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« le: dimanche 14 décembre 2008, 20:57:27 »
Souvent femme varie, Opium ne pouvait se soustraire à cette effroyable règle, à cet affreux dicton, à cet odieux principe, et, ainsi, elle était passée de la contemplation à la colère et maintenant elle mimait à merveille l’innocence, tout en se faisant provocante.
L’inconstance n’est-elle pas propre aux membres du beau sexe après tout, n’est-elle pas l’un de leurs plus précieux attraits et sûrement l’un leurs pires défauts ? A moins que ce trait de caractère ne lui soit applicable, car, tout comme elle ,Jack savait passer d’un état à l’autre, à une vitesse folle.
La distance les séparant disparue, et, bientôt l’homme se tint derrière la belle. Bien que façonné à même la glace, son souffle était chaud et vogua sur sa nuque, se faufilant un court instant le long de cette gorge blanche et découverte. Ne dit-on pas qu’un froid extrême peut davantage brûler que la plus chaude des flammes?
La pression de ses mains se fit incessamment sentir sur ses épaules, elles s’abattirent sans un bruit, réconfortantes et rassurantes, imprimant ses paumes masculines…Terriblement pâles sur cette couverture cendrée, elles accompagnèrent la danse langoureuse et serpentine de cette chevelure…Posté derrière elle, elle était soumise aux effluves de son parfum, à sa présence imposante, à ses yeux vifs et noirs inquisiteurs.
Bouche bée, l’ange la dévisageait en silence, faisant glisser son regard le long de son visage, les océans sombres la recouvrant bientôt, cette nuit obscure la sondant comme pour y déceler la présence d’une vérité. Car en cet instant et en ce lieu, Jack réalisa qu’il n’était plus face à une gamine mais « belle et bien » à un membre à part entière de la gente féminine.
Ses joues se colorièrent d’un rouge cerise, véritables friandises à croquer, il se détourna d’elle, allant récupérer l’une des armes pour en tendre une à Opium…
« Bien commençons…alors. La voie du sabre est longue et semée d’embûches, l’équilibre est important…Il faut raisonner en termes de flux… S’approprier la force de l’autre pour la retourner contre lui….Dites vous bien…dis toi bien que nous sommes des murs d’eau… »[/color]