Les contrées du Chaos / Re : Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]
« le: lundi 20 mai 2024, 22:18:16 »Elle retira ses pieds de l'eau, et Serenos ne put s'empêcher de la regarder faire. À la discrète lumière de lune, la peau d'Olympe semblait être couverte de petits diamants, même si la jeune femme tamponna ses jambes de sa robe.
Elle lui dit qu'elle était intriguée par son apparence, ou par lui, il n'était pas bien sûr de ce qu'elle décrivait. Il semblait qu'elle lui trouvait quelque chose d'étrange, de différent et peut-être même, s'il se permettait un brin d'arrogance, d'attirant. Elle alla même jusqu'à lui dire qu'elle le trouvait charmeur, précisant que c'était un compliment, ce qui ne manqua pas de le flatter.
Il fut surpris de la voir passer la jambe sur ses cuisses; ce n'était pas vraiment le genre de chose qu'une femme du continent ferait avec un homme qu'elle connaissait à peine, et les intentions du duo semblaient commencer à se concrétiser. Serenos ne cachait pas que le mystère entourant la jeune femme avait capté son attention ; pas qu'elle semblait particulièrement chercher à lui cacher quoi que ce soit, mais elle ne cherchait pas non plus à lui étaler plus d'informations que nécessaire.
"Et pourtant, je ne saurais vous arriver en cheville en la matière, Olympe," dit-il avec un sourire en réponse à son compliment, posant délicatement un doigts sur la cheville humide d'Olympe, comme pour appuyer son propos.
Alors que la main de la jolie étrangère se posait contre la barbe du Roi, la sienne remonta lentement son mollet, et caressa son genou, tout en observant le regard d'Olympe, qui semblait l'observer avec une attention. Il ne recula pas, la laissant explorer librement son visage de ses doigts fins et délicats. Il crut pendant un instant qu'elle ferait un geste vers lui, mais à la place, elle lui demanda simplement s'il voudrait bien aller prendre un verre avec elle.
Déçu ? Non. Absolument pas. Pas beaucoup. Peut-être. Il avait l'impression que, plutôt que de sortir les rues, l'ambiance semblait se prêter aux jeux de la séduction, et le Roi avait un peu l'impression de s'être emballé pour rien, une émotion qu'il n'avait pas ressenti souvent, et qu'il n'était pas complètement sûr de pouvoir comprendre. Réprimer sa surprise lui demanda tout son contrôle sur son expression faciale, et il se contenta de sourire pour elle.
"Cela me semble être une bien charmante idée," dit-il.
Il se releva en déplaçant soigneusement la jambe de la jeune femme pour se libérer, puis il mit un genou en terre devant la fontaine, lui faisant face. D'une main, il chassa les petits cailloux laissés par le rebord de la fontaine sur ses pieds humides puis de l'autre l'aida à se chausser, toujours avec délicatesse, presque pour faire une reprise d'un de ces contes pour enfants alors qu'il faisait glisser.
Une fois sa compagne du moment bien chaussée, le Roi se redressa sur ses pieds et lui prit les mains pour l'aider à se relever à son tour, avant de galamment lui offrir son bras, à la manière des aristocrates, non sans un brin de comédie exagérée pour rajouter un peu d'humour à la situation.
"Pourriez-vous me faire l'honneur d'être mon escorte vers le lieu de débauche de votre choix, Dame de Laville?"
Certes, le sobriquet manquait d'imagination, et semblait assurément nigaud sur les bords, mais le Roi ne cherchait pas non plus à la mettre mal à l'aise à inventer de grands noms. L'aristocratie Nexusienne était l'une des premières raisons pour lesquelles les femmes de Nexus se retrouvaient à la Ville, préférant côtoyer voleurs et putains plutôt qu'être sacrifiées aux ambitions pécuniaires de leur famille, et donc il imaginait mal que le rappel de ces êtres pompeux et imbus d'eux-mêmes puisse être nécessairement plaisant, donc autant les faire tourner en blague.