Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - AsepTimusoth

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Il n’était pas rare que le Démon soit celui qui prenne l’ascendant dominant dans les relations qu’il pouvait avoir avec certains Mortels. Il fallait reconnaître que la plupart d’entre eux vouaient davantage un culte aux créatures des Enfers et se sentaient parfois obligés de se poser en fidèles et loyaux sujets, plutôt que de chercher à les dominer de leurs pouvoirs souvent inexistants. Combien de femmes se laissaient posséder par une créature à l’expérience infiniment plus développée simplement parce qu’elle espérait atteindre des sommets d’extase encore inconnus à ce jour ? Et, d’une certaine manière, ce n’était pas désagréable de voir comment se déroulait l’inverse. L’Incube pouvait voir qu’au travers de l’alcool, la dénommée Kara semblait trouver un allié de choix pour lui permettre d’assurer cette position dominante. Il n’avait pas été difficile pour Asep’Timusoth de comprendre que la jeune femme devait probablement plus subir ses relations que les maitriser, mais, encore une fois, certaines personnes aimaient ressentir ce sentiment de vulnérabilité, appartenir à leur partenaire à un tel point que cela se traduisait par une soumission évidente. Néanmoins, Diablo s’imaginait parfaitement que, même sous l’emprise de l’alcool, son invocatrice inespérée trouverait son plaisir dans cette situation peu courante pour elle, à défaut de nouvelle. Dans tous les cas, elle se débrouillait plutôt bien. Le résident des Enfers eut l’impression d’obtenir l’effet escompté lorsqu’il avait fait glisser le bout de sa queue contre sa peau. Nul doute que la réalité d’un tel appendice devait peser sur la logique de son esprit, mais l’alcool aiderait probablement à en faire passer l’incongruité et leur monde semblait suffisamment avancé pour prétexter une quelconque innovation technologique dans le cas contraire. Mais sans grande surprise, elle s’engouffra plutôt davantage dans les perspectives offertes par cette caractéristique hors du commun plutôt que ses origines. Non sans lui avoir fait remarquer qu’elle n’avait aucune intention de lui faire du mal, ce qui avait arraché au Démon un large sourire. Non, ils se promettaient tous les deux beaucoup de plaisirs pour les instants à venir, c’était évident.

Il restait maintenant à connaître la suite du programme. L’Incube était installé sur le canapé, confortablement, la jeune femme debout, légèrement titubante, devant lui, offerte à sa vue de manière très agréable. Certains auraient pu douter, quelques instants, dans cette posture, de qui était réellement au service de qui. Ses yeux d’or se posaient sur les fines couches de vêtements qui lui restaient et offraient un maigre barrage à la nudité complète de son corps. Il pouvait admirer ses courbes de ses hanches et de sa poitrine, ces dernières à peine masquée par une dentelle noire. Une dentelle qu’elle lui suggéra de bien vouloir retirer compte-tenu du fait qu’elle ne le ferait pas elle-même dans un rire dont le Démon dut admettre qu’il appréciait la tonalité, même s’il était probablement plutôt suggéré par l’alcool. Kara se pencha finalement vers lui, prenant appui sur ses genoux pour rapprocher son visage de celui de la créature. Asep’Timusoth pouvait sentir les relents d’alcool qui glissaient sur ses lèvres, mais cela ne le dérangeait pas. D’une certaine manière, il avait connu bien pire, et ceux-ci avaient un petit parfum pas désagréable. Haussant un sourcil de surprise devant la proximité soudaine de la jeune femme, légèrement décontenancé – un jeu d’acteur très bien travaillé – par son large sourire, il hocha doucement la tête alors qu’elle lui intimait d’être doux et précautionneux pour son sous-vêtement. La menace était superflue, la précision également, mais le Démon se prit au jeu très naturellement. « Bien entendu, Kara. » Sa voix était grave, mielleuse et chaude. Un ton qui en disait long sur ses intentions futures et ce qui les attendait tous les deux mais trahissait également la patience avec laquelle il se délectait de faire durer ce moment. L’acte en lui-même était toujours particulièrement agréable, mais beaucoup oubliait les possibilités multiples qu’offraient tous les préliminaires sensuels.

Alors qu’il s’apprêtait à s’exécuter, la jeune femme se contorsionna pour attraper une bouteille d’alcool qui avait survécu, en partie, jusqu’à présent. Elle en but une bonne gorgée avant de lui tendre la bouteille et lui ordonner de boire, sous prétexte qu’il était trop sage. Un sourire carnassier glissa sur ses lèvres. Patience, Kara. Patience. Songea-t-il alors qu’il se saisissait de la bouteille et but une large lampée d’un alcool qui excita ses sens mais n’aurait pas grand effet sur lui. Sans quitter la jeune femme des yeux, il lui rendit la bouteille pour libérer ses mains. Alors, avec douceur, il vint enlacer ses hanches, l’approcha légèrement de lui et l’installa confortablement sur l’une de ses cuisses. Ses mains glissèrent alors doucement vers le haut, frôlant ses côtes, soulignant le décolleté de sa poitrine avant de glisser vers son dos. Il ne fallut pas longtemps au Démon pour comprendre le fonctionnement de l’attache mais il prit tout son temps pour respecter les consignes : tout doucement avait-elle dit. Ainsi, sans la quitter du regard, il ouvrit l’attache avec une dextérité méticuleuse et fit très lentement glisser le morceau de tissu sur la peau d’albâtre. Et si Kara s’imaginait que c’était la fin, le Démon n’avait pas oublié la suite de ses instructions. Alors même que son soutien-gorge glissait encore sur sa peau, dévoilant sa poitrine au fur et à mesure, l’appendice caudal de l’Incube s’était enroulé autour de la taille de la jeune femme, se faufilant tel un serpent autour d’elle, avant de se glisser sous le tissu le long d’une de ses cuisses. Et alors qu’il la débarrassait enfin de la partie supérieure de ses sous-vêtements, il vint la saisir à la taille avec douceur, lui donnant juste suffisamment de hauteur pour faire glisser le dernier morceau de tissu qu’elle portait le long de la courbe de ses fesses. Il la reposa avec douceur, la chaleur de son postérieur entrant en contact avec celle de sa cuisse, tandis que sa queue continuait de faire glisser le sous-vêtement sur ses jambes. Il paracheva le tout, en lui offrant une main de soutien dans le dos, sa queue toujours autour de sa taille, et la laissa étendre ses jambes tandis que de sa main libre il retirait finalement la dernière pièce la mettant à nu. Une fois cette dernière hors de vue, il la laissa reprendre ses appuis au sol, gardant ses mains sur elle : une au creux de ses reins, l’autre posée docilement sur sa cuisse.

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L’endroit ne méritait clairement pas qu’on s’y attarde réellement longtemps, mais il avait le mérite d’être un oasis de repos dans une contrée qui n’en comptait pas beaucoup. Avec les jours de voyage qu’il avait dans les pattes et les bivouacs réalisés à la belle étoile, Asep’Timusoth pouvait comprendre qu’une auberge comme celle-ci n’avait pas besoin de respirer le propre pour attirer ses clients. Les locaux eux-mêmes ne devaient pas avoir mille sources de divertissements dans les environs et il n’y avait probablement rien de mieux à faire dans les environs que de venir s’installer autour d’une table, s’enfiler une pinte, jouer aux cartes et maltraiter une pauvre serveuse. Ou l’inverse. De ce qu’il avait pu en voir, les relativement modestes origines des habitants, ou plus exactement la manière qu’ils avaient de s’enjailler grossièrement, laissait présager que l’ensemble de la localité n’était qu’une bourgade mineure, un simple rassemblement de maisons dont les occupants n’avaient pas plus d’éducation que celle nécessaire pour s’occuper des animaux et faire pousser les cultures locales. Cela ne posait, en soi, aucun problème au Démon, au contraire. Il enviait parfois certains mortels qui avaient la chance de vivre une vie plutôt simple, au-delà de toute considération politique ou guerrière. L’Incube n’avait aucune réelle indication quant aux enjeux politiques qui secouaient la région mais, de ce qu’il avait pu en voir jusqu’à présent, il fallait simplement voir en ces terres un lieu où la vie suivait presque paisiblement son cours et où rien de réellement incroyable ne venait perturber la monotonie du quotidien. Son séjour, s’il allait probablement s’éterniser quelques jours, au minimum, afin de permettre à Suie de prendre un repos bien mérité, ne serait probablement que peu égayé par les subtilités relatives des environs. Néanmoins, il se retint de porter un jugement trop hâtif. Les apparences étaient souvent trompeuses et, au milieu de cette auberge, il en était l’exemple parfait.

Un sourire sur les lèvres, il se pencha en arrière s’adossant au mur de bois du bâtiment, détendant ses jambes et posant ses bottes sur la table qu’il occupait. Avant de penser à ce qu’il pouvait faire en ces lieux, il avait besoin de détendre ses muscles, de prendre un bain, de manger un morceau, rien que pour donner le change et glaner des informations en laissant traîner ses oreilles, et, surtout, se détendre tout court. Jouant adroitement avec sa pièce dans la main gauche, le Démon donnait l’impression d’essayer de se laisser emporter par le sommeil, mais, bien entendu, il n’en était rien. D’abord parce que le barde jouait à l’autre bout de la pièce et même si Asep’Timusoth n’en entendait pas grand-chose, le brouhaha ambiant de la grande salle rendait la perspective de reposer son esprit ici parfaitement impossible. Néanmoins, en feignant l’indifférence, on avait plus de chance de ne pas attirer l’attention et c’était ainsi que l’on récoltait les meilleurs ragots. D’ailleurs, il eut rapidement le nom de l’aubergiste, Tissandre, et quelques remarques plutôt grivoises sur la serveuse qui assurait le service et dont on disait qu’il était possible de tâter la générosité sans même réellement craindre la furie de la tenancière des lieux. L’Incube ne savait pas ce que la pauvrette avait fait pour mériter d’être ainsi livrée en pâture à tous ces hommes en manque flagrant de femme, mais ce n’était pas réellement son problème. Le reste de son écoute ne fut que le moyen d’entendre parler de quelques menus problèmes de récoltes, des trouble-fêtes que représentaient certains spécimens de la faune locale, voire quelques suggestions fort peu convaincantes sur la manière d’arriver à séduire la dénommée Jolly dont la croupe était visiblement une autre attraction dont beaucoup d’hommes rêvaient de profiter dans cette ville.

Abandonnant pour le moment la perspective d’obtenir des informations vaguement intéressantes, il essaya d’attirer l’attention de la fameuse serveuse dont il avait pu repérer les quelques allées et venues entre la cuisine et la salle,  et qui essayait effectivement d’éviter quelques mains baladeuses dont les propriétaires ambitieux se gaussaient à chaque fois qu’elle se tortillait dans des mouvements, qui ajoutés à sa tenue, rendaient parfois les esquives parfois plus révélatrices encore que ne l’auraient été les mains atteignant leur lubrique but. Après quelques instants, elle s’approche finalement de lui, probablement incertaine de savoir quelle conduite tenir avec lui. Il n’est certes pas un représentant habituel de sa clientèle, mais rien ne doit indiquer qu’il ne cherchera pas à faire de même après tout, n’est-ce pas ? Alors qu’elle lui adressait ses salutations et lui demandait ce qu’elle pouvait faire pour lui, et tandis que sa pièce finissait un dernier aller-retour pour finir dans l’écrin de sa main, le Démon se redressa d’un mouvement fluide, repassant ses jambes sous la table en bois et levant les yeux vers la jeune femme. Il l’observa pendant quelques secondes de ses iris d’or dont il avait, en quelque sorte, uniquement donné une apparence plus adéquate mais conservé l’éclat d’origine. « Bonsoir, Mademoiselle. » Il esquissa un sourire étonnamment sincère. En réalité, il la prenait un peu en pitié, sans réellement le montrer, et n’avait aucune intention d’ajouter à son calvaire actuel. « Un repas chaud et une pinte de votre boisson la plus fraîche seraient les bienvenus. » Le voyageur pencha légèrement la tête sur le côté, observant la serveuse avec un sourire bienveillant. Sa tenue était effectivement du genre affriolante et il était étonnant qu’elle porte ce genre d’accoutrement. Mais peut-être que ses prestations ne se limitaient pas au service. Après tout, les bourgades de cette taille mutualisaient généralement les services faute d’employés adéquats…  « Vous pensez que c’est possible, Mademoiselle ? »

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Kara pouvait l’appeler comme elle le désirait, cela n’avait aucune importance. Le seul nom qui lui aurait offert un avantage certain était son vrai nom, malheureusement pour elle, même le Hasard ne pourrait pas lui venir en aide sur ce point-là. Il y avait des noms de Démons particulièrement connus, comme ceux des Princes-Démons, ce qui expliquait que ces derniers répondaient rarement aux invocations eux-mêmes. Mais, de toute façon, le simple fait de connaître le nom d’une Démon ne donnait pas tous les pouvoirs à l’invocateur. Beaucoup de paramètres rentraient en jeu dans la relation établie entre les occultistes et leurs créatures invoquées. La nature du Démon, sa puissance, son caractère, celles de l’invocateur… Il était rare que le simple fait de connaître le nom de l’intéressé suffise à faire pencher la balance en la faveur des Mortels.Néanmoins, l’essentiel était que Kara se perde davantage dans les informations fournies par ses sens, que celles fournies par la logique. Et, visiblement, elle appréciait, assez régulièrement pour souligner ne pas avoir envie de connaître les noms de ses coups d’un soir, se retrouver en charmante compagnie pour le simple fait d’en profiter. Une facilité supplémentaire pour l’Incube, qui se retrouvait finalement dans une position où il n’avait même pas eu besoin de forcer quoi que ce soit, au contraire. Retenus par ses propres limites induites par l’invocation, il devait lui laisser les rênes, la forcer à prendre les devants, au moins jusqu’à ce qu’elle ne lui demande explicitement de faire certaines choses. Et plus ces choses seraient vagues, plus il aurait de latitude. Un proverbe mortel disait que le diable était dans les détails, et c’était d’autant plus vrais pour les contrats passés avec des Démons. D’ailleurs, Asep’Tisumoth aurait pu, sans contraintes particulières, défaire la jeune femme de ses sous-vêtements, car elle avait souhaité qu’il la déshabille et, techniquement, elle ne l’était pas encore, pas tout à fait. Mais il n’était pas pressé et, du peu qu’il avait pu en voir, Kara ne l’était pas non plus.

Alors qu’elle se retrouvait presque nue, elle fit remarquer son soulagement d’avoir assorti ses sous-vêtements d’ailleurs. C’était là une considération quelque peu incompréhensible pour le Démon. Certes, les goûts et les couleurs vestimentaires semblaient être une préoccupation majeure pour les Mortels, avec un degré de tolérance plus ou moins fort selon les époques et les mondes. Mais la couleur des sous-vêtements était-elle si importante ? Il esquissa un léger sourire et se contenta d’une réponse qu’il jugea passe-partout, et, surtout, adéquate. « Probablement… Mais ce n’est pas tant vos sous-vêtements qui m’importent, mais plus les trésors qu’ils renferment… » Sa voix était basse, presque un murmure. Il n’était là que pour elle et ils étaient suffisamment proches pour qu’il n’ait pas besoin d’élever la voix. Et puis un ton suave, grave et posé, permettait d’aiguiser davantage les émotions qu’il souhaitait susciter désormais. Lui tendant la perche avec laquelle il espérait bien qu’elle continuerait à creuser sa tombe, il observait distraitement cette façon qu’elle avait de poser ses mains sur lui. Ses gestes étaient rendus un peu… imprécis de par son état d’ébriété mais ils n’avaient rien de désagréables, loin de là. En réalité, l’Incube était curieux de faire connaissance avec ses talents en la matière. Certains mortels étaient particulièrement imaginatifs et plutôt doués, et contrairement à ce qu’il avait pu penser, Kara semblait légèrement cacher son jeu, pour son plus grand plaisir. La jeune femme prit son invitation à donner des ordres comme pour une absence d’initiative volontaire, mais il ne prit pas soin de la contredire. Elle apprendrait bien assez vite, si elle lui en donnait les latitudes nécessaires, qu’il n’avait aucun problème avec la prise d’initiative, et en découvrirait certainement tous les avantages. Il se contenta de lui rendre un sourire amusé, l’invitant, d’un regard à faire ce tout dont elle venait de parler.

Elle se retourna alors, s’éloignant un peu de lui avant de s’arrêter pour maîtriser son propre corps toujours en proie à l’alcool. Se penchant vers la table basse où trônaient toujours des verres d’alcool, elle termina son verre, le faisant tomber à la renverse en le reposant mais ne s’en souciant guère. De son côté, l’Incube s’était délecté de la scène en silence, attentif à l’éventuel besoin de la rattraper si cela s’était avéré nécessaire, une initiative louable, probablement, mais parfaitement inutile. Se retournant à nouveau vers lui Kara le poussa vers le canapé où elle était précédemment assise, jusqu’à ce que ses jambes touchent le meuble. D’un grand sourire charmeur, elle lui annonça vouloir qu’il s’asseye à cet endroit et, fut interrompue dans son élan par des préoccupations concernant sa queue. Le Démon eut un large sourire. Il pouvait bien entendu jouer le jeu et prétendre qu’il ne s’agissait que d’un accessoire, mais quelque chose lui disait qu’il pouvait faire un pari légèrement différent sans que cela n’interfère réellement avec ses plans. « Tant qu’elle n’est pas violentée, il n’y a pas de raison que cela me fasse mal. » Son sourire s’élargit un peu tandis qu’il venait faire glisser la pointe de son appendice caudal contre l’une des jambes de la jeune femme alors qu’il s’installait dans le canapé comme elle le lui avait demandé. « Et elle peut se révéler être un accessoire particulièrement… déroutant. » Asep prit ses aises dans le canapé, adoptant une position confortable. Son regard toujours levé vers Kara qui, désormais, le dominait légèrement. Sa queue s’était posée sur le canapé à côté de lui après avoir fini son petit manège. Il laissa un léger instant de silence s’imposer entre eux deux avant de finalement le rompre, sans la quitter des yeux. « Et maintenant ? »


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Le Démon pouvait sentir l’étreinte du pacte se resserrer autour de la jeune femme au fur et à mesure qu’elle confirmait ses besoins, suggérés certes, mais énoncés comme les siens malgré tout. C’était l’un des points forts des contrats régissant les relations entre les Démons et les Mortels, l’esprit de libre-arbitre y était présent, mais rien n’empêchait de suggérer, ou plus exactement de conseiller. Après tout, il fallait bien que les invocateurs puissent avoir une idée des différents services que pouvait fournir leur invocation. Tous les Démons n’avaient pas les mêmes compétences et, la plupart du temps, celui qui répondait à l’appel n’était pas appelé nommément. De la même manière, les invoqués n’avaient aucune idée du degré de compétence de la personne à laquelle ils feraient face une fois au milieu du pentacle. Certains avaient suffisamment d’intelligence pour percevoir la malice glissée au sein des mots de la créature qui leur faisait face, d’autres non. Ainsi toute cette histoire n’était finalement qu’une sorte de vague roulette pour les deux camps. Mais, parfois, le jeu était truqué, comme dans le cas présent. Et lorsque la jeune femme s’avouerait satisfaite, il n’y aurait rien qui pourrait l’empêcher de s’emparer de son âme et de marcher, libre, sur les territoires qui étaient les siens. Alors qu’il l’attirait à elle, l’Incube pouvait l’observer d’un peu plus près. Elle était un peu petite, mais cela lui allait plutôt bien. Ses yeux bleus étaient intrigants. Ce n’était pas sa couleur préférée, mais ils avaient un certain charme qui n’était pas négligeable. Tandis qu’il posait ses mains sur elle, à la fois pour l’aider à tenir debout et, surtout, droit, il décela la fermeture éclair de sa robe qui courait dans son dos, en saisit l’attache, et commença à la glisser délicatement vers le bas.

Le gémissement qui glissa sur ses lèvres le fit sourire. Un sourire léger, amusé, séducteur. Il continuait à l’observer, la chaleur de sa peau résonnait avec la sienne et même si sa température devait déjà être quelque peu plus élevée grâce à l’alcool, elle possédait un parfum agréable. Sa main, qui avait atteint le creux de ses reins après avoir descendu l’attache à son maximum, remonta délicatement le long de sa colonne vertébrale, parcourant sa peau avec la douceur et une lenteur qui caractérisaient sa volonté de toujours prendre son temps dans ce genre d’instants. Instants qu’elle mit à profit pour remarquer la couleur de ses yeux, mais sans chercher à interroger leur couleur, elle sembla uniquement s’y noyer. Il avait senti ses mains se poser sur lui et n’avait aucunement cherché à les retenir. Que la jeune femme le fasse uniquement pour se retenir ou bien pour profiter de ce qui lui était offert, cela revenait du pareil au même et, ses mains, légèrement chaudes, n’étaient pas désagréables. Alors qu’elle se souvenait finalement qu’il venait de lui poser une question, elle lui offrit son prénom : Kara. Simple mais pourtant particulièrement agréable à l’oreille, facile à prononcer, à retenir, à apprécier également. Alors qu’il n’avait pas spécialement pu répondre quoi que ce soit, elle poursuivit, semblant enfin afficher un enthousiasme certain face à la situation. Elle lui demanda si elle pouvait l’appeler Diablo, ce surnom qu’elle lui avait donné un peu plus tôt, justifiant qu’elle n’avait pas envie de connaître les prénoms de ses mecs d’un soir. Il se pencha en avant, portant ses lèvres à hauteur de ses oreilles. « Diablo, c’est parfait. » Sa voix s’était faite un murmure, chaud, séducteur et grave. De toute manière, ce n’était pas comme s’il allait lui donner son véritable nom. Si elle préférait lui en inventer un, cela lui convenait parfaitement. Il n’avait pas besoin de plus.

Ses mains s’étaient arrêtées à ses épaules, à la naissance de son cou, tandis qu’elle réalisait visiblement qu’elle n’était toujours pas déshabillée. Elle s’autorisa alors probablement un brin de malice, lui demandant s’il avait du mal avec sa robe. Avant qu’elle ne puisse véritablement se poser la question, il fit glisser ses doigts sur les épaules, repoussant les pans de tissus de ces dernières, laissant la gravité universelle faire le reste pour lui. Un petit bruissement mat accompagna le mouvement du tissu, la forçant à enlever les mains du corps du Démon, au moins un court instant, pour laisser glisser la robe jusqu’au sol. Il haussa alors un sourcil de contentement, malicieux, son silence et son regard valaient probablement pour toute réponse à sa question rhétorique. L’Incube se redressa un peu, son regard toujours posé sur cette jeune femme dont il découvrait davantage les formes, plus qu’agréables au regard et, il s’en doutait, tout autant au toucher. Néanmoins, il y a certaines libertés qu’il ne pouvait pas prendre pour le moment. Son sourire se fit plus large. « Et maintenant Kara, quelle est la suite du programme ? » Il se pencha à nouveau vers l’avant. « Quels sont vos ordres maintenant ? » L’Incube était à sa disposition et il savait que l’idée même lui plairait énormément. C’était aussi la raison pour laquelle il avait insisté sur ces mots en particulier. Elle penserait qu’elle était maîtresse de la situation et peut-être aurait-elle encore plus de facilité à lui ordonner de faire de choses comme elle était sensée le faire si elle avait été son invocatrice. De plus, certaines détails lui faisaient penser que ce genre de situation ne lui déplairait pas, pas du tout même.

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Prélude / Re : Victoria Campbell, Occultiste ambitieuse
« le: dimanche 18 avril 2021, 21:28:15 »
Et bien, bienvenue à toi :3 !
Bonne chance pour ta validation et tes premiers pas sur le forum !

-- A.

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Prélude / Re : So sad, so true ♪ [Anéa]
« le: dimanche 18 avril 2021, 18:50:42 »
(Re)Bienvenue à toi ! (Si je ne me trompe pas :3)
Puisse Dame Fortune te sourire dans tes rencontres !

-- A.

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La situation tournait à son avantage. Si la jeune femme avait eu des réserves quant aux raisons de sa présence dans cette salle et à l’absence de ses amis, elle ne semblait désormais d’avoir d’yeux que pour lui. Une sensation particulièrement connue, mais néanmoins toujours légèrement grisante, même pour un Incube de son envergure, habitué à séduire les mortelles, souvent en échange de leurs âmes. Le Démon s’était attendu à ce qu’elle le questionne éventuellement au sujet de sa queue, voire de ses sabots, mais rien n’était venu. L’alcool et peut-être des idées plus sauvages devaient probablement éclipser sa raison plus qu’il ne l’avait pensé, mais, encore une fois, cela lui convenait parfaitement. Jouer sur les sens était l’une de ses spécialités. Il n’avait pas particulièrement prévu de la forcer à succomber aux plaisirs de la chair en sa compagnie pour arriver à ses fins, mais si cela devenait une étape du plan, il n’y verrait aucun inconvénient. Après tout, y avait-il réellement un problème à prendre un peu de plaisir en chemin ? Son sourire s’élargit davantage alors qu’elle lui demandait, probablement un peu rhétoriquement, si la lutte engendrait une musculation de la sorte. Il n’en avait aucune idée, en réalité, les activités mortelles et leur développement physique n’était pas une spécialité du Démon, néanmoins, il lui semblait désormais que toute explicitation scientifiquement logique n’avait plus réellement sa place dans l’échange qu’ils avaient désormais. « Il semblerait en tout cas… » Il n’y avait pas besoin d’insister davantage de toute façon son esprit semblait être passé à autre chose désormais et la subtilité était l’art de ne pas chercher à se justifier sans cesse, mais plutôt de laisser l’autre se convaincre de lui-même avec des arguments plus ou moins raisonnables. Dans le cas présent, l’alcool faisait probablement la logique de lui-même et était un allié de choix, assurément.

Alors qu’il lui réitérait sa proposition, il sentit qu’elle l’acceptait déjà presque sans condition. La pression de ses doigts sur sa peau se faisait sentir. Il haussa un sourcil amusé quand elle lui rappela qu’elle préférait qu’il la vouvoie. Il hocha la tête, de manière un peu soumise et son sourire s’élargit davantage. « Pardonnez-moi. Je crois que vous m’avez fait perdre la tête un instant. » Bien entendu ce n’était pas vrai, mais peut-être s’était-il laissé enivré un instant par le contact de ses doigts sur sa peau ? Après tout, personne ne pouvait être convaincu qu’il était si expérimenté dans le domaine. Cependant, elle ne sembla pas lui en porter rigueur trop longtemps. La vouvoyez n’était pas un problème, encore moins si cela la faisait rentrer dans son jeu d’autant plus facilement. Asep’Timusoth ne la connaissait pas, pas encore, il n’avait pas spécialement d’idées précises de ses préférences, de ses désirs profonds, de ses attentes et de ses faiblesses, mais les mortels avaient une tendance régulière à se laisser aller aux plaisirs simples quelle que soit leur situation. Ils invoquaient des Démons pour réaliser des fantasmes, se prouver quelque chose, et parfois pour essayer d’apporter la destruction sur leurs adversaires. Cette jeune femme ne l’avait pas invoqué lui, mais elle ne dérogeait très certainement pas à la règle. Réaliserait-elle seulement dans quel pétrin elle s’était empêtrée ? Il sentit sa main glisser sur son ventre tandis qu’il relâchait l’étreinte de ses doigts, la laissant prendre ses propres initiatives, lui garantissant ainsi davantage qu’elle faisait ce qui lui plaisait désormais. Une assurance particulièrement savoureuse, d’autant qu’elle semblait avoir un minimum d’expérience. Beaucoup assumait que les Démons se languissaient des vierges, et c’était probablement vrai. Ces dernières avaient une saveur particulière, mais comme pour beaucoup de choses, les plaisirs de cet acabit étaient bien plus délicieux lorsqu’ils étaient réalisés par deux partenaires, ou plus, expérimentés.

Elle réalisa soudainement la portée de la promesse que lui avait faite le Démon. Elle en rit, ce qui accentua quelque peu le sourire d’Asep’Timusoth qui n’attendait que qu’elle se laisse emporter par les désirs qui commençaient à la ronger. Tandis qu’elle l’observait avidement, l’Incube observa la pièce et avisa la grande porte qui les séparait du reste de l’établissement. Cette dernière était déjà fermée et il s’assura juste d’un claquement de doigts discrets que celle-ci ne s’ouvrirait pas inopinément. Il se doutait qu’on ne viendrait pas trop se poser de question quant au pourquoi quatre individus s’enfermaient dans une arrière-salle. Finalement, il reporta son attention sur la jeune femme qui se demandait s’il pouvait la déshabiller. Un sourire carnassier étira ses lèvres tandis que son regard doré l’embrassait pleinement. Le surnom qu’elle lui avait donné aurait pu le faire rire mais il n’en fit rien. Après tout, il jouait un rôle, non ? Il attrapa délicatement la main qui se trouvait encore lui. « Est-ce ce que vous souhaitez ? » Il était impensable pour un Démon de porter atteinte à son invocateur – ce qu’elle était désormais – sans autorisation explicite. Il attendit qu’elle lui confirme son choix, qu’elle souhaitait qu’il la déshabille – puisqu’elle ne se sentait pas la force de le faire elle-même – et il l’attira délicatement à lui, en l’aidant à tenir debout. Il aurait pu lui arracher ses vêtements facilement, mais ce n’était pas l’objectif de la manœuvre. Désormais face à elle, assurément plus petite que lui, il la couvait d’un regard chaud. Il en profita pour rapidement évaluer comment la débarrasser de sa robe noire et commença à s’affairer délicatement, sur sa peau posant délicatement ses mains sur sa peau, glissant ces dernières avec lenteur pour commencer à la défaire de son carcan de tissu. Son regard était toujours posé sur elle, il ne la quittait pas des yeux. « Peut-être m’offririez-vous votre prénom avant d’aller plus loin, charmante demoiselle ? »

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C’était bien trop facile… Mais à la guerre comme à la guerre. Après tout, on n’allait pas attendre d’un Démon qu’il exprime des remords de s’en prendre à une pauvre mortelle pour être au mauvais endroit au mauvais moment, n’est-ce pas ? Et puis, Asep’Timusoth n’avait pas gravi les échelons de la hiérarchie démoniaque pour sa célèbre magnanimité. Il ne connaissait pas encore son nom, mais il savait qu’elle n’était qu’un point d’accès pour son monde. Ses amis s’étaient sacrifiés, involontairement, dans une tentative idiote d’invoquer un Démon dans leur monde, elle ne serait que la victime collatérale, la pauvre brebis innocente qui lui permettrait de se libérer des chaînes qui entravaient ses mouvements. Elle ne le savait pas encore, mais son âme ne lui appartenait déjà plus depuis qu’elle était entrée dans la pièce, un préservatif entre les doigts. L’image de la scène était d’ailleurs particulièrement savoureuse pour l’Incube qu’il était. Un temps viendrait peut-être où de telles babioles terrestres mettraient peut-être un frein aux incursions démoniaques dans les mondes et dans les insinuations pècheresses dans les esprits mortels. Peut-être. Peut-être pas. Certaines périodes, sur certaines mondes, avaient vu l’émergence de mortels capables de se battre contre les Démons, relativement efficacement d’ailleurs. Néanmoins, le degré de pureté généralement requis pour ce genre d’activités n’était malheureusement plus à la portée de n’importe qui. Et l’humanité avait tendance à démontrer un penchant naturel vers la corruption plutôt que l’inverse. L’alcool, le sexe, les jeux, les Hommes se perdaient dans la dépendance de leurs sens, cherchant à se satisfaire individuellement ne premier lieu, en cherchant leur propre élévation personnelle dans le meilleur des cas, alors qu’ils auraient mieux fait de se tourner vers l’élévation de leur peuple. Il y avait toujours des exceptions à la règle, bien entendu, des âmes charitables et nobles, capables des plus grands sacrifices, mais elles étaient désormais noyées dans un océan de corruption dont la demoiselle en face de lui était désormais une représentant des poissons les plus courants.

À dire vrai, il était tout de même un peu désolée pour elle. La jeune femme était belle, et compte-tenu de l’endroit et du peu qu’il avait pu voir de la tenue vestimentaire des individus de ce qui ressemblait à un bar, semblait avoir au moins un peu réussi professionnellement. Peut-être avait-elle une belle vie qui l’attendait si elle sortait indemne de cet endroit. Mais le Démon savait que cela n’entrerait plus en ligne de compte désormais. Elle rigola à son insinuation, faisant s’envoler, sans le savoir, la seule porte de sortie qui lui était ouverte. Si elle n’avait été attirée que par les femmes, il aurait pu imaginer la laisser partir. Tout au plus l’aurait-il endormie et elle ne s’en souviendrait que comme d’un mauvais rêve. Au lieu de cela elle confirma son intérêt pour lui allant même jusqu’à lui demander comment il faisait du sport pour s’entretenir. Les mortels faisaient cela, les Démons aussi, d’une certaine façon, mais le physique était davantage lié à la nature du Démon qu’à son réel attrait pour le renforcement de sa puissance physique. Il esquissa un sourire amusé. « Il m’arrive de faire de la lutte, et d’autres activités plus… physiques. » Il n’avait même pas particulièrement besoin de mentir. Certes, il éludait certains détails, omettait des points qui auraient mis la puce à l’oreille à l’intéressée, et, encore, il n’en était pas certain. Alors qu’il lui proposait de lui offrir ce qu’elle désirait, elle fut vraisemblablement surprise par la proposition, avalant de travers une gorgée de sa boisson. Elle toussa à plusieurs reprises avant de finalement reprendre son souffle. La jeune femme s’assura ensuite qu’elle avait bien entendu ce qu’il lui avait dit, et le Démon se contenta d’hocher lentement la tête de haut en bas, lui répondant par l’affirmative, son regard d’or chargés de sous-entendus et son ses lèvres ourlées dans un sourire équivoque.

Assise sur sa banquette, elle lui ordonna alors de s’approcher. Cela le fit sourire. D’abord parce qu’elle n’était finalement pas si bête que cela, et même alcoolisée à outrance, elle avait eu l’intelligence de ne pas essayer de se lever. Mais, il souriait surtout parce que ce premier ordre qu’elle lui avait donné affaiblissait les chaînes qui le retenaient en cet endroit. Comme prévues les lois universelles l’avaient reconnue comme son invocatrice et, de ce fait, ses ordres devaient être obéis par le Démon. S’il n’avait pu s’avancer jusqu’à elle jusqu’à présent, il était désormais obligé de le faire. Il s’approcha alors, telle un félin qui s’approche de sa proie. Il pouvait la séduire s’il le fallait, c’était plus que dans ses cordes. Peut-être aurait-il préféré y arriver plus rapidement, mais s’il y avait moyen de prendre un peu de plaisir au passage… Arrivé devant elle, elle l’encouragea à se tourner, pour lui montrer ses fesses. Il obtempéra, sans l’ombre d’un problème. Visiblement, il fallait croire que ce qu’elle voyait lui plaisait, vu qu’elle plaqua sa main libre sur son fessier, sans même s’assurer qu’elle en avait le droit. Il posa sa main sur la sienne et la força à se déplacer lentement sur sa fesse, et glisser sur sa cuisse avant de s’arrêter tandis qu’il l’entrainait vers l’avant. Il tourna la tête, son regard se posa sur elle tandis qu’elle pouvait voir une partie de son sourire séducteur. « Je suis tout à toi, tu es libre de me demander ce que tu veux, je ne suis là que pour te satisfaire. »

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Il était difficile de savoir ce qui se passait réellement dans l’esprit de cette mortelle. Il y avait fort à croire que l’alcool embrumait suffisamment ses sens pour qu’elle ne cherche pas particulièrement à comprendre réellement ce qui s’était passé et, surtout, ne cherche pas plus loin que la logique que son esprit arriverait à mettre sur pied, réaliste ou non. La possibilité que ses amis l’aient abandonné pour se laisser aller à des plaisirs charnels semblait prendre suffisamment racine en elle pour être plausible et, en toute réalité, cela ne serait probablement pas la première fois que les Humains s’abandonnaient les uns les autres pour le simple plaisir de s’offrir quelques plaisirs, souvent passagers, avec d’autres. Il acquiesça donc en silence, indiquant que oui, probablement, ils étaient partis baiser. Bien entendu, il fallut un peu plus de temps pour comprendre pourquoi ils étaient partis à trois, mais, encore une fois, les mœurs humaines, de sa propre expérience, étaient suffisamment libérées sur le sujet pour permettre quelques fantaisies fantasques en matière de luxure. Ils étaient loin de l’imagination démoniaque, mais savaient quand même se débrouiller à la hauteur de leurs propres possibilités. Bien entendu, il était facile de s’imaginer que quelques Démons étaient souvent à l’origine de quelques innovations mortelles en la matière. La réalisation finale de ce qu’impliquait la disparition de ses trois amis, deux hommes et une femme, seuls, lui arracha un rire qui fit sourire le Démon. Il y avait de fortes chances qu’il soit désormais tranquille sur ce sujet, au moins suffisamment longtemps pour conclure ce qui lui permettrait de prendre pied sur ce monde. Elle réaliserait bien assez tôt que ses compagnons ne donneraient plus signe de vie et que, malheureusement, ils ne prendraient que du plaisir aux Enfers, à supposer qu’ils en prennent tout court.

Asep remarqua que le fait d’indiquer qu’on ne l’avait pas prévenu de sa présence avait quelque peu chagriné son interlocutrice. Le besoin de reconnaissance était un besoin primaire chez les mortels. Mais il aurait été idiot d’ignorer le même vice parmi les Démons. Après tout, chacun essayait simplement de faire sa propre place et de se faire reconnaître par les autres pour ce qu’il était ou essayait d’être. Mais peut-être que cela soulignait une situation précaire, un besoin important de faire ses preuves et la volonté de bien paraître face aux autres. Dans tous les cas, un levier particulièrement intéressant s’il devait essayer de la pousser dans une direction ou dans une autre. Quoiqu’il en fût, il préféra dévier la discussion sur elle, et sur lui. Ses amis ne l’intéressaient pas, maintenant qu’ils étaient désormais aux Enfers. Le Démon avait besoin d’elle et c’était elle qu’il devait manipuler, charmer, pas ses amis. Jouant son rôle de personne visiblement engagée pour divertir, il s’était simplement proposé de lui fournir le divertissement qu’elle venait de perdre en se retrouvant désormais seule. Bien entendu, ses services étaient divers et variés, mais lui demander un service serait aussi officialiser sa présence en ce monde. Son sourire se fit plus large alors qu’elle lui proposait de boire un verre alors qu’elle se penchait pour récupérer le sien, tâtonnant légèrement pour récupérer une paille. Alors qu’elle se redressait, elle fit une remarque suggérant son absence de vêtement et le fait qu’il n’était plus en mesure de faire un striptease, ces danses lascives où le but était d’enlever progressivement ses vêtements pour provoquer de violents excès de désir chez le public.

Asep’Timusoth avait noté l’insistance sans-gêne avec laquelle elle le dévisageait à mi-hauteur, ce qui n’était pas spécialement pour le gêner. Mais lui fournissait peut-être un angle d’attaque supplémentaire. Il se pencha légèrement en avant, attrapant le regard d’azur de la jeune femme dans ses yeux d’or. « Peut-être me faut-il préciser qu’il n’est pas interdit de… toucher ? » Il ne pouvait pas venir à elle, pas encore. Pas avant qu’elle n’ait accepté qu’il lui rende un service en échange. Mais encore une fois, le plus souvent, certaines personnes avaient simplement besoin d’encouragements pour se laisser aller, encore moins lorsqu’ils étaient déjà faussement encouragés par la quantité d’alcool dans leur sang. « Après tout, je serai surpris que vous vous contentiez d’un verre et d’un striptease dans cette situation. À moins, bien entendu, que je ne sois pas à votre goût ? » Il y avait toujours la possibilité qu’elle préfère les femmes. Cela aurait été dommageable, bien entendu, mais on ne pouvait pas gagner à tous les coups. Cependant, l’intérêt qu’elle lui portait brillait d’une lueur qu’il connaissait bien et il était convaincu qu’elle le regardait davantage avec lubricité qu’avec une simple curiosité. Peut-être fallait-elle seulement la motiver davantage. Il posa un regard équivoque sur la jeune femme toujours assise dans son canapé. Son sourire se fit plus large. « Je peux vous offrir beaucoup de choses, il vous suffit de demander. »

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L’interruption de la nouvelle venue n’était pas passée inaperçue et, en réalité, le Démon avait quelque peu l’impression d’avoir gâché ce qui semblait être, au moins jusqu’à l’invocation ratée, une bonne soirée. Des hommes, des femmes, de l’alcool, peut-être un soupçon de désir… Il y avait probablement là tous les ingrédients parfaits pour une activité de joyeuse débauche. Et à en croire ce que la nouvelle venue brandissait fièrement entre ses doigts fins, Asep’Timusoth était probablement arrivé presque un peu trop tôt. Néanmoins, ce n’était plus le moment de s’apitoyer sur les facéties des mortels – non pas qu’il ait été question de le faire à un moment donné – mais plutôt d’essayer d’exploiter cette nouvelle venue, inattendue et donc, paradoxalement, bien plus intéressante que tout le reste. Alors qu’il découvrait la nouvelle arrivante, la détaillant avec un soin tout particulier, il pouvait se rendre compte de son état d’ivresse avancé et son sourire léger mais toutefois carnassier trahissait l’intérêt grandissant de cette fortuite rencontre. La facilité n’avait jamais été vraiment sa tasse de thé, mais elle était bien plus intéressante que l’alternative qui était de rentrer aux Enfers et de reprendre ses activités, intéressantes, certes, mais assez banales en fin de compte.

Alors que le Démon contemplait la mortelle en silence, celle-ci semblait essayer d’analyser la nouvelle situation avec autant de rapidité que son esprit embrumé pouvait le faire. Laissant passer un moment de flottement, elle sembla trouver une possible logique à la présence d’une créature surnaturelle au milieu de la pièce. Asep’Timusoth n’était pas certain de savoir ce qu’était un escort mais il n’avait pas besoin de connaître les tenants et aboutissants pour jouer le jeu et l’utiliser à son avantage. Si l’humaine lui donnait une substance plausible, elle aurait moins tendance à chercher à s’enfuir et lui aurait tout le loisir de lui faire signer un contrat. Alors qu’il la saluait, premier pas évident à faire dans une situation pareille, elle s’approcha petit à petit, du moins aussi vite que ses titubations pouvaient le lui permettre. Elle réalisa d’ailleurs que ses amis avaient disparus. Elle n’eut malheureusement pas le temps de finir sa phrase qu’elle s’emmêla les pieds dans des vêtements restés au sol, trébuchant en avant vers, heureusement, un canapé proche, son visage dans les coussins. La situation fit sourire le Démon qui ne l’avait pas quitté des yeux un seul instant. Il se serait probablement fendu d’essayer de la rattraper s’il n’avait pas vu que l’endroit où elle finirait sa chute serait tout à fait confortable.

Il la laissa reprendre empire sur elle-même, non sans exprimer une certaine douleur. Réalisant ce dans quoi ses pieds s’étaient emmêlés, elle ne mit pas longtemps à comprendre que, si ses amis avaient disparus, leurs vêtements, eux, étaient toujours présents. Une subtilité délicate à traiter, assurément. Quant à la sienne… Le Démon savait qu’il était souvent d’usage dans des soirées arrosées de se divertir en faisant appel à d’autres personnes, bien moins habillées pour divertir les autres. Quoiqu’il en fut, Asep’Timusoth savait que rien ne le forçait à révéler la vérité et il n’avait aucune volonté de le faire. L’essentiel était d’attirer sa victime à accepter la situation présente et, surtout, lui faire admettre quelque chose qu’il pourrait lui offrir, quelque chose qu’elle souhaiterait par-dessus tout. Le Démon s’était rapproché légèrement, autant que sa condition actuelle pouvait le lui permettre en réalité et pencha la tête légèrement sur le côté, prenant un air dubitatif. « Mon arrivée semble avoir poussé vos amis à se laisser tenter par d’autres distractions pour lesquelles leurs vêtements n’étaient d’aucune utilité. » Sa voix était grave, calme et posée. Il n’était pas certain que l’ensemble des mots et leurs sens arrivaient à destination du cerveau embrumé de la belle, mais l’important c’était d’avoir l’air rassurant et engageant. « À dire vrai, ils n’ont pas fait mention d’une quatrième personne et j’allais me retirer lorsque vous êtes arrivée. » Il se redressa quelque peu, un léger sourire s’affichant sur ses lèvres. « Mais j’imagine que si votre ami a payé pour mes services pour votre soirée, je peux me mettre à votre service. »

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Aux Enfers, une agitation non-habituelle commençait petit à petit à retomber. Des imbéciles avaient, envers et contre tout, essayés de s’en prendre à Asmodée, pensant qu’il était légitime de vouloir déposer un Prince-Démon sous un prétexte obscur. Ces idiots n’avaient bien entendu aucune idée que leur complot avait été éventé depuis bien longtemps et qu’ils n’avaient été autorisés à le mener jusqu’au bout que parce que c’était beaucoup plus simple de les cueillir à domicile plutôt que d’aller les chercher à l’endroit où ils se terraient. Asep’Timusoth avait eu un œil sur ces imbéciles depuis quelques temps et, bien entendu, Asmodée n’avait pas été surprise par l’irruption dans son Palais. Il avait été décidé, dans l’ombre, de régler le problème en public afin de s’assurer que cette petite représentation – unique, bien entendu – serve de leçon à tous les autres qui pensaient pouvoir arriver à réaliser un coup comme celui-là. La Grande-Salle encore chaude du sang démoniaque des abrutis congénitaux, il fut décidé de suspendre leurs cadavres à l’entrée pendant quelques jours afin de maximiser les effets d’une telle annonce. Compte-tenu de la puissance de l’opposition, le Démon s’était demandé comment ils s’étaient imaginés pouvoir venir à bout d’Asmodée. Certes il était rare de voir le Prince-Démon se battre et certains doutaient parfois de la réelle puissance que pouvoir avoir le Démon qui régnait sur le Cercle de la Luxure, mais penser qu’on puisse arriver à un tel niveau de pouvoir sans un minimum de puissance était… insultant. Néanmoins, cela ne concernait plus notre protagoniste, qui savait que son supérieur prendrait l’ensemble des mesures nécessaires. Son Lieutenant lui avait fourni l’ensemble des informations ainsi que les noms de tous ceux qui avaient trempés de près ou de loin dans cette affaire et d’autres têtes finiraient par tomber. À défaut, cela ferait un peu de place pour quelques Démons plus loyaux et, espérons-le, plus intelligents. Mais cela restait à encore démontrer.

L’appel eut lieu alors qu’il parcourait les rayonnages de la grande bibliothèque du Palais d’Asmodée. Asep’Timusoth aimait parfois parcourir les connaissances accumulées à travers les millénaires. La connaissance était le pouvoir, bien plus que certaines personnes ne semblait l’imaginer, ce, que beaucoup imaginaient comme être du temps perdu, était une source parfois providentielle d’informations à mettre à bon usage. Quelque chose cependant attira la curiosité du Démon par rapport à cette invocation. Le portail semblait instable. Ce n’était pas la première fois, mais les invocateurs faisaient généralement preuve d’un méthodisme qui garantissait quelque peu le transfert, ce qui ne semblait pas être le cas en cet instant. Un rictus étendit les lèvres de l’Incube. Parfois la stupidité des Mortels continuait toujours de le surprendre. Jugeant qu’Asmodée n’avait plus besoin de lui pour le moment, et tout aussi bien parce que cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas offert quelques vacances sur un autre plan, il répondit à l’appel plutôt que de le passer à un autre Démon inférieur. Comme prévu, on ne put pas dire que l’incantation se passa… sans encombre. Le problème quand on faisait appel à un Démon – et que l’on réussissait réellement à en tirer un des Enfers – était qu’il fallait se protéger de l’ensemble des contrecoups à l’appel d’une entité supérieur dans un autre monde. Malheureusement, il semblait, que dans le cas présent, les malheureux qui s’étaient destinés à tenter leur chance ne connaissaient même pas les bases en la matière. Après tout, certains pensaient que les pentacles, les bougies, le sel et toutes les autres joyeusetés n’étaient que des artifices de mise en scène. Loués soient les ignorants. Alors qu’il s’approchait de sa destination, il avait pu sentir les âmes des malheureux glisser hors de leur monde pour rejoindre les Enfers où, sans nul doute, ils seraient très bien reçus. Et, à son arrivée, il ne put constater, qu’avec une certaine pointe d’amertume, que personne n’était là pour le recevoir.

Au milieu d’une pièce de ce qui semblait être une arrière-salle, coupée suffisamment de l’avant pour ne pas déranger ceux qui s’y trouvaient, mais avec tous les charmes de cette dernière en matière d’accompagnement sonore. Quelques canapés, des tables basses avec des verres dont le contenu – et l’ensemble de la pièce d’ailleurs – renvoyait des relents d’alcool. Ce type de boisson était relativement universel, que ce soit en matière de mondes ou d’époques. À croire que les mortels ne manquaient jamais une occasion de s’offrir le luxe de noyer leurs sens dans une boisson. Au sol se trouvaient les vêtements abandonnés par leurs anciens propriétaires. Aucune effusion de sang. Le rituel avait simplement consommés avidement leur force vitale puisqu’ils n’avaient mis aucune protection en place pour détourner l’afflux d’énergie. Secouant la tête, Asep’Timusoth continua d’observer ses environs. Le problème avec les invocations ratées était qu’il ne pouvait pas en profiter. Bien entendu, il y avait le fait de pouvoir jouer avec les mortels, mais, surtout, profiter de leur monde. Mais s’il n’avait personne avec qui passer un marché, il n’avait aucune raison de rester ici et cela le désolait quelque peu. Il ne pouvait pas quitter l’endroit de l’invocation sans se lier à l’une des personnes de ce monde et même si l’endroit était suffisamment peuplé de ce qu’il pouvait entendre, il n’était pas certain de vouloir attendre que quelqu’un se présente. Qui plus est quelqu’un en mesure de passer un pacte avec lui. Car si ceux qui l’avaient invoqué savaient à quoi s’attendre, un parfait inconnu ne comprendrait pas et chercherait, très probablement, à tourner les talons sans demander son reste, quel que fut le degré de politesse employé par le Démon.

Il allait d’ailleurs décider de repartir aux Enfers d’un claquement de doigts quand quelqu’un entra finalement dans la pièce. Son regard d’or se posant sur l’inconnu, ou plutôt l’inconnue, il découvrit une jeune femme. Haussant un sourcil de surprise, il put se rendre compte assez rapidement qu’elle aussi avait pas mal consommé d’alcool. Son corps était glissé dans une robe noire, passe-partout, mais relativement agréable au regard. Des cheveux châtains et des yeux d’un joli… bleu. Il était difficile de réellement mettre des couleurs précises sur ces derniers compte-tenu de l’ambiance lumineuse de la salle elle-même. Un sourire glissa sur les lèvres du Démon. Voilà qu’il tenait probablement son ticket d’entrée dans ce monde, finalement. Il se tourna complètement vers la nouvelle arrivante et se fendit d’une révérence, inclinant le haut de son corps et sa tête vers l’avant. « Bonsoir, Mademoiselle. C’est un plaisir de faire votre connaissance. » Bien entendu, il se doutait que ses premières interrogations concerneraient probablement les trois pauvres hères qui se retrouvaient désormais aux Enfers. Si ses hypothèses étaient justes, ils étaient quatre à profiter de cette petite soirée, mais cette belle inconnue se retrouvait désormais en tête à tête avec lui.

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Prélude / Re : Donne moi ton corps, je soulagerai ton âme.
« le: samedi 17 avril 2021, 11:26:50 »
(Re)Bienvenue à toi !
Et bon courage avec un représentant d'un nouveau genre ! :3

-- A.

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Prélude / Re : Fight me. [Keira]
« le: vendredi 16 avril 2021, 21:45:31 »
(Re)Bienvenue à toi du coup :3

-- A.


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Cela faisait quelques semaines qu’Asep’Timusoth avait pris la route et parcourait ce qui se révélait être les Contrées du Chaos. Il lui avait fallu quelques heures pour réaliser qu’il se trouvait sur un monde appelé « Terra », et quelques jours pour avoir une meilleure vision de la géographie locale. Ces terres étaient une large succession de plaines et de steppes, où, de ça, de là, se trouvaient quelques villages éparpillés de manière parfois parfaitement aléatoire. Quelques montagnes se trouvaient au loin, déchirant l’horizon de leurs formes grises et acérées. La faune et la flore étaient particulièrement changeantes avec des animaux qui semblaient parfois aussi paisibles que des moutons – des créatures herbivores placides dont les peuplades tondaient la fourrure laineuse pour, notamment, réaliser des vêtements – et dont certains, qu’il avait pris soigneusement soin d’éviter, semblaient être de redoutables prédateurs avec lesquels même un Démon comme lui aurait maille à partir. Néanmoins, ce voyage était particulièrement intéressant et rafraîchissant. Après autant de temps à être resté aux Enfers, à s’occuper de quelques affaires pour Asmodée, la possibilité de prendre quelques vacances avait été presque inespérée. Une fois n’était pas coutume, son invocateur l’avait demandé personnellement. Il était rare qu’on le demande directement. Le plus souvent, les invocations étaient anonyme et n’importe quel Démon pouvait y répondre selon sa propre humeur, rendant d’ailleurs l’expérience bien plus délicate pour la personne qui se retrouvait à l’extérieur du pentacle. Mais la perspective de se retrouver face à une personne qui le connaissait – et qui souhaitait donc le voir – était une expérience rare et encore plus délicieuse.

L’invocatrice, car il s’agissait d’une femme, avait visiblement entendu parler de lui. Elle semblait également savoir qu’il avait eu une faiblesse – selon ses termes à elle – pour une autre femme rousse, comme elle, et s’était visiblement mis en tête de tourner cette similitude à son avantage dans les négociations. Il était clair que le traité de Cranley Huwbert était encore dans la nature et plus exactement dans les natures puisqu’il n’était pas de ce monde. Néanmoins, cela n’importait pas beaucoup. Il avait eu l’occasion de lire ce qui était dit de lui et à part quelques éloges et une description physique assez précise, le reste était trop vague pour être d’une véritable utilité contre lui. Au moins, l’invocatrice n’avait pas retenu la seule phrase de l’ouvrage le concernant qu’elle aurait dû retenir : fuir. Jouant le jeu du Démon conquis par la simple couleur de cheveux de celle qui l’avait fait venir en ce monde, il endormit sa méfiance, se fendit même de la laisser le posséder physiquement – et cela ne fut qu’un moyen de confirmer qu’elle n’était qu’une pâle copie de celle dont elle espérait tirer avantage – avant de l’enfermer dans les termes d’un contrat dont elle ne tirerait qu’une chose : la mort. Alors qu’elle signait d’une goutte de sang le document qui scellait son âme alors qu’elle pensait mettre un collier autour du coup d’Asep’Timusoth, il lui offrit d’un claquement de doigt ce pourquoi elle venait de signer et dont, par l’artifice de quelques mots bien choisis, il avait pu lui offrir sans effort. Alors qu’elle semblait comprendre la situation, son assurance s’était effondrée tel un château de carte soufflé par le vent. Et avant même qu’elle ne puisse protester, le Démon s’était emparé de son âme, ne laissant qu’un corps sans vie au milieu de la demeure. Enfin libre, il s’était glissé hors du pentacle et avait entreprit de visiter la demeure où il se trouvait. Il y était resté alors quelques jours afin de récupérer de ses possessions les connaissances nécessaires à son voyage en ce nouvel espace-temps.

L’observation discrète de quelques spécimens de ce monde lui permit de prendre une apparence adéquate. Il avait opté pour de l’Humain – classique – bien qu’il semblait y avoir des créatures dont les standards de morphologie se détachait de celui-ci, plus universel. En fouillant dans les possessions, il avait trouvé de quoi s’acheter des vêtements mieux adaptés à sa taille et de quoi se préparer à son petit voyage. Asmodée ne lui reprocherait pas de prendre un peu de temps pour lui et sa curiosité naturelle le poussait généralement à vouloir découvrir les endroits dans lesquels il se retrouvait invoqué. Après tout, il restait difficile de résister à l’opportunité de corrompre quelques âmes au passage, n’est-ce pas ? Il quitta son point d’origine après quelques jours, profitant de la nuit pour se dérober aux regards et aux potentielles personnes qui auraient pu s’étonner de voir sortir un homme de la maison qu’il occupait. A la lueur des astres nocturnes, il s’engagea sur un chemin qu’il emprunta d’abord à pied. Une petite erreur. Il avait mésestimé la distance relative entre les différentes bourgades, mais cela avait au moins le charme de lui permettre de réellement profiter de son expédition improvisée. Il paya avec quelques pièces d’or ce qui s’appelait un cheval, une créature dont l’intelligence était palpable et l’endurance et la vitesse lui permettraient de parcourir les plaines plus rapidement. La suite de son épopée fut alors complètement différente. Il devait admettre que les chevauchées étaient une expérience grisante. Même s’il devait désormais penser à entretenir son nouveau compagnon en eau, en nourriture et en soin. Il s’avérait qu’il s’agissait d’une femelle, une jument, avait précisé son ancien propriétaire. Docile et affectueuse, loin d’être farouche, ils dormaient souvent l’un contre l’autre, ce qui était loin d’être désagréable, même si d’aucun aurait estimé que le parfum qui en découlait n’était pas des plus charmant.

La lumière du jour glissait doucement vers l’horizon, remplacée par la noirceur implacable de la nuit. Sur le chemin, les rares voyageurs qu’il avait rencontrés s’étaient évaporés désormais. Heureusement, à l’horizon déjà des lumières annonçaient qu’ils – Suie et lui – ne dormiraient pas à la belle étoile comme les derniers jours. Il flatta l’encolure de sa jument et l’encouragea à accélérer légèrement la cadence afin qu’ils arrivent en même temps que la nuit. Ils passèrent en effet l’entrée du village alors que les ténèbres finissaient d’engloutir la plaine environnante. Au pas, Asep’Timusoth dirigea sa jument sur ce qui semblait être la route principale jusqu’à ce qu’ils tombent sur un large bâtiment, avec une cour et une écurie : l’auberge, ou la taverne, selon les préférences locales. Descendant de son cheval, il gratifia sa jument de quelques caresses – il fallait croire qu’il s’était lié à sa compagne de route plus qu’il ne l’avait initialement pensé – avant d’attacher sa bride à un montant en bois prévu à cet effet. « Je m’occupe de te trouver une place confortable pour la nuit. » Lui murmura-t-il dans un sourire avant de se diriger vers l’auberge elle-même. Il en poussa la porte sans timidité aucune, pénétrant dans la grande salle où l’accueillirent des rires et des cris. La pièce était relativement pleine et l’activité qui en découlait n’était que logique. Un barde jouait de la musique dans un coin, et dont le son ne portait guère que jusqu’à la moitié de la salle. Sans s’inquiéter des regards qui se posèrent sur lui, il se dirigea vers le comptoir où se trouvait l’aubergiste dont le langage fleuri se déversait sur un pauvre client. Un langage qui contrastait pas mal avec son apparence, plus qu’agréable. Il posa ses mains sur le bois du comptoir et attendit qu’elle fasse attention à lui. C’était une Elfe – du moins était-ce ainsi que s’appelaient ces créatures, plus gracieuses et agiles que les Humains – à en juger par les extrémités pointues de ses oreilles. Quand elle en eut fini elle se tourna vers lui avec un sourire lui souhaitant la bienvenue. « Bonsoir, charmante aubergiste. J’aimerais savoir si vous auriez une chambre disponible et, si possible, une place pour ma jument dans votre écurie. » Avec sa demande, il posa discrètement quelques pièces sur le comptoir pour étouffer la première question qu’elle aurait pu être amené à poser. Oui, il avait de quoi payer. Il avait remarqué que les peuples de ce monde-là, eux aussi, avaient un penchant certain pour les jeux de hasard, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Et facilitait sa vie pour régler la question de ses finances.

Elle fit glisser les pièces d’or sur le comptoir jusque dans ses mains et lui tendit une clef avant d’appeler un jeune garçon pour sa jument. Une indication de la position de la chambre plus tard, elle s’occupait à nouveau de ses autres clients. Un léger sourire sur les lèvres, le Démon reporta son attention sur le garçon et l’emmena vers Suie. Il attrapa ses affaires et déposa une pièce dans la main du petit palefrenier. « Veille à ce qu’elle ait à manger, à boire et la meilleure place dans l’écurie et il se peut bien que d’autres viennent rejoindre celle-ci. » Le garçon acquiesça promptement et emmena la jument avec lui. Bon garçon. Son sac sur le dos, le Démon retraverse la grande salle en prêtant davantage attention aux personnes présentes : quelques alcooliques déjà pas mal arrosés, une serveuse, ce qui ressemblent à des locaux et d’autres, comme lui, qui n’ont l’air que de passage. Il prend ensuite la direction des escaliers et entreprend de visiter sa chambre. Un bon bain sera le bienvenu, mais avant toute chose, se mettre quelque chose dans l’estomac semble une priorité. Après avoir posé en vrac ses affaires au pied de son lit, il retourne dans la grande salle, repère une table un peu à l’écart et s’y installe. Sans réel besoin de se presser, il essaye d’attirer l’attention de l’aubergiste ou de sa serveuse d’une main tandis qu’il joue avec une pièce de l’autre.


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Le coin du chalant / Re : Walk like an egyptian
« le: mercredi 14 avril 2021, 01:05:23 »
*Sort des ombres et se glisse dans la lumière après avoir passé la porte entrouverte. S'incline avec une certaine déférence.*
« Bien le bonsoir... Il m'a semblé entendre de nombreux appels et peut-être pourrais-je vous proposer mon aide ? »
Asep'Tisumoth se redresse, posant son regard d'or autour de lui, un léger sourire sur le visage.
« Je ne puis être sûr de réellement afficher de préférence, et, en tant que Démon, je dispose de pas mal de flexibilité dans mes apparitions. Dussiez-vous trouver un intérêt à partager un bout de chemin en ma compagnie, je suis convaincu que nous saurons nous arranger des menus détails. »
Ses derniers mots s'achèvent sur un regard intéressé et malicieux.


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