Menzoberranzan (https://i.ytimg.com/vi/TePI2LPahfc/maxresdefault.jpg), encore appelée « Cité des Araignées », constituait l’une des plus grandes cités de l’Outreterre. Sous le contrôle des Maisons, Menzoberranzan était une ville composée pour un tiers de Drows, et pour le reste d’esclaves. Humains, Terranides, et autres espèces formaient les nombreux esclaves des puissantes Maisons, qui passaient leur temps à se quereller. Il n’y avait pas de stabilité politique durable à Menzoberranzan, si ce n’est celle du pouvoir séculier, qui dominait totalement le pouvoir temporel. Les temples de la Déesse Lolth formaient l’unique culte de Menzoberranzan, et tout autre culte était prohibé, considéré comme un mouvement sectaire. Les Maisons ne s’unifiaient et ne mettaient fin à leurs querelles que sous l’influence des prêtresses de la Déesse-Reine.
Streeaka, elle, était l’une des Matriarches de Menzoberranzan, un poste influent faisant d’elle une Drow redoutable, et ce d’autant plus qu’elle commençait à avoir un record de longévité. Une Matriarche ne le restait jamais éternellement, soit à cause des attentats émanant d’autres Maisons, soit à cause de ses propres subordonnées, qui n’hésitaient pas à vous trahir et à vous empoisonner. Il arrivait ainsi que le règne de certaines Matriarches ne dure que quelques mois, voire quelques jours. Pourtant, celui de Streeaka durait maintenant depuis des années, sans que personne n’arrive à la renverser. La Matriarche avait bien fait face à des complots, et elle-même encourageait d’ailleurs les complots, mais en parvenant à les déjouer. Elle avait déjà tué plusieurs de ses filles. Pour Streeaka, qu’on la renverse était normal. Mais, si un putschiste échouait, c’était qu’il n’était pas digne d’être de sa maison. Et, chez les Drow, le sort réservé aux faibles était, soit l’exil (pour les plus malheureux), soit la mort, rapide et indolore. Étant une mère aimante, Streeaka offrait ainsi à ses filles échouant à la destituer une solution rapide en les tuant elle-même, généralement en leur faisant l’amour une ultime fois, et en les tuant lors de leur orgasme. Il n’existait pas de façon plus belle et plus paisible de mourir.
Aujourd’hui, Streeaka se prélassait dans sa chambre en compagnie de plusieurs esclaves. Aussi ingénieux que pervers, les Drow étaient généralement des sadomasochistes dans l’âme, et, aujourd’hui, Streeaka se faisait ramoner le cul par un homme transformé. Un simple esclave qui avait reçu dans ses laboratoires alchimiques des mutagènes démoniaques. Il la prenait sur son lit, un immense lit situé au sommet d’une des tours de la Maison Z’Ress, en compagnie de délicieuses esclaves, qui restaient assises à côté, ou se faisaient l’amour. L’homme était devenu une sorte d’hybride, un mutant démoniaque. Massif et musclé, il avait deux cornes sur le visage, des dents pointues, et surtout un corps massif et saillant, avec une queue énorme, qui pilonnait le cul de Streeaka, lui arrachant de délicieux hurlements. Pour le motiver, deux femmes en tenue noire érotiques, avec des clous et des sangles en latex, fouettaient régulièrement le dos du monstre.
« Haaaaaa… Hmmmmmmmmmm… !! »
Streeaka était vieille de plusieurs millénaires. Elle était une Drow particulièrement âgée, et, même avec ces millénaires, elle aimait toujours autant le sexe. Elle sentit le démon empoigner ses longs cheveux blancs. Il tira sèchement dessus, soulevant son corps, arrachant à la Matriarche des hurlements de douleur supplémentaires. Pour les Drow, la douleur était une source de plaisir infinie, et, à ce moment, Streeaka était bien loin de se douter qu’une personne étrangère était venue s’infiltrer dans sa trésorerie magique.
La Maison Z’Ress disposait en effet d’un certain nombre de grimoires magiques, d’artefacts, de runes… Des instruments très puissants. La voleuse fut toutefois rapidement repérée, et, tandis que les gardes s’agitaient, Hazel courait dans un escalier, cherchant à fuir… Quand une sphère magique l’entoura brusquement à la sortie de l’escalier, où elle rejoignit une terrasse.
Le palais de Streeaka était un enchevêtrement complexe de jardins, de tours, de dépendances, d’ailes, reliées entre eux par des terrasses, des ponts suspendus, des couloirs… Une structure labyrinthique qui avait été pensée ainsi pour lutter contre d’éventuelles attaques.
« Qui ose s’infiltrer ici ? Une tueuse incompétente cherchant à en attenter à la vie de la Matriarche ? »
Une silhouette apparut devant elle. Une peau bleuâtre, électrique, dont un halo bleuté s’échappait. Nue, Rivoria (https://orig00.deviantart.net/cab8/f/2016/188/f/7/rivoria_neo2_by_neoartcore-da96oet.jpg) était une redoutable hybride. Streeaka était sa mère, et son père était un Incube, Alastar Magoa. Une Drow démoniaque formée à la magie dès le plus jeune âge, et qui était donc la prêtresse de la Maison Z’Ress, ainsi que la gardienne des artefacts magiques. Elle avait donc senti la magie de Hazel, et avait réagi en conséquence.
Elle l’avait piégé dans une bulle magique, mais Hazel ne devrait pas avoir trop de difficultés à la briser. Cependant, Rivoria avait bien d’autres tours dans son sac. Ses doigts se mirent à crépiter, des arcs électriques éblouissants dansant entre eux. Rivoria n’était clairement pas une femme à prendre à la légère !
Rivoria ignorait qui était cette étrange femme, mais elle se souvenait clairement des instructions de la Matriarche. Il fallait s’imposer et la défendre contre toutes les menaces potentielles, y compris cette étrange magicienne. La sphère magique de Rivoria était assez faible, facile à repousser. Hazel réussit d’ailleurs à l’ôter, sans se montrer particulièrement inquiète par la présence de Rivoria. Autour d’elles, les gardes étaient en train de se déplacer, se rapprochant des deux femmes. Plutôt que de se ruer sur Rivoria, l’intruse la nargua, générant un Portail qui apparut derrière Rivoria. Celle-ci fronça doucement les sourcils en laissant la femme se déplacer, se demandant si celle-ci avait préparé un autre piège. Au lieu de ça, elle se recula lentement vers le Portail, jusqu’à passer sa main à l’intérieur. Celle-ci se retrouva dans le dos de Rivoria, qui fronça lentement les sourcils, contrariée, en sentant la main de la femme caresser sa propre peau. Elle frémit sur place, mécontente, et des éclairs crépitèrent à nouveau entre ses doigts.
« Sinon... »
La magie crépita alors entre les doigts de Rivoria, jusqu’à former une sphère, puis la démone bondit brusquement en hauteur, faisant preuve d’une impressionnante détente, et jeta sur le sol sa sphère de feu, ciblant Hazel. La sphère était auréolée d’arcs électriques, et, quand la sphère heurta le sol, des champs électriques jaillirent tout autour. L’épaisse explosion éblouit pendant un temps Rivoria, mais, du fait de sa position surélevée, elle ne se reçut pas son attaque. Les flammes jaillirent par le portail, allant de l’autre côté, et elle se laissa ensuite retomber sur le sol, avant de claquer des doigts.
Les escaliers se mirent à trembler, et Rivoria tendit sa main. Les marches vibrèrent encore, puis des morceaux de pierre s’en détachèrent, formant alors comme des projectiles qui fusèrent droit vers l’ennemie. Des projectiles redoutables, qui pouvaient volontiers la transpercer en deux, et qui la conduisirent à se protéger. Rivoria les pilotait avec une impressionnante dextérité, et le portail d’Hazel sembla alors se retourner contre elle, car chaque projectile qui passait à travers ressortait par l’autre portail, et retournait droit vers sa cible, Rivoria s’étant elle mise à l’écart des deux portails après son saut dans les airs.
« Pour qui me prends-tu ? Je suis la prêtresse de cette maison ! Mes pouvoirs magiques sont colossaux ! »
Elle se vantait un peu, bien sûr, mais elle était après tout un croisement entre une Drow et un démon.
Il fallait donc bien s’attendre à un peu de provocation de sa part ! De plus, ses pouvoirs n’en étaient pas moins réels, comme Hazel en avait la démonstration en ce moment.[font]