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Les contrées du Chaos / Re : Les Ruines de Gilead [Lie Matoï]
« le: dimanche 24 juillet 2016, 12:35:55 »
Lie lui avoua que son expertise n’égalait pas la sienne, ce qui arracha un sourire aux lèvres de Silke. Elle s’en doutait un peu, en réalité, au vu de la naïveté touchante de cette jeune femme, qui voulait explorer le monde par soif de l’aventure. Fort heureusement, sa naïveté ne s’accompagnait pas d’une innocence sexuelle, chose qui, de toute manière, était étrangère à Caelestis, si on en croyait les racontars circulant sur l’archipel. En tout cas, elle pouvait sentir Lie remuer son bassin, comme pour accompagner les mouvements de ses doigts, et continuait à caresser son dos, appréciant visiblement les muscles de l’Amazone, ce corps qui, tout en étant très bien bâti, restait aussi très élégant. Une beauté naturelle, en effet, sans chirurgie esthétique, qui était le fruit de milliers d’années d’errance. Silke était la descendante des Amazones, et sa beauté était à l’image des guerrières d’Artémis, des femmes puissantes et fortes, qui n’avaient nullement honte d’afficher la beauté de leurs corps.

Pour autant, Silke avait aussi bénéficié de potions et d’élixirs des Chamanes, potions et mutagènes qui, à leur manière, influaient sur la beauté des Amazones. Elles bénéficiaient en effet d’une jeunesse améliorée, ce qui avait cependant pour conséquence que, quand elles dépassaient la cinquantaine, leur longévité était bien plus courte. De cette manière, elles ne subissaient pas trop longtemps les affres de la vieillesse, et pouvaient rester guerrières et viables à un âge très avancé. La Horde était ainsi, une nation élitiste et sauvage, digne des Spartiates.

« Viens t’attaquer à mes seins, ma chérie, hmm... Laisse-moi te guider, Lie... »

Le visage de la Celkhane s’approcha de sa poitrine, glissant par une série de baisers de son cou à ce sein, protégé par cette légère armature métallique que Lie ne tarda pas à écarter. Elle put ainsi directement embrasser son téton droit, et dut sentir les seins de Silke, durcis, trahissant l’excitation de la femme, tandis que ses solides mains se crispèrent encore un peu plus sur le doux fessier de la jeune femme. Rien ne pressait, et le sexe fonctionnait ainsi. Il était comme une montagne sur laquelle il fallait lentement grimper, de peur de tomber, afin de pouvoir ensuite se trouver en son sommet, et d’en apprécier la descente. Là, le duo était en train de croître, Lie attisant le feu qui commençait à brûler dans le corps de Silke, elle-même jouant avec celui de la femme en retour.

Le soutien-gorge de Silke finit par tomber sur le sol, tandis que la Celkhane se concentrait sur sa poitrine, et glissait, à son tour, ses mains sur le bassin de l’Amazone, s’attaquant à ses fesses. Ses doigts n’eurent aucune difficulté à  filer sous la minijupe, et on entendit l’armature de Sonja cliqueter, tandis qu’elle-même commençait à soupirer, en fermant les yeux. Sa main remonta pour caresser les cheveux de Lie, plaquant également sa tête contre sa poitrine.

« Oui, hmmm... Continue, jeune femme... Continue... Descends le long de mon corps, ma belle... »

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Les contrées du Chaos / Re : Les Ruines de Gilead [Lie Matoï]
« le: samedi 23 juillet 2016, 00:51:26 »
Ce baiser avait sonné comme une douce invitation, autant qu’une confirmation de ce que les deux femmes faisaient depuis déjà quelques minutes. Avec une créature comme Silke, soit le courant passait immédiatement, soit ça ne passait pas. Et là, il était passé, et c’était ça que ce baiser symbolisait. L’Amazone restait donc contre le corps de la femme,  et elles s’embrassèrent encore, Silke frissonnant en sentant les mains de la femme caresser son dos, explorant, à son tour, son corps. Un rapport sexuel commençait ainsi, par des palpations, des promesses, des approches, des préliminaires, pour monter graduellement en tension. Aussi brutale et directe soit-elle, Silke n’avait rien contre de la douceur dans le sexe, car elle permettait d’introduire les choses, et c’était, là, ce que les femmes faisaient.

« Hmmm... »

La Celkhane avait une bouche très agréable, des lèvres douces et fines, avec de longs cheveux soyeux et un corps fin et athlétique. L’embrasser comme ça était un véritable régal, et Silke, tout en caressant ses cheveux,  descendit peu à peu ses mains... Et c’est ainsi que, au bout de quelques instants, chacune de ses mains vint empoigner les fesses de Lie, ces fesses qui s’étaient si longuement dandinées devant elle, ce magnifique petit cul ferme et agréable... Sous ce pantalon serré et moulant, l’Amazone les empoignait, les malaxant, les remuant, crispant ses doigts dessus, et les écartant et les relevant l’une de l’autre. Elle montrait ainsi, par ces gestes, toute son expertise, car sa poigne était assurée et solide.

Ensemble, leurs corps se frottaient, Silke, plus grande et un peu plus lourde que la femme, l’écrasant contre elle. Le baiser se rompit à nouveau, le front de l’Amazone tapant contre celui de la femme.

« Ce n’est plus de confiance dont il s’agit, ma chérie... C’est de passion. »

Sa langue sortit de ses lèvres, et alla lécher les lèvres de Lie, tout doucement, tandis qu’elle embrassa son nez, continuant à serrer ses fesses.

« Je t’offre mon corps, ma belle... Fais-en bon usage, embrasse et palpe-le, explore-le,  montre-moi que tu l’aimes et qu’il t’attire... »

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Les contrées du Chaos / Re : Les Ruines de Gilead [Lie Matoï]
« le: vendredi 22 juillet 2016, 12:54:51 »
L’histoire tragique de Gilead était une histoire trop triste et trop nimbée de mystère pour qu’on la conte. Ceci expliquait pourquoi peu de gens en parlaient, et pourquoi si peu de bardes l’évoquaient, car nulle oreille attentive ne se dresserait pour les entendre. Qu’y avait-il de beau, d’amusant, à raconter la chute de l’un des plus grands royaumes qui aient jamais existé ? Un royaume dont il ne restait, aujourd’hui, que des ruines, des cendres, et des monstres le hantant ? L’Amazone savait, en son for intérieur, qu’ils ‘était passé quelque chose à Gilead. Ce n’était pas dans le genre des Ashnardiens d’exterminer ainsi tout un royaume. La guerre que l’Empire menait était une guerre d’hégémonie, de contrôle, pas une guerre d’extermination. Quand ils assujettissaient un royaume, ils en faisaient une colonie, puis une province impériale. Ici, il n’y avait rien eu. Et ça, tout le monde le savait, y compris les Nexusiens. Pour Silke, ces expéditions, sous couvert de rapporter des trésors, avaient surtout eu pour but de découvrir la vérité qui planait autour de la chute de Gilead.

Silke avait exposé les choses à Lie sans hésitation, sans rien masquer. Elle était honnête et droite, comme à son habitude. Et, cette fois, elle nota à nouveau l’attirance de Lie pour son corps. En tant que Red Sonja, Silke avait juré de ne coucher qu’avec un homme qui soit capable de la vaincre, mais, techniquement, ce vœu ne s’appliquait pas pour les femmes. Et, effectivement, elle n’avait pas fait l’amour depuis bien trop longtemps, maintenant, pour une Amazone. Or, pour la Horde, le sexe n’était pas à négliger. Outre apporter la vie, il aidait aussi à équilibrer les différentes forces du corps humain, à se stabiliser, et disposait ainsi de vertus que les gens avaient trop souvent tendance à négliger.

La Celkhane finit ainsi par lui proposer de dormir avec elle, et, cette fois, Silke sourit.

« Hum... Il serait très malvenu de refuser ton hospitalité. »

Elle reprit ensuite :

« Nous pouvons rester là cette nuit, et partir au petit matin. Voyager la nuit est, de manière générale, très mal indiqué. »

Il s’écoula ensuite quelques instants, puis Silke demanda à aller dans la chambre, afin d’y déposer son manteau. Elle laissa donc Lie la guider, non sans en profiter pour, à son tour, la reluquer. Quand la Celkhane grimpa l’escalier, l’Amazone put voir que ses fesses étaient plutôt bien moulées, formant un spectacle visuellement très agréable à voir.

*Hmmm... Oui, elle a un très beau cul, clairement...*

Silke la suivit donc jusqu’à la chambre, et referma la porte derrière elle, avant de jeter son manteau sur une commode. La pièce était petite, avec un lit pour une seule personne, et des bougies qui étaient allumées ici et là. L’Amazone ne disait rien, et s’approcha lentement de Lie, puis, là encore, sûre de son fait, posa une main sur la nuque de Lie, et alla l’embrasser, son autre main venant se glisser dans son dos pour la serrer contre elle. Tout avait été fait avec l’assurance d’une Amazone, et elle enfonça sa langue dans sa bouche.

Usant de ses muscles, elle pressa le corps de Lie contre le sien, prolongeant le baiser pendant quelques secondes supplémentaires, avant de lui sourire doucement.

« Je veux coucher avec toi, Lie... Si tu n’es pas d’accord, c’est maintenant qu’il faut me repousser. Sinon, il sera trop tard. »

Une sincérité désarçonnante, voilà bien une expression parfaite pour définir l’attitude de Silke quand il s’agissait de faire l’amour. Elle ne s’encombrait pas de faux-semblants, de vaines paroles, et allait droit au but.

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Les contrées du Chaos / Re : Les Ruines de Gilead [Lie Matoï]
« le: jeudi 21 juillet 2016, 16:06:37 »
D’autres mondes, d’autres réalités, d’autres possibles... Silke en avait entendu parler, mais elle n’avait guère le loisir d’aller sur ces autres mondes, qu’elle estimait comme étant potentiellement dangereux. C’était pour ça qu’elle n’avait pas particulièrement cherché à se montrer curieuse vis-à-vis de cette Terre. D’anciennes légendes, sur Terra, parlaient d’époques lointaines, où des Failles dimensionnelles étaient apparues, délivrant les multiples monstres qui avaient déréglé l’écosystème de Terra. Plus précisément, on situait cette époque il y a des centaines de milliers d’années, quand les Dieux et les Anges s’étaient liés ensemble pour combattre les Grands Anciens. C’était une histoire que la Horde connaissait, car les Olympiens avaient pris part à ce conflit dantesque, qui s’était répandu à travers tout le Multivers, face à des individus surpuissants, des créatures qui existaient avant que les univers ne soient, des êtres gigantesques, aussi grands que des planètes entières, et invincibles. Pour les vaincre, il avait fallu les sceller, les bannir en-dehors de l’espace et du temps, dans d’autres dimensions, ce qui avait eu pour effet secondaire de créer de multiples brèches en fonction des dimensions. Terra était l’une de ces brèches, mais, au-delà de ça, Silke n’était guère une spécialiste. Et, bien loin de ces conjonctions entre dimensions, ou même des Grands Anciens, elle pensait surtout au temple d’Artemis, qu’on disait enterré quelque part à Gilead, anciennement capitale de la Nouvelle-Canaan.

Lie avait fini à Caelestis, un pays dont Silke connaissait. Les Celkhanes étaient d’autres Amazones, pour le dire ainsi. Des guerrières futuristes luttant contre l’esclavage, et considérées comme de dangereuses terroristes fanatiques par les États. Elle y avait vécu six ans, avant de choisir de partir, attirée par l’appel de l’aventure... Et pas que par l’aventure. Depuis que l’Amazone avait ôté son manteau, elle pouvait voir que Lie l’observait. On disait que les Celkhanes étaient, sexuellement parlant, des femmes aux mœurs légères. Que ceci soit vrai ou non, elle pouvait constater que Lie, elle, n’était pas offusquée par la très courte tenue de Silke. En réalité, c’était même plutôt tout le contraire.

« Hum... Avant de vous hâter... Hm... Avant de te hâter, se corrigea-t-elle, avant de finir sa pinte de bière, et d’en demander une autre, sache que je me rends à Gilead, dans ce qu’on appelait jadis les Baronnies de la Nouvelle-Canaan. »

Canaan était, selon l’Ordre Immaculé, la « Terre Promise » par Dieu, le Paradis sur Terre pour ceux qui suivaient les dogmes de l’Homme-Jésus. Silke lui expliqua que la Nouvelle-Canaan avait été fondé par Arthur Eld, un ancien Roi légendaire. Il avait fondé ce royaume dans les montagnes, et avait régné pendant soixante-dix ans. La Nouvelle-Canaan avait été un magnifique royaume, et Gilead, sa capitale, une forteresse-ville dressée dans les montagnes, le long de plaines verdoyantes, de ruisseaux, et d’agréables forêts. Ce royaume avait jadis été très connu, proche de Nexus, et Gilead était alors une grande ville, car idéalement placée pour rejoindre le lointain État tekhan depuis Nexus, ou les Royaumes nains, ou encore les anciens royaumes des Hauts-Elfes.

« Gilead était jadis au centre d’une alliance qui impliquait tous ces territoires, mais, avec les siècles, cette vieille alliance a périclité. De la Nouvelle-Canaan, il restait un havre de paix, protégé des monstres et des bandits par une caste de guerriers, les pistoleros. »

Pendant des siècles, les pistoleros avaient défendu la région, leur royaume, et les provinces environnantes, mais, il y a de cela une trentaine d’années, Gilead avait sombré suite à un siège violent mené par les Ashnardiens, guidé par le cruel et sanguinaire général Grissom. Un siège qui avait définitivement mis fin aux tentatives de paix entre Ashnard et Nexus, car Gilead, compte tenu de sa grande notoriété, œuvrait, depuis plus d’une dizaine d’années, sous la férule de Steven Deschain, à propager la paix entre les deux puissants États.

« Ashnard n’a jamais reconnu avoir mené ce siège, et, depuis lors, ce siège continue à faire l’objet de mystères. L’endroit est l’un des plus dangereux au monde, Lie. L’Ordre Immaculé, et même Nexus, ont régulièrement financé des expéditions pour y retourner. On dit que quantité de trésors se trouvent à Gilead, le trésor des pistoleros, des reliques de grande valeur... Mais les pistoleros, qui chassaient les monstres, ne sont plus là pour les repousser, et Gilead est depuis un immense mausolée. Moi, j’aspire à me rendre dans le temple d’Artemis pour y récupérer une relique de très grande valeur. »

Silke avait à peu près tout dit... Si ce n’est l’absence d’informations sur Raven, mais elle conservait encore cet élément pour elle, ne faisant pas encore totalement confiance à Lie pour se confier définitivement.

« Alors, es-tu toujours tentée, jeune Celkhane ? »

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Les contrées du Chaos / Re : Les Ruines de Gilead [Lie Matoï]
« le: mercredi 20 juillet 2016, 09:35:20 »
En constatant que la jeune femme semblait avoir froid, Silke posa sa main sur son manteau de fourrure, et le poussa vers elle. La scène était ubuesque, car Silke était nettement moins habillée que Lie. On était même en droit de se demander si la tenue qu’elle portait était digne d’en être une. Plus nue qu’habillée, elle n’avait cependant pas froid, et ne semblait pas particulièrement gênée à l’idée d’exposer son corps à une marée d’hommes au regard concupiscent... Et aussi de femmes. Croire que la perversion était l’apanage d’hommes était une erreur qu’une Amazone ne se devait pas de commettre, a fortiori quand, comme Silke, on pistait Raven. Quoi qu’il en soit, la jeune femme devant elle lui expliqua s’appeler Lie Matoï, et lui indiqua être heureuse de rencontrer une Amazone, qui, selon ses informations, descendrait d’une peuplade similaire ayant existé sur Terre.

*Terre ? Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ?*

Lie Matoï continua à la troubler en lui parlant ensuite de régions méconnues, comme l’Asie. Ses pensées furent brièvement interrompues par le serveur, qui apporta à Lie une couverture, faute pour cette dernière de vouloir profiter du manteau de l’Amazone, ainsi que leurs pintes... Et un bref regard vers les seins de Silke, des seins fermes et généreux, qu’on voyait sans trop de peine.

La jeune Lie revint ensuite sur cette histoire de Terre, et Silke se racla lentement la gorge.

« Écoutez... J’ignore ce qu’est cette Terre dont vous me parlez. Mon peuple est originaire d’une île lointaine, Themiscyra, et a été attaqué par des hordes de barbares. L’île a été pillée, violée, et mes ancêtres se sont dispersés dans le monde. Il n’y avait rien de volontaire dans l’exil de mes ancêtres. »

Chaque Amazone connaissait l’histoire, la tragique histoire du peuple amazone, une histoire qui avait forgé la Horde, et continuait encore, de nos jours, à la forger. Il suffisait de voir les motivations de Raven pour le réaliser. Et, comme il n’y avait rien de secret là-dedans, Silke lui expliqua donc que, après l’attaque des hordes de barbares à Themiscyra, la plupart des Amazones avaient été déportées dans des royaumes barbares, le principal royaume étant l’Hyrkanie. Un peuple vivant de raids, de pillages, et qui avaient, pendant des siècles, asservi les Amazones, jusqu’à ce que ces dernières ne se rebellent. La révolte des esclaves amazones avait ensanglanté et déchiré l’Hyrkanie, et les Amazones s’étaient enfuies.

Silke, tout en parlant, buvait un peu de sa bière, et poursuivait ses explications.

« Depuis lors, la Horde erre dans le monde. Elle a eu ses moments de gloire et ses jours de faiblesse, mais le fait est que nous sommes de moins en moins nombreuses. Nous recherchons Themiscyra, notre terre natale, mais... J’ignore où elle est. »

C’était une fresque épique de premier abord, la destinée d’un peuple perdu à la recherche de terres paradisiaques. Silke n’était pas aussi idéaliste. Si elle devait donner son avis, elle dirait que Themiscyra avait été rasée de la carte, et n’existait plus. En un sens, elle comprenait donc la volonté de Raven d’oublier cette légende, et de fonder un État amazone, mais, si elle pouvait effectivement la comprendre sur le principe, Silke refusait catégoriquement les méthodes utilisées par sa vieille amie. Il était néanmoins trop tôt pour en parler à Lie, qui restait, après tout, juste une inconnue très curieuse.

Silke ne pouvait pas savoir que Lie, en parlant de la Terre, faisait référence à un autre peuple amazone, celui de la Terre, dont le destin était néanmoins, par quelques aspects, similaire aux Amazones de Terra, mais également très différent par d’autres. L’Amazone ignorait tout simplement qu’il existait des mondes alternatifs, d’autres réalités, où d’autres possibles avaient lieu.

Tout ce qu’elle voyait, pour l’heure, c’était une jeune femme curieuse, et qui avait froid.

« Mais assez parlé de moi, jeune femme. Qui êtes-vous ? Et que venez-vous donc chercher dans cet endroit reculé ? »

Silke avait toujours été une femme très directe, qui tournait très peu autour du pot quand elle cherchait quelque chose.

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Les contrées du Chaos / Re : Les Ruines de Gilead [Lie Matoï]
« le: mardi 19 juillet 2016, 10:10:15 »
C’était une région chargée en histoire et en tragédie. Silke s’avançait à travers la rue principale du village d’Almaric, pour rejoindre l’auberge, voyant, au passage, de multiples boutiques prétendant vendre des reliques ayant appartenu aux pistoleros. Leur uniforme bleu militaire, leurs pistolets, des cartes, des livres, des bibelots... L’Amazone n’y avait pas jeté un simple regard, avant de rejoindre l’auberge. Une auberge animée, comme on pouvait s’y attendre. Almaric attirait son lot d’aventuriers en goguette, et elle repéra rapidement les lieux. On jouait aux cartes, aux dés, il y avait un coin, au fond à droite, pour les voyageurs rapides, avec quelques lits superposés, et des pugilistes qui s’affrontaient. L’escalier était à gauche, menant vers les chambres. Silke promena légèrement son oreille le long des tables, sachant très bien que les regards se tournaient en la voyant. Beaucoup de personnes avaient bu, et l’alcool avait souvent tendance à rendre les hommes idiots. Silke était bien placée pour le savoir, et choisit de s’asseoir sur une table, face à une femme aux cheveux rouges, dans une tenue un peu moins ouverte que la sienne, mais qui ressortait visuellement, puisqu’elle était, elle aussi, rouge.

En la voyant, la femme redressa la tête, et s’empressa de la saluer, enchaînant ça par une formule alambiquée, qui fit légèrement se froncer les sourcils de la belle Amazone. Pour seule réponse, Silke hocha la tête, se contentant d’un bref :

« Hmmm... Salut, petite. »

Pour l’heure, Silke avait la gorge sèche, mais, avant qu’elle ne puisse songer à demander une pinte au tavernier, la femme devant elle pencha sa main, que Silke serra, tout en la voyant courber de manière un peu exagérée son dos, permettant à Silke de voir son décolleté. Il y avait, effectivement, dans ces hautes régions, quelques bourrasques, et on aurait pu croire que Silke aurait été frigorifiée. C’était d’ailleurs pour ça qu’elle avait remonté les rues d’Almaric avec un manteau, qu’elle avait délaissé par la suite à côté d’elle en s’asseyant. Mais, au-delà de ça, les Amazones bénéficiaient réellement d’une constitution exceptionnelle, qui leur permettaient de supporter des conditions assez intenses, comme le froid qu’il faisait.

Vu le frisson qui parcourut le corps de la jeune rousse, c’était visiblement le froid qui la tenait.

« Votre première quête, je suppose ? »

Plus qu’une question, c’était aussi un constat. Il n’y avait que les rookies pour décrire l’aventure comme quelque chose d’enthousiasmant. Silke tourna alors la tête en entendant l’aubergiste approcher, et demanda deux pintes de liqueur de cerise naine.

« Mon amie a besoin de se réchauffer un peu, elle est frigorifiée.
 -  Euh... Très bien. »

Ayant du mal à détacher ses yeux de la poitrine de Silke, le jeune serveur était, en tout cas, déjà bien réchauffé, et dut se retenir de demander si elle-même n’avait pas froid, de peur que la femme n’interprète mal ses propos. Il retourna donc voir le patron, derrière le comptoir, tandis que Silke regarda à nouveau la jeune femme. Difficile de dire, en réalité, ce qui conduisait Silke à s’intéresser à elle. Sa chevelure rousse ? Son côté visiblement inexpérimenté, mais non moins enjoué ? Le fait qu’elle n’avait pas eu un seul rapport sexuel depuis maintenant plusieurs semaines, à force de traquer Raven ? Peut-être bien un peu tout ça, en réalité...

« Je m’appelle Silke, jeune femme. Je suis une Amazone. Et toi ? »

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Les contrées du Chaos / Les Ruines de Gilead [Lie Matoï]
« le: lundi 18 juillet 2016, 10:35:54 »
*Louée sois-tu, ô ma Déesse…*

Sa prière terminée, Silke se releva, délaissant le solitaire autel juché au croisement des deux sentiers, et releva la tête. Malgré le vent qui faisait virevolter ses longs cheveux roux, le froid ne venait pas étreindre le corps de la femme, un corps particulièrement nu, puisque protégé uniquement par quelques bouts d’armure. On aurait presque pu considérer qu’elle était nue, ce qui était, soit le signe d’une profonde folie, soit d’une confiance excessive, soit de son appartenance à cette troupe légendaire, la Horde des Amazones.

La Horde était l’héritage de temps anciens, un peuple non sédentarisé composé exclusivement de femmes. Des femmes au lourd passif, des guerrières impitoyables connues et réputées pour leur efficacité guerrière. Elles avaient pour coutume de se battre avec des armures très légères, voire inexistantes, maximisant toutes leurs capacités sur leur agilité et leur vitesse légendaire. Silke, elle, était une pure Amazone, une femme qui avait juré de ne coucher qu’avec un homme qui saurait la vaincre au combat. Elle était connue comme étant la « Red Sonja », mais, avant toute autre chose, elle restait une Amazone.

Et il y avait bien longtemps que la Sonja n’avait pas rejoint sa Horde. Comme souvent, les Amazones guerrières avaient pour habitude de s’éloigner de la Horde, afin de répandre la renommée des Amazones, mais aussi amasser des ressources, des artefacts et des armes, afin de gonfler l’arsenal de la Horde. Silke était ainsi partie dans une quête qui était en train de se compliquer depuis des semaines, depuis qu’elle avait appris qu’il existait, sur Terra, une organisation criminelle redoutable, la Monarchie de la Rose. Cette organisation était si puissante qu’elle disposait d’une véritable armée, et sévissait d’un bout à l’autre de la planète, disposant de multiples ramifications et soutiens. Or, l’un de ces soutiens était la plus vieille amie de Silke, l’Amazone Raven. Silke traquait cette femme, qui avait trahi la Horde, pour la ramener devant le Conseil, afin qu’elle soit jugée pour ses exactions. Raven était une redoutable guerrière, mais aussi, et surtout, une meneuse de troupes. Elle sévissait dans les multiples royaumes et régions autonomes des Contrées du Chaos, où elle avait amassé une armée composée de femmes, et rasait villages et campagnes avec ses troupes. Silke avait déjà eu l’occasion de l’affronter avec l’aide d’un Incube, le démon Vaelh, mais Raven lui avait échappé*.

Silke était sur sa trace, et se dirigeait vers un endroit légendaire pour les Amazones, un endroit où Raven espérait obtenir un artefact d’une puissance légendaire : l’arc d’Artémis. On disait que l’arc de la Déesse-mère ne manquait jamais sa cible, et perforait n’importe quelle armure ou protection. Raven avait tenté d’accomplir le vieux rêve des Amazones, en recréant un nouvel État pour elles, et ainsi mettre fin à leur exil. En effet, il fallait savoir que, originellement, les Amazones n’avaient pas été une horde. Elles formaient un peuple insulaire, vivant sur l’île magique de Themiscyra. Las, ces guerrières avaient été attaquées par de multiples Royaumes barbares il y a des éons de cela, et, depuis lors, les Amazones s’étaient dispersées dans le monde. La plupart d’entre elles avaient fini asservies dans les Royaumes barbares, le principal étant celui de l’Hyrkanie. Privées de liberté, délestées de leur honneur et de leur statut de guerrières, les Amazones n’avaient cependant pas oublié leur foi, et, après des siècles de servitude, au nom d’Artémis, elles s’étaient révoltées. Depuis lors, la Horde des Amazones s’était constituée, jurant de venir en aide à toutes les femmes exploitées dans le monde, mais aussi pour retrouver Themiscyra, et y refonder une nouvelle nation amazone.

Raven, elle, avait voulu précipiter les choses, en créant, non pas une nouvelle Themiscyra, mais une nouvelle Hyrkanie. Ses plans avaient été déjoués par Silke, et Raven avait perdu l’essentiel de ses troupes, mais pas sa combativité, et, avec ses ultimes forces, elle était partie vers les terres barbares, situées dans des steppes montagneuses et glaciales, à la recherche du temple amazone fondé dans les montagnes de l’ancienne Hyrkanie, et où la légende disait que l’arc d’Artémis avait été enterré par les Amazones, afin d’empêcher les barbares hyrkaniens de le voler.

Silke avait donc beaucoup de raisons de poursuivre Raven, mais la principale émanait surtout du fait que Raven était son amie d’enfance, une camarade avec laquelle elle s’était beaucoup entraînée. Raven avait malheureusement vécu des évènements tragiques, à savoir la perte de leur enfant, et avait, peu à peu, sombré dans la folie, jusqu’à s’associer avec des puissances redoutables, comme la Monarchie. Silke avait pu réaliser ça lors de son dernier affrontement contre elle, et elle savait que c’était la Monarchie qui lui avait indiqué où trouver l’Arc.

Tout en songeant aux évènements de ces dernières semaines, Silke, qui portait, le long de son corps, un épais manteau de fourrure, avançait le long d’un sentier menant à un village. Il neigeait, et la journée se terminait. Elle venait de traverser une forêt, et se demandait si elle avait réussi à doubler Raven ou non…

*Ne te fais pas d’illusions, elle a plusieurs jours d’avance devant toi…*

En tout cas, elle n’avait pas attaqué ce village. La région était peuplée d’aventuriers. Les Barbares étaient depuis longtemps partis, et l’endroit recélait, dans les grottes et les anciens temples barbares, de leurs multiples trésors. Hélas, il recélait aussi de monstres redoutables. Il y a de cela une quinzaine d’années, la région était protégée par les pistoleros de la Nouvelle-Canaan, mais ce royaume avait disparu à son tour. Dès lors, les monstres étaient légion, et les guildes et les aventuriers étaient assurés de trouver, auprès des villages locaux, des quêtes et des aventures.

Autrement dit, Sonja risquait de passer inaperçue, et la femme avait besoin de consulter les cartes de la région, afin de se repérer.

Elle s’avança donc, et rejoignit l’auberge du village…




* : Cf. RP « Traque ».

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Les contrées du Chaos / Re : La Conspiration [Stuart L. Sue]
« le: vendredi 01 avril 2016, 21:46:45 »
Serberia, la « Vierge-de-Fer », était une femme assez populaire au sein de la populace. Sa réputation se limitait presque essentiellement à l’Usine, mais il lui était parfois arrivé de répondre à des interviews venant de journaux de la Cité. Pourquoi vouloir à ce point agir dans les bas-quartiers, alors qu’une carrière prometteuse lui était offerte au sein de la garnison du Mecanicae. Elle aurait pu faire ses classes et ses preuves en accompagnant Abajai et les Négociants. Du fait de la guerre entre Ashnard et Nexus, les Contrées du Chaos, déjà peu sûres en temps normal, étaient maintenant infestées de monstres, de déserteurs, de pillards… Tout cela faisait que, de plus en plus, les Négociants, pour convoyer des biens et récupérer du Solsticium, sollicitaient les troupes vaporéennes. La neutralité de l’Empire était toujours au cœur des débats quand il fallait envoyer des forces militaires à l’extérieur, mais d’éminents juristes, notamment en s’appuyant sur le droit international nexusien (l’un des plus avancés en la matière) avaient développé une doctrine selon laquelle la protection des ressortissants nationaux, eu égard au concept de souveraineté extérieure, ne s’entendait pas que de la protection au sein des frontières Proche de Nexus, Vapeur avait un système juridique autonome, mais ceci n’empêchait nullement de faire du droit comparé. Or, plusieurs décisions de la Cour Suprême de Nexus, dans des affaires sensibles, avaient retenu qu’il n’y avait pas violation de territoire quand des soldats nexusiens venaient aider des colons. Au contraire, l’État était dans ses prérogatives, et l’ingérence était tolérée.

Dès lors, Serberia, qui avait fait de hautes études, qui venait d’une haute lignée, et qui pouvait participer à ces quêtes prestigieuses dont les Vaporéens étaient friands, vu qu’il fallait parfois se rendre dans des endroits très exotiques pour trouver du Solsticium, était une énigme. Une énigme qui lui avait coûté une romance datant d’il y a quelques années, avec une femme qui, comme elle, venait des beaux-quartiers. Constance. Les Lorringer, la famille de Constance, étaient très proches d’Abajai, participant à ces soirées mondaines, et ceux-ci avaient agi pour que Constance se rapproche de Serberia. Un amour d’enfance, quelque chose qui aurait pu devenir sérieux… Mais les idéaux de justice et d’égalité se heurtaient à son amour.

Elles avaient rompu, mais sans perdre le contact. Ainsi, Serberia savait que Constance avait perdu son bras, et qu’il avait été réparé par une mécanicienne, qui lui avait offert une prothèse très impressionnante, sophistiquée. Un travail d’orfèvre. Serberia avait vu cet appendice, et avait été autant bluffée que les autres. Et, comble du hasard, l’atelier hirsute et touffu dans lequel elle débarqua était celui de…

*Sue ?!*

Serberia cligna des yeux à plusieurs reprises, hébétée. Sue était nue, avec une intimité encore luisante, ce qui signifiait qu’elle était en train de prendre son pied dans une espèce de bric-à-brac étroit quand la Vaporéenne avait débarqué. Elle n’avait jamais parlé à Sue L. Stuart, mais Constance lui avait montré des photos. Leur dernière conversation remontait à une soirée chez Abajai, où elles avaient parlé sur une terrasse, en observant les nuages et les lumières émanant des dirigeables et des montgolfières tournant autour de Vapeur. C’était là que Constance avait expliqué qu’elle était énormément amoureuse de Sue, de sa mécanicienne. Serberia aurait pensé être jalouse, mais, en réalité, elle avait accepté cela avec un sourire, se sentant surtout heureuse pour Constance. Elle avait brièvement aperçu Sue à la sortie…

…Et c’était bien elle qui se tenait là, nue comme un ver, d’une beauté à couper le souffle… Mais, en l’occurrence, Serberia n’avait guère le temps de l’admirer. Les Marcheurs la pistaient.

« Sue… Je… »

Cette amorce de conversation se termina bien rapidement quand elle entendit du bruit dans son dos. Les Marcheurs !

*Merde, déjà !*

Malgré leur lourde armure, ils pouvaient être particulièrement rapides. Sue réagit alors, et choisit, à la surprise de Serberia, qui s’attendait à partir par la boutique, de la cacher, en la dissimulant dans un coin.

L’avantage de sortir avec une fille comme Constance, c’est qu’elle pouvait vous expliquer le droit vaporéen. Ainsi, faute d’avoir un mandat, une perquisition était interdite sans l’accord de l’occupant du bien, sauf cas exceptionnels. La haute trahison faisait partie de ces infractions, mais, même dans ce cas-là, il fallait néanmoins des présomptions et des indices sur une personne. Or, les Marcheurs ne tenaient pas à se mettre à dos les Lorringer. Ils étaient influents, suffisamment pour apprendre qu’un Marcheur avait molesté la mécanicienne ayant doté leur fille d’une prothèse, et fasse muter ledit Marcheur dans les Mines. Hélas, même en sachant cela, les Marcheurs avaient tendance à abuser de leur autorité, ce que fit le soldat qui pelota Sue. Dissimulée dans un coin, Serberia avait la main sur son piustolet, prête à s’en servir au cas où…

*Quelle caractère, on dirait moi, je comprends que Constance se soit tournée vers elle…*

Sue réussit à faire partir le Marcheur, restant avec un sein un peu rougi, puis Serberia sortit de l’ombre. Elle récupéra la clef à la mollette, tout en bredouillant de brefs remerciements.

« Hum… Merci pour… Ton aide… »

Sue se mit alors à bidouiller une machine, après avoir enfilé un haut, et, sans plus attendre, se mit à bidouiller sur sa machine. Troublée, Serberia la regarda en clignant des yeux. Des Marcheurs avaient fait irruption chez elle, sans compter qu’elle hébergeait une possible traîtresse… Et elle bricolait ?

*Ma parole, elle est totalement inconsciente !*

C’était probablement la seule raison justifiant qu’elle choisisse d’aider Serberia. Si on apprenait qu’elle avait aidé une traîtresse, même les Lorringer ne pourraient pas la sauver. Les vis dans la bouche, elle se présenta alors, et Serberia hocha la tête.

« Oui, je t’ai reconnu… Constance m’a parlé de toi la dernière fois que je l’ai vu, et elle ne tarissait pas d’éloges, d’ailleurs. Moi, je m’appelle Serberia. »

Serberia se déplaça un peu, ne sachant pas trop où s’asseoir.

« Pour éclaircir un doute d’emblée, je ne suis pas une traîtresse… Mais je poursuis des traîtres. Ils ont visiblement le bras plus long que je ne pensais. Je te remercie pour ton aide, mais tu en as déjà trop fait pour moi, je… Je ne veux pas t’impliquer dans cette histoire ! »

Néanmoins, il était peut-être déjà trop pour ça…

39
Les contrées du Chaos / La Conspiration [Stuart L. Sue]
« le: mercredi 30 mars 2016, 01:58:54 »
« Écartez-vous ! »

Le Platinum Guard repoussa sèchement Abajai, et les Marcheurs s’avancèrent, quittant le jardin de la superbe maison pour rentrer dans le hall d’entrée du manoir d’Abajai. Le riche négociant heurta un meuble, et tenta à nouveau de s’interposer, mais il ne pouvait rien faire. Les soldats avaient un mandat d’arrêt, signé par l’un des proches Conseillers de l’Empereur, et contresigné par l’Empereur lui-même. Un mandat d’arrêt à l’encontre de sa fille, Serberia. On l’accusait d’avoir fait sauter une mine, et d’avoir tué des dizaines d’Ouvriers ! Abajai se refusait à y croire, mais les gardes n’avaient guère envie de discuter.

Abajai était un riche Négociant de Vapeur, qui vivait dans les beaux quartiers du Mecanicae, le cœur de l’Empire, une immense cité flottante. Il négociait surtout avec Nexus, et, à ce titre, Abajai avait ses entrées auprès de la Cour royale, et était proche des Ivory. Ce n’était donc pas n’importe qui, et une perquisition dans sa demeure, doublée d’une recherche pour sa fille, allait largement mettre à mal sa réputation. Cependant, il était trop perturbé par la recherche de sa fille pour songer à ce que ses amis et camarades du Flying Club diraient en apprenant, dans les journaux, que la fille d’Abajai, « La Vierge de Fer » ;, était recherchée pour haute trahison.

Serberia avait combattu des monstres dans une mine il y a quelques semaines. Cependant, la mine avait explosé, et elle avait failli être tuée. Elle avait fait un rapport précis, en expliquant qu’elle avait affronté des monstres inconnus jusqu’à présent, et qu’un mineur avait explosé dans un dortoir. Cependant, son rapport avait visiblement disparu, et Abajai, confus, tentait en vain de retenir les gardes. Ils étaient venus nombreux, et, déjà, dans la rue, un attroupement se formait. Le manoir d’Abajai était connu, il y organisait régulièrement des soirées mondaines.

« Cette accusation est totalement ridicule ! Je la conteste !
 -  Le mandat d’arrêt porte également sur votre nom, marchand.
 -  Q-Quoi ? Vous... Vous osez m’accuser de trahison, moi ? Mais... C’est grotesque !
 -  Si ça l’est, vous serez innocenté lors du procès qui se tiendra pour vous et votre fille. »

Un Marcheur attrapa Abajai, et lui mit de lourdes menottes autour du poignet. Outré, Abajai tentait en vain de se défendre, tandis que les Marcheurs montaient à l’étage. Le hall d’entrée était circulaire, avec un superbe double escalier séparé par une porte menant dans les profondeurs de la maison. L’escalier menait aux parties privatives, et les Marcheurs s’y rendirent. Une perquisition en bonne et due forme aurait lieu pour rechercher des preuves.

Les Marcheurs s’avancèrent dans le couloir, impressionnants et épais, leurs lourdes bottes résonnant sur le sol. On accusait Serberia et Abajai de faire partie d’une conspiration visant à préparer un attentat contre l’Empereur. La bombe utilisée dans les mines aurait servi de prototype. Ils défonçaient les portes à coups de pied, se rapprochant de la pièce où était Serberia.

Une ultime porte s’ouvrit, et le Marcheur qui l’avait ouvert écarquilla les yeux en voyant une terrasse, dont la porte-fenêtres était ouverte... Avec Serberia.

« Vous ! Ne bougez plus, vous... »

Serberia le visa, et tira à l’aide de son fusil, balançant une charge énergétique qui frappa le Marcheur, l’envoyant heurter violemment le mur en face. De la fumée s’échappa de son armure. La Vaporéenne savait que le tir ne l’aurait pas tué, juste sonné, ce qui lui laissa le temps de se retourner, d’enjamber le parapet, et de sauter... Dans le vide. Le manoir d’Abajai était sur le rebord de la cité volante, mais, alors que la femme semblait tomber dans le vide, elle tendit la main vers l’épais mur qui délimitait la cité volante, et lança un filin argenté. Son grappin s’y fixa, et elle s’en servit pour voler dans les airs, avant de le rétracter, et de se laisser tomber sur une plateforme située en contrebas, qui abritait un square avec des arbres, les branches amortissant sa chute.

Depuis le balcon qu’elle venait de quitter, deux Marcheurs lui tirèrent en vain dessus, car Serberia fila le long du square, courant rapidement. Elle rejoignit ainsi une grande rue, débarquantr au milieu de citoyens surpris. Une fontaine se trouvait au milieu de cette grande rue pavée, avec, au fond, la rue qui montait par un escalier sur la gauche, et, sur la droite, une autre rue. Serberia vit alors des Marcheurs descendre rapidement, et serra les lèvres, tandis que, pendant ce temps, des Ailes-d’acier se rapprochaient, pour boucler le quartier.

Sans attendre plus longtemps, Serberia fila dans une ruelle, et se mit à courir rapidement, jusqu’à trouver une porte qu’elle ouvrit rapidement.

Elle venait de débarquer, par l’arrière-porte, dans un atelier vaporéen...

40
Les contrées du Chaos / Re : Traque [Vaelh]
« le: mercredi 28 octobre 2015, 17:00:03 »
Un piège. Silke n’y avait vu que du feu. Elle avait sauté à pieds joints dans un piège, tendu par Raven. Sa stratégie était superbe, et Silke n’avait honnêtement rien vu venir. Elle s’était faite avoir en beauté. Maintenant, l’Amazone était encerclée par les guerrières amazones, et entendait les hurlements de la ville. Raven venait de charger, les portes ouvertes, et ses troupes déferlaient dans la ville, fauchant les gardes, des flèches et des carreaux fusant dans tous les sens. Civils, soldats, tous étaient massacrés par les furieuses Amazones, dans un déchaînement de haine et de rage, au milieu d’incendies qui jaillissaient, les Amazones lançant des bombes incendiaires. Raven menait la charge, et ses cavaliers filèrent vers une cour centrale, et les épées frappèrent de plein fouet, déchiquetant les ennemis. La bataille faisait rage, et, encerclée, Silke comprit rapidement qu’elle n’avait aucune chance de les battre. Andréas avait tout prévu pour devenir la suzeraine de la région, une dirigeante de paille, qui serait un pantin tenu par Raven.

« Ton peuple est en train de se faire massacrer...
 -  Tu crois ? Un peuple qui n’a jamais voulu de moi. Pourquoi voudrais-je de lui ? Je suis une Amazone, j’ai un nouveau peuple !
 -  Raven n’est pas une Amazone !
 -  Oh, elle est la seule qui est fidèle à ce que vous étiez jadis... Votre peuple s’est engraissé, vous n’êtes qu’une bande de couardes. Raven veut faire revenir notre peuple, et, pour cela, nous avons besoin d’un territoire, et d’esclaves. »

Leur plan était démentiel. Ces femmes étaient folles à lier. Comment Andréas comptait-elle diriger un fort qui serait ravagé ? Toute la région était sinistrée, les cultures avaient été dévastées, les villages ravagés, et, quand cette guerre serait terminée, il n’y aurait plus rien à récupérer. Silke ne comprenait pas, mais elle se disait aussi que ce qui se passait ici n’était guère rationnel. Andréas agissait au nom de la colère et de la rage, mais ça n’enlevait rien à la situation actuelle. L’Amazone était dans une situation complexe, et voyait les tueuses tourner dangereusement autour d’elle.

Serrant les poings, elle les regarda, en se demandant pourquoi elles n’attaquaient pas encore... Et, soudain, des hurlements supplémentaires retentirent, et Silke ressentit clairement une onde magique. Andrézas tourna alors la tête, et se rapprocha de la meurtrière.

« Mais que... ?! »

Cette diversion était tout ce que Silke attendait. Son coude vint frapper la nuque d’une des tueuses, la renversant sur le sol, et elle récupéra son épée, puis bondit en arrière, venant rapidement croiser le fer avec une autre Amazone de Raven. Les lames se heurtèrent, et Silke serra les dents, puis leva son pied, et frappa la femme au ventre, la repoussant, avant de bondir à nouveau en arrière, heurtant le mur.

« Des démons ?!! » s’était exclamée Andréas.

Elle se retourna ensuite pour voir Silke et grogna.

« Tuez-là ! »

Silke serra les lèvres, s’apprêtant à un combat difficile... Puis s’élança en avant en hurlant rageusement. Sa lame heurta l’épée d’une Amazone, et elle bondit en avant, chargeant avec l’épaule. La femme profitait du fait que l’espace était ici relativement étroit, et que ses adversaires allaient plus se gêner qu’autre chose. Elle fila vers une ouverture à droite, et se retourna rapidement, parant une lame supplémentaire. Impossible de se battre, la fuite restait la seule option valable, et elle courut vers le bas, sautant le long des marches, en entendant les femmes la poursuivre. La guerrière pouvait comprendre pourquoi ; même si les gens ne l’aimaient pas, si elle venait à dire qu’Andréas était de connivence avec les Amazones, son autorité, déjà vacillante, serait encore plus faible.

La femme arriva au rez-de-chaussée, et ouvrit la porte de sortie, débarquant à même la rue... Où elle écarquilla les sourcils en voyant des vortex, des vortex d’où jaillissaient des démons, tandis que, tout autour, il y avait des flammes partout.

« Par la Déesse ! »

D’où est-ce que ces démons pouvaient bien venir ? Silke tourna la tête sur la gauche en voyant une cavalière se rapprocher rapidement. Elle bondit sur le sol, et évita de justesse son épée, qui manqua son crâne de quelques centimètres. Elle pouvait entendre les gens hurler. Les démons semblaient s’en prendre à n’importe qui, se ruant par les fenêtres, grimpant le long des murs, se recevant des volées de flèches. Les gardes se tenaient le long des remparts, désemparés face à un tel chaos, mais, dans la mesure où les démons s’en prenaient aussi aux Amazones, SIlke comprit rapidement qu’ils n’étaient pas là pour soutenir Raven... Et elle ne voyait qu’une seule personne capable de les avoir invoqués.

*Vaelh...*

Les démons n’avaient pas le droit d’invoquer les leur. C’était une violation du pacte passé avec les Anges à la suite du Grand Conflit, seul moyen de garantir l’indépendance des Plans Intermédiaires. Néanmoins, il était fréquent de violer ce plan, surtout en cas de pogrom, où sentir la présence des démons était plus difficile. Silke avait toutefois un plan, car elle était liée aux Anges.

*Oui, il y a peut-être un moyen de mettre fin à ce carnage...*

Et, tout en pensant à cela, elle regardait l’église...

41
Les contrées du Chaos / Re : Traque [Vaelh]
« le: mardi 06 octobre 2015, 10:25:00 »
Andreas constata rapidement que le sommeil se refusait à venir voir l’esprit de Silke. Couchée sur le dos, et malgré l’indéniable (et agréable) confort du lit, le sommeil continuait à lui fuir. L’esprit de l’Amazone était traversé par différentes pensées. Elle était toujours en rage contre cet Incube, ce Vaelh, sans trop pouvoir se l’expliquer. La tentation était grande de le retrouver pour finir ce qu’ils avaient entamé dans l’auberge. Si la confiance de l’Amazone envers l’homme était déjà faible, elle n’avait fait que décroître. Leur joute physique à l’auberge n’avait pas été qu’un simple jeu... Pas pour Silke, en tout cas, et, maintenant qu’elle avait couché à plusieurs reprises avec Andreas, en mordant et en griffant sa belle peau, elle avait les pensées un peu plus claires... Pourquoi une telle agressivité ? Pourquoi une telle rage ? Pourquoi est-ce que, d’un seul coup, les éternelles provocations de Vaelh lui avaient fait perdre son sang-froid ? Pourquoi ce manque de contrôle ? Et pourquoi est-ce que, par-dessus tout, elle avait un affreux mauvais pressentiment ?

*Il y a une pièce du puzzle qui m’échappe, mais je n’arrive pas à deviner laquelle...*

Silke connaissait Raven. Elle avait toujours aimé la stratégie militaire, un domaine que les Amazones étaient loin de négliger. La guerre ne se résumait pas juste à taper dans le tas sans se poser de questions, il y avait aussi toute une stratégie à avoir, toute une réflexion sur l’utilisation de ses troupes. Si, dans ce domaine, Silke avait toujours été relativement médiocre, Raven, elle, avait toujours été talentueuse. Elle attaquait le château depuis des semaines, en prenant son temps, en abattant progressivement ses cartes... Mais l’Amazone la connaissait bien. Elle était sûre que Raven avait encore des surprises...

Une main vint caresser son ventre, et Andreas se pencha vers elle, venant tendrement l’embrasser. Silke cligna des yeux, et tourna la tête vers elle. La fille de Beaulierre, sous-estimée à cause de son sexe... Une belle jeune femme qui avait probablement dû compenser. Sa beauté angélique faisait que les gardes ne la prenaient sûrement pas au sérieux, et, en conséquence, l’Amazone visualisait très bien son parcours, où elle avait dû s’entraîner plus que de raison, afin de montrer à tous les sceptiques et à tous les sexistes qu’elle était une guerrière à part entière.

« Est-ce cette Raven qui t’effraie, Silke ? Je vois que le sommeil se refuse à ton corps...
 -  Mes pensées sont trop agitées pour connaître le repos... »

Nouveau baiser de la part d’Andreas, qui posa ensuite sa tête sur son sein.

« Moi, je dirais surtout que tu es trop excitée par moi pour dormir... Depuis combien de temps ton corps n’a-t-il pas joué avec celui d’une femme ? »

La question amena un silence de quelques secondes, avant que la réponse de l’Amazone ne vienne :

« Trop longtemps... »

Une réponse qui sembla convaincre Andreas, dont le visage fendit d’un sourire, alors qu’elle glissait sa main le long du ventre de l’Amazone, allant sous la couverture, saisissant la chair tendre et chaude, provoquant un frisson dans le corps de l’Amazone.

« C’est là le problème... Je pars du principe qu’une femme doit régulièrement faire l’amour pour soulager les humeurs de son corps. C’est cela, le beau sexe.
 -  Et toi, alors ? À quand remonte ta dernière fois ? »

Pendant quelques secondes, la figure d’Andreas sembla se rembrunir... Puis la réponse vint, énigmatique et sibylline :

« Longtemps aussi... »

Silke avait-elle réveillé une vieille blessure ? Il était tentant de se renseigner sur le passé de la capitaine, comme un moyen d’évacuer les sombres pensées qui étaient en train de la traverser. Elle accepta donc le mouvement d’Andreas sur son sexe, sur ce membre qu’elle avait sorti de son corps, comme les Amazones guerrières pouvaient le faire après avoir goûté aux rites magiques et chamaniques de la Horde. La capitaine sourit alors, et retourna embrasser le cou de la femme, puis retourna s’allonger sur elle.

« Mais ton corps, Silke... Il est vraiment magnifique... Tu es d’une beauté terrifiante, ma belle...
 -  La beauté d’une femme est sa principale arme... C’est la première leçon qu’on nous enseigne, Andreas.
 -  Je vois qu’elle se justifie. »

Andreas se redressa alors, à califourchon, puis écarta son bassin, et l’abaissa, provoquant des frissons.

« Tu as peur que Raven ébranle nos défenses ? Qu’elle trouve une faille dans...  Haaa... Nos murs...
 -  C’est... C’est une possibilité, hum... »

Reprenant son souffle, Silke posa ses mains sur les hanches de la femme, la sentant remuer en elle, de haut en bas, faisant doucement ployer le lit sous ses mouvements du bassin. Cette femme avait décidemment un sacré appétit, et Silke sentit rapidement sa vigueur revenir, comme pour relever son corps, comme pour le faire pointer vers les hauteurs.

« A-Alors... Haaaa... Tu n’as qu’à... Hmmmm... Les inspecter avec moi, pour... Pour te rendre compte de... De notre situation, haaa... »

Une proposition intéressante... Que Silke prit dans les cris et la joie.




Les murs de Beaulierre étaient impressionnants. Silke avait remis son armure, ainsi qu’une cape, et marchait à côté d’Andreas, observant la sombre forêt en fronçant les sourcils. Andreas connaissait ces murs par cœur, et les gardes qui étaient là se redressaient en la voyant. Elle hochait la tête.

« Nous nous dirigeons vers le corps de garde...
 -  Effectivement.
 -  Tu vois bien que nos murs sont solides... Ils ont résisté à des barbares, à des Orcs, sans parler des guerres seigneuriales... »

Du point de vue de Silke, Raven était une menace toute autre que des Orcs stupides ou de simples brigands. Elle conserva cependant pour elle-même ses réflexions. Sur sa gauche, elle voyait la forêt, s’étalant au loin, et, sur la droite, la ville. Les auberges tournaient encore, et des torches brûlaient dans tous les coins. Andreas continuait à marcher, traversant une tour longeant le mur d’enceinte. On pouvait désormais voir le chemin menant à l’entrée du fort, un solide corps de garde.

« Avant toi... Ma dernière fois remontait à Lizéanne... Et même ma première fois aussi. »

Le ton d’Andreas avait changé, devenant mélancolique. Pourquoi se confier maintenant ? Silke resta silencieuse.

« Lizéanne était une simple fermière. Je jouais avec elle en étant enfant. Comme moi, elle rêvait d’être chevalier, car elle ne se voyait guère se marier à l’un des fermiers de la région, et faire des fils avec lui, au milieu de bottes de foin. Elle adorait lire, et je lui transmettais des livres d’aventure, des récits romanesques de chevaliers... Elle et moi, nous fantasmions sur les Amazones, sur ces peuples de guerrières et insoumises. Nous rêvions d’être nées à Tekhos, où les femmes ne sont pas aussi brimées qu’elles le sont dans les contrées féodales. »

Les deux femmes se rapprochaient de la porte du corps de garde, et il n’y avait plus beaucoup de gardes par ici... Rien d’autre que le sifflement du vent rebondissant le long des murs en pierre et les souvenirs d’Andreas, remontant à la surface.

« Son grand-frère, un imbécile, était devenu écuyer à sa place... Et moi ? Malgré toutes mes prouesses en temps que guerrière, la coutume est claire. Mon rôle est de me marier à un autre baron, et de lui apporter une bonne descendance. Nous avions prévu de nous échapper, nous avions prévu de partir, car je l’aimais... Et j’en fus encore plus convaincu quand mon père avait commencé à me présenter de futurs époux... Il me fallait vite avoir un mari pour assurer les liens politiques entre ma famille et les autres. »

Elles descendirent quelques petites marches menant à une porte en bois légèrement entrouverte, et Silke n’aimait guère ce monologue... Ni l’absence de gardes. Fronçant les sourcils, elle s’avança néanmoins, la main sur la garde de son épée.

« Celui qui devait être mon époux m’a violé, Silke... Il m’a pris de force dans ma chambre, et, quand j’en ai parlé à mon père, ce dernier m’a sèchement giflé quand je lui ai dit que j’étais restée sèche comme une brindille. Mon père... Un brave guerrier, mais un père détestable. Et moi, je devais marier cet homme, cet homme qui n’aimait pas les femmes, cet homme qui m’avait violé, battu, et qui, de ce qu’il m’avait dit, aimait uriner sur ses partenaires. »

Andreas la laissa se rapprocher, et Silke entra, sentant la porte se refermer sèchement derrière elle, les plongeant dans la pénombre.

« Je m’en suis confiée à Lizéanne. Elle connaissait une guérisseuse, et nous sommes allées la voir. Une vieille sorcière vivant recluse dans la forêt. Elle a conçu un poison. J’avais réussi à faire entrer Lizéanne dans la cour, en tant que page... Elle a empoisonné le verre de vin de mon futur mari avec mon aval. Nous devions partir ensuite... Partir loin. Les choses... Les choses ne se sont pas passées comme prévu. »

Silke sentait qu’il y avait d’autres personnes dans cette pièce. Andreas s’était rendue vers une table, et avait saisi une torche. Plus elle parlait, et plus sa voix, larmoyante, était devenue froide, sèche, et cruelle.

« Lizéanne s’est fait arrêter pour le meurtre de ce fils de pute, et elle a été dépecée vivante. Je voyais les gens lui jeter des pommes pourries, pissant sur son corps, alors que son supplice durait des heures. »

Silke put alors entendre des hurlements, ainsi que le son des cloches des beffrois.

« Alors, je me suis rappelée des contes de mon enfance, des Amazones, et je suis partie à la recherche de la Horde, en prétextant traquer des Trolls... Je savais que les Amazones attaquaient des forts et des villages, et qu’elles pouvaient exiger, comme tribut, une femme. »

Une odeur de brûlé était en train de remonter, tandis que les hurlements se poursuivaient, et que des cors se mirent à résonner depuis les meurtrières de cette pièce sombre... Des cors amazones.

« Je suis tombée sur une Amazone... Une Amazone qui voulait changer les choses, et qui avait besoin d’un fort. »

La torche s’alluma alors, et éclaira les cadavres de plusieurs soldats, morts empoisonnés... Ainsi que d’autres Amazones.

« Je devais vous tuer pendant votre sommeil, Silke... Mais, puisque vous vous refusiez à dormir, il m’a fallu improviser. Beaulierre est condamné... Mais je sauverais le fort. Je sauverais le château, et je pleurerais sur la mort de mon père, sur ces femmes terribles... Mais je serais une héroïne de guerre. Je deviendrais la nouvelle baronne, et plus aucun de ces porcs de mâles ne me dictera sa loi ! »

Silke la regarda silencieusement, en comprenant que cette femme était le chaînon manquant, l’ultime pièce du puzzle. Raven n’avait pas attaqué Beaulierre au hasard, et elle ne comptait pas le défendre. Raven avait su dès le début qu’elle ne pourrait pas tenir contre le royaume... Mais le Roi local ne viendrait jamais s’en prendre à Beaulierre si la personne en place était la fille du baron, une fille endeuillée par la mort de son père, mais résolue à le venger, à honorer sa mémoire. Un plan cynique et monstrueux dans lequel Silke n’avait été rien d’autre qu’une idiote courant après son ombre, sautant sur les évidences alors que la réponse avait toujours été là, sous son nez. Depuis le début, Raven avait bénéficié d’une complicité intérieure.

Les Amazones l’entouraient dangereusement, tandis que, dessous, la Horde de Raven déferlait sur un château affaibli.

« Les Amazones ont raison, Silke... La beauté est la première arme d’une femme. »

42
Les contrées du Chaos / Re : Traque [Vaelh]
« le: lundi 28 septembre 2015, 10:07:22 »
« Vous... Vous devriez aller à l’infirmerie... » commenta un client en voyant la mine de Silke.

Les gardes étaient partis. En temps normal, ils auraient dû arrêter les deux drôles, et faire un rapport, car il y avait eu du grabuge, mais, dans la mesure où une invasion était imminente, ils se contentaient juste d’agir. L’altercation ayant cessé, ils repartirent vte, et Silke, elle, se contenta de s’asseoir, et prit une pinte de bière, et la but. Une ligne de sang s’échappait de ses lèvres, et, en voyant l’expression furibonde sur son visage, les gens évitèrent de trop lui parler. Silke n’en avait pas conscience, mais les sortilèges de l’Incube continuaient à agir sur elle, et, maintenant que l’adrénaline redescendait, elle était dans le cas typique d’une femme en situation de frustration sexuelle, et qui était donc étonnamment colérique. Il aurait suffi qu’un seul homme la regarde de travers, ou n’insiste trop sur la vue de ses seins, pour qu’elle lui balance la pinte en pleine figure. Fort heureusement, les locaux étaient suffisamment malins pour comprendre qu’ils avaient tout intérêt à longer les murs. Silke but donc en silence, puis entendit des bruits de pas.

Une femme chevalier venait de rentrer, et, en la voyant, l’aubergiste inclina respectueusement la tête. La femme était magnifique, et reçut gratuitement une pinte de bière, et alla se poser juste en face de Silke.

« Pour une femme censée longer les murs, vous faites pas mal de grabuge...
 -  Je vais prendre ça comme un compliment. Et vous êtes ?
 -  Andreas Beaulierre... La fille du baron. »

Silke hocha la tête. Le baron était suffisamment âgé pour avoir des enfants, et Andreas prit le silence de l’Amazone pour une confirmation de l’intérêt (inexistant, en réalité) qu’elle éprouvait à l’encontre de la famille Beaulierre.

« Mon frère aîné suit des études politiques et de droit à l’académie d’Oxendria. J’ai eu vent de votre altercation avec l’Incube... Est-ce vrai que vous vous êtes déjà affrontés au refuge des Trolls ? »

L’Amazone ne put qu’acquiescer :

« Vous avez fait vos devoirs...
 -  J’aurais bien aimé vous voir vous battre... On dit que les Amazones sont de redoutables guerrières.
 -  J’ai l’air d’une redoutable guerrière ?! ironisa-t-elle en montrant sa lèvre coupée.
 -  Mieux vaut porter des cicatrices que rien du tout... Un vrai guerrier ne reste pas beau toute sa vie. Bien sûr, je ne dis pas qu’il faut avoir des cicatrices, mais... Moi, on me considère toujours comme une poupée, alors que j’ai fait mes preuves, que j’ai accompli mes classes militaires... »

Il n’y avait pas besoin d’être un grand clerc pour comprendre le parcours de cette jeune femme. Être une fille dans un monde très masculin, un monde où les femmes portaient des tabliers, et non des armures... Et elle avait effectivement une tête de poupée. L’Amazone comprit qu’elle faisait partie de ces femmes qui, si la Horde était venue, auraient pu les rejoindre. Son père la cantonnait à des tâches annexes, miliciennes, alors qu’elle voulait prendre part à la défense du château. C’est ce qu’elle lui expliqua, et, contre toute attente, la conversation finit par obtenir l’attention de l’Amazone.

Andreas lui avoua éprouver depuis toujours une fascination pour ces peuples où les femmes étaient mises en avant, car elle-même ne savait pas comment se faire obéir de ses hommes.

« Hausser le ton ne suffit pas contre des mâles idiots. Insultez-les.
 -  Hein ?
 -  Vous connaissez bien des jurons dans votre répertoire, non ? Traitez-les de grosse merde, dites-leur que ce sont des pédés... Quand ils portent une arme et une armure, les hommes ne se sentent plus pisser. Si vous les insultez, ils vous prendront pour une mal baisée, mais mieux vaut qu’ils vous prennent pour ça que pour une pucelle. »

Ce répertoire sexuel fit rougir Andreas, confirmant, aux yeux de Silke, qu’elle devait effectivement être un peu une pucelle. De manière crue, Silke ne faisait que dire la vérité.

« Pourquoi croyez-vous que je me bats à moitié à poil ? Les hommes préfèrent voir mes cuisses avant de voir l’épée qui leur fend le crâne. »

La discussion se poursuivit encore...




La nuit venait de s’abattre sur le château de Beaulierre quand les silhouettes approchèrent de l’une des parois. Le groupe se composait d’une dizaine de personnes, et était mené par Tilia, une Amazone redoutable, l’une des lieutenantes de Raven. Elles longeaient des chemins rocailleux, se rapprochant du mirador externe à Beaulierre, cette tour de guet reliée au château par un pont en pierre. Tout le long des arbres et des sapins, une armée était en train de s’amonceler, mais Raven ne comptait pas se lancer dans un siège qui allait durer des semaines. Elle prévoyait de prendre ce château le plus rapidement possible, et, pour ça, la meilleure solution était encore d’éviter un siège.

Beaulierre étant dressé sur une petite montagne, il était entouré de pics vertigineux, et, parfois, des nuages bas s’amoncelaient le matin le long de ces versants. Le seul chemin était une côte qui menait au corps de garde d’entrée. C’était sa force et sa faiblesse, car il était très facile de couper les voies d’approvisionnement du fort. Raven le savait, mais elle savait aussi que Beaulierre était une zone stratégique importante, et qu’elle en avait besoin pour établir son nouvel État. L’eldorado des Amazones, leur renaissance, commencerait ici. Et, fort heureusement, parmi les femmes récupérées par Raven, il y avait une page travaillant au château, et qui était la femme d’un maçon alcoolique la battant régulièrement. Elle avait d’elle-même rejoint les forces de Raven, et leur avait fourni de précieuses informations. L’un des murs du mirador d’observation était fissurée, et il était donc possible de l’escalader.

Cependant, pour y aller, il fallait descendre dans les gorges entourant le fort, la forêt s’étalant tout autour. Raven avait donné cette mission à Tilia, ainsi qu’à plusieurs autres Amazones redoutables, et les femmes venaient de s’approcher, sous le manteau de la nuit, de la tour. Étant insalubre, cette dernière était abandonnée, ce qui faisait qu’il n’y avait pas de gardes, simplement des échafaudages à l’intérieur, afin d’en réparer les murs. L’attaque de Raven avait renvoyé aux Calandes grecques la réfection de la tour, mais, en attendant, elle constituait une brèche dans la ligne défensive.

« Grimpons, et pas de précipitations ! »

Pour s’aider, les femmes disposaient d’espèces d’arbalètes permettant de lancer des grappins, et parvinrent à les planter dans des failles rocheuses. Elles soupesèrent les cordes, constatèrent que la prise était solide, puis s’enroulèrent autour, et entreprit de grimper, enfilant des équipements d’escalade fournis par les alliés de Raven. Les silhouettes avancèrent ainsi, le long de la roche dans un premier temps, puis, ensuite, le long du mur. Leur mission était simple : infiltrer le fort, saboter le corps de garde, et permettre ainsi à l’armée de Raven de se ruer dans la ville, en prenant les défenseurs par surprise.

L’ascension était longue et délicate, car les bourrasques de vent les faisaient parfois se déplacer sur quelques mètres, mais elles parvinrent à grimper, se rapprochant, petit à petit, d’une entrée...




Silke s’extirpa des douces couvertures, faisant faiblement soupirer Andreas, qui tourna la tête en voyant la femme marcher vers le balcon de sa chambre. Toute nue, avec la lune venant éclairer son corps, il se dégageait du corps de Silke une beauté incroyable.

« Tu n’es pas habituée à dormir dans des lits ?
 -  Entre autres... »

Elle se glissa sur le balcon, toute nue. Le froid déferla contre ses muscles, et elle put voir, en contrebas, sur une cour, plusieurs flammes, éclairant la place. Des gardes patrouillaient régulièrement, ainsi que des archers sur des tours. Sans pouvoir se l’expliquer, Silke avait un affreux mauvais pressentiment... La conviction que, si Raven devait attaquer, elle le ferait forcément de nuit, car l’obscurité protégerait les attaquants, alors que toutes ces flammes allumées étaient comme un phare guidant, non pas des navires, mais des flèches.

Le regard de Silke dériva ainsi, passant du château à la forêt.

*Elle est là, quelque part, je le sens... Elle nous épie et nous guette...*

Raven était intelligente, suffisamment pour savoir que, si elle pouvait prendre Beaulierre en bloquant la sortie, elle ne pouvait pas non plus attendre des semaines. Elle entendit alors un soupir et se retourna.

« Tu me donnes froid ainsi... Mais, au moins, je me délecte de la vision de tes fesses... »

Silke se retourna vers elle, et se rapprocha d’Andreas, en lui souriant... Puis elle se glissa dans la partie de son lit, et l’embrassa tendrement.

Peut-être bien que la magie rose de Vaelh continuait encore à faire effet...

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Les contrées du Chaos / Re : Traque [Vaelh]
« le: mercredi 16 septembre 2015, 11:21:26 »
À terre, Silke était encore loin d’avoir dit son dernier mot, et Vaelh le savait. L’Incube n’allait pas prendre de risques face à la She-Devil, et se rua sur elle. Sonnée, l’Amazone avait ave »c elle sa hargne, et sentit l’homme se mettre à califourchon sur elle, utilisant ses jambes pour tenter de l’étouffer à hauteur des poumons. L’Amazone hoqueta, du sang ruisselant de son nez, et vit les poings de l’homme se ruer vers son visage, judicieusement. S’il avait tenté de l’étouffer en se penchant vers elle, ses mains se seraient rués vers ses yeux. Là, sa tête restait hors-de-portée... Son poing fila donc vers sa figure, et Silke la pencha sur le côté. Le coup de l’homme alla manger le sol, et elle contre-attaqua, en frappant chacune des côtes de l’homme avec le tranchant de ses mains. Un coup qu’elle avait appris à faire, car les côtes n’étaient pas une zone très résistante, et il y avait, juste derrière, les poumons. En frappant à un endroit précis, on pouvait déplacer les côtes pour heurter les poumons, bloquant ainsi le système respiratoire pendant quelques secondes.

Les deux tranchants s’abattirent donc sur ses côtes, et elle se redressa alors, posant ses mains sur ses épaules, s’y crispant. On aurait presque pu croire à une posture sexuelle... Si les dents de Silke ne vinrent pas mordre sa peau. Elle utilisa ensuite ses mains pour le renverser, chose d’autant plus facile que l’homme avait enroulé ses cuisses autour d’elle. Ce faisant, sa prise sur le sol était moins assurée. Les deux tombèrent donc à la renverse, mais le genou de Vaelh s’enfonça dans son ventre, et repoussa Silke.

« Haaa... !! »

En grognant, Silke se retrouva hors du cercle de combat, amenant les parieurs à s’écarter. Elle se releva rapidement, et eut à peine le temps de respirer que l’Incube se ruait à nouveau sur elle, un coup de pied venant la pousser. Elle heurta l’une des tables en bois, et sa main se saisit d’une écuelle, et elle l’envoya heurter la tête de Vaelh, provoquant un son sonore et métallique.

« Ho !
 -  Ça dégénère ! »

Silke se rapprocha de l’homme, comme si elle était insensible à la douleur... Et un sifflet strident résonna alors.

« Vous allez m’arrêter ce boucan, ou c’est vingt coups de fouet pour chacun ! » vociféra un sergent, accompagné d’une patrouille.

La garde venait d’arriver, des hommes en armure à l’air peu commodes, et qui n’avaient pas l’air particulièrement ravis de toute cette animation. Silke les observa en grognant, et entendit des bruits de pas venant de l’escalier de la forge, livrant passage à d’autres gardes. La respiration lourde, elle poussa un nouveau soupir, et cracha sur le sol. On avait l’impression que ses yeux avaient envie de tuer quiconque aurait le malheur de finir entre ses mains... Puis elle se mit à sourire, et tendit sa main vers Vaelh.

« Ça va, on ne fait que s’entraîner... Vous êtes un bon duelliste, Vaelh. »

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Les contrées du Chaos / Re : Traque [Vaelh]
« le: dimanche 06 septembre 2015, 09:51:23 »
Il avait suffi de quelques coups et qu’elle inverse le jeu de Vaelh pour revoir ce visage qu’elle n’avait pas inventé: derrière les douces plaisanteries, les sourires amusés et les invitations sexuelles, il y avait cette bête rageuse et haineuse, celle qu’elle avait vue dans le refuge des Trolls. Celle qui expliquait pourquoi elle ne lui faisait pas confiance. Il avait retiré son haut, mais elle était restée de marbre. Si elle le narguait, c’était avant tout pour l’énerver. Certes, la colère rendrait Vaelh plus dangereux, mais aussi plus imprudent, plus empressé à frapper, et moins à défendre. Plus un ennemi était colérique, et plus il était facile de le vaincre. C’était ce sur quoi elle se reposait, en sachant néanmoins que l’Incube restait un adversaire redoutable. Sa constitution démoniaque était supérieure à celle d’un être humain lambda, et elle ne pouvait que compter sur son expérience d’Amazone pour lutter.

Vaelh attaqua rapidement, après une phrase rageuse exprimant toute sa colère. Elle fléchit les genoux, et l’homme lança sur elle la couverture. Bien évidemment, Silke bondit prudemment en arrière, faisant un pas en retrait... Puis Vaelh glissa sous la couverture. Elle vit ses jambes, le vit se redresser lentement, et, alors qu’elle se préparait à esquiver, l’Incube s’appuya sur un bras, et se catapulta en l’air.

*Oh put...*

BLAM ! Le poing de Vaelh fila le long de ses seins, et heurta violemment son menton. Silke sentit ses pieds décoller du sol, du sang jaillit de ses lèvres, ses yeux se plissèrent, et son corps fut comme catapulté, décollant lourdement du sol. Sa tête partit en arrière, rapidement suivie par tout son corps, et elle heurta le sol douloureusement, s’étalant sur le dos. Rapide et puissant, le coup avait été imparable, à moins de pouvoir ralentir le temps. L’Amazone voyait des étoiles noires danser devant ses yeux, ainsi que le goût du sang dans sa bouche.

Gisant sur le sol, Silke n’était toutefois pas vaincue, et Vaelh avait plusieurs options, l’Amazone comptant bien réagir à chacune. S’il pavanait devant la foule, qui s’était massée pour observer ce singulier spectacle, elle se contenterait juste de se relever. Inversement, s’il entendait profiter de son avantage, par exemple en posant son pied sur son torse, elle comptait attraper ce dernier, et serrer à hauteur du genou, dans le but de lui tordre la cheville. Et, enfin, s’il se contentait juste de rester devant elle trop longtemps, elle pourrait bander ses muscles, et balancer ses jambes en avant, avant de le frapper.

Toutefois, il n’empêche qu’elle avait mal à la mâchoire, et qu’elle ne pourrait guère supporter d’autres coups. Vaelh avait une sacrée détente, elle lui reconnaissait bien ça.

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Les contrées du Chaos / Re : Traque [Vaelh]
« le: lundi 17 août 2015, 02:04:24 »
Le coup de Raven heurta le sol, provoquant un choc sonore assez violent, et plutôt bruyant. Vaelh était rapide, ce qu’il avait déjà eu l’occasion de lui montrer, et évita donc le coup. Il contre-attaqua tout aussi vite, avec son pied, mais l’Amazone, honnêtement, n’était pas non plus une tortue. Elle roula sur le sol, et se releva tout aussi vite. Son coude était en train de frémir, et, même si c’était une zone résistante, elle n’était pas insensible à la douleur. Cependant, la douleur, dans un combat, n’avait pas pour effet de ralentir les ardeurs du combattant. Au contraire, elle vous boostait, faisait circuler l’adrénaline... Ce qui, dans le cas de Silke, avait pour aussi de faire croître sa rage, car le sortilège de l’Incube circulait alors d’autant plus facilement dans le reste du corps. Peu à peu, leur public était en train de grandir, car, enfin, ce n’était pas tous les jours qu’on voyait une Amazone se battre, et c’était un véritable spectacle visuel. Silke était une femme d’une redoutable beauté, et le fait qu’elle ne porte quasiment rien sur le corps amenait les gens à observer sa croupe, espérant voir son cul quand sa culotte en acier se soulèverait. Beaucoup de gens voyaient les Amazones comme des sauvages pour leurs tenues guerrières, ces armures ridicules, qui ne protégeaient rien... Mais Silke n’avait jamais prétendu porter une armure. Elle misait sur son agilité, sa rapidité, et son sens de l’esquive. Et, comme c’était aussi le cas pour Vaelh, le combat était donc équilibré.

Silke se tenait face à l’homme, et sentit ses pensées s’embrumer. La rage bouillonnait en elle, et elle se forçait à la retenir, en se rappelant tous les exercices de concentration et de méditation qu’elle faisait à l’époque de la Horde, quand elle était encore une enfant. La colère était une bonne chose au combat, car elle vous encourageait à vous surpasser, mais elle devait rester une alliée, et non vous contrôler... Car, dans ce cas, la colère devenait rage, devenait fureur, et la fureur était un torrent ardent qui ne se contrôlait pas. La technique de l’Amazone, dans ce domaine, était de contrôler son rythme cardiaque, ce qu’elle faisait en ce moment, poings brandis, bassin légèrement abaissé et jambes prudemment écartées, un pied en avant, l’autre en arrière. Sa posture était faite pour répondre au plus grand nombre d’attaques possibles.

*Lis le jeu de ton ennemi, reste concentrée ! Une bataille, même physique, se gagne aussi avec la tête !*

En étudiant la posture d’un adversaire, la manière dont il vous regardait, ou dont il attaquait, on pouvait prédire quelles attaques il allait faire, et ainsi être en mesure de contrer. Cependant, pour se livrer à ce genre de lecture corporelle, il fallait avoir l’esprit relativement posé. Silke avait l’habitude des rixes dans les auberges. Chaque fois qu’elle y allait, il y avait toujours un ivrogne ou des bandits pour la menacer, et, comme elle ne pouvait pas non plus les tuer ou les démembrer à chaque fois, il arrivait qu’elle se batte. Cependant, des poivrots n’étaient pas aussi dangereux qu’un Incube, mais Silke en avait acquis une certaine expérience du combat, qu’elle essayait de retrouver en ce moment. Elle était plus ou moins sûre que Vaelh utilisait sa magie contre elle, mais Silke avait avec elle une volonté inébranlable... Et les Chamanes lui avaient dit que la magie reposait sur la volonté. Plus votre volonté était forte, et plus vous pouviez vous opposer à des sorts d’hypnose ou de confusion mentale.

En théorie, du moins.

Vaelh se tenait face à elle, et attaqua à nouveau. Il fila vers elle, mais cette attaque... Silke sut instantanément qu’elle était trop brusque et trop directe pour correspondre au style fourbe et pernicieux de l’Incube. Elle s’attendit donc à une feinte, et le vit bondir sur sa gauche. Le reste fut ensuite automatique. Sa main fila vers son sein, mais, au même moment où ses doigts allèrent effleurer le bonnet, la jambe gauche de Silke, qui s’était levée, le heurta sur le flanc, l’envoyant bouler dans l’un des lits superposés mis à disposition des voyageurs.

*J’étais sûre qu’il ferait un truc comme ça...*

Si Silke portait si peu de vêtements, c’est parce qu’elle connaissait le monde des hommes. Quand on voyait une cocotte pratiquement à poil, on avait naturellement tendance à la sous-estimer, et à lorgner sur ses parties intimes... Davantage que sur son épée. Alors, venant d’un Incube, il fallait forcément s’y attendre.

L’attaquer dans le lit serait trop dangereux, du fait de l’espace, et elle se recula donc, une petite lueur amusée dans le regard.

« Méfie-toi, Vaelh... Je vais finir par croire que ton obsession pour mes seins masque quelque chose. »

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