(http://i27.servimg.com/u/f27/15/47/51/70/ss10.png) | « La liberté. La vraie. L'unique. Celle que j'avais toujours connu depuis toute petite. Jusqu'à il y a quelques années. Enfermée dans cet établissement pénitencier, j'ai dû réfréner mes envies. Mais j'ai quand même marqué la prison de mon passage. Non plus en tant que Néféroubity (ou Akhbetnéférou pour les prêtres), mais avec une nouvelle identité. Je suis arrivée ici il y a un peu plus de deux ans. Je me suis faite à ce monde. De toutes manières, il faut attendre encore trois années avant de re-sauter dans le temps. J'ignore d'où me vient cette faculté. Doit-on la considérer comme un don ou comme une malédiction ? La première fois que ça m'est arrivé, j'avais cinq années. Je jouais dans la mare avec un singe lorsque j'ai sentit le besoin de fermer les yeux. En les rouvrant, après avoir senti d'étranges démangeaisons au creux de mon ventre, j'étais dans un tout autre endroit. Pleins de monstres de métaux qui allaient super vite, pleins de gens habillés bizarrement. Et les Dieux pleuraient. Ce devait être un gros chagrin. Le Nil aurait prit de l'ampleur. Mais je ne voyais nulle part le fleuve de vie. Partout où se posait mon regard, il n'y avait que de gigantesque maisons grises. Où était passé le sable ? Je n'en savais fichtrement rien. J'étais perdue. j'ai errer quelques temps dans la rue, affamée, jusqu'à ce qu'un couple me trouve et prenne soin de moi. Elisabeth qu'ils m'appelèrent. Elisabeth Orpah. Cinq ans passèrent. Je me languissais de mes parents. De ma soeur. De mes frères et demi-frères. Un jour que j'étais tranquillement en train de jouer avec un chat, je fermais les yeux à nouveau. Lorsque je les avais rouvert, j'étais de retour. Cinq ans avaient passé, on m'avais crue morte. Mais voilà, j'étais là. C'est à partir de ce moment que j'ai compris mon pouvoir. Tous les cinq ans, je pouvais voyager. Dans le temps. Et aujourd'hui, me r'voilà loin de chez moi. Loin de ce Prince Nubien si sexy. A cavaler pour échapper aux gardiens de l'ordre. Je sors d'un magasin de chaussure. Une superbe pair d'escarpins à la main. Une autre aux pieds. Mon haut, un simple boléro rose et rouge à peine fermé sur le sternum, se marie très bien avec les escarpins grenat dont les talons aiguille mesurent quinze centimètres. Je saute sur le côté pour éviter un chat errant, avant d'aller franchir les portes d'une taverne mal famée. Je suis si belle que tous les regards me deshabillent. Je souris. J'avance jusqu'au bar sans encombres. Un Whisky commandé plus tard, je sens une main dans mon dos. Sur ma chute de rein. Tournant le regard, je réprime un frisson d'horreur. Un clochard aux dents carriés, à l'haleine aviné, et aux chairs bedonnantes. Je lui écrase le pied avec mon talon et il hurle de douleur en me traitant de salope. D'un rire, je lui tourne le dos et descend le Whisky cul sec. J'en ai fait du chemin depuis mes cinq ans. Je ne suis plus une gamine. Et je tiens trèèès bien l'alcool. » |