Le palais d'ivoire / Re : Une ombre contemple la ville. [PV Sayuri]
« le: samedi 11 octobre 2008, 17:50:16 »Les petits pieds de Sayuri se déplaçaient sans bruit, rapidement, en de petites enjambées. On lui avait appris à marcher ainsi à l'Okiya. Elle aimait continuer à s'entraîner quelque soit le moment ou le temps, cela lui rappelait sa grande soeur, et cela lui permettait de progresser et de devenir une meilleure geisha.
Nexus était un vrai dédale de rues et de ruelles, il n'y avait qu'une seule grande place publique et il en devenait difficile de se repérer pour une inconnue. De plus, même si personne n'avait osé l'approcher, elle sentait se poser sur elle des regards désagréables. Ici on avait pas l'habitude de voir passer une jeune fille proprement habillée en tenue traditionnelle japonaise, les cheveux relevés en chignon, soigneusement maquillée et sans un seul bout de peau révélateur à vue (hormis le haut de son dos et sa nuque).
Avisant un promontoire, tout proche d'un palais somptueux, Sayuri s'engagea dans cette direction. Commencer par fréquenter des personnes nobles étaient plus judicieux et elle pourrait ainsi trouver son danna. Ravie à cette idée, la jeune fille gravit la colline avec en train et arriva rapidement en son sommet.
Là, elle choisit une place de choix : à quelques mètres de la porte du palais, face à la ville, avec un carré de pelouse juste derrière elle. Avec le soleil qui brillait à l'horizon, la vue de la geisha pour un homme sortant du palais correspondait à s'y m'éprendre à la vision d'un ange. Un halot de lumière entourait Sayuri, et elle était si proche du bord du promontoire que de loin, on aurait cru la voir voler (la pelouse aidant à cet effet d'optique puisqu'elle s'arrêtait aux pieds de la geisha).
Ainsi postée, Sayuri en profita pour graver dans sa mémoire tous les recoins de la ville. Elle remarqua certains quartiers où l'activité était plus dense et plus violente que dans d'autres. Elle les répertoria dans un coin de sa tête et se promis de ne pas s'y aventurer avant quelques temps.
Plongée dans ces réflexions, Sayuri appréciait la légère brise qui soufflait. Mais alors, la jeune geisha tourna la tête : elle sentait comme une présence à côté d'elle. Le vent ayant détacher une mèche de ses cheveux qui venait taper contre sa nuque, la jeune geisha frissonna et se rassura. Il n'y avait personne. Dans un gracieux port de bras, la geisha vint replacer la mèche à son emplacement initial. A ce moment, quelque chose d'inhabituel attira son regard. Elle sentait vraiment comme une présence mais cette fois, elle avait raison.
Baissant la tête vers l'herbe verte de la pelouse, Sayuri s'était aperçut qu'une partie des brins ne se couchaient pas comme ils l'auraient du sous l'effet de la brise.
*Est-ce possible ?*
Décontenencée, Sayuri ne savait comment réagir. Alors elle se redressa, la tête bien droite, laissant l'individu invisible avoir une vue particulière sur sa colonne vertébrale. Puis elle s'enhardit et prit la parole.
"Ce vent est traitre. Il révèle les interstices dissimulés à la vue de tous. Mon kimono en est empli."
N'ayant rien de mieux à faire, la jeune geisha attendit sagement que ce qui se trouvait sur l'herbe se montre à elle. Pour s'occuper, elle reprit son examen minutieux de la ville.