Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Discussion démarrée par: Black Widow le jeudi 20 novembre 2014, 03:16:47

Titre: Siège [Lucy]
Posté par: Black Widow le jeudi 20 novembre 2014, 03:16:47
Suite du RP « Une organisation sur Terre aussi ? (http://hentai.forum-rpg.net/index.php?topic=13770.0) »



« Arame Arakawa… On y est.
-   Je te laisse taper à la porte, tu fais ça très bien. »

L’agent spécial Lloyd Dawkins (http://fc03.deviantart.net/fs71/i/2012/256/3/d/for_the_first_time_with_new_techniques__by_aenaluck-d5el6g8.jpg) tourna la tête vers Natalia, laissant planer quelques secondes d’hésitation, avant de froncer les sourcils, et de se retourner vers elle. Il la dépassait d’une bonne tête, et était plus musclé qu’elle, ce qui donnait au duo une drôle de forme.

« Qu’est-ce que c’est censé vouloir vous dire ? Miss-Iceberg ferait de l’humour, maintenant ?
 -  Je n’attends pas d’un Américain qu’il saisisse l’humour russe.
 -  Ah… Ouais, tu m’en diras tant. Pourquoi tu t’inscris pas à un concours de blagues avec Hawkes, hein ? On se fendrait la poire… »

Natalia Romanov croisa les bras contre sa poitrine en secouant la tête, faisant virevolter ses cheveux roux. Elle portait des vêtements civils, masquant sa combinaison : un jean, et une veste en cuir. Lloyd, lui, portait une chemise noire, un pantalon, et une veste bleue marine… Ainsi que son éternelle barbe mal rasée. Il approcha sa main de la porte, et tapa à cette dernière.

« De toute façon, les Allemands restent les plus nuls à l’humour.
 -  Hein ? »

Il se retourna vers elle, et, voyant qu’elle n’avait pas saisi la référence, finit par soupirer.

« Demain, je file voir l’agent qui se charge de ton programme culturel, et j’y ajouterais quelques modifications substantielles. Si tu veux vraiment connaître la culture américaine dans toute sa profondeur, Natalia… Il faut regarder ‘‘South Park’’.
 -  Oh… Je pensais que tu t’étais arrêtée aux vignettes de ‘‘Snoopy’’ dans le journal. »

Lloyd esquissa un léger sourire, tout en attendant que la femme se trouvant dans l’appartement, Arame, ouvre la porte. Pendant ce temps, Natalia se rappela tous les évènements qui avaient amené le duo devant cette porte, dans un quartier quelconque de Seikusu.

Tout avait commencé il y a quelques semaines, quand une enquête classique du SHIELD avait mené le duo sur la poursuite d’une mutante, Lucy, qui avait apparemment des pouvoirs qui la classaient dans la catégorie officieuse des « emmerdes-sur-pattes », pour reprendre l’expression polie de Lloyd. Il s’était avéré que l’expression était totalement fondée. Lucy était en réalité une diclonius, un terme désignant des individus ayant des capacités paranormales leur permettant de générer autour d’eux des vecteurs, des espèces de bras artificiels qui pouvaient être meurtriers. Lucy s’était échappée d’un centre de recherches qui se trouvait sur une petite île se trouvant au large de Kamakura, dans la préfecture de Kanagawa, se trouvant à environ 450 kilomètres de Kyoto. Un centre de recherches souterrain se trouvait sur cette île, se découpant en deux parties :

  • La partie à la surface du centre, la partie visible de l’iceberg. Elle se trouvait au milieu d’une île escarpée et dangereuse, faite de falaises inhospitalières, ce qui décourageait les touristes ;
  • La partie sous terre, le cœur de l’iceberg. Le SHIELD manquait encore d’informations sur cette partie, mais soupçonnait qu’il existait entre les deux parties un ascenseur permettant de les relier.



L’enquête du SHIELD avait permis, par ailleurs, d’établir plusieurs points. Les diclonius étaient des tueurs nés entraînés par les responsables du laboratoire pour être des soldats surpuissants. Le gouvernement japonais était très probablement derrière toute cette histoire, et les agents du SHIELD n’avaient aucune difficulté à deviner les objectifs à long terme du progrès. Les tensions entre le Japon et la Chine s’accentuaient, et tout le monde savait que, si une guerre devait éclater, le Japon n’était pas déclaré favori. Les diclonius pouvaient constituer leur arme défensive face aux troupes du Parti communiste chinois. Pour Lloyd, il était certain que ce programme était financé par l’armée japonaise, et que les véritables responsables de ce programme avaient dû faire tout ce qui était en leur pouvoir pour éviter qu’on ne remonte jusqu’à eux.

Lucy avait réussi à s’échapper du centre il y a longtemps, et une autre diclonius avait été libérée, Nana, une diclonius particulièrement gentille, si gentille que Lloyd pouvait la qualifier de « demeurée ». Grâce à elles, l’organisation avait commencé à enquêter activement sur le centre de recherches, en utilisant tous les moyens technologiques mis à leur disposition. Concrètement, ils avaient utilisé un satellite-espion afin de surveiller le centre, et d’obtenir des informations sur leur personnel. Leur objectif était de préparer une attaque du complexe, afin de libérer les diclonius, et de les soigner. Un projet que le gouvernement américain désapprouverait très certainement, mais le responsable du SHIELD au Japon était prêt à prendre le risque. Trop de choses étaient en jeu, et, surtout, le SHIELD sentait que le programme était en train de foutre complètement le camp.

Infiltrer le centre était difficile, et, pour l’heure, l’agence en était encore à étudier les différents plans possibles : envoyer une équipe par l’eau pour entrer dans le complexe, ou passer par les hauteurs ? Pendant ce temps, l’équipe qui continuait à enquêter avait commencé à obtenir des noms, et celui du docteur Arakama avait fini par jaillir sur le tapis.

Une chercheuse japonaise plutôt douée. Ils avaient accédé à son CV, empiétant volontiers sur les frontières de la vie privée, comme le SHIELD aimait le faire. Ils avaient ainsi accédé au compte en banques d’Arakama, et avait appris que cette dernière avait payé une pharmacie à plusieurs reprises. À partir de là, les spécialistes en informatique avaient réussi à avoir accès aux registres numériques de la pharmacie, et avaient ainsi appris que le sympathique docteur prenait régulièrement des antidépresseurs. Leur théorie était que le docteur se sentait mal en point à cause de ce qui se passait dans son boulot, et qu’elle pouvait peut-être leur cheval de Troie. C’était risqué, mais l’organisation manquait d’informations pour se mêler à une attaque sur le centre.

La porte finit par s’ouvrir, et Lloyd brandit sa carte, mettant fin aux souvenirs de Natalia :

« Arakama-san ? Agent Lloyd Dawkins… Voici l’agent Romanov. SHIELD. Nous aimerions nous entretenir avec vous, si ça ne vous dérange pas. »
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Lucy le jeudi 20 novembre 2014, 12:50:42
Plus le temps passait, et plus le docteur Arakawa (http://cdn.myanimelist.net/images/characters/7/64590.jpg) se transformait en automate. Depuis combien de temps cela durait ? Un an ? Certainement plus... La jeune femme avait perdu la notion du temps depuis qu'elle travaillait dans ce centre. Et bien qu'elle ait le titre de directrice, elle n'en était pas moins une véritable esclave de son travail. Tout ce qu'on lui demandait de faire, dans un temps tellement limité... Ce n'était pas humain. La pauvre n'avait plus un seul instant à elle, plus aucune vie sociale en dehors de son travail, utilisant énormément de médicaments tels que des anti-dépresseurs, des somnifères, des tonus pour tenir debout la journée... Non, elle ne pouvait plus être considérée comme une humaine normale. Elle avait presque coupé les ponts avec sa propre famille qu'elle adorait pourtant, par manque de temps. Il n'y avait que ses parents qu'elle appelait une fois tous les deux mois, et encore la discussion était très souvent écourtée par elle.

Arame, une fois rentrée chez elle, mangea un plat rapide ainsi qu'une bonne dose de somnifères et fila immédiatement sous la couette une demie-heure à peine après être rentrée du travail. Après tout, il était déjà neuf heures du soir, et elle allait devoir se lever moins de sept heures plus tard. Heureusement, les médicaments qu'elle avait pris n'étaient pas très puissants, et la sonnerie de la porte d'entrée la réveilla. Elle mit un petit moment à comprendre ce qui lui arrivait, n'ayant pas eu de visites depuis fort longtemps, avant de se traîner lamentablement vers la porte d'entrée, en nuisette légère. D'énormes cernes entouraient ses yeux, et elle semblait clairement au bout du rouleau, comme si on voulait la tuer à petit feu à force de la faire bosser.

La jeune doctoresse ouvrit la porte et vit deux personnes, un homme et une femme, qui se présentèrent comme étant des agents du SHIELD. SHIELD... Ce nom essayait de stimuler sa mémoire, mais elle était tellement en sommeil qu'elle ne trouva pas l'endroit où elle l'avait entendu. Tout ce qu'elle retenait, c'est que ces deux-là l'empêchait de dormir correctement. Ne pouvant réprimer un bâillement en plein milieu de sa phrase, elle leur fit d'une voix fatiguée :

Bonjour... J'espère que c'est... Aaaahh... Désolée, j'espère que c'est important. Entrez.

Elle s'écarta pour leur laisser de la place pour s'engouffrer dans son appartement. La première chose qui les frappera sera certainement l'odeur de l'appartement ainsi que de la jeune femme, comme si aucun des deux n'avait eu de rafraichissement depuis plusieurs mois et plusieurs jours respectivement. La seconde pourra peut-être être le désordre apparent à l'intérieur. Elle ferma la porte et les guida vers la cuisine, où ils purent admirer la décoration épurée et la collection de plats à préparation rapide de la jeune femme.

Je vais vous faire de la place, asseyez-vous.

Elle débarrassa le désordre sur deux chaises afin qu'ils puissent s'installer tous trois autour de la table, et qu'elle puisse en finir au plus vite avec ces deux-là.

Alors, que voulez-vous ?
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Black Widow le vendredi 21 novembre 2014, 01:43:25
Workaholism. Ce néologisme barbare désignait, au Japon, l’obsession au travail. Dans sa forme extrême, on parlait de karōshi, afin de désigner une personne qui s’était suicidée à cause du travail. D’un point de vue juridique, le karōshi était reconnu comme une maladie professionnelle. Ce faisant, quand une personne se suicidait à cause de son travail, ses proches pouvaient poursuivre l’employeur en justice, afin d’obtenir des dommages-intérêts. Et, d’un point de vue plus proche, le Docteur Arakawa semblait être victime de workaholism. Elle accueillit les deux agents avec une mine de déterrés, en nuisette, complètement morte, alors qu’il n’était que neuf heures du soir, et l’intérieur de son appartement avait tout de la femme négligée, de la femme qui se consacrait exclusivement à son travail, et était peu à peu en train de décrocher. Lloyd ne lui voyait pas un très long plan de carrière : encore quelques moi sous ce rythme, et elle finirait par faire une dépression, par faire une connerie au boulot qui amènerait son cerveau à partir en miettes et à exploser sur place. Tout ça rappelait à Lloyd une musique de rock récente pour ados, Apply Some Pressure (https://www.youtube.com/watch?v=wNU0ndhdmqE). Cette femme était exactement comme ça : une cocotte-minute sous pression, qui, soit allait exploser, soit imploser et se ratatiner sur place.

Suivant la femme, le duo se retrouva dans sa cuisine, où ils purent voir un empilement de plats rapides à cuisiner, ces trucs qu’il suffisait de faire chauffer deux minutes dans le micro-ondes. Il n’y avait aucun rangement, tout était dans le désordre… Ce qui n’était pas très japonais. De ce que Lloyd savait, les Japonais étaient très soucieux de la propreté et du rangement, ce qui s’expliquait par le fait qu’ils vivaient nombreux, et sur un tout petit espace. La densité de Japonais au mètre carré était très forte, nécessitant donc des conditions hygiéniques énormes. En ajoutant ça au fait que la femme n’avait pas demandé aux deux agents de retirer leurs chaussures, tous les indices allaient dans le même sens : ne pas la brusquer. Elle était au bout du rouleau, et Lloyd, comme Natalia, avaient chacun une petite idée.

« Je vais vous faire de la place, asseyez-vous.
 -  Je vous remercie, Madame. C’est très généreux de nous accorder un peu de votre temps.
 -  Merci, Docteur. »

Ne jamais oublier le sens des convenances. Les politesses étaient sacrées au Japon, et les deux agents s’assirent donc.

« Alors, que voulez-vous ? » demanda-t-elle.

Lloyd hésita quelques secondes, puis se lança :

« Vous ne savez pas vraiment ce qu’est le SHIELD, n’est-ce pas, Arakawa-san ? Je vais vous le résumer brièvement… Le SHIELD est un organisme de défense paragouvernemental qui a pour tâche de traiter de tous les problèmes paranormaux que nous rencontrons au cours de nos enquêtes. Familièrement, on peut nous décrire comme des flics du paranormal… »

Il laissa sa phrase en suspens. Quelques secondes passèrent, et il reprit :

« Nous sommes au courant pour les diclonius, Arakawa-san. Nous sommes au courant pour tout ce qui se passe sur votre lieu de travail, et nous avons besoin de votre aide pour fermer cet endroit. »

La bombe était lâchée.

Restait à voir comment la cible réagirait.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Lucy le vendredi 21 novembre 2014, 16:12:11
Entre sa prise de somnifères et sa fatigue chronique à cause de sa dépression et des pressions quotidiennes qu'elle subissait, la pauvre doctoresse ne pouvait pas réagir correctement. De ce fait, elle laissa couler la première réplique de la jeune femme, saisissant tout de même ce qu'elle voulait dire. Elle se concentra un peu plus sur le physique des deux énergumènes se prétendant du SHIELD. L'homme était assez baraqué et ne lui inspirait pas forcément confiance, à l'instar de la plupart des militaires du centre. Quant à la femme, elle était inquiétante. C'est le seul mot qui lui venait à l'esprit. Elle semblait posée et prête à frapper, un peu comme les diclonius qui ont l'air si faible et pourtant qui sont si puissantes et si violentes.

Nous sommes au courant pour les diclonius, Arakawa-san. Nous sommes au courant pour tout ce qui se passe sur votre lieu de travail, et nous avons besoin de votre aide pour fermer cet endroit.

De surprise, Arame ouvrit la bouche, puis bégaya au bout de quelques secondes, pointant l'homme du doigt :

P-p-p-pour les d-d-diclonius ?

Elle resta encore quelques secondes ainsi, ne sachant comment réagir, avant de laisser tomber sa main, de baisser les yeux et de soupirer de dépit. Elle se leva alors, se désintéressant totalement de ses invités, et ouvrit un des placards sous l'évier. Au lieu de produits d'entretien se trouvait sa réserve de médicaments, plus d'une dizaine de boites. Elle en pris une, regarda brièvement les écritures, dévissa le bouchon et vida intégralement son contenu dans le siphon. En réalité, elle était persuadée qu'elle était en train de perdre la tête et d'halluciner, ces deux personnes ne pouvant pas exister. Sur la boite était inscrit, parmi les effets indésirables, "Hallucinations", et puisqu'elle le prenait que depuis quelques jours, sentait que cela venait de celui-ci. Ceci fait, elle s'assit à nouveau devant les deux agents du SHIELD, fixa un point vide entre eux deux pendant un court laps de temps avant de lâcher pour elle-même :

Si seulement c'était vrai...

Elle enfouit sa tête contre son bras, lui-même posé contre la table, et se mit à pleurer. Elle commençait à perdre la raison.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Black Widow le samedi 22 novembre 2014, 02:25:51
Les deux agents, un peu circonspects, regardèrent Arakawa-san se relever, et enfiler ses médicaments. Lloyd hésita à intervenir, mais choisit de rester silencieux. Cette femme avait besoin de plus que de simples médicaments. Aurait-il été un brin plus macho’ qu’il lui aurait conseillé de se faire sauter un bon coup. Il pensait qu’elle avait besoin d’une bonne thérapie, et probablement d’être interné dans une maison de repos, le temps de se reconnecter avec la réalité. C’était comme si ses yeux étaient éteints, comme si elle planait totalement... Oui, c’était ça. Elle était en train de craquer, de nager à la dérive comme un bateau n’ayant plus de cap, ni de cartes de navigation. Lloyd allait se lever en la voyant ouvrir une boîte remplie de médicaments... Mais elle choisit de les vider dans le levier, puis retourna s’asseoir devant eux.

Un silence assez gêné s’installa entre le trio. Natalia ne savait pas trop comment réagir, car elle était plutôt du genre à rentrer dans le tas, et Lloyd, de son côté, était un blagueur qui ne voyait pas trop comment son humour pourrait l’aider à se détendre.

« Si seulement c'était vrai... » finit-elle par dire, avant de se mettre à pleurer.

Là encore, de longues secondes passèrent. Lloyd finit par se pencher vers elle, et posa brièvement une main sur son épaule.

« Nous ne mentons pas, Arakawa-san... »

Elle n’y croyait pas. Dieu seul sait quelles horreurs elle avait vu à l’intérieur de ce complexe de recherches. C’est ce qui amena Natalia à opter pour suivre le manuel de psychologie du SHIELD face à la présence de civils : les convaincre que ce qu’ils vivaient était vrai. Pour cela, il fallait leur parler de la procédure, de choses simples et compréhensibles, d’éléments techniques et sans grand intérêt, mais qui permettaient à l’esprit de se rattacher, de revenir à la réalité. Natalia se mit donc à parler, sur un ton calme et posé :

« Le SHIELD s’occupe de tous les phénomènes paranormaux que nous pouvons trouver. Que ces phénomènes soient dangereux ou non, notre objectif est à chaque fois d’enquêter, pour contenir ces informations, et pour s’assurer que lesdits phénomènes ne représentent pas un danger pour la population. C’est un traitement qui a pour l’heure globalement réussi à se montrer efficace.
 -  Nous avons entendu parler des diclonius en rencontrant une femme qui a réussi à s’échapper de ce centre... Une certaine Lucy. Est-ce que ce nom vous dit quelque chose ? »

Les deux agents y allaient prudemment, marchant à tâtons. Ils avaient déjà prouvé leur inefficacité à gérer des personnes ayant des problèmes psychologiques, comme Lucy. L’avantage, ici, c’était que la doctoresse ne risquait pas de s’enfuir en se téléportant, ou de les attaquer sans crier gare... Normalement.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Lucy le samedi 22 novembre 2014, 20:34:12
Elle sentit quelque chose sur son épaule. Une main. Elle l'ignora. Chercha à l'ignorer, avant qu'un de ses rares cours de médecine sur les hallucinations ne lui reviennent en mémoire. Et qu'elle se rende compte de ce que cette main signifiait. Et elle en restait sans voix, pendant que la femme lui parlait.
   Ils existent.
Ces deux personnes existent réellement, et ne sont pas une illusion de son esprit délirant. Elle posa sa propre main sur celle de l'homme afin de la toucher, de la palper, et de se rassurer. Elle n'osait pas les regarder, ni même les écouter, focalisant tout son être et toute son âme sur ce contact.
   Elle espère.
Elle veut qu'ils la sortent de cet enfer quotidien dans lequel elle est plongée, duquel elle ne peut pas sortir. Personne ne comprend son acharnement, que ça soit parmi sa famille ou ses propres collègues. Personne ne peut comprendre, car elle ne peut pas en parler, de peur de sacrifier leurs vies.
   Elle se redresse.
Son visage larmoyant désormais visible par ses interlocuteurs bien qu'elle ait arrêté de pleurer, elle écouta distraitement l'homme tout en gardant sa main entre les siennes, preuve selon elle de sa santé mentale. Elle sait qu'elle n'est pas encore tirée d'affaire, mais on a enfin écouté ses plaintes.
   Elle est entendue.
Le docteur Arame Arakawa a été entendue, et ses yeux brillent. Elle écoute distraitement la réplique de l'homme, buvant ses paroles sans vraiment les assimiler. Elle se rend compte que sa vie peut changer. Enfin changer. Et que le monde peut être sauvé grâce à eux.
   Elle revit.
Ses yeux semblent s'allumer pour la première fois depuis de trop nombreux mois devant ce fol espoir, devant cette opportunité qu'ils peuvent lui offrir. Ils sont au courant. Ils savent pour les diclonius. Et ils veulent fermer ce centre de terreur et d'expériences contre nature.

Ses mains emprisonnant celle de... Comment s'appelle-t-il déjà ? Bah, c'est sans importance. Elles emprisonnent celle de l'homme tel un Chrétien ayant trouvé le Saint Graal, ne voulant pas la lâcher de peur qu'elle s'échappe et, avec elle, toutes ses certitudes.

Vous... Vous...

Sous le coup de l'émotion, elle n'arrivait pas vraiment à parler, encore sous l'effet des médicaments ingurgités plus tôt qui l'assommaient un peu. La femme était en train d'essayer d'imaginer sa vie une fois ce centre fermé. Elle en profiterait pour se reposer, peut-être une semaine, avant de continuer ses recherches sur le vaccin contre ce fléau. Il était acquis que les diclonius déjà formés ne peuvent être guéris, mais leur méthode de reproduction par infection peut être enrayé. Avant que son collègue, professeur à l'université locale, ne décède, elle sentait qu'elle avait trouvé quelque chose lui permettant de ralentir cette infection. Malheureusement, avec sa "mutation" forcée au centre de recherches et de détention des diclonius, elle n'eut jamais le temps de continuer son véritable travail, contrainte à mener d'autres travaux autres.

Avec beaucoup de retard, les paroles de la femme rousse percuta à l'esprit de la docteur. Elle avait parlé de Lucy. Arame la regarda attentivement et, pendant une fraction de secondes, crut voir les cornes de diclonius sur sa tête, ce qui la fit sursauter de terreur. Mais elle se reprit. ÇA, c'est une hallucination. Tenant toujours la main de Lloyd - elle se rappelait désormais son nom - entre les siennes, elle posa son front contre elle.

Merci. Merci.

Elle répéta ce mot une dizaine de fois, fondant en pleurs, avant que tout s'arrête. La pression sur la main de Lloyd, ses gémissements... Sa tête roula sur le coté, arrêtant d'écraser la main de l'agent du SHIELD. Elle venait de s'endormir, vaincue par la fatigue et les somnifères.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Black Widow le dimanche 23 novembre 2014, 02:12:53
Oui... Clairement, cette femme était à l’ouest. La venue des deux agents semblait être un peu comme le détonateur final, celui qui permettait à la femme de réaliser dans quelle merde insondable elle se trouvait. Pour autant, Lloyd ne la pensait pas coupable. Elle était aussi coupable que tous ces Allemands qui, pendant la Seconde Guerre Mondiale, avaient collaboré avec le régime nazi, en prétendant après avoir agi sous l’effet de la peur. Lloyd, lui, pensait que c’était quelque chose d’infiniment plus simple et moins impressionnant que la peur : la routine. Avoir son boulot, son petit train-train quotidien, l’assurance de payer les factures, et l’incapacité chronique de changer de vie, devant la peur que le changement en lui-même impliquait. Il était fondamentalement convaincu qu’il existait, chez la plupart des gens, une espèce de couche lisse qui leur permettait de continuer à faire leur boulot, et ce même s’ils travaillaient pour de véritables ordures. Ce sentiment était accru par une sorte de défection générale et globale à l’égard des politiques et des États, par la perte de convictions et de grands idéaux. Les gens étaient comme des éponges. Peu importait les idéaux politiques ; tant qu’ils avaient de quoi remplir leurs écuelles, ils ne se posaient pas de questions. Lentement, la routine s’insinuait en eux, comme un rempart rassurant face à l’incertitude et au risque. La théorie de Lloyd était qu’Arakawa avait progressivement commencé à péter les plombs, mais n’avait jamais trouvé en elle le courage nécessaire d’agir. Ses seules actions avaient dû se résumer à la pensée, au simple fait d’avoir pitié des rats de laboratoires, en espérant qu’un Ange viendrait un jour rétablir la situation, et instaurer un pu de justice. Un Ange... Le SHIELD n’avait rien d’une organisation sainte.

Arakawa revenait peu à peu à la réalité, et, quand elle comprit que les deux agents n’étaient pas un fruit de son imagination, le choc fut trop fort. Elle répéta « Merci » à plusieurs reprises, avant de pleurer à nouveau... Puis son cerveau lâcha, et, sous les yeux assez surpris des deux agents, le docteur s’écroula sur la table.

« Docteur Arakawa ? Docteur Arakawa ?! »

Natalia s’était redressée, et se pencha vers la femme, tâtant son pouls. Il était régulier.

« Est-ce qu’elle... ?
 -  Oui... Elle dort.
 -  Super. »

Lloyd soupira, et finit par se relever. Au bout de quelques minutes, ils acquirent la conviction que ce n’est pas une petite sieste. Pour le coup, le docteur s’était complètement écroulé, et Natalia en profita pour observer ses médicaments. S’il n’y avait pas eu ces diclonius, Natalia aurait dit que la femme devait être hypocondriaque, vu le tas de boîtes et de comprimés se trouvant dans son armoire.

« Elle a pris des somnifères...
 -  Au moins, ça confirme qu’elle a le sommeil agité. »

Les deux agents pouvaient repartir, mais ils ignoraient quand la femme se réveillerait, et ils avaient besoin d’elle. De plus, ils ne se trouvaient pas à Seikusu.

« On devrait la mettre dans son lit, ce sera plus agréable.
 -  Ouais... Je sens qu’on va passer une nuit d’anthologie. »

Les deux agents soulevèrent précautionneusement la femme, puis allèrent la poser dans son lit. C’était un petit appartement, et un capharnaüm incroyable y régnait. Lloyd contacta la base, puis, au bout de quelques instants, ils choisirent de faire ce qu’il convenait de faire : fouiller les lieux, et faire un peu de ménage. Le docteur était parti pour un long cycle de sommeil, et ils en profitèrent pour aérer un peu, ouvrant une ou deux fenêtres, sentant l’air frais affluer. C’était agréable.

Par la suite, ils inspectèrent les documents de la femme... Du moins, surtout Natalia. Lloyd, lui, choisit tranquillement de se vautrer dans un canapé, et alluma la télévision au bout d’un moment. Malheureusement, il ne tomba sur rien d’autre que des jeux télévisés bizarroïdes et de la J-Pop, ce qui finit par l’endormir. Natalia, elle, se renseignait. Elle consultait les données, ayant l’impression de lire un miroir difforme de sa propre existence. Les diclonius avaient été analysés comme des outils d’expérience, et Arame Arakawa s’était intéressée aux diclonius comme des malades, victimes d’une espèce de virus qui, tout en leur donnant des vecteurs, augmentait aussi leur agressivité. Ses recherches étaient précises, mais aussi très complexes. Ce n’était pas un manuel de vulgarisation scientifique, et Natalia, malgré toute son intelligence, n’était pas capable de tout comprendre... Simplement de saisir le schéma d’ensemble. Arakawa avait étudié plusieurs pistes pour savoir comment ce virus se transmettait, et selon quels critères. L’hérédité était un critère qui avait visiblement longuement retenu son attention.

*Sans doute a-t-elle rejoint ce programme en pensant naïvement que l’objectif du centre était simplement de soigner les diclonius, de les traiter comme des patients.*

C’est peut-être de cette manière qu’on lui avait vendu le pot-aux-roses. D’autres documents étaient de multiples prélèvements sanguins, avec des analyses, des chiffres et des termes techniques incompréhensibles pour le commun des mortels. La nuit s’avançait, et elle continuait à lire...

...Quand le réveil se mit à sonner furieusement à côté du lit.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Lucy le lundi 24 novembre 2014, 10:52:25
03:00

Une sonnerie grosse et forte, assez pour la réveiller du lourd sommeil médicamenteux qu'elle avait chaque nuit. Car avec ce qu'elle a vu et ce qu'elle voit quotidiennement, elle en a perdu le sommeil du juste. Machinalement, Arame se leva, encore fatiguée, et marcha doucement vers la porte de sa chambre. Sitôt qu'elle l'eut ouvert, elle vit de la lumière et entendit la télévision, outil qu'elle n'utilisait plus depuis bien longtemps. C'est alors que son rêve étrange lui vint en mémoire, et ces évènements semblaient indiquer que ce n'était pas un rêve. Ces personnes sont vraiment ici pour fermer ce centre et mettre fin aux machinations du directeur général une bonne fois pour toutes. Et il était temps, car elle n'aurait pas réussi à tenir quelques mois de plus à lui cacher la vérité. Elle travaillait à lui fournir le virus pour une raison inconnue, peut-être pour menacer la population. Il avait parlé d'un plan, mais cela était flou dans l'esprit du docteur, et elle préférait ne pas savoir de quoi il en retournait. La seule chose qu'elle avait conclu est qu'il valait mieux qu'il ne mette jamais la main sur ce virus. Il a déjà réussi à devenir un d'entre eux...

Elle avança, se tenant la tête avec une main, et vit les deux agents. Alors que Lloyd dormait, avachi sur le canapé, Rom... ma... truc... était en train de lire ses comptes-rendus et ses observations sur les diclonius. Réfléchissant difficilement, elle en arriva à deux constats distincts :

  • Il fallait qu'elle leur parle. Absolument.
  • Elle était trop fatiguée pour avoir une conversation intègre avec eux.

Elle fit signe à la rousse de venir dans la cuisine afin de pouvoir parler sans déranger l'endormi. Elle s'assit, invitant l'agente du SHIELD à en faire de même, avant d'entamer la discussion, réprimant un bâillement :

Désolée pour hier soir, les médicaments m'ont achevée. C... C'est la première fois que quelqu'un me dit qu'il veut fermer le centre. J'aimerais vous aider le plus possible, mais je suis encore trop fatiguée. Je... J'aimerais dormir encore quelques heures. Mais je vais vous demander quelque chose : ne sortez pas de la maison. C'est trop dangereux pour moi.

Une fois cela dit, elle la remercia pour sa compréhension avant de retourner se coucher, manquant de tomber une fois en trébuchant sur la chaise.

14:49

Lorsque la docteur se réveilla et qu'elle vit l'heure, sa première réaction fut

Eh bien ! J'ai dormi si longtemps ?

Un sourire inexplicable prit place sur son visage. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle était heureuse. C'était la troisième fois qu'elle ratait une journée de travail, mais la première qu'elle le faisait pour une autre raison qu'une panne de réveil. Elle s'étira longuement avant d'ouvrir les volets afin d'admirer la lumière du jour qu'elle voyait de plus en plus rarement. Quelques minutes plus tard, elle s'habilla simplement en T-shirt et pantalon avant de rejoindre les deux agents.

Bonjour ! Merci beaucoup de m'avoir laissée dormir, j'en avais besoin.

Elle semblait parfaitement réveillée, et la lueur dans son regard avait repris vie. Une véritable renaissance pour la docteur.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Black Widow le mardi 25 novembre 2014, 02:54:51
Même le réveil ne suffit pas à réveiller Lloyd, sûrement parce que Natalia l’éteignit rapidement. L’agent spécial était avachi dans le fauteuil, somnolant à moitié. Black Widow, elle, savait résister au sommeil. Elle n’était pas une super-espionne pour rien. Le conditionnement dont elle avait fait l’objet pendant ses années de formation était en train de prouver ici son efficacité. Le docteur Arakawa se leva rapidement, et, comme une espèce d’automate, fit signe à Natalia de la rejoindre dans la cuisine. Les deux femmes se retrouvèrent ainsi assises au milieu des papiers et des notes de la doctoresse, le tout dans une ambiance irréelle, surréaliste. Elles étaient en train de parler en plein milieu de la nuit, le docteur avait les yeux explosés, d’énormes cernes. Elle ne semblait avoir qu’une envie : retourner dans son lit. Pour autant, avant d’y aller, elle crut bon de lui faire quelques ultimes précisions :

« Désolée pour hier soir, les médicaments m'ont achevée. C... C'est la première fois que quelqu'un me dit qu'il veut fermer le centre. J'aimerais vous aider le plus possible, mais je suis encore trop fatiguée. Je... J'aimerais dormir encore quelques heures. Mais je vais vous demander quelque chose : ne sortez pas de la maison. C'est trop dangereux pour moi.
 -  Euh… O… Okay… ? »

Elle vit la femme retourner ensuite vers son lit, et s’y coucher… Natalia se demanda même si ce qu’elle avait vu n’était pas une forme de crise de somnambulisme très particulière. Il ne fallut à Arame que quelques secondes pour se rendormir paisiblement, et, médusée, Natalia continua ses recherches. Elle utilisait un gadget situé dans son bracelet pour scanner chacune des pages. C’était une sorte d’instrument digne d’un film de James Bond. L’appareil ressemblait à une sorte de stylo, et abritait en réalité une carte-mémoire cryptée, ainsi qu’un dispositif optique permettant de faire office de scanner. Elle le passa sur toutes les pages des dossiers, toutes les notes de recherche, toutes les équations, toutes les analyses, ce qui lui prit bien plusieurs heures.

Quand elle avait terminé, Natalia commençait à sentir la fatigue pointer sur son corps, et étouffa un bâillement. Le soleil était en train de paresseusement se lever, éclairant la cuisine, et elle regarda par cette dernière. Le soleil éclairait paresseusement l’appartement, et Natalia se releva, s’étirant, réprimant un bâillement.

« Je crois que je vais faire la ronde, Natalia, si tu le permets… »

Un sourire léger traversa les lèvres de Natalia.

« Tu ne dormais pas ?
 -  Son réveil aurait réveillé un mammouth… j’étais flic, avant, Natalia… Faire des planques toute la nuit dans des voitures miteuses à écouter des musiques insipides à la radio, ça me connaît. Crois-moi, quand t’as fait une planque devant un squat’ de toxicos, tu peux tout endurer. »

Natalia n’allait pas remettre en cause ce jugement, et acquiesça. Lloyd n’avait certainement pas voulues les déranger, et avait fait semblant de dormir. Widow le remplaça donc sur le lit, tandis que Lloyd fouillait les placards, à la recherche d’un truc à manger. Malheureusement, cette femme n’avait quasiment rien d’exploitable pour un petit-déjeuner. Il maugréa donc dans son coin, puis se pencha sur les notes de Natalia, et soupira à nouveau. Finalement, Lloyd sortit sa tablette numérique, et en profita pour lire quelques ebooks, et pour communiquer avec le bureau.

La matinée s’écoula longuement. Lloyd s’ennuyait comme un rat mort, tandis que le docteur ronflait à poings fermés. Il sortit un peu pour s’aérer, malgré la demande contraire d’Arame dans le sens contraire, et déambula dans la ville, se renseignant, furetant, essayant d’en savoir plus sur le centre de recherches. Il se rendit dans les bars, mais son statut de gaijin n’incitait pas trop les gens à discuter, et écouter aux portes ne s’avéra pas très utile. Les gens étaient méfiants, les locaux se taisaient quand il approchait. Lloyd alla aux archives municipales. L’ancienne équipe du SHIELD qui avait déjà enquêté à Kamakura n’avait rien trouvé de bien utile. La ville était relativement grande.

Lloyd termina sa marche en allant à Yuigahama, la fameuse plage sur laquelle Lucy avait débarqué, jadis. Des gens se baignaient, des enfants rigolaient et jouaient ensemble. L’île apparaissait, au loin, entourée de falaises épaisses, de récifs tranchants et acérés, formant comme une barrière naturelle protégeant cet endroit infernal. Lloyd finit par trouver son bonheur auprès d’une boulangerie français,e et retourna tranquillement à l’appartement, se faisant passer pour le parfait touriste venu ici pour observer le Mont Fuji. Dès qu’il annonçait être un touriste américain, les autochtones souriaient, et c’est cet angle d’approche qu’il utilisa. Il expliqua vouloir photographier le Mont Fuji pour sa femme, inventant une petite histoire à l’eau-de-rose : un couple en instance de divorce, lui cherchant à lui montrer qu’il était sensible aux charmes japonais.

« Ma femme est Japonaise, vous comprenez… »

Il voulait prendre des clichés, et avait loué une barque pour photographier le magistral Mont Fuji depuis la mer. Il posa alors, en toute innocence, des questions sur les îles alentour.

« J’en ai vu une depuis Yuigahama… Une île avec des falaises. Le panorama a l’air sympathique depuis là… »

Les visages des commerçants se fermaient alors. Certains lui disaient de ne pas y aller, que l’endroit était dangereux, qu’il y avait des rochers escarpés, d’autres se révélaient beaucoup moins loquaces. Certains, au contraire, ne savaient rien de cette île, et lui disaient juste de penser à acheter du matériel d’escalade. Peu à peu, Lloyd arrêta de fureter, dans le risque que quelqu’un ne se mette à l’espionner, et retourna voir Arame, utilisant à profit les techniques du SHIELD pour s’assurer que personne ne le suivait : grimper dans une station de bus, arriver à une gare routière, multiplier les correspondances, les itinéraires, les prises tardives d’un bus, etc… Il lui fallut ainsi plus d’une heure pour retourner chez Arame Arakawa.

La jeune femme ne tarda plus à se réveiller, et semblait totalement épanouie. Lloyd en avait profité pour expliquer à Natalia que les autochtones savaient quelque chose, mais refusaient de parler.

« Ça n’a rien de surprenant. »

La femme se réveilla ensuite, avec un grand sourire sur les lèvres… Et un air épanoui sur le visage, bien différent de celui qu’elle avait affiché hier.

« Bonjour ! Merci beaucoup de m'avoir laissée dormir, j'en avais besoin. »

Lloyd hocha la tête, et tendit un sachet vers elle, comprenant des viennoiseries :

« Vous voulez un croissant avant de vous mettre à table ? »
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Lucy le mardi 25 novembre 2014, 17:06:53
Les deux agents du SHIELD étaient encore là, pour son plus grand bonheur. Enfin elle allait pouvoir être libérée de cette institution et pouvoir commencer à travailler à plein temps sur son vaccin. Elle était persuadée qu'elle pouvait enrayer la progression du virus. Concernant le soin des diclonius, là par contre elle était très sceptique, et avait peur qu'un tel traitement soit mal perçu par le corps des diclonius et les tuent. Et surtout, le "plan" du directeur Kakuzawa sera stoppé. Quoi qu'il veuille faire avec ce virus, cela devait s'arrêter au plus tôt, jusqu'à au moins qu'elle ait pu terminer son vaccin.

Un capharnaüm monstrueux régnait dans la pièce principale, entre la négligence du docteur et les fouilles des agents, elle allait en avoir pour des heures à tout ranger et à tout nettoyer. Mais cela n'entama en rien sa bonne humeur, car elle allait enfin pouvoir être libre. Et elle allait pouvoir prendre un bain. Enfin. Elle n'a pas pu se prélasser tranquillement dans l'eau depuis de nombreux mois maintenant, se lavant uniquement lorsqu'il le fallait et très rapidement.

Lorsqu'elle vit les croissants qu'avaient apportés Lloyd, son ventre lui fit comprendre qu'elle devait impérativement accepter cette offre. Elle s'assit donc en face de lui, le remerciant chaleureusement et se servant dans le sachet. N'ayant pas mangé depuis longtemps, elle finit assez rapidement sa viennoiserie sans même s'en rendre compte.

Merci beaucoup. Vous pouvez pas savoir à quel point j'ai espéré pouvoir avoir de l'aide de quelqu'un. Surtout que vous êtes au courant pour les diclonius. Si vous vous occupez des trucs surnaturels comme vous l'avez dit hier... Enfin, je crois me souvenir... Je - Ma mémoire est assez floue pour ce qu'il s'est passé hier. Enfin bref, si vous avez des cas comme ça, j'imagine que vous pouvez combattre les diclonius. Surtout si vous avez vaincu Lucy. D'ailleurs, je croyais qu'elle était morte dans l'explosion y'a un peu moins de deux ans. En tout cas, c'est ce qu'on nous a dit. Mais si Lucy est bel et bien vivante... Il va falloir que je me dépêche à créer le vaccin.

Heureuse de pouvoir parler du sujet de ses recherches, le docteur Arakawa était en train de donner tous les éléments importants de ses recherches avec entrain.

Pendant longtemps on a cherché l'origine du virus créant les diclonius, et leur moyen de répandre ce virus. Il devait absolument y avoir un patient zéro. On a mit longtemps à trouver Lucy, et pendant ce temps, elle a réussi à infecter une petite partie de la population de Kamakura, et les naissances de diclonius se sont multipliées. Jusqu'à ce qu'elle commence à tuer des gens en fait. Concernant le moyen pour répandre le virus... Attendez...

Elle fouilla dans ses papiers jusqu'à sortir une espèce d'échographie du corps entier de Lucy, réduite pour tenir sur un format A4. En plus du corps humain normal, on pouvait constater deux petites excroissances au niveau de la tête, les cornes de la diclonius, et quatre bras supplémentaires semblant sortir du dos. On aurait pu dire qu'il n'y avait que de la peau sur les vecteurs, mais la réalité semblait tout autre.

Voilà. C'est grâce à leurs bras invisibles, qu'on a appelé Vecteurs, que les diclonius transmettent leur virus. D'après le docteur Kurama, que Dieu ait son âme le pauvre, si la diclonius touche le cerveau d'un humain avec un vecteur, il sera un porteur du virus, et toute sa descendance sera de la race des diclonius. C'est vraiment horrible, surtout quand on sait que la première victime des diclonius sont leurs propres parents la plupart du temps. Brrr ! ça fait froid dans le dos ! Vous voulez un café ?

Sans même attendre leur réponse, elle se leva et mis de l'eau dans sa cafetière avant de la mettre à chauffer. Mais cela ne l'empêcha pas de continuer :

Si Lucy est vivante et qu'elle a continué à répandre le virus, je vais devoir aller de plus en plus vite sur mon vaccin. D'ailleurs, elle est encore vivante ou vous avez dû la tuer ? Et est-ce qu'elle a un enfant ?
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Black Widow le jeudi 27 novembre 2014, 01:18:49
La femme était parfaitement réveillée, mais, diable, ce qu’elle pouvait puer ! Lloyd restait face à elle, et avait l’impression, en la reniflant, de se retrouver à la bonne vieille époque des planques dans les squats, comme il en avait parlé tantôt à Natalia. Il arrêtait parfois de vrais paumés, des marginaux qui s’étaient complètement coupés du monde, vivant dans leur bulle, à fumant de la weed ou déprimant en silence. En tant qu’agent du SWAT, il avait notamment participé aux expulsions judiciaires pour loyers impayés. L’huissier de justice envoyé pour expulser les gens, s’il rencontrait une résistance, ou un refus, manifeste ou tacite, faisait appel au concours de la force publique pour libérer les lieux. Sous ce jargon juridique, on désignait tout simplement les gros bras. Lloyd avait déjà vu des appartements infernaux, avec des montagnes de détritus, et une odeur si pestilentielle qu’ils avaient dû porter des masques à gaz. Il n’oublierait jamais cet appartement où les voisins avaient réussi à obtenir l’expulsion du locataire, car l’appartement puait tellement qu’on le sentait dans le couloir. Une odeur de crasse effrayante qui remontait jusque dans vos entrailles, et qui avait provoqué plusieurs maladies, en attirant des rongeurs, et même des cafards*. Les policier savaient accompagné l’huissier, plusieurs docteurs, avec de lourdes bottes et des masques à gaz. Ce qu’ils avaient vu à l’intérieur était un spectacle horrible. Entre les montagnes de cadavres de pizzas, les cadavres de rats, ils avaient expulsé un couple complètement apathique, et trouvé un cadavre d’enfant dans l’appartement. L’enquête avait permis d’établir que la femme avait accouché à domicile il y a des mois, mais que son bébé était mort. Ils avaient alors commencé à sombrer dans une profonde dépression, et s’étaient progressivement laissés mourir.

Il y avait dans Arame quelque chose de similaire à ce couple, un abattement profond, lent et quotidien, qui avait menacé de l’emporter. La venue de Natalia et de Lloyd semblait avoir provoqué comme un heureux déclic. Sans doute n’était-il donc pas trop tard pour la femme. Elle semblait avoir retrouvé une sorte de vigueur, de vitalité, de joie de vivre endormie par les expériences scientifiques qu’elle faisait. Lloyd voyait en elle une jeune adolescente insouciante, bénévole, qui n’avait toujours voulu qu’aider son prochain, et qui avait rejoint le centre de recherches avec les meilleures intentions du monde.

Elle voyait les diclonius comme un virus. Un point de vue discutable, mais Natalia avait pu le voir dans ses notes. Un virus d’agressivité, quelque chose qui corrompait certaines ondes cérébrales afin de doper l’agressivité des sujets. Son objectif était de créer un vaccin, et, assez rapidement, les agents comprirent qu’elle avait des informations qu’ils n’avaient pas… Et inversement.

« Si Lucy est vivante et qu'elle a continué à répandre le virus, je vais devoir aller de plus en plus vite sur mon vaccin. D'ailleurs, elle est encore vivante ou vous avez dû la tuer ? Et est-ce qu'elle a un enfant ? »

Ce qu’elle disait concernant l’hypothèse d’une épidémie était préoccupant, car Natalia doutait que les diclonius soient au courant. Ni Lucy, ni Nana, ne leur en avaient parlé.

« Hum…
 -  Lucy est encore en vie… Mais elle ne nous fait pas confiance. Elle est accompagnée par une femme qui l’a aidé à s’échapper, et nous ignorons actuellement où elle se trouve. Elle est donc en bonne santé. Quant à un enfant… Et bien, on ne lui a pas fait passé de test de grossesse, mais elle n’avait pas l’air de porter un bébé. »

Visiblement, la femme semblait penser que Lucy semblait être le « patient zéro », la porteuse originelle du virus des diclonius.

« Nous avons aussi trouvé une autre diclonius, Nana… Elle accompagne Lucy, et est plus ou moins le seul moyen que nous ayons de contacter Lucy. Si ce que vous dites sur ce virus est vrai, il nous faudra les en informer…
 -  Et éviter une contamination à grande échelle. Je ne pense pas qu’elles soient au courant. »

De ce qu’ils avaient compris, il suffisait qu’un vecteur touche une tête pour transformer quelqu’un en diclonius… Est-ce que les responsables de ce centre avaient cherché à maîtriser le virus ? Natalia ne pensait pas qu’ils avaient cherché à l’éradiquer, mais plutôt à le contrôler, afin de le vendre à l’armée, ou aux plus offrants. Des soldats capables de générer des Vecteurs représenteraient une menace considérable sur le champ de bataille. Au 20ème siècle, les États se battaient pour avoir l’arme nucléaire. Au 21ème siècle, ils recherchaient des armes encore plus sophistiquées, moins impressionnantes, mais tout autant dangereuses.

« J’ai consulté un peu vos notes, mais je n’y ai pas tout compris… Vous pensez que Lucy est à l’origine de… De ce virus ? Comment comptez-vous l’endiguer ? Comment est-ce que votre vaccin est censé fonctionner ? »

Il valait mieux ne pas lui dire que, mis à part quelques super-agents, la plupart des agents du SHIELD n’étaient pas vraiment en mesure de combattre les diclonius. Autant ne pas briser trop rêve la flamme de l’espoir qui venait à nouveau de s’allumer dans le cœur de cette femme.



* : Authentique !
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Lucy le jeudi 27 novembre 2014, 20:08:09
Lucy était encore en vie... Et une femme l'a aidée à s'échapper ? Les yeux du docteur Arakawa ressemblèrent à deux grosses billes sous l'étonnement. Ils parlaient bien de la même Lucy qu'elle, celle qui a tué une cinquantaine d'hommes armés pour s'échapper, celle qui avait déjà une centaine de meurtres violents, brutaux et sans aucune distinction alors qu'elle avait à peine six ans ? Stupéfaite, elle ne put même pas réagir, jusqu'à ce qu'on lui annonce que Nana était aussi en vie et certainement en bonne santé. Là par contre, elle ne put s'empêcher de sourire. Arame avait brièvement entendu parler de Nana, que le docteur Kurama considérait comme sa fille et qui avait essayé de l'élever en tant que tel. La seule diclonius qui ne portait aucune rancœur envers la race humaine.

Nana aussi est vivante ? Oh si le docteur Kurama pouvait vous entendre... Il en bondirait de joie ! Même si elle était une diclonius, il la considérait comme sa fille. D'ailleurs, est-ce que vous savez que la vraie fille du docteur Kurama était une diclonius elle aussi ? C'est pour ça qu'il savait comment se transmettait le virus, parce qu'il l'a vécu le pauvre. Elle s'appelait Mariko, une des silpelit les plus puissantes. Je ne l'ai pas vu déployer son pouvoir, mais ceux qui l'ont vue à l’œuvre ne sont plus de ce monde pour la plupart. Elle est morte dans la même explosion que son père et Lucy. Enfin, je croyais que Lucy était morte aussi dans cette explosion. En tout cas, c'est ce qu'on nous a dit.

Elle parlait, heureuse de pouvoir raconter pour la première fois ce dont elle avait toujours dû cacher l'existence à tous ceux qu'elle côtoyait pour leur propre sécurité ainsi que la sienne. Si bien qu'elle en oubliait presque l'essentiel. Heureusement que les agents du SHIELD gardaient les pieds sur Terre :

J’ai consulté un peu vos notes, mais je n’y ai pas tout compris… Vous pensez que Lucy est à l’origine de… De ce virus ? Comment comptez-vous l’endiguer ? Comment est-ce que votre vaccin est censé fonctionner ?
Eh bien, je pense pas que ça soit Lucy, plutôt un de ses parents. La génétique est une chose très compliquée, et nous ne savons toujours pas comment fonctionne certains de nos organes comme le cerveau. Ma théorie est qu'un des parents de Lucy a muté de manière à créer naturellement ce virus à l'intérieur de son corps. Ils ont ensuite donné naissance à Lucy, qu'ils ont abandonné certainement à cause de ses cornes. Ou alors ils sont morts. En tout cas, elle a été placée à l'orphelinat très jeune. Et je pense qu'inconsciemment, elle a infecté une partie des habitants de Kamakura, ville où elle est restée toute sa vie, avant même de prendre conscience de ses vecteurs. Parce que bien qu'elle ait fait son premier meurtre à quatre ans, nous avons des diclonius qui ont à peine un an de moins qu'elle. Par exemple, Nana avait trois ou quatre ans de moins ce qui, en comptant la période de gestation qui est la même que pour les humains, est impossible. Et Lucy transmet ce virus par contact avec ses vecteurs. Enfin, Lucy comme n'importe quelle autre silpelit. Ah, mais vous devez pas connaître la différence entre les deux.

La cafetière siffla, signe que la boisson était prête. Elle sortit trois tasses propres du placard, s'installa à nouveau sur la table et se servit en même temps que les deux agents. Elle en but une gorgée du sien, un peu amer, et continua sur sa lancée :

Elle est assez minime, mais nous la faisons quand même. Une diclonius dite pure est l'enfant d'une autre diclonius. Et les silpelits sont les enfants des personnes infectées par les diclonius ou les silpelits. Mais généralement, on dit diclonius pour tout le monde puisque Lucy est la seule diclonius pure que nous connaissons. Et la principale différence entre les deux est que les silpelits sont toutes stériles. Certainement parce que le virus ne supporte pas leur corps, et puisque Lucy est plus mutante que les silpelits, ça pourrait expliquer pourquoi cette stérilité ne l'atteint pas. Mais nous travaillons avec peu de données, et c'est tout au stade de théories encore. Quant à mon vaccin, il devrait éliminer le virus transmit par les diclonius, ce qui évitera aux humains normaux de donner naissance à des silpelits.

Elle reprit une gorgée de son café. Pourquoi prenait-elle cette marque déjà ?...
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Black Widow le vendredi 28 novembre 2014, 01:56:33
Les explications arrivaient. Lloyd et Natalia étaient tombés sur une véritable mine d’or. Arame était un moulin à paroles qui les assommait sous les explications et les termes techniques. Elle leur parla d’une violente explosion ayant provoqué la mort de Mariko, du docteur Kurama, et officiellement de Lucy. L’enquête du SHIELD leur avait permis de savoir que ce pont était le pont menant à l’île d’Enoshima, mais, encore une fois, la vérité avait été dissimulée. L’explication officielle pour l’explosion du pont était une fuite de gaz. Les corps n’avaient jamais été retrouvés. Ceux qui étaient derrière ce centre de recherches avaient dû faire le ménage, et avaient encore continué à se couvrir, en sentant que le scandale était sur le point de naître. Tant de tueries, tant de disparitions, tant de kidnappings… Un scandale incroyable pouvait naître, et pourrait facilement achever définitivement Shinzō Abe et son gouvernement. Les diclonius étaient capturés quand ils étaient enfants, sur l’intégralité du Japon. Pour Natalia, il était évident que le gouvernement était derrière tout ce trafic. Il fallait une puissante main derrière pour masquer tout ça, pour éviter que tout ça ne s’ébruite. Le gouvernement, les Yakuzas, les hommes d’affaires, les militaires conservateurs voulant redorer la puissance du Japon… Elle voyait déjà dans sa tête les schémas s’élaborer, dignes d’un roman d’espionnage écrit par un auteur paranoïaque.

La doctoresse leur expliqua la différence technique entre « diclonius » et « silpelit ». De ce que Natalia comprit, un silpelit était un diclonius infecté, là où un diclonius était juste le descendant d’un diclonius. Autrement dit, un agent infecté, et un agent contaminant. Cette histoire de virus était profondément inquiétante. Le plan du docteur était d’empêcher les silpelits de naître, de manière à isoler les diclonius déjà présents… Un vaccin qui se limitait en fait juste à limiter la diffusion du virus. Ils prenaient du café,e t le docteur semblait être comme une cocottes-minute sur le point d’exploser.

« Okay, okay… Faisons le point, voulez-vous ? »

Lloyd laissa passer quelques secondes, et reprit :

« L’un des parents de Lucy… Qu’on va appeler le Sujet-Zéro, est infecté par une espèce de virus qui lui permet de générer des Vecteurs. Comment ce virus s’est développé chez le Sujet-Zéro, nous l’ignorons… Ce qu’on sait, c’est que le virus s’est retransmis chez sa fille, Lucy. Lucy se retrouve dans un orphelinat, avec des pouvoirs qu’elle ne maîtrise pas, et commence à infecter ses camarades dans l’orphelinat. »

Natalia hocha lentement la tête.

« Par la suite, et je me permets de compléter les blancs, le gouvernement apprend son existence. Je suppose que toutes ces cornes et ces Vecteurs finissent par attirer l’attention, et qu’il est décidé de créer un centre de recherches pour limiter l’infection, regrouper tous les agents contaminés, et endiguer l’infestation. Vous y participez, afin de confectionner votre vaccin, mais les choses ne se déroulent pas comme prévu. Les expériences ne visent pas à soigner les diclonius, mais à maîtriser ce virus, dans le but de pouvoir l’utiliser, probablement à des fins militaires…
 -  Lucy a réussi à s’évader, et a trouvé de l’aide dans la ville… Par la suite, Nana a également réussi à s’enfuir, grâce à l’aide du Docteur Kurama, qui la considérait comme sa fille adoptive. Les deux diclonius sont en fuite, et ignorent qu’elles peuvent transmettre un virus… Et, pour ne rien arranger, il y a eu beaucoup de morts. »

Natalia s’humecta les lèvres, réfléchissant un peu, et enchaîna :

« J’aimerais revenir sur la différence entre les diclonius et les… Hum… Silpelit. Vous nous avez dit qu’un diclonius est quelqu’un né ainsi, alors qu’un silpelit est une personne qui devient un diclonius. C’est ça ? Alors… Si Lucy est à l’origine de ce virus, tous les autres sujets sont des silpelit, non ? Autrement dit… Y avait-il d’autres Lucy ? D’autres patients zéro ? Quelle est l’origine exacte de ce virus, Docteur Arakawa ? Qu’est-ce qui a fait que l’un des parents de Lucy se soit doté de tels pouvoirs ? Quelle est votre théorie là-dessus ? »

Autant essayer de creuser un peu la question.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Lucy le dimanche 30 novembre 2014, 02:59:39
Okay, okay… Faisons le point, voulez-vous ?

Cette phrase voulait dire ce qu'elle voulait dire. Arama savait qu'elle avait beaucoup parlé et qu'ils n'avaient certainement pas tout compris. Mais cela lui faisait tellement de bien, après des années à avoir gardé ces lourds et horribles secrets. Elle vidait son sac, littéralement, disait tout ce qui lui était possible de dire, et il semblait que cela ne facilitait pas vraiment la tâche des deux agents du SHIELD, qui voulurent faire un résumé de ce qu'ils avaient compris.

Oui bien sûr !
L’un des parents de Lucy… Qu’on va appeler le Sujet-Zéro, est infecté par une espèce de virus qui lui permet de générer des Vecteurs. Comment ce virus s’est développé chez le Sujet-Zéro, nous l’ignorons… Ce qu’on sait, c’est que le virus s’est retransmis chez sa fille, Lucy. Lucy se retrouve dans un orphelinat, avec des pouvoirs qu’elle ne maîtrise pas, et commence à infecter ses camarades dans l’orphelinat.

Le docteur Karakuwa fit la grimace en secouant légèrement la tête.

C'est pas vraiment ça, mais continuez.

Les deux agents continuèrent à résumer ce qu'ils avaient compris de l'histoire. Ils semblaient avoir plus d'informations qu'elle à propos du plan du directeur du centre, mais cela ne l'intéressait pas vraiment. Tout ce qu'elle voulait, c'était faire arrêter ses expériences abominables, ressemblant presque à des séances de tortures pour les pauvres diclonius. Il les évaluent, quotidiennement, testant leurs vecteurs jusqu'à ce qu'elles ne puissent plus tenir et se fassent tirer dessus. Certes avec des billes, mais chaque jour chaque diclonius gagnait un hématome supplémentaire, et bien qu'ils disparaissent en peu de temps cela devait être horrible à supporter. Plus toutes les piqûres régulières, tous les essais, le fait qu'elles soient enchaînées dans une même pièce à chaque heure de la journée et de la nuit, certaines ne sachant ni manger correctement, si même marcher.

Ils continuèrent par ce qu'ils savaient de la différence entre diclonius et silpelits, et l'agente... Ro-truc, dit une énormité. Elle la laissa terminer, même si l'envie de la couper ne lui manquait pas, puis lui fit :

Non, non. Vous faites mal la différence entre diclonius et silpelits. Bon, prenons un exemple. Lucy, vu que c'est la seule que je connaisse. C'est la fille de celui ou celle que vous appelez le Sujet Zéro. C'est une diclonius. Les enfants de Lucy seront des diclonius. Leurs enfants seront aussi des diclonius. Les personnes qui sont infectées par les diclonius, ou les silpelits ça fait aucune différence, resteront humaines mais seront des porteuses passives du virus. Leurs enfants seront des silpelits et donc seront stériles. Cela vient du fait que le poison des diclonius ne coulent pas dans les veines des diclonius en elles-mêmes, mais est propagé par les vecteurs d'une manière totalement inconnue à ce jour, alors que le poison coule dans le sang des porteurs passifs, et donc leurs enfants sont affectés par ce virus lors de la gestation, ce qui les rend stériles à vie. Ce café ne dois plus être bon. Désolé, je n'en bois plus beaucoup quand je suis chez moi...

Elle prit les trois verres, qu'ils soient pleins ou vides, et les posa dans l'évier avant de s'attabler de nouveau :

Bon, revenons-en à ce fameux Sujet Zéro. Je ne pense pas qu'il ait été vraiment différents de nous, car la mutation a atteint ses gonades, et il y a de fortes chances que le phénomène des diclonius n'ait été constaté que sur sa fille. Ensuite, il n'était pas atteint par le virus, sinon Lucy serait une silpelit. Vous confondez virus et mutation génétique. Ce qui créé le phénomène des diclonius est une mutation génétique du Sujet Zéro, et non un quelconque virus. Le virus est créé par les diclonius et les silpelits pour infecter les humains. Et c'est ce virus que je cherche à éradiquer, pour empêcher la prolifération des silpelits. Il est impossible de "guérir" Lucy et les autres car ce sont des mutantes. Ce serait aussi idiot que d'essayer de guérir un enfant atteint de trisomie. C'est du même niveau que d'essayer de guérir un garçon parce que c'est un garçon.

Elle soupira, espérant que ses interlocuteurs aient compris correctement cette fois-ci, car elle ne se sentait pas de tout réexpliquer maintenant. De plus, elle aussi avait des questions, qu'elle leur posa :

Et pendant que j'y pense... Qu'est-ce que vous voulez faire exactement ? Faire fermer le centre de recherches ? Mettre quelqu'un d'autre en tant que directeur ? Le détruire peut-être ?
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Black Widow le lundi 01 décembre 2014, 01:44:16
Le docteur Arakawa revint sur la distinction à opérer entre les diclonius et les silpelits, en essayant de mieux leur expliquer la différence. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle ne sautait pas aux yeux ! Elle leur expliqua que les silpelits étaient les enfants de personnes infectées par les diclonius, ce qui amena Natalia à se dire que les diclonius étaient des mutants, et que l’un des pouvoirs de cette mutation consistait à se transmettrez chez les autres, par le biais des Vecteurs. Cependant, le mutagène, qui devenait alors un virus, au lieu de se développer chez la personne infectée, le devenait chez sa descendance, car le mutagène se trouvait sur un allèle récessif. Les miracles de la procréation faisaient que, chez l’enfant à naître, l’allèle récessif du génome devenait dominant. Inversement, les diclonius étaient juste des mutants « purs », descendant d’autres diclonius. Tout cela rappelait à Natalia la distinction que les vampires faisaient entre les « Sangs-Purs » et les « Transmués ». Le Sang-Pur était un vampire qui naissait ainsi, parce que ses parents étaient eux aussi des vampires, et le Transmué était un être humain transformé en vampire… La différence, ici, venait du fait que le silpelit était l’enfant de la personne contaminée.

Soit… Cette précision était utile, mais elle ne répondait pas à la question centrale : comment les diclonius avaient émergé. Le docteur ne répondit malheureusement pas vraiment à cette question, ce qui amena Natalia à se dire qu’elle n’en avait pas la moindre idée. Elle avait visiblement concentré plutôt ses recherches sur la transmission du mutagène entre un diclonius et un futur silpelit, plutôt que sur l’origine elle-même des diclonius. La question méritait d’être posée, car les mutants que le SHIELD connaissait, comme ceux de l’Institut Xavier, n’étaient pas capables de transmettre leurs gènes. Natalia ne pensait pas vraiment à un phénomène naturel. Autrement, il y aurait bien longtemps que le nombre de silpelits aurait augmenté, de manière disproportionnée. L’épidémie aurait éclaté depuis maintenant des siècles, et elle soupçonnait plutôt, à l’origine, des recherches et des expérimentations militaires, probablement sur de vrais mutants.

« D’accord… C’est noté. »

Il allait falloir continuer à faire des recherches pour en savoir plus sur l’origine exacte des diclonius. Le docteur leur demanda alors ce que le SHIELD comptait faire au sujet de ce centre de recherches :

« Et pendant que j'y pense... Qu'est-ce que vous voulez faire exactement ? Faire fermer le centre de recherches ? Mettre quelqu'un d'autre en tant que directeur ? Le détruire peut-être ? »

Les deux agents se turent pendant quelques secondes. Divulguer ce genre d’informations pouvait être risqué. Ils avaient confiance dans le docteur (encore que…), mais il était toujours possible que cette dernière se fasse capturer, et n’avoue tout. On ne pouvait donc pas trop lui en dire sur le plan, mais il fallait tout de même en confier suffisamment pour qu’elle accepte de les aider.

« Nous comptons fermer le centre, Madame… Le fermer, et nous charger nous-mêmes de l’éducation des diclonius. Lucy et Nana nous ont toutes deux vivement déconseillé de les libérer, et nous suggéraient presque de tous les euthanasier… Mais le SHIELD ne procède plus comme ça depuis longtemps.
 -  Nous sommes au courant de la forte agressivité des diclonius, mais nous ne croyons pas à ces théories sur le gène de la violence. Nous pensons que la violence des diclonius s’explique surtout par le fait qu’ils ont toujours été traités comme des cobayes et comme des animaux. »

Les deux agents se donnaient la réplique tout en parlant.

« Nous avons besoin de votre aide pour infiltrer le centre, et pouvoir anesthésier tous les diclonius, afin de pouvoir, par la suite, être mieux en mesure de les sauver. Nous les conduirons dans des installations plus appropriées, et comptons sur l’aide de spécialistes comme vous pour pouvoir maîtriser leur rage.
 -  En dernier recours, le SHIELD dispose de sérums et de vaccins qui ont pour fonction d’annihiler les gènes mutagènes dans le corps d’un individu. C’est un traitement que nous réservons aux personnes incapables de comprendre leur don, ou qui se révèlent être un danger pour la communauté ou pour eux-mêmes. Cependant, nous ignorons si ce vaccin fonctionnerait sur eux, mais il permettrait peut-être aussi de vous aider dans vos recherches visant à endiguer le virus. »

Plusieurs secondes planèrent, et Lloyd rajouta ensuite, en se rapprochant vers la femme, prenant un air de conspirateur :

« Ce que vous devez bien comprendre, c’est que cette opération est potentiellement illégale. Ces installations de recherches disposent forcément d’appuis très haut placés, de gens suffisamment influents pour dissimuler ce trafic d’enfants. Le SHIELD n’est pas une agence japonaise, et notre simple présence ici fait grincer bien des dents. Je veux bien que vous compreniez dans quoi vous vous engagez, Docteur Arakawa. Nous ignorons jusqu’où cette histoire remonte, mais, connaissant l’histoire du Japon, je pense ne pas me tromper en pensant que ceux qui ont dissimulé tout ça aux yeux du public seront prêts à tout pour éviter que ces histoires ne soient connues du grand jour. Voilà pourquoi nous assurerons à distance votre protection. »

Autrement dit, les agents du SHIELD jouaient un jeu risqué. S’ils se foiraient, ils risquaient de sentir l’addition passer.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Lucy le mardi 02 décembre 2014, 12:12:38
Ils prendraient soin des diclonius... Elle espérait tout de même qu'elle pourrait continuer de travailler sur le vaccin au virus répandu par les diclonius, même si elle n'avait pas vraiment de doutes là-dessus. Sa surprise grandit lorsqu'elle apprit que Lucy leur avait conseillé l'euthanasie pour les diclonius, mais peut-être pas pour la raison que les agents du SHIELD auraient pensé. En réalité, elle était franchement étonnée qu'ils aient pu avoir une conversation avec la diclonius, connaissant son passé plus que sanglant. Et il faudrait qu'on la paye très cher pour qu'elle ose s'approcher d'elle.

Nous pensons que la violence des diclonius s’explique surtout par le fait qu’ils ont toujours été traités comme des cobayes et comme des animaux.
Ce n'est qu'une partie de la vérité. Vous ne connaissez pas vraiment l'histoire de ce centre. Il a été créé à l'origine pour surveiller l'évolution des petites filles à cornes, dont ils ne connaissaient pas encore les capacités psychiques. Une fois par semaine, elles passaient quelques heures au centre. Il s'agissait surtout de surveiller l'évolution des cornes pour savoir si les capacités mentales allaient être affectées. Ils ont découvert les corps des parents de plusieurs silpelits avant de prendre des mesures plus contraignantes. Je ne crois pas non plus à l'existence de ce gêne de la violence comme vous dites, mais je ne fais que constater les faits. Les diclonius et silpelits sont dangereuses à l'état naturel, et la seule exception dont on m'a parlé est Nana. Si seulement j'avais pu connaître le docteur Kurama...

Ils lui avouèrent ensuite avoir besoin d'un moyen pour s'infiltrer dans ce laboratoire. De ce que le docteur Arakawa comprit, ils voulaient exfiltrer les diclonius afin de les amener ailleurs, ce qui la fit rire nerveusement. Il était tout bonnement impossible de s'y infiltrer sans se faire voir. Impossible. Et lorsque Lloyd lui dit que cette opération était certainement illégale, elle posa son front sur sa main, coude sur la table.

Qui est-ce que vous croyez gruger ? Le gouvernement japonnais ? Ils ne savent pas vraiment ce qu'il se passe là-bas. L'armée ? Le centre possède sa propre armée personnelle. Les mafias ? Elles ne connaissent pas l'existence du centre. Il est totalement indépendant, il y a juste l'état qui paye les installations "pour la sécurité des citoyens". Je suis dans ce centre depuis presque deux ans, et j'ai toujours évité de penser à une chose pour ma santé mentale. Je sais pas vraiment ce que le directeur Kakuzawa veut faire, mais ce n'est pas sain. Il a réussi à devenir en partie comme elles, comme les diclonius, je ne sais pas comment et je n'ai pas envie de savoir. Si je travaille dans ce centre, ce n'est pas par choix et cela ne l'a jamais été. Je connaissait la mutation des diclonius et je développais un vaccin bien avant d'y aller.

Elle releva la tête, et les agents du SHIELD purent constater qu'elle commençait à trembler par moment, oscillant entre la peur et l'envie de pleurer.

J... J'ai fait tout mon possible pour ralentir l'étude du virus en espérant que je puisses finir mon vaccin avant, mais... J... J'ai peur de ce qui peut arriver. Moi, tout ce... ce que je veux, c'est que des parents n'aient pas à mourir parce que leurs enfants naissent avec des cornes. Mais... Parce que je connais son secret, il veut que je travaille pour lui. Il... Il a failli me tuer...

La fragilité émotionnelle du docteur Arakawa, accentué par son état de fatigue avancé et par les différents médicaments qu'elle prend tous les jours, venait encore de lui jouer un tour. Elle désigna son épaule droite, où un bandage trônait.

Ils m'a tirée dessus. Il m'a tiré dessus. J'ai cru que j'allais mourir...

Elle resta ainsi, incapable de prononcer un mot de plus.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Black Widow le mercredi 03 décembre 2014, 01:41:39
Les deux agents comprirent rapidement que, si le docteur Arakawa était une mine d’or, elle n’aurait peut-être pas les épaules nécessaires pour les aider. De son point de vue, infiltrer le complexe semblait impossible. Quand ils avaient suggéré cette idée, elle s’était contentée d’un rire nerveux, avant d’évacuer cette idée, pour leur expliquer que, selon elle, le centre fonctionnait de manière totalement autonome. Lloyd n’était pas un spécialiste des services secrets, des laboratoires de recherche confidentiels, mais il travaillait dans le SHIELD. Et il fallait bien qu’il y ait quelqu’un pour payer les salaires et honorer les chèques. Le SHIELD rendait des comptes au gouvernement des Etats-Unis, à la Maison Blanche, et même au Pentagone, mais l’organisme fonctionnait de manière autonome. Même le Président des Etats-Unis ne connaissait pas l’emplacement de l’intégralité des bases secrètes du SHIELD. Le seul homme au monde qui y ait totalement accès était Nick Fury. Même le Directeur actuel du SHIELD savait que certaines bases avaient été retirées des listes du SHIELD, et servaient de refuge à Nick Fury, et d’ultimes lignes de repli au cas où le SHIELD serait compromis, comme ça avait pu être le cas auparavant. L’Organisation du Secret agissait de manière autonome, mais avait des comptes à rendre. Pour Lloyd, d’une manière ou d’une autre, des huiles avaient lancé cette histoire, et, s’il comprenait ce qui avait pu les pousser dans une telle extrémité, le fait est que le centre de recherches avait tout l’air de ressembler au train de Zola : une Bête humaine incontrôlable, un monstre que les créateurs ne contrôlaient plus. Trop de sang avait déjà coulé.

La femme leur expliqua que le directeur, Kakuzawa, avait manifestement pété les plombs, devenant une variante moderne de Victor Frankenstein, ou du Docteur Faust. Il avait joué avec des monstres, et semblait en être devenu un. Peu à peu, les propos de la femme devenaient confus, incohérents, manifestant une angoisse profonde, une terreur savamment entretenue à l’idée de jouer avec des forces mortelles. Une terreur qu’on ne pouvait pas effacer par un sourire ou par une bonne nuit de repos. Arame Arakawa était sur les nerfs, et se mit à trembler nerveusement.

« Il m'a tiré dessus. Il m'a tiré dessus. J'ai cru que j'allais mourir... »

La femme était perdue dans ses pensées, et les deux agents se regardèrent brièvement.

« Qui… Qui vous a tiré dessus, docteur ? Le directeur Kakuzawa ? »

Natalia, elle, continuait à songer à ce gène de violence. Si elle n’y croyait pas, il y avait ici des faits troublants. Apparemment, les silpelits et les diclonius massacraient presque automatiquement leurs parents. De ce que Natalia avait lu en consultant les notes du docteur, le comportement homicide des diclonius se manifestait vers 3 ou 4 ans. Comment expliquer ceci ? Pourquoi le bébé ne tuait pas dès qu’il naissait ? Qu’est-ce qui faisait que, à un moment ou à un autre, un bébé finissait par devenir un psychopathe sanguinaire et cruel ? Les diclonius ne se contentaient pas que de tuer, ils faisaient aussi preuve de sadisme et de cruauté. Les notes lues dans les archives du docteur comportaient des spectacles édifiants, des scènes de crimes sauvages. Le Japon avait été ensanglanté, et, à chaque fois, ces drames avaient été maquillées. Natalia ne pouvait pas, en soi, prétendre être choquée, car elle savait que la vérité était une arme dangereuse, qu’il fallait cacher au public… Ce qui était d’autant plus paradoxal qu’elle-même recherchait la vérité sur ses origines.

Trois ou quatre ans… C’était l’âge à partir duquel le cerveau d’un bébé venait à complètement se former. Cette histoire rappelait à Natalia celle d’un thriller français qu’elle avait lu il y a quelques mois, « Le Syndrome E », dans lequel un gynécologue psychotique avait utilisé des drogues et des injections chez ses patients qui donnaient naissance à des enfants dont le cerveau était perturbé, déclenchant en eux des pulsions homicides au cours de leur existence, donnant ainsi naissance à une armée de psychopathes totalement irresponsables. Un scénario glauque, mais, à voir ce qui se passait sous ses yeux, Natalia avait le sentiment que la fiction était en train d’essayer de rattraper la réalité.

Le cerveau semblait être la seule explication… Il y avait quelque chose dans la tête de ces mutants qui devaient les pousser à commettre des meurtres. Les théories du docteur n’avaient cependant jamais pu être étayées par des relevés scientifiques, probablement parce qu’elle manquait de personnel, ou d’un matériel suffisamment efficace. Visiblement, l’objectif du centre n’était pas d’étudier les diclonius dans le but de les sociabiliser, mais de comprendre ce phénomène, afin de l’amplifier.

« Pourquoi vous a-t-il tiré dessus ? la questionnait Lloyd, reprenant le bon vieux rôle du policier venant en secours aux veuves éplorées. Nous sommes là pour vous aider, docteur. Si cet homme est aussi dangereux que vous semblez le prétendre, alors il faut que nous l’arrêtions… Je sais que les diclonius sont des créatures puissantes, mais sachez que nous avons, nous aussi, de notre côté, des poids lourds. »
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Lucy le vendredi 05 décembre 2014, 14:29:32
Qui… Qui vous a tiré dessus, docteur ? Le directeur Kakuzawa ?
Qui voulez-vous que ça soit d'autre ! lui répondit-elle nerveusement.

Elle se souvenait assez mal de la scène. Celui avec qui elle travaillait, le professeur Kakuzawa, avait été tué par Lucy le jour-même, et elle avait découvert à cette occasion que non seulement il portait une perruque, mais aussi qu'il avait les cornes de diclonius. La jeune femme savait qu'il n'était pas diclonius de race car il avait déjà coupé ses cheveux assez courts et elle aurait vu cet attribut spécifique. Il avait dû faire quelque chose pour les obtenir, soit se les faire greffer ou quelque chose comme ça. Puis elle avait été emmenée dans ce fameux centre dont on lui avait parlé quelquefois mais qu'elle n'avait jamais visité, et elle avait rencontré son père pour la première fois. Le directeur Kakuzawa lui avait demandé où se trouvait la diclonius, et comme elle se trouvait incapable de lui répondre, avait voulu la supprimer car elle en savait trop. Le docteur Arakawa était persuadée être encore en vie parce qu'elle connaissait le visage de Kouta, l'étudiant chez qui se cachait Lucy. Et puis ensuite parce qu'elle pouvait l'aider pour son "plan". Brrr... Rien que d'y penser, ça lui faisait froid dans le dos !

Lloyd essaya de la rassurer, sans réel succès. Elle savait que cet homme avait la cote parmi les gouvernementaux, qui ne l'arrêteront pas à moins d'avoir des preuves solides. Et que pouvait faire une pauvre docteur contre quelqu'un ayant des appuis politiques, même s'ils ne savent pas ce qu'ils risquent ? Sa seule marge d'action était de développer le plus vite possible son vaccin avant qu'elle atteigne l'étude du virus suffisante pour qu'il n'ait plus besoin d'elle. Et si ça arrivait... Si ça arrivait... Que pouvait-il faire ? Le vendre ? Infecter ses ennemis ? Il pourrait tout faire avec, et cela mènerait très certainement à une espèce de guerre que les humains ne seraient pas certains de gagner. Mais il fallait leur faire confiance. C'était son seul espoir, le SHIELD. Elle leur fit un faible sourire avant de leur répondre :

Vous pourrez pas l'arrêter sans avoir des preuves de ce qu'il fait. J'ai... J'ai essayé de voir si je pouvais avertir des personnes, mais... Il a leur confiance. Le gouvernement lui fait confiance. C'est lui qui a étouffé les scandales avec Lucy, qui a trouvé un prétexte à l'enlèvement des enfants nés silpelits... Pour eux, c'est l'homme de la situation. Et personne ne me croira. Qui voudrait me croire alors qu'il a fait tout ça pour empêcher que le Japon soit détruit par les diclonius ? Ils me prendront pour une folle... Et ils me tueront. En faisant croire que je me suis suicidée. Je connais déjà la fin...

Une larme coula le long de sa joue gauche alors que son maigre sourire avait depuis longtemps disparu, remplacé par un air hagard. Elle ne savait littéralement pas quoi faire dans cette histoire, entravant les plans du directeur comme elle pouvait avec ses maigres moyens.

Il fera quelque chose avec les diclonius, quelque chose où elles pourront se libérer sans qu'il le veuille, et ce sera fini. Fini...

Elle renifla bruyamment, retenant des sanglots. Elle prit la main de Lloyd et la serra du plus fort qu'elle le pouvait.

Vous êtes mon seul espoir. Les seules personnes qui peuvent arrêter ça avant que ça ne commence. J'aimerais vraiment vous aider du mieux que je peux, mais je pense pas être vraiment utile. Je... Je pourrais peut-être vous faire passer pour des spécialistes pour vous faire entrer, mais c'est tout. Je pourrai rien faire de plus.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Black Widow le samedi 06 décembre 2014, 02:24:39
À bout de nerfs, Arame leur répondit, en leur expliquant que le Directeur était intouchable par des moyens légaux et conventionnels. Le gouvernement avait très certainement choisi de le couvrir, et, du moment qu’il ne se passait pas de vagues, le centre devait fonctionner de manière autonome. Le docteur Arakawa avait, autrement dit, l’impression persistante d’être seule contre un ennemi dangereux, qui lui avait tiré dessus, et qui, pourtant, avait choisi de ne pas la tuer… Sans aucun doute parce que, au-delà de son comportement moral et de ses doutes, Arame était une femme brillante, une femme à l’esprit vif. Natalia savait que le Japon était un pays encore très sexiste, très machiste, et il n’était pas étonnant de croiser des femmes comme Arame, soumises, écrasées, vulnérables, et terrorisées par les hommes. Elle-même ne devait pas trop comprendre pourquoi Kakuzawa l’avait épargné, mais, pour Natalia, c’était assez simple à comprendre. Il lui avait tiré dessus pour lui montrer qu’il n’aurait aucun scrupule à la tuer, tout en ayant cependant besoin d’elle afin d’étudier davantage le virus transformant peu à peu les humains en diclonius… Ou en silpelits, pour éviter l’abus de langage. Les Japonais n’avaient visiblement aucune idée de l’origine précise du phénomène, ce qui expliquait pourquoi confectionner un sérum était si difficile. Les Américains avaient rencontré le même obstacle quand le génome-X s’était développé sur une partie de la population. Un sérum annihilant la mutation avait été développé, mais il ne fonctionnait pas à tous les coups, avec des risques d’échecs.

Arame recommençait à nouveau à paniquer, et sa main finit par se saisir de celle de Lloyd, comme si l’homme représentait une bouée de secours.

« Vous êtes mon seul espoir. Les seules personnes qui peuvent arrêter ça avant que ça ne commence. J'aimerais vraiment vous aider du mieux que je peux, mais je pense pas être vraiment utile. Je... Je pourrais peut-être vous faire passer pour des spécialistes pour vous faire entrer, mais c'est tout. Je pourrai rien faire de plus. »

Lloyd hocha lentement la tête. Quel était justement ce plan qui devait commencer ? De quoi est-ce que cette jeune femme pouvait-elle bien parler ? Tout n’était pas très clair dans ses explications, mais elle-même devait sans doute l’ignorer. La théorie de Natalia était que le Directeur Kakuzawa devait appartenir à cette partie de gens conservateurs au Japon, ceux qui considéraient que l’article 9 de la Constitution était une aberration, et que la présence de bases américaines au Japon était inutile et une atteinte directe à leur souveraineté. Natalia connaissait ces débats nationaux qui se multipliaient depuis les années 1960’s, notamment depuis l’édification du Mur de Berlin. Les Européens avaient compris, à cette époque, que les Etats-Unis, malgré leur grande puissance de feu, ne pouvait pas les aider efficacement, ou les soutenir militairement contre les atteintes de l’URSS, sous peine de déclencher un hiver atomique. Certains Japonais en étaient également arrivés à la même conclusion, ce qui avait amené à une interprétation différente de cet article atypique. L’article 9, qui interdisait formellement au Japon de maintenir sur son sol « tout potentiel de guerre », comme des « forces terrestres, navales, ou aériennes », était un sujet de débat fréquent. Il avait été interprété de manière restrictive, n’étant vu que comme une manière d’interdire toute armée agressive, mais n’interdisant pas au Japon d’entretenir sa propre force de défense. C’est de cette manière que, plutôt que de parler d’une armée japonaise, on parlait de « forces d’autodéfense ».

Natalia ne serait pas surprise d’apprendre que Kakuzawa devait faire partie de Nippon Kaigi, un lobby d’extrême-droite révisionniste voulant restaurer l’ancienne Japon, l’Empire japonais d’Hirohito qui avait été une puissance majeure dans tout le Pacifique. Nippon Kaigi gagnait en influence au fur et à mesure que la Chine se renforçait et assurait progressivement sa domination sur tout l’Asie du Sud-Est, et que, paradoxalement, les Américains faiblissaient. Autrement dit, Natalia voyait ce directeur comme quelqu’un voulant contrôler les diclonius afin de les utiliser comme des super-soldats dans le but de renverser le pouvoir. Un fou dangereux qui avait mis les mains sur une source de pouvoir colossale, et qui voulait l’utiliser à des fins hégémoniques.

« Tout ce que nous vous demandons, c’est de nous ouvrir les portes. Nous savons que le complexe est en deux parties, et qu’un ascenseur relie la partie en surface à celle située sous terre. Nos agents disposeront d’un équipement militaire de dernier cri, impliquant des camouflages optiques. Vous ne les remarquerez pas à moins qu’ils ne le veuillent, mais nous avons besoin d’un agent infiltré pour ouvrir les bonnes portes. »

Lloyd ne lui demandait pas grand-chose, et, de toute manière, il savait qu’en demander plus amènerait la femme à faire une syncope. Dans d’autres circonstances, il aurait pu demander à la femme d’essayer d’obtenir des informations sur le plan de Kakuzawa, sur l’organisation des patrouilles de sécurité, sur le nombre d’agents opérationnels se trouvant dans ce centre, mais il avait clairement le sentiment qu’on ne pourrait pas en demander autant à cette femme.

Ouvrir une porte serait suffisamment difficile comme ça.

« Juste ouvrir la porte de l’ascenseur… Ensuite, nous nous chargerons du reste. Nous neutraliserons les diclonius et les silpelits à l’aide de sédatifs, et les renforts arriveront ensuite. »

En théorie, le plan était parfait. Mais Natalia était bien placée pour savoir que, entre la théorie et la pratique, il y avait tout un monde. Les choses se passaient rarement comme on l’escomptait.

Et ce serait le cas ici.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Lucy le vendredi 19 décembre 2014, 02:09:13
Juste ouvrir la porte de l’ascenseur… Ensuite, nous nous chargerons du reste. Nous neutraliserons les diclonius et les silpelits à l’aide de sédatifs, et les renforts arriveront ensuite.

Ouvrir la porte de l’ascenseur... C'était donc tout ce dont ils avaient besoin pour pouvoir mettre fin à son calvaire ? Ensuite, ils se débrouilleraient ? Elle pourrait le faire. Enfin, normalement. Elle pourrait facilement trouver un prétexte pour maintenir la porte ouverte le temps qu'ils passent. Et si ils ont une technologie capable de les camoufler, ils ne devraient pas avoir de problèmes à se faufiler dans le complexe. Par contre, concernant le calmant... Comment allaient-ils faire ? Et surtout allaient-ils y arriver ? Au point où elle en était, la docteur pensait pouvoir leur faire confiance, ils devaient avoir des moyens surnaturels d'arriver à leurs fins, et il valait peut-être mieux qu'elle ne soit au courant de rien.

Mais elle n'avait pas vraiment le choix. Le SHIELD était son seul espoir, et elle devait leur faire confiance. S'ils ont des doutes ou quoi que ce soit, elle pourrait les renseigner, mais dans la position où elle se trouve, à part des informations, elle ne peut pas fournir grand chose. Une véritable cage dorée, cage avec des scies invisibles à la place des barreaux.

D... D'accord, je pourrai le faire, leur répondit-elle à mi-voix.

Elle allait s'en sortir. Pour la première fois depuis longtemps, la jeune femme se disait qu'elle allait s'en sortir. Elle tenta un sourire, y renonça en s'en rendant compte qu'elle était crispée avant de lâcher la main de l'agent du SHIELD, heurtant au passage l'emballage du croissant. Ses yeux se posèrent nonchalamment dessus et elle buta, comme s'il y avait quelque chose qui ne passait pas. Elle mit un petit moment avant de comprendre. D'où venait ce croissant ? De l'extérieur. Donc les deux, ou alors l'un des deux, était parti dehors. Dans ses yeux, une lueur terrifiée la traversa.



Quelques semaines plus tard :

Le jour est venu. Elle allait y retourner, pour la première et pour la dernière fois depuis sa fuite. Mais elle n'allait pas directement dans le sous-sol. Après un repérage, Lucy a pu remarquer que le directeur Kaku-truc, qu'elle a rencontré deux fois durant sa captivité, a un bureau (http://img4.hostingpics.net/pics/483765Sanstitre.png) près d'une fenêtre, certes blindée mais qui ne résisterait certainement pas à ses vecteurs. Elle pourrait donc facilement s'y introduire. Bon, ce serait tout sauf discret, mais au moins elle y serait. Et puis, au moins elle n'allait pas être inutile dans le combat entre ce laboratoire maudit et cette organisation qui vaut peut-être pas mieux, car elle allait attirer tous les soldats à elle pour laisser le champ libre au SHIELD, en espérant qu'ils en fasse bon usage.

Amélie, quant à elle, semblait calme. Pour elle, les diclonius ne pourront pas faire le poids contre cette Supergirl. Elle allait toutes les mater sans même bouger le petit doigt. Enfin, pas vraiment, mais presque. La diclonius aurait aimé partager son optimisme, mais en ayant vu les ravages qu'elle-même pouvait faire, elle ne se faisait pas de doute sur la dangerosité d'une diclonius telle que Mariko.

Les deux filles se trouvaient sur l'île grâce à une téléportation de la Neko, et Lucy regardait constamment sa montre, attendant sept heures trente du matin, heure où le soleil commencera à se lever. Les aiguilles avançaient lentement, et la diclonius s'impatientait. Cela n'échappa pas au regard d'Amélie qui lui demanda :

Tu vas bien ?
Ouais... Je sais pas comment je vais faire pour ne pas le buter, mais ça va aller. On va dire ça comme ça...
Dis-toi qu'il ne fera plus de mal aux diclonius.

Elle hocha la tête lentement en tant que réponse, sans ouvrir une nouvelle fois la bouche. Dix minutes plus tard, l'heure fatidique était arrivée. D'après ce qu'elle savait, les agents du SHIELD se trouvaient maintenant à l'intérieur depuis une heure, en reconnaissance.

C'est parti...

Elle prit Amélie avec deux de ses vecteurs, et s'élança avec les deux autres, brisant la fenêtre.



Le docteur Arakawa était plus qu'anxieuse ce jour-là au moment d'entrer dans le laboratoire. Comme les membres du SHIELD lui avaient demandé, elle tint la porte de l’ascenseur ouverte plus longtemps pour que les agents puissent s'y engouffrer. Une fois à l'intérieur, elle leur avait murmuré un Bonne chance se voulant encourageant. Mais écrasée par la fatigue, elle n'avait pas pu y mettre du cœur. Une fois en bas, elle tint une nouvelle fois la porte ouverte, prétextant un lacet défait, avant de se mettre au travail comme d'habitude. Il s'agissait maintenant de ne pas éveiller les soupçons.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Black Widow le samedi 20 décembre 2014, 01:43:51
(http://nsa33.casimages.com/img/2014/12/19/mini_14121901481625903.jpg) (http://nsa33.casimages.com/img/2014/12/19/14121901481625903.jpg)
Le centre de recherches

« Équipe-01, quel est votre statut ?
 -  ...Sommes en approche de l’objectif, Contrôle.
 -  Poursuivez mission, Équipe-01. »

La salle de contrôle (http://img110.xooimage.com/files/8/9/5/avengers1w-4918f27.jpg) de l’Helicarrier (http://img110.xooimage.com/files/8/b/5/shield-helicarrier-4918f2e.jpg) débordait d’activités, et était le centre tactique et le centre de commandement de l’Opération Diclonius. Depuis de grands écrans situés devant eux, les techniciens et les officiels supervisant l’opération pouvaient voir les caméras embarquées des deux équipes envoyées sur le terrain : l’Équipe-01, et l’Équipe-02. La deuxième équipe était partie depuis un sous-marin au large du Japon, dans la mer des Philippines, et l’équipe était maintenant en approche du centre de recherches aquatique. Leur objectif était de placer des bombes à divers endroits, en vue de détruire l’installation, si jamais c’était l’ultime option possible. Leur autre objectif était de trouver une entrée secondaire.

L’Équipe-01, elle, était également passée par l’eau, afin de rejoindre la falaise entourant l’île. La première option qui avait été envisagée, un saut en wingsuit pour chacun des agents, avait finalement été repoussée, estimée trop dangereuse, au vu de la petite taille de l’île. L’équipe avait emprunté un petit sous-marin qui venait d’atteindre l’île, et ils avaient ensuite grimpé la falaise, sur la partie nord de l’île, comprenant une forêt. Grâce à des câbles et à des grappins, l’escalade avait été faisable, ne leur prenant qu’une dizaine de minutes. Ces falaises escarpées n’étaient pas conçues pour l’escalade. Peu de points d’attaches, des récifs mortels, des vagues rageuses. Ils avaient réussi à grimper, l’équipe étant menée par Black Widow, et comprenant peu d’éléments. Elle ne regroupait que des unités d’élite, ce qui faisait que même Lloyd n’en faisait pas partie. Si l’homme était bien placé au sein du SHIELD, c’était avant tout pour ses talents d’investigation. Il n’avait jamais reçu une formation en espionnage et en infiltration très poussée. C’était une petite équipe de quatre membres, incluant, outre Natalia, Sharon Carter (http://img110.xooimage.com/files/b/c/b/sharon-carter-4918f7d.jpg), un agent talentueux et reconnu du SHIELD, Laura Kinney (http://img100.xooimage.com/files/2/b/e/00---vava-46c453f.jpg), et l’agent Sum (http://img110.xooimage.com/files/4/1/c/character_25707_f-4918fa7.jpg), un agent qui était né... En 1320.

Ils venaient de rejoindre la forêt, et s’avancèrent prudemment, filant à travers les arbres. Ils avaient des pistolets équipés de puissantes fléchettes tranquillisantes, et leur mission comprenait plusieurs objectifs. Outre la neutralisation des diclonius, il fallait aussi appréhender le directeur du centre, le Professeur Kakuzawa (http://img110.xooimage.com/files/d/c/c/kakuzawa-4918fd2.jpg), et découvrir quelles étaient ses intentions. La destruction du centre ne devait se faire que si la mission était irrémédiablement compromise, la stratégie comprenant ainsi trois scénarios :

  • Scénario 1 : la mission d’infiltration se déroulerait bien. L’équipe s’infiltrerait dans le centre, neutraliserait les diclonius, puis appréhenderait Kakuzawa. À partir de cet instant, les renforts arriveraient pour extraire Kakuzawa et les diclonius présents ;
  • Scénario 2 : la mission d’infiltration est compromise. Dans ce scénario, les renforts arriveraient. L’Helicarrier enverrait ses troupes de choc, tout en se positionnant également au-dessus du centre, afin d’apporter un solide soutien aérien ;
  • Scénario 3 : la mission d’infiltration est compromise, et les renforts ne parviennent pas à contrôler le centre. Dans ce cas, les bombes placées par l’Équipe-02 exploseraient.



Outre les diclonius, la défense du centre était également assurée par de multiples agents de sécurité. Le SHIELD se méfiait aussi du SAT, le Special Assault Team, une unité d’élite de l’armée japonaise. Théoriquement, seul le Premier Ministre avait le pouvoir de déployer les forces du SAT, mais le SHIELD pensait que Kakuzawa disposait également de ce pouvoir, et pourrait donc les appeler en renforts... À moins qu’ils ne soient déjà dans le centre.

Natalia s’avançait à travers les arbres, jusqu’à voir un épais mur, entourant le centre de recherches. Elle grimpa la première, à l’aide des arbres environnants, et atterrit de l’autre côté, rapidement rejointe par les autres membres de l’unité. X-23 choisit de bondir sur le toit. De toute l’escouade, elle était la seule à ne pas avoir d’armes à feu. Elle n’en avait pas besoin. Le quatuor s’approcha de la place principale de la petite installation. Natalia se disait que l’endroit aurait tout à fait pu passer pour une station météorologique, ou pour une petite station de recherches aquatique. Un cadre parfait pour dissimuler des activités illégales. Ils pouvaient voir une place réservée pour l’hélicoptère, et s’avancèrent prudemment.

Comme Natalia et Lloyd l’avaient dit au docteur Arukawa, ils disposaient d’un équipement de pointe. Lunettes à vision thermique, combinaisons étanches... Le camouflage optique était là, fonctionnel, permettant aussi de perturber les détecteurs thermiques. Finalement, les seuls détecteurs qui pourraient les vaincre seraient les détecteurs de mouvement, ou l’œil humain. Le camouflage optique fonctionnait en réfléchissant la lumière, afin de tromper l’œil humain, mais, si on se déplaçait trop devant une personne, les formes de la personne apparaissaient. De plus, les sons n’étaient pas étouffés. Ils attendirent patiemment l’arrivée du docteur, et, pendant ce temps, Natalia donna à Laura ses ordres.

« Le bureau de Kakuzawa se trouve à la surface. Charge-toi de le neutraliser, Laura, mais ne le tue pas. »

Laura Kinney avait des raisons particulières de rejoindre cette mission. Comme Natalia, elle avait été un sujet d’expérience avant de regagner sa liberté. L’HYDRA avait fait d’elle une impitoyable machine à tuer. Elle était la seule à pouvoir passer par la cage d’ascenseur en escaladant cette dernière, grâce à ses griffes. Au sein du SHIELD, elle était la seule femme capable d’égaler les prouesses de Natalia au combat... Sans user de ses griffes. Laura se déplaça rapidement, et les trois agents rentrèrent ensuite dans le centre, puis dans l’ascenseur, par le biais du docteur. Difficile de communiquer avec elle, vu les caméras de sécurité présentes, mais ils savaient où aller. Les diclonius étaient retenus dans de lourdes cellules, derrière de grosses portes blindées. Ils étaient plongés en état de stase artificielle, un état dont ils pouvaient toutefois se libérer si la cellule était libérée. Il faudrait donc agir rapidement, en sachant qu’il fallait rester à distance de plusieurs mètres des diclonius, afin de ne pas se faire attaquer par leurs redoutables vecteurs.

X-23, elle, se rendit donc dans le bureau du directeur, mais ce dernier était vide. Elle resta en position, attendant que ce dernier finisse par arriver... Et c’est de cette manière que la femme tomba sur Lucy et sur Amélie. Surprise, elle vit la vitre blindée exploser, puis les deux femmes débarquèrent dans la grande pièce.

« Je crois que nous avons la même cible... » annonça Laura.

Elle retira son camouflage optique, permettant aux deux femmes de voir une silhouette dans une combinaison moulante noire intégrale, une visière verte à la place de ses yeux.

« Vous êtes Lucy, la diclonius, et vous... Amélie, la magicienne qui l’accompagne... Je m’appelle Laura. »

Elle porta ses mains à son casque, et le retira, permettant de découvrir son visage.

« Vous devriez éviter de faire du grabuge... »
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Lucy le lundi 22 décembre 2014, 10:41:45
Lucy s'avança la première, suivie de près par la Neko. Elle eut beau regarder autour d'elle, il n'y avait strictement personne. Elle jura à haute voix et se dirigea vers le bureau, jusqu'à ce qu'une voix la fasse s'arrêter sur place :

Je crois que nous avons la même cible...

Une voix de femme... A l'affut, Lucy scrutait les alentours, alors que la voix avait fait sursauter Amélie. Elle voulut parler. Se tut lorsqu'une femme apparut de nulle part. Elle portait un espèce de masque qui lui donnait les yeux verts et était en combinaison noire. On aurait dit le stéréotype parfait des espions dans les films d'infiltration. Films que ne connaissait quasiment pas Lucy. Méfiante, la diclonius resta aux aguets, prête à sauter sur elle au moindre mouvement brusque. Mais elle se contenta de parler :

Vous êtes Lucy, la diclonius, et vous... Amélie, la magicienne qui l’accompagne... Je m’appelle Laura. Vous devriez éviter de faire du grabuge...

Une agente du SHIELD... C'était la seule solution pour qu'elle connaisse à la fois Amélie et Lucy. Cette dernière lâcha un second juron. Elle ne s'attendait pas du tout à ce qu'on lui mette des bâtons dans les roues à ce stade, et était persuadée de trouver ce fichu directeur dans son bureau. Où pouvait-il se trouver maintenant ? Allait-elle devoir écumer la surface de ce putain de labo pour lui tirer les vers du nez ?



Autre part dans le laboratoire, le son du verre brisé parvint aux oreilles d'une personne. Celle-ci possédait une caméra dans ce bureau, et pouvait voir et entendre la discussion entre les deux personnes. Elle sourit en reconnaissant Lucy. Le moment qu'il attendait depuis près de deux ans était enfin arrivé, et il était prêt à agir. Il mit fin à la réunion en à peine deux mots et sortit de la petite salle pour se diriger rapidement vers une salle de contrôle, pleine de retransmission de caméras. Il ferma la porte à clé et s'installa sur le fauteuil. Il brancha son téléphone à une des télévisions qui retransmit la scène et fit quelques manipulations sur le clavier.



La même cible hein ? J'peux me débrouiller seule sur ce coup-là. J'ai pas besoin qu'une baby-sitter...
Lucy ! Bienvenue chez toi.

La voix venait directement du bureau. Elle se retourna et vit qu'il y avait un micro posé sur celui-ci. Il savait qu'elle était là. Il savait qu'elle allait revenir, et il s'était préparé. Comment pouvait-il le savoir ? Se pouvait-il qu'elle ait été piégée par le SHIELD ? Cette voix, elle la reconnaitrait entre mille. C'était celle de son bourreau, le directeur de ce centre. Celui à qui elle voulait tirer les vers du nez.

Toi... Je vais...
Ne gaspille pas ta salive, je sais ce que tu veux faire. Toutes les silpelits sont enfermées juste sous tes pieds, et tu es là maintenant. Tu vois, j'ai longtemps cru que l'humanité pouvait faire de grandes choses, car elle avait beaucoup de valeurs. Mais lorsque j'ai vu votre race, lorsque j'ai vu les diclonius en action... J'ai tout de suite su que vous aviez quelque chose de plus que les humains. Que vous aviez quelque chose à nous donner.

Lucy se tut. Ce n'était pas du tout le discours auquel elle s'attendait, et elle ne comprenait pas vraiment où il voulait en venir. Elle savait juste qu'il fallait qu'elle agisse vite pour le retrouver. Elle tourna les talons et commença à se diriger vers la sortie.

Tu es si pressée que ça de te venger ? fit la voix au micro, moqueuse. Ne t'en fais pas, tu auras ta vengeance, mais je veux juste finir.

Elle s'arrêta et un rictus de colère passa sur son visage.



Le reste du centre, totalement inconscient de la scène qui se déroulait en ce moment-même dans le bureau du directeur Kakuzawa, continuait sa routine quotidienne. Un docteur responsable des diclonius passa devant chacune des portes retenant les diclonius. Il y avait une petite fenêtre qui lui permettait de voir l'état des jeunes mutantes. Elles étaient attachées dans un engin, plongé dans un état entre le sommeil et l'éveil. Enfin, sauf pour cinq d'entre elles, où il dut aller derrière un poste de commandes. Il s'agissait là de cinq silpelits d'une puissance telle que toute personne s'en approchant risquait de mourir dans la seconde en libérant la mutante de ses chaînes. Elles étaient toutes entièrement nues, ce qui avait dérangé certains des docteurs au tout début. En tout, il y en avait quarante-trois. Quarante-trois cellules, quarante-trois filles mutantes. Quarante-trois capacités destructrices.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Black Widow le mardi 23 décembre 2014, 01:46:36
Laura savait que Lucy était une femme qui ne faisait pas facilement confiance aux autres. Un point en commun avec elle... Avant que le SHIELD ne la capture, elle était lancée dans une croisade contre l’organisation, particulièrement contre Wolverine. Elle se rapprocha lentement de Lucy, quand une voix se mit à jaillir. Laura se mit immédiatement sur la défensive, mais elle savait qu’il n’y avait personne d’autre qu’elles... Elle aurait senti une autre odeur. Une voix forte et autoritaire arriva, parlant des diclonius.

« Tu es si pressée que ça de te venger ? Ne t'en fais pas, tu auras ta vengeance, mais je veux juste finir. »

X-23 fronça les sourcils, et son regard se tourna vers une caméra de sécurité se trouvant dans une angle.

« Hey, connard ! J’ignore qui tu es et ce que tu veux, mais j’vais te dire ce que tu vas récolter ce soir ! »

Elle leva alors le poing, et brandit un doigt d’honneur vers l’objectif de la caméra... Puis deux griffes d’adamantium jaillirent de son gant, et elle les enfonça violemment dans le bureau, tranchant le bois de ce dernier comme s’il s’agissait de simples bouts de papiers. Elle releva sa main, et rangea ses griffes, avant de se retourner vers Lucy. Sa main se porta alors vers son visage, et elle tira dessus, enlevant son masque, faisant apparaître son visage, avec sa longue chevelure brune, qui tomba en cascade le long de son dos.

Son regard croisa celui de Lucy, et elle tourna la tête vers la caméra de sécurité :

« Offre-nous un peu d’intimité... Je suppose que ça doit être le directeur de ce centre. Quelque chose me dit... Qu’il attendait ton arrivée. »

D’un autre côté, l’entrée de Lucy n’avait pas été très discrète, mais, si ce type ignorait la présence de Natalia et du reste de l’équipe, elles pourraient peut-être faire office de diversion. Faire du grabuge, c’était la spécialité de Laura Kinney, après tout.



Sous l’île, dans le bunker souterrain, Natalia, Sharon, et Sum s’avançaient prudemment. Il y avait de multiples patrouilles, et, comme on pouvait s’y attendre, la base sous-marine était extrêmement bien protégée. Il y avait de multiples caméras de sécurité, des portes blindées, et des agents de sécurité patrouillant par groupe de deux ou de trois. Parfois, les agents voyaient des scientifiques qui passaient rapidement. Le docteur Arakama leur avait dit que tous les sujets se trouvaient dans une zone du centre, celle qui était la plus surveillée, chaque sujet étant enfermé dans un caisson, sauf en ce qui concernait les diclonius les plus dangereuses. Elles étaient enfermées dans des cellules bien plus résistantes, et qui n’étaient accessibles qu’à partir de salles de maintenance où il y avait toujours des agents. Inversement, les autres sujets de tests étaient en stase dans un caisson programmable depuis l’extérieur. Arame avait été une source d’inspiration phénoménale. Ses connaissances sur les diclonius et les silpelits étaient impressionnantes, et elle leur avait expliqué que tous les diclonius n’avaient pas le même niveau. Certains généraient moins de vecteurs, ou des vecteurs plus courts, et tous n’avaient pas la même puissance. Si les vecteurs étaient suffisamment puissants pour découper la chair humaine et les os, les différents tests réalisés en laboratoire, notamment en canardant les sujets de tests, avaient permis de réaliser que, au-delà d’un certain nombre de joules, les vecteurs se brisaient.

Natalia menait l’opération, et s’arrêta près d’un escalier de maintenance, qui semblait plonger droit vers l’inconnu. Elle entreprit de descendre la première, et ouvrit une porte métallique, donnant sur un autre couloir grisâtre, avec une porte à gauche. Une odeur de caféine vint agresser ses narines. La porte était entrouverte, et un rai de lumière en filait. Natalia s’approcha prudemment, longeant le mur, et constata qu’il s’agissait d’une salle de détente. Une cafetière était en train de tourner, et un garde, assis sur un fauteuil, semblait plongé dans la lecture d’un manga.

« J’aime pas ça, commenta l’un des gardes.
 -  Hum ?
 -  Je sais que tu t’en fous, mais qu’on nous sucre nos permissions, ça me la fout mauvaise ! J’ai de la famille à Tokyo, moi, un bébé qui va naître ! Je n’aime pas travailler ici, surtout si près de... De ces monstres !
 -  Ces monstres sont solidement bouclés, il n’y a aucune raison qu’elles s’échappent... Et, quand bien même ce serait le cas, nous disposons de nouvelles munitions. Des balles perforantes, des Desert Eagle, des fusils à pompe...
 -  Et c’est censé me rassurer ? Tous ces dispositifs n’ont pas empêché Lucy de s’échapper !
 -  Tu connais la politique à ce sujet...
 -  Je l’emmerde, cette politique ! grinça l’homme. On devrait toutes les buter, au lieu de les étudier !
 -  Écoute, mec, si t’es si nerveux, t’as qu’à aller au stand de tir te défouler un coup. »

Natalia les laissa parler. On accédait au centre de détention en disposant d’une carte numérique spéciale. D’énormes portes empêchaient d’y entrer, et il y avait un scanner rétinien nécessaire pour rentrer. Le code était changé fréquemment. Fort heureusement, Arame avait accès à ces informations. Elle leur avait donné son passe, et le SHIELD avait fait une copie, tout en prélevant ses empreintes rétiniennes.

Elle reprit sa route, le long d’un grand couloir, jusqu’à apercevoir la porte blindée. C’était là que la partie difficile allait se jouer. Le docteur leur avait dit que, à chaque ouverture de la porte, un agent de contrôle externe, se trouvant dans un poste de contrôle, surveillait qui se tenait là. Même avec tous les gadgets du monde, l’œil humain ne saurait être trompé. C’est pour cela que Sum se déplaça, s’éloignant des deux femmes. Une porte sur la droite menait au poste de surveillance. Verrouillée, la porte ne résista pas longtemps aux techniques de crochetage de Sum, qui grimpa l’escalier. Deux gardes se trouvaient dans la pièce, face à une multitude d’écrans.

« Je m’occupe de les neutraliser... »

Natalia aurait pu utiliser ses fléchettes, mais Sum lui avait dit qu’il était préférable de les économiser pour la suite. Il se déplaça vers les deux hommes, qui étaient assis côte à côte dans des fauteuils en cuir. Sum se déplaça lentement, mais un garde, sentant un déplacement d’air sur sa gauche, tourna la tête.

« Que... ?! »

Le coup de poing de Sum fila à toute allure, atteignant l’homme à la trachée. Il se mit à gargouiller, tandis que le camouflage se rompit. Le second garde écarquilla les yeux de surprise, et Sum bondit sur lui, et envoya un uppercut le neutraliser en plein visage.

« Okay... Tu peux ouvrir la porte, Widow.
 -  Reste là pour nous couvrir... »

Il n’y avait pas qu’un seul poste de sécurité, mais l’avantage était que, depuis celui-là, Sum pouvait avoir accès à l’ensemble des caméras de sécurité de la zone pénitentiaire. Il poussa l’un des gardes endormis, et se pencha vers un clavier. Sum était un agent polyvalent, et il se craqua les doigts. Au sein du SHIELD, il avait fait partie de l’équipe qui avait traqué la Rising Tide, une organisation de pirates informatiques qui, au nom de la liberté d’expression, avaient essayé il y a quelques temps de pirater les bases de données du SHIELD. Sum allait vérifier ce que valait le système de protection informatique du complexe.

Entre-temps, la porte s’ouvrit, et Natalia et Sharon pénétrèrent dans la zone pénitentiaire. Pour le moment, tout se passait bien.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Lucy le vendredi 02 janvier 2015, 23:12:48
Hey, connard ! J’ignore qui tu es et ce que tu veux, mais j’vais te dire ce que tu vas récolter ce soir !

Amélie tentait vainement d'essayer de comprendre la situation lorsque la fille inconnue s'en mêla, commençant à insulter l'homme invisible. Elle avait essayé de le chercher mais il était introuvable, et il n'avait pas eu recourt à la magie pour ne pas être vu. Ne connaissant pas vraiment toutes les technologies de la Terre, elle se disait qu'il y avait quelque chose d'étrange dans tout ça. Puis elle suivit le regard de la femme inconnue, dirigé droit vers un espèce d'engin placé dans un angle du plafond. Il clignotait en rouge, et la jeune Neko comprit que c'était avec ça qu'il arrivait à parler. Cela devait être un objet de "technologie" ou quelque chose comme ça. D'ailleurs, il ne se priva pas :

Oh, je sais très bien ce qu'il va se passer. J'y ai longtemps réfléchi. Je ne pensais juste pas que Lucy serait accompagnée.

Lucy était toujours immobile, les yeux rivés sur la porte, bouillonnante de rage, et Amélie s'inquiéta un peu pour elle. Peut-être que revenir ici était un peu trop...

Iik ! s'exclama-t-elle lorsque la femme inconnue planta sa main pleine de griffes dans le bureau non loin d'elle, la faisant sursauter de surprise.

Ses yeux se rivèrent sur cet engin de mort qui se rétractait dans la main de la femme qui se tournait à nouveau vers l'objet au plafond :

Offre-nous un peu d’intimité... Je suppose que ça doit être le directeur de ce centre. Quelque chose me dit... Qu’il attendait ton arrivée.
En effet, cela fait trois ans que je t'attend Lucy. Depuis que tu es partie. Car ta destinée était de revenir.

Pour la première fois, Lucy se retourna, son regard armé d'une froide détermination. Elle semblait déterminée à le tuer, ou du moins à le faire souffrir. L'ESPer ne voulait pas que son amie ne retombe dans ses anciens vices, c'est pour cela qu'elle la regardait avec appréhension. La diclonius se tourna à son tour vers la caméra et fit d'un ton assassin mais calme :

Pendant dix ans, j'ai vécu dans ce centre. Vous m'avez fait souffrir. Tous. Et vous allez payer.
Oh, mais je n'en doute pas, repris la voix d'un air narquois, ce qui t'a été fait est horrible. Je sais que tu ne rêves que de te venger. Et crois-moi, je ne veux que t'aider.
Ne te fout pas de ma gueule !!! hurla Lucy, sortant définitivement de ses gongs.
D'ailleurs, ton armée est en marche, ma chère diclonius. Tes sœurs se dirigent en ce moment-même vers ta position, et elles auront besoin d'une guide, Lucy.
Je vais te tuer !!

Elle se retourna et marcha rapidement vers la sortie, alors que le visage d'Amélie était horrifié. Contrairement à son amie, elle avait compris ce qu'avait voulu dire l'homme, mais il lui fallait une confirmation. Elle prononça faiblement le nom de la diclonius, d'un ton peureux, ce qui l'arrêta net.

Quoi ? répondit-elle d'un ton énervé.
Il... Il veut dire que les autres diclonius sont libres ?
Quoi ?

La Neko put voir le visage de son amie se transformer, passant de la colère à la terreur pure.

Pu...

S'il avait libéré les diclonius, cela voudrait dire qu'elles seraient libre de vider la planète entière de tous ses habitants humains, et par là Kouta.

...tain...



Dans une seconde salle de contrôle, un gardien était en train de visionner une quinzaine de caméras de sécurité lorsqu'elles s'éteignirent toutes en même temps. Nul doute que la même situation se déroulait dans toutes les salles de contrôles. Il lâcha son manga des yeux et se dirigea vers l'ordinateur de contrôle pour s'apercevoir qu'il n'avait plus aucun contrôle dessus. On était en train de le hacker, et la personne responsable savait exactement ce qu'elle faisait. Il n'était pas un expert en informatique mais se débrouillait, pourtant il ne réussit pas à faire réagir l'ordinateur, signe qu'il était contrôlé à distance. De plus, toutes les commandes étaient tapées bien trop rapidement pour qu'elles soient l’œuvre d'une main humaine. Il devait s'agir là d'un logiciel qui était en train de corrompre certainement toutes les données et d'écrire n'importe quoi. Enfin, jusqu'à ce qu'il voient certaines des lignes. Des abrégés, incompréhensibles pour la plupart des personnes mais pas pour lui qu'il avait déjà vu à de maintes reprises.

ES1 - L
ES2 - L
PBS27 - O


Et d'autres commandes du même type. En les voyant toutes côte à côte, il se mit à paniquer, comprenant le sens de ces commandes. Il sortit de la pièce en trombe et se dirigea vers la seconde porte à sa gauche. Ce qu'il y vit conforma son cauchemar. Il fonça vers l'alarme la plus proche et brisa la vitre sans même réfléchir, appuyant sur le bouton rouge. Aucune alarme ne s'activa.



Dans une des salles, un médecin était en train d'installer le tube nutritif permettant aux silpelits de survivre lorsque les entraves bloquant la mutante furent supprimées. De surprise, il fit un bond en arrière, avant de voir la mutante allongée par terre. Ce n'était pas normal, pas normal du tout. Il sortit une seringue d'une de ses poches et la planta dans la veine de la fille, qui ne devait pas avoir plus d'une dizaine d'années, ce qui la plongea dans un long sommeil sans rêves. Il se redressa ensuite et étudia le système qui devait retenir la mutante, surpris qu'une telle chose soit arrivée. Il fit un signe à la caméra avant de sortir de la pièce et de se diriger vers la suivante. A peine ouvrit-il la porte qu'il poussa un hurlement de terreur. La silpelit qui était ici était debout, en train de le regarder avec étonnement. Il referma la porte et se mit à courir vers l’ascenseur, croisant deux femmes qui n'avaient strictement rien à faire ici sans même s'en soucier, hurlant à qui voulait l'entendre :

Sonnez l'alarme ! Sonnez l'alarme !

Alors qu'il courait, il entendit d'autres hurlements de terreur derrière lui, qui s'achevaient bien trop vite.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Black Widow le dimanche 04 janvier 2015, 01:54:48
Sum eut à peine le temps de craquer ses doigts et de sortir un chewing gum que tous les écrans s’éteignirent subitement.

« Que... ?! »

Il bondit devant les claviers, et se mit à pianoter. Malheureusement, aucun écran ne répondait. Sum se dépêcha d’éteindre les ordinateurs, puis de les relancer, et se lança dans les méandres de leur programmation. La panique se mit à naître dans sa colonne vertébrale, remontant rapidement. Widow et Carter se rendaient dans la partie la plus dangereuse du complexe, et tout était en train de déconner. Il continua à pianoter, et vit une série d’algorithmes et de lignes de commande défilant à toute allure.

« Oh putain, c’est pas bon...
 -  Sum... Qu’est-ce qui se passe ?
 -  Toutes les installations de sécurité sont piratées ! »

Natalia cligna des yeux en entendant ça, et releva la tête en entendant des bruits de pas rapides. Natalia et Sharon n’eurent pas le temps d’enclencher leurs camouflages optiques qu’un scientifique paniqué débarqua entre elles, poussant des hurlements paniqués. Black Widow et l’agent Carter se regardèrent brièvement entre elles. Elles se trouvaient dans un grand couloir gris métallique, avec de grosses portes blindées à gauche et à droite, menant aux cellules. Le scientifique, paniqué, poussa d elongs hurlements en se dirigeant vers la sortie :

« Sonnez l'alarme ! Sonnez l'alarme ! »

Widow et Sharon entendirent alors des hurlements supplémentaires, et une porte s’ouvrit en coulissant. Un autre scientifique apparut, glissant à moitié sur le sol. Il entreprit de se relever... Et son bras fut alors sectionné du reste de son corps, larguant une projection de sang qui décora le mur. Widow et Sharon saisirent automatiquement leurs armes, alors que la tête du scientifique fut également arrachée de son corps, séparée du reste.

« Merde, elles s’échappent... Sum, alerte le QG ! Il faut lancer le deuxième scénario !
 -  Je fais ce que je peux... Les communications sont brouillées ! »

Les deux femmes entendirent alors un délicieux rare enfantin. Sortant de la pièce, une petite ombre laissa s’approcher une jeune fille (http://fc06.deviantart.net/fs46/f/2011/345/3/f/3fb0bc5a49228319c7856b8e0ed0a66f-d262fvw.jpg) avec de longs cheveux noirs poussiéreux, un corps squelettique, et des traces de sang sur son corps nu. C’était une diclonius, et son regard se tourna vers Natalia et Carter. Sharon réagit la plus vite, tirant avec son pistolet, envoyant une fléchette anesthésiante... Qui heurta un vecteur

« Bonjour ! annonça-t-elle en gloussant. Je vais vous tuer... »

Un corps jaillit également depuis une porte, et heurta le mur opposé. C’était un autre scientifique, qui hurlait à la mort, suppliant la jeune femme le retenant. Les vecteurs tirèrent alors sur chacun de ses membres, arrachant ses jambes et ses bras, répandant son sang partout, tandis que l’homme s’écroula sur le sol. L’intérieur de la cellule était un cauchemar sanguinolent et viscéral. Un homme avait été ouvert de l’intérieur, son ventre coupé en deux, ses intestins ayant servi à l’étrangler.

Natalia et Sharon entreprirent également de fuir, les vecteurs s’élançant vers elles.

« L’alarme, Sum !
 -  Il faut désactiver leur brouilleur ! Impossible de prévenir le QG ! Je ne peux contacter que l’intérieur de la base ! »

Natalia réfléchit rapidement à une solution. Les diclonius étaient toutes en train de s’échapper, et, alors qu’elles revenaient vers la porte blindée à l’entrée, cette dernière se ferma brusquement. Le scientifique qui les avait dépassé poussa un hurlement frénétique en tambourinant contre cette dernière.

« Ouvrez ! Ouvrez ! Pitié, ouvrez, ouvrez !! »

Une autre porte s’ouvrit, livrant passage à de multiples gardes armés de pistolets, de fusils à pompe, ou encore de fusils d’assauts.

« Arrêtez-vous !
 -  Abattez-les !
 -  N-Nooon... Pourqsuoi ça ne marche pas ?! »

Natalia les entendit hurler, et vit des gerbes de sang et des morceaux d’os, ou des bouts d’organes, arriver sur le sol. Par-delà les hurlements d’agonie des gardes, les diclonius fredonnaient un air enfantin (https://www.youtube.com/watch?v=bLiZuead7lM) :

« Les bulles de savon se sont envolées / Et ont volé au-dessus des toits / Elles ont volé haut, très haut / Et ont toutes éclaté... HIHIHIHI !! »

Widow s’énerva au communicateur :

« Sum ! La porte !
 -  Je ne contrôle plus rien d’ici ! Toutes les commandes ont été bipassées ! Tirez-vous d’ici ! »

Natalia ne se le fit pas dire, et partit sur la gauche, filant par une porte menant à la salle de sécurité par où la plupart des agents étaient sortis. C’était une armurerie, avec des combinaisons de combat, des rangées de multiples armes... Et aucune autre porte.

« Vite, la ventilation ! »

Natalia se rapprocha d’une gaine de ventilation, et enclencha son laser, découpant un carré sur la gaine. Pendant ce temps, dan sle couloir, le scientifique qu’elles avaient aperçu tantôt leva les armes devant l’une des diclonius, dont le corps était recouvert de veines, de morceaux d’os, de traces dégoulinantes de sang, et d’éclats de cervelle.

« Je... Je ne voulais pas ça, pitié !! Pitié !! »

Pour toute réponse, la diclonius lui arracha l’une de ses jambes, et gloussa en le voyant ramper et hurler. Un autre vecteur jaillit, et le transperça à hauteur de l’épaule droite. Il se mit à vomir du sang, et un autre lui arracha son sexe d’un coup sec. Le scientifique avait déjà tourné de l’œil, et tous les vecteurs de la diclonius percèrent alors sa cage thoracique, avant de tous ressortir, faisant exploser l’intérieur du corps de l’homme, sa carcasse, indescriptible et méconnaissable, s’affalant au milieu du couloir. Quand la diclonius s’approcha de l’armurerie, elle ne vit personne. La gaine de ventilation était toujours là... Mais Natalia et Carter avaient eu le temps de mettre leurs camouflages optiques, et étaient aussi immobiles que des statues de cire.

Les portes blindées avaient été conçues pour retenir les diclonius, et les vecteurs se mirent donc tous à taper dessus, les endommageant, afin de pouvoir réussir à les ouvrir. Pendant ce temps, d’autres diclonius continuaient à marcher dans la prison, traquant et massacrant les humains, qui se réfugiaient et se barricadaient comme ils le pouvaient, hurlant devant les caméras de sécurité d’envoyer rapidement des renforts... Renforts qui n’arriveraient jamais par ce biais.



« Il... Il veut dire que les autres diclonius sont libres ? »

Laura tourna la tête vers les deux femmes, et comprit immédiatement que la situation était en train de virer au cauchemar. Elle savait les expériences qui avaient eu lieu ici. Le SHIELD avait cherché à l’éloigner depuis que son éducation avait été reprise en main, afin qu’elle puisse mener une vie normale, mais X-23 n’avait jamais oublié ce qu’elle était, et, de fait, elle continuait à se méfier du SHIELD. Régulièrement, elle espionnait les activités de l’organisation, afin de s’assurer que l’organisme ne soit pas en train de mener des expériences similaires à Arme-X. C’est ainsi qu’elle avait appris l’existence de ce centre de recherches, et qu’elle s’était jointe au projet. Natalia n’avait pas vraiment trop eu de choix, dans la mesure où, même si elle avait refusé, Laura y aurait été seule, et aurait tout simplement nagé jusqu’à l’île.

« Laura... KREEEEEEEEEEEEEE... ‘Ra... KRREEEEEEEEEEEEEEEE... ‘Çois?
 -  Agent Sum ? Agent Sum ?!
 -  ...’Lages... KREEEEEEEE Diclonius... Libres... KRREEEEEEEE... ‘Lleurs... ‘Peux pas... KRRREEEEEEE.. ‘Carrier... »

Laura avait compris de quoi il retournait. Son communicateur étant sur le haut-parleur, les deux autres femmes avaient pu entendre de quoi il s’agissait. Elle se concentra un peu, et chacune de ses griffes en adamantium jaillit de ses mains.

« Ce malade a libéré les diclonius enfermées dans ce centre... Il faut les arrêter ! »

Laura était disposée à le faire, et se retourna, puis fila dans le couloir, décidée à rejoindre rapidement l’ascenseur.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Lucy le mardi 06 janvier 2015, 02:53:46
Elle n'aurait jamais imaginé qu'une telle situation arrive. Toutes les diclonius, libre... A elles toutes, il leur suffirait à peine d'une semaine pour décimer la moitié de la population humaine au Japon. Lucy se mit à réfléchir à toute vitesse, essayant d'élaborer tant bien que mal une stratégie ou une ligne de conduite. Elle avait deux choix : soit se barrer en vitesse en emportant Kouta et les autres, soit rester se battre et prier pour que le SHIELD réussisse à contenir toutes les adversaires. Adversaires qui semblaient tout à fait désorganisées, partant à peu près dans tous les sens. Non, elle ne pouvait pas partir, mais elle ne pouvait pas non plus se battre. Elle se ferait étaler trop rapidement pour que son aide soit utile. Par contre, son statut de diclonius lui permettait de jouer les éclaireuses. Et elle comprit que l'inconnue voulait descendre pour aider ses coéquipiers du SHIELD. Lorsqu'elle passa à portée, Lucy posa un vecteur sur son épaule, la retenant dans sa course. Dans le même temps, un second vecteur coupa un bout rigide de son pantalon et l'envoya s'encastrer dans la caméra, coupant ainsi la communication avec le responsable du centre. Elle ne savait pas vraiment quelle était son implication dans ce désastre mais moins il en sait et mieux elle se porte.

Attend une seconde, lui fit-elle, n'osant pas céder à la panique. Les diclonius ne sont pas coordonnées en bas. Si tu y vas, tu vas te faire découper en rondelles.

Sous les yeux ébahis d'Amélie, la diclonius commença alors à se déshabiller, enlevant son pantalon et sa culotte blanche, laissant apparaître une intimité totalement imberbe.

Mais si tu veux vraiment y aller, Amélie peut nous y téléporter.

Les joues un peu rosies par la nudité inattendue de son amie, l'ESPer acquiesça d'un signe de la tête, mais demanda tout de même :

Mais pourquoi tu te déshabilles ?
Pour me fondre dans la masse, répondit-elle en libérant sa poitrine. Elles m'attaqueront pas parce que je suis une d'elles. Toi, pendant que j'y serais, tu iras voir Inori pour lui demander son aide. Si elle te donne ton espèce de boule noire, tu pourras gérer la situation.
Et... Si elle refuse, ou si...
Dis-lui que des centaines de personnes crèveront. Et enlève ton sort qui m'isole d'elles, il faut qu'elles me reconnaissent comme une des leurs. ça devrait suffire...

Lucy se tourna vers Laura :

Alors ? Tu fais quoi ?

L'agente du SHIELD put remarquer qu'Amélie se retenait à grand peine de ne pas loucher sur les fesses de son amie.



Il était en plein entraînement lorsque les lumières se sont éteintes et que les cris de douleurs et de terreur ont commencé à résonner. Il est immédiatement sorti de la zone d'entraînement, où il était seul, et comprit immédiatement ce qu'il se passait. Les diclonius essayaient de se faire la malle et, pour une raison inconnue, elles étaient toutes sorties de leur cages. Une véritable orgie sanglante allait démarrer, et il sourit légèrement en se disant qu'il allait prendre plaisir à y participer. Il retourna dans le camp, prit une arme spéciale (http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/ae/P%C3%A9tard-vend%C3%A9en.jpg/300px-P%C3%A9tard-vend%C3%A9en.jpg), supposée percer la protection des diclonius afin d'atteindre l'armurerie qui risquait d'être pris d'assaut par ces démons. Et il avait bien fait, car lorsqu'il ouvrit la porte, il vit une de ces saloperies qui rentrait par l'autre entrée, celle qui donnait directement sur le couloir. Il l'arma et tira. Son adversaire vacilla légèrement. Une seconde balle, visant l'épaule gauche, la fit reculer d'un pas. Les deux dernières cartouches lui percèrent le front et le cœur. La mutante s'effondra et, sans attendre que d'autres se ramènent, il referma la porte. Son arme de poing n'ayant plus de munitions, il devait absolument trouver autre choses avant qu'elles débarquent en masse. Avisant du regard l'arsenal, son choix se porta sur un magnifique sniper (http://auto.img.v4.skyrock.net/0625/48650625/pics/2093598033_small_1.jpg). Certes la portée ne serait pas optimale, mais au moins il était certains que les balles ne se feraient pas arrêter aussi facilement que celles d'un fusil d'assaut. Il se plaça sur le coté, arma en direction de la porte et attendit le signal. Il avait à coté de lui une petite dizaine de balles, plus une dans le chargeur, de quoi faire quelques dégâts.

Allez les démones, venez voir papa... marmonna-t-il.



La communication se coupa d'un seul coup, ce qui ne l'étonna pas vraiment. Le directeur était retranché dans sa salle d'opération secrète, dont seul lui connaissait l'emplacement. L'ancienne cellule de Lucy qui officiellement était en travaux depuis plus de deux ans. Il savait qu'elle reviendrait, et il avait aménagé cette salle pour ce moment. Il savait qu'elle le retrouvera ici. Et il commença à préparer cette entrevue, sortant deux verres ainsi qu'une bouteille d'un délicieux vin qu'il installa sur une table autour de laquelle se trouvaient deux chaises, l'une en face de l'autre. Il se servit un fond de verre et goûta ce grand cru.



Au beau milieu du carnage, il n'y avait pas que des silpelits joyeuses. Celles-ci ne sont que la façade, celles qui sont sorties le plus vite, chantant et répandant le sang des humains comme si c'était un jeu pour elles. Ce ne sont que les plus jeunes qui ont cet état d'esprit. Les plus vieilles, quant à elle, cherchent le moyen de s'échapper, de sortir d'ici. Elles ne pourchassent pas les humains, mais si elles en voient un, elles le tuent quand même. Une d'entre elles, voyant un humain s'approcher d'elle de dos, lui planta un vecteur à l'endroit du coeur et lui broya cet organe, le tuant sur le coup. En réalité, le seul point commun entre les silpelits, outre leurs attributs raciaux, est leur nudité totale. Et l'absence totale de poils qui ne soient pas des cheveux. Certaines avancent en marchant presque normalement, d'autres s’appuient sur les murs, d'autres sont réduites à ramper misérablement par terre, d'autres encore utilisaient leurs vecteurs pour se déplacer, leur donnant une impression de voler.

Mala était en train d'essayer de réfléchir. Elle venait de sortir d'un état comateux, en constatant qu'elle était libre. Libre ! Pour la première fois de sa vie ! Âgée de plus de 17 ans, cela devait être l'aînée des silpelits. Lorsqu'elle sortit de sa cellule, elle remarqua bien vite que toutes ses sœurs de race étaient libres et la plupart se défoulaient sur les humains, ce qui la soulagea. Ces êtres ignobles prenant un plaisir infini à les torturer, tous les jours, sans aucune possibilité de sortie... Sortir... Un rêve pour la silpelit alors en pleine puberté. Sortir, parler, aimer... Tant de choses qui lui semblaient inaccessibles, et dont le simple fait de les imaginer lui amenait les larmes aux yeux. Oui, elle devait sortir. Elles devaient toutes sortir de cet endroit. Mais voilà... Où est la sortie ?

Elle vit un des hommes en blouse blanche assit par terre, recroquevillé sur lui-même, les mains jointes en train de marmonner un truc. Avec un de ses cinq vecteurs, elle lui prit le col de son vêtement et l'approcha d'elle.

Où est la sortie ?

L'homme continua à prier sans même tenir compte de sa question. Elle lui arracha un doigt, ce qui le fit hurler de douleur, avant qu'elle répète sa question.

Où est la sortie ?
Je... Je...

Elle lui arracha un second doigt, bien décidée à obtenir sa réponse le plus vite possible. Elle se fichait totalement de cet homme, de toute façon elle allait le tuer. Mais il allait souffrir tant qu'il ne lui a pas donné la direction à emprunter. Finalement, après la perte de trois doigts supplémentaires, il lui indiqua la direction à prendre ainsi que tous les détails nécessaires sur l'utilisation d'un engin appelé "Ascenseur" qui allait lui permettre d'aller à la surface. Elle le décapita proprement, passant outre ses gémissements et son regard suppliant, et elle plaça les deux moitiés du corps au-dessus d'elle, prenant une véritable douche de sang. Elle tira même la langue pour avoir le goût ferreux dans la bouche. Se sentant plus vivante que jamais, elle lâcha ce qu'il restait de son tortionnaire avant de se diriger vers l'ascenseur, tout en disant à chacune de ses consœurs qu'elle croisait :

La sortie est là-bas. Suis-moi.

Et elles la suivaient. Pour la plupart.



A une trentaine de mètres de cette scène de carnage, cinq portes s'étaient ouvertes, chacune renfermant une gamine de moins de six ans. Les cinq silpelits étaient désormais sorties de leur cage, prêtes à répandre la mort et la désolation sur leur passage.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Black Widow le mercredi 07 janvier 2015, 01:14:15
Le centre comprenait plusieurs postes de gardes abritant des soldats et des mercenaires. Des agents de sécurité qui étaient formés et entraînés pour affronter les diclonius, mais qui, concrètement, n’avaient pas un équipement suffisamment puissant pour percer les vecteurs… Ce qu’ils ignoraient en ce moment. Tout avait été soigneusement orchestré par le directeur. Il savait que, au-delà d’un certain nombre de joules, la plupart des vecteurs se brisaient. Ce faisant, contrairement à ce que les boîtes de munitions indiquaient, les balles à l’intérieur n’étaient pas des .500 S&W Magnum, les plus puissantes balles de revolver du monde, avec un tir faisant presque 4 000 joules, mais des .44 Magnum, faisant environ 1 500 à 1 700 joules. Des tirs extrêmement puissants, donc, mais pas assez pour briser les vecteurs. Les deux munitions étant très semblables, personne n’avait fait la différence, le poids étant de plus relativement semblable : 21 grammes pour la .500, et 15.6 grammes pour la .44.

Quand les gardes entendirent les hommes hurler, ils se ruèrent vers leurs armes, certains sortant des dortoirs, en pyjamas… D’autres furent moins chanceux. Ils eurent à peine le temps d’ouvrir la porte qu’une silpelit les accueillait, gloussant en envoyant ses vecteurs, les déchiquetant. Peu à peu, des détonations eurent lieu dans les couloirs, opposant les agents de sécurité aux diclonius. Le combat était sans espoir, les vecteurs fondant sur eux pour les déchiqueter, dans l’incompréhension et la douleur des gardes, à qui on avait certifié que leurs munitions pourraient tuer les diclonius à coup sûr. Cadavres, hurlements, et déchiquètements de chair, se firent donc entendre. Sum, depuis le poste de sécurité, n’avait réussi qu’à avoir accès au système de surveillance, et voyait donc le carnage, tout en hésitant à sortir. Les diclonius sortaient de la zone pénitentiaire, et il continuait à essayer de tracer le signal informatique. Impossible de sortir tant qu’il n’avait pas accompli cette tâche.

« Ouvrez ! Ouvrez !! » entendit-il soudain.

Sum avait pris soin de verrouiller la porte menant au poste de sécurité, et il hésita& à l’ouvrir… Avant que le malheureux ne pousse un hurlement de douleur quand un vecteur lui arracha un bras, puis coupa son corps en deux à hauteur du bassin. Lentement, la diclonius marcha vers lui, tenant dans sa main un bras ensanglanté, comme une espèce de peluche, puis releva la tête vers la porte fermée.

*Merde, merde !* songea Sum.

La jeune fille regarda la porte… Allait-elle s’y attaquer ou non ? Est-ce qu’elle pouvait sentir la présence des humains ? Dans la tête de la diclonius, un passé lointain refaisait surface… Elle se revoyait dans une cage de verre, flottant dans un liquide anesthésiant, voyant des néons défiler devant elle… Puis ce passage, ce poste de sécurité, avec des vitres où des visages blafards se tenaient derrière les pupitres… Les volets étaient fermés, et un sourire perla sur ses lèvres, plein d’innocence, tandis que ses vecteurs frappèrent la porte blindée.

« Une petite souris joue à cache-cache… Et j’aime bien chasser et tuer les petites souris… »

Sum se sentit déglutir. Il n’y avait aucune autre sortie que cette porte, et sa main se raffermit sur son arme. C’était el moment d’avoir une idée de génie.



En hauteur, Laura regarda Lucy se déshabiller, expliquant à sa comparse son plan : infiltrer les diclonius afin de les neutraliser de l’intérieur. Pendant ce temps, Amélie pouvait téléporter X-23 à l’intérieur du complexe. Cette dernière réfléchit rapidement, puis secoua la tête.

« Non, Amélie, je préfère m’y rendre par mes propres moyens, afin de me fondre dans le décor… Et ne vous en faites pas pour moi, je suis déjà morte 22 fois… Je n’ai pas peur de recevoir quelques coups. »

Elle n’était pas X-23 pour rien, car elle était la 23ème clone de Wolverine, et la mémoire génétique faisait qu’elle se souvenait, inconsciemment, de la mort des 22 précédentes autres Laura Kinney. Des morts brutales et violentes revenant la hanter la nuit. Naturellement, elle constata qu’Amélie peinait à ne pas loucher sur le corps de Lucy, ce que Laura pouvait comprendre. La femme était plutôt belle, avec de belles formes, une superbe chute de reins, de longs cheveux roses, et un corps angélique… Mais Laura n’avait pas de pensées néfastes en tête, simplement le sentiment de la chasse.

Surprenant probablement les deux femmes, elle se rapprocha de Lucy… Et renifla son cou, se collant contre elle, leurs seins se heurtant délicatement.

« Maintenant, j’ai ton odeur… Je ne risque pas de te blesser par inadvertance. »

Elle se retourna ensuite, et entreprit de rejoindre l’ascenseur. À l’aide de ses griffes en adamantium, elle ouvrit les portes blindées, puis un appel d’air fit s’envoler ses cheveux. L’ascenseur avait été appelé pour redescendre, et elle bondit en contrebas, tombant comme une pierre, ses griffes se déployant à gauche et à droite, ralentissant sa chute. Elle descendait cependant à grande allure, et sentit ses bras se déchirer. Les tendons se brisèrent, la douleur irradia dans tout son corps, et elle s’affala lourdement sur le toit de l’ascenseur, en grognant. Son facteur autoguérisseur se mit rapidement en marche.

Les battants de l’ascenseur s’ouvrirent pour laisser passer des scientifiques qui avaient réussi à le rejoindre. Laura entendit des coups de feu, puis des hurlements de douleur. Elles étaient là… Laura se releva, et découpa avec ses griffes une gaine de ventilation, puis avança rapidement. Par une ouverture, elle vit un soldat fuir, avant que sa jambe ne soit arrachée par une force invisible. Le sang fusa jusqu’au plafond, et les hurlements de l’homme moururent quand sa tête fut écrabouillée.

« Putain, putain, mais fermez les portes ! Fermez les portes ! »

Un scientifique appuyait nerveusement sur le bouton, et les battanrts se refermaient lentement, tandis qu’un agent de sécurité, effrayé, se ruait vers la porte.

« Attendez-moi, at… »

Ce fut tout ce qu’il arriva à dire. Les portes se refermèrent ensuite, mais pas assez suffisamment pour empêcher les scientifiques de voir sa tête exploser. Un œil enveloppé de sang jaillit avant que les portes ne se refermèrent, du sang éclaboussa plusieurs chemises, et l’œil tomba sur le sol. Un docteur vomit sur place, et l’ascenseur entreprenait de remonter, laissant les gardes encore en vie en pâture face aux diclonius.

Laura descendit dans une réserve, où gisait un cadavre en mille morceaux, et jeta un bref coup d’œil.

*Voilà tout le troupeau…*

Elles étaient trop nombreuses pour leur rentrer dans le lard, mais ça ne l’empêcherait pas de ronger son frein, et peut-être de les attaquer de manière individuelle.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Lucy le jeudi 08 janvier 2015, 12:27:14
Soit... Elle ne voulait pas venir avec elles, Lucy pouvait le comprendre. Mais le fait qu'elle soit déjà morte 22 fois avait un peu de mal à passer quand même, et elle la regarda bizarrement. Il y avait quelque chose de bizarre avec cette fille, elle le sentait à des kilomètres. Et lorsqu'elle s'approcha d'elle, la diclonius était sur ses gardes, ses vecteurs au niveau des poignets de Laura, prête à la maîtriser au moindre geste suspect. Elle avait vu ses griffes et cela ne lui inspirait pas vraiment confiance. Mais la femme au griffes n'eut finalement pas un comportement offensif, se contentant de se coller à elle et de lui... renifler le cou ? Qu'est-ce qui lui prenait ? Elle ne faisait pas partie de ces femmes qui mettent du parfum pourtant...

Maintenant, j’ai ton odeur… Je ne risque pas de te blesser par inadvertance.
Euh... D'accord...

Puis elle partit. La diclonius resta sur le cul pendant quelques secondes pendant qu'Amélie, moins choquée que son amie, se rapprochait d'elle.

Bizarre cette fille...
C'est peut-être une terranide avec un odorat développé, ou alors un loup-garou.
Un loup-garou ? Tu te fout de ma gueule ?
Pas du tout. Je n'en ai jamais vu, mais je sais qu'ils existent, et que certains ne sont pas aussi dangereux que la légende le raconte.

Lucy se gratta distraitement la tête et répondit :

J'aurais tout entendu tiens... Quand on y sera, je veux pas que tu restes plus d'une seconde là-bas, tu risques de te faire prendre à parti par les autres.
Mais... Et toi ?
Je vais gérer, t'inquiètes.

La terranide avait les yeux brillants et fixait ceux de son amie, de celle qu'elle aimait. Elle s'approcha un peu plus d'elle et pencha la tête afin de déposer un doux baiser sur ses lèvres. Surprise, Lucy ne réagit pas, surtout qu'elle vit le décors changer autour d'elle. Elles venaient de se téléporter.

Soit prudente... lui souffla l'ESPer avant de disparaître, laissant Lucy seule à son sort.

Elle se trouvait désormais dans la seule pièce qu'elle connaissait bien de ce fichu laboratoire. Sa chambre, ou plutôt sa cellule. Cependant, le décors n'était pas du tout le même que celui auquel elle s'attendait. Plus de décoration totalement épurée, d'installation permettant de maîtriser les pouvoirs d'une diclonius... Non, il s'agissait maintenant d'une espèce de salle de contrôle. Et...

Hum ! Bienvenue Lucy, même si je t'attendais pas aussi tôt.

Elle tourna lentement la tête...



Mala continuait à avancer. Une quinzaine de silpelits étaient avec elle, la suivant dans sa marche. Certaines quittaient le groupe de temps en temps pour tuer un humain avant de revenir. Elle faisait partie des silpelits qui marchent, n'ayant pas vraiment de problèmes pour se déplacer, contrairement à certaines de ses sœurs de race. Elle ressentait la texture du sang sur sa peau, son odeur agissant telle une drogue excitante. Elle se sentait "vivante". Et bientôt, elle allait être libre de ces humains qui la traitaient comme une bête. Elle passa distraitement son index près de sa poitrine, frôlant son téton, afin de recueillir un peu de ce liquide vital et de le porter à la bouche. Le goût de la vengeance... Elle ressentait une certaine excitation dans tout son corps, une chose qu'elle n'aurait jamais imaginé. Et en regardant de plus près sa troupe, celles qui l'accompagnaient, elle se sentait fière. Fière de les emmener vers leur futur, fière d'être leur guide. Les humains vont payer, c'est une certitude. Ils vont payer leur cruauté.

Elle arriva devant une porte double défoncée par deux de ses sœurs, laissant apparaître un trou profond d'une dizaine de mètres dans le sol, en carré. Elle comprit qu'il s'agissait de la chose dont lui avait parlé le scientifique, et pris l'épaule d'une des silpelits qui observait cela avec étonnement et soif de connaissances pour obtenir son attention.

C'est un "Ascensoir", c'est une boite qui va nous permettre de monter. Et elle va nous mener à la sortie. Il faut appuyer sur ce bouton pour qu'il descende à nous, et il faudra appuyer sur le bouton montrant le haut pour qu'il monte.

Elle appela alors l'ascenseur, et comprit qu'elle allait devoir attendre un petit moment. Mais elle ne voulait pas rester inactive, et surtout elle voulait que toutes ses sœurs sortent d'ici et trouvent la liberté. C'est pourquoi elle en chargea trois d'aller chercher les autres et de leur proposer de sortir. Elles s'exécutèrent et, en attendant que l'ascenseur arrive, elle baissa le regard et vit un des nombreux cadavres qui avaient jonché sa route. Sa tête avait été explosée, mais le reste de son corps était intact. Avec deux vecteurs, elle le souleva et se colla ensuite à elle dans un geste presque érotique. Le cadavre frotta son clitoris et lui lança une véritable décharge électrique, avant de le soulever et de le pencher légèrement au dessus d'elle afin de renouveler sa douche de sang, avant de le proposer à d'autres de ses sœurs.

C'est un rêve... Nous allons sortir d'ici...



Une silpelit, agée de onze ou douze ans peut-être, était en train d'essayer de défoncer une porte blindée. Ses vecteurs n'ayant pas beaucoup de puissance, elle n'y arrivait pas, ce qui l'agaçait un peu. Elle sentit alors cinq présences derrière elle, cinq silpelits d'une puissance énorme. Elle se retourna et les vit. Elles étaient jeunes, très jeunes, ayant à peine la moitié de son age. Mais une aura de destruction se dégageait d'elle, si bien qu'elle en était impressionnée. Une d'elle prit la parole :

Tu est faible... Je vais te montrer.

Aussitôt, la porte sortit de ses gongs, s'envola et alla s'écraser contre une des machines de la salle de contrôle. Intimidée, la silpelit déboutée de son plaisir n'osa pas bouger et celle qui avait parlé parcourut la dizaine de mètres qui la séparait de la pièce avant d'y entrer. Elle vit le carnage qu'était en train de faire les autres silpelits et sourit. Puis elle vit l'humain lui tirer dessus. Sans aucune difficulté, elle arrêta les balles, le prit au niveau de la tête alors qu'elle était à plus de vingt mètres de lui et l'envoya s'écraser dans le mur. Elle entendit un doux craquement, signe que plusieurs os avaient été brisés, et du sang s'échappait de son cadavre. Ne connaissant pas ses capacités de régénération hors du commun, elle le crut mort et sortit de la pièce.

Il faut rejoindre les autres, elles s'amusent sans nous !

La petite procession reprit son chemin.



Le mercenaire attendit bien deux minutes avant que la première de ces démones veuillent bien ouvrir la porte. Dès qu'il vit son corps délicat de jeune fille, il ouvrit le feu. L'arme lui répondit par un "Clic" pitoyable. Elle venait de s'enrayer, ou quelque chose comme ça. Il jura, se releva en quatrième vitesse et prit la fuite, retournant dans l'endroit d'où il venait. La silpelit, hilare, lui cria :

Tu cours, mais je vais te trouver !

Elle se déplaçait grâce à deux de ses vecteurs, le troisième lui permettant de trancher ses victimes et d'arrêter les balles. Elle fit quelques mètres à peine, sans sortir du champ de vision des agentes du SHIELD invisibles, avant de s'arrêter. Elles ne pouvait pas le voir, mais le mercenaire avait récupéré des balles et pointait à nouveau son arme vers la démone.

Tu v...

Il tira. Le premier tir fut légèrement dévié mais pas assez et atteint sa hanche. Elle tomba à la renverse, hurlant de douleur. Le second tir arriva. Au beau milieu de son crâne, la tuant sur le coup. Une troisième balle l'atteint au niveau du cœur. On est jamais certains avec ces créatures. Il avait reprit sa propre arme, celles du centre n'étant décidément pas du tout fiable. Il lui restait 37 munitions, en comptant celle qui restait dans son chargeur. Il maugréa :

Camelote...

Il ferma une seconde fois la pièce, un peu plus stressé qu'avant.
Titre: Re : Siège [Lucy]
Posté par: Black Widow le vendredi 09 janvier 2015, 01:36:01
La porte souffrait et grinçait, et, quand la silpelit entra, Sum tira avec ses tirs anesthésiants. Malheureusement, un mur invisible sembla repousser les tirs, et Sum eut à peine le temps d’ouvrir la bouche qu’un vecteur le transperça. Un hurlement de douleur s’échappa dans ses lèvres, quoique lourdement étouffé par le vecteur, son sang s’étala sur le sol et sur les tables, puis il termina dans le mur, rebondissant violemment contre ce dernier, sa mâchoire en morceaux. Désarticulé, Sum tomba sur le sol, les yeux hagards. La femme s’en alla ensuite. Serait-elle restée plus longtemps qu’elle aurait vu que Sum n’était pas mort. L’agent spécial du SHIELD était réellement quelqu’un de spécial… Il était né en 1320, à Nanjing en Chine, son véritable nom étant Hui Lin. Il avait aidé à cette époque Zhu Yuanzhang à instaurer un Empire. Plus connu sous le nom de Ming Honwu, Zhu avait été un modèle pour Sum. C’était un général qui refusait les pogroms, les exactions militaires, et interdisait formellement à ses hommes toute forme de pillage. Un véritable guerrier, conscient de la nécessité de la guerre, et des horreurs qui en résultaient. Il avait eu d’innombrables maîtresses, plus d’une dizaine, et plus d’une trentaine d’enfants. Un modèle militaire, mais un souverain dont les méthodes étaient maintenant très contestables. C’était un paranoïaque, qui, plus il vieillissait, plus il peinait à dissocier amis et ennemis, ce qui l’avait amené à tuer ses proches amis, dont Sum… Du moins, c’est ce qu’il avait pensé à l’époque.

Hui Lin était un mutant, né avec un pouvoir particulier, très similaire à celui de Wolverine. Il ne pouvait pas faire pousser des griffes de son corps, mais il disposait d’un facteur autorégénérant extrêmement poussé, le rendant pratiquement immortel. Ses cellules se régénéraient continuellement, empêchant ainsi son organisme de vieillir. Il était un Agent au secret classé. Tout son dossier officiel était fictif. La vérité sur Hui Lin était classifiée au sein des bases de données du SHIELD, et ses facultés spéciales étaient un peu plus connues. Ce furent ses capacités qui, à nouveau, le sauvèrent. Sa mâchoire s’emboîta à nouveau, ses dents se replacèrent, et il finit par se relever, en se tenant le menton.

« Putain, ça fait mal… »

Impossible de rester davantage planqué. Sum savait où aller. En espionnant toutes les caméras de sécurité, il avait vu qu’il y avait une pièce qui n’était pas filmé, et avait compris que ce n’était pas normal, car elle se situait dans le quartier pénitentiaire… Une cellule sans caméras. Sum comptait s’y rendre, afin de ne pas rester piégé comme un rat dans son terrier. Il sortit donc. Les silpelits étaient parties, et il faisait entièrement confiance à Natalia et à Sharon pour désactiver ce brouilleur, et alerter la cavalerie..

Il fallait juste éviter de faire une mauvaise rencontre en chemin.



« Vous allez être mes futures poupées… »

Le tentacule de la silpelit fila tout droit vers Natalia, qui bondit sur le côté, l’évitant. Elle tira à nouveau, mais ses balles furent repoussées par les vecteurs, et elle déclencha ses bracelets. Une fléchette jaillit de son bracelet, et répandit un nuage devant elle. Les vecteurs apparaissaient surbrillance, tout en voilant la vue de la silpelit, qui se mit à éternuer. Le gaz était inoffensif, mais facilement irritant. Sans attendre plus longtemps, Natalia sortit de sa ceinture un petit disque, et l’envoya vers la silpelit. L’appareil se fixa sur le sol, près des petits pieds de la femme, et libéra une décharge électrique. La silpelit poussa un bref hurlement, puis s’écroula rapidement sur le sol. Elle n’était pas morte, simplement sonnée. Sharon se dépêcha de marcher vers elle, et la retourna, la couchant sur le ventre, mettant autour de ses poignets des menottes en adamantium. Cet alliage étant le plus résistant sur Terre, la silpelit ne pourrait pas les briser. Sharon manquait d’expérience avec les silpelits, car, dans le cas contraire, elle aurait réalisé que la silpelit pouvait toujours se déplacer avec ses vecteurs. Cependant, l’avantage était que les menottes disposaient d’une balise GPS, permettant donc de les tracer.

Elles eurent à peine le temps de se déplacer, après cette désagréable rencontre, qu’une autre silpelit jaillit depuis une cage d’aération au plafond, une cage d’où du sang s’échappait par intermittence, formant comme une petite douche. Les deux femmes étaient parties du vestiaire, mais même leurs camouflages optiques n’avaient su effacer leurs empreintes de chaussures, pleines de sang. Une silpelit les avait pris en chasse, et elles avaient fini par la neutraliser… Et une autre venait de débarquer du plafond. Une jeune fille menue, cadavérique, n’ayant même pas dix ans, et qui était intégralement recouverte de sang. Un spectacle particulièrement glauque. Ses yeux s’ouvrirent, faisant tomber un peu de sang, et ses vecteurs lui servaient à se soutenir. Ils étaient solides, ce qui faisait qu’un peu de sang coulait parfois. Les recherches menées par le Docteur Arakawa, et les investigations du SHIELD, leur avaient permis de relever que les vecteurs étaient par nature transparentes et intangibles, mais pouvaient revêtir une apparence blanchâtre et être tangibles. Visiblement, la silpelit avait choisi de les rendre tangibles et blanchâtres, le sang dégoulinant lentement sur eux, leur donnant une teinte rouge. Des morceaux d’organes et des veines sectionnées coulaient le long de son corps.

« Vous m’avez volé ma Maman, je ne la retrouve pas ! Monstres !! »

Natalia vit un vecteur foncer vers elle. Il y eut un choc, elle tomba à la renverse, du sang en plein sur le visage, mais réalisa que ce n’était pas le sien. La silpelit venait d’hurler, tandis que Natalia, étonnée, vit devant elle une curieuse silhouette, avec de longues griffes argentées jaillissant de ses mains.

« Tu as tranché mon vecteur ! se plaignit la jeune fille. Méchante ! Méchante ! »

Son vecteur se reforma rapidement. Natalia essayait de comprendre comment elle avait pu rester figée comme ça devant ce spectacle, au lieu d’en profiter pour attaquer. C’était probablement le fait d’avoir une adversaire si jeune, avec une voix si tendre… Un souci qui ne se posait pas pour Laura Kinney. Elle s’était mise un bandeau noir autour des yeux, et les vecteurs fondirent sur elle… Ils avançaient à une vitesse hallucinante, et Laura bondit sur le côté, avant de rebondir sur le sol, évitant les projections mortelles. Elle bondit contre le mur, rebondit sur ce dernier, et son pied frappa la silpelit en plein visage, à une vitesse ahurissante. La silpelit ayant peu de vecteurs, et en utilisant plusieurs pour se maintenir en l’air, elle ne put rien faire. Le coup de pied l’atteignit en plein visage, et l’envoya heurter le mur. Son corps frêle n’en réchappa pas, et elle sombra sur le sol.

Laura se retourna alors vers Natalia, en penchant la tête vers elles :

« Ne traînez pas dans les couloirs, vous n’êtes pas équipées contre de telles femmes… »

Natalia serra les dents. C’était humiliant… Mais véridique.

« Il y a des scientifiques qui se sont réfugiés dans un laboratoire… Allez-y, et laissez-moi m’occuper du brouilleur. »

Elle leur indiqua un conduit de ventilation, puis courut rapidement, disparaissant rapidement dans l’ombre. Laura Kinney… Arme-X. Une enfant élevée et formée pour être une arme parfaite, indestructible et impitoyable. Natalia la comprenait, étant elle aussi un sujet d’expérience. En un sens, elle était triste pour Laura, triste que cette dernière n’arrive pas à avoir une vie normale, mais, d’un autre côté… D’un autre côté, Natalia la comprenait très bien, car elle était comme elle. Fondamentalement, comme le disait Anggun, on n’oubliait jamais d’où l’on vient.

Widow passa la première, et le spectacle qui s’annonça à elle fut des plus sinistres. Plusieurs carcasses de corps étaient dans les conduits, formant d’épaisses traînées de sang. Une odeur écoeurante, qui lui donnait envie de vomir. Elle vit un corps déchiqueté, avec une tête qui roulait devant elle.

Un endroit de rêve, clairement.