C’était un couloir poussiéreux, étroit, et sombre, avec des trous dans le sol, des fissures le long des murs, et des dalles qui s’effritaient, révélant de la terre. Elle s’avançait lentement, attentive, craignant à chaque instant que des monstres ne lui sautent dessus. Elle n’était pas claustrophobe, non, mais il fallait tout de même avouer que cet endroit lugubre était particulièrement sinistre. Elle n’avait qu’une envie : trouver la source magique, afin de se soigner, de réparer son armure, et accomplir les ordres de Père. Fuir ne faisait pas partie de ses priorités, et elle préférait mourir, plutôt que de retourner avouer son échec devant Père. C’était aussi simple que ça. La Beauty avançait donc, quand elle entendit des bruits sourds se répercuter contre les murs. Des échos. Elle se retourna subitement, méfiante, et comprit assez rapidement que les Skavens avaient également du se réfugier dans le temple.
*Ces foutus rats ne me ficheront donc jamais la paix...*
La question était de savoir si toute la meute avait débarqué ici, ou seulement ses poursuivants. Ils avaient du ramener avec eux les autres manticores... Raison de plus pour ne ressortir qu’en ayant son armure réparée. Face au froid, à la tempête, et aux redoutables monstres, Crying Wolf était sa seule chance de survie. Shaina tenta dès lors de presser le pas, mais sa jambe continuait à l’élancer douloureusement. Elle poussa un léger grognement de dépit. Ce n’était pas le moment de traîner. Les Skavens la renifleraient sûrement, et ne tarderaient pas à la retrouver. Sans son armure, et avec sa jambe blessée, elle ne pourrait rien faire contre eux. Shaina ne pouvait pas se permettre de les sous-estimer encore. La Beauty se mit à marcher, s’appuyant contre le mur, jusqu’à voir le chemin former une sorte de courbe, descendant. Elle le suivit, évitant de tomber, et atterrit devant une espèce de vaste pièce souterraine, sur une sorte de plate-forme en bois. Elle descendit lentement les marches. Il y avait plusieurs tables de banquet désertes, ce qui laissait suggérer que cet endroit, jadis, avait du servir de salle de banquet. Il y avait, contre les murs, des armoires et des bibliothèques en triste état, recouvertes de toiles d’araignées.
Elle aurait bien aimé explorer les lieux, mais le temps lui manquait. Le cristal la dirigeait vers un autre couloir, et elle entreprit de le suivre. C’était un long couloir, avec un escalier en colimaçon, étroit, avec des marches escarpées. À plusieurs reprises, elle faillit trébucher, et s’affaler sur le sol, mais elle réussit à tenir debout, et débarqua alors dans ce qui semblait être une grotte souterraine. Elle continua à s’avancer, jusqu’à ce que le cristal se mette à vibrer entre ses doigts....
*J’y suis...* songea-t-elle.
Il y avait, devant elle, comme une espèce d’île magique :
(http://nsa34.casimages.com/img/2013/06/19/mini_130619100031595354.jpg) (http://nsa34.casimages.com/img/2013/06/19/130619100031595354.jpg)
Shaina sentit son cœur tambouriner lentement dans sa poitrine. Il y avait sûrement d’autres sources magiques, mais celui-ci ferait l’affaire. Elle s’avança jusqu’à se mettre au centre, entre tous les stalagmites, et s’assit en tailleur, puis commença à faire le vide en elle. Son cristal se mit à léviter, et luit furieusement, tandis que des déplacements d’air filaient autour de Shaina, l’enveloppant dans une espèce de tempête. Le cristal avalait la magie, et un rayon magique extrêmement lumineux se forma, reliant le cristal à Shaina. Ses yeux s’ouvrirent subitement, dégageant de vives lueurs blanches, tandis que la magie se mit à exploser dans son corps.
Une sensation des plus plaisantes.
Et qui déclencha une réaction en chaîne. Pendant quelques secondes, dans tout le temple abandonné, les bougies s’allumèrent, répandant des flammes bleues, qui dansaient le long des murs. Dans le hall d’entrée, une série de torches fixées à des murs et de candélabres s’allumèrent sans prévenir, brillant furieusement, avant de s’éteindre. Et, dans le lourd silence qui suivit les crépitements des flammes, le sifflement du vent dehors semblait être de mauvaise augure. La tempête empêchait les gens coincés à l’intérieur de sortir.
Et un long gémissement se fit alors entendre, une sorte de complainte ancestrale rebondissant le long des murs, comme un sinistre mugissement.