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Pages: [1]
1
Ville-Etat de Nexus / Re : La vampire domestique [ Draven Dairn ]
« le: mardi 19 mars 2024, 22:49:37 »
Thanasia se raidit quand il l'attrape par les cheveux, entrouvre la bouche, retient sa respiration de crainte qu'il ne tire plus fort.
Puis elle se mord la lèvre inférieure, par réflexe peut-être. Aime-t-elle secrètement ce genre de geste ?

« Ce serait te donner du sang et je ne suis pas sur d’en avoir envie. Après tout, tu as l’air d’aller bien… »

« Ce n'est qu'illusion... » tente d'argumenter la vampire, la tête contrainte à l'angle dicté par la poigne de son maître.

Elle soutient son regard quand il saisit son menton. Ses yeux chantent des Laissez vous tenter.

« Commence par t’occuper de mon bain et de moi pendant mon bain. Et peut-être tolérerai-je ta morsure… »

Ses mots sont une douce musique dans ses oreilles. Cette fois, Thanasia se penche vers la caresse.

L'idée du sang l'excite au point d'ignorer l'emploi du surnom qu'elle n'acceptait que de ses amis, d'ignorer la punition qu'il lui prometait, voire de l'espérer puisqu'elle la mènerait au liquide tant recherché.
Elle sent déjà les coups de fouet s'enrouler autour de ses cuisses, dans le bas de son dos. Elle a hâte d'y être.

« Oui maître. » répond-t-elle seulement pour ne pas trahir ses émotions.

Elle descend de ses cuisses avec son agilité habituelle et va remplir plusieurs chaudrons qu'elle accroche au dessus du feu. Celle qui rasait jadis des quartiers d'un claquement de doigts glacé peinait maintenant à soulever un lourd récipient en fonte.
Elle retourne la grande baignoire en bois, sorte de semi-tonneau à hanses et la pousse hors de la buanderie.
En attendant que l'eau chauffe, elle attrape moult légumes d'hiver en une grappe foisonnante et leur fait un sort sur le bloc de découpe.
Elle verse une mesure d'eau dans un pot et précipite les dés de légumes colorés à sa suite.
Thanasia ne cuisinait que pour Draven et pour s'occuper les papilles. Manger un bon plat la rassasiait autant que de fumer la pipe. Aussi, en captivité, elle cuisinait presque végétarien car la viande lui rappelait trop l'appel de l'hémoglobine. Elle la laissait volontairement sécher au saloir dès qu'elle pouvait. La vampire n'avait pas une vocation de chef mais ce qu'elle cuisinait restait comestible.

Elle pose un couvercle sur le bouquet de verdure, place le pot sur les braises à l'écart et l'oublie là. Les légumes seraient cuits quand Draven aurait faim, plus ou moins fondants en fonction du temps que le bain prendrait.

L'eau fume enfin dans les marmites. Thanasia attrape un torchon et transvase avec peine les récipients dans le bain. Quand il est rempli, la vampire s'assied au bord et y plonge les jambes dans les volutes de vapeur qui s'échappent vers les poutres. Elle lui présente la surface de l'eau où flotte un savon et un seau .

« Votre bain est prêt, maître. » dit-elle en délaçant sa ceinture tressée, laissant tomber son rideau pelvien sur le carrelage, croisant les jambes pour ne pas trop en montrer.

2
La voilà. La source, l'origine, celle qui avait tout déclenché, surgissant d'une fleur géante à l'éclosion spontanée.
La démangeaison qui rampait sous son crâne s'estompe. Enfin. Thanasia avait répondu à l'Appel. Sa soif d'inconnu s’apaisait car elle faisait maintenant face au pichet qui s'apprêtait à l'abreuver.

Impressionée, elle contemple l'aura exceptionnelle qui l'approche à pas lents. La vampire ne tente même pas de la comparer à la sienne. Son énergie, sa magie, ne provient pas seulement d'elle, c'est un flux transcendantal qui émane de tout ce qui les entoure., jusqu'à la mousse sous ses pieds nus. 

« Divinité. » Murmure Thanasia, fascinée.
Cela dépassait tout ce qu'elle espérait en embarquant pour ce voyage. La vampire fait face à une perfection de courbes, de fertilité, d'autorité.

Elle ne résiste pas aux tentacules qui la déshabillent. Au contraire, elle s'offre. Elle danse docilement pour les aider à glisser de ses membres. Elle se soumet à leurs direction. Thanasia caresse son corps blanc, elle le présente en offrande à la déesse.
Elle ne connaissait pas d'excitation comparable à s'abandonner à la volonté d'une créature inconnue. L'immortalité permettait de transformer une rencontre traumatique et fatale pour un mortel en une expérience délicieuse de dépravation et de brutalité. Tant de créatures jouaient avec leur proie avant de les consommer, Thanasia aimait prétendre être un de ces jouets. Et cette consommation faisait parfois même partie de cet enchantement lorsque qu'elle n'impliquait pas de crocs pointus.

La déesse accepte son offrande, la soulève, lui écarte les cuisses pour exposer son sexe immaculé.
Akita peut voir dans les yeux de Thanasia un mélange d'espoir fébrile et d'inquiétude. Elle cherche l'approbation dans son regard impérial. Est-elle assez bonne pour elle ? Ou va-t-elle la répudier comme le chaman, attisant le feu qui brûlait déjà dans son ventre ?

La fortune lui est favorable. Thanasia accueille avec gratitude et surprise les plantes venues prendre racine sur ses tétons et écarquille les yeux en suivant la trajectoire de la troisième vers son entrejambe. Elle laisse échapper un couinement et se met à haleter irrésistiblement alors qu'elle se sent aspirée dans les bourgeonnements les plus sensibles de son anatomie féminine.

La vampire tente désespérément de garder une contenance alors que la déesse se penche sur elle. Mais son doigt s'insère entre ses lèvres écartées avant qu'elle n'ai pu prononcer un seul mot. Elle gémit de plus belle. L'appendice s'allonge et s'agite sans retenue à l'intérieur, ses halètements accélèrent. La petite vampire ne sait plus où poser ses propres mains, orphelines d'une zone érogène dont Akita ne se serait déjà emparée.

L'entité divine le sent. La chaleur des chairs qu'elle stimule est empruntée à l'air lourd qui les entoure, à l'eau tiède de la mangrove. Les muqueuses qui se serrent autour de son doigt distribuent la température ambiante, elles ne la produisent pas.
Le corps de Thanasia est semblable à une poupée, son épiderme plus souple que celui d'un vivant entre ses vrilles serrées.

Celles ci ne goûtent pas la moindre goutte de sueur sur sa peau blanche, pourtant son doigt pénétrant est trempé de fluides intimes.
Thanasia frissonne, bercée par ces mouvements attentionnés, par ce berceau de tentacules et la main sur sa tête. Ce n'est pas la frénésie reproductives d'insectes géants ni le brutal écartelement d'un kraken terrestre. Elle reçoit les douces attentions d'un agneau sacrificiel, attentions qu'elle n'a pourtant rien fait pour mériter.
Elle serre le poignet qui la doigte avec gratitude, espérant vainement contrôler son rythme. Elle caresse le bras derrière sa tête.

"-Un être dépourvue de vie qui recherche la vie. Quelle étrange rencontre."

« Oui, je- nnnh ~ ! » La liane qui lui pénètre le derrière vient l'interrompre. Thanasia, les yeux plein de mercis, écarte ses petites fesses avec les mains pour mieux sentir s'étirer l'orifice. Il est serré comme celui d'une vierge, pourtant la déesse sent qu'elle est la dernière d'une multitude à le forcer, à vouloir y verser semence. « Ahnn, ouii... »

La vampire tente de poursuivre mais en vain. Face aux stimulations, elle abandonne ses gémissements d'adolescente.
Son ventre plat, son buste gracile se soulèvent avec la force de ses respirations. Comme un soufflet de forgeron aspirant la chaleur qui iradiait de son sexe. Elle veux refermer ses cuisses mais les lianes les écartent encore.
Thanasia est l'instrument dont joue la déesse et sa musique accélère inexorablement.

Son corps se tend comme un arc et elle jouit. Elle jouit longuement, poussant une plainte qu'elle enfouit dans ses bras. La vampire s'en remet doucement alors que les vrilles s'extraient d'elle et la reposent sur le parterre de mousse.

Elle se relève à genoux, ses mains couvrant son entrejambe et son sein encore à vif. La vampire a le souffle court mais se remet pourtant fort vite de ces préliminaires intenses.
En dépit de sa minceur, son petit corps gracieux semble dur à rompre ou épuiser.

« Je... Je ne vis pas mais j'existe, je persiste. » répond-elle enfin, faisant courir son ongle ébène sur l'intérieur de son sein. Le sang se met à couler, mais la plaie se referme presque immédiatement, le liquide carmin aspiré par ses pores. «  Je comprend votre curiosité. Ceux de ma race sont rares et c'est tant mieux. Ils se gorgent de la vie des autres et on les tue pour ça. Est-ce pour punir mes excès que vous m'avez convoquée ? Pas d'inquiétude, l'âge m'a rendue douce et docile. Après tout, j'ai répondu à vôtre appel. Voyez plutôt, je suis presque domestiquée. » Dit-elle, malicieuse mais soumise, en lui montrant son dos marqué du sceau de Dalsimaï.

Il ressemblait à une marque céleste, si le Paradis possédait du bétail.

Akita sent l'aura naturelle et magique qui se dégage de ces membres blanc, la puissance qu'elle est capable de déchaîner.
Malgré tout, dût-elle se montrer hostile, la déesse en sortirait victorieuse sans la moindre égratignure. Elle en a l'intime conviction en observant la marque.

« De grâce, déesse... » poursuit Thanasia toujours de dos en se mettant à quatre pattes. « Assouvissez vôtre dessein. Un serviteur m'a nourrie d'une goutte de votre nectar et maintenant mon ventre brûle d'en être vide...
J'ai obéit, je suis venue ; Mon corps peut supporter votre jugement. »


 Elle dresse ses fesses pour les présenter à Akita. Une gouttelette de cyprine dévale l'intérieur de ses cuisses légèrement écartées.

« Prenez moi. » réclame-t-elle, le regard plein de soumission et d'abandon pour l'être supérieur.

3
Ville-Etat de Nexus / Re : La vampire domestique [ Draven Dairn ]
« le: samedi 09 mars 2024, 21:59:04 »
« Je devrais peut-être t’arracher les crocs pour que ça n’arrive plus ? »

« Ne faites pas ça, elles repousseraient. » répond la créature avec la même légèreté. « Et elles y mettraient la semaine, avec tout cet argent sur ma peau... »

Thanasia contemple les reflets mercuréens autour de son poignet. Elle était si âgée que même tout ce métal consacré ne parvenait qu'à ralentir sa guérison vampirique, pas à la stopper.

Plus bas, Draven sent qu'il n'a plus qu'à lever les genoux pour quitter ses bottes.

« Dans tous les cas, il va falloir que je te donne l’occasion de faire pénitence, n’est-ce pas ? Tu as peut être une proposition à faire sur le sujet ? »

Les tapes qui agacent sa joue la font grimacer. Elle soupire d'un air maussade. « S'il le faut... » Un silence. Ses yeux plongent dans les siens. « Ce soir, je tolérerais les balades obscènes de vos mains sur ma peau innocente. Et je tacherais... de limiter les plaintes qui les accompagnent. » promet la vampire entre ses dents.

Ne point trop se plaindre et se débattre. Voilà qui constituait pourtant deux éléments essentiels de leurs ébats lorsque Draven s'emparait d'elle. De vaines gesticulations qui menaient toujours à l'inévitable sort et dont l'avatar s'amusait sans doute plus qu'il ne s'en agaçait.

Pendant qu'elle parle, le menton de Thanasia remonte depuis ses genoux et survole le bas de son torse. La vampire enjambe lentement ses cuisses, grimpe et se redresse pour venir s'asseoir à cheval contre son maître.

« Je pourrais soulager vos muscles noués par le voyage, les pétrir entre mes mains... Et à l'acmé de ce traitement, planter mes crocs dans votre cou, faisant de vous l'être le plus comblé de la Création l'espace d'un instant. »

Elle presse sa langue rose contre sa canine alors que ses deux pouces appuient sur la carotide de leur maître.
Thanasia exagère à peine. Tous deux savent ce qu'implique sa morsure: Les veines saturées de toxines, la divine poussée d'euphorie, du sang bu à même l'artère.

« Voilà jusqu'où j'irais pour me faire pardonner. » glisse-t-elle avec un parfum nouveau de séduction.

Ses mains caressent le torse habillé de l'avatar. La marque de l'ange l'empêchant de blesser quiconque, Thanasia était une déesse accidentelle des massages, la pointe de ses ongles agissant comme de délicieux instruments d'acupression.

4
Ville-Etat de Nexus / Re : La vampire domestique [ Draven Dairn ]
« le: vendredi 01 mars 2024, 09:17:27 »
Ses yeux suivent l'athlétique avatar aller et venir dans la pièce, tombant sa glorieuse cape comme une seconde peau sur le plancher avant de s'installer sur son trône. Elle sourit en le voyant examiner son verre sans le boire mais se garde de commentaire, jouant à laisser planer le doute sur son potentiel contenu.

« Personne d’intéressant. »

Son sourire subsiste, appuyant le plat de sa main contre son menton. « Dans quelle époque vit-on où même l'assassin s'ennuie de sa besogne ? »

Mais en le voyant l'appeler à ses pieds, la vampire lève les yeux au plafond. A contrecœur, elle obéit, se laisse glisser de la table et, à quatre pattes, rejoint le fauteuil avec naturel.  Elle s’alanguit sur sa cuisse, la joue posée sur son avant-bras comme une demoiselle seule au comptoir d'une auberge, lasse de la compagnie de sa chope dont elle atteint bientôt le fond.
Lorsque l'avatar passe la main dans ses cheveux, son regard glacier rappelle celui d'un matou revêche ayant renoncé à se plaindre de ces indésirables marques d'affection, faute de pouvoir y échapper.  De ces regards silencieux où l'auteur des caresses aime imaginer chez l'animal une appréciation secrète de ce genre de traitement.

« As-tu fait quoique ce soit qui mérite punition ? »


 Elle s'amuse de la question habituelle. L'ongle pointu de son index se met à jouer distraitement avec la boucle de sa ceinture, décrivant des cercles sur le métal. Elle le regarde dans les yeux de son sourire taquin.

« J'ai... échoué à prédire dans les astres le jour et l'heure exacte de votre retour, maître. A vous accueillir la table dressée, le repas servi et l'eau du bain fumant sous la crémaillère... »

Mots d'esprits encore, car les étoiles demeuraient factices aux fenêtres de l'avatar , et la longueur de ses absences souvent inconnues même de lui.
Elle poursuit sa confesse avec moins de légèreté, sa main libre déssanglant ses bottes de cuir à mesure qu'elle parle.

« Comme à l'accoutumée, la mystérieuse soif qui me serre la gorge en votre absence me pousse à mordre des choses fâcheuses pour tromper mes crocs. Bien vainement. A commencer par mon perchoir, un peu plus tôt.
Des marques invisibles de tous, sauf de vous, j'en suis certaine.

Mais tout va bien maintenant que vous êtes rentré... Je suis contente de vous revoir. »


Draven peut lire la soif dans le regard de la vampire, l'envie, le manque qu'accompagnent ses gestes anodins. Tous deux savent ce qu'elle souhaite mais qu'elle refuse de supplier.

5
Ville-Etat de Nexus / La vampire domestique [ Draven Dairn ]
« le: mercredi 14 février 2024, 01:44:39 »
Voilà sept mois que Thanasia était prisonnière du repaire de Draven Dairn, l'avatar de brume aux yeux verts.

Plus que prisonnière, c'était une possession, un trophée de chasse réservé à son propriétaire.
Et depuis sa capture, la petite silhouette agrémentait l'espace de ses luxueux quartiers souterrains, un collier d'argent au cou, des menottes lui fermant pieds et poings comme des bijoux d'esclave.
Il en fallait moins que ça pour museler ses pouvoirs vampiriques ;  Car une seule entrave de ce métal précieux suffisait pour réduire Thanasia à l'état d'adolescente inoffensive.

Pourtant, Dairn avait jugé bon de la décorer d'un harnais de chaînettes ceinturant ses côtes. Les délicats maillons retenus par son collier se croisaient sur sa poitrine et séparaient ses seins. Un choix esthétique plus que pratique, de même pour sa tenue dont la soie transparente révélait les secrets au moindre rai de lumière.

En effet, une ficelle tressée à sa taille tendait un rideau pelvien qui tombait entre ses cuisses. Une autre pièce de textile épousait les formes de sa poitrine, attachée devant comme derrière par des fermoirs argentés. Deux pendentifs verticaux s'agitaient en silence sous ses lobes d'oreille.

C'en était tout. La vampire mourrait de vexation si elle n'appréciait pas elle-même dévoiler sa peau d'albâtre dont elle était si fière.
Ainsi vivait-elle derrière des portes closes, au cœur de la base des White Mantis, réseau souterrain d'où Draven et son groupe fomentaient leurs sordides opérations.

Reposant dans le salon, Thanasia flânait sur la table basse, étendue sur le ventre, ses pieds nus battant dans l'air comme un métronome.
Le Soleil s'était couché à travers les fausses fenêtres du repère, simulant un paysage de campagne à l'heure de la surface. Les quartiers de Draven restaient vides depuis plus d'une semaine, et elle s'en serait accommodée s'il ne l'avait pas si peu nourrie avant de partir.

Pour l'avoir vaincue et enchaînée, soumise et enfermée, Thanasia détestait ce bandit. Il profanait sa dignité dès qu'il s'en sentait l'envie et lui imposait des actes que son honneur préférait taire. Ce mufle n'avait que faire de ses protestations !
Nul n'enfermait la Rose Blanche de Saerth'wen !

...A part quand cela arrivait. Mais qu'importe ! Il l'avait capturée à la déloyale ! L'eut-il connue du temps où elle régnait sur le désert, Thanasia l'aurait rendu à son Créateur !

Les siècles n'y changeaient rien. La vampire ruminait toujours autant sur sa gloire passée et la force dont elle faisait preuve autrefois, occultant les détails peu reluisants de ses souvenirs biaisés.

Cependant, dans son grand orgueil elle osait l'admettre, l'avatar de brume était un des rares à l'avoir capturée.
Un exploit méritoire.
D'ordinaire, il exigeait la crème de l'Ordre Immaculé pour y parvenir... ou un autre vampire ancien.
Les premiers la soumettaient jour et nuit à des châtiments physiques précédant son 'éxécution', les seconds en faisaient une esclave dont ils drainaient le sang déléctable, indéfiniment.

S'échapper n'était jamais chose aisée et prenait parfois des années.
Mais quitte à comparer maux pour maux, appartenir à Draven restait un sort plus enviable pour la fière créature.

Certes, c'était un maître cruel et vulgaire, qui avait eu le culot de la vaincre. Mais au moins était-ce un esthète, et un amateur des belles choses :
Ses quartiers se paraient d’œuvres convoitées et ses armoires patinées débordaient d'objets et de babioles chargées de valeur, sentimentale comme pécuniaire. Un cocon, un musée, un lieu de vie que seuls des êtres aussi anciens qu'eux savaient créer.

De plus, présent comme absent, il la laissait paresser à sa guise. Elle faisait partie des meubles en quelque sorte. Sa bibliothèque comme son cellier étaient garnis de pièces remarquables qu'elle s'assurait de consommer prudemment.
Bien que Draven lui en ai permis l'accès, il se fâcherait si elle en abusait.

L'avatar la punissait à la moindre faute, même celles auxquelles il n'assistait pas. Comme la fois où elle s'était couchée dans son lit double en son absence, plutôt que la paillasse étroite qu'il lui avait assigné. Elle avait refait les draps à l'identique, il n'avait pourtant aucun moyen de le deviner ! Mais son dos violenté se rappelait encore de sa sanction.

Le bout pointu de ses ongles ébènes caresse le souvenir disparu des marques de fouet... puis s'aventure sur sa croupe en souvenir d'autres coups. D'une nature plus bestiale.

Elle ne détestait pas sa vigueur... Autrement plus plaisante que le gras des bourreaux de l'Ordre ou l'anémie osseuse des vampires.
Enfer, elle avait soif...
Et ni le tome déplié devant elle, ni le contenu de son verre ne pouvaient y remédier. Ses crocs appelaient à mordre dans son avant-bras puissant...

Son maître appréciait sa morsure.
L'intense libération de dopamine qui l'accompagnait. Thanasia le savait.
Et le savoir submergé par elle plutôt que l'inverse lui procurait toujours une forme de consolation dans cette existence soumise et forcée.

Et puis, la saveur d'un avatar  possédait un raffinement incomparable à la plus douce des jugulaires humaine ou terranide. Et le goût de sa sève...

Les doigts de Thanasia s'aventurent entre ses cuisses, elle appuie ses canines contre le bord de la table en espérant les tromper, donner l'illusion de mordre. En vain.

Une heure à peine passe avant qu'elle n'entende des bruits de botte au dehors. Elle accueille avec soulagement le cliquetis de la serrure tournant dans la porte métallique. Enfin, il était de retour.


Draven retrouve ses pénates dans l'ambiance chaleureuse du salon où, dans l'âtre, ronflent encore les bûches. Quelques bougies font danser leurs flammes sur le lustre et dans les pièces attenante.

Il y a peu, Dairn devait encore empêcher son esclave de fuir à peine la porte entrouverte, la retenant au dedans sous un tsunami d'injures savantes.

Il trouve son trophée sur son présentoir favori, étendue sur la table basse au milieu de la pièce comme un grand félin, entre le sofa de Byssine et la cheminée en marbre. Son tapis d'Ashnard resplendissait dans cette lumière nocturne, léchant les blanches courbes de son esclave avec la même générosité. L'intérieur était impeccable, comme à l'accoutumée ; Thanasia savait le sort qu'il lui était réservé si son maître trouvait la moindre poussière.

La vampire lève le nez de son ouvrage usé, feignant l'indifférence, son doigt suivant la courbe du haut de son verre à pied, produisant un bruit clair et léger.

« Bon retour, Maître...» l'accueille-t-elle d'un discret sourire, sur le même ton mutin qu'elle adoptait lorsqu'elle devait l'appeler ainsi. « Les affaires sont-elles bonnes ? Qui avez-vous occis, cette fois ? »
Sans même regarder, elle attrape la bouteille entre ses pieds et, repliant habilement ses jambes, verse un autre verre pour l'avatar.

6
En des terres lointaines et dépeuplées,  là où les parchemins traçaient les limites méridionales de l'empire d'Ashnard s'étendait la mangrove la plus vaste de Terra, Atamalgrovo.

Forteresse naturelle aux murailles profondes, c'est ici que le fleuve Atamal, arrosant de toute sa longueur les rives stériles des Landes Dévastées, venait se déverser dans les chaudes mers de l'est. Dans ces mers où mouillaient les archipels tributaires de Nexus, et au delà encore, les limites de Tekhos.
Son cours puissant, à l'approche du littoral, éclatait en un réseau tentaculaire de bras charriant ses alluvions. Et du terreau spongieux de ce delta jaillissait une formidable éruption écologique, comparables aux seuls excès de la nature observés sur Terreaufair.

Atamalgrovo, vaste jungle marécageuse, accueillait un des plus mortels écosystèmes de Terra. Peu d'êtres conscients s'hasardaient à pénétrer son étouffante atmosphère, dès lors qu'il réalisaient leur place dans la chaîne alimentaire.
L'air, le sol, l'eau grouillaient de morsures foudroyantes, de dards incurables et de crocs empoisonnés.

Pourtant c'est ici que Thanasia était venue pagayer, dérivant depuis l'amont du fleuve dans sa barque à fond plat, se laissant avaler par l'enfer vert.
Après une heure seulement et malgré le Soleil levant, elle avait ôté la cape lugubre qui la recouvrait, exposant son fragile épiderme et ses membres fluets.

La canopée recouvrait si densément le fleuve qu'elle pouvait y ramer à loisir, louvoyant entre les racines plongeant sous l'eau, sans craindre les rayons du Soleil.

Malgré la chaleur d'étuve, elle ne suait pas.

Malgré l'air grouillant d'insectes, on ne la piquait pas.

Elle pagayait d'un sourire paisible, son corps restant sourd à toutes les agressions.

Les nuées qu'elle traversait se posaient sur ses bras nus, sur ses cuisses. Leurs dards, leurs antennes longues comme des doigts sondaient sa peau, et Thanasia contemplait ces créatures luisantes cherchant en vain la chaleur d'une veine à piquer. Mais échouant à trouver un signe de vie sur cet épiderme, elles reprenaient leur vol au dessus de l'eau.
Un tel foisonnement d'insectes était prometteur. pour la vampire. Elle espérait croiser de ces coléoptères géants rencontrés il y a longtemps sur une autre planète, pondant leurs oeufs dans les mammifères vivant qu'ils kidnappaient dans leur nid.
Quelques jours délicieux, quoique peu orthodoxes...

Mais la vampire leur était invisible, et son bras avait pour eux autant d'intérêt qu'un simple perchoir. Du sang, elle en avait, mais il ne circulait pas.

Mais parmi les fougères ployant sous l'humidité, certains périls se révélaient plus clairvoyants que le dard d'un moustique.
Dans un méandre plus étroit du cours d'eau où patauge l'embarcation de la vampire, un mouvement trahit un chasseur dans son dos.

Elle se retourne... Puis l'aperçoit encore.

C'est un prédateur, énorme, mais parfaitement silencieux. Une créature aux six pattes musclées déplaçant un corps fait pour la chasse, et à la place de sa tête, une gueule large et dentue semblant donner droit vers son estomac.

D'un coup de rame, Thanasia immobilise sa barque et se dresse sur ses jambes.

La bête approche encore. Elle doit mesurer deux mètres au garrot et pourrait l'avaler sans mâcher.
On ne distingue pas ses yeux, mais elle doit en avoir, à la manière dont elle frôle et esquive chaque feuille qui pourrait bruisser à son contact, des filets de bave liquide tombant entre ses pas.

Alors que le monstre se dresse sur un promontoire de racines, deux autres bêtes descendent de troncs voisins et lui coupent toute retraite. Le fourbe chassait en meute.

Savourant la tension qui précède un combat sanglant, Thanasia sourit férocement et ouvre sa main pour y matérialiser sa lame de glace, mais quelqu'un, quelque chose la fait se raviser.

A l'instant où le chasseur bande ses muscles, le visage de la vampire se déforme d'une expression de haine et la jungle tombe dans un silence absolu.

L'espace d'une seconde, plus un cri, plus un piaillement...

« D̴i̶s̴p̴a̵r̸a̷i̶s̶s̴e̸z̴. » siffle-t-elle.

Et le murmure se répand comme un hurlement pénétrant leurs oreilles, foudroyant de terreur ses poursuivants.
La canopée se vide brutalement de ses volatiles cachés, s'envolant en toute hâte dans une nuée de piaillements et de feuilles tombant comme en automne. Le premier monstre en glisse de son perchoir dans un cri plaintif, tombant sourdement au sol et tous fuient entre les arbres, comme pourchassés par le diable.

Ils venaient de goûter à l'aura d'une créature vieille de plusieurs millénaires, de sentir la présence décuplée d'une vampire très ancienne. 
Thanasia se rassied, et dans une jungle soudain bien plus calme, se remet à pagayer.

Pourquoi était-elle venue ici ?

____


La raison remontait à quelques mois. Thanasia possédait une esclave, une Terranide reptilienne nommée Komkoï, achetée un an auparavant. Une bonne esclave, agile de sa lame et habile au lit. Très fidèle, et qui s'était chargée d'éventrer nombre de chasseurs de prime lancés à leurs trousses.

La vampire, interdite de meurtre ou de blessure par le sceau de Dalsimaï, avait pu vivre en paix quelques temps grâce à sa diligente servante qui, par procuration, la débarrassait de ses poursuivants.

Tuer, Thanasia ne pouvait en donner l'ordre non plus, et un langage implicite s'était établit entre elles lorsqu'il était à propos de régler un problème.

En voyage ou sur l'oreiller, Komkoï ne tarissait pas d'histoires sur sa terre natale. Pourtant, malgré la soumission qu'elle vouait à sa maîtresse (qu'elle savait être une créature supérieure) elle refusait  de lui révéler son lieu de naissance, craignant que les siens portent un jour un collier comme elle.
Elle venait du sud, mais la vampire n'en savait pas plus.

Thanasia finit par affranchir Komkoï, comme elle le faisait avec tous ses esclaves. Komkoï l'avait toujours bien servie, et la vampire savait la souffrance, le mal du pays que cachaient ses innombrables récits d'enfance.
La terranide était rentrée chez les siens, mais pleine de reconnaissance pour cette maîtresse généreuse qui l'avait fort peu battue et qui semblait fort bien la comprendre, lui avait glissé à l'oreille avant de partir :

« Atamalgrovo. »

Atamalgrovo... Son lieu de naissance. Jungle du delta d'Atamal. Ce mot rampait dans la tête de Thanasia au hasard du jour et de la nuit, marchant entre l'espace de son crane et de sa cervelle.
Il allongeait dans sa bouche une saveur semblable à une graine de tournelune grillée, de celle qu'on avale parce qu'on a faim, mais dont la petite taille ne fait qu'attiser l'appétit.
La petite femme reconnaissait ce besoin, ce manque : L'appel de la découverte, du nouveau. Rien d'anodin pour un esprit ridé comme le sien qui avait déjà tant vu.
Mais il y existait quelque chose au delà de cette envie, un autre besoin, résistant sans peine aux efforts de Thanasia pour le mettre en mots.

Un Appel... faute de mieux, intangible et mystérieux, qui avait tôt fait de la jeter sur les routes du sud , vers l'embouchure méconnue du fleuve.

____

Thanasia bondit d'arbres en arbres au dessus de la mangrove, ses doigts de pieds et de main s'accrochant à l'écorce moussue, plongeant toujours plus loin dans le ventre végétal.
Elle a laissé s'échouer sa barque et son rythme paisible, pour le plaisir de filer dans les airs, le corps en pleine extension.
Les jambes fluettes de la vampire avalent sans peine de longs sauts de plus de trente mètres. Ses bras blancs se balancent aux branches, attrapent des lianes pour conserver son élan.

Elle vole en plein jour sous une cathédrale végétale. Le brouillard étouffant que couve la cime des palétuviers dessine avec clarté les rideaux de Soleil qui parviennent à le pénétrer. La vampire sent l'épaisseur de la brume s'accumuler contre sa peau.  Quel intense bonheur que de fendre les airs dans cette jungle inconnue dont elle se sentait déjà maîtresse.

Bientôt, il n'y a plus de sol au dessus duquel voler. Le noir limon fertile, son tapis de fougères, s'efface au profit de l'eau du delta, là où seuls survivent les plus anciens des arbres mais où la canopée reste aussi dense.

Perchés sur leur forêt de pilotis survivent ces verts titans, dont chaque racine pourrait être un tronc. Tout là haut, leurs branches filent un vaste réseau de veines au dessus du vide, s'entrelaçant dans ceux de ses voisins afin de soutenir cette impossible voûte translucide où le bleu du ciel n'était plus qu'un souvenir.


Thanasia se propulse une dernière fois au dessus du vide, pivote librement dans un salto arrière et se précipite dans l'onde d'un splash vertical.

Les cimes de la mangrove sont aussi hautes que ses eaux sont profondes. Et elles regorgent de vie.

Thanasia ondule au dessus de poissons aux couleurs toxiques, passe des bancs de lamproies rouges,  chevelures organiques aux bouches de cauchemar. En lieu d'insectes, des sangsues l'effleurent sans même songer à la goûter.
Et le schéma se répète, car de plus grosses créatures hantent le marais. Des brochets au bec hérissé de dents prennent la fuite quand ils ne la reconnaissent pas, mais dans l'eau claire, un énorme saurien déplace sa masse entre les racines immergées. Ses membres palmés draguent les tiges et les algues qui barrent son chemin sans le ralentir.
A sept mètres de profondeur, Thanasia s'immobilise. Elle sait qu'il l'a vue. Mais sa propre aura ne fait que réveiller les instincts du saurien. C'est une menace. Et la bête est territoriale.
Ses rugissements subaquatiques font vibrer le corps de son adversaire qui décrit une courbe pour l'approcher.

Une fois de plus, Thanasia ouvre sa paume pour former un sabre de glace, et une fois de plus, elle se ravise.

L'appel d'Atamalgrovo l'imprègne, celui qui l'avait guidée jusqu'ici. Il plaide de ne pas tuer l'animal, comme il avait plaidé d'épargner les monstres à six pattes.

Alors, ses pupilles luisent de sa magie et dirigent leur flux vers l'adversaire. Le monstre écailleux glapit, sentant geler l'eau dans lequel il nage pour la première fois de sa tropicale existence.
Et, visiblement traumatisé par le choc de température, il préfère la fuite, se trémoussant comme un têtard vers des eaux plus chaudes.

Thanasia fait surface pour reprendre son souffle, trouant le vert uniforme d'un tapis de lentilles d'eau. Un batracien cramoisi saute sur son épaule, et gobe des insectes pendant que la vampire nage sur le dos.

Elle repense à l'Appel qu'elle a ressentit. C'est une injonction de vie,  silencieuse. Elle réclame à la vampire de ne pas perturber l'équilibre du marais par sa présence. Alors pourquoi l'avoir appelée ? Pourquoi Thanasia lui obéissait-il, d'ailleurs ? C'était vexant pour un être supérieur de suivre une volonté autre que la sienne.
Mais elle décide de l'accepter pour l'instant. Après tout, sa seule présence l'élevait au sommet de cette chaîne alimentaire. Les animaux ne possédaient pas l'entêtement de certaines créatures pensantes.

Ses brasses la mènent aux abords d'un champ de nénuphars géants, à l'abri sous la canopée.

Leur corolle est assez vaste et rigide pour supporter les huttes de jonc tressés qui fleurissent en leur centre.
Entre les îlots flottants, des embarcations transportent des pêcheurs s'activant sur leurs filets ou dérivent dans le courant.
C'est un village terranide, perdu au cœur du delta. Les indigènes ont les traits de son ancienne esclave : Une morphologie humanoïde, à l'exception d'une tête et de la queue d'un reptile aux écailles bleutées.

Une tribu Sauren.
Les bêtes habillées de longs pagnes s'affairent à leurs activités, escaladent des cordes menant aux arbres voisins, ou vident des entrailles de poissons. On devine un réseau de ponts tendus qui s'éloigne dans la brume au dessus de l'eau et des silhouettes qui se croisent.

Soudain l'alarme sonne. On souffle dans de larges roseaux, des tambours s'activent. Les terranides s'attroupent sur les quais des pêcheurs, armés de leurs sarbacanes et de leurs lances taillées.

Là-bas, sur l'eau, marche une créature à la peau blanche et aux cheveux de cendres.
Sous ses pas de givre, l'eau devient solide, créant un pont  qui la mène droit au village.
Autour d'elle lévitent des épines de glace fendant l'air de leur sillage blanc, d'autres dressées autour d'elle, flottant comme une couronne.
Des flocons tombent, s'évaporent sur les lances des terranides et l'aura de Thanasia enveloppe chacun d'entre eux dans un nuage de terreur.

La petite vampire pose pied sur le sol végétal, entourée d'une haie de guerrières et guerriers, écrasés par sa présence. Ses regards font reculer d'instinct. Nul n'ose tirer.

Elle dit :

« Qui ici est vôtre maître ? »

Une femelle enceinte s'avance, dépassait d'une tête l'assemblée terranide. Ses mains bleues protègent son ventre. Elle cache mieux sa peur que ses congénères, parvenant à énoncer avec force :

« Je suis Ïmir, cheffe du clan Ojava. Qui es tu ? Que veux tu ? »

La vampire soulève un sourcil. Elle parle le Bas-Janvo, ou une de ses formes. C'était un dialecte des tribus du sud, modulaire, très aisé à apprendre. Elle lui répond dans sa langue :

« Approche. »

Son ordre saisit la cheffe de tribu, comme une monture surprise par le claquement des rênes. Elle obéit, la voix de la petite créature pénétrant ses oreilles.

La tribu redouble de lances désespérément brandies alors qu'elle s'approche, dominant la vampire en taille mais entièrement soumise par l'esprit. L'instinct animal des Saurens hurle au danger, à la fuite, à la panique, mais la fidélité envers leur cheffe les cloue sur place. Des images de carnage atroce leur apparaissent à la moindre ambition agressive. Ils sont impuissants.
La vampire pose ses mains sur le ventre enflé d'Ïmir qui cesse de respirer, elle et tous les siens.

« Je suis Thanasia de Saerth'wen, créature millénaire. Appelle moi maîtresse. »

« ...Bien, maîtresse. » déglutit Ïmir, la gorge sèche.

« Prosterne toi. »

Un sentiment de désespoir s'abat sur l'assistance en voyant leur guide mettre lentement genoux au sol. Leur courageuse protectrice s'était inclinée sans résistance, sans qu'aucun d'entre eux n'ai le courage de s'interposer.

Si Ïmir ne portait pas cet enfant vulnérable dans son ventre, les choses seraient-elles différentes ?

« A présent, seules mes paroles seront obéies. Je te condamne au silence, le temps de mon séjour. Si tu acquiesces, prouve moi ta soumission.»

L'ancienne cheffe de clan tire sa langue reptilienne couleur d'ébène et lèche lentement le cou de son pied immaculé. Un guerrier jette sa lance au sol, dévoré d'une rage impuissante. Mais alors que le même sentiment s'apprête à engloutir la tribu...

« A genoux, mes sœurs, mes frères ! Prosternons nous avec Ïmir ! Accueillons notre maîtresse ! »

Une femelle s'avance à genoux.
A quatre pattes, la queue à l'horizontale, on oublierait qu'il s'agit d'une bipède. Thanasia reconnaît immédiatement les traits de Komkoï, son esclave affranchie.
La Sauren laisse la vampire fouler sa nuque au pied. Voyant que leur cheffe semble plus digne lorsque d'autres se soumettent avec elle, les Saurens s'agenouillent aussi. Ils se rapprochent, intimidés et curieux de toucher ce corps frêle aux pouvoirs si terrifiants.

Thanasia laisse apparaître un sourire.
Son aura d'intimidation se résorbe au rythme des caresses, et l'atmosphère change du tout au tout. Les doigts espiègles de Komkoï se glissent entre son ventre et sa culotte de cuir et la descendent le long de ses jambes nubiles. Thanasia flatte son menton fidèle, ravie de voir que son esclave n'avait pas perdu ses manières.
On la porte dans la hutte d'Ïmir. La vampire congédie les mâles et profite de ses nouvelles esclaves jusqu'à la nuit tombée. On organise un banquet en son honneur, Thanasia trônant en majesté à la place de la cheffe, comme elle l'avait fait mille fois du temps où elle soumettait les villages du désert et les saignait à blanc.

Tout dans la posture, dans le regard de la petite vampire exprimait ses inclinations dominatrices, celles d'une créature  faite pour régner.
A l'inverse des terranides du Sud qui répondaient à leur instinct de fidélité docile, comme le prouvaient Komkoï et Ïmir a ses pieds.
La grande Sauren caressait sa jambe en la regardant, la tête sur son genou.

La terreur avait fait place à l'admiration.

L'ancienne cheffe avait dû lutter pour son rôle, prouver cent fois sa valeur, asseoir mille fois sa légitimité. Pourtant, cette Thanasia était venue et, par le seul pouvoir de sa présence, Ïmir lui avait tout cédé sans résistance. Toutes ces années de labeur.
Comme elle aspirait à être comme elle...
Les mâles préparent et servent le repas, jouent des instrument pendant que les femelles dansent, le corps fluide, plein de langueurs après l'avoir offert à leur maîtresse.
Chacune couve l'espoir que la vampire ait encore grand appétit et les réclamerait à nouveau dans sa couche.

Cet espoir est exaucé les jours suivants.
Au lever du Soleil, Thanasia flâne habituellement à l'ombre, entourée de ses serviteurs.
Elle commande avec un tel naturel que nul ne se révolte de la servir. C'était à croire qu'elle avait été leur dirigeante de toujours et qu'Ïmir, muette docile à ses pieds, n'avait jamais existé.
Au contraire, la tribu y trouve du sens. La vampire est sévère mais juste, se rappelle des noms de chacun et accorde ses faveurs à ceux qui lui sont plus soumis.

Alors, on l'évente sous des palmes, on lui fait découvrir des fruits inconnus, on la masse à l'huile végétale.
Et une fois ivre de cette volupté tribale, Thanasia part pour la jungle.

Elle plonge seule au cœur de la nature et, des heures durant, observe la faune d'Atalamalgrovo.
Une vie à se cacher dans les plus sauvages contrées de l'univers l'avait muée en naturaliste passionnée. Ici comme ailleurs évoluaient des créatures absentes de tout ouvrage, de toute banque de donnée tekhane, inconnues même des plus grands sages de Nexus. 

A plat ventre sur une racine, assise au fond de l'eau ou suspendue par les jambes à une liane, elle documente toutes ces formes de vie. Munie d'une pointe sèche, elle grave leurs formes sur des plaquettes de laiton, à la manière d'un jeu de cartes éthologique.
Dire qu'elle maîtrisait ce médium serait un euphémisme. L'éternité permettait d'exceller en de nombreux points.

Sur l'autre face de son esquisse, elle décrit brièvement l'animal de sa graphie antique, puis elle range la carte dans sa poche et en tire une plaque vierge.

Elle rentre à la nuit tombée et se retire dans la hutte d'Ïmir qu'elle a fait sienne.
Peu à peu, les femelles du camp la rejoignent, entre dans sa couche et la déshabillent.
Alors, toute la nuit, sur les nattes de roseau tressé, Thanasia ouvre sa glabre entrejambe à leurs lapements avides, remplit ses mains de leurs fermes postérieurs et sa bouche de leurs tétons bleutés.

Dans le passé, certaines avaient déjà satisfait une autre femelle dans le secret des feuillages ou d'une barque  dérivant au loin. Mais nulle n'imaginait abandonner son corps à ce torrent de dépravation, où mères, filles, amies et rivales se joignaient à ce chaos de cuisses entremêlées au centre duquel se prélassait Thanasia.
Toute la nuit, elle flotte sur ces peaux tièdes, peintes de pigments colorés, dont son épiderme sans vie empreinte la chaleur.
Lorsqu'une Sauren obtient sa faveur, elle s'en saisit et ravage son corps jusqu'aux portes de l'orgasme.
Alors, elle plante ses crocs dans son cou, provoquant une jouissance si violente que ses yeux se révulsent et son sexe gicle entre les doigts blancs qui la pénètrent. Volé de ses muscles, son corps s'affaisse lentement, s'abandonnant aux divines toxines que Thanasia déverse dans la morsure.

Ïmir est la proie la plus fréquente de ces orgasmes sanglants, plusieurs fois par nuit.

Elle est sa partenaire d'ébat favorite, et en subit docilement les conséquences. La vampire s'abreuve sans retenue au sang épais de la femme enceinte, nectar délicieux au même titre que celui des vierges. Komkoï et les autres femelles s'inquiètent de ce traitement épuisait pour leur ancienne guide et l'enfant qu'elle porte. Mais malgré leur efforts dévoués pour détourner les faveurs de Thanasia, ses crocs reviennent toujours au cou d'Ïmir. Elle-même accepte chaque morsure en silence, mais on devine une absence dans ses yeux. L'effet enivrant et répété des toxines la privait peu à peu d'une part de sa conscience.

Plusieurs semaines passent à ce rythme. Thanasia est comme sur un nuage. Elle en oublie la raison de sa présence et profite du moment. Allongée dans l'humus ou sur le dos d'un poisson géant, son jeu de cartes gravées se remplit, tant et si bien qu'elle doit retourner à sa barque pour en trouver davantage.
La cheffe, toujours vouée au silence, reste hagarde toute la journée, s'affaiblit de jour en jour. Mais la vampire n'a que faire du sort de son enfant et rejette les mâles Sauren qui lui sont proposés.
 
Un jour, Thanasia ne quitte même pas la hutte et, consumée d'un appétit dévorant, s'accouple seule avec Ïmir jusqu'à la nuit tombée.
Le crépuscule les trouve haletantes sur la natte en roseau, le corps de la Sauren étalé, vide de forces, son ventre rond se soulevant au rythme de ses respirations. A l'origine, les deux femmes partageaient une complicité charnelle indéniable, mais que chaque morsure avaient faussé davantage, à mesure que s'égarait la conscience d'Ïmir. Elle n'est plus qu'une bête docile et tremblante, soumise à ses désirs.

A cheval sur sa croupe, la petite vampire nue caresse la longue queue de sa partenaire. L'éclat dans ses yeux prouve qu'elle n'est pas rassasiée, qu'elle s'apprête à en réclamer davantage.

C'est là qu'une silhouette écarte le rideau de l'entrée, tiré depuis la veille. Elle est si haute qu'elle doit se pencher pour passer le cadre.

La vampire hausse un sourcil impérial :

« J'avais donné l'ordre de ne pas me déranger. » dit-elle en essuyant la sueur de sauren étalée sur son buste.

La silhouette massive répond en Bas-Janvo, d'une voix caverneuse.

« Tu as abusé de l'accueil qui t'étais offert, créature. »

La remarque lui fait proprement dévisager son interlocuteur. C'est un Sauren inconnue d'elle. Un vieil homme, à en juger par la barbe poussant de son menton écailleux. Mais un vieil homme droit et charpenté, à la stature capable de soulever un tronc d'arbre et aux jambes capable de le porter sur des lieues à la ronde.
A l'exception d'une ceinture tressée de breloques, de colliers et de bracelets lourds de talismans, le vieil homme est nu sous les pigments qui colorent sa peau. C'est un chaman.

« Une vampire n'abuse de rien. Ce qu'elle veux, elle le prend. » répond Thanasia

« Ta faim te rend aveugle, créature. Elle t'égare loin du vrai chemin. »

« Je n'ai que faire de tes vides sermons, vieillard. Maintenant hors de ma vue. »

« Rappelle toi la raison de ta venue ! » ordonne le chaman, frappant son bâton sur le sol de la case. Une onde de choc familière frappe Thanasia et saisit son attention. Ses yeux fixent l’entrelacs de bois vert formant un totem au sommet du bâton.

Elle ne parvient plus à en départir ses yeux. L'Appel mystérieux qui l'avait menée ici, l'envie qui l'avait prise irradiait de cette forme, de ce druide inconnu qui avance vers elle.
Vautrée dans la luxure, elle avait ignoré les sirènes d'Atamalgrovo, l'appelant à poursuivre sa route, prétendant que le village et les cuisses des Sauren constituaient sa destination.
Pourtant, une faim terrible s'installe dans son ventre, alors que le Sauren la domine de toute sa hauteur.

 «Je possède les réponses que tu cherches. » annonce-t-il avec morgue en avançant son bassin, lui présentant son membre viril.

Thanasia ne dit rien mais ne parvient pas à détourner les yeux, comme hypnotisée par la même énergie qui émane de son sceptre. Alors, elle s'agenouille face à lui, ouvre la bouche et avale le sexe peint.
Le druide se tient droit et n'accompagne la vampire d'aucun mouvement, d'aucun geste autre que son regard lointain sur elle.
La langue, les lèvres et la bouche de Thanasia s'appliquent de tout leur art et son esprit les suit, perdu dans la transe de l'instant présent, par le musc qui sature ses narines et la verge qui durcit dans sa gorge.

« Seras-tu un autre moucheron perdu dans sa toile ou bien sa grâce te sera-t-elle dispensée ? » se demande le druide alors que les bruits gras et étouffés accélèrent autour de son sexe.

La semence qui jaillit dans sa bouche a le goût de l'Appel, de ce besoin intangible qui l'avait menée dans cette jungle.
Thanasia n'en perd rien et  tente de se relever, son entrecuisse brillante de suppliques, réclamant de se voir honorée  du même mystère fertile que sa gorge assoiffée, mais le vieux sage la rejette.
Il l'attrape elle et ses affaires, et sourd à ses prières avides, la chasse dans la nuit.

Un plongeon dans les profondeurs du marais ne change rien à sa détresse, à son manque et aux pulsions qui barattent son bas-ventre, qui le labourent de cette faim que le sang n’apaise pas. Elle ne veut pas d'un simple arrière goût dans sa bouche, elle veut être remplie de cette énergie fertile, elle, la vampire sans vie.
Elle qui avait retenu sa main pour épargner les créatures de la jungle mais, dans sa soif de sang, avait mis en danger une vie à naître. Son appétit pour Ïmir reflétait son désir inexprimé d'accueillir la vie en elle-même

Fusant entre les arbres avec urgence, le totem de bois vert s'imprime dans son esprit, sa forme sylvestre ne quitte plus son imagination.

L'Appel est plus clair que jamais.

Il la mène à un massif végétal, véritable mur au travers duquel il faut ramper et nager longuement pour en atteindre le centre. Plongeant une dernière fois dans l'eau claire pour se laver de la sève fluorescente et du pollen qui collent à sa peau, Thanasia s'avance pieds nus au centre de cet îlot coupé du monde. Pour la première fois depuis des jours, les rayons de la Lune se reflètent directement sur sa peau blanche, sur son short de cuir humide et son haut sans manches.
Les ruines d'un temple ancien se découpent dans la nuit et les fleurs luisantes aux couleurs chaudes. Un croissant d'arcades aux briques cimentées par des vignes, cinq monolithes entourant un cercle rituel et en toile de fond, le temple à trois étages, plus vieux encore que sa tour de Saerth'wen. Il repose là sur ses larges pierres couvertes de lianes aux angles polis par le temps.

La vampire s'avance entre les monolithes. La forme sylvestre au sommet du sceptre du druide est partout, gravée sur les murs et les pierres du cercle sacrificiel. Parvenue au centre, ses genoux cèdent. Elle se tient le ventre, et les images de celui d'Ïmir apparaissent dans son esprit. Elle entend les pleurs vigoureux de son enfant en train de naître, entre les bras du vieux druide puis ceux de sa mère.
Une présence descend sur le temple en ruine. Un Sauren en sentirait la caresse. La vampire en sent le poids écrasant, indiscutablement divin. Peu de créatures y étaient plus faibles que celles de sa race. Thanasia lutte pour ne pas se prosterner. Elle s'attend presque à entendre la voix de l'ange Dalsimaï, quittant le Paradis pour la fouler du pied à nouveau.


7
Les wagons branlants ne suivaient plus la morne enfilade caractéristique des convois des steppes.
Ils avançaient de front désormais, dans la nuit, tous, tels des chariots de guerre. Et les torches par douzaines montées sur les châssis surlignaient cette formation remarquable.

Pour la première fois, la lionne enchaînée peut compter l'étendue de la force esclavagiste par le nombre de ses véhicules. Le parti de ses ennemis avait-il seulement connu une telle ampleur ? Dans le carnage précédant sa capture, la guerrière les avait laissés exhangues et vulnérables. Pourtant ici, leur nombre semblait avoir doublé.
C'est une vue à en faire saigner le coeur ; Après de telles pertes, il aurait fallut quinze longues années à ceux de sa race pour se relever et voir grandir une nouvelle génération de guerriers, mais deux semaines suffisaient aux chasseurs d'esclaves pour regarnir leurs rangs. Car l'appât de l'or faisait comme surgir de terre des armées venues du bout du monde, avides de chasse et de cruauté.

Si loin de leurs contrées natales, ils arpentaient la frontière des immenses contrées terranides, comme des cafards le long d'une plinthe infinie, assurés tôt ou tard de croiser sur leur route des compères du même négoce.
Les véhicules monten une pente douce menant au col de ce qui ressemblait à une crête rocheuse
D'ordinaire, ce convoi de malheur faisait halte au coucher du Soleil... Quelle poursuite pouvait justifier une telle agitation nocturne ?

Progressivement, des lumières naissent au col, des auras magiques saturent l'atmosphère et colorent les nuages bas de reflets bleus, verts et violâtres. Dans le ciel, des silhouettes lévitantes transparaissent dans la nuit à égale distances.
Des tirs partent entre les conifères et touchent des boucliers magiques dans le ciel. Puis sur la crête, d'autres torches illuminent les hauteurs, d'autres chariots, d'autres cavaliers.
L'air se remplit de cris et de l'urgence du conflit. Mais la mélodie de combat qui parvient aux oreilles de Karm est très différente du jour de sa capture. Il y a dans leurs voix l'emportement d'une traque touchant enfin au but. Quelqu'un, quelque chose est en train d'être prise en tenailles mais se déchaine en toute liberté dans ce filet qui se referme.

Et le combat descend vers eux. Les torches des chariots couronnant la crête chargent dans la descente, poussé par une clameur guerrière et disparate. Les silhouettes volantes referment lentement le cercle invisible sur lequel s'écrasent les projectiles perdus. Combien sont-ils exactement dans l'obscurité ?

"Pilier de crystal !"

Sa voix fait écho, résonne et traverse l'espace. La tour de glace gigantesque transperce les cieux et fait trembler la terre. Les essieux grincent, les chevaux se cabrent en éjectant leurs cavaliers.


Au dessus de la cohue, une silhouette capée de noir apparait dans le ciel et atterit au sommet du projectile. Son monumental perchoir brille de la même froideur hivernale que ses yeux dans la nuit et que ses orbes blanches pulsant dans ses mains. La créature éclate d'un rire puissant, altier, qui remplit les ténèbres.

"Risibles mortels, chétifs et trébuchants ! Voilà donc réunis tous ceux qui me convoitent ? Je suis Thanasia de la Nuit, et je me rit de vos efforts ! A genoux devant moi !"

L'injonction frappe la lionne au coeur. Ses jambes tressaillent sous elle mais elle tient bon. Bien qu'affaiblie, son âme de guerrière sait reconnaître une aura d'intimidation. Celle ci est intense, naturelle comme celle d'un dragon, mais est loin de suffire à la faire plier.

La panique, en revanche, s'intensifie chez les bêtes. Des chasseurs venus des crêtes reculent d'effroi et peinent à reprendre courage malgré leur nombre. Ils sont plusieurs groupes, inconnus de Karm, divers dans leurs tenues et leur armement. Cela confirme son préssentiment, les esclavagistes s'étaient groupés pour cette traque.

Thanasia frappe le pilier du talon qui explose dans un bruit de catastrophe. La tornade de projectiles vient cribler les boucliers magiques dans le ciel, laissant transparaître leurs motifs arcaniques.

Sous une pluie de fragments scintillants, Thanasia chute au coeur de la troupe disparate, un grand sabre de glace se manifestant dans sa main, sa cape retombant autour d'elle comme la corole d'une fleur sombre.
 
"Lame boréale." 


Pour un connaisseur, prononcer un sort a voix haute tenait d'une pratique désuète même pour les mages les plus conservateurs. On voyait cela dans les contes, mais entendu chez une créature aux allures de jeune fille l'enveloppait d'une aura intemporelle.
Elle s'élance en avant ...et fait un carnage.
Les casques sautent, les plastrons craquent comme des feuilles d'alluminium, les corps s'envolent dans des cris paniqués.
Mais dans son sillage, pas une gerbe de sang, pas un râle d'agonie. Des cris, des membres, des têtes volent au passage du liseré blanc tracé par sa lame, mais les membres se recollent aux troncs, les têtes se revissent aux cous comme des aimants.
Fleurit une déflagration blanche et Karm voit distinctement un maraudeur s'envoler et se briser la nuque contre une tête d'attelage ...avant de détaler à quatre pattes.

Quelles sorceleries oeuvraient donc en cette nuit où la mort n'avait plus l'empire ? Aucun sorcier mortel ne pouvait prétendre à de telles prouesses.

Brusquement, portée par un cri de guerre, une silhouette massive surgit de la brume et brise le sabre de Thanasia contre sa hache.
C'est un guerrier à la moustache glorieuse, aussi haut et fort que Karm, taillé comme un boeuf. Il est vêtu d'un pagne de cuir, de sandales et de bracelets. Ses muscles couverts d'huile semblent sur le point d'exploser alors que la vampire danse et élude intimement ses tailles et ses fentes dévastatrices. Mais à chaque esquive, un nouveau pic de glace vient transpercer le thorax du barbare, dont les poumons et le coeur perforé ne semblent que ralentir les mouvements rageurs.
Une frappe en avant et Thanasia doit bondir hors d'atteinte alors qu'un épais cerle de chasseurs d'esclaves se forme autour d'eux, casques et armures manquants ou enfonçés.
Il y a de tout: Des canailles vérolées maniant chaînes et crochets, aux trappeurs éprouvés, les épaules lourdes de peaux de bêtes en passant par les brigands aux masques de fer. Tous guettent une ouverture.

Dans son esquive, un sceau se brise sous la botte noire de la vampire. Les traces de menottes étherées aparaissent sur ses poignets.

Soudain, Karm reconnait l'immonde mélopée gutturale qui avait causé sa perte deux semaines plus tôt, l'incantation qui l'avait mise à genoux et arrachée à sa dignité.
Au fond de la troupe, elle le voit: Une haute silhouette noire, rachitique et sombre, aux doigts fins et crochus commes des branchages, couverte d'une longue capuche au manteau déchiré. Il étend ses membres, en couard derrière la troupe, sapant lentement la force de la vampire.

Mais immédiatement, un trait de glace file à travers son visage et l'épingle sur le tronc d'un arbre derrière lui. Le bruit ridicule de ses gargouillements se mêle à la cohue, alors qu'il tente en vain d'extraire le projectile de son crâne, qui n'a épargné que sa machoire et sa langue.

"Epine d'opale !"

La vampire fait volte face et le barbare qui pensait exploiter cette ouverture se fait embrocher sur un mat de glace qui le soulève à trois mètres du sol. Sa cage thoracique glisse lentement le long du tronc alors que le guerrier tente en vain de se hisser hors de ce perchoir. Piégé de telle manière, le moustachu ne semble souffrir que de ses propres efforts.

Profitant de ce flottement, Thanasia regarde les silhouettes flottantes l'entourant dans le ciel puis examine ses poignets, toujours entravé de runes violettes. Karm reconnaît ce regard d'indifférence feinte. Celui d'une combattante dont les forces la quittent, dont les espoirs de l'emporter se dérobent peu à peu mais qui n'en montre rien.
 Elle observe la troupe anxieuse et rematérialise un sabre en souriant de toutes ses dents. Si Karm sent à nouveau cette aura dominatrice filer sous sa fourrure, difficile d'imaginer ce que ressentent ces mercenaires. Mais alors, un autre cri retentit:

"Vampire !"

Dépassant d'une mesure le barbare, plus grand encore que Karm, un saurien en armes fend la foule. C'est un terranide. Pourtant, mercenaires comme vermines s'écartent à son passage. Sur sa peau luisante et écailleuse, noire comme les flancs d'un volcan, les stigmates témoignent de son passé. Esclavagiste, il l'est autant que tous ses compères réunis ici. Plus encore, il en est le chef.
Il porte encore aux poignets ses épais bracelets d'esclave mais ils ne sont plus qu'un souvenir. Ses membres gonflés de muscles lui offrent une silhouette plus souple et athlétique que l'homme à la hache. De sa ceinture tombe un long pagne de fourrure. Un harnais très élaboré épouse son torse, orné de talismans.

Faisant tournoyer son hachoir long comme une épée, le saurien provoque Thanasia. Il a une voix de gorge, grave et profonde et un sourire denté aussi tordu que la vampire. Malgré tout, son regard recelle une intelligence profonde dont son éloquence laisse entrevoir les bribes.

"Putain millénaire, il est dit que les légendes sur tes largesses sont vraies ! Qu'entre tes cuisses réside un trésor que, par les dieux, je compte bien faire mien !"

Une rumeur avide parcoure l'assistance, prouvant que le reptile n'est pas le seul à partager ce sentiment. Le mépris dans le sourire de Thanasia est celui d'une duchesse Nexusienne pour un porcher. Pourtant sa posture s'allanguit, son majeur et son annulaire glissent au dessus de son nombril exposé. D'oralité, la vampire n'est pas en reste.

"Mes largesses choisissent ceux qui en goûtent le profit, cafard putride. Et dans mille ans, elles ne t'estimeraient pas digne d'un début de caresse."

Rien de plus faux. Seule la soif guidait le choix des mortels avec qui elle frayait. Et aussi basse soit elle, l'étreinte qui promettait le sang la rendait toujours légitime à ses yeux. La sasiété comptait avant l'honneur. Mais cette vérité était trop humiliante pour que la créature l'admette à haute voix.

"Hah ! Milles excuses, princesse de la nuit, mais les trésors ne me "choissisent" pas. Je prends, je pille, je force. Je ne demande pas. Mais n'ai crainte. Assez tôt, tu danseras enchaînée au bout de mon vit et tu en chanteras les louanges !"

Sa lame blanche signe dans les airs.

"Et c'est au bout du mien que tu pleureras les miennes."

Comprenant qu'il était directement concerné par cette allusion phallique, le barbare empalé derrière eux redouble d'efforts pour s'extraire de cette comparaison de taille.
La vampire s'élance et leurs armes s'entrechoquent dans une mélodie de cristal. Thanasia danse avec son sabre comme avec un partenaire, perturbant les coups du saurien qui peine à attraper son centre de gravité, et que même les balayages de sa longue queue souple ne parviennent à stopper.

Les échanges sont fulgurants, mais Karm saisit l'instant où le fil de glace passe sur la gorge du reptile, l'autre où sa lame lui tranche les jarrets. En vain, bien sûr.
Mais l'intensité s'égalise alors que les runes violettes brillent toujours plus fort aux poignets de la vampire. Le reptile semble infatigable, porté par les clameurs euphoriques de l'assemblée.

"Tu la sens ? Ta fin approcher ?"

Soudain, le saurien jette son hachoir dans la cape de la vampire pour la clouer au sol. Au même moment, le sabre blanc transperce son ventre et il pivote pour lui arracher des mains. Thanasia n'est pas dupe, lâche son arme et saute pour esquiver le coup de queue. Les mains prises à détacher sa cape, elle n'anticipe pas l'esclavagiste qui attrape sa cheville au vol, lui fait prendre un nouveau tour et la jette sur le moyeu d'une roue. Le véhicule branle sous le choc.

La vampire se rétablit vite et tend sa paume ouverte.

"Epine d'opale !"

Rien ne se passe, à sa grande stupéfaction.

Le saurien se rue sur elle, l'attrape à la gorge et la soulève de terre sous les vivats sauvages des chasseurs.
Au bout de son bras aussi ferme qu'une poutre d'acier, la vampire s'étrangle et se débat. Elle tend sa paume plusieurs fois pour transpercer son visage mais rien n'en sort à nouveau. A la cheville d'où il l'avait lancée, Karm en apperçoit la cause: Un bracelet d'argent, piège à magies de tous sortes.
Le saurien extrait le sabre de son ventre mais l'arme lui tombe des mains tant elle est glacée.

Alors, il dégaine un long poignard et commence à fileter Thanasia hors de ses vêtements. Il découpe ses hautes bottes dans le sens de la longueur, déloge sa brassière de quelques coups de lame, laisse glisser sa culotte de cuir le long de ses cuisses blanches et sanguinolentes.

Enfin d'un geste rapide, il lui crève les yeux et lui arrache un cri étouffé.

"Esclave !" s'exclame le terranide en brandissant son corps nu à la foule.

"Esclave !" rugit l'assemblée à l'unisson.

"Qu'il soit retenu en cette nuit que Transfuge le Chaîné pourchassa et soumit une vampire à sa volonté ! Gloire à la Chasse éternelle !"

"Gloire à la Chasse éternelle ! Gloire au Transfuge !" répondent ses hommes, fous de succès.

Il parade la vampire qui le griffe vainement de ses ongles de main et de pied, noirs et pointus. A chaque coup, la lionne voit le symbole de l'ange, celui de l'Ordre Immaculé, luir discrètement dans sa nuque. La raison de son impuissance ? Le saurien poursuit.

"Jamais plus ancienne créature n'avait été capturée et mise en chaînes. Voyez, confrères ! Même l'argent échoue à endormir complètement ses pouvoirs  !"

Les discussions s'animent alors que les bandits admirent les blessures du poignard se refermer très lentement sur ses formes blanches et nubiles, son épiderme réabsorber le sang coulant à sa surface.

"C'est qu'il en faut plus !" Le reptile jette Thanasia dans les airs et elle se fige en plein vol. Ses poignets, ses chevilles, son cou s'illuminent de runes qui se saisissent d'elle de leurs mains invisibles.
La mélopée guturale reprend. Le mage noir s'est libéré du tronc où il avait été cloué et sa voix porte les tons de la rétribution.
Il lui tord les membres de manière grotesque, d'autres bracelets d'argent surgissent de nulle part se ruent sur ses membres, verrouillent sa gorge, ses mains, ses pieds avant de les lier par des entraves métalliques. Thanasia gémit sous les torsions exercées par le magicien alors qu'elle tente d'y résister de toutes ses forces.
Mais ses menottes remontent dans son dos, tirées par une chaîne reliée à son collier. Dans sa nuque, la chaîne passe dans une boucle et redescend jusqu'à ses chevilles entravées, si bien que pour tendre les jambes, elle doit se tordre les bras et que pour déplier les bras, elle doit se mettre à genoux. Le collier est habilement conçu afin qu'aux deux extrêmes, la tension étrangle la captive.

Alors que le mage tord sa victime de façon toujours plus forte, le barbare s'empare de sa laisse et grogne:

"Assez."

Il est libre. En dépit du givre fleurissant sur son thorax, son corps est intact.
Il entraine la captive jusqu'au Transfuge, ordonnant déjà de monter le camp pour la nuit, et lui tend son esclave.
Les deux guerriers échangent un regard silencieux puis une franche accolade.

"Belle traque. Sans rancune ?" demande le saurien, jetant la vampire à ses pieds. L'aveugle tente sans relâche de s'échapper, au mépris de ses liens qui l'étranglent sous le joug de l'esclavagiste.

"C'est la loi de la Chasse, elle te revient de droit, mon frère. Il n'y avait que toi pour la soumettre, toi et l'autre Ombrageux. Cela dit, j'espère que tu me laisseras une part du butin. J'ai engagé tous mes hommes pour rabattre ton gibier. "

Un sourire de négotiation s'étend sous sa moustache. Le saurien baisse la voix en connivence.

"Tu n'ignores pas l'euphorie de sa morsure."

"C'est un secret mal gardé."

"Tu l'auras une fois dressée et impatiente d'accueillir ton huile de rein. Tu fais aussi route vers Ker Essor ?"

La vampire feule en dessous d'eux, furieuse: "Dans tes rêves les plus chers, jamais je ne plierais ! Libère moi, putride ! Tu n'oserais pas m'affronter sans artifices ! Couard dé..."

Le Transfuge la soulève par sa chaîne qui vient bloquer sa trachée, ramenant ses jambes sous elle.
A hauteurs égales, soixante centimètres la séparent du sol.

"Ecoute moi, chienne." Il crache un jet de bave noire au fond de sa gorge qui espérait de l'air ; Une tradition esclavagiste, actant la soumission d'un être envers son maître "Tu n'es qu'un objet, un insecte sous ma semelle, faite pour être usée et écrasée. La seule chose qui te reste est de vivre pour mes désirs ou souffrir de ta stupidité, éternellement. Fais ton choix."

Il la relâche au sol, sur les genoux dans la terre meuble, digérant cette humiliation intense.

Un aide de camp au sourire narquois s'approche. La lionne reconnait son tortionnaire, l'esclavagiste aux anneaux d'obéissance.

"Habille la." Dit le lézard. "Quand on voit tout, il n'y a plus rien a voir."

L'aide noue un bandeau de jute autour de sa poitrine et attache une ceinture tressée à ses hanches, soutenant deux pans de textile usés, devant comme derrière. La tenue des esclaves. Il empoigne la laisse de Thanasia et la traine vers la cage désignée par le saurien.
La plus proche, celle de Karm.

Les deux guerriers suivent de près, conversant amicalement. Approchant du chariot, trois gardes trapus apparaissent et l'un d'eux pointe sa lance à travers les barreaux pendant que le cadenas s'ouvre.
"Allez arrière, chaton ! Recule !" La porte s'ouvre et les deux autres entrent vivement dans la cage, faisant claquer leur fouets vers la lionne, abattant leurs longes près de ses cuisses et de ses épaules pour l'éloigner.
Resté à l'extérieur, le lancier attrape une de ses chaines et la maintient dans un coin.

Thanasia est jetée sur le plancher cloûté couvert de brins de paille et sa laisse est attachée au sol au même anneau que celui de Karm, assez court  pour qu'elle ne puisse pas se mettre entièrement debout.

Alors qu'ils officient, le Chaîné remarque la lionne de ses yeux reptilien. "Belle bête, vous l'avez prise pendant mon absence ?"

L'aide sournois lui répond: "Absolument. Il faut la présenter aux enchères publiques, les prix vont s'envoler ! Mais elle nous a donné du mal. De nombreux frère ont rendu gorge, entre autres membres, pour sa capture."

"Tragique, tragique, vraiment. Est-elle dressée ?"

"Ca ne saurait tarder." répond-il d'un air entendu.

"Tant mieux." répond le saurien en s'éloignant. "Voilà des mois que j'avais soif de muscle."

"Moi de même." renchérit le moustachu en lui emboitant le pas, attardant son regard sur la lionne.

"Tu n'as donc pas d'esclaves à toi ?" rétorque le saurien.

"Hahahah ! Des wagons pleins, en abondance ! Mais on convoite toujours ce qu'on ne possède pas !" s'esclaffe le moustachu.

"Tu dis vrai. D'ailleurs, montre moi ce que tu possède, camarade.  Le repos du guerrier m'appelle."

"Entendu ! Que dis-tu d'une fratrie de renards capturés dans une tribu du sud ? Ils ne parlent pas mais certains commencent à prendre le pli. Et leur paille vient d'être changée."

"Je t'emboîte le pas."


Dans sa cage verrouillée de nouveau, Thanasia tire sur sa laisse et les agonit d'injure. La blessure à son honneur est béante et sa gorge lourde d'humiliation.

"Revenez ! Ce n'est pas terminé, je peux encore me battre ! Relâchez moi, traîtres ! Déchets mortels ! Je vous conchie, vous et vôtre race d'insectes méprisables ! Je vous survivrais ! Je profanerais vos tombes et j'épandrais vos restes aux quatres vents ! Soyez maudits ! "

Elle halete dans son collier métallique, ses chaînes bruissant à chaque respiration.

Elle se met à genoux et mord les maillons à des endroits différents autour de l'anneau. Ses pupilles laiteuses sont encore aveugles mais Karm peut voir la couleur bleutée y revenir lentement.
Même enchaînée de la sorte, sa nature vampirique prévaut sur le pouvoir du métal argenté. Ses entailles sur le corps ne seront bientôt plus que des souvenirs.

Mordant ses liens, dévoilant ses crocs, elle ressemble à n'importe quelle terranide enfermée. La vampire a du remarquer la présence de la lionne dans la cage mais ne lui adresse pas encore la parole, trop occupée a chercher une faiblesse sur ses entraves.

Dehors, le campement s'est installé tout autour d'eux, étendu, épars. Il y a plusieurs vingtaines de wagons, chargés de captifs de victuailles et de marchandises. Comme chaque nuit, l'air nocturne se remplit de la terreur des esclaves et des rires de leurs geôliers. Mais cette fois, l'intensité de cette violence n'a d'égal que le nombre des participants.
Là bas, on en fouette jusque au sang pour  avoir contrarié leurs maîtres et d'autres attendent leur tour. Au loin, on arrache une fille à ses parents pour la jeter au coeur d'une orgie infernale. A l'exception de ses oreilles touffues sa ressemblance avec Thanasia est frappante...
Sur des broches à l'écart, des pièces de viande aux formes familières grillent sur un brasier.
 
Le campement est une débauche de violence à ciel ouvert ou les différents groupes esclavagistes se mêlent et se rencontrent comme à une fête. Malgré l'alcool et les différences culturelles, pas une bagarre n'éclate entre les soulards de différents groupes. Les vigies se relaient et surveillent la nuit avec l'assiduité de paladins de l'Ordre.  Les chasseurs semblent liés par un code fraternel et possèdent tous une conscience profonde que, seuls dans ces terres hostiles, si loins de leur patrie, leurs chances de survie étaient nulles.

Karm en était la preuve vivante.

8
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: jeudi 05 octobre 2023, 23:06:42 »
*Mord le M4  8)*

9
Le coin du chalant / Les mille choses à faire avec Thanasia
« le: samedi 30 septembre 2023, 01:51:00 »
« Laisse moi te mordre.
J'ai dit: laisse moi te mordre...
Comment ça « S'iL te pLaîT » ? Rrgh, tu es invivable !
Ôte tes sales pattes de mon crâne ou je te... je... Oublie ça.
Et arrête de sourire ! »

A qui ai-je l'honneur ?

Thanasia ! Ou l'entité désincarnée qui fait chronique de son existence.
Vous venez RP ?

Peut-être. Fais-moi un résumé.

Soit.
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Qu'est ce qui la motive ?

Sang, sexe, orgueil et oisiveté ! Dans cet ordre ou non, l'un impliquant souvent l'autre.

Le sang, d'abord. Le sang, le sang, le sang.
Thanasia est prête à tout lorsqu'elle a soif. Et « tout » dépend souvent du bon vouloir d'autrui. Son vieil ego de vampire méprise cette éternelle négociation. Mais son instinct se délecte de la vulnérabilité qu'elle induit.
Orgueil et désir se confondent et s'affrontent. Cette lutte interne est centrale dans sa petite personne. Thanasia fait beaucoup d'efforts pour défendre son honneur de vampire primordiale et cacher sa nature inoffensive. Une bataille souvent perdue d'avance qui la laisse honteuse et vexée, à protester indéfiniment quand on la fait tourner en bourrique.

Sa morsure provoquant un puissant orgasme, elle conclut souvent son marché dans la moiteur délicieuse de ses proie.
Sang et sexe vont l'un dans l'autre, c'est la plus belle de ses consolations.
Et si l'un a tendance à manquer, l'autre, au contraire, est toujours à portée.

A force de coucheries et de discussions, de poursuites et de destructions, Thanasia s'est crée un cercle de rivaux et d'amitiés plus ou moins mortelles.
Un ami, c'est une poche de sang à qui on s'est attachée, en quelque sorte.
Et elle aime s'en faire de nouveaux en se rendant utile. Les failles du Multivers jettent nombre de créatures dans le péril de l'inconnu. Ces naufragés sont souvent heureux de la voir surgir, elle et son vaisseau, capables de naviguer ces portails insaisissables.

Quand soif, sexe et orgueil lui sont acquis, Thanasia aime alors se vautrer dans l'oisiveté et se prélasser dans les paysages sublimes qu'offre l'univers, à philosopher sur tout et sur rien.

Qui suis-je pour elle ?

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Que faire ensemble ?

Voici un longue liste d'idée qui me plaisent. Parcourez ma fiche et n'hésitez pas à me proposer les votres ! Vous pouvez aussi me joindre sur Discord via french_toast ou par MP. Je n'en cumulerais sans doute pas. Disclaimer: Je suis un posteur lent qui ne sais pas faire court.

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10
Prélude / Re : Thanasia - Vampire et malédictions célestes [Valitronçonnée]
« le: mercredi 27 septembre 2023, 01:13:25 »
Merci, tout le monde ! o/

Pour mes dialogues et mes titres, cher Vittorio, je les parfume de Police Georgia Italic Bold. Parce que je le vaut bien ♪ N'hésitez pas à l'adopter si elle semble a votre goût. J'agrandit mes textes aussi, pour une plus grande aisance de lecture.

Me perdre, j'y compte bien ! *attrape un cupcake*

...Mh, la poussière ajoute assurément quelque chose.

11
Prélude / Thanasia - Vampire et malédictions célestes [Valitronçonnée]
« le: mardi 26 septembre 2023, 03:53:19 »
Identité ?
Thanasia.
Sexe ?
Féminin.
Race ?
Créature. Vampire terrane.
Âge ?
Plurimillénaire.
Sexualité ?
Sans borne d'espèce ou de genre,  de temps ou de lieu, de physique ou de raison.



Décris la moi.

On reconnaît Thanasia à sa petite stature d'acrobate d'à peine un mètre cinquante, fluette et agile, à ses formes subtiles coulant les unes dans les autres avec la fluidité d'un bronze, à son buste court et a sa taille si fine qu'on l'encerclerait presque entre ses deux mains. On la reconnaît à ses cheveux blanc comme la cendre, toujours attachés en tresses épinglées en anneau.

On reconnaît Thanasia à ses vêtements noirs, à son affection pour les shorts serrés descendant sous les fesses, pour ses hauts courts sans manches épousant sa poitrine, pour ses collant et ses bottes montantes.
On la reconnaît pour ses longues capes de pluie l'enveloppant de mystère, la cachant des rayons du Soleil. Et quand le lieu s'y prête, elle apprécie les tenues moulantes de Tekhos qui lui permettent d'être entièrement étanche au jour.

Le regard détaché d'iris bleus glacier, le sourcil levé d'un air entendu et le rictus goguenard de celle à qui la situation rappelle un souvenir :
L'expression caractéristique des créatures millénaires.
Finement tracé mais visible entre ses omoplates, un symbole de l'Ordre Immaculé ; les cercles concentriques du sceau de Dalsimaï, l'ange qui l'a vaincue.
Sa nature vampirique transparaît à travers ses longues canines, ses ongles pointus et ses iris réfléchissants dans le noir.

Au toucher, son corps ne sue pas, n'émet pas de chaleur, restant à température ambiante ou absorbant celle des autres comme le ferait un vêtement. En surface, sa peau est imperceptiblement plus douce et  flexible comme de la pâte à pain, entièrement uniforme et dénuée du plus petit grain de beauté, poil ou duvet. Le corps de Thanasia semble plus « animé » que « vivant », ne provoquant pas la même relation empathique qu'offre un corps humain, celle qui nous donne des scrupules à laisser une marque ou y enfoncer ses ongles, ces marques bénignes disparaissant a vue d’œil sous son fascinant épiderme.


Liste moi ses pouvoirs.

Des millénaire de réclusion secrète ont parachevés ses immenses capacités, mais de nombreuses tares affligent sa sous-espèce :
Création d'Aphrodite, la vampire Terranne n'est pas issue du noble sang de Cain.

Ainsi, elle hérite de sa vitesse mais pas de sa puissance, surclassant à peine celle d'un humain adulte lorsqu'elle se force.
Sa Domination n'a pas l'effet d'un contrôle mental, mais plutôt celle d'une projection d'aura vouée à soumettre ou intimider. Aussi, elle est incapable de lever des goules pour la servir.
Sa race est soumise aux lois de permission. Elle doit être invitée pour franchir le seuil d'un foyer.

Comme si cela ne suffisait pas, elle vomit lorsqu'elle boit du sang animal, l'odeur de l'ail la désoriente, l'argent la vide de ses pouvoirs et elle craint tout ce qui a trait au divin. Les symboles de l'Ordre Immaculé, comme celui gravé dans son dos, la brûlent et la terrorisent tout particulièrement.

Le sceau de l'ange Dalsimaï reste sa plus grande tare. Tracé en bas de son cou, il l'empêche de tuer ou de blesser quiconque contre le gré. Sans consentement, ses morsures restent sèches sous ses crocs, les plaies de ses lames cautérisent immédiatement, ses projectiles rebouchent leur trous dans leur course.
Les meurtres qu'elle ordonne lui causent une douleur atroce et sans repos jusqu'à ce qu'elle ai fait pénitence.

En contrepoids à ces tares, sa régénération est celle d'une vampire de légende.

Nul n'a jamais réussi à la tuer vraiment.
Décapitée, démembrée, pulvérisée, elle continue de vivre  et finit toujours par se relever. Vampire du désert, la Torpeur du jour se manifeste par une lassitude légère, sa peau s'embrase sous le Soleil mais, malgré la douleur atroce, ne la consume jamais entièrement.
Bien que totalement inoffensive à cause du sceau de l'ange, Thanasia reste une ESPer de glace prodigieusement puissante. La  taille de ses projectiles est inversement proportionnelle au nombre invoqué, son plus puissant pouvant raser un pâté de maison. La maîtrise de son don est absolue et ses usages très versatiles.
Comme les autres vampires, sa morsure procure une sensation plus intense que l'orgasme. Elle peut voir dans la nuit et reste invisible aux caméras, dans les miroirs et sur les photos.


A-t-elle du caractère ?

Une existence à mendier pour sa subsistance laissent des traces sur l'ego d'un vampire ancien, même si par nature, Thanasia garde l'orgueil et l'attitude d'un être supérieur. Nature qui ressort quand on se moque de sa petite taille ou de ses pouvoirs inoffensifs. Elle se vexe facilement et son embarras n'est jamais plus grand que lorsqu'on l'oublie sur le pas de sa porte, ayant omis d'accepter la vampire chez soi.

Pourtant incapable de causer de blessure, elle combat toujours à cent pour cent, semant le chaos de glace qui a fait sa réputation et alimente sa prime. Mais ceux qui connaissent son secret ne lui laissent que le repli ou la défaite. Thanasia aime follement se battre mais a la fuite en horreur. Elle ne s'admet jamais vaincue, même clairement dominée ou dans un cadre amical.

Au quotidien, elle reste de nature calme et philosophe, toujours à l'écart, en spectatrice cynique et avisée par sa très longue existence. Bien que de petite taille, ses postures et ses mouvements expriment une assurance naturelle. Elle est à l'aise partout, dans la soie comme dans la boue.
Au repos, elle exsude une aura vampirique à la fois sage et intimidante, et ses iris bleu glace inspirent le respect.
Bien qu'elle estime son existence supérieure, elle est capable de douceur, de compassion et de se faire des amis. Elle a déjà connu l'amour mais n'a jamais produit d'Infant. On est jamais mieux servie que par soi-même, et un vampire de plus implique du sang en moins pour elle.

Sur ceux qui la craignent, Thanasia aime à exercer sa domination vampirique, habituée à apprivoiser les Terranides moins farouches dont elle apprécie le sang. Mais, dominée ou dominante, lorsqu'elle cherche à se nourrir, elle devient une créature lascive dont la morsure se conjugue souvent à l'étreinte charnelle.
Quand elle le peut, Thanasia se complaît dans l'oisiveté et la luxure, libre d'enfin savourer son éternité en spectatrice de la marche de l'Histoire.

Mais sa nature très vulnérable et sa figure convoitée la jettent parfois sur scène pour y subir les tourments des projecteurs.
Thanasia accepte toujours son rôle, aussi tourmenté soit-il et souffre dans la lumière jusqu'au tombé de rideau.
Car la douleur permet de mieux apprécier le plaisir... et s'y conjugue parfois.




Raconte moi son histoire.

TL;DR
des chapitres 1 à 7

Vampire et sorcière primale dans un désert lointain de l'empire il y a des millénaires,
Thanasia reste au sommet de la chaine alimentaire durant des siècles, massacrant des tribus barbares pendant la nuit.
Elle se sédentarise en même temps que ses proies et transforme les villages en fermes humaines.
Elle se "civilise" et prend gout a l'oisiveté.
Les tribus prient les démons pour les sauver mais elle bat ceux qui répondent a l'appel.
Puis ses victimes prient les anges et un d'entre eux, Dalsimaï, apparait.
Il terrasse la vampire, l'enchaine a une montagne et la châtie pour le mal qu'elle a fait.
Ce faisant, il bâtit un mausolée autour d'elle et la scelle jusqu'à la fin des temps.
Mais les barbares craignent sa colère et ses malédictions, lui apportant des sacrifices pour l'apaiser.
La solitude et la réclusion atténuent son côté bestial. Elle lit, elle médite, elle s'entraine.
Sa prison devient une bibliothèque, une caverne aux trésors.
Sa colère s'efface, elle s'assagit.
Alors un jour elle se proterne et demande pardon pour ses tords.
Sentant enfin ses remords sincère, l'ange apparait et lève sa malédiction, apposant son sceau et la libérant sur le monde.

1. -> 7.(14 min. de lecture)
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8. Une sorcière sur Terra 


L'apparition de Thanasia dans le monde de Terra fut celle d'une comète entrant dans l'atmosphère: Brûlante, explosive, laissant une traînée de feu dans son sillage, et un chaos dont tous se souvinrent.

La vampire millénaire n'avait jamais eu besoin de se cacher.

Elle devint vite une cible prioritaire de l'Ordre Immaculé et, de Nexus à Ashnard, sa folle cavale réduisit quartiers et campagnes à l'état de ruines gelées. Car le sceau de Dalsimaï fonctionnait: Ses sorts empalaient ses adversaires sans qu'ils ne puissent saigner, écrasaient les armures sans qu'un os ne fut brisé et provoquaient des chutes sans qu'un cou soit tordu.
Elle perdait tous les combats qu'elle ne fuyait pas. On la surnomma "l'Epee Sans-Lame", la Rose Blanche, la Comète...
L'Ordre imputa toute destruction à la sorcière, affichant son portrait au fronton des églises. Traquée par les prêtres, les chasseurs de prime et les autres vampires, la sorcière apprit à se cacher dans l'ombre. Elle devint familière des bas-fonds et, partout sur Terra, égrena des refuges dont elle seule connaissait le secret. Contrainte au consentement de celui qu'elle mordait, la vampire trouva son salut dans la débauche et la prostitution. Elle s'abandonna à la luxure et à son appétit du corps d'autrui.

Thanasia fut profondément captivée par Tekhos, sa colossale domination technologique et par le labyrinthe tentaculaire de Metropolis qui devint longtemps son terrain de jeu, à l'abri de ce havre sexiste et irréligieux.
Elle trouva des portails, apprit à naviguer le Multivers. Elle tomba amoureuse du silence de l'espace et des voyages spatiaux, préférant l'infini de la distance à celui du temps. Elle ne parvint jamais à se débarrasser vraiment de son statut de fugitive, trouvant toujours un chasseur pour la traquer, même à travers le Multivers.

Vampire surpuissante, sorcière inoffensive, Thanasia connut les plus hauts sommets de l'existence et ses abîmes les plus profonds.
Amoureuse et catin, reine et paysanne, esclave et maîtresse, prisonnière et geôlière, torturée et choyée, assoiffée et repue, aimée et haïe, chasseuse et traquée, accueillie et rejetée, admirée et moquée, solitaire et entourée.
Mais avide de sens, elle accepta tout avec passion, sachant à présent que rien n'était fait pour durer, pour le meilleur et pour le pire.



Quoi d'autre ?

- Saerth'wen, sa tour perdue dans le désert, reste son dernier havre de paix quand tout s'écroule autour d'elle.

- Voyageuse, Tekhos et les univers de l'ère spatiale restent ses territoires privilégiés, leurs technologies lui permettant d'alléger certaines faiblesses de sa condition.

- Peu dépensière, vivant dehors ou aux crochets d'autrui, Thanasia laisse son trésor dormir sous son ancienne prison. Elle prend plaisir à ce jeu nommé « travail » auquel les êtres inférieurs s'adonnent. Elle les essaye tous. Balayeuse, artisan, pêcheuse, pilote... Quand un jeu a des règles, elle les apprend.

Paradoxalement, sa propension a rester discrète attire l'attention de certains. Maîtres-espions, polices secrètes, cabales galactiques, elle aime agir pour ces intrigants qui comprennent ses besoins et partagent son cynisme (ainsi que son esthétique encapuchonnée ou combi serrée)

Elle a peu de possessions en dehors de ses vêtements, mais c'est en fréquentant ces milieux qu'elle a acquis le seul bien qui compte pour elle: Le Moniteur, son vaisseau personnel.
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Une petit bijou de puissance et d’agilité. C'est un navire-espion bardé de capteurs qu'Thanasia a converti pour trianguler et franchir les failles du Multivers. Il n'est pas armé mais ses contre-mesures trompent même les défenses de Tekhos. Consciente de l'instabilité du Multivers, elle veille à bien rester invisible là ou il n'a pas sa place. [/size]

Comment avez-vous connu le forum ?

En recherche active d'un forum de ce genre, sautant de topsites en partenariats.

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