Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - Axle Mercury

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Centre-ville de Seikusu / Le parfum de la gomme brûlée [Huntress]
« le: jeudi 26 mars 2020, 05:56:51 »
Seikusu, 02h44.

A cette heure, les gens qui rôdent dans les rues ne sont guère les plus fréquentables. Et pourtant la ville ne se drape pas dans l'obscurité. Au contraire, elle brille de mille feux. Les panneaux publicitaires, les lampadaires, les néons des enseignes révèlent un monde de couleurs que les gens trop honnêtes ne connaissent pas. Des promesses de plaisirs interdits, de l'alcool qui coule à flots, et une bonne dose d'adrénaline pour qui sait où la chercher. Et bien sûr, un paquet de blé à se faire.

Par delà les clameurs de la petite foule de spectateurs sur le trottoir, on entendait les grondements rageurs des moteurs. C'étaient des bêtes en cages qui ne demandaient qu'à ce qu'on les laisse partir. Elles voulaient avaler le bitume et montrer ce qu'elles avaient dans le ventre. Une course de rue était sur le point de commencer.
Huit coureurs, dont je faisais partie. Et en tant que nouveau venu, autant dire que je ne partais pas favori. Et que je gagnerais gros, si je passais la ligne le premier. J'étais sûrement le seul ce soir à avoir parié sur ma pomme. J'étais au volant d'une Dodge Viper GTS de 1997. Clairement pas la plus rapide, mais j'étais assez confiant quant à mes talents de pilote. Le favori s'appelait Mason, un américain qui roulait dans une Audi R8. Il y avait aussi Cherry, une japonaise qui roulait au nom des organisateurs, dans une Mazda RX-9, et un français qui se faisait appeler La Vermine. De ce que j'avais entendu, celui-là était taré. Il conduisait une Peugeot RCZ et n'hésitait pas à envoyer ses adversaires au tas. Même si le tas en question était une supérette toujours ouverte. Les autres étaient comme moi, des challengers. Une Honda Raybrig NSX, une Chevrolet Corvette, une Mercedes AMG, et une putain de Ferrari F8 Tributo. Bien sûr, leurs caisses, tout comme la mienne, avaient eu droit à tout un paquet de modifications pas super légales. Je me demandais combien coûtaient de tels bébés, et même s'ils les avaient bel et bien achetés. J'avais dû aller jusqu'à Tokyo pour aller tirer cette bagnole chez un collectionneur, et le garagiste m'avait coûté un bras rien que pour la peinture, les nouvelles plaques et la pose de la nitro. Une partie de mes gains de la soirée devait m'aider à régler l'ardoise, et voilà que je me retrouvais à courir avec un français complètement givré.

On avait dû mémoriser le tracé, mais la piste serait balisée par des gens couverts de colliers et bracelets fluos postés sur chaque trottoir. La Grid Girl s'avançait devant nos huit monstres de métal rugissant. Si leurs tenues étaient déjà sexy et moulantes dans les grands prix officiels, on jouait sur un tout autre niveau dans le milieu de la course clandestine. A la regarder, j'eus du mal à déterminer si elle portait des vêtements, ou si elle avait juste été envoyée sur le terrain avec sa lingerie fine. Elle portait des oreilles de Neko sur la tête, vachement bien faites, sûrement un fétiche des organisateurs.
Il me fallut un effort de volonté pour détacher mon regard et regarder droit devant, gardant juste ses mouvements du coin de l’œil pour savoir quand passer la première. J'allais devoir me faufiler et les empêcher de prendre trop de vitesse dans la première ligne droite, pour commencer. Tout en évitant soigneusement La Vermine. La performance du conducteur primait sur la puissance moteur, et je comptais bien leur apprendre à la dure. La Grid Girl levait les bras dans une pose voluptueuse.

OphIoS! Fais péter l'Eurobeat!

Mon smartphone se connecta directement à la radio de la voiture, et se mit à cracher les décibels au moment où la fille-chat abaissait les bras. Ma main tira sur le frein à main et passa sur le levier de vitesse avec autant de légèreté qu'un aquilon. Mes pieds entamaient la danse des rapports alors que les lumières des phares et des immeubles commençaient à défiler devant mes yeux grands ouverts.

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Prélude / Time waits for no God. [Vanéalidé !]
« le: jeudi 18 octobre 2018, 02:24:43 »

On n'arrête pas le progrès. C'est comme ça, l'homme évolue à une vitesse fulgurante. Il y a quelques décennies, personne n'aurait imaginé que tout le monde puisse avoir un téléphone en poche. Que tout le monde pourrait s'en servir pour jouer, prendre des photos, aller sur internet. Personne n'aurait imaginé qu'internet ne devienne aussi omniprésent dans le quotidien. Il y avait eu la messagerie instantanée, l'essor des réseaux sociaux, même l'émergence du tactile, la réalité augmentée, la réalité virtuelle.
Bienvenue dans l'ère du numérique, l'époque qui m'avait mis au chômage. On a beau être le messager le plus rapide et le plus efficace au monde, on ne peut pas aller plus vite qu'un texto groupé, une notification, ou une mention sur un chat. Aujourd'hui, quand vous entendez "Hermès", on ne parle plus du messager, ou même de communication. On vous parle prêt-à-porter, produits de luxe. C'est mon nom qui sombre petit à petit dans l'oubli.
Il faut savoir se recycler. Il faut savoir passer le flambeau. Il faut savoir admettre sa défaite. Et puis, après tout, pourquoi pas, disparaître.

J'ai toujours été ainsi, je ne tiens pas en place. Voir le monde changer ainsi sans pouvoir y faire quoi que ce soit me fascinait et me terrifiait. Nous autres Olympiens sommes sur le déclin. Les hommes ne nous prient plus, nous sommes passés de culte à croyance et de croyance à culture populaire. Dans un monde de sciences et de technologies qui avancent constamment, les Dieux n'auront bientôt plus aucune place.

C'est cette appréhension qui m'a poussé à accepter la modernité, et à quitter les miens. J'ai toujours eu cette image de jeune énergique, ce tempérament volage, et il m'a fallu en jouer. M'imposer une traversée du désert, un voyage, en quête de reconversion, de renouveau. L'univers est incroyable en soi qu'il peut nous engloutir, à tout instant, et même un Dieu ne peut lutter contre ça. Et je me dois de réagir en conséquence, par crainte d'être le premier parmi le panthéon à être oublié de tous.

J'ai donc troqué mon Caducée pour un nouvel attribut, l'OphIoS, un smartphone de ma conception. Et je suis allé me mêler aux hommes en quête d'une solution, d'un avenir, un renouveau pour moi et les miens. C'est ainsi que je suis arrivé, comme guidé par le destin, à Seikusu, capitale non-officielle du surhumain.
J'avais eu pour premier projet de reprendre mes anciennes activités de voleur. Hélàs, le vol n'avait plus le même sens, lui non plus. On en faisait des tonnes sur la sécurité, la télésurveillance, les capteurs de mouvements, mais le fait est qu'il n'y avait plus rien d'humain et d'excitant dans ce que je considérais jadis comme le meileur des métiers. La vérité c'était que l'homme comptait beaucoup trop sur la technologie, et que je l'avais déjà étudiée en profondeur. L'ère était aux arnaques, aux politiciens véreux, aux détournements de fonds. Les casses, les braquages, n'avaient plus aucun intérêt. L'homme s'était prémuni à coup d'assurances, de garanties. "Sers-toi dans la caisse, la maison couvre les risques". Le faussaire qui m'avait fourni des papiers d'identité humains semblait toujours avoir la foi dans ce secteur d'activités. J'avais trouvé du réconfort à le voir croire en ce que moi-même je ne croyais plus.

Voilà donc ce que disait ma carte d'identité, Axle Paul Mercury, né en 1996, à Seikusu, d'origine américaine. Un mètre soixante douze, soixante cinq kilos.
Il m'avait donné à peine vingt deux ans, à cause de mon apparence juvénile. Il faut dire que j'avais l'air dans la fleur de l'âge, et le doux minois d'un jeune homme qui vient de terminer sa croissance. Mes cheveux blonds platine étaient à l'image de ceux de mon père dans sa prime enfance, lisses, fins et soyeux. Ma barbe claire était toujours impeccablement rasée, mes yeux d'un bleu chatoyant comme du quartz étaient vifs et exempts de toute ride ou cerne. J'étais la définition même du beau gosse, la splendeur de la jouvence. Mon corps était celui d'une divinité, sculpté avec les courbes les plus exquises, pourvu d'une musculature finement dessinée et d'un fessier à en tomber par terre. J'avais quitté il y a longtemps la toge et les sandales ailées pour des tenues qui allaient de pair avec mon apparence athlétique et mes habitudes, favorisant les survêtement et les baskets, qui soit-dit en passant étaient bien plus adaptées à la course que tout ce que j'avais porté auparavant. En complément, j'affectionnais souvent les rollers, et les poches secrètes dans les doublures et revers de mes vêtements.

Restait à me trouver un nouveau secteur d'activité, et je ne souhaitais pas me lancer dans quelque chose de trop ambitieux. Je choisis d'ouvrir un service de relai et livraisons à Seikusu, qui me servait de base et d'interface. J'avais trouvé un petit local professionnel dans le centre-ville où m'établir avec un appartement confortable à l'étage dans lequel je m'installais. L'endroit était lumineux par son éclairage naturel, et sa vue sur la zone urbaine, faute d'être belle, avait un côté pratique.
La véritable activité de ma start-up n'était pas vraiment la livraison, mais servait un tout autre motif:  assister les êtres surnaturels à Seikusu. Les aider à trouver un logement, un emploi, à mettre à profit leur pouvoir, ou simplement à le contrôler. Je voulais retourner aux fondamentaux des Dieux, guider, aider les autres, les protéger. Une façon d'obtenir la confiance, et donc la foi. Le temps n'était plus aux cultes, mais aux institutions. A terme, j'espérais même que l'agence ne m'aide à créer et former de nouveaux Héros. Superman est le nouveau Hercule, mais la prochaine génération porterait ma patte.

Compléments

L'OphIoS: Un smartphone qui fait office de nouvel attribut divin à Hermès. Ce petit bijou technologique dispose d'une I.A digne de Tekhos, d'un espace mémoire gigantesque rempli d'applications diverses (comprenant un compte Instagram et un programme de hacking, ainsi qu'Angry Birds) et d'un système de contacts éidétique: en d'autres termes, si le téléphone a accès a une photo, un nom ou une information spécifique sur une personne, il en obtient automatiquement le numéro, l'adresse mail, et l'adresse postale de cette personne. Hermès y a ajouté un moteur de recherche couplé à l'I.A, qui ferait passer Google pour le Démineur de Windows 98. Rien que ça.

L'agence Messeji: l'entreprise fondée par Hermès, et dont il est le seul membre actuel. Le nom de la boîte a été choisi pour correspondre à Seikusu et possède une licence officielle de relai postal. L'agence sert en secret à recenser et orienter toutes les personnes surhumaines de Seikusu.

Son réseau: Lorsqu'Hermès a fait forger son identité en tant que mortel, il a fait la rencontre d'un certain nombre de personnes avec qui il a gardé le contact: un faussaire pour les papiers d'identité, un contrebandier d'objets étranges et non-terrestres, un garagiste douteux, un agent immobilier, etc.

Du point de vue légal: Hermès n'est pas totalement blanchi de toute activité criminelle, même s'il cherche à former des justiciers. Il pratique toujours le vol de véhicules et est friand de courses de voitures clandestines.

Sa nature divine: Exilé volontaire ou non, Hermès n'en demeure pas moins le Dieu le plus rapide de tout Olympe. Et comme tout Dieu, il est une entité à part, un être par-delà le vivant capable de changer de forme et d'accomplir des miracles. Il se dégage de lui un charisme naturel dû à sa condition et la chance l'accompagne où qu'il aille. A l'instar des autres divinités, il est un être éternel capable de prodiges dans tous les domaines. Cependant il a senti son pouvoir décliner au fil du temps et craint à présent de disparaître à jamais, victime de l'incroyance.

L'orientation sexuelle: Hermès était consideré comme le dieu gardien des prostituées, et de ce fait ne se garde pas de les visiter. Il est également le père d'Hermaphrodite, pour qui il éprouve énormément d'affection (quand bien même il reproche à Aphrodite son manque de créativité, quand elle nomma le marmot) et en ressort une certaine expérience que ce soit avec les hommes, les femmes, ou les deux. Le Dieu est frivole, et ouvert à toutes les nouvelles expériences.

Je reconnais avoir pris connaissance du contenu du topic sur le traitement automatisé des données personnelles qui est fait par l'hébergeur de LGJ.

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Prélude / Longue vie au Roi-Dieu. [Valimercenarisé !]
« le: vendredi 15 août 2014, 01:06:50 »
De toutes les sociétés qui peuplent l'univers, il n'en existe aucune plus harmonieuse et plus parfaite que celle des fourmis. Chaque spécimen naît avec un rôle prédéfini, et s'y attellera du début à la fin de son existence. Les fourmis n'ont nulle ambition, nulle jalousie. Aucune corruption n'existe jamais au sein de la fourmilière. Et bien qu'elles puissent paraître de taille insignifiante, leur organisation sans pareille leur a permis d'exister pendant des millions d'années.

La longévité est la clé de la suprématie. Et c'est pourquoi nous, Formiens, avons calqué notre société sur la leur. Car je vous livre ici l'un des secrets de l'univers : cette espèce existe sur bien des planètes. Et la variété de leurs familles a même poussé certains de nos théoriciens à penser que nous-même sommes les descendants des fourmis.


Prologue de De l'histoire du peuple Formien, d'Ursuul Razs'Kghek.

A l'instant même où le Roi sortit le bras de son œuf pour s'extirper de la coquille, la réjouissante nouvelle de sa naissance se répandit comme une traînée de poudre. Mais la Reine-Mère et les autres formiens présents dans la pièce à l'éclairage tamisé affichèrent une mine dépitée lorsque leur nouveau souverain fit ses premiers pas devant eux, en clignant des yeux car il voyait pour la première fois. C'est que voyez-vous, le Roi n'était pas si imposant que le furent ses prédécesseurs : il n'avait que deux yeux, deux bras et deux jambes. Loin d'être grand et large, il n'avait pas de mandibules extérieures, et sa dentition était dissimulée dans une bouche derrière de fines lèvres. Et le seul moyen de défense qu'il semblait avoir était un dard fin au bout d'une queue qui s'agitait nerveusement. Son tronc était recouvert d'une chitine souple et verte, alors que celle de ses bras et de ses jambes, de teintes violacées et bleu nuit, semblait bien plus rigide. La vision de cette apparence était si décevante que pour tous, il était évident que cette créature était un raté, un paria, et ne méritait pas de régner. Tous y compris la Reine-Mère songèrent à le tuer dans l'instant. Les pensées fusaient dans tous les esprits alors que le nouveau-né les dévisageait tour à tour, sans un bruit.
C'est alors que le Roi, qui s'était tenu un instant immobile, désigna l'un d'entre eux du doigt. C'était le chef de la garde royale, celui qui dès la naissance avait été choisi pour le protéger : il était grand, massif et entièrement recouvert d'une épaisse chitine. Ses quatre yeux clignaient par paires de sorte à ce que jamais rien ne lui échappe, et disposés sur son crane longiforme pour ne lui laisser qu'un léger angle mort derrière lui. Ses griffes étaient autant d'épées capable de fendre la roche. Le guerrier avança d'un pas lourd, pour s'agenouiller devant celui qui était son maître jusqu'à preuve du contraire.
Sa longue tête rencontra le sol bien plus rapidement que son genou, dans un bruit spongieux et une mare de sang phosphorescente. Nul n'avait pu voir ce qu'il s'était passé, mais tous remarquèrent que le Roi était bien plus près que l'instant précédent. Le corps du colosse s'effondra, et l'enfant de s'asseoir à côté de la dépouille, saisissant un bras pour le mordre à pleines dents. L'assistance stupéfaite l'observa dans un silence solennel rompu par les bruits de mastication. La chitine du garde se brisait entre les mâchoires du Roi qui finit par engloutir la créature toute entière. Son repas terminé, il se releva et prononça ses premiers mots :

Je sentais de l'hostilité. Maintenant je ne perçois plus que crainte et respect.

Il n'y avait plus dans son regard la confusion qui régnait en lui quelques instants plus tôt. C'était comme si le monde s'était clarifié dans l'esprit du Roi. Tous étaient cependant certains d'une chose : s'il n'avait pas parlé auparavant, c'est parce qu'il ne le pouvait pas. Et cela signifiait qu'en dévorant le garde, il avait acquis le langage, mais également les concepts métaphysiques tels que la crainte, l'hostilité et le respect. En d'autres termes, son intellect était capable de se développer à l'infini. Et le spectacle qu'il venait de leur offrir prouvait qu'il était déjà plus rapide et plus fort qu'un garde royal. Il était fait pour être le Roi des formiens. Il était la perfection de leur race. Alors il fut nommé Ant'hem.

Il fallut deux semaines au Roi pour que son corps arrive à maturité : sa musculature s'était développée, et il faisait au final un peu moins d'un mètre quatre-vingt. C'était toujours peu pour un Roi formien, mais tous dans la Grande Fourmilière le traitaient avec égards et considérations. Ant'hem était prêt à dévorer la première personne qui passait près de lui s'il avait faim ou soif de connaissances, si bien que la Reine-Mère se devait elle-même de réguler son appétit. L'idée de la dévorer à son tour n'effleura jamais le Roi, car toutes les connaissances qu'il avait absorbées avaient ce point commun : l'existence de la Reine-Mère était vitale, davantage que la sienne. Il étanchait donc sa curiosité dans des ouvrages et des récits venants de mondes conquis, souhaitant savoir toujours, toujours plus.
Les années passant, ses capacités évoluèrent jusqu'à leur paroxysme : il était rapide, puissant et mortel. Ses facultés cognitives lui permettaient de réfléchir et d'agir plus rapidement que n'importe qui, et ses pouvoirs psychiques étaient finalement devenus supérieurs à ceux d'un Overmind, quand bien même il était toujours incapable de quitter son enveloppe corporelle. Il avait découvert qu'il était insensible à toute douleur physique et était doté d'une capacité de régénération instinctive grâce au noyau vital dissimulé dans son cervelet. Il savait tout ce qu'on pouvait savoir sur lui, et il savait tout de son espèce. Mieux encore, ses connaissances étaient si vastes qu'on le soupçonnait d'avoir percé mille et un mystères, si bien qu'on disait de lui qu'il avait découvert le secret de leurs origines. Et il aimait à le laisser penser. Ant'hem était devenu l'être le plus puissant et le plus scient de toute la race formienne, et la Reine-Mère ordonna qu'on le nomme Roi-Dieu des formiens. Mais plus le temps passait et plus sa soif de savoir grandissait, plus il était difficile pour lui de la rassasier. Le Roi-Dieu, siégeant au sommet de son espèce, connut l'ennui et la lassitude pendant un long moment, durant lequel il resta dans un état quasi-léthargique, enfermé dans une monotonie fade où il se ruait sur la découverte la plus insignifiante.

Comme pour répondre à son souhait d'élargir ses horizons intellectuels, une nouvelle lui parvint depuis une des fourmilières de colonisation : l'une d'entre elles était tenue en échec, sur une planète très éloignée de la leur que les autochtones nommaient Terra. Un peuple y disposait d'une technologie inconnue et très avancée qui leur permettait de mettre en péril un Overmind et ses légions. Il s'agissait là d'un savoir immense à la disposition d'un peuple inconnu, capable d'égaler la race formienne. Là où la Reine-Mère ne vit qu'un détail négligeable, Ant'hem vit là une opportunité unique de calmer son intarissable soif pour un temps.
Le Roi quitta donc sa planète d'origine en laissant à nouveau son peuple entre les griffes de la Reine-Mère, prétendant vouloir rendre compte personnellement de la situation et étoffer son règne d'exploits de guerre. Nul n'était dupe et tous devinaient ses véritables intentions, mais personne ne pouvait s'opposer à sa décision avec tant d'arguments, pas même sa génitrice.
Le trajet pour atteindre Terra dura trois années, et ses premiers contacts dans les landes dévastées, qu'ils eurent été des monstres ou des êtres civilisés, avaient tourné en bains de sang. Quand finalement il rencontra un formien, il le dévora vivant sans sommation, comme s'il s'agissait d'une simple formalité. Il était le Roi-Dieu. Il avait droit de vie ou de mort. Et il avait besoin des connaissances locales.
Il sut à ce moment tout ce dont il avait besoin de savoir : Ashnard et Nexus étaient négligeables. L'ennemi était Tekhos. Tekhos possédait les véhicules et la nanotechnologie. Un univers de sciences diverses et complexes réunies dans le savoir d'une si petite civilisation. Ant'hem désirait ardemment cela. Il voulait dévorer tout Tekhos.

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