Une fois les deux professionnels à l'aise, un verre à la main, nous nous mîmes à entrer dans le vif du sujet. Me questionnant sur les habitudes gestuelles du "patient", la jeune psychologue avait commencé à faire son travail, planifiant les tics qu'elle pourrait éliminer comme réactions potentiellement suspect. Passant mes bras autour de mon cou, je levai la tête vers le plafond en soupirant, signe que je réfléchissais.
Juno a l'habitude de passer son index droit sur son sourcil, "dans le sens du poil" si vous me permettez l'expression. Ce que je vous demande de chercher, ce sont les indices qui prouvent qu'il me mente, ou du moins, qu'il ne me dis pas toute la vérité, s'il y a d'autres signes dans sa gestuelle qui sont suspect, j'aimerais que vous m'en fassiez part…
Avant de le confronter sur le mensonge, je voulais lui exposer qu'il m'a vraiment menti, et que, fasse à l'évidence d'être piégé, qu'il finisse par me dire la vérité. Mais s'il reste avec son ancienne version alors que j'ai la preuve indéniable qu'il me ment, c'est à ce moment que je vais lui faire comprendre qu'il est mauvais pour lui de me faire perdre mon temps en ralentissant mon travail par le mensonge.
J'appuyai alors sur la touche "play" de la télécommande et, comme la psychologue assise à mes côtés, je regardai et écoutai la discussion avec attention, essayant de repérer quelque chose dans son attitude qui aurait pu m'échapper au début, ou encore essayer de voir pourquoi j'avais le sentiment qu'il me mentait, car, jusque là, à chaque séance avec Juno Hound, un je-ne-sais-quoi me faisait croire qu'il n'était pas honnête à cent pour cent avec moi. Au début, je croyais que ce n'était qu'une simple broutille, rien de bien important, mais plus il m'expliquait la raison de sa présence dans mon bureau, plus je sentais qu'il me racontait des salades, et c'est pourquoi Dylan Ellison est dans mon appartement ce soir.
Deux heures et une séance vidéo plus tard
Je retirai mes lunettes puis me frottai les yeux en me levant du canapé. Il était dans les environs de dix-neuf heures et je commençais à avoir faim. M'étirant alors, la télécommande dans les mains, je pressai sur "pause".
Bon! Il commence à se faire tard… Avez-vous dîné? Peut-être pourrais-je vous offrir quelque chose, étant donné que je vous ai "arraché" à votre maison pour devoir venir travailler devant un écran, à analyser un homme à son insu…
Je lui souris et vidai ce qui restait de whiskey dans le fond de mon verre, pour ensuite aller le remplir une seconde fois de liquide aux couleurs d'ambre, en attendant qu'elle se décide, si elle acceptait ou refusait mon offre.
Une fois leurs deux boissons servies, ils pouvaient commencer manifestement. Dylan écoutait Hiro, lui faisant part de ce qu’il avait comme tic, mais rien de bien détaillé. Après un petit soupire, le regard dans son carnet à prendre des notes, elle devra se contenter de ça pour le moment. Une petite précision vint de son « embaucheur » qu’elle devra repérer des indices qui prouve que le tueur en série lui mentait. Dylan acquiesça de la tête, en constatent que ce serait probablement plus facile qu’elle le croyait…
« Très bien… Euh, on commence ? »
Assis à côté de l’avocat, elle regarda l’écran, essayant de suivre le fil de discutions, troublante, mais avant toute chose, elle essaya de ce concentré sur Juno…
Le temps passe vite et vite…
Dylan n’avait pas remarqué les heures passés, commençant à sentir son ventre gargouiller. Sa boisson gazeuse terminée depuis déjà un moment, avait coupé pour un bout de temps son creux. Et puis, elle ne semblait pas s’en faire pour le moment, continuant d’analyser la vidéo derrière ses yeux fatigués. Elle avait prit en note tous ce qui était susceptible, ce qu’elle suspectait d’être une raison de croire qu’il mentait, ainsi que les minutes que diffusait les « preuves ».
Elle leva ses lunettes avant de frotter ses yeux, sans s’apercevoir qu’elle venait d’imiter son collègue du moment. Celui-ci s’était lever avant de stopper l’image de la vidéo rendant un certain apaisement entre eux. Le temps d’une pause était de mise et elle examina un instant toute ses notes avant de refermer son carnet et le rangea dans son sac. Elle approuva d’un signe de tête qu’il était effectivement tard, mais la suite de sa phrase la prit par surprise. Il l’invitait à dîner, du moins, c’est ce qu’elle comprit. Elle allait refuser, mais la faim se manifesta brusquement, trop forte qu’elle lui sourit en se levant.
« Pourquoi pas ? J’avoue que je meurs de faim… Qu’avez-vous à m’offrir ? »
Elle s’approcha de lui et d’un geste presque hésitant, elle lui pointa quelques secondes son verre de whisky qu’elle venait de remplit à nouveau.
« Je prendrais bien un apéro… si ça ne vous dérange pas et n’importe lequel… »
Elle lui sourit timidement en le regardant, épuisée, mais quand même contente de ne pas avoir à cuisiner… Même si elle se serait contentée d’un truc à rapporter dans un resto. Elle contempla un peu mieux l’allure de l’homme qui était bien charmant, même très attrayant.