Le Grand Jeu
Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Centre-ville de Seikusu => Discussion démarrée par: Kara Desco le mardi 15 décembre 2020, 18:42:06
-
« Et toi, Desco, tu fais quoi ce soir ? »
Il faisait nuit depuis un moment, dans les bureaux de la boite, et il ne restait que quelques collègues en costume cravate à son étage. Elle voulait finir ce tableur affreux où elle entrait les chiffres de ses ventes du mois, pour l’envoyer dans les temps à ses boss, et espérer ne pas avoir de convocation à un entretien, dès le lendemain. Ce qui expliquait les heures supplémentaires, les yeux rivés sur l’écran à la lumière froide de son ordinateur portable. Elle releva à peine l’interpellation, se contant de souffler.
« J’vais finir ça et commander une pizza, y a un match d’e-sport que j’veux pas louper… » Des rires gras accompagnèrent sa réponse, l’un des collègues sur le départ articulant clairement une insulte de type sexiste comme « Et tu comprends tout ou t’as un mec qui te traduit ? »
Tocard.
Elle avait deux chiffres à rentrer avant de pouvoir filer, aller, courage, c’était vendredi soir, c’était la fin du mois, elle pourrait souffler un peu. Concentrée, elle écouta à moitié les remarques des deux lourdauds, et se sentit soulagée dès qu’elle enregistra le tableau. Aller, plus qu’à l’envoyer au Directeur des Ventes…
Le son caractéristique d’une réception de mail la fit sursauter, laissant les collègues hilares, puisque visiblement rester à la regarder semblait amusant, et elle fut surprise de constater qu’il s’agissait justement de son boss.
« Oh. Merde. » Laissa-t-elle s’échapper, retombant sur le dossier de son fauteuil, désemparée. « Putain, j’suis convoquée demain après-midi pour un entretien avec Phil. »
Les deux costards-cravates avaient arrêté de rire et s’étaient approchés pour lire par-dessus son épaule. Hin hin, c’était une convocation en bonne et due forme, et ça sentait vraiment mauvais.
« C’est tes ventes à chier, ça, Desco, fallait donner un peu plus de ta personne pour refiler la camelote. » Gloussa l’un d’eux, l’autre lui donnant une petite tape amicale sur la tête, et les deux la saluant en fuyant lâchement. « Bye Desco, profite bien de ta dernière nuit d’employée ! »
Les enfoirés.
Elle était dépitée, et bientôt furieuse. Se levant brutalement, elle referma son ordinateur sans douceur, empoigna sa veste, et quitta les lieux en fermant la lumière derrière elle. Dans l’ascenseur vide, elle crut qu’elle allait pleurer… Perdre son job, c’était se mettre dans une merde noire, dire adieu à son appartement pas trop miteux, et devoir retrouver autre chose de plus modeste. Sans compter qu’il faudrait encore subir l’humiliation de l’entretien…
Elle avait envie d’un verre, là, tout de suite. C’était le début de soirée, elle était seule, et tellement désespérée qu’elle fut même tentée d’envoyer un sms à un de ses ex. Mais heureusement, elle réussit à se retenir, pas encore assez au fond du trou, sans doute…
Marchand au hasard, elle était instinctivement allé vers le bar où elle allait parfois, se sentant mieux à l’idée de retrouver un endroit connu, familier et… « Fermé pour congés ».
« Putain. »
Son regard morne se tourna vers un groupe de mec au look excentrique, habillés comme des corbeaux et aux bottes de cuir couvertes de pics métalliques. Elle ricana en les voyant, les suivant de son regard morne par la circonstance, jusqu’à ce qu’ils entrent dans un grand bâtiment où l’enseigne annonçait "Shibuya Club Escape". Avec une moue, et sans savoir vraiment pourquoi, elle leur emboita le pas, pas vraiment convaincue. Ça lui disait vaguement quelque chose, ce nom-là, elle avait lu des articles dessus sur le web, durant ces longues heures d’errance à scroller sans but.
Alors à l’intérieur, l’ambiance du nightclub la fit sourire… C’était pile ce qu’il lui fallait ! La nouveauté saurait lui faire oublier l’espace et le temps, et elle ne doutait pas que l’alcool allait lui permettre de parfaitement effacer cette soirée de l’enfer.
La musique était forte, elle mit du temps à s’y habituer, et se rendit compte qu’à part la couleur, ses vêtements détonnaient vraiment avec le dress code de l’endroit. Certain.e.s l’avaient regardé entrer et avait ri ou chuchoté, et à vrai dire, elle sortait du bureau alors… Son tailleur faisait tache ici. Elle détacha la pince qui retenait ses cheveux châtains, coupé dans un carré mal entretenu par flemme, pour tenter d’avoir l’air plus cool…
S’avançant jusqu’au bar, bien décidée à dépenser ce qui lui restait avant la prime de licenciement en cocktails, elle constata qu’à cette heure de début de soirée, la population était surtout là pour prendre l’apéritif, et restait collée au comptoir. Elle se fraya un passa, se fit écraser l’escarpin par une grosse godasse rembourrée de métal et pesta entre ses dents, mais … pas trop fort, pour éviter les ennuis. La savate appartenait à un grand gars aux cheveux longs, qui avait l’air d’avoir des ancêtres vikings, autant ne pas l’agacer.
« Hé, un Russe Blanc ! » Fit-elle en se penchant sur le comptoir, en cherchant des yeux le barman. Elle ne le vit d’abord pas et grogna, se fit bousculer par un groupe mort de rire, et claqua la langue contre son palais d’impatience.
« Oh, toi, un Russe Blanc ! » Insista-t-elle dès qu’elle aperçu le serveur. C’était un mec aux cheveux clair, qui discutait avec un client, surement un habitué. Oui, hé bien peu importait, elle avait soif.
« T’es sourd, mec, je t’appelle là ! » haussa-t-elle la voix avec véhémence, sûre cette fois qu’il allait l’entendre. La vache, elle allait mettre une sale note à cet établissement sur le web, il était bouché ou quoi ?
-
Kaito était d'excellente humeur, sa journée s'était parfaitement déroulée. Il avait obtenu dans la matinée les résultats de ses partiels et ils s'étaient montrés au delà de ses espérances. Brillantissime. C'est ainsi que l'avait définit madame Hiroshigawa, l'une des maitres de chaire de l'université. Ces notes clôturaient cette partie de l'année et il allait pouvoir se reposer un peu et profiter de ses passions. Ses parents avaient accueilli la nouvelle avec fierté, comme toujours, et pendant que son père sortait pour lui acheter un cadeau, sa mère s'en allait remercier leurs ancêtres au temple. Kaito avait 19 ans et ses parents l'entretenait toujours comme un petit garçon.
Seul bémol à cette journée heureuse, Kaito n'avait pas vraiment d'amis avec qui partager sa joie aussi s'était-il juré de se rattraper ce soir même au club où il officiait comme barman, ou plutôt, dans une équipe derrière le bar.
En fin d'après midi, il avait sauté dans son jean noir, passé un t-shirt à l'effigie d'Eddy, la créature des Maiden, bouclé des bracelets de cuir à ses poignets, enfilé ses godasses et quitté sa maison, ses AirPods vissés dans les oreilles.
Arrivé au club plus tôt que d'habitude, il y avait convié les personnes du staff pour fêter l'évènement de la journée, avec l'aval du patron bien sûr. Il avait ramené quelques bouteilles pas trop chères d'imitation de champagne, de la bière et des crackers salés. Hitomi et Saeko, deux serveuses de salle ayant le même âge que lui l'avaient fait boire suite à un jeu de paris stupides mais amusants. Assez peu habitué à consommer de l'alcool, il se sentait euphorique mais sut se maitriser pour prendre son service.
Il n'y avait ce soir là aucun thème particulier, le club tournait en mode normal, c'est à dire en accueillant une clientèle très branchée heavy metal, avide de hurlements sauvages et de riffs de guitare monstrueux. Dès l'ouverture, les différentes salles s'étaient remplies aussi vite que les amplis déversaient une musique tonitruante. Kaito avait salué beaucoup d'habitués avec qui il s'entendait bien. Le jeune homme était sociable, aimable et avait toujours le sourire aux lèvres. Sa fraicheur attirait les filles comme un aimant et autant, ailleurs qu'au club, il aurait stressé, autant au bar, il en riait et plaisantait. Un client le titillait d'ailleurs à ce sujet au moment même.
"Kaito ! .............. Hey, KAITO !"
Au son de la grosse voix, le jeune homme se retourne et réponds à l'immense asiatique qui l'apostrophe.
"Ouais Gengis ? Qu'est-ce qu'il te faut?"
Gengis est un client régulier du club. Physiquement très impressionnant, il arbore le plus souvent des gros cuirs cloutés et des chaines massives mais le détail le plus impressionnant est son crâne rasé surmonté d'une seule et unique natte noire tressée. Du fait aussi de sa moustache fine et tombante, il ressemble à un grand chef mongol d'où son surnom de Gengis. En fait, personne ne sait comment il s'appelle vraiment.
"Y'a ta maman qui t'appelle au bar et elle a l'air énervée, elle cherche un russe blanc."
"Ma maman ?"
Kaito s'approche, ne comprenant pas où le géant veut en venir et au dernier moment, aperçoit juste derrière l'homme une jolie jeune femme, bon oui, plus âgée que lui mais de là à être sa mère ... non.
"T'es con Gengis ... Salut ! Moi c'est Kaito, l'écoute pas, il a déjà pas mal bu mais il est sympa."
A l'aise derrière son bar, il ne prend pas de risque mais reste discret pour la détailler. Oui, bien jolie dans ce tailleur. Elle doit sortir du boulot.
"Un russe blanc ? Dure journée ?" En effet, elle n'a pas l'air d'être dans son meilleur jour.
Il prépare un verre old fashion.
"Tu le veux classique ou avec du lait concentré et une gousse de vanille?"
Il attrape une bouteille de vodka, la fait disparaitre dans son dos pour la faire passer par dessus son épaule.
"Et la dose de vodka ? Un rien plus forte que nécessaire c'est ça ?"
Le patron de la boite passe à ce moment-là et claque un shooter devant Kaito.
"Je te l'offre celui-là Kaito! Bravo pour tes résultats !"
"Merci Boss." Il se verse aussi une dose de vodka. "Je suis content d'avoir quelqu'un avec qui trinquer, tu le veux bien ?"
Gengis réplique "Non, elle veut pas, elle fait la gueule."
"Gengis !"
-
Bon, le petit Barman s’appelait visiblement Kaito, et. Elle fut désarçonnée par son sourire, cette attitude joviale pleine de peps. Tout avait l’air tellement D@rk ici, que la joie de vivre était perturbante, surtout dans la tête d’une Kara qui voyait ce soir tout en noir. Sans jeu de mot bidon. Elle resta un peu bouche-bée, s’étant sans doute attendue à une réplique plus véhémente, mais elle vint, finalement… Pas de la bouche du blondinet, mais d’un colosse qui devait pouvoir écraser sa tête entre deux de ses doigts.
Il avait aimablement souligné son âge à peine quelques secondes avant, se croyant sans doute drôle, et réitérait en portant un jugement sur sa mine des mauvais jours. Bah… il n’avait pas tort. Pourtant Kara suivit les échanges entre le petit Blond et son Patron, et… la réussite comme l’enthousiasme visible du jeune homme lui enfoncèrent un bon gros pieux dans le cœur. Elle soupira en laissant retomber ses épaules, comme une loque, se hissant sur un tabouret haut, comme pour entériner le fait qu’elle resterait en effet ici un moment.
« Tu me vends du rêve avec ta gousse de vanille, va pour cet extra, j’ai besoin d’une double dose de vodka. » Fit-elle en avouant toute la misère de cette journée dans un regard déprimé, alliant le geste à la parole, ses doigts formant un V bien tendu. Kara essayait d’être aimable, mais les circonstances n’aidaient pas, elle eut du mal à lui sourire, prenant en pleine face sa bonne humeur.
Quant aux fameux Gengis, en d’autres circonstances, elle aurait sans doute juste fermé sa bouche, se contentant de n’être personne, mais ce n’était en effet pas son soir. Elle tourna le buste vers lui, remonta jusqu’à son visage ses petits yeux de fouine fatiguée et fronça les sourcils.
« Sois mignon, ferme-la, et laisse-moi répondre par moi-même, tu veux. » Pesta-t-elle, la tension de sa journée, le stress du lendemain et l’altercation avec ses collègues la rendaient bien trop à fleur de peau. Elle était loin d’être du genre bagarreuse -en dehors de troller les gens sur internet- mais ne voulait pas non plus se laisser marcher sur les pieds. Humour ou pas, alcool ou non, Kara allait sans doute se faire licencier comme une malpropre, et se faisait déjà victimiser par ses collègues, alors cette fois, non.
Elle tira la langue au grand Chef Barbare, avant de se tourner de nouveau vers le petit Blond, plissant les yeux d’un air provoquant, autant pour Kaito que pour Gengis.
« Franchement, ouais, j’vais trinquer avec toi, et pas qu’une fois. On fête quoi ? » Son regard était déterminé, la force du désespoir ; elle voulait oublier cette sale journée de l’enfer.
« Non mais. Attends. T’es majeur, hein ? » S’inquiéta-t-elle soudain, l’air soupçonneux. Il faisait jeune, tout de même, et même si elle doutait qu’on employait des gamins dans un bar de nuit comme celui-ci, c’était peut-être une magouille grossière du Patron pour éviter de payer correctement ses salariés.
-
L'empereur mongol partit d'un gros rire aussi tonitruant que la musique.
"Toi petite femelle je t'aime bien ! Kaito, son prochain verre est pour moi, je vous laisse, bonne baise !"
La montagne humaine s'éloigna laissant sa place à un nouveau client qui commanda une pression. De la tireuse, Kaito hurla.
"J'ai réussi mes partiels avec succès, j'ai bossé comme un fou et je suis trop content. Ca a payé !"
Il revint vers elle.
"On va boire à ça et aussi à notre rencontre parce que tu viens de mettre Gengis KO et ça , je l'ai jamais vu, alors comme t'es une battante, je vais être ton chevalier servant pour la soirée!"
Effectivement il surdosa le cocktail et devant elle, fendit une gousse de vanille qu'il y fit tremper.
"Tchin! On trinque! Et tu préfères que je t'appelle comment?"
Il s'enfila son shooter d'un coup et grimaca tandis que la chaleur de l'alcool envahissait son estomac.
"Woow ! C'est fort" Il manqua s'étrangler.
A bien regarder, cette femme était super mignonne. Kaito bloqua sur sa bouche avant de s'en rendre compte et de se retourner faire ... n'importe quoi pour cacher son trouble passager. Ca commençait toujours comme ca dans les hentai qu'il regardait, le garçon timide et la bombe prête à tout. Il chassa cette pensée, l'alcool ne l'aidait pas.
"Oui oui je suis majeur, mon patron rigole pas avec ça. J'ai 19 ans. Je bosse après le bahut pour me faire un peu d'argent. C'est fatiguant mais j'aime bien ce club. Il s'y passe des tonnes de trucs et ... euh t'es toute rouge, si t'as chaud, y'a un vestiaire juste là, échange contre ticket."
Il était franchement curieux de découvrir ce qui se cachait sous cette veste de tailleur.
"Je te promet qu'a ton retour, le cocktail de Gengis sera corsé! Ce soir, cette bouteille de vodka est à nous."
Le patron repassa ...
"Ouais ouais Kaito, tu finis debout quand même. Et tu restes poli avec les clientes même si elles te rentrent dedans."
"Oui boss! Comme d'habitude! Euh ... c'est pas que ça arrive souvent mais bon, voilà je reste toujours poli."
"Et qu'est ce qui t'amène dans le club le plus sympa de la ville ce soir? L'envie de t'accaparer le barman le plus .... euh sorry la vodka me fait plus de trucs qu'il faudrait"
L'air contrit, il fit une grimace adorable et se mordit la lèvre.
-
Elle s’attendait à se prendre un poing dans la figure, mais le grand balèse explosait de rire, la laissant pantoise puis… pouffant de le voir hilare. Merde, il avait l’air tellement plus sympa que son apparence le laissait penser. A croire que derrière tous ces mecs super ténébreux qui avaient l’air déprimés, se cachaient euh… des gens normaux ? Passant sur le fait qu’elle détestait vraiment qu’il l’appelle femelle, elle écarquilla de grands yeux quand il sous-entendit des suites un peu plus torrides avec le Blondinet, avant de s’esquiver.
Très drôle, Gengis, vraiment, elle leva les yeux au ciel et fut décontenancée par l’enthousiasme débordant du Gamin derrière le comptoir. Ce type tout sourire était étudiant, il avait réussi des examens, Kara essaya de sourire mais cela ressembla plus à un rictus sarcastique. Merde, il était vraiment jeune, et à bien le regarder, il avait l’air d’un adolescent parfait, tout propre sur lui, intelligent, assidu, qui bosse pour payer ses études, qui prend le bus, qui vit chez ses parents et qui …
« Chevalier servant ? » Elle leva un sourcil et éclata de rire en le voyant bien charger son verre, impatiente dès lors ; Kara n’avait pas l’habitude de boire, mais quand elle le faisait, c’était à l’excès, en général. Voilà pourquoi elle évitait d’acheter du vin ou de la bière bon marché chez elle, pour éviter de finir tous les soirs avec sa bouffe en sachet à siroter de l’alcool pas cher pour oublier qu’elle avait une vie de merde. Elle rectifia d’un air un peu moqueur.
« Hé, rêve pas, j’ai pas besoin de chevalier servant. » Surtout si, comme il semblait le dire, elle était une ‘battante’. Par contre, besoin de compagnie, ça, assurément, c’est ce qu’elle allait lui répondre, en plus de son prénom, quand il s’étouffa à moitié, lui faisant lâcher un rire instinctif.
« Ah ouais, c’est fort ? » Elle le trouva immédiatement assez attachant, se servant de la gousse de vanille qu’elle fit tourner négligemment dans son verre, avant de se pencher pour siroter à la paille et goûter le cocktail. Merveilleux, elle écarquilla les yeux avec délice, venant ficher son regard dans celui de l’auteur de cette petite douceur.
« Ohhhhhh, merde. » Souffla-t-elle en roulant des yeux, comme si elle venait de plonger dans un bon bain chaud. L’alcool lui piqua la langue, l’arôme du café réveilla ses papilles, et la douceur sucrée et vanillée envahit sa gorge. C’était divin, elle voulait mille cocktails. Kara inspira une énorme gorgée supplémentaire, pour confirmer combien c’était bon, saisissant le regard de Kaito sur elle, et son soudain besoin de se tourner. Bon, après tout, il bossait, lui, il ne fallait pas l’oublier.
Bonté divine, il était majeur, Kara fut rassurée, estimant qu’elle aurait sans doute quelques scrupules à inciter un mineur à boire. Et. Et à le mater plus sérieusement. Elle toucha ses joues quand il lui fit la remarque et se leva d’un bond. Suivant du regard l’échange avec le Boss, Kara se demanda combien de shooter ce Kaito pourrait boire avant de décevoir le Patron… Hm, stop, non, il fallait qu’elle arrête là le mauvais esprit, l’Adolescent était sympa, il avait une bonne bouille en plus.
« T’as raison, je reviens. Surveille mon verre, hein. » Elle alla porter sa veste de tailleur au vestiaire, en songeant que, tout de même, 19 ans c’était assez jeune, quand même. Grimaçant pour elle-même, pestant qu’elle était vraiment à un âge ingrat où les gamins de vingt ans sont ultra sexy, mais leur père aussi…
Elle revint enfin, débarrassée de sa veste et les pommettes moins rouges, en réajustant son chemisier au décolleté assez efficace pour réussir à vendre n’importe quelle merde à un vieux pervers. Bordel, et avec tout ça, elle avait sans doute les chiffres les plus mauvais du service. Cette pensée l’assombrit pendant qu’elle revenait s’asseoir pour retrouver son verre, qu’elle avait déjà bien entamé.
Elle suça le bout de sa paille, pour la reposer sur le bar et finir d’un coup son cocktail, reposant le verre avec une force toute relative vu son gabarit. Pourtant moins bougon, Kara esquissa un petit sourire, puis un rire vint recevoir les quelques mots en trop que la boisson faisait prononcer au barman.
« Ah ah, je connaissais même pas ce club, j’ai suivi des mecs, je… Je sais pas trop pourquoi. » Haussement d’épaule, en fronçant le nez ; Elle fit glisser le verre d’une pichenette jusqu’à Kaito, lui lançant un regard équivoque. Kara avait soif. Et il avait fait des promesses qu’il devrait tenir, lui comme Gengis.
« Je vais sans doute me faire lourder de mon job, demain, alors ce soir j’veux décompresser. » Kara repoussa sa frange mal taillée en expirant. « Alors, mon chou, je crois que oui, tu peux rester tout près de moi toute la nuit, parce qu’il va m’en falloir pas mal des shooters, pour oublier cette vie de merde. »
Le petit sourire de Kaito était attendrissant et irrésistible, il devait pouvoir se sortir de toutes les pires situations avec un tel visage angélique, même si visiblement, il était dans une phase de rébellion vestimentaire. Ce petit mordillement de lèvre devait en faire fondre plus d’une, c’était assez chou, ce gamin devait avoir du succès parmi les étudiantes, ou les petites Gothiques de ce club.
« Aller, Kaito, sers-moi un Gengis ! Oh, moi c’est Kara. » Pouffa la jeune femme, l’œil brillant.
-
Bon sang ! Il n'arriverait pas à la regarder dans les yeux. C'était pas normal de se promener avec un décolleté pareil. C'était exactement la vision qu'il avait d'une nana lunatique qui tyrannisait ses collègues au travail. Kaito se demanda si elle était du genre dominatrix et portait un gode ceinture à la maison.
Horreur! Il espérait que non. Son cœur manqua un battement. Qu'elle arrête de sucer sa paille comme ça aussi!
Il tomba des nues quand elle lui annonça la perte probable de son emploi le lendemain.
"Ah mince! Je suis désolé d'entendre ça. Ben, tu as raison, on va éviter d'en parler, demain est un autre jour. Mais en attendant ...."
Le barman récupéra une deuxième bouteille de vodka et des deux mains, remplit sans complexe un nouveau verre Old Fashion. Un Big One cette fois. Il ajouta le reste nécessaire pour réaliser le cocktail et annonça fièrement ...
"Et un Double Gengis Khan blanc pour Kara, grande pourfendeuse de mongols bourrés!"
Lui même se servit un nouveau shooter mais hésita ensuite ...
"Euh je crois que je vais pas te suivre parce que tu arriverais pas à me porter chez moi et en plus si je meurs ici, mon patron risque de me tuer gravement une deuxième fois ... Mais je ne t'abandonne pas!"
Il se servit un coca et avec un clin d'oeil à la jeune femme en but une longue gorgée. Un groupe d'excités l'appela et il s'excusa.
"Garde bien tes miches sur le comptoir ......... TES MAINS sur le comptoir que que que..."
Il bafouilla un truc nul. Sa langue avait fourché et à trop avoir lorgné la poitrine délicieusement exposée, il avait pensé tout haut ce qu'il ne ... fallait pas penser tout haut.
La nouvelle commande à préparer prit du temps et Kaito espérait que Kara ne disparaisse pas. Il se sentait bien malgré ses bourdes. Bon, il avait bu et son état euphorique s'épanouissait. Cette compagnie inattendue lui plaisait beaucoup. Argh!! Les amplis donnaient tout ce qu'ils avaient et la soirée s'orientait très death metal et la pédale double bass de la batterie fracassait les murs du club.
Quand il eut fini, il revint vers Kara.
"Hey salut tu te rappelles de moi ? Je te ressert ou je te ressert ? Demande moi ce que tu veux, j'ai la prétention de pouvoir de faire n'importe quoi ici."
La carte des cocktails était monstrueuse.
"Tu tiens le choc? C'est pas le genre de musique que tout le monde aime."
Il pinça ses lèvres et osa un trait d'humour qui ne lui ressemblait pas.
"Tu es toute rouge, il y a un vestiaire là bas, échange contre ticket. Je surveille ton verre."
-
Le petit barman avait l’air sincèrement empathique au vu de sa révélation, et elle haussa les épaules avec nonchalance, comme pour signifier que, de toute façon, elle n’avait aucune maîtrise de ce qui se passerait le lendemain… Sa note positive fit briller son regard clair, qui pétilla à le voir jongler avec dextérité entre les bouteilles et les ingrédients. Et puis, la taille du verre laissait rêveuse…
Elle loucha presque en recevant le cocktail xxl, se mordant la lèvre d’impatience, gigotant comme une gamine devant une vitrine de bonbons. C’était peut-être juste les friandises des adultes, l’alcool… Kara lâcha un admiratif : « Waaaaaou, ça semble sauvage, ouaiiis ! »
Dans l’euphorie, elle se saisit de son verre, sa main semblant assez petite comparativement, et s’apprêtait à trinquer avec Kaito, paraissant disposé à s’alcooliser davantage mais. Hm, elle fit une petite grimace. C’était plus raisonnable oui, elle acquiesça pour valider ce choix, après tout, il bossait c’est vrai, et personne n’avait envie de décevoir son Patron. Hein, Kara ? Evitant de lui donner raison quant à sa faible capacité à le soulever jusqu’à chez lui -si tant est qu’elle en soit capable également après le Gengis Khan Blanc double dose- la jeune femme leva un pouce d’approbation.
Ce mec était vraiment un ‘good boy’, ce qui confirmait la petite tête de premier de la classe, se dit-elle avec un petit sourire sardonique, attrapant la paille entre ses dents, mais risquant immédiatement de s’étouffer avec sa première gorgée. Une larme lui monta aux yeux, c’était vraiment, vraiment surdosé. Et surtout, elle ne s’attendait vraiment pas à ce qu’il fasse un tel lapsus. Elle avait peut-être mal compris ? Dans le doute, de toute façon, elle toussa en se frappant la poitrine du poing, sans réagir à cette petite langue qui avait fourché. Non, vraiment, il avait du dire « mains ».
Sauvé par le gong, Kaito s’empressait de servir les autres clients. Kara considéra d’un œil perplexe ce qu’elle pouvait voir du jeune barman, en penchant la tête sur le côté à la manière d’un cocker. La musique était vraiment de plus en plus fort, ou alors la grande gorgée qu’elle venait de prendre lui montait un peu vite au cerveau, grâce à la paille. Elle la mordilla distraitement, laissant son regard glisser sur certains clients, se redressant en tenant son grand verre pour se tourner légèrement vers la salle. Kara fronça les sourcils, en cillant, se demandant vraiment si tous ces gens appréciaient vraiment ce genre de musique, ou s’ils faisaient tous très bien semblants. Ou peut-être qu’ils étaient tous bourrés ?
Ce constat, légèrement grisée, la fit ricaner toute seule, et sursauter au moment où un Kaito sauvage reparaissait dans sa vision périphérique. La jeune femme se tourna immédiatement vers lui, inspirant une petite gorgée tout en gloussant.
« J’ai même pas fini mon verre, c’est carrément fort. » Elle sentait son front et ses pommettes chauffer, l’alcool faire effet petit à petit en engourdissant tout ce qui se passait autour d’elle, et son hilarité devenir ultra naturelle. Cet état était exactement celui qu’elle recherchait, c’était le début de la soirée, elle se sentait enfin un peu mieux et son regard plus expressif trahissait le début d’ivresse.
« J’peux être honnête ? je déteste cette musique. » Elle éclata d’un rire spontané qui faisait se secouer tout son corps, et créait des fossettes au creux de ses joues. Kara écoutait vraiment peu de musique, finalement, et ne s’épanouissait pas grâce à cet art. Zéro sens du rythme, aucune connaissance des notes ou des accords, elle n’avait jamais accroché… Alors évidemment, pour une première dans un club métal, c’était un peu hard.
Comme il se lançait dans un comique de répétition, Kara ne comprit d’abord pas et leva les sourcils comme s’il était idiot, ou amnésique. Elle percuta après un silence tout relatif et ricana comme une gamine, moqueuse.
« Et tu crois que j’vais laisser ma chemise aux vestiaires pour revenir à moitié à poil au bas ? » Taquine, elle aspira encore une bonne partie du cocktail. Elle voulait vite que le monde autour d’elle soit flou. « J’me ferai agressée en quatre secondes, même pour moi la Pourfendeuse de Mongols Bourrés, ça risque de dégénérer. Tu veux une bagarre de taverne ? » Gloussa-t-elle à nouveau, lui lançant un regard malicieux, et presque de défi.
-
L'alerte résonna comme un gong dans le cerveau du jeune homme. Une brusque bouffée de chaleur l'envahit et il se sentit un peu moins à l'aise sur ses jambes. Oups, il avait déjà trop bu, même si la quantité d'alcool consommée était ridicule. Pas habitué pour deux sous à boire, les effets commençaient à se faire ressentir.
"Je crois que ch'ui bourré." Tout comme Kara, il éclata de rire et se sentit aussitôt stupide.
"Moi j'aime bien cette musique. Ch'ui pas trop expressif alors de l'écouter, c'est ma manière à moi de me défouler."
Kara avait passé un cap aussi. Disparue la nana énervée et mal lunée.
"Ben ouais je crois que tu pourrais le faire. Enfin, c'est pas moi qui t'en empêcherai en tout cas."
Il rit encore. La sensation désagréable passait et il était bien, l'alcool le rendait confiant. Après Kara se trompait. En fin de soirée, il fallait voir dans quel état étaient les filles. En soutif à danser sur les tables ou ... il avait vu pire. En ces temps modernes, on ne s'offusquait pas facilement d'une épaule nue ou d'une poitrine exposée, les metalleux en plus déconnaient vachement sur le sujet.
"Personne t'agressera, Gengis est pas loin. Et moi non plus d'ailleurs ! Même si ... je suis pas aussi costaud que lui."
Il fut de nouveau appelé à servir une autre troupe de poches mais cette fois ne lâcha pas Kara des yeux. Il aimait bien ce regard qui voulait tout dire. D'un autre côté, il se plaisait vraiment à jouer à ce petit jeu du barman sympa qui est l'oreille de tout le monde. Assez peu sociable dans la vie de tous les jours, le club était l'endroit où il arrivait à communiquer avec les autres sans rougir forcement dès qu'il ouvrait la bouche. En parlant de bouche d'ailleurs, la sienne était pâteuse. Il revint face à Kara et but une gorgée de coca.
"Kaito! Tu la prends ta pause ou quoi ?"
Jecko, le gestionnaire du bar le rappelait à l'ordre. Ah oui c'est vrai, c'était l'heure de la pause. Du coup, il passa de l'autre côté du comptoir et s'assit sur un tabouret.
"Maintenant, je te vois toute entière!"
Il désigna le verre de la jolie brunette.
"Et glou et glou et glou ? Ou alors tu abandonnes?"
Il posa ses mains entre ses cuisses et se pencha en avant, bien plus prêt d'elle.
"C'qui est bien avec cette musique, c'est que ça rapproche les gens." Il ricana de sa connerie, c'était nul.
"Et tu comptes revenir ici plus tard maintenant que tu nous connais?"
Une effluve de parfum le fit frémir. La proximité de son visage nuança sa volonté de rester clean. Elle devait dépoter au lit! Il se perdit dans son décolleté et tout en l'observant, haussa un sourcil et refit sa mimique ... qui les faisait toutes craquées.
-
Kara était morte de rire de l’entendre annoncer son ivresse, c’était trop drôle. Le petit étudiant pompette avec un shooter, c’était un sacré cliché, qui faisait sourire d’habitude, mais avec la moitié d’un Gengis Khan bien bien corsé, et le bon Russe Blanc arrangé en sus, la jeune femme trouvait tout ce que disait le petit Kaito vraiment hilarant.
Il était fun, et mignon, derrière son comptoir, à être à la fois un loser et un type super cool qui jonglait avec des bouteilles comme dans les films. Mais elle ne le croyait pas quand il disait ne pas être expressif, ce n’était pas du tout l’image qu’il donnait actuellement. Quant aux vestiaires, elle leva un sourcil plein de malice, plissant les yeux, faussement méfiante.
« J’suis pas assez ivre pour me dessaper. »
Visiblement, c’était l’heure de la pause syndicale, et elle put, comme lui d’ailleurs, vraiment voir son interlocuteur en entier. L’alcool le fit juste dire à voix haute à Kaito, ce qui fit glousser la working girl en balançant la tête en arrière. Pour revenir aussi planter son regard dans le sien, l’air sérieux, le pupilles rondes et sévères.
« J’abandonne jamais. »
Elle resta crédible une demi-seconde avant de s’esclaffer en inspirant deux longues gorgées à la paille, répondant à son défi sans mal, et se sentant vraiment perdre pied un peu plus. Parfait, elle connaissait bien cette sensation, à la limite de dire et faire des conneries, toujours consciente, mais détachée des contraintes sociales de merde, désinhibée.
Waou, le petit Kaita venait de faire un bond en avant vers elle, elle baissa les yeux sur ses lèvres, son sourire irrésistible et son petit air espiègle et sage à la fois. La vache, ce mec devait vraiment toutes les faire fondre au bahut.
Au bahut.
Doucement, Kara, ce mec a 19 ans.
Cherchant à cacher son trouble, esquissant un petit sourire carnassier qu’elle ne contrôlait pas, comme s’il était instinctif, Kara souffla quelques mots qui s’envolèrent et furent totalement mangés par le gros son qui faisait tambouriner les basses dans leurs tripes.
Soit elle n’avait pas parlé assez fort, soit elle était encore trop loin de lui, et bien sûr, l’alcool lui dicta de se rapprocher encore, jusqu’à pouvoir parler près de son oreille, le nez contre une mèche blonde. Putain, il était vraiment très craquant.
« Je crois que j’connais pas encore assez bien. »
Et elle se redressa, ricanant, pour attraper entre ses dents sa paille, sans le lâcher des yeux, et aspirer touuuuuuuuuuuuuut le reste du cocktail. C’était clair, le Petit Kaito la draguait, et cela faisait chauffer ses joues, ses oreilles et son cou. C’était vraiment grisant… A moins que la chaleur ne vienne pas que de la boisson.
« Mon verre est vite euh vide, Kaito. Nous avons un gros problème. » Elle tira le bout de sa langue.
« Ou alors tu abandonnes ? »
-
Normalement, dans ses hentai préférés, l'étudiant allumé devait sauter sur son interlocutrice et la bave aux lèvres, lui palper les seins avant qu'elle en réclame plus encore. Malheureusement, ils n'étaient ni dans une vidéo pour adulte, ni dans les conditions optimales qui lui permettrait de le faire. Même si ... Kara montrait des signes d'intérêts tangibles. Il crut un instant qu'elle allait l'embrasser dans le cou mais ce qu'elle lui dit à la lace le rendit dingue d'excitation. Et pour le coup, là, il rougit à mort. Mais hors de question de se débiner cette fois!
"C'est que tu n'as pas cherché de trop près en fait ... c'est toujours dans les endroits les plus secrets qu'on trouve les plus belles surprises."
Haaaannnn! Il avait osé! C'était risqué, quitte ou double, mortellement dangereux ou dangereusement mortel, abusé, non ... brillant ? Bah ... il avait osé et c'était tout ce qui comptait au final. Mine de rien, il venait de faire un grand pas dans le monde des adultes et ne savait pas trop comment ça se gérait en général ce genre de truc. Il eut une intuition frappante.
"Je sais ce qu'il te... ce qu'il nous faut! Un aquarium! J'abandonne pas!"
A ce moment, la musique s'arrêta brusquement. Le patron debout sur une table demanda à ses très respectés clients un instant de silence.
"Mes amis, il est temps pour nous de révéler THE LOVELY COUPLE OF THE WEEK !!!!!!!!!!!!!"
Un cri de joie unanime jaillit de trois cents gorges et tous se tournèrent vers un écran géant accroché au dessus d'une estrade où se produisaient parfois des groupes. Un roulement de tambour solennel retentit et avec horreur, incompréhension et fierté, Kaito se vit apparaitre à l'écran, souriant adorablement avec Kara, très amoureuse lui chuchotant à l'oreille. Trahison! Qui du staff les avait capté à ce moment-là?
Kelly, une autre barmaid vint les féliciter en se marrant, au nom du club. La maison leur offrait une conso. Kaito demanda donc un aquarium, gros récipient de deux litres remplit de trucs plus ou moins fort, en l'occurrence curaçao bleu, rhum avec du jus d'ananas et de la crème de coco. Un Blue Hawaiian. Et deux pailles ... Non ... il passa le bras par dessus le comptoir pour récupérer UNE paille double, plus adéquate pour ... pour un couple.
"Bravo pour la photo, t'es super glamour comme ça." annonça t'il mi-figue mi-raisin.
Gengis passa près d'eux et glissa dans la main de Kara un préservatif, taille méga XL, sûrement un des siens, avant de s'effacer sans un mot.
"Euh t'inquiètes, c'est pas des avances, il est gay." Kaito s'enfonça réalisant le pourquoi du comment. Il tenta de se rattrapper.
"Je ... Je crois qu'il faut l'ouvrir pour l'utiliser."
Il avait atteint le néant.
"On boit où ..." Il allait dire on baise, sous les effets conjugués d'un peu tout ce soir.
"En fait, je suis très content de t'avoir rencontrée aujourd'hui."
-
Elle hallucinait de voir le Petit Kaito bourré lui faire des sous-entendus à peine voilés sur leur rapprochement. Ou alors elle interprétait mal ? Non, même si elle avait ce qu’il fallait dans le sang pour délirer sur n’importe quel mot, Kara était persuadée qu’il venait de l’inviter à. A quoi déjà ? Elle se mordilla la lèvre, le trouvant vraiment touchant, et quand il faisait un effort pour s’affirmer, il faisait bien plus que 19 ans, en fait.
Ravie de ce revirement de situation, la jeune femme se dandina dès qu’il évoqua la magie d’un aquarium, et sa ténacité devrait être récompensée, assurément. Plus le temps passait, plus elle estimait qu’il était idiot de se voiler la face : le Gamin lui plaisait, il était sexy, il la couvrait d’un regard sans équivoque et ils allaient être tous les deux très très ivres.
Elle allait lui répondre un truc niais quand le silence la percuta avec violence, et elle chercha du regard la voix qui appelait au calme. L’alcool la fit ricaner de cette situation et l’annonce lui fit lever les yeux au ciel, ce que c’était bidon, ce genre d’event.
Mais.
Elle leva les yeux vers l’écran géant et constata, bouche bée, que le cliché prit la présentait vraiment dans une posture où on pouvait se méprendre. Franchement, elle était à deux doigts d’embrasser le cou de Kaito sur cette photo, et elle avait l’air bourrée ; A vrai dire, lui aussi. Merde, elle ressemblait à ça, en vrai ?
Elle essayait de recoiffer sa frange, un peu gênée, mais grâce à la boisson, plutôt souriante et trouvant la situation plutôt drôle et innocente. Une autre employée leur sauta presque dessus, avec un enthousiasme débordant, morte de rire, et plusieurs sifflements d’encouragement accompagna l’arrivée d’un immense verre… Oh mon Dieu. Kara écarquilla les yeux, son sourire illuminant son visage clair, elle applaudit même à son tour.
« Whouhouuuu ! » Accueillit-elle le verre, levant les bras en signe de victoire, et ne pouvant s’empêcher de loucher sur le dos et les fesses du barman en pause qui se penchant pour récupérer une paille plus adaptée à leur statut particulier. Et le Petit Kaito se permettait même un compliment, on ne l’arrêtait plus ce soir ! Kara baissa un peu les yeux sur la paille, puis sur le visage de Kaito, puis de nouveau sur la paille.
Mais son geste fut coupé par Gengis et elle cilla longuement, le rouge aux joues, autant dû aux cocktails qu’à la situation. XXL ? Vraiment ? Rassurée par l’explication, enfin, le semblant d’explication, elle qui aurait eu toutes les peines du monde à repousser le colosse mongol, surtout soûle, Kara pouffa de rire.
« Oh, tu crois ? » Se moqua-t-elle en levant le petit sachet à hauteur de son nez, en louchant, puis le glissant dans sa poche de chemisier. Il avait l’air gêné, c’était d’autant plus craquant, songea Kara. Avant de se reprendre. Ca fait vraiment cougar, non ?
« OUI, oui, voilà, buvons. C'est notre récompense après tout... On est un peu les rois de la soirée, si j'ai bien compris... » Rectifia-t-elle le tir, salvateur, mais la musique qui reprenait leur offrait à nouveau une sorte de cocon propice au rapprochement. Elle se pencha en avant lentement pour tendre les lèvres. Et attraper la paille. Ainsi, elle était vraiment, très très près du Petit Barman, elle inspira son parfum doux et pouvait sentir la chaleur de peau, accentuée par l’alcool.
Sa main s’avança pour prendre le pied du verre, elle savait bien que c’était surement mal de jouer avec les nerfs de l’Etudiant, mais elle était désinhibée et quoi. Elle était là pour s’amuser, non ? Oublier le reste. Et Kaito oscillait entre une confiance en lui masculine vraiment attirante, et une attitude plus timide, qu’elle trouvait craquante. Un combo adorable qui lui donnait envie de prendre l’ascendant sur lui.
Du bout des doigts, elle effleura la main du Barman, s’étonnant elle-même d’être aussi cavalière, ce qui n’arrivait pas vraiment en temps normal. A une telle distance, il n’aurait aucun mal à entendre ce qu’elle demanderait d’une voix pétillante, levant un sourcil plein de promesses, qui faisait vibrer son regard.
« Et… ta pause dure longtemps ? »
-
Kaito prit la décision de sa vie. Inconsciemment, il savait qu'il s'aventurait sur un boulevard grand ouvert. Les signes ne trompaient pas et à force de bosser ici, il arrivait à les interpréter sans trop souvent se rater. Et même si ces signes là étaient perdus dans des vapeurs alcoolisées, ça irait. Il se pencha vers sa paille alors que Kara tirait sur sa partie à elle, et au dernier moment dévia pour venir l'embrasser à la commissure des lèvres. Même très bref, ce baiser l'électrisa et il prit la main de Kara entre ses doigts. Il n'avait pas vu à quel point elles étaient fines. Quand il s'arracha à la douceur de sa peau, il souriait comme un gosse devant un sapin de Noël.
"Elle pourrait peut être s'éterniser un peu maintenant que tu y penses."
La gorgée de Blue Hawaiian qu'il aspira lui fit le plus grand bien. Le cocktail était frais. Tiens, ils avaient laissé la photo en fond d'écran. La musique avait repris et les watts crachaient un staccato agressif disproportionné.
"Dis tu as vu sur la photo que ton profil, oui celui-là, était aussi adorable que l'autre?"
Pour appuyer son commentaire, il l'embrassa sur l'autre commissure des lèvres et y resta un peu plus longtemps que précédemment. Il se leva et rapprocha les tabourets avant de se rasseoir, gardant les jambes de Kara entre ses cuisses. S'il avait dû prendre une baffe, il l'aurait reçu depuis longtemps.
"En fait, depuis que tu es entrée, y'a un truc que j'ai vraiment envie de te demander. Cette bouche là, t'as fait exprès de la rendre si attirante ?"
Il y était. Le grand plongeon, la sensation délirante que le monde tournait follement autour de lui. Ca paraissait si simple à la télé ou de voir les autres faire. Lui avait dû prendre sur sa nature profonde pour y arriver. Le résultat était divin. Toutes les lèvres étaient comme ça? Il sentait qu'il devait être maladroit mais il en profitait autant qu'il faisait attention. Les conseils qu'il avait lus spécifiait : n'entrechoquer pas les dents, ca fait mal! Aussi sans trop savoir faire comment, il glissa sa langue dans la bouche de Kara pour venir titiller la sienne. Mmm trop bon! Il ouvrit les yeux! Oh mince, comme un gamin, le bisou, les yeux fermés. Bon, il les ouvrit pour se noyer dans le regard de Kara.
Quand il se recula, il était fier comme un coq et aussi effrayé qu'un poulet devant un renard.
"Je ... J'ai adoré"
Il ne fit pas la connerie de la complimenter sur la qualité de son baiser, tant soit qu'elle ai apprécié ou pas. Il trouva son salut dans l'aquarium à qui il rendit honneur.
En levant les yeux, il vit Kelly qui le regardait et qui lui fit un coucou de la main. Elle s'approcha.
"Je t'offre ma pause Kaito, utilise là à bon escient et ... le patron est dans son bureau, il a commencé les comptes de la semaine, il en bougera pas avant un moment. Y'a moins de monde au lounge en haut."
Kelly était vraiment cool, elle l'avait coaché quand il avait commencé ce boulot.
"Alors, et bien ... peut être que tu as envie de bouger un peu, c'est plus calme là haut, le lounge, c'est un salon de discussion, des coins canapés sous véranda, l'ambiance est beaucoup plus feutrée. Les bikers y montent pour fumer des cigares en fin de nuit. Tu veux voir ou tu préfères qu'on sorte un peu respirer devant, dehors? Ou si tu préfères encore autre chose ..."
-
Quand Kara vit se rapprocher la bouche du Petit Kaito, son cœur se mit à accélérer et d’un coup, la musique, les dizaines de clients dans le bar et tout le reste autour d’eux. Son geste fut surprenant. D’abord, parce qu’elle pensait qu’il allait l’embrasser. L’embrasser vraiment, s’entend. Et ensuite parce qu’elle trouva ce baiser aussi vif qu’intense. C’était une approche assez peu conventionnelle pour deux personnes bourrées qui se bouffaient des yeux depuis un quart d’heure, et elle tendait le cou lorsqu’il se recula pour prendre sa main.
La vache, c’était si mignon. Kara se laissa avoir comme une bleue en tourna le visage vers l’écran géant, et reçu un nouveau baiser, de l’autre côté, si proche de ses lèvres… L’Etudiant était soit vraiment naïf, soit sa technique était perfectionnée, car la jeune femme se sentait émue et, il fallait l’avouer, fiévreuse. Comme souffler sur des braises tout doucement… Le regard brillant du Gamin la fit fondre, elle se mordit la lèvre dès qu’il annonça la prolongation de sa pause.
A cet instant, c’était décidé. Kara voulait le Petit Kaito, il était trop canon et gentil, et adorable et cette pointe enthousiaste paraissait ne pouvoir reculer devant rien. C’était grisant, une vraie bouffée d’oxygène, elle le voulait, et elle le voulait maintenant. Son rire vibra lorsqu’il la complimenta, c’était toujours difficile de recevoir des compliments, et surtout, c’était une technique de drague assez médiocre, qui la rendit hilare, les joues rouges.
Sa bouche ? Attirante ? Kara mourrait d’envie de lui dire qu’il approche encore pour vérifier le réel pouvoir de ses lèvres, mais elle n’eut pas besoin de verbaliser son invitation, le visage du Barman s’avançait, ils étaient si proches qu’elle sentait son souffle chaud contre sa peau. Ne le laissant pas étirer le cou seul, brûlante, la jeune femme vint à sa rencontre de manière un peu moins adroite que prévue, pressa sa bouche sur la sienne en inspirant son parfum, mêlé aux vapeurs de l’énorme cocktail. C’était divin, elle fixait les paupières de l’Etudiant avec délice et sentait des frissons remonter le long de sa colonne vertébrale.
Quand il ouvrit les yeux, Kara perçu une sorte de mélange explosif, qui manquait d’assurance. Elle lui sourit avec une espèce de tendresse, enfin avait-elle voulu que ce soit tendre, mais c’était peut-être surtout le sourire du loup face à l’agneau. C’était touchant… Elle passa sa langue sur ses lèvres, comme pour être certaine que le Petit Kaito percevrait à quel point il l’avait électrisée.
L’arrivée de la serveuse dans son champ de vision lui remémora où elle se trouvait, et elle se rendit compte qu’elle avait glissé sa main sur le genou du Barman, qu’elle retira un peu vite quand la jeune femme suggéra à son collègue de se trouver un petit coin moins blindé. Kara pencha la tête sur le côté, en silence, laissant l’Employé Modèle lui décrire tout un tas de lieu où ils pourraient aller.
Ça aussi, c’était cute. Il n’avait pas l’air de savoir, ou vouloir, prendre la décision. Ou alors était vraiment soucieux de lui plaire, à elle, et qu’elle choisisse. Avant de lui répondre, lui lançant un petit regard énigmatique qui pourrait peut-être le faire douter, elle avala de grandes gorgées de cocktail. Elle adorait ces notes exotiques, il n’aurait pas pu mieux tomber. Elle adorait le rhum. La coco aussi. L’alcool fit vibrer ses papilles et tourner sa tête, elle ricana en se redressant, retombant du haut tabouret, debout face au Barman encore assis, posant les mains sur ses genoux pour se hisser à sa hauteur et venir parler tout près de son visage.
« Est-ce que tu es du genre à me demander quelle position je préfère ? »
Dans un geste assuré, elle donna un coup de langue sur la bouche du Petit Kaito, et gloussa d’un air un peu taquin. Moqueur, un tout petit peu.
« J’aime bien l’odeur des cigares, et j’adore les vérandas. Viens. »
En vrai, n’importe où ferait l’affaire, mais Kara appréciait le confort. Les mauvaises langues diraient que c’est lié à l’âge, mais elle avait toujours été assez casanière, à aimer les coussins moelleux plutôt que les arrières pleins de ressorts des vieilles voitures.
Sa main se glissa dans la sienne, pendant que l’autre voulut soulever l’imposant verre. L’ivresse la rendait plus gauche, elle ricana de se montrer maladroite, mais sous aucun prétexte il ne faudrait faire tomber le précieux alcool. Elle allait entraîner Kaito quand, au milieu de la grande pièce principale, se stoppa et se colla à lui en se retournant pour lui faire face.
« Euh. Jte laisse me guider parce que… » Nouveau ricanement de femme soûle. « Je sais pas où c’est ton Lounge. »
-
C'était donc ça que ressentait un petit chien trottinant derrière sa maîtresse. Cette sensation grisante d'être la petite chose dont on s'occupe. En effet, il s'était senti rapetisser sous le regard hyper expressif de Kara. Quand elle lui posa la question magique, il se dit qu'elle était la salope parfaite. Mais ça pour rien au monde il ne le dirait à quiconque.
"Je ... non bien sûr que non! "
Il passa en revue toutes les positions qu'il connaissait ou pensait pouvoir maitriser.Il en élimina tout de suite quelques unes trop osées et pas adaptées au lieu avant de réaliser qu'elle voulait faire l'am...baiser. Comment on fait !!!! Coup de stress. Kaito se concentre et revoit ces articles qu'il a lu au sujet du plaisir des femmes : un truc pas facile où il faut assurer... Bien, basique, il faut rester basique pour pas se planter. Ses rares ébats amoureux ont plus été une séance d'apprentissage de lui-même qu'autre chose. Et là, il va concrétiser ... il espère concrétiser le peu de choses relatives au sexe qu'il connait.
Kara choisit le lounge et après avoir happé l'aquarium, l'entraîne à l'opposé, chargeant à travers la foule. Quand elle se retourne et paumée se colle à lui, il a une vue méga plongeante sur son décolleté de malade. N'étant qu'un homme, un simple être humain sensible au sexe faible, Kaito se libère de l'étreinte de Kara et glisse ses mains sous le chemisier pour venir englober cette poitrine sur laquelle il fantasme depuis un moment. il franchit le cap du soutien gorge qu'il relève (il a lu que c'est vraiment galère à enlever) et posant son front contre celui de la jeune femme, vit pleinement ce rêve éveillé. C'est doux et chaud, ça réagit aussi. Ils sont bousculés, il s'en fout, il voudrait que ca dure une éternité. Une variation dans la musique le ramène au temps présent.
"Hum ... je ... je ne suis pas désolé ... viens c'est par là!"
Il la regarde les yeux plein de malice, lui aussi peut jouer.
Un escalier les amène au premier étage, dédié au jeu. Là sont disponibles des billards, babyfoot, arcade. C'est bruyant mais moins qu'en bas. Il y a aussi moins de monde. Ils prennent un nouvel escalier et après avoir puisés dans l'aquarium, déboulent essoufflés dans le lounge. C'est une vaste pièce très élégante. Les carrés sont répartis uniformément et proposent aux convives des coins discrets où ils peuvent confortablement s'asseoir dans de beaux canapés en cuir au dossier haut et droit. La lumière y est tamisée et à l'autre bout de la pièce, un bar est à dispositions des clients. Ici pas de heavy metal mais plus une ambiance jazzie ténue. Au dessus de leur tête, le ciel nocturne rien que pour eux même si ce soir la lune reste cachée.
Kaito choisit le coin le plus tranquille, il y a vraiment peu de monde, juste quelques habitués qui fument. Il prend des mains de Kara l'aquarium et le dépose sur la table basse avant d'appuyer sur un bouton qui illumine un petit panneau " do not disturb". Evidemment .....
"T'es trop belle...."
Il renverse Kara sur le canapé sans la prévenir, la suivant dans le mouvement et s'asseyant au dessus d'elle. A genoux comme ça, il l'embrasse fougueusement en défaisant maladroitement les boutons du chemisier. Quand c'est fait il se redresse et la regarde dépoitraillée. Il a toujours adoré les belles poitrines. C'est son trip et là, il une master piece. Il les caresse, les soupèse, les pétrit avant de replonger sur elle pour mêler leur langue en un baiser endiablé. Son plaisir le taraude depuis un moment mais là il est dur comme un roc.
-
Tout le corps de Kara avait semblé réagir aux mains inquisitrices qui avaient décidé de découvrir combien la peau de sa poitrine était douce, et brûlante. Collés l’un à l’autre, plus rien n’existait, elle avait la tête qui tournait et les doigts de Kaito qui progressent sur ses seins la font frémir. Elle se retint de gémir, dans un ultime cas de conscience, réalisant qu’ils sont loin d’être seuls. Mais que finalement, tout le monde s’en fout qu’ils se tripotent au milieu de la salle principale bondée.
Souriant à son absence d’excuse, le trouvant plus attirant à chaque phrase, chaque tentative d’humour, et à chaque fois qu’il semble prendre la situation en main, Kara le suivit avec empressement, profitant que son guide la devance dans les escaliers pour éhontément le mater, se mordant la lèvre, anticipant déjà sa peau chaude contre la sienne, la fougue des baisers.
Le second étage est en effet bien plus adapté à la … conversation. Malgré tout le soin des ventilations et nettoyage, une légère odeur de tabac restait, et Kara inspira longuement, s’imprégnant du lieu, sa vision d’adaptant à la plus faible luminosité. Et la vue, au-dessus d’eux, est en effet vraiment idéale. Ses sens étaient faussés, elle avait l’impression de flotter un peu et l’assurance du Petit Kaito la faisait rire, autant qu’il l’excitait. Son regard n’arrivait plus à se détacher de lui, de ses yeux pétillants où on ne lisait désormais plus que du désir. C’était euphorisant d’être l’objet de tant de convoitise, c’était si bon !
Il l’acheva en lui soufflant un compliment, et elle se laissa parfaitement renverser sur le canapé, avec un soupir impatient, fébrile comme un enfant à qui on a fait miroiter un très, très joli cadeau. C’était pile ce qu’il lui fallait ce soir, s’évader très très loin avec un mec qui la traitait déjà comme une princesse. Electrisée par son corps qui vient s’asseoir sur elle, ce contact sans équivoque, et le baiser avide, Kara étire le cou pour dévorer ses lèvres, avec un appétit et une facilité décuplée par l’alcool.
Il la rend dingue, il est tantôt trop sage, et tantôt cavalier ; la jeune femme vint l’aider dans la délicate entreprise pour défaire les boutons de sa chemise, le préservatif de Gengis tombant au sol sans qu’elle s’en rende compte. A vrai dire, elle ne se soucie de rien d’autre que les mains du Petit Kaito, et de sa bouche, sa divine bouche qu’il éloigne d’elle, lui tirant un léger gémissement.
Dans cette posture, elle le voit en contre-plongée, l’admire d’en bas, le trouvant bien plus mature, et cette vision lui arrache un sourire carnassier, lorsqu’elle constate qu’il semble être captivé par sa poitrine. Espiègle, Kara glisse ses mains sous le t-shirt du Barman, ne tolérant pas l’injustice, pour le forcer à se redresser le temps qu’elle soulève le tissu suffisamment, se contorsionne, et le lui retire.
Sans se préoccuper de l’environnement autour d’eux, de la petite ambiance musicale légère, des volutes de fumées qui leur parviennent parfois, la jeune femme se mord la lèvre en penchant la tête sur le côté comme un cocker attentif, elle passe son regard lentement sur le torse du Serveur, prend son temps… Mais les caresses de Kaito sur ses seins enivre ses sensations, elle frémit, avant de ne plus tenir, et d’agripper le cou de l’Etudiant, pour le forcer à redescendre l’embrasser, empoignant sa nuque avec toute la force dont elle est capable. C’est modeste, en réalité, mais dans le feu de l’action, cela semble convainquant. Ses dents viennent piquer sa lèvre inférieure, la tirant à elle, à la limite de la douleur, puis comme un repentir, Kara glissa sa langue sur sa bouche, avant de réitérer sa maltraitance.
Le maintenant toujours contre elle, sa main libre caressa son épaule, jusqu’à son bras et son avant-bras, qu’elle palpa avec énergie, en ronronnant presque.
« J’adore les avant-bras, c’est ultra sexy. » L’alcool la rendait bavarde. Peu timide, aussi, parce qu’il aurait été hors de question de se retrouver à moitié à poil dans un club sans une belle dose d’alcool. Et en parlant d’alcool, le regard de Kara se mit à pétiller de manière louche, elle plaça son index sur la bouche du Petit Kaito en lâchant sa nuque, et délaissa son avant-bras pour tira la main vers la table basse. Elle grimaça, s’étendit encore, soucieuse de ne surtout pas permettre à Kaito de s’éloigner de son poste stratégique, et pinça la paille de son pouce, avant de la retirer du verre.
Aucune goutte sur le sol, elle s’en étonna elle-même, ricana de sa dextérité.
« Ouvre. » Gloussa-t-elle, se penchant en deux en avant pour réussir à verser le contenu de la paille dans la bouche du Barman, en riant de sa bêtise. Elle exécuta le même geste pour se désaltérer, et au troisième voyage de la paille, levant un sourcil et lui servant un sourire digne d’un fauve, déversa les quelques gouttes bleues entre ses seins. D’un petit mouvement de menton, sa voix le mit au défi.
« A la tienne, Petit Kaito. »
-
Kaito se jette sur elle et plonge son visage entre ces seins parfait pour venir lécher son offrande. Elle l'a excité à un degré qu'elle n'imagine pas, par son attitude, ses petits gestes coquins, ses mimiques suggestives. Kaito est dans un état de rut indescriptible. Il la dévore littéralement, ondulant au dessus d'elle, plié pour l'embrasser, revenir à sa poitrine, pincer et tirer les tétons érigés. Il doit ... il doit faire quelque chose. Kaito déboucle sa ceinture et en se tortillant, se débarrasse de son jean. En boxer au dessus de Kara, il hésite maintenant. Que doit-il faire? En prenant appui sur le dossier du canapé, il retire son sous vêtement, lentement, pour finalement libérer son sexe qui jaillit comme un cobra devant sa proie. C'en est presque douloureux. Il n'a qu'une envie. Revenant à sa position de départ, il se mord la lèvre et glisse son membre entre les seins de Kara. Oh que c'est bon !! Il presse les masses tendres de sorte à l'emprisonner et commence à bouger, à tester, à glisser d'avant en arrière. Il prie pour que rien n'arrête ce délice. Il coule de désir, libérant sur la peau de la jeune femme une substance blanche, dense et collante. Son sexe pulse, il fait tout pour se contenir. Quand il la regarde, il voit un ange. Un ange bourré pais un ange quand même. Un éclair de rappel lui traverse l'esprit. Ne pas l'oublier elle! Continuant son oeuvre, il lâche un sein ferme pour aller explorer entre les cuisses de Kara. Il remonte sa jupe et ... découvre ce qu'est une femme en chaleur. Ses doigts ne l'ont pas investi qu'elle tremble déjà. Il teste les différentes zones autour du jardin secret, insiste quand elle gémit plus fort pour finalement glisser un doigt en elle, assez facilement. Il est surprit et espère avoir fait quelque chose d'agréable. Pas de mauvaise réaction ? Il ose aller plus loin en elle, puis beaucoup plus loin, curieux et excité mais aussi désireux de la satisfaire. Est-ce qu'un deuxième doigt entrerait ? Oui ... aussi facilement que le premier. En confiance, Kaito est beaucoup plus entreprenant jusqu'à ce que ... il s'arrête et tente de se retenir. Il ne veut pas venir si vite. Il halète.
"Je veux pas venir trop vite, pas avant ....."
Il retire ses doigts de Kara pour s'allonger sur elle en lui écartant les cuisses. Il lui attrape les mains et tout naturellement les ramène au dessus de sa tête à elle et la verrouille en lui maintenant les coudes. Qu'elle est désirable. Il l'embrasse goulument et s'apprête à ... mince, comment on fait pour voir où on va ? En bougeant avec précaution, il cherche à entrer en elle. Il espère ne pas se tromper de passage même si ..... c'est un autre fantasme. Ah ! Là ? Il pousse, c'est trempé comme toute cette partie en fait. Il sent une résistance et continue, c'est serré autour de son gland. Elle ne dit rien, enfin, il croit qu'elle ne dit rien, trop concentré sur ce qu'il fait. Ca serre vraiment. C'est normal ? Etant donné le peu d'expérience qu'il a .... il avance en terrain inconnu. Il se retire de quelques millimètres, revient, s'ouvre un passage plus aisé. Il s'enfonce un peu plus loin en elle. La sensation est au delà de ses espérances. Après un moment qui lui parait raisonnable, il se dit qu'il faudrait peut être y aller plus vigoureusement.
-
Kaito est vraiment, vraiment bouillant. Kara n’en peut plus de son petit air innocent et pourtant terriblement avide, ses yeux brillent tellement quand il la regarde, qu’elle se sent pleine d’assurance. Est-ce que tous les gamins de 19 ans sont aussi téméraires ?
Elle a cru défaillir dès qu’il avait plongé sa langue entre ses seins, ayant empoigné son cou à deux mains pour interdire toute retraite, ondulant nerveusement sous ses doigts, ses sens totalement en panique. C’était tellement bon, tout tournait autour d’elle ! Encore, encore, elle en voulait encore ! Et elle se mordit violement la lèvre quand il ne tint plus et qu’elle loucha en le voyant retirer son boxer, lâchant un soupir impatient et rauque en découvrant un membre dur qu’elle avait senti contre elle sous les couches de tissus.
Ah, qu’il arrête de se mordiller la lèvre comme ça, il est trop. Craquant. Kara fond dès qu’il fait glisser son sexe brûlant contre sa poitrine, inspirant son parfum profondément, ne sachant choisir entre renverser la tête en arrière et se contracter pour le voir coulisser entre ses seins, excitée par ses mains qui pressent sa chair pour comprimer le membre pulsant, semblant déjà au bord du gouffre.
Dans l’euphorie proche de la transe où ils se trouvent, elle ne pense même pas au reste, à elle non plus, et sa bouche s’était déjà ouverte qu’elle se mit à sursauter en sentant la main du Petit Kaito patrouiller entre ses cuisses, s’y frayer un passage peu aisé dans cette posture, et elle accueille son invasion d’un gémissement de délice.
Il hésite et tâtonne, mais grâce à l’alcool, ses mouvements semblent fluides dans l’esprit embrumé et excité de Kara. Elle tente d’écarter les jambes pour lui permettre d’être plus à l’aise, soufflant et feulant sous ses caresses, sans lâcher des yeux son sexe palpitant si près de sa bouche. Elle a envie de le goûter, tire la langue, et…
Le Petit Kaito retire ses doigts après avoir suffoqué, et la jeune femme glousse alors, une expression attendrie rendue moins gentille par le désir, sur son visage clair. Comme il est trognon, et visiblement, c’est très compliqué pour lui d’être autant sous tension. Kara lui sourit pour l’encourager, et le Barman empressé la bloque alors dans une position qui lui interdit tout mouvement, faisant monter d’un cran son désir. Un désir qu’il ne peut ignorer lorsqu’il se glisse contre sa chair trempée.
Cet instant juste avant la pénétration, c’est si long, si frustrant, mais aussi si bon… Kara frissonne par anticipation, fébrile, impatiente, contenue par le corps de Kaito sur elle. Ses jambes s’engourdissent dans une sensation délicieuse, et quand elle sent qu’il s’enfonce en elle, doucement, elle n’y tient plus… C’est trop long, aller Petit Kaito, elle se sent folle.
Son bassin réagit immédiatement, et elle donne un brusque coup de rein, s’assurant qu’il la pénètre totalement, et un gémissement guttural sort de sa bouche, serrant les dents. Il lui reste un tout petit peu de conscience de ce qui les entoure, elle sait qu’il ne faut pas crier, même si elle en meurt d’envie. C’est si bon, son corps en sueur frémit et semble agir d’instinct en serrant ses mollets contre le visage de l’Etudiant penché sur elle.
« Ohhhhhhhhhhh, oui, Kaito… » Son regard est vitreux mais pétillant, elle tire le cou pour l’embrasser, lui mord la lèvre et aspire sa langue, lèche la commissure de ses lèvres, puis sa mâchoire, alors que ses reins ondulent, se lâchant totalement. L’alcool a cela de bon, plus de limite, plus de contrainte, juste le plaisir. Elle se sent dérailler avec délectation.
N’y tenant plus, Kara soulève son buste, assez vivement pour prendre par surprise le Barman, le redresse, lui impose de s’asseoir correctement sur le canapé, une main sur sa gorge. En lui dictant de se tenir sage, d’un regard vif et dévastateur, elle dézippe sa jupe, la laisse choir au sol, et écarte les cuisses pour s’asseoir sur son Petit Kaito.
Baissant son bassin petit à petit, elle glisse sa main entre ses cuisses pour guider le sexe du si Mignon Etudiant en elle, et il s’enfonce d’un coup, comme elle s’empale sur lui en grognant de satisfaction.
« Oh, bordel. »
Elle a bien l’intention de lui montrer le rythme qui lui plait, et en venant mordre son cou et sucer sa peau, elle impose un va et vient rapide, rendu chaotique par l’ivresse.
-
"Att....attends tu vas trop vite !!!!"
Kara l'a surpris et le chevauche comme une folle. Elle se démène et lui peut juste tenter de .....
"Kara! Pas dedans !!"
Il s'arc boute sous le plaisir, la soulève et jouit violement tout au fond de son ventre. Les spasmes de Kaito sont désordonnés alors qu'il la remplit de longs jets chauds. Mais elle ne s'arrête pas et continue, en feu. Le jeune homme ne sait pas trop quoi faire mais fort de sa vigueur, reste dur en elle. Il lui prend les fesses à pleine mains et serre aussi fort qu'il peut. Comme ça, elle pourrait le faire venir toute la nuit. Elle est incontrôlable. Qui aurait crû que cette nuit se déroule de cette manière. Apparemment elle a décidé de prendre leur baise en main mais Kaito veut participer aussi. Dès qu'il fait mine de bouger, elle le cloue au canapé d'un coup de reins. Il lèche entre ses seins, lui suce les tétons. A ce rythme, il va pas tarder à revenir en elle. Il faut qu'elle jouisse pour le laisser réagir.
Sans trop savoir ce qu'il fait, Kaito insère un doigt dans l'anus de Kara. Elle ne doit pas s'y attendre car ça rentre comme dans du beurre. En revanche il adore sa réaction. Se collant à elle alors qu'elle le baise, il affermit sa prise et glisse le majeur de son autre main à côté du premier, envahissant ses fesses un peu plus. Il la doigte comme ça, de toute manière, il ne peut pas faire grand chose d'autre.
Il murmure juste pour lui même...
"J'ai tellement envie de te prendre là."
Y penser ravive son énergie. A son tour, il vient à sa rencontre, fort, plus fort, beaucoup plus fort tandis que ses doigts explorent sans modération.
-
Kara ne l’écoutait pas trop. Enfin, si, promis, elle était attentive à lui, mais ses sens étaient totalement désorientés et tout tournait à cent à l’heure. Elle entendait surtout sa respiration haletante, et le tambour de ses battements de cœur dans ses tempes. C’était trop bon, beaucoup trop bon, elle se sentait excitée comme rarement elle l’avait été.
Il fallait avouer qu’elle n’avait pas l’habitude de draguer en club, déjà parce qu’elle y allait peu souvent, et qu’en général elle se retrouvait avec des gros lourds. Elle s’était déjà vue finir sous un porche miteux avec un pauvre mec bourré, mais elle ne se souvenait pas bien comment elle était rentrée chez elle…
Mais soudain, les spasmes à l’intérieur d’elle, la tension et les frissons lui donnent un sursaut réaliste, elle comprend qu’il a joui, éclate d’un rire enthousiaste et fond sur son visage pour l’embrasser, son rire se brise dans leurs bouches, elle mordille toujours ses lèvres.
« Putain, Kaito, tu me rends dingue. »
Elle l’est d’autant plus qu’elle s’attendait à ce qu’il mette fin à leur échange, mais le sens encore bien dur en elle. Il est vigoureux le petit Etudiant, la jeune femme se sent pousser des ailes, et ses gémissements sont un peu trop forts pour leur garantir d’être discrets. Elle n’y pense même pas, elle a la fièvre, et sursaute quand elle se sent envahie d’une façon bien cavalière.
D’abord un peu choquée, ne s’y attendant visiblement pas, puis ronronnante, Kara le serre contre lui, encadrant son visage de ses mains moites en le forçant à lever la tête, et qu’il libère un boulevard vers sa gorge. Peut-être en vengeance de ce geste téméraire, elle lui mordille le cou et lèche sa clavicule, pendant que ses mains patrouillent ses cheveux.
Au second doigt, elle grogne de plaisir, tirant une mèche par réflexe, mais elle est tant collée à lui qu’elle entend parfaitement son envie, faiblement chuchotée.
Merde, les Etudiants, de nos jours, ils n’ont pas froid aux yeux. Ça doit être l’influence du porno ? Cette phrase l’a électrisée plus que de raison, alors qu’elle ne songeait pas particulièrement à cette pratique dans ses relations. Il fallait avouer qu’elle enchaînait les coups plus ou moins bidons, et les gros dégueulasses qui cherchaient à la prendre ainsi sans prévenir se mangeaient en général une baffe.
Pourtant, cette fois, elle est tellement excitée que cette perspective la fait frissonner, et elle peine à rester en place. Ses mouvements deviennent moins réguliers, elle a du mal à se concentrer. Mais c’est si bon, elle ne veut pas arrêter maintenant… Kara croque sa mâchoire violement, trop ivre pour se modérer et de ses mains, elle vient agripper chaque poignet du Barman.
« Attends. Attends. » Souffla-t-elle d’une voix rendue rauque. « Attends… » Son timbre devenait plus bas, elle ondulait plus lentement. Elle sentait monter le plaisir et il était hors de question qu’il cesse ses attentions maintenant, alors que sa respiration accélérait.
« A…ttends… »
Merde, elle serra les dents, grogna en crachant un juron, et resserrant ses cuisses, les sourcils froncés. Vue ainsi, elle avait l’air en colère… Ses mains serraient toujours fermement les poignets du Petit Kaito, lui interdisant de se retirer, il fallait qu’il continue.
Enfin, sans crier gare, enfin d’extérieur puisque pour Kara, elle travaillait à cela depuis un bon moment, la jeune femme se convulsa en lançant la tête en avant, cognant son front contre l’épaule de l’Etudiant, devenant totalement muette. Son corps était parcouru de spasmes, se contractaient vivement, et au bout de quelques instants étranges, lâcha ses bras, glissa une main dans son cou avec une délicatesse anormale, et sa bouche embrassa son épaule d’un baiser mouillé.
Sa respiration haletante reprit, comme si elle avait été en apnée, et un soubresaut du sexe en elle la fit sursauter. Quand elle se redressa pour le regarder, elle avait des yeux expressifs à l’extrême, le visage rayonnant d’une sorte de perversité rendue malsaine par son sourire fin.
« Tu veux mes fesses, Petit Kaito ? » Roucoula-t-elle doucement, comme si elle venait de lui dire combien elle l’aime. Kara se releva, laissant un mélange visqueux de leurs divers fluides s’écouler. Si elle n’avait pas été aussi bourrée, elle aurait détesté cette saleté, assurément. Mais là… Elle trouvait ça excitant.
Kara l’observa d’en haut, nu, attirant, et encore bien vif… Ca avait du bon la jeunesse.
Alors elle se tourna, se pencha en avant, pour venir aspirer quelques gorgées de cocktail sur la table basse. Mais évidemment, elle lui présentait son cul en se dandinant, prenant appui tantôt sur sa jambe gauche, puis la droite.
Avant qu’il n’ait pu faire quoi que ce soit, désaltérée, elle revint à sa bouche, força la barrière de ses lèvres, et versa dans sa gorge l’alcool qu’elle avait gardé. Encore un truc qu’elle n’aurait jamais, c’était crade, non ? Non… Cela l’enflammait. Kara lécha le menton du Petit Kaito pour récupérer une goutte, et vint se mettre à quatre pattes sur le canapé, à hauteur de son visage, lui laissant une vue royale sur son postérieur, les jambes légèrement écartées. Il ne pouvait rien manquer.
« J’ai tellement envie que tu me prennes là… » Gémit-elle en le parodiant, un regard espiègle par-dessus son épaule.
-
Le jeune homme irradiait. Il avait l'impression que son sexe était le centre du monde, la pyramide vivante et expressive de ses fantasmes les plus secrets. Ses désirs restreints se réalisaient l'un après l'autre et Kara en était la grande conceptrice. Elle agissait comme si elle lisait ses pensées et le sentiment troublant qu'il avait ressenti au début s'était à présent dissipé. Les yeux vitreux, il la regarda l'allumer et se dit que ce petit cul était la meilleure chose qui lui soit arrivé jusqu'à présent dans sa vie. C'était faux bien entendu mais à l'instant présent, aucun souvenir plus agréable que cette vision ne lui vint à l'esprit. Quand elle déversa dans sa bouche l'alcool qu'elle venait d'aspirer, il se dit qu'avoir sa propre cochonne devait être le plus grand des luxes. Et cochonne, Kara l'était sacrément à se dandiner maintenant devant lui.
A genoux sur le canapé, elle le coiffa au poteau et il en resta pantois. L'image qu'elle lui offrait ... dégoulinante de sperme et de cyprine, l'intérieur des cuisses maculé. Il ne se fit pas prier et se mit debout derrière elle. Quand il effleura l'anus exposé de son gland, ils tressaillirent tous les deux. Il avait lu des trucs sur la sodomie mais ne se rappelait pas quoi. Il pesa doucement sur l'anneau de chair qui résista. Kaito insista et tenant son sexe d'une main passa le sphincter serré qui le comprima aussitôt. Mince, ça faisait presque mal. Il en éprouva un plaisir décuplé alors qu'il regardait attentivement sa progression. Il paraissait trop gros pour les fesses de Kara mais malgré tout il s'y enfonçait. Quelques retraits furent nécessaires pour qu'elle s'habitue à sa présence et au bout de quelques minutes, il put la pénétrer d'un bon tiers. La sensation était folle et très différente de son vagin. C'était très serré et il craignait de lui faire mal mais surtout braver ce tabou l'envoyait au septième ciel.
Quand les fesses de Kara se collèrent à son bassin, il ne put retenir un cri, totalement fiché en elle. Il savoura sa performance et tout en douceur la prit comme ça. Il ne voyait pas son visage et ne sut comment elle vivait la chose. Un déclic se produit libérant sa volonté. Kaito se pencha en avant et d'un coup de reins dévastateur l'empala sans ambages. Elle bascula en avant, la tête dans les coussins tandis qu'il se lâchait et la ramonait durement. Ses fesses claquaient contre lui. Il la sodomisait impitoyablement, heureusement qu'ils avaient bu. Plus fort , PLUS FORT ! Il ondulait, roulait sur elle, la malmenant dans leur plaisir.
Il vint brusquementet se vida en elle une nouvelle fois, abondamment. Epuisé, il s'effondra sur son dos, toujours fiché en elle et reprit son souffle. Il ne pouvait pas se retirer de peur d'oublier cette sensation délicieuse de son cul l'enserrant.
Il lui mordilla la nuque, avant de tenter encore de retrouver son calme.
-
Kara n’attendit pas très longtemps les fesses en l’air. Kaito était en feu, et dès qu’elle le sentit approcher, tout son corps palpita, mêlant l’impatience à l’appréhension. Et s’il était trop brusque ? Avait-elle fait une connerie digne d’une nana bourrée, qui regretterait ? Elle avait fait plusieurs bêtises jadis dans le même état, est-ce qu’elle allait encore foirer ?
Mais dès qu’il s’inséra légèrement en elle, Kara soupira, devenue légèrement silencieuse sous cette espèce de pression, de tension un peu douloureuse, jusqu’à ce que son corps s’habitue, s’adapte et… s’adonne réellement au plaisir que cela procurait. Elle agrippa le coussin à pleine main, laissa un gémissement rouvrir le concert de ses vocalises, et son bassin se détendit.
Le cri de Kaito la rendit folle, l’entendre la surexcitait, autant que la sensation de son sexe pulsant totalement enfoncé en elle, et ses mouvements d’abord doux amorcèrent de nouveau une montée en puissance de son désir ; Elle se retrouva alors brutalement projetée contre un coussin, dans un violent coup de rein qui lui vrilla les tympans et fit papillonner ses yeux. Ses gémissements répondaient à merveille à chaque coup de butoir, ils étaient si forts et rapprochés, qu’elle avait du mal à croire ce qui était en train de se passer.
Le Petit Kaito se surpassait, Kara gigotait comme un pantin sous son ardeur, elle riait d’un plaisir qui l’envahissait totalement, elle se sentait libre, et être prise ainsi était un véritable délice, autant qu’un supplice. Encore, encore ! Il semblait inarrêtable, c’était obscène, elle l’entendait râler derrière elle, le ventre contre ses reins, les bruits de claquement de leur corps devait résonner autour, et elle n’arrivait pas à se retenir de geindre.
Kara se dandinait pour accompagner ses mouvements, au paroxysme de la fièvre et le souffle court, alors qu’elle sentit les pulsations vibrer ses fesses, profondément. Le corps du Barman vint s’écraser contre son dos, à bout de force, elle se laissa choir comme une loque, pleine, dégoulinante, avec un poids mort au-dessus.
Ses entrailles se crispaient avec anarchie, son corps accusant le coup, et elle peinait à reprendre son souffle. Ronronnant sous la légère morsure, Kara tourna la tête pour tenter de l’observer de profil. Elle distingua son visage rayonnant, ça lui arracha un sourire délicieux.
« Merde, Kaito, tu caches bien ton jeu… »
Elle devait peser une tonne, environ. Autour d’elle, tout tournait. C’était… vraiment… le pied.
-
"C'était ... merveilleux. c'est la première fois que je ressens un truc pareil."
Toujours enfoncé entre les fesses de Kara, Kaito peine à se rétablir. Ca y est ! Sa première sodomie!! Il l'a fait! Il pourrait fièrement l'annoncer dans son forum hentai et en décrire les moindres détails. Sous lui Kara ne bougeait pas. Il prit appui sur ses épaules, l'enfonçant plus encore dans les coussins du canapé et entreprit de remettre une couche mais sans succès malheureusement. Il avait besoin de récupérer. Sa fierté s'était ramollie et ne reviendrait pas tout de suite. a grand regret, il glissa hors d'elle, tout doucement, et quand il passa le sphincter, celui-ci se resserra, pressant son gland jusqu'à sa sortie complète. Kaito s'affala contre un accoudoir. Quelle furie! Est-ce que ça aurait été pareil si elle n'avait pas bu. Lui aurait mal à la tête le lendemain, il le savait. Il avait abusé mais pour une excellente raison. La raison en question donna signe de vie.
"Il faut redescendre, je dois attaquer dans cinq minutes."
Mince, comment on fait quand ... Kaito récupère des serviettes en papier dans un présentoir sur la table basse et se nettoie comme il peut avant de se rhabiller. Ensemble ils terminent l'aquarium et redescendent au rez de chaussée où la musique radioactive les submerge à nouveau. Il prend Kara par la main et lie ses doigts aux siens avant de passer devant elle et de l'entrainer au coin le plus calme du bar. Il lui dégote un tabouret et passe lui même de l'autre côté du comptoir. Thumb up et clin d'œil à sa coéquipière qui lui fait un petit geste amical en retour. C'est cool d'avoir des collègues aussi sympas.
Il prend trente secondes pour parler à Kara. redevenu le jeune blondinet un peu timide mais plus trop, il rougit quand même quand elle fixe ses yeux sur lui, ici plus de lumières tamisées ni d'ambiance calfeutrée. Ce qui est fait est fait.
"Et bien ... j'ai adoré notre ... non! Je suis heureux que nous nous soyons rencontré et ... si tu veux, on pourrait se revoir? je le voudrais en tout cas."
Oh oui bien sûr qu'il voulait la revoir. Quand on croque dans le gâteau au chocolat ... ce n'est pas pour aussitôt abandonné sa part.
"Je termine dans deux heures, c'est souvent comme ça, il est tard. Tu vas rester un peu ou tu préfères rentrer? Là c'est la folie, je vais être occupé."
Il sort son portable pour enregistrer le numéro de Kara et faire bipper le sien.
"Tu veux mon numéro?" dit 'il en souriant trooooop innocemment.
-
C’était assez bizarre comme sensation. Elle avait un peu déchanté, mais restait suffisamment pleine d’alcool pour ne pas se soucier de ses cheveux décoiffés, son visage qui devait rayonner comme un néon pour indiquer qu’elle venait de baiser, et elle avait les cuisses poisseuses sous sa jupe. Ca aurait dû la déranger, vraiment, mais… ça allait.
Elle restait accoudée au comptoir, les yeux rivés sur le Petit Kaito.
Il s’était déchaîné, elle se rendait compte à quel point il lui semblait différent, là-haut, si courageux et viril. Pas qu’il ne l’était pas là, derrière son bar à sourire avec un petit air coincé, mais… Il semblait jeune. Merde, elle cilla pour elle-même, perdu dans des réflexions floues plus ou moins absurdes. Elle avait baisé un Etudiant. C’était pathétique, ou cool ?
Un Etudiant bourré, en plus. Sur son lieu de travail. Devant des gens.
Est-ce qu’elle avait abusé de lui ? Genre, est-ce qu’elle s’était servie de son décolleté et de son petit minois pour lever des gamins ? Kara avait du mal à trouver cela mal placé, vu le plaisir qu’elle venait de prendre, et en réalité, ça allait beaucoup influencer sa réponse. Est-ce qu’elle voulait le revoir ? Souvent, les choses sont bien plus simple si c’est un one shot. Les suites de films sont souvent ratées. Mais le sourire du Barman était à tomber…
« Ouais… j’aimerai bien qu’on se revoit. » Sincèrement, elle naviguait à vue, et ignorait si c’était une bonne idée. Mais elle était pompette, encore, et parlait plus librement. En se posant mille questions, mais en répondant avec franchise.
« Bosse, je reviens te chercher après ton service. » Ah bon ? Elle avait été bien trop franche, sur ce coup. Elle savait qu’elle avait l’entretien le lendemain, qu’elle aurait la gueule de bois, que le plus raisonnable aurait été de prendre son numéro, de le rappeler à l’occasion quand elle s’ennuierait. Merde, elle dessoûlait. Elle le sentait parce qu’elle commençait à se sentir un peu méchante. Pas contre lui en réalité, mais contre elle-même, sauf que ses mots toucheraient le Petit Kaito. Elle n’avait aucune envie de le blesser, pas avec cette tête d’ange. Pas avec ce sourire. Ce regard. Oh, fuck, elle était dans la merde.
Elle attrapa une carte de visite dans sa poche, qu’elle vint glisser tout au creux de la main de l’Etudiant, son petit sourire attendri n’avait rien à voir avec l’impression intérieure qu’elle avait d’elle-même.
« Tiens, mais s’te plait, note pas ‘MILF’ comme pseudo de contact. » Elle se rappelait amèrement la remarque de Gengis à son arrivée, maintenant qu’elle avait les idées plus claires, et fronça le nez. Son regard était moins vitreux, mais il y avait une intensité caractéristique de l’attachement qu’on a pour quelqu’un qu’on vient de prendre sauvagement sur un canapé. Son téléphone sonna brièvement, et elle enregistra « Petit Kaito » dans son répertoire.
Kara se redressa et au moment où il tendait la main pour prendre sa carte, lui saisit le poignet, ravivant quelques souvenirs, et le tira à lui pour presser ses lèvres sur les siennes furtivement.
« Travaille bien. »
Elle sauta à bas de son tabouret, lui adressa un clin d’œil, et un peu plus gênée, un petit signe de menton à celle qui avait laissé sa pause au Barman, lui permettant ce moment hors du temps. Elle traversa la grande salle, s’effaçant dans la foule au milieu d’une musique de dingue qu’elle n’appréciait pas, et avant de sortir, se tourna pour voir si elle apercevait le comptoir d’ici.
S’il te plait, regarde-moi.
Elle se mordilla la lèvre, et sortit.
oOo
« Merde ! »
Elle s’était endormie comme une loque sur son canapé. Après une douche froide, le thermostat ayant encore fait des siennes, Kara s’était jetée sans s’habiller sur son divan pour envoyer un sms à Kaito… Elle avait hésité, commencé à taper pleins de trucs mièvres, puis avait tout effacé et s’était finalement endormie sans rien envoyer du tout.
Réveillée en sursaut, elle réalisait qu’elle était vraiment en retard. Il allait croire qu’elle lui avait posé un lapin, qu’elle avait menti, qu’elle était une salope…
En panique, elle avait enfilé une robe au lieu de son traditionnel tailleur trop serré, mais visiblement Kara aimait les décolletés plongeants. Se cassant la figure en mettant ses bottes, attrapant au vol son sac à main, elle était dans le métro de nuit quand elle se demanda si elle avait bien fermé à clé son appartement.
Elle avait un bon quart d’heure de retard.
Et s’il s’était barré ? A sa place, à vrai dire, elle aurait sans doute fait cela. Oh non… Désormais bien lucide, Kara se souvenait combien elle avait été délurée et différente de ce qu’elle était tous les jours. Elle était de nouveau stressée, aussi. C’était peut-être une mauvaise idée de le retrouver maintenant ? Pourquoi avait-elle dit qu’elle le récupèrerait après son taff, aussi ?
Un clochard vint s’asseoir face à elle, accoudé sur ses genoux, et laissant clairement sa main aux ongles noirs trainer contre sa cuisse. Elle fronça les sourcils en lui lançant un regard furieux, mais fut sauvée par sa station.
Elle sortit vite, peu à l’aise dans les rues si tard, et courut jusqu’au club.
Pitié, pitié, faites qu’il soit encore là.
-
MOTHER I'D LIKE TO FUCK ... pourquoi MILF ? Kaito lâcha un petit rire d'incompréhension mais ne voyait pas ce qu'une MILF venait faire là. Il savait ce que c'était. N'importe quel site de cul propose des vidéos avec des MILF dans des tas de situations différentes. Mais Kara était tout sauf ça et puis elle ne devait pas être beaucoup plus âgée que lui. Il ne retoqua donc pas mais fut ravi qu'elle accepte qu'ils échangent leur numéro. Le baiser de ninja qu'elle lui donna le conforta dans ses espérances et bien qu'il essaya de faire durer ce plaisir, elle se retira tout aussi vite. Il était sur son petit nuage, elle allait revenir le chercher. Cela l'inquiéta quand même, elle avait bu, n'était pas en forme et ce n'était pas une heure pour se promener seule en ville. D'ailleurs comment était elle venue? A pied, en voiture, en transports? Il n'eut pas le temps de lui poser la question qu'elle sautait de son tabouret et filait vers la sortie. Un verre et une bouteille à la main, il la suivit du regard, la perdit dans le troupeau déchainé pour la voir réapparaître de l'autre côté de la salle. Quand elle se retourna avant de sortir, il se retint de ne pas lui courir après et lui fit tout simplement un sourire.
La fin de son service fut atroce. Entre un mal de tête carabiné, un boulot monstre à abattre, la musique de sourd et les allusions à peine voilées de ses collègues de travail, Kaito n'en pouvait plus. Quand le dernier client fut poussé dehors par les vigiles, il s'appuya sur un tabouret et lâcha un soupir énorme. Il était trempé et s'essuya le visage avec une serviette. L'odeur de Kara était toujours présente, il la sentait partout sur lui. Quelle nuit de malade! Il se figea. Mince! L'heure qu'il lui avait donné était la fermeture du club, pas celle de sa sortie à lui. Le personnel de ménage s'activait déjà à nettoyer et ranger les salles, et c'était un boulot monstre. Mais lui et le staff du bar devait s'occuper de la remise en état du comptoir et de la zone de travail derrière. C'était un carnage! Entre les oranges écrasées au sol, la bière renversée partout, les verres à mettre en machine et les alcools à recompléter, sans parler de changer les fûts, il était en retard. Il fit aussi vite qu'il put et une fois libéré, remercia tout le monde sans préciser pourquoi et ... repassa derrière le comptoir pour faire un truc.
Quand il sortit, l'air frais lui fit un bien fou. Un rayon de lune le frappa et il leva la tête pour saluer cette amie qu'il affectionnait. Il entendit un claquement de pas précipités sur le trottoir et vit Kara arrivé en courant vers lui. Elle aussi était apparemment en retard et il ouvrit grands les bras pour l'accueillir mais aussi pour ne pas renverser les deux cafés géants qu'il avait préparé pour eux.
"Salut! ... J'ai espéré ça le reste de la nuit. Tu m'as manqué.... Tiens, il est un peu fort mais chaud et j'ai ajouté un demi shooter de whisky, ça fera remonté notre taux d'alcool et nous épargnera une matinée trop difficile."
Il se pencha sur elle et l'embrassa comme elle l'avait embrassé en partant.
"Tu ... tu es superbe ... mais il caille et ... attends!"
Il pose son café sur un muret et retire son sweat à capuche qu'il lui enfile.
"Tu ne seras pas morte de froid avec moi à tes côtés."
Après la soirée caliente qu'ils venaient de passer, en effet ça ne risquait pas.
"Je ... j'habite chez mes parents, on ... va chez toi ou tu veux marcher un peu?"
-
Son pas s’était accéléré dès qu’elle avait aperçu le petit Blondinet devant le club. Sans savoir vraiment pourquoi, elle sentait un poids en moins dans sa poitrine à le revoir ainsi, comme si finalement, elle avait eu un doute durant tout le trajet. Est-ce que l’alcool passé, il allait lui plaire ? Et elle ? Peut-être qu’en fait, c’était lui qui allait lui faire faux fond, qu’il s’était amusé avec elle et qu’en fait, elle avait fait l’aller-retour pour rien ?
Le voyant ouvrir les bras, elle se rend compte que ça la fait sourire comme une idiote, et elle se jette dans la gueule du loup comme une bleue, remarquant à peine les cafés. Elle se recule dès qu’elle comprend, l’observant en penchant la tête sur le côté. Merde, le Petit Kaito était encore mignon, sorti de son contexte. Pas une sorte de fantasme du Barman. Enfin, si. Mais. Même après, elle était soulagée de le trouver attirant. La magie aurait pu s’estomper d’un coup et le faire apparaître juste… quelconque ?
Elle était également folle de joie de constater qu’il la trouvait toujours jolie. L’alcool avait boosté sa confiance en elle, mais désormais, elle se disait qu’elle était loin d’être quelqu’un de séduisant. Son compliment lui fit plisser les yeux.
« Whisky et café, t’es un devin, j’adore. » C’était facile, finalement ; s’il y avait du café, elle aimait. S’il y avait de l’alcool, elle aimait. Et finalement, reprendre un peu de degré la tentait, craignant d’être trop empotée sans cela. Peut-être qu’il avait adoré la femme ambitieuse et sûre d’elle, sans tabou du club. Mais Kara n’était pas tout à fait comme ça, dans la vie de tous les jours…
Son compliment la fit fondre. L’Etudiant était tellement mignon que c’en devenait douloureux pour son petit cœur amoché. Il fallait qu’elle se reprenne, elle devait avoir un regard niais en posant ses yeux sur son visage d’ange, mais elle savait que cet ange là l’avait baisée comme un démon. Elle déglutit, se laissa habillée en comprenant seulement après ce qui se passait.
Kara éclata d’un rire moqueur pour le taquiner. « Roh, sérieux… Kaito, Kaito, Kaito, t’es un cliché. »
Ceci dit, son sweet était chaud et. Oh, merde, l’odeur de sa peau y était incrustée. Tournant légèrement la tête, elle inspira profondément et tenta de retenir ses yeux de rouler. C’était addictif ce truc. Elle lui sourit légèrement, se rattrapant aux branches.
« Merci, c’est gentil. »
Pour sûre, elle n’allait pas mourir de froid près de lui. Ah ça non. Gilet, doudoune ou parka, même sans cela, la jeune femme était persuadée que ces petits regards appuyés sauraient la réchauffer. Bon, ok, et le café. Elle saisit le gobelet et souffla, respirant l’arôme qu’elle déifiait. Le portant à ses lèvres, elle se stoppa quand il évoqua son lieu de vie.
Ah bah oui. Etudiant Kara, étudiant. Il vivait avec ses parents. Normal.
Cet état de fait lui mit un petit coup derrière la nuque. Elle chercha à oublier ce léger détail, se concentrant sur le Sexy Kaito et pas sur le mignon petit Barman de 19 ans.
« Tu dois être crevé. On va… » Commença-t-elle. Et Kara n’avait pas tort, elle venait d’avoir des révélations qui faisaient mal. Il devait aller en cours le lendemain, ou un truc du genre. Ou rentrer chez lui sans inquiéter ses darons. Ou avoir des devoirs, un truc comme ça. Elle sentait le stress monter, des questions pénibles arriver. Des problèmes, des cas de conscience. Être adulte était une plaie. Elle but une gorgée de café brûlant.
« Si je t’amène chez moi, tu vas pas avoir de problèmes… ? Genre… » Genre, tes parents. Elle avait du mal à le dire tout haut. Mais elle eut soudain la trouille qu’il lui dise qu’elle avait raison, et qu’ils devraient plutôt rentrer chacun chez soi. Ce fut un déchirement, et Kara se tourna pour lui faire face avant de l’embrasser avec acharnement.
Elle n’avait aucune envie d’être seule ce soir, elle le voulait encore contre elle.
Il lui avait offert une telle bouffée d’oxygène, que désormais elle craignait de manquer d’air. Tout avait eu l’air de glisser sans aucune contrainte avec Kaito. La vie devrait être ainsi. Tout le temps. Et son baiser la confortait dans cette idée, oubliant le froid, la brûlure du café, la vie autour d’eux. Sa main libre agrippa sa nuque.
L’embrasser était électrique.
Se détacher de sa bouche, un supplice.
« Okay, okay, on va chez moi. Tout de suite. » Le désir revenu en flèche avait rendu sa voix grave, sérieuse, ne souffrant aucune opposition possible. Elle lui prit la main fermement et l’entraîna jusqu’à la station de métro la plus proche. Elle était trop fauchée et citadine pour posséder une voiture, et détestait conduire, de toute façon. Son permis dormait dans son portefeuille depuis longtemps. Et puis, en centre-ville, c’était inutile et trop coûteux, un véhicule personnel.
La prochaine correspondance mettait du temps à arriver, il faisait froid sur le quai. Mais son cœur battait et chauffait ses tempes. Sa main ne lâchait pas la sienne. En s’engouffrant dans la rame, vide, elle ne prit pas la peine de s’asseoir et le poussa jusqu’à une paroi vitrée, au centre du wagon… Sa bouche l’appelait trop. Elle l’embrassa à nouveau comme une affamée.
Le goût de ses lèvres était un puissant alcool, finalement. L’envie d’être ailleurs, quelqu’un d’autre, de s’évader était encore plus forte.
-
"Des problèmes? Oui je crois. Genre si on va chez toi, je risque de me faire dévorer tout cru maintenant que j'y pense."
Il rit à l'idée que ce n'était pas vraiment faux et continua.
"Je dors souvent au club après mon service, on a une salle de repos, j'y ai un matelas gonflable. De là je vais direct à l'université mais aujourd'hui j'ai amphi en deuxième partie d'après midi. je vais juste envoyer un sms chez moi pour dire que tout va bien."
Kara se jeta à nouveau sur lui et il fit un effort pour garder son équilibre. Il répondit à son baiser de la même manière, avec acharnement avant qu'elle se détache et prenne la décision d'aller chez elle. Le peu qu'ils marchèrent jusqu'au métro fut un mélange curieux de bonheur et d'observation. Il aurait voulu lui demander si il pouvait tenir sa main mais au final mêla ses doigts aux siens en silence. C'était la première fois qu'il accompagnait une fille de la sorte ... enfin, dans ce contexte là. L'attente sur le quai fut un peu longue et il la serra contre lui, inhalant le parfum enivrant de ses cheveux. Cela allait trop vite mais il ne s'en rendait pas compte. Quand la rame arriva, il n'eut d'autre choix que de se laisser faire. Comme prévu, mais un peu en avance, Kara le mangea tout cru. Heureusement que le wagon était vide car la scène était limite-limite.
"Kara ... si tu continues comme ça, je vais pas pouvoir tenir ..."
Elle avait faim et lui était son déjeuner. L'effet qu'elle lui faisait était magnétique. Il glissa ses mains sous le sweat et emprisonna ses seins qu'il pétrit sans ménagement. Emmené par sa fougue, il se dégagea et la plaqua, elle, contre la paroi pour l'embrasser avant qu'elle reprenne le dessus. Leurs langues dansaient, s'enroulant en un ballet endiablé. Ils se mordillaient, suçaient leurs lèvres, s'offraient leur bouche. Il réussit à déclipser son soutien gorge qu'il remonta, libérant sa poitrine et la déséquilibra pour la faire asseoir sur une banquette. Il suivit son mouvement et se retrouva à genoux, l'immobilisant entre ses cuisses. Il caressa les masses chaudes libérées, suivant leur courbe jusqu'à ce qu'elle frémisse plus que de raison. Ensuite, il posa un doigt sous le menton de Kara et ramena sa tête en arrière pour laisser courir sa langue le long de sa gorge. Il mordilla autant qu'il put le cou ainsi exposé avant de souffler, tout haletant. Ca devenait difficile, bien que ce fut de délicieux, de se limiter à ses contacts alors que son corps hurlait d'en vouloir plus.
Kaito releva le sweat que portait Kara et lui pinça les tétons, pas pour faire mal, juste pour l'entendre gémir de plaisir. Il plaqua sa bouche contre la sienne et l'embrassa comme si sa vie en dépendait, enfonçant sa langue aussi loin que possible, il voulait plus.
Quand il se sentit prêt à exploser de désir, il prit les mains de Kara et les posa sur sa ceinture. Ses grands yeux bleus n'exprimaient qu'une seule chose. Il gémit quand la boucle métallique cliqueta.
-
Elle n’avait même pas écouté ses explications, et d’ailleurs, elle avait le plus grand mal à porter de l’attention sur ce qu’il disait. Pas par méchanceté, elle ne se fichait pas du tout de lui, promis. Elle était appelée par sa peau, son odeur, sa bouche et ce petit regard capable de la rendre folle. Elle s’était enflammée en cinq minutes, moins, elle, en réalité. L’apercevoir suffisait, inspirer son parfum suffisait, la brûlure de ses lèvres suffisait.
Il avait sans doute baragouiné quelque chose, quand elle s’était jetée sur lui comme un loup sur sa proie, mais le seul son qu’elle voulait, c’était sa respiration saccadée à son oreille. Et elle eut bien davantage. Le Petit Kaito avait retourné la situation et prit en main son désir, son corps, aussi, et elle prenait comme une grande claque en pleine figure dès qu’il se montrait plus assuré, percutée par l’excitation de se sentir petite, faible, à la merci d’un homme.
Pourtant, ils étaient dans un lieu public. Kara n’avait pas pu broncher en se faisant asseoir sans ménagement, il était déchaîné, elle se sentait possédée et survolée par son arrogance puissante. Il la mettait dans un état tel, qu’il ne fallut pas longtemps pour qu’elle se mette à frissonner de fièvre sous ses caresses, il lui semblait que juste son regard pouvait la consumer. Est-ce qu’elle se faisait des films ? Elle n’était pourtant plus ivre, mais chaque baiser de Kaito était un shot d’alcool qui vrillait son cerveau et paniquait ses sens.
Le désir était tel, la tension entre eux si forte, que c’en était presque douloureux, les mouvements étaient aussi naturels que rendus fébriles par une excitation extrême. Elle allait exploser, elle ne tiendrait jamais tout le trajet pour rentrer chez elle, il était trop tentant, il était trop attirant, c’était viscéral… Elle le voulait, peu importait comment et où, mais attendre était une torture physique et mentale.
Et Kaito était bien trop assuré, rendu fou par son attitude ; sans se l’expliquer, la hargne du jeune homme la rendait agressive, elle n’arrivait pas à se contrôler, et ce petit malin venait de poser ses mains sur sa ceinture pour lui laisser le champ libre. Grave erreur, Kara leva bien haut les yeux sans bouger son visage, lui lançant un regard de prédatrice. C’était peut-être juste sa conscience qui réclamait qu’elle l’avertisse avant d’agir ? Trop tard, elle ne pouvait plus attendre, elle s’acharna sur la boucle de ceinture, ce fut presque trop facile, après tout, elle ne se rendait pas compte de ses gestes, elle dévorait Kaito de ses yeux en amandes, plissés, les pupilles dilatées.
Le petit gémissement de l’Etudiant la fit soupirer de plaisir, encore électrisée par le pincement qu’il avait osé perpétrer sur ses tétons érigés, pendant qu’elle malmenait son pantalon en grognant et pestant parce que les gens qui fabriquaient les boutons, les fermetures éclairs et les braguettes ne faisaient rien pour arranger les gens dont la seule envie était d’arracher les fibres du tissu. Elle libéra juste à peine ce qu’il fallait pour glisser sa main dans l’élastique de son boxer, suffoquant d’impatience.
Le regard de Kaito la transportait, ça tapait dans ses tempes, Kara était exaltée.
Le contact chaud de sa peau pulsante au bout de ses doigts lui fit un électrochoc. « Oh, putain. » gronda-t-elle entre ses dents, en se dandinant, serrant les cuisses, bouillonnante, et prenant en main son sexe qu’elle comprima avidement. Est-ce que ce métro possédait des caméras de vidéo protection ? Kara n’y songeait même pas, pas plus que les problèmes qu’ils auraient si des passagers montaient à la prochaine station. Ou que le conducteur les épiait…
Elle qui était si classique et casanière habituellement était fougueuse et aveuglée par l’impétuosité, il fallait qu’elle se colle à lui, l’attirant sans mal tout contre sa bouche, dirigeant son gland chaud sur ses lèvres. Bien trop fiévreuse pour s’inquiéter de quoi que ce soit d’autre, sa main libre se cala sur ses fesses pour lui interdire de s’enfuir… Comme s’il en avait eu envie. Le mouvement de va et vient de sa paume amenait fermement, implacablement, le membre dur et brûlant sur sa langue qu’elle tendit, léchant avec un appétit insatiable.
Quand elle l’engouffra dans sa bouche, soupirant avec frénésie comme on se désaltère après une traversée du désert, tout son corps marquant un temps d’arrêt délicieux. Avant de le sucer, surexcitée, en empoignant sa fesse. Imposant un rythme intense, Kara avait l’impression d’être en feu, la sensation d’être dans une bulle, aussi ivre que quelques heures auparavant, alors que l’alcool était retombé. Mais, survoltée, la jeune femme n’était pas près de dessoûler, pas maintenant qu’elle se savait trempée de désir à la seule idée de rendre Kaito complètement fou. Elle avait envie de le dévorer, de le croquer, il était à la fois si facilement impressionnable et si renversant d’érotisme… C’était hallucinant. Elle rêvait. Ce devait être ça, et c’était un rêve licencieux et stimulant.
-
Plus rien n'existait autour de Kaito. Dès que Kara avait serré ses doigts autour de lui, il s'était perdu dans un monde de fantasmes et de perversions secret. De la voir s'énerver sur sa ceinture dans le but d'accéder à son sexe avait élevé sa température à des degrés jamais atteints. Son cerveau était en ébullition. Il savait ce qui allait arriver et n'en pouvait plus de l'espérer. Au club tout était aller trop vite et ils avaient sauté des étapes que le jeune homme voulait depuis toujours aborder. le rattrapage oral que Kara s'apprêtait à délivrer s'annonçait déjà mémorable.
Il fit l'erreur de regarder vers le bas et il la vit le branler contre sa langue qu'elle gardait tirée, prête à l'accueillir. Elle avait le lead et savait ce qu'elle voulait. C'était plus qu'excitant d'être à la merci de cette femme qui à présent, tenait plus de la croqueuse d'hommes que de l'employée blasée qui avait eue envie de boire un coup. Elle le guida entre ses lèvres, c'était délicieusement malsain de se faire sucer dans le métro où tout pouvait arriver. Il voulut réagir lui aussi mais non, Kara imposait sa manière de faire. C'était du hard qu'elle voulait, c'était du hard qu'elle s'offrait. l'autoroute était ouverte et après un temps de ... délectation? ... elle le fit aller et venir à son rythme à elle. Fort, très fort. Elle le tenait et ne le lâchait pas, poussant quand il ralentissait.
Kaito était proche de la liquéfaction. Il grogna un truc inintelligible et réussit à saisir Kara par les épaules et pressa vers le bas. La jeune femme glissa de la banquette sur ses talons, laissant juste sa tête devant l'entrejambe de Kaito. Elle ne s'était même pas interrompue. Kaito agrippa le dossier de la banquette et entreprit de profiter de cette bouche baveuse à sa manière. Le premier coup de rein qu'il donna allait dans le sens de ce que voulait Kara, le suivant fut plus incisif et celui d'après se heurta au fond du palais de la jeune femme, tous les suivants furent aussi rudes que le troisième. Il haletait, c'était fou!
Kaito, glissa les doigts d'une main dans les cheveux de sa partenaire diabolique et opposa une résistance à sa propre poussée. Il lui baisait la bouche littéralement, alternant les rythmes frénétiques et des fréquences moins rapides. Il comprit jusqu'où elle pouvait aller et ne passa pas l'étroit passage de sa gorge bien qu'il l'effleura quand même à plusieurs reprises. il adorerait s'y introduire mais dans un éclair de lucidité, il s'était imposé de ne pas franchir se cap. Ils pourraient en parler plus tard.
"Kara ... c'est ... tu vas me faire venir, c'est trop bon!"
Les yeux fous, il se retira de cette fournaise pour se frotter sur son visage. Il avait tellement envie de tout lui faire, de la couvrir de son plaisir, de l'imprégner de sa semence! Il revint à la charge et pilonna l'intérieur de ses joues, les regardant s'étirer sous la poussée. Il la fit le lécher des testicules jusqu'au gland, une vraie furie. Jamais il ne s'arrêterait. Quand il l'investit de nouveau, il la prit fermement, une main sous le menton, l'autre derrière le sommet de son crâne, il lui imposa un traitement à la limite de l'extrême, testant les limites de cette bouche de feu et se délectant de voir sa queue glisser si facilement entre les lèvres de Kara.
-
C’était au-delà du feu. Elle ne savait décrire la sensation de brûlure et d’excitation qui lui tordait les entrailles, faisant perler la sueur à son front, qui s’écoulait lentement jusqu’entre ses seins, et se mêlait à sa salive. Kaito avait encore une fois totalement brisé le rapport de force, rendu fou par sa langue, et plus il gagnait en brutalité, plus Kara se sentait défaillir.
Ils étaient lâchés, c’était trop tard pour se stopper maintenant, la jeune femme n’avait plus aucune notion de ce qu’ils faisaient, elle avait la tête qui tournait, qui tanguait, qui cognait tantôt contre une banquette, tantôt contre le bas ventre de l’Etudiant. Il était déchaîné, et plus il s’acharnait et baisait sa bouche sans ménagement, plus elle sentait monter en elle une sorte de rage profonde, une furie, tout à la fois ivre de désir, et folle de fougue.
Il n’était plus mignon du tout, il était indécent, il était puissant, il était dominateur.
Kara n’avait jamais été si portée que cela sur ce type de relation, et il fallait avouer que ses aventures étaient soit classique et … utilitaires, soit elle était trop bourrée pour s’en souvenir vraiment. Mais, là, c’était un tel niveau de fièvre, qu’elle se demandait jusqu’où ils pourraient aller. Et cette pensée la rendait hilare, un rire fou qu’elle ne pouvait pas laisser s’exprimer, tant le gland embrasé de Kaito lui martelait le palais et ravageait ses joues.
Qu’il soit capable d’imposer son rythme la rendait dingue, elle mourrait d’envie de lui hurler « encore, encore » mais se serait étouffer si elle l’avait fait. Comment pouvait-il la mettre dans un état de transe si intense, sans plus d’alcool dans les veines ? Elle découvrait combien elle aimait être soumise, et ne s’était pas attendue à ce que cela vienne d’un petit Etudiant si mignon, l’air si sage…
Oh, mon Dieu, lorsqu’il s’arracha à sa bouche, le sexe chaud et dégoulinant, pour écraser son gland sur ses joues, Kara doutait pouvoir un jour le regarder encore en songeant qu’il était un aimable petit Barman, qu’il avait réussi ses examens, qu’il était doux et poli. C’était un monstre d’obscénité, et pire, elle adorait ça.
Elle releva ses petits yeux de fouine rendue extatique par ce qu’elle venait de prendre, en perte totale de contrôle, pour lui roucouler un encouragement, mais il revint à la charge si vite qu’elle sursauta et ravala immédiatement ce membre dur à l’extrême. Sa main sous son menton l’empêchait de bouger, elle était coincée, et la sensation d’emprisonnement la fit mouiller d’un coup, serrant fermement les cuisses et venant plaquer ses deux mains sur ses fesses, ses ongles le piquant sans qu’elle puisse se retenir. Elle marchait totalement à l’instinct, et son instinct se révélait bestial.
Ouvrant bien grand la bouche alors qu’il coulissait fiévreusement entre ses lèvres, Kara tira la langue et fronça le nez pour lui lancer un regard de défit. Provoquant, acharné, presque haineux. Il fallait qu’il vienne, il ne pourrait pas tenir plus longtemps, elle sentait déjà dans sa gorge quelques gouttes annonciatrices de sa prochaine délivrance. Aller Petit Kaito.
Elle sentit alors ses fesses se contracter et les serra pour enfoncer son sexe loin, peut-être trop loin, mais elle n’arrivait pas à se raisonner, prenant des risques sans réfléchir. Tout ce qu’elle voulait, c’était sentir les spasmes puissants lui remplir la bouche, entendre Kaito couiner et le voir fondre de plaisir, le posséder ainsi, avoir ce pouvoir sur lui.
Dès la première giclée, elle comprima ses lèvres autour de sa queue qui pulsait, les yeux révulsés, presque blancs.
-
Il n'en fallut pas plus. Kara venait de signer son bon de remplissage en le regardant de cette manière. Clairement, elle lui indiquait que tout était permis, qu'elle acceptait toute dérive et se contentait d'approuver toute déviance sexuelle. La langue de la jeune femme calée sous son sexe, il raffermit ses prises et d'un coup de rein affirmé, viola le passage de la gorge de Kara, dilatant ses muscles pharyngés et se logeant le plus possible en elle. Quelques va et viens obscènes eurent raisons de lui et quand son orgasme vint, un cri guttural résonna dans le wagon. Il se déversait directement dans la gorge de Kara, des spasmes le secouant alors qu'il la baisait toujours aussi fort, plongeant dans un réceptacle rempli de sperme gluant et en répandant sur ce si joli visage à chaque retrait. Il s'affala sur elle, ses testicules collés par sa semence sur le menton souillé de la jeune femme.
Kaito bascula sur le côté et se laissa choir sur la banquette. Dans le mouvement, Kara avait suivi, la tête toujours maintenue entre ses cuisses. Mince! Dans un geste peu courtois, il lui releva la tête par les cheveux. Son sexe suintant glissa entre les lèvres de sa partenaire et vint pendre mollement entre ses jambes. Le regard flou, Kara paraissait ravagée. Du sperme coulait de sa bouche et Kaito frémit à l'idée de ce qu'il allait faire. Il s'inclina sur elle et lui prit une poignée de cheveux à l'arrière du crâne pour la forcer à se tordre vers l'arrière. Il l'enserra, prisonnière, entre ses jambes et d'une main ferme et ouverte lui caressa le visage pour y étaler le foutre odorant. D'un doigt, il lui fit refermer la bouche.
"Avale Kara ...." Il lui prit le cou et sentit la déglutition se faire. C'était d'une obscénité aussi perverse qu'intense. Kaito découvrait la domination bien qu'en ce moment , il n'était plus vraiment lui même.
Quelques secondes qui parurent une éternité furent nécessaires pour qu'ils reprennent leur esprit. Mince! Au fait on descend où?
Kaito se relève et découvre la scène de carnage. La honte! Demain, l'agent de nettoyage va les maudire.
"Attends je t'aide ..." Quand elle se relève il l'embrasse sur la bouche, puis sur le front.
"M ...Merci" sourit-il soudain horriblement gêné. Il s'est comporté comme un porc!
"Tu as des mouchoirs? Je vais t'essuyer. Tu ... tu en as partout."
La voix automatique qui annonce une nouvelle station retentit. Combien en ont-ils passées?
"C'est là?"
-
Le Petit Kaito avait été totalement métamorphosé.
Il avait fait d’elle ce qu’il voulait, elle avait été soufflée par son charisme jusque là discret, et jamais elle ne se serait imaginé cette scène il y a quelques heures, même après qu’il l’ait prise si fort dans le club. C’était déjà au-delà de ses pratiques habituelles, mais là…
Encore emprisonnée entre ses cuisses, elle était dans une transe telle que les moindres gestes de l’Etudiant la faisaient sursauter et geindre, et chaque mouvement faisait goutter la semence mêlée à sa salive sur son menton. Elle en expulsa davantage lorsqu’il empoigna ses cheveux, réagissant en gémissant autant de douleur que de plaisir. Est-ce que c’était possible ? Non, c’était un cliché, elle savait cela, c’était uniquement dans les pornos pour flatter les égos surdimensionnés des pauvres types qui les mataient. Pour leur faire croire qu’ils étaient tout puissant, et que les femmes adoraient être leur chose…
Oh, merde, elle aimait être sa chose.
Elle le regardait avec de grands yeux presque adorateurs, son petit visage maculé de foutre, et avala docilement en le fixant sans ciller. Il était magnifique, obscène et pervers. Kara ignorait qu’elle pouvait aimer les gamins. Les gamins malsains et dominateurs. Ça existait ça ? La tension autour d’eux était à son comble, il lui sembla qu’il resta longtemps, la main sur sa gorge dangereusement, à la regarder avec le regard digne d’un prédateur aussi méprisant que dépendant. C’était terrifiant. C’était excitant.
Elle sursauta lorsqu’il se releva, un peu vite, et sembla se réveiller. Du moins, réaliser ce qui venait de se passer, levant immédiatement une main à ses joues et son menton, frottant son index et son pouce poisseux, cillant comme après un réveil brutal.
Le sol, les sièges, c’était dégueulasse. De même que son visage, ses cheveux avaient collé aux fluides qui commençait à sécher. Elle prit sa main, chamboulée, comme si elle était sous drogue. La tête lui tournait, elle avait mal à la gorge, et était même légèrement nauséeuse. Merde. Ils avaient déconné. Ou. Ou pas ? Elle avait au fond d’elle une petite voix qui lui soufflait qu’elle avait adoré.
Le Petit Kaito avait retrouvé ses esprits, elle lui rendit son baiser avec un peu de réticence, hébétée. Se relever lui donnait le tournis, elle s’agrippa à lui, et ses remerciements la firent rire cependant. Enfin, elle voulait rire, mais ne réussit qu’à sourire, un peu, en se cramponnant à ses épaules.
Ses petits yeux en amande se relevèrent comme pour passivement le regarder se démener avec le kleenex qu’elle vient de lui tendre d’un geste machinal, mais Kara a la désagréable, ou délicieuse, impression d’être en dehors de son corps, encore. De flotter. Elle se sent sale. Elle se sent bien. Elle a envie de l’embrasser encore.
Mais l’annonce robotique lui fait écarquiller les yeux et sans réfléchit, elle serra sa main vivement, récupéra son sac, abandonnant les gobelets de cafés qui s’étaient répandus depuis longtemps sur le sol, et s’entraîna en dehors de la rame.
« Merde ! »
En sortant, jetant un coup d’œil vers la tête du wagon, elle fut persuadée de voir le regard appuyé du conducteur dans le rétroviseur latéral, la faisant frémir, et mourir de honte. Elle venait de dessoûler, sans avoir bu.
Son visage la brûle, et elle se rhabille en courant presque, tirant presque Kaito derrière elle sans penser à freiner, un point de côté lui perçant les côtes. Est-ce qu’ils devraient parler de ce qui vient de se passer ? Pourtant cela semblait plus gênant que tout à l’heure, quand ils avaient reparu au comptoir après cette partie de baise si géniale ? L’alcool… c’était ça qui lui manquait pour se sentir pleinement euphorique après cette scène de débauche.
Le conduisant sur plusieurs mètres, remontant une grande avenue colorée de néons du centre-ville, elle bifurqua dans le silence relatif de la nuit pour arriver dans un quartier légèrement excentré. Il fallait qu’elle parle, elle le savait, mais… Et si Kaito la considérait comme une salope, maintenant ? Enfin, elle ignorait si c’était mal, ou pas. Mais. Elle se mordit l’intérieur de la joue, agacée par sa propre attitude fuyante, ridicule, et se stoppa net.
L’Etudiant lui rentra dans le dos, et elle fut projetée légèrement en avant, avant de se retourner d’un coup et de plaquer une main sur sa joue. Elle avait un goût de sperme aigre dans la gorge, mais l’ignora.
« Hé. » Souffla-t-elle, plongeant son regard dans le sien. « J’ai adoré. J’ai adoré Kaito. » Sa bouche vint embrasser sa joue tout près de son pouce, puis descendit en baisers délicats jusqu’à la commissure de ses lèvres.
Elle reprenait petit à petit la pleine possession de ses moyens, et se rendait compte à quel point ce qu’elle avait fait était fou, loin de celle qu’elle était habituellement, et c’était cette attitude-là qui avait transformé le Petit Kaito en véritable démon, un incube. Une pensée bizarre assez profonde lui souffla qu’elle aurait sa revanche. Elle frissonna de trouver cela tout à fait recevable…
« Viens, c’est chez moi, là. » Murmura-t-elle, la bouche sur la sienne, avant de l’attirer plus doucement, ses doigts se frayant un chemin entre les siens de manière bien plus tendre, jusqu’à la porte d’un immeuble où elle tapa le code d’entrée. C’était un vieux bâtiment, au-dessus d’une supérette ouverte 24h sur 24. L’ascenseur vieillissant fonctionnait cependant, et elle appuya sur le numéro 7, gardant la main de Kaito dans la sienne.
Elle eut alors face à elle son reflet et s’approcha de la glace pour toucher de l’index les plaques blanches et les traces dégoutantes, en fronçant le nez.
« Oh merde… On dirait que j’ai loupé mon masque hydratant… » Elle pouffa de sa bêtise, se disant finalement que ce n’était pas si horrible. « Tu m’en as mis partout. » Réalisant qu’elle venait de parler de manière assez suggestive, éclata de rire en l’observant via le miroir avec malice.
« Tu me fais faire des trucs de dingue. »
Un léger sursaut leur indiqua l’arrivée de l’étage désiré, et elle embrassa le dos de sa main avant de l’emmener dans le couloir, plaçant son index libre sur sa bouche pour lui intimer de faire silence.
« Ma voisine est sourde que quand ça l’arrange. » Précisa la jeune femme en insérant la clé dans la serrure de son appartement. A l’intérieur, rien de bien étonnant, finalement. Une pièce assez grande pour accueillir une cuisine équipée en angle, un canapé impressionnant aux multiples coussins. C’était clairement un endroit privilégié de la pièce… en face, un écran de taille raisonnable dont des dizaines de fils s’échappaient pour alimenter des consoles. Des jeux trainaient au sol, un paquet de chip au vinaigre, un plaid épais, des chaussettes. Elle n’avait pas réfléchi à ce qu’ils viendraient ici et eu honte.
Bon, la cuisine était impeccable, c’était déjà ça. Mais l’endroit le plus important de la salle était un bureau où deux écrans immenses trônaient, alimentés par un ordinateur qui avait dû voir passer toutes ses économies. Un soutien-gorge trainait sur le dossier de son siège de bureau.
« Euh. Je. Désolée pour le bordel… »
-
Elle court devant lui, l'entrainant dans une course folle. Les deux jeunes gens ont quitté la rame de métro sans croiser personne et étant donné l'apparence de Kara, tant mieux. Si les services de sécurité du métro de Seikusu les avaient contrôlé, certaines questions auraient été gênantes. Ils se retrouvent dans la rue et rien ne peut arrêter la jeune femme qui ne traîne pas. Kaito est déjà venu dans ce quartier et en repère facilement la géographie. Il lui serait facile de revenir. il ne la voit pas s'arrêter net et la percute sans pouvoir l'éviter. Il referme ses bras sur elle pour la retenir mais elle se retourne souplement. Ce qu'elle lui souffle l'embrasse et il sourit tandis qu'elle le couvre de baisers.
La vie sociale de Kaito, en dehors de son boulot et de ses études, est limitée à pas grand chose alors ses relations avec la gente féminine ... Ce qu'il vit ce soir avec Kara l'entraîne sur un chemin qu'il n'a jamais emprunté. Bien sûr, il a déjà eu des petits coups de cœur pour des camarades de classe ou pour une inconnue croisée régulièrement au parc mais ce qu'il ressent pour Kara est bien différent. Outre son égo masculin flatté de lui avoir plu et de l'avoir satisfaite, son corps et son esprit s'immergent dans la contemplation de ce petit minois adorable et de ce corps qu'il connait maintenant au delà de toutes ses espérances. Toujours sur son petit nuage, Kaito ne comprend que le béguin qu'il a pour elle n'est près de s'estomper, avec ou sans alcool.
Ils arrivent chez elle, il visualise la supérette et l'entrée de l'immeuble, mémorise le code d'accès qu'elle tape et la suit dans l'ascenseur. Serré derrière elle, il l'enlace et rit à son commentaire. Il y répond avec le même humour.
"Mais moi j'aime bien. Ca te va parfaitement, en plus, ça vient de moi. J'aurai voulu faire tellement plus." Il l'embrasse sur la nuque. Septième étage et attention à la voisine. C'est retenu.
L'appartement ne correspond pas à ce à quoi s'attend Kaito. En fait, à quoi s'attendre quand on va chez quelqu'un pour la première fois? Un foutoir limité, une télé, des consoles : pas différent de sa chambre à lui et un bon sujet de conversation. Les ordinateurs promettaient une puissance hors du commun.
"T'es une vraie gameuse! Tu as de la chance, tu es en face d'un dieu de la console!"
"Euh. Je. Désolée pour le bordel…"
"Non, c'est moi qui suit désolé pour LE bordel." Il allait bien falloir qu'ils parlent à un moment ou à un autre alors autant montrer tout de suite qu'il avait adoré cette soirée et tout ce qu'il s'y était passé. Il espérait juste que Kara ne transformerait pas cette nuit en un coup d'un soir.
Il enlève ses chaussures. Au japon, on ne marche pas chaussé à la maison, que ce soit la sienne ou celle des autres, et les rangent près de la porte d'entrée.
"Merci de m'accueillir chez toi Kara." Il s'incline brièvement pour manifester ses remerciements. Certaines habitudes traditionnelles resteraient ancrées dans la société japonaise à tout jamais.
Il la suit dans la salle de bain et une fois de plus, il se retrouve derrière elle. Le miroir leur renvoi un reflet de champ de bataille.
"Oui, vraiment tu me plais beaucoup comme ça."
Il fait glisser vers le bas une lanière de la robe de Kara, la laissant pendre sur son bras et exposant une épaule nue. La faisant pivoter légèrement devant le miroir, il la guide précisément.
"Voilà, refais nous ton regard de braise. Tu vois, comment voulais-tu que je te résistes?"
Il passe son doigt sur une coulure de sperme qui a séché sur la joue de la jeune femme et la suit jusqu'au menton où elle a formé un petit amas qui a échappé à leur nettoyage dans le métro.
"Mais c'est super sexy ! Tu restes comme çà jusqu'à tout à l'heure?"
Il la titille gentiment.
"Tu veux que je nous prépare un thé? Ca va nous faire du bien après toute cette ... cette ..."
Cette quoi ? Baise sauvage? Kaito voudrait bien que la nuit ne se termine jamais. Il aurait beaucoup de choses à avouer à Kara mais ne sait pas comment l'aborder, plus par peur de sa réaction. Se faire jeter par qu'il serait honnête avec elle le mortifierait.
Dans le doute, fonce ... Ce n'est pas sa philosophie habituelle mais pour ne pas se rater, c'est la seule solution. En deux pas, il est revenu sur elle et l'embrasse fougueusement. Ses mains la plaque contre lui. Elle est si envoutante.
"Tu accepterais qu'on sorte ensemble?"
-
Le Dieu de la Console, vraiment ?
Depuis qu’elle avait entraîné Kaito dans son appartement, Kara se demandait un peu si c’était une bonne idée. Mais la seule chose qu’elle avait en tête, dont elle était persuadée jusqu’au plus profond d’elle-même, c’est qu’elle ne voulait pas le lâcher maintenant. C’était à la fois flou et extrêmement précis comme sentiment. C’était assez évident, en fait. Et elle n’avait pas envie d’y songer.
Pieds nus sur le carrelage de la salle de bain, elle avait été désarçonnée par le naturel et la gentillesse de l’Etudiant, se souvenant très bien du petit Kaito du club, oui, jusqu’à l’alcool, et le métro… Dans les moments d’inattention, elle l’observait fixement sans savoir quoi penser. Et dès qu’il riait, qu’il parlait, qu’il la taquinait, Kara se sentait indéniablement prise dans cette humeur joviale et fraiche. C’était communicatif.
« Bonne idée, le thé est dans le placard au-dessus de la cafetière. »
Elle se débarrassa de sa robe en se tortillant, et fronça le nez lorsqu’il évoquait les traces sur son visage, son cou, elle découvrait même des coulures entre ses seins.
« Même pas en rêve, je vais prendre une douche et faire disparaître tes méfaits... » Elle gloussa, avant de voir le petit Blond se jeter sur elle et l’embrasser. Son baiser est mouillé et ardent, Kara fond instantanément, son corps se détendant immédiatement avant de soupirer légèrement sous la douceur que cela lui procure. D’instinct, elle glisse une main dans son dos, la seconde se love sur sa nuque.
Sa phrase la fait frémir, elle détache ses lèvres des siennes pour pouvoir le regarder dans les yeux. Il est craquant. Est-ce qu’elle veut vraiment répondre à cette question ? C’est toujours compliqué, si elle dit oui, et qu’elle regrette ? Qu’il regrette ? Elle se connait, elle n’entretient pas de relation soutenue, parce qu’elle fuit souvent dès que c’est autre chose que passager. Par peur, peut-être. Pour se protéger, surement. Mais malgré ses réflexions en cours, elle s’entend clairement répondre.
« Oui. Oui, j’aimerais vraiment bien qu’on se revoit. »
C’était foutu, elle avait été sincère trop vite, et les yeux de Kaito dans les siens la rendaient mièvre. Sa bouche retrouva la sienne en soufflant longuement, ses doigts dans sa nuque caressant la naissance de ses cheveux. Elle murmura avec un petit sourire espiègle.
« File faire du thé, si non je vais craquer. »
Kara le poussa légèrement pour s’écarter, taquine, faussement raisonnable, mais elle sentait parfaitement nettement son parfum de luxure imprégné jusque dans ses cheveux… Il lui fallait une douche, vite.
Avec un petit clin d’œil, elle le chassa d’un geste adorable, prenant le temps d’incliner la tête lorsqu’il se retourna pour partir vers la cuisine. Dès qu’elle fut seule, un immense soupir s’échappa de ses narines. Elle était dans la merde. Ce gamin lui plaisait. L’eau chaude lui ferait du bien.
oOo
Quand elle reparut dans la pièce principale, les cheveux mouillés relevés en un chignon brouillon laissant de nombreuses mèches rebelles s’échapper, elle ne portait qu’une serviette grise ceinturant son corps enfin propre.
« Y a plus d’eau chaude. » Grimaça-t-elle, en s’approchant du Petit Kaito, esquissant un sourire désolé. « Mais si tu veux, tu peux quand même y passer, même froid, ça fait un bien fou ! » Elle avait une idée floue de ce qui s’était passé dans le métro, mais ils étaient tous les deux en sueur et couverts de substances douteuses et collantes. Il devait lui aussi avoir envie de se sentir propre.
-
Kaito en fut transporté de bonheur. Que Kara accepte de le revoir après ce qu'ils venaient de vivre n'était pas une certitude. Elle était "un peu" plus âgée que lui, active dans la vie avec un emploi à plein temps (qui le resterait espérait-il sincèrement) et déjà établie dans cet appartement. Alors que lui était un étudiant qui vivait chez ses parents et travaillait le soir de temps en temps pour se faire quatre sous. Il ne put empêcher la banane de s'afficher sur son visage et tout guilleret, la poussa vers la salle de bain.
"Allez Kara, vous êtes indécente exposée comme vous l'êtes. A la douche! Sinon moi aussi je vais craquer."
Il attendit d'entendre l'eau couler pour mieux observer l'appartement. En effet, il aurait pu être le sien. Kara avait l'air casanière ou plutôt devait bien se plaire chez elle au lieu d'être dehors. Oui ... casanière ... Le thé! Elle avait dit au dessus du placard! Le jeune homme fit bouillir de l'eau et prépara le thé comme sa mère lui avait appris à le faire. Bien sûr, il manquait le matériel traditionnel mais certains gestes restaient les mêmes. Il posa deux tasses fumantes sur le bord du bureau et s'assit sur le canapé en jetant un coup d'œil aux jeux de consoles étalés par terre.
"KARA ! Tu sais que je te bouffes à DOA 6?" Avec Momiji, il était imbattable!
Elle apparut à ce moment, sortant de la salle de bain en même temps qu'un nuage de vapeur épais. Il la dévisagea avant de laisser glisser son regard de la tête au pieds.
"Mmmh je t'aime bien comme ça aussi" dit-il taquin.
"Plus d'eau chaude?? Pas question! Tu me supporteras en l'état!" Il fit mine de se renfrogner.
"Tu as une bassine?" Il refit bouillir de l'eau, en remplit la piscine et s'enferma dans la salle de bain.
"Si c'était un truc pour m'obliger à venir me réchauffer contre vous après ... ça ne marchera pas! Vous avez suffisamment profité de mon corps ce soir très chère!"
Il était détendu et se sentait bien.
Une fois dans la douche, il découvrit l'ampleur des dégâts et constata très vite qu'une seule bassine ne suffirait pas. Sa petite fierté personnelle l'empêcha de se plaindre mais la douche froide qu'il prit ne le détendit pas vraiment. Il en ressortit au moins propre mais frigorifié.
Quand il sortit de la salle de bain, une serviette passée autour de la taille, il tremblait.
"J'ai T.R.O.P. F.R.O.I.D!!!" Il se jeta sur sa tasse de thé et chercha une couverture des yeux. En l'absence, il se retint de ne pas arracher sa serviette à Kara pour se réchauffer contre son corps.
-
Il y avait un truc très étrange à chaque fois que Kaito la vouvoyait, comme un mélange entre l’outrage de prendre cela pour une marque qu’elle était plus âgée, et le plaisir malicieux de jouer un rôle. Ils auraient pu se parler ainsi s’ils n’avaient pas commencé par se sauter dessus, en réalité, et auquel ça, elle estime que leur rapprochement aurait duré des semaines, peut-être qu’il n’y en aurait pas eu du tout ; Kara n’était pas du genre à foncer tête baissée sur un homme si elle n’avait pas quelques assurances qu’elle lui plaisait. Trop de risque, aucune envie de se prendre un râteau, la peur d’être rejetée comme une idiote parce qu’elle s’est fait des films.
Il fallait avouer que leur rencontre avait été assez vite sans équivoque, et elle n’avait pas l’habitude d’être aussi cash. Pas que ça lui déplaise, finalement, loin de là. Cela avait quelque chose de beaucoup plus facile, plus naturel. Pas de tourner autour du pot durant deux ou trois rendez-vous, essayer de décrypter des sms bateau, et se creuser la tête des heures pour réussir à y répondre de manière neutre mais entreprenante, sans passer pour une dalleuse… C’était un sport qui la fatiguait, et si cela n’avait pas été le cas, sa vie amoureuse serait surement bien plus épanouissante.
Pendant que l’Etudiant se décrassait, Kara eut un petit sourire en l’entendant fanfaronner, ralluma les petits radiateurs de la salle pour espérer qu’ils chauffent d’ici 1h ou 2, et quand elle entendit un bruit d’eau couler, fonça ranger tout se qui traînait. Elle ignorait le temps qu’elle aurait, mais elle avait honte d’avoir montré son appartement dans cet état, planqua tous les vêtements épars dans la commode, retira les miettes et les restes de repas près de son bureau, manquant de renverser le thé.
Enfin, quand Kaito reparut dans le salon, Kara était assise en tailleur dans son canapé, la serviette masquant pile à la bonne longueur des visions trop franches de son anatomie, et elle avait l’air d’avoir passé le temps de la douche de manière sereine et posée. Bon, elle était légèrement essoufflée, mais sa respiration ne s’arrangea pas quand elle posa ses yeux sur l’Etudiant sorti des eaux, cette serviette pour seul vêtement.
Perdue dans sa contemplation, la tête légèrement penchée comme concentrée, le regard dans le vide, elle mit un bon moment avant de se rendre compte de ce qu’il avait dit, et des signes qui ne trompaient pas. Il avait la chair de poule, il grelottait, et c’était limite s’il ne claquait pas des dents. Merde ! Quelle idiote, elle s’était laissé distraire ! Sursautant, se levant d’un bond, elle parcourut la distance qui les séparait et le laissa capter la chaleur de la tasse fumante, avant de le contourner pour passer ses bras autour de sa taille.
Ayant eu le temps de se réchauffer, et après sa séance de rangement en quatrième vitesse d’autant plus, sa peau chaude ceintura son bassin et elle posa ses mains sur son ventre, posant sa bouche sur sa nuque fraiche.
« Alors, mon fameux truc pour t’obliger à venir te réchauffer contre moi ne marche pas ? »
Elle ricana, le contact de sa peau froide contre ses lèvres brûlantes si poignant qu’elle jugerait que cela laissait des traces sur sa nuque. Elle le sentit frissonner et ses mains le frictionnèrent doucement. C’était trop lent pour être sincèrement uniquement fait pour le réchauffer, et trop vif pour être seulement sensuel. Comme si elle s’efforçait d’être sage. Après tout, il était tard, il avait bossé toute la soirée, en plus de leur session physique intense…
Elle avait son ventre contre ses fesses, les deux serviettes l’une contre l’autre, et soupira longuement avec retenue dans son dos. L’effet qu’il lui faisait était étrange, bien que la fatigue arrive sûrement, Kara savait reconnaître le désir naissant, comme si ce que dégageait Kaito opérait avec une facilité déconcertante sur ses pulsions. Elle se contenta de se dire qu’elle était seule de puis trop longtemps, rien d’autre.
« Et donc, tu disais que tu… me bouffes… à DOA ? » C’était une piètre méthode pour détourner son attention de son bassin qui d’instinct bougeait légèrement. Mais elle avait le mérite de laisser du temps à Kara pour trouver la force de se décaler légèrement, le libérer à regret… Saisir sa tasse de thé et boire une gorgée en se brûlant.
« J’te prends quand tu veux. » Souffla-t-elle, la bouche en feu, mais en buvant à nouveau comme si de rien n’était. Elle avait beau faire un effort, son regard laissait douter qu’elle parlait des jeux vidéo. Et elle plissa les paupières d’un air de défi parfaitement hautain qui allait parfaitement à son petit visage de fouine.
« Il est temps que le Dieu de la Console retombe de son piédestal. » Désormais qu’elle le voyait ainsi, se sachant elle-même dans une tenue qui pouvait tomber si facilement… Merde, elle n’avait pas l’habitude d’être aussi affamée. Un sourcil aussi taquin de déterminé se leva alors.
« Mais on joue sans serviette. » Elle avait aperçu des morceaux de son corps, elle avait senti d’autre, goûté certaines. Lumière tamisée du club, néons à moitié claqué du métro. Kara mourrait désormais d’envie de le voir nu, simplement, et à la lumière artificielle mais franche de son plafonnier. Le voir pour de vrai. Pour appuyer ses paroles, sa main vint se placer sur la serviette retenue entre ses seins, pour la dénouer très lentement. La tissu éponge crissa, et glissa doucement en libérant sa poitrine, son ventre, ses hanches, puis tombant à ses pieds. Kara ne l’avait pas lâché des yeux, le regard pétillant de malice.
En un mouvement, elle avait fait demi-tour et lui exposait son dos et la chute de ses reins, lui rappelant peut-être quelques souvenirs… Elle n’attendit aucun commentaire, et s’assit sur sa table basse, les fesses s’écrasant sur le verre qui la glaça. Mais cette fraicheur ne l’arrêta pas, elle se trouva encore bien trop cavalière, mais Kaito boostait bien trop sa confiance en elle ; elle se saisit de sa manette fétiche, poussant de l’index la seconde, et tourna les yeux pour le regarder par-dessus son épaule.
« Ou alors, tu abandonnes ? »
-
Kara n'était pas restée inactive durant le laps de temps qu'avait prit sa douche. Kaito remarqua instantanément les petits changements opérés dans la pièce mais n'en fit pas mention. Il aurait fait de même, bien que tous ces petits signes démonstratifs indiquaient la manière d'être de Kara au quotidien. D'ailleurs la manière qu'elle avait de le regarder était adorable, la tête légèrement inclinée, ses mèches balayant son front. Oui ? Est-ce qu'elle se complaisait l'observer en le laissant mourir de froid? C'était amusant et rassurant en un sens. Il n'eut pas le temps de lui demander qu'elle se jetait sur lui et se collait à son dos en lui donnant son mug de thé. Les instants qui suivirent furent marqués d'un érotisme délicat où elle sut et le réchauffer à l'extérieur, et l'allumer à l'intérieur. Il vivait chaque détail de son anatomie lovée contre la sienne et quand il baissa les yeux sur les mains de la jeune femme posées sur son ventre, il pria pour qu'elle ne descende pas plus bas, découvrant l'émergence d'une montagne à vitesse grand V. Il frissonna et fit un effort considérable pour paraitre détendu.
"J'ai étudié tout tes pièges et saurait survivre à chacun d'entre eux. En revanche, une fois que je t'aurais retrouvée ...." Il faillit sortir une insanité mais s'en extirpa en prenant sa main pour baiser ses doigts fins.
A la manière dont elle le regardait, il n'en était plus si sûr. Elle s'était détachée de lui et l'observait telle une prédatrice contemplant sa prochaine victime. Une tout autre Kara .... C'est fou comme elle pouvait passer de la jeune femme affamée à Madame la DRH, toute puissante ... dans ce petit appartement.
Curieusement, maintenant que l'ambiance brûlante et l'alcool étaient retombés, la situation paraissait différente. Kaito sentit sa réserve naturelle revenir au grand galop et il ne sut plus trop quoi faire. Une ouverture! Vite! Kara la lui offrit avec la console mais cristallisa à nouveau l'atmosphère de la pièce quand elle se dénuda. Wow qu'elle était encore plus belle, nue et naturelle sous la lumière diffuse de l'halogène. A lui maintenant? Mais pourquoi jouer tout nus? Elle prévoyait une partie de console ou quelque chose de plus physique? Le jeune homme, prit le temps pudiquement de retirer sa serviette et réfléchit deux secondes de trop s'il devait cacher son sexe en la rejoignant. Elle, ne s'était défilée en rien aussi fit-il de même et exposant son pénis, pas vraiment au repos vint s'asseoir à côté d'elle et ramassa une manette. Il avait un mal fou à la regarder dans les yeux. Il farfouilla dans les jeux étalés par terre et introduisit le disque dans la PS4.
DEAD OR ALIVE 6! Présentation des personnages avec année après année les mêmes héros. Mode Versus. Il sélectionne Momiji, Kara choisit Ayane. Kunoichi Vs Kunoichi en deux manches gagnantes! Kaito est dans son élément et se détend.
"Si je tombe de mon piédestal, tu amortiras ma chute. Les champions n'abandonnent pas!"
Il lui donne un coup de fesse gratuit et une fois le combat chargé, attaque immédiatement avec une série de combos dévastateurs. Momiji allie technique et puissance mais Ayane est très rapide. Sa première attaque fait mouche et par décence, il ne commente pas, hochant simplement la tête en faisant une grimace de douleur. La riposte est fulgurante, sa kunoichi, pare, esquive, encaisse mais manque une parade basse et se retrouve à dégringoler d'un niveau. Ok les choses deviennent sérieuses. Kaito conforte sa position et se penche légèrement vers l'avant, le regard fixé sur l'écran. Il n'a pas besoin de regarder sa manette, les accessoires Sony n'ont plus de secrets pour lui.
"Ma générosité m'impose de te demander ta reddition sinon tu mourras dans d'atroces conditions."
Encore une fois, son esprit vira et il refreina l'envie de lui demander ce qu'elle était prête à faire pour s'éviter ce supplice.
D'ailleurs, dans son angle de vision latéral, il voyait la poitrine de Kara tressauter à chacun de ses mouvements.
Non non non pas maintenant!
-
Le Petit Kaito dévêtu, libéré de cette serviette éponge, dans le plus simple appareil… Kara avait eu du mal à assumer sa proposition de partie, elle regretta presque cette initiative ludique, car une autre se dessinait dans son esprit, un long frisson remontant son échine. L’Etudiant était craquant ainsi, elle sentit même une pointe de pudeur qui, pour elle ne savait quelle raison, l’avait ravi… Pourtant, c’était assez cruel de se réjouir du mal-être des autres, non ? Surtout lorsque l’on est aussi proche. Elle ne savait l’expliquer, mais les signes de vulnérabilité du jeune homme la rendait plus affirmée, et même légers, cela créait en elle un sentiment de supériorité qu’elle ne ressentait jamais, à vrai dire. Au bureau, dans la vie de tous les jours, elle était toujours une moins que rien, un pion, juste une commerciale, une joueuse médiocre, une classe moyenne, une personne quelconque parmi tant d’autres.
Or, avec Kaito, elle était exceptionnelle.
Il la regardait avec des yeux si expressifs, qu’il semblait la couvrir d’une armure puissante, et lorsqu’elle constata qu’il n’était pas tout à fait tranquille sous cette serviette, jouer aux jeux vidéo lui sembla parfaitement idiot. Pourquoi perdre son temps avec ces fadaises ? Elle avait envie de lui, c’était évident, juste sa présence éveillait son désir, sans qu’elle puisse le contrôler. Elle se sentait différente, importante, forte… Et ce sentiment était étrangement puissant dès qu’il se montrait plus dominateur. Kaito aussi paraissait cacher des pulsions si fortes, dormantes sans doute, mais qu’en savait-elle ? Peut-être qu’il était coutumier de la chose, qu’il cachait son jeu derrière un Gamin parfait, le petit-copain de lycée idéal, alors qu’en fait…
Un frisson la fit sursauter, mais elle dut relever son propre défi, pour ne pas perdre la face. Kara jouait peu aux jeux de baston, et Kaito découvrit très vite pourquoi. Dès les premières notes de musique endiablée, elle se leva d’un bond, martelant les touches, fixant l’écran sans plus battre des paupières.
C’était sérieux.
Sa première attaque lui fit lâcher un juron entre ses dents, elle essaya de se retenir, pourtant, pour éviter de passer pour quelqu’un de vulgaire, ou méchant. Ou… Mauvais joueur ? Assurément, elle voulut se venger derechef, et plus le combat devenait intense, plus elle s’approchait de la télévision.
« Dans tes rêves, Trésor, tu vas ramper à mes pieds, je vais te faire couiner, moi ! »
Gronda-t-elle à sa généreuse proposition de reddition. Jamais ! Elle était trop fière pour cela, par ailleurs, elle qui devait s’écraser tous les jours devant ses Boss, dans le métro pour laisser sa place à des loubards, à la caisse des supermarchés parce qu’on osait passer devant elle et qu’elle devait éviter d’attirer trop l’attention. Cette fois, elle allait l’exploser !
Elle vivait tellement intensément le match qu’elle était quasiment devant Kaito lorsqu’il jouait, secouant la manette et injuriant cette pauvre Ayane dès qu’elle manquait un coup… Enfin, dès qu’elle se trompait dans les touches, en tirant la langue de concentration. Debout entre l’écran et l’Etudiant, il fallait avouer que cette fourbe diversion n’était même pas volontaire !
« Merde ! »
La barre de vie de cette pauvre petite aux gros seins et aux cheveux violets était presque vide, Kara sautillait comme pour l’encourager à tenir, mais fatalement, Kaito l’acheva dans un combo grandiose.
« Nooooooooooon ! »
Son visage se crispa, elle sentait la colère bouillir. Puis, d’un coup, la chaleur hargneuse se répandit et elle sembla se souvenir qui était son adversaire. Lentement, elle se tourna, et dès qu’elle posa les yeux sur son torse nu, descendant jusqu’à son entre-jambe toute aussi exposé, son sourire reparut. Hey, zen, ce n’était qu’un jeu, et un jeu avec un mec à poil, dans son appartement… Pour sûr, ça n’arrivait pas tous les quatre matins… Elle n’allait quand même pas tout gâcher parce qu’elle était mauvaise perdante ? Son visage prit une mine triste, elle mit un genou à terre et soupira.
« Le Dieu de la Console, d’accord… Je me prosterne devant vous. »
Si elle osait, elle l’aurait qualifié autrement, mais elle n’était pas assez ivre pour lui faire remarquer qu’il n’y avait pas qu’au sujet des jeux vidéo qu’il pouvait être décrit comme divin. Sa main vint défaire la sienne de la manette pour la porter à ses lèvres, dans un signe d’allégeance grandiloquent. En inspirant sa paume, son parfum naturel la fit frémir. Elle était dans la merde, le Petit Kaito lui plaisait vraiment. Même s’il l’avait laminée à DoA. Il lui faudrait une revanche…
-
Le spectacle était grandiose. Le joli petit derrière de Kara s'agitait sous son nez au rythme du combat et Kaito aurait voulu s'affaler en arrière pour le contempler plus confortablement. Mais cela aurait été manqué de respect pour toute l'énergie que la jeune femme mettait à combattre. Il était clair que les jeux de bastons n'étaient pas son fort mais aussi qu'elle ne lâchait pas prise facilement. Quand même ... ce fessier ... qui se crispa quand elle se rendit compte que la partie était perdue, était particulièrement déstabilisant.
Dans un grand geste mélodramatique, elle mit genou à terre et reconnut la divine efficacité de Kaito, ce qui l'amusa fortement. Il se leva et tandis qu'elle restait prosternée, il se régala de laisser son index suivre les courbes du petit menton, avant de flâner le long de la ligne des épaules, de passer derrière elle et de lui caler une mèche rebelle derrière l'oreille avant de lui faire face à nouveau. La serrant de près, son sexe effleura sa joue et aussitôt, la vigueur perdue revint .
"J'accepte ta ... soumission belle Kara ... mais ..."
Tout indiquait qu'elle avait envie de jouer, depuis qu'elle avait imposé qu'ils jouent nus jusqu'à se mettre ainsi devant lui. Il ne pouvait rester de marbre.
"Mais qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de toi? Peut être ..."
Il cala son sexe contre sa joue.
"Peut être pourrais-je revisiter une partie de toi que j'ai déjà exploré, à titre de pure courtoisie bien sûr."
Il passa derrière elle, se pencha et glissa un doigt entre ses fesses.
"Ou encore tenter de me rappeler certains recoins sombres de ta personnalité? Qu'en penses tu ?"
Il crocheta son doigt et la releva cavalièrement.
"Je pourrai aussi ......... TE FAIRE SUBIR UN CHATIMENT DES PLUS TERRIBLES!!"
La couchant sur le canapé, il la bloqua sur le dos et s'agenouilla au dessus de son ventre pour venir lui dévorer le cou puis les lèvres et enfin investir sa bouche d'une avalanche de baisers. Quand il l'eut suffisamment "humidifiée", il s'allongea sur elle pour la dévisager, ses grands yeux bleus perdus dans l'observation de ce petit visage délicat. Leur corps ne formaient qu'un et emboîtés l'un dans l'autre, ils formaient un joli couple décomplexé.
A l'autre bout de la pièce, le téléphone de Kaito bippa six heures, l'heure habituelle de son réveil. Mince! Il était tard, ou tôt ... Kara avait à faire aujourd'hui et Kaito se remémora l'objet initial de leur rencontre. La suite de la journée ne serait peut être pas aussi agréable qu'avait été la nuit. Ce soir, la jeune femme saurait si elle conserverait son emploi. Une ombre passa sur le visage du jeune homme à l'idée que sa "petite amie" puisse souffrir d'un revers aussi terrible.
"A quelle heure dois-tu rencontrer ton directeur ? Je t'accompagnerai. Tu veux te reposer un peu avant? Il le faudrait."
-
Dès que Kaito s’était levé, Kara avait changé de regard. Elle ne pouvait nier vouloir jouer, mais elle avait tenté de rester taquine, pas aguicheuse. Pourtant, ses gestes lents dessinant le contour de sa mâchoire, sa jugulaire, l’assurance de son regard dans le sien l’électrisa immédiatement. Comme un simple claquement de doigts. C’était si facile. Si instantané.
Nu devant elle, elle baissa les yeux pour loucher sur son sexe qui durcissait contre sa pommette. Bordel. Ses mots l’enflammèrent sans attendre, elle se tortilla sur elle-même en frémissant, voulut tourner son visage pour succomber à cette envie puissante de lécher le gland qui se pressait contre sa joue, mais ne résista pas à hocher de la tête, trop impatiente de lui dire à quel point ces allusions lui semblaient délicieuses. Réalisables. Souhaitables, même. Tout de suite. Kara sursauta quand il la contourna.
Une nouvelle décharge électrique ensorcela sa colonne vertébrale, remontant jusqu’à sa nuque, alors qu’elle basculait sans mal en ronronnant presque. « Par courtoisie. Oui. » Il ne manquait pas grand-chose pour qu’elle le supplie, elle se sentait défaillir mais adorait la posture si sûre et masculine que prenait Kaito dès qu’ils se rapprochaient. Quel mélange surprenant. Quel mélange merveilleux. Il était drôle et doux. Il était puissant et dur.
Un gémissement gargouilla dans sa gorge avant qu’elle n’éclate de rire en le recevant maladroitement, écartant les bras pour l’enlacer brusquement à son attaque sournoise. Son rire se perdit dans sa bouche, elle se contracta pour forcer ses baisers et mettre à l’épreuve sa résistance, agrippa sa nuque pour lui interdire toute retraite. Elle l’embrassait avec une passion non retenue et, lorsqu’il se perdit dans l’analyse de son visage, Kara esquissa un sourire naturel, inconscient, sans doute mièvre.
C’était étrange, parce qu’elle avait envie de lui, elle le voulait au plus profond d’elle, tout de suite. Et. Et elle voulait aussi qu’il reste ainsi, sur elle, contre elle, pour toujours. Ses yeux étaient trop pétillants pour qu’elle ne succombe pas en les admirant. Elle soupira le plus discrètement possible pour s’éviter de dire une connerie. Son nez vint cogner contre le sien, et ils sursautèrent en chœur lorsque le téléphone les rappela à l’ordre.
Merde. Est-ce qu’on l’appelait ? Ca ressemblait plutôt à une sonnerie de réveil. Réveil ? Elle écarquilla de grands yeux ronds, elle comprit à voir le visage de Kaito qu’ils se rappelaient bien tous les deux ce qui devait arriver aujourd’hui. Ses mots le confirmèrent, Kara se laissa retomber sur le canapé en grognant.
« 13h. Faut qu’on dorme. » Elle n’était pas convaincue. Elle sentait son bas-ventre râler, presque. Allons, elle avait eu plus d’actions en quelques heures qu’en plusieurs mois, alors, un peu de sommeil ne ferait pas de mal. Hein ?
Elle tenta de se consoler en se disant qu’il serait dans son lit quand elle s’éveillerait et.
« Hein ? M’accompagner ? » Elle se redressa sur ses coudes. C’était bizarre.
Ça devenait sérieux.
Il voulait être présent, la soutenir dans cette épreuve. Comme si elle pouvait compter sur quelqu’un ? C’était louche ça non ? Est-ce que c’était un piège ? Il allait surement se défiler à la dernière minute. Oui, c’était sûr. Kara esquissa un petit sourire nerveux.
« T’es pas obligé, tu sais, je suis une grande fille… » Forte et indépendante. Sans s’en rendre compte, elle venait de parler d’une voix plus renfermée. Un mécanisme de défense absurde.
Mais le regard de Kaito rencontra encore le sien. Et la jeune femme ne fut plus si sûre que cela qu’elle voulait y aller seule. Et si elle était virée, alors avoir une épaule compatissante serait surement agréable, non ? Il ne proposerait rien qu’il n’ait pas envie de faire. Il n’était pas obligé, mais il voulait le faire. Kara déglutit, et vint finalement l’embrasser. C’était sans doute maladroit, mais elle tentait d’éviter de paniquer.
« Viens, ma chambre est par là. » Elle se leva délicatement et lui prit la main, pour le conduire au seuil de la chambre à coucher, où elle s’arrêta. « Côté droit. » Revendiqua-t-elle en plissant les yeux, avant de pianoter sur son réveil pour s’assurer quatre ou cinq heures de sommeil.
Elle le tira contre elle, glissa ses mains sur ses côtes nues, remonta le long de ses bras jusqu’à ses épaules, se collant à lui dans son lit froid, sous l’épaisse couette. Comment avoir envie de dormir avec le Petit Kaito nu à ses côtés ? Elle ricana à son oreille.
« Je demande le report de mon châtiment à demain soir. » Son allure douce contrastait avec ce qu’elle réclamait.
-
13 heures ... C'était court. Oui il fallait prendre le temps de se reposer un minimum pour affronter la journée qui s'annonçait stressante. Kaito calculait déjà la durée du trajet pour se rendre au lieu de travail de Kara quand sa réflexion le blessa. Il tenta de rien n'en montrer mais il y avait quand même eu un impact. Depuis la soirée précédente, l'âge n'avait en aucun cas été un problème pour lui et leur différence ne le gênait absolument pas. Si cela posait un problème à Kara, il la rassurerait. il vit bien à son baiser compensateur qu'elle essayait de se rattraper mais la petite phrase était quand même sortie.
"Report accepté!" Il avait déjà les yeux fermés et la chaleur du corps de Kara sous la couette fit le reste. Le lit était comme n'importe quel lit, mais de la partager avec une femme en faisait en objet d'exception. Kaito s'endormit dans les secondes qui suivirent pour se réveiller un moment plus tard. Kara, endormie, serrait son sexe et il dut se dégager pour replonger dans son sommeil qui fut agité. Il bougea beaucoup, escalada Kara une ou deux fois, posa son bras en travers de son visage avant d'être repoussé.
Quand leurs téléphones sonnèrent presque en même temps, ils émergèrent dans un état effrayant. Kaito s'assit sur le bord du lit et bailla à n'en plus finir. Il se gratta la nuque et marmonna un truc inintelligible avant d'aller à la salle de bain. Cette fois, il aurait de l'eau chaude! Il prit une douche rapide avant de constater en se regardant dans un miroir qu'il avait une tête de déterré. Les traits tirés, des cernes sous les yeux, la bouche pâteuse qu'il rinça à l'eau très chaude. Il se dépêcha pour que Kara se prépare et sortit dans le salon pour s'habiller de ses habits de la veille ... pas très glorieux comme tenue ... Le petit coup de toilette lui avait fait un minimum de bien.
Le temps qu'elle se prépare, Kaito prépara un café corsé et leur chercha de quoi grignoter. Quand elle fut prête, le jeune homme retrouva la femme qui s'était présentée au bar la veille. Kara la travailleuse commençait sa journée de boulot. Ils mangèrent en silence. Bien qu'il ne fut pas directement concerné par un éventuel licenciement, Kaito avait une boule au ventre et il lui tardait d'y être qu'ils sachent enfin.
Ils quittèrent l'appartement main dans la main et prirent les transports en commun. Il avait l'impression de l'accompagner à l'échafaud et plus ils approchaient, plus ils marchaient lentement. L'ambiance n'était plus à la fête aussi parlèrent-ils peu. De plus, l'alcool ingurgité la veille n'aidant pas, il avait un la tête prise dans un étau.
Devant l'établissement où Kara travaillait, il lui prit les mains pour lui faire face. Il ne savait pas vraiment quoi dire et n'osa pas l'encourager, cela aurait été cliché. Il l'embrassa juste tendrement.
"Je t'attends ici, je ne bouge pas. Quoi qu'il se passe là dedans, tu m'auras pour toi à ta sortie."
Le temps semblait s'être arrêté autour d'eux et il ne remarqua pas les regards qu'on leur jetait alors qu'ils occupaient le trottoir. Les personnes qui entraient ou sortaient de l'immeuble les regardaient avec curiosité. Le petit jeune dénotait en jean et sweat dans les bras de cette travailleuse sérieuse ... ou inversement. Kara disparut dans le hall et la pression disparut en même temps. Kaito fit quelques pas et repéra une pharmacie ou il acheta du paracétamol pour ce maudit mal de tête. Juste à côté était ouvert un magasin de fleurs. Il y entra et se dirigea vers le coin le plus odorant. Les roses étaient superbes ... mais bien trop chères. A regret, il dut choisir un bouquet beaucoup moins expressif mais dans ses moyens. Les chrysanthèmes offraient une variété de couleurs agréables malgré tout.
De retour devant l'édifice, il n'en bougea plus jusqu'à ce que Kara sorte. Il l'attendait debout, tout seul, son bouquet dans les mains et il fixait intensément cette porte qui avait avalé celle pour qui il avait un bégin.
-
- Desco, t’as ton p’tit frère qui t’attend dehors.
Son majeur bien tendu vint saluer un collègue aux joues rouges, sous cet abominable effort : marcher dans le hall entre le parking souterrain et l’ascenseur. Eh merde, il montait avec elle.
- Tu vas voir Phil ? Laisse tomber, tout l’étage vente est au courant, je crois que la Compta aussi.
Et, cruellement, il lui sourit avec un sadisme peut être mérité, penchant la tête sur le côté en la regardant comme on le ferait d’un petit chien abandonné, faussement empli de pitié.
- Le service RH aussi, tu viendras nous dire au revoir après ?
Kara serra les poings, le visage fermé, mais les yeux fixement posés sur la porte refermée exprimaient une haine féroce. Ce connard de Baku avait toujours été moqueur, sans doute pour compenser son physique vraiment disgracieux. Mais cette fois, ses piques ne lui semblaient pas drôles. Pas drôles du tout. Elle espéra secrètement qu’il soit le prochain, en serrant les dents, levant le menton dans une expression d’orgueil qui trahissait à quel point il venait de la toucher.
En silence, elle se libéra de cette situation en sortant quatre étage plus tôt que prévu, et finit alors à pieds, par les escaliers. Le meilleur moyen pour ne croiser personne, ceci-dit. Essoufflée, cernée, au bord de l’évanouissement tant elle devait faire des efforts pour ne pas trembler ou paniquer. Se maîtriser devenait douloureux. Mais pas le choix… Elle frappa à la porte d’un petit bureau emplit d’armoires aux dossiers bien classés.
« Hey, salut Ichika. Phil est là ? »
La petite Japonaise retira ses lunettes rondes, qui cachaient d’énormes yeux luisants d’une compassion qui la déstabilisa.
- Oui, il t’attend. Il est super tendu, je crois que sa femme veut divorcer.
Merveilleux.
Elle hocha la tête, la boule au ventre, ne se faisant plus d’illusion sur ce qui lui arriverait. Elle passa derrière la jeune femme aux cheveux relevés en queue-de-cheval, et toqua à la porte, une grande porte cette fois, une belle porte. Être convoqué chez Phil Sugimoto était toujours une épreuve. Il essayait d’avoir des plantes dans son bureau, qui mourraient toutes les unes après les autres malgré l’intervention d’Ichika, il aimait le golf, à voir les trophées sur une étagère, il aimait aussi l’eau pétillante, parce que des bouteilles en verre trainaient régulièrement un peu partout autour de lui. Elle s’inclina et crut bon de sembler décontractée.
« Salut Phil… » Il la coupa, ils avaient l’habitude de se parler franchement, et bien assit dans son fauteuil, le Directeur des Ventes soupira.
- Desco, pose-toi là, écoute-moi.
Très bien. Elle s’exécuta pendant qu’il se versait un verre d’eau qui crépitait, fixant son geste en perdant peu à peu le léger courage qu’elle avait réussi à conserver.
- T’as merdé. Y a six mois, j’ai demandé qu’on triple. J’y peux rien, c’est comme ça, c’pas moi qui veut des stock-options. On a doublé. C’est pas assez.
Kara se leva d’un bond.
« Phil, c’est dégueulasse, tu peux pa- »
- Stop, Desco, stop. Il leva les mains, fit un geste pour qu’elle reprenne sa place. J’dois prendre des mesures, les trois moins bons s’en vont. C’est tout.
« Mais je… »
Il reposa son verre un peu vivement, lui coupant le sifflet, et la faisant sursauter.
- C’est comme ça, discute pas. Tiens, Nomura a rédigé ta lettre de démission, signe.
Démissionner ? C’était dégueulasse, elle sentait la colère envahir ses bras jusqu’à ses poings, et se contracta. Phil avait l’air d’avoir l’habitude, et malheureusement, à son poste, il fallait être accroché, prêt à prendre des décisions difficiles. Elle avait toujours cru qu’il l’aimait bien… Si c’était le cas, il n’en montrait rien.
Se saisissant du stylo qu’il lui tendait, Kara gribouilla sa signature en tremblant, et le Directeur lâcha alors un profond soupir.
- J’vais te faire une lettre de recommandation. T’as trop de congés, et j’ai pas envie que tu aies besoin de revenir alors.
Pour la première fois, il sembla gêné. Kara, le regard noir faisait trop d’effort pour ne pas s’énerver, et ne pouvait pas parler, en risquant d’éclater. Elle se retenait déjà assez de pleurer. Il se leva pour contourner son grand bureau en acajou, lui posa une main massive sur l’épaule.
- Passe donner des nouvelles quand t’auras rebondi, je m’inquiète pas pour toi.
Elle fixait toujours la bouteille d’eau, sachant qu’elle devrait sans doute sourire et dire à Phil que ce n’était pas de sa faute, qu’elle comprenait, que c’était les actionnaires qui dirigeaient, qu’il n’y était pour rien, qu’il était un bon Directeur, qu’elle avait aimé travailler avec lui… Mais rien ne sortit. Elle se racla la gorge après un moment de silence gênant, et d’un mouvement d’épaule, jeta à bas sa main.
« Oui. Je ferai ça. »
Souffla-t-elle en mentant sans la moindre honte, se contenant trop pour dire autre chose et s’inclinant avant de faire demi-tour. Il fallait qu’elle passe cette porte au plus vite, qu’elle récupère ses affaires, qu’elle s’enfuit.
Dès qu’elle eut fait coulisser la porte, Ichika et trois autres femmes en tailleur s’écartèrent vivement, épiant visiblement la conversation. Elle leur lança un regard noir qui les fit frémir, et déguerpit d’un pas raide.
« Connards. » Gronda-t-elle entre ses dents, la mine sombre, les yeux fixes. Elle monta à son étage. Son ancien étage. Tetsu s’étouffa à moitié dans son mug, se leva et vint immédiatement vers elle. Il semblait vouloir lui dire quelque chose de sympa, mais ce n’était pas dans sa nature, de toute façon…
« Te fatigue pas, je prend juste mes affaires. Tu peux me rendre ma balle anti-stress ? »
Il affichait, finalement, une mine effroyable de tristesse, lui lança au visage sa balle, qu’elle ne rattrapa pas, évidemment, grogna, la ramassa et enfourna dans son sac à main une tasse, la balle molle, le prospectus du restaurant en bas… avant de se raviser, de déchirer le menu, et de le lancer à la poubelle.
L’humiliation continua lorsqu’elle dut remettre à la standardiste son badge, les clés diverses. Vite fait, bien fait. C’était tout Phil. N’importe qui reprendrait sa place, pourvu qu’il fasse mieux qu’elle. Et que les objectifs soient tenables.
Au moment de ressortir, Kara sembla se souvenir alors que quelqu’un l’attendait. Enfin, devait l’attendre, peut-être. Elle eut un doute, s’immobilisa. Est-ce que Kaito serait encore là ? Non, il avait dû repartir, ça avait duré au moins une heure, et il avait surement mieux à faire, de toute façon. Cette journée puait. Elle avait envie de pleurer.
Quand elle passa les portes vitrées qui s’étaient ouvertes automatiquement devant elle, il lui semblait que le monde entier la regardait et se moquait d’elle. Elle avait été virée. Virée. Mais la silhouette blonde d’un petit Etudiant était la seule personne qui n’avait pas l’air de la conspuer. Elle déglutit. Oh merde, il avait… acheté des fleurs ? Est-ce que c’était pour elle ?
Le voir encore là lui fit mal, sans qu’elle puisse se l’expliquer. Qu’il ne soit pas parti en courant, c’était déjà assez exceptionnel. Elle avait envie de lui sauter dans les bras. Mais elle avait des pierres dans le ventre. Kara serra son sac à main sous son bras et s’avança alors, la tête basse. Impossible d’ignorer que cela s’était mal passé.
« Salut. » Réussit-elle à articuler. Elle se sentit idiote. Il devait surement la trouver idiote. Nulle. Chômeuse.
« Je… » Son regard s’attarda sur les fleurs.
-
La réponse aux interrogations de Kaito était évidente. A la mine dévastée de Kara, il comprit que la moins heureuse des possibilités n'avait pas épargné la jeune femme. Une boule se forma dans sa gorge et il eut un mal fou à lui répondre.
"Salut"
Il fit un pas en avant pour venir l'enserrer dans ses bras et sans rien dire la laissa se blottir contre lui. Il avait envie de pleurer, de colère face à cette injustice, de tristesse pour Kara qui ne méritait pas cette épreuve. Ils restèrent ainsi un moment, immobiles l'un contre l'autre. Aucuns mots n'étaient nécessaires pour exprimer ce qu'ils ressentaient. Quand un courant d'air les fit frissonner, Kaito se décolla de Kara et lui mit son bouquet de fleurs entre les mains. Il essaya de sourire mais le chagrin marquait ses traits.
"C'est pour toi. Même si l'instant n'est pas le meilleur qui soit, moi, je suis heureux d'être avec toi maintenant."
Il la prit par la main et ils se dirigèrent vers la station de métro la plus proche. Avant d'y descendre, Kaito décida qu'il serait peut être judicieux qu'ils marchent un peu plutôt que de s'enfermer dans un wagon à l'ambiance impersonnelle. Si Kara voulait parler, il l'écouterait, sinon sa présence la réconforterait peut être. Perdre son emploi devait être quelque chose de terrible, surtout aussi soudainement. Son horizon s'écroulait sans lui laisser la chance de pouvoir s'en sortir sans trop de casse.
Les temps à venir ne seraient pas simples et il se jura de tout faire pour l'aider à passer cette étape. Même s'il ne maitrisait pas bien la question des dépenses financières liées au chômage, il se doutait bien qu'il faudrait vite trouver une solution à la perte d'un salaire. Peut être qu'au club, quelqu'un pourrait le renseigner? Il se reprit. Pour l'instant, là n'était pas la question. A bien y penser, Kara voudrait peut être se retrouver dans un lieu où elle se sentirait en sécurité, chez elle.
Ils y arrivèrent au ralenti et une fois à l'appartement, il prépara un thé brûlant qu'il apporta sur la table basse. Il dénicha une couverture et il s'assit en tailleur sur le sofa, la tirant pour s'installer dans le creux de ses jambes et de les envelopper dans l'épais tissu.
"Je vais rester avec toi cet après midi et ce soir. Si je peux t'être utile, demande moi ce que tu veux."
-
Il fallut plusieurs heures à Kara pour réussir à parler. Sa gorge était trop serrée pour réussir à émettre des sons, et son orgueil avait été trop sévèrement touché pour espérer ouvrir la bouche sans se mettre à pleurer… Et… quelque chose l’en empêchait, pas devant Kaito. Toutes ses attentions étaient tellement gentilles, qu’elle avait réussi à sourire en prenant les fleurs… et quand il avait affirmé qu’il passerait la fin de journée avec elle… et quand il lui prépara du thé.
Comment un type aussi gentil pouvait ne pas s’enfuir face à une situation aussi épineuse ? Le pire étant qu’il avait l’air sincèrement peiné par ce qui se passait, avait de l’empathie, et on ne pouvait nier qu’il faisait des efforts pour tenter de la consoler.
C’était nouveau, et tellement agréable et inattendu que cela en devenait douloureux, au fond de son cœur. La blessure de son licenciement, enfin, de sa démission laissa peu à peu la place à l’apathie, et puis, finalement, dans la soirée, incapable de rien avaler, elle sembla trouver dans les bras de Kaito la force nécessaire pour s’exprimer.
« T’es pas obligé de rester si t’as d’autres… » Trucs plus intéressants à faire ? « Obligations. » Des cours, des parents, des amis moins déprimés ?
Il lui semblait encore plus absurde qu’il veuille de son plein gré rester avec elle alors qu’elle avait été silencieuse plusieurs heures, et cela n’avait même pas entaché sa volonté de la choyer. Il fallait avouer que, bien au chaud contre lui, Kara se sentait mieux. Elle avait encore du mal à se l’avouer, mais sa présence et son soutien étaient agréables, salvateurs sans doute, elle qui se disait que la solitude était préférable à toute autre format d’existence.
Mais l’Etudiant renforçait son étreinte et Kara soupira en fermant les yeux, comme si elle acceptait seulement maintenant à se reposer sur lui. Sa main vint caresser son avant-bras, se sentant encore un peu idiote…
« Tu… tu veux bien dormir chez moi… cette nuit ? » Murmura-t-elle en se tournant assez pour enfouir son visage dans le creux de son cou, et cette sensation fut tellement surprenante, qu’elle brisa la dernière barrière qui retenait ses larmes.