Le foie gras qui fondait sur ma langue me rappelait le dîner organisé chez moi par le restaurant le Bouton d’Or. Je ne pu m’empêcher de sourire à ce souvenir. Mais cette fois, je n’étais pas sur mon canapé mais dans un confortable fauteuil du salon première classe de l’aéroport de Sydney. Un verre de champagne à la main, je patientais qu’une hôtesse vienne me chercher pour mon embarquement prioritaire. Le vol de 10h allait être de nuit, l’occasion pour moi de me reposer après cinq jours éreintants au pays des kangourous. J’étais venu accompagné de ma secrétaire assister un client dans le cadre de la signature d’un contrat de distribution de produits japonais sur le territoire australien. La pauvre avait attrapé une vilaine grippe et était absolument incapable de prendre l’avion. Tant mieux pour moi, j’allais avoir un box en première classe pour moi tout seul. Cela tombait bien car la signature des contrats avait eu lieu le premier jour et que les trois jours suivants n’avaient été que célébrations fortement alcoolisées. Une nuit complète dans le confort de la première classe allait être réparatrice.
-Je vous prie de me suivre Monsieur Hachimato, votre embarquement va commencer.
Je suivis l’hôtesse au physique de mannequin, perchée sur des talons hauts. J’avais pour ma part opté pour un pantalon de voyage gris clair à l’aspect chic mais au tissu très souple, entre le jogging et le pantalon de costume. En haut, une chemise en lin.
-N’hésitez pas en cours de vol si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis Lola, la cheffe de cabine première classe.
Bastien la remercia d’un sourire, alors qu’il passait devant la queue interminable de la classe économique qui était encore devant la porte d’embarquement.
Comme lui, quelques passagers privilégiés étaient chacun accompagné d’une hôtesse.
-Il y a du monde en première classe!
-Effectivement, nous sommes complets Monsieur.
je passa enfin la porte de l’avion et retrouva l’univers tamisé que j’avais eu à l’aller. Seul petit bémol, cette compagnie n’offrait pas un box complètement fermé comme le faisaient certaines compagnies moyennes-orientales, et qui ressemblaient à des chambres d’hôtels. Sur cette compagnie, les sièges doubles formaient simplement un petit box qu’il était possible de fermer du reste de la cabine par une cloison d’environ 1m50 de haut. Suffisant en tout cas pour dormir en paix à l’abri des regards, hormis peut-être des hôtesses qui circulent entre les rangées. J’avais pour l’instant laissé cette cloison baissée et l’accoudoir séparant les deux fauteuils levé pour pouvoir s’étaler un peu.
Je pris place côté hublot, tandis que dans le box de derrière s’installait un couple de personnes âgées et dans celui de devant une mère et sa fille.
Peu de temps après, je pu sentir la poussée des réacteurs me plaquer contre mon siège. Nous avions décollé. Je sorti de mon sac de voyage un livre et me plongea dans la lecture.
Peu de temps après, une inconnue se laissa tomber sur le siège à côté de moi. Je tenais à ma tranquillité, et j’étais donc sur le point de lui demander de partir. La jeune femme, dont il n’apercevait d’ailleurs pas le visage, ne faisait toutefois que ses lacets. Il n’allait donc pas être un goujat et replongea dans son livre.
Toutefois, l’inconnue ne tarda pas à s’enquérir si le siège abandonné par sa secrétaire était occupé. Cette question était relativement étrange dans la mesure où la première classe était complète et que chaque passager avait été amené par une hôtesse. Je compris rapidement qu’elle était probablement en classe économique et qu’elle cherchait un peu de confort. En temps normal j’aurais accepté, mais je tenais vraiment à me reposer et je m’apprêtais donc à répondre que ce siège était réservé, ce qui techniquement n’était pas un mensonge.
Mais en levant les yeux de mon livre, j’aperçus le corps absolument magnifique de la jeune femme. Toujours penchée en avant, sa lourde poitrine semblait proche de faire craquer son petit débardeur. Je pouvais d’ailleurs apercevoir le côté de sa poitrine par l’ouverture de son bras et surtout des tétons qui semblaient vouloir percer le fin tissu. Je ne pu m’empêcher de diriger mon regard vers le bas de son dos bronzé. Un string blanc en dentelle dépassait allègrement de son short. Mon instinct masculin ne pouvait décemment refuser qu’elle prenne place.
-Je vous en prie, installez-vous. Je vous laisse avec plaisir le côté hublot pour que vous puissiez profiter du levé de soleil sur Tokyo à l’arrivée.