remarque.  Celle ci ne vient pas à proprement parler, mais il ne s'en adresse pas moins à moi, m'arrachant un haussement de sourcil un peu interloqué. Des services ? Par pitié ne me dites pas qu'à peine relevé il veut recommencer à faire n'importe quoi ! Je crois que lui et moi on a eu notre dose pour quelques temps !

Heureusement il s'avère que ça n'a rien à voir... Mais ça n'en est pas moins surprenant, néanmoins en bon ami, je m'exécute sans poser davantage de questions, du moins pour sa première requête. Ainsi à peine a t-il fini de parler que je lui assène une violente baffe du revers de ma main... Certes j'aurai pu être plus mesurée, mais ce n'est pas la première que je lui assène, donc j'ai bien dû faire attention à frapper plus fort histoire de respecter sa volonté ! Mais bien que je prends pas de plaisir à faire une pareille chose je lui adresse un large sourire juste après, lui adressant un signe négatif du doigt, à genoux afin d'être à sa hauteur.

"Par contre, tu peux toujours courir pour que j'aille chercher quelqu'un pour me frapper. Je suis capable de bien des choses, mais toujours pour une raison, bonne ou mauvaise. Ta baffe ? D'accord pour te remettre les idées en place, mais en ce qui me concerne je crois n'avoir rien qui..."

Mais alors même que je parle je suis surpris par une tape qui, si elle est loin d'être réellement douloureuse me prend suffisamment par surprise afin de m'interrompre, avant de me retourner brusquement, regardant avec stupeur la petite qui veillait sur Jim, les poings sur les hanches, les joues gonflées, visiblement fâchée.

"C'est pas gentil de le taper ! Même s'il le demande !"

... Je ne peux m'empêcher de rire un peu face à  l'incongruité de la scène, ce qui semble d’autant plus énerver la donzelle qui s'éloigne, toujours mécontente. Se faisant je vois du coin Jim se relever, m'amenant à faire de même, alors que je le suis. Il paraît ne plus faire vraiment attention à moi pour le coups, mais je le suis tout de même, fidèle à notre habitude ! Se faisant nous nous rapprochons du bûcher, et je ne peux m'empêcher à cet instant de m'inquiéter de ce qu'il en pensera, ma surprise étant des plus visibles alors qu'il me fait savoir qu'il appréciait l’initiative... Quelle surprise ! Enfin cela  mis de côté, désormais l'un à côté de l'autre ,ses larmes ne tardèrent pas à couler.

J'avais espéré à son réveil qu'il ne pleure pas, mais je suppose qu'il ne peut pas le retenir plus longtemps, alors je lui laisse le temps, continuant d'observer le brasier, sans un mot, les mains croisées dans le dos, pensif... Puis il m'adresse une requête, à laquelle je m'attendais un peu, mais pas aussi rapidement, m'amenant à fouiller dans une de mes amples sacoches pour en extirper son masque, un peu ensanglanté...

"Je l'ai retrouvé sur la scène, et il semblerait qu'un de tes adversaires a eu le mauvais goût de saigner dessus... Mais si tu veux mon avis, je pense que ce n'est pas une bonne idée Jim. Non seulement ce serait reconnaître officiellement devant toutes ces personnes ta double identité... Et si c'est pour cacher tes larmes ou transposer ta culpabilité, c'est pire que tout..."

Néanmoins, malgré mon sermon je ne m'efforce pas à l'empêcher de prendre le masque s'il le veut, mais je ne le lui tends pas non plus. Le choix est sien, mais je ne l'approuve clairement pas. Il ne peut pas se permettre de continuer à fuir sa leçon.
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: Jim Ë-Kabaria le lundi 04 janvier 2016, 21:22:47
Une main sur sa joue, Jim avait failli esquisser un sourire en voyant la jeune Sylvia gifler William. Failli. Mais c’était bien fait pour lui. Il remercia la jeune fille d’un bref hochement de tête avant qu’elle parte, vexée par le rire qu’avait provoqué son geste. Il s’expliquerait avec ces deux-là plus tard. C’est ça, plus tard… Pour l’instant, il avait d’autres choses à penser, plus importantes qu’une querelle aussi puérile.

On dit que pleurer apaise. C’est vrai, souvent. Mais pas cette fois. Jim se sentait toujours aussi mal après sa brève crise de larmes. La culpabilité, la colère, la peur aussi… Il avait toujours envie de revenir en arrière. Il voulait toujours prendre sa propre vie pour compenser celle qu’il avait ôtée. Heureusement, la présence de son frère d’armes contribuait très fortement à lui faire garder la tête froide. Lucide, il savait donc qu’il ne pouvait plus faire demi-tour sur ce chemin qu’il avait pris. Il était un meurtrier, il allait devoir vivre avec ça, une vie qu’il s’efforcerait malgré tout de rendre la plus longue possible. Il compenserait simplement en se rendant encore plus utile aux autres. Ça devrait suffire. Enfin…peut-être.

*On verra bien. Bon sang, ma tête me fait tellement mal… Est-ce que Will a ressenti ça quand il a fait sa première victime ou bien c’est juste moi qui suis un idiot ?*

Oui, il était un idiot. Il le savait bien. Alors sachant cela, et dans son état, entendre le sermon de son ami lui fit serrer les  dents. Bon, déjà, à quel moment avait-il dit qu’il voulait le remettre, ce fichu masque ? Avec un regard noir il reprit l’objet d’un mouvement sec de son bras blessé. L’autre bras, il le leva, poing serré… Mais pour la première fois, il ne parvint pas à donner le coup. Le bras tremblant, il resta immobile de longues secondes avant de le rabaisser brusquement. Il foudroya William du regard.

"Est-ce que tu te rends compte de ce que tu dis...?"

Il jeta au loin son masque d’un geste rageur, sans tenir compte de sa plaie qui se rouvrait d’un coup, et se mit à hurler :

"Tu ne sais pas pourquoi je fais ça ! Tu n’en as aucune idée ! Tu ne sais pas pourquoi je fais tous ces sacrifices, car oui, ce sont des sacrifices ! As-tu la moindre idée de ce que j’endure ?! Et tiens, tant que j’y suis, est-ce que tu imagines à quel point j’avais PEUR pour toi, triple buse ?! Ne viens pas me faire la morale sans rien savoir !"

De nouveau, il pleurait. À vrai dire, il était à deux doigts de s’effondrer, tant physiquement à cause de la douleur que psychologiquement. D'un large mouvement il désigna la scène autour d'eux : des hommes blessés, dont il ne voyait pas qu'ils les observaient avec crainte, et un bûcher.

"Regarde ! Voilà ce qui se passe quand je ne garde pas le secret ! Voilà ce qui arrive quand je parle de l'épéiste : des blessés et des morts !"

Sa voix se brisa et c'est dans un lourd sanglot, une grande douleur dans le regard, qu'il murmura cette dernière parole :

"Je ne veux plus vivre ça... Plus jamais..."
Titre: Re : Crime de lèse-majesté [William]
Posté par: William Dun-ë-Vae le jeudi 11 février 2016, 17:53:57
Oh... Il peut bien me donner ce regard, Jim, mais je le connais mieux que quiconque, peut être même mieux que notre père... Et lui aussi, il me connait assez bien pour savoir que ce n'est pas ça qui me fera baisser la tête. Ce que je viens de lui dire, je le pense sans détour et sans hésitation. Je le répéterai même si c'est nécessaire ! Bah, au moins prends il la peine de me répondre cette fois ! Me rendre compte de ce que je dis ? Que trop bien, à vrai dire. Je sais que je m'adresse à quelqu'un de valeureux, avec de nombreuses qualités, bien plus que moi même sans doute, mais qui se laisse pourrir par une moralité aveugle et hypocrite dont il devra bien finir par se débarrasser.

Par contre je dois avouer être surpris lorsqu'il s'emporte, faisant preuve d'une hargne assez rare chez lui. Les seules fois où il a été aussi énervé c'était à l'encontre de son ancien maître, et généralement cela ne signifiait rien de bon ! Cependant, si je l'écoute je m'en dirige pas moins vers le masque qu'il a jeté, afin de le récupérer et d'éviter que qui que ça soit l'aperçoive... Mais ce n'est bien là qu'une part du problème, car hurlant comme il le fait, j'ai bien hésité à assommer Jim qui était visiblement en train de craquer ! Seulement dès les premiers mots il avait déjà attiré le retard de chacun, et je me voyais mal expliquer pourquoi j'avais assommé le prince du royaume !

Quant à ses propos... Ce n'est ni plus ni moins qu'un blâme à mon encontre, injustifié, naïf, mais qui n'en est pas moins... Étrangement blessant. Imagine t-il donc que je sois ignorant de sa personne ? De ses motivations ? Et surtout de ses illusions ? Tiens, je me demande bien lequel de nous deux est le plus aveuglé par la situation. Bien sûr, j'entends qu'il s'est inquiété pour moi, et c'était pleinement justifié au vu de ce qui s'est passé, mais croit il vraiment que ça n'a pas été réciproque ? Que je n'en ai pas autant à son égard et que je n'ai aucune idée de ce que c'est que faire des sacrifices ?! Honnêtement, je pense qu'en la matière j'ai largement assez d'expérience pour JUSTEMENT lui faire la morale !

Mais à vrai dire ce sont ses derniers, accompagné de ses sanglots qui finirent de m'agacer. Un peu de contenance que diable ! Il se donne déjà assez en spectacle comme cela et je me vois mal expliqué à tout ces braves gens la raison de l'émoi de leur prince ! A vrai dire j'hésite bien à le gifler une seconde fois, voir même à vraiment le cogner, d'un véritable coups de poings. Cependant, cela ne ferait qu'ébranler davantage son autorité, et ce n'est vraiment pas le moment pour cela.

Alors, une fois n'est pas coutume, après avoir récupéré le masque, je fais un effort pour prendre sur moi et essayer de régler la chose un peu plus subtilement, m'approchant de lui afin qu'il soit le seul à m'entendre. Les gens que nous devons ramener à Melinka sont déjà assez troublés comme cela par les propos du prince pour en rajouter.

"… Je vois très bien ce qui se passe, des individus sauvés d'une tyrannie avec quelques estafilades, et la dite tyran morte… Comme elle l'aurait été si tu l'avais fait prisonnière et ramenée à Melinka. Tu sais comme moi qu'elle aurait été condamné à mort… Et tu sais comme moi que tes larmes sont ridicules là ! Si on veut parler de responsabilité dans la mort est ce que je dois te parler de ceux que tu m'as laissé tuer ? Ou de ceux que tu as estropié de telle façon qu'il n'y avait AUCUNE chance qu'ils survivent ! Ce n'est pas parce que tu n'as pas directement porté le coup fatal que tu n'en es pas responsable ! Et pour autant as tu à te blâmer ? Si tu es un minimum sincère avec toi même, tu sais très bien que nom, que tu as fais ce qui devait être fait et POINT ! Quant aux restes… Ne sois pas égoïste crois tu vraiment que je ne me suis pas inquiété ? Et que je n'ai jamais fais de sacrifice… Je sais très bien de quoi je parle, et justement, je sais qu'un sacrifice n'est beau que quand il a un sens, alors arrête d'en faire qui soient vain !"

M'étant placé de façon à m'interposer entre lui et les individus, afin qu'ils voient le moins possible ses larmes, je me recule finalement un peu, replaçant le masque à ma ceinture, le dissimulant sous ma cape avant d'annoncer, toujours à vois basse mais plus sèchement.

"Et on réglera ce problème plus tard… Maintenant… N'est pas le moment, tu dois être fort justement si tu veux agir au mieux !"

Bon… On a sans doute vu mieux niveau subtilité, mais c'est déjà mieux qu'un poing dans la figure, enfin je suppose… Et en même temps pour moi un coup de fouet est nécessaire au vu de la situation, sans quoi on risque de se faire chopper par les forces d'Ashnard avant d'être retourné à Melinka et là, bonne chance pour expliquer notre présence et surtout celle du prince !