Pour Natalia, il était temps de passer aux choses sérieuses avant que la discussion entre les grosses têtes ne se complique, et qu’elle n’y comprenne rien. Cunningham était intéressé, mais Natalia n’était pas une scientifique, et elle avait bien du mal à comprendre ce qui se passait dans les laboratoires du SHIELD. Une fois, elle avait assisté à une discussion entre Fitz-Simmons, et elle avait bien cru perdre la boule. Dans ce genre de situations, elle comprenait un peu mieux Lloyd. Kaals ne tarda pas à lui répondre, en exposant ses conditions, et, bras croisés, Natalia les entendit :
« J'me dis que ça pourrais être sympa, une place au SHIELD. Mais. A quoi ça engage ? Est-ce que ça restreint ma liberté de mouvements, ou bien, est-ce que vous accepterez que je parte en voyage spatial de temps en temps ? J'ai quand même une âme aventurière. Et puis je suppose qu'il y a quelques tests à passer, dont un test de tir, avant d'intégrer l'organisation. Je dis oui à condition que le SHIELD accepte que j'vadrouille comme je le souhaite, même si ça implique des périodes où je suis injoignable. Et je propose qu'on aille voir cette salle de tir, ça m'intéresse. Messieurs-dames, je vous laisse prendre soin de mon invention, n'faites pas n'importe quoi. »
Cunningham hocha lentement la tête, et Natalia, de son côté, répondit par une simple phrase, le genre de phrases que Lloyd adorait placer dès qu’il le pouvait :
« Je vais vous faire une offre que vous ne pourrez pas refuser. »
Elle n’allait pas l’emmener voir la salle de tir. Elle avait un autre endroit à lui faire voir, un endroit qui lui plairait sûrement. Elle allait cependant prendre des risques, car c’était un endroit classifié, mais Natalia était convaincue qu’il l’apprécierait. Ils s’avancèrent dans un couloir, et Widow se mit à lui parler.
« Il y a environ un demi-siècle, nous avons réussi à envoyer des hommes sur la Lune, notre satellite naturel. Depuis cette époque, aucune avancée scientifique considérable n’a été réalisée dans l’espace, alors même que la part du budget qui y est consacrée par État n’est pas marginale. La France, par exemple, dépense environ 2 milliards d’euros par an pour tout ce qui touche à l’espace. Je ne sais pas si ça vous dit quelque chose, mais ce n’est pas négligeable. »
Elle s’avançait à travers une multitude de couloirs, s’arrêtant parfois, usant alors d’une carte pour franchir certaines portes vitrées, devant se livrer à chaque fois à un scanner rétinien ou au relevé de ses empreintes digitales. En chemin, on pouvait voir un certain nombre d’hommes et de femmes en costume, et, pendant le trajet, Natalia continuait à lui parler de l’espace. Elle expliqua à Kaals que des traces d’invasions extraterrestres existaient sur Terre depuis des dizaines de millénaires, et que le SHIELD en avait combattu certaines depuis bien des années.
« Avec la mondialisation et le rapprochement du monde, la plupart des États ayant développé un programme spatial ont chacun mis en place des ressources communes pour construire quelque chose, pour financer le SWORD. »
Elle entra dans une sorte de salle de conférences, et se rapprocha d’un ordinateur dans un coin, pianotant dessus. En le démarrant, elle alluma aussi le vidéoprojecteur. Le SWORD était l’abréviation de Sentient World Observation and Response Department, une organisation mondiale ayant pour but de s’occuper de tous les problèmes impliquant les extraterrestres. C’était une organisation interne au SHIELD, avec sa propre administration, mais reliée au SHIELD.
« Le SWORD effectue des missions impliquant d’aller dans l’espace, et je pense que vous pourrez nous aider. Ce que je vais vous montrer est classifié, et je compte donc sur votre discrétion. Voici le quartier général du SWORD. On l’appelle le Peak. »
Natalia chargea alors une image, qui s’afficha en grand sur l’image projetée par le vidéoprojecteur. On pouvait y voir ce que Widow appelait le Peak : une immense station spatiale en forme d’épée.
(http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/9/9c/The_Peak_%28S.W.O.R.D._1%29.jpg)
Le Peak
La fin de l’entrevue s’était annoncé, et la voilà qui a lieu. Natalia me tend une clé USB en déclarant que tout ce que je dois savoir se trouve dessus. Donc, j’vais avoir de la lecture, c’qui est bien, pour combler les moments d’ennui, même si j’n’en aurai pas beaucoup. Je saisis la clé, pour entendre Natalia me dire que je conviendrais mieux au SWORD, que ça me permettrai de voyager plus et que je devrais y réfléchir. Ce que je ferais, sans aucun doute.
- À moins que vous ayez encore d’autres questions, ou des remarques à formuler, je ne vous prendrais pas plus de votre temps. En tout état de cause, je vous remercie pour votre collaboration, Monsieur Shriek.
- Merci de même, ce fut un plaisir de faire votre connaissance, de découvrir le SHIELD et d’en visiter une base, du moins en partie. Je n’ai pas d’autres questions. Au revoir, donc.
Un léger sourire orne mes lèvres alors que je me rends au labo. J’y récupère mon invention, tout en saluant l’équipe scientifique qui l’a étudié pendant mon absence. Il va falloir que je bosse sur ce Wingpack un certain temps avant d’obtenir quelque chose qui me convienne. Enfin, je sors de la base.
5 MOIS PLUS TARD, EN EUROPE
Quelque part en Europe, un homme attendait, adossé à un hangar.
Le SHIELD ne m’a pas recontacté, ou alors ils l’ont fait à un moment où j’étais injoignable. Ça ne me dérange vraiment pas, dans l’absolu.
Lorsque six voitures arrivèrent, un sourire apparu sur ses lèvres. Il attendit que ses clients viennent jusqu’à lui. Leur chef s'exprima.
- Montrez-moi les armes !
- Montrez-moi le paiement.
- Apportez la valise !
L’homme se saisit de la valise, l’ouvrit puis la referma. Avec un hochement de tête approbateur.
- Entrez donc.
Le hangar était rempli à en déborder d’armes en tous genres, allant du simple couteau à une dizaine de bombes.
- Tout ceci est à vous, comme convenu.
L’homme sortit du hangar. Un portail apparut devant lui.il le franchit et disparut. Le portail s’effaça après son passage.
J’ai trouvé une occupation intéressante, très intéressante, qui occupe mon temps, de manière très active, parfois. Sans pour autant gêner mes élans de créativité. Je crée, Je vends, Je voyage. Que demander de mieux ?