Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Le voleur attrapé [PV Denna]

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Denna

E.S.P.er

Re : Le voleur attrapé [PV Denna]

Réponse 15 mardi 09 novembre 2010, 11:50:37

       Denna poussa un pan de la toile d’un revers de la main et sortit avec son compagnon. Le bivouac était disposé de telle façon que les tentes faisaient un cercle pour se protéger des vents. Au milieu, le reste d’un grand feu rendait son dernier soupir en laissant échapper de petites fumeroles. Il faut dire que la journée était déjà bien avancée et que le convoi aurait dû reprendre la route depuis plusieurs heures. Aucune tente n’était pliée et le camp était aussi silencieux qu’un cimetière. Les marchands agglutinés le plus loin possible de la tente de Denna, mangeaient en silence leur ration, comme des condamnés à mort en attente du billot. C’était compréhensible vu les hurlements inhumains qui s’élevaient depuis le début de la matinée. Les braves commerçants n’avaient sans doute pas voulu déranger la Mord-Sith en plein travail.

       Denna se dirigea vers le groupe qui se recroquevilla comme une seule entité en voyant la dame en rouge. L’un d’eux eu cependant le courage de venir l’accueillir en s’inclinant bien bas. L’homme jeta un coup d’œil horrifié à l’homme qui la suivait. Il avait l’air d’avoir vécu un véritable enfer. Si on ajoutait à cela ses bandages maculés de sang et la douleur que lui infligeait chaque mouvement, il n’était vraiment pas beau à voir. La petite troupe bloqua sur le supplicié, le fixant avec une pitié évidente.

       -La dernière personne qui ait entré dans ma tente sans ma permission, expliqua la Mord-Sith en désignant Val. Dis bonjour à nos amis.

       Avant que le garçon n’ait pu s’exécuter, Denna lâcha sa main et lui asséna un violent coup de coude dans le visage. La puissance du coup le renverserait surement et il valait mieux pour lui qu’il ait le réflexe de penser à s’accrocher à Denna, exécutant ainsi la première d’une longue liste de règles. Comme tout ce que faisait Denna, les règles avaient un but. Elle permettait à Val de se concentrer sur des choses futiles mais qui lui éviteront beaucoup de souffrances. L’angoisse à l’idée d’en oublier une seule lui tortillerait les tripes et l’empêcherait de se focaliser sur les solutions pour s’en sortir et ne pas craquer. Denna est une professionnelle et qui plus est, la meilleure de toute. Tout ce qu’elle faisait était calculé et anticipé. Tout cela pour un seul but final : Que Val l’aime de tout son cœur. Quoique cette notion était encore difficile à assimiler à ce stade du dressage.

       -Donnez-moi une part de votre infâme brouet et préparez le départ, ordonna-t-elle.

       Denna poussa ensuite Val vers les marchands qui renversèrent leur bol de bouillon en réceptionnant le pauvre homme. Les marchands étaient partagés entre le désir de l’aider et de ne pas subir le courroux de la Mord-Sith.

       -Attachez-le à l’arrière du convoi avec une cangue. Il a besoin de marcher… ou de se faire trainer. Peu importe, fit Denna en prenant le bol de nourriture que lui tendait un marchand apeuré. Oh ! Et si comme par hasard, mon prisonnier parvient à s’échapper. Ce n’est pas grave, je le remplacerai avec l’un de vous.

       Ces mots eurent un bel effet sur les hommes. S’ils avaient comme projet de desserrer les liens du pauvre Val pour qu’il ait sa chance, ils allaient maintenant tout faire pour être sûr qu’il ne s’échappe pas. En effet, une heure plus tard Val avait été fixé à une grande poutre de bois reliée par une lourde chaine en fer au chariot qui fermait la marche. La route était longue et personnes n’avait droit de lui donner à boire ni même de ralentir lorsqu’il tombait. Parfois, quelques marchands lui lançaient de timides encouragements. Ils ne croyaient pas vraiment en ce qu’ils disaient mais c’était la seule chose qu’ils pouvaient faire pour lui.

       Pendant ce temps, Denna chevauchait au milieu du convoi, silencieuse. Elle regrettait parfois sa décision de le faire marcher derrière. Non pas pour la cruauté du geste, mais tout simplement parce qu’il lui manquait. Le voyage allait durer huit heures avant le prochain bivouac.
La pire cruauté naît de l'amour le plus profond

Val’Arrinian

Re : Le voleur attrapé [PV Denna]

Réponse 16 mercredi 10 novembre 2010, 00:35:09

Du revers de la main, elle écarta l’entrée de la tente et sortit avec Val, qui la tenait toujours pas la main. Il ne tentait même pas de détailler le reste du campement, il remarqua juste que la tente était excentrée par rapport aux autres et que les caravaniers s’étaient massés pour manger, enfin, plus picorer que manger, dans l’angle opposé, complètement terrorisé, ça se sentait dans l’air, ça se voyait dans leurs  yeux, et chaque fibre de son être respirait la terreur.

On ne pouvait pas leur reprocher cette prudence. Franchement, il les comprenait même très bien. Devant les hurlements, lui, il aurait fui sans même se retourner. Dans quel genre de peur les maintenait-elle ? Et puis pourquoi avoir attendu avant de partir ? N’avaient ils pas un délai à tenir ? Mais bon, il s’était peut être pas trompé de tente en fin de compte. Cette pensée lui fit esquisser l’ombre d’un sourire qui s’en alla de suite en sentant la douleur le gagner à chaque pas.

En voyant la dame de cuir rouge, les membres du « festin », se renfermèrent sur eux même, physiquement comme moralement, ils ne jetèrent plus que des regards à la dérobade, des regards qu’ils croyaient discrets. Finalement, l’un d’eux se leva pour lui présenter des salutations d’usage et l’accueillir, il tremblait comme une feuille. Quand il croisa le regard de Val l’homme eut l’air horrifié, puis il glissa un regard sur ses bandages sanglants et les traits crispés par la douleur causée par chaque mouvement, Vu son regard, c’était moche, il avait l’air tant amoché que cela ? Bon, c’est vrai que toute sensation s’en allait dans certaines parties de son corps. Il voyait de la pitié se peindre dans les traits de toutes les personnes présentes, sauf dans ceux de celle dont il tenait la main.

« La dernière personne qui ait entré dans ma tente sans ma permission, expliqua la Mord-Sith en désignant Val. Dis bonjour à nos amis. »

Il ne vit rien venir, elle dégagea sa main et lui balança un coup de coude dans l’un des rares endroits pas encore douloureux sur son torse. Il en eut le souffle coupé, et, sous la puissance de l’impact, bascula en arrière et se ratrappa là pou il pouvait sur l’uniforme de la jeune femme, en l’occurrence, vu sa position et la façon dont il était tombé, sa jambe, un peu en dessous du genou. Puis en se relevant, poussant un gémissement sous la douleur, il put se raccrocher sa ceinture, ne lâchant sa jambe qu’une fois en contact avec la ceinture. Il avait le souffle court, très court.

« Donnez-moi une part de votre infâme brouet et préparez le départ. »

L’ordre avait claqué comme un fouet, et personne ne se serait aviser de la contredire, ou même de prendre son temps, chacun se mit à courir dans tous les sens. Elle le poussa sur ceux qui tenaient plus à faire bonne chair qu’à obéir. Il se retrouva trempé par une sorte de bouillon à l’odeur infecte, il n’imaginait même pas le gout qu’il devait avoir.

« Attachez-le à l’arrière du convoi avec une cangue. Il a besoin de marcher… ou de se faire trainer. Peu importe, fit Denna en prenant le bol de nourriture que lui tendait un marchand apeuré. Oh ! Et si comme par hasard, mon prisonnier parvient à s’échapper. Ce n’est pas grave, je le remplacerai avec l’un de vous. »

Ça jeta un froid certain sur l’ambiance, un froid glacial. Personne n’oserait contester cet ordre et on le fit avec empressement, ce fut même la première chose de fait, lui lier les mains à l’arrière du dernier chariot. Une bonne heure plus tard, le chariot se mettait en branle, lentement, mais surement. Il espérait qu’il pourrait tenir debout toute la journée, mais soyons réaliste, il ne le pourrait pas.

Il était complètement crevé, chaque pas le faisait souffrir, il y avait un soleil de plomb, il n’en pouvait plus. Il buta sur une pierre et perdit pied. Il se retrouva à trainer derrière le chariot, ses cotes cassées et son épaule meurtrie heurtant le sol régulièrement. Il n’arrivait pas à se relever, et avec un peu de chance, il crèverait sur le chemin. Ce serait plus simple. Et il s’abandonna, dans le l’espoir de la mort ou qu’on le redresse. Quoi de plus facile ? Et puis, ça lui oterait le plaisir de le tuer.

Au total, quand ils arrivèrent à l’endroit prévu pour le bivouac, il avait du faire Trois heures sur ses pieds et cinq à terre en arrivant. Il était dans un état pitoyable, incapable de bouger le moindre muscle, mais vivant encore.

« Et merde… »

Denna

E.S.P.er

Re : Le voleur attrapé [PV Denna]

Réponse 17 mercredi 10 novembre 2010, 19:15:13

       Denna sauta de son destrier et étira longuement ses muscles endoloris par une si longue chevauchée. Enfin, elle n’était pas à plaindre en comparaison de Val. La jeune fille confia l’équidé à un marchand qui s’occupa de le bichonner, tandis qu’elle se dirigea vers l’arrière du convoi où était encore attaché le garçon. Elle le trouva sur le sol, à demi inconscient. Personne n’osait l’aider, ni même l’approcher. Les marchands étaient tous en train de décharger les chariots pour installer le bivouac. Denna s’approcha donc de l’homme négligé et lui enfonça immédiatement l’Agiel dans les reins.

       -Tant que tu le sentiras, tu seras vivant, fit-elle d’un ton joyeux.

       Toutefois, elle se demandait si elle n’y avait pas été un peu fort. Ce voyage aurait pu le tuer, et finalement, elle avait de la chance qu’il soit en un seul morceau. Ses vêtements n’étaient plus que des haillons qui tenaient par de minces lambeaux de tissu. Ses multiples plaies ne saignaient pas parce qu’elles étaient recouvertes d’un épais mélange d’hémoglobine et de terre, faisant une sorte de boue pourpre sur son corps. Pour résumer, il était presque mort. Cependant, le « presque » a toute son importance. Qu’elle piètre Mord-Sith elle ferait si elle le laissait mourir si facilement.

       Denna retira la cangue autour de son cou et lui enleva ses liens. Il allait encore falloir qu’elle s’occupe de lui sinon il allait mourir. En plus des multiples infections qui allaient le tuer en quelques jours si elle ne nettoyait pas les plaies, il avait sans doute perdu assez de sang pour que les jours se transforment en heures. Au moins, la bonne nouvelle c’est qu’il était conscient… Enfin presque. Denna ne lui ordonna pas de se lever pour autant. Elle l’allongea sur le dos, mis un bras autour de ses épaules, l’autre sous ses jambes et tira. Elle réussit à le lever… de quelques centimètres, puis en voyant qu’elle n’arriverait pas à le porter bien loin, la jeune fille héla quelque gaillard pour l’aider.

       Un colosse aida donc la Mord-Sith à porter le blesser jusqu’à sa tente, où il l’étendit, selon ses instructions, dans le lit. Denna sortit une nouvelle fois ses onguents, plus une bassine d’eau avec une éponge. Elle s’assit comme la dernière fois au côté de Val et une petite mélodie s’échappa une nouvelle fois de ses lèvres. La Mord-Sith retira la saleté qui maculait le corps du garçon en fronçant les sourcils à chaque fois qu’elle voyait une nouvelle blessure. Ce n’était vraiment pas professionnel d’abimer ainsi son protéger. L’Agiel était bien plus douloureux et laissait beaucoup moins de traces, mais parfois c’était bon de faire ça à l’ancienne.

       Lorsque Denna eut fini de poser le dernier bandage, la mélopée qui s’élevait retomba pour s’évanouir dans le silence. Elle le regarda pendant un moment sans rien dire. On aurait cru voir une lueur de pitié traverser ses yeux. Elle voulait tellement l’aider mais elle ne savait pas bien comment s’y prendre. Denna n’était là que pour le forcer à trouver un moyen d’échapper au carcan que représentent toutes les sensations. Elle le poussait à bout dans le but de lui faire comprendre qu’il n’était pas l’esclave de la douleur. Ce n’est rien d’autre des caprices du corps qui n’ont aucune consistance physique.

       Denna se pencha sur lui et l’enlaça délicatement, fermant les yeux pour profiter du contact avec ce corps masculin. Pour le moment il la détestait, mais ils allaient partager tellement de choses ensemble. La relation entre une Mord-Sith et son compagnon va bien au-delà de sentiments aussi plats que l’amour.

       -Ne t’échappe pas Val, conseilla la Mord-Sith dans un murmure. Tu ne dois pas fuir ta souffrance en essayant de t’évader de ton corps. Tu dois écouter ton corps sans pour autant te faire dominer par ses exigences. Tu y arriveras Val. Je suis là pour t’aider.

       Tout à fait convaincue de ce qu’elle était en train de dire, Denna termina ses paroles en posa ses lèvres sur l’épaule nue du garçon. Elle se redressa ensuite, laissant courir sa main gantée le long de son dos. La tendresse dont elle faisait preuve était bien surprenante.
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Val’Arrinian

Re : Le voleur attrapé [PV Denna]

Réponse 18 vendredi 12 novembre 2010, 00:39:15

Ereinté, à bout de souffle, complètement vidé, assoiffé, son corps ne le faisait plus souffrir, non, il ne sentait plus rien, était il en train de mourir ? Il aurait aimé, au moins, il aurait su qu’il n’aurait plus jamais à souffrir de tels supplices, enfin, il osait l’espérer. Quelque chose pourtant lui fit regretter de ne pas avoir plus tenté de mettre fin à ses jours. Une douleur au creux des reins, une sensation horrible, encore une fois, Denna avait frappé avec son arme de torture à cet endroit. Il était tellement à plat qu’il tressaillit à peine sous le coup, aucun bruit ne franchit ses lèvres complètement sèches, et sans doute bien craquelée. Enfin, ça c’était vraiment le cadet de ses soucis. Il se tourna tant bien que mal, et surtout, dans la direction de Denna, dont il attrapa sa botte. Un seul coup suffisait largement. Autant éviter les autres tant que c’était possible.

« Tant que tu le sentiras, tu seras vivant. »

Il ne parvenait à entendre qu’un mot sur deux à cause de la boue dans ses oreilles, et en imprimait la moitié, alors autant dire qu’il ne comprenait vraiment pas grand-chose. Et même son esprit était ailleurs, ses yeux étaient à la limite du vitreux, comme s’il y avait encore de bons chevaux et une bonne carriole, mais plus de cocher. Vu le temps qu’il avait passé au sol, il était compréhensible que ses traits soient blafard, il devait être presque exsangue. Mais au moins, le mélange du sang qui s’était écoulé et de la poussière, des gravillons, et de la boue avait le mérite, au delà de le rapprocher la faucheuse, de faire cesser le saignement de manière plus ou moins dangereuse. Si il n’était pas soigné rapidement, plusieurs plaies d’apparences critiques allaient s’infecter.

Il entendit l’ordre de ne pas bouger lorsqu’elle lui enleva précautionneusement la gangue et lui défit ses liens. Qu’elle ne s’inquiète pas, il n’aurait pas pu. Le seul bon point de cette journée, c’est qu’elle allait à nouveau s’occuper de lui pour le soigner, un de ses rares moments de tendresses, non, le seul, qu’il avait vu. Hélas, elle ne le laisserait pas mourir, même si il lui restait quelques heures. Il sentit à la douleur qui se propageait qu’elle essayait de le déplacer, mais sans succès apparent. Non, sans aucun succès. En désespoir de cause, elle fut obligée de faire appel à de l’aide extérieur, hélant quelqu’un passant à sa portée.
 
Ce fut un véritable colosse qui porta le pauvre Val jusqu’à la tente, au moins, il y alla doucement pour le soulever, avec d’infinies précautions. Les yeux du jeune homme n’exprimaient que de la gratitude, les yeux du solide gaillard, pitié et horreur à la fois. Et en son fort intérieur, Val se lamentait en disant qu’il était encore loin de la triste vérité. Celui-ci, sur les ordres de la mord sith, le déposa sur le lit, plus délicatement qu’il n’aurait cru cela possible. Il avait juste fait ça par pitié ou parce qu’il était de l’autre côté de la barrière ? Aucune idée.

Pour la deuxième fois en moins de 24h, elle sortit ses onguents, mais cette fois ci, elle avait aussi une bassine d’eau et une éponge.  Il allait suivre un décrassage en règle ! Elle se mit à nouveau à chanter de sa voix douce si étrange, mais peut être était ce parce que c’était la deuxième fois qu’il l’entendait, il se rendait compte que cette vois douce lui allait bien mieux que celle qu’elle prenait pour donner des ordres. Il était dans le noir complet bien malgré lui, ses paupières étaient fermées, mais il ne dormait pas, attiré par cette voix si douce et si agréable.

Au rythme de la mélopée, elle commença à le nettoyer avec l’éponge. Et il ne se rendit pas compte, mais lentement, sa main se déplaça et finit par aller trouver celle de la jeune femme, qu’il serrait dès qu’elle passait un peu trop vite sur une plaie, ou frottait un peu trop fort. Pourquoi faisait-il cela ? Il n’en savait rien, cela avait été instinctif, comme si il avait cherché un soutien, non un réconfort dans cette main posée sur le lit.

Lorsqu’elle eut fini, elle arrêta de fredonner ce qui fit que Val tressaillit et serra sa main plus fort avant de la lâcher, doucement, sans pour autant quitter sa place. Il était plus ou moins revenu à lui, assez pour être parfaitement conscient de ce qui l’entourait, notamment du silence et du regard perçant de la femme posé sur lui. Une étrange et fugace lueur de pitié envahit son œil avant de s’en aller, aussi soudainement qu’elle était venue. Il ne savait plus quoi penser. Voulait elle vraiment juste le torturer, ou autre chose ? Sa douceur contrastait tellement avec son plaisir de la souffrance. Pouvait-il seulement la comprendre ? Non.

Délicatement, tendrement, elle l’enlaça, étrange sensation, mais pas forcément désagréable, machinalement, et pourtant, de manière complètement incompréhensible, ses bras l’enlacèrent un court instant avant de retomber, lorsqu’il se rendit compte de ce qu’il faisait, à celle qui se délectait de ses souffrances.

« Ne t’échappe pas Val. Tu ne dois pas fuir ta souffrance en essayant de t’évader de ton corps. Tu dois écouter ton corps sans pour autant te faire dominer par ses exigences. Tu y arriveras Val. Je suis là pour t’aider. »

Son discours, qu'elle lui murmura à l'oreille comme le conseil d'une femme à son amant, il ne le comprenait pas. Il n’avait aucune logique, elle voulait l’aider ? Mais il n’en voulait pas de son aide ? Il aurait voulu continuer sa vie comme avant. Puis le contact de ses lèvres douces sur son épaule le fit frissonner, un long frisson qui commença en haut de l’échine, et descendit qu’en bas des reins.

Qui a dit que ce frisson avait été désagréable...

Denna

E.S.P.er

Re : Le voleur attrapé [PV Denna]

Réponse 19 samedi 13 novembre 2010, 16:28:46

       La Mord-Sith avait presque été surprise que Val lui tienne la main, mais le plus étrange c’est que cela lui avait fait plaisir. Elle n’était pas hypocrite avec elle-même et savait bien que c’était parce qu’elle commençait à s’attacher au garçon, mais c’était justement ça qui était étonnant. Elle avait donc continuée son office d’une main, l’autre étant occupée à serrer celle de Val. Par contre, Denna n’avait ressenti aucune stupeur en sentant ses bras l’enlacer, puis se retirer. La jeune fille avait conscience qu’elle était la seule personne qui pouvait lui apporter un minimum de réconfort dans son épreuve, et ce, même si c’était justement elle qui le faisait souffrir. Ce genre de geste n’était pas inconnu de la tortionnaire.

       La tendresse était passée. Denna observait maintenant Val avec un regard plus professionnel. Elle le jaugeait, essayant de déterminer son état de fatigue. Il n’avait toujours pas bu depuis un jour. Un humain peut survivre trois jours sans en avoir besoin, mais lorsqu’on ajoute à cela, une chaleur étouffante, un exercice intense, et accessoirement, une hémorragie, on peut réduire cette période à 24h. Denna était un peu hésitante en ce qui concerne la nuit. Elle n’avait pas encore pu évaluer la résistance physique de Val et n’était pas sûr qu’il survive à toute une nuit de dressage. S’il avait été un ennemi d’Ashnard et qu’elle devait le briser rapidement, elle prendrait peut-être le risque, mais là, elle voyait bien que c’était stupide.

       Val avait donc gagné sans le savoir une nuit sans douleur, ou presque, si on ne considère pas ses blessures actuelles comme une torture « volontaire ». Denna se leva et tapota gentiment la main du garçon comme pour lui assurer qu’il pouvait la lâcher sans subir de sanction. La jeune fille prit une cruche d’eau et une petite coupelle de cuivre. Elle laissa filer une langue d’eau dans cette dernière et approcha la coupe des lèvres gercées de son compagnon. Elle le fit boire lentement, l’empêchant de s’étouffer en ne lui donnant à chaque fois qu’une petite gorgée, puis lui permit de s’hydrater ton son saoul. Elle passa ensuite une crème graisseuse sur ses lèvres qui avaient le don d’apaiser immédiatement les tiraillements de ses lippes torturées.

       Denna retira ensuite ses bottes pleines de poussières et se glissa à son tour dans le lit. Elle avait mis de côté le dressage pour ce soir. Ce qui ne l’empêcherait pas de recommencer de plus belle le lendemain, même si elle se demandait encore comment elle allait pouvoir faire pour ne pas bâcler son travail. C’était difficile de torturer pendant le voyage et c’était trop dangereux de laisser Val marcher derrière un chariot. Il fallait donc qu’elle réfléchisse à cela. Mais pas maintenant, elle comptait bien profiter de cette petite pause pour tirer autre chose de l’homme… Holà ! Comme vous y aller ! Elle ne comptait pas avoir de rapport avec lui. De toute façon, le pauvre Val était bien loin d’être en état pour ça et encore plus avec une Mord-Sith. C’était la mort assurée. Non, elle voulait simplement sentir un homme contre elle. Parfois, même Denna avait des envies simples et naturelles.

       Elle fit glisser le zip de sa fermeture éclair jusqu’à sa hanche. Le cuir fin se décolla de sa peau comme la mue d’un serpent, libérant le haut de son corps. Sa poitrine était mise à nue mais cela ne constituait pas un problème en soi. Denna se colla ensuite contre le corps masculin à demi recouvert de bandages, pressant sans gêne ses seins contre lui. Les mains fines, habituellement expertes pour trouver les endroits les plus douloureux, glissèrent sur lui et s’immobilisèrent dans son dos, arrimées à des muscles dont elle appréciait le galbe. A tâtons, elle glissa son visage dans le cou de Val cherchant un endroit où caler son museau entre l’épaule bandée et le matelas.
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Val’Arrinian

Re : Le voleur attrapé [PV Denna]

Réponse 20 lundi 15 novembre 2010, 00:11:45

Après la séance de soin et de tendresse, quoique cela le surprenne Val prit peur. Que comptait-elle faire ? A nouveau utiliser son espèce de tige de cuir tressé pour le faire souffrir ? Fort probable. Cela fit remonter sa boule d’angoisse depuis les intestins jusque dans l’estomac. De son regard, elle semblait se demander ce qu’il pourrait encaisser, peut être était elle déjà en train de penser aux futures tortures qu’elle lui ferait subir. Il avait peur. Quoi de plus normale que cette sensation dans ce genre de circonstances. Avec ce qu’il avait subi, il avait déjà e son quota normal de souffrances pour toute sa vie. Mais sa tortionnaire serait sans doute d’un avis différent du sien.

Finalement, elle le laissa se reposer, le laissant sur le lit. Combien de temps cela durerait il ? Peu de temps à son avis. Pas assez pour qu’il puisse reprendre des forces même. Non, il était déjà sous la torture. Son corps en grande partie bandé lui faisait même un mal de chien !  Chaque parcelle bandée était un hymne à la souffrance, une ode à la gloire de la douleur.

Elle se leva et partit prendre une écuelle en cuivre et une cruche d’eau claire. Ne voulant pas lâcher sa main, Val’Arrinian tenta de suivre celle qui pour son malheur restait à ses cotés, mais un léger tapotement sur la main lui fit comprendre qu’il avait l’autorisation de la lâcher, ce qu’il fit avec un empressement non feint. Puis, rendant grâce à tous les dieux de l’univers du fond de son cœur, sentait enfin ce qui pour lui équivalait au plus doux nectar que les dieux puissent lui offrir. Juste ce qui lui fallait, moment de paradis.

Ses lèvres craquelées par la déshydratation et douloureuses à cause de la poussière eurent elles aussi droit à un traitement de faveur. Du bout des doigts, sa geôlière appliqua une sorte de baume, une sorte de graisse soulageant ses lippes à un point tel qu’il en poussa presque un gémissement de contentement.

Quand elle s’éloigna légèrement du lit, il se lova, en position fœtale et commença à piquer du nez. Il l’entendit toutefois retirer ses bottes et sentit les draps se soulever doucement, et un corps chaud s’y glisser, il avait envie de se caler contre, mais il se retint car il savait qui était entrée dans le lit. Qu’espérait-elle de lui ? Pas ça ! Il ne l’avait jamais fait, et il était tellement mal qu’il ne pourrait rien faire, sauf peut être hurler de douleur, et encore, ce qu’il avait bu n’avait pas encore fini de remettre en état sa gorge, ni ses cordes vocales.

Il entendit le zip d’une fermeture éclair glisser. Il se retourna vers elle. Elle avait ôté le haut de sa tenue, dévoilant son corps des épaules à la taille, mettant à nue sans aucune pudeur. Elle avait donc décidé de le faire ? Il en fut effrayé, vraiment effrayé. En plus de lui causer de la douleur, elle allait lui voler ce qu’il considérait comme un gage qu’il donnerait à celle qu’il aimerait. Un peu fleur bleu dans ce monde, mais néanmoins, c’est ce qu’il pensait.

Il la sentit se coller contre lui, il sentait sa poitrine douce et ferme contre les bandages de son torse. Il sentait l’essence de son odeur, mêlée à celle du cuir qui faisait office de seconde peau pour elle. Il sentait sa peau aux endroits qui n’étaient pas bandés. Comment pouvait-elle être aussi douce mais en même temps si repoussante ? Il n’en savait absolument rien. Il sentit ensuite ses mains courir sur ses côtes, pour rejoindre doucement son dos, comme une sorte de prison, une étreinte qui le maintiendrait près d’elle. Puis il sentit que sa tête cherchait un endroit où se caler, dans le creux de son épaule, elle finit par trouver n endroit à sa convenance.

Sentir la respiration douce et calme de la jeune femme le calma lui aussi, sentir sa poitrine se soulever lentement, au rythme des inspirations et des expirations de la jeune femme, commençait à le bercer. Et même si il n’aimait pas cette femme, il fallut remarquer qu’elle était vraiment touchante au repos, comme ça, on aurait presque pu dire qu’elle ressemblait à la douceur incarnée. Mais c’était loin d’être le cas. Il finit par piquer du nez, et pendant qu’il commençait à s’endormir, son bras glissa sur le corps de la jeune femme, et sa main s’immobilisa sur son omùoplate alors qu’il plongeait dans les bras de Morphée, enfin, du moins, dans les bras de denna.

Denna

E.S.P.er

Re : Le voleur attrapé [PV Denna]

Réponse 21 mardi 16 novembre 2010, 23:42:14

       Le lendemain, le camp s’était levé aux aurores. Denna fut réveillée par le remue-ménage des tentes que l’on rangeait et des hommes qui s’invectivaient les uns les autres pour défaire ce qui avait été fait la veille. Personne n’osait pointer le bout de son nez dans la tente de la Mord-Sith pour voir si elle était prête à partir, mais ce n’était pas nécessaire. Elle s’extraya des bras de Val et fit une rapide toilette. En quelques minutes, elle était prête à partir. L’homme qui dormait dans son lit fut réveillé par un petit coup d’Agiel vicieux qui n’était là que pour la forme. Aujourd’hui, il n’y aurait pas de torture car c’était trop compliqué de continuer le dressage pendant un voyage. La jeune fille s’en mordait les doigts et ce n’était pas bon pour son humeur. Sans lui adresser la parole à aucun moment, elle lui passa un collier autour du cou et l’attacha à l’armature d’un des chariots. Il n’allait pas marcher car ce genre de traitement l’abimait trop. C’était donc encore un moment de répit pour lui.

        Denna fit le voyage sur son hongre, loin de Val. Il fallait qu’elle mette un peu de distance entre elle et lui, tant physiquement que sentimentalement. La jeune fille fulminait que la situation ne lui permette pas de réaliser un dressage dans les règles. C’était un viol pur et simple de son art. Denna en était presque chagrinée pour Val. Ce qui se traduisait par une humeur massacrante. Heureusement, personne n’avait la mauvaise idée de l’ennuyer de quelque manière que ce soit et sa colère n’explosa pas au grand jour. Comme d’habitude, elle se contentait de son air froid et impassible.

       La caravane progressa à bonne allure durant toute la journée. Le paysage commençait à changer. Les étendues désertiques se métamorphosaient. Chaque détour de chemin et chaque éminence franchie faisait découvrir son lot de nouveauté aux voyageurs. Le sol devenait plus riche, plus arable. Les plantes auparavant rachitiques et sèches commençaient à proliférer et devenir plus grasses. Le désert s’achevait et la vie reprenait ses droits sur une terre moins sévère. Qui dit vie, dit civilisation. La caravane commençait à croiser des âmes. Pour la plupart, simple paysans ou commerçants qui s’approchaient de la caravane avide d’histoire venant d’au-delà des frontières. Quelles frontières ? Celles du glorieux empire d’Ashnard bien évidemment. Denna était enfin rentrée au bercail mais bizarrement, ça ne l’enchantait pas plus que ça. La jeune fille tentait de se faire discrète dans le convoi, mais ça n’empêchait pas de démotiver les curieux dès qu’ils apercevaient l’uniforme rouge.

       Au bout de quelques heures à progresser à l’intérieur de l’empire. Le premier vrai signe de civilisation fut en vue. Rang ; une ville frontalière sous domination d’Ashnard. C’était bien la seule grande ville dans les environs. Rang était une plaque tournante du commerce et également un avant-poste de l’armée qui a pendant longtemps essuyé toutes les invasions venant de l’ouest. Ses hautes murailles étaient visibles à plusieurs lieus à la ronde et dominaient presque tous les bâtiments qu’elles protégeaient. C’était également une ville garnison qui abritait un bon millier de soldats. Une broutille comparé aux effectifs de l’empire mais c’était suffisant pour tenir un siège le temps que la capital envoie des renforts en cas d’attaque. Une armée oisive, ça fait marcher l’économie même si elle apporte son lot de violence et d’abus de pouvoir. Les prostituées et les tavernes étaient légion à Rang et percevaient une grande partie de la paye des soldats qui passent leur temps à boire et à jouer.

       Dès que la caravane fut au porte de la ville, les gardes ne prirent même pas la peine de poser des questions et la laissa entrer. C’était sans doute un des seuls avantages qu’il y avait à voyager avec une Mord-Sith. Les marchands comptaient rester dans la ville pendant quelques jours pour écouler une partie de leur marchandise, puis repartiraient vers la capitale, mais sans Denna et son compagnon cette fois. Même si ces braves gens devaient exulter de se débarrasser de la Mord-Sith, ils ne le montrèrent pas et eurent même l’hypocrisie de lui souhaiter bonne chance. Un geste de sociabilité qui ne leur fut pas retourné par la femme en rouge. Elle se contenta de détacher la laisse du collier de Val et l’attacha au pommeau de sa selle, puis elle continua son chemin dans les rues de la ville, trainant le pauvre garçon qui était contraint de la suivre. Denna se dirigeait vers la caserne  en ignorant les regards des citadins qui s’attardaient sur le prisonnier attaché à sa selle. Certains avaient pitié et d’autres s’amusaient du malheur d’un inconnu. Peu importe. Elle n’y prêtait pas attention. Lorsqu’elle fut enfin arrivée à destination, elle balaya du regard la garnison de Rang. Au milieu trônait une place forte, toute en pierre grise. C’était sans doute le dernier point de ralliement et le seul défendable lorsque les remparts étaient franchis, mais à l’heure actuelle ce bastion semblait faire office de prison et de poste de commandement. Autour, de grands bâtiments s’étendaient au-delà du champ de vision de Denna. C’était sans doute les dortoirs de l’armée et le mess. On pouvait vaguement apercevoir un espace de terre battue qui ressemblait à un terrain d’entrainement, mais il était à moitié masqué par le bastion.

       Denna se présenta aux gardes qui flanquaient la herse du poste de commandement et réclama une audience auprès du général de la garnison. Nul besoin de présentation ou de justification, les hommes avaient aussitôt reconnu l’uniforme de Denna et tandis que l’un courait prévenir son supérieur, l’autre se sentit obliger d’accompagner la jeune fille à l’intérieur. Bien évidemment, Val la suivait partout et même lorsqu’elle rencontra le général, elle tenait à le garder près d’elle. La conversation avec ce dernier fut d’ailleurs très brève et efficace. Denna demanda l’hospitalité au commandant et fut exaucée à grand renfort de « Mais bien évidemment » et de « N’hésiter pas à me solliciter ». Le militaire qui n’avait surement pas l’habitude de croiser d’autres officiers de son rang – voir plus – dans son trou paumé tenta de l’inviter à sa table mais la Mord-Sith n’était pas d’humeur à supporter des flagorneries et un rapport détaillé des problèmes que pouvait rencontrer son hôte dans une ville aussi ennuyeuse. Elle prit donc congé avec Val, qui depuis qu’il était rentré n’avait pas reçu la moindre attention ; que ce soit de Denna ou des soldats. Le couple traversa donc une partie de la garnison, suivant une escorte qui les menèrent jusqu’à une sorte de résidence pour officier. C’était loin d’être le grand luxe mais c’était bien suffisant pour la Mord-Sith. Il y avait pour ainsi dire que deux pièces. L’une semblait être une chambre à couché où trônait un grand lit qui mangeait à lui seul un tiers de la pièce. Il y avait aussi une grande baignoire en étain dans un coin, qui attestait d’un certain luxe, et du mobilier plus fonctionnel que décoratif. Les murs étaient en chaux d’un blanc un peu terni, sauf dans l’autre pièce qui était entièrement en pierre grise. Des anneaux incrustés dans la pierre étaient disposées sur les murs et au plafond…

       Décidemment, le général n’avait pas choisi cette résidence au hasard. Denna avait déjà une idée de ce qu’elle allait faire de cette pièce vide et lugubre. D’ailleurs, elle comptait bien utiliser dés maintenant ce qu’il allait être sa nouvelle salle de torture. La jeune fille sortit son Agiel en un éclair et frappa sans crier gare le jeune homme à côté d’elle. Il fut poussé dans la pièce et Denna en bloqua l’accès en se mettant devant l’encadrement.

       -Nous allons changer certaines choses, indiqua-t-elle d’une voix qui n’avait rien perdu de sa mauvaise humeur. Considère que la première règle est annulée. Dorénavant, tu m’appelleras « maitresse Denna » et chacune de tes phrases devront finir par ces deux petits mots. Nous allons enfin pouvoir commencer un véritable dressage. Je suis toute à toi, Val.

       Sur ces mots, elle lui jeta un regard qui ne présageait rien de bon. Ce soir, puis cette nuit, l’Agiel allait montrer tout son potentiel.

La pire cruauté naît de l'amour le plus profond

Val’Arrinian

Re : Le voleur attrapé [PV Denna]

Réponse 22 vendredi 19 novembre 2010, 22:00:07

Le petit matin était arrivé ! Les oiseaux commençaient à chanter ! Il était l’heure de se réveiller ! C’est d’ailleurs un coup avec sa baguette de cuir tressé qui le lui signala d’une douleur dans le ventre. Comme un nouveau né, il s’éveillait à sa nouvelle condition par un hurlement, de douleur certes, et ce cri devait être moins plaisant, mais une telle analogie était sans doute la plus appropriée. Mais ce hurlement montrait quelque chose, il montrait que Val avait récupéré plus ou moins sa voix, elle était encore un peu éraillée, mais c’était toujours mieux que ce qu’il avait eu la veille en tout cas.

Mais au delà de cela, il comprit que ce coup serait le seul du voyage quand elle l’attacha a cadre d’un chariot et le fit comprendre qu’il devait monter dedans. Il allait pas se plaindre ! Une fois la jeune femme partie, un sourire vient sur son visage un court instant. Il se recroquevilla dans le coin. Observant ce qui l’entourait. C’était un chariot tout ce qu’il y a de plus commun. Il était casé dans n coin dépourvu de marchandise, et comme par peur, on avait entassé les marchandises en travers, pour que même délié, il ne puisse pas s’approcher des personnes usant de ce transport.

Ce voyage fut long, et éprouvant. Même si il n’y avait pas vraiment eu d’effort physique, vous comprendrez aisément pourquoi si vous vous teniez sur le un chariot cahotant au rythme des nids de poule et des obstacles jonchant la pistes, car personne n’aurait pu qualifier cela de route sans mentir, les mains attachées l’obligeant à prendre une position relativement inconfortable, replié sur lui-même à cause du manque de place.

Lentement, enfin, à ce qu’il put entendre, cela correspondait à une bonne allure, il voyait le paysage défiler, il voyait sa liberté disparue s’éloigner de plus en plus, elle avait trainé les pieds et ne pouvait désormais plus le rattraper. Le vent s’était tu, le vent lui-même l’avait laissé tombé, le symbole même avait déserté le champ de bataille contre cette forme d’emprisonnement. Il ne pourrait pas s’échapper, c’était certain. Il commençait à se résigner au fur et à mesure que le paysage changeait. Le sol devenait plus riche, fertile, remplaçant les maigres herbes par des plantes vertes grasses et devenant de plus en plus luxuriantes plus arable. Les plantes auparavant rachitiques et sèches commençaient à proliférer et devenir plus grasses. Une renaissance de la terre. Ça et là on apercevait même des âmes, animales surtout, notamment des troupeaux. Vinrent ensuite des paysans, faisant le lien entre la ville la plus proche et les pâturages, ils croisaient aussi des commerçants itinérants. Quels qu’ils soient ils avaient deux réactions, ceux qui regardaient Val avec compassion, et ceux qui le regardaient avec dégout. Les premiers avaient vu Denna et savaient au moins de réputation ce qui l’attendait, les autres ne l’avaient pas vu.  Lorsqu’un voyageur avait proposé de l’eau à Val, le chauffeur du chariot avait reprit de volée pour l’en empêcher.

Il apprit grâce à certains voyageurs qu’il avait pénétré dans l’empire d’Ashnard, et plusieurs heures plus tard, il aperçut Rang, une ville fortifiée défendant les marches de l’empire. Entrer dans la ville ne fut pas difficile, le rythme ne ralentit même pas, comme si les gardes savaient qu’ils pouvaient laisser entrer cette caravane. Pourquoi ? Il n’en savait rien. En tout cas, il voyait que la cité avait fière allure. Ses murs de pierres blanchies par les intempéries où subsistaient quelques marques de sièges avaient fière allure !

C’est ici qu’il apprit que le périple s’arrêtait pour lui et Denna, au grand plaisir des caravaniers, intérieur sans doute, lkes au revoir furent vraiment navrants, on aurait dit un concours de celui qui ferait gober le plus gros poisson à Denna. C’était navrant, mais en même temps, l’hypocrisie était tellement forcée que l’on se demandait s’ils essayaient vraiment de se rendre crédible.

Sa seule réaction fut de détacher la lanière qui retenait Val a chariot de l’attacher à sa selle, au pommeau plus précisément, et sans autre forme de cérémonie, remonter en selle et repartir, entrainant à sa suite Val sans ménagement. Ce dernier, habitué au comportement des caravaniers fut un pe déboussolé par le plaisir que certains citadins éprouvaient devant le malheur des autres. Certains avaient de la pitié, d’autres étaient horrifiés, mais la plus grande partie se moquaient sans gêne sur son passage, tentant croche-pieds, bousculades, ou encore lui crachant dessus, il prit même un fruit complètement pourri dans le dos. Une chose était sur, c’est qu’il e bavait le pauvre, mais si il se plaignait pour ça, qu’en serait il de la suite…

Enfin, elle se stoppa sur une sorte de petite place surplombée d’ne place forte en pierre grise taillée pour empêcher l’escalade. Aux vues des allées et venues, c’est à l’intérieur que l’on stockait tous les prisonniers. C’était vraiment le cœur de la ville, il y avait ici des baraquements pour les soldats, la cantine, le mess, bref, tout ce qui était utile ) la vie des soldats. Concernant les filles de joies et les tavernes, il fallait s’éloigner de cet endroit pour les trouver. C’était ne caserne ici, pas un bordel !

Comme sovent dans l’entourage de Denna, dès qu’on la voyait, on suait à grosse goutte, puis on voyait Val, et on se rassurait un peu, elle avait un peu de travail pour la nuit et pour les jours à venir. A peine eut elle le temps de demander une audience au général de la garnison, enfin, demandé, plutôt ordonné de lui accorder ne audience vu l’empressement à s’exécuter, qu’un garde était déjà parti en courant prévenir le commandant de la garnison.

Pendant ce temps, l’autre garde, un sourire forcé aux lèvres la précéda, lui indiquant le chemin à suivre, Val continuait de coller aux basques de Denna et fut vite impressionné par la peur que dégageait le soldat. Il suintait la trouille et on se demandait combien de tems il lui faudrait pour qu’il vide sa vessie en public devant la mord sith.

Quant au général et bien, il faisait bien rire, il n’en menait vraiment pas large. La cicatrice barrant son front et son œil droit montrait qu’il avait eu de belles batailles, mais le voir, non pas paniqué parce que ce n’était pas le mot, mais un peu apeuré devant la mord sith, ça faisait discrètement sourire Val, ne serait ce qu’un peu. Mais en même temps, cela montrait que cette femme était bien plus dangereuse que le jeune homme le pensait, ce qui effaça aussi vite qu’il était venu le sourire de ses lèvres.

Trop content qu’elle ne demande que le gîte et le couvert, le soldat accepta avec empressement avec autant de politesse, de courbette, et de sincérité complètement feinte, mais qui en un sens ne l’était pas, qu’il pouvait en proposer. Il tenta même de l’inviter à sa table, un véritable honneur pour ses subordonnés de la base, mais apparemment pas pour elle qui refusa net.

Elle donna un petit coup de laisse pour que Val comprenne qu’il était temps d’y aller. Pour la première fois, Val eut l’impression de disparaitre. Contrairement à ailleurs, personne ne lui adressa le moindre regard, personne ne le vit, personne n’eut ce regard de fausse pitié qu’il avait si souvent vu ces derniers jours. Pour les autres, il avait cessé d’exister.

On les conduisit à travers un dédale de couloirs jusqu’à une porte  située selon lui à l’atre bout du complexe, mais qui savait exactement où ils étaient ? Pas Val en tout cas, si, il savait qu’il était dans la merde jusqu’aux sourcils avec la bouche grande ouverte, mais à part ça…

Quand il entra dans la pièce Val ne fut pas vraiment surpris de la décoration. Deux pièces, dont la première avait un grand lit, une baignoire en étain, enfin, c’était une cuve plus qu’une baignoire, mais pour un QG militaire, il fallait reconnaitre que c’était grand luxe ! Il y avait aussi un guéridon, sinonla pièce était vide de tout. Spartiate, c’était le mot qui convenait le mieux pour décrire l’endroit.

Denna le poussa dans la pièce suivante avec sa « baguette magique ». C’était une pièce simple, aux murs de couleur anthracite, des anneaux étaient fixés sur les murs du fond, et d’autres pendaient du plafond.  Elle se plaça de manière à empêcher toute fuite. Ça commençait à sérieusement craindre du boudin.

« Nous allons changer certaines choses. Considère que la première règle est annulée. Dorénavant, tu m’appelleras "maitresse Denna" et chacune de tes phrases devront finir par ces deux petits mots. Nous allons enfin pouvoir commencer un véritable dressage. Je suis toute à toi, Val. »

Oui, ça craignait vraiment du boudin ! Il était dans une merde noire ! Elle était de mauvais poil par-dessus le marché ! Il ne passerait pas la nuit. A ces pensées, il en resta amorphe pendant un moment. Il était complètement désespéré. Un peu plus, et il aurait souiller ses chausses.  Bon vu sa position, il fallait carresser dans le sens du poil.

« Comme vous voudrez Denn…..Maitresse Denna. »

Sa voix était sans intonation, si ce n’est pur désespoir. Et ans cette forme de désespoir, il faillit se planter. Puis il courba la tête, aussi bien en signe de déférence que de soumission. Et ça sortait bien malgré lui !

Denna

E.S.P.er

Re : Le voleur attrapé [PV Denna]

Réponse 23 mercredi 24 novembre 2010, 13:52:01

       Denna fit pendre Val au plafond par des fers attachés à ses poignets. Bien entendu, elle avait du demander l’aide des gardes qui s’étaient fait une joie d’obéir à une Mord-Sith peu commode. Elle avait ensuite frappé, puis frappé encore et encore toutes les parties du corps de Val avec son Agiel. La jeune fille devait évacuer sa frustration et ce sentiment de tendresse incongru qu’elle éprouvait pour ce garçon. Celui-ci n’avait pas lieu d’être et elle tentait de le noyer dans un enchainement de violence qui risquait de le tuer à chaque coup. Certains manquaient son cœur de peu et venaient enfoncer la cage thoracique qui se brisait sous l’impulsion de magie donné par l’artefact. Plus on appuyait et plus la puissance augmentait. Vu les coups qu’elle distribuait, il ne valait mieux pas que l’Agiel s’écrase sur un point vital car il le réduirait en une compote de chair concassée.

       Denna continua de frapper anarchiquement avec un cri d’effort à chacun de ses coups dont la douleur était en partie répercutée dans son bras, l’enrageant d’autant plus. La fatigue vint cependant mettre un terme à cette boucle infinie. Elle se chargea de calmer lentement Denna qui respirait bruyamment et qui sentait l’Agiel s’alourdir. Lorsqu’elle ne put donner un coup de plus, elle put enfin voir ce qu’elle avait fait. De gros hématomes constellaient le corps du supplicié. D’une couleur améthyste, turquoise ou mauve, les cratères de couleurs rivalisaient de nuances entre le bleu et le rouge. Certains se chevauchaient ou couvrait totalement de plus petits. Certains os étaient brisés et bien sûr le jeune homme avait perdu connaissance sous l’effet de la douleur.

       Sans grand espoir, Denna posa ses doigts sur sa carotide et coupa sa respiration pour se concentrer sur ses sensations et capter la plus infime déformation de l’artère. Elle du attendre quelques secondes avant d’être capable de sentir le faible pouls qui pulsait. Denna ne pouvait pas tester s’il respirait en mettant ses doigts sous son nez, car le cuir l’empêcherait de capter quoi que ce soit, elle s’approcha donc de lui et se mit sur la pointe des pieds, repoussa une mèche de ses cheveux blond et colla son oreille devant son nez. Elle fut presque soulager d’entendre un léger filet d’air vrombir périodiquement sur son tympan. Au moins il était vivant, même s’il n’y avait aucune preuve qui le reste pendant une heure, cinq minutes ou même une seconde.

       La Mord-Sith défit le rivet qui maintenait le corps de Val suspendu dans les airs, et le rattrapa avant qu’il ne fasse une chute trop rude sur le sol de pierre. Elle parvient à le trainer hors de la pièce et vit du coin d’œil une lueur indigo qui avait tendance à s’éclaircir vers un rouge clair ; l’aube commençait à apparaitre. Denna avait perdu la notion du temps et ne s’était même pas rendu compte qu’elle avait torturé Val toute la nuit. Elle se demandait comment il pouvait encore être en vie. Le soleil ne serait visible que dans quelques heures, mais Denna ne ressentait pas la fatigue. L’adrénaline résultant de sa peur suffisait à la tenir éveillée… Peur ? Peur de quoi ? Qu’il meurt ? Ca ne devrait pas avoir d’importance normalement.

       Avec un effort qui lui arracha un petit gémissement, elle parvint à hisser Val sur son grand lit, maculant les draps propres de sang. Ca ne semblait pas la gêner car déjà Denna sortait les onguents et les bandages. Elle ne pouvait rien faire pour les hémorragies internes mais elle pouvait toujours colmater celles externes et remettre les os à leur place. Denna se mit une nouvelle fois à chanter, même s’il y avait peu de chance que Val l’entende. Elle avait presque envie de pleurer quand elle réparait ce qu’elle avait fait. Ca n’avait rien de professionnel. Une boucherie qui ne pouvait en aucun cas être comparée avec son art. Ca n’avait rien de l’œuvre d’une Mord-Sith, dont chaque blessure avait un but et était dictées par un objectif ultime. Le corps de Val était marqué par des émotions, une colère qui n’avait rien à faire sur le corps d’un supplicié. Denna avait honte. Son travail était sale, profane et totalement inutile.

       Finalement, la jeune fille finit par s’endormir à force de panser les plaies de Val, sa tête posée sur un carré de peau miraculeusement intact.
La pire cruauté naît de l'amour le plus profond

Val’Arrinian

Re : Le voleur attrapé [PV Denna]

Réponse 24 samedi 27 novembre 2010, 13:49:11

Val se réveilla en sursaut, et le seul mouvement qu’il fit lui arracha un léger gémissement, à peine plus qu’un souffle. Un souffle qui ne réveilla pas la personne dormant contre lui. Il tourna la tête, Denna, non, maîtresse Denna comme il devait l’appeler maintenant, dormait, la tête posée sur un carré de chair préservée. Il ne pouvait pas bouger autre chose que la tête et le bras sur lequel elle n’était pas appuyée, il ne sentait pas son épaule, mais il pouvait bouger son bras sans qu’il n’émette plus qu’une grimace.

Il tâta le reste de son corps, il était enroulé dans les bandages, presqu’une momie. Cette femme était vraiment déroutante. Elle prenait plaisir à le mettre en morceau, et un plaisir peut être même plus grand à le soigner. Un subtil mélange entre la douceur et la violence que quiconque aurait cru incompatible.

Il fouilla dans sa mémoire. Que lui était il arrivé pour qu’il soit dans cet état ? Peu à peu, les souvenirs remontèrent à la surface. Son arrivée dans cette pièce, le changement d’attitude de sa geôlière, puis la douleur. Elle l’avait fait pendre aux anneaux du plafond par des soldats, puis avait sorti l’objet haï un objet qu’il maudissait plus que tout au monde. Elle s’était mise à frapper, encore et toujours, coup doroit, revers, chaque coup lui tirait un gémissement plus ou moins fort en fonction de l’endroit touché et de la manière dont elle avait frappé.

A chaque coup, il espérait que celui-ci serait fatal, et à chaque coup, s’ajoutait à un cri de douleur une note claire résonnant le désespoir du jeune homme. Bientôt sans volonté à force d’être frappé, il n’était plus qu’une chose, l’envie de mourir, tout son être était tourné dans cette direction, chaque fibre était comme un appel à la séparation des sensations charnelles. Dans l’état où il était, refuser la douleur, tenter de s’évader en pensée de son corps ne pouvait même pas lui être utile, il ne pouvait pas. Quand à s’évader avec un clone, il sentait la douleur quand il essayait.

Bientôt, il ne fut qu’un amas de douleur, qu’une masse allait du rouge au violet en passant pas le bleu et le marron. Une masse de chair sanguinolente. Il avait la malchance d’être en vie, il avait encore la possibilité que ses blessures s’infectent. Il se sentait honteux de désirer si ardemment la mort. Les parties que l’agiel n’avait pas touchées étaient la tête, à cause de sa distance au sol, et les bras qui étaient le lien entre les liens au plafond, et le reste du corps, mais ceux-ci étaient aussi douloureux que le reste parce qu’ils soutenaient l’intégralité de sa carcasse.

Son corps devenait de plus en plus lourd, il perait peu à peu les sensations de son corps, à force de souffrir, comme si le sang n’allait partout où il devrait. Ce furent ces orteils qui commencèrent à s’engourdir, remontant lentement vers le tronc lentement, très lentement. Bientôt, il serait privé de toute sensation, pour son bonheur ou pour son malheur. En fin de compte, il avait fini par plonger dans le baume de l’oubli nommé inconscience, quel doux moment, la fin de ses souffrances, la fin de tout, pour l’instant. Sans dote le meilleur moment de la journée, il perdait contact avec tout ce qui l’entourait.

Eveillé, a souvenir de la veille, une larme roula sur sa joue/ Pourquoi lui ?  Qu’avait il fait aux dieux pour mériter cela ? Mais pire, qu’avait on fait à cette femme pour qu’elle devienne aussi violente malgré sa douceur naturelle ? Quelles horreurs avait elle subi ? Toutes ces questions s’entrechoquaient dans sa tête dans l’anarchie la plus complète.

Il observa sa geôlière avec pitié. Par la torture, elle perdait son humanité, par la tendresse, elle en récupérait une partie, mais pas autant qu’elle en perdait. Bientôt, cette femme n’aurait d’humaine que l’apparence, rien de plus. Etant donné la tendresse et la douceur qu’elle pouvait montrer, ce serait dommage. S’il pouvait l’aider, il s’aiderait lui-même. Mais il ne voyait pas comment. Alors, avec sa main valide, il alla caresser ses cheveux alors qu’il se mettait fredonner lentement une mélodie de chez lui. Chacun son tour. Si elle était capable de tendresse, alors celle-ci pouvait l’affecter aussi.

C'est étrange la réaction que l'on peut avoir dans ce genre de situation. Des réactions complètement incohérentes. Savait il seulement pourquoi il faisait cela ? Peut être pas consciemment, il le faisait, c'est tout, parce qu'il sentait qu'i devait le faire.


[HS : Dsl pour le retard, beaucoup de boulot]

Denna

E.S.P.er

Re : Le voleur attrapé [PV Denna]

Réponse 25 samedi 04 décembre 2010, 12:40:40

       Denna était éveillée. Elle avait émergé en même temps que Val. Toujours vigilante, le moindre de ses mouvements la réveillait. Pourtant, elle gardait les yeux fermés, se concentrant sur sa respiration pour qu’elle soit la plus lente et la plus régulière possible. La professionnelle observait ce qu’allait faire Val maintenant. Sa réaction n’était pas vraiment à craindre, car dans l’état où il était, il pouvait difficilement lui faire du mal. Elle resta donc détendu, bercée par la respiration de l’homme et par son cœur qu’elle entendait pulser via l’artère de l’épaule sur laquelle reposait sa petite tête blonde.

       Val se mit ensuite à chantonner tout en caressant ses cheveux de blé. La jeune fille le laissait faire, trouvant l’attention à son goût. Pendant ce temps, Denna tentait d’analyser son prisonnier d’un point de vue professionnel, c'est-à-dire avec objectivité. Un exercice plutôt difficile puisqu’il fallait faire taire ses sentiments. Il réagissait plutôt bien au dressage pour l’instant, elle n’avait pas été confrontée à des tentatives de fuite ou des rébellions depuis longtemps. Il ne restait plus que la dévotion sans condition et la maitrise de la douleur. Cette dernière était de loin la plus longue et la plus difficile à acquérir. Val ne pouvait l’obtenir que par l’entrainement. Un entrainement qui allait finir par le rendre fou, sans que Denna ne puisse vraiment l’aider. Théoriquement, quelqu’un qui garderait sa raison intacte, jusqu’à cette étape de contrôle de la douleur, pourrait ensuite facilement échapper à l’emprise de la Mord-Sith puisque son seul outil deviendrait inefficace. Bien entendu, un tel prodige n’était jamais arrivé…

       Doucement, Denna commença à bouger, feignant de se réveiller. Elle releva légèrement la tête et remonta sur le corps de l’homme, de façon à ce que ces lèvres rencontrent la chaleur de son cou. Elle ouvrit alors ses yeux noisettes et les posèrent sur ceux de sa proie. Un désir brulant enflamma immédiatement ses prunelles. Une envie qui laissait entendre que chaque secondes où Denna se retenait de consommer Val, était un exploit surhumain. Malgré cela, la jeune fille se contrôlait, même si elle n’avait pas grand chose qui l’incitait à la retenue. Après tout, Val lui appartenait et si elle décidait de se repaitre de son corps, rien ni personne ne pouvait l’en empêcher. Denna était seule avec elle-même.

       Elle fit glisser son corps sur le lit pour être au même niveau que Val, le surplombait de peu, sa bouche à quelques centimètres de la sienne, elle aspirait ses souffles et remonta lentement à leur source, comme si un fil invisible l’y attirait. Inexorablement, ses lèvres carmin effleurèrent celles de son prisonnier, puis se scellèrent définitivement. Ce baiser là n’avait rien à voir avec le premier qu’elle lui avait donné. Elle avait alors tenté de lui arracher la bouche mais cette fois, le baiser était doux, presque amoureux. Sa langue venait aiguillonner la sienne, pour l’inviter à valser dans un ballet où les cœurs asynchrones donnaient le rythme. Celui de Denna tambourinait dans sa poitrine alors que ce long baiser langoureux lui envoyait des décharges de plaisir et d’excitation aussi bien que l’aurait fait un Agiel avec la douleur. Mais comme toutes bonnes choses avaient une fin, elle s’écarta doucement, poussant un soupir lorsque sa bouche se sépara de son atmosphère douce et humide. L’air était semblable à une nuée empoisonnée en comparaison à la douceur à laquelle elle s’était si rapidement habituée. Elle serra ensuite Val dans ses bras, plaçant son menton dans « l’encoche » que formait sa clavicule.

       -Lorsque tu seras guéri je finirai ce que je viens de commencer, murmura Denna d’une voix chargée d’érotisme, mais qui résonnait comme une sérieuse menace. Il faudra vraiment que tu sois en pleine forme, car j’ai tendance à ne pas savoir me retenir dans ces moments là.

        Contente d’avoir fait peur à son prisonnier, elle esquissa un sourire. Elle ne voulait surement pas qu’il voit ça comme une sorte de moment de plaisir où il pourrait profiter de sa tortionnaire de façon agréable, et encore moins d’une opportunité de la dominer… même par le sexe. Cependant, il était fort probable que ce soit des menaces en l’air. Denna avait tellement apprécié la douceur du baiser, qu’il y a une infime chance qu’elle ne fasse pas comme d’habitude. En tout cas, il y avait peu de chance qu’il meurt. C’est déjà ça de gagné.

       -Maitresse Denna ? demanda une voix dure et claire.

       La Mord-Sith se redressa sur le lit sans se presser et jeta un regard au soldat qui se tenait sur le pas de la porte ouverte. Rien ne laissait présumer qu’elle semblait être prise de court, ou bien qu’elle était gênée de s’être fait surprendre en train de batifoler avec son prisonnier. Elle demanda ce qu’il voulait d’un ton irrité et l’invita à entrer lorsque l’homme lui présenta une missive. Elle arracha ensuite le document des mains de son propriétaire et ne lui accorda plus son attention. L’homme salua donc et se retira, tandis que la Mord-Sith s’assit tranquillement sur le lit et prit une dague dissimulé dans une des interstices de son uniforme. Elle brisa le cachet impérial qui scellait le document et commença à lire. Au fur et à mesure que ses mires glissaient sur l’écriture calligraphiée du scribe qui avait rédigé la lettre, le visage de la Mord-Sith perdait peu à peu ses couleurs. En résumé, c’était une lettre de l’empereur ; ce qui était en soi alarmant. Mais en plus, ce n’était pas pour féliciter Denna de son travail mais plutôt pour la réprimander du lent voyage de retour qu’elle s’offrait. Une Mord-Sith n’a pas à prendre de vacance et lorsqu’une de ses missions est terminée, elle revient immédiatement au palais pour prendre connaissance de la prochaine, et ce, jusqu’à ce qu’elle échoue et meurt ; une Mord-Sith ne vieillit jamais. Elle n’avait aucune idée de la façon dont l’empereur savait qu’elle trainait un peu les pieds pour le rejoindre et ne s’y intéressait pas vraiment. Les faits seuls importaient.

        Même si ce bref résumé n’avait théoriquement pas de quoi faire peur à la jeune fille, les menaces et les promesses de tourments qui  parcouraient le texte devaient être assez bouleversantes pour la rendre livide. Denna relit une nouvelle fois la missive et inconsciemment sa main partit à la rencontre de celle de Val, cherchant quelqu’un à qui se raccrocher. Tremblante, elle posa le parchemin sur la table de chevet et se retourna vers lui, la peur inscrite sur son visage.

       -Nous allons devoir aller à la capitale un peu plus tôt que prévu, déclara-t-elle en tentant de maitriser sa panique.

       Denna se réfugia ensuite dans les bras de son prisonnier et enfouit sa tête sous son cou, fermant les yeux aussi fort que possible pour oublier les horreurs qu’elle venait de lire.
La pire cruauté naît de l'amour le plus profond

Val’Arrinian

Re : Le voleur attrapé [PV Denna]

Réponse 26 mercredi 08 décembre 2010, 18:16:33

[HRP : Oups, pas vu que t'avais repondu, je suis vraiment à la ramasse en ce moment !]

Lentement, il vit la jeune femme commencer à bouger, sortant de la pâle imitation de la mort que l’on appelait sommeil. Lentement, maîtresse Denna puisque c’était ainsi qu’il fallait l’appeler remonta le long du corps de Val, remontant lentement pour déposer ses lèvres dans son cou, ce contact chaud, doux, ses lèvres sont un peu sèches, normal au réveil. Un contact assez agréable pour le faire frissonner malgré lui. Il tourna légèrement la tête vers elle, et pendant un court instant, il put voir ses prunelles embrasées de désir. Etait ce bon signe ? Val était loin d’en être sur. Mais une partie de lui avait envie d’aller plus loin alors que tout le reste, chaque fibre de lui hurlait le non.

Il la sentit se glisser pour être légèrement au dessus de Val. Ses lèvres se trouvaient à portée des siennes, si proches, et si lointaines à la fois. Quelle sensation étrange qu’il ressentait alors. Un mélange bizarre entre la compassion et le dégout, entre l’envie de ces lèvres et l’envie de partir.

Il sentait son souffle, inspirait ses expirations expirait ce qu’elle inspirait. Petit à petit ses lèvres se rapprochaient de celles de Val, lentement, très lentement, jusqu’à les effleurer un court instant qui dura des lustres. S’il avait pu bouger plus facilement et sans douleur, il aurait sans doute hésité entre repousser et embrasser plus franchement Denna. C’était vraiment étrange, très étrange. Finalement, elle l’embrassa vraiment, pas avec pour but de lui arracher quoique ce soit, ou de le mordre comme l’autre fois, quoiqu’il ne pouvait rien affirmer pour le moment.

Le gout de ses lèvres chaudes, comment décrire de situation plus exquise, il n’avait jamais gouté quelque chose d’aussi doux, d’aussi agréable que ces lèvres carmins. Il sentait la langue de Denna se faufiler pour aller taquiner la sienne, à ces taquineries, sa langue répondait par réflexe, instinctivement, comme si c’était juste ce qu’elle attendait.

Il sentait sa peau contre la sienne, cette peau douce, vierge de toute imperfection, au travers, il sentait son cœur battre la chamade à un rythme absolument faramineux. Il prenait conscience alors que son cœur battait encore plus vite, toujours plus vite, à s’en faire péter les ventricules. Chaque instant était chargé de sensations plaisantes, oui c’est cela, des décharges de plaisir, comme si chaque fraction de seconde lui accordait une nouvelle dose de plaisir.

Hélas, elle sépara ses lèvres des siennes dans un soupir commun. Dans ce genre de situation, ce que l’on relevait en premier, c’était que l’haleine du matin n’était pas toujours des plus fraiches, on pensait généralement cela en sentant celle de l’autre, mais sur le coup, Val était sous le choc de ce moment d’infinie douceur. Il ne comprenait qu’à moitié ce qu’il venait de se passer. Cela finit en étreinte, puis elle posa la tête à l’endroit habituel, le creux de sa clavicule.

-Lorsque tu seras guéri je finirai ce que je viens de commencer, murmura Denna d’une voix chargée d’érotisme, mais qui résonnait comme une sérieuse menace. Il faudra vraiment que tu sois en pleine forme, car j’ai tendance à ne pas savoir me retenir dans ces moments là.

Il blêmit devant la menace à peine dissimulée, mais qui n’enlevait rien à l’érotisme de la situation. Elle en tira un petit sourire de satisfaction, pourquoi ? Il ne savait pas et cela avait le don de le faire paniquer, ce sourire ne présageait en général rien de bon. Il en était à se demander si la mort ne serait pas moins désagréable. Non, ce n’était pas une solution, loin de là.

Une voix s’éleva depuis la porte qui avait été ouverte discrètement, et une voix e soldat , pas de troufion de base, mais plutôt de gradé, résonna dans la pièce.

-Maitresse Denna ?

Lentement, elle se redressa vers le soldat qui avait interrompu ce qu’elle était en train de faire. Ni surprise, ni gêne sur ses traits. En même temps, elle avait de quoi être fière de son corps et le montrer ainsi était un peu comme une sorte de camouflet au visage du garde peut être. Comme un genre de « tu vois ça ? Et ben rêve pour avoir plus que le simple coup d’œil. ».

Elle prit la missive, fit sauter le sceau d’un coup de dague bien placé, et c’est presque si elle se liquéfia sur place quand elle lut le message, elle blêmissait à vu d’œil.  De quoi pouvait-il bien s’agir ? Quand elle lâcha le message, il put en voir une petite partie, il ne semblait pas qu’il y ait quelque chose d’alarmant, le plus incroyable étant plutôt que la missive soit parvenu au bon endroit au bon moment et ce, depuis la capitale. Impressionnant le réseau d’information. Enfin, peut-être qu’elle n’était pas si éloignée que cela, qui sait.

Alors que le soldat s’éloignait, lentement, il sentit à quel point Denna était bouleversée. En allant même à se serrer comme lui, comme si elle cherchait une forme de réconfort. C’était assez ironique. Lui, il était le réconfort de sa tortionnaire.  Dans d’autres circonstances, il aurait sans doute été moins compatissant, mais avec cette femme, il espérait que ^peut être, elle lui montrerait que cela n’aurait pas été vain, elle connaissait la douceur, elle savait en faire preuve. Il ne restait pas grand-chose de cela, mais en réveillant cette partie d’elle, il éviterait peut être les ennuis, et peut être même plus de douleur.

-Nous allons devoir aller à la capitale un peu plus tôt que prévu.

Il sentait presque son corps trembler, alors l’un de ses bras, le moins abimé commença à doucement lui tapoter l’omoplate. Enfin, il lui caressa, effleurant plus que caressant, en se remettant à fredonner, mais cette fois, il fredonna l’air qu’elle chantonnait, pourquoi ? Il n’en avait aucune idée. Mais il s’appuya comme il put dans ses bandages au montant du lit, puis, il appuya son autre main,  sur l’arrière de la tête blonde de la jeune femme.

Au fond de lui, il se demandait si sa situation n'empirerai pas une fois à la capitale.

Denna

E.S.P.er

Re : Le voleur attrapé [PV Denna]

Réponse 27 mercredi 15 décembre 2010, 13:46:38

       La séance de torture de l’après-midi fut moins passionnée qu’hier soir. Denna se servait simplement de la douleur que provoquait naturellement son arme sans pour autant provoquer des lésions. C’était une propriété très pratique de L’Agiel et qui contribuait grandement à l’habilité des Mord-Sith dans l’art de faire survivre leurs victimes. Avant, Denna avait tout de même consentie à nourrir Val pour la première fois depuis qu’elle l’avait capturé. Pendant ce temps, elle avait ordonné la préparation d’un convoi pour la capitale. Il n’y avait qu’un jour de trajet mais la jeune fille insistait pour voyager en voiture, n’ayant aucune envie de chevaucher à travers les landes stériles qui bordaient la capitale.

       Vous me direz que la capitale est dangereusement proche de la frontière mais il y avait une raison au fait qu’Ashnard n’avait jamais eu à souffrir d’une présence ennemie entre ses murs. Ses hautes murailles étaient presque imprenables, car il était difficile d’apporter d’imposantes armes de sièges sur le terrain accidenté qui entourait la capitale, et l’absence d’arbre empêchait les ingénieurs de les construire sur place. Et même sans cela, un tronc d’arbre était loin d’être suffisant pour venir à bout des immenses portes noir comme la nuit, faites en acier le plus résistant d’Ashnard, « l’empire minier ». Attendre que les défenseurs meurent de faim était donc la seule solution, mais celle-ci s’avérait infaisable dans un désert où la logistique était difficile à mettre en place et où des renforts de l’empire pouvaient surgir à chaque instant venant des coins les plus reculés du territoire. En résumé, Ashnard ne tombera jamais par la guerre, mais bien par le poison venu de l’intérieur, dont elle est elle-même faite. Suite à ces détails stratégiques à propos de l’empire, nous pouvons revenir à Denna et à Val’Arrinian.

       -Monte, ordonna Denna en désignant l’attelage qui attendait son bon vouloir.

       C’était la fin d’après-midi. C’était le moment où la luminosité ne déclinait pas encore, mais où des ombres obliques commençaient à rayer la ville de bandes d’obscurité et de lumière alternées. L’astre était bas dans le ciel. Trop pour qu’on le voit encore, masqué par les plus haut bâtiments de la ville.
       L’escorte de maitresse Denna était composée d’une dizaine de gardes et d’une voiture tirée par deux chevaux, lourds et patauds. Le cocher attendit que la Mord-Sith entre et referma la porte. La capitaine de l’escorte cria un ordre et la caravane se mit en branle, direction la grande et majestueuse Ashnard. L’intérieur du coche n’était pas ce qu’il y avait de plus luxueux mais comme toute bonne militaire, cela lui convenait parfaitement. L’habitacle était fermé, deux banquettes opposées étaient rembourrées, permettant d’absorber une partie des secousses. Ce moyen de transport était toujours mieux que si Denna avait dû y aller à cheval avec un Val en mauvais état. Heureusement les onguents de Denna n’avaient rien d’une bouillie de plantes inutile. Il y avait un peu de magie qui permettait d’accélérer la guérison ; une petite astuce qui permettait de raccourcir le temps de cicatrisation.

       -Je suis sûre que tu te remettras vite Val, lui assura Denna. N’ai pas peur de là où nous allons. Tu as sans doute entendu d’affreuses choses au sujet d’Ashnard, mais je t’assure que c’est un endroit magnifique.

       Denna se projeta dans les souvenirs du splendide jardin du palais et sourit de plaisir. Puis, comme un vent froid, une image de l’empereur s’imposa à elle, faisant disparaitre toute forme d’optimisme. Elle frissonna, et reporta son attention sur son compagnon.

       -Tu t’y plairas, je n’en doute pas. Et puis, je serais toujours là pour toi.

       Elle lui lança un sourire complice, puis l’observa avec un certain amusement. Autant rire un peu, car le voyage allait être long. La diligence n’arriverait pas avant le lendemain matin, et encore, à condition qu’ils ne rencontrent aucuns monstres brigands ou avaries diverses et variées qui attendent au tournant tous les voyageurs imprudents.
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Val’Arrinian

Re : Le voleur attrapé [PV Denna]

Réponse 28 dimanche 19 décembre 2010, 23:11:18


Etrangement, dire que la séance fut une partie de plaisir était le façon la plus réaliste de définir ce qu’il avait ressenti. Il n’y avait eu aucun rapport entre cette séance de l’après midi et la séance de la veille. C’aurait presque pi passer pour de la douceur en comparaison. Il n’en ressortait pas avec des blessures supplémentaires. En même temps, ça aurait été difficilement envisageable.

Oh bien sur il cria de douleur, mais moins souvent, et moins fort. Même en y allant doucement, chaque toucher de l’objet était une torture. Il en vomit même le repas qu’il avait eu la chance de prendre. Pas grand-chose, certes, juste assez pour qu’il ne crève pas de faim. Toutefois ce n’était pas resté bien longtemps dans son estomac. Enfin, il se reposerait et récupérerait dans la diligence les menant à la capitale. Il n’arait pas pu y aller à cheval de toute manière.

Ce qui impressionnait Val quand il était lucide, c’était la proximité de la capitale. Le centre du pays était si près des frontières, assez impressionnant. Ils ne craignaient donc aucune attaque de Nexus ? D’un autre côté, on disait là bas tellement de choses horribles, qu’au final, il semblait logique que personne d’autre qu’un ashnard ose s’en approcher. On murmurait souvent que les murs étaient faits avec des pierres provenant des carrières infernales. On disait que les portes de la cité faisaient deux pieds d’épaisseurs, et que seules les ténèbres du Gardien étaient plus profondes que la noirceur di métal des portes. De quoi donner des frissons. Et ce qu’on racontait sur l’empereur était d’une telle horreur que rien que dy penser, cela lui retournait l’estomac.

« Monte »

Un ordre sans appel, et bien qu’il voulut obéir dans l’instant, son corps était assez douloureux pour qu’il ne réponde pas par instant. Ce qui, au passage, lui valu quelques coups d’agiel pour qu’il se dépasse et finisse par se hisser dans le chariot.

Heureusement que Val n’était pas claustro, sinon, une crise aurait été inévitable dans cette boite guère plus grande qu’un placard à balais sans vue sur l’extérieur où tout ce qu’il y avait, c’était sa tortionnaire et des banquettes bien usées absorbant les cahots moins qu’elles ne devraient.

-Je suis sûre que tu te remettras vite Val, lui assura Denna. N’ai pas peur de là où nous allons. Tu as sans doute entendu d’affreuses choses au sujet d’Ashnard, mais je t’assure que c’est un endroit magnifique.

Dr voulait elle rassurante ? Peine perdue. Car si dans un premier temps son visage radieux y parvenait, la disparition de ce sourire, le frisson et l’aur terrifié que l’on pouvait lire dans le fond de ces yeux durant un court instant montrait le contraire, o du moins, qu’il y avait des choses bien horribles là bas.

-Tu t’y plairas, je n’en doute pas. Et puis, je serais toujours là pour toi.

Le sourire qu’elle lui lança ne lui plut pas du tout, il ne comprenait pas vraiment ou elle voulait en venir. Elle aurait juste là bas de quoi mieux le torturer et c’est tout. Mais son corps criant halte, il ne finit par s’endormir, fourbu par des efforts qu’il n’avait pas fourni.

Peu de temps après le bruit mat d’une flèche se plantant dans le bois retentit.

Denna

E.S.P.er

Re : Le voleur attrapé [PV Denna]

Réponse 29 jeudi 23 décembre 2010, 15:23:57

       Un paysage lunaire à perte de vue. Tout n'était que poussière volatile, vestige de roches qui avaient lentement été érodés par les vents du désert. Pourtant, une éminence rocheuse surplombait la plaine volcanique qui s'étendait en contre-bas. Cela ressemblait plus à un monticule de gravats aux arêtes tranchantes, qu'à un véritable relief, mais cela suffisait à avoir une vue imprenable sur les environs, sans pour autant être visible aux yeux de tous.

       Un homme était assis sur un de ces rochers ternes. Sa longue cape grise se confondait parfaitement avec le paysage monochromatique. De petits nuages de fumé s'élevaient sporadiquement de la cigarettes coincée entre ses lèvres, tandis que son propriétaire observait la seule chose digne d'intérêt dans ces landes désolés ; une caravane qui progressait lentement, accompagnée d'une faible escorte d'une dizaine de soldats. Les lèvres sèches de l'homme s'étirèrent en un sourire mauvais alors que son esprit visionnait tous les scénarios possibles. Finalement, il attrapa sa cigarette à moitié consumée et la jeta dans la poussière. Il se retourna ensuite, et sauta de son perchoir. Derrière, à l'abri des regards, se trouvait une trentaine d'hommes à la mine aussi rude que leur chef. Le vent qui filtrait entre la roche émettait un sifflement continu, étouffant la voix grave et profonde du bandit qui semblait haranguer ses hommes. A la fin de son discours, son mince sourire vicieux s'était transmis à tous ces hommes qui trépignaient d'impatience. Ils poussèrent soudain une clameur, puis grimpèrent sur leurs montures qui entendaient sagement près du bivouac.

       La caravane, quant à elle, continuait sa progression, inconsciente du danger qui la guettait. Les dix soldats de l'empire entouraient la caravane, menée par un gradé qui formait l'avant-garde. Les attaques étaient monnaie courante sur cette route commerciale entre Rang et Ashnard, mais les bandits, souvent mal équipés et désorganisés, préféraient s'attaquer aux marchands isolés pour les détrousser plutôt qu'à un simple coche sur-défendu. Mais il semblerait que les brigands qui attendaient sagement que la caravane s'engage dans le goulot étroit que formait le relief, ne suivaient pas cette logique. Bien caché derrière les rochers éparses, les hors-la-loi avaient tous leurs yeux rivés sur leur chef, Bane, qui finissait sa cigarette avant de donner le signal tant attendu. Lorsque la caravane se fut engagée dans le goulot, Bane donna le signal de l'assaut. Les forbans sortirent alors de leur cachette et lâchèrent une salve de flèches. Elles trouvèrent presque toutes une cible. Trois soldats furent abattus, ainsi que le cocher. Le mourant écarquilla les yeux en voyant la flèche qui dépassait de son ventre. Le chef des bandits, le mégot à ses lèvres sortit lui aussi, un air arrogant et confiant peint sur ses traits. Son bras se tendit vers un soldat. L'air se mit alors à crépiter autour de sa main et des arcs électrique fusaient entre ses doigts. Il y eu  un faisceau de lumière bleu et le soldat ashnardois fut arraché de sa monture, un trou béant et fumant lui traversait la poitrine. L'homme aspira une bouffée de sa cigarette et lâcha une exclamation satisfaite avant de frapper les flancs de sa monture pour mener l'assaut.

       Denna somnolait à demi lorsque le bruit d'une flèche se fichant dans le bois du coche, la réveilla. Elle n'eut pas à se demander ce qui se passait. Militaire jusqu'au bout des ongles, elle ouvrit la porte d'un coup de pied et se jeta dehors avec souplesse... juste à temps pour voir un de ses soldats se faire expulser de sa selle par une décharge d'énergie. La jeune fille fit sauter son arme dans sa main et ordonna le regroupement de ce qui restait de l'escorte, mais l'attaque des bandits étaient trop fulgurante. Denna avait perdu avant même que ça ait commencé. Les ennemis se précipitaient sur la caravane au triple galop et comptaient bien terminer ce qu'ils avaient commencé, au corps-à-corps. L'un d'eux fonça vers Denna et donna un coup d'épée vers elle. La Mord-Sith eut largement le temps de le voir venir et l'esquiva en laissa trainer son Agiel sur le flancs de l'animal. Le pauvre équidé poussa un hennissement atroce et désarçonna son cavalier qui fut proprement achevé d'un coup dans le cœur. D'autres tentèrent leur chance mais trouvèrent également la mort. Rapide et efficace, la jolie blonde tuait sans effort et sans excès de style ou d'esthétisme.

       Bane, le chef des bandits, observait l'attaque à quelques mètres, envoyant ses arcs d'énergie frapper les soldats qui résistaient pourtant admirablement bien. Les hommes surentrainés abattaient les canailles, de piètres épéistes, mais ils ne pouvaient rien faire contre les déflagrations électriques qu'envoyaient Bane avec un certain ennui. Du coin de l'œil il vit alors la Mord-Sith se précipiter vers lui. Nonchalamment, il tendit son bras dans sa direction, tandis que Denna freina des quatre fers et en fit de même. Confiante, la jeune fille savait qu'elle avait gagné. L'air crépita alors que Bane concentrait une énergie dont elle allait bientôt s'emparer.... mais au dernier moment, son bras bifurqua et l'éclair frappa le mur de roche qui composait le goulot, détachant de gros morceaux qui s'écroulèrent sur Denna, la laissant inconsciente dans un nuage de poussière.
       Bane, gratta sa barbe poivre-sel en ricanant pour lui-même. Il avait tout de suite vu que cette femme était une Mord-Sith et jamais il n'aurait fait l'idiotie d'utiliser son pouvoir « directement » sur elle. Il mena son cheval jusqu'à elle et descendit avec un grognement las. D'un coup de pied, il vérifia si elle était toujours inconsciente, puis tira sur ses cheveux pour observer son visage. Alors que ses lèvres dessinèrent un sourire pervers, l'un de ces hommes se précipita vers lui pour lui annoncer qu'il y avait un autre occupant dans le coche ; un jeune homme en piteux état. Sans doute un prisonnier.
       Le chef des brigands était déçu. Même s'il n'avait subi que peu de perte, les gains n'étaient pas non plus incroyable. Une Mord-Sith, invendable sur le marché aux esclaves, même en dehors de l'empire pour des raison évidentes qui sont que ces harpies ne sont vraiment pas dociles. Par contre, le prisonnier pouvait avoir du potentiel. Ceux qui étaient capturés par les Mord-Sith étaient souvent des personnages importants.

       Bane cracha donc son mégot éteint depuis belle lurette et commença à rouler une autre cigarette. Il se laissa conduire par ses hommes, et accorda à Val un bref regard avant de se reconcentrer sur ce qu'il faisait.

       -Alors mon garçon, commença le bandit d'une voix grave et apaisante. Dis-moi comment tu t'appelles, ton pays d'origine et pourquoi cette charmante jeune fille a jeté son dévolu sur toi.

      Les hors-la-loi autour, ricanèrent suite à la blague de leur chef. Pendant ce temps, deux hommes avaient trainés Denna jusque là, puis l'avaient lâché dans la poussière, sans vraiment se soucier d'être tendre. Bane lui jeta un coup d'œil, puis observa Val avec un sourire entendu. Il devinait ce qu'il avait dû subir entre les mains de cette femme... et cela pouvait peut-être lui être profitable.

       -Si tu coopères sans me faire perdre mon temps, ajouta Bane. Je te laisserais peut-être t'amuser avec ta copine quand elle sera réveillée. Tu dois surement avoir plein de choses à lui dire après tout ce temps passé en sa compagnie. Mmmh?

       Bane la poussa du bout du pied pour montrer qu'elle était désormais inoffensive et arqua un sourcil, d'un air de dire: « On a un accord? ».
« Modifié: jeudi 23 décembre 2010, 20:02:32 par Denna »
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