Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Complexe d'études secondaires et supérieures => Discussion démarrée par: Iron Girl le mardi 30 avril 2013, 13:52:03

Titre: [FINI] Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le mardi 30 avril 2013, 13:52:03
Dans sa tête, la musique, doucereuse, crépitait. Elle espérait avoir le temps de terminer Still Alive avant de voir l’homme approcher. Il était aisément reconnaissable, il n’y avait pas énormément de lycéens en fauteuil roulant dans le coin. Rachel était sortie de sa voiture, se tenant à l’entrée du lycée Mishima, et attendait son client. Comme il faisait beau dehors, elle portait des lunettes de soleil, un jean, une veste en cuir rouge sur un débardeur blanc. C’était la sortie des classes, et, d’après l’emploi du temps qu’on lui avait fourni, c’était à cette heure que l’homme qu’elle cherchait, Drake Noventa, finissait les cours. Naturellement, la venue dans un simple lycée public du fils Noventa avait donné lieu à quelques articles de journaux dans la presse, mais, si Rachel voulait le voir, ce n’était pas pour demander un autographe, mais pour lui poser quelques questions. C’était dans le cadre de son travail. Une obligation professionnelle, en quelque sorte.

Il y a quelques jours, un chercheur d’un des laboratoires de recherche de Noventa Corporation, une multinationale, avait appelé la police, en affirmant qu’il pensait que son service avait été victime d’une attaque cybernétique visant manifestement à obtenir des secrets industriels. Jiro Tanaka. Jusque-là, rien d’extraordinaire. Dans le monde des industries, l’espionnage industriel entre sociétés était plus fréquent qu’on n’aimait le croire, mais le département concerné était celui des recherches militaires. Noventa Corporation faisait dans la robotique, et avait passé plusieurs contrats avec différentes armées, notamment l’armée japonaise. L’objectif premier n’était pas de concevoir des armes, mais de développer des combinaisons de défense pour les soldats. C’était un domaine sensible, et décrocher des contrats donnait lieu à de féroces batailles entre les différentes sociétés concernées. Jiro avait constaté que quelqu’un avait tenté d’accéder aux serveurs de son système, afin d’obtenir des informations sur un projet confidentiel, tellement confidentiel que Jiro ne pouvait même pas en parler aux policiers. Ceci dit, l’enquête de la police avait tourné court, car le S.H.I.E.L.D., cet organisme onusien spécialisé dans le contre-espionnage, et dans tout ce qui touchait au paranormal, avait décidé de s’emparer de l’affaire, eu égard aux enjeux sensibles qui concernaient cette histoire de piratage. Le S.H.I.E.L.D. savait que Jiro travaillait sur des concepts d’armure, les Metal Bones, qui intéressaient l’armée. Le piratage avait eu pour unique fonction d’essayer d’obtenir les schémas techniques du dernier prototype, le MB 4. Qu’est-ce qui reliait en apparence un lycéen paraplégique à une histoire d’espionnage industriel appliquant l’armée ? Le fait qu’il était le seul homme sur Terre portant une MB 4.

Rachel avait donc reçu comme mission d’interroger l’homme. Le piratage avait été efficace, impliquant indiscutablement, selon les experts en sécurité informatique de Noventa Corp., mais aussi du S.H.I.E.L.D., du social engineering. Quelqu’un avait, sûrement sans le réaliser, fourni aux pirates les moyens d’accéder dans le système informatique. Le social engineering était cette pratique consistant à exploiter les failles humaines dans un système informatique semblant inviolable. Rachel devait donc commencer par interroger Drake, afin d’en savoir plus sur ses connaissances, et déterminer s’il y avait des failles ou non parmi ses connaissances. Elle devait aussi s’assurer de sa sécurité, ses supérieurs pensant qu’il risquait fort d’être capturé par les commanditaires de l’attaque informatique.

« On ne parle pas d’une vulgaire attaque DNS lancée par des types en pyjama qui se branlent dans leur garage le Dimanche soir en pensant à Uma Thurman, officier Hawkes, lui avait expliqué Lloyd, son supérieur. Les types qui ont lancé cette attaque sont des pros. »

Sir, Yes, Sir ! Rachel avait obtempéré, en bonne petite soldate. Sa mission actuelle consistait donc surtout à protéger Drake. La musique se terminait, et elle rangea son lecteur MP3, en mettant les mains dans les poches de sa veste. Un léger vent faisait remuer ses cheveux, et elle vit la masse de lycéens sortir rapidement, dans leurs uniformes scolaires. Rachel était familier à ce spectacle. Son éducation, elle ne l’avait pas fait à l’école publique, mais dans un établissement privé, à la discipline rigoureuse, où le port de l’uniforme était de rigueur. Rachel avait, à vrai dire, plus porté des uniformes que des vêtements civils au cours de son existence. Les lycéens se pressaient de sortir, s’agglutinant vers la station de métro, à proximité du lycée. Rachel ne tarda pas à voir son objectif : l’homme en fauteuil roulant. Il descendait le long d’une rampe, et elle s’avança vers lui, sortant son portefeuilles de sa poche intérieur, attrapant sa carte d’identité du S.H.I.E.L.D. Comme Drake était de type occidental, et elle aussi, elle décida d’opter pour la formulation à l’américaine.

« M. Noventa ? lâcha-t-elle devant lui, en lui montrant sa carte. Officier Rachel Hawkes, du SHIELD. J’aimerais m’entretenir avec vous d’un sujet concernant Tanaka-san. »

Elle espérait que ce mot ferait *TILT* dans l’esprit de ce jeune homme fringant, et qu’il la suivrait. D’après les informations qu’on avait eu sur lui, avant d’être paraplégique suite à un accident, Drake était un flambeur, un gosse de riche qui, s’il n’avait pas eu son accident, aurait probablement passé ses années de jeune adulte à osciller entre les tours excentriques de Dubaï et les plages psychédéliques d’Ibiza. Au lieu de ça, il s’était perdu en cours de route, et se retrouvait à Seikusu.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le mardi 30 avril 2013, 17:52:17
Journée de merde.
Etre scolarisé dans le public avait été un choix volontaire de ma part, sensé me remettre les pieds sur terre après des années passées en dilettante ultra-riche. Le handicap m'avait assagi et rendu plus accessible, mais le regard des gens était lourd à porter quand ils se posaient sur les roues de mon fauteuil qui circulait à travers les couloirs de Mishima. La pitié souvent, la moquerie incisive de temps à autre. "Regardez le, ce petit gosse de riche ! Bien fait pour lui, on ne va pas le plaindre de rouler en fauteuil alors qu'il est blindé de pognon !" ou encore quelques "Si il me présente à des stars, je peux bien lui proposer de le pousser un peu et faire comme si j'étais son pote !". Le plus dur restait le regard des filles, qui auraient aimé m'approcher pour s'afficher à mon bras et qui là hésitaient par peur d'être jugées comme des Soeurs-la-Pitié ou d'immondes profiteuses hypocrites. Au final, je restais donc seul et en bavais en silence, avec pour seule consolation mon fauteuil si particulier. Je savais que si tôt les cours finis, si tôt que je serai rentré chez moi, je pourrais revêtir l'armure et m'évader au sens propre comme au figuré. Ça aidait à tenir le coup et à bouffer seul à la cantine.

Les prof' étaient curieusement un réconfort. Qu'elle soit hypocrite ou sincère, leur pédagogie envers moi était agréable et la plupart jusque là m'avaient considéré juste pour mon niveau scolaire et pas pour mon nom où mon handicap. Jaïna Hudson m'avait plut par exemple, et Pamela Isley ne m'avait pas laissé indifférent. Bah, leurs classes ne seraient pas celles que je fréquenterais le plus et j'avais trouvé ça dommage avant de me résigner. Entre ça et la paraplégie, je ne pouvais que me dire que la vie était pleine de petits obstacles plus où moins surmontables.
L'avantage d'avoir quelques lacunes dans à peu près toutes les matières, c'était d'avoir de quoi m'occuper. Élève assidu et attentif, les heures d'enseignement passaient pour moi rapidement et je n'avais pas trop à me prendre la tête la plupart du temps, ce qui me permettait de conserver ma bonne humeur. Ma solitude n'était pas encore parvenue à me remettre en dépression et mon fauteuil servait de garde-fou à ce détestable état d'esprit. Bref, si tout n'allait pas à la perfection, ça avait le mérite de... ben... rouler.
Haha.

La journée, disais-je, avait été merdique. Mes résultats n'étaient pas encore à la hauteur malgré mes efforts et j'avais réalisé que j'aurai des cours supplémentaires à prendre. Mon temps de vol allait en pâtir... Et puis, ça n'allait pas fort. Mishima était mal équipé pour recevoir les personnes à mobilité réduite et j'avais connu un revers dans l'aile ouest quand j'avais voulu descendre la pente prévue pour les fauteuils. Mal entretenue, un petit cahot à sa surface avait bloqué une roue et le choc m'avait précipité hors de l'assise, me faisant rouler lamentablement jusqu'au palier où je m'étais retrouvé contraint d'appeler à l'aide. On était venu et on m'avait relevé, mais quelques moqueries blessantes avaient fusé. J'avais eu mal, oui. Même si j'avais gardé la tête haute jusqu'à la fin des cours.

Peu désireux de me mêler au flot estudiantin qui se ruait à l'extérieur, j'avais pris mon temps pour sortir de l'enceinte du lycée, casque de mon mp3 vissé sur les oreilles pour me remplir la tête d'un bon AC/DC de derrière les fagots (http://www.youtube.com/watch?v=hjlBMl6f3hU) tandis que je me méfiais de la dernière rampe de la journée que descendait mon curieux fauteuil carrossé. Et oui ! Les plaques qui composaient l'armure se rabattaient le reste du temps sur la structure de la chaise, qui semblait excentriquement customisée de parties noires et argentées du plus bel effet. C'était joli, mais ça semblait encore être un caprice de gosse de riche. Tant pis.

Je vis d'abord ses jambes quand elles se plantèrent devant moi, me coupant la route. Je relevais le regard pour découvrir une fille... Non, une femme, qui me faisait face. Du genre plutôt très bien foutue, avec un visage agréable et des formes à se retourner dessus dans la rue. Habillée plutôt simplement, elle agitait devant moi une carte que je pris d'abord pour celle d'un flic. J'ôtais mon casque alors qu'Angus Young commençait à donner de la voix et lui demandait de répéter tout en veillant à fixer mon regard dans le sien plutôt que sur le renflement obsédant de ses seins. A ma décharge, depuis ma position, on les voyait en premier lieu ! Mais j'étais bien élevé et surtout, j'étais curieux.
J'entrepris de lui répondre en utilisant l'américain, comme elle avait eu la prévenance de le faire pour m'accoster. "Un bon point pour elle", me dis-je dans un sourire en lui proposant ma main.

- Enchanté, officier Hawkes. Inutile que je me présente, donc.

La dite Hawkes avait évoqué Jiro. Curieuse entrée en matière, qui me plaça sur la défensive. Publiquement, Jiro et moi étions amis, oui. Mais La carte de la jolie gaï-jin ressemblait à celle d'une agence gouvernementale et j'avais dans l'idée qu'elle ne venait pas pour me demander un autographe ou me proposer un rendez-vous. Techniquement, il n'existait aucun lien professionnel entre Tanaka et moi, puisqu'il était connu que je n'utilisais le nom de la boîte que pour mes sponsoring sportifs et que je n'avais nul intérêt dans les affaires. Bien sûr, le MB sur lequel j'étais assis était la preuve du contraire mais c'était un fait top-secret que Jiro conservait tout aussi soigneusement que moi. Je marchais donc -façon de parler- sur des oeufs quand je tentais d'en savoir plus.

- Il est arrivé quelque chose à Jiro, Officier ? Vous savez, si ça concerne Noventa Corporation, vous devriez vous adresser à mon père et pas à moi. Enfin, si je peux vous aider...

J'haussais les épaules en lui souriant pour donner le change, bien que j'étais un peu inquiet. Derrière Rachel, quelques lycéens mataient tout en parlant bas. De son cul apparemment splendide qu'ils n'hésiteraient pas à percuter si elle le leur demandait, mais aussi du fait que j'étais une espèce d'enfoiré d'infirme qui avait une secrétaire méga-bonne, ce qui était encore un pied de nez à la classe moyen. Un lança même que j'aurais dû y laisser les bras pour avoir ce que je méritais quelque chose du genre.
Je serrais les dents et les poings, avant de baisser le regard un instant. C'était vraiment une sale situation.

- Si vous acceptez de me pousser un peu, je discuterai avec vous autant que vous voulez. Autant leur en donner pour leur argent, lui dis-je en désignant le groupe d'un mouvement vague de la tête.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le mardi 30 avril 2013, 18:52:10
« Elle est là, Monsieur.
 -  ...
 -  Oui, tout à fait. Le SHIELD a été fidèle à vos pronostics.
 -  ...
 -  Naturellement, Monsieur. Cependant, je vous signale que, si les capacités de son armure ne sont pas exagérées...
 -  ...
 -  Oui. Oui, bien sûr. Je m’en tiendrais à la procédure que vous avez fixé, Monsieur. »

L’homme raccrocha le téléphone fixe. C’était un vieux modèle, avec un câble. Mais l’homme était un professionnel, pas une vedette de cinéma. Au cinéma, tous les espions avaient des téléphones portables dernier cri, persuadant les gens que les nouvelles méthodes étaient les plus fiables. Mais, en réalité, rien ne valait un bon vieux téléphone filaire. Il était très facile, avec une parabole, de surveiller des communications. Avec un téléphone filaire, il fallait nécessairement opérer sur le réseau... Et l’homme l’aurait vu. Reposant donc son téléphone, il attrapa à nouveau ses puissantes jumelles, et regarda à travers son store. Il avait une vue imprenable sur l’entrée du lycée, et avait rapidement repéré l’agente du SHIELD. Hawkes. Sa présence posait un léger problème, et il avait donc appelé son supérieur pour savoir si la procédure aurait lieu. Ce dernier aurait confirmé. L’agent les observait. Il vit l’officier se glisser dans le dos de l’homme, et tirer sur le fauteuil. Depuis cette position, il ne pouvait pas les entendre, mais il savait lire sur les lèvres, et décrypter les expressions faciales et corporelles. Et, comme on disait, le langage humain était, à 80%, extra-vocal.

Il avait encore un coup de fil à passer.

*
*  *

Rachel nota d’emblée les quolibets dont Drake était victime. Surprenant ? Pas vraiment. Pathétique ? Assurément. Elle savait que le lycée Mishima était une sorte d’aberration qui n’avait de raison d’être que dans une ville aussi spéciale. Constamment, il défrayait la chronique, et avait eu droit à plusieurs procès. Curieusement, il n’avait jamais été fermé, et les procès avaient toujours tourné en sa faveur. Les plus paranoïaques allaient jusqu’à dire que la directrice du lycée était liée avec les Yakuzas, et menaçait les juges. Rachel n’en savait rien, mais, ce dont elle était sûre, c’était que beaucoup de lycéens de ce lycée étaient fichés par le SHIELD, en raison de leurs capacités paranormales, ou surnaturelles. Ceux qui se moquaient de Drake, le sifflaient, ou mataient le cul de Rachel, n’étaient que de vulgaires cons sans grand intérêt. Mais elle lisait dans le regard de Drake que leurs réactions l’atteignaient, et le blessaient.

*Le profil-type du super-héros* songea-t-elle avec un certain amusement.

Sans rien lui répondre, elle se glissa dans son dos, et le tira, puis parla rapidement.

« Jiro n’a pas été blessé, si c’est là ce qui vous préoccupe. Mais nous avons de bonnes raisons de penser que votre sécurité est en danger, M. Noventa. »

Le « nous » faisait très « X-Files », mais, quitte à être une agente secrète, autant se la jouer un peu, non ? Rachel passa à côté des jeunes, se dirigeant vers sa voiture, une simple Toyota Avensis. Elle regardait furtivement autour d’elle, mais, à part des lycéens pressés, quelques parents d’élèves, il n’y avait rien d’inhabituel.

« Je trouve ce paradoxe assez curieux, pas vous ? Un gosse de riche qui se rend dans un lycée public pour se faire passer pour n’importe qui, mais qui arbore un fauteuil roulant luxueux... Il n’est pas étonnant que ces gosses vous méprisent. Ils vous voient comme un snobinard qui, même en ayant perdu ses jambes, continue à les narguer avec un fauteuil roulant hors de prix... Mais nous savons tous les deux que ce n’est pas qu’un simple fauteuil roulant, n’est-ce pas ? »

Jiro n’avait eu aucune réelle difficulté à expliquer que le fauteuil roulant de Drake était un prototype expérimental, parce qu’il craignait que les individus qui aient attaqué son service ne cherchent à s’emparer du prototype. Tout en parlant, elle s’était dirigée vers sa voiture, et l’ouvrit. Elle ouvrit la portière côté passager, afin d’aider Drake à s’asseoir à l’intérieur. Elle anticipa alors ses questions, et lâcha rapidement ;

« Le laboratoire de Jiro a fait l’objet d’une attaque informatique, et nous pensons que les auteurs de cette attaque pourraient chercher à s’emparer de votre précieux fauteuil roulant... Et probablement de vous aussi. »
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le mardi 30 avril 2013, 19:42:39
Elle accepta ma demande sans rien ajouter et cela me soulagea. Mon fauteuil était capable de rouler seul -ça aurait été malheureux avec tout la technologie qu'il recelait- mais j'avais juste envie de profiter de la situation. Quitte à ce qu'ils me méprisent et me dénigrent, autant donner aux dires de ces cons limités un fond de vérité, pas vrai ? Ils pourraient raconter tout leur soûl que Novenroulette se payait le luxe de se faire pousser la chaise par une fille sur laquelle ils se toucheraient quand ils y repenseraient, une fois seuls dans leur lit. De mon côté, cet élément de ma journée relégué à l'état de détail, j'avais d'autres soucis bien plus immédiats à gérer. Rachel mena mes roues en direction d'une file de voitures garées un peu plus haut dans la rue que nous remontions, tout en me révélant que Jiro allait bien et que j'étais moi-même menacé. Waaaah, comme dans les films, sérieux ? Ma crainte de voir le MB être volée était de plus en plus présente mais elle se disputait la place à l'excitation que je cherchais à contenir au mieux. Tout en parlant, je chaussais mes lunettes de soleil. Les Ray-ban aviator me mangèrent bientôt une partie du visage alors que j'ouvrais un peu plus largement la veste de mon uniforme scolaire.

- Je ne suis pas très au fait de ce genre de choses, officier Hawkes... Alors excusez moi, mais qui est ce "nous" ? Ce SHIELD dont vous avez brandit la carte ? Ça faisait très FBI, votre entrée en scène. J'ai bien aimé, j'avoue. Mais maintenant je m'inquiète et je m'interroge. Vous avez le droit de m'en dire plus librement, ou vous me tuerez une fois que j'aurai mes informations ?

Tournant le buste dans sa direction pour lui adresser un sourire (j'avoue, je tentais de le faire charmeur, pour voir si ça avait des chances de fonctionner), je m'aperçus qu'elle semblait méfiante. Comme un peu aux abois, le genre qui pue l'embuscade dans les films. Possiblement une facétie de mon imagination, qui pour le coup tournait à plein. Curieux, je m'arrêtais à son buste. Non pas pour mater, mais plus pour chercher sous sa veste la crosse d'une éventuelle arme à feu. Je ramenais la tête en avant à notre arrêt, regardant la Toyota qui allait nous servir de véhicule.
Et je déglutissais fortement quand sa voix délivra davantage d'informations à mon sujet, me crispant sur le fauteuil. Silencieux un moment, je pris le temps de réaliser qu'elle était très bien informée. Trop bien. Je ne répondis d'abord rien, incapable d'une quelconque répartie, et la laissait m'aider à quitter le fauteuil pour m'installer dans son Avensis. Je ne m'inquiétais pas : le MB n'était pas utilisable par le premier venu et l'IA interne veillait au grain. Et Drusilla était pleine de surprises... Autant me montrer docile, vu qu'agir autrement n'aurait de toutes façons servi à rien.

- Il y a une petite commande sur l'accoudoir droit pour plier le fauteuil. Si ça ne passe pas dans votre coffre, vous savez sûrement que le mini-van que conduit mon chauffeur garé à deux rues de là est équipé pour s'en occuper.

Feignant de taper un sms sur mon Iphone, j'ouvrais en fait une application spécialement conçue pour être une interface ultra-simplifiée entre le MB et moi. Ainsi, Drusilla me retrouverait en cas de soucis. Bon sang, dans quoi étais-je embarqué ?
Hawkes fit ce qu'elle jugea le mieux et je l'attendis patiemment dans la voiture après m'être attaché.

- Pourquoi Jiro ne m'a pas mit au courant de votre venue, au juste ? Et puis, je ne vois pas pourquoi vous me faites tout ce cirque : le MB est un engin destiné à l'amusement et au soutien médical. Y'a pas une arme ! Qui voudrait s'emparer de ça, franchement ?

Je n'avais aucune conscience des enjeux, à part que je ne voulais pas qu'on vole le fruit des efforts de Jiro. Plus que de perdre l'armure, c'était ça qui me faisait peur. Jiro s'était donné pour mettre au point les divers Metalbones et certains modèles revus et corrigés serviraient à d'autres handicapés ! C'était dégueulasse de s'en prendre à ça !
J'avais tapé du poing sur le tableau de bord, emporté par la colère. Baissant les yeux, je demandais pardon à l'agent du SHIELD tout en essayant de reprendre mon sang-froid.

- Désolé pour ça, officier. Je suis un peu énervé, mais ce n'est pas contre vous... Bon, où va t'on ? A la Tour, je suppose ?

Un sourire charmeur, que je perdis presque aussitôt alors qu'une chose qu'elle avait dite me revenait en mémoire. Elle aussi s'était montrée blessante, j’espérais sans le vouloir. Toutefois, autant mettre les points sur les i dès maintenant.

- Et je ne cherche à narguer personne. Le MB c'est... pas pour... la poudre aux yeux. Je veux dire, je ne méprise pas les autres ! Si je suis à Mishima, c'est pour montrer que je vaux autant qu'eux, pas pour étaler mon nom et l'argent derrière !
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le mercredi 01 mai 2013, 17:20:19
Il se méfiait d’elle, ce que Rachel pouvait comprendre. Le SHIELD n’était pas un organisme très réputé, même si, depuis l’Initiative, on en parlait de plus en plus dans les médias. Ce qui avait vraiment du le déterminer à la suivre, outre son beau petit cul, était probablement les informations qu’elle savait sur les particularités spéciales de son fauteuil. Elle l’aida donc à grimper dans sa voiture, puis effectua ce que l’homme lui avait conseillé de faire, pliant le fauteuil roulant pour l’installer dans le coffre de sa voiture. Elle referma ce dernier d’un coup sec, puis grimpa à l’avant. Elle nota que Drake avait mis des lunettes de soleil d’aviateur, qui lui faisaient penser à tous ces shérifs dans les films américains parlant de l’Ouest profond. Elle ne dit rien, et se contenta de démarrer, tandis que l’homme, nerveux, l’assaillait de questions. Elle n’y avait pas répondu, car elle configurait le GPS intégré dans sa voiture. Leur destination était effectivement la « Tour », c’est-à-dire le siège social de Noventa Corporation Japan, la filiale de la transnationale se trouvant au Japon. C’était l’un des plus grands gratte-ciel de cette ville. Drake termina sa diatribe en lui disant qu’il ne cherchait pas à mépriser les autres. Rachel le regarda silencieusement. Un gosse, tout simplement. Il rêvait de s’intégrer, d’être... Comme les autres. Il était de ces paradoxes qui font l’humanité. Les individus voulaient à la fois être inclus dans la masse, et en être dehors. Rachel y voyait là l’attirance de bien des filles de bonne famille pour les mauvais garçons, les marginaux, et toute cette clique de cassos sans intérêt, selon elle.

« Hey, joli cœur, pas la peine de m’étaler ta diatribe, lâcha-t-elle. Je ne t’accusais pas, je t’expliquais juste la manière dont eux te voyaient. Peu importe ce que tu feras, ton nom sera toujours plus important que ton prénom. Je ne suis pas aussi riche que toi, mais j’en sais quelque chose. »

De Rachel Hawkes, on avait toujours vu le Hawkes, avant le Rachel. Hawkes. Hawkes, comme ce héros de la Guerre de Sécession. Hawkes, comme ce soldat de la Seconde Guerre Mondiale qui avait sauvé des vies, et avait reçu la Medal of Honor. Hawkes, comme son père, un général qui siégeait au Pentagone. Toujours, elle avait du faire ses preuves, se heurtant à deux obstacles : un monde très masculin, l’armée, et un nom qui lui attirait les faveurs des supérieurs, et les brimades des camarades. Elle commença à démarrer, et s’engagea sur la route.

« Pour le reste... Vous tuer n’est pas dans mes ordres de mission, ne vous en faites pas. Avec votre iPhone, vous trouverez rapidement tout ce qu’il y a à savoir sur le SHIELD, l’organisation n’est plus aussi secrète qu’auparavant. Pour résumer rapidement, le SHIELD est une sorte de police internationale spécialisée dans toutes les menaces paranormales, mais aussi dans tout ce qui concerne l’espionnage et le contre-espionnage. »

C’était d’ailleurs la fonction première du SHIELD. Rachel s’arrêta à un feu rouge.

« Jiro ne vous a pas prévenu parce que vous étiez en cours, et parce que nous avions peur que son appel soit capté. S’il ne s’agissait que d’une histoire entre sociétés cherchant à se battre pour deux ou trois brevets, le SHIELD ne se déplacerait pas en personne, M. Noventa. »

Le feu passa au vert, et elle démarra, filant le long d’un boulevard menant vers le centre-ville. Les fréquents regards que Rachel jetait dans son rétroviseur n’étaient pas liés qu’à un excès de vérification des distances de sécurité entre elle et les autres usagers ; elle s’assurait que personne ne cherchait à les suivre.

« Nous pensons que quelqu’un cherche à s’emparer des secrets de fabrication des Metal Bones, afin de les perfectionner, et d’en faire des armes de pointe. Vous avez entendu parler de Stark Industries ? Les secrets de fabrication de l’armure de Tony Stark figurent parmi les secrets les mieux protégés par l’Oncle Sam. Et la technologie des Metal Bones est, sur le principe, relativement similaire à celle des armures de combat de Stark Industries. »

Elle doubla une voiture, se rapprochant d’un carrefour. Le siège social de NCJ se trouvait dans le centre-ville, et, si le lycée Mishima n’en était pas éloigné, il faudrait bien une quinzaine de minutes pour le rejoindre. Rachel s’arrêta à un nouveau feu rouge, continuant à délivrer quelques informations supplémentaires.

« Quant à savoir qui voudrait s’en emparer... Les émirats du Moyen-Orient ? La Russie ? La Chine ? Trouver des clients ne sera pas difficile. Toute la question, c’est de déterminer qui est derrière cette attaque. Il s’agit probablement de mercenaires, des professionnels. »

Elle filait sur la voie de gauche, se rapprochant d’un rond-point, et alluma son clignotant. On commençait à voir les énormes gratte-ciel du centre-ville.

« Nous pensons qu’ils vous surveillent, M. Noventa. Cette attaque était préméditée depuis longtemps. »

Rachel pensait même que l’attaque n’avait été qu’un appât, une manière d’attirer le S.H.I.E.L.D. Les mercenaires étaient bien renseignés, et, pour l’heure, les experts informatiques n’avaient pas réussi à déterminer ce qui s’était vraiment passé durant cette attaque.

« Est-ce que vous avez des doutes ? Des soupçons sur d’éventuelles connaissances au lycée qui pourraient en réalité être des informateurs ? A ce stade-là, tout le monde est suspect, M. Noventa. Il est plus que probable que les Yakuzas sont impliqués, et, dans cette maudite ville, les Yakuzas sont partout. »
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le mercredi 01 mai 2013, 22:41:49
Tandis que la Toyota prenait la route emmenée par son moteur à présent chaud et guidée par le signal GPS que l'officier du SHIELD avait prit le temps de configurer, j'étais pensif. Accoudé à la porte la main dans le menton, je regardais le paysage urbain défiler sans vraiment le voir, perdu dans mes pensées. Peut-être que depuis l'accident, tout avait été une erreur ? L'école publique, le MetalBone, ma dépression et tout ce qui en avait découlé. Effectivement en repensant aux mots sévères mais justes de l'agent Hawkes, j'avais réalisé que me pointer au lycée dans ce fauteuil qui semblait hors de prix avait été une mauvaise idée. Sous prétexte de protéger un secret industriel, je paradais inutilement devant des gens qui avaient pour la plupart du mal à boucler leurs fins de mois. Moi, ce n'était pas un problème que je connaîtrai un jour, j'en étais certain. Rien de mieux pour alimenter les ragots et les on-dit à mon égard, qui n'avaient pas besoin de ça pour être conséquents.
Alors que j'allais soupirer, Rachel me plomba en plein vol. Un tir de DCA bien ajusté. C'était la meilleure vérité que j'avais entendue depuis des lustres. Je ne serai jamais un prénom tant que je me nommerai Noventa et je serai toujours vu à travers le prisme de l'argent et de la renommée. Tournant la tête vers elle, je la regardais par-dessus mes lunettes baissées et ne trouvait rien à répondre, silencieux avant de doucement sourire.

- C'est le truc le moins con que j'ai entendu depuis mon accident, princesse.

Un surnom stupide pour un autre, mais le remerciement qu'elle pouvait lire dans mon regard était sincère. Décidé à ne plus faire la gueule ou à sortir un autre numéro de Caliméro à roulettes, je me repris vite et me redressais face à la route, ouvrant légèrement ma fenêtre tandis qu'elle me parlait du SHIELD en me disant que ce qu'elle me disait était vérifiable sur le net. Je saisi mon portable mais arrêtais finalement mon geste, me disant que lui montrer que j'étais prêt à la croire sur parole était un bon point pour moi. La draguer ? J'en doutais. Mais établir une relation à peu près saine et amicale pouvait être sympa... Et toujours utile, vu qu'on parlait là d'un agent du contre-espionnage. Elle avait peut-être des tas de gadgets funs, comme James Bond ? Du coup, ça faisait de moi la James Bond girl du film ? Amusante perspective.

- Arrêtez moi si je me trompe, mais votre mission ne serait pas aussi de me protéger ? Vu que vous êtes venue me chercher et que vous m'avez dit qu'on pourrait s'en prendre à moi, ça serait logique. Et puis vous êtes un agent de terrain, non ? Mais -sans vouloir vous offenser- je ne vois pas ce que vous pourriez faire que mon fauteuil ne pourra pas. Niveau protection, je suis littéralement blindé une fois l'armure activée.

Je ne fanfaronnais pas, l'armure pouvait résister à n'importe quelle arme de poing, d'après Jiro. Et ces types qui soi-disant m'en voulaient ne viendraient pas me cueillir à bord d'un tank, tout de même ! Dans mon esprit, il m'était facile de me défaire de tout tant que j'aurai mon précieux fauteuil sous le cul. Et les menaces dont Rachel parlait ne pouvaient pas être aussi sérieuses que les trucs qu'on voyait dans les films, voyons.

- Vous ne comprenez pas bien, officier Hawkes. Jiro peut me prévenir par des moyens bien plus sûrs que le téléphone. Nous avons convenu de plusieurs justement pour le cas où l'armure serait en jeu. C'est pour ça que ça m'étonne qu'il n'ait rien fait. Alors soit vous me menez en bateau et je suis encore plus dans la merde que je ne le pense, soit... C'est bizarre. C'est tout.

L'application iPhone, l'interface même de Drusilla incluse dans l'armure, n'importe quoi... Jiro avait des moyens rapides et discrets si il voulait entrer en contact avec moi. Était-il si inquiet que ça, pour ne m'avoir rien dit ? Avait-il une confiance aveugle dans ce SHIELD, au point même de remettre entre leurs mains son précieux bébé, comme il l'appelait ? Je décidais de me fier au jugement de mon ami et à la sympathie -relative- de l'officier qui conduisait la voiture dans laquelle je me trouvais. Pour l'heure, je n'avais plus d'autres choix et si ils existaient, ils m'échappaient complètement.

- Stark Industries, si je connais ? Oui, oui. J'ai entendu mon père en parler, ils étaient concurrents pour je ne sais plus quoi pendant un temps. C'est l'entreprise qui a créé Iron Man, quelque chose du genre, il me semble. J'ai vu une photo de lui sur le net une fois ou deux, je m'étais d'ailleurs dis que les design de nos armures avaient un peu de ressemblances. Je ne savais pas que c'était un secret d'état ! Je comprends pourquoi, du coup. Iron Man est puissant ! Mais, encore une fois, Jiro ne conçoit les MetalBones que pour le côté ludique et l'appareillage médical. Vous pensez vraiment que des gens détourneraient un système d'aide aux handicapés, officier ?

Ses regards sur le rétroviseur ne m'échappèrent pas. Comme dans les films, vraiment ! On avait vraiment des chances d'être poursuivis ? Moi, j'en doutais. Ca semblait tellement irréel, après tout ! Je ne dis toutefois rien, l'écoutant tandis qu'elle engageait l'Avensis sur un giratoire qui nous amena aux portes du quartiers des affaires, du coeur duquel perçait la pointe du building de la Corporation.

- Y'a un truc qui m'échappe, là. Si ces types sont des pros, je suppose que fauteuil ou pas, ils sauraient me maîtriser sans peine pour s'emparer du MB. Pourquoi dans ce cas là ne pas l'avoir fait avant ? Des pros devaient se douter que votre organisation serait mise sur la brèche et que ça compliquerait les choses. Alors, si ils me surveillent depuis longtemps... Pourquoi avoir attendu ? Et, par pitié, appelez moi Drake. M. Noventa, c'est mon père, officier Hawkes. Et n'hésitez pas à me tutoyer, aussi.

Je lui indiquais une rue à prendre pour éviter un petit bouchon qui survenait souvent à cette heure là, avant de me dire que la situation m'inquiétait autant qu'elle commençait à me griser, à m'exciter. Voilà qui changeait du quotidien morne du lycée et qui me rappelait un peu cette ambiance tendue avant que mes potes et moi tentions une manoeuvre un peu folle dans un de nos sports pas toujours sécurisés ni même légaux.

- Vous l'avez vu vous même, les gens du lycée ne comptent pas parmi mes proches. Je n'ai pas d'amis et ceux que j'avais datent d'avant l'accident et donc d'avant le MB. A la rigueur, le personnel de maison de la ville où j'habite ? Mais je prends des précautions sérieuses avant d'utiliser l'armure et aucun d'entre eux n'est au courant de son existence. Le seul qui sache, c'est Jiro. Interrogez ses assistants, un truc du genre.

La voiture continuait de s'enfoncer dans les artères de la ville et moi dans l'incompréhension. D'accord, je n'étais certainement pas au fait de tout ce qui avait put se passer et sûrement Rachel ne me disait-elle que ce que j'étais autorisé à savoir, mais de mon point de vue quelque chose semblait ne pas coller. Après, dire quoi... Non, je n'en étais pas capable. Enfin, peut-être considérerait-elle mes interventions comme stupides et déjà étudiées par ses supérieurs et d'autres mecs "qui savent" ?

- Au fait, rien à voir, mais pourquoi vous dites que vous savez l'effet que ça fait l'histoire du nom ? Juste pour le fun et pour me la faire boucler, ou vous êtes concernée ?
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le jeudi 02 mai 2013, 01:21:48
Drake mit en lumière plusieurs incohérences, qui tournaient autour de Jiro. A dire vrai, Rachel ne pouvait pas répondre à ses interrogations. Elle ne faisait pas partie de l’équipe chargée de l’enquête, et elle avait reçu la mission de protéger Jiro il y a seulement quelques heures, avec un dossier volumineux de 300 pages à lire, la plupart des pages concernant Noventa Corporation et Drake Noventa. Elle avait juste lu l’essentiel, et ignorait le curriculum vitae de Jiro. De ce que Drake disait, il était anormal que Jiro ne l’ait pas prévenu, alors qu’il avait quantité de moyens discrets de le faire. Rachel ne savait pas quoi en penser. Peut-être qu’il avait tout simplement été débordé. Ce n’était pas tous les jours qu’on affrontait une attaque cybernétique, et, dans un dossier aussi sensible que la recherche militaire, il fallait anticiper tout un tas de problèmes : les avocats, les rivaux, les supérieurs, les assureurs... Ceci impliquait quantité de coups de téléphones, de réunions... Jiro était au cœur de tout ça. Rachel ne s’en souciait pas plus que ça. Suivant les conseils de Drake, elle s’engagea dans une rue, délaissant ainsi les conseils du GPS. Ce chemin les retarderait s’il n’y avait eu aucun embouteillage, mais, en pleine heure de pointe...

Il y avait aussi une autre question, plus judicieuse. Pourquoi avoir opéré une attaque cybernétique ? Rachel n’était pas une experte en informatique, loin de là, mais, puisque les pirates étaient des pros, ils savaient que la police interviendrait, et le SHIELD, eu égard aux informations particulièrement sensibles de Noventa Corporation Japan. S’ils voulaient capturer Drake, ils auraient tout à fait pu le faire plus tôt, sans forcément que le SHIELD ne s’y intéresse.

*Il y a des morceaux du puzzle qui nous manquent... songea Rachel. Mais je suis convaincue que les enquêteurs le savent, et sont en train de trouver des hypothèses... Probablement en train de se renseigner sur Jiro, et sur toutes les personnes susceptibles d’être impliquées...*

La Toyota roulait dans des voitures discrètes, et Rachel vit, dans son rétroviseur extérieur, un scooter le débarrasser rapidement en klaxonnant rageusement, portant une pile de pizzas derrière lui. Il grilla le feu rouge, et braqua à droite, dans un crissement de pneus. Rachel le regarda passer des yeux, avant de freiner, tandis que Drake s’embarquait sur une question... Nettement plus personnelle. Elle le regarda silencieusement.

« Navrée, j’ai toujours l’impression que le nom ‘‘Hawkes’’ évoque quelque chose chez les gens, mais j’oublie parfois que tous n’ont pas reçu une éducation militaire. »

Rachel se tut un peu, avant de reprendre, donnant quelques explications supplémentaires :

« Les Hawkes ont toujours abrité des héros militaires, entama-t-elle. Nathaniel Hawkes, mon aïeul, a fait partie des soldats qui se sont battus pour l’indépendance des treize colonies. Il était un capitaine, et ses journaux de guerre relatent ses rencontres avec le général La Fayette, ainsi qu’avec les Pères Fondateurs. Il a participé à l’élaboration de la Constitution. Nous avons aussi eu un ancêtre qui a participé aux guerres indiennes, puis à la Guerre de Sécession. Blessé à Bull Run. Sans parler de la Seconde Guerre Mondiale. »

Le feu passa au vert, et elle démarra, continuant à suivre les indications du GPS. Elle aurait pu parler pendant des heures de la famille Hawkes, mais elle ne voulait pas assommer Drake avec toutes ces histoires.

« Mon père est un général du Pentagone. Et je suis une nana... Plutôt bien roulée, de surcroît. L’armée a toujours été mon domaine de prédilection, et je ne m’en plains pas. Je suis une patriote, mais... Tu te doutes bien que, pour rejoindre l’armée, il m’a fallu affronter le machisme de mes camarades... Et, quand le machisme se mêle à la jalousie... »

Un cocktail de choc, indéniablement. Rachel roulait rapidement, quand son regard glissa vers un véhicule garé sur un parking. Un scooter, avec des piles de pizza dessus. La femme fronça les sourcils, surtout en voyant que l’homme était au téléphone, en train de fumer une cigarette. Vu la vitesse à laquelle il avait déboîté, elle l’imaginait mal en train de s’arrêter pour fumer une clope sur un parking. Rachel n’hésita dès lors plus. Dans sa tête, une sirène d’alarme se mit en marche. A force d’être soldat, puis super-héroïne en armure sexy, on apprenait à développer une sorte de sixième sens, une alarme qui se mettait en marche, et qui vous disait qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond. Elle regarda devant elle, et aperçut alors, sur un panneau publicitaire, un reflet.

« Merde ! »

Rachel braqua soudain sur la gauche, et le tir fusa. Le sniper était équipé d’un silencieux, mais la balle heurta la carlingue de la Toyota, manquant de peu de crever le pneu. Rachel fila en contresens, et fit tourner le volant dans l’autre sens, faisant crisser les pneus. Le chauffeur du scooter sortit alors de sous son manteau un Uzi, et fit feu sur la Toyota. Les balles tombèrent sur le flanc arrière, et Rachel écrasa la pédale d’accélération, filant droit devant elle. Le sniper avait disparu, et les évènements ne tardèrent pas à se précipiter. Devant eux, une voiture noire (http://img.autoplus.fr/news/2009/10/10/1400829/636%7C424%7CPANAMERA.jpg) débarqua. Une voiture rapide. La vitre arrière s’abaissa, et Rachel vit le canon d’une arme automatique.

« Baisse la tête ! »

Rachel fit de même, et les balles fusèrent, pulvérisant le pare-brise avant. Elle écrabouilla la pédale, entendit le moteur hurler, et heurta de plein fouet le flanc de la voiture adverse, à hauteur du moteur. La voiture se décala rapidement, et Rachel appuya sur la pédale de frein, tout en rétrogradant, et tourna sur la gauche. Crissements de pneus sur le bitume. Elle se trouva devant une rue, et accéléra rapidement, passant la deuxième, puis la troisième. Elle jeta un regard dans le rétroviseur intérieur. Les hommes de la voiture étaient sonnés, mais se remettraient vite. Elle accélérait rapidement, filant à tombeau ouvert, et vit plusieurs motos les poursuivre. Le doute n’était pas permis. Les mercenaires avaient eu recours au service des Yakuzas.

« Il y a une arme à feu dans la boîte à gants. Utilise-là en tirant quelques coups de feu au hasard, afin de les forcer à rester à distance ! »
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le jeudi 02 mai 2013, 02:30:40
Le scooter passa à côté de moi et je ne m'en souciais pas, malgré le regard appuyé que le mec vissé dessus me lança. Il voulait certainement montrer au monde combien il était énervé qu'on lui bouche le passage, quelque chose dans ce goût là ? Le suivant du regard, je posais ensuite mes yeux sur la belle Rachel qui se mettait enfin à me répondre. Je l'écoutais avec attention, suivant son exposé sans jamais la couper. De fait, elle n'avait pas menti : elle savait très bien quel poids pouvait avoir un nom sur des épaules héritières, malgré elle ou non. Les domaines respectifs de nos familles étaient séparés par un fossé, mais je ne pouvais pas m'empêcher que ça nous faisait un point commun assez conséquent. Son bagage devait être lourd à porter, d'autant qu'elle avait embrassé sciemment une carrière similaire à celles de ses glorieux aieux. Bonjour la pression qu'elle avait dû ressentir quand elle avait fait ses classes... La pauvre avait certainement serré les dents plus fort que n'importe qui, j'en étais persuadé. Quand elle évoqua son sexe et ses atouts féminins, je tentais de détendre l'atmosphère en souriant de façon entendue et malicieuse, m'arrêtant bien volontairement sur sa poitrine avant de rire franchement, pour compléter le jeu.
Et comme elle avait enfin daigné adopté le tutoiement, je lui rendis la pareille lorsque je lui répondis.

- Sacré curriculum, y'a pas à dire ! Tu en as chié autrement plus que moi, c'est sûr. Mais ça en valait la peine, non ? Tu es agent du SHIELD et je suis sûr qu'on y entre pas facilement, pas vrai ? Et puis, si il te fallait une confirmation que tu assures grave... Bah, on ne met pas n'importe qui sur la protection d'un Noventa !

C'était taquin et amusé, une petite blague potache qui concluait des compliments sincères. Je n'étais pas un militaire ou même un réel patriote, c'était certain. Mais je connaissais la valeur de l'effort et pour porter un nom trop lourd pour moi, je comprenais parfaitement ce que Rachel avait put ressentir. Espérant qu'elle goûte ce moment de complicité que j'essayais de tisser entre nous, je guettais les traits de son visage qui d'un coup se fermèrent. D'abord, je pensais que c'était parce que j'avais dis quelque chose qui lui avait déplut. Et au moment où j'allais m'excuser, Rachel écrasa un juron. Vivement, je ramenais la tête vers l'avant de la Toyota et entendit le choc du projectile contre la carrosserie. Les yeux ronds, je n'eu que le temps de comprendre ce qui se passait. L'Avensis donna tout ce qu'elle avait sous le capot, sollicitée par Rachel qui l'envoyait à toute vitesse sur la rue qui s'ouvrait devant nous. Sur le parking, le livreur de pizza à scooter sortait une arme automatique qu'il pointa sur nous.

- IL EST SÉRIEUX, LA ?

Les impacts qui tintèrent sourdement contre la Toyota me parurent une réponse assez claire pour que je la boucle, mais rien n'était visiblement joué puisqu'une Porsche déboîtait pile devant nous, comme sortie de nulle part. L'ordre de Rachel fusa et j'obtempèrais plus par réflexe de survie qu'autre chose, mettant mes bras sur le haut de mon crâne alors que le pare-brise volait en éclats qui s'abattirent sur moi. Je serrai les dents et fermais les yeux, ballotté de-çi de-là par les mouvements vifs et chaotiques de la voiture qui tentait de survivre à cet enfer de plomb et de verre brisé. Le choc qui suivit fut terrible : nous rentrâmes de plein fouet dans la voiture de sport et je manquais de m'ouvrir le crâne contre le tableau de bord.

- RACHEL, CA VA ?

Elle allait bien, oui. Assez pour enchaîner comme si le carambolage avait été un détail. Pilote assurée et guerrière jusqu'au bout, ma désirable garde du corps mit à profit l'ouverture qu'elle avait sut créer grâce au choc frontal et engagea la Toyota dans une rue parallèle. Je n'avais pas relevé la tête, mais j'étais braqué sur l'américaine. Et vu la tension tension qu'on lisait sur ses traits ainsi que par ses oeillades rapides et nerveuses lancées au rétro, je compris  facilement qu'on était même pas à la mi-temps. Heureusement, le capitaine d'équipe me proposait de prendre part au match ! Fouillant rapidement dans la boîte à gants, je mis la main sur un CZ 75 (http://www.czub.cz/zbrojovka/czech-guns/CZ_75_TACTICAL_SPORTS.png) accompagné d'un chargeur supplémentaire plein.

- Merde, les nanas sont pas sensées se balader juste avec une boîte de capotes et un tube de rouge à lèvres ?

Je vérifiais le magasin engagé et le canon de l'arme avec aisance -merci le fana de flingue qui avait tenu à me faire un cours magistral après une descente en rappel sur je ne sais plus quel versant à la con à l'autre bout du monde- et ôtais le cran de sécurité en me relevant à hauteur du pilote. Calant un instant le flingue entre mes dents pour ne pas le perdre, je m'aidais de mes bras pour pivoter au mieux sur mon siège. Pas facile de s'installer, sans pouvoir utiliser ses jambes ! Mes tirs seraient tout sauf précis, c'était clair. Mais je n'étais pas décidé à me faire baiser par des yakuzas. Si Rachel ne lâchait rien, j'irai au bout avec elle ! Ouvrant le carreau après avoir prit ma respiration un bon coup, je me penchais pour sortir le plus possible et commencer à tirer comme elle me l'avait indiqué. Et ça fonctionnait ! Quelques balles sifflèrent non loin des motards, qui ne pouvaient plus tirer que difficilement.
Le stratagème serait limité à mon nombre de balles et vu les douilles qui volaient, ça irait vite...

- Si je pouvais enfiler l'armure, on en serait pas là, putain ! T'engage pas dans les rues sur le côté, surtout ! Je m'interrompis pour tirer, puis rentrer dans l'habitacle alors qu'une balle percutait l'aile arrière-gauche. Ce sont de vrais goulots, elles se rétrécissent au bout ! Continue droit devant !

Passant de nouveau la tête puis le bras, je tirais encore quelques balles et réussi miraculeusement à toucher une des roues d'un de nos poursuivants qui fit un superbe vol plané, son engin fauchant un de ses petits copains au passage ! Mais je n'avais pas le temps de me féliciter : la Porsche venait de passer au bout d'une des rues parallèles, filant à toute allure. Ils ne cherchèrent pas à tirer, non... Plutôt à écraser le champignon plus fort que Rachel, qui ne les avait sûrement pas vus. Merde, je comprenais ce qu'ils voulaient !

- La Porsche, la Porsche ! Elle veut nous prendre de vitesse au bout de la rue, Rachel ! Je viens de la voir passer !

Pourchassés à l'arrière, incapables de nous engager dans le piège mortel qu'étaient les rues qui nous bordaient, nous aurions tout à perdre si la sportive parvenait à nous bloquer le passage au bout de la longue rue que nous remontions à toutes blindes.
Plus qu'excitant, ça devenait franchement inquiétant. Jetant un oeil à Rachel comme pour me donner du courage, je retournais épuiser mes dernières balles avant d'engager le nouveau chargeur. Ça allait être serré.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le jeudi 02 mai 2013, 09:08:17
Dire qu’elle devait passer au contrôle technique dans deux semaines... C’est cette réflexion qui vint à l’esprit de Rachel, juste après le choc avec la Porsche. Elle avait même déjà pris rendez-vous avec le technicien, mais, pour le coup, sa voiture risquait surtout de faire un séjour prolongé au garage, pour de longues réparations. Le pire, c’est que Rachel ne pensait pas que le dommage « Coups de feu et carambolages contre une voiture de Yakuza » soit garantie par son assurance.

*’Chier, enfoirés de Yakuzas...*

Elle n’avait toutefois pas spécialement le temps de se lamenter sur son propre sort. Les motards les poursuivaient, chaque moto comprenant deux personnes : le pilote, et un autre, qui se débrouillait pour faire feu. Leurs tirs étaient loin d’être précis, mais ce n’était pas spécialement l’objectif recherché... L’idée devait plutôt être de paniquer le pilote de la voiture en le forçant à accélérer trop vite, et à se manger un mur. Cependant, Rachel avait des nerfs d’acier. En Afghanistan, elle avait du piloter des Jeeps dans des canyons étroits, en craignant à chaque instant de tomber dans une embuscade des talibans, et avait déjà eu droit à son lot de courses-poursuites dans les montagnes. En comparaison, quelques Yakuzas hargneux étaient un moindre mal, mais un mal quand même. Il ne fallait donc pas les prendre à la légère. Rachel vit, avec un certain soulagement, que Drake savait se servir d’une arme. Entraînements de tir avec un moniteur privé ? Séance intensive de shoot sur Call of Duty ? Elle l’ignorait, mais il n’hésita pas à tirer, décalant un peu le fauteuil pour avoir un meilleur angle de tir. Effet dissuasif contre effet dissuasif, les motards qui tentaient de les déborder freinèrent un peu, n’ayant pas spécialement envie de se prendre une balle.

Tenant compte de la remarque sexiste de Drake, elle ne tarda pas à lui répondre, comme pour décrisper l’atmosphère, alors qu’elle sentait le volant trembler entre ses doigts, sous la forte accélération qu’elle venait de prendre :

« Bienvenue au 21ème siècle, Drake ! »

Elle ne répondit cependant pas à son conseil de ne pas emprunter les petites routes. N’importe quel idiot patenté aurait compris que foncer dans des ruelles, face à des motards, relevait du suicide. Elle aurait beaucoup plus de mal à manœuvrer son véhicule, et les motards s’en donneraient à cœur joie. Rachel fonçait donc sur la route, tandis que Drake vint se lamenter de ne pas avoir à disposition son armure. Pour le coup, il aurait été tentant pour Rachel de sortir la sienne, car elle n’avait qu’une simple pression à faire sur le disque octogonal, mais elle préférait encore, dans la mesure du possible, éviter ceci. Car il lui faudrait arrêter son véhicule, ce qui impliquait de laisser, pendant quelques secondes, ce dernier aux tirs ennemis. Un risque qu’elle ne pouvait pas se permettre de prendre.

Elle écrasa à nouveau la pédale d’embrayage, posa sa main sur le levier de vitesses, et descendit le champignon, passant à la 4ème vitesse. Le moteur cessa d’hurler, et la vitesse fut plus fluide. Elle évitait les quelques voitures qui roulaient paresseusement le long de cette grande rue. L’un des tirs de Drake fit alors moucher, crevant le pneu avant d’une moto, qui s’écrasa sur le sol dans une explosion d’étincelles, heurtant une autre moto.

*Strike* songea-t-elle.

Il restait encore d’autres motos, et Rachel se préoccupait aussi du sort de la Porsche. Où était-elle passée ? Comme s’il lisait dans ses pensées, Drake lui hurla dans les oreilles. Rachel hocha la tête. Sa Toyota Avensis ne pourrait jamais dépasser la Porsche en accélération, et son véhicule ne comprenait pas de tourelles lance-missiles à l’avant, à balancer sur la Porsche. Il y avait devant une sorte de carrefour. Rachel chercha du regard une solution. La Porsche atterrit alors devant son champ de vision, et deux Yakuzas vinrent leur tirer dessus : l’un des deux à l’arrière, et celui à la place du mort. Rachel pila et braqua sur la droite. Les deux pneus sur la droite de la Toyota se soulevèrent, vitesse et gravité se défièrent au bras-de-fer pendant quelques secondes, et la bonne vieille gravité l’emporta, remettant les deux roues sur le sol. Rachel fonça dans une petite rue qui descendait. Un panneau indiquait de ne pas dépasser une très faible vitesse, mais elle était largement au-dessus. C’était une sorte de semi-rue piétonne, avec des petites boutiques, des cours avec des individus jouant au . Ils poussèrent des hurlements en voyant la voiture de Rachel foncer à toute allure, rebondissant sur le sol, faisant souffrir ses amortisseurs, ainsi que ses fesses.

Elle arriva au bas de la rue, et fit piler une camionnette remplie de cages à poules. Le chauffeur leur hurla quelque chose dans un japonais très prononcé, et Rachel fila sur la gauche.

« Passe-moi le portable dans la boîte à gants » demanda-t-elle alors à Drake.

Elle l’attrapa, et, tout en tenant le véhicule d’une main, balada ses doigts sur l’écran tactile, jusqu’à aller dans le répertoire de contacts. Elle fit défiler la liste, et appuya sur un bouton. Ce n’était pas spécialement la procédure standard, mais elle avait des priorités. Tandis que l’appel filait, elle demanda à Drake de raccorder le téléphone à la voiture, par le biais d’un câble et d’un connecteur près de l’autoradio.

« Officier Hawkes ? Vous avez un problème ? lâcha une voix par les enceintes de la voiture.
 -  J’ai des Yakuzas au cul, et ils ont bousillé ma bagnole !
 -  Voilà qui est fâcheux, reconnut la voix, avec un flegme que Rachel aurait volontiers qualifié de ‘‘flegme britannique’’. Votre signal GPS fonctionne toujours, alors on va appeler la police. Tenez bon. »

Ça, c’était la procédure standard. Le SHIELD n’allait pas déployer une attaque, car cette dernière viendrait de la base militaire à proximité de Seikusu, ce qui leur prendrait bien trop de temps. Au lieu de ça, ils allaient contacter la police. Rachel, de son côté, envisageait toujours de se rendre à la Tour. Si Drake n’avait pas été paraplégique, elle aurait sans doute abandonné sa voiture dans une ruelle, afin de prendre les transports en commun, mais l’homme les ralentirait malheureusement bien trop.

« Reprends ton souffle, Drake, les Yakuzas n’abandonnent pas aussi facilement. »
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le jeudi 02 mai 2013, 10:06:22
Embarqué dans la bagnole conduite par la petite amie de Colin Mc Ray, je vivais un des moments les plus intenses de ma vie. Et ce n'était pas peu dire, pour moi qui en avait passé une bonne partie à rechercher les montées d'adrénaline les plus jouissives ! L'avantage de tout ce que j'avais pu faire avant dans ce genre de situation, c'était que j'avais un excellent contrôle de moi-même. Bon, on ne m'avait jamais tiré dessus auparavant et les balles qui filaient autour de moi et s'écrasaient parfois sur la carrosserie de l'Avensis me faisaient un peu peur, mais dans l'ensemble je ne paniquais pas. Pas trop. Quand à Rachel, on aurait dit qu'elle avait fait ce genre de choses toute sa vie. Quand la Porsche débarqua face à nous, j'eus assez de répondant pour parvenir à tirer une balle ou deux à travers notre pare-brise déjà inexistant avant que Rachel ne fasse braquer l'Avensis avec violence, manquant de me désarmer au passage. La vache ! Le changement était tellement violent et rapide que la Toyota se souleva l'espace d'un instant avant de retomber lourdement sur ses essieux alors que nous nous engouffrions dans une petite rue piétonne. Je me crispais en lâchant une petite expression de surprise tandis que nous dévalions les mètres comme une bombe enflée et grisâtre.

- T'es complètement jetée, Rachel ! Fais moi penser à te proposer de sortir un de ces soirs, quand même, on est faits pour s'entendre.

Je vis la camionnette piler rudement à notre passage -merci les freins entretenus de ce vieux bouseux sorti tout droit d'un film d'action- et souriais nerveusement malgré moi à ses injures. J'allais garder pour moi ce qu'il pensait de la mère de Rachel et de ses activités avec toutes sortes d'animaux et plutôt me concentrer sur sa demande. Son portable ! Je me penchais toujours sur la boîte à gants et lui tendis rapidement son portable, le raccordant comme elle me le demanda avant de pivoter le plus possible sur mon siège afin de me mettre en position de tir pendant que l'officier Hawkes passait son appel. J'avais pensé à tirer, mais la rue dans laquelle nous nous trouvions à présent était résidentielle et on trouvait des gens sur les trottoirs, qui s'écartaient prestement quand ils ne se jetaient pas derrière la première voiture ou le premier muret venu. Hors de question de faire feu ici ! Résigné, je revins dans l'habitacle.

- Le SHIELD se contente d'envoyer la police ? Sans déconner, Rachel, les flics d'ici c'est pas franchement le SWAT !

Nous étions sur une longue ligne droite, que je connaissais bien pour l'emprunter à chaque fois que j'allais à la tour : c'était le chemin que mon chauffeur qualifiait de "normalisé", un itinéraire calculé pour que les gens de la sécurité puissent intervenir rapidement. Et surtout, sur cette avenue qui avait tout de la gorge d'étranglement, nous étions à l'exact mi-parcours entre la tour et la villa dans laquelle je vivais. La villa, ses vitres en verres blindés, ses ex-marines qui assuraient la sécurité... J'allais le proposer à Rachel quand les choses se précipitèrent. Une fourgonnette noire (http://www.hamelchevrolet.com/resize/mod_new_car_pictures/628/347/photo_472.jpg) se mit en travers de la rue avant que ses portes latérales ne s'ouvrent à la volée, dévoilant deux ou trois types qui braquaient sur nous leurs uzis. Mon geste fut reflexe quand je saisi le volant de Rachel pour faire braquer sévèrement l'Avensis sur la droite, prêtant le flanc aux tirs et dévoilant à ma militaire perso l'ouverture d'une ruelle certes étroite mais ceintes par deux maisons. C'était une petite astuce de mon chauffeur, un raccourci vers la villa.

- On va la jouer à la MetalDrake, maintenant ! Remonte cette rue et prend deux fois à gauche, fais moi confiance !

Elle n'avait plus trop le choix. De mon côté, je vins me saisir de son téléphone pour composer rapidement un numéro, celui de la ligne d'urgence de la villa. De cette façon, j'étais sûr qu'on me répondrait. Et après deux sonneries, la voix aimable et posée de Karl Anderson me répondit. Ce bon vieux Karl, il aurait plut à Rachel. Un ancien gradé des Marines qui préférait maintenant se la couler douce mais qui adorait me faire tirer dès qu'on avait un peu de temps libre. Grâce aux haut-parleurs toujours branchés, Rachel pourrait profiter de la conversation.

"Hey, Drake ! Tu as raté le match des Lak-"
- Rien à foutre, Karl ! Je suis dans la merde, là !
"Quel genre de merde ?" demanda t'il, déjà bien plus sérieux et concerné.
- SHIELD et Yakuza !
"SHIELD et... Allons, Drake, tu te fous de m-"
- Je suis accompagné par l'officier Rachel Hawkes, comme le général ! Ca doit te parler, non ? ALORS FAIS PAS CHIER ET OUVREZ LES GRILLES DE LA VILLA, ON ARRIVE ! Préparez toute votre artillerie, les ex de ma nouvelle meuf sont franchement des collants !

Une balle siffla et nous pûmes entendre Karl beugler un état d'alerte à travers la pièce dans laquelle il se trouvait. Nous extrayant enfin de la ruelle alors que la voiture bondissait, Rachel et moi fûment aux premières loges pour voir braquer une seconde fourgonnette sur laquelle s'écrasa un des motards qui nous poursuivait depuis le début. Tout en lui indiquant la prochaine marche à suivre pour rejoindre ma maison, je lui parlais et tentais de me résigner à tirer malgré le fait de cette rue qui comptait encore son lot de passants effrayés.

- Quatre ex-Marines comme service de sécurité, ces types sont tout sauf des manches et leur salle de garde compte assez de fusils pour faire un remake de Pearl Harbor ! Ils vont avoir avoir le garage et nous couvrirons le temps que les portes se referment !

Vu ce qu'on avait au cul, je n'étais moi-même pas sûr que ça suffirait. La fourgonnette n'avait rien lâché, pas plus que les motards qui semblaient l'escorter. Et quelque chose me disait que la fourgonnette qui nous avait barré le passage ne tarderait pas à réapparaître, probablement accompagnée de la Porsche. Nous avions un très léger avantage et déjà je voyais la villa se découper à quelque chose comme deux-trois cent mètre, chose que j'indiquais à Rachel avant de poser ma main sur sa cuisse pour la lui presser doucement. Comme pour lui dire que ça irait bien, qu'elle pouvait se rassurer. Mais pour le coup, c'est moi qui en aurait eu besoin.

- Ils veulent une armure ? Ils vont être servis.

Encore un effort, Rachel ! Bientôt, nous serions à l'abri pour un temps. Juste celui qu'il nous faudrait, je l'espérais, pour nous tirer de ce piège à rats qui se refermait d'une poigne d'acier autour de nous.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le jeudi 02 mai 2013, 11:34:17
La situation était tendue. Rachel aurait pu expliquer à Drake pourquoi le SHIELD n’envoyait « que » la police, mais le temps lui manquait. De manière schématique, le SHIELD n’était pas aux États-Unis, mais dans un État souverain. Les bases militaires américaines faisaient toujours grincer des dents les Japonais, alors, si, en plus, les autorités américaines se livraient à des activités de police, il y avait volontiers de quoi créer un incident diplomatique. De plus, le SHIELD savait que Rachel avait avec elle une arme qui en faisait une guerrière d’exception, capable de remplacer plusieurs équipes d’assauts du SHIELD. Et, enfin, les Yakuzas avaient parfois tendance à se calmer face à la présence des forces de l’ordre, ne voulant pas détériorer encore plus leurs relations avec la police. En somme, pas mal de raisons qui expliquaient la non-intervention du SHIELD... Même si Rachel connaissait suffisamment les têtes brûlées de l’agence pour savoir qu’ils risquaient quand même d’envoyer une équipe. Elle y songeait, lorsqu’une camionnette noire débarqua devant eux, libérant de nouveaux Yakuzas. Elle n’eut pas le temps de réagir que Drake, plus rapide, lui attrapa le volant, et les fit tourner à droite, dans de nouveaux crissements de pneus, tandis que de nouveaux impacts de balles venaient décorer la carlingue de la Toyota de Rachel.

« Okay, okay ! » s’exclama Rachel, en suivant les instructions de l’homme.

Il se mit à nouveau à composer un numéro, s’adressant à un certain Karl, et Rachel comprit que Drake voulait rentrer chez lui, à la villa, où il y aurait une équipe de sécurité. Ce n’était pas conforme à l’objectif initial, ce qui irrita un peu l’esprit militaire de Rachel... Mais l’Américaine n’était pas une réplique féminine d’Arnold Schwarzenegger, après tout, et elle décida d’opter pour cette nouvelle stratégie, risquée. D’après Drake, quatre ex-Marines assuraient la sécurité de la villa. Peu importe le nombre, selon Rachel, tout ce dont elle avait besoin, c’était qu’on mette Drake à l’abri, le temps qu’elle sorte son armure. Rachel roulait rapidement, le moteur commençant à protester vigoureusement.

Elle filait désormais au milieu de maisons cossues plantées dans le centre-ville. La Toyota atteignit ainsi la maison de Drake, et Rachel fila dans la cour, le portail s’ouvrant à leur approche. Il y avait effectivement quatre hommes armés dans la cour, portant fièrement des fusils d’assauts. La porte du garage s’ouvrit, comme pour indiquer à Rachel où aller, et elle fila à l’intérieur, avant d’arrêter sa voiture, dans un sinistre gémissement métallique. La pauvre Toyota avait souffert. Rachel soupira, avant d’entendre des coups de feu à l’extérieur.

« Visiblement, nos poursuivants nous ont rejoints... »

Rachel enleva sa ceinture de sécurité, puis ouvrit la porte, et sortit de cette dernière. Elle laissa sa veste à l’intérieur, puis ôta également son débardeur et son jean, finissant en sous-vêtements. L’heure n’était pas à un strip-tease, mais elle ne voulait pas froisser ses vêtements en enfilant son armure. Il lui fallut moins de dix secondes pour les retirer (la force de l’habitude). Elle porta ensuite sa main sur le disque octogonal retenu contre son ventre, et appuya dessus. Immédiatement, le générateur se mit en marche, et les plaques rouges et dorées jaillirent dans tous les sens, recouvrant progressivement tout le corps de Rachel Hawkes. Elle se retourna ensuite vers Drake.

« Tu seras plus à l’abri dans ton armure » décréta-elle.

Elle se rendit vers le coffre, et l’ouvrit, puis sortit le fauteuil roulant. Dehors, les coups de feu continuaient à rugir. Quatre ex-Marines professionnels ne tiendraient pas longtemps contre des Yakuzas. Elle amena le fauteuil roulant à côté de Drake, puis se retourna, et se prépara à sortir.

Dehors, la Porsche avait rejoint les motards, tirant, à travers le portail. La puissance de feu était plutôt du côté des Yakuzas, contraignant les ex-marines à des positions de repli. Les balles fusaient dans les deux sens. Une fusillade en plein cœur de la ville, et non dans les profondeurs de la Toussaint, il y avait de quoi faire les gros titres. Le pire était toutefois encore à venir, car le fourgon noir avait rejoint la petite fête, et fonçait à toute allure vers le portail permettant d’entrer dans la propriété. Il le défonça dans un terrifiant bruit de métal, puis pila en se retournant, présentant son arrière. Les portes à double battant s’ouvrirent en grand sur plusieurs Yakuzas qui firent feu.

*
*  *

« L’avion est-il prêt ?
 -  ...
 -  Très bien.
 -  ...
 -  Les gardes du corps n’en mènent pas large. En théorie, Iron Girl devrait enfin montrer le bout de son armure.
 -  ...
 -  Oui, bien sûr. La liaison est établie. »

Et l’homme raccrocha. Il n’avait pas bougé de son appartement, mais il n’en avait pas besoin. Ses employeurs avaient le bras long. Embaucher des Yakuzas était très aisément dans leurs moyens, mais, même pour un professionnel comme lui, il ne s’attendait pas à ce qu’ils mettent en place un avion de combat permettant de lâcher des drones Predator. Le mercenaire avait participé à des opérations au Pakistan, contre Al-Qaïda et les talibans, et savait donc à quoi s’en tenir. Il s’assit sur sa chaise, et consulta une sorte de valise comprenant un écran. Chaque drone Predator avait une caméra intégrée. Son ordre était simple : dès qu’Iron Girl débarquerait, il ferait feu.

Au moins, il ferait les gros titres de ce soir.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le jeudi 02 mai 2013, 12:42:27
♪♪♫♪♫ (http://www.youtube.com/watch?v=cmEHnV9MS6A)


Rachel avait réussi à nous mettre à l'abri ! Ses talents de pilote et la réactivité des garde de la villa s'étaient combinés pour que la Toyota bien esquintée puisse s'engouffrer dans l'allée qui menait au garage largement ouvert. Un ultime cahot métallique allié à un crissement de pneu plus tard, nous étions entre les box des voitures de sport de mon père, enfumant le garage des derniers soupirs du moteur de l'Avensis. Mais pas le temps de se reposer : les détonations claquèrent furieusement à l'extérieur tandis que Karl et les autres ouvraient le feu sur nos poursuivants. Je n'étais pas rassuré. Même si j'avais toute confiance en ces quatre hommes que je considérai comme des amis, la force du nombre n'était pas la leur. Et la villa n'était pas non plus une citadelle destinée à soutenir un assaut ! Moi, j'étais coincé sur mon siège et je frappais le tableau de bord de rage et de frustration de me sentir si inutile et contraignant, mais j'eu rapidement de quoi m'occuper l'esprit.
Rachel, qui était sortie de la voiture, se... Déshabilla. Pas que le spectacle eu quelque chose de déplaisant -cette femme avait un corps à tomber- mais je ne voyais pas ce qu'elle comptait faire. Jusqu'à ce qu'elle actionne un disque lumineux, qui recouvrit son corps d'une armure couleur sang et or ! Alors là, j'étais juste sur le cul ! Rachel possédait une armure, elle aussi ? Et moi qui pensait quelques minutes plutôt aux points communs qui pouvaient nous lier, j'étais servi !

- Tu seras plus en sécurité dans ton armure, me lança t'elle en libérant mon fauteuil du coffre pour le mettre juste à côté de ma portière.
- Éclate les, officier.

Je la laissais sortir, me traînant du mieux possible à l'extérieur de la voiture bien amochée par la course-poursuite pour rejoindre l'assise rassurante du fauteuil customisé dans lequel je me calais en prenant une grande inspiration et en avalant difficilement ma salive. Je ne risquerai rien une fois le blindage en place et je n'aurai qu'à me cacher dans un coin de la maison. Rachel, Karl et les autres arriveraient à se débarrasser des Yakusa. Oui. Tout allait s'arranger. Mais alors, pourquoi mon coeur battait si fort ? Pourquoi mon estomac était noué ? Je me sentais comme perdu, tiraillé. J'hésitais même à enclencher la transformation. Quelque chose n'allait pas et je n'en compris la raison que lorsque mes yeux tombèrent sur un vieux comics qui traînait là. Un des gardes adorait ce genre de lecture et ne s'en cachait pas. Son héros préféré ? Celui qui s'étalait sur la première de couverture, fonçant dans les cieux vers toute une armée.
Un certain Sentinel Prime.

*
* *

Les capteurs accrochèrent la signature de l'armure d'Iron Girl dès que celle-çi s'extirpa du garage. Aussitôt, les Predators fendirent le ciel en direction de la villa, leurs armes embarquées s'activant dans un cliquetis métallique couvert par le bruit puissant de leurs réacteurs lancés à plein régime. Il s'agissait là de drônes améliorés, équipés chacun de deux missiles sol-air et de mitrailleuses à munitions perce-blindage. De plus, les Predators étaient programmés selon des séquences de vol très acrobatiques et non pas sur les standards admis pour ce genre d'appareil.

Les quatre comparse de métal avalèrent rapidement les kilomètres qui séparaient leur point de lancement de leur objectifs. Comme pressé d'en finir, l'homme à la valise locka sa cible principale dès que cela lui fut possible. Et deux missiles filèrent dans un sifflement suraïgu, destinés à abattre l'officier Hawkes.

*
* *

La bataille faisait rage et les gardes de la villa se battaient comme des beaux diables, encore inconscients du danger aérien qui les guettait. Les tactiques militaires leur étaient connues et grâce à elle, ils se montraient très efficace malgré le nombre d'opposants, les tirs croisés des deux camps transformant les abords de la villa en tranchée française digne de la Grande Guerre. Les yakuzas cependant étaient bien organisés. L'arrivée de Metal Rachel ne les impressionna que peu et il ne tardèrent pas à se scinder en deux deux groupes, le plus lourdement équipé prenant pour cible Iron Girl. Pour l'occuper, quitte à user d'une véritable batterie de DCA apportée par l'une des fourgonnettes. La tuer ? Il était peu probable qu'ils y parviennent. L'occuper en revanche...

Karl rechargeait quand il s'aperçu que deux yakuzas avaient débordé ses flancs, parvenant ainsi à le prendre à découvert. Le Marines n'eut que le temps de proférer un juron que le feu s'ouvrit sur lui, crachant sa mort plombée. Qui ne le faucha pas.
Le tintement des balles sur le blindage noir et argent du MB4 empêchèrent Karl Anderson de servir de cible pour un tir aux pigeons et lui fîrent découvrir la silhouette métallique qui s'était dressée entre lui et ses agresseurs. Hors de question que je laisse mourir un ami ! Je tremblais comme une feuille, je sentais la sueur perler à grosses gouttes le long de mon dos, mais je restais dressé entre Karl et les Yakuzas.

[Karl, tire ! BON SANG, TIRE !]

Il ne se fit pas prier et profita de l'inaction des yakuzas -sûrement due à la surprise- pour ouvrir lui-même le feu et faire mouche. J'allais exulter lorsque Drusilla, l'IA embarquée dans mon scaphandre, fit hurler un signal d'alarme.

| Missiles en approche cadran 5.21. Je répète, Drake, missiles en approche. |
[Missiles ? Des vrais ? Ouvre la communication avec Rachel, vite ! Pirate son armure, n'importe quoi, mais FAIS LE !]

L'ordinateur travaillait tandis qu'il affichait pour moi une carte radar indiquant la trajectoire des projectiles explosifs. Mon Dieu... Un cliquetis informatique m'informa de la communication établie et je beuglais dans le haut-parleur.

[RACHEL, Y'A DEUX MISSILES EN APPROCHE ! RACHEL ! ILS SONT LOCKES SUR TOI !]

Plus le temps. Comme dans un rêve vécu à cent à l'heure, j'empoignais Karl et décollais le plus vite possible, ramassant Steve qui était posté un peu plus haut dans la foulée et filais vers les habitations voisines pour tenter de les mettre à l'abri du mieux que je le pouvais. Je le ne vis pas, mes les yakuzas se rabattirent eux aussi comme ils en étaient capables, comme si ils avaient été informés du tournant extrême de la situation. Et alors que j'hurlais encore une fois le prénom de Rachel, l'explosion balaya la villa dans un bruit de tous les diables. Le souffle réduisit presque à néant la confortable maison, emporta même les voitures les plus proches ainsi que les motos de nos agresseurs, qui se retrouvèrent pour certaines dans les maisons du voisinages à présent dépourvues de fenêtre. Le verre avait volé en éclat lors de l'impact. Une apocalypse en bouteille, ni plus ni moins. Déposant mes passagers d'infortune, je ne pus que constater les dégâts en hurlant un "NON !" long et profond, noyé dans mes larmes.

| Drônes Predator en approche, Drake. C'est sûrement d'eux que viennent les missiles. |

Hurlant ma colère, je décollais d'un coup vers la position indiquée par mon radar. J'ignorais tout à fait à quoi j'allais être confronté et je doutais que c'était une bonne idée d'aller faire face à des engins conçus pour et par la guerre alors que mon armure ne comptait aucun armement. Rachel et les deux autres étaient très certainement morts dans l'explosion. Si ce n'était pas le cas, ils auraient fort à faire avec les Yakuzas qui revenaient à la charge, bien décidés à porter leur contrat jusqu'au bout.
Quant à moi, j'étais bien décidé à venger la mort de mes camarades et les rugissements des moteurs de l'armure se mêlèrent à mon cri de guerre alors que les Drones m'apparaissaient en visuel.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le jeudi 02 mai 2013, 16:59:10
C’était une mini-scène de guerre qui se déroulait dehors. Rachel sortit rapidement, en faisant vrombir son armure, et flotta dans les airs. Son ordinateur de bord cibla et verrouilla immédiatement les ennemis, et, sur son HUD, un affichage couleur tactique différent s’opéra : vert, pour les quatre alliés qui se battaient, et rouge, pour les ennemis. Il y avait une vingtaine de Yakuzas, et ces derniers, en voyant Iron Girl, se mirent à tirer dessus, la visant. Malheureusement pour eux, elle avait des plaques en adamantium renforcé, et les balles s’écrasèrent contre son alliage. Elle consulta l’écran de diagnostic, qui indiquait son armure, et l’état de résistance des différentes pièces. L’indication « DÉGÂTS MINIMES » s’afficha, comme pour la rassurer. Elle observait la scène, et commença à déployer ses armes. Depuis ses poignets, deux petites tourelles se mirent en place, et commencèrent à lâcher une pluie de plomb sur les ennemis. Ces derniers s’abritèrent prudemment, tout en continuant à répliquer, et son armure l’avertit alors d’un danger imminent concernant le fourgon. A l’intérieur, il y avait une bâche, que les ennemis retirèrent, tandis qu’elle eut la surprise de voir que le plafond du van, ainsi que les murs latéraux, s’écartaient, s’abaissant, comme dans une espèce de film de science-fiction.

*Non, ne me dis pas que...*

Pour le coup, elle était estomaquée. Les Yakuzas avaient une batterie antiaérienne avec eux. L’indication « CIBLE PRIORITAIRE » s’afficha en ciblant le canon antiaérien, et elle tendit sa main. La batterie tira en premier, et Rachel dut l’esquiver en s’envolant. Le tir heurta le toit de la ville, provoquant une belle petite explosion. Elle visa plus soigneusement, et envoya son tir plasma, qui pulvérisa le fourgon, dans une belle explosion. Les Yakuzas n’avaient aucune chance contre elle. Elle reporta son attention sur eux, et balança un tir plasma... En plein sur la Porsche.

*Ça t’apprendra à détruire ma voiture !*

La belle Porsche explosa avec beauté, et, à cet instant, un nouveau voyant s’afficha sur son ordinateur. Il clignotait furieusement, en émettant une sonnerie, et elle vit un « DANGER ! DANGER ! » lui arracher les yeux. Rachel demanda à en savoir plus, et vit alors, dans un coin de son HUD, une carte satellite de Seikusu, montrant la trajectoire de deux missiles Predator la ciblant.

*Des missiles Predator ? C’est une putain de blague ou quoi ?!*

Elle n’en croyait pas ses yeux, mais les capteurs ne se trompaient pas. Quelque part dans la stratosphère, il y avait un avion furtif qui avait balancé des drones Predator, ces derniers lançant des missiles, ciblés sur elle. Impossible que de simples Yakuzas soient derrière ça. Les missiles arrivaient à toute allure, et elle n’avait pas le temps de partir à leur rencontre. Immédiatement, elle changea d’objectif, tandis que Drake se mit à hurler dans son communicateur.

« Je les ai vus, merde ! » rétorqua Rachel dans son communicateur.

Le jeune paniquait vite, mais elle pouvait le comprendre. Les Yakuzas s’éloignèrent alors rapidement, et Iron Girl regarda autour d’elle. Les missiles se rapprochaient terriblement vite, l’ordinateur affichant la distance restante : 2257m... 2041m... 1873m.... Elle vit Drake s’emparer de Karl, et les missiles tombèrent alors. Drake avait réussi à s’échapper, et il y eut deux explosions terrifiantes, apocalyptiques, qui pulvérisèrent la ville du jeune homme, faisant voler des morceaux de tôle, des bris de verre, dans tous les sens. Des morceaux de bois filèrent également, tandis que les Yakuzas, entendant les sirènes de police se rapprocher, avaient choisi de s’enfuir. Ils se relevaient du souffle de la déflagration, empruntant les motos qui n’étaient pas détruites, ou se contentaient de courir vers la station de métro la plus proche.

Au milieu de la poussière et de la fumée, un bouclier bleuâtre clignotait faiblement, tandis qu’une armure émettait des crachotements électroniques. Sous le corps de Rachel, il y avait deux agents de sécurité, qu’elle avait empoigné, en se couchant sur le sol, tout en transférant toute l’énergie de son générateur sur les boucliers. Les missiles avaient explosé avec rage sur le sol, et il ne s’agissait pas de petits tirs, mais de gros obus. Il y avait de nombreux messages d’avertissement, et Rachel se releva lentement. L’énergie du générateur avait baissé substantiellement, et son armure ne pourrait pas résister à un autre tir de cette puissance. Plusieurs fonctions étaient d’ores et déjà désactivées, afin d’économie de l’énergie, tandis qu’un diagnostic de l’état de l’armure se mit en place, se terminant par le message suivant : « RÉPARATIONS D’URGENCE REQUISES ». Rachel n’en tint pas compte, et chercha Drake des yeux.

*Merde, il est où ?*

Hagards, les deux ex-Marines se relevaient au milieu des décombres, alors que la police débarquait, arrêtant quelques Yakuzas. « CALCUL DE L’ITINÉRAIRE DES MISSILES » indiquait une icône dans le HUD de Rachel. Elle revit la carte satellite, une série de pointillés, puis un point clignotant, avec un taux approximatif de 87%. C’était suffisant pour Rachel. Elle s’envola dans les airs, à son tour, et comprit que Drake avait du se rendre là-bas. Elle lança une communication.

« Drake ! Ne vous attaquez pas tout seul à ce drone, il peut encore lâcher d’autres missiles ! »

Mais, et Rachel ne pouvait pas le savoir, ce n’était pas ce qui était prévu. Elle suivait la piste du drone, qui était dans le ciel de Seikusu, et, alors qu’elle allait le retrouver, elle perçut une petite explosion. Le drone venait tout simplement de s’autodétruire, probablement afin d’empêcher de remonter jusqu’à la trace des commanditaires.

*
*  *

Le mercenaire agit rapidement. Il savait que le temps allait désormais jouer contre elle. Il sortit de sa poche une petite clef USB de 16 GO, qui ne comprenait qu’un seul dossier. Il l’enfonça dans l’un des ports USB de son ordinateur, et lança l’application qui s’y trouvait. Le virus se mit rapidement en place, effaçant l’intégralité des dossiers et des fichiers figurant à l’intérieur, afin qu’il ne reste plus aucune trace. Il savait que le SHIELD remonterait le signal jusqu’à cet appartement, mais lui ne serait plus là. Son téléphone se remit à sonner.

« Oui ?
 -  ...
 -  Elle a survécu, oui.
 -  ...
 -  Évidemment.
 -  ...
 -  Oui. En effet, Monsieur. »

Et il raccrocha. Pour l’heure, tout se passait comme « Ils » l’avaient prévu. L’homme sortit de chez lui, et sortit alors sa tablette tactile. Il se connecta rapidement sur Internet, puis se rendit sur le site Internet d’une banque figurant dans un paradis fiscal, et constata, avec un certain soulagement, qu’ « Ils » avaient effectué le virement convenu.

La suite des opérations pouvait donc commencer.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le jeudi 02 mai 2013, 18:13:36
Sur le plan de la vitesse, mon armure restait plus que performante et quelques courtes minutes après mon envol seulement je fûs sur la position présumée des drones que je découvris à tourner en cercle. D'après les capteurs de l'armure, les appareils sans pilote m'avaient bel et bien repéré mais ne considéraient pas ma présence. Comme si je n'existais pas pour eux. D'après Drusilla, il était très probable que les Predators eu été en attente de nouvelles instructions après le tir des premiers missiles et qu'ils attendaient probablement les résultats de l'impact. Ne le considérant pas comme des menaces directes, je décidais de me calmer un peu et de rester à distance respectables, tous mes capteurs en alerte afin que je sois en mesure de réagir si ils armaient un nouveau tir de missile. Mais même là, qu'est-ce que j'aurai bien pu faire ? J'essayais de me convaincre que j'aurai trouvé une astuce avant d'ordonner à Drusilla de filmer les drones. L'armure était équipée de caméras extérieures plutôt performantes destinées à conserver une trace de mes exploits en POV, autant que ça serve. Qui sait, les supérieurs de Rachel tireraient peut-être quelque chose de ces images ?

Rachel... C'était elle que les missiles visaient. Parce qu'elle était vraiment un danger immédiat pour les gens qui en voulaient    aux secrets de Jiro ? Tous ces moyens déployés par les Yakuzas étaient destinés à se prémunir d'elle et de son armure ? C'était d'autant plus bizarre. Même en considérant qu'ils savaient que Rachel portait ce genre d'équipement, pourquoi avoir fait tout ce cirque ? Ils se seraient évité bien des peines en s'en prenant à moi avant que le SHIELD et son agent en armure soient sur la brèche. Deux yakuzas postés à la sortie de Mishima pour m'attendre auraient fait un meilleur travail que toute l'armée que nous avions eu aux fesses et qui avait fait sauter la villa ! Ça collait de moins en moins. Ce fut la voix de Rachel qui m'extirpa de mes réflexions, alors qu'elle me disait de ne rien faire.

[Tu es vivante ! Ne t'en fais pas, ils se contentent de tourn- MERDE !]

Sur mon interface virtuelle, Drusilla affichait un message de menace imminente. Sans réfléchir, je pris de la hauteur d'une seule très puissante impulsion avant d'entendre une importante explosion sous mes pieds. Les drones avaient subitement été détruits et d'après Drusilla, sans intervention extérieure. "Self Destruct", indiquait mon écran. Le message disparu pour laisser place à un indicateur de mouvement que Drusilla identifia comme étant "Officier Rachel". Je ne me fis pas pas prier, fonçant dans sa direction au plus vite. Et dès que nous fûmes face à face, j'agis sans réfléchir et la prit dans mes bras. Le choc fut bien sûr métallique et non pas charnel, mais ça importait peu à mes yeux. Laissant échapper quelques larmes de joie, je m'écartais légèrement d'elle en la tenant à bout de bras.

[Je suis vraiment content de te revoir, j'ai eu peur que les missiles... Tu vas bien, dis ? Et les autres, à la villa ? Il y avait des drones ici, mais ils se sont auto-détruits avant que tu n'arrives. Je les ai filmés, si jamais ça peut servir...]

| Mes capteurs affichent un très mauvais état général de Officier Rachel, Drake. L'armure nécéssite d'importantes réparations pour redevenir opérationnelle.|

[Rendons nous à la tour directement, maintenant. Les Yakuzas ne seront pas un problème en plein ciel et à nous deux, nous repérerons les éventuelles menaces aériennes. Epargne un peu ton armure, attends...]

Sans attendre son avis, je me saisis d'elle et la manipulait de façon à la porter. Un peu comme si elle avait été une jeune mariée et tant pis si elle s'en vexait. Drusilla ne pouvait pas bien estimer les dommages de l'armure de Rachel... Et si elle se désactivait en plein vol, un truc du style ? D'après moi, il était plus prudent de parer à une bête éventualité de ce genre en agissant ainsi et c'est donc Rachel contre moi que je lançais les moteurs en direction du building de NCJ, tout à côté à vol d'oiseau. Je savais que j'y trouverai un accès facile par l'héliport du toit et c'est donc vers ce dernier que je me dirigeais, goûtant non sans un certain plaisir le fait de voler ainsi librement. Quelle sensation merveilleuse !

[Agent du SHIELD, porteuse d'armure, militaire de carrière... Y'a autre chose à savoir avant que je ne tente de te draguer ? Que je sache dans quoi je m'embraque, quoi.]

A travers le heaume du MB, je souriais doucement. Autant désamorcer un peu la situation, même si j'étais un peu sérieux. Mouais. J'avais autant de chance de sortir avec elle que d'être un jour l'auteur d'une thèse géopolitiques, mais j'avais bien le droit de rêver un peu ! Après quelques minutes, je nous fis atterrir sur l'immense H qui ornait l'héliport de la tour. Déposant Rachel, je désactivais l'armure et me retrouvais assis dans mon fauteuil. Retour à la triste réalité, ou presque. Il restait pas mal de choses à mettre au clair et j'avais dans l'idée que la journée était loin d'être terminée.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le vendredi 03 mai 2013, 00:37:56
Les choses ne s’étaient pas spécialement passées comme prévues. Quand on lui avait initialement dit qu’elle changerait d’affectation, et passerait des montagnes afghanes à une base militaire américaine au Japon, Rachel avait initialement cru à une blague. Et encore, on ne l’envoyait même pas à Iwakumi Base, ou à Misawa Air Base, mais à Seikusu Base... Autant dire une voie de garage, aussi intéressante que de se retrouver aux Lajes. Quand elle avait compris que son père était sérieux, et qu’il ne s’agissait nullement de la ménager, elle s’était alors demandée si, en définitive, l’Oncle Sam n’allait pas finalement envahir la Chine. Le scénario postapocalyptique n’étant pas au goût du jour, elle en avait déduit qu’on l’envoyait au repos, après l’explosion de la grenade dans les dédales afghans. Rachel aurait tout à fait pu être une gradée, au vu de ses excellentes notes à Harvard. Dans la vie civile, elle aurait fait une avocate du tonnerre, que ce soit à défendre des grandes compagnies, ou à utiliser les class action pour poursuivre des entreprises peu scrupuleuses. Oui, n’importe quelle famille aurait été fière que leur fille devienne une brillante avocate, mais, chez les Hawkes, l’enfant qui n’avait pas une Medal of Honor, ou au moins la Silver Star, n’était pas un bon Hawkes. Et, même dans la vie militaire, elle aurait tout à fait pu rejoindre West Point, puis siéger au Pentagone. Là, son père aurait été content. Mais Rachel n’avait pas voulu de ça .Elle ne voulait pas être planquée derrière un bureau, mais au cœur de l’action.

Pour le coup, elle réalisait qu’elle était assez loin des vacances promises à l’ombre des palmiers, en sirotant des cocktails sur les plages d’Okinawa, une main dans le futal, et l’autre tenant un pack de Six. Au lieu de ça, elle affrontait des armées de Yakuzas, et se recevait des missiles Predator sur la tête. On avait fait mieux, comme voie de garage. Volant dans le ciel, Rachel constata que plusieurs de ses moteurs ne fonctionnaient plus très bien. Des circuits électriques pendouillaient ici et là hors de l’armure, et elle détecta plusieurs autres explosions dans le ciel. Quels que soient leurs adversaires, ils étaient en train de couvrir leurs traces. Ceci dit, ça faisait un demi-siècle que le SHIELD enquêtait dans l’ombre. Le SHIELD existait précisément pour traiter des situations de ce genre.

Elle ne tarda pas à revoir Drake, qui semblait avoir du mal à croire qu’elle était encore en vie, et se mit à l’assaillir de questions. Elle n’eut pas spécialement le temps de répondre à tout.

« Les autres vont bien. On ne se débarrasse pas de moi aussi facilement. Quant à tes images... On verra ce qu’on peut en tirer. »

Elle avait été un peu surprise qu’il la prenne dans ses bras, tellement qu’elle ne lui avait pas rendu l’accolade, trouvant la scène un peu ridicule. Deux robots qui se font un câlin... Drake calma rapidement son euphorie, et suggéra de se rendre à la Tour. Une idée que Rachel approuvait, d’autant plus qu’elle aurait un rapport carabiné à faire à ses supérieurs... Ainsi qu’une voiture à récupérer. Et des fringues, aussi...

*Charmant programme...*

Sans parler de la réparation de l’armure. Cunningham, le principal scientifique s’occupant des réparations de l’armure, serait probablement fou de joie. Elle sentit alors Drake la prendre, et tenta vainement de protester, mais l’homme se mit à filer. Elle coupa ses moteurs, afin de ne pas enflammer son armure, ou faire une erreur de ce genre. Elle avait l’impression d’être une espèce de sac de patates, que l’homme se mit à transporter vers la Tour. Ils se posèrent sur l’héliport, et il se permit alors de la draguer. Elle ne répondit pas sur le coup, et se posa sur le sol. Rachel retira alors la partie frontale de son casque, et une plaque dorée fila vers le haut. Drake était revenu dans son fauteuil roulant, et elle le regarda alors.

« Il y a encore une chose à savoir, oui... répliqua-t-elle alors. Je ne suis pas une Princesse, inutile de vouloir me materner. »

Un comité d’accueil ne tarda pas à débarquer depuis des portes vitrées menant vers l’héliport. Certains avaient des blouses, d’autres des costumes. Elle reconnut le capitaine Lloyd (http://aenaluck.deviantart.com/art/For-the-first-time-with-new-techniques-326833640?q=gallery%3Aaenaluck%2F38906604&qo=46), son agent de liaison, et son supérieur. Avec son teint bronzé, sa barbe mal rasée, on avait du mal à croire qu’il soit un agent secret.

« Officier Hawkes » la salua-t-il.

Il fit le salut militaire, comme Rachel aimait le faire. Elle évita de claquer des jambes. Avec l’armure, ça faisait un bruit bizarre, comme un grincement de dents.

« Vous avez une explication sur ce qui s’est passé ?
 -  Pour résumer... Des Yakuzas nous sont tombés dessus, et des drones Predator ont pulvérisé la maison de Drake, ma voiture, et mes fringues. »

Lloyd cligna des yeux.

« Des drones Predator ? Vos fringues ?
 -  Je suis heureuse de voir que vous avez retenu les informations essentielles, Capitaine. »

Ce dernier soupira légèrement, et secoua la tête, avant de passer une main sur son front, qui se barra d’un pli soucieux.

« Quel bordel... Et... Pour... Votre armure ? »

Il détacha chaque mot, en plissant les sourcils. Rachel haussa les épaules.

« Je pense qu’on pourra indiquer dans la fiche technique qu’elle peut survivre à des tirs de missiles Predator.
 -  Jésus-Marie Joseph... grommela Lloyd. Bon ! Hawkes ! Vous allez commencer par vous changer. L’assistante de Jiro-sama vous conduira aux vestiaires, et aura, je l’espère l’immense générosité de vous donner quelques vêtements. »

L’assistante était une Asiatique avec des lunettes, qui hocha la tête. Lloyd regarda ensuite Drake.

« Je vous emprunte Drake, pour le moment. On se retrouve à la salle de réunion du bâtiment. Je crois qu’il va falloir discuter.
 -  Oui, Monsieur. »

Rachel hocha la tête, et commença à s’écarter, quand Lloyd posa une main sur l’épaule de la jeune femme.

« Et... Rachel... T’as fait du bon boulot, dit-il, sur un ton plus bas.
 -  Mouais... »

Elle n’en était pas aussi convaincue, mais elle n’allait pas contester. Elle suivit l’assistante, s’éloignant du petit groupe.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le samedi 04 mai 2013, 02:15:00
Le moins qu'on pouvait dire c'était que Rachel, dans les faits, n'était pas très chaleureuse. Pas un seul mot aimable à mon égard, ni même un geste qui aurait put se vouloir réconfortant. C'était selon moi de deux choses l'une : soit elle n'était pas communicative de nature et donc mes petits espoirs de la dragouillaient allaient se casser les dents sur du blindage anti-missile, soit elle était trop pro pour se laisser aller à une quelconque démonstration avec le type qui n'était pour elle qu'un objectif lié à une mission parmi bien d'autres. Ce que nous venions de vivre n'était pas mon quotidien, à moi ! Les tirs d'armes à feu, la course poursuite infernale dans les rues de la ville, l'anéantissement de mon chez-moi par des tirs de missiles... Hey, c'était juste surréaliste ! Bien sûr que la scène me donnait envie d'espérer d'avoir de Rachel plus que de la politesse élémentaire. Mais elle devait être habituée à ces situations et donc ne se ferait pas avoir par le coup du "héros qui emballe la nana après le passage musclé et viril". Et comme quelque chose me disait qu'elle n'était pas très portée sur les hommes plus jeunes qu'elles, j'allais devoir me contenter de la regarder de loin en espérant qu'elle ne soit pas trop réticente à papoter le temps qu'elle serait obligée de me coller pour sa mission.
Elle n'avait pas rendu l'accolade et n'avait pas goûté à la blague romantico-niaise que je lui avais proposé à notre arrivée sur l'héliport. Du coup, abattu net en plein vol par la batterie anti rapprochements humains de la belle, je n'avais plus rien dit jusqu'à ce qu'on vienne à notre rencontre sur le toit.

Le groupe était hétéroclite, mais un homme en particulier se détachait du lot. Un américain d'apparence et de nationalité, vu qu'il s'adressa à Rachel sans cet accent curieux qu'on les japonais qui tentent de parler anglais. J'écoutais ma protectrice résumer la situation de façon plutôt concise, saluant de la tête l'assistante de Jiro qui me sembla d'ailleurs nerveuse. Le stress dû à cette situation de crise, sûrement ? Je n'en fis pas grand'cas et laissait le temps passer jusqu'à ce que Rachel soit entraînée et que le dénommé Lloyd m'accorde son attention. Je lançai un regard à l'officier Hawkes qui ne sembla pas relever et revint à Lloyd qui cherchait visiblement les poignées normalement placées sur le dossier du fauteuil afin de le pousser. Décidé à faire ma tête de mule -la froideur de Rachel m'avait vexé, je l'avoue- je ne laissais pas les poignées sortir de l'habitacle et signifiais simplement que le fauteuil était électrique, avant de me lancer vers l'entrée de l'immeuble alors que Lloyd me tâlonnait.

*
*  *

L'assistante (http://safebooru.org/index.php?page=post&s=view&id=713679) se nommait Yana, comme elle le signifia à Rachel alors qu'elle lui proposait en gesticulant sous le stress et l'intimidation de pénétrer dans l'ascenseur réservé au personnel de Noventa Corporation. Quand les deux jeunes femmes furent entrées et que l'étage de destination fut déterminé par Yana, cette dernière lorgna Rachel. Du moins son armure. Et, se mordillant la lèvre, elle se retint de l'assaillir de questions. Pour tromper sa curiosité, Yana lui expliqua qu'elle allait lui trouver une tenue à sa taille, qu'elle ferait tout pour ça et qu'elle pourrait lui demander tout ce qui lui ferait plaisir. Il n'était pas possible de dire réellement ce qui faisait autant d'effet à la jeune assistante, en vérité. Etait-ce le fait d'éventuels penchants pour le beau sexe ? Le résumé de ce qui c'était passé en ville quelques minutes auparavant ? Tout autre chose ? Peu importait.
A part peut-être ses regards nerveux sur l'armure.

- V-voilà, vous pouvez vous changer ici, fit-elle une fois dans les vestiaires aux innombrables casiers alignés. Vous avez des douches dans la petite salle à côté et je vais vous trouver des vêtements tout de suite ! Je reviens, je reviens !

Et Yana de s'éclipser après une série d'inclinaisons polies et révérencieuses qui tenaient d'un sens du grotesque. Une fois qu'elle fut suffisamment éloignée et qu'elle fut certaine qu'aucune oreille ne l'entendrait ni qu'aucun capteur ne saisirait sa voix, l'assistante passa un appel.

- Elle est là, oui. Oui, mais endommagée. Rien d'irréparable, je pense. C'est le gosse qui l'a déposée sur le toit. Hm.
- ...
- Ne t'en fais pas, je suis prudente et le brouilleur me couvre en permanence. Oui.
- ...
- Non. Toute agente du SHIELD qu'elle soit et avec l'armure dans cet état, je n'en ferais qu'une bouchée. Le mark 8 l'écrasera.
- ...
- Je reste prudente, ne t'en fais pas. Le jeu commence à peine.

Son sourire s'élargit tandis que Yana raccrochait et reprenait le rôle que tout ses collègues lui connaissaient, celui de la timide et stressée petite assistante. Un petit quart d'heure plus tard, elle serait revenue vers Rachel pour lui proposer des vêtements de ville assez banals, sauf peut-être le haut : un chemisier blanc un peu trop étroit pour la poitrine insolente de l'américaine. Bien entendu, Yana aura prit soin de s'excuser platement et de prétendre qu'elle n'avait rien put trouver d'autre dans un laps de temps si court et qu'elles étaient maintenant attendues une dizaine d'étages plus haut en salle de réunion, à laquelle l’ascenseur précédemment emprunté les conduiraient toutes deux.

*
*  *

- Je-vais-bien. C'est dingue, je dois vous le dire en combien de langues, capitaine ?
- Mes supérieurs seraient contrariés que vous soyez blessé, M. Noventa.
- Vos supérieurs devraient décorer l'officier Hawkes pour m'avoir sauvé la peau.
- Ils y penseront, M. Noventa.

Lloyd n'était pas un mauvais bougre, mais il avait eu la mauvaise idée de tenter avec moi le ton condescendant du "pauvre petit handicapé", chose qui m'hérissait le poil au plus haut point. Aussi durant le temps de notre voyage en ascenseur ne lui avais-je répondu que par des "Oui-non-peut-être" évasifs et secs, lui disant à lui aussi que je ne connaissais personne qui risquait d'être impliqué. A part le personnel de la villa, qui avait manqué de mourir lors de l'attaque des missiles. Ce qui, à mes yeux, prouvait leur innocence. Curieusement, j'étais persuadé que le SHIELD irait tout de même les cuisiner dès qu'ils auraient le temps de le faire. Soit, c'était leur boulot, comme Rachel avait fait le sien avec moi.
Quand les portes de la salle de réunion s'ouvrirent au bout du couloir moquetté qui se déroulait depuis l’ascenseur, je ne pus m'empêcher de déglutir. Celui qui m'attendait, cintré dans un très élégant costume hors de prix et le regard dur accordé à l'air froid et austère, c'était mon père (http://safebooru.org/index.php?page=post&s=view&id=239686). A côté de lui, Jiro me lançait un regard désolé avant de s'écarter pour sortir de la pièce, entraînant le capitaine avec lui avant de me tapoter amicalement l'épaule.

- M. Noventa veut parler seul à seul à Drake, capitaine, se contenta t'il d'expliquer.

Alors que mon père tournait les talons pour retourner dans la salle, je le suivis et refermais derrière moi. Il se posta devant l'immense verrière qui dominait tout Seikusu, mains croisées dans le bas du dos. Et j'attendis, le regard baissé. L'orage allait éclater.

- Tes jambes n'ont pas suffi, Drake ? Tu mets en jeu ce qu'il te reste de valide pour satisfaire tes petites pulsions, ta dépendance à l'adrénaline ?

Je serrai tant les poings que les dents. Inutile de répondre à ça, sachant que dans l'idée mon père n'avait pas réellement tort. Mais qu'il me le balance de cette façon, c'était cruel.

- J'ai été enthousiasmé par le projet MetalBones de Tanaka, parce que je pensais qu'il te servirait à remarcher. C'était une bonne chose, mais tu as poussé Jiro à pervertir son idée. Il se retourna vers moi. Une armure, Drake ? Quel handicapé se balade en armure intégrale, je te le demande ! ET POUR LE SPORT ! ES TU SI ÉGOÏSTE, SI CENTRE SUR TA PETITE PERSONNE ? TU T'ES IMAGINE QUE CA FERAIT DE TOI TONY STARK, OU JE NE SAIS LEQUEL DE CES IDIOTS QUI SE PRÉTENDENT JUSTICIERS ? TU ES UN BON A RIEN !

Il hurlait, à présent. Il tapait du plat de la main sur la grande table en bois design autour de laquelle se trouvaient les confortables sièges de cuir. Nul doute que tout le petit monde présent dans le couloir suivrait la discussion entre les Noventa. Soit, puisque Père voulait des explications, il en aurait. Je n'allais pas me laisser démonter aussi facilement, pas après avoir affronté des Yakuzas et des putains de missiles. Relevant vivement la tête, je dardais mon regard sur lui, la rage au coeur. Et je me lâchais.

- STARK N'A PAS LE CUL VISSE SUR UN PUTAIN DE FAUTEUIL ROULANT, LUI ! ET STARK NE SE CONTENTE PAS NON PLUS DE COMPTER SON FRIC EN ATTENDANT QUE LES CHOSES SE FASSENT ! JIRO M'A TENDU LA MAIN, LUI ! Je marquais un temps d'arrêt pour ravaler les larmes qui me montaient aux yeux. ET TOI, TU COMPTAIS FAIRE QUOI ? M'ACHETER UN FAUTEUIL TOUT NEUF ET TOUTE UNE SALLE D'ARCADE POUR QUE J'OUBLIE CE QUI M’ÉTAIT ARRIVE ?

Mon père me fixait, digérant certainement mes propos. C'était notre premier véritable affrontement, la première fois qu'il n'esquivait pas le sermon en fuyant ou en me payant n'importe quel caprice pour que je lui promette de ne pas recommencer une connerie qui n'était destinée qu'à lui faire comprendre que j'étais là et que je valais bien la peine qu'il me donne autant d'attention qu'à sa foutue compagnie. J'étais sur les nerfs, vexé et blessé, prêt à mordre encore. Mais lorsqu'il me répondit, mon père se montra étonnamment calme.

- Quand cette enquête sera close, le SHIELD récupérera ton armure. Et les autres prototypes. Noventa Corporation se contentera des exosquelettes médicaux et toi d'un fauteuil tout ce qu'il y a de plus normal. Oublie l'idée d'éventuels sponsorings à venir, Drake : je ne verserai plus un sou pour tes caprices, en compensation pour la villa.

- ...Tu ne t'es même pas inquiété de savoir comment j'allais... Tu ne t'en es même pas inquiété.

La discussion semblait close. Tandis que mon père allait ouvrir les portes afin de faire entrer les gens laissés à l'extérieur pour notre petit tête-à-tête, je roulais jusqu'à l'autre bout de la table. A l'opposé de la pièce. Gardant la tête baissée, je tentais de contenir les pleurs que je sentais tout prêt à exploser. Ne rien lâcher, donner le change.
C'était décidément une journée de merde.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le samedi 04 mai 2013, 12:04:53
L’armure avait amorti les chocs dus à l’explosion. C’est ce que Rachel se disait et se répétait, mais, dans les faits, et elle le sentait, l’armure n’avait pas tout amorti. Son armure n’était pas une sorte de super-tank impénétrable qui survivait à tout. Les deux missiles avaient affaibli sa cuirasse, et le choc lui avait fait mal. Elle était plongée dans ses pensées, se sermonnant pour ses erreurs. Qu’aurait-elle pu faire pour empêcher de se recevoir deux missiles en pleine figure ? Rien, en théorie, mais ce en théorie faisait toute la différence. Dans l’armée, il fallait savoir se surpasser, et, chez les Hawkes, c’était une marque de fabrique. Lloyd avait eu la sagacité de ne pas trop insister, car il connaissait suffisamment, aussi bien le dossier de Rachel que sa personnalité, pour savoir qu’elle ne supportait pas d’être assistée, qu’on la réconforte comme une gamine qui, en faisant un exercice, aurait eu autant de bonnes que de mauvaises réponses. Elle savait que sa mission était accomplie, qu’elle avait réussi à protéger Drake, et qu’on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas avoir pris en compte l’éventualité de missiles air-sol balancées sur elle... Tout comme on ne pouvait pas lui reprocher les dégâts dus à son armure. Elle avait choisi de sauver les gardes du corps de Drake, plutôt que de protéger l’armure, un choix honorable, patriotique, mais qui, en soi, ne l’empêchait pas de se dire qu’elle avait, pendant quelques minutes, dénuée de protection. Sa puissante armure avait montré ses limites, et ce simple fait était de nature à l’inquiéter, car il témoignait des limites d’une arme qui ne devait pas connaître de limites. Iron Girl n’avait pas été conçue et financée pour combattre de vulgaires Yakuzas, mais pour capturer les super-délinquants qui avaient échappé à l’Initiative, et, de manière plus générale, toutes les menaces paranormales qui foisonnaient dans le Japon.

*Et j’ai mal à la tête, aussi...*

Absorbée dans ses pensées, Rachel décida de revenir au monde réel. L’assistance lui jetait des petits regards assez fréquents, et Rachel pouvait dénoter chez elle une certaine nervosité. Est-ce qu’elle faisait partie de ce groupe de Japonais, de plus en plus nombreux, à voir les super-héros comme un mal nécessaire, voire même à les admirer ? Les deux femmes n’échangèrent aucun mot. Parfois, Rachel savait être aussi froide qu’une porte de prison... Surtout après s’être reçue deux missiles en pleine figure. Elles arrivèrent dans les vestiaires, et l’assistante s’écarta, en enchaînant les ondulations, avec la grâce d’une machine.

« Euh... Merci... » lâcha Rachel, un peu décontenancée.

Dans quel zoo est-ce qu’on venait de l’emmener ? Elle se plaça devant le vestiaire, et, s’assurant qu’elle était seule, elle désactiva l’armure. Dans un sifflement, toutes les plaques vinrent lentement se rétracter, et rentrèrent dans le disque monolithique, le rendait plus épais, et plus lourd. Elle le considéra entre ses doigts. Au moins, le mécanisme de fermeture fonctionnait toujours. Il lui faudrait sûrement aller à la base après cette réunion... Et il était probable que sa mission de protection de Drake Noventa se prolongerait. Elle y songeait tout en se rhabillant, enfilant une chemise blanche pour femmes, et un autre jean. Elle se disait qu’elle avait peut-être été un peu trop... Dure avec le jeune. Dure, par son silence. Elle avait compris que le jeune était mal dans sa peau, et quelque chose lui disait que ça avait commencé avant qu’il ne perde l’usage de ses jambes. Il était en quête de reconnaissance.

*Hey ! lâcha Rachel dans sa tête, comme si elle s’adressait à un interlocuteur imaginaire. Je suis militaire, moi, pas psy’. Si les militaires étaient des psys, ce serait connu !*

Et son mal de tête qui n’en finissait pas. Elle termina de boucler la chemise, qui la serrait légèrement au niveau des seins. Rien de particulièrement dérangeant, et elle retourna vers Yana, avant vu son nom, aussi bien sur la porte du vestiaire, que sur sa blouse. Elle alla la voir dans le couloir, hors des vestiaires.

« Je vous remercie pour les vêtements, commença-t-elle par lâcher. Est-ce que vous avez une adresse à me communiquer ? Je vous les rendrais dès que j'en aurais pris des neufs chez moi... »

Elle espérait aussi ne pas déformer sa chemise...

« Ah, et... Est-ce que vous auriez quelque chose contre le mal de tête ? J’ai l’impression que ma tête a été prise dans un duel forcené entre un concasseur et une tronçonneuse... »

Se rappelant alors que les Japonais étaient plutôt à cheval sur les formules de politesse, elle rajouta :

« ...S’il-vous-plaît ? »

*
*  *

Lloyd avait besoin d’une bonne cigarette pour se détendre. Il venait tout juste de sortir du trafic d’esclaves à Kobé (une sale affaire qui avait commencé à Seikusu), et avait à peine eu le temps de poser ses valises à Okinawa, avec dans l’esprit plage-drague-sexe-alcool (pas forcément dans cet ordre), que son supérieur l’avait rappelé pour un nouveau dossier : le dossier Noventa, et MetalBones. Une chance que Lloyd ne soit pas encore maquée, tiens ! Hier, il était à la plage, à se faire dorer la pilule, et, aujourd’hui, il était dans un building de verre et d’acier, en compagnie d’un jeune éclopé qui avait le moral dans les chaussettes, d’un docteur qui avait l’air aussi paniqué qu’un adolescent de quinze ans se retrouvant pour la première fois le sexe à l’air devant sa nana et qui regardait son engin avec l’air de se dire qu’on en faisait des montagnes pour rien... Et d’une collègue de travail qui, comme d’habitude, dissimulait ses craintes derrière un mur de froideur teinté de professionnalisme. Et, pour parfaire le tableau, Noventa senior avait tenu à parler à son fils, et, rien qu’à voir la manière dont ses yeux semblaient être deux pythons affutés prêts à vous dévorer la gorge, Lloyd avait senti une brève pointe de compassion pour le jeune.

Brève... Car il avait quand même besoin d’une clope. Respectant le souhait du père de discuter avec son fils, Lloyd se rendit avec ses hommes dans une salle isolée, et commença à donner ses ordres. Il alternait ainsi entre le téléphone et des consignes à ses hommes.

« Allez voir la police. Je veux savoir qui sont ces Yakuzas, quel est leur clan, leur chef, pourquoi ils s’en sont pris à ce gosse... Oui, je veux même savoir s’ils se torchent le cul le matin avec du papier toilette de qualité supérieure, ou avec cette merde qu’on nous refile dans les toilettes de la base. »

La situation était en train de devenir compliquée. Des missiles qui explosent au cœur de Seikusu... A Bagdad, ça pouvait se comprendre, et ça ne dérangeait personne, mais, au Japon... Un collègue avait une tablette graphique, et avait affiché les nouvelles.

« Les médias en parlent déjà, indiqua-t-il.
 -  Évidemment que les médias en parlent ! C’est pas tous les jours que des missiles explosent une maison ! »

Une équipe irait se charger des Yakuzas. Il fallait tenir compte des formalités administratives, c’est-à-dire, dans le langage populaire, sur le fait que la police locale rechignait toujours à divulguer ses informations, a fortiori avec des Américains. Une autre irait dans les décombres de la villa Noventa, que ce soit pour interroger les ex-Marines, ou pour retrouver des traces des deux missiles. Peu de temps après l’explosion, Hannibal, leur satellite personnel, avait identifié plusieurs autres explosions dans le ciel de Seikusu, correspondant probablement aux drones ayant balancé les missiles. Lloyd ignorait qui étaient ces gens, mais il était convaincu d’une chose : ils étaient en train de se foutre de leur gueule. Et, pour jouer avec le SHIELD, il fallait, soit être sacrément con, soit être sacrément doué.

Son téléphone se remit à sonner, et il le regarda... Et soupira. Ce n’était pas n’importe qui qui l’appelait, cette fois.

C’était le grand patron.

Dieu, qu’il avait besoin d’une clope !
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le samedi 04 mai 2013, 13:19:12
Yana était toujours aussi gênée de sa proximité avec Rachel. Un peu plus maintenant que la poitrine de l'américaine était mise en valeur par la chemise trop étroite, d'ailleurs, et l'agent du SHIELD le remarquerait peut-être. Ce n'était qu'un point de détail de toutes façons, perdu dans les mimiques abusives que laissait paraître Yana quand elle s'intéressait à Rachel. Quand cette dernière avait été rejointe par l'officier du SHIELD, elle avait marqué un temps d'arrêt. Son adresse ? Elle hocha la tête rapidement et sorti un petit carnet d'une des poches de sa blouse avant d'y griffonner quelques lignes et de déchirer la page pour la tendre à Rachel. D'après Yana, elle pouvait tout à fait garder les vêtements, ce n'était pas grand'chose pour remercier la femme qui avait sauvé Drake.
A la seconde demande, Yana s'arrête une nouvelle fois. Voilà quelque chose qu'elle n'attendait pas mais qui lui fit dessiner le sourire le plus franc qu'elle avait eu depuis sa rencontre avec Rachel. Si cette dernière avait été en mesure de se méfier, nul doute que le rictus l'aurait mise plus ou moins sur ses gardes. Yana se reprit vite, pour ne pas laisser paraître davantage.

- J'ai tout ce qu'il faut dans ma voiture ! L’ascenseur est très rapide et descend au parking souterrain du personnel, allons y. Nos supérieurs laisseront bien à l'héroïne du jour le temps de prendre une aspirine !

Elle n'attendit pas l'avis de Rachel et l'entraîna vers l’ascenseur, qu'elle envoya trente étages plus bas. L'officier Hawkes venait de lui donner une occasion en or et Yana comptait bien la saisir. Feignant toujours d'être aussi nerveuse, elle attrapa son téléphone portable et tapota quelques courtes secondes dessus, envoyant ainsi deux sms distincts.

*
*  *
Jiro rangea son téléphone portable et ré-haussa ses lunettes. Dans l’entrefaite, le scientifique était venu me rejoindre après que mon père eut autorisé tout le monde à revenir dans la salle de réunion. Mon avis m'avait donné une rapide accolade avant d'être rappelé à l'ordre par son patron, mon cher père. Dos à ce dernier et face à moi, Jiro avait soupiré avant de le ver les yeux au ciel et d'obtempérer, profitant d'un petit laps de temps pour consulter son iPhone. N'ayant rien de mieux à faire que d'observer Jiro après avoir jeté un oeil aux membres du SHIELD qui prenaient place dans la salle, je remarquais son curieux petit sourire. Sans que je ne sache trop pourquoi, il me donna une très mauvaise impression. Proclamant pour moi-même que c'était le contre-coup de la dispute, je décidais de ne pas y prêter attention plus que ça et reportait mon attention sur la petite assemblée qui avait investi le cinquantième étage de la tour Noventa Corporation Japon. On aurait cru un briefing de guerre, comme dans les films !
Il ne manquait que le capitaine Lloyd, ce que mon père ne manqua pas de souligner sèchement en arguant que si on se permettait de lui prendre de son temps de négoce sur un très juteux contrat avec la Russie, on pouvait se fendre de la politesse d'être disponible pour lui. Un agent lui répondit que le capitaine avait reçu un appel important très sûrement en rapport avec l'affaire et qu'il s'excusait. Mais Noventa senior ne lâchait rien, pointant l'absence de Rachel. Il voulait avoir son point de vue sur les événements qui lui avaient coûté sa villa et qui avaient accessoirement manqué de tuer son fils unique et se retrouvait encore sans réponse.

Pour le coup, c'était effectivement curieux. Ca faisait un moment que Rachel était partie avec Yana. Je commençais à craindre qu'elle se soit trouvée plus mal qu'elle ne l'avait d'abord prétendu et qu'il avait fallut la soigner une fois dans les vestiaires, quelque chose du genre... Mais Rachel aurait certainement fait prévenir ses supérieurs, non ? L'armure qu'elle portait encore sur le toit avant que nous ne soyons séparés comportait assurément un système de communication, alors même si son portable faisait partie des ruines de la villa, passer un appel n'aurait pas dû être un souci.
Tandis que je contenais mon envie de foncer aux vestiaires, je vis Jiro s'asseoir à table, tapotant nerveusement celle-çi du bout des doigts.

*
*  *

Ding !
L’ascenseur était enfin arrivé aux sous-sols de la tour, s'ouvrant dans son petit tintement sur les parkings du personnel. Et là, tout se précipita un peu pour Rachel. Yana qui se tenait à côté d'elle lui saisit le bras avec force sans prévenir, la propulsant avec violence hors de la cabine avant d'ôter sa blouse qu'elle jeta négligemment dans un coin. L'assistante bloqua l’ascenseur à l'étage où il se trouvait pour ne pas être dérangée et siffla. De trois voitures somme toutes assez banales surgirent des hommes costumés de noir -quatre par véhicules, certains débraillés et d'autres tirés à quatre épingles. Quelques uns affichaient des doigts manquants dans des gants de cuir adaptés à ce handicap et tous ou presque avaient une arme à la main. Les yakuzas dévisageaient Rachel.

- Tu n'es pas armée, mais il te reste l'armure, n'est-ce pas ? Tu n'auras pas le temps de l'activer. Mais les américaines ne sont jamais très dociles, c'est vrai... Tu peux tenter de résister, ça me ferait plaisir. Et à eux aussi. Elle désigna ses acolytes disposés en arc-de-cercle face à elles. Tu comprends, ils te tiennent pour responsable de l'échec de leurs petits copains dans le centre-ville. Et franchement, ils pourraient bien se payer le luxe de te le faire payer avant d'essayer de te foutre enceinte tour à tour.

Un rire goguenard s'éleva dans l'assistance en guise d'approbation. Si Rachel comptait maintenant faire quelque chose, elle avait tout intérêt à se presser : d'ici quelques secondes, les voyous tenteraient de la maîtriser pour la coller dans une des voitures. Et il était évident qu'aucun d'eux ne prendrait des gants avec la célèbre Iron Girl, qui s'exposait clairement à un très mauvais quart d'heure.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le samedi 04 mai 2013, 16:36:42
Rachel fut un peu surprise par la réplique de Yana. Se rendre au parking pour de l’aspirine ? Vu la taille de ce building, elle aurait juré qu’il y avait des trousses à pharmacie un peu partout. La timide secrétaire se mit à courir rapidement, sans vraiment lui laisser le temps de répondre, et elles se retrouvèrent dans l’ascenseur... Pour Iron Girl, tout cela était suspect. Et, quand on était une militaire, ce qui était suspect ne devait pas être négligé. Yana bafouillait face à elle, et la voilà qui l’amenait maintenant dans le parking souterrain ? Alors qu’elle savait que Rachel avait une réunion au sommet extrêmement importante ? Ça n’avait pas de sens ! Dans l’ascenseur, Rachel aurait pu appuyer sur le bouton d’arrêt, mais, plus elle y réfléchissait, et plus elle était convaincue que cette pulpeuse secrétaire aux longs cheveux violets pouvait être un indice de taille, le chaînon manquant entre les Yakuzas et les types qui avaient lâché sur la villa de Drake des drones de combat. Ainsi, tandis que l’ascenseur descendait, Rachel posa sa main sur son ventre, discrètement, comme pour remettre en place les pans de sa chemise, et en profita pour appuyer sur le disque monolithique. Elle ignorait ce que voulait cette femme, mais elle le saurait rapidement.

*Pas de repos pour les braves...*

*
*  *

« Oui, elle va bien... Non, pas la peine de prévenir son père... L’armure aura besoin de réparations... »

Lloyd soupirait. Il s’était attendu à cet appel, mais pas aussi vite. Comme quoi, les évènements se précipitaient... Comme toujours, en somme. Travailler pour le SHIELD, même à Seikusu, ce n’était pas de tout repos. La cellule du SHIELD installée ici ne cessait de recevoir de nouveaux fonds, au fur et à mesure que tout le bordel installé dans cette ville menaçait, chaque jour, d’exploser toujours un peu plus. Difficile d’avoir une vie privée bien organisée quand on avait un poste à responsabilités. Lloyd le savait, et l’avait accepté. Ça faisait partie des clauses du contrat. Son supérieur continuait à parler rapidement.

« Vous avez envoyé une équipe chercher les débris des drones ?
 -  Évidemment lâcha-t-il rapidement.
 -  Bon... Les drones Predator, ça se ramasse pas dans n’importe quelle boutique, ni même au marché noir.
 -  Qu’est-ce que vous avez en tête ? »

Il y eut un léger silence. Visiblement, son supérieur réfléchissait à ce qu’il pouvait dire. Lloyd comprit aussi qu’il devait être en train de boire du café.

« Comme vous le savez, la construction et la production des drones est sévèrement encadrée par l’armée, et les fabricants qui les produisent se comptent sur les doigts de la main. Toutes les informations concernant... »

Lloyd entendit l’un de ses hommes, et tourna la tête vers lui. Visiblement, la réunion avait commencé, et il se doutait que Noventa senior ne devait pas apprécier qu’on le fasse entendre. Lloyd sentait sa patience s’effriter lentement.

« Et si vous alliez droit à l’essentiel, Monsieur ?
 -  Et bien, cette histoire d’attaque informatique... Il y en a déjà eu une, dans l’un des laboratoires de General Atomics. Il y a environ six mois. »

General Atomics... Le nom n’était pas inconnu à Lloyd. General Atomics Aeronautical Systems, l’une des filiales de cette entreprise, s’occupait de la production de certains drones militaires, comme le RQ-1 Predator. Ainsi donc, ils avaient aussi souffert d’une attaque informatique ? A coup sûr, un rapprochement pouvait se faire entre l’attaque informatique que GAAS avait subi, et NCJ. Les pièces du puzzle se multipliaient, la toile commençait à se former, avec de nombreux éléments, des faits, et des connexions à établir, afin de découvrir ce qui se passait.

« Je vais devoir vous laisser, j’ai.. »

A cet instant, quelque chose se mit à sonner dans la poche de son pantalon. Son pager. Il l’attrapa immédiatement, car ce dernier ne sonnait pas pour cinquante raisons différentes. Quand le pager sonnait, c’est qu’il y avait une urgence prioritaire, avec toute l’importance qu’on pouvait donner à la notion d’« urgence prioritaire ». Lloyd l’attrapa, et vit un message défiler. Il émanait du central, et comprenait un code, dont le message était clair.

*Merde...*

Il raccrocha immédiatement, et composa dans la foulée un autre numéro. Son second fronça les sourcils.

« Capitaine, Noventa souhaite...
 -  Allez dire à Noventa d’aller se faire foutre ! » répliqua Lloyd, excédé, avant de prendre l’appel.

Il rentrait en contact avec le bureau du SHIELD à Seikusu. Un technicien lui indiqua que l’officier Hawkes avait déclenché le biper de l’armure, une sorte de signal d’alerte. Hannibal avait immédiatement repéré cette dernière, et elle était visiblement en train de descendre. Le signal était souterrain.

*Souterrain ? Qu’est-ce que c’était que ces conneries ?!*

Lloyd sentit son cœur battre la chamade à toute allure. L’adrénaline faisait surface, guidée par la nervosité qu’il ressentait. Il n’aurait jamais du laisser Rachel seule avec cette assistante.

*Ils veulent nous la piquer sous le nez !*

Lloyd réagit rapidement, et regarda son acolyte.

« Descendez au parking souterrain, vite ! Et emmenez une équipe avec vous !
 -  Au parking ?
 -  Hawkes est en bas ! On veut nous la piquer ! »

Il n’en fallut pas plus pour que l’homme réagisse. Lloyd, de son côté, se mit à courir, et débarqua dans la salle de réunion, ouvrant rapidement la porte. Il y avait le père, avec ses yeux de requin, le gosse, qui avait l’air meurtri, Jiro, et d’autres personnes. Lloyd parla en premier, en se dirigeant vers le père :

« Appelez la sécurité, quelqu’un essaie de kidnapper Hawkes ! »

*
*  *

Le premier coup de poings fit hurler Rachel, qui tomba sur le sol. Les Yakuzas l’encerclaient, et elle se reçut un coup de pied dans le ventre. Elle se recroquevilla sur elle-même, et un Yakuza la souleva, avant d’envoyer sa tête se fracasser contre la sienne. Rachel tomba encore sur le sol.

« Salope de gaijin ! On se la ramène moins, sans son armure, hein ?! »

Rachel entreprit de se relever, en respirant, et vit le pied d’un homme se rapprocher de sa tête. Réagissant par réflexe, elle tendit sa main, et attrapa la cheville de l’homme, le faisant basculer sur le sol. Elle se releva alors, et mit ses bras en position de combat. Un Yakuza s’avança vers elle, et elle tenta de le frapper. Il esquiva le coup, et lui envoya un uppercut en pleine mâchoire. Rachel heurta le mur, et se reçut ensuite un coup de genou dans le ventre, qui la plia en deux, et fit tomber le disque monolithique, qui se détacha de son ventre, et tomba sur le sol. Elle sentait l’air lui manquer, et gémit douloureusement, avant de se recevoir un autre coup de poing à hauteur de la tête. Rachel s’affala sur le sol. Elle tenta d’attraper le disque, mais le pied d’un Yakuza s’écrasa sur ses doigts. Yana, si c’était bien son nom, le récupéra, l’observant silencieusement, et essaya de l’enclencher. Cependant, l’armure fonctionnait sur un système d’empreintes digitales. Seules quelques rares personnes dans le monde pouvaient l’ouvrir, et Yana n’en faisait pas partie. Elle fit alors signe aux Yakuzas de l’emmener. Deux hommes soulevèrent Rachel, et la traînèrent vers une voiture. On ouvrit la porte arrière, et elle fila à l’intérieur... Lorsque les lampes en hauteur s’éteignirent dans une série de claquements.

« Qu’est-ce que c’est ?! Qu’est-ce que ça veut dire ? »

Surpris, les Yakuzas regardèrent autour d’eux. L’un d’eux, nerveux, pointait son arme tout autour de lui, sans voir la forme qui apparut dans son dos. Une silhouette sombre et silencieuse, se confondant à merveille dans les ombres. La silhouette sembla tendre ses ailes, et enveloppa l’homme, qui se tortilla en poussant des soupirs, étouffés par la créature, avant de s’écrouler sur le sol, inerte.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le dimanche 05 mai 2013, 19:43:31
Yana se délectait du spectacle offert par l'agent du SHIELD devenu sac de sable. Elle goûtait le bruit des chairs écrasées, de la respiration coupée et difficile. Elle jubilait de la position difficile de la gaijin face aux brutes qui la passaient à tabac. Grâce à ce petit spectacle, la prétendue assistante put enfin mettre la main sur son véritable objectif : le disque qu'Hawkes portait sur elle, son armure en mode veille. Ca avait été si facile ! Yana n'aurait jamais pensé que Rachel se laisserait entraîner dans un piège aussi grossier, en vérité. Même elle avait trouvé la tentative ridicule et naïve, mais elle avait visiblement eu raison de saisir sa chance au vol. Et les Yakuzas postés dans le parking bien avant l'arrivée de Noventa et Hawkes à la tour n'avaient eu qu'à se tenir prêts. Un simple sms pour alerter le comité d’accueil et voilà que la fière américaine que Yana pensait sur-entraînée mordait la poussière. Bien entendu, l'assistante ne parvint pas à activer le disque pour déployer l'armure mais elle ne s'en montra nullement contrariée. Ce contre-temps était prévu depuis le début, après tout. Et puisqu'il fallait la fille, la belle ordonna à ses sbires de l'embarquer une fois qu'elle serait assez sonnée pour éviter de leur poser des problèmes durant le trajet. Hawkes avait de la chance d'avoir encore son utilité.
Dès que la portière se referma sur l'américaine, les lumières vacillèrent et Yana sut que les choses allaient se compliquer. La panique des Yakuzas ne la gagna pas, bien qu'elle se mit instantanément en alerte. Yana était extrêmement bien préparée et la combattante en elle sentit son corps être parcouru d'un frisson d'excitation. Toutefois loin de se précipiter, la jeune femme préféra observer, écouter, ressentir. Et elle ne manqua pas d'entendre le premier de ses acolytes tomber comme un sac après un froissement de tissu.
Ses chaussures à talons volèrent dans le noir avant que ne suive le bruit de déchirure de sa mini-jupe, qui dévoilait maintenant jusqu'au haut de ses cuisses mais qui lui permettaient de faire usage de son jeu de jambes. Ses cheveux ? Noués prestement en un chignon grossier.

- Emmenez la Gaijin au point de rendez vous. Si la voiture est attaquée, n'ayez aucune hésitation et commencez par lui casser les dents avant de détruire chacune de ses phalanges. Nous avons besoin d'elle en vie, pas nécessairement sauve. ALLEZ !

Les instructions étaient tant pour les yakuzas que pour le mystérieux agresseur. Qu'il sache que tout ne lui serait pas facilité et que Rachel était un otage en sursis relatif. Un homme relaya les ordres en japonais, les hurlant alors que Yana les avait prononcé calmement. Aussitôt, la voiture démarra dans un crissement de pneus et fonça vers la sortie sans aucune hésitation, défonçant la barrière de sécurité avant de filer comme une bombe à travers le centre ville. Dans l'habitacle, Rachel se trouvait cernée par deux hommes sur la banquette arrière tandis qu'un troisième conduisait. Si l'américaine comptait tenter quelque chose, il valait mieux pour elle qu'elle se montre meilleure que ses geôliers : sur les nerfs, ils étaient à présent prêts à tout.
Yana, quant à elle, était aux aguets, un sourire de défi sur le visage. Sa position martiale frôlait la perfection et sa défense ne connaissait aucune faille. Elle ne serait pas aisée à battre, ni même à seulement surprendre.

- J'attends, se contenta t'elle de lancer tranquillement alors qu'autour d'elle les yakuzas restants pointaient leurs armes dans le noir, affolés. Viens danser.

*
*  *

Je ne compris pas tout de suite ce qui se passait, trop occupé à broyer du noir pour prêter attention à ce qui se déroulait autour de moi. La tension était montée d'un cran supplémentaire du côté de mon père qui n'appréciait pas que Lloyd se permette de le faire poireauter et Jiro semblait de plus en plus nerveux, consultant son téléphone régulièrement. Finalement, mon ami se leva pour venir vers moi et m'adressa un fin sourire tandis qu'il sortait de sa poche une clé USB qu'il me désigna. Je compris tout de suite et ouvrit le port qui se trouvait sur l'un des accoudoirs du fauteuil afin que Jiro puisse s'y insérer. Pourquoi me serais-je méfié ? Il faisait cela de temps à autre, pour me donner quelques films ou de la musique, voire procéder à quelques mises à jour de l'IA. Bon, le moment me semblait mal choisi, mais au moins avait-il l'avantage de me faire momentanément penser à autre chose.

Quand Lloyd pénétra dans la pièce comme un fou, je me redressais sous la surprise, tout comme mon père. On essayait de capturer Rachel ? C'était une blague ? Noventa senior se rua sur le téléphone après un instant de flottement, mais la voix de Jiro le coupa dans son élan. En fait, elle nous coupa tous, même moi qui était prêt à foncer dans les étages sur mon fauteuil. Plus que le calme olympien, les mots qu'il prononça me laissèrent pantois.

- Overdrive activé.
- Hein ?

CLANG ! Dans un bruit métallique, le fauteuil enserra mes avant-bras et mes jambes avant de se mettre en position debout, les plaques de l'armure venant rapidement s'ajuster autour de mon corps pour former le blindage qui me carapaçonnait. Non, cette fois il m'emprisonnait littéralement !

- Jiro ! Jiro, qu'est ce qu-

Le déploiement du casque me coupa la parole malgré moi et je perdis contact avec l'extérieur de façon momentané quand la visière se superposa à mon visage avant d'afficher la vision externe sur laquelle s'affichèrent les habituelles fenêtres informatiques gérées par Drusilla. Paralysé dans ma propre armure, je me rendis compte avec effroi que les servo-moteurs s'activaient. Le MB allait bouger et je ne pourrais rien y faire. Comme si je n'avais été qu'un porte-manteau organique. A côté de moi, Jiro s'adressait aux agents du SHIELD médusés dont certains avaient d'ailleurs portés la main à leurs armes, attendant les ordres d'un Lloyd impressionné mais toujours calme.

- J'ai conçu cette armure. La pirater pour qu'elle ne réponde plus qu'à moi est un jeu d'enfant. Bien... Personne n'ira prêter main forte à votre agent, capitaine. ARMURE ! Réduit au silence le SHIELD et Noventa.
[NON ! NOOOOOON !]

Et je m'élançais sans pouvoir opposer aucune résistance à la puissance des cyber-muscles qui propulsaient mon corps. Une chaise vola avec une violence inouïe vers mon père avant que, d'un bond, je passe par-dessus la table de réunion pour me retrouver sur les coéquipiers de Rachel et surtout sur Lloyd. Un des hommes s'interposa bravement, tirant quelques balles qui ricochèrent avant que je ne lui brise la nuque en balançant ma main dans un fauchage du bras à la puissance démultipliée. Le craquement fut sinistre et le corps mort projeté contre la table alors que la tête du MB (je me refusais à considérer que c'était la mienne, même si elle suivait le mouvement) se tournait vers Lloyd et ses compagnons restants.

[FUYEZ, LLOYD ! DÉGAGEZ TOUS DE LA, JE NE CONTRÔLE RIEN ! DRUSILLA, DÉSACTIVATION ! DÉSACTIVATION !]

|Protocole MASTER lancé. Utilisateur DRAKE désengagé.|

Sans que je puisse rien y faire, le MetalBones se lança à l'assaut, ange de mort résistant aux balles qu'on serait certainement tenté de lui opposer. Intérieurement, j'hurlais pour que Dieu nous vienne en aide. Sinon, il aurait à ouvrir les portes de Son Paradis aux agents du SHIELD et ce sous un laps de temps relativement court.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le lundi 06 mai 2013, 00:27:29
L’obscurité avait toujours été son alliée. Elle vit la voiture partir, emportant avec Rachel Hawkes. La sauver ? Non. Ce serait pour plus tard. La femme était dans l’ombre, observant silencieusement ses proies. Elle en avait assommé un pour s’annoncer, mais elle avait, naturellement, avant cela, pris le temps de se préparer. Sa première action avait été de placer une bombe près du transformateur électrique du parking souterrain, créant une surtension qui avait coupé l’alimentation. Elle aurait pu attaquer juste après, fondre sur les Yakuzas, et secourir Hawkes, mais ça ne faisait pas partie du plan que l’Oracleavait prévu. Quand cette dernière était dans l’ascenseur, et qu’elle avait appuyé sur le disque monolithique, le signal avait été relayé, non seulement à la base du SHIELD, mais aussi dans ce qui faisait office de « Batcave » à Seikusu : un penthouse luxueux et immense dans les hauteurs de Seikusu. Un endroit qui n’avait de « cave » que le nom, mais, en réalité, « Batcave » sonnait mieux que « Batflat ». L’Oracle, comme à son habitude, avait réagi par anticipation. Après l’explosion des missiles Predator, elle avait commencé à pister le signal utilisé par les drones, afin d’en repérer l’origine, tout en envoyant l’une des Batgirl à la Tour Noventa. Cassandra Cain (http://img87.xooimage.com/files/2/e/0/cassandra-cain-2--36cd356.jpg) s’y était rendue rapidement, filant dans le ciel. Elle se tenait à l’extérieur quand le signal d’alarme avait résonné, et avait suivi les instructions de l’Oracle, descendant dans le parking, où il n’avait pas été difficile de repérer les Yakuzas.

« N’interviens pas, Cassandra. Ces types sont des pros, essayons d’en savoir plus. »

Elle avait vu Rachel se faire battre, et l’Oracle avait dès lors émis un signal retour vers le disque, une secousse qui avait traversé les entrailles de Rachel, juste avant que le disque ne tombe. Un message très clair, qui signifiait : On veille sur toi. Laisse-les faire. Rachel avait été emmenée dans une voiture, et, après cela, Cassandra était tombée sur un homme près de la voiture, le neutralisant rapidement, avant de mettre, sous la voiture, un Bat-signal. La voiture avait ensuite filé sur les chapeaux de roues. Là encore, Cassandra aurait pu, avec un Batarang, crever l’un des pneus, mais elle laissa la voiture partir. Elle avait de toute manière un parking à pacifier. Dans l’obscurité, les Yakuzas étaient nerveux. Il n’y avait guère qu’un éclairage de secours, rudimentaire, qui fournissait une très faible alimentation. Rien de bien dangereux pour Cassandra ; elle disposait, avec son casque, d’une vision nocturne très efficace, affichant toute la zone en bleue, les squelettes des ennemis étant luminescents. Elle fondit sur un autre, isolé, près d’un fourgon. Elle l’attrapa à la gorge, et envoya sa tête s’écraser violemment contre le fourgon, provoquant un bruit sonore, qui retentit dans tout le parking. Elle sauta ensuite par-dessus le parapet de cet étage, s’agrippant au rebord.

Deux Yakuzas s’approchèrent. Ils avaient actionné les lampes-torches de leurs armes à feu.

« Merde, il l’a eu ! »

L’un des Yakuzas se pencha, et tâta son pouls. Vu la belle bosse sur le flanc du fourgon, leur acolyte ne se réveillerait pas rapidement. Cassandra se maintint avec une main contre le rebord, et attrapa sa Bat-griffe, puis se souleva. Le filin siffla, et attrapa l’un des Yakuzas au cou, avant de le tracter rapidement. L’homme poussa un hurlement, fit accidentellement feu devant lui, avant de lâcher son arme, de passer par-dessus le parapet, et de s’écraser sur le toit d’une voiture en contrebas, faisant sonner l’alarme. Habilement, Cassandra se laissa tomber, et tira à nouveau avec sa Bat-griffe, visant l’autre côté de la plateforme sur laquelle les Yakuzas se tenaient. Elle s’élança ainsi, et arriva de l’autre côté, avant de se redresser

« Bordel, il nous dégomme tous !
 -  Restez groupés ! Ne vous séparez pas, il attaque ceux qui sont isolés ! »

Sous sa cagoule, Cassandra se permit un léger sourire. Elle notait que le rythme cardiaque des Yakuzas était en train d’augmenter... Sauf celui de la femme. Elle était restée près de l’ascenseur, et semblait la plus détendue de tous... Probablement la plus excitée. Celle dont il fallait se méfier. Pour que les Yakuzas acceptent de se laisser diriger par une femme, il fallait que cette dernière soit véritablement exceptionnelle. Mais, pour l’heure, Cassandra préférait réduire le nombre de ses ennemis. Trois Yakuzas avançaient ensemble. Elle se déplaça légèrement, avançant le long des voitures, et se glissa dans leur dos. L’un d’eux avait la sagesse de regarder derrière eux. Elle sortit un Batarang, et attaqua. Le Batarang siffla, et elle courut rapidement vers les deux autres Yakuzas. Le Batarang heurta le Yakuza à la tête. Un coup de pied retourné fracassa la mâchoire d’un des deux Yakuzas. Le troisième pointa son arme vers elle, et elle dévia le canon avec le tranchant de sa main, les balles fusant sur le sol. La tête de Cassandra se fracassa ensuite contre le crâne du Yakuza. Elle l’attrapa ensuite à la gorge d’une main, puis envoya un coup de coude dans sa nuque, l’envoyant s’effondrer mollement sur le sol. Elle tendit sa Bat-griffe vers un autre Yakuza, l’atteignant à l’épaule, et le fit basculer sur le sol. Il n’eut pas le temps de réagir que le genou de Batgirl s’écrabouilla sur sa tête. Cassandra se releva.

La jeune femme parlait très peu. Elle avait été éduquée pour être une tueuse impitoyable, au détriment d’autres éléments centraux, comme la lecture. Elle ne savait pas très bien lire, et encore moins parler. En revanche, pour ce qui était de se battre. La femme aux cheveux roses ne portait pas d’armes. Cassandra se déplaça pour atterrir dans son dos, et attrapa dans sa ceinture l’un de ses Batarangs. Elle le balança à toute allure, visant son cou... Et le pied de la femme jaillit derrière elle, repoussant le Batarang. Cassandra brandit alors ses poings, tandis que les lumières du parking se rallumèrent alors. Elle s’élança rapidement vers la femme, et utilisa un coup de pied retourné. La femme aux cheveux roses para en levant le bras, et Cassandra opta pour un uppercut, qu’elle esquiva en s’abaissant, avant de la frapper dans l’estomac. Cassandra encaissa, et vit les mains de la femme jaillir vers elles. Elle les attrapa au niveau des poignets, et la souleva. La femme tomba sur le sol, mais Cassandra n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit que le pied de son adversaire se releva rapidement, et l’atteignit à la tête, la forçant à se replier prudemment.

*Elle va être plus difficile à neutraliser que les autres...*

*
*  *

Noventa senior était sans doute autoritaire et intransigeant, mais il réagissait rapidement, et, en l’état, c’était tout ce dont l’homme avait besoin. Lloyd regardait autour de lui. Il était accompagné de deux agents, Steve et Terence. Des hommes de confiance, des professionnels. Lloyd sentait son arme le démanger, et s’apprêtait à filer vers le parking, quand la voix de Jiro, sur un ton cassant, les interrompit tous. En voyant le Metal Bone se former, les trois agents pointèrent automatiquement leurs pistolets de service, se mettant en position de combat. La situation dégénéra rapidement, et Lloyd aboya ses ordres.

« Terence ! Mettez Noventa à l’abri ! Steve ! Neutralisez Jiro ! »

Lloyd fit feu sur l’armure, mais ses balles rebondissaient sur le blindage épais de cette dernière. Terence courut vers Noventa senior, mais l’armure lui tomba dessus, et lui brisa la nuque.

*Bordel de merde !*

Lloyd se mit à faire feu sur l’armure, visant la tête, mais les balles se fracassaient contre cette dernière. L’armure se releva, et se tourna vers lui, tandis que Steve s’écartait prudemment, cherchant à avoir un angle de feu sur Jiro. Il fit feu vers lui, et le scientifique choisit de s’abriter prudemment derrière la table. L’armure se tourna alors vers Steve, et Lloyd n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu’il vit le Metal Bone bondir vers l’homme, l’attraper à la gorge, et le balancer par la fenêtre. Steve poussa un hurlement en tombant dans le vide. Lloyd regarda autour de lui, cherchant une solution de secours... Et se rappela son paquet de cigarettes, avec le briquet.

*L’alarme incendie !*

Il vit l’armure se retourner vers lui. Lloyd ouvrit le briquet, et vit la flamme apparaître. Il bondit alors sur la table, et leva la main, la rapprochant des capteurs à fumée. Au bout de quelques secondes, une alarme se mit à résonner, tandis que des douches s’actionnèrent. Le Metal Bone attrapa alors le rebord de la table, et arracha cette dernière. Lloyd tomba sur le sol, lâchant son arme, et eut la présence d’esprit de rouler, ce qui lui permit d’éviter le coup de poing de l’armure, qui pulvérisa le sol. Impossible de frapper l’armure, il s’y briserait les mains.

Des agents de sécurité débarquèrent alors. Deux agents, qui avaient du entendre les coups de feu.

« Foutez le camp !! hurla Loyd. Évacuez Noventa !! »

Éberlués, les agents de sécurité regardaient l’armure, et virent Noventa senior. Lloyd, de son côté, se releva, et attrapa un fauteuil à côté de lui, l’abattant sur la tête du Metal Bone, fracassant le fauteuil en deux. Son objectif était clair : attirer l’armure vers lui. Il se mit à courir, fuyant par là où Jiro s’était enfui.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le mercredi 22 mai 2013, 10:37:22
Attentive, Yana l'avait été tout le temps qu'il avait fallut à l'inconnu pour réduire les forces Yakuza au silence. Elle n'était aucunement nyctalope et n'avait pas assisté aux rossages de visu, mais elle avait écouté. L'assistante s'était délectée des cris qui avaient fusés dans l'air sombre, tout comme elle avait apprécié le bruit des os et des chairs s'entrechoquant. Celui -ou celle, d'ailleurs- qui décimait les hommes de la mafia était un combattant aguerri qui, au vu de ses déplacements, se mouvait dans l'environnement nocturne avec aisance tout en portant des coups efficaces. Yana était assez aiguisée pour savoir dire que son futur opposant économisait ses efforts tout en frappant avec précision. Les bruits relatifs à la décimation n'étaient pas multiples et le plus généralement un ou deux suffisaient pour réduire au silence le Yakuzas ciblé. Tout le monde n'était certainement pas capable d'une pareille effectivité dans des circonstances similaires et Yana le reconnaissait bien volontiers. Car elle était tout sauf assez prétentieuse pour se croire supérieure, en vérité. Le mano-à-mano était pour elle une sorte de drogue avec laquelle elle se shootait allègrement, considérant chaque adversaire parfois à plus haut que sa valeur réelle, car la mise en danger l'excitait. Autant dire qu'à la fin du premier échange avec celle qu'elle avait identifiée comme étant une des Batgirls, Yana était brûlante d'une fièvre qui allait alimenter ses prochains mouvements.
Cassandra Cain était loin d'être au bout de ses peines.

- Il paraît que les filles de la Chauve-souris sont toutes aussi redoutables que lui en close-combat. Elle tiqua un bref instant alors que l'alarme incendie se déclenchait. Nous avons quelques minutes devant nous pour le vérifier.

Ses jambes glissèrent doucement, se campant sur le sol de façon à la propulser avec vitesse. Ses bras, relevés jusque là en une middle-guard, s'ouvrirent un peu plus largement tandis que ses poings abandonnaient leur forme tandis que ses doigts se crispaient, les ongles manucurés devenant griffes menaçantes. La tension de ses muscles ne mentait pas : elle allait bondir. Une seconde passa avant qu'un gémissement de douleur venu du parking ne brise le silence qui s'était instauré malgré le bruit de fond de l'alarme. Yana sauta, balançant un fouetté du pied à hauteur de la nuque. Retombée sur le sol, elle garda le dos cassé en deux, balayant l'air devant elle de ses ongles, un d'eux déchirant même la combinaison de Batgirl alors que la face son adversaire se fendait d'un sourire très satisfait avant qu'elle ne reparte à l'assaut, s'accroupissant pour tenter dans un mouvement de jambe circulaire de faire chuter Cassandra. Si elle s'avérait y parvenir, elle tenterait dans la continuité du mouvement de lui écraser le talon du pied sur le thorax, entre les seins. Si elle venait à échouer, elle serait déjà relevée pour viser de ses redoutables ongles -bien trop tranchants pour être honnêtes- la gorge ainsi que l'abdomen de la Batgirl.
Cette dernière constaterait très possiblement deux choses : la première, que Yana était pressée par le temps. La seconde qu'elle frappait, sans aucun doute possible, pour tuer.
Et qu'elle avait largement les moyens pour y parvenir. Ici, toute erreur serait fatale.

*
*  *

[V-vous m'avez tiré DANS LA TÊTE? NON MAIS CA NE VA PAS MIEUX ?]

Heureusement pour moi, la balle ne pouvait pas grand'chose contre le blindage plutôt efficace du MB, mais le choc de voir une arme faire feu en direction de mon front m'avait fait perdre l'ordre de mes priorités. Certes, l'armure sur moi m'improvisait danger mortel pour le SHIELD, mais tout de même ! L'armure bougeait contre mon gré et je me retrouvais toujours impuissant alors que le second agent du SHIELD était tué par mes propres mains, son corps défonçant la verrière pour aller s'écraser quelques dizaines d'étages en contre-bas. J'avais tellement mal au coeur, j'étais tellement honteux que j'aurai voulu fondre en larmes en m'excusant, mais l'armure ne m'en laissa pas le temps. Suivant les directives de Jiro, elle s’intéressa à l'éradication du dernier agent de l'étage, Lloyd. Plus réactifs que les deux autres, le Capitaine échappa de peu à un écrasement de mon poing qui explosa assez facilement le sol de la salle de réunion avant que des agents de sécurité ne fasse irruption dans la scène et se montrèrent réceptifs aux ordres de Lloyd, qui faisait diversion devant le MB pour que mon père soit évacué.
Bien vu ! L'armure se concentra sur lui, qui partait dans la même direction que ce traître de Jiro.

Les foulées du MB n'avaient rien de commun avec celle d'un être humain lambda et en deux pas à peine, l'armure fut à portée de Lloyd, armant le poing en visant ce qui me semblait être sa nuque.

[PLONGEZ, LLOYD ! PLONGEZ !]

J'eu à peine le temps de finir d'hurler qu'il obéissait, mon bras ne rencontrant que le vide. L'armure marqua un temps d'hésitation pour retrouver son équilibre du coup mal calculé, rapidement rétabli pour que cette fois elle ne saute légèrement afin d'écraser le corps du Capitaine de son pied métallique. Cette fois, je ne trouvais pas le temps de l'alerter, mais l'agent se montra extrêmement réflexe et esquiva une nouvelle fois. Bien joué ! Ma jambe alla s'enfoncer dans le sol où elle fut retenue un moment par les enchevêtrements de câbles électriques. Le MB tendait vainement les bras pour battre l'air à la recherche d'un morceau de Lloyd dont ils pourraient se saisir mais ne se refermèrent heureusement sur rien.
Toutefois, la jambe se dégageait déjà...

[Je me libère, Lloyd ! Dégagez de l- ]

Ce qui me stoppa, ce fut le message qui s'afficha sur mon champ de vision en réalité augmentée. "Ordre de récupération pour opération 2". Un plan s'afficha alors quant à l'itinéraire que le MB allait suivre, sans indication particulière. Putain ! Il fallait que je trouve à quoi ça correspondait, et vite ! Tandis que je réfléchissais à toute allure, l'armure se dégagea, mais sans plus n'accorder d'importance à Lloyd alors qu'elle tournait des talons pour revenir d'un pas lourd vers la salle de réunion. De mon côté, je beuglais ce que je pouvais tout en espérant que le SHIELD m'entendait. Le capitaine ou n'importe qui d'autre, à vrai dire.

[C'est marqué qu'il s'agit d'une récupération pour la phase deux ! Il y a un plan comme pour le GPS des bagnoles mais ça ne dit rien ! Attendez, ce sont des montagnes, ça ! Merde, lesquelles, lesquelles ? Allez, lesquelles ?]

Tandis que je me parlais tout autant qu'à moi-même qu'à n'importe qui capable de m'entendre, l'armure pénétrait dans la salle de réunion dans laquelle Jiro était revenu, à ceci près qu'il était équipé à présent d'un casque à respirateur et qu'il se tenait dangereusement près de la verrière réduite à l'état de souvenir. Contre mon corps, je sentis les réacteurs à air de l'armure s'activer juste avant que Jiro ne saute dans le vide. PUTAIN !
Au moment où le MB décolla pour partir à la rescousse de Jiro, je reconnus la destination affichée sur l'écran dans un éclair de génie et je le beuglais tant que je le pouvais.

[LES MONTS MYÔBOKÛ ! ON VA AUX MONTS MYÔBOKÛ! LLOYD !]

Inutile de continuer à m'égosiller, il ne m'entendrait plus. L'armure venait de sauter pour récupérer Jiro en vol, rétablissant son assiette pour filer dans la direction qui clignotait sur mon GPS. Là-bas où se trouvait, sous un châlet appartenant à la Corporation, un lieu dont je connaissais l'existence mais que je n'avais jamais vu : l'Armurerie. Le laboratoire de Jiro, son centre de mise au point des MB. La gueule du loup.
Le traître fouilla dans sa poche et l'armure signala l'envoi d'un petit signal, sans rien de plus.

*
* *

Le bipper de Yana siffla. Deux coups longs pour trois courts. Quelle que fût sa situation à cet instant, il lui fallait passer à l'opération 2. Son but ? Le même que celui de la voiture qui emmenait Rachel Hawkes à présent sous bonne garde d'un cortège de Yakuza surarmés.
Les Monts Myôbokû.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le samedi 25 mai 2013, 14:07:03
Cassandra n’avait jamais compris les gens qui parlaient lors d’un combat. Ce n’était pas une question de concentration, mais aussi, pour elle, de logique. Le langage corporel lui était bien plus familier que le langage oral, et s’exprimait particulièrement bien lors d’un combat. Un affrontement, c’était une excellente manière de se renseigner sur le caractère de la personne qu’on avait en face de soi : calculatrice, emportée, facile à s’énerver, froide et réfléchie... Le combat disait tant de choses, et, contrairement au langage oral, il était beaucoup plus difficile de le masquer. Cassandra avait appris dès la naissance à lire les corps, à comprendre la langue silencieuse des mouvements, des expressions faciales, de la position d’une jambe par rapport à l’autre... Dans un combat, la phase d’observation était indispensable. Il fallait repérer les points d’appui, les faiblesses, Cassandra ayant une approche défensive, le classique cercle d’inviolabilité. C’était un cercle invisible qui l’entourait, et qui dessinait une zone d’intimité dans laquelle aucun adversaire ne devait pénétrer. Yana partit à l’assaut, comme Cassandra l’avait escompté, et Batgirl para donc.

Elle était rapide, et frappait fort. Ses beaux ongles étaient devenues des griffes tranchantes, et, contrairement à Barbara, Cassandra ne portait pas une armure. Un tel vêtement l’aurait ralenti dans ses mouvements. Elle ne disait rien, mais, au fond d’elle, elle pensait que, si jamais Bruce avait du l’affronter, il aurait eu de sérieux problèmes. Bruce Wayne était un expert en arts martiaux, mais Cassandra, elle, ne connaissait que les arts martiaux. Dès sa plus petite enfance, on l’avait formé pour faire d’elle une tueuse parfaite. Yana était rapide et efficace. Rien à voir avec une petite secrétaire de bureau. Mais ses mouvements étaient lisibles par Cassandra, qui restait pour le moment sur la défensive. Après des attaques en hauteur, Yana opta pour une attaque circulaire vers le bas, probablement destinée à renverser Cassandra.

*A mon tour !*

Cassandra bondit en arrière, et vit le pied de la femme se relever rapidement. Elle le bloqua avec ses mains, et tenta de lui broyer le pied, mais la femme récupéra son pied, et bondit en arrière, relevant sa minijupe. Cassandra s’élança alors vers elle, et fit tournoyer sa cape, qui frappa la femme au visage, la faisant reculer. Cassandra rabattit rapidement sa cape en arrière, et leva son pied, l’envoyant frapper la femme dans le ventre, avant qu’elle ne lui envoie un uppercut en pleine joue. Yana tomba sur le sol, et Cassandra essaya de profiter de son avantage... Mais se reçut un coup de pied dans le ventre. Son adversaire, la chevelure légèrement décoiffée, s’était redressée, et se rua vers elle. Cassandra vit ses griffes jaillir vers elle, et attrapa son poignet, tout en se laissant tomber sur le sol. Elle releva son genou, l’enfonçant dans le ventre de la femme, et s’en servit comme levier pour la faire basculer par-dessus elle, l’envoyant s’étaler sur le sol. Cassandra se releva rapidement.

« Le temps presse, Cassandra ! » rugit alors dans son communicateur la voix de Barbara.

C’était une demande pour aller plus vite. Cassandra ne répondit pas. Yana bondit à nouveau vers elle, et Cassandra para ses coups. C’était une véritable hyène qu’elle avait en face d’elle, et elle se reçut un coup sur la tête. Cassandra répliqua en envoyant sa tête, qui heurta le front de Yana, la faisant à nouveau tomber par terre. Yana roula sur le sol, se reculant, et se releva à nouveau... Et Cassandra brandit sa Bat-griffe, et envoya le grappin droit vers Yana. Cette dernière l’évita habilement, et crut y voir là son avantage. Cassandra ne l’avait pas visé, mais avait visé la portière du van se trouvant derrière son adversaire. Le grappin se planta dans la vitre de la portière, et elle rétracta son grappin, suffisamment solide pour supporter son poids et celui d’une autre personne... La portière ne tint pas, et fut arrachée de ses gonds, et heurta Yana dans le dos, la déstabilisant. Cassandra bondit alors à côté d’elle, et son bras heurta violemment la femme, la faisant tomber sur le dos. Elle l’empêcha toutefois de s’écraser par terre, attrapant la femme à la gorge, et l’envoya contre le flanc du van, avant de lui envoyer un nouveau coup avec sa tête.

Batgirl relâcha alors la femme, qui s’écroula mollement sur le sol.

« L’armure de Drake est partie... Il est temps d’aller récupérer Rachel. »

Cassandra hocha lentement la tête, et prit le temps de menotter Yana. Les forces de sécurité pourraient ainsi l’appréhender plus facilement. Cette femme savait des choses. Il était important de ne pas la laisser filer. Elle la fouilla rapidement, et prit son portefeuilles... Ainsi qu’un petit disque monolithique qui se trouvait dans son tailleur, et qui n’avait rien à y faire.

*
*  *

Pour Lloyd, les choses ne se passaient pas aussi bien. En même temps, face à une armure invincible, ses chances de succès étaient minces. Il pouvait entendre la voix paniquée du gamin, alors qu’il se demandait, tout en jouant au chat et à la souris, comment les choses avaient pu dégénérer à ce point. Hier, il rêvassait encore, les pieds dans le sable. Aujourd’hui, une force obscure s’était abattue sur Seikusu, convoitant des technologies développées, et s’attaquant à de puissantes multinationales, comme Noventa Corporation. Et il avait perdu Steve et Terence ! Deux agents efficaces, des professionnels... Et, pour ne rien arranger, il ne donnait pas cher de sa peau. Ses réflexes lui permirent d’éviter plusieurs des attaques dévastatrices du Metal Bone. Lloyd lui faisait penser à une espèce de garçon jouant avec un jouet bien trop dangereux pour lui, et qui en avait perdu le contrôle... Comme le train de Zola.

*Curieux, les pensées qui peuvent vous venir à l’esprit, dans de telles circonstances...*

Au moins, l’armure se concentrait sur lui, et pas sur Noventa Senior. La mort de ce type aurait été une véritable catastrophe pour le SHIELD, compte tenu de son importance. La jambe de l’armure se fracassa sur le sol, et Lloyd se retourna, voyant qu’elle était légèrement bloquée. Instinctivement, il tenta de se saisir de son arme... Mais il avait du la perdre dans ses chutes répétées. Son pantalon était légèrement déchiré, et il était en sueur. Tout son costume était bon pour aller au pressing, ou à la poubelle. L’armure libéra son pied, et commença à s’avancer vers Lloyd... Avant de choisir une autre destination.

*Je ne suis plus à son goût ? Elle va finir par me vexer...*

Drake, paniqué, se mit à lui parler de « phase deux », de « récupération ». En sueur, Lloyd essaya de se contrôler, de réfléchir. Il parla ensuite de montagnes, avant de partir en volant. Le gosse hurla quelque chose, mais Lloyd, sous l’effet des propulseurs de l’armure, venait de perdre plusieurs tympans, et n’entendit rien de plus qu’un sifflement.

« Putain de fais chier... » grogna l’agent du SHIELD.

Il se permit de respirer un peu, puis se releva. L’agent se débarrassa de sa veste, puis dénoua sa cravate, et la balança sur le sol. Il avança à travers le couloir dévasté, retourna dans la salle de réunion, puis emprunta la route prise par Noventa Senior et par ses agents de sécurité. Il ne fut pas difficile de les retirer. Les agents, nerveux, pointèrent leurs armes sur lui, avant de le reconnaître.

« L’armure a foutu le camp, Messieurs... Détendez-vous un coup, et cessez de pointer vos flingues sur moi ! »

Lloyd soupira, s’épongea son front du revers de sa manche. Il remarqua alors qu’il avait perdu son téléphone portable, et grimaça.

« Vous avez un téléphone portable ? Donnez-le moi. »

Lloyd récupéra le Nokia d’un agent, et composa rapidement un numéro spécial, puis regarda le PDG de la société.

« Vous avez cinq minutes pour me dire tout ce que vous savez sur Jiro, et sur cette putain d’armure de merde. Soyez bref et synthétique, et... Attendez... »

Il appuya sur plusieurs touches du clavier du téléphone, puis composa rapidement un code secret, et replaça ensuite le téléphone sur son oreille.

« S’il existe un moyen de désactiver cette armure, comme une sécurité d’urgence, je vous serais également gré de le signaler immédiatement... »

Lloyd appelait ses supérieurs, tout en se demandant pourquoi il n’était pas resté à Okinawa.

*
 *  *

Dans la voiture, Rachel ne voyait pas grand-chose. On lui avait mis une cagoule sur la tête, ainsi que des menottes. Elle sentait la route avancer, et aurait bien aimé agir comme Liam Neeson dans Taken 2, en repérant les sons extérieurs pour se localiser. Cependant, tout ce qu’elle entendait, c’était les Yakuzas parlant entre eux, et le cahotement de la voiture. Elle s’était rendue bien trop facilement. Si les Yakuzas étaient moins machistes, ils auraient probablement compris qu’une femme ayant subi un entraînement spécial pendant des mois n’aurait pas été terrassée comme ça. Elle était comme un cheval de Troie, et les ennemis, sans même s’en rendre compte, amenaient d’eux-mêmes l’ennemi derrière leurs murs.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le mardi 28 mai 2013, 20:04:17
L'étage se trouvant sous celui de la salle de réunion était un étage particulier, aménagé pour les seuls Noventa. Un appartement qui permettait au chef de famille de travailler et parfois de recevoir quelques amis pour des soirées festives durant lesquelles le champagne hors de prix coulait à flots sur les plus belles escort-girls de tout l'archipel nippon. C'était là que les agents de sécurité avait amené leur patron qui se faisait bander le front alors que Lloyd débarquait. Tout l'immeuble était en état d'alerte après les coups de feu et le bris de la verrière de la salle de réunion, mais le SHIELD avait été autorisé par Noventa Senior à un accès total en quelques mots après qu'il eut été évacué.
Assis dans l'imposant fauteuil de cuir du petit salon qui devait bien valoir à lui seul quelques mois de salaire du capitaine américain, Noventa se massait l'arête du nez, les lunettes posées sur les genoux et les traits tirés. Tout ce qui venait de se passer le dépassait encore, pour tout dire. Même lui, habituellement difficile à impressionner, s'avérait atterré par ce qui venait de se dérouler. Jiro, un traître ? Drake impliqué dans la tentative de meurtre dont il venait d'être victime ? Des hommes défenestrés par une armure dont il avait cautionné la construction ? Noventa Père avait du mal à avaler la pilule. Quand Lloyd fut braqué par les agents encore nerveux des événements, l'intraitable patron les avait congédiés d'un vague "merci" assorti d'un revers de main sans équivoque.

Et tandis que l'agent du SHIELD passait son appel, l'homme d'affaire entreprit de lui répondre après s'être levé pour se servir un whisky au mini-bar tout à côté d'eux, proposant à son interlocuteur de se servir. Après une longue gorgée qu'il considéra comme le meilleur remède aux maux improbables de l'heure écoulée, sa voix impérieuse et légèrement éraillée emplit l'air.

"Jiro est un de mes plus brillants collaborateurs, en charge du secteur d'innovation et de développement. C'est lui qui propose les produits Noventa Corp qui dominent le marché. C'était un déçu de chez Stark Enterprises, bien qu'il ne m'ait jamais dit pourquoi. D'après Tony Stark, ils n'arrivaient pas à s'entendre sur certains projets. Avec ce qui vient de se passer, je serai assez enclin à penser qu'il s'agissait de l'utilisation des armures de Stark. Les...hm...Iron Man, c'est ça ? Il regarda pensivement les glaçons qui baignaient dans le whisky avant de reprendre. Il est devenu ami avec Drake bien avant son accident. Et lorsque que mon fils s'est vu privé de ses jambes, Jiro s'est mit en tête de lui proposer une solution de rechange. Comme les résultats étaient probants, je lui ai octroyé des fonds assez conséquents et des locaux appartenant à ma compagnie pour qu'il puisse élaborer ses prototypes."

Faisant quelques pas, le chef d'entreprise se dirigea vers un petit bureau sur lequel reposait un ordinateur portable, qu'il désigna à Lloyd.

"Vous trouverez là-dedans tout ce que Jiro m'a donné à proposé des MetalBones et de ses divers prototypes, sans compter son dossier personnel. Je doute que tout cela soit complet, en revanche. Toutefois, en gage de ma bonne foi, je suis tout à fait disposé à laisser le SHIELD s'introduire dans tous les serveurs de Noventa Corporation. Si, bien sûr, vous m'assurez que rien ne filtrera. Vous comprendrez que je ne peux pas permettre que certains de nos projets se retrouvent sur le net, Capitaine."

Noventa hésita un bref instant, qui s'arrêta tandis que ses yeux se posaient sur le seul élément personnel de la décoration de l'endroit, d'un froid tout relatif. Luxueux appartement sans âme. Dans le cadre, un Drake souriant et campé sur ses deux jambes se tenait sur le podium d'une compétition, à la première place.

"Mon fils n'a rien à voir avec tout cela, Capitaine. C'est un crétin tête brûlée mais c'est un bon garçon. Je ne comprends pas pourquoi il s'est retrouvé embarqué là-dedans... Aidez le, capitaine. Je vous en prie."

Pour la première fois depuis que Lloyd avait rencontré, le regard si dur et assuré de Noventa père s'était voilé sous la détresse. Signe clair, si il en fallait encore un, que la situation était pour lui catastrophique. Néanmoins, Lloyd venait de gagner un allié de poids dans la lutte.  La Corporation n'était assurément pas sans ressources et sa tête la plus absolue était assurément prête à tout mettre à disposition de l'agent du SHIELD.

*
*  *

Yana grogna mollement alors que les pas des agents de sécurité résonnaient dans le parking. Elle, battue ? L'ancienne Spetsnaz avait du mal à le digérer, surtout fière comme elle l'était. Cette fièrté mal placée lui avait fait sous-estimer la Batgirl dans leur affrontement et les fautes successives qu'elle avait commises durant le combat l'avaient envoyée au tapis et étaient à présent sur le point de la faire prendre. La fallacieuse assistante chercha à remuer les mains mais s'aperçut sans surprise qu'elle était menottée, ce qui n'était finalement pas un souci. En quelques contorsions rapides, la jeune femme ramena ses mains vers l'avant de son corps et fit usa de ses ongles pour déchirer son haut, dévoilant son buste aux courbes généreuses dont l'emplacement du plexus solaire était orné d'un disque monolithique assez semblable à celui qu'elle avait réussi à arracher à l'américaine.
Tournant le cadran ornemental d'un quart de tour, Yana activa l'armure qui se plaça avec aisance sur son corps en plaques successivement ajustées dont l'avancée fut stoppée par les bracelets des menottes. Qu'à cela ne tienne ! Les muscles artificiels étaient assez déployés pour que Yana utilise leur force mécanique, se libérant sans peine avant d'achever sa métamorphose en guerrière métallique dotée d'une armure MB (http://fc00.deviantart.net/fs71/f/2012/185/7/b/iron_woman_by_yinspd-d55z680.png) qui, si elle était assurément plus légère que celle de Drake, n'en était pas moins armée.

Le service de sécurité arrivé là en fit les frais, les rayons énergétiques les décimant avant aisance en quelques arc tracés vers eux, qui ne laissèrent que des corps impactés par la déferlante jaune qui s'était échappée des paumes de celle qu'ils avaient pensé coincer sans trop de peine en voulant l'encercler.
Les propulseurs de Yana se mirent en marche et rapidement elle sorti du parking tel un missile, filant vers le décor du nouvel acte.

[Renforce la sécurité, Jiro. Une Batgirl est entrée dans le jeu et ce ne sont pas tes abrutis de Yakuzas qui vont l'inquiéter. Elle a récupéré l'armure de la yankee. Hmm. Elle n'est pas en état de me tenir tête, ce qui s'est passé à la villa Noventa n'aura pas été inutile. Tu devrais activer les Servants, l'Armurerie sera sûrement visitée sous peu. Je suis en route, ne t'en fais pas.]

*
*   *

Le micro de Jiro coupa après sa brève conversation avec je-ne-sais-qui et l'armure commença à amorcer sa descente vers les Monts Myôbôku, dans un coin assez reculé de ces derniers. C'était un chalet de montagne relativement spacieux difficile à trouver si on en connaissait pas l'accès par de petites routes qui se faufilaient à travers la végétation et parfois même la roche. En hiver, c'était un spot idéal pour se poser en montagne pour quelques rides et je le savais très bien. Toutefois, le MB dépassa le chalet en lui-même pour s'approcher de l'onsen situé juste derrière. Alors que l'armure restait en vol stationnaire, l'eau se déroba et le sol des sources s'ouvrit sur un tunnel vide qui s'éclaira de petites lampes évoquant les rampes d'accès. Le MB y plongea comme un "i" alors qu'au-dessus, les accès se refermaient aussitôt.

Jiro et moi n'avions rien échangé durant le voyage. J'étais trop choqué pour ça, occupé à ravaler mes larmes et la boule au ventre qui me plombait dès lors que je repensais à ce qui s'était déroulé dans la Tour. J'avais tué des gens ! Certes, pas volontairement et résolument entraîné par la puissance de l'armure qui m'emprisonnait. Mais j'avais du sang sur les mains, assurément.
Le choc de mes pieds contre le sol me tira de mes pensées, me faisant découvrir la salle qui se dévoilait alors que le puissant éclairage s'activait, spot par spot. Ca ressemblait à un gigantesque hangar profond et très haut de plafond (dix à quinze bons mètres !) entièrement dégagé. Au fond se trouvaient plusieurs portes et en guise de comité d’accueil, de curieux êtres artificiels robotisés s'étaient alignés (http://fr.my-walls.net/wp-content/uploads/2012/12/Robot-Nod32-Cyborg.jpg). Le MB déposa Jiro, qui ôta le masque qu'il avait enfilé pour le vol.

- Tu les reconnais, Drake ? Ce sont les Servants. Le petit personnel qui s'occupe de l'Armurerie, de son entretien à sa défense contre les éventuels intrus. Oh, ils ne sont pas bien puissants ! Mais ils sont résistants et connaissent plusieurs programmes d'entraînement militaires. Crois moi, c'est assez efficace. Drusilla ? Désactivation du mode armure.

Un message s'afficha sur mon écran de réalité augmentée et je me retrouvais rapidement assis dans ma si inhabituelle chaise roulante, fulminant tandis que je foudroyais Jiro du regard.

- Espèce de salope ! Tu te rends compte de ce que tu as fais ? ENCULE ! Mon père ! Le SHIELD !

- Tout s'est emballé, je le reconnais. Mais je n'avais plus besoin de ton père, pas plus que j'ai encore l'utilité de toi, l'éclopé. C'est le SHIELD qui m'intéresse, maintenant. Je vais récupérer l'armure de ta Rachel puis je vais la tuer. Et ensuite, lorsque ma toute dernière MB sera achevée, je déclencherai une nouvelle Guerre des Armures. Que je gagnerai, bien entendu.

- Guerre des... quoi ? Maintenant, mon regard meurtrier était perdu. De quoi parlait il ?

- La Guerre des Armures. Stark s'est fait voler quelques uns de ses secrets technologiques par le passé, ce qui l'a poussé à affronter des armures dérivées de sa propre combinaison d'Iron Man. Moi, j'ai ma propre série d'armures aujourd'hui aptes à affronter Iron Man. Et grâce à celle récupérée sur ta Rachel, je vais pouvoir finaliser un modèle décisif. Je régnerai sur ce marché et je n'aurai plus JAMAIS à m'inquiéter du prétendu génie de Stark, JAMAIS ! Je serai un génie supérieur à lui, un Iron Man bien meilleur encore !

- Tu es complètement taré, mon pauvre...

Il parti d'un rire amusé en ré-haussant ses lunettes. Un des Servants se plaça derrière moi tandis que deux autres m'entourèrent pendant que la chaise faisait demi-tour, prenant la direction de l'une des sorties, Jiro marchant à nos côtés.

- Tu resteras sagement ici, Drake. Bien sûr, je reprends mon armure ! Mais je suis grand seigneur, rassure toi. Une fois que ta copine du SHIELD sera arrivée, vous partagerez la même cellule. Avec un peu de chance tu arriveras à la baiser avant que je n'ai plus besoin d'elle, mon "pote" ?

- JE VAIS SORTIR DE CE TROU A RATS ET VENIR TE BOTTER LE CUL, JIRO ! T'ENTENDS ? ESPÈCE D'ENFOIRÉ DE FILS DE PUTE !

Et voilà que je m'excitais comme je le pouvais sur mon fauteuil, ramené à l'ordre par une main artificielle durement posée sur mon épaule. Contraint à me rasseoir, je ne pus que rager seul alors que les couloirs se déroulaient autour de moi, me menant à ma cellule. Il n'était plus rien que je pouvais faire, à part peut-être espérer que Rachel parvienne à échapper à ses agresseurs. C'était une héroïne, elle ! Elle allait se sortir des ennuis et venir me délivrer comme dans les films, c'était certain.
Accroche toi, Rachel, accroche toi !

*
*  *

Dans tout le complexe, la voix digitalisée de l'armure de Drake retenti pour délivrer les dernières instructions données par Jiro, maître des lieux.

{SERVANTS EN ETAT D'ALERTE NIVEAU #4. SYSTÈMES DÉFENSIFS : ACTIFS. UNITÉS SMASHER (http://pocketscientists.com/wp-content/uploads/2012/10/robot1.png) : ACTIVÉES.}

Les Servants se déployèrent dans le châlet qui servaient de couverture ainsi que dans ses environs directs, programmés pour ne laisser passer que Yana et les Yakuza désignés par cette dernières. Quant aux énormes unités Smasher (hautes de trois bons mètres et bien plus mobiles que leur aspect pouvait le laisser à penser, simplement équipées d'une mitrailleuse sur le bras droit en plus d'une très importante puissance brute), elles se répandirent dans les couloirs même de l'Armurerie, dont la plupart des accès étaient à présent verrouillés. Quant à Jiro, il avait disparu dans une pièce particulière de la structure pour guetter l'arrivée d'éventuels poursuivants où secours.
Dans le même temps, il préparait déjà son établi, sur lequel reposait une forme humanoïde composée d'un acier qui brillait sinistrement sur la lumière crue qui baignait l'endroit.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le dimanche 02 juin 2013, 11:21:33
La question de la reconnaissance satellite était un important enjeu militaire. Aux États-Unis, différents projets avaient assuré la question de la reconnaissance militaire, dont les enjeux étaient multiples. L’information était quelque chose de centrale, que ce soit en temps de guerre, ou en temps de paix. Le premier programme militaire de reconnaissance satellite du terrain s’appelait Corona, qui avait parlé de lui dans les années 1990’s, quand, suivant une politique de transparence, Clinton avait déclassifié une partie des images prises durant ce programme, les exposant au public. Le programme avait été remplacé par un autre programme, Key Hole, et, dans l’histoire des satellites espions, chaque série de satellites portait la dénomination « KH », allant de KH-5, pour les premiers satellites, à KH-13, pour les plus récents. Les images prises par KH-5 avaient une résolution de 40cm, tandis que ceux de KH-11 tournent généralement autour d’une résolution de 15cm. Ceci signifie que, sur une photographie prise par un satellite espion, chaque pixel de l’image doit correspondre au nombre de centimètres, soit 15 pour les satellites KH-11. Avec les nouvelles familles de satellites, cette précision s’était encore accrue.

Au-dessus de l’Asie du Sud-Est, un satellite espion américain flottait. Il avait été lancé il y a quelques mois, de manière tout à fait officieuse. Si les premiers satellites espions avaient une durée de vie de quelques semaines, les plus récents pouvaient rester un certain temps dans l’espace avant de retomber. L’Oracle y pensait, car, pour guider Cassandra, elle s’était reliée au satellite espion que le SHIELD utilisait. Rares étaient les civils qui pouvaient se permettre d’avoir accès, sur leur ordinateur personnel, aux images d’un satellite espion. Mais l’Oracle n’était pas n’importe quelle civile. Barbara était une spécialiste en criminologie, qui avait rendu beaucoup de services au FBI, en les aidant à arrêter des criminels, en démantelant des cellules terroristes et en appréhendant des cybercriminels. De plus, elle avait rejoint sans réelle hésitation le programme « TSI », un acronyme désignant l’un des projets actuels les plus ambitieux du SHIELD : The Seikusu Initiative, consistant à s’assurer du contrôle de toutes les anomalies opérées à Seikusu, avant qu’elles ne dégénèrent.

Depuis son penthouse, devant son superordinateur, qui n’avait rien à voir avec le plus puissant PC d’un nerd, Barbara buvait du café en voyant le clignotement de son Bat-signal, qui s’éloignait de la ville. Elle était encore reliée aux caméras de sécurité de Noventa Corporation, et put ainsi voir une image qui l’énerva. Yana avait réussi à se libérer, et avait visiblement, elle aussi, une armure, qu’elle utilisa pour abattre plusieurs agents de sécurité.

*Merde...*

Elle avait été négligente, sur ce coup-là. Cassandra aurait du la neutraliser, et non uniquement l’assommer, mais Barbara avait jugé que récupérer Rachel et Noventa Junior était plus important que neutraliser une femme. Visiblement, son analyse avait été fausse. Elle continua à boire son café, et obtint une autre caméra, montrant l’appartement privé de Noventa Senior, qui était en grande conversation avec Lloyd.

*J’ai confiance en Cassandra, là n’est pas la question, mais ces types sont bien organisés... Je ne tiens pas encore à les sous-estimer.*

Elle appela Lloyd.

*
*  *

En moins de cinq minutes, Lloyd reçut trois appels. Les nouvelles se propageaient vite, maintenant, et c’était dans ce genre de situations qu’il fallait avoir des nerfs d’acier. Il y a à peine une minute, une machine à tuer infernale avait cherché à le réduire en bouillie, en tuant deux de ses agents. Hawkes avait été capturée... Mais il ne pouvait pas se permettre de péter les plombs. Il était en conversation avec son supérieur, tout en écoutant d’une oreille les explications de Noventa Senior. Il lui expliqua que Jiro avait jadis travaillé aux entreprises Stark. Comme quoi, le monde était petit. Jiro avait quitté Stark Industries, sans réelle explication, Noventa Senior étant assez évasif sur le sujet. En temps normal, Lloyd aurait probablement creusé la question, mais il n’avait tout simplement pas le temps matériel de le faire.

Dans son oreille droite, le major lui expliquait que la presse allait s’en mêler, et que les autorités japonaises exigeaient des résultats. Les journalistes se rapprochaient déjà en masse de Noventa Corporation, et il fallait s’attendre à ce que cette affaire fasse les gros titres de la plupart des journaux nationaux télévisés, non seulement japonais, mais aussi internationaux. Il était de notoriété publique que Noventa Corporation cherchait à concurrencer Stark Industries, et plusieurs films amateurs circulaient déjà sur YouTube, montrant des armures volant en hauteur. Par miracle, personne n’avait filmé la mort des deux agents de Lloyd, mais la soirée allait être chargée. Lloyd promit de faire de son mieux auprès du major, et ce dernier, sachant que Lloyd était compétent, raccrocha, tout en lui donnant un ordre particulièrement simple.

« Quoiqu’il arrive, les terroristes ne doivent pas mettre la main sur Hawkes. Retrouvez-là à tout prix. »

Une précision assez inutile, c’était bien ce que Lloyd avait l’intention de faire. Il termina l’appel, et suivit Noventa vers son ordinateur portable, tandis que son téléphone portable continuait de sonner. Tandis que Noventa Senior lui présentait l’ordinateur, Lloyd consulta brièvement son écran, voyant la liste des contacts :




C’était la fête... Cunningham était un scientifique en charge des réparations de l’armure de Rachel. Il avait probablement du repérer que l’armure était séparée de Rachel, et appelait en conséquence Lloyd, conformément à ce que la procédure exigeait. Quant à Stark... Il avait probablement du entendre parler des incidents survenus à Noventa Corporation, et, le connaissant comme il le connaissait, il devait déjà en savoir un rayon sur ce qui se passait ici. Cependant, Lloyd n’avait pas en ligne l’homme qu’il voulait. Il mit donc tout ce beau monde en attente, et alla dans la rubrique « Contacts » de son téléphone portable, et trouva rapidement celui qu’il cherchait : « NATHAN JOYCE ». Il appuya dessus, puis se retourna vers Noventa Senior.

Le vieil homme était inquiet pour son fils, et lui demanda de le ramener, tout en avouant son incompréhension. Lloyd l’avait rapidement noté dans la salle de réunion. Il y avait un sérieux problème de communication entre le senior et le junior.

« Vous ne comprenez pas, hein ? Comme quoi, Monsieur Noventa, on peut réussir à monter une firme transnationale avec des chiffres d’affaires qui donneraient le vertige aux traders de New York, tout en étant incapable de comprendre les choses les plus élémentaires qui soient. »

Le ton était un peu remonté, certes, mais Lloyd estimait que Noventa Senior avait une part de responsabilité dans ce désastre. Jiro travaillait pour lui, son fils était impliqué, et les armures avaient été financées par son argent. Il faisait, à vrai dire, un suspect idéal. Nul doute que, parmi les gens que Noventa Senior appelleraient ce soir, il y aurait une batterie d’avocats. Mais Lloyd ne le pensait pas lié à tout ça.

Et cet abruti de Nathan ne répondait pas. De toutes les personnes de la planète, il était le seul qui soit matériellement et physiquement le plus en mesure de contrer ces armures, et il fallait que ce bourricot ne réponde pas.

« Un collègue s’occupera des informations de votre ordinateur portable lâcha-t-il. En attendant, je vous conseille de vous détendre. Je ferais tout ce que je peux pour récupérer votre fils. »

Même si, dans l’absolu, s’il devait sacrifier Drake pour sauver Rachel, il ne pouvait pas se permettre d’hésiter. Rachel était, à ce jour, la seule personne au monde capable de porter son armure. Stark lui-même, même s’il ne l’admettrait pas, ne pourrait pas la piloter, car le fonctionnement était différent d’Iron Man. Nathan ne répondant pas, il répondit à ses appels, évacuant feu le colonel Peter Hawkes, récemment promu général, afin de prendre Barbara. De toutes les personnes qui l’appelaient, il savait que l’Oracle n’appelait jamais pour rien, et qu’elle était une surdouée.

« Barbara ?
 -  Ils se dirigent vers les Myôbokû. »

Lloyd connaissait l’endroit. Les montagnes bordaient Seikusu, et étaient assez vastes, avec des séries de petites routes sinueuses, et une station de ski ouverte l’hiver. L’agent du SHIELD la remercia, puis essaya à nouveau d’appeler Nathan.

Toujours aucune réponse.

« Mais où est ce putain d’alcoolique ?! »

Il soupira, et décida de répondre à Tony Stark, se disant qu’un homme en armure se déplaçant à grande vitesse pouvait lui être utile. Il posa le combiné contre son oreille, avant d’entendre un sifflement dans son dos. Il se retourna, et eut droit à une nouvelle surprise dans la journée, si forte qu’il en oublia totalement la présence de Stark à l’autre bout du combiné.

Devant l’une des vitres, il y avait une femme qui volait, bras croisés, sa cape rouge flottant dans le vent, sa chevelure blonde remuant autour d’elle.

« Oh putain... »

Il entendait Tony Stark lui parler, mais n’entendait pas.

« Supergirl... » souffla-t-il.

Il se dirigea vers la baie vitrée, et ouvrit cette dernière. Elle rentra à l’intérieur, et se posa sur la table. Elle avait beau être sexy, Supergirl n’appartenait pas au sein du SHIELD, et était donc, théoriquement, une criminelle.

« Quelque chose me dit que vous avez un problème, Agent Lloyd. »

*
*  *

La voiture roulait depuis une bonne trentaine de minutes, au moins, et ils avaient quitté l’autoroute. Rachel n’était peut-être pas douée pour se repérer, mais elle avait clairement perçu les sensations de vitesse rapide, quand la voiture vrombissait. Maintenant, le moteur était plus audible, ronronnait moins, et il y avait plus de virages. La voiture continuait à monter, jusqu’à finir par s’arrêter. Une portière s’ouvrit, et on poussa brusquement Rachel. Elle sentit ses pieds s’enfoncer dans quelque chose de mou et de froid, tandis que la température ambiante était très fraîche.

*Probablement de la neige...*

Elle connaissait Seikusu pour savoir qu’il y avait des montagnes à proximité. Les Myôbokû. Elle s’avança vers une série de marches, descendant probablement dans une espèce de cave. Pour l’heure, Rachel n’opposait aucune résistance, car ça aurait été ridicule. Après un certain temps, plutôt rapide, on la poussa dans une sorte de cellule, en lui enlevant sa cagoule. Elle tomba sur le sol, et toussa légèrement, tandis que la porte se refermait en claquant.

« Aïe... » grogna la femme.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le lundi 03 juin 2013, 20:47:23
Au-dessus de l'établi d'acier semblable à une table d'opération sur laquelle reposait une indéfinissable pièce de métal, les mains de Jiro tremblaient. Depuis plusieurs minutes déjà, tant et si bien qu'il dut reposer les outils perfectionnés dont il s'était saisi après avoir éveillé les ordinateurs et autres bras robotisés qui devaient l'assister dans les tâches les plus ardues. De rage, le scientifique ferma les poings et frappa la table en poussant un "Merdemerdemerdemerde !" retentissant et plus qu'agacé. Soudain, un petit bip retentit et un écran s'afficha dans l'air devant lui, indiquant l'entrée d'individus enregistrés dans la base de données au sein de l'Armurerie. Enfin ! Les Yakuzas arrivaient avec Hawkes, première clé nécessaire à la suite de ses desseins. De plus, d'après le second signal qui se manifesta dans la foulée, l'armure de Yana était en approche de leur repaire.
Jiro aurait certainement trouvé tout cela parfait si, derrière l'écran flottant légèrement translucide, il n'avait pas vu une forme. Celle du torse puissant d'un homme vêtu d'une élégante chemise rouge largement ouverte sur le haut de ses pectoraux saillants, le tout comprimé dans une veste de costume laissée béante. Surpris, Jiro recula avant de reprendre son souffle, baissant les yeux après avoir contemplé un bref instant le visiteur.
Il ne pouvait vraiment pas soutenir son regard d'un rouge luminescent et carnassier, c'était trop pour ses nerfs laissés à vif par les évènements de la Tour Noventa.

- Ne soyez donc pa si nerveux, Tanaka. Ce n'est que moi, après tout.
- P-pardon, Seigneur, je...
- Vous êtes à cran, hm ? Il y a de quoi, Tanaka. Vous avez lancé de nombreux yakuzas après la fille, mais elle vous a filé entre les doigts dans les rues de Seikusu. T-t-t-t-t-t... Je dois lui reconnaître un certain talent, toutefois. Elle doit être bien entraînée et plutôt compétente. Trop pour vos troupes, même sans sa fameuse armure. Cette Rachel Hawkes me plaît, je gage qu'elle ferait une excellente reproductrice.

A ces mots, le visage apeuré de Jiro sembla s'éclairer. Avant de s'effondrer à nouveau, comme si l'homme était en proie à une ambivalence émotionnelle qu'il était incapable de gérer. Fort heureusement pour lui, il connaissait ses priorités. Toutefois, tenter d'amadouer son interlocuteur lui semblait être une bonne chose, aussi se lança t'il après un instant de brêve reflexion.

- Je puis vous la donner, la faire entrer dans notre contrat ! Dès qu'elle m'aura activé l'armure, vous pourrez disposer d'elle pour l'ensemencer, Seigneur !
- Ai-je l'air d'un négociant, Tanaka ? D'un amateur de troc ? Hawkes ne faisait nullement partie de notre contrat. Comme convenu, la seule chose que je ferai à son encontre dans votre intêret sera éventuellement de la forcer à vous donner l'armure, puisque nous avons convenu que ma part serait de vous aider à la finaliser. L'homme jeta son regard sanguin et incandescent sur le corps de métal qui reposait entre Jiro et lui, avant de continuer. Quand bien même je la baisera sur cette table et cette armure, elle n'entrerait pas dans nos accords. Vous ne tirerez rien d'une telle proposition.
- Je... pardon, je...

L'homme en costume le coupa d'un revers de main, préférant visiblement éviter que le traître ne se perde en pathétiques excuses.

- Racontez moi ce qui vous met dans cet état de nerfs, Tanaka. J'aime les potins.
- A la tour, mon... Yana, elle est tombée sur une de ces Batgirl, Seigneur. Elle a failli se faire prendre et maintenant, tout le SHIELD doit être en état d'alerte. Ils ne tarderont pas à trouver l'Armurerie ! Je VEUX terminer mon oeuvre ! Ainsi, plus personne ne sera en mesure de me mettre des bâtons dans les roues !
- Batgirl, hein ? Une fille en latex moulant griffé d'une chauve-souris vous impressionne, Tanaka ? C'est pitoyable.

Le regard que l'inconnu lança à Jiro était empreint d'un certain dégoût, mais l'homme n'en fit pas plus de cas. Tournant autour de la table comme un prédateur autour d'une proie sur laquelle il s'apprêtait à fondre, il contempla l'ouvrage d'acier qui y était posé avant de finalement lui tourner le dos tandis que le signal de Yana signalait son arrivée plus qu'imminente. Assis sur le bord de la table, l'homme aux yeux rouges fixait maintenant Tanaka.

- Le SHIELD est une organisation très bien organisée et équipée, mais votre petit local a de quoi les envoyer sur la lune, n'est-ce pas ? Et puis, tant que votre ferraille ne sera pas activée, je ne laisserai personne vous nuire directement. Détendez vous, Tanaka. Son sourire malsain s'élargit légèrement, presque amusé. Vous avez des remords à propos du gosse, n'est ce pas ? La trahison fait le sel d'une bonne intrigue. Il s'en remettra.

Tranquillement, l'homme quitta la périphérie du scientifique, qui semblait un peu rasséréné. Après tout, tant que cet inconnu serait à ses côtés, Jiro n'avait pas grand'chose à craindre, c'était plus que certain ! Et une fois que son chef-d'oeuvre serait activé et pleinement opérationnel, il saurait se passer de ses services. Oui... Son plan était parfait, Jiro en était certain. Après tout, il avait littéralement vendu son âme à ce diable là pour qu'il aboutisse sur un retentissant succès. Et il n'avait pas vendu que son âme, d'ailleurs. Une autre était entrée dans la balance, au prix également de sa chair.

- Yana, fit simplement Jiro à l'encontre de la jeune femme qui venait de faire irruption dans la pièce, son armure s'ôtant prestement. Il est temps que tu donne satisfaction à notre mécène. Je ne t'en avais pas parlé je crois, petite soeur ? Je te présente mon Seigneur. A présent, tu es son jouet.

Ce fut plus fort que lui. Jiro se boucha les oreilles alors qu'après quelques secondes de vaine résistance, sa cadette était violée à-même le sol par un homme aux manières bien plus barbares que sa présentation ne le laissait à penser. Et alors que les cris de Yana se noyèrent dans ses pleurs de honte et de douleur, Jiro se mit à sourire sinistrement.
Personne ne pouvait plus l'arrêter, à présent. Il s'était enfoncé bien trop loin sur une voie qu'il savait maintenant pertinemment qu'elle était à sens unique.

*
*  *

Je relevais la tête lorsque la porte de la cellule s'ouvrit à la volée en laissant apparaître une forme féminine encagoulée coincée entre deux robots Servant. Sûrement avaient-ils prit le relais des yakuzas une fois ces derniers arrivés dans l'Armurerie, car je voyais mal cette enflure de Jiro laisser des criminels fureter dans ses précieuses inventions. Quand la tête de Rachel apparut, je ne pus retenir un petit cri qui lançait son prénom alors qu'elle s'affalait sur le sol et que les Servants sans émotions refermaient la porte sur nous. Resté assis à même le sol le dos à un mur après avoir été éjecté de ma chaise sans sentiment, je me traînais péniblement vers l'agent du SHIELD, mes jambes mortes me freinant sur les quelques pauvres mètres qui me séparaient d'elle. Je parvins tout de même à sa hauteur, l'aidant comme je le pouvais à s'asseoir, quitte à la placer contre moi.
Ecartant quelques mèches de cheveux de son visage, je découvris des bleus et autres signes de tuméfaction. Evidemment, elle ne s'était pas laissée faire ! Rachel avait dû déguster sévèrement, mais au moins semblait-elle entière.

- J'étais sûr que tu viendrais me chercher ! Bon, je pensais que tu défoncerais la porte, un truc du genre. Mais au moins, t'es là !

Ah, oui. Elle ne voulait pas qu'on la couve, ce n'était pas une princesse et tout et tout. Bon, comment devais-je me comporter ? Une simple accolade amicale ? Un geste un peu tendre en bon mâle conquérant se voulant rassurant ? Je ne savais pas trop, aussi restai-je bêtement à me gratter l'arrière du crâne.

- Il s'est passé quoi, au juste, de ton côté ? Parce que du mien, c'était coton... Jiro a piraté l'armure avec un programme-maître et tout et tout et...

Je m'arrêtais soudainement. Ce qui s'était passé était encore vif dans mon esprit et Rachel ignorait certainement ce qui s'était déroulé quelques étages au-dessus de sa tête. Avalant ma salive, je décidais enfin de prendre mon courage à deux mains, ne parvenant toutefois pas à la regarder tandis que je parlais, peu assuré.

- Q-quand Jiro a piraté mon armure, elle s'est... activée sur moi et... J'ai attaqué mon père. Le SHIELD -Lloyd et les deux avec lui- ont essayé de m'arrêter mais... je les... enfin, l'armure... tu sais... C'était pas moi, Rachel, je te jure ! Je voulais pas ce qui s'est passé, mais... mais les deux gars avec Lloyd sont morts et lui... il a failli... y passer... je... te jure que...

Je sentais les larmes monter. D'impuissance, de colère, de tout ces sentiments contenus jusque là qui ne demandaient qu'à exploser et s'exprimer librement. C'était trop pour moi, qui n'était pas fier de tout ce qui s'était passé un peu plus tôt. Baissant la tête, je tentais finalement de cacher les pleurs qui roulaient sur mes joues.

- Pardon, articulai-je péniblement. Je suis tellement désolé de...

Incapable de finir, je me laissais aller. Tant pis, au moins serai-je soulagé d'une part de ce poids après en avoir parlé à Rachel. J'aurai voulu me comporter en homme, la draguer et la rassurer, tout ça... Mais je m'en avérais incapable et bientôt la honte se mêla au reste.
Mes larmes tombèrent sur mes jambes, sans que je réalise qu'elles s'écrasaient sur la forme rectangulaire de mon téléphone, que je ne sentais absolument pas contre ma cuisse bien que le tissu tendu du jean le pressait fortement contre ma peau.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le mardi 04 juin 2013, 13:30:19
RACHEL

Elle avait toujours ses menottes autour des poignets, quand on la balança dans la cellule. Rachel tomba lourdement sur le sol, en gémissant, tandis que la porte se refermait en claquant. Elle rampa lentement. Sans son disque monolithique, elle se sentait complètement vide. Ce n’était qu’une fausse impression, bien sûr. Rachel, même sans l’armure, restait une militaire endurcie, et elle entreprenait de se redresser quand elle sentit une présence l’attraper, et reconnut la voix de Drake. Il l’aida à se retourner, et elle s’assit contre le mur, mains toujours coincées dans le dos, tandis que l’homme se mit à lui parler, à se justifier. Elle ne dit rien pendant un certain temps, récupérant son salive, regardant autour d’elle. Drake finit alors par se mettre à pleurer, et elle le regarda à nouveau, essayant de contrôler les battements précipités de son cœur.

« On se détend, Drake, intima-t-elle. Et tu n’as pas à être désolé. Jiro a pris le contrôle de ton armure, tu ne pouvais rien faire pour l’en empêcher. »

Le piratage d’armures surpuissantes avait toujours été l’une des principales critiques qu’on leur adressait, ce faisant, en ce sens, le prolongement de toutes les critiques portant sur les armes de plus en plus dangereuses. Pouvait-on vraiment les contrôler ? S’assurer de leur fiabilité ? Qu’elles n’échapperaient pas à tout contrôle, tel le train de Zola ? Iron Girl avait été dotée d’importants mécanismes de sécurité pour prévenir ce genre de périls.

« Je n’ai plus mon disque avec moi... poursuivit-elle. Ce qui veut dire que mes supérieurs savent où il est. »

Ses propos n’appelaient pas vraiment de réponses. Elle réfléchissait à haute voix, pour que Drake réfléchisse, et ne craque pas. La situation était déjà assez tendue comme ça sans qu’elle doive en plus faire la psychologue... D’autant plus que Rachel était une militaire, pas vraiment une psy’...

« On est toute une équipe, je suis sûre qu’ils nous ont déjà retrouvé... »

Elle regardait autour d’elle, cherchant quelque chose. Il y avait sûrement des caméras. Impossible de sortir d’ici sans risque. Elle avait senti des poignes extrêmement froides et solides la traîner ici, comme des étaux métalliques. Des armures ? Des cyborgs ? Ce n’était pas impossible. Ses souvenirs étaient encore un peu flous, mais, d’après ce qu’elle avait compris, Jiro, le gars qui avait confectionné l’armure de Drake, était lié à ce bordel... Et avait visiblement piraté l’armure de Drake pour qu’elle s’en prenne aux agents du SHIELD.

*Non, c’est ridicule... Jiro n’aurait pas gaspillé son avantage si stupidement, sûrement pas pour Lloyd... Il est craquant et parfois casse-couilles, certes, mais pas au point de lui envoyer une armure...*

A quoi est-ce que tout ce cirque rimait ? Rachel se sentait perdue, et entreprit de faire le point dans sa tête.

*On a une attaque informatique réussie dans les systèmes de sécurité de Noventa Corporation. Pourquoi faire une attaque, si on a déjà avec soi l’une des pointures du projet ? Attirer notre attention ? Ou est-ce que Jiro lui-même n’avait pas accès à certains éléments techniques nécessaires à la confection d’armes ? Des éléments qu’il aurait pu s’accaparer en douce, pendant que nos yeux étaient rivés sur un piratage informatique bidon... Puis la machine se met en marche...*

On avait cherché à assassiner Drake Noventa. Pour quelle raison ? Il n’était pas une menace. Il n’était qu’un gosse de riches. Puis on avait ensuite cherché à assassiner son père... C’était la seule explication possible. Jiro avait déclenché l’armure pour tuer le père, et tout le monde présent sur place. Le monde entier aurait accusé son fils. Mais il manquait un mobile... L’argent ? Le pouvoir ? Un moyen de fragiliser Noventa Corporation pour s’en emparer par la suite ? C’était une société extrêmement puissante, et qui était à la pointe de la technologie, concurrençant les laboratoires de recherche militaires. Se pouvait-il que ce soit ça ? Une simple OPA ? Indéniablement, la mort de Noventa, PDG de l’entreprise, par sa propre armure, et par son fils, aurait fait mal à la transnationale. Ses actions auraient dégringolé, permettant de les racheter par la suite.

*Mais ça n’explique pas le piratage informatique... Non, ce ne peut pas être que ça, aucune entreprise censée ne chercherait à se heurter au SHIELD... Pas après l’Initiative.*

Il lui manquait encore des éléments, mais ce n’était pas dans cette cellule qu’elle les trouverait. Son regard vint alors se porter sur la jambe de Drake, et elle fronça les sourcils en voyant une sorte de rectangle dans sa poche.

« Tu as quoi dans la poche ? » demanda-t-elle alors subitement.

LLOYD

« Vous savez que je pourrais vous coffrer ? »

Il en avait totalement oublié Tony Stark. L’homme l’engueulerait sûrement. Tony n’était pas connu pour sa patience. Supergirl était toutefois un projet sur lequel la cellule du SHIELD travaillait depuis des mois, depuis qu’elle était intervenue contre une sorte de machine infernale qui avait démoli une bonne partie de la ville. Ils avaient très peu d’informations sur elle, tandis que la super-héroïne s’était renseignée sur eux, en tenant compte des informations publiques transmises par le SHIELD. Elle connaissait ainsi Lloyd.

« Je ne suis pas venue ici pour affronter une crise d’ego, Agent Lloyd. Une maison a explosé en pleine ville, des corps ont été balancés depuis cette étage, des missiles ont explosé dans le ciel, et, si j’en juge à votre état, vous avez l’air légèrement dépassé par la situation. »

Elle parlait sur un ton calme et vibrant. Supergirl n’était pas recensée, et Lloyd savait que ce n’était pas par motivation personnelle. Elle n’était pas une clandestine, plutôt quelqu’un de méfiante. Il ignorait d’où elle venait, mais elle se méfiait certainement de toutes les organisations secrètes, qui agissaient dans l’ombre, et étaient régulièrement accusés de procéder à des abus de pouvoirs. Cependant, elle avait raison. La situation était critique. Le SHIELD était en alerte maximale, et, si on en croyait la procédure, Seikusu Base Camp était également sur le qui-vive, prêt à déployer des unités de combat. Le Japon n’était pas vraiment un pays abritant l’élite de l’armée américaine. Les soldats présents se livraient généralement à des missions de reconnaissance, ou de ravitaillement d’avions. Mais Seikusu Base Camp, en raison du caractère dangereux et instable de Seikusu, était un peu différent. Pour autant, Lloyd rechignait un peu à appeler le général responsable de la base pour lui demander d’envoyer des Black Hawk.

Il secoua la tête, tout en sentant son portable vibrer entre ses doigts. Joyce était injoignable, et Rachel kidnappée... Ses deux meilleurs éléments ne pouvaient pas l’aider, et, d’un côté, il y avait cette outsider... Supergirl. La cousine de Superman, avec les mêmes pouvoirs et les mêmes capacités que lui... Une armée surpuissante réunie en une seule personne... Car qui, dans le monde, était plus fort que Superman ?

« Okay... Mais on devra avoir une conversation sérieuse, vous et moi...
 -  Vous me draguerez plus tard. »

Les femmes... Il soupira encore, et donna quelques précisions :

« On a affaire à des pros, okay ? Des types bien armés, bien équipés, qui disposent d’armures de combat révolutionnaires, et sont très bien renseignés sur nos méthodes. Ils ont deux otages : Hawkes, et Noventa Junior.
 -  Où ? »

Sur ce point, il pouvait faire confiance à l’Oracle.

« Les Myôbokû.
 -  Vous auriez du commencer par là tout de suite. »

Et, sans en ajouter plus, Supergirl se retourna, et décolla, filant à toute allure, manquant renverser Lloyd. Il secoua lentement la tête, et décida enfin de prendre l’appel. Il émanait de Stark.

« Oui ? ... Pour résumer ? Je dirais que c’est la merde... »

CASSANDRA CAIN

Elle y était.

A quelques centaines de mètres. Sa visière pouvait servir de jumelles, lui permettant de voir le chalet. Perdu en montagne. Sans intérêt. En passant devant, on y verrait qu’un petit chalet de montagnes, où on allait en vacances, voire même en WE. Il était éloigné de la station de ski, dans une région assez sauvage, serpentée, avec des arbres, des canyons plongeants. Et, pourtant, la voiture des Yakuzas était garée là. Elle ne tarda pas à repartir, mais sans Rachel à bord.

« Il y a quelque chose d’anormal avec cet endroit... » glissa l’Oracle dans son communicateur.

Une analyse avec laquelle Cassandra ne pouvait que s’accorder. Devant elle, elle ne pouvait pas voir les robots, qui étaient dans le chalet, mais le fait est que ce chalet était trop normal pour être honnête. Ce n’était pas qu’une simple planque yakuza. Rachel était sûrement là-dedans.

« Avance prudemment... »

Elle ne répondit pas. C’était ce qu’elle avait prévu de faire, de toute manière. Cassandra déploya ses ailes, et se laissa tomber dans le vide. Par rapport au chalet, elle était en hauteur, sur une sorte de promontoire rocheux au-dessus, et se laissa donc descendre en piqué, filant droit vers cette structure. Malgré sa combinaison chaude, elle pouvait ressentir la morsure du vent, le froid qui s’insinuait dans ses côtes. Dans sa ceinture, elle avait le disque de Rachel, qui permettait de se déployer pour devenir son armure. Tout ce qu’elle devait faire, c’était la retrouver, pour le lui remettre.

Tombant tout droit vers le toit du chalet, elle releva son buste, afin de ralentir sa vitesse. Il y avait beaucoup de vent dans la région, et ses ailes lui servaient presque à voler. Elle ralentit, et se laissa descendre sur le toit du chalet, atterrissant en plein milieu, ses pieds et ses mains s’enfonçant dans une couche de neige qui se trouvait sur le toit. Il y eut un léger bruit lors de son atterrissage, et elle se releva quelques secondes après, ayant mal aux mains. Cassandra tourna ensuite la tête, et alla vers l’arrière de la maison, avançant lentement sur le toit, puis tomba en contrebas, atterrissant sur le sol, ses pieds s’enfonçant dans la neige sous l’effet de son saut. Elle s’avança, voyant une série de fenêtres avec des volets fermés.

Pas de porte arrière. L’endroit était hermétiquement clos. Elle se voyait toutefois mal entrer par la porte de devant. Il était hors-de-question de se faire remarquer, tant qu’elle n’avait pas encore repéré les otages, et assuré la sécurité de ces derniers.

« J’essaie de me renseigner sur ce chalet, mais je ne te promets rien... »

Ce sera toujours ça de pris.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le mardi 04 juin 2013, 15:25:34
Tandis que Yana sanglotait, prostrée à terre en position fœtale dans ses vêtements déchirés et souillés par endroits de fluides et de sang, l'inconnu réajustait sa veste de costume dans un haussement d'épaules qui s'acheva en un positionnement du col contre celui de la chemise qu'il avait tranquillement reboutonnée après ses rapides exploits. La jeune femme n'avait été qu'un encas, comme d'autres auraient grignoté des biscuits pour tromper la faim. Elle était à lui, de toute façon. Le temps, il aurait le temps de le prendre.
Jiro, de son côté, avait feint de pouvoir ignorer le spectacle de sa propre soeur se faisant violer. Tant pis pour elle, Yana l'avait longtemps persécuté durant l'enfance et si à l'âge adulte leurs chemins les avaient réunis, le revanchard petit scientifique n'avait rien oublié du passé. Alors quand le pacte avait été conclu, Yana en avait fait partie. Alors qu'il s'était penché sur l'armure qui gisait sur l'établi quand la jeune femme avait cessé d'hurler pour ne plus que pleure, Jiro avait cherché à travailler un peu. Quel homme que celui qu'il nommait son maître... Capable de réduire à néant une femme comme Yana sans réellement forcer. Avec lui, Jiro en était certain, tout était possible.

- Ça avance, Tanaka ?
- O-oui, Seigneur. Mais... Sans les circuits particuliers contenus dans l'armure de Hawkes, je ne pourrai pas lancer le protocole Dominator. Autant dire que mon armure ne vaudra rien, même alimentée pleinement en énergie !
- C'est fou. Vous aviez toute la puissance de Noventa Corporation sous la main, assez de connaissances et de financements pour peaufiner vous-même ces fameux circuits, mais vous avez préféré monter ce coup théâtral.

L'inconnu semblait s'amuser de la situation et arpentait la pièce en jetant un oeil distrait aux machines, aux outils et autres éléments qui semblaient utiles à la finalisation de l'armure qui obsédait tant Jiro. Observant un temps les multiples écran d'ordinateur dont l'enchevêtrement prenait tout un pan de mur, l'homme s'intéressa aux caméras extérieures du chalet puis à celle, mobiles, du complexe que la petite maisonnette de montagne dissimulait. Pas que cela l'intéressait vraiment, toutefois.

- Pour attirer l'armure la plus proche de vous, celle d'Iron Girl, vous simulez cette attaque sur les serveurs de Noventa, ciblant l'air de rien les fichiers concernant les MetalBones. Le môme Noventa semble devenir la cible prioritaire et vu le caractère sensible de son armure, vous misez que le SHIELD va se pointer pour le protéger. C'était bien vu, je dois dire. Hawkes se retrouve collée à ce Drake et vous lancez donc l'attaque des Yakuzas en espérant neutraliser la fille. Mais vous vous plantez lamentablement et passez à un approximatif plan B dès les deux armurés arrivés à la Tour.

Il s'assit dans l'un des fauteuils qui traînaient devant les consoles de sécurité avant de reprendre, ses yeux incandescents fixés sur un Jiro qui serrait les poings. L'exposé ne lui plaisait pas, c'était certain. L'inconnu s'en amusa plus qu'autre chose et continua.

- Votre soeur, infiltrée depuis quelques mois, échoue à récupérer le disque d'Hawkes. Par un concours de circonstances, il est vrai ! Vous auriez dû penser que la course-poursuite et l'explosion des missiles attireraient du monde sur vos traces. Cette merde infâme que vous nommez ville regorge de...hmph ! De "justiciers". Il cracha le mot avec dégoût. Mais vous avez une chance redoutable, vous parvenez à vous en tirer et à venir ici sans être poursuivi par un guignol en collants. Pari risqué, Tanaka... L'armure du gosse n'est pas faite pour le combat, après tout. Superman aurait put arriver en volant depuis l'autre bout du globe.
- ...Ou Sentinel Prime...
- Rassurez vous, lui ne viendra pas.

Jiro savait, comme beaucoup, qu'on avait annoncé la mort de Prime. Ce qui le fit tiquer malgré lui, ce fût autre chose. L'espace d'un bref instant, il lui avait semblé saisir dans la voix de son mécène une pointe de déception, puis finalement de colère. Pas assez courageux pour l'interroger, Tanaka garda pour lui une remarque alors qu'un des écrans de contrôle signalait à l'aide d'un bip sonore et d'un pointeur rouge une intrusion dans le périmètre du chalet. Le scientifique se précipita vers les ordinateurs en pestant, tandis que son maître se relevait pour saisir Yana par les cheveux, la forçant à se mettre debout d'une poigne de fer. Alors qu'il la tenait à bout de bras de cette façon sans semble produire d'effort particulier, il s'adressa à elle.

- Tu es la première ligne de défense, mon petit coeur. Enfile cette jolie armure et va donc rattraper ton fiasco à la Tour. Sa voix baissa légèrement, à sa seule intention. Donne toi à fond, là-bas. Sinon, je t'offrirai en cadeau à ma plus délicieuse amante. Une esthète de la torture, crois moi. Elle parviendrait à te faire jouir alors même que tu es pelée à vif par ses bons soins.

Devant le regard de l'homme et le souvenir de ce qu'il lui avait infligé en si peu de temps, Yana blêmit. Elle savait qu'il ne mentait pas. Mieux, elle était consciente qu'il était en dessous de la vérité alors qu'il vantait les mérites d'une psychopathe. Elle hocha la tête comme elle put et fut ainsi relâchée à terre. Loin de s'écrouler, Yana activa son armure et lança un regard meurtrier à Jiro avant que la pièce faciale ne s'abatte sur sa figure. Lançant ses propulseurs, elle sortit comme une fusée par le tunnel d'accès que le scientifique avait ouvert à son attention.

- Activez sa caméra, Tanaka. Je veux voir comment elle s'en sort.
- Je tiens prêtes quelques unités pour la seconder, Seigneur.

L'inconnu ne répondit rien. Comme si il assistait à une séance de cinéma sur le point de débuter, il se cala dans un coin et reporta son attention sur l'écran qui restransmettait ce que voyait Yana. Impatient comme un enfant à Noël, il espéra que ses cadeaux vaudraient la peine d'être déballés.

*
*  *

- T'es vraiment nulle en rapports humain, Rachel.

Une taquinerie complice après que mes larmes se soient calmées. Décidément, il n'y avait pas grand'chose à attendre de Rachel une fois sortie du cadre de l'action ! C'était frustrant d'avoir l'impression de bavarde avec un robot. Heureusement, la vue du renflement de sa généreuse poitrine me fit rapidement penser à autre chose. Dans un film, ça aurait été le moment où le héros sortait un truc sympa à la fille qui, touchée, l'aurait emballé. Peut-être même qu'elle lui aurait proposé une partie sur le pauvre petit lit couchette qui meublait la cellule, en prétextant qu'elle voulait s'éclater une dernière fois avant d'y passer ? Bref, vous voyez le genre. Mais Hawkes n'était visiblement pas du genre à faire plaisir à un copain histoire de faire passer le temps et je dû me résoudre à garder la béquille que je sentais poindre au fond de mon pantalon.
De plus, nous avions plus important à penser que de s'envoyer en l'air en espérant s'éclater sur un ultime orgasme.

Rachel réfléchissait et moi je gambergeais encore. Le SHIELD parviendrait-il à nous sortir de là ? La seule chose que je savais de l'Armurerie, c'était ce que Jiro m'en avait dit une fois. C'était un endroit très profondément enfoncé dans la montagne, ancien complexe militaire racheté par mon père et aménagés pour des travaux et études qu'on ne pouvait pas faire au sein de la Tour ou dans les labos et usines du reste de la ville. Une forteresse, quoi. Géant.

- Tu as quoi dans la poche ?

Je relevais la tête, surpris, avant de rougir furieusement. Je n'aurai pas dû garder les yeux sur ses seins fermes aussi longtemps, ça devait se voir ! Et comme je ne ressentais pas toujours mes érections -foutu système nerveux endommagé- je me retrouvais dans une position embarrassante. Merde...

- Je...ahem...c'est que tu me plais bien... a-attends, je veux pas dire que tu me fais band- enfin si, mais non, mais tu vois ! Je suis un homme et toi t'es une femme super bon- jolie, jolie ! Et j'ai bien envie de te proposer tout un tas de tr...

Suivant son regard baissé, je captais le véritable sujet de son propos et restais comme un idiot à regarder la forme de mon portable déformer ma poche de jean. Le sortant en toussotant, j'en profitais pour dissimuler l'air de rien l'érection effective que je me payais.

- C'est embarrassant, là.

Ne pouvant rien dire de mieux, je regardais mon portable. Pas de réseau, forcément ! Je montrais le message d'erreur à Rachel d'un air dépité, avant que dans un coin de mon cerveau quelque chose ne fasse tilt. Un éclair de génie m'ayant éclairé, je récupérais mon iPhone pour pianoter vivement sur l'écran tactile, faisant défiler les applications jusqu'à mettre la main sur l'icône qui m'intéressait : celui de l'interface de mon armure. M'exclamant d'un "Yes !" victorieux, je lançais le programme qui m'amena à l'inventaire. Le Mark 4 -mon fauteuil- était offline, mais le Mark 3 était opérationnel. Jiro l'avait programmé pour que je puisse le faire venir à moi en cas de coup dur, ce que j'expliquais à Rachel.

- Je peux faire venir le M3, mais c'est toujours un modèle non-armé. Et encore moins performant que l'autre armure ! La chance qu'on a, c'est que le M3 n'est pas configuré juste pour moi.

Mes yeux plongèrent dans les siens, très sérieusement.

- Tu es plus expérimentée que moi, mais même avec le M4 ça ne servira à rien. Et tu ne pourras utiliser aucune autre armure, si tant est que Jiro ne m'ait pas menti et qu'il en existe d'autres là où nous nous trouvons. Met l'armure et amène moi aux autres modèles. De là, c'est moi qui te protégerait jusqu'à ce que le SHIELD puisse le faire.

Le portable entre nous, je ne pouvais détacher mes yeux d'elle. Je crois que j'aurai bien voulu avoir à ce moment là le courage de lui voler un baiser. Je ne l'eu pas et me résignais tant bien que mal à me dire que non,  nous n'étions pas dans un film. Tandis que du pouce je lançais le Mark 4 qui s'activait certainement de là où il était, je ne parvins qu'à proposer ma main libre à Rachel, un peu gêné.

- Partenaires ?

*
*  *

Lors de sa remontée, Yana avait contacté les Yakuza. Une petite dizaine bien armée, dont quatre étaient postés à l'intérieur même du châlet. Les autres s'étaient déployés dans un périmètre restreint et étaient restés en contact permanent les uns avec les autres. Au vu de leur organisation et de leurs moyens, il était clair qu'ils étaient d'une autre trempe que ceux du parking. Et ils avaient à coeur de laver la honte de trois échecs successifs dans la même journée : la fuite d'Hawkes et de Drake en voiture, l'explosion spectaculaire de la villa Noventa puis un retentissant revers dans les entrailles du building. Cassandra saurait comprendre que ces hommes représentaient un danger plus important qu'avant, mais qu'ils n'en étaient pas insurmontable.
Non, ce qui allait certainement lui poser plus de problème, ce fût ce qui sortit d'un coin des bois tout à côté du châlet dans une gerbe impressionnante de neige et le bruit sourds de réacteurs lancés pour une course qui s'arrêta pour laisser place à un vol stationnaire. L'armure de Yana scrutait les environs, ses radars actifs. Et dès qu'elle capta un écho non répertorié, la tueuse n'hésita pas et lança ses fusées vers le côté de la maison où se trouvait Batgirl.

Elle ne parla pas, préférant ravaler sa salive et ses larmes. Le viol l'avait rendu bien plus vindicative et son impuissance face au Seigneur se devait d'être reportée sur tout ce qui passerait à portée de ses armes.
Lorsque sa paume s'ouvrit, le rayon fût tiré vers la chauve-souris sans l'ombre d'un avertissement ni aucune considération pour les dommages collatéraux.

Heureusement, Yana n'avait été nullement discrète dans son approche. Mais même si elle venait à rater son tir, les gardes étaient à présent alertés et prêts à intervenir.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le vendredi 07 juin 2013, 08:12:34
RACHEL

En d’autres circonstances, Rachel aurait pu sourire à l’hésitation du gosse. Il bandait... Mais, en l’état, elle se demandait s’il le faisait exprès, ou s’il était tout simplement con. D’après ce qu’il disait, des agents du SHIELD étaient morts à cause de son armure. Jiro l’avait trahi, ils étaient enfermés dans une cellule sinistre, Rachel n’avait pas son armure, et, tout ce que ce gosse trouvait à faire, c’était d’avoir une érection, et de loucher sur ses nibards ?

*Les hommes et leurs hormones... soupira-t-elle. Je comprends mieux pourquoi ça coince avec son père...*

L’opposition entre les deux constituerait un parfait motif... Noventa Junior n’avait pas l’air de porter dans son cœur son paternel... Assez pour justifier son implication ? Rachel l’ignorait. Drake semblait honnête dans sa naïveté, mais, quand on était une militaire de formation, et qu’on passait ses soirées à lire des thrillers, on finissait par se méfier des apparences, des évidences. Ce qui semblait logique, sans contestation possible, n’était bien souvent qu’un mensonge. C’était à ça qu’on reconnaissait une bonne histoire : quand l’identité du meurtrier arrivait, c’était toujours une révélation, une surprise totale, car c’était l’individu le moins soupçonnable qui avait commis le forfait. Pour autant, la réalité, ce n’était pas non plus la fiction. Et Rachel avait fait suffisamment de droit pour savoir que, généralement, l’identité du coupable ne pose pas réellement de problèmes. Dans toutes les audiences où elle avait été, la question principale ne portait pas tant sur la culpabilité du prévenu que sur la peine à lui infliger. Il était donc possible que Drake soit vraiment innocent... Même si ça faisait beaucoup de zones d’ombres.

*Il portait l’armure qui a attaqué les autres, après tout...*

On commençait à entrer dans le monde futuriste du 21ème siècle, celui où l’Homme continuait à s’aliéner en fusionnant avec la machine, celui où les nanomachines se répandaient, posant des problèmes juridiques inédits, qu’on commençait à peine à envisager en faculté de droit. Des nanomachines qui étaient piratés à distance, et qui amenaient un homme à frapper un autre homme, sans qu’il ne l’ait voulu... C’était un véritable casse-tête chinois, et, pour l’heure, Rachel devait se concentrer sur la priorité : sortir de là, neutraliser les ennemis, récupérer son disque monolithique.

Drake Noventa avait un plan. Avec son portable, il pouvait récupérer une armure, que Rachel pourrait mettre. C’était un plan intéressant, même si Rachel doutait d’y arriver. On ne portait pas une armure de ce type comme une chaussure. Dans un film de Michael Bay, ça marcherait peut-être, mais, dans la réalité, Rachel n’avait pu enfiler Iron Girl, et s’en servir correctement, qu’après des semaines, voire des mois, de préparation, afin de ne plus voir l’armure comme un carcan étouffant, mais comme une seconde peau, une couche qui était un prolongement artificiel de son propre corps. Et, outre ça, il y avait également d’autres problèmes. Encore une fois, Rachel aurait pu féliciter le garçon, mais elle avait un esprit trop militaire, trop carré, pour ça. Chez les militaires, l’absence de reproches équivalait à un compliment. Quand Père voyait ses notes scolaires, et hochait la tête, ça voulait dire qu’il était content... Ce qui arrivait rarement. Rachel s’était promise de ne jamais être comme ça avec ses enfants, mais... On n’oublie jamais totalement d’où l’on vient. Et puis, si Drake pouvait bander, c’est qu’il n’était plus vraiment un gosse, non ? Car il éprouvait des pensées qui, a priori, ne devaient pas exister dans la tête d’un môme... Il termina sa tirade en lui sortant une réplique qui lui fit penser à un comic, et elle se permit de sourire.

« C’est un bon plan, reconnut-elle, mais il y a deux détails qui me chiffonnent... Pour commencer, j’ignore où nous sommes, et je ne pense pas que Jiro, et les gens qui nous surveillent, laisseront une armure se balader toute seule... Cette cellule est certainement surveillée, et, si une machine entre en défonçant la porte, on aura rapidement toute une armée sur les fesses... Et je n’ai jamais piloté ton armure, j’ignore comment elle fonctionne. »

Elle avouait volontiers ses faiblesses. Un soldat n’était pas un cow boy, un boy scout qui, tel un héros d’un bon nanar américain avec des gros muscles et des explosions pyrotechniques, maîtrisait instantanément n’importe quoi. Il y avait beaucoup de formations chez les soldats, dans la mesure où ces derniers n’avaient pas comme seule obligation dans leur métier de savoir manier un pistolet. Il y avait beaucoup de paperasse, d’entraînements, et une arme aussi complexe nécessitait des heures et des heures d’entraînement, de simulation informatique... Elle ne se voyait pas, en quelques secondes, contrôler toutes les fonctionnalités d’une armure... D’autant plus que, d’après ce qu’elle avait compris, les Metal Bones étaient des armures civiles, sans aucune arme. Si elle n’avait pas eu Drake, elle aurait sans doute pu tenter le coup, mais, en l’état, si elle enfilait l’armure, Drake serait sans défense. C’était un risque que Rachel ne pouvait tout simplement pas prendre. Les règles étaient claires : entre le civil et le soldat, le soldat devait se sacrifier, et ne jamais risquer la vie des civils.

« Et... J’ai toujours mes menottes autour des poignets... » rajouta-elle alors.

Elle regarda à nouveau le téléphone. C’était du dernier cri, fourni avec tous les gadgets.

« Il y a une fonction GPS sur cet appareil ? Une manière de repérer notre localisation, savoir où nous sommes... »

Ce qui la surprenait, c’était que leurs ravisseurs, si talentueux, aient oublié ça... Ils avaient laissé un téléphone portable avec Drake ! C’était une erreur de débutant. Elle était toutefois bien placée pour savoir que ce type d’erreurs, certes rarissime, pouvait parfois arriver. C’était aussi stupide que prendre l’autoroute en sens inverse.

CASSANDRA

Il n’y avait pas d’entrée annexe... Du moins, elle n’en voyait pas. Quelque chose lui disait qu’il valait mieux élargir ses recherches. Elle attendait des informations de Barbara, sachant que cette dernière devait utiliser le satellite espion du SHIELD pour tenter d’obtenir la topographie du terrain. Parallèlement, Barbara menait aussi des recherches sur la base de données de Noventa Corporation, auquel elle avait accès, grâce au SHIELD, afin d’obtenir des informations sur Jiro, mais aussi sur cet endroit. Quelque chose lui disait que ce chalet n’était pas qu’un simple chalet, et devait abriter des choses... Elle obtint rapidement quelques informations, en accédant à des fichiers historiques, remontant à l’époque de la Seconde Guerre Mondiale.

Seikusu n’avait pas eu une grande importance au sein de ce conflit... Mais elle en avait eu une. Seikusu était alors déjà un port, avec un arsenal, et abritait plusieurs navires japonais, qui partaient affronter les Américains. Elle eut accès à tout un dossier, avec des images en .PDF, des articles de presse, des contrats d’exploitation entre l’État japonais et Noventa Corporation, pour l’acquisition d’un ancien bunker militaire, qui avait probablement été construit durant la guerre, quand les Japonais avaient craint que les Américains ne débarquent directement chez eux dans leur reconquête du Pacifique.

« Il s’agissait probablement d’anciennes galeries, jadis... Un réseau de grottes que le gouvernement a progressivement aménagé... Je ne serais pas surprise qu’il s’agissait d’une espèce de prison, ou quelque chose comme ça. Ce chalet est trop récent, il a été implanté après l’installation de cette base. Il doit sûrement y avoir d’autres entrées. »

Cassandra écoutait d’une oreille distraite. Autour d’elle, le vent sifflait, et elle sentait qu’elle n’était pas seule. Elle se tenait dans la neige, forme noirâtre aisément repérable au milieu de tout ce blanc, et regardait autour d’elle. Elle avait pour habitude d’utiliser de manière limitée les nombreux gadgets et outils dont elle disposait, privilégiant plutôt ses sens. Il lui arrivait cependant de faire des exceptions, et c’est ce qu’elle fit en actionnant sa vision thermique. Elle vit alors, le long des arbres, des individus rouges en train de s’avancer. D’autres gardes. Probablement des Yakuzas.

Et elle entendit alors un sifflement sourd. Tournant la tête, elle vit une forme filer tout droit vers elle, descendant du ciel, et sentit comme une alarme exploser dans sa tête. Elle bondit en arrière, et se recouvrit avec sa cape, tandis qu’une sorte de missile frappa l’endroit où elle se trouvait, provoquant une belle explosion, qui envoya de la neige voler tout autour d’elle. Sa cape la protégea des éclats de neige, tandis que les Yakuzas se mirent à faire feu. Ils avaient de puissantes armes automatiques de visée, et elle réagit rapidement. Ses doigts agrippèrent une balle fumigène, et elle la balança sur le sol, formant un écran de fumée, tout en tirant son Bat-grappin. Elle le planta sur la cheminée du chalet, et s’envola, puis le rétracta rapidement. Elle atteignit ainsi plus rapidement le chalet, atteignant une vitesse qui lui permit de s’envoler dans les airs. Elle les déploya, et se laissa descendre rapidement, avant de se redresser au niveau du sol. Elle atteignit un Yakuza, et envoya son pied se loger dans le ventre de l’homme, le renversant sur le sol. Un Yakuza pointa son arme sur elle, et elle envoya un Batarang, qui décrivit une courbe avant de heurter les doigts gantés du Yakuza. Ce dernier poussa un cri de douleur en lâchant son arme. Réagissant toujours rapidement, Cassandra attrapa un autre Batarang, qui était chargé avec une IEM, et le balança vers l’armure qui l’avait attaqué, en espérant que cette arme serait efficace.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le lundi 10 juin 2013, 11:54:26
Au début, après avoir exposé mon idée à Rachel, j'avais gardé le sourire. Puis plus les secondes étaient passées plus mes lèvres étaient revenue à une position plus normales en se détendant avant de se pincer légèrement. Quant à la main que je lui avais proposé en la tendant, elle avait simplement rejoint ma cuisse pour y rester sagement. C'était un échec total et l'impression d'être parfaitement inutile m'étreignit avec férocité, comme cela avait été le cas après l'accident lorsque j'avais constaté mon état et ce qu'il signifierait pour la suite de ma vie. Rachel m'aurait elle prit plus au sérieux si j'avais été son égal, campé sur mes deux jambes ? Sûrement davantage. Là, peu importait la façon dont on retournait le problème, on retombait toujours sur la même conclusion : j'étais un poids avec lequel il fallait composer. En mon absence, Rachel aurait put tenter d'appeler à elle le Mark 3 pour se barrer de ce trou à rats mais aujourd'hui elle devait penser à son petit boulet.
Très sévèrement amer, mon ton fut un peu désagréable quand je lui répondis.

- Vous n'avez aucun dossier, au SHIELD ? Le Mark 3 est davantage une prothèse robotisée qu'une armure dans le sens ou toi et moi l'entendrions normalement au vu de nos équipements respectifs. C'est simplement une armature protectrice sur un exosquelette médical conçu pour me faire marcher. Pas de gadgets, une accessibilité prévue pour une utilisation rapide et efficace. La fonction de vol était un cadeau de Jiro pour moi, mais rien que tu ne puisse surmonter. Je détournais le regard d'elle, agacé, tripotant le portable pour contenir toute ma frustration. Si un cul-de-jatte peut l'utiliser, un agent dans ton style devrait pas trop avoir de problème.

Il fallait que je me ressaisisse. J'étais agressif dans mon intonation en plus d'être vexé et frustré de lui être aussi inutile. Rachel... J'aurai voulu lui être utile, l'impressionner. La séduction passait par là, mais je crois que c'était autre chose. Une femme comme elle, une personne comme elle, me reconnaître au-delà de mon handicap ou de mon nom... J'en aurai été flatté, regonflé à bloc. Mais elle s'évertuait à me traiter comme un gosse. "C'est un bon plan", m'avait elle balancé. D'office, cela m'avait évoqué les parents qui s'extasient devant un collier de nouilles immonde fabriqué pour la fête des mères.

- Je pourrais aussi la piloter et t'enlever ces menottes avant de chercher la sortie. Peu importe ce que Jiro pourrait nous opposer dans les couloirs, personne ne vole comme moi. Pas même toi.

L'écran de mon iPhone, en mode veille, laissait apparaître une image de Sentinel Prime. Un truc à la con, mais j'avais toujours rêvé de faire comme lui. Qu'aurait il fait dans cette situation ? Sûrement aurait-il prit les choses en main en disant merde à Rachel et son esprit terre-à-terre. Moi, je n'avais pas ce genre de courage ou d'assurance. Par contre, je savais où on était. Jiro n'avait coupé la vision de l'armure à aucun moment tandis que j'étais prisonnier dans ses entrailles.

- Les Monts Myôbokû, à quelques centaines de kilomètres de la ville. On est dans le chalet de Noventa Corp', du moins dans le complexe sous ce dernier. Jiro l'appelle l'Armurerie et mon armure est programmée pour y revenir en cas de problèmes. C'est là qu'il a mit au point les Metalbones, des premières prothèses à mon Mark 4.

Je lui tendis le téléphone, qui n'affichait aucun réseau. Qu'elle s'éclate autant qu'elle voulait. A cette profondeur, rien ne risquait de marcher.
A part peut-être la connexion Wi-Fi certes chevrotante mais bel et bien présente, que je n'avais pas pris le temps de vérifier ne serait-ce qu'une seule fois.

*
*  *

Le Batarang fût balayé d'un léger trait d'énergie. Attentive, Yana l'était. Combattante émérite, elle était à présent soutenue par les capteurs de son armure avec lesquels elle s'était longuement entraînée en combat. Son adversaire ne pourrait pas l'avoir avec tant de facilité et elle comptait bien lui prouver. Elle se laissa tomber à terre lourdement, soulevant la neige à l'impact puissant. Tout en se redressant, Yana aboya quelques ordres en japonais et bientôt les fenêtres du chalet furent brisées pour laisser place à des canons d'armes automatiques braqués sur la Batgirl et laps de temps fut bénéfique aux trois hommes que la chauve-souris avait sonné pour qu'ils se reprennent et pointent à leur tour leurs armes. Aucun toutefois n'attaquerait, car les ordres de la femme en armure avaient été clair :"Elle est à moi."
Il était toutefois évident que même si Cassandra gagnait, la suite des événements n'aurait rien de loyal. Elle serait abattue comme un animal par des tireurs performants. En somme, une petite arène s'était constituée autour des deux femmes.

Yana avait engagé un protocole particulier et l'armure bougea. Certains éléments se rabattirent dans un bruit cybernétisé et bientôt le Mark 8 présenta un aspect plus épuré et bien plus mobile, apte au corps à corps. Mieux, de petites lames apparurent au bout des doigts. L'espace d'un instant, le masque facial se releva afin que son adversaire puisse savoir qui elle avait en face d'elle, puis la visière se rabattit de nouveau.
Cassandra avait connaissance des talents de Yana et ceux-çi étaient cette fois soutenus par une armure dernier cri. Et la colère honteuse d'une femme vendue et violée, blessée dans son amour propre. Alors les erreurs, Yana n'en ferait plus aucune et elle récupérerait le disque. D'ailleurs, toutes ses attaques ne seraient finalement que des feintes dissimulant son objectif véritable.

Elle fonça dans un bond amplifié par ses répulseurs de bottes et abattit sa jambe dans l'idée de trouver la tête de Cassandra. Elle échoua, mais ses réflexes maintenant cybernétiques firent mouche et alors qu'elle était accroupie après sa réception, Yana se détendit comme un ressort pour balancer sa tête dans le ventre de Cassandra. Touchée ! Avant qu'elle ne puisse se ressaisir, la Batgirl eut à encaisser un coup de poing brutal mais ni mortel où même tout à fait dangereux. Yana ne voulait que l'humilier, même si il n'était pas impossible qu'elle l'ait sonnée.

[Ce n'est pas tout à fait personnel.]

Son bras, qu'elle avait armé avant de parler, se détendit. Une véritable masse d'acier destinée à une seule chose : la mort de Batgirl...
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le mercredi 12 juin 2013, 21:33:58
RACHEL HAWKES

Elle comprit qu’il était vexé. Si les Hawkes étaient des psys, ça se saurait. Et, de toute manière, Rachel avait pour l’heure deux problèmes majeurs : savoir où elle était, et comment se libérer. Elle avait vu assez de films pour savoir que l’évasion était souvent une très mauvaise idée. Dans un film, une évasion fonctionnait toujours très bien, parce que les ravisseurs étaient des imbéciles qui négligeaient les règles élémentaires de sécurité, et parce que les héros étaient des surhommes invincibles. Dans la réalité, et Rachel était bien placée pour le savoir, quand on était captif, il n’y avait quasiment aucune chance de s’évader. On était blessés, on ignorait le terrain, et ces types avaient l’air très bien organisés. Elle ne les imaginait pas les laisser s’échapper aussi facilement. Elle faisait attention à ce que Drake disait. Il lui expliquait que son MB3 n’avait aucune fonction particulière, si ce n’est celle de voler. Une armure qui, en d’autres termes, serait très utile dans un espace clos. Drake était fixé dans l’idée de s’évader. C’était une situation que Rachel n’avait toujours vu qu’en théorie, et qui reposait sur une simple leçon. Quoi qu’il arrive, il ne fallait pas essayer de jouer au plus malin avec les bourreaux, et faire confiance aux équipes de sauvetage. On n’abandonnait jamais les siens, et, contrairement à ce que les médias et les films disaient, quand un agent tombait, il y avait toute une équipe de professionnels qui se lançaient à leur recherche. Rachel le savait, car elle avait fait partie de ces équipes, à s’infiltrer la nuit dans des villages isolés dans les montagnes afghanes pour secourir des militaires ou des civils capturés par les talibans.

Drake lui indiqua néanmoins où ils se trouvaient : un centre de recherches appartenant à Noventa Corporation. Dit comme ça, ça ressemblait à une sorte de bunker ultrasecret sorti d’un film de James Bond. Rachel doutait qu’une telle installation soit très légale, mais elle se demandait bien pourquoi Jiro avait choisi de se retrancher dans un bâtiment appartenant à Noventa Corporation. Le SHIELD obtiendrait assez rapidement les coordonnées de ce repaire, et enverraient toute la cavalerie.

« Ça n’a pas de sens... lâcha-t-elle à haute voix. Pourquoi Jiro irait se réfugier précisément là où tout le monde va le rechercher ? »

Il avait conçu ici les Metal Bones. Il était évident que le SHIELD y irait dans les plus brefs délais... Peut-être que Jiro voulait effacer les traces, et tout faire sauter ? Cette perspective n’était guère motivante pour Rachel.

« Il ne faut pas faire de choses stupides ni réfléchies, nous affrontons des ennemis dangereux et bien organisés. Si ton armure ne sait rien faire d’autre que voler, tu ne tiendras pas longtemps contre eux. »

C’était simple, pour elle. Ils étaient dans une fabrique de robots, ce qui laissait supposer que Jiro devait avoir une petite armée cybernétique sur place.

« Nous n’avons pas les cartes en main, on ne peut pas se permettre de prendre des risques mortels. »

Il suffisait d’attendre que la cavalerie arrive.

CASSANDRA CAIN

Batgirl comprit rapidement que son principal ennemi serait l’être en armure, et elle ne fut pas spécialement surprise en voyant cette dernière ôter brièvement sa visière. Elle aurait du la neutraliser plus rapidement dans le parking, mais elle avait été pressée par le temps. Cassandra lui avait déjà collé une raclée, elle pourrait bien recommencer une fois. Ce n’était pas l’assurance de cette femme qui l’inquiétait, que ce soit ses tourelles, ou ses hommes de mains. Une Batgirl savait se battre contre de nombreux ennemis à la fois, et armés. Ça faisait partie des séances d’entraînement en réalité virtuelle, et, mine de rien, elle avait déjà eu de la pratique. Dans un dojo, on pouvait s’attendre à un combat loyal, car on ne se battait pas pour la survie, mais pour l’honneur. Dans la rue, c’était la vie qui comptait... Et, en matière de survie, tous les coups étaient permis.

Si Yana avait son armure, Cassandra, elle, avait ses gadgets. Et elle comptait bien s’en servir contre elle, car ses poings ne lui serviraient à rien. Elle ne pourrait jamais endommager une telle armure. Les Yakuzas autour d’elles les observaient prudemment, pointant leurs armes vers le costume sombre de Cassandra, qui avait lentement fléchi les genoux, sa cape dessinant son corps, se perdant dans la neige. Elle ne disait rien, et attendait que la femme passe à l’action. Elle avait l’air en colère. Tant mieux. La colère était mauvaise conseillère. Dans un combat, il fallait certes laisser parler la passion, mais il fallait aussi se contrôler, et savoir analyser. C’était une science avant tout, peu importe les circonstances. Avec ses règles, ses principes, ses équations, et ses limites. Il fallait conserver ça dans un coin de son esprit.

Yana chargea la première. Cassansra esquiva, mais se reçut quand même un coup dans le ventre, qui lui fit serrer les dents. Son armure encaissait plutôt bien les coups, mais l’ennemie frappait fort. Yana se releva, confiante, aveuglée par la supériorité de sa technologie. En tombant dans la neige sous l’effet du coup de boule, Cassandra glissa sa main dans sa ceinture, et en sortit rapidement un petit objet, qu’elle conserva dans le creux de sa main. Elle se releva en roulant sur le sol, puis leva les bras, devant sa tête, en position de combat. Dans sa main, elle tenait une espèce de petit gadget (http://4.bp.blogspot.com/-A-zvFz3WFck/T7g-S_EgZwI/AAAAAAAAAWs/GvW81GBVB-0/s1600/AC_Explosive_Gel.jpg) : du gel explosif. L’appareil était assez petit. Yana se rua vers elle, en tendant le poing. Elle pouvait presque sentir l’air se déplacer autour de son bras. Cassandra baissa la tête, le bras sifflant à côté d’elle, et elle s’avança vers Yana. Ce fut comme si toute la scène avait lieu au ralenti. Elle mit son pied gauche en avant, puis lança son corps. Sa cape se rapprocha de Yana, et sa main droite s’agrippa à la tête de Yana, s’en servant comme support. Cassandra bondit dans les airs, et son autre main libéra son petit pistolet. Tandis qu’elle tournoyait dans les airs, Cassandra frôla avec sa main gauche le corps de Yana, laissant une trace de gel sur son épaule, puis atterrit de l’autre côté, dans le dos de la femme.

Le gel explosif n’était pas très puissant. Généralement, Cassandra l’utilisait contre des structures fragiles, comme un muret, une vitre épaisse, ou des poutres. Elle appuya rapidement sur un bouton de son arme, et le gel explosa, sur l’épaule de la femme. Elle doutait que ce soit suffisant pour briser son armure, mais elle pouvait toujours l’espérer.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le mardi 18 juin 2013, 01:18:01
- Tout le monde n'est pas au courant pour le complexe sous le chalet, en fait. C'est un secret de la N. Corp, plutôt bien gardé. Je ne pense pas que Jiro cherchait à être suivi, je serai plus d'avis à penser qu'il a merdé quelque part.

Je réfléchissais comme je pouvais et je le faisais à voix haute, me disant peut-être que Rachel pourrait recoller des morceaux plus complets avec les éléments que j'avais à ma disposition et dont elle n'avait peut-être pas connaissance de son côté. Coincé sur mon bout de sol et passablement refroidi par les recalages successifs de la belle mais quelque peu détestable officier du SHIELD, je trompais ma frustration et mon impuissance comme je le pouvais et la réflexion était l'un des moyens mit à ma disposition. Alors, autant en jouer ! Tripotant mon téléphone pour m'occuper les doigts, je continuais.

- Le MB4 est un modèle furtif, à la base. Les propulseurs à air ne peuvent pas être tracés par des moyens conventionnels et l'alliage qui sert de carrosserie est "naturellement" étudié pour que l'armure passe le plus possible inaperçue même sans activer le Stealth Mode qui la rend parfaitement invisible sur un court laps de temps. Je le sais, parce que c'est moi qui ai fait tous les tests en situation réelle. De l'index, je me tapotais doucement la bouche. Même si j'ignore tout des moyens à la disposition du SHIELD, je suis sûr que je pourrais vous échapper facilement une fois en vol, style euh... "Phantom Drake", tu vois le genre ?

Tandis que je parlais, quelques éléments se mettaient seuls en place dans ma tête. Je marquais une pause pour tout ordonner et mesurer mes mots pour ne pas m'emballer et donner une idée claire de mon point de vue quant à la situation à Rachel. Peut-être qu'avec son esprit plus logique et posé de militaire chevronnée, elle saurait tirer tout au clair si je lui disais ce que je savais ? Nous voulions tout deux comprendre ce qui s'était passé, mais sûrement pas pour les même raisons. Alors que la belle armurée voulait certainement le plus de bonnes raisons possibles pour foutre Jiro à l'ombre, moi je voulais savoir pourquoi l'un de mes tout derniers amis avait fait une brutale et douloureuse volte-face.

- En y repensant, le MB4 était parfait pour lui pour fuir de la Tour Noventa "discrètement", ce qui n'a pas fonctionné. Et il m'a dit clairement quand nous sommes arrivés qu'il voulait ton armure, Rachel. Il a parlé d'achever une nouvelle MB et d'une... ah, comment il a dit ? Attends, ça va me revenir... Ah, oui ! Je claquais des doigts, victorieux. Une "Guerre des Armures" ! Mais je ne me souviens plus trop de ce à quoi ça correspond. Enfin, si ça peut t'aider, hein... C'est déjà ça de pris.

Je voulais toujours lui être utile, qu'elle me remarque. J'avais merdé plusieurs fois depuis que nous étions enfermés ici, mais cela n'empêchait pas que je voulais briller un peu aux yeux de Rachel. Parce qu'en entre choses, elle ne me considérait pas comme le pauvre petit éclopé de service mais bel et bien comme n'importe quel type lambda, quitte à m'en coller plein la tronche au passage. Je crois que c'était une façon pour moi de lui prouver ma reconnaissance et, sûrement, d'obtenir la sienne. En attendant, rester coincé dans cette cellule me sapait le moral. Ils arrivaient quand, les secours ?
Mon iPhone toujours à la main, je parcourais les applications bêtement, jusqu'à m'apercevoir d'un petit détail qui aurait peut-être rapidement son importance. Resté un instant interdit, je tournais la tête vers Rachel avec un large sourire, lui tendant le téléphone dont le signal WiFi était à fond.

- Le SHIELD a un site internet, un mail d'urgence ?  Parce que tu pourrais leur glisser deux mots, là...

*
*  *

L'explosion la surprit et son armure, prévue pour être légère plus que blindée, encaissa mal la déflagration qui lui fit serrer les dents sous son heaume. La petite spallière décorative sauta pour se retrouver dans la neige tandis que l'épaule de Yana était dénudée, légèrement brûlée à cause du gel qui avait été judicieusement placé. Les gadgets, bien sûr... Les "Bats" ne se battaient pas uniquement à mains nues et usaient de technologie de pointe lorsque la situation les poussait à y avoir recours. Il n'était pas étonnant qu'elle soit équipée, bien sûr. Yana, bien qu'en colère, n'était pourtant pas du genre à négliger son adversaire. Ses frappes étaient au contraire mieux calculées, destinées à tuer et donc ciblées de façon très précises sur les zones qui l’intéressait en priorité.
Et la gosse en noir n'était PAS sa priorité, jusque là.

D'accord, elle n'avait clairement pas prévu le coup du gel mais l'action qui avait servi à son adversaire pour le lui appliquer avait joué pour elle. Quand Cassandra l'avait attrapée à la tête pour prendre appui avant sa cabriole, Yana avait fait mouche de son côté. Ses griffes d'acier avait tranché la tenue de la Batgirl depuis son sein jusqu'à sa hanche, ne laissant sur la peau qu'une plaie superficielle qui guérirait vite, mais son but n'avait pas été de la blesser. Son but avait été de la délester de sa ceinture fourre-tout, qui s'était trouvée sur la trajectoire de ses armes acérées. Nul doute que le ceinturon était renforcé, mais les ongles artificiels apposés sur l'armure de Yana, la MB8, étaient capables de vibrer à très haute vitesse afin de couper assez aisément presque n'importe quoi. Et voilà que la Batgirl était dénudée, Yana ne perdant pas de temps à se gausser d'elle. Toujours silencieuse, la combattante lança son trophée à un des Yakusa, lui aboyant l'ordre de le descendre au "Boss", lui autorisant pour se faire l'escorte de quelques camarades qui suivirent le pas pressé du chargé de mission. Rapidement, le quator surarmé serait descendu à travers les premiers niveaux de l'installation et leur progression protégée par des Servants prêts à en découdre.
 Mais penser à les rattraper était en l'état de l'ordre du luxe pour la Batgirl.

[Si tu es là, je suppose que le SHIELD ne va pas tarder à arriver en masse, non ? Ah, c'est vrai que tu n'es pas causante.] Elle désigna le châlet d'un mouvement de tête, ne lâchant pas Cassandra de ses capteurs. [Tu ne pourras plus aller récupérer ta ceinture, maintenant. C'est surtout le disque de l'armure dessus qui m'intéressait, mais je me rend compte que le combat n'est pas équitable sans tes petits gadgets. Et je suppose que de toute façon le SHIELD aura de quoi neutraliser mon armure, pas vrai ?]

Elle haussa les épaules. Peu lui importait, au final. Jiro l'avait vendue, ce "maître" l'avait souillée... Yana ne comptait plus se donner pour eux, d'une façon ou d'une autre. Tout ce qui lui restait c'était à présent cette boule de rage au creux des reins et cette envie furieuse de se lâcher pour de bon. Alors, contre toute attente, elle rétracta l'armure qu'elle portait et se retrouva dans sa tenue civile. Positionnant ses jambes, la japonaise leva sa garde et apprêta ses doigts qu'elle avait crochés pour mettre ses ongles redoutables en évidence.
Silencieuse un instant, toisant son adversaire, elle amorça le nouveau round en utilisant le pied qu'elle avait volontairement enfoncé lentement et progressivement sous la neige, soulevant ainsi un peu de poudreuse entre elle et Batgirl. Avant que la neige ne soit retombée, Yana avait foncé comme une balle et traversé le rideau immaculé comme une furie, à moitié penchée. Sa main droite, première à se détendre, faucha l'air en diagonale du bas vers le haut afin d'idéalement blesser Cassandra ou d'au moins percer sa garde en une feinte grossière destinée à enfoncer les défenses de la chauve-souris à gauche au niveau du ventre. La main restée jusque là sage s'y précipitait d'ailleurs déjà en pique, les ongles bien décidés à percer la chair tendre.

Mais elle n'en resterait pas là. Si elle devait être parée, Yana reculerait brutalement d'un pas pour s'abaisser et tenter un violent coup de pied latéral à destination de l'un des genoux de son adversaire. Si elle devait subir une contre-attaque sur la première passe, elle bloquerait les mains de Batgirl pour lui balancer un coup de tête bien senti soit au visage soit sur le haut de la poitrine. Et si par chance elle devait réussir sa première action, elle frapperait avec brutalité et efficacité, dans le but avouer de tuer ou d'au moins blesser.

Tous les coups étaient permis, à présent.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le jeudi 20 juin 2013, 22:12:37
RACHEL HAWKES

Fait comme un rat, Rachel bouillonnait, intérieurement. Pas contre Drake, qui, s’il était un garçon un peu naïf, n’en restait pas moins, à ses yeux, innocent de la machination de Jiro. Il n’y avait, à vrai dire, rien en particulier qui la faisait rager, si ce n’est la patience... Un sentiment qu’aucune œuvre culturelle ne parvenait vraiment à retranscrire, que ce soit les films, les livres, et encore moins les jeux vidéos. La guerre, ce n’était pas des explosions à répétition et des fusillades mortelles. C’était avant tout de l’attente, une longue attente, à observer l’horizon, à craindre chaque jour que les ennemis n’arrivent enfin. La guerre, c’était la routine quotidienne. Aller vingt fois dans le même village, faire cinquante fois les mêmes patrouilles sans rencontrer un seul problème, puis tomber un bon jour sur une escouade de talibans dissimulés dans les rochers. La guerre, c’était de l’usure mentale avant d’être physique. C’est pour ça qu’il fallait un mental d’acier. Ne jamais relâcher sa vigilance, faire attention à tout. Parler peu, car, en parlant, on était moins attentifs. Même au repos, même au camp, même en dormant, il fallait s’attendre à être réveillée en urgence, à ce qu’une unité alliée soit en embuscade, et nécessite impérativement des renforts.

Le pire ennemi du soldat, c’était la patience. N’importe quel vétéran le disait. Jeune, Rachel avait lu de nombreux reportages de guerre, et se souvenait notamment de celui d’un journaliste français durant la guerre d’Indochine, Robert Guillain. Paru dans « Le Monde » en Février 1954, l’article avait fait grand bruit, car, à travers les lignes, à travers la description de la forteresse de Dien-Bien-Phu, il annonçait l’effondrement de l’armée française, encerclée par des ennemis invisibles, craignant chaque jour que les troupes du Vietminh n’attaquent. Elle se souvenait encore des mots employés par Guillain pour décrire cela : « Week-end à Dien-Bien-Phu : tout est calme, et le drame c’est cela ».

En somme, Rachel n’aimait pas attendre. Distraitement, elle écoutait Drake, qui semblait encore moins patient qu’elle... Si elle n’avait pas fait ses années de service en Afghanistan, elle aurait peut-être réagi avec la même impulsivité. Il lui expliquait que le MB4 était un modèle furtif, mais Rachel n’arrivait toujours pas à comprendre comment l’armure pourrait passer devant le nez de tout le monde sans que personne ne le remarque... Et, contrairement à Drake, elle était intriguée par le souhait de Jiro de retourner dans un endroit où il avait toutes les chances d’être repéré. Certes, l’Arsenal était un centre de recherches secret, mais elle ne voyait pas pourquoi Noventa Senior refuserait de coopérer avec le SHIELD en indiquant son emplacement. Il jouait, non seulement la vie de son fils, mais aussi l’avenir de sa firme. Dans le monde des affaires, la réputation avait une grande importance. Il fallait que les investisseurs aient confiance pour investir dans le capital d’une société. Si on apprenait que Noventa Corp était lié à une sombre histoire de meurtres, que l’un de ses plus éminents chercheurs était un traître, et qu’il avait réussi à s’emparer d’un bunker de recherche ultrasecret, Noventa Corporation risquerait de connaître des fins d’années difficiles. Il n’était même pas exclu que le conseil d’administration, qui exerçait réellement le pouvoir au sein d’une entreprise, ne se décide à renvoyer Noventa Senior, en lui mettant tout sur le dos.

Son attention s’attira à nouveau vers Drake, quand il lui expliqua que le désir de Jiro était de cracker son armure, afin de l’utiliser, pour se lancer dans une « Guerre des Armures ». Ce nom lui disait quelque chose... Elle avait accédé à bon nombre de dossiers confidentiels lors de sa formation. La « Guerre des Armures » avait été un élément décisif qui avait grandement influé la construction d’Iron Girl.

*Peut-être cherche-t-il à exploiter les ressources de l’Arsenal pour ouvrir le disque, et pouvoir utiliser Iron Girl...*

Elle continuait à réfléchir, sans rien dire, quand Drake lui présenta son portable, en lui disant que le WiFi passait. Elle cligna lentement des yeux. Un mail d’urgence... Naturellement, ce genre de procédures existait au sein du SHIELD.

« Mets-toi sur un navigateur, et rentre dans la Barre de navigation cette série de chiffres... »

Rachel communiqua alors un curieux lien URL, commençant par le classique « http:// », avant de se poursuivre par une série de chiffres et de symboles. C’était une adresse cryptée, et la page entreprit de se charger, lentement.

« Ton navigateur va débarquer sur une page d’erreur. C’est normal. En attendant, je vais t’expliquer certaines choses... »

Elle allait lancer des choses confidentielles, mais Drake en savait déjà trop pour qu’elle le laisse dans l’ignorance.

« Tu connais Tony Stark, je suppose ? Iron Girl a été conçue sur sa technologie. Pendant des années, le gouvernement américain a essayé de mettre la main sur les schémas de construction de cette armure, des schémas que Tony Stark a toujours jalousement gardé. On lui a intenté des procès, en arguant que la défense nationale était en jeu, et qu’un individu ne pouvait pas conserver une telle arme avec lui. Stark a toujours refusé de transmettre ses schémas, en craignant que son invention ne soit utilisée à mauvais escient... Ce qui a fini par arriver. »

Elle reprit son souffle, avant de poursuivre :

« Des terroristes ont réussi à s’emparer de ses secrets de fabrication, et ont confectionné, à leur tour, des armures. C’était ça, La Guerre des Machines. Comme le train de Zola, Stark a perdu le contrôle de sa propre création, devenu un monstre incontrôlable. Pour le gouvernement, c’était le signe que Tony Stark ne contrôlait plus les choses. À partir de cet épisode, Stark s’est rapproché du gouvernement, et, in fine, une nouvelle armure a été conçue... La mienne. »

Rien ne l’autorisait à en parler à un civil, mais elle considérait Drake comme trop impliqué pour ne pas satisfaire sa curiosité.

« Mon armure est inviolable, martela-t-elle. Le disque qui l’active est verrouillé en permanence, et ne réagit qu’à des empreintes digitales spéciales. De plus, lorsque le disque est séparé de moi, un signal GPS s’active immédiatement, et, si quelqu’un tente de le forcer, un opérateur peut le verrouiller totalement. Même moi, je ne pourrais alors pas l’ouvrir. »

La hantise du gouvernement, en créant une arme si puissante, était naturellement qu’on la lui vole. Des sécurités draconiennes avaient donc été prises. En attendant, sur le portable de Drake, le message attendu finit par arriver : « Page Web inaccessible ». Elle lui conseilla de réactualiser la page en utilisant le lien URL donné directement dans le message d’erreur. Au lieu d’avoir un nouveau message d’erreur, une ligne s’afficha. Se rappelant du numéro à donner, Rachel demanda à Drake de recopier un certain nombre de chiffres, puis d’actualiser encore la page. Le code qu’elle avait envoyé était simple : « Agent capturé. Demande extraction de toute urgence. Civil. »




CASSANDRA CAIN

Perdre sa ceinture ne faisait pas partie du plan. Cette femme était plus rapide que ce que Cassandra pensait, mais ce n’était pas bien grave. Le disque était certes à l’intérieur, mais les sécurités de la ceinture étaient lourdes. Elle avait tout le temps d’aller la récupérer ensuite, après avoir neutralisé la femme. Son armure n’était pas aussi résistante qu’elle se plaisait à le dire, et le gel explosif l’avait endommagé. Or, Cassandra, si elle n’avait plus son armure, avait toujours son petit pistolet, logé dans le creux de sa main.

À la surprise de cette dernière, elle vit la femme rétracter son armure. Un piège ? Elle se le demandait, et resta prudemment sur ses gardes, son attention se tournant surtout vers les gardes se trouvant autour d’elles. Elle craignait que les Yakuzas ne lui tirent dessus en traître, et elle devait donc réagir rapidement. Il ne lui restait plus de Batarangs. Elle n’avait que son gel explosif, ce qui risquait de poser problème contre leurs armes à feu.

*Un problème à la fois... Je dois d’abord neutraliser cette furie...*

Et la neutraliser pour de bon. Elle devrait donc trouver ensuite ce qui alimentait son armure, afin de le détruire. Malheureusement, Cassandra manquait encore d’informations sur le fonctionnement de ces armures. Son adversaire lui balança de la neige au visage, et elle en profita pour tenter de l’attaquer. Elle attaqua avec ses deux mains. La neige ne dérangeait pas Cassandra, qui avait l’avantage de porter une visière. Sa vision infrarouge s’actionna automatiquement quand sa vision fut obstruée, et elle vit très clairement l’adversaire se rapprocher. Ses mains interceptèrent son attaque, et la femme bondit en arrière, tentant un coup de pied latéral pour la faucher. Le coup fit mouche, et Cassandra bascula sur le sol, tombant sur le dos. La femme leva alors le pied bien haut, pour tenter de la frapper au ventre, afin de lui couper la respiration. Cassandra roula sur le côté, et le pied heurta le sol. Elle entreprit de se lever, mais se reçut le talon de l’autre pied de la femme sur le cou, la faisant éternuer. Les griffes jaillirent alors, griffant sa joue, déchirant le costume en faisant perler des gouttes de sang.

Elle ignorait ce que cette femme avait, mais elle était complètement déchaînée. Elle faisait preuve d’une agressivité excessive, négligeant sa défense, optant pour la rapidité et des enchaînements puissants. Cassandra opta pour une espèce de repli stratégique, et bondit en arrière, se laissant tomber sur le sol, et ses jambes filèrent en hauteur. Elle se remit sur place, et vit la femme tenter de la rattraper... Mais Cassandra fut plus rapide, levant d’un coup sec son pied, l’envoyant au-dessus de la poitrine de la femme.

Cassandra entendit alors un déclic et se retourna, voyant un Yakuza la regarder avec le canon froid et mortel d’un Desert Eagle.

« Je ne tiens pas à être là quand le SHIELD va débarquer... Mais, d’un autre côté, je me vois mal rater l’occasion de tuer l’une des Bats... Tu n’as plus ta ceinture, donc plus tes maudits Batarangs... »

Cassandra regardait le canon, cherchant une solution de secours. Bondir sur le côté ? Non. Il lui faudrait au moins deux secondes pour bondir, et la balle mettrait moins d’une seconde à l’atteindre. Et le Yakuza ne tenait pas à attendre que la cavalerie débarque. Et puis, Yana n’était qu’une femme. Si elle le faisait chier, il l’abattrait aussi sec. Elle avait beau être une furie, c’était lui qui avait un flingue. Il appuya sur la gâchette... Et la balle se logea dans la neige.

Cassandra n’était plus là, et le Yakuza sentit un léger déplacement d’air.

« Mais que... ?! »

Est-ce qu’elle s’était téléportée ? Il regarda autour de lui, sentant un frisson de nervosité le traverser... Quand quelqu’un lui tapota l’épaule. Il se retourna vivement, et eut une vision sur une belle poitrine plantée dans une sorte de justaucorps bleu. Une femme, qui avait les bras croisés, de longs cheveux blonds remuant dans le vent, et une cape rouge qui flottait derrière elle. Il pointa instinctivement son arme vers la femme, et fit feu. Encore une fois, le Desert Eagle se mit à rugir. La balle fila à bout portant sur le corps de la femme, et heurta sa main, qu’elle tendit en avant, s’écrabouillant contre sa peau, avant de rebondir dessus.

Il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit que cette main vint filer vers sa tête, à toute allure, s’arrêtant à un centimètre à peine, frôlant son nez. Le déplacement d’air fut suffisant pour souffler le Yakuza, qui tomba sur le sol, en lâchant son arme. Le pied de la femme s’abattit alors sur son ventre, tandis que les autres tueurs se mirent à faire feu avec leurs armes automatiques. La femme tourna alors la tête vers eux, ses yeux semblèrent rougeoyer, et on entendit une série d’explosions, les armes tombant sur le sol, tandis que les Yakuzas avaient les mains brûlées.

« Merde, mais t’es qui, salope ? »

Cassandra se mit à tomber d’un arbre, s’écrasant pieds joints sur un autre Yakuza, puis envoya son pied dans la tête de l’autre, l’envoyant sur le sol. Bien sûr, elle n’avait pas pu échapper au tir du Yakuza, mais, au moment où ce dernier avait tiré, et que la balle filait vers sa cible, une femme l’avait empoigné par la taille, la déposant contre un arbre.

Les canons de défense du chalet se mirent à faire feu, et les yeux de la femme rougirent à nouveau, provoquant désormais une forte explosion, qui provoqua un incendie, tandis que les canons moururent dans des hurlements électroniques et des grésillements. La femme en bleue souleva alors l’homme par la gorge.

« Je suis une femme qui n’aime pas les gens comme toi... »

Elle le frappa ensuite au ventre, et le Yakuza se plia en deux, en perdant sa respiration, avant de s’effondrer sur le sol. Le regard de Supergirl se tourna ensuite vers Yana, mais Cassandra se déplaça alors.

« Je peux la gérer. Il y a des otages à sauver là-dessous. Il n’y a pas une minute à perdre. »

Supergirl pencha la tête sur le côté, puis sembla alors regarder le sol.

« J’y vais. Je reviens vite. »

Elle s’envola alors, arriva au-dessus du chalet, puis passa par le trou qu’elle avait provoqué, défonçant le sol en faisant trembler toute la base.

Cassandra, de son côté, se remit en position de combat, en regardant Yana, et entreprit alors de lui donner un conseil, tranchant avec son mutisme.

« Tu t’énerves trop. »

Ce serait le seul conseil qu’elle lui donnerait. Un tel comportement pouvait être assez difficile à comprendre, mais, pour Cassandra, une bataille était quelque chose de sacrée Il y avait une forte notion d’honneur là-dedans. Même quand son adversaire était une ordure, il méritait le respect s’il connaissait les budō, ce qui était le cas de cette femme.

C’était aussi simple que ça.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le lundi 24 juin 2013, 19:53:43
[DRAKE NOVENTA]

Les trente premières secondes des explications de Rachel ne me mirent qu'une chose en tête : Le générique de Twilight Zone (http://www.youtube.com/watch?v=NzlG28B-R8Y), ce qui me fit un instant douter de sa santé mentale. Une guerre mettant en scène des armures semblables aux MB, avec en plus un caméo du gouvernement américain ET de Tony Stark, carrément ? Haussant franchement un sourcil, je fixais ma partenaire de galère sans lui cacher mon incrédulité qui d'ailleurs laissa mes doigts en suspens au-dessus du téléphone sur lequel chargeait la page internet spéciale dont l'accès m'avait été dicté par Rachel. Mettez vous à ma place, ça me semblait tellement énorme, comme histoire ! D'accord, je pilotais moi-même une armure qui ressemblait à celle d'Iron Man. Mais je n'avais jamais saisi tout ce que l'existence des MB pouvait impliquer, pas plus que je n'avais maintenant une vision globale de toutes les ficelles.
Je me repris pourtant, continuant de manipuler l'iPhone selon ses instructions, gambergeant sur les propos de Rachel. A ce stade, j'ignorais si ce qu'elle m'avait révélé m'effrayais ou me passionnais et mes sentiments étaient très mitigés. A la différence d'Hawkes, je n'avais aucun passif militaire ni aucune habitude des situations de crise et j'appréhendais de plus en plus mal tout ce qui ne cessait de me tomber sur le coin de la gueule depuis que la désirable agent était venue me cueillir à la sortie du lycée.

- Merde... J'avais toujours vu le MB comme un loisir, tu vois ? Il n'y a pas d'arme, alors je me suis dis que... c'était pas... pas "grave", ou très important. Mais des gens se font la guerre pour des armures. Ça fait de moi un sale con, Rachel ? Je la regardais, posant sur elle un oeil interrogatif avant de soupirer. On est vraiment aux antipodes, toi et moi, Officier.

Ce qui semblait la préoccuper, c'était que Jiro utilise son disque pour déployer son armure Iron Girl. D'après ce qu'en marmonnait Rachel dans sa barbe, s'adressant plus à elle-même qu'à moi, son disque était virtuellement inviolable. Dans l'idée, ça ressemblait pas mal à ma MB4 qui ne s'activait normalement que sur mon ordre. Et justement...

- Y'a deux heures de ça, tu m'aurais dis que je me retrouverais coincé contre mon gré dans ma propre armure, je t'aurais plus où moins envoyée te faire foutre.

Je recopiais le code avant de relancer la page net cryptée afin que le message de Rachel soit envoyé à ses destinataires. Je me demandais bien ce que ce truc pouvait signifier pour le SHIELD et je me décidais à croire que c'était là une bête demande de renforts. J'espérais aussi qu'idéalement, les mecs qui recevraient le mot n'iraient pas fouiller l'historique internet de l'expéditeur... Vu le nombre conséquent de mes visites sur Gelbooru, je passerai probablement pour le plus pervers des gosses de riches.
Bah, chaque problème en son temps.

- Ce que je veux dire, c'est que tu ne devrais pas trop t'exciter sur tes histoires de verrouillages. Je dis pas que les mecs du SHIELD ou Stark sont des manches, mais Jiro assure aussi pas mal, tu sais. Et si il est vraiment à l'origine de toute cette merde, c'est qu'il a sûrement pensé à pas mal d'éventualités. A mon avis, ce n'est plus une question de possible ou d'impossible, Officier. Ce n'est plus qu'une question de temps.

Comme pour la rassurer -ou lui montrer que je cherchais à le faire, genre mec de bonne volonté- j'avais posé ma main sur son épaule et avait commencé à la remonter doucement vers son visage à la fin de mon dernier petit speech. J'étais prêt à lui caresser tendrement la joue quand mon geste fût interrompu par un tremblement puissant et un bruit sourd qui évoquait une explosion. Ou un énorme coup de poing contre un mur, comme le me souffla une petite voix dans ma tête. Curieuse idée que je chassais en me relevant contre mon assise du mur, que j'avais perdu au moment du choc. Bon... La bonne nouvelle, c'était que j'étais avachi tout contre Rachel, ma tête ayant rencontré ses seins l'espace d'un instant.

- Je... ahem... désolé... Enfin... non. Pas tout à fait.

Un sourire un peu gêné pour un sous-entendu sur le fait qu'elle me plaisait, voilà tout ce qui conclut ce que j'avais à dire à ce moment là.

*
*  *

[YANA]


Yana avait assisté à toute la scène comme si elle était passée de protagoniste principale à acteur de second voire troisième plan. Le dernier coup de pied l'avait expédiée un peu en arrière le souffle court, puis tout c'était emballé. Le Yakuza le plus proche avait tenté d'abattre la Batgirl tout en ignorant son ordre d'oublier cette idée, mais l'homme n'avait pas obéit. Et alors que la détonation avait retentit, Batgirl avait disparu mystérieusement de façon instantanée devant les yeux héberlués de son adversaire griffue.
Les mafieux restants furent décimés par une jolie blonde à la poitrine siglée d'un S reconnaissable entre tous, ses yeux semblant être de véritables armes lasers qui désarmèrent les Yakuzas tout en réduisant le chalet à l'état de ruines encore fumantes en l'espace d'un instant,  le souffle de l'explosion contraignant Yana à se protéger derrière une des voitures stationnées tout à côté.

- Supergirl...

Le regard de la kryptonnienne se posa sur elle et Yana porta la main à son propre disque d'activation d'armure avant que Batgirl ne s'interpose entre elles deux, visiblement décidée à régler elle-même leurs affaires laissées en souffrance. La combattante esquissa un sourire presque amusé avant de quitter la carcasse de la voiture en quelques pas, se découvrant pour se placer en première ligne tout en ignorant superbement la blondinette. Yana savait qu'elle n'était pas un danger pour elle et n'aurait pas prétendu pouvoir le devenir, mais la perspective de mettre une conclusion au combat qui l'opposait à la chauve-souris l'excitait terriblement. Les héroïnes s'échangèrent de brèves instructions avant que Supergirl ne s'enfonce dans les entrailles de la terre qu'elle fit trembler à son passage. A la fin des secousses les plus marquées, Yana adopta une position martiale un peu différente des autres, qui ne souffrait au premier abord d'aucune faille dans sa défense tout en mettant visiblement l'accent sur son jeu de jambes.

- Tu as raison, je suis un peu trop tendue. Allons-y.

Une fusée, véritablement. La détente de Yana fut impressionnante, presque imprévisible. En moins de trois pas elle fut sur Batgirl, prenant appui sur sa jambe gauche avant de pivoter violemment des hanches pour balancer un fouetté mémorable de sa jambe droite. Le coup faucha Cassandra sous les côtes, dans la partie tendre du flanc. Elle ne la lâcha pas et enchaîna comme un éclair sur un second coup porté au même endroit, restant en suspension dans sa position tandis que Cain reculait.

- Daodandô. Un art martial récent basé sur plusieurs autres, dont la pratique confère une puissance d'éxécution semblable à l'impact d'armes tactiques. Oh, la force physique et l'élasticité surhumaine sont des résultantes de l'utilisation de drogues particulières, mais quand il s'agit d'arts de tuer, les irrégularités n'existent pas.

La notion de "triche" n'était réellement applicable que dans le cas de rencontres sportives, non pas pour des affrontements entre véritables budōkas. Armes cachées, poisons, piques aux yeux et aux parties... Dans un combat réel, tout n'était que le prolongement des katas effectués par les mains et les jambes. Yana était certaine que Cassandra le savait et l'acceptait, mais peu lui importait que cela ne soit pas le cas. Elle attaqua de nouveau avec la même vélocité, plongeant au tout dernier moment pour rouler sur le sol afin de déjouer la garde de Batgirl pour lui balancer un coup de pied ascendant d'une redoutable férocité, se relevant d'un bond afin que sa tête ne se loge dans le ventre couvert de noir dans le but avoué de lui couper le souffle et de la déstabiliser.
Si cela s'avérait efficace, le coup de pied suivant serait tout aussi redoutable mais ciblerait sa nuque dans une attaque qu'elle ferait en sorte de rendre létale.

Yana avait écouté le conseil, oui. Elle s'était calmée et exprimait à présent son plein potentiel, se montrant  définitivement plus dangereuse que jamais.

*
*  *

[L'INCONNU]

- S-s-s-s-s...

- Supergirl, oui. Voilà qui devient intéressant, n'est-ce pas ? Je ne pensais pas qu'elle marchait avec le SHIELD.

- Je vais envoyer tous les Smashers et les Servants contre elle et...

- Ne soyez pas stupide, Tanaka. Vos poupées ne l’inquiéteront pas réellement et seront certainement plus utiles contre les forces du SHIELD qui ne tarderont certainement pas à arriver pour envahir l'Armurerie. Bien... Il est donc temps que je m'acquitte d'une part de notre contrat.

L'homme en costume s'éloigna du panneau de télésurveillance, suivi de près par Jiro qui ne pouvait s'empêcher de sourire comme un Igor assistant fébrilement le bon docteur Frankenstein. S'approchant de l'armure endormie encore étendue sur l'établi qui ornait le centre de la pièce, il posa la main à l'emplacement supposé du coeur de la machine qui se zébra peu à peu de lignes rougeâtres qui se centrèrent finalement sous la paume qui luisait faiblement alors que de petits éclairs écarlates et disparates qui couraient sur le fuselage métallique pour y mourir en s'infiltrant dans les aspérités de la carrosserie.
Un petit écran attenant à la table s'alluma alors, dévoilant une barre de progression qui se remplissait rapidement tandis que Jiro pianotait sur un clavier se reprenant à plusieurs fois sous le coup de l'excitation. Finalement, il parvint à articuler quelques mots.

- O-oui ! L'énergie est emmagasinée, comme prévu ! Même le générateur auxiliaire est chargé à bloc ! C'est fantastique, Seigneur, c'est fantastique !

Les portes automatiques de la salle s'ouvrirent à la volée sur trois yakuzas essoufflés, dont l'un tenait à la main la ceinture de Batgirl. Ils l'apportèrent à Jiro qui s'en empara avec précaution pour l'emmener vers un autre plan de travail. Le Seigneur le rejoignit, regardant l'accessoire avec un vague intérêt avant de le prendre en main.

- Je gage que tenter d'ouvrir seul ce ceinturon eut été un passe-temps excitant pour vous, Tanaka, mais le temps vous est compté et je veux voir votre armure enfin activée. Alors gagnons de précieuses minutes.

Sans que Jiro n'ai son mot à dire, son maître entreprit de forcer les compartiments de la batceinture à mains nues, ce qui ne sembla pas lui coûter de réels efforts. Mieux, il s'amusa même de la résistance qui s'opposa à ses doigts puissants et goûta non sans une certaine délectation les puissantes décharges électriques qui le parcoururent. De quoi sonner d'imposantes créatures, fussent t'elles surnaturelles, c'était certain. Mais l'homme avait visiblement certaines capacités qui servaient à déjouer les protections installées là par Batman. Toutefois, il apprécia le degrés de sophistication. Quel soin, quelle patience pour mettre au point cet assemblage aussi efficace que fiable...
Il laissa tomber sur la table le contenu de la ceinture, ne prêtant pas attention aux bat-équipements et tendant plutôt le disque à Jiro, qui le prit avec mille précautions.

- Je ne puis m'occuper de l'armure, Tanaka. Espérons que vous ayez au moins la moitié du talent de Stark ou des gens ayant mis au point cette petite merveille. Bien ! Je vais m'occuper de Supergirl. Je vous laisse le reste des opérations en main, mon brave.

Sans plus de cérémonie, l'homme prit la direction de la sortie et laissa les portes se refermer sur lui tandis que Tanaka donnait  ses ordres. Aux Yakuzas, il intima de garder l'entrée à tout prix. Aux unités robotiques fut donné l'instruction de protéger les couloirs tout en usant de leurs armes et autres éléments pouvant être fatals aux intrus. Seuls deux Servants -les plus proches des cellules, en fait- furent assignés à une mission différente : aller chercher Rachel Hawkes pour la ramener au laboratoire au plus vite.

[...]

Un peu plus loin dans l'Armurerie, Supergirl avait débouché dans l'immense salle très haute de plafond par laquelle Drake était arrivé un peu plus tôt. Certes, quelques Smashers s'étaient tenus prêts à l’accueillir quelques mètres plus bas dès qu'elle avait été détectée, mais ils n'en firent rien et plutôt que de leurs pas lourds, la salle résonna du claquement tranquilles de talons masculins qui avançaient paisiblement en amenant la silhouette d'un homme élégant, vêtu d'un costume noir et d'une chemise d'un rouge écarlate qui se détachait férocement de la teinte ténébreuse. Arrivé non loin d'elle, il s'arrêta et lui offrit un sourire que Supergirl aurait tout à fait put interpréter comme étant séducteur, assuré comme l'est le sourire d'un homme sûr de lui et très conscient de ses indéniables atouts physiques. Son corps musculeux qui tendait agréablement les étoffes le couvrant, sa belle gueule carrée, ses cheveux sombres à la coupe courte et ses yeux à l'intriguante étincelle carmin : tout respirait une certaine idée de la beauté, de la virilité et du vice.
Oui, c'était le mot qui venait tout de suite à la bouche, pour tout dire.

- Je dois dire que j'aime assez ce nouveau costume, Supergirl. Dommage quand même, la jupette avait un petit côté érotique que j'ai toujours apprécié. Ah, tu ne l'as peut-être jamais portée, remarque... Après tout, tu n'es pas de cette réalité. Je me trompe ?

Il parlait tranquillement et son pouls était régulier. Aucune excitation, aucune peur ou inquiétude dans sa voix ou ses manières. A la rigueur, le seul sentiment qu'on pouvait lui prêter était une évidente satisfaction qui se lisait sur ses traits.

- Tu sais, tu ne passeras pas. A moins que tu ne sois fondamentalement différente de tes versions alternatives présentes sur dans cette réalité et que tu ne parviennes à me surprendre, tu n'arriveras ni à me tenir tête ni même à seulement m'inquiéter. Et nous savons tous les deux que tu ne rebrousseras pas chemin, comme tu ne te soumettras pas à moi. Alors voilà comment je vois les choses pour les minutes à venir, petite fille.

VLAM ! Le rayon d'énergie la frappa de plein fouet pour l'envoyer valser sur le mur le plus proche. Pas de réel dommages, juste un choc brutal livré sans aucune sommation en guise d'avant-goût. Choc qui ne représentait pas non plus un réel exemple de la force de l'homme qui continuait à s'adresser à elle tout en avançant vers sa position, continuant sa tirade comme si l'impact énergetique n'avait jamais été délivré. A peine une ponctuation, en somme.

- Tu vas devoir survivre et m'impressionner. Qui sait ? Me blesser, peut-être aussi. Si tu me satisfait et t'avère performante, je n'aurais peut-être pas le temps de te baiser une fois que je t'aurai vaincue. Dans le cas contraire, ma foi... Tu feras certainement un animal de compagnie intéressant. Allez, kryptonienne, debout. Et surtout, ne retiens pas tes coups.

Du bout des doigts, il ouvrit légèrement plus sa chemise pour se sentir plus à l'aise, ses yeux crépitants un peu plus. Autour de lui, l'air semblait un peu plus lourd et dense. Le signe indéniable que l'homme usait de ses pouvoirs et se préparait à s'occuper des charges que tenterait de lui porter la blonde.

- Avant de me nommer maître, tu peux commencer par m'appeler Slave Prime, Kara.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le dimanche 30 juin 2013, 11:35:45
RACHEL HAWKES

Elle comprenait sans difficulté l’incrédulité de Nathan. Il lui avait fallu des mois pour admettre que le monde dans lequel elle vivait n’était pas aussi simple que ce qu’elle croyait. Ce n’était pas non plus une conspiration à la X-Files, mais elle avait découvert qu’il existait effectivement de nombreuses menaces venant d’ailleurs. La Zone 51, Roswell, étaient des mensonges que le gouvernement avait sciemment répandu, à l’aide de canulars et en entretenant le doute, simplement pour éviter que les théoriciens du complot s’aventurent ailleurs que dans le désert du Nouveau-Mexique. En quelques mois, elle avait vu que plusieurs grands accidents industriels dissimulaient en réalité des attentats terroristes particulièrement évolués, impliquant des conspirations internes, des extraterrestres, et d’autres scénarios encore plus rocambolesques.

Drake tombait des nues, et elle n’avait pas vraiment le temps de le conseiller, de l’orienter, de le guider. Et puis, ce n’était pas non plus son boulot. Sa priorité, pour l’heure, était de survivre, en évitant que sa technologie ne tombe entre les mains de terroristes et de criminels. Le fils du riche industriel entreprit de la rassurer en lui assurant que Jiro arriverait à percer les verrouillages de son armure, ce qui lui valut un regard assez éloquent de la part de Rachel… Encore plus quand il commença à aventurer sa main sur son corps. Elle allait lui dire, gentiment, mais fermement, ce qu’elle pensait, quand le plafond se mit à trembler. Un peu de poussière tomba, les lumières clignotèrent, et Rachel entendit de lointains bruits sourds.

*J’ignore ce qui se passe, mais ça a l’air de barder…*

Les renforts ne pouvaient pas être intervenus aussi rapidement. Pas dans un délai aussi bref.

« Je t’ai dit que le mécanisme de verrouillage était extrêmement complexe, avança-t-elle encore. Et, n’en déplaise à l’ego de Tony Stark, il n’est pas le seul génie de ce monde. »

Elle-même ignorait comment son armure fonctionnait, elle ne connaissait que les grandes lignes. Son générateur était révolutionnaire, mais elle soupçonnait qu’il y avait autre chose que de la technologie pure derrière cette armure.

« Il y a de nombreux protocoles de sécurité autour de ce disque, pour empêcher qu’il ne soit ouvert. Il ne suffit pas de l’ouvrir en deux et de tripatouiller quelques circuits imprimés pour espérer que ça fonctionne. Et, à vrai dire… »

Elle se tut, mordillant ses lèvres. C’était une information dont elle n’était même pas censée être au courant, mais,  au sein de n’importe quelle communauté, il y avait des bruits de couloir, des rumeurs qui filtraient. Elle secoua la tête, en remuant encore ses bras, cherchant à se libérer. Rien à faire. Réalisant qu’elle avait laissé une phrase en suspens, et qu’elle en avait déjà trop dit, Rachel décida de poursuivre :

« Tu vois, Stark Industries a finalisé la construction de l’armure. Avant ça, le SHIELD et le gouvernement ont saisi différentes entreprises ici et là, afin que leurs experts travaillent sur les différents éléments la composant. Stark et ses ingénieurs ont finalisé l’assemblage de l’armure, mais ce n’est pas eux qui se sont chargés de l’apport en énergie. J’ignore d’ailleurs où le SHIELD a pu récupérer ce disque, car il n’existe aucun équivalent dans ce monde. Même dans le domaine de la recherche militaire, une telle invention n’est envisagée qu’en théorie, pour alimenter les rêves des scientifiques. »

Il était sans doute encore un peu trop tôt pour parler à Drake de Terra, mais Rachel pensait que le SHIELD avait été jusqu’à Tekhos pour obtenir le savoir-faire technologique afin de construire le disque. Tout ceci restait logique. Avec une telle puissance de feu, Rachel aurait pu être déployée sur des terrains bien plus dangereux que Seikusu : l’Afghanistan, le Mexique, tous les États où l’US Army était en situation de conflit. Au lieu de ça, cette arme futuriste avait été déployée à Seikusu. Pour elle, les Tekhanes avaient finalisé l’armure en lui apportant un cœur énergétique.

Or, le seul moyen de débloquer l’armure était de prendre le contrôle de ce réacteur. Voilà pourquoi les actions de Jiro ne l’inquiétaient nullement. Cette technologie les dépassait, et était unique. Si la théorie de Rachel était la bonne, alors le SHIELD n’avait aucun schéma technique permettant de reproduire ce cœur.




CASSANDRA CAIN

Cassandra aurait pu laisser cette sauveuse imprévue en terminer avec cette hyène, mais elle avait choisi de régler elle-même ce problème. Cette femme était son erreur. Si elle n’avait pas pensé à la neutraliser définitivement dans le parking, elle n’aurait pas tué les employés, et ne serait pas là, face à elle. Depuis sa plus tendre enfance, Cassandra était dans une optique consistant à corriger ses propres erreurs, à assumer la responsabilité de ses échecs. Elle préférait laisser cette femme forte et rapide sauver Rachel Hawkes et le jeune Noventa, plutôt que de lui faire perdre son temps contre cette femme. En position accroupie, Cassandra releva lentement ses bras, se mettant en position de combat. Son adversaire prit une position assez spéciale, et se rua ensuite sur Cassandra. La femme misa sur sa rapidité, plantant son pied gauche dans la neige, et arma le droit, comme si elle allait tirer dans un ballon de football. Sa jambe heurta Cassandra au flanc, l’armure de sa combinaison amortissant une partie du choc. La jambe de son adversaire se replia alors, et attaqua à nouveau, dans la même direction, mais Batgirl avait déjà bondi en arrière, évitant le coup, qui faucha le vide.

Son adversaire prit ensuite le soin de lui faire un cours. Elle ne dit rien, retrouvant son rythme cardiaque normal. Cette femme parlait décidément trop. Les arts martiaux étaient, en soi, un langage particulièrement intense, qui se désintéressait des mots. C’était une langue corporelle par excellence, qui en disait plus sur les gens que n’importe quel mot. Elle utilisait un art martial que Cassandra ignorait, le daodandô.  Le « -dô » était peut-être un diminutif de « budō », mais « daodan » ne signifiait rien en japonais. Elle doutait que cet art martial soit d’origine nippone, mais, dans les faits, ça n’avait aucune réelle importance. Pour Cassandra, s’il existait une variante importante de « budō », tous tournaient autour de la même chose : l’apprentissage de la guerre, sous un aspect défensif, ce que la syllabe « -bu » traduisait.

Après son discours, l’adversaire bondit vers Cassandra. Elle constata que sa technique reposait surtout sur la vitesse. Un combat, c’était aussi tenir compte de son environnement. Elles étaient en pleine montagne, et il y avait de la neige. Dès lors, n’importe quel mouvement était ralenti. Cependant, la neige n’était pas très profonde ici. Son adversaire roula sur le sol, et tenta de la frapper avec son pied. L’un des poignets de Batgirl heurta le coup, la jambe de son adversaire orientale heurtant l’os, la partie dure et résistante, mais son adversaire en profita pour envoyer sa tête se loger dans son ventre, bondissant presque sur la justicière. Le coup aurait pu lui couper le souffle, situation catastrophique dans un combat aussi fluide, mais, encore une fois, son armure assura son office, mais surprit quand même Cassandra, qui recula un peu. Elle vit son adversaire se retourner afin d’opter pour un coup de pied retourné, visant sa nuque. Un coup qui pouvait faire mal, mais Batgirl était vigilante. Elle utilisa son autre main en la levant en forme d’équerre. Vu la proximité de son adversaire, Cassandra ne pouvait pas utiliser son pied. Pour ça, elle aurait du bondir en arrière, et perdre de précieuses secondes. Elle opta donc pour un coup de genou bien senti en milieu du dos. Il ne fit pas grand dégât, mais repoussa son adversaire.

*C’est un style de combat rapide... Pour la neutraliser, je dois trouver un moyen de la ralentir.*

Suivant ses propres conseils, Cassandra se recula un peu, rejoignant une partie du décor où la neige était présente en plus épaisse quantité. Ainsi, elle s’assurerait que son adversaire ne pourrait pas continuer à faire ses péripéties. Elle avait beau avoir assuré à Supergirl qu’elle s’occuperait de cette fille, ce n’était pas non plus une raison pour la sous-estimer.

Surtout pas.




SUPERGIRL

Il aurait fallu une armée pour stopper Kara. Une armée solidement équipée. Elle avait passé plusieurs semaines hors de Seikusu, à affronter les épreuves de Brimstone, un dangereux maniaque qui s’était intéressé à elle, et, quand elle revenait, elle avait eu le temps de passer une journée avant qu’une maison n’explose ne pleine ville, et que des armures robotisées volent dans les airs.

*Pourquoi est-ce que tous les mecs qui s’intéressent à moi sont des psychopathes mégalomanes ?*

C’était une véritable question cornélienne, et elle se la posait en descendant, défonçant le sol, pulvérisant des conduits remplis de circuits imprimés, de tuyaux de ventilation, de câbles d’alimentation. Elle passa à travers une espèce de couloir grisâtre faisant penser à un bunker, et atterrit dans une grande pièce, une sorte d’entrepôt. Aucun système de sécurité n’avait été l’attaquer, et, pourtant, le savait, pour avoir entendu l’agent du SHIELD en parler, que cet endroit était lourdement défendu. C’était une sorte de base secrète de Noventa Corporation. Kara doutait fortement que toute cette installation soit légale, surtout si elle disposait de canons de sécurité et de robots de combat. Mais, pour l’heure, sa priorité était de retrouver Miss Hawkes. Elle ne pouvait pas nier qu’elle en éprouverait une certaine fierté.

Supergirl ne travaillait effectivement pas pour le SHIELD, même s’il était probable que, dans un avenir proche, elle le fasse. Son expérience parlait pour elle, et elle se méfiait fortement des organisations paragouvernementales super-héroïques, pour avoir vu les abus qu’une telle organisation pouvait engendrer dans le monde d’où elle venait. Cependant, cette position faisait d’elle, juridiquement parlant, une criminelle. Depuis les évènements de Stamford, les super-héros sous égide du gouvernement américain ou de ses alliés devaient être recensés, et travailler sous la gouvernance du SHIELD, au sein d’un vaste programme appelé l’Initiative. Cette idée lui semblait être une bonne alternative, mais elle attendait d’en savoir plus pour véritablement déposer son dossier de candidature... Même s’il n’y avait pas trop de risque qu’on la recale. Une Kryptonienne dans ses rangs, c’était toujours un plus.

*N’empêche que j’ai hâte de voir la tête que l’Officier Hawkes fera en me voyant défoncer la porte de sa cellule !*

Iron Girl la prenait pour une amatrice. Elle avait donc toutes les raisons du monde d’attendre avec joie ce moment. Elle regardait autour d’elle, utilisant sa vision spéciale pour repérer des humains, quand elle entendit des bruits de pas. En tournant la tête, elle vit un homme assez musclé s’approcher, et eut peur, sur le coup. Elle crut voir Kal-El, car il avait plus ou moins la même carrure que son cousin, mais quand elle vit la silhouette, elle vit que cette ressemblance avait aussi des différences.

Il lui parla d’une voix forte, mais non moins calme, même si elle pensait y déterminer des vibrations d’excitation. Restant sur ses gardes, elle fronça légèrement les sourcils. Visiblement, l’homme la connaissait, mais elle, elle n’avait pas le loisir de savoir qui il était. Elle allait lui poser la question quand il tendit sa main vers elle, et envoya une sorte de décharge énergétique qui frappa le ventre de Supergirl. Elle recula en poussant un petit soupir de douleur, heurta le mur, et se reçut sur son genou, se tenant le ventre, courbant l’échine, manquant tomber sur le sol.

*Ça fait mal !*

Elle serrait les dents, tandis que l’homme se mit à parler, et qu’elle comprit rapidement de qui il s’agissait.

*Okay... Encore un psychopathe mégalomane... Je devrais diversifier mes rencontres, un jour...*

Ce type en savait toutefois un rayon. Il était au courant de l’existence d’univers parallèles, et aurait, à l’entendre, déjà tué plusieurs Supergirl. Une information que Kara se permettait de mettre en doute. À moins d’avoir de la kryptonite, ou de s’appeler Doomsday, il n’y avait rien capable de tuer un Kryptonien. Il se mit en position de combat, tandis que Kara se relevait en secouant la tête :

« Avant de me nommer maître, tu peux commencer par m'appeler Slave Prime, Kara. »

Elle se mit à sourire.

« Slave Prime ?! Mon Dieu, il va vraiment falloir songer à créer un comité de noms de méchants, les gars, ça devient ridicule. »

Elle aurait pu foncer sur lui, mais il n’était pas le seul à savoir envoyer des décharges d’énergie. Les yeux de Kara se mirent à rougeoyer, et, une ou deux secondes après, deux traits rouges vifs foncèrent droit vers l’homme. Comme son cousin, Kara pouvait contrôler l’intensité des rayons, soit afin qu’ils se contentent simplement de découper des liens, soit pour créer des explosions. Les deux lasers, dès qu’ils heurtèrent un obstacle, provoquèrent deux belles explosions. On était encore loin du niveau de Cyclope, mais c’était toujours mieux que rien.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le dimanche 05 janvier 2014, 21:23:32
[DRAKE NOVENTA]

Peut-être que tenter une approche physique avec Rachel n'était pas une bonne idée, mais elle n'eut pas le temps de m'envoyer bouler ou de me rouler la pelle du siècle en me disant entre deux coups de langue qu'elle comptait tirer un coup avant de risquer d'y passer. Le plafond qu'on aurait dit soumis à un tir de missile me fit ôter la main que j'avais tenté d'aventurer sur l'agent du SHIELD pour entamer le tripotage. Par reflexe, j'avais protégé ma tête et m'étais rendu compte que ce n'était pas la peine au moment où j'avais réalisé que Rachel n'avait pas même semblé s'inquiéter. L'entraînement d'agent spécial, sûrement. Ces mecs là devaient certainement savoir comment garder leur sang-froid même quand le ciel menaçait de leur tomber sur le coin de la gueule. Me reprenant sous une petite poussée de machisme primaire -"je suis l'homme, je dois faire bonne mesure devant la femelle du coin"- je ravalais mon inquiétude en me concentrant davantage que les propos de Rachel que sur l'idée que la cellule pouvait s'effondrer sur nous d'une seconde à l'autre.
Les certitudes d'Hawkes quant à l'inviolabilité de son armure me firent tout de même un peu tiquer. C'était une femme pragmatique et réfléchie, mais je m'étonnais de cette incroyable assurance dont elle faisait preuve quand elle évoquait le verrouillage de son dispositif.

- C'est pas bon d'avoir trop confiance dans le matériel, Officier. Crois en un sportif expérimenté maintenant handicapé.

Aucun matériel dans ce monde, à mon humble avis, n'était assez fiable pour qu'on se risque à tout miser dessus. Bien sûr, il fallait avoir confiance dans ce qui devait nous assurer de rester en vie et c'était une philosophie à laquelle j'avais toujours adhéré... Jusqu'à ce que je me retrouve cloué dans une chaise roulante. Mon matériel de l'époque était à la pointe de la pointe et pourtant aujourd'hui il m'était tout bonnement interdit d'aller pisser sans ma chaise roulante. Alors technologie Stark ou pas, on ne me ferait plus croire que le risque 0 n'existait pas. Surtout si tout une guerre armorisée avait déjà eu lieu. Quant au reste des informations délivrées par Rachel non sans hésitation, elles me laissèrent froid et loin d'imaginer la vérité potentielle sur l'origine du disque que portait l'agent Hawkes. Je me contentais donc d'hausser les épaules tout en me frottant les bras.

- On parle bien d'une agence ultra-secrète qui doit avoir plus de tiroirs à double-fonds que tu n'as de points de sex-appeal sur l'échelle de J'la baise ? Sauf ton respect, t'es sûrement loin de tout savoir sur les réelles avancées technologiques à disposition du SHIELD. Iron Girl ou pas, t'es qu'un agent, nan ?

Je spéculais un peu, oui. Qui étais-je pour seulement imaginer quel grade était celui de Rachel, ou remettre en doute ce qu'elle pensait savoir ? Juste le mec embarqué dans une histoire trois fois plus grosse que lui et accessoirement le boulet qu'elle devrait se traîner si elle envisageait de se sortir de ce merdier. M'enfin, vu ce que j'avais vu jusque là et les révélations que Rachel m'avait déjà faite, j'étais dans mon bon droit en remettant en question ce qu'elle pensait savoir, non ? C'était une simple question de logique : comment pouvait-elle penser tout savoir d'une organisation qui s'évertuait à biaiser tout le monde ?
Tandis que je continuais à me frotter les bras, je commençais à me dire que la clim' était vraiment mal réglée. C'est alors que, comme pris d'un coup de génie, je levais la tête vers le haut de la cellule pour trouver ce que je cherchais. La grille d'une large ouverture dans le mur, le plus grand classique des films d'action. Me trouvant con de ne pas y avoir pensé avant, je me tapais la paume contre le front.

- Rachel, Rachel ! Regarde ça ! Je lui désignais fébrilement ma découverte, tout à fait accessible si elle prenait appui sur la pauvre couchette qui garnissait notre clapier à lapin. On devrait pouvoir dégager par là, non ?

Je n'étais pas agent spécial, moi. Alors peut-être que l'idée semblerait à Hawkes complètement conne parce qu'irréalisable pour x raison, mais ça valait possiblement aussi le coup d'être tenté. Je la fixais, attendant son verdict. Et, le cas échéant, la suite des événements. Autour de nous, le monde réduit à cette enceinte étroite trembla de nouveau.
Peu importait ce qui pouvait se passer dans les couloirs, je n'avais plus aucune envie de rester planté là pour le découvrir.

*
*   *

[YANA]

Les contres de la chauve-souris se montrèrent tout aussi efficaces que les coups qu'ils étaient destinés à stopper. Yana l'aurait peut-être déploré si elle avait été dans un autre état d'esprit, mais puisqu'elle ne se concentrait plus que sur le combat, cela ne la poussa qu'à toujours s'affiner dans ses passes. Hors de question de laisser une riposte lui faire perdre le cours de ses assauts qui n'en prenaient que plus d'initiative. Yana cherchait la faille à exploiter et réalisa que le jeu entre elle et son adversaire n'était toujours pas égal : Cassandra portait une tenue renforcée -kevlar, peut-être- qui impactait énormément sur le déroulement de la lutte. Le coup de tête au ventre avait été porté avec précision et aurait dût offrir à Yana l'ouverture de garde qui lui aurait permit d'abattre définitivement la justicière mais la protection avait bien joué son rôle. C'était aussi pour cela que ses ongles n'avaient pas autant d'effet qu'à l'accoutumée et qu'elle se retrouvait plus démunie qu'elle ne l'aurait voulue. Yana ne se plaindrait nullement d'irrégularités, bien qu'elle pesta contre son manque de discernement lorsque le genou de l'acolyte du veilleur de Gotham vint se loger dans son dos sans lui faire de mal mais en lui forçant à prendre de la distance.

Yana fit une vive volte-face, sa  garde toujours levée. Quand elle effectua quelques pas prudent sur le côté pour tourner en même temps que son adversaire, la jeune femme réalisa que le tapis neigeux était plus dense que durant leurs premiers échanges, comprenant dans la foulée que les esquives de Batgirl ainsi que ses déplacements avaient probablement été calculé pour en arriver à cette position. Voilà que son avantage de rapidité était lui aussi diminué... Vraiment, l'ennemie la surprenait. Un tel discernement, une telle lecture du combat et une pareille capacité de réaction n'était pas donnée à tout le monde. Yana était entraînée, elle aussi. Son visage ne montra absolument rien à part sa concentration et aucun des mouvements de ses jambes ne vint trahir la découverte des nouveaux paramètres. Son esprit, en revanche, tournait à plein régime.

<Elle se sait protégée et estime probablement que je cherche toujours à porter les mêmes frappes... Malgré son armure, elle est très mobile. Les articulations doivent être forcément moins défendues, pour qu'elle dispose d'une pareille liberté. C'est là-dessus que je vais devoir jouer.>

Sa jambe droite se détendit en un éclair, non pas pour porter un coup réel mais pour faire voler de la neige vers Batgirl, cherchant ainsi à lui obstruer la vue l'espace d'une seconde. Le temps nécéssaire pour elle de briser l'écart et se porter à distance de frappe, ce qu'elle fit. Ses griffes tentèrent de trancher horizontalement au niveau de la poitrine sans grand espoir de produire des dégâts significatifs et sa seconde main se lança tout de suite dans un assaut complémentaire en venant chercher à se loger en poing vers le plexus solaire de Batgirl. Des coups directs et vifs, ce que Yana avait toujours porté jusque là. Sa stratégie ne sembla nullement changer et si ses coups devaient être annulés, Yana continuerait sur sa lancée : un coup de genou pour sembler vouloir détruire ou handicaper celui de Batgirl. Et c'est là que son attaque débuterait véritablement. Elle irait planter violemment deux de ses doigts au niveau d'une des aines de Cass', espérant lui scier les jambes en frappant durement une zone laissée exposée. Pour porter un coup fatal, Yana concentrerait alors sa force de frappe sur la gorge de Cassandra.
Il lui faudrait à présent parvenir à détruire tout ce qu'elle toucherait.

*
*   *

[SLAVE PRIME]

- Dit-elle, se contentant de porter le pseudonyme féminisé d'un autre.

Il n'eut pas le temps d'ajouter quelque chose que déjà elle lui rendait la pareille pour son attaque d'énergie, lui décochant deux rayons oculaires à une vitesse qui en aurait surpris plus d'un. Lui ? Il se contenta de planter son pied dans le sol à une vitesse plus élevée encore avant de le relever, entraînant une bonne partie du revêtement dans son geste. Les tirs explosèrent donc contre le bouclier improvisé et les dégâts furent purement esthétiques, quelques gravats venant souiller la belle mise de Slave. Théâtralement, il soupira avec force, comme pour marquer avec insistance l'ennui qui semblait le prendre.

- Tu n'écoute donc rien ? Je t'ai dis de ne pas retenir tes coups. Frappe pour tuer, Kara. C'est ta seule chance de briller un peu face à moi.

Slave avait formé une version maléfique de Supergirl au combat et avait tâché ce faisant d'en éprouver toute la force et les capacités. Il l'avait poussée jusque dans ses derniers retranchements, l'avait laminée pour la forger et faire d'elle un adversaire digne d'endurer ses coups et une élève assez performante pour se tenir à sa droite. Mais ce que Slave avait comprit, c'était surtout que le pouvoir des kryptoniens n'était pas en mesure de contenir ceux des Prime. Oh, la force de Superman et de sa cousine n'étaient pas à prendre avec des pincettes et pouvait croître selon les circonstances pour le rendre redoutables, bien sûr ! Mais mis en balance contre un pouvoir jugé déicide, c'était finalement bien peu de chose. Face à la version "bonne" de Slave, Sentinel, Kara aurait eu bien plus de prise et d'ampleur. SP n'exploitait que très peu -et mal- ses dons et s'avérait muselé par une morale très arrêté ainsi que par de grands idéaux de justice. Des limitations obsolètes aux yeux de Slave, qui avait de plus cultivé ses pouvoirs pour les tourner vers la guerre et la destruction.
Pour faire comprendre à Kara qu'elle n'était pas en mesure de mener la danse, Slave considéra donc qu'une démonstration s'imposait.

Peut-être avant qu'elle ne puisse réaliser son mouvement, Slave avait déjà bougé pour se retrouver face à elle, levant sa main pour lui décoller une gifle magistrale qui l'envoya bouler sur le côté de la pièce et s'enfoncer dans le mur à moins qu'elle n'ait eu la présence d'esprit nécéssaire pour se reprendre avant l'impact. Il ne s'en soucia toutefois pas et se contenta de tendre la main dans sa direction, en faisant jaillir un flash rouge au très large périmètre d'action. De quoi faire voler en éclat tout ce qui se trouverait dans son rayon offensif, la puissance dégage s'avérant suffisante pour ébranler l'ensemble du complexe sur ses bases. Pas de quoi tuer Supergirl, Slave en était persuadé. Par contre, sa tenue risquerait de souffrir de l'assaut.
Peu important la réaction qu'elle aurait, Prime se retrouva tout à côté d'elle après pour lui saisir violemment les cheveux et lui balancer la tête dans le mur le plus proche.

- Prends en compte mes avertissements, justicière. Tu es loin d'imaginer ce à quoi tu te frottes, Kryptonienne.

Et lui de lui saisir un sein pour y refermer les doigts avec une force absurde avant de la relâcher pour s'écarter, lui laissant le loisir de contre-attaquer.
Son sourire malfaisant semblait l'inviter à se déchaîner...
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le mardi 07 janvier 2014, 01:55:45
RACHEL HAWKES

Du S.H.I.E.L.D., Rachel ne savait effectivement pas grand-chose.

De l’armée, en revanche, elle savait tout. Les Hawkes, après tout, étaient aussi vieux que les Etats-Unis eux-mêmes, et le descendant des Hawkes avait fait partie des premiers colons à avoir foulé le sol américain. Un ancien stratège anglais qui avait participé à la conquête de l’Ouest. Les Hawkes avaient côtoyé La Fayette. L’ancêtre de Rachel avait combattu les Anglais le 19 avril 1776, durant la bataille de Lexington, qui avait sonné le début officiel de la guerre. Il avait ensuite connu les déboires des insurgés, à Ticonderoga, et avait servi sous Georges Washington à Bunker Hill. De cette époque, les Hawkes conservaient des manuscrits, des journaux de guerre, et quantité de récompenses.

De fait, les Hawkes avaient participé à l’essentiel des guerres que l’État américain avait organisé : la guerre de 1812, où l’ancêtre de Rachel avait piloté un navire de guerre sur les Grands Lacs, dégommant les Britanniques dans d’infernales batailles navales où l’odeur de poudre et l’explosion des canons résonnait dans tout le territoire. L’arrière-grand-père de Rachel avait fait partie des individus ayant approuvé la construction du Pentagone, en 1941. Le Pentagone était le poumon et le cœur de l’armée américaine. Tous les projets secrets et les tentatives peu avouables étaient enterrés ici dans ce bâtiment immense, s’étalant sur plus d’une vingtaine de kilomètres de bétons et de bureaux. Les Hawkes avaient ainsi su, dès le milieu des années 1960’s, que la CIA effectuait des recherches illégales pour contrôler l’esprit, ayant leur révélation par la presse, dans les années suivantes. Le Projet MK-ultra, la Zone 51 et les rumeurs sur Roswell et les petits hommes gris... Autant de choses dans lesquelles Rachel avait barboté, étant enfant. Dans le domicile familial, les enfants avaient toujours eu le don de savoir écouter aux portes sans se faire remarquer

Son armure n’était pas inviolable, non. Cependant, pour la violer, il faudrait y passer un peu plus de temps que seulement quelques heures. Il y avait trop de dispositifs de sécurité pour pouvoir les cracker en quelques heures. Il était probable que la première chose que Jiro chercherait à désactiver serait la balise GPS du disque. Sans cette dernière, il serait plus libre de mener ses recherches.

Cependant, elle se voyait mal faire tout un cours à Noventa. Aussi resta-t-elle silencieuse en fermant les yeux. Elle les rouvrit quand l’homme lui désigna une grille. Une conduite de ventilation filait par là, probablement pour amener de l’oxygène. Elle était étroite, petite.

*Il me prend pour Bruce Willis ?*

L’homme semblait persuade d’avoir trouvé une faille. Rachel avait cependant bien inspecté la pièce, pour réaliser qu’il n’y avait aucune faille. La grille était solidement vissée. Elle aurait pu ramper par là, même avec ses menottes, mais elle ne pouvait pas dévisser les solides vis, même avec ses ongles.

*Si je lui balance un refus catégorique, il risque de paniquer à nouveau... Et puis, j’ai besoin de remuer mes muscles...*

Rachel hocha donc lentement la tête.

« Okay. Je vais essayer d’ouvrir cette grille. »

Rachel était menottée aux mains, mais pas aux jambes. Elle se releva, et grimpa sur la couchette, puis leva les bras. Elle bondit un peu, mais la distance était trop courte.

« Hum... Ne bouge pas, Drake. »

Sans lui laisser le temps de comprendre ce qu’elle voulait, elle posa sa jambe sur son épaule, et s’en servit comme appui avancé pour bondir dans les airs. Les doigts de Rachel réussirent à agripper la grille de ventilation, et elle s’y cramponna. Ses doigts heurtèrent les lignes tranchantes de la grille, et elle soupira, ses jambes remuant d’avant en arrière. Ses muscles la maintenaient en l’air, et elle se félicitait d’avoir continué ses exercices physiques. Balançant ses jambes d’avant en arrière, telle une gymnaste, tout en offrant une belle vue sur son postérieur, Rachel réussit à s’appuyer contre le sommet de la porte. Avec cet appui supplémentaire, en serrant des dents, elle entreprit de tirer sur la grille, d’essayer de la faire baisser. Les vis étaient solides. De longues vis industrielles. Les faire sauter était difficile, mais, plus Rachel essayait, et plus elle essayait de se persuader qu’elle y arriverait...

...Lorsque la porte coulissante s’ouvrit d’un coup. Rachel sentit l’appui de ses pieds disparaître, et, surprise, poussa un cri, avant de s’écraser sur le sol, son corps heurtant celui de Drake, sa tête le croisant à l’épaule. Elle cligna des yeux, surprise, et vit trois silhouettes se découper dans la lumière aveuglante d’un couloir. Elle reconnut la longueur profilée de deux fusils d’assaut dans les mains de deux hommes derrière celui au centre du trio, qui s’avança.

« Et bien, Mlle Hawkes, vous faites des pompes ? Drôle de manière de chercher à s’évader. »

Cette voix était reconnaissable entre mille, et Rachel se permit de soupirer.



CASSANDRA CAIN

Batgirl était excessivement concentrée, ses sens entièrement focalisés sur cette femme. C’était une adversaire redoutable, et, si Cassandra n’avait pas eu, avec elle, un équipement de pointe, elle pensait qu’elle aurait eu bien plus de mal à la terrasser. Les deux femmes s’observèrent encore pendant quelques secondes, avant que la femme ne l’attaque à nouveau. La jambe droite de Yana frappa la neige, l’envoyant voler vers Cassandra, qui tourna la tête de côté, évitant de peu la neige. Elle heurta son front, mais, ce faisant, Yana disposait d’un avantage. Elle vit le poing de la femme se ruer vers son torse, et réussit à le parer de justesse, en avançant ses deux mains pour se recevoir le coup. Yana la frappa alors à l’aine, et Cassandra soupira. Malgré le costume, elle sentit une onde de douleur la traverser. Yana avait frappé sa jambe d’appui, et Cassandra fléchit le genou. Elle se reçut alors un coup de pied dans le ventre, et tomba sur le sol. Elle roula sur le sol, s’apprêtant à se battre... Quand elle sentit alors un déplacement d’air au-dessus d’elle.

Relevant la tête, elle vit une femme attraper Yana à la gorge sans aucune difficulté, avant de la soulever. Les jambes de la femme étaient nues à hauteur de ses cuisses, et elle portait deux longs collants noirs, ainsi qu’un justaucorps de la même couleur, de longs gants noirs, et une sorte d’écharpe rouge tournoyant autour de son bassin.

« Il est temps de faire dodo, la furie. »

Miss Marvel (http://nsa33.casimages.com/img/2013/06/17/130617115336380274.jpg) arma son poing, et frappa la femme à hauteur du ventre. Un choc redoutable, et, quand Carol relâcha le cou de la femme, Yana s’écroula mollement sur la neige. Au même moment, Cassandra entendit des vrombissements furieux, et vit trois hélicoptères noirs approcher rapidement, des Black Hawk (http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/01/Blackhawk.jpg), venant tout droit de Seikusu Base Camp. Des filins libérèrent des hommes surarmés, dans des combinaisons de combat. Ils portaient des fusils d’assauts spéciaux, balançant notamment des balles électriques, un équipement conçu depuis la triste saga de la Guerre des Armures, pour permettre aux agents de neutraliser des armures.

Cassandra avait mal à la jambe, et elle vit alors la main de Carol se tendre vers elle.

« Navrée d’avoir traîné. »

Cassandra cligna des yeux en voyant cette main brandie devant elle, et accepta de la saisir. Cependant, sa jambe d’appui se déroba sous elle quand elle essaya de se relever, et elle alla s’appuyer contre le corps de Carol.



SUPERGIRL

« Prends en compte mes avertissements, justicière. Tu es loin d'imaginer ce à quoi tu te frottes, Kryptonienne. »

Kara se retira du mur défoncé. Le béton et l’acier étaient comme du beurre face à la puissance ces deux individus. Du sang s’échappait de ses lèvres, et son costume était déchiré par endroits. Elle regarda l’homme, reprenant son souffle... Et essuya du revers de sa manche la traînée de sang qui s’échappait de ses lèvres.

« Je dois admettre que tu cognes dur. »

Elle esquissa alors un léger sourire. Ils s’affrontaient dans une sorte de grand entrepôt, et Kara utilisa brièvement sa vision-X pour inspecter le sol. Tout ça ne lui prit que quelques secondes, et elle repéra ce qu’elle chercha : des conduites de gaz.

« Et ta petite gueule de raté me rappelle la tête d’un type à qui j’ai toujours eu envie d’en coller une. »

Elle frappa alors avec ses deux poings le mur contre lequel elle s’était enfoncée. Ce dernier se fendit, et de longues fissures se creusèrent à gauche comme à droite. Elle enclencha à nouveau ses rayons-lasers, en visant, non pas Slave Prime, mais le sol. Le laser transperça le béton, et heurta les conduites de gaz. La chaleur provoqua une réaction chimique, et le sol explosa sous les pieds de ce type. Un enfer de feu se déchaîna autour de lui, et Kara bondit vers lui, en tendant son poing en avant. Elle savait que le feu ne le dérangerait pas, et qu’il serait suffisamment rapide pour arrêter son coup. Son poing droit partit en avant, mais les doigts de l’homme l’agrippèrent au poignet, immobilisant l’attaque.

Immédiatement, elle envoya son genou frapper à toute force dans une partie sensible, que ce soit chez les humains, les Kryptoniens, ou les Martiens. Son genou heurta l’entrejambes de l’homme, et elle arma son autre poing.

« Va dire le bonjour aux étoiles de ma part, connard. »

Serrant son poing, elle y concentra autant de force que possible, et l’arma. Ses doigts étaient tellement serrés que l’air en vibrait autour d’elle. Quand elle le déplaça, le déplacement d’air provoqua des fissures dans le sol. Si l’homme ne l’avait pas tenu par le poignet, il aurait probablement reculé sous le déplacement d’air que le coup provoqua. Avant que le poing ne heurte le menton de l’individu, Kara sentit sa cape remuer, et ses cheveux tournoyer.

Quand elle le frappa, ce fut comme si elle venait de pénétrer dans l’œil d’un cyclone. Le choc creva ses tympans. Elle avait amorcé ce coup dès qu’elle avait frappé le béton, misant tout sur son poing gauche. Lloyd et les deux agents du SHIELD qui venaient de secourir Rachel et Drake en ouvrant leurs cellules sentirent le mur vibrer, et crurent à un séisme.

Kara frappa ensuite l’homme au menton. Un coup de poing de plusieurs millions de joules heurta l’homme, et il lâcha le poignet de Supergirl, avant de décoller une flèche, pulvérisant le plafond, tandis que l’onde de choc de l’impact (http://img97.xooimage.com/files/8/e/e/screenshot001-4328702.jpg) provoqua une sorte de cratère, défonçant l’acier et le béton, créant une sorte de perturbation dans l’air. Kara venait de crever le mur du son, et sentit le choc la repousser. Elle heurta le sol, rebondissant sous la force de l’impact, et le sol explosa. Les piliers de soutènement du bunker se fragilisèrent, créant de longues fissures. Pour le complexe souterrain, ce fut le coup de trop. Le bunker était en train de s’écrouler sur lui-même, se distordant en plusieurs morceaux, qui s’écroulèrent sur le sol, provoquant de longues vibrations et de sinistres craquements métalliques. D’autres conduites de gaz explosèrent dans la zone, et Kara avait la main en compote. La plupart de ses phalanges avaient explosé, et sa peau s’était craquelée. Elle sentit le sol se dérober sous ses pieds, et tomba à l’étage inférieur, s’écrasant sur des étagères métalliques.

Les fissures, quant à elles, comme dans un film-catastrophe se prolongèrent, et une alarme retentit dans tout le bunker, annonçant que ce dernier était en train de s’écrouler. Le coup de Kara avait achevé de faire ce que Slave Prime avait entamé : endommager les murs porteurs de l’installation, qui étaient en train de s’effriter et de s’écrouler.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le mardi 07 janvier 2014, 13:33:24
[DRAKE NOVENTA]

Ah, bonjour le super-agent surentraîné ! Au moins deux heures coinçés dans ce trou à rats plus éxigu qu'une chambre d'étudiant et c'était moi et non pas elle qui mettait la main sur ce qui ressemblait le plus à une sortie dérobée ? J'en retirais une certaine petite fierté tandis que Rachel me signifiait que je n'avais pas tort tout en ajoutant qu'elle allait s'occuper de la grille. En vérité, j'aurai été bien incapable de dire que ma solution que je voulais miracle allait résoudre une partie de nos soucis. J'avais besoin de me fixer sur quelque chose de concret après tout ce qui venait de se passer et ce que Rachel m'avait révélé. Toutes ces histoires, ces complots, ces machins top-secret... C'était un peu trop à avaler pour le pauvre type lambda que j'étais. Pourquoi le nier ? Je n'y entendais pas grand'chose et, en individu à l'esprit pratique, préférais me concentrer sur des tâches que j'estimais bien plus à hauteur d'homme.
Bon, de femme, pour le coup.

Quand elle me demanda de ne pas bouger, j'étais prêt à lui demander où est-ce qu'elle pensait que je pourrais aller. Faire un footing, une partie de foot ? Mais mon petit ton sarcastique ne quitta pas mes lèvres puisque Rachel m'utilisa, littéralement, comme marche-pied. Je supposais qu'elle parvint à attraper la grille et à s'y tenir puisque je ne la sentis pas retomber, ce qui me décida à me traîner sur le sol pour changer d'angle de vue et tomber sur la vision imprenable de son cul catégorie champion du monde. Et comme elle ne pouvait pas voir, j'en profitais pour pencher la tête afin de trouver le meilleur angle. Rooooooh, un cul comme ça, c'était plus ou moins un machin de compet' !

- Je connaissais l'expression "se faire marcher dessus", mais de là à la vivre...

Matant tout ce qui pouvait l'être, je récupérais l'air de rien mon Iphone et coupais le son pour prendre quelques clichés -hors de question de ne pas garder un souvenir concret du meilleur moment de cette journée de merde, surtout un souvenir de ce calibre là- avant de me décider à enclencher le mode caméra lorsque la porte s'ouvrit soudainement. Rachel en perdit sa prise et me retomba dessus, ses seins s'écrasant contre moi. Et tout le reste de son corps, accessoirement. Je n'en pris pas ombrage et me contentais d'un sourire large.

- Rachel, voyons, tout va trop vite entre nous...
-Et bien, Mlle Hawkes, vous faites des pompes ? Drôle de manière de chercher à s’évader.

Lloyd, c'était Llyod ! Ouuups, c'était aussi le moment de ranger mon téléphone l'air de rien avant de le regarder en tapotant la tête de Rachel.

- Je suis content de vous voir, agent Lloyd, mais vous arrivez un poil trop tôt, quand même.

L'homme du SHIELD se contenta d'un sourire que j'estimais complice et donna quelques instructions à ses gorilles. L'un vint aider Rachel à se relever et l'autre attendit que la belle soit sur ses deux jambes pour m'attraper et me charger sur son épaule comme le dernier des sacs à patates. Me retrouvé jeté comme ça était peut-être une sorte de punition pour avoir fait le malin avec Hawkes ? Je soupirais en levant les yeux au ciel, me redressant comme je le pouvais pour conserver un peu de dignité.

- Ça ne plairait pas trop à Handicap International, ça.

Causer m'aidait à évacuer le stress que la vision de Lloyd avait fait naître en moi sans que je ne comprenne d'abord pourquoi. Ce n'était que lorsqu'il ordonna le repli tout en tendant une arme à Rachel que mon esprit réalisa ce qui tordait mon estomac : j'allais certainement avoir maintenant des comptes à rendre à propos des MB, de Jiro et de la mort des agents présents à la Noventa Tower. Avant toute chose, il faudrait néanmoins sortir de l'Armurerie en vie. Putain, quelles secousses !

*
*  *

[JIRO TANAKA]

Indubitablement, le verrouillage qui protégeait l'armure répondant au nom de code d'Iron Girl était performant. Plus que Tanaka ne l'avait de prime abord imaginé. Dans l'absolu, ce n'était toutefois pas un problème : Jiro aurait eu assez de talent pour forcer les accès de protection un à un pour ainsi récupérer dans le système toutes les informations qu'il espérait y trouver. Seulement, le scientifique n'était pas "si" génial et avait besoin pour accomplir son exploit d'un maximum de temps devant lui, ce que la situation actuelle ne lui permettait pas. En l'état, il n'était parvenu à rien avec le disque, d'autant qu'il avait commencé à paniqué en observant les différentes caméras qui parsemaient l'Armurerie. La situation ne tournait pas à son avantage. Si Drake et sa garde du corps étaient sagement confinés, Yana perdait un temps précieux à livrer un duel inutile. Elle aurait été tellement plus utile à ses côtés pour cracker le disque armorisé ! Elle s'embourbait dans un combat contre cette stupide Batgirl tandis qu'à un niveau inférieur son maître se retrouvait face à Supergirl. Il semblait avoir le dessus, mais Jiro était bien trop lâche pour ne pas tout de suite penser que la situation tournerait rapidement court. L'homme avait tort, même si la blonde kryptonienne reprenait du poil de la bête après avoir été malmenée. Quand Supergirl lança sa contre-offensive et que le complexe tout entier sembla prêt à s'effondrer, Jiro décida de passer à son plan B.

Il avait besoin du disque pour finaliser à la perfection son armure qu'il nommait bien volontiers chef-d'oeuvre, mais avait prévu de s'en passer si la situation était appelée à devenir ingérable. A contre-coeur et en oubliant tout à fait le disque dans sa précipitation, Tanaka chargea un programme de secours dans le titan d'acier qui sembla y réagir et s'activer, ses éléments s'ouvrant pour laisser l'homme s'y caler. Lorsque cela fut fait, l'armure se referma sur lui et Jiro la redressa, satisfait. Cette création était alimentée par une force qui tenait Supergirl en échec, avait pour base des éléments testé dans des situations inattendues puisque les vols plus qu'acrobatiques de Drake aux commandes de ses armures avaient été enregistrés. Ses systèmes étaient ô combien opérationnels, surtout le camouflage optique qui le rendrait momentanément indétectable à toute forme de repérage... Jiro fut prit d'une bouffée de prétention, pensant un instant à aller prêter main forte à Slave. Quand l'onde de choc du coup porté par Supergirl lui sembla fendre la terre, Tanaka revit à la baisse ses hormones. Elles touchèrent le fond quand une caméra lui révéla l'arrivée de Blackhawks en surface, accompagné par une femme qu'il ne connaissait pas mais qui venait de neutraliser Yana d'un seul coup.
Hurlant sa colère, Jiro eut pourtant la présence d'esprit de ne pas y laisser libre court. Il se rua sur la console de commande la plus proche et ouvrit plusieurs souterrains qui débouchaient loin en périphérie de Seikusu. Quelques uns étaient peut-être impraticables au vu des dégâts causés par Slave et Supergirl, aussi le scientifique accepta de perdre plusieurs précieuses secondes pour assurer sa fuite.
Ceci fait, il s'engouffra dans l'une des sorties de secours dont les accès s'étaient ouverts au fond du labo.

Activant le camouflage parfait de son armure et maudissant le SHIELD de son efficacité et de sa proportion à se faire de si puissants alliés, Jiro détala dans les souterrains. Il en sortirait loin de l'épicentre de ses soucis qu'était devenu l'Armurerie et serait, avec l'avance qu'il prenait et ses capacités furtives, insaisissable. Alors qu'il échappait aux griffes du SHIELD, Jiro réalisa que le disque de l'armure d'Iron Girl était resté dans le labo.
Trop lâche pour faire demi-tour et retourner le chercher -ce qui aurait pourtant probablement été couronné de succès- l'homme accéléra la cadence de son évasion et laissa l'Armurerie et ceux qui la parcouraient encore à leur triste sort.

*
*  *

[SLAVE PRIME]

Après la correction qu'il avait infligée à Kara, Slave se contenta de la regarder depuis les quelques mètres qui les séparaient, bras croisés derrière le dos. Son petit sourire vicieux témoignait de la satisfaction que l'envoyé de Lady Death ressentait après sa mise au pas de Supergirl, tout en sachant très bien qu'elle contre-attaquerait. Slave le lui avait permit, après tout ! Croyait elle s'être tiré de l'assaut sans trop de dommages grâce à ses pouvoirs, son talent, sa résistance ou même la faiblesse de son adversaire ? Si c'était le cas, la blonde se trompait très lourdement. Prime ne voulait que s'amuser avec elle, auquel cas la massacrer aurait été fait depuis longtemps. Cela aurait possiblement été plus prudent mais Slave n'en avait cure : il connaissait l'écart de force entre sa victime et lui et estimait que Kara ne serait jamais en mesure de le combler. Dans ces conditions, pourquoi ne pas la laisser gesticuler un peu ?

- Raté, hein ? Cela aurait été plus percutant si tu n'avais pas été en si piteux état après une si légère première passe, trésor. Tu n'as rien d'autre en réserve ?

Elle avait. Viser les conduites de gaz pour les enflammer était une très bonne stratégie qui aurait été très efficace contre bien d'autres que lui et Slave acceptait de le reconnaître, même si les flammes n'eurent pour effet que de brûler ses vêtements terriens pour dévoiler une tenue noire comme la nuit qui le couvrait presque intégralement, à l'exception de la tête et des doigts. Comme répondant à la chaleur du brasier, les lignes et le symbole de poitrine qui ornaient la tenue de Slave s'illuminèrent d'un rouge malsain (http://nsa34.casimages.com/img/2014/01/07/140107125458861416.png). L'homme n'eut pas le temps de s'en gausser qu'il stoppa au poignet le poing destiné à le frapper et son excès de confiance l'empêcha de prédire le coup qui suivit presque immédiatement.

Le genou de Kara qui s’enfonça dans ses parties lui coupa le souffle et perturba un instant l'afflux de son pouvoir, ce qui l'exposa dangereusement à l'impact ultra-violent qui devait conclure cet appréciable enchaînement. Plusieurs mégatonnes le frappèrent au menton avec un impact à la puissance insensée qui lui fit lâcher le poignet, ce qui l'envoya vers le plafond avec la force d'un milliers de boulets de canon. Slave creva ainsi plusieurs étages avant que les murs ne parviennent très difficilement à stopper son corps et l'avancée que celui-çi avait fait sous le coup de Kara. Encastré profondément dans un enchevêtrement de béton, d'acier, de terre et de canalisation, Slave resta un moment inconscient tandis qu'un large filet de sang et de bave mêlés ruisselait sur son menton douloureux.
Combien de temps resta t'il ainsi inanimé, soumis à la chute de lourds morceaux de gravats ? Son réveil ne le lui indiqua pas, préférant lui dire que son dos avait souffert des impacts contre le décor et que sa mâchoire enflée comportait certainement quelques dents cassées et l'empêcherait de manger du solide pendant plusieurs semaines.

N'allez pas croire que le coup de Supergirl était pour lui une partie de plaisir et aisé à encaisser, loin de là. Slave était démesurément fort, mais avait péché par prétention et avait terminé assommé. Si Kara avait eu la possibilité de continuer l'assaut après le KO qu'elle était parvenue à infliger à son adversaire, nul doute que la partie aurait été jouée pour le Prime. Et c'était d'ailleurs cet constatation ô combien douloureuse pour son égo démesuré qui fit écumer Slave de rage. Lui, ainsi malmené, assommé ? Lui livré en pâture à une râclure comme cette pauvre petite putain venue d'ailleurs ? Il ne pouvait le tolérer. Partant comme un missile noir zébré de rouge, Slave revint à l'entrepôt dans l'espoir d'y retrouver Kara. L'homme ne l'y trouva pas et chercha une trace de son passage alors que tout autour de lui, l'apocalypse semblait survenir. Rien n'importait plus pour Slave, à part la vengeance et il jubila en voyant le trou par lequel Supergirl avait chuté. Il y descendit lentement en volant, ses yeux devenus incandescents sous l'effet de la fureur qui l'animait. Une petite aura rougeâtre l'entourait également.

- Ça m'a fait mal, Kara. Il la saisit au visage d'une main après être arrivé à bonne hauteur et la puissance de ses doigts sembla un instant faire crisser les os de la jeune femme sous sa peau. Très mal.

Son poing s'enfonça dans l'estomac de Supergirl avec assez de force semblait-il pour pouvoir la casser en deux, la briser comme du verre. La puissance dégagée par ce seul coup provoqua une onde de choc qui balaya la pièce dans laquelle ils se trouvaient. Slave ne la relâcha pas pour autant et s'envola en prenant soin de présenter le dos de Kara comme un bélier alors qu'il perforait le plafond et les plusieurs niveaux qui séparaient les combattants de la surface. Leurs silhouettes crevèrent le sol à quelques dizaine de mètre des Blackhawks, montant vers le ciel pour redescendre brutalement vers le sol. L'impact fut lourd quand Supergirl percuta la terre, mais Slave ne relâcha pas la pression. Penché sur elle, le négatif de Sentinel Prime asséna un nouveau coup de poing au niveau du visage de Kara pour lui briser le nez alors que la puissance du marteau qu'il venait d'abattre sur elle creusait des sillons sur le sol. Ce fut le premier d'une série de trois coups : au nez donc, au ventre et à l'épaule droite. Tous eurent la puissance de frappe d'une batterie de missiles et le paysage s'en ressentit, s'affaisant sur plusieurs mètres par endroit et contribuant à creuser le cratère dans lequel Kara reposait. Lorsque cela fût terminé, Slave saisit le poing que la kryptonienne avait osé brandir contre lui et l'enferma dans sa main, achevant dans un craquement sinistre de broyer les os qui avaient déjà été brisés lorsqu'elle avait porté son assaut.

Quand cela fut terminé, le négatif releva la justicière en la tenant par le col de son costume et l'envoya bouler vers Miss Marvel en prenant soin de lui donner l'impulsion grâce à un coup destructeur dans les côtes. Les casserait-il ? Il l'envisagea mais ne s'en souciait pas vraiment, décollant de quelques mètres pour lever sa main ouverte vers le ciel. L'air sembla alourdir s'aloudir et se solidifier tout autour de lui, avant de prendre une teinte rouge sang. Une boule d'énergie condensée (http://nsa34.casimages.com/img/2014/01/07/140107012739195221.jpg) apparut alors, irradiant d'effluves mortelles. Sous Slave, des morceaux de sol entiers se détachèrent de l'ensemble pour monter à son niveau et tout le ciel sembla bourdonner sous la puissance de cette chose qu'il armait et qui détruirait probablement tout sur plusieurs kilomètres une fois qu'elle toucherait sa cible.

- Crevez.

Et c'est alors que son bras allait s'abattre, que le projectile génocidaire allait se diriger vers sa cible que quelque chose d'inattendu se produisit. Comme sortie du sol, d'épaisses chaînes noires vinrent entraver Slave dans son action, l'empêchant ainsi de la concrétiser. La sphère d'énergie se dissipa dans une explosion assourdissante et l'homme se débattit tandis qu'il était entraîné vers le bas malgré tous ses efforts pour empêcher cela. Sa maîtresse le rappelait à lui, le temps qu'elle avait daigné lui accorder sur Terre s'avérant avoir touché à sa fin. Slave semblait pareil à un fou, une bête sauvage qui aurait égorgé n'importe qui. Mais cela ne servit à rien : les enfers de Lady Death s'ouvrirent pour lui et l'engloutirent, leur bouche béante ne laissant pour trace de leur passage qu'un peu de fumée et une puissante odeur de soufre.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le mercredi 08 janvier 2014, 02:04:26
SUPERGIRL

Elle entendit les appareils biper en premier.

Des appareils respiratoires, puis elle ouvrit les yeux. La lumière, dans un premier temps, l’aveugla légèrement, avant qu’elle ne s’y fasse. Alors, comme si de rien n’était, malgré les nombreux bandages qui recouvraient son corps, et son bras en plâtre, Kara se redressa d’un coup. Elle sentit son dos craquer, et regarda autour d’elle. Où était-elle ? Elle avait encore en tête l’effondrement du bunker, et le type en noir, qui revenait sur elle, fou furieux, alors qu’elle avait la main en compote. D’un coup, elle retira son plâtre, et remua ses doigts. Ses phalanges et ses os s’étaient proprement repris, et elle poussa un soupir. Il y avait une télé dans un coin, la pièce était éclairée par des néons au plafond, mais il n’y avait aucune fenêtre.

« On n’avait pas exagéré sur vos capacités de guérison, Kara. »

Supergirl sursauta, et se retourna. Elle ne portait plus son costume, mais une chemise d’hôpital. Adossée contre le mur, il y avait un homme, en costume, sans cravates, qui l’observait. Son teint était légèrement basané, et il était mal rasé. Kara mit plusieurs secondes à le reconnaître, et cligna des yeux.

« Lloyd ? »

L’agent du SHIELD répondit par un léger sourire, et se décolla du mur, avant de s’asseoir sur une chaise, et de croiser nonchalamment les jambes, s’adossant contre le siège. Kara écarta d’un coup la couverture, et posa ses pieds sur le sol. Elle eut alors légèrement le tournis, et cligna des yeux.

« Que... Que s’est-il passé ? demanda-t-elle.
 -  Pour résumer ? Vous avez servi de punching ball à un individu non identifié, un bunker s’est écroulé, et un scientifique est en fuite.
 -  Que... Qu’est-ce que je fais là ? Et... Où je suis ?
 -  Vu l’état dans lequel ce type vous avait laissé, on a estimé qu’il valait mieux vous amener ici. Je vous imaginais plus lourde que ça, d’ailleurs. Quant à l’endroit... Ben, en théorie, si je vous le dis, je vais devoir vous supprimer dans la minute qui suit, alors... »

Kara releva la tête, en fronçant les sourcils.

« Essayez seulement de me toucher ! » grinça-t-elle.

Lloyd leva les bras, en signe de protestation.

« On se détend, blondinette, okay ? Vous êtes dans un autre bunker, si ça peut vous rassurer. Sous la base américaine de Seikusu. Dans le repaire du SHIELD. Ceci est une partie du bunker : le complexe hospitalier où nous soignons des pauvres hères comme moi qui ont le malheur de se retrouver mêlés aux combats titanesques des gens de votre acabit... Et, parfois, c’est aux pauvres types comme nous de soigner les colosses comme vous. »

Assise sur le rebord du lit, Kara soupira lentement. Elle avait encore mal partout, mais la douleur passait. En réalité, c’était surtout dans son cœur qu’elle avait mal. Elle avait la rage. Elle avait été complètement humiliée, et, pire que ça, elle avait bien failli mourir. Ce n’était guère une situation rassurante, mais il y avait encore pire que ça... Quelque chose qu’elle n’osait même pas admettre à elle-même, mais qu’elle avait clairement ressenti. Une chose que des gens de son acabit, justement, ressentaient rarement. Kara secoua la tête, lentement. Plutôt que de ressasser ce douloureux sentiment, elle préféra poser une autre question.

« Comment vous connaissez mon nom ? »

Un sourire amusé éclaira les lèvres de Lloyd devant cette question.

« Et si je vous disais que mon petit doigt me l’a dit ?
 -  J’vous foutrais le mien au cul, et, croyez-moi, lui, vous le sentiriez passer.
 -  Mon humour n’est pas au point, à ce que je vois... Mais que croyez-vous exactement, ma chère ? Que vous pouvez débarquer en ville en tenue moulante, cogner sur tout ce qui bouge, soulever des hélicoptères à bout de bras, sans que personne ne se demande de quel foutu coin paumé du trou du cul du monde vous débarquez ? Les Sixties, c’est fini ! Les gens ont peur des individus comme vous, et, en toute honnêteté, quand on voit comment vos jolis poings ont pulvérisé tout un complexe, on ne peut que les comprendre. Nous avons mené notre enquête, voilà tout. Les gens comme vous, les... Les super-héros, puisqu’on vous appelle ainsi... Vous vous croyez discret, alors que vous êtes toujours en tête de gondole... Mais vous ne l’êtes pas pour nous.
 -  Votre tirade est censée me faire peur ?
 -  Vu qu’on a failli vous ramasser à la petite cuillère, je ne crois pas avoir besoin de vous effrayer.
 -  Allez vous faire foutre. »

Kara se releva subitement, et se dirigea d’un pas assuré vers la porte de sortie... Lorsque la main de Lloyd attrapa son poignet, un poignet aussi dur que la brique.

« Relax’, beauté, on ne fait que causer, vous et moi. Une discussion honnête, entre amis. Vous nous avez été d’une précieuse aide... Mais vous avez merdé comme c’est pas permis.
 -  J’aurais bien voulu vous y voir. »

Lloyd relâcha le poignet de la femme, et, alors qu’elle se dirigeait vers la porte, il se releva, et s’adressa à votre dos :

« Vous auriez pu le rétamer, vous savez.
 -  Pourquoi une telle affirmation ? Qu’est-ce que vous en savez ? Nous ne jouons pas dans la même cour, c’est vous qui le dites.
 -  Vous êtes une gamine avec des pouvoirs qui vous dépassent. Vous n’explorez qu’une infime partie de votre potentiel, et vous gâchez la plupart de vos coups, parce que vous ne savez pas concentrer votre force. C’est votre coup qui a défoncé ce bunker. Nos appareils ont ressenti l’onde de choc, et, vu l’état de votre main, je ne pense pas que ce type les ait brisés tout seul. Je dirais plutôt que vous n’avez pas su contrôler votre force, et qu’elle s’est retournée contre vous. »

Kara croisa les bras, une petite moue sur ses lèvres. Elle avait envie que ce type la ferme, elle avait envie de hurler, et de défoncer les murs.

« Et alors ? Vous voulez que je prenne des cours d’arts martiaux avec vous ?
 -  Je tiens encore à mes os, mais... Merci de la proposition.
 -  Je vous remercie de m’avoir soigné, mais vous ne pouvez pas m’aider. »

Elle ouvrit la porte, débarquant dans un couloir avec une vue magnifique sur... Une grosse grotte. On voyait de gros lampadaires le long des stalactites. L’éclairage venait d’une ouverture dans le plafond, et il y avait, en contrebas, d’énormes cours en acier, où des camions étaient posés, et où des hommes marchaient.

« C’est là que vous vous trompez, Kara. Votre costume est dans le casier. On l’a recousu. »

Kara se retourna, et, évitant de croiser son regard, se rendit vers le casier.

« Merci... »

Elle attrapa son costume, le considérant silencieusement. Lloyd s’avança lentement vers la sortie.

« On a besoin de vous, Kara... Mais vous avez besoin de nous. Et, avant de vous quitter... »

Kara releva la tête, croisant le regard de Lloyd, qui lui lâcha alors :

« C’est en connaissant la peur qu’on devient courageux. Le vrai courage, c’est de savoir dominer sa peur. »

Elle cligna des yeux. Lisait-il dans son esprit ?

« Sun Tzu, je présume ? »

Une petite moue traversa le visage de Lloyd.

« Presque... Panoramix. »

Il s’en alla alors, la porte se refermant derrière lui. Kara cligna des yeux, sceptique, puis se surprit à pouffer.

« Panoramix... Quel taré. »



RACHEL HAWKES

« Maintenant que tout le monde est là, je pense qu’on peut commencer notre petit exposé. »

Rachel était sortie du bunker depuis maintenant trois jours. Elle n’avait que des blessures très légères. Son disque était fièrement fixé à son estomac. Elle n’avait pas pu le sauver durant l’effondrement du bunker, mais Carol avait pu le prendre, en volant au milieu des décombres. On avait fouillé les décombres, et, au bout de quelques heures, le SHIELD avait réalisé que le complexe était relié à d’anciens réseaux miniers, appartenant à d’anciennes mines bâties à Seikusu, fermées depuis des années. Jiro avait donc du s’enfuir par là. Impossible de le retrouver, et l’homme avait du prendre la poudre d’escampette depuis. Pour ne rien arranger, un type en noir avait manqué faire un remake de la catastrophe de Fukushima. La boule d’énergie qu’il avait concentré entre ses doigts avait la puissance d’une bombe nucléaire, et, alors que le Jugement Dernier allait s’abattre sur la ville, des espèces de chaînes noirâtres l’avaient absorbé. On ne l’avait pas rencontré, et les décombres du bunker n’avaient permis de relever aucune donnée exploitable.

Le seul réel bon point était la capture de Yana, enfermée dans une prison de haute sécurité de l’Heli-Carrier du SHIELD. Tôt ou tard, elle finirait par parler, Rachel faisait confiance aux talents des interrogateurs du SHIELD sur ce point.

En attendant, la cellule du SHIELD basée à Seikusu avait décidé d’organiser une réunion pour faire le point, et décider des évènements à suivre. Pêle-mêle, Rachel reconnaissait Lloyd, Carol, le Docteur Francis Cunningham Cunningham, spécialiste de l’armure, Norman Jayden, un avocat qui œuvrait pour le SHIELD, Barbara Gordon, en fauteuil roulant, des officiers japonais, américains, et quelques civils. Un assistant de Tony Stark se trouvait dans la pièce, un Japonais. Il y avait aussi, également en fauteuil, Drake Noventa, et, dans un autre registre, le père de Noventa. Ce dernier se sentait probablement responsable de la défection de Jiro, et avait apporté avec lui différentes informations réunies sur Jiro.

Il y avait également le Général Peter Hawkes. Le père de Rachel, qui était venu exprès du Pentagone. Il s’était entretenu en tête-à-tête avec Rachel. Elle s’était mise debout, au garde-à-vous, quand il était entré dans sa chambre, et, dans un soupir, Peter l’avait serré dans ses bras. Rachel pouvait compter sur une seule main les fois où son père, ce militaire de carrière, l’avait serré dans ses bras. Qu’il se rende en personne à Seikusu signifiait que les évènements étaient graves... Et qu’ils concernaient son armure. Iron Girl était soutenu par le général Hawkes.

Ce fut ce dernier qui se mit à parler. La pièce était assez grande, avec une table ovale. Il se leva, et les conversations se turent. Rachel était assise à côté de Drake, et un parallèle évident pouvait se dresser entre leurs pères.

Ils semblaient tous les deux avoir des balais dans le cul.

« Mesdames et messieurs, je pense, effectivement, que nous pouvons commencer. Les derniers jours n’ont pas été de tout repos pour tout le monde, mais j’ai bien peur que nous soyons à peine sortis de l’œil du cyclone. J’ai sollicité l’assistance de la corporation Noventa et de la corporation Stark pour essayer d’éclaircir un peu les évènements récents. Je dois également ajouter que, durant mon trajet jusqu’ici, j’ai lu, avec grande attention, les différents rapports qui m’ont été transmis. Je pense que le mieux est que vous commenciez par prendre la parole, Monsieur Noventa. Dites-nous ce que vous pouvez être en mesure de nous dire sur ce Jiro, et sur cette Yana... Ainsi que sur ce complexe souterrain qui a été détruit. »
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le mercredi 08 janvier 2014, 10:34:19
- J'ai l'impression que c'est le Pentagone et qu'on va discuter de la meilleure solution d'éviter la fin du monde. Tu sais, comme dans les films catastrophes où tous ces mecs se réunissent pour décider d'aller chercher Bruce Willis.

C'était ce que j'avais dis une fois que j'eu retrouvé Rachel ce jour là quand mon père et moi arrivâmes au point de rendez-vous pour une réunion à laquelle le SHIELD nous avait expressément conviés. Bon, je n'étais pas assez bête pour penser que nous avions vraiment eu le choix d'être présents ou pas, mais c'était Lloyd en personne qui était venu nous le dire et il avait fait l'effort de tourner l'ordre de façon un tant soit peu aimable. Lloyd... C'était un mec bien, quand même. Nous avions longuement parlé tous les deux après qu'il nous eu sauvés de l'Armurerie, Rachel et moi. Il m'avait exposé la position du SHIELD à mon égard, avait procédé à mon débriefing et avait accepté de remettre une lettre de ma part à Rachel qui se reposait dans je ne savais trop quelle base de son organisation. Je savais que ce que j'avais à lui dire serait lu également par d'autres qu'elle mais je ne lui avais rien confié de particulier à part de sincères remerciements pour "ce qui s'était passé entre nous" ce fameux jour. Lloyd m'avait vivement recommandé de ne rien préciser de trop significatif au cas où, arguant que c'était une question de sécurité nationale. Un truc du genre, quoi. Vous voyez le topo... Bref, j'avais adressé quelques lignes à Hawkes en la remerciant de m'avoir trimbalé malgré tout ce qu'il avait fallu endurer et en lui disant que j'étais reconnaissant de ce qu'elle avait fait pour moi. Je ne doutais pas que Rachel pensait que ce n'était rien de plus là que son boulot et qu'elle n'avait pas risqué sa peau juste pour mes beaux yeux mais parce que c'était un ordre, mais j'avais plaisir à lui dire ce que je ressentais. Je me sentais coupable de beaucoup de choses, après tout. Pour le coup, j'avais joins au mot une petite boîte de chocolat en espérant vaguement qu'elle me contacterait pour aller prendre un verre, un truc comme ça. J'avais espéré en vain mais n'avait pas eu le temps de m'apitoyer sur mon sort plus avant.

Quand je l'avais retrouvée avant la réunion, cintrée dans son uniforme militaire, je n'avais pas sû la trouver belle. Marrant comme ces décorations et la coupe stricte lui donnaient un air austère ! De mon côté, je portais un costume complet bleu foncé et une cravate assortie. Quant à mon cul et à mes jambes inutiles, ils reposaient sur une chaise roulante flambant neuve sans une once de technologique. Le Mark 4 me manquait. J'avais serré la main d'Hawkes et en avait profité pour la tirer vers moi et l'embrasser sur les joues. Tant pis pour ces cons en uniforme qui nous entouraient, je ne comptais pas faire comme si Rachel ne m'avait pas sauvé la vie à plusieurs reprises. C'était là que je lui avais glissé mon allusion sur le Pentagone, avant qu'on ne nous fasse rentrer et installer autour de la table, Rachel n'ayant eu le temps que de me donner quelques noms des gens présents ainsi que celui de son père. Le général Hawkes n'avait pas l'air d'être un joyeux luron et je comprenais mieux que Rachel ne soit pas trop rigolote. La femme en fauteuil roulant m'intrigua mais je dus garder mes questions pour moi tandis que je m'installais à côté de Rachel, qui proposa d'entamer les discussions. Son père sembla d'accord et fit un bref exposé, invitant le mien à parler. Celui-çi hocha la tête et fit entendre sa voix monocorde.

- Je ne ferais que répéter ici ce que j'ai déjà délivré aux différents agents du SHIELD étant venus m'interroger, général Hawkes, rien que vos rapports ne contiennent pas. J'avais embauché Jiro fin 90 quand il était venu me proposer deux prototypes de prothèses robotisées destinées à l'usage civil. Comme vous le savez, Noventa Corporation n'a jamais affiché une quelconque vitrine armée et les affaires de ma société se faisaient dans la robotique courante. Lorsque j'ai compris de quoi le talent de Jiro était capable, je lui ai alloué un poste plus importants et des fonds plus substantiels. Je l'avoue, j'étais séduis et lui ai laissé naïvement une très grosse marge de manoeuvre.

Impressionnant comme mon père pouvait aligner pareil discours sans que son ton ni ses expressions ne changent. Même face à tous ces types du gouvernement et de l'armée il ne perdait pas sa contenance et sa retenue qui l'avaient toujours fait passer pour un connard. Pour lui, cette réunion de la plus haute importance ne semblait pas plus être qu'un de ces conseils d'administration.

- Il s'est rapproché de mon fils Drake ici présent avec le temps et encore plus après son accident, lui proposant de tester en exclusivité une nouvelle gamme de produits destinés aux handicapés, les MetalBones. Vu l'enthousiasme de Drake, j'ai poussé Tanaka à continuer ses recherches mais je comprends aujourd'hui qu'elles avaient toujours été très avancées. L'argent injecté pour les MetalBones est allé ailleurs.

Il te disait grosso-modo qu'il s'était fait solidement baisé depuis vingt ans et ça ne semblait pas réellement le déranger. Mon père avait toujours été comme ça, à tel point que je ne savais plus faire la différence entre les moments où il me sermonnait et ceux où il me félicitait. Quant à moi, je m'étais crispé quand il avait évoqué mon rôle auprès de Jiro et des MetalBones. La perversion de mon rêve n'était pas digérée et je serrais les dents tandis que Noventa Senior continuait.

- Cette "Yana" est entrée dans son équipe durant l'hiver 92, selon les dossiers des ressources humaines. Tanaka l'a prise à son service du jour au lendemain. Jiro prétendait qu'elle sortait d'une école privée et qu'il l'estimait très compétente. De fait, les résultats qui suivirent l'arrivée de Yana fûrent encore plus probants. Au vu des nouveaux éléments apportés par l'enquête du SHIELD, je dois dire que je ne comprends pas pourquoi.

D'après ce que mon père m'avait expliqué au cours des derniers jours, Yana -que je connaissais plutôt pas mal puisqu'elle assistait toujours aux séances de test des MB- n'avait jamais fait d'études. Aucune trace d'elle dans les réseaux scolaires publics et privés internationaux et pourtant, elle avait une part importante dans les travaux de Jiro. Comme si cette nana était apparue du néant pour apporter un sésame robotique à son nouveau patron.

- Le complexe souterrain que Jiro s'était approprié pour le nommer "Armurerie" appartenait depuis toujours à Noventa Corporation. Il avait été aménagé au sortir de la seconde guerre mondiale pour servir de bunker anti-atomique et nous avions fini par l'utiliser comme entrepôt pour des prototypes et autres ordinateurs devenus obsolètes. Je l'ai confié aux bons soins de Jiro dès qu'il exprima le désir d'avoir un endroit où concevoir les MetalBones, lui qui craignait par-dessus tout l'espionnage industriel. Je suis désolé de voir ce qu'il en a fait. Je soulignerai toutefois le fait que grâce à ce qui s'est passé dans le secret de l'Armurerie, les prothèses destinés aux handicapés ont tout de même été développées pour être proposées au plus grand nombre.

Mon père, comme si il cherchait un avis abondant dans son sens, posa les yeux sur la femme en fauteuil roulant. Putain, il espérait quoi ? Qu'elle l'érige en sauveur du handicap, qu'elle prenne à part le général Hawkes pour lui dire que papa Noventa était une sorte de messie et que le gouvernement, l'armée et tous les alliés de l'Amérique devraient le remercier plutôt que de le pointer du doigt ?
Me refusant à attirer trop d'attention sur moi, je me contentais de lever les yeux au ciel en persiflant un "Putain, j'hallucine" tout bas entre mes dents.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le jeudi 09 janvier 2014, 01:13:47
Le père de Drake avait tout du businessman japonais classique. Pour autant, il savait qu’il jouait sur des charbons ardents. Ses propres armures avaient servi à commettre des homicides, et ce genre d’accidents pouvaient tout à fait entraîner de sérieux problèmes sur son entreprise. Plusieurs agents du SHIELD avaient été tués, et, si le SHIELD poursuivait Noventa Corp. En justice, l’entreprise risquait d’être condamnée à de lourdes amendes, et, pire encore, à l’infamie. Pour les Japonais, le déshonneur était une chose terrible. Beaucoup d’hommes d’affaires s’imaginaient encore dans ce monde féodal fait de samouraïs, où la respectabilité et l’honorabilité étaient des notions centrales. Il était clairement dans l’intérêt de Noventa Senior de se montrer aimable et coopératif, car il n’était pas à son avantage. Il s’était fait magnifiquement roulé par Jiro, et l’argent de sa société avait servi à financer des armes high-tech, et probablement à soutenir des projets terroristes. Lire en une du Yomiuru Shibun que le président de Noventa Corp. avait été mis en examen pour avoir financé des groupes terroristes, et que l’un de ses plus brillants chercheurs était lui-même un terroriste, voilà qui ne serait guère du plus bel effet. Le cours en bourse de la société risquait de s’effondrer, et les clients seraient assez frileux. Pire que ça, ce serait surtout l’image de marque de la société qui en pâtirait. Effectivement, les armures de Noventa n’étaient rien de plus que des sortes de prothèses très perfectionnées, alors, si le public apprenait que ces « prothèses » servaient à fabriquer des armes, on hurlerait au complot. En bref, Noventa risquait de mettre la clef sous la porte. On avait vu des géants s’écrouler pour moins que ça.

Il était donc relativement calme. Rachel, qui commençait à connaître les Japonais, savait que ces derniers arrivaient à cacher avec brio ce qu’ils pensaient en public, parfois de manière assez troublante. Dans les familles très traditionnalistes, quand ils apprenaient que leur enfant était mort, ou s’était suicidé, ils se forçaient à paraître aussi neutres que possible face aux étrangers, ne se laissant aller à la peine que dans l’intimité la plus stricte. Rien à voir avec les fontaines de larmes qu’on poussait en Occident. À tel point qu’on pouvait parfois croire que ces gens n’avaient pas de cœur.

« Putain, j'hallucine ! » lança Drake à voix basse.

Étant assise juste à côté de lui, Rachel put l’entendre. Il y avait une certaine tension entre le père et le fils, qui n’était pas sans rappeler celle entre Rachel et son père. En un sens, elle pouvait donc le comprendre. Elle posa une main sur son épaule, et lui sourit délicatement, brièvement, et furtivement, comme pour lui dire que tout irait bien, et qu’il n’y avait pas à s’en faire.

« Nous ne doutons pas que vos intentions aient été les plus honorables possibles, Monsieur Noventa », intervint alors le général Hawkes.

Il ne dit rien de plus, pour ne pas froisser son invité, mais Rachel connaissait suffisamment le regard de son père pour savoir ce qu’il en pensait. La route de l’Enfer était pavée de bonnes intentions, comme disait le proverbe. Et toutes les bonnes intentions de l’homme n’y feraient rien : si cette affaire était dévoilée en intégralité au public, il y aurait du grabuge.

« J’aimerais maintenant qu’on se penche sur le sort de Yana. Grâce à l’aimable coopération de Noventa, nous avons eu accès à son CV, ainsi qu’à d’autres informations, qui, je pense, méritent que nous nous y accordions. Pour l’heure, j’aimerais connaître votre rapport, Monsieur Sitwell. »

Jasper Sitwell (http://img97.xooimage.com/files/f/7/0/03---jasper-sitwell-43322f5.jpg) rehaussa ses lunettes d’un mouvement du doigt, avant de répondre. Cet homme était un agent du SHIELD depuis de nombreuses années, et était considéré comme l’un des meilleurs agents de l’organisation, notamment au regard des succès qu’il obtenait lors de ses interrogatoires.

« Et bien, tout ce que je peux dire de cette Japonaise, c’est qu’elle est aussi glaciale que belle, si vous me permettez cette comparaison. Elle ne desserre pas les dents, et je crois bien qu’elle aimerait volontiers me tuer, vu les regards qu’elle me jette. »

Sitwell s’éclaircit la gorge, puis attrapa alors une télécommande, allumant un vidéoprojecteur accroché au plafond. Dans un mur, une image ne tarda pas à apparaître, montrant le CV que Noventa avait fourni au SHIELD. Toutes les informations sur l’expérience professionnelle et la formation avaient été rayés.

« J’ai essayé de retracer son parcours professionnel... Elle aurait étudié dans un lycée privé des Etats-Unis, avant de sortir diplômée de l’université de Stanford. Dans son CV, elle indiquait également avoir fréquenté de grandes écoles internationales dans des domaines de pointe de la robotique et des nouvelles technologies. Elle avait fourni une bradée de diplômes. »

Jasper appuya sur d’autres boutons. D’autres scans montrèrent les diplômes.

« Vous admirerez le niveau de détail. Bluffant. Mais ce sont des faux. De magnifiques contrefaçons. Elle n’a rien à voir avec les débiles habituels qu’on se coltine au SHIELD, si vous me permettez l’expression. J’ai également soumis la lettre de motivation, manuscrite, qu’elle avait envoyé, à un graphologue. Il est en train de plancher dessus. Tout son CV est faux. J’ai méthodiquement appelé chacune des universités, chacun de ses anciens employeurs chez qui elle aurait accompli un stage... Niet, nada. Le plus troublant, c’est ceci... Voyez plutôt... Elle bénéficiait d’une lettre de recommandation émanant du CNRS, où elle aurait travaillé pendant un temps. »

Une image nouvelle s’afficha, montrant une lettre, signée par un professeur.

« J’ai appelé le CNRS, et j’ai réussi à obtenir des notes faites par ce docteur. »

Il appuya sur un bouton, mettant en parallèle les deux papiers.

L’écriture était exactement similaire. Jasper, là encore, expliqua que le graphologue planchait dessus.

« Il est scientifiquement impossible de recopier à la perfection la plume d’un individu. Il y a toujours de petites différences. Grâce à Noventa, j’ai également remis à notre homme des notes faites par Yana à la main. Il fera un rapport pour déterminer si les écritures ont été faites par la même personne, ou par des personnes différentes. Dans tous les cas, nous avons affaire à quelqu’un qui a un talent inouï pour imiter les autres. Je pencherais pour un mutant.
 -  Bien... Donc, Yana travaille avec des faussaires brillants. Autre chose ?
 -  Oui. »

La voix émanait de Barbara Gordon. Elle demanda à Jasper la télécommande, et appuya sur une touche. Une photo apparut alors. On voyait un groupe de trois amies se prenant en photo devant la Tour Eiffel. Il y avait Yana, et deux autres femmes.

« C’est une photo que nous avons récupéré dans ses dossiers personnels. Elle aurait été faite durant un voyage entre amies à Paris. C’est un trucage. Un trucage fait par un virtuose.
 -  Merci, Mlle Gordon. »

Jasper avoua n’avoir obtenu aucune information sur le passé de Yana. Les responsables japonais indiquèrent être également en train de mener des recherches, notamment à travers les papiers d’identité de Yana, mais Rachel ne se faisait aucune illusion. Elle pensait que Yana, en réalité, ne venait pas de la Terre. Une vague intuition.

« J’aimerais connaître votre opinion, Monsieur Noventa... Junior, précisa alors le général. Si j’en crois votre père, Jiro et vous vous êtes rapprochés. Que pouvez-vous nous dire sur Jiro ? Savez-vous s’il avait des amis ? S’il était proche de certains spécialistes ? S’il avait des problèmes financiers ? Visiblement, vous êtes celui qui le connaissez mieux au sein de cette assemblée. »

Rachel perçut la légère critique de son père, silencieuse, implicite, mais non moins là. Il était en train de suggérer que le père de Drake avait confié à un individu qu’il ne connaissait pas vraiment la gestion de programmes importants, à un individu dont il ne connaissait que les informations figurant sur son CV.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le jeudi 09 janvier 2014, 02:41:05
Le général Hawkes, là, je n'étais pas sûr de le piffer. Son air ne me revenait pas -on y retrouvait le côté froid de Rachel, mais en version des mauvais jours- et son attitude avait quelque chose chose de trop solennelle pour être plaisante. J'aurais voulu résumer cet homme en quelques mots simples, je n'aurais eu qu'à dire qu'il avait parfaitement la tête de l'emploi. Ainsi, c'était dans l'ombre de cet homme que Rachel avait eu à grandir et évoluer, au sein d'un même corps de métier ? Mon ex garde du corps avait dû salement en baver durant ses classes et je n'en comprenais que mieux ses attitudes envers moi. Nous ne nous étions pas vraiment rapproché pendant cette aventure, malgré mes multiples tentatives et pourtant elle me semblait quand même la personne la plus amicale de cette pièce, voire la plus chaleureuse si on la comparait à son paternel. Pour tout dire, la main qu'elle posa sur mon épaule me surprit et je lui coulais un coulait un regard étonné très vite assorti d'un léger sourire complice. Pour la remercier à mon tour, je posais discrètement une main sur sa cuisse. Non, il n'y avait là aucun message sous la ceinture ou aucune intention lourdingue : c'était ma façon de lui montrer ma gratitude pour son attitude envers moi. Mes doigts rejoignirent sagement mes propres cuisses après de très rapides secondes passées sur celle de Rachel, puis je revins à la réunion.

Le général avait laissé la parole à un homme qui me sembla tout de suite antipathique, sans que je ne sache trop dire pourquoi. Allez savoir ! Peut-être que je n'avais pas réalisé que Yana avait été une traîtresse de haut vol, elle qui avait été si gentille avec moi dès notre première rencontre. Sitwell semblait s'amuser de l'interrogatoire qu'il lui avait fait passer et c'était sûrement ça qui me faisait tiquer : j'avais en tête des scènes de films où les types cognent sur leur suspect comme des sourds, torturant l'air de rien pour aller plus loin dans leurs questions. Le SHIELD pratiquait il des choses comme ça ? Bah, ça n'avait que peu d'importance. Tout ce que je retenais de l'exposé de Stiwell c'était que Yana était bien plus que la jolie assistante qu'elle s'était toujours évertuée à paraître. Je ne saisissais certainement pas tout ce que Stiwell insinuait, ce qui ne m'empêchait pas de comprendre que Yana était une sorte de fantôme. Un espion, un truc du genre, mais tellement chiadé que même le SHIELD ne savait pas dire qui elle pouvait bien être en réalité. D'après cette fille en fauteuil roulant, Yana s'était même inventé un passé. Autant dire que Jiro, dans ces conditions, pouvait lui aussi être n'importe qui.
Quand Hawkes s'adressa à moi, j'avalais difficilement ma salive. Parler devant une assemblée pareille... Instinctivement, ma main revint vers la cuisse de Rachel pour s'y crisper nerveusement. Pourtant, quand je pris la parole et que tout le monde se tourna vers moi, je ne démontrais rien de mon stress. Du moins l'espérais-je fortement.

- Je.... c'est à dire qu... lui et moi, on... euh... Je me raclais la gorge et repris contenance du mieux possible. Je l'avais vu quelques fois dans le bureau de mon père avant que ne nous fassions réellement connaissance, monsieur. Comme vous le savez, Jiro est à peine plus âgé que moi, ce qui a facilité notre entente quand nous nous sommes rencontrés hors des affaires de Noventa Corporation. C'était à une compétition de rollers à laquelle nous participions tous les deux. Nous nous sommes reconnus et sommes rapidement devenus bons amis.

Tout ça me semblait incroyablement loin. C'était avant mon accident, avant les MetalBones et sa trahison. Jiro avait été un pote en or, un ami sûr qui m'avait beaucoup aidé à passer l'épreuve de ma paraplégie. J'en avais parlé à Lloyd quelques temps après l'affaire de l'Armurerie : j'avais du mal à voir Jiro comme un traître et une ordure, ce qu'il était pourtant. Sur la jambe de Rachel, mes doigts se détendirent un peu sans toutefois la lâcher.

- Il me montrait ses inventions perso', ses bricolages qui ne concernaient pas son travail et en échange je l'initiais à quelques sports extrêmes. Il avait dessiné pour moi la wingsuit que je portais lorsque j'ai eu mon accident et par la suite, Jiro m'a montré les prototypes Metalbones. Les prothèses d'abord, puis les armures que je testais pour lui. Pour le vol et les performances acrobatiques, la maniabilité... Tout ça, quoi.

En soi, ce que je venais de dire ne répondait pas au question de l'inquisiteur qui présidait l'assemblée. Tant pis. J'avais besoin de vider mon sac aussi, de dire que Jiro n'avait pas toujours été un sale fils de pute mais également un mec bien. Que cela ait fait partie de ses plans ne changeait rien au fait qu'il avait été pour moi une bouée m'ayant évité le naufrage. Bien sûr, tous ces gens là s'en moqueraient bien... Moi pas. Me faire l'avocat du diable m'avait semblé nécessaire sur le moment et cela fait je pouvais passer au vif du sujet.

- Jiro ne voyait pas grand'monde à part Yana et moi. Il n'était pas très sociable, je dois dire. Par contre côté argent, ça marchait plutôt pas mal pour lui, monsieur. Enfin... ça n'avait pas toujours été le cas. Jusqu'au développement de la Mark 3 et les premiers essais, il était pas mal endetté. Après, Jiro avait eu l'air de ne plus se soucier de son compte en banque.

Je me souvenais du jour où nous avions essayé la décapotable de luxe qu'il s'était acheté. Pour justifier l'achat de ce petit bijou, Jiro avait rapidement parlé des dividendes qu'avaient rapporté certaines de ses inventions et ne s'était pas plus étalé. Maintenant, je pense que ces dividendes devaient être plutôt conséquentes et liées à sa trahison. Inutile que je le précise, pensai-je. Je n'avais certainement rien à apprendre au SHIELD sur la vie privée d'un type qui m'avait menti pendant si longtemps et ces gens autour de la table en savaient certainement plus que moi. Par contre, un petit quelque chose me revenait à l'esprit et je n'hésitais pas à en faire part.

- Je... je ne sais pas si ça a un quelconque intérêt, mais je sais que Yana et lui partaient parfois en Europe pour passer quelques jours de vacances. Ca m'avait étonné parce que c'était souvent le même bled, la Lainérgie....Léthargie... Je claquais des doigts pour m'aider à chercher le bon terme. Un nom à la co-...Ahem. Un nom curieux, quoi, monsieur.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le jeudi 09 janvier 2014, 23:56:46
Le SHIELD n’avait que deux poissons dans la mare, et les deux avaient un profil bien différent.

Yana, d’un côté, était une tueuse rompue aux arts martiaux, suffisamment talentueuse pour pouvoir tenir tête à Cassandra Cain, ce qui, en soi, relevait de l’exploit, quand on connaissait le passé de Cassandra. Elle avait été formée dès son enfance, par des parents psychotiques, Lady Shiva et David Cain, à devenir une tueuse de sang froid. Si elle avait pu échapper, par la suite, à leur emprise, Cassandra avait toujours de grosses lacunes comportementales à combler. Elle avait du mal à parler, car ses parents ne s’étaient pas souciés de lui inculquer ce genre de choses, toute leur éducation ayant uniquement consisté à en faire une machine à tuer. Ce n’était pas une vulgaire étudiante diplômée de Stanford qui était en mesure de la combattre. Lloyd avait sa petite idée sur l’endroit d’où cette femme venait, mais il savait qu’il était formellement proscrit de mentionner l’existence de Terra devant des civils, soit parce qu’ils le prendraient pour un fou en ne le croyant pas, soit parce que, s’ils le croyaient, ils se mettraient à craindre un remake nippon d’Independence Day et de Pacific Rim... Et ça, ça fichait la frousse, quand même.

Jiro, d’un autre côté, n’était pas un fantôme. Tous ses diplômes avaient été confirmés, et l’enquête des agents spéciaux allait consister à faire ce que n’importe quel policier cherchait : les mobiles. Répondre à la question du « pourquoi ». Pourquoi Jiro avait-il choisi de pactiser avec le Diable ? De trahir Noventa Corp. ? Son salaire était aisé, mais, pour certains agents du SHIELD, qui étaient d’anciens policiers, ils savaient que, même quand on était cadre dans une grosse compagnie, et qu’on avait un salaire élevé, ce n’était toujours pas assez. La nature humaine était faite ainsi, pour être dans l’insatisfaction perpétuelle. Il se pouvait aussi que Jiro ait délibérément choisi de trahir son employeur, et c’était ce que le SHIELD essayait de déterminer en essayant de cerner son profil.

Dans le ton de Drake, et dans ses explications, on pouvait sentir qu’il s’était attaché à Jiro. Rachel n’était pas une psy’, loin de là, mais elle supposait que Jiro, pour Drake, avait représenté cette figure paternelle absente, que son père biologique n’avait su représenter.

*Il ne doit pas se faire à l’idée que Jiro l’ait trahi...*

Tandis que l’homme parlait, certains agents continuaient à prendre des notes. Lloyd se dit qu’il allait devoir rechercher parmi tous les tarés des sports extrêmes, afin de savoir qui avait entraîné Jiro, où il avait acheté son matériel, et s’il avait des amis d’enfance. De même, quand Drake mentionna les dettes de Jiro, l’enquête s’orienterait également de ce côté-là : retrouver ses comptes en banque, et étudier leur évolution. L’argent ne laissait certes pas d’odeur, mais les mouvements de capitaux, dans la masse, pouvaient toujours se retrouver.

« Je... je ne sais pas si ça a un quelconque intérêt, termina Drake, mais je sais que Yana et lui partaient parfois en Europe pour passer quelques jours de vacances. Ca m'avait étonné parce que c'était souvent le même bled, la Lainérgie....Léthargie...
 -  La Latvérie » précisa alors le general.

Il y eut un léger silence. La langue de l’homme roulait nerveusement entre ses dents, avant qu’il ne poursuive :

« C’est un petit pays situé aux Balkans, près de la Hongrie, un pays montagnard qui subit depuis des années l’influence d’un tyran cruel, le Docteur Victor Von Fatalis. À plusieurs reprises, la CIA et le SHIELD ont essayé de renverser cette dictature. Pour le reste, je ne vais pas vous faire un cours d’Histoire sur l’évolution de ce pays. Sachez juste que l’armée de ce pays comprend beaucoup de robots, et que la politique de la Maison Blanche est de privilégier la diplomatie à la violence, compte tenu des échecs successifs que nos tentatives de coups d’État ont engendré. »

Fatalis était une sorte de dictateur bienveillant, car, bien que la liberté d’expression soit très faible, il n’opprimait guère sa population. Récemment, Fatalis avait été renversé, mais le SHIELD savait qu’il devait encore, d’une manière ou d’une autre, diriger en sous-main la Latvérie. La Latvérie était donc officiellement une démocratie.

« Jayden, vous ferez appel au service comptable pour vérifier les transferts de fonds de capitaux concernant Jiro. Recherchez si sa soudaine relaxation à l’égard de ses dettes est liée à un transfert de capitaux, et, si oui, déterminez-en l’origine. Si la Latvérie est impliquée...
 -  Évidemment qu’elle l’est, intervint alors Lloyd. Des armures, des complexes souterrains, des robots ? Ça pue Fatalis et cette saloperie de pays jusqu’à la moelle... Monsieur, rajouta-t-il précipitamment.
 -  C’est une hypothèse plausible, reconnut le général, mais la Maison Blanche ne se contentera pas de simples observations. Il nous faut des preuves. »

Un léger silence accueillit cette remarque. Personne n’osait le dire, mais la plupart des individus présents savaient que la Maison Blanche ne se risquerait pas à intervenir. Les Américains étaient déjà embourbés au Moyen-Orient, et la Latvérie avait toujours été un endroit sensible. Proche de la Serbie, elle recevait l’assistance de la Russie et de la Chine, ces deux puissances estimant que, sous couvert de vouloir apporter la bonne parole et la démocratie dans le monde, les Etats-Unis ne cherchent qu’à obtenir une sorte d’État-satellite en Europe de l’Est, près d’un État dont ils s’étaient toujours méfiés.

« Quoiqu’il en soit, reprit le général, après en avoir discuté avec Monsieur Tanichiri, qui représente Star Industries, ainsi qu’avec le Docteur Cunningham, je pense savoir ce que Jiro voulait en essayant de prendre notre armure de combat. »

Ce fut le signal pour Cunningham. Étant le seul à porter une blouse, il était reconnaissable très facilement.

« En inspectant les dégâts qu’a subis l’armure, j’ai réalisé que les expériences de Jiro avaient pour but de faire deux choses : détruire la puce GPS qui nous permet de suivre l’armure, mais aussi séparer l’armure du générateur. En d’autres termes, je pense qu’il ne cherchait pas tant à s’obtenir l’intégralité de l’armure, qu’à simplement s’emparer du générateur de l’armure. À ce sujet, je vous rappelle que ce générateur, en forme de disque monolithique, est alimenté en antimatière, ce qui en fait le générateur portatif le plus puissant au monde.
 -  Pour quelle raison voudrait-il se procurer ce disque ?
 -  Je pense que Jiro, ou ceux qui l’emploient, sont informés sur le SHIELD, et savent que nous sommes en train de développer une arme expérimentale pour l’armure de Mlle Hawkes. »

Rachel en avait entendu parler, mais on ne lui avait pas dit grand-chose. Le moment était donc venu de satisfaire enfin sa curiosité sur ce prototype. Cunningham appuya sur un bouton de sa télécommande, et une nouvelle image se forma sur la diapositive, montrant le schéma d’un atome :

(http://a404.idata.over-blog.com/4/33/74/34/Atome1.jpg)

Cunningham donna quelques explications :

« Sans rentrer dans le détail, et devoir faire référence aux équations de Maxwell, pour en revenir aux fondamentaux, la structure d’un atome se découpe en deux parties : le noyau, chargé en protons et en neutrons, les nucléons, et les électrons, qui gravitent à l’extérieur du noyau. Il y autant d’électrons que de protons dans un atome.
 -  Ils... Ils se repoussent mutuellement, c’est ça ?
 -  Je vois que vos cours de lycée n’ont pas totalement été oubliés par la bière que vous vous enfiliez le Samedi soir en regardant le baseball. Oui, ils se repoussent. Les protons sont des particules de charge électrique positive, alors que les protons sont des particules de charge électrique négative. Quant aux neutrons, leur charge est neutre. »

Cunningham se racla la gorge, et reprit :

« De base, la plupart des armes que Mlle Hawkes en se combattant ne demandent que peu d’énergie. Nous avons donc commencé à mettre au point une arme qui permettrait, par l’effet de rayonnements, à bouleverser cet équilibre physique. Très schématiquement, sans oser rentrer dans les détails, les rayonnements de l’armure auraient pour fonction de donner une charge électrique positive, ou négative, aux neutrons. La charge des neutrons étant nulle, nous avons réfléchi, en simulation, à un moyen de modifier cette valeur. L’inconvénient de ce système est qu’il faut une énorme quantité d’énergie, et que... »

Lloyd intervint alors à nouveau :

« Navré de vous interrompre dans votre exposé, Docteur, mais... Est-ce que tout ça ne serait pas dangereux ? Je veux dire... Tout ce qui touche aux atomes, ça n’engendre pas des catastrophes nucléaires, des machins comme ça ? »

Cunningham hocha brièvement la tête :

« Précisément. C’est pour ça que seule l’armure de Mlle Hawkes est en mesure d’utiliser cette arme... Toujours expérimentale, faut-il bien le préciser. Nous pensons que son générateur pourra, au moins dans une courte durée, utiliser les rayonnements sans risque pour les autres. Pour résumer, cette arme a pour fonction de détruire les atomes, en conduisant les électrons, soit à s’écarter du noyau, soit à s’aplatir dessus. »

L’homme termina ses explications en indiquant que l’arme était toujours en fabrication dans les laboratoires. Les employeurs de Jiro avaient probablement du en entendre parler, et, soit ils cherchaient un moyen d’obtenir ces recherches, soit ils menaient les leurs. Dans tous les cas, ils avaient besoin du disque de Rachel, ce qui laissait sous-entendre que cette histoire n’était pas terminée. L’équipe scientifique de Cunningham allait certainement faire l’objet d’un suivi.

La réunion semblait toucher à sa fin, mais il y avait encore un point avec lequel le général voulait s’entretenir. Il reporta alors son attention sur Drake :

« J’aimerais revenir à vous, Monsieur Noventa... Messieurs Noventa, en réalité. Ma fille a rendu sur vous un bon rapport, en estimant que vous pourriez être utile. Les liens entre Stark Industries et l’armée sont connus, au regard des nombreuses frictions que nous avons eu avec Stark, mais aussi au regard de nos contrats passés ensemble. En revanche, Noventa Corp. n’est pas une organisation vers laquelle nous nous sommes tourner, puisque son objectif a toujours été de faire des prothèses à des fins civiles. Pour faire simple, Monsieur Noventa, nous pensons que votre expertise dans cette affaire pourrait nous être d’une certaine aide. »

Ménageant une courte pause, le général reprit :

« Je ne demande pas une réponse immédiatement, cela va de soi, mais je souhaiterais au moins que vous y réfléchissiez. »

La réunion se termina ensuite sur le mystérieux type qui avait envoyé Supergirl à l’hôpital. Sur lui, il n’y avait toutefois aucune information, et le général se contenta de dire qu’il était urgent d’en savoir plus, et de mettre au point l’arme expérimentale pour Iron Girl. Si jamais cet individu revenait, une telle arme représenterait sans doute le meilleur moyen de le neutraliser. Cunningham leur assura donc que son arme serait bientôt au point.

Sauf questions éventuelles, la réunion allait donc très certainement se terminer.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le vendredi 10 janvier 2014, 10:29:52
- La Latvérie.
- Voilà, c'est ça !

BLAM ! Je cognais du poing sur la table pour ponctuer instinctivement la précision du général. C'était la Latvérie, ce petit pays dont je cherchais désespérément le nom. A mon action, qui me valu d'être fusillé du regard par Hawkes et un ou deux autres types tandis que Lloyd affichait un sourire moqueur et que mon père se massait la tempe en grommellant indisctinctement quelque chose qui devait être une remarque désagréable. Penaud, je laissais échapper un "Désolé..." en baissant les yeux sur le verre d'eau face à moi avant de regarder Rachel et de lui adresser une petite moue contrite qui faisait là encore office d'excuses. L'incident fut néanmoins rapidement noyé par l'exposé rapide que le général fit de la Latvérie, qui me sembla être un de ces pays des plus remuants politiquement parlant et ce avec un nom à évoquer les vampires et autres créatures de la nuit. Je m'imaginais déjà une contrée à l'esthétique très Dracula de Bram Stoker avant d'ajouter un petit quelque chose à voix un peu trop haute, soit le seul élément que je connaissais du pays.

- Ils ont aussi la compétition de wingjump la plus couillue et illégale d'Europe. Hop, mon regard veilla à éviter ceux des autres. Mais je suppose que ce n'est pas très important...

La discussion se replaça sur Jiro et ses aisances financières, que Lloyd estima d'emblée et de façon très certaine comme étant liée à la fameuse Latvérie. Lloyd, qui m'avait jusque là semblé être un homme calme et raisonnable semblait s'emporter facilement sur le sujet et je me demandais quels liens pouvaient avoir ce gouvernement et le SHIELD. Renverser une dictature, avait dit Hawkes. Comment faisait-on cela, en fait ? Si la CIA était impliquée, on ne devait certainement pas parler juste de manipulation politique et je gageais que l'organisation à laquelle appartenait Rachel et ce Von Fatalis devaient avoir quelques comptes en suspens. Je me promis d'en demander plus à ma bimbo blindée dès qu'on aurait cinq minutes, tout en me disant qu'elle ne m'en révélerait certainement pas trop.
Toujours était-il qu'Hawkes profita de cette transition pour aborder un autre sujet qui devait se trouver en ligne droite, même si j'eu du mal à faire un lien direct. Forcément, les explications de Cunnigham semblèrent claires pour absolument tout le reste de l'assemblée et je me gardais bien de passer pour le couillon de service, adoptant une mine sérieuse et concentrée durant toute la durée de l'explication.

Mes cours de physique étant très loin derrière moi -le seul intérêt que je leur avais crédité par le passé étant ma prof de l'année passée, une bombe anatomique de plusieurs mégatonnes de sex-appeal- je ne saisis pas bien ce dont il était question. Mais le terne "arme" revint plusieurs fois, ainsi que l'armure d'Iron girl vers qui je me penchais finalement pour lui poser une question à voix basse.

- En fait, ils vont te filer un méga phazer, c'est ça ?

Ouaiiiiiis, la classe ! Un putain de gros canon à énergie comme sur les méchas des mangas ! J'espérais que Rachel lui donnerait un nom bien classe comme le "Nuclear Gun" ou le "Dynamo Rayon" quand elle l'utiliserait, parce que ça aurait pas mal de gueule quand même, quand mon nom revint dans la bouche du général Hawkes et me remit les pieds sur terre. Rachel avait fait un rapport flatteur, vraiment ? Je la regardais et la remerçiais d'un sourire tout en m'apprêtant à prendre la parole. Pourtant, ce fut mon père qui prit le premier la parole de son détestable ton de voix monocorde pour dire quelque chose qui me fit plaisir. De sa part, c'était assez rare pour être souligné.

- Noventa Corporation mettra ses ressources au service du SHIELD et du gouvernement américain, général, et ce sans condition. Toutefois, mon conseil d'administration et moi-même voudrions exploiter une partie des données laissées par Tanaka afin de mettre sur le marché les MetalBones prothésiques. Nous nous refusons à perdre cette opportunité, qui reste une chance pour tous les gens la nécessitant. Mon père et moi partageâmes un regard et pour une fois, je lui accordais ma reconnaissance. Que le développement soit sévèrement encadré par vos services si il le faut, Noventa Corporation s'évertuera dorénavant à réparer les fautes que sa négligence a engendrée.

Hawkes laissa son verdict de côté pour aborder le dernier point de la réunion (un type qui aurait étalé Supergirl assez salement) et je me félicitais intérieurement de la déclaration de mon père. Si le SHIELD et le gouvernement acceptaient sa demande, quel pied ce serait ! Les MB étaient un atout, une véritable révolution pour les handicapés. Je le savais mieux que personne pour avoir moi-même pratiqué les tests des prototypes que Jiro avait mis au point. Si je savais aujourd'hui que les MB n'avaient sûrement été que l'arbre cachant la forêt, ça ne leur ôtait pourtant pas leurs qualités médicales. Quant à moi, ça me confortait dans une de mes deux idées : celle de me faire ambassadeur des MetalBones. J'étais plus que concerné par cette technologie et j'étais certain que mon image de champion déchu aiderait à populariser les prothèses.
Quant à la seconde idée, elle appartenait à un tout autre registre. J'hésitais à me lancer, stressé que j'étais par ce que j'avais à dire. Je cherchais la motivation alors que la conclusion de la réunion parvenait à son terme et la trouvait lorsque les dossiers commencèrent à se refermer et les chaises se repousser en arrière.

- Je voudrais devenir agent du SHIELD. Mon père fit peser sur moi un regard lourd de reproches et l'assemblée se tourna vers moi. Vous pensez que les Noventa peuvent vous aider, général Hawkes ? Voilà quelle aide je peux vous proposer, moi.

Mon père allait dire quelque chose, mais le général m'invita à continuer. Du moins ne m'empêcha t'il pas de le faire, ce que je décidais de prendre comme un encouragement de sa part. Et puis de toute façon puisque j'étais lancé, autant aller jusqu'au bout. Je me redressais dans mon fauteuil et dardait mon regard dans celui d'Hawkes que je dus avouer peiner à soutenir. Terrible, ce mec... Mais ma résolution n'était pas moins solide que l'aura du père de Rachel.

- J'estime avoir ma part de responsabilité dans l'usage que Jiro pourrait faire des MetalBones et je ne vois que cette façon là pour m'acquitter de ce fardeau. Je sais que ma réputation de j'en foutiste et de tête brûlée peut faire passer cette demande pour un caprice, mais il n'en est rien, général. J'ai vu votre fille à l'oeuvre, comme j'ai vu des agents du SHIELD mourir de mes mains lors du piratage de mon armure et je sais pertinemment dans quoi je m'engage.

D'un coup de langue rapide, j'humectais mes lèvres. J'avais la gorge sèche et ma température interne me donnait l'impression d'être montée de plusieurs degrés pour entraîner ma liquéfaction, ce qui n'était pas pour m'aider à soutenir le regard d'Hawkes.

- Je sais... Je sais que je suis coincé dans ce fauteuil et que ma demande peut vous sembler complètement naïve ou disproportionnée, mais je sais aussi que je refuse d'être considéré comme inutile. Si j'avais encore mes jambes, mes capacités athlétiques vaudraient bien celles de Batman ou de je ne sais trop quel type costumé. Okay, je suis pas Sentinel Prime. Mais putain, côté voltige et paire de couilles et à matériel équivalent je laisse sur le carreau n'importe lequel de vos as, votre fille incluse. Je lançais un petit sourire à Rachel. Avec tout le respect que je te dois, officier.

Prétentieux ? Je n'aurais sû dire. Je n'évoquais pas des capacités à combattre, gérer le stress ou des situations de crises, bien sûr. Il était clair qu'en l'était sur ces sujets, tous les types du SHIELD me passaient dessus et Rachel en tête de liste. Elle m'avait traîné comme boulet tout du long de nos péripéties, après tout. Mais j'avais été champion de toutes les disciplines extrêmes qui réclamaient des capacités aiguisées et une condition physique parfaite et j'avais fais des choses que peu de membres du SHIELD auraient été à même d'imiter. De cela, j'en étais parfaitement certain. Quant au vol en armure, il y avait un fossé question maîtrise entre Rachel et moi. Ce qui n'enlevait rien à ses autres capacités, qui la rendaient d'ailleurs beaucoup plus polyvalente et de facto plus utile.

- De plus, Rachel m'a sauvé la vie et je compte bien lui rendre la pareille.

Si c'était vrai, ce n'était pas aussi innocent. C'était aussi le moyen d'après moi de briller à ses yeux et de passer pour davantage que le gamin dont il fallait sauver les miches. Je voyais bien le truc : je lui sauvais la peau, elle me tombait dans les bras, on faisait l'amour comme des bêtes avant que je ne sois décoré de la Medal of honor pour service rendu à la patrie. Drake Noventa, gagnant sur tous les tableaux ! Pour un peu, je me mettrais même beau-papa Hawkes dans la poche, tiens !
Mais avant de continuer à délirer à pleins tubes, il fallait que je me soumette au verdict de ceux qui allaient juger les mots qui venaient de sortir de ma bouche. Je déglutis et attendis, nerveux.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le samedi 11 janvier 2014, 02:06:49
La remarque du père de Drake amena rapidement le général à lui expliquer comment les choses, de ce point de vue, allaient se dérouler. L’enquête du SHIELD porterait sur toutes les succursales de Noventa Corp., afin de rechercher l’implication éventuelle de Jiro ailleurs. Ce serait une enquête assez longue, qui s’accompagnerait d’un examen attentif des schémas de conception des MetalBones, ainsi que de leur fabrication. Naturellement, ceci ne se ferait que par le SHIELD, et Stark Industries ne serait pas mis au courant des recherches. Les officiers japonais crurent bon de préciser qu’ils s’assureraient également que les ingénieurs de Tony Stark ne disposent pas de telles données, au nom du respect de la libre-concurrence. Pour Rachel, ça semblait être l’approche la plus simple, et la moins contraignante... Mais ça, après tout, ça ne la concernait pas vraiment. Elle allait probablement devoir se soumettre à des tests multiples pour éprouver les capacités de cette nouvelle arme de combat développée par le Docteur Cunningham, ce... Ce « méga phazer », comme l’avait dit Drake.

Cet élément mis au point, Drake en profita pour intervenir, sollicitant à rejoindre le SHIELD. Il y eut un léger silence qui se mit à planer autour de la table, le temps que le public se rende compte que ce n’est pas une blague. Le général Hawkes haussa les sourcils, invitant l’homme à poursuivre, ce que ce dernier fit, en essayant de détailler ses compétences, ainsi que ses motivations.

« De plus, Rachel m'a sauvé la vie et je compte bien lui rendre la pareille » termina l’homme.

Le général ne dit rien, mais cligna brièvement des yeux à cette idée.

« J’espère bien que la vie de ma fille ne sera pas remise en danger », glissa le général, comme pour souligner combien la dernière phrase de Drake pouvait s’interpréter de manière dangereuse.

Lloyd était celui qui semblait le plus attentif, car il avait toujours ses notes devant lui. La décision du général, en tant que responsable du projet Iron Girl, lié au SHIELD, pouvait avoir une bonne influence, même si elle ne vaudrait pas office de nomination. Il faudrait que le dossier de Drake passe par l’Héli-Carrier, et qu’il soit accepté par les plus hautes autorités du SHIELD. C’était la procédure à suivre.

« Pour le reste, je dois vous dire que je n’ai jamais aimé les cow boys insouciants voulant uniquement rejoindre l’armée ou les forces paramilitaires comme le SHIELD, uniquement en quête de gloire, ou de quoi que ce soit d’autre. Si vous voulez vous auréoler de gloire, inventez l’antidote au cancer, mais ne rejoignez pas l’armée. »

Le général s’humecta brièvement les lèvres, avant de rajouter :

« De toute manière, il ne m’appartient pas de me prononcer sur la question. Le SHIELD et l’US Army sont deux structures autonomes, quand bien même elles ont des liens ensemble. Cependant, comme il semblerait que ma fille, dont je pense être bien placé pour connaître ses capacités de jugement, ait estimé que vous pourriez former une bonne recrue, je soumettrais votre candidature. »

Le choix le plus logique était que Drake soit affecté dans une unité du SHIELD. Étant paraplégique, il pourrait difficilement finir dans les opérations spéciales, mais, après tout, Barbara Gordon était également paraplégique, et ça ne l’empêchait pas de devenir, de temps en temps, une guerrière en tenue moulante.

« Sur ce, Messieurs-dames, il me semble que le moment est venu de mettre un terme à notre petite réunion. »

Les différents intervenants recevraient une suite à cette réunion, et, peu à peu, les rangs se dispersèrent. Lloyd referma ses notes, et rejoignit Rachel et Drake, tout en lui parlant un peu :

« Quand vous aurez le temps, vous m’enverrez un CV et une lettre de motivation... Tout simplement. Que vous soyez dans un fauteuil roulant n’est pas un problème, Drake. Vous n’aurez qu’à en parler avec Barbara pour vous en convaincre. Je me chargerais de transmettre votre dossier aux supérieurs. Rassurez-vous, rien ne presse. »

Ce faisant, Lloyd partit, et il ne resta bientôt plus dans la salle que Rachel et Drake. Cette dernière s’extirpa de son fauteuil, s’étirant un peu, puis regarda Drake, avec un bref sourire.

« Et bien, ça s’est plutôt bien passé. »
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le dimanche 12 janvier 2014, 10:31:19
Mon petit speech accompli, je n'avais plus qu'à scruter les traits durs du général Hawkes en quête d'une réaction qui annoncerait sa décision. Naturellement, comme le père de Rachel semblait le plus gradé de l'assemblée et que tout le monde l'avait écouté avec attention, je m'étais imaginé qu'il était à la tête du SHIELD et que la décision pourrait lui revenir dans son entier. Néanmoins avant de me dire que je me trompais assez lourdement, Hawkes prit le soin de me balancer un petit sermon bien sec et tout militaire. Je l'encaissais en serrant les dents, sifflant entre mes dents un "si tu ne voulais pas la mettre en danger fallait peut-être pas la laisser en agent de terrain" qu'il ne sembla pas entendre. Bien que la concernée fut toujours à côté de moi, je ne pensais pas un instant à elle en supportant le recadrement que son paternel m'infligeait. Il était rare que je garde ma langue pour moi et mes vannes de contre-attaque au fond de ma poche, mais j'acceptais de subir sans m'élever. La demande d'intégration au SHIELD que je venais de formuler était des plus sérieuses et revêtait une importance particulière à mes yeux. Si certains de mes arguments comme mes capacités athlétiques auraient sembler put être destinées à me faire mousser en public, il n'en était rien. J'avais mis maladroitement en avant ce que j'estimais être mes meilleurs atouts pour pousser le SHIELD à considérer sérieusement ma candidature.

Néanmoins, les propos du général ne se concluèrent pas sur une note définitivement négative. Indirectement grâce à celle qui semblait décidément veiller sur moi à sa façon, chose qui en plus de me flatter et me rassura me fit sentir une pression supplémentaire : si par miracle je parvenais à être autorisé à tenter ma chance au SHIELD, je ne devrais pas démériter et tout faire pour ne pas faire honte à Rachel. Voilà qui saurait me donner une motivation supplémentaire. Je remerciais le général d'un geste de tête alors que le mot passait silencieusement sur mes lèvres. Lui conclua la réunion et tout notre entourage commença à s'éclipser, Lloyd venant vers Rachel et moi pour me glisser un mot.

- CV et lettre de motivation ? Y'a pas grand'chose à mettre dans le curriculum, Lloyd.... Mais d'accord. Vous aurez ça demain au plus tard.

Je lui serrais la main et il disparut à son tour, m'abandonnant aux bons soins de Rachel.

- Et bien, ça s’est plutôt bien passé.
- Mouais, grâce à toi semble t'il. Excuse moi de ne pas pouvoir me lever pour t'embrasser mais soit certaine que le coeur y est.
Je lui envoyais un baiser du bout des lèvres, amusé. Tu ne voudrais pas me pousser un peu ? Je n'aime toujours pas qu'on le fasse, mais c'est un bon prétexte pour que tu reste un peu avec moi. Et puis, si c'est toi qui me fait rouler... C'est pas pareil.

La première fois que je lui avais demandé de pousser mon fauteuil, ça avait été à notre première rencontre devant le lycée. Le MB4 étant motorisé, je n'avais pas vraiment besoin d'elle mais le lui avait demandé pour faire taire quelques mauvaises langues. Aujourd'hui, j'avais le cul vissé dans un bon vieux fauteuil manuel et l'aide de Rachel était plus indiquée bien qu'il n'y ait plus de lycéens dont le caquet avait besoin d'être rabattu.

- C'est qui, cette Barbara ? On aurait dit une secrétaire, si c'est la bien la fille en fauteuil qui était avec nous à la réunion. Pas que je veuille diminuer son rôle, mais je ne veux pas intégrer le SHIELD pour rester à compiler des dossiers. Je me tordis ensuite un peu le cou pour me tourner vers Rachel. De mon angle de vue, je voyais surtout la proéminence de ses seins et pas son visage, mais ça ferait l'affaire. C'est gentil, ce que tu as dis sur moi dans ton rapport. Est-ce que si je t'invite à bouffer sous couvert de remerciements, tu accepteras ?

Pourquoi ne pas tenter ma chance ? Rachel me trouverait sûrement lourd, mais elle connaissait à me connaître. A mons humble avis, elle ne s'en formaliserait plus trop, de mes tentatives de drague ! Et puis pour le coup, c'était réellement pour la remercier. Je n'avais pas toujours des intentions déviantes même si la perspective était alléchante. Soit Rachel me plaisait bien que je ne le réalisais, soit il était franchement temps que je me trouve une copine. Toujours était-il qu'avant ça, j'avais quelque chose à faire.

- Je vais aller voir cette Barbara. On verra bien ce qu'elle pourra me dire sur le handicap au sein du SHIELD ! Chauffeur, conduisez moi à elle, je vous prie !

Et je riais doucement, me laissant fatalement entraîner par la poussée tranquille de la désirable mademoiselle Hawkes.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le lundi 13 janvier 2014, 02:32:34
Posant ses mains sur le fauteuil, Rachel le poussa. La boucle était bouclée. Elle n’était plus au lycée Mishima, mais dans les profondeurs du bunker militaire d’une base américaine, recommençant à tirer un fauteuil. Cependant, il y avait assez peu de risques que le bunker soit attaqué, cette fois-ci. Elle s’avança dans le couloir, tout en esquissant un léger sourire devant la première remarque de Drake.

« Mon père fait le coup à tout le monde, ne t’en fais pas. Ça doit être sa manière de me montrer qu’il tient à moi. »

Chez les Hawkes, on n’était pas très doués pour ce qui était de dévoiler ses sentiments. Ce n’était pas l’habitude de la maison, et les Hawkes avaient une longue tradition de mariage arrangé. Les genres de points noirs qu’on évoquait pas vraiment à Thanksgiving. Rachel savait que son père avait rencontré sa mère à West Point, dans des circonstances qui étaient encore floues. Rachel n’avait vraiment réussi à en savoir plus, car elle soupçonnait que, pour la voir, son père avait du s’asseoir sur quelques règles disciplinaires, comme faire le mur en douce pour aller voir sa bien-aimée. Le genre d’informations qui auraient tout à fait pu finir dans People, et qui expliquaient sans doute pourquoi son père éludait la question, de même que sa mère. Pour autant, Rachel était convaincue qu’ils s’aimaient... Mais, après tout, les enfants pensaient toujours que leurs parents s’aimaient profondément, et Rachel n’était pas très maligne sur ce point.

Le duo s’avançait dans un couloir. Les bunkers étaient des endroits assez déprimants, avec une succession de couloirs aux murs gris et nus. Il y avait des lignes de couleur différentes filant le long des murs, menant à différents secteurs, et, dans certains couloirs, on avait installé des plantes vertes, des téléviseurs à écran plats, afin d’essayer d’égayer un peu l’ensemble. Les rares fenêtres visibles, comme dans le complexe hospitalier, donnaient sur les épaisses grottes dans lesquelles le complexe avait été construit, peu après la Seconde Guerre Mondiale, afin de soutenir la reconstruction du Japon. Seikusu Base Camp était bâti sur une ancienne base militaire japonaise datant du Moyen-Âge. Il n’était donc pas rare de croiser des Japonais dans le bunker.

« C'est gentil, ce que tu as dis sur moi dans ton rapport. Est-ce que si je t'invite à bouffer sous couvert de remerciements, tu accepteras ?
 -  J’ai été objective, tout simplement... Même si je me rends subitement compte que j’ai oublié de mentionner certaines œillades, précisa-t-elle alors, en souriant légèrement. Tu as su rester calme, c’est ce que j’ai indiqué, tout simplement. »

Elle continuait à avancer le fauteuil, saluant de la tête quelques individus qui passaient par là.

« Quant au repas... Bien que ça ressemble fortement à un rendez-vous, je vais prendre le risque d’accepter. »

Les dîners, c’était une tradition, après tout. Elle reprit ensuite sur les premières questions de Drake, revenant à celle qui l’avait marqué : Barbara. Rachel pouvait comprendre son émoi : voir une femme en fauteuil roulant lors d’une réunion d’une agence paramilitaire, ce n’était pas courant.

« Barbara est loin d’être une secrétaire, sourit donc Rachel. Elle vient de Gotham City, et elle a... Une longue histoire. C’est un externe. Elle ne travaille pas directement pour le SHIELD, mais nous rend service, alors elle assiste à ce genre de réunions, et à certaines opérations spéciales. »

Rachel connaissait le dossier de Barbara, pour l’avoir lu, mais les deux femmes ne travaillaient pas vraiment dans les mêmes services. Rachel était envoyée pour faire le ménage, pour casser des mutants, alors que Barbara traînait plutôt auprès des agents spéciaux du SHIELD, les « inspecteurs du paranormal ». Spécialisée dans la lutte contre la cybercriminalité, Barbara, sous le surnom d’Oracle, n’avait pas fait qu’aider Batman à arrêter des criminels dans les rues de Gotham, elle avait aussi soutenu le FBI à plusieurs reprises, ainsi que d’autres polices connues, comme Interpol.

« Et elle agit aussi sur le terrain. Son cas est un peu plus compliqué que le tien, mais je pense que le mieux est que tu lui en parles directement. »

C’est probablement ce qui amena Drake à se décider à la voir, puisqu’il lui lâcha :

« Je vais aller voir cette Barbara. On verra bien ce qu'elle pourra me dire sur le handicap au sein du SHIELD ! Chauffeur, conduisez moi à elle, je vous prie ! »

Elle sourit, et le tapa gentiment sur la tête.

« Attention, je pourrais réclamer un pourboire. »

Barbara aurait sûrement suivi Cunningham vers la partie scientifique. N’étant pas agent, elle n’avait pas un bureau attitré, ce qui, de toute manière, lui aurait été bien inutile. Barbara disposait, chez elle, d’un ordinateur perfectionné, mis au point par le service technique de Wayne Enterprise. Un appareil dernier cri, flambant neuf. Rachel s’avança donc vers la partie scientifique, et apprit que Barbara Gordon se trouvait effectivement dans l’un des laboratoires, faisant des recherches informatiques sur un ordinateur.

La porte du laboratoire, comme dans un film de science-fiction, était une porte vitrée qui s’ouvrit en coulissant. Barbara se retourna lentement.

« Navrée de te déranger pendant ton travail, Barbara, mais j’avais quelqu’un qui voulait impatiemment te regarder. »

Barbara cilla brièvement des yeux, avant de rehausser d’un doigt ses lunettes, et d’hocher lentement la tête.

« Ah, Drake. Bonjour. Et bien, entrez donc, je lançais juste des diagnostics informatiques. »
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le lundi 13 janvier 2014, 10:53:50
La façon qu'avait le général Hawkes de montrer son affection, je connaissais bien. Mon père avait une sensibilité un peu équivalente qu'il n'exprimait jamais directement, se contentant de montrer qu'il tenait à moi par des chemins détournés. A une époque, ça avait été en me sponsorisant en tant que sportif : d'après Noventa senior, l'injection d'argent dans des activités n'étant pas nécessaires à la vie de famille ou celle de sa société était un cadeau qu'il fallait savoir estimer à sa juste valeur. Et qu'il arrivait à faire passer non pas comme tel mais plutôt comme une faveur de tout Noventa Corporation, brisant de lui-même le message qui était sous-entendu dans ses petites attentions monétaires. Avec le temps, j'avais appris à faire avec et avait recherché de l'attention ailleurs. Ça avait été encore le cas après mon accident, ce qui avait transformé Jiro en une sorte d'importante figure fraternelle.

Je réfléchissais à tout ça tandis que Rachel me faisait parcourir les locaux. Si je ne m'attendais pas à ce que le bunker de Seikusu Base Camp soit l'endroit le plus hype de la ville, son aspect intérieur le rendait franchement déprimant et contrastait avec les locaux de Noventa Corp. Au moins là-bas, l'aménagement intérieur était plus cordial et aéré. Plus coloré aussi, sans compter les jolies filles des divers services qui couraient à travers les couloirs dans des tenues parfois un peu strictes mais toujours assez sexy. Pauvre de moi ! Je savais Rachel sexy mais son uniforme actuel était loin de lui rendre hommage. Heureusement que j'avais une bonne mémoire et eu tout le loisir de la mater sous tous les angles. D'ailleurs, la voilà qui glissait quelque chose à ce propos. Comme nos pensées semblaient se retrouver, je souriais.

- Je ne t'ai jamais caché l'attirance que j'ai pour toi, il me semble. Je t'accorde qu'elle est purement physique et donc sexuelle, mais à ma décharge c'est parce que tu ne parle pas des masses. Comment veux tu que je puisse m’intéresser au reste, hein ? Ce n'est pas faute d'avoir tenté quelques approches, même maladroites. Je levais la tête pour lui sourire. Si je suis resté calme, c'est parce que j'ai eu tout de suite confiance en toi. Je n'ai pas de mérite, je me savais en sécurité en ta compagnie.

J'avais quand même éprouvé de sacrés coups de chaud tout au long de nos tribulations mais globalement Rachel s'était montrée exemplaire quant à ma protection. De plus, je n'étais pas non plus du genre à paniquer et j'avais vécu tout ça comme une sorte de film. Quand je repensais à tous ces événements, je peinais encore à me dire que j'en avais été partie prenante. Peu importait maintenant, d'autant que Rachel venait d'accepter ma proposition de dîner !

- Ah, sérieux ? Ce soir chez moi, alors ! Et C'EST un rendez-vous, mais je ferais semblant au départ que c'est purement professionnel. Je compte bien faire en sorte que tu craque pour moi quand même, prépare tes défenses !

J'hochais la tête solennellement avant de rire doucement et Rachel me parla un peu plus de cette Barbara. Avant de me préoccuper de ce que je ferais à manger à l'officier Hawkes, je devais me recentrer sur notre discussion immédiate. Je laissais donc de côté chandelles et musique romantique pour laisser Rachel m'en dire plus sur l'autre handicapée de la réunion. C'était une externe au SHIELD qui venait de Gotham. Une sorte de consultante, peut-être ? Pas sûr. D'après ma bimbo en armure rouge et or, Barbara agissait aussi sur le terrain. J'haussais un sourcil. Comment pouvait-elle faire ça ? Avait-elle une armure, des prothèses ? Rachel avait raison : il était préférable que je lui pose moi-même les questions qui me venaient. Nous nous dirigeâmes donc vers l'endroit où nous étions les plus susceptibles de la trouver, pour donc débarquer dans la partie scientifique du bunker. Y'avait de tout, dans ce machin...
La porte coulissante nous laissa passer et Rachel et moi nous retrouvâmes face à Barbara, qui nous interrogea du regard un instant. Hawkes se chargea d'expliquer le pourquoi de notre présence, ce qui poussa la rousse à nous inviter à approcher. Rachel poussa donc ma chaise mais je repris les commandes pour me diriger vers Barbara afin de lui serrer la main.

- Bonjour, Barbara. Je voulais vous voir par rapport à mon désir d'entrer au sein du SHIELD. Lloyd m'a dit que vous pourriez m'assurer que nos petites contraintes (je tapotais mon fauteuil) n'étaient pas un handicap pour bosser avec le reste de la bande.

A vrai dire, je ne devais pas sembler très convaincu par mes propres mots et j'affichais un air dubitatif. Avoir piloté des MetalBones pour en être maintenant privé me faisait doucement réaliser que j'en étais devenu très dépendant et plus les choses avançaient plus je me trouvais un peu inutile. Toutefois, je ne perdais pas espoir. Pas totalement, disons.

- Je vais être franc avec vous : je n'ai pas envie de finir derrière un bureau à analyser des données et je ne sais trop quoi encore. Loin de moi l'idée de vous dénigrer, surtout ! Mais je préfère de loin prétendre au terrain. Et Rachel dit que vous le faîtes aussi, même si je ne vois sincèrement pas trop comment. Alors... Alors j'aimerai bien que vous me disiez un peu comme ça se passe pour vous. J'y verrai certainement plus clair avec votre concours.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le mardi 14 janvier 2014, 02:06:08
Rachel se cala dans un coin, bras croisés, laissant les deux handicapés parler entre eux, sans chercher à interférer. On peinait à voir en Barbara Gordon une justicière qui s’amusait à plonger dans les airs le soir. En réalité, Barbara déléguait souvent cette tâche à ses assistantes, préférant avoir un rôle de soutien tactique, mais ça n’empêchait pas qu’elle fasse quelques sorties. Elle était une guerrière redoutable, qui avait une certaine expérience du combat, et qui savait contrôler ses nerfs. Quand on venait de Gotham City, après tout, on était habitué à vivre sous tension. Le taux de criminalité n’était pas aussi élevé que dans des villes comme Mexico, mais la pègre locale exerçait toujours une forte influence, et les guerres de gangs étaient monnaie courante.

« Je vais être franc avec vous : je n'ai pas envie de finir derrière un bureau à analyser des données et je ne sais trop quoi encore. Loin de moi l'idée de vous dénigrer, surtout ! Mais je préfère de loin prétendre au terrain. Et Rachel dit que vous le faîtes aussi, même si je ne vois sincèrement pas trop comment. Alors... Alors j'aimerai bien que vous me disiez un peu comme ça se passe pour vous. J'y verrai certainement plus clair avec votre concours » conclut Drake.

Barbara hocha lentement la tête, et retira ses lunettes, essuyant pensivement les verres d’un revers de sa manche, avant de les remettre sur son nez, et de lui répondre.

« Je connais un peu votre histoire. Aussi, je me doute bien qu’un adepte de sport extrême peut trouver assez rébarbatif les recherches derrière un ordinateur, les compilations de données, et les tâches administratives. Et, quand bien même ce ne serait pas le cas, je vous imagine assez mal dans ce poste. Vous avez cité Lloyd, et, de ce que j’ai pu constater, en un sens, vous lui ressemblez. Et j’imagine mal Lloyd se mettre sur un ordinateur sans balancer le ‘‘touchier’’ contre l’écran. »

Lloyd était un ancien agent des forces d’intervention du SWAT, et, avant ça, un militaire qui avait participé à la Guerre du Golfe, alors qu’il était tout juste majeur. Un mauvais garçon issu des États américains du Sud, qui avait fini par se retrouver dans les forces d’intervention du SHIELD, et dont l’expérience de terrain en faisait justement un homme respecté. Barbara termina assez rapidement ses généralités pour se retourner vers l’ordinateur. Elle pianota sur l’écran, et une image ne tarda pas à se former. Une image hautement reconnaissable, puisqu’il s’agissait d’une photographie du Joker, dans son uniforme jaune. Une photographie prise lors de l’une de ses nombreuses entrées dans l’asile pénitentiaire d’Arkham.

« C’est à cause de ce malade mental que je suis dans un fauteuil roulant. Il était venu chez mon père pour le capturer, et je lui ai ouvert la porte. Il m’a abattu à bout portant. Il aurait pu me tuer, mais il a trouvé plus amusant de me laisser agoniser, de me déshabiller, et de photographier mon corps meurtri sous toutes les coutures, afin de torturer mon père. »

Elle récitait cette histoire sur un ton assez neutre. Depuis le temps, Barbara avait eu le temps de s’en accommoder. Il y avait là-dedans une certaine de cruelle ironie. Ce n’était pas sous l’identité de Batgirl que Barbara avait été descendue, mais bien sous son identité civile. Un véritable coup de massue. Elle avait été la victime par ricochet d’un homme qui avait cherché à s’en prendre à l’un des policiers réputés pour être les plus intégrés du GCPD, le commissaire Gordon. Séquestré, exposé à la démence du Joker, Gordon en était ressorti avec le signe avant-coureur d’une dépression, et Barbara en étant abattue.

Ce petit récit avait sans doute pour but de faire comprendre à Drake que la vie qu’il envisageait n’était pas sans danger, car on se retrouvait face à des psychopathes retors et pervers, des êtres cruels contre lesquels la moindre hésitation pouvait être fatale.

« La balle que le Joker a utilisé sur moi a traversé mon estomac, pour heurter la vertèbre lombaire L4. La vertèbre a partiellement éclaté, et les éclats d’os ont froissé les nerfs sciatiques, entraînant une insensibilité de toute la partie inférieure de mon corps, à savoir les jambes, et le bassin. »

Elle glissa ensuite ses doigts sur ses lunettes, en ménageant une courte pause, laissant ainsi le temps à Drake d’appréhender ce qu’elle avait du endurer. Qu’elle ne soit pas morte relevait presque du miracle. Elle était restée dans le coma un certain nombre de temps. Suite à cet ultime coup, le Joker avait manqué de peu de finir sur la chaise électrique. Il aurait, à vrai dire, suffi que Gordon agisse en ce sens pour que la justice décide de le transférer d’Arkham à l’une des Supermax, en attente du jour où il aurait fini grillé sur un fauteuil. Preuve de son intégrité, le commissaire avait refusé de céder à la vengeance, continuant à penser que le Joker devait être soigné de sa démence.

Barbara reprit ensuite :

« Pendant des années, j’ai décidé d’utiliser mon intelligence pour me recycler ailleurs, pour continuer à poursuivre mon rêve de gamine : servir mon pays et envoyer les méchants en prison. J’ai beaucoup lu durant ma convalescence. Manuels de psychologie, d’informatique... Je suis devenue un vrai nerd, et j’ai utilisé mes compétences pour aider la police à arrêter des cybercriminels... Cependant, je continuais à rêver de pouvoir un jour planer à nouveau dans les airs, survoler les toits... Et également pouvoir bénéficier d’autres activités plus intimes. »

Avec le nerf rompu, l’insensibilité comprenait aussi le bassin... Et donc le sexe.

« Il existe un nouveau traitement, extrêmement onéreux, mais l’argent n’est pas vraiment un problème. Ce traitement, pour l’expliquer grossièrement, consiste à replacer ma vertèbre et à remettre mes sciatiques en place. Malheureusement, l’effet est assez temporaire, et je ne peux pas rentrer dans la machine aussi longtemps que je le souhaiterais, sans que mon corps en peine. J’ignore si ce traitement pourrait vous être utile, car il est vraiment spécifique à mon cas, mais il me permet d’agir sur le terrain. Et je pense que vous me comprendrez tout à fait quand je vous dis qu’il n’y a rien de plus jouissif que de pouvoir se hisser sur le sol, et se débarrasser de son fauteuil, même pendant quelques minutes. »
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le mardi 14 janvier 2014, 11:36:46
Lloyd et moi, similaires ? Pourquoi pas, après tout ? Lui et moi nous entendions plutôt bien et le capitaine du SHIELD s'avérait foutrement sympathique. Une fois, Lloyd était venu me voir le plus naturellement du monde pour me demander ce qui serait à mon avis le meilleur spot pour un surfeur en Amérique du Sud. Je lui avais donc répondu et nous avions par la suite passé une bonne demie-heure à échanger quelques souvenirs  de glisse et de nanas. D'après Barbara, il était un peu retardé côté informatique et cela me fit sourire. J’appréciais Lloyd et la comparaison me flattait.
Alors que la rousse terminait pour se tourner vers le "touchier" du PC sur lequel elle travaillait déjà à notre arrivée, pour faire apparaître sur l'écran l'étrange et dérangeant faciès du Joker. Je savais sur lui ce que la presse relatait de ses crimes, comme pour la plupart du commun des mortels. Ces histoires ne m’intéressaient pas plus que ça et ce cinglé avait en plus le don de me mettre foutrement mal à l'aise. Ne comprenant pas trop ce que sa sale gueule venait faire dans notre conversation, je préférais ne rien dire et laisser Barbara aller au bout de son propos.

Il est légitime de penser, lorsqu'on finit en fauteuil roulant, qu'on est la personne la plus à plaindre au monde. Croyez moi, le monde n'est pas fait pour ceux qui roulent plus qu'ils ne marchent... Mais si nos fauteuils nous rapprochent dans nos malheurs, on en oublie de penser aux circonstances qui nous ont cloués dedans. Pour Barbara, c'était affreux. Une balle délivrée par un dingue lui avait volé ses jambes et le tireur s'était tout de suite employé à lui dérober sa dignité au nom de ce qui sonnait comme une vengeance. Sans que je le veuille, mes yeux se baissèrent légèrement et je restais un moment à contempler les seins de Barbara sans vraiment les regarder. Dans mon esprit repassait les images de l'attaque des yakuzas à laquelle j'avais survécu plus grâce à Rachel qu'à l'utilisation de mon armure. Pour un peu, l'histoire de Barbara aurait put être la mienne. Le Joker, la mafia, d'autres tarés sortis du fond de leur trou pour me faire la peau... C'était là ce qui risquait de m'arriver si j'intégrais le SHIELD ? La vie d'agent était-elle toujours aussi périlleuse ?

La reprise des paroles de Barbara me poussa à plonger de nouveau mes yeux dans les siens. Voilà qu'elle me faisait un exposé médical de ce qui lui était arrivé, chose qui ne me fit ni chaud ni froid. J'ai déjà eu moi-même mon comptant d'explications et de conséquences. Cette partie là de son exposé était dispensable, au contraire de celle qui suivit. Alors que je m'étais replié sur moi-même après mon accident en maudissant le monde qui m'entourait de continuer à marcher sur deux jambes tandis que je ne voyais plus les miennes que comme des accessoires inutiles et déplorables, Barbara avait évolué. J'ignorais ce qu'elle pouvait bien faire de sa vie auparavant, mais elle avait continué à la mener. Son récit me donnait l'impression que son handicap avait été pour elle presque un avantage. "Presque". Toute proportions gardées. Quant à l'évocation de la baise, je compatissais. Oooooh oui.
Elle acheva sur un traitement adapté à son cas, une sorte de chirurgie provisoire qui rendait à son corps son entière motricité et curieusement, je ne l'enviais pas.

- On se ressemble un peu, vous et moi. Quand je me suis écrasé en wingjump, les gens se sont plus amusés de l'ironie de mon sort que du reste. Les photographes s'en sont donné à coeur joie et les journalistes ne m'ont pour la plupart pas épargné. Vous avez lu quelques papiers sur mon histoire ? Beaucoup disaient que je l'avais bien cherché et que c'était un juste retour des choses que je me casse la colonne vertébrale, vu que je m'adonnais à tous ces sports et que je jouissais d'un argent que je n'avais jamais eu à gagner. A la différence de vous, ce qui a meurtri mon père c'était plus la chute des actions boursières de sa boîte.

Je n'avais pas encore fait avec et je vivrais avec l'amertume de ces constatations encore un bon moment. J'avais simplement décidé de les relativiser pour ne pas devenir dingue ou m'écrouler pour ne plus me relever. Le chemin si similaire qui avait semblé nous rapprocher Barbara et moi se séparait toutefois assez brutalement quand il était question de la gestion de l'après accident, comme j'allais le lui expliquer.

- Vous avez utilisé votre convalescence pour autre chose, vous. Vous vous êtes accrochée là ou moi j'ai décidé de reprocher au monde entier mon sort. Je n'ai jamais vraiment cherché de solution, de voie alternative. Plus de sport, plus d'ami, plus de baise. Je me faisais l'effet d'un légume qui mettait vingt secondes de plus que tout le monde à se rendre compte qu'il bandait et que ça ne lui faisait plus tout à fait le même effet qu'avant. Penché en avant les genoux sur les coudes, je me passais une main sur le visage. Si Jiro ne m'avait pas embarqué dans ses histoires de prothèses puis d'armures, je serai entrain de dépérir dans mon coin et plus triste qu'un jour sans pain. Ce mec m'a sauvé la vie.

Si le SHIELD enregistrait ce qu'on disait, il était probable que je sois considéré comme je ne sais quel élément dangereux potentiel. Je n'y songeais pas et restais un moment à ne rien dire, me passant doucement la langue sur les lèvres alors que les mots et les sentiments se bousculaient à mes lèvres. Jiro était mon ennemi, à présent. Parce qu'il m'avait trahi et que par sa faute les MetalBones ne seraient peut-être jamais commercialisés. Même si je ne pouvais pas oublier ce qu'il avait fait pour moi, cet état de fait était bien plus ancré dans mon esprit depuis cette journée avec Rachel.

- Je ne voudrais pas de votre traitement si on me le proposait, Barbara. Avoir ses jambes pour un temps limité seulement, je trouve ça encore plus cruel que de ne plus les avoir du tout. Vous voulez que je vous dise ? Si le SHIELD ne m'accepte pas, je trouverai une autre façon de régler mes dettes et ce quitte à me construire une armure avec des putains de Meccanos et trois circuits imprimés. Je réinventerai les Metalbones à moi tout seul si il le faut pour aller botter le cul à ce fils de pute et à tous ceux qui utiliseront ses inventions pour foutre la merde.

Ce sérieux ne me ressemblait pas, lui qui m'avait fait me redresser dans mon siège et taper sur l'accoudoir pour appuyer mon propos. Pourtant, chacun de mes mots avait été délivré avec sincérité et même si je m'étais enflammé comme à mon habitude, ça n'avait rien d'un élan de fanfaronnade.

- Voilà mon rêve à moi. Je ne veux plus être le légume que j'ai été un temps, je veux agir. Et je compte bien avoir de nouveau des rapports sexuels réguliers en disant merde à la sensibilité vacillante. Je me tournais vers Rachel un large sourire aux lèvres. Et je compte bien arriver à te séduire, officier. Tiens le toi pour dit !

C'était ma façon à moi d'être utile, de me sentir pleinement vivant à nouveau. Se fixer des buts peut-être irréalisables était une façon comme une autre d'oublier ses entraves afin d'avancer et c'était dorénavant la philosophie que j'adopterai. J'avais conclu ces déclarations sur une note très "Drake Noventa", mais je réalisais que Barbara avait dit quelque chose de curieuse. Quelque chose qui maintenant attirait toute ma curiosité.

- Au fait, c'est quoi cette histoire de vouloir survoler les toits et planer dans les airs de nouveau ? Vous êtes qui, au juste ?
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le jeudi 16 janvier 2014, 01:58:04
Bras croisés, Rachel, silencieusement, écoutait, sans se mêler. Elle n’était pas vraiment bien placée pour émettre un avis, elle, puisqu’elle avait encore ses deux jambes, et ces dernières, fort heureusement, fonctionnaient très bien. Pour le coup, elle pouvait sans doute remercier Dieu, ou n’importe quelle puissance supérieure faisant office, pour ne pas être née dans des villes comme Gotham City. La corruption y était tellement élevée que la ville baignait dans un état d’insécurité perpétuel, chose que les différents nettoyages des administrations publiques depuis ces dernières années n’avaient pas vraiment réussi à endiguer. Au moins, Barbara s’était endurcie, et son courage était tout à admirable. À sa place, beaucoup d’hommes et de femmes auraient dépéri, comme Drake. Barbara avait su trouver en elle la force de continuer à se battre, une sorte d’entêtement téméraire qui pouvait être interprété de bien des manières. Après avoir perdu l’usage de ses jambes, était-ce le signe qu’il était temps pour elle d’arrêter les frais ? Rachel ne savait pas comment les choses avaient du se passer, mais elle était convaincue que le père et la fille avaient du s’entretenir entre eux pour savoir s’il fallait abandonner ou non.

Ce genre de questions, tôt ou tard, risquaient de se poser pour Rachel. Elle n’était pas simplement qu’une agente du SHIELD, elle portait une armure militaire futuriste, qui incarnait des valeurs. C’était un symbole, et, pour une jeune femme qui avait baigné dans le patriotisme américain, ce n’était pas anodin. Pouvait-elle tout simplement démissionner, et voir le projet Iron Girl finir au placard ? On ne l’avait pas choisi que pour ses connaissances en droit, son expérience du terrain, ou pour ses compétences sportives. Avec un père à la tête du Pentagone, il était peu probable que des terroristes cherchent à l’attaquer, ou que Rachel finisse dans la même situation que Barbara, attaquée chez soi, violée dans son intimité personnelle.

« Et je compte bien arriver à te séduire, officier. Tiens-le-toi pour dit ! » glissa alors Drake à son intention.

Esquissant un léger sourire, Rachel lui répondit, en coin :

« Tu as le droit d’espérer. »

Elle n’insista pas plus, car l’endroit ne s’y prêtait guère. Drake avait également connu une situation différente. Il avait perdu ses jambes lors d’un accident de sport. Il n’y avait aucun maniaque à blâmer pour ça., rien d’autre que soi-même à se sermonner. En un sens, ce n’était pas forcément mieux. Barbara s’était reconstruite par rapport au Joker, en essayant d’en savoir plus sur ces gens-là, afin de pouvoir essayer de comprendre leur fonctionnement. Connaître son ennemi pour mieux savoir le vaincre, comme le diraient les Chinois. Drake, lui, n’avait eu personne à sermonner, rien d’autre que deux poteaux à la place des jambes, et un père qui voulait surtout éviter que l’affaire ne s’ébruite, pour que sa réputation d’honorabilité n’en pâtisse pas. Rachel en savait suffisamment sur le Japon pour savoir que, sans doute encore plus qu’aux Etats-Unis, il y avait une stricte séparation entre la sphère privée et la sphère publique. Les Japonais baignaient dans une sorte de respect mutuel, qu’on observait fréquemment, mais qui se traduisaient aussi par le fait qu’il fallait éviter les scandales, surtout dans le monde intransigeant et rude des affaires.

*Là où j’ai eu un père militaire qui a brillé par sa volonté de faire de moi une bonne petite Américaine WASP, tu as eu droit à un père démissionnaire... On ne peut pas dire que nous sommes bien lotis, hein, Drake ?* songeait-elle.

Une nouvelle question de Drake l’arracha à ses pensées. Barbara se contenta d’un léger sourire, visiblement amusée.

« Vous n’avez donc toujours pas compris ? Je crois que le mieux est de vous montrer une photo... »

Barbara retourna vers son ordinateur, et ouvrit un dossier, puis cliqua sur une image, avant de l’afficher en plein écran. Elle s’écarta ensuite, permettant à Drake de la voir prendre la pose :

(http://nsa20.casimages.com/img/2014/01/15/mini_140115092256790856.jpg) (http://nsa20.casimages.com/img/2014/01/15/140115092256790856.jpg)

Laissant planer quelques secondes, le temps pour elle de s’humecter les lèvres, et de rehausser ses lunettes, elle répondit, bras croisés :

« J’ai toujours voulu aider mon prochain, mais mon père, James, refusait catégoriquement de me laisser rejoindre la police, ou le FBI. Je suis devenue Batgirl, un peu par accident. Après le refus de mon père, je me suis rendue à un bel masqué organisé par la Fondation Wayne, pour mon lycée. Durant ce bal, un criminel notoire, se faisant appeler Killer Moth, a débarqué, désireux de capturer le riche milliardaire. Sans moi, Monsieur Wayne aurait été capturé. Suite à cet exploit, Batman est venu me voir pour me féliciter. J’ai du suffisamment l’impressionner pour qu’il considère que j’avais autre chose à faire de mon temps que défendre les gosses de riches. »

C’était, en raccourci, ainsi que ça s’était passé. La réalité était un peu différente, mais le secret de Bruce était suffisamment gardé pour que Barbara ne le révèle pas à n’importe qui. Elle pensait que le SHIELD savait depuis longtemps que le Chevalier Noir de Gotham City se dissimulait sous les traits d’un play boy notoire, mais ces derniers estimaient que Batman devait faire plus de bien que de mal, et n’avaient donc jamais été le voir.

« Je me suis rendue à Seikusu pour poursuivre des trafiquants d’armes, ce qui m’a amené de Gotham à ici. Mais, comme vous le voyez, je passe aussi mon temps à faire d’autres choses. Le SHIELD traque également ces criminels, et je pense qu’il est plus productif pour tout le monde que nous travaillions de concert, ensemble, plutôt que dans une opposition mutuelle. »
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le mercredi 22 janvier 2014, 18:03:15
J'adressais un petit sourire à Rachel, ce petit rictus à la fois tranquille et complice qui voulait dire "c'est tout vu !" et me retournais vers Barbara. Mes petites accroches avec mademoiselle Iron Boobies ne devait pas non plus prendre le pas sur la discussion qui avait cours avec mon vis-à-vis sur roulettes. La rousse semblait cacher un petit secret qui avait excité mon imagination et ma curiosité et même si je m'attendais à me heurter au mur du secret-défense qu'on pouvait légitimement imaginer au sein d'une base même du SHIELD, il n'en fut pourtant rien. Quand Barbara me lâcha simplement qu'elle allait me montrer une photo, j'arquais un sourcil un peu dubitatif. Une photo de quoi ? De la raison qui l'avait un temps envoyée en maraude sur les toits d'une grande ville ? Je m'attendais à la découvrir le cul moulé dans un de ces pantalons de yoga bien moulé à faire un peu de Parkour quand elle me dévoila la vérité pixelisée en s'écartant légèrement de son écran pour que je puisse m'en approcher.

Devant moi se dessinait une silhouette noir et or à la chevelure orangée, moulée dans une combinaison qu'on pouvait deviner comme assez rigide. Blindée, peut-être. Ce n'était toutefois pas ce qui importait, puisque le symbole qui reposait sur la poitrine du modèle était assez évocateur pour que je le reconnaisse presque au premier coup d'oeil. Une chauve-souris stylisée, aux ailes étendues comme en vol. Batman n'avait certainement jamais porté le string, mais quelqu'un l'avait fait en empruntant son style et une partie de son pseudonyme. Sans connaître vraiment ce milieu, le nom me vint instantanément à la bouche. Parce qu'il apparaissait dans le rapport concernant les évènements du chalet et de la tour Noventa comme étant celui de la personne qui avait affronté Yana avant qu'elle ne soit appréhendée par une autre fille, un peu plus "super".

- Batgirl...

Je n'en revenais pas ! Batgirl, carrément ! Je regardais quand même Barbara des roues à la tête : difficile d'imaginer l'handicapée qu'elle était prêter main forte à Batman lui-même, vous le comprendrez sûrement. Mes yeux passèrent sur Rachel, cherchant un instant une confirmation de sa part. Et aussi parce qu'à la voir comme ça, on n'imaginerait pas qu'elle puisse devenir presque instantanément une armurerie en porte-jarretelles. S'en rappeler aidait à rationaliser des choses, sans compter que j'avais moi aussi porté une armure cachée dans mon fauteuil.
Tandis que l'idée de considérer Barbara en tant que sidekick acrobatique d'une des figures les plus emblématiques de la justice costumée faisait son chemin dans ma tête, Barbara m'exposa brièvement son parcours et l'explication de sa double identité. Des gens sur cette terre étaient vraiment destinés à faire des choses hors du commun ! Soufflé, je me laissais retomber contre le dossier de ma chaise en poussant un sifflement admiratif.

- Comme Rachel, vous n'êtes pas une nana très commune, en fait. C'est dingue, tout ça ! Puisque vous m'avez révélé ça, si je vous demande gentiment vous me dites aussi qui est Batman ? Hein ?

Sérieux ? Oui ! Mais je doutais qu'elle le fasse. En fait, je ne comprenais pas trop pourquoi elle acceptait de me dire qui elle cachait dans son ombre. Je n'étais personne pour elle, après tout. Mais bon, qui croirait que Barbara puisse être un acolyte virevoltant comme Batgirl ? Ma bouche se tordit à cette constatation. J'allais devoir garder cette information pour moi, parce que de toute façon personne n'y croirait. Dommaaaaaaaaage ! J'avais une bonne grosse grenade médiatique en main tout en me rendant pertinemment compte que je n'aurais jamais les moyens d'en faire sauter la goupille.
Néanmoins, la révélation me rassurait sur le point principal de cette entrevue et je m'empressais d'en remercier Barbara.

- Grâce à vous, je sais que j'ai une petite chance d'intégrer le SHIELD sans y être inutile. Merci, Barbara !

Roulant pour m'installer tout à côté d'elle, je me fendis d'un baiser sur sa joue. Comment remercier autrement celle qui avait passé un excellent baume apaisant sur mes doutes et mes angoisses ? A mes yeux, lui serrer la main n'aurait pas été assez expressif. Là, elle était fixée et je m'écartais déjà en souriant.

- A présent excusez moi, mais Rachel et moi devons dîner . Je me penchais à son oreille pour lui parler à voix basse. Entre nous, elle est déjà raide dingue de moi !

Et je partis d'un petit tranquille, remerciant une dernière fois Barbara avant d'aller rejoindre ma bimbo mécanisée.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le vendredi 24 janvier 2014, 01:48:17
La première fois que Barbara avait vu Batman, ce n’était pas dans un bal masqué, c’était à la télévision, aux journaux, à une époque où Batman était encore poursuivi par la police, et considéré comme une sorte de criminel voulant se substituer à la police. Comme le SHIELD l’avait découvert par la suite, notamment en ayant accès aux enregistrements vidéos des caméras de sécurité, la première véritable rencontre entre Barbara et Batman avait eu lieu dans les locaux du GCPD. Barbara n’avait alors qu’une quinzaine d’années, et une belle petite bouille ronde (http://img98.xooimage.com/files/d/9/5/2014-01-19_00003-4368c16.jpg), et n’avait jamais caché son admiration pour Batman, qu’elle avait alors vu comme un homme qui n’était pas susceptible d’être corrompu par les criminels, et de pouvoir enfin permettre de purifier les institutions de Gotham City, ainsi que de blanchir les rues de la ville. Qu’elle ait fini par devenir Batgirl n’était donc pas particulièrement surprenant. Quand Drake demanda à Batgirl l’identité civile de Batman, cette dernière esquissa un léger sourire, avant de répondre :

« Si je devais vous le divulguer, je serais dans l’obligation de devoir vous tuer dans l’heure, et ce serait fort regrettable. »

Rachel supposait que Batman devait être une sorte d’individu riche, suffisamment pour que son identité civile soit également archivée au sein du SHIELD. Elle figurait dans des archives spéciales, cryptées, accessibles uniquement pour les agents ayant les plus hautes accréditations. Les rumeurs allaient bon train sur l’identité réelle de Batman, des plus crédibles aux plus extravagantes, allant jusqu’à inclure Michaël Jackson, Elvis Presley, Quentin Tarantino, voire certains pontes de Gotham, comme Bruce Wayne. Rachel n’en savait rien, car elle n’avait pas le niveau d’accréditation nécessaire pour accéder aux fichiers cryptés concernant Batman, mais, un jour, elle était sûre qu’elle aurait sa réponse. Le SHIELD avait déjà mené des enquêtes sur Gotham City, et il était peu probable que les enquêtes n’aient pas permis aux huiles de découvrir qui se cachait sous le masque. Un jour viendrait certainement où tous ces gens finiraient derrière les barreaux, et où Iron Girl serait démantelée, mais ce jour était encore très loin, et très peu envisageable en l’état actuel des choses.

La conversation était visiblement terminée. Barbara était plus ou moins convaincue qu’elle risquait de revoir Drake. Rachel la salua, puis sortit du laboratoire, continuant à pousser le fauteuil roulant. Il y avait pas mal d’hommes et de femmes en blouse. Par une fenêtre sur sa droite, Rachel vit des appareils travailler sur des prototypes d’armure.

« Je me rends une fois par semaine dans ce coin-là, afin que le docteur Cunningham et son équipe mènent des recherches et des maintenances sur mon armure. En attendant, il y a un autre endroit que j’aimerais te montrer, un endroit dans lequel on risque de te recevoir assez souvent. »

Elle préféra ne pas en dire plus pendant quelques minutes, se rapprochant de l’ascenseur. Iron Girl entreprit alors de lui raconter une petite histoire, une anecdote.

« L’un des problèmes majeurs des gens comme Batgirl, Supergirl, Spiderman, et tous ces individus costumés, est que ce sont des gens qui faisaient du bruit pour rien. N’as-tu jamais trouvé bizarre que, alors qu’ils soient là depuis des années, la criminalité n’ait pas vraiment suivi une courbe descendante ? Parmi toutes les raisons, il y en est une qui, pendant longtemps, a rendu l’action de ces gens assez inutiles. Les Etats-Unis sont, bien plus que d’autres pays, un pays où la procédure et les formes ont une forte apparence. Je suppose que tu as suffisamment du voir assez de séries policières et de films pour avoir entendu parler des droits Miranda. »

Les droits Miranda, connus dans le monde entier, étaient des droits de la défense découlant d’un arrêt de la Cour Suprême. Datant de 1966, il s’appelait « Miranda c/ Arizona », et tenait de là son nom. Dans cet arrêt, comme l’expliqua Rachel en filant dans un ascenseur, les juges suprêmes avaient annoncé que, avant chaque arrestation, le policier en charge de l’arrestation avait l’obligation de signifier oralement, puis de notifier par écrit, à chaque suspect ses droits fondamentaux : le droit de conserver le silence, d’avoir le recours à un avocat, et, le cas échéant, à un avocat commis d’office. Des mentions prescrites à peine de nullité de l’arrestation, soit, en somme, des actes dont l’abstention était capable de faire s’écrouler toute la procédure. C’était probablement l’arrêt le plus connu du monde, grâce aux Experts, et à d’autres séries de ce genre.

L’ascenseur se mit à décoller. Après avoir laissé quelques secondes, Rachel poursuivit :

« Quand les criminels sont arrêtés par les supers-héros, ils sont généralement libérés, faute de preuve, ou parce qu’ils sont arrêtés par des personnes qui n’avaient pas l’autorisation de le faire. D’un côté, il y a l’impression que la multiplication de ces gens a tendance à développer et à assurer la sécurité, alors que, d’un autre côté, les détenus sortent généralement au bout de quelques mois. Dès lors, quand le SHIELD a décidé de lancer l’Initiative, et de former les supers-agents, il a été nécessaire d’inclure une partie théorique, et, si je te parle de tout ça, c’est, outre pour avoir de quoi impressionner les filles à un dîner aux chandelles, pour te préparer à l’une des épreuves les plus difficiles de ta vie... »

L’ascenseur s’ouvrit sur une bibliothèque, figurant également dans les profondeurs des locaux. Rachel poussa la bibliothèque, et alla chercher un livre, un épais volume. Avec un sourire légèrement moqueur sur les lèvres, Iron Girl se rapprocha, et le tendit entre ses mains.

« Voici ton futur livre de chevet, Drake. »

C’était le Code pénal japonais. Elle croisa alors les bras.

« Maintenant, tu sais comment me séduire. »
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le samedi 25 janvier 2014, 15:25:50
- Si je devais vous le divulguer, je serais dans l’obligation de devoir vous tuer dans l’heure, et ce serait fort regrettable.
- Evidemment,  vous ne pouviez pas juste me dire non, hein ?


Nous nous quittâmes alors sur ces mots et un sourire poli, avant que mon fauteuil ne retombe sous les bonnes grâces de Rachel. Ce n'était pas très pratique pour discuter qu'elle se trouve derrière moi et non pas à côté, mais la savoir là me contentait finalement assez. J'avais l'impression qu'il y avait entre nous une fragile complicité qui se tissait lentement et si considérais que si pour entretenir ce lien je devais l'avoir dans mon dos et pas à mes côtés, c'était un moindre mal. Tout comme mon guide, j'observais au passage les allées et venues des bras mécaniques qui travaillaient sur ce qui me semblaient être des armures ou tout au moins de pièces pour quelques modèles. Peut-être que c'était là qu'il retapaient Iron Girl dont la carlingue avait sacrément morflé durant notre mésaventure à la villa ? J'avais assez vu les chaînes de montage de Noventa Corp pour en reconnaître une quand je me trouvais en face mais je n'étais pas à la bonne hauteur pour voir distinctement ce qui en sortait et me mordait la lèvre. Le Mark 4 me manquait et je n'aurais une infime chance de réendosser une armure que si j'arrivais à intégrer le SHIELD. Pour le moment donc, je devais faire mon deuil et accepter le fait que j'allais probablement rester un adolescent tout à fait ordinaire.
Enfin, si les gosses de super-riches pouvaient être qualifiés comme tels, bien sûr.

- Une salle d'interrogatoire ?, avais-je demandé à moitié sérieusement quand elle avait parlé d'un lieu où je serais amené apparemment à revenir.

Rachel garda le silence jusqu'à l'ascenseur du bout du couloir comme pour me faire mariner et j'attendis qu'elle daigne m'éclairer un peu plus en commençant son explication sur un sujet que je ne compris de prime abord pas. En gros, l'officier faisait un parallèle entre les justiciers de tous poils et la loi américaine. Tout ça m'échappait salement, mais j'en comprenais le fond : malgré la multiplication de sauveurs de la justice, le crime se portait toujours aussi bien. Admettons. Et ? Enfin, où est-ce qu'elle voulait en venir et en quoi ça devait être sensé m'interesser, son histoire ? Curieux, je l'interrogeais du regard quand elle évoqua les droits Miranda. A mon avis, vu la tronche que je tirais, Rachel n'eut guère de mal à comprendre que j'étais complètement en roue libre et que je méritais une petite explication. Elle me la dispensa donc, m'appren   nant pourquoi dans les séries policières les flics ne pouvaient pas s'empêcher de tous réciter la même litanie à l'arrestation du salaud de l'histoire. D'accord, mais encore ?

- Une épreuve ? Hein ?

Nous pénétrâmes alors dans une bibliothèque qui valait certainement plus que celle du campus de Seikusu. Laissant sa phrase en suspension le temps que nous puissions arriver au niveau de ce qu'elle était venue chercher, Rachel finit par me tendre un livre. Un GROS livre, dont je savais qu'il allait être foutrement emmerdant avant même d'en connaître le titre. Je m'en saisi quand elle me le tendit, déglutissant quand je réalisais de quel ouvrage il s'agissait. Le code pénal japonais, carrément.
Quel.
Cadeau.
De.
MERDEEEEEEEEEEEEEEEE !

Je souriais néanmoins aimablement, ne sachant pas trop si elle plaisantait ou si elle était des plus sérieuses. Comment pouvait-on décemment séduire une nana avec un code pénal, hein ? "Hey poulette, tu as vu mon gros article 4 ?" Nan, mais sérieusement ! Est-ce que j'avais une gueule d'étudiant en droit ? Bien qu'ayant envie de lui rire au nez en envoyant le livre dans un coin de la pièce, je fis le parfait hypocrite. Si je voulais avoir une chance de serrer Rachel, autant que je ne la gaspille pas en l'envoyant chier. Je déposais le Code sur mes cuisses et regardais Rachel de haut en bas.

- Et si je te proposais de verrouiller la bibliothèque de l'intérieur pour qu'on puisse avoir la paix pendant qu'on fait l'amour sur mon fauteuil, ça ne marcherait pas tout aussi bien ? Je pourrais commencer en te disant combien je te trouve sexy dans ton uniforme et toi tu serais flattée, commençant à l'ouvrir l'air de rien et tout et tout... Non ?

Dans mes fantasmes les plus simples et les plus probables, c'est comme ça que ça aurait dut se passer. Rachel, moi, une pièce tranquille et un peu de temps devant nous pour parler mécanique des corps et combat très très close. Et à vrai dire, à cet instant précis, juste avant qu'elle ne réponde, j'en caressais encore l'espoir.

- Parce que je ne vois pas comment je vais arriver à te plaire avec juste un dîner et un code pénal, en fait... Je soupirais. Même si ce n'est pas l'envie qui m'en manque.
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Iron Girl le dimanche 26 janvier 2014, 16:58:59
Évidemment, on trouvait plus romantique comme livre qu’un Code pénal. Bras croisés, Rachel était en train de s’amuser en voyant la mine décomposée que Drake fit en voyant l’énorme pavé que Rachel lui tendit, avant d’essayer de rattraper le coup. Son sourire initial lui avait semblé assez dépité, et il tenta d’embrayer sur l’humour. Difficile à croire venant de la part d’une femme qui se baladait dans une armure high-tech au design sexy, mais, avant de rejoindre l’armée, Rachel avait fait du droit. Le souhait initial de son père était de l’envoyer à West Point, la célèbre académie militaire de l’État de New York, afin qu’elle puisse devenir un officier de haut rang. Il avait été à la fois déçu et satisfait que, avant de vouloir rentrer à l’académie, Rachel ne veuille rejoindre l’U.S. Navy, afin d’avoir une meilleure expérience du terrain. Sa mère, quant à elle, avait été tout simplement déçue, craignant que sa fille ne se retrouve abattue en plein cœur du désert afghan. Quoiqu’il en soit, Rachel s’était farcie son lot d’articles, de décrets, et d’arrêts de la Cour Suprême pendant sa folle jeunesse, autant d’éléments qui avaient d’ailleurs facilité le fait qu’elle soit inscrite comme candidate au projet « Iron ».

« Parce que je ne vois pas comment je vais arriver à te plaire avec juste un dîner et un code pénal, en fait..., glissa-t-il alors, rappelant Rachel à la réalité. Même si ce n'est pas l'envie qui m'en manque. »

L’intéressée décroisa les bras en souriant, et se rapprocha de Drake. Elle avança alors l’une de ses mains, et la posa sur son épaule gauche, la faisant lentement glisser sur sa peau, avant de se retourner, allant dans son dos. Elle posa sa seconde main sur son autre épaule, et les fit alors lentement descendre. Une situation que d’aucuns auraient tout à fait pu qualifier de sensuelle.

« Et bien, mon brave et intrépide Drake, disons qu’une connaissance profonde du Code pénal te permettra de savoir comment réaliser une violation de domiciles entre les parties... »

On aurait presque pu croire que ses mains allaient descendre jusqu’à son bassin, mais elle se contenta d’attraper l’épais volume, et se releva alors. Ses seins s’étaient, durant ce geste, enfoncés contre la nuque de Drake, et elle se redressa alors. Le livre s’ouvrit brièvement, avant d’atterrir entre les deux mains de Rachel, qui alla le reposer sur la table. Elle se retourna alors vers l’homme, et précisa le fond de sa pensée.

« Je te taquinais, bien sûr. Il n’y aura pas d’épreuves de droit, ce n’est pas un concours, mais il est préférable de savoir comment ça marche avant de commencer à gambader dans le ciel. Bien que les Japonais nous apprécient, nous ne sommes pas chez nous. Je te ferais les fiches pour savoir les bourdes qu’il vaut mieux éviter quand on tombe face à des policiers un peu obtus. »

Il y avait, chez Rachel, une sorte de réflexe d’autodéfense consistant à toujours faire en sorte qu’on la considère comme une femme dont le seul intérêt n’était pas son superbe cul, sa belle poitrine, ou sa longue chevelure rousse. Une habitude qui venait au fait qu’elle avait officié au sein des Marines, dans un corps militaire qui était, tout de même, encore assez machiste, et que la fille d’un Hawkes apparaissait un peu comme un élément ne figurant pas du même monde que les soldats. Rejoindre l’armée quand on était une femme avait toujours été plus difficile que quand on était un homme.

Elle se rapprocha de Drake, et reprit :

« Pour l’instant, je ne peux pas te donner de dates. J’ignore quand nos ingénieurs fabriqueront une nouvelle armure, ça dépendra de la vitesse à laquelle les ingénieurs de ton père transmettront leurs schémas, et de la vitesse à laquelle les nôtres les insèreront dans leurs protocoles pour sortir une armure. Bien sûr, rien ne t’empêchera d’aller voir le docteur Cunningham pour te tenir au courant. Concernant notre dîner... »

La jeune Hawkes fit une petite pause, comme si elle réfléchissait, cherchant à clarifier ses pensées.

« En fait, je crois qu’un bon repas est un très bon moyen de plaire aux filles, si j’en crois mon expérience. »
Titre: Re : Rage Against The Machine [Drake Noventa]
Posté par: Drake Noventa le jeudi 30 janvier 2014, 18:12:05
STOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOP ! Trouvez le bouton d'arrêt sur image, j'arrête là le film de ma vie pour être sûr de conserver bien vivace la réalité de cet instant dont en le vivant je n'étais pas sûr qu'il n'était pas une hallucination. Devant moi, Rachel jouait -plutôt bien, en plus- les allumeuses en faisant serpenter ce corps des plus désirables qu'elle avait emprisonné dans le tissu fadasse de son uniforme protocolaire militaire. Avant mon accident, j'avais vécu pas mal d'histoires de fesses et passé du bon temps avec pas mal de filles mais aucune ne m'avait jamais sorti un numéro pareil à celui là. Même en considérant que je craquais terriblement pour Rachel "Iron Girl" Hawkes, c'était furieusement excitant.
Non, non. Excitant n'était pas tout à fait le mot et ma confusion de l'instant me laissa le loisir de trouver plus approprié. C'était plutôt intimidant, en vérité. Qu'elle me fasse du rentre-dedans pour se manquer gentiment ou pour me motiver à la séduire, ça n'importait que peu et je rougissais en me passant doucement la langue sur les lèvres en ne me privant pas pour tenter de contempler ses formes quelque peu alanguies en me tordant le cou comme un crétin. Et son petit discours, aaaaw... De quoi motiver n'importe quel mec à bûcher ses licences de droit. Rachel savait créer des vocations !

- Voilà qui me donne envie de te voir plaider à la barre, Rachel...

Et voilà qu'elle descendait ses mains, comme en réponse à mon invitation. Dans dix secondes, la sulfureuse rouquine aurait les doigts sur mon gros...
...
Code pénal. Cette garce venait de récupérer son putain de bouquin en me laissant si proprement sur la touche que je ne pus m'empêcher d'en sourire de bon coeur en levant les yeux au ciel pour me moquer de ma bêtise. Comment avais-je pu croire qu'elle et moi... ici... ? Ah, c'était aussi ridicule qu'excitant et je tentais de cacher mon érection en posant sagement mes mains sur les cuisses, écoutant distraitement mon aînée.

- Merci. Je suppose que ça sera utile, sempaï.

Le terme n'avait pas de réelle valeur pour les deux occidentaux que nous étions, mais il résumait bien ce qu'allait devenir un des aspects de notre relation. J'espérais que Rachel accepte de participer à ma formation, chose que je lui confierais lors du dîner qui lui restait encore à accepter.

- Je ne suis pas pressé. Du moins, disons que j'ai beaucoup à faire ! Je veux promouvoir moi-même les MetalBones à travers le monde et pour ça aussi il va me falloir un peu d'apprentissage. Les ingénieurs du SHIELD auront donc tout le temps de se concerter avec ceux de Noventa Corp.

Tacitement, Rachel me signifia enfin accepter mon invitation. Je laissais un large sourire s'étendre sur mes lèvres et lui saisit alors la main pour y déposer un long baiser avant de lever les yeux vers elle. Si j'avais pu atteindre sa joue, c'aurait été elle que j'aurai embrassée. Et j'aurais sûrement tenter d'approcher ses lèvres, mais l'histoire n'aurait pas à dire comment elle aurait réagit.

- Alors c'est parfait, mademoiselle Hawkes. Je vous attendrais chez moi pour vingt-heures trente. Vous amenez le vin et le léger décolleté, je m'occupe du repas, de la bonne humeur et des tentatives de séduction.

Une œillade complice que je lui adressais vint conclure cette discussion, de la façon la plus simple possible. Nous aurions bientôt tout le loisir de nous découvrir, elle et moi.
Notre histoire commune, après tout, ne faisait que débuter.