Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - Desmina

Pages: [1]
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L'Enfer / New life in Hell [PV]
« le: samedi 10 novembre 2018, 18:08:29 »
Les niveaux inférieurs des Enfers ne brillaient guère par leur degré de civilisation, ni même par leur densité de population démonique. Non, en réalité, le seul avantage de ces endroits est qu’ils ne changeaient jamais dans cet aspect primaire et vide qui leur était propre. Un immuable chaos souterrain, de vaste champs de laves sans fin où s’ouvraient des gouffres sans fond vers les abysses sans noms. Parfois l’on y trouvait quelques créatures sans forme propre ni intelligence, des formations de démons en devenir.
Clairement un endroit désagréable, et même oublié de la majorité des démons, eux-mêmes préférant les niveaux supérieurs pour y étaler leur puissance et leurs demeures. La mienne était pourtant ici-bas, là où je l’avais abandonné il y a deca une poignée de siècles avant ma retraite, plus profonde encore. Ce palace infernal surplombait un gigantesque lac de liquide rouge ressemblant fortement à du sang, mais dont la composition se rapprochait davantage de l’eau acide. En boire était fortement déconseillé bien entendu.

Le palais était dans un style fort ancien à vrai dire, l’ayant fait construire jadis juste après la fin de la Grande Guerre nous opposant aux Anges. J’avais à l’époque de nombreux prisonniers à rentabiliser. Le bâtiment n’avait pour ainsi dire, aucun style architectural propre, si ce n’est une légère ressemblance avec les antiques constructions grecques ou romaines, avec ces colonnes gigantesques et son plan agencé autour de cours intérieures. Les murs étaient d’un rouge sombre, faits de cette roche rougeâtre que l’on trouvait partout dans le relief infernal et qui, une fois lissé, ressemblait à du marbre ensanglanté.
Le retrouver ainsi, parfaitement inchangé et désert, après tout ce temps fut comme une bouffée de nostalgie agréable après avoir retrouvé une vieille connaissance. Les gravures murales cauchemardesques étaient toujours intactes, de même que les riches meubles ou tapisseries de style antique, et leurs lots de luxueux accessoires divers et variés. Oh, quelques créatures déformées avaient bien élu domicile en mon absence, mais cela ne me prit que peu de temps pour les chasser d’ailleurs. Retrouver du personnel fut un peu plus ardu, et je fus obligé de laisser Asuka seule, à son grand effroi, le temps de ramener de force suffisamment de service pour tenir mon intérieur.

*Finalement, cela n’est pas plus compliqué qu’il y a quelques siècles.* Pensai-je, bien installée dans un fauteuil confortable dans ma ancienne bibliothèque.

Les démons inférieurs n’avaient guère plus évolué que le décor, et ma puissance n’ayant, à ma grande satisfaction, jamais déclinée, les ramener fut des plus simples. Là un incube pour la cuisine, quelques succubes pour le ménage, deux ou trois démons un peu plus intelligents pour le service et tout fut presque parfait. Presque, car bien évidemment, je n’avais eu que de temps à consacrer à la nouvelle vie de mon esclave, que je n’oubliai pas pour autant.
Bien au contraire. L’une de mes premières préoccupations fut de trouver une éducatrice pour Asuka, une personne suffisamment compétente pour parfaire son dressage, et faire d’elle la parfaite esclave sexuelle. Car après tout, elle était la première esclave à meubler à nouveau mon palace, et la mortelle allait devoir faire montre d’un certain niveau compatible à mon image. Un certain standing.  J’étais donc parvenue à dénicher une puissante succube, mais pas assez pour me poser des difficultés, la somptueuse Faera.

La succube me détestait d’ailleurs autant qu’elle me désirait. C’était probablement l’espoir d’obtenir mon attention qui la fit autant prendre son rôle à cœur. Asuka n’avait eu guère l’occasion de se reposer avec une aussi parfaite enseignante, et j’approuvai pleinement ce complètement éducatif. Car Faera lui apprenait notamment l’art de l’amour, le renforcement de son physique, ou encore son éducation intellectuelle. Ma vieille bibliothèque était à leur disposition pour se faire. Je soupçonnais que la pauvre mortelle avait eu fort à faire avec une succube de cette envergure.

« Fais venir Faera. » Ordonnai-je à un grouillot passant à proximité, celui s’empressant de trottiner vers les appartements de la succube.

Celle-ci ne tarda pas à se montrer, me déshabillant effrontément du regard comme à son habitude. Je ne pouvais l’en blâmer. Ce jour-ci, ma tenue était strictement de cuir noir, moulant honnêtement mes formes, échancré au niveau de la poitrine en un décolleté lubrique, avec de hautes bottes du même tenant.

« Va m’habiller la mortelle. Je la veux dans la combinaison neuve que je lui ai envoyé, et tu me l’amèneras ensuite. »

« Bien, maitresse Desmina. »

Le ton de Faera prit un ton railleur un insistant sur le mot "maitresse", mais je fis semblant de ne rien noter. Son heure allait venir. Je savais qu’un jour ou l’autre, l’envie me prendrait de corriger cette peste, et de la faire gémir comme probablement une succube ne l’avait encore jamais fait. Mais pour l’instant, mon dévolu était jeté sur Asuka, que j’avais laissé longtemps au bon soin de son éducatrice, en la négligeant délibérément.
Je n’étais moi-même pas une succube, si bien que la curiosité me dévorait de constater la qualité du dressage de Faera. Je patientais donc, royale sur l’imposant fauteuil de lecture, en songeant à la future escapade prévue avec mon esclave.

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One Shot / Secret friend [Vanessa]
« le: samedi 25 août 2018, 14:54:20 »
La longue caravane marchande avait finalement fait halte en fin d’après-midi. La lumière du jour commençait à peine de décliner, les ombres des arbres s’étirant lentement sur la route de poussière sèche, lorsqu’ils avaient tous décidé d’un commun accord de s’établir ici. Ce n’était pas réellement un hasard. La clairière choisie était un bel emplacement à proximité de la route, non loin du bois où cascadait un torrent d’eau claire jusqu’à un petit lac caché.
Un véritable petit paradis, calme et paisible, situé tout près du village d’elfes où la plupart des artisans allaient pouvoir y faire affaire. Même si les elfes n’étaient pas toujours friands des marchandises étrangères, ils s’en trouvaient toujours suffisamment pour acheter quelques babioles simplement pour le frisson de l’exotisme. Bien assez pour les affaires en tout cas, et l’endroit était si agréable que personne n’y trouvait rien à redire.

La plupart des commerçants de la caravane étaient des humains, même s’il arrivait qu’une exotique créature se joigne à eux. Artisans, artistes, revendeurs, comme en témoignait la vaste file de chariots, les clients n’avaient que l’embarras du choix : un vrai petit village sur roues ! Ce jour-ci, malgré la fin de soirée et le crépuscule approchant, chacun se dépêcha de ranger son propre chariot, de monter les grandes tentes, presque de petites maisons de tissu.
Et voilà un océan de petits ilots blancs, perdus dans ce morceau de clairière verdoyante, qui se dressa soudainement, bruissant d’activité. Il était trop tard pour commercer, et à cette heure-ci, le village elfique n’était plus visible par delà la forêt, si bien que chacun s’installa aussi confortablement que possible. Une délicieuse odeur de feu de bois  et de grillades s’élevait, les premières rires et discussions conviviales s’élevant dans l’air rafraichi du crépuscule.
Morgan adorait déjà cet endroit. Toute la soirée, il avait monté sa tente tout seul, pris d’une fébrilité enthousiaste. C’était la première fois qu’il venait ici, après avoir vendu la boutique de son défunt père pour se lancer sur un coup de tête parmi ces gens, cette caravane de commerçants où il exerçait à son compte désormais. Le jeune homme possédait un joli talent pour le travail du cuir. Il vendait très bien ses créations, que ce soit sur commande ou les classiques chaussures prêtes à porter, et il comptait bien se faire connaitre sur ce marché-ci.


Le lendemain, les premiers rayons du soleil filtrant à travers le tissu de sa grande tente le réveillèrent de bonne heure, caressant son visage androgyne et ses cheveux longs. Il s’étira longuement dans sa couche, laissant le soleil réchauffer son torse glabre alors qu’il ne portait absolument rien sous les draps. Sous la lumière matinale, Morgan était la parfaite illusion, celle d’une jolie nymphe s’éveillant doucement, ronronnant encore sous la couette alors que sa poitrine plate et le sexe qui reposait entre ses jambes disent le contraire.
Et pour cause, la quasi-totalité de la troupe le prenait pour une jeune femme ! Avec ses longs cheveux soyeux d’un noir de jais, son visage bien dessiné et ses courbes fines, Morgan était, d’un point de vue extérieur, une jolie fille. Il le savait. Il en jouait, et assumait parfaitement. Sa voix douce, calme et fluette n'était pas en reste. Il signait toujours du nom de Morgane, jouant délibérément de la dualité de son propre nom, et n’hésitait pas à se maquiller tous les jours.

Cette journée-ci ne faisait pas exception. Sur une impulsion, Morgan se leva d’un bond, revêtant une simple serviette et des sandales pour descendre chercher de l’eau à la rivière. Le jeune homme avait laissé sa tente un peu à l’écart du reste, ne recherchant pas plus la compagnie que cela. Non pas qu’il soit d’un naturel timide, au contraire très franc et ouvert, mais il appréciait sa tranquillité, et la possibilité de se concentrer sur ses créations ou son petit commerce.
Du reste, personne n’avait capté son intérêt dans cette caravane. Les marchants et leurs familles s’entraidaient naturellement, et Morgan, d’un naturel sociable et à l’aise était souvent sollicité. Malgré son jeune âge, on l’appréciait, et beaucoup étaient positivement impressionnés par son succès, une preuve de son talent. Cela même s’il ne s’attachait fondamentalement à personne. Au final, il se plaisait énormément ici, et pas une fois il n’avait regretté sa décision de quitter la ville.

« Hé, salut ! » Fit-il à son voisin de tente, le fils d’un forgeron qui le salua timidement.

Le pauvre, pensa-t-il, si j’avais su qu’ils s’étaient mis juste à côté… Ce n’était pas le premier homme à avoir le béguin pour lui, et ceux vraiment savoir son identité réelle. Morgan s’en amusa, et continua jusqu’à la rivière en sandale et serviette noué autour du buste, en sentant le regard du voisin braqué sur lui. Il fit plusieurs allers-retours pour remplir son bain. Le jeune homme lava avec soin ses magnifiques cheveux, se baignant longuement, puis termina avec un maquillage autour de ses yeux et de ses cils, ce qui renforçait l’illusion de féminité.
Les vêtements d’homme ne lui allaient pas, son corps était trop fin pour cela. De toute manière, il les faisait fabriquer par un tailleur de la caravane, et celui-ci le prenant pour une femme, on lui avait cousu de beaux habits, très coquets. Morgan s’habilla rapidement d’un pantalon moulant plutôt bien ses formes, et d’une chemise de femme, légèrement ouverte au niveau col avant de prendre un bon petit déjeuner. Un joli collier de perles et un pendentif argenté vinrent embellir sa nuque, et il termina en ajoutant de petites boucles d’oreilles discrètes.

La matinée commençait tout juste, et Morgan désirait mettre son stand rapidement en place avant que les clients matinaux n’arrivent. Les premiers jours, les gens venaient d’eux-mêmes voir la caravane, ne serait-ce que par curiosité, et il n’avait pas encore besoin de prospecter directement au village. Il se brossa les dents, rajouta un subtil parfum à ses cheveux souples qu’il laissa retomber librement sur ses épaules, et installa son étal en y disposant ses meilleures créations.

*Hmm… Avec les ventes du mois dernier, je dois être large. Autant profiter du coin et voir à quoi ressemble un elfe.*

Morgan était prêt. Maquillé, parfumé, joliment habillé, sa peau douce brillant au soleil, il avait l’air d’une parfaite jeune femme devant son étal de splendides créations. Ses bottes cirés remuaient nerveusement, impatient et curieux comme un enfant de découvrir ces nouveaux et exotiques clients.

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One Shot / Evil Night Together [PV Vanessa]
« le: samedi 17 mars 2018, 15:45:25 »
Seikusu. En cette heure crépusculaire, entre chiens et loups , le quartier d’affaire rassemblant les hauts immeubles de luxueux bureaux modernes se vidait lentement de son fourmillement d’êtres humains. Le soleil hivernal avait disparu depuis déjà plusieurs heures, la lumière naturelle laissant sa place à celle des hauts réverbères qui inondaient les trottoirs d’impeccable béton gris d’une clarté parfaitement blanche. Oh, tout était si calme, si paisible quand les derniers claquement de chaussures cirées laissèrent la place à un silence presque totale, à peine perturbé par une timide brise fraiche.
Le grand immeuble aux baies noires siégeait dans un coin reculé de ce quartier, excentré délibérément comme pour s’assurer une tranquillité relative. Quelques feuilles mortes emportées par le vent vinrent heurter le haut grillage hérissé de barbelés délimitant la rue déserte et le morne parking de l’immeuble faiblement éclairé. Un unique portail métallique en régulait l’entrée, affublée d’un poste de vigil pourtant toujours laissé vide et seules les caméras en services disposées le long des grillages témoignaient de l’existence d’un minimum de sécurité.

Seul un énorme semi remorque noir vide était installé sur le parking, ne portant ni inscription ni marque publicitaire signifiant son appartenance. A l’image de l’engin, l’immeuble ne renseignait guère sur la société qui le possédait car il n’affichait ni enseigne, ni mention, comme si le bâtiment était parfaitement anonyme. Quelques hommes portant des habits civils déambulaient parfois à l’extérieur, unique activité visible de ce lieu. Des bureaux anonymes, mornes et à moitié vides, qui cela pouvait-il intéresser en fin de compte ?
Le bâtiment n’était pourtant pas inutilisé. La construction neuve avait été racheté à un groupe immobilier en faillite à un prix dérisoire et, inexplicablement, l’acheteur l’avait entièrement refait à neuf comme si l’argent n’était guère son souci. Et pour cause, cette nouvelle société n’était ni plus ni moins qu’un véritable OVNI dans le monde de la finance, tant son apparition soudaine et son enrichissement fulgurant avait suscité stupéfaction et envie parmi les initiés.

Malvo. Telle était la dénomination de ce nouveau fond d’investissement encore parfaitement inconnu il y a quelques mois dans le monde de la finance. Un nom sec, simple et efficace à l’image de cette société qui avait judicieusement investi dans un nombre croissant d’entreprises prometteuses, engrangeant d’impressionnants bénéfices, avant qu’elles ne fassent faillites, les laissant surendettées. Des méthodes moralement discutables, mais suffisamment légales pour que personne ne vienne y fouiner.
Qui étaient les investisseurs de cette société ? Comment était-elle parvenu à viser juste dans chacun de ces investissements ? Un certain nombre de paramètres restaient dans l’inconnu, et si quelques entreprises locales fermaient après le passage de Malvo, qui s’en souciait ? Ce fond d’investissement n’était connu que des initiés de la finance ou bien de leurs ennemis un peu trop curieux, et chacun voulait sa part du gâteau, s’estimant assez influent ou méritant pour en faire parti.

Cependant, ceux s’étant montrés particulièrement insistants, avaient toujours récolté de désagréables mésaventures, et  le fonctionnement de cette société restait profondément obscure. Tout comme sa direction. La société Malvo était dirigée d’une main de maitre par une seule personne, chargée par les investisseurs de les représenter, de conduire leur business. Une seule femme en l’occurrence. A l’image de l’entreprise qu’elle dirigeait, peu d’informations circulait à son sujet, si ce n’est l’image d’une femme à la chevelure couleur de feu doté d’un charme magnétique.
Un physique presque trop parfait couplé à une autorité naturelle, presque une aura intimidante, dont cette femme d’affaire usait et abusait pour mener à bien son business. Ses employés l’appelaient seulement Madame le plus souvent, mais elle était connu sous un autre nom, signant ses papiers sous les lettres D.M. Deux lettres, et rien de plus. Son véritable nom n’était pas de notoriété publique, pas plus que ses origines, apparaissant presque comme par magie en même temps que la création de sa société.

En cette fin de soirée, confortablement installée dans le large fauteuil de cuir noir derrière un magnifique bureau de cèdre, D.M croisait souplement ses longues jambes effilées en regardant par la baie vitrée parfaitement propre donnant sur le centre ville. Ses longues cheveux roux se déposant librement sur les épaules de son ensemble veste de tailleur et jupe de bureau noires. Une véritable working girl au regard de prédatrice. Sa tenue avait beau être tout en sobriété, cependant parfaitement taillé et adapté à sa silhouette d'un mètre soixante dix, il émanait d’elle un charme naturel, magnétique, et dangereusement attirant.
Et pour cause, D.M n’était pas humaine. Desmina de son véritable nom, n’était ni plus ni moins qu’une démone de rang élevé dans la hiérarchie infernale, s’étant entiché d’un nouveau passe-temps. Réapprendre les coutumes humaine de cette époque. Peu après avoir appris les rouages du capitalisme, elle n’avait eu absolument aucun mal à monter cette société Malvo, et ces pouvoirs lui conféraient un énorme avantage en toute circonstance. Une efficacité démoniaque.

Desmina eut une moue pensive. Tout cela avait été si aisé pour elle, que cela en était presque désespérément ennuyeux. Presque. Aucun adversaire digne de ce nom ne s’était manifestait : il lui suffisait de se montrer, discuter quelques instants, et un humain récalcitrant cédait immédiatement. Permettant ainsi à sa société d’entrer en action, véritable parasite financier pompant jusqu’au dernier sous avant de se retirer.
La démone sous forme humaine se leva gracieusement, déambulant dans cette grand pièce quasiment vide aux murs neufs, si ce n’est son propre bureau, une armoire de rangement, quelques fauteuils et table basse. Seul un étrange pupitre exposant un grimoire sous une vitre de protection détonait. Desmina avait eu la fantaisie de racheter une ancienne copie de l’Ars Goetia, un ancien grimoire du XVIIe siècle sensé contenir les noms de 72 démons, et elle l’exposait désormais dans son bureau. Un trait d’humour à ses yeux.

Revenant à son bureau, Desmina s’attarda à feuiller son dernier dossier en date, un nouveau objectif particulièrement juteux pour sa société et ses investisseurs. Une entreprise local de parking lui semblait prometteuse, les propriétaires étant de parfaits amateurs candides bien que récalcitrants au moindre coup de pouce financier. Un simple contretemps pour elle. Tel un serpent resserrant lentement ses anneaux, le schéma immuable allait se répéter : un prêt, des dettes, une mise en confiance, quelques pressions.
Bien sûr, ces méthodes lorgnaient souvent dans l’illégalité et la brutalité, mais D.M savait parfaitement gérer les autorités et les fouineurs à coup de pot-de-vin ou de chantage bien placé. A la limite de la mafia. Elle fut interrompu dans ses réflexions lorsqu’un de ses hommes, un employé chargé d’encourager ses partenaires à signer ses contrats, frappa à la porte. Celle-ci était encore fermée, mais la démone savait parfaitement de qui il s’agissait.

« Entrez. » Dit-elle en appuyant ses hanches moulées par la veste de tailleur sur le bord de son bureau.

L’homme avait été recruté dans un pays de l’Est : grand d'un mètre quatre-vingt dix, carré, avec un fort accent slave rappelant les années de la guerre froide. Desmina n’imposait aucun uniforme, si bien qu’il portait un simple jean classique et une veste chaude pour braver cette fin d’hiver, ouvrant la porte pour pénétrer dans la pièce. Intimidé et nerveux. Il avait beau être une véritable brute capable de briser quelques phalanges sans sourciller, sa patronne le fixait de son regard implacable et l’homme avait l’impression d’être un agneau s’avançant devant un loup. Rien de plus qu’une réaction primaire de fuite face à un prédateur.

« M’dame. On a eu une intrusion en bas, une fouineuse. On l’a mise dans la pièce habituelle mais on peut s’en débarrasser directement. »

Marquant un long moment de silence, D.M réfléchit, croisant les bras sous son élégante poitrine. La démone avait beau être sous une forme humaine, il émanait d’elle une beauté dangereuse, comme une séduction empoisonnée. Sa peau douce et claire s'alliait avec ses yeux d'un rouge sombre comme une splendide femme fatale sortie tout droit d'un roman noir. Ses courbes parfaites, alliage d'une poitrine équilibré et d'une chute de reins ferme, perturbaient n'importe quel mortel. Elle aurait pu remporter n'importe quel concours de beauté. Ajoutez à cela un caractère né pour diriger et une intelligence implacable, il était ainsi facile de comprendre l’origine de sa réussite. Desmina hocha la tête et daigna enfin répondre.

« Très bien. Laissez-la mariner. Je vais aller étudier son cas moi-même. »

L’homme de main, du nom de Yuri, se retira en inclinant la tête, quittant la pièce d’un pas lourd. La démone n’avait généralement pas pour habitude de faire une distinction parmi les fouines grouillant autour de sa société, mais ce soir, elle avait besoin de distraction. D’un insecte à qui arracher les pattes. Comme un saut d’humeur, Desmina ressentit le besoin de s’amuser avec une victime, bien qu’elle fondait peu d’espoir sur sa qualité ou sa capacité à lui résister. Peu importe, ses hommes se chargeraient de la faire disparaitre si l’instruise se révélait décevante. D.M se redressa dans une inspiration, et prit la direction du sous-sol, ses talons claquant avec un rythme régulier sur les dalles neuves.

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Le quartier de la Toussaint / Dark Pact [VI]
« le: vendredi 09 février 2018, 21:11:41 »
Dans les rues faiblement éclairées des quartiers misérables, seul l’écho de mes pas résonnait entre les murs sales et décrépis, éveillant ainsi les rats parmi les tas d’ordures qui fuyaient alors, escaladant quelque clochards ivres affalés dans les cartons. Semblable à un battement de cœur, le tintement sourd d’une boite de nuit lointaine parvenait encore à mes oreilles, alors que je m’enfonçai de plus en plus au cœur de ces ruelles les plus sordides.

De nombreux mois s’étaient écoulés depuis mon arrivée sur Terre, et je me lassai difficilement de l’ambiance sinistre de ces bas-fonds. Bien entendu, ces lieux n’étaient guère recommandables pour les mortels, mais qu’avais-je à craindre pour ma part, moi une démone de premier plan ? Il était évidemment très fréquent que ma route croise quelque brutes et autres coupe-gorges, m’obligeant ainsi à laisser derrière moi une trainée d’hommes ou de femmes brisés et fracturés.

En réalité, je ne tenais pas à me faire vraiment remarquer. Je bridai volontairement mes pouvoirs en vertu de l’accord tacite signé par l’ensemble des démons, d’autant plus que je n’avais pas été invoqué sur Terre. Ma venue était née d’un désir spontané d’explorer l’humanité, et de renouer avec l’époque, après avoir dormi pendant quelques siècles. Quitte à m’aventurer dans le plan des humains, autant déambuler dans les zones les plus distrayantes à mes yeux, tel ce quartier de la Toussaint.

*Les dégénérés et les désespérés sont toujours les plus amusants…* Songeai-je tandis que mes talons claquaient le trottoir sale.

Comme souvent, ma tenue se composait très simplement d’un pantalon noir moulant parfaitement mes formes, de bottines et d’une veste de cuir, le tout évidemment d’un noir profond. Une couleur qui faisait très bien ressortir mes cheveux rouges, très longs, retombant souplement sur mes épaules. Et même si j’avais choisi cette apparence humaine, la perfection de mon physique attirait sans aucun doute les regards des mortels.
Je trainai de tripots en boutiques étranges, m’attachant parfois à de simples rencontres, comme une ombre passante dans la vie d’un humain pour exécuter un souhait à ma manière. C’était un de mes passe-temps favori. Accorder un service à un mortel qui venait d’attirer mon attention, en tordant bien évidemment les termes de notre contrat pour en faire ce dont je voulais. Et m'en amuser jusqu'à ce que je m'en lasse définitivement.

M’arrêtant à l’entrée d’une ruelle en cul de sac, je fouillai dans la poche de ma veste pour en sortir un briquet et une cigarette achetée au coin de la rue. Je n’étais même pas certaine que cela était du tabac, mais ça n’avait pas grande influence sur mon organisme démoniaque si ce n’était un effet relaxant. Décelant un mouvement dans un angle mort, je m’avançai, clope aux coins des lèvres pour constater ce dont il s’agissait. Très certainement un autre clochard, pensai-je sur l’instant.

En fin de compte, il s’agit d’une jeune femme, avachi à l’angle d’un mur, en train de marmonner je ne sais quoi et de se tenir les mains. Manifestement, elle devait être ivre ou bien droguée, peut-être même les deux à vue de nez. Une pathétique créature qui remua à peine à ma présence lorsque je m’arrêtai devant elle pour l’observer en train d’émerger. Son physique était contre toute attente, plutôt agréable, même si je n’étais pas réellement une grande amatrice des coiffures modernes aux teintures mauves, et je détaillai avec curiosité le singulier tatouage qu’arborait son visage.

« Bien le bonsoir. Joli coin pour s’asseoir et vomir vos tripes, n’est-il pas ? » Lui lançai-je en soufflant nonchalamment un rond de fumée. Je l’observai se démener pour reprendre ses esprits sans faire un geste pour l’aider, ni cacher mon air moqueur.

5
Centre-ville de Seikusu / Drag me to Hell [Emilia Deneville]
« le: mardi 05 décembre 2017, 15:47:03 »
L’enfer est pavé de minables. Tout comme ce manoir situé dans les niveaux supérieurs, mais dont les murs suintaient l’ennui et le mauvais goût. Le seigneur du lieu n’avait vraiment aucun mérite, si ce n’est la qualité de ces massages plantaires, talent dont je lui avais ordonné l’usage et qu’il exécutait en ce moment même tandis que son personnel domestique s’était mis à mon service.

Cela n’avait pas requis un grand effort de ma part de m’emparer de ses biens et, tandis que je consultais le second ouvrage d’histoire de sa bibliothèque, je me consolais en songeant qu’il était au moins, bien fourni en littérature. Une succube vint poser une carafe de vin et un verre sur le chevet à proximité de mon fauteuil, avant de s’éloigner en baissant humblement la tête. J’écrasais du pied la tête de mon masseur quand celui ne résista pas à perdre son regard sur les formes de la servante. Quel genre d’imbécile se détourne de cette tâche sacrée pour lorgner sur des courbes de seconde zone ?

Le petit personnel efficace est vraiment difficile à trouver. Ceci dit, on ne peut pas espérer grand-chose d’un comte, ou était-ce d’un duc, qui n’avait probablement jamais servi une personnalité comme la mienne. Dans un sens, je pouvais comprendre qu’il était intimidé devant moi.  D’un coup de talon, je lui écrasais donc une nouvelle fois le crâne, faisant sauter une dent, afin qu’il garde sa concentration. L’ancien maitre de maison fit un répugnant sourire obséquieux avant de retourner à son honorable besogne : masser mes pieds parfaits.

Absorbée par le dressage du personnel de maison, et par ma lecture sans aucun doute, je remarquais à peine les picotements familiers parcourant mon corps. Je reposais mon livre sur le chevet, et propulsait le masseur à l’autre bout de la pièce d’un coup de pied, pour mieux me rendre compte de la sensation. C’était une invocation à ne pas en douter. L’appel était reconnaissable, comme des dizaines de petits hameçons plantés dans ma chair, cherchant me tirer vers un autre plan. C’était faible certes, très certainement l’œuvre d’un débutant.

Je réfléchissais à toute vitesse. Devrais-je donner suite ? Les débutants étaient rarement intéressants, trop impressionnables et facile à berner. Puis, je posais mon regard sur le "seigneur-masseur" qui rampait vers moi pour se faire pardonner d’une éventuelle erreur commise. Cette vue me dégoûta, et je lui ordonnais de garder sa demeure propre jusqu’à mon retour. Autant se laisser emporter par l’appel, et se distraire quelques temps avec un mortel naïf qu’assister aux jérémiades de ces idiots.

L’invocation mis un temps bien trop long à agir. Le mortel ne devait certainement pas être convaincu de ce qu’il faisait et cela me donna quelques idées. Pour quelle genre d’apparition pourrais-je opter ? La méthode classique de l’arrivée spectaculaire fonctionnait toujours à merveille sur les débutants, et je ne me lassais pas de les voir paniquer face à ma forme première. Le novice allait certainement se faire dessus. J’eus un sourire cruel tandis que le rituel commençait à faire effet, m’ouvrant les portes du plan des humains.

Je laissais présager mon arrivée par une fumée noire d’un noir d’encre, à l’odeur de souffre, qui absorbait la lumière alentour et produisait une forte chaleur à l’endroit où l’on m’invoquait. Cela faisait toujours son petit effet. Toutefois, je restais dissimulée dans la fumée opaque pour ne laisser voir que mes cheveux rougeoyants et je pris une voix forte, apte à résonner avec un effet lugubre.

- "Qui a osé m’appeler ?"

Je me retins de faire apparaitre mes ailes. Après tout, le simple mortel devait déjà être terrorisé et prêt à suffoquer avec toute cette fumée, inutile de provoquer une mort subite sinon ce ne serait pas amusant. J’enroulais donc ma queue reptilienne sur ma jambe droite et laissais la fumée se disperser progressivement pour apparaitre totalement.

J'avais gardé quelques frusques déchirées pour cacher ma nudité, après tout, apercevoir ce corps parfait est un honneur, il faut le mériter. De mes yeux de flammes, dont je savais qu’ils avaient un effet fabuleux sur les mortels, j’attendis avec impatience de visualiser l’endroit où j’étais. Et surtout de visualiser l'invocateur, que j'allais forcément prendre un grand plaisir à tourmenter.

6
Prélude / Desmina, démone lunatique [Valicidée !]
« le: vendredi 01 décembre 2017, 15:27:04 »
Identité : Desmina.
Âge : Probablement quelques millénaires.
Sexe : Féminin.
Race : Démon.
Sexualité : Bisexuelle avec une grande expérience.
Formes : Forme démoniaque En armure


En résumé

Desmina est une démone primordiale, plutôt âgée, même pour une créature de sa race. Elle est classée comme une entité puissante lui permettant de se passer d’une allégeance à un Cercle, le grade au-dessus d'elle étant un grand Prince, contre lesquels elle ne peut rivaliser. Elle est aussi particulièrement retorse notamment lors des invocations. Son apparence douce, globalement humaine, est trompeuse, et seul ses yeux reflètent réellement le degré de violence dont elle est capable.

C’est une créature hautement imprévisible dont les sauts d’humeurs étaient réputés de son temps et il n’est pas simple de deviner ce qu’elle mijote. Desmina tire pourtant un malin plaisir à plier ceux qu’elle rencontre à sa volonté, et elle peut s’attacher de manière suffocante à une personne si elle lui plait pour une raison inconnue.

Dans les derniers siècles passés, elle s’était trouvé une retraite loin en enfer afin de se couper du monde pour une raison qui lui est propre. Son dernier projet en date est donc de découvrir ce qu’il s’est passé durant son absence. Toutefois, elle ne s’est jamais préoccupée de politique, et s’est toujours tenu loin de la hiérarchie des démons quitte à passer pour une paria.


Physique

Si certains démons aiment à se composer  une apparence démoniaque sophistiquée dans une effrayante surenchère, Desmina quant à elle, s’est choisit un parti minimaliste avec une forme globalement humaine. Elle diffère des démones aux formes plantureuses par une silhouette svelte aux courbes parfaitement équilibrées, et à la poitrine délicatement formée, pour obtenir un ensemble de contours sans excès. Sa peau lisse, d’un profond rouge sang, est décorée d’un riche panel de tatouages sur l’entièreté de son corps, qu’elle s’est infligée elle-même sans que quiconque ne sache leurs significations, sinon elle-même. Et elle n’est aucunement loquace sur ce point.

La démone est capable, comme souvent pour une créature de sa race, de modeler à sa convenance des ailes reptiliennes, d’un noir profond, au niveau de ses omoplates. Toutefois, ses goûts esthétiques la poussent souvent à dissimuler ses ailes, préférant conserver une apparence simpliste, moins impressionnante et plutôt trompeuse. De la même manière, elle peut tout à loisir modeler une queue serpentine au niveau de sa chute de rein, qu’elle enroule nonchalamment autour de ses jambes. Appendice musculeux qui remplit également un autre rôle, puisque la démone s’en sert comme fouet, tantôt cinglant, tantôt tranchant mais toujours dangereux.
Le plus notable dans son apparence reste ses cheveux. Desmina arbore de très longs cheveux à la couleur particulière, retombant jusqu’au niveau de ses hanches. Sa chevelure semble être composée de feu liquide, pulsant de la même couleur que la lave nouvellement formée, et parait également flotter, comme animée d’une vie propre. Ses ongles possèdent aussi cette même couleur, que ce soit ses mains ou ses pieds.

Toutefois, ce sont ses yeux qui sont les plus marquants et impressionnants. De la même couleur bouillonnante que ses cheveux, ils sont dépourvus de pupille et d’iris, donnant ainsi des globes oculaires uniformément rougeoyants. Cela lui donne un regard particulièrement intense de prédatrice. Suivant la même logique esthétique, son visage est dépourvu d’excès et il n’affiche aucun tatouage, marques ou cornes. Tout au contraire, son visage est plutôt doux avec un nez mutin et des lèvres délicates. Ces dernières cachent une langue qu’elle peut allonger et contorsionner à la manière d’un serpent, ainsi que dents ayant pris l’apparence de crocs pointus sans ressemblance avec des dents humaines.
Desmina se distingue également par les habits qu’elle porte, y compris sous sa forme démonique, choisissant des vêtements sans fioritures. Sous sa forme de démon, elle se contente de simple frusques déchirées pour couvrir son torse, laissant ses bras et ses épaules libres, pour retomber jusqu’aux mollets. Dans sa forme humaine, elle aime se vêtir d’un ensemble de cuir noir de la tête aux pieds, et très près du corps.

Car il lui est arrivée d’utiliser une forme humaine. Là aussi, la démone reste fidèle à sa ligne esthétique en conservant les mêmes proportions pour son corps humain. Elle dissimule bien évidemment ses attributs surnaturels sous cette forme, bien qu’elle puisse tout à fait les modeler sur son corps humaine. Sa forme humaine est celle d’une femme élancée, à la chevelure d’un rouge intense et aux yeux d’un noir d’encre, conservant cependant l’intégralité de ses tatouages. Ses lèvres sont pâles tout comme sa peau qui reste très claire sous cette apparence.
Dans l’ensemble, son apparence est donc inhabituellement frêle et douce pour une démone, d’autant plus qu’elle affiche peu ses traits démoniaques, bien que ses yeux reflètent indubitablement une violence et une puissance contenue . Desmina reste toutefois une créature à la beauté surnaturelle, qui se reflète inévitablement dans sa forme humaine.


Caractère

On  peut parfaitement résumer le caractère de Desmina en deux mots : impérieuse et imprévisible. Ses pairs ont longtemps juré qu’elle s’était ralliée au Cercle de la Colère tant ses sauts d’humeurs sont légions. Car c’est une créature complètement lunatique, capable de passer d’un état de paresse contemplative à un excès de colère injustifié. Toutefois, elle n’a jamais parlé d’aucun serment envers un Cercle, et elle démontre une totale absence de fidélité envers qui que ce fut. Quand bien même ses semblables l’associent par habitude à la Colère, ils évitent toutefois de l’évoquer devant elle.

Car Desmina aime tout simplement voir ceux qu’elle croise lui lécher les bottes. Elle peut s’intéresser ou ignorer totalement quelqu’un pour des raisons qui lui sont propres, de la même manière qu’elle accorde son bon vouloir selon des critères qui semblent totalement aléatoires. Elle ne jure par aucun serment sinon celui de faire ce qu’elle veut, quand elle veut. Âgée, même selon les critères des démons, Desmina a acquis de formidables pouvoirs au fil des siècles, lui garantissant ainsi une indépendance d’action et, son caractère lunatique n’arrangeant rien, la crainte auprès de ses semblables. Son ego est donc à la mesure de ses pouvoirs, et elle est bien assez puissante pour se permettre d’être ainsi arrogante.

Cependant, son caractère paresseux joue contre elle, et la démone est fréquemment oubliée par ses pairs pour la simple raison qu’elle n’exécute aucune action éclat. En clair, la plupart du temps, elle ne fait rien. Sa principale activité pour tromper son ennui reste de trouver une âme ou un semblable ayant un quelconque intérêt pour le presser et l’écraser jusqu’elle s’en soit lassée. La faiblesse, la compassion, ou la sentimentalité la répugne, car elle reste avant tout une démone pure, impitoyable et retorse qui estime que la soumission lui est due. Sa fierté la pousse à considérer la majorité des personnes comme indignes de son attention, si bien qu’elle ne leur accorde pas plus de valeur qu’un simple grain de poussière.

Elle est classée comme une entité retorse, prenant un très grand plaisir à tordre les termes des contrats conclus avec les invocateurs dans le seul but de les plier à sa volonté. D’ailleurs, Desmina ne voit l’existence humaine que comme un passe-temps qu’elle prend un malin plaisir à malmener au gré de ses envies. C’est une créature très intelligente, notamment quand il s’agit de jouer sur les mots ou de manipuler une personne jusqu’à obtenir son obéissance totale. La démone voit ses relations avec autrui uniquement selon un rapport de force, se permettant d’user et d’abuser cruellement des humains ou même des siens.
Toutefois, elle n’est pas une créature détachée et froide. Bien au contraire, lorsqu’une personne pique sa curiosité, elle s’y attache fortement, cherchant tout simplement à l’avoir de corps et d’esprit pour elle, et elle seule. Cette exclusivité étouffante est proportionnelle à son intérêt pour la personne, pouvant être passager ou jusqu’à la plonger en enfer avec elle, pour l’éternité.


Histoire

Si sombre. Depuis quand étais-je ici ? Et d’où provient ce noir d’encre ? Je ne sens même pas mon propre corps, seulement une pulsation lancinante entre mes tempes. Mes souvenirs… Je ne parviens pas à raviver ma mémoire. Une bribe, rien qu’une seule, c’est tout ce qu’il me faut… Une seule, une seule… L’ennui peut-être ? Oui, c’est juste. J’étais terriblement fatiguée, je m’en souviens désormais. Laborieusement, je sentis les souvenir refaire surface, lentement mais sûrement, comme des vagues successives circulant dans mon esprit en lambeaux. Mais cette obscurité… Je ne peux la supporter alors qu’elle m’irrite et me confine et je sentis à nouveau la vie circuler dans chaque fibre de mon corps. Inconsciemment, je sentais mes mains s’animer avec difficulté, comme prises dans une gangue de matière solide. Mon agacement ne fit alors que croitre de manière exponentielle, menaçant de crever la surface de ma léthargie à tout moment.

Mes bras s’animèrent d’eux-mêmes pour percer cette croute qui les retenaient, cette dernière se brisant plus aisément que je ne m’y attendais. Mais ma vision se dérobait encore. Je portais mes doigts à mon visage pour déchirer cette même gangue rocheuse l’emprisonnant. J’ouvris alors les yeux, et un afflux de lumière sanguine s’infiltra à travers eux, balayant comme un torrent les dernières chaines embrumant mes pensées. Une clarté rougeoyante, familière et confortable filtra à travers le boyau profond de terre volcanique où je m’étais enfoncée jadis. Je me souviens désormais. La lassitude s’était infiltrée en moi, charriée par chaque veine pour empoisonner mon cœur d’ennui et je m’étais laissée chuter, loin, très loin, dans les profondeurs des enfers.

Mes jambes commencèrent à se mouvoir d’elles-mêmes, entrainant avec elles le reste de croute minérale qui me retenait encore. Si subitement… Pourquoi ressentais-je si brusquement cette envie impérieuse de revenir à la conscience ? Quelque chose piquait mon inconscient. Le sentiment diffus de pouvoir retrouver un semblant d’intérêt pour… Je n’en savais rien. Peut-être était-il probablement temps, peut-être avais-je bien assez sombrée dans le coma ici, au fond des abysses. Les derniers lambeaux de mon lit de roche s’écroulèrent pour libérer mon corps immunisé au passage du temps et, dans un soupir, je posais le pied sur le sol dur pour la première fois depuis si longtemps. Une vermine quelconque fila entre mes jambes pour se faufiler dans les trous du sol où serpentait des racines maladives à l’écorce noirâtre.

Les souvenirs fusionnèrent aussitôt avec les sensations que ce lieu éveillait en moi, me rappelant cet alcôve où j’avais fait le choix de trouver refuge jadis. Le choix de me couper de la réalité ne serait-ce que quelques temps, qui furent finalement quelques siècles. Dans ce mince espace profondément enfoncé dans les terres abyssales des enfers, j’avais enfin trouvé le repos nécessaire pour retrouver mon appétit. Je me rappelle désormais, oui, de cette faim qui me tenaille. Je me courbais en rampant pour m’extirper de ce refuge séculaire, empruntant le boyau étranglé qui me conduisit vers un espace plus grand encore. L’odeur de souffre y était forte, et les aspérités déchiraient par endroit la robe déjà en lambeaux que je portais. Quel passage répugnant, la terre sulfureuse y était gluante et parcouru de vermines. J’y plantais mes ongles pour me hisser sur le rebord, déchirant plus encore mes frusques qui avaient survécu jusque là.

La vue était imprenable telle que dans mes souvenirs. Accroché sur le flanc de la falaise, la sortie du passage dont je venais de m’extirper donnait directement sur l’à-pic d’un gouffre où se jetait le bras d’une rivière de lave, descendant plus loin encore, au niveau inférieur. Je me flattais en songeant que j’avais eu du goût de choisir un tel endroit. Mes poumons se gonflèrent de plaisir en aspirant cet air chargé de vapeurs lourdes, et je pus observer chaque détail du paysage, comme si je le découvrais à nouveau pour la première fois. L’endroit où je me trouvais, n’était qu’un gigantesque trou reliant deux niveaux et parcouru d’un réseau de galeries s’enfonçant dans ses flancs.
La lumière renvoyé par le flot de lave créait un ballet d’ombres sur la roche rougeoyante et ces détails semblaient raviver mon esprit encore embrumé. Quelques racines hagardes perçaient la roche par endroit, faisant parfois chuter quelques débris qui coulaient grésillant dans la rivière volcanique. La lave se jetait dans les ténèbres du niveau inférieur, si loin lointain que je ne distinguais qu’une profonde obscurité s’étendant à l’infini et qui engloutissait la lumière vive de la roche en fusion. Je portais mon regard vers les hauteurs, où une noirceur similaire dissimulait l’étage supérieur à mes yeux. Cet endroit me fascinait et menaçait de m’emporter encore dans la contemplation

Mais je désirais davantage. J’étirais mes ailes dans un craquement similaire au vieux cuir, me procurant ainsi une sensation délicieuse quand les muscles de mon corps se tendirent pour la première fois depuis longtemps. C’était une sensation jouissive. Mais une doute demeurait, et je pouvais le ressentir, comme un chatouillis à l’arrière de ma nuque que je ne parvenais pas à assouvir. Le regard fixé sur les espaces au-dessus de moi, je sentis une inexplicable vague d’enthousiasme parcourir chaque fibre de mon corps si bien que je ne pus retenir un sourire. J’avais faim, mais j’ignorais encore ce que je désirais et, avant que je m’aperçoive, mes ailes me portèrent par-dessus la coulée de lave. Le décor défilait sous mes yeux tandis que je débutais mon ascension sans but ou presque. Je sentais au plus profond de moi que quelque chose m’appelait. Ne me déçois pas.


Autre :

Desmina possède évidemment les pouvoirs typiques des démons, comme le fait de pouvoir se modeler une apparence humaine, des ailes et ou encore une queue reptilienne dont elle se sert comme arme. Elle est également capable de prendre la forme d’un serpent.
Après des siècles de tuerie, elle a absorbé nombre d’autres pouvoirs démoniques bien qu’ils ne soient pas tous connus de ses semblables. Ses capacités physiques demeurent dans les puissants, et elle est notamment capable de modeler des armes de flammes entre ses mains.

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