Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Soledad Castejón

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La porte avait pourtant bien été fermée par l’hispanique, et pourtant…Pourtant, tout avait disparu dans sa loge. Adieu sac de sport, adieu ses affaires, adieu ses précieux chaussons de danse. C’était trop. La pauvre danseuse s’effondra, tombant au sol, à genoux. Les larmes filèrent sur ses joues rosies par les pleurs. Son corps fut secoué par des hoquets assez désagréables mais qu’elle ne put empêcher. On lui avait volé ses affaires. On lui avait dérobé une grande partie d’elle. Elle se sentait vidée. Mais qui aurait pu faire une chose pareille ? Les choses qu’il y avait dans sa loge n’étaient pas de grande valeur. Enfin si, seulement une grande valeur sentimentale. Mais, dios mio, qui avait fait ça ?

Ses sanglots avaient caché un autre bruit, qu’elle n’entendit pas, bien sûr. Mais quelque chose vint bousculer son visage, et un léger frottement tout contre son corps. Interpellée, elle releva la tête et écarquilla les yeux de surprise. Elle eut un mouvement de recul, retombant sur les fesses en voyant ce qu’il y avait devant elle. Une énorme bête qui ressemblait à un grand lion, mais rayé en même temps, prônait devant l’andalouse. Un frisson désagréable lui parcourut l’échine. Aucun geste brusque n’était à faire devant ce monstre de muscles, prédateur bien plus grand que la maigrichonne Soledad.

- Madre de D…

Elle ne put terminer son injure. Quelqu’un arrivant derrière elle, la colla tout contre lui. Elle voulut hurler et se débattre un peu plus, mais il lui apposa un chiffon imbibé d’un produit qui la fit partir dans les bras de Morphée. Ce fut le gros trou noir. Endormie, son esprit vagabonda. Partie dans de drôles de rêveries, l’andalouse revoyait cet animal, drôle de lion, ou de tigre. Drôle de mammifère. Perdue dans ses songes, Soledad se remémorait de simples souvenirs, instants passés avec sa Yaya, elle qui la chouchoutait et qui s’en occupait comme jamais. Su abuela avec qui elle partageait cette passion du flamenco, de cette danse passionnante et de passionnés.

Puis, tout disparut dans un épais brouillard, l’image de su abuela s’évanouissant dans cette épaisse brume. Ses orbes noirs se rouvrirent doucement. Tout est flou autour de Soledad, son regard ne capte qu’une ombre près d’elle. Encore dans les vapes, l’espagnole ne sentit que très légèrement ce doigt qui lui caressait la joue.

- Dónde estoy ?

Mais rien qu’à entendre son prénom, dans une voix masculine qu’elle ne connaissait pas, la fit sursauter. Soledad se mit à balancer, se rendant enfin compte qu’elle était assise sur un rocking chair. Voyant aussi qu’elle était attachée, elle commença à se remuer, pour se débattre le plus possible. L’andalouse fronça des sourcils, encore les yeux dans le flou, vers cet homme qui l’avait enlevé.

- Liberame !

Mais à force de basculer dans tous les sens pour se libérer sans attendre, l’espagnole renversa le rocking chair sur le côté, au sol, tombant bien évidemment avec. Un petit grognement de douleur s’échappa d’entre ses lèvres, s’étant fait mal.

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Ses yeux noirs plongés sur la cour extérieure, Soledad, installée sur la table d’un élève, observait les lycéens bavarder et s’amuser à travers la vitre. Elle soupira doucement. Tout cela lui rappelait son passage au lycée, à Ubrique, dans sa petite ville dans les collines vertes d’Andalousie. Elle ricana un instant car, après tout, cela ne remontait pas à si longtemps que cela. Quelques années auparavant, elle aussi était assise à la même place, derrière une table, à écrire les cours et laisser son esprit voyager vers d’autres rêveries. Un petit sourire, légèrement nostalgique, orna son visage.

Soledad attendait patiemment l’autre sonnerie, son esprit vagabondant un peu n’importe où, n’importe comment. Mais l’hispanique ne resta pas longtemps seule avec elle-même. On toqua à la porte. Se redressant doucement, son regard se porta vers l’origine du bruit : le jeune Mitsukane avait apparemment compris ce que la danseuse lui avait dit en espagnol avant la fin du cours. À moins que sa curiosité l’avait poussée à venir voir la demoiselle pour lui demander ce que cela signifiait. L’andalouse pariait plus pour la seconde option.

Le lycéen s’approcha d’un pas ni trop lent, ni trop rapide, mais déterminé. Se postant près de Soledad, restant debout, il paraissait encore plus grand. Rougissant légèrement, elle le fixa. Et…Elle avait mis dans le mille. Le jeune homme n’avait pas compris. Un autre sourire étira ses douces lèvres.

- Ai-je vraiment besoin de traduire, vu que tu es là ?

De ses yeux noirs, elle l’observa doucement. Son regard, celui du jeune homme, n’était plus comme tout à l’heure, n’était plus charmeur. Serait-il inquiet par ce que l’espagnole avait dit ? Mmh…Elle soupira un instant, portant son regard sur la cour extérieure.

- Je te demandais, en espagnol, de venir me voir après la classe…Rien de plus…

Un nouveau soupir s’échappa de sa fine bouche. Mitsukane faisait bien moins le malin, on dirait. Mais, son attitude durant les cours qu’elle avait donnée, avait dérangée Soledad. Ou plutôt gênée, et légèrement énervée. Cela l’avait fait rougir aussi. Il n’avait pas du tout suivi le cours de langue, ne daignant porter l’attention qu’à la danseuse, et surtout, à sa plastique. Bien. Ce n’est pas comme l’hispanique ne connaissait pas ce genre de situations. Retournant son visage vers le lycéen, elle fronça légèrement les sourcils, essayant de durcir son regard.

- Des personnes comme toi, j’en rencontre tous les jours. Qui ne me regardent ou ne s’intéressent qu’à moi parce que je suis Soledad Castejón, la célèbre danseuse de flamenco…Et à force, ça en devient lassant…

Oui, elle en avait marre de ce genre de personnages, à la coller que pour ce trait visible de sa personne : sa célébrité. Marre qu’on la traite comme un joyau dont on veut profiter de l’éclat pour se faire voir. Mais toi, Mitsukane, es-tu comme cela ? Baissant son regard, les joues prenant une petite et douce teinte rouge, elle continua.

- À moins que je ne me trompe…Dis-moi ce que tu cherches. Dis-moi ce que tu veux.

S’il lui répondait, enfin, elle serait fixée et pourrait continuer son cours plus ou moins tranquillement quand la fin de la pause sonnera. Plus ou moins…Tout dépendra de sa réponse…

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L’explication était là. Il n’y avait que cette possibilité d’un autre monde dans l’esprit de la belle. Soledad avait posé la question à cet homme, où ils se trouvaient. Un pavillon noir ? Oui, l’espagnole ne s’était pas trompée. Tous ces marins étaient des pirates, tous des bougres. Ou presque, car son capitaine, à part la sentence qu’il avait réservé à l’un de ses matelots à cause de son comportement, il semblait plutôt correct et restait délicat envers la jeune femme. Mais cela restait des pirates quand même. Un peu comme Jack Sparrow et Will Turner ? C’était assez dingue tout de même tout cette histoire. Qui pouvait croire qu’il existait encore ce type d’hommes, voguant sur les flots pour trouver des trésors et affronter la déesse Mer avec entrain et gaité ? Cela fit sourire la jeune femme un instant, trouvant cela de plus en plus fou. Mais le grand homme la sortit de ses rêveries. Le capitaine vint alors lui répondre quand la danseuse lui demanda en quelle contrée ils étaient.

- Terranide ? Kartogua ? Nexus ? Qu’est-ce que tout ceci ? …Mierda…

C’était certain désormais : Soledad n’était plus sur Terre, mais dans un autre monde qu’elle ne connaissait pas. La nouvelle ne lui fit pas si peur que cela, dans le fond. Au moins, elle n’errait pas seule et peut-être que ce capitaine pourrait bien l’aider à retourner chez elle et en un seul morceau. Enfin, à ce qu’il dit, en un seul morceau à condition de rester dans cette chambre, ou de ne sortir de ses quartiers en sa compagnie. Vu comment les matelots s’étaient comportés quand ils ont découvert l’espagnole, celle-ci ne pensait sérieusement pas sortir seule dans un premier temps. En tout cas, pas en plein jour, aux yeux de tous.

Le grand homme, d’un regard et sourire charmeurs, s’approcha de la danseuse avec une corbeille de fruits et un verre de vin. Légèrement surprise, la demoiselle accepta l’alcool volontiers avec le sourire, chopant une pomme et une banane au passage, tout en les déposant sur le lit. Elle mourrait de soif mais ne trempa qu’un instant ses lèvres dans le breuvage carmin, car n’ayant pas l’habitude de l’alcool à part de la sangria maison, elle ne voulait pas finir pompette et que cet homme en profite. Malgré sa prévenance, elle restait méfiante. Qui ne le serait pas ? Avec envie, elle éplucha rapidement la peau de sa banane, pour pouvoir n’en déguster que le fruit. Soledad croqua un bon morceau dans la banane pelée, poussant un gémissement de plaisir de pouvoir enfin se mettre quelque chose sous la dent, autre que des racines.

Dégustant son fruit, l’espagnole ne remarqua pas le grand homme s’approcher d’elle. C’est avec une grande surprise et dans un sursaut, qu’elle le vit juste devant elle. Il se prit délicatement l’un des pieds de l’hispanique et l’observa sous toutes les vues. Il est vrai qu’elle avait marché pieds nus durant tout son séjour sur cette île déserte. Elle avait bien arraché des pans de sa longue jupe pour les bander, mais le sable se faufilant dans le tissu lui frottait tellement la peau que cela lui avait créé de nouvelles plaies. Aujourd’hui, ses pieds étaient bien abîmés, brûlés par le sable blanc, et écorchés par les branches sur lesquelles elle a marché.

Soledad l’observa longuement de ses grands yeux noirs. Un instant, cette scène lui apparaissait telle que celle dans un célèbre film d’animation, où une jeune demoiselle se voit chausser une pantoufle de vair par un grand prince, et devient une princesse. Secouant légèrement la tête, elle reprit ses esprits, l’écoutant se présenter, lui qui se présenta enfin et jura qu’il s’occuperait du confort de la demoiselle. Le feu légèrement aux joues, elle se mit à sourire doucement, se présentant également.

- Soledad Castejón…Mais appelez-moi Sol.

En posant de nouveau ses yeux sur ses pieds, Soledad se mit à soupirer longuement. La tristesse se lisait sur son visage. Dans l’était actuel des choses, et surtout aux vues de ses blessures, l’andalouse ne pourrait pas rechausser ses chaussons de flamenco avant un certain moment. La danse n’était pas possible dans cet état-là…Pourtant, c’est sa raison de vivre, danser. Taper des talons pour prouver son courage, onduler au fil des chants et des accords de guitare. Un autre soupir s’échappa de sa petite bouche, relevant son visage pour faire face à Givitrius, et penser à autre chose qu’au flamenco.

- Je n’aurais jamais cru que des gens comme vous…Des pirates existaient encore…

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Prélude / Re : Laurelyn, nymphe à la main verte
« le: mercredi 24 avril 2013, 15:18:10 »
Bienvenido, señorita ! o/

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Ce n’est qu’un mauvais rêve. Soledad s’en était persuadée. On ne pouvait pas atterrir comme par magie dans un lieu inconnu, au beau milieu de nulle part. C’était digne d’un mauvais roman fantastique…Et si, si tout cela était vrai ? Après tout, l’andalouse pouvait désormais se transformer en un esprit de feu, elle qui ne croyait pas du tout en ces créatures que lui décrivait su abuela. Donc, ceci est la réalité ? Gloups. La jeune femme ravala bruyamment sa salive, le visage devenu un peu plus pâle. Ces hommes allaient lui passer clairement dessus. Il ne fallait pas se voiler la face. Mais quand ils commencèrent à la tripoter de partout, toujours posée sur l’épaule de l’un d’eux, son visage exprima une réelle colère, qu’elle savait qu’elle devait maîtriser. Sinon…En quelques secondes, elle pouvait provoquer un gigantesque brasier. Plus d’hommes qui la tripotent, plus de bateau non plus pour partir de cette île maudite, qui ne lui apporte que des malheurs jusqu’à maintenant.

- GILIPOLLAS !

C’est alors qu’une voix plus grave retentit sur le pont du bateau. S’en suivit un long silence de la part des marins, un arrêt total dans l’exploration des formes de la demoiselle. Soledad s’en était même stoppée d’essayer de repousser ces hommes. À qui pouvait appartenir cette voix ? L’hispanique eut vite fait d’avoir une réponse à sa question, le marin qui la tenait prenant soin de la déposer au sol. De ses mains fines, elle le poussa violemment, alors que ses yeux noirs se posèrent enfin sur cet homme, qui avait réussi d’une simple parole à arrêter les pirates…L’espagnole ne dit aucun mot, restant muette, observant la scène, tout en faisant bien attention à qu’on ne la touche plus. Ce grand homme aux yeux gris était donc leur capitaine. Elle le regardait s’avancer vers elle et son kidnappeur, les autres hommes s’écartant devant lui. Un frisson de peur parcourut l’échine de la belle, qui se recula également, ne sachant pas exactement ce qu’il comptait faire. Était-il pire que ses matelots ? Allait-il la jeter en pâture pour les satisfaire ?

Ses yeux noirs ne le quittaient pas, aucun de ses mouvements n’était à épargner ou à ne pas épier. La jeune andalouse sursauta, faisant un bon arrière pour s’éloigner du capitaine. Le coup de poignard qu’il prodigua dans la hanche de son matelot la refroidit, son corps frêle tremblant légèrement. Mais en écoutant bien ses paroles, Soledad comprit que cet homme aux yeux gris ne faisait que punir un de ses hommes, pour avoir ramené une femme sur le bateau. Peut-être aussi pour l’avoir malmenée…L’espagnole ne savait plus trop quoi penser. Tout cela était si tiré par les cheveux, tout en étant réel, que cela la déstabilisait. Cela la perturbait tellement qu’elle en avait un léger vertige. Ou serait-ce une insolation ? Qui sait. Le reste de la scène tenait réellement d’une partie de film qu’elle avait déjà vu. Vous savez, avec ce Jack Sparrow qu’on laisse sur une île avec un pistolet et une balle. Eh bien, le même scénario se produisait devant ses yeux, pleins de surprise, ne sachant trop quoi faire, ni quoi dire…

Le bateau prit alors le large. La danseuse, de ses pieds nus et abîmés, se dirigea vers le bord du pavillon, voyant la silhouette de son kidnappeur s’éloigner, tout comme cette plage et cette île où elle avait séjourné ses derniers jours. Son esprit était tiraillé entre un « Bien fait ! » et de la pitié pour cet homme qui allait littéralement crever seul au monde…Soledad se figea de surprise lorsqu’elle sentit un lourd vêtement la recouvrir, posé sur ses épaules. Le capitaine le lui offrait gentiment, l’invitant ensuite à le suivre. Ses joues prenant une légère teinte carmin suite à son sourire qui la rassura, elle décida de le suivre, sans broncher. Que pouvait-elle faire d’autre après tout ? Elle se laissa donc guider jusqu’à ses quartiers. Ils étaient plutôt spacieux, et Soledad les inspectait du regard, sérieuse, ses mains tenant le vêtement offert refermé au niveau de sa poitrine menue. Le pirate l’invita à s’installer sur son lit, chose qu’elle fit, ses fesses sur les couvertures, un pied sous son derrière, l’autre pataugeant dans l’air. L’homme se défit de quelques apparats, en particulier ses armes, sûrement pour rassurer la jeune femme. Et cela fonctionnait, même si l’espagnole était toujours sur ses gardes. Un grand homme contre une frêle demoiselle, dans une chambre, et les idées perverses et lubriques flirtaient dans l’esprit encore pure de Soledad…

Cependant, c’est une chose qui n’arriva pas, au grand soulagement de l’andalouse qui soupira, un peu trop fortement peut-être pour exprimer son soulagement. Il l’interrogea sur le pourquoi du comment elle s’était retrouvée sur une telle île. Soledad ne comptait pas mentir, surtout pas devant un tel sourire charmeur…

- No lo sé…Pardon, je ne sais pas par quelle magie je me suis retrouvée là-bas…Je ne sais pas…

Son visage se fit triste. Un autre soupir passa la barrière de ses lèvres rosées, baissant ses yeux pour fixer le sol, qu’elle ne fixait pas vraiment. Hum…

- Dîtes-moi, Monsieur…Où sommes-nous, s’il-vous-plaît ? J’aimerais savoir…

Car si tout cela était réel, était-elle encore sur Terre ? Ou avait-elle remonté le temps ? Raaaah…Comment tout ça était possible ? Prenant sa tête entre ses mains, elle ne cessait de se torturer l’esprit pour trouver une explication à toutes ces choses aussi loufoques les unes que les autres…

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Les alentours de la ville / Re : Ma préccccccccccccccccccccieuse !!!! [Pv]
« le: mercredi 13 février 2013, 00:58:38 »
Ce soir-là, la señorita Castejón devait donner un spectacle dans la grande salle de théâtre de Seikusu. Certes, elle n’était pas aussi grande que celles que Soledad avait déjà foulées en Europe et aux États-Unis, mais cela convenait parfaitement à la demoiselle. Dans sa loge, elle s’habilla tranquillement, enfilant une longue robe rouge, au dos nu, à fleur de peau. Ses pieds trouvèrent rapidement la direction de ses chaussures de danse, rouges elles aussi. Lorsqu’elle eut fini, la jeune femme ouvrit la porte de sa loge, appelant alors le coiffeur et la maquilleuse à venir la rejoindre dans la pièce pour s’occuper d’elle. S’installant sur sa chaise, elle laissa l’homme lui tirer ses cheveux de jais en arrière, ramenés en chignon assez stricte, accompagné d’une grosse fleur rouge également. La maquilleuse n’avait pas grand-chose à faire : un simple fond de teint, du même ton de nacre que Soledad, et un peu de poudre pour éviter la brillance. Ceci fait, les deux personnes sortirent de la pièce, laissant seule la jeune femme.

Assise dans son fauteuil, elle se regardait dans le grand miroir en face d’elle. Le stress lui tiraillait légèrement les entrailles, et ce, même si elle avait pris l’habitude de danser devant des milliers de personnes. Puis, elle se mit à sourire doucement. De son grand sac de sport, elle en sortit ses premiers chaussons de danse que lui avait offerte sa Yaya. Et c’est mélancolique qu’elle les regarde et les serre tout contre son cœur.

- Me echas de menos, Yaya…

Les serrant une dernière fois contre elle, Soledad laissa les chaussons de danse juste devant le miroir, avant que quelqu’un ne vienne toquer à sa porte pour la prévenir qu’il était temps de monter sur scène. Elle s’époussète un peu, tirant sur sa robe pour ne pas la froisser et sortit de la loge, laissant ses affaires là, sans aucune crainte que quelqu’un vienne les lui voler. Dans les coulisses, la jeune femme se mit à respirer fortement, à s’échauffer sans en faire trop afin d’éviter une quelconque crampe. Sur la scène, déjà le guitariste et la chanteuse, car oui, ce soir, c’était flamenco chanté et dansé. Le public applaudit déjà les personnes présentes. Une dernière bouffée d’air, calme, et Soledad s’avança vers le milieu de la scène, ses talons claquant contre le vieux parquet. Une révérence à la japonaise pour saluer son public et le spectacle commença.

Ses pieds frappent le sol au rythme de la guitare et du chant. Sa robe virevolte à la manière des flammes d’un grand feu de bois. Ses mains tournoient, se tordent. Son visage se crispe par moments. Grace, rage, passion, fureur, amour…Tous ces sentiments forts et puissants s’évadaient de par ses pas. Une heure et demi à divulguer son don au regard des spectateurs. Une heure et demi le cœur battant à tout allure, au bout de laquelle Soledad salua le public, un grand sourire aux lèvres, saluant aussi la performance du guitariste et de la chanteuse. Un nouvel exploit, une belle soirée, un brin de magie se lit sur son visage lorsqu’elle rejoignit sa loge. Une fois qu’elle dit au revoir à ses compagnons de soirée, elle ouvrit la porte de la pièce pour pouvoir se changer et rejoindre son hôtel. Mais lorsque ses yeux se posèrent sur l’intérieur de la loge, toutes ses affaires avaient disparu. Elle s’avança vers le grand miroir où étaient posés à côté ses chaussons de danse de sa Yaya. Non, plus rien. Pas même son sac de sport, plus d’affaires, rien, nada.

- Dios mio…

On lui avait tout volé. Elle s’effondra au sol, à genoux, le visage dans ses mains, les larmes coulant de ses yeux noirs. Tous ses souvenirs, disparus en une seule fois…

22
Soledad était loin d’être une idiote. Même si elle n’avait pas vraiment répondu au jeune homme, elle comprenait parfaitement où Mitsukane voulait en venir. Ses regards qu’il avait eus, cette façon de l’observer tout le temps. L’andalouse n’était pas dupe. Ce genre de situations, elle connait bien. Beaucoup d’hommes et de femmes lui tournaient autour, non pas parce qu’elle était un canon de beauté ou simplement une fille géniale, mais seulement parce qu’elle était devenue quelqu’un de célèbre. Bon, elle n’avait pas autant de notoriété qu’une actrice ou qu’une chanteuse, mais le fait est là : il suffit que vous soyez un minimum connue et que vous ayez le porte-monnaie renfloué de pez’ pour que les gens s’intéressent déjà beaucoup à vous.

Mitsukane réagissait de la même manière. Il n’y avait aucun doute là-dessus. Il suffisait d’avoir prêté un minimum d’attention à ce qu’il avait pu faire à l’instant. Lorsque l’andalouse lui avait demandé gentiment de lui passer la craie afin d’écrire les phrases en espagnol au tableau, il en avait profité pour lui caresser furtivement la main, assez pour qu’elle le ressente en tout cas. Et aussi, quand elle prit cette chaise pour écrire correctement, gênée par sa petite taille, le lycéen s’occupait de tenir la chaise pour ne pas qu’elle tombe. Vous rigolez ? C’était une ruse vieille comme le monde pour les hommes afin de pouvoir regarder en toute impunité le derrière des demoiselles. Chose qu’à son avis, le jeune homme japonais fit. Et sans mentir, cela commençait à perturber Soledad. Le must du must qui la fit rougir, c’est lorsqu’elle eut fini au tableau, et qu’au moment de redescendre, c’est Mitsukane qui s’occupa de la prendre tout contre lui pour, ensuite, la reposer. Avec toujours son regard de charmeur. Le rouge pointa sur les joues de l’andalouse qui ne savait plus vraiment quoi penser. Elle était tout à fait gênée de par ce comportement, un brin flattée, mais aussi en colère. La prenait-il pour une gamine pour la prendre ainsi et l’aider à descendre ? Se moquait-il de sa petite taille ? Parce que, franchement, la scène rappelait étrangement à Soledad des souvenirs d’enfance, que son père faisait la même chose. Puis voilà, devant toute la classe quoi, en plus d’Hokuto ! Elle fit une mine rageuse, les sourcils froncés, et retourna son attention sur la classe.

Il était simple de penser comment allait se dérouler la suite. Des questions en japonais, traduites en espagnol par la danseuse, et qu’il fallait ensuite répéter à l’oral. Dios mio. Quelle horreur de les entendre écorcher autant cette langue chantante ! Elle ne pouvait pas leur en vouloir car certains sons étaient compliqués à dire en espagnol, mais elle avait littéralement envie de se boucher les oreilles en les entendant. Plusieurs fois, elle répéta la première question, en appuyant sur les endroits où la prononciation était difficile, comme pour rouler le « r », montrant bien de sa langue qui claque sur son palais, et au bout de quelques essais, cela allait déjà beaucoup mieux ! Il n’y avait qu’une chose qui clochait : Mitsukane. Il était resté près de la jeune femme, toujours à l’observer sans doute, mais il restait muet. Il se fichait ainsi du cours ? S’amusait-il ainsi pour ridiculiser la jeune femme ? Bien…Elle se tourna légèrement vers lui, adressant un fin sourire.

- Ven a verme después de clase…

Cette phrase, elle l’avait volontairement dite dans sa langue natale, dans son accent andalou. Il ne comprendrait sûrement pas, mais tant pis. Cela le fera sûrement réfléchir. Et de sa main, elle indiqua au jeune garçon qu’il pouvait reprendre sa place dans la classe.

- Tu peux retourner t’asseoir. Merci.

À peine eut-elle le temps de prononcer ces paroles que la sonnerie retentit. La pause. Bon, ce n’est pas grave, ils reprendraient sûrement après. Toute la classe se précipita à la porte pour sortir de la classe. Seul restait Hokuto qui félicita son amie pour ses premiers débuts en tant que prof d’espagnol. Soledad le remercia, avant que celui-ci ne parte pour la salle des professeurs, ayant un rendez-vous important. Soit. L’andalouse resta dans la salle, s’étant installée confortablement sur la table d’un élève, les jambes croisées et reposant sur la chaise du même élève. Près de la fenêtre, elle observait la jeunesse lycéenne dans la cour de récré.

23
Voilà déjà trois jours que Soledad était sur cette île, perdue au milieu de nulle part, entourée d’un grand océan désert de toute chose. Ridiculement petite, elle avait néanmoins tout de paradisiaque : une seule plage de sable blanc et fin, le soleil qui tapait sur le crâne toute la journée, des cocotiers qui bordaient la plage et se faufilaient un peu vers l’intérieur de l’île, et pour seule mélodie le bruit des vagues s’écrasant sur la plage…Elle avait tout ce qu’il fallait pour voyager un peu et se détendre loin du monde, loin de tout. Mais ce n’était pas vraiment ce que recherchait la danseuse à ce moment même. Elle ne savait pas par quelle magie ou autre truc vaudou elle était arrivée sur ce trou perdu, seule au monde, à devoir se débrouiller pour trouver de la nourriture et à boire. Heureusement pour elle, d’avoir regardé certaines émissions que je ne nommerai pas ici, l’avait aidé à survivre durant ses quelques jours passés ici. Ce n’était guère très glorieux, car sans couteau, elle ne pouvait pas faire grand-chose. Elle avait réussi à trouver des branchages, les emmagasiner autour de grosses pierres, comme chez les scout, et grâce à sa transformation en créature de feu, elle eut de quoi se réchauffer durant la nuit. Oui, parce que, lorsque le ciel se couvre de son voile sombre, on se les caille un peu beaucoup. Surtout que la demoiselle n’était vêtue que d’un simple haut blanc et d’une longue jupe violette et ceinturée. Presque comme une bohémienne. Et encore. Soledad avait déchiré le bas de sa jupe pour se déplacer plus facilement et s’en servir comme d’un oreiller ou panser certaines plaies légères. Elle était pieds nus et quelques blessures et brûlures les ornaient désormais.

La nuit dernière était terrible. Le ciel s’était couvert de gros nuages gris et grondait. Une tempête…Un vent terrifiant accompagné d’une pluie démentielle. Et Soledad n’avait rien pour se protéger. La jeune femme s’était retirée vers l’intérieur de l’île, se basant au pied d’un énorme arbre, le bois creusé sûrement par des animaux. Légèrement abritée, elle prenait néanmoins la pluie. Tremblante et frigorifiée, assise là, elle arriva tout de même à trouver le sommeil, trop fatiguée de tout cela. La vie d’aventurier n’était apparemment pas faite pour elle. Et la tempête souffla toute la nuit. Au petit matin, le soleil tapait déjà fort et séchait lentement ce petit bout de femme trempée. Ce qui réveillait la demoiselle fut une grosse tarentule qui grimpait le long de son bras, lui chatouillant la peau. Elle hurla, gigotant de partout pour se défaire de la bestiole, et en frissonna lorsque celle-ci partit se réfugier dans des branches plus loin. Brrr, dégoûtant. La danseuse retourna sur ses talons de la vieille pour aller sur la plage. Moins de risques de trouver de grosses araignées répugnantes.

Et lorsqu’elle fut sur la plage, ses yeux s’écarquillèrent de surprise. Sur le sable, un grand bateau, comme le Black Pearl mais sans les voiles noires, était accosté là. C’est un rêve ? Dites-moi sérieusement. Elle ne croyait pas cela possible. Mais où était-elle tombée ? Elle restait à la lisière de la jungle, collée à un arbre, observant un peu la scène. Des hommes descendaient du vaisseau et posaient pieds à terre. Enfin, dans le sable plutôt. De loin, elle ne voyait pas grand-chose, mais leur accoutrement lui rappelait bizarrement ceux d’une série de films célères. Ah ! Mais c’était cela ! Elle devait être sur un plateau de tournage ! Cela ne pouvait être QUE ça. Pourtant, Soledad regarda autour d’elle et il n’y avait pas de micro, ni de caméra ou quoique ce soit d’autres. Peut-être une vue en hauteur ? Ses yeux scrutèrent alors le ciel, lorsqu’elle sentit le contact de grandes mains entourer sa taille. Hop, se sentant soulevée, elle en perdit la voix de surprise sur le coup. La danseuse se retrouva sur l’épaule d’un homme bien plus grand qu’elle, sûrement un de ses marins. Elle tapa franchement avec ses poings dans son dos pour qu’il la repose à terre.

- Déjame ! Póngame al suelo ahora !

Elle aura beau hurler, elle pensait bien que l’homme ne comprendrait sûrement pas. Et ne le ferait pas aussi, aux vues de son sourire carnassier et malsain. De loin, il appela d’autres de ses camarades d’une voix grasse et vraisemblablement embrumée par l’alcool. Mince, Soledad n’était vraiment pas rassurée sur ce qu’allait être la suite des évènements, ne voyant rien d’autre que le dos de cet homme et la vision de la jungle qui s’éloignait d’elle.

- Hé ! Les gars, ramenez-vous ! J’nous ai trouvé le plus beau des trésors !

Combien ils étaient ? La danseuse ne savait pas, mais elle tapait de plus en plus fort sur le dos de celui qui l’emportait. Un cri perçant sortit de ses lèvres lorsqu’elle sentit d’autres grandes mains parcourir son corps : sur ses jambes dénudées, ses mains. L’un d’entre eux, gloussant d’avoir trouvé une femme, passa sa main sous la jupe de la jeune femme, offrant la vue sur ses fesses, y donnant une claque. Un autre vint capturer le visage de la belle entre ses doigts, pressant sur ses joues.

- Mignonne en plus de ça…

Il relâcha sa tête, alors qu’il voyait le visage de Soledad prendre une teinte rouge écarlate. Elle s’empourprait de rage, de colère qui lui tiraillait les entrailles. Elle ne savait que trop bien ce qu’ils allaient faire d’elle, et un haut-le-cœur lui prit la gorge quand elle y pensa. Mais si elle devait se concentrer pour ne pas se transformer en créature de feu. L’instinct de survie pourrait la prendre et alors son corps consumerait ceux des alentours, de ces hommes. Elle n’avait jamais fait cela avant pour se défendre, mais s’il fallait faire pour sortir de ce pétrin, qu’il en soit ainsi…

24
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: vendredi 08 février 2013, 17:23:20 »
-se fout de la tronche de SP-
Les minous au pouvoir ! o/

17h24   Bon, j'vais me préparer moi, sinon, j'vais me payer les bouchons -_-
A dimanche ! **  Soyez sages !

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Après le cours d’espagnol, Soledad avait été appelée de nouveau par son ami Hokuto au lycée de Seikusu, afin de donner des cours de danse cette fois-ci. Et c’est avec grand plaisir qu’elle accepta sa requête, enchantée d’apprendre à d’autres ce qu’elle savait faire de mieux. Bien sûr, cela allait être un peu compliqué car les Japonais ne sont pas connus pour être de bons danseurs, et encore moins à propos des danses latines. Soit. L’andalouse allait faire de son mieux pour qu’au moins, tout le monde s’amuse et donne envie de danser de nouveau, même s’ils n’allaient pas prendre le coup de pied dansant du premier coup.

C’est enthousiaste que la danseuse professionnelle se prépara dans sa chambre d’hôtel, fouillant son énorme valise remplie de costumes de spectacle. Elle attrapa quelque chose de sobre, le tout noir, une jupe de flamenco, les chaussures de même, et un haut à longues manches mais le dos découvert. Elle ne prit pas la peine de mettre un soutien-gorge, le gênant souvent dans ce genre de cours, et comme elle n’avait pas été particulièrement gâtée par la nature, cela ne changeait pas grand-chose. Bien. Elle prépara un sac avec des petits biscuits, une grande bouteille d’eau à laquelle elle rajouta un jus de citron frais. Maintenant, direction le lycée !

Bien évidemment, une voiture aux vitres teintées l’attendait spécialement devant l’entrée de son hôtel. Elle qui voulait un peu inaperçue, c’est raté. Assise sur la banquette arrière, elle soupira longuement tout en regardant à travers la vitre, se demandant s’il y allait avoir un minimum d’élèves à ce cours. Arrivé au lycée, elle se dirigea vers le gymnase où une salle avait été préparée pour le cours de la demoiselle. Elle rentra alors dans la salle, d’un paquet parfait et ciré, des barres au mur, ainsi que des miroirs, chose essentielle pour donner des cours de danse. Elle salua la petite foule d’élèves, déposant son sac au sol, mais son attention se rapporta rapidement sur une élève, plutôt bien foutue, et qui attirait bien des regards. En même temps avec sa robe décolletée et assez courte, il est fou celui qui ne la regarde pas ! Les joues de Soledad prirent des teintes légèrement rouges, un trait jalouse de cette demoiselle au corps parfait. Elle s’adressa d’ailleurs à elle, sans méchanceté, dans un japonais un peu hésitant.

- J’espère qu’au moins, vous serez à votre aise pour danser, Señorita.

Elle lui adressa un petit sourire, et c’est amusée, voyant bien comment les garçons la regarder, qu’elle reprit la parole.

- S’il y a des accidents durant ce cours, surtout des garçons qui tombent, ce ne serait pas de ma faute…Bon, je me présente : Soledad Castejón, danseuse espagnole professionnelle. J’imagine bien que vous vous doutiez que je vous apprendrais quelques pas de danse latine. Mais avant cela, il serait préférable de vous échauffer un minimum. Les jambes, et les articulations en général. Faites comme à votre habitude en gym, voulez-vous ?

Non, pas de sa faute, mais plutôt qu'ils tomberaient comme des mouches quand la jeune fille si peu couverte allait devoir faire quelques mouvements et que l'on verrait...Ahem. Bon. Soit ils faisaient comme leur prof de sport leur avait appris en gymnastique pour les échauffements, soit ils pouvaient très bien suivre les mouvements de l’andalouse. Elle joignit ses mains et fit bouger ses poignets pour les chauffer. Idem pour les chevilles, pour le cou, épaules, genoux. Elle prit place, fesses au sol, sa jupe s’étalant comme une fleur, écartant les jambes devant elle, et abaissa le haut de son corps pour venir toucher ses orteils. Un échauffement tout simple en réalité, mais on ne le risquait pas de se faire mal ainsi.

- Dites-moi un peu qui a déjà fait de la danse, et surtout, quel genre de danse voulez-vous expérimenter aujourd’hui. Je suis toute ouïe !

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: vendredi 08 février 2013, 16:49:18 »
Tu devais bousiller ses collants, Marie ! ><

16h50

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: vendredi 08 février 2013, 16:22:41 »
De rien, Maître ! o/
La prochaine fois que je remonte, j'te fais le ravitaillement. :3

16h24    -touchée au coeur ! Argh !-
Te quiero tambien <3

Et au fait, Law, c'est UN pétale ! ><

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Le coin du chalant / Re : Firedance !
« le: samedi 26 janvier 2013, 11:53:23 »
On s'demande pourquoi ! ::)

MP o/

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Nous allons donc commencer un vrai cours. Le tout premier pour Soledad ! Cela faisait des lustres qu’elle n’avait pas mis les pieds dans une salle de classe. Elle avait fini les cours à ses dix-huit ans, quittant le lycée diplômée pour ne se consacrer qu’à la danse. D’abord le flamenco, et ensuite, d’autres danses entraînantes comme le tango, la salsa, et j’en passe. Et aujourd’hui, c’était elle le professeur. Et dire qu’elle faisait cours à des élèves qui n’avaient que, allez quoi, trois ans de différence au maximum, pas plus. L’andalouse aurait pu être l’un d’entre eux. Mais pour être plus à l’aise avec son nouveau boulot de l’instant, elle appela un élève, le retardataire notamment, pour l’aider à écrire quelques questions au tableau.

Ce garçon…Son regard noir était constamment posé sur la danseuse, et elle l’avait bien remarqué, sans pour autant y répondre. Il n’avait pas d’expression particulière, il était tout simplement…Intense. Non sans déstabiliser la nouvelle professeure, le jeune homme la frôla, murmurant quelques paroles qui justifia son petit rire d’il y a quelques minutes. Alors, il avait réellement compris les paroles en espagnol que la demoiselle avait proféré. Zut. Quelle belle image elle lui donnait là, d’une prof qui ne sait même pas retenir de simples gros mots.

Tous deux postés au tableau, Mitsukane attendait patiemment chaque question pour les écrire au tableau. Les quelques interrogations firent rire doucement les élèves, et ceci n’énerva nullement la danseuse. Tout se déroulait plutôt bien, même si le jeune homme au tableau semblait se faire littéralement chier à écrire à la craie toutes les phrases ridicules qui fusaient dans la classe. Les paroles ironiques qu’il tint firent détourner les yeux noirs de Soledad sur lui. Un fin sourire s’afficha sur le visage de l’andalouse. Elle avait beau être célèbre, elle ne restait qu’une danseuse, soit quelqu’un de beaucoup connu qu’une actrice ou une chanteuse. Quoique, elle aurait pu se lancer dans la chanson, car sa voix était sublime, selon les dires de son manager.

Mitsukane se mit à participer au cours. Lui qui tenait la craie, écrivit en quelques mots de japonais, une question qui surprit l’espagnole. Le jeune homme se rattrapa très vite, reformulant sa question. Mais Soledad n’était pas dupe. Qui se serait trompé en écrivant une chose toute bête ? Tout cela était intentionnel. Un autre sourire orna le visage de la brunette, qui se retourna un instant vers le jeune homme, lui affligeant une petite tape sur le sommet du crâne. Un peu comme à la Gibbs de NCIS, rien de bien méchant donc. Mais c’était histoire de le remettre à sa place, à sa manière, sans en faire une tartine devant tout le monde. Elle se faisait joueuse aussi, ne répondant pas à sa demande. Du moins, pas de suite. Juste un sourire.

- Bien. Commençons avec ces premières questions. Je vais écrire l’équivalent en espagnol dessous, et on répétera pour que vous le prononciez correctement, d’accord ?

Une main tendue, Soledad demanda à Mitsukane de lui passer la craie afin d’écrire les différentes phrases en castellan. Les dernières furent vite écrites, mais…C’est que le jeune homme avait écrit un peu trop haut pour l’andalouse, qui avait au moins une bonne vingtaine de centimètres de différence avec l’élève. Et même en se mettant sur la pointe des pieds et tendant son bras à fond, elle n’y arrivait pas. La honte…Son visage se mit à rougir, ne sachant trop quoi faire du coup. Pas d’estrade, pas de chaise de profs…Mais il y avait celle de Mitsukane de libre. Bon, tant pis bonhomme, tu resteras debout encore quelques minutes.

Traversant une partie de la salle, faisant voleter sa jupe noire, Soledad vint chopper la chaise libre et l’installer juste contre le mur soutenant le tableau. La craie en main, elle se tint debout sur la chaise pour enfin terminer ce qu’elle devait faire. Un petit soupir de satisfaction alors qu’elle époussète ses mains recouvertes de poudre blanche, et redescend de la chaise.

- Bien, commençons par la première. Où se trouve la grand place, s’il-vous-plaît ? ¿ Donde esta la plaza mayor, por favor ? Répétez maintenant.

Bon, c’était simple pour l’instant. Mais tout ce qui est prononciation est assez difficile pour les étrangers.

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La question qu’avait posée Soledad pour savoir si quelques élèves savaient quelque chose de l’Espagne…Comment dire ? Elle était obligatoire, pour savoir par quel bout elle devait commencer. Mais au fond, elle s’attendait aux réponses que l’andalouse vient d’entendre. Des réponses très studieuses, et d’autres beaucoup moins. Cela fit sourire l’espagnole un moment, juste un peu, car d’un côté, le jeune homme n’avait pas tort. Les Espagnoles sont très souvent de belles femmes, peau blanche ou mate, brunes bien faites. Mais cette population féminine était très basée sur le superficiel, les adolescentes qui cherchaient à se maquiller et paraître plus âgées qu’elles ne l’étaient juste pour séduire et plaire…C’est quelque chose qui exaspérait notre danseuse, le superficiel, même s’il est vrai qu’en étant devenue une professionnelle de la danse, elle devait faire attention à son physique. Mais elle préférait le naturel. Soit. Ce qui fit tiquer l’andalouse, c’est plutôt le « les filles sont bonnes »…Quelles belles paroles de machos tiens ! Qui ne voyait que chez les femmes, une distraction. Non mais ! Les femmes ne sont pas des morceaux de viande !

Un bon gros groupe se mit à glousser à la remarque du jeune homme, alors que Soledad bouillonnait encore aux paroles, qu’elle prenait pour elle. Et aussi parce qu’elle voyait bien que les jeunes s’en fichaient royalement d’elle. Quel manque de respect…Et c’est quelque chose que Soledad déteste par-dessus tout. Alors, histoire de remettre tout le monde à sa place, l’andalouse s’était approchée du tableau, faisant crisser ses ongles dessus. Ce son strident amena à un grand silence dans la salle de cours, les élèves enfin tranquilles, certains après s’être bouchés les oreilles. Le calme étant revenu en classe, Soledad, après avoir ruminé un gros mot dans sa langue maternelle, exprima son avis à tous les élèves, et que celui dont le cours n’intéressait pas, pouvait sortir, faisant un signe de la main vers la porte.

La petite crise de la brune semblait avoir fait son effet. Les élèves étaient d’un calme surprenant. Sauf un. Le retardataire de tout à l’heure ricanait doucement aux paroles de la jeune femme. Se moquait-il d’elle ? L’andalouse prit le temps de se repasser ses paroles précédentes dans son esprit, pour voir la chose qu’il l’aura fait rire. Et là…Elle se plaqua une main brusquement sur la bouche, rougissant de sa bêtise. Elle avait dit une grossièreté. C’était en espagnol, soit. Mais peut-être que certains élèves connaissaient cette idiome. Mince, alors Mitsu…Argh, c’était quoi déjà ? Ah ! Ce Mitsukane aurait compris l’insulte involontaire de Soledad. Et bien, pour un premier contact avec la classe. Scrutant le reste de la classe qui interrogeait l’élève ricanant du regard, comme le croyant fou, la danseuse sut alors qu’il était le seul à avoir compris le peu d’espagnol qui était sorti d’entre ses fines lèvres. Dios mio…Elle devra faire attention à ce qu’elle dit désormais, au risque de sortir une autre grossièreté et que ce jeune homme, qui ne cesse de la fixer et la mettre mal à l’aise d’ailleurs, ne le remarque de nouveau.

Soledad toussa légèrement pour reprendre une certaine contenance et enfin faire, ce qu’elle pensait être, un cours d’espagnol. Bien. Pour se sentir plus à l’aise, du moins un minimum, il fallait faire, selon elle, participer les élèves. Montrant d’un geste de la main (oui, on montre pas du doigt, c’pas bien !) le jeune homme qui ne cessait de l’observer de ses orbes noires, elle l’invita à se lever pour se mettre au tableau.

- ¿ Puedes ayudarme por favor ? Peux-tu m’aider, s’il-te-plaît Mitsukane ? J’aimerais que tu écrives au tableau ce qu’il sera dit…

Soledad s’avança gracieusement vers le tableau, faisant joliment voleter sa jupe, comme si le vent la soulevait. Elle se retourna vers la classe, tapotant le support pour que Mitsukane veuille bien prendre la peine de se lever et de prendre une craie.

- Pues, vamos…Je vais vous demander de dicter des questions ou des phrases à Mitsukane pour qu’il les écrive au tableau. Des choses que vous pensez que cela vous serait utile si vous alliez en Espagne pour la première fois. Histoire que vous puissiez vous débrouiller seuls avec quelques mots. Comme « Où se trouve la grande place, s’il-vous-plait ? » par exemple. On est d’accord ? Allons-y donc. Pues, digame…

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