Ville-Etat de Nexus / Re : Une rencontre fort sympathique PV James Raynor
« le: vendredi 24 juillet 2015, 00:11:55 »Ma jument est trop contente de pouvoir enfin se dégourdir les sabots pour simplement aller au pas et elle part au galop dès qu'elle peut. Je sens la demoiselle s'accrocher à moi tandis que nous parcourons rapidement les ruelles du village qui défilent à toute vitesse autour de nous. C't'une bonne bête avec laquelle j'ai déjà vécu une aventure ou deux, même si je préfère de loin mon vieux vautour bien plus rapide et plus maniable.
Le vent frais de la nuit s'engouffre dans nos vêtements, faisant voler les pans de mon manteau dans mon sillage et me forçant à retenir mon chapeau d'une main pour éviter qu'il s'envole. Je suis plutôt content de constater que la demoiselle ait pris de la bonne manière ce départ précipité. C'est rare les gens qui se laissent déménager avec le sourire après avoir été embringué dans une erreur comme la mienne.
Sitôt la sortie du village atteinte par contre l'ambiance change, plus de torches pour éclairer le chemin et la forêt jette rapidement de grosses ombres sur la route. Heureusement ma jument n'en est pas à ça près. On a essuyé ensemble une poursuite de Formiens en pleine nuit une fois, sans compter cette évasion de Nexus à trois plombes du mat y'a pas si longtemps que ça. C't'un cheval taillé pour moi ça, qui panique pas quand ça éclate de partout et qu'il y a des sales bêtes qui le collent au train et qui essayent de lui happer les jambes.
- Bon p'tite, maintenant qu'on est sorti du village, on est en zone hostile. Sans compter nos zouaves de tout-à-l'heure, certains bestiaux peuvent se montrer hargneux dans le secteur, surtout la nuit. Dis-je en me tournant un peu vers elle. On a un énorme avantage, le cheval est bien assez vigilant pour regarder devant. Mais il nous reste un tas d'angles morts. Alors je te propose de garder les yeux ouverts du côté gauche et moi du côté droit. On ne va pas chevaucher toute la nuit, ça ferait plus de mal que de biens, alors si tu vois un coin qui pourrait servir pour bivouaquer, une ruine, une maison abandonnée, une grotte, hésite pas à me taper sur l'épaule. Et si tu vois un truc dangereux, crie. Ça roule pour toi p'tite ?
J'ai de la veine, elle semble de bonne humeur et accepte ma proposition. La forêt s'épaissi après encore quelques bornes et ma jument est obligée de passer à un galop plus léger pour éviter que le sol, qui est passé du chemin pavé au chemin de terre battue, ne lui joue des tours.
De la forêt elle-même nous parviennent surtout quelques cris d'animaux et parfois le long hurlement d'un prédateur ou d'une meute de loups. Je n'aime pas des masses les forêts de Nexus, elle sont beaucoup trop sauvages à mon goût pour un pays qui se dit civilisé, mais faut croire que la présence des oreilles pointues n'aide pas des masses à pacifier tout ça.
En-dehors d'un sursaut à cause d'un lièvre qui nous coupe la route en la traversant à toute berzingue, il ne se passe rien de notable sur une bonne heure avant que la demoiselle ne me tapote sur l'épaule pour me montrer une ruine qu'elle a aperçu dans une trouée entre les arbres. Une tour vétuste et à moitié effondrée trône sur un promontoire rocheux, une énorme cascade coulant à côté d'elle. Je ne parviens pas à trouver le chmin qui devait y mener alors nous sommes obligés de descendre de cheval pour faire un bout à pied et nous éloigner de la route de plusieurs bonnes centaines de mètres.
- Ben mazette ! T'as l’œil fin toi, pour ce genre de choses... Commente-je quand nous arrivons au pied des ruines faiblement éclairées par une lune pâle.
L'endroit n'est pas très rassurant, aussi sors-je l'un de mes revolver. Je prend l'autre par le canon et le propose à la demoiselle.
- Tu sais te servir de ce genre d'artillerie p'tite ? Sois honnête, si t'en as jamais touché j'préfère l'savoir tout d'suite et je n'gronde pas les gens honnêtes.
Il est l'heure d'explorer un peu ce qui pourrait bien être notre refuge pour la nuit.