Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - Amser

Pages: [1]
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Le boîtier était particulier, étrange et lorsqu'Amser posait ses yeux sur celui-ci, d'une simple boite à musique verrouillée magiquement, il lui semblait sentir un cœur runique battre en son sein. Pourquoi tellement de précaution ? La secouant avec méthode, le terranide entendait des objets métalliques rebondir, peut-être des pièces bien que les chocs lui indiquaient des formes plus allongées, de quoi le perturber un peu plus. Ce petit coffre avait ses mystères et le Forgeron avait été obligé de laisser son impressionnante épée, Ispolin, derrière lui après avoir tenté de forcer le couvercle. La relique avait lâchée un puissant éclat, brillant qui avait brûlé simplement le corps du pilleur et briser sa lame si puissante en trois, ne lui laissant qu'un manche fumant entre les mains avant qu'il ne se rende compte avec frustration que la méthode forte ne pouvait marcher. Aucune entrée pour une clé, juste un dessin qui imitait merveilleusement bien un verrou comme un trompe-l’œil narguant le chasseur de magies qui grinçait les dents lorsque sa peau reprenait sa couleur normale et qu'il plantait la poignée d'Ispolin dans une souche d'arme coupée récemment par un combat ayant opposé la nature et la force brute. Bien sûr, quelqu'un pourrait prendre l'arme mais qui ? Il fallait qu'elle l'accepte et en tant que seul membre de sa race, Amser savait que personne ne pouvait lever l'Excalibur forgé à partir de sa propre âme.

Volant un pantalon et un haut en cuir rapiécé à un bûcheron qui se lavait. Après les premiers kilomètres, trouver un bout de tissu pour servir de sac improvisé n'était pas un problème. Sa route était toute tracée, ou plutôt on pouvait parler d'une ligne droite définissant un aller-retour simple. La ville de Tekhos avait reçue il y a quelques heures un artefact puissant qui avait fait frémir les oreilles du Gris malgré la distance et tout naturellement, il s'y dirigeait une fois avoir trouvé chaussures à son pied dans un magasin en revendant des pépites d'Ispolin brisées en guise de payement. Un métal de si bonne qualité allait certes perdre sa magie mais garderait ses composants minéraux, mélange fabuleux dont la recette était une petite légende, un paroxysme chez les forgerons des villages plus primitifs qu'Amser traversait sans soucis, totalement habillé à la sortie et même équipé une épaisse bure sombre qui pouvait le protéger du soleil comme de la pluie, sans oublier le vent bien entendu. Au moins, le terranide serait présentable lorsqu'il rentrerait dans cette ville où la majeure partie des gens le dévisageait violemment, le prenant peut-être pour un pauvre à la recherche d'un travail ou un mercenaire excentrique pensant que le grand nombre de femmes présent voulait dire qu'il pourrait se vider sans le moindre soucis.

« - Des voleurs... Comme s'il pouvait y avoir des voleurs dans un endroit pareil... »

Sa balade avait due se faire sur une période allant d'une demi-heure à deux heures, aussi bien qu'il se retrouvait vite perdu dans cet univers qu'il ne connaissait pas et où il passait la plus grande partie de son temps les yeux rivés sur le ciel où d'étranges véhicules se baladaient dans un désordre organisé qui donnait d'abord le vertige à Amser avant que sa mission ne lui revienne comme un bras d'honneur à ce qu'il avait lui-même dit à son arrivée : il était temps de commettre son larcin et dans cette foule compacte des heures de pointe, trouver sa cible n'allait pas être dure et la fuir non plus si jamais elle venait à le repérer.

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Les alentours de la ville / Le Diadème de béryls [Pv Myuki Linda Shinko]
« le: dimanche 24 août 2014, 22:37:12 »
« - Reviens ici, manant ! »

La tentative était presque désespérée et Amser le savait, projeté par une explosion volontaire qui avait consumée une grande partie de ses vêtements et de sa peau, cet essai serait un échec mais loin d'abandonner sa course poursuite, il s'était envoyé comme un missile vers le portail, comme si le fait de ne pas pouvoir s'arrêter n'était guère un problème. Son but ? Un gentleman cambrioleur couvert des pieds à la tête, un haut-forme pour cacher un visage invisible décoré d'un monocle presque brillant, l'histoire de rajouter un contraste à ce tableau principalement noir-vide. Une main gantée dans sa poche pour vérifier qu'il y avait bien sa nouvelle inquisition, le voleur regardait la détermination du terranide qui, il fallait l'avouer, s'approchait dangereusement de sa porte inter-dimensionnelle. Comme pour l'honorer, au lieu de l'ignorer simplement en repartant de son côté du portail, l'Arsène Lupin montrait sa seconde main oubliée et armée d'un pistolet ancien mais décidément novateur pour un forgeron moyenâgeux qui ralentissait après l'unique tir en plein centre de sa gorge, l'empêchant de l'insulter malgré les efforts lorsque la fenêtre devenait trop petite pour qu'il ne puisse passer. Le laisser filer ? Impossible.

Les mains sur les bords de la bouche étrange, Amser obligeait le passage d'exister bien que ce procédé était épuisant, la seule résistance du Gris étant la magie qui coulait dans sa veine, de plus en plus pauvre, comme dévorée par ce gouffre qui montrait une chose rappelant ce qui se trouvait sous les habits de son opposant, le vide complet. L'épée colossale sur le dos, le terranide prenait le risque de l'enfoncer à l'intérieur et de la lâcher avant de se glisser à son tour, une jambe sectionnée au passage avec la majeure partie des tentacules. Lors de son éveil dans un monde étrange, le terranide voyait les vagues dans un fleuve, récentes, il devait s'agir d'Ispolin coulant à pic et bientôt, le géant faisait également la bombe pour récupérer l'artefact au fond et s'en sortir alors que son membre manquant surgissait du moignon dans un bruit visqueux, écœurant. Son apparence extérieure ruinée par ce passage forcé, le monstre presque nu se dirigeait finalement vers un motard de grande taille qui croisait les bras à son arrivée, haussant le sourcil devant l'étrange énergumène, peut-être un fou ?

« - Je veux tes vêtements, tes bottes et ton destrier.
- T'as oublié de dire s'il-te-plait. »


Un combat bref mais qui ne laissait aucun doute sur la différence entre les deux humanoïdes. Une main dans les cheveux gras de l'individu agrippant avec une telle violence qu'il en perdait ses lunettes de soleil, la seconde sur le manche d'Ispolin, la décapitation avait été propre. Une rune y aidait, une flamme couvrant la blessure pour empêcher que cela ne coule partout dès le moment où la tête avait été tranchée. Cela n'était bien sûr pas le bon endroit pour faire cela, les ronronnements de moto commençant à entourer le terrandie qui analysait la situation, comprenant bien que ces machines étaient les 'destriers' ici et après avoir carbonisé les motards restants, laissant les autres fuirent, Amser enfourchait l'engin et mettait les lunettes avant de démarrer, faisant doucement couiner le cuir de ses gants sur le guidon à chaque tournant pour finalement s'arrêter là il sentait son bien. Une sorte d'énorme palais dans un style chinois avec le nom de l'établissement sur la façade, Zateya, une entreprise chargée du transport d’œuvres d'art qui détenait en ses murs trop d'objets magiques pour que cela soit une coïncidence et pouvaient-ils prétendre que c'était ça alors qu'un chasseur était parvenu à traverser les univers juste pour un bijoux ?

« - Monsieur. Vous ne pouvez pas rester ici ! »

Des gardes dans leurs beaux costumes noirs, une main déjà sur les revolvers pour montrer qu'ils étaient sérieux avec ce visiteur nocturne qui faisait la grimace, froid en faisant rugir le moteur de sa bécane comme pour les effrayer. Rien de tel, Amser était juste dans les lignes de mire bien rapidement et il décollait du bitume en faisant crisser le pneu arrière avant que le moindre tir ne soit fait.

« - Vas te faire foutre, connard. »

Enfin, ils s'écartaient en se rendant compte que même en tirant, le véhicule était lancé et la porte en verre contre les centaines de kilos de chair et de métal ne faisait simplement pas le poids. Le dérapage était bien entendu violent, la moto se couchant pour parcourir le hall alors que le terranide restait dessus, genou au sol et Ispolin sortie pour se détendre des impacts de balle avant de se cacher derrière un comptoir. Déjà, les objets commençaient à bouger, son instinct le disait... Pas de temps à perdre et de plus, certains prenaient d'étranges boites noires pour appeler la Police. La Police Militaire ? Peu probable. Cela devait être davantage du genre de celle de Tekhos. Rien de bien enviable en tout cas et s'ils commençaient tous à courir, les rattraper à temps serait impossible. Debout, tranchant le premier gars sur sa route, Amser lui volait son arme, faisant de même avec le second et ainsi de suite jusqu'à en avoir sept, quatre dans les poches de sa veste et de son pantalon, un enfoncé dans sa ceinture et deux en mains. Le système de ces armes était simple et donc, pendant que sa peau se régénérait en laissant des traces noires comme du pétrole au sol, le terranide plombait un maximum les fuyards et ceux tentant d'établir le contact.

Des renforts ? Parfait ! En voyant que cela ne servirait à rien, le forgeron défonçait juste une porte à l'aide de son talon après avoir tiré dans la serrure. Le couloir était long mais il savait courir malgré le poids de son arme blanche sur le dos, s'agrippant aux murs de temps en temps pour changer son trajet trop prévisible. Défoncer un mur, glisser dans un conduit d'aération jusqu'à finir dans les entrepôts, terriblement vastes où des camions ronronnaient doucement à attendre qu'ils soient chargés. Déjà, la Police faisait entendre leurs sirènes et les déménageurs se dépêchaient davantage, paniqués par ce qu'elle pourrait trouver ici mais le bruit strident d'une lame lourde traînant au sol les sortait de leur transe pour admirer l'invité surprise à la blouse ténébreuse pleine de traces de balles.

Une gerbe de flamme se jetant sur les portes des garages, incendiant quelque peu le sol sans que cela se propage comme par magie, Ispolin était prise à deux mains par son propriétaire qui tirait encore une fois la même tête impassible, comme figé dans cette expression cinématographique avec la certitude de ne pas mourir avant la fin de la projection. Préparez-vous donc à crever.

3
Base Spatiale / Le troisième passager [Pv Raiga]
« le: lundi 18 août 2014, 19:52:32 »
La mission avait été pourtant simple, négocier avec les criminels pour libérer un maximum de prisonniers et pourtant, Amser avait échoué quelque part. Alors que l'alerte était donné, le terranide poussait des esclaves dans des capsules de sauvetage, les collant l'un contre l'autre presque sans état d'âme pour enfin les éjecter vers la planète civilisée ou viable la plus proche. Si lui ne savait pas comment la chose fonctionnait, il y avait toujours un individu dans les groupes composés pour savoir et bien que pour certains, l'envie était plutôt au pillage du navire endommagé par les conflits internes, Amser n'avait pas d'autre choix que de les virer avec le reste. Un coup de poker, un quitte-ou-double si on voulait pour sauver un maximum, une confiance donnée trop facilement car le temps n'était pas aux rencontres et aux discussions sur le passé. De plus, le forgeron n'avait plus le contrôle de son être, juste commandé par l'idée de réduire en miettes ceux qui éprouvaient de la colère et sauver ceux ressentant la peur car tel était le pouvoir de l'anneau. Depuis Terra, l'homme avait décollé comme une fusée après qu'un message télépathique ne lui parvienne pour le convoquer sur une planète lointaine nommée Nok et en route, un torrent de haine l'avait attiré sans que ça ne soit la curiosité, juste un devoir dicté par son appartenance à la Tribue. Sur place, un Red Lantern se réjouissait déjà de sa bande de pirates hargneux mais l'arrivée du terranide dont le symbole de son pacte était gravé dans ses yeux tant que l'anneau était à son doigt signait la fin de son petit jeu. Ses hommes venaient avec leur rage et celle-ci, captée par Amser, lui donnait la force de soulever sa lourde lame pour les abattre sans distinction et à la fin, lorsqu'il ne restait qu'une vingtaine d'individus et l'utilisateur de lumière rouge, un coup brutal du terranide avait fendu le vaisseau en deux tout bonnement en même temps que son propriétaire déviant. Son court combat contre ce dernier l'avait affaibli si bien qu'alors qu'il s'éloignait du transporteur pirate, son explosion l'expulsait dans une direction totalement aléatoire, manquant de lui faire conscience.

A travers l'univers, une faible lumière indigo brillait jusqu'à s'éteindre, sa batterie morte après l'usage intense de son détenteur qui ne mourrait pas pour autant, agonisant en attendant d'être soigné par ses multiples dons et son torse dénudé reprenait sa couleur progressivement, ses yeux à nouveau 'humains' s'ouvrant sur un grand vide qui l'effrayait bien qu'il en connaissait l'existence. Une chute dans l'atmosphère d'une planète le tuerait et ne parlons pas de la gravité d'une étoile pouvant le happer à tout instant. Sa course stellaire était irrégulière et dans des petits efforts répétés, il forçait quelque fois sa bague pour se procurer l'impulsion nécessaire afin de dévier légèrement et utiliser l'attirance d'un corps céleste comme une fronde pour se lancer plus loin. Les astéroïdes étaient les plus simples bien que trop souvent ils percutaient Amser de front, le renvoyant brutalement dans le pays de Morphée. A son quatrième éveil, il se rendait compte que cela ne servait à rien pour l'instant de vouloir rejoindre Nok, il fallait d'abord satisfaire son corps meurtri avant de chercher de l'énergie. Le salut venait d'une navette marchante légèrement armée et en se dirigeant vers celle-ci, Amser se posait encore la question : comment les contacter ? Avec l'anneau, son esprit communiquait avec le seul être vivant là-bas, lâchant un bref :

« - ...Je t'ai trouvé... »

Pas le temps de continuer son message, voilà encore que sa bague émet des étincelles de fatigue et capote, déformant sa voix pour offrir à l'organisme du vaisseau une voix inhumaine et irrégulière. Tant pis, Amser passait en 'manuel' et projetait ses longues tentacules vers la bâtiment stellaire pour ensuite s'éjecter contre sa surface avec violence, Ispolin à la main et la pointe dirigeait vers la coque en lisant d'un air distrait dans sa charge le nom de celui qu'il allait défoncer amicalement. Protektor ?

Crack.

Le voilà à l'intérieur du vaisseau, les doigts enfoncés dans le premier mur/plancher/plafond rencontré afin de ne pas être éjecté en dehors par la différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur. Quelques objets volaient en sa direction et comme les comètes, Amser se les prenait dans la gueule, tenant le coup quelques secondes, quelques secondes nécessaires pour qu'un objet plus lourd et plus large  vienne se coller contre l'ouverture improvisée. Très vite, tout redevenait normal à l'intérieur du Protektor et le mâle s'écrasait au sol après s'être rendu compte un peu tard que son choix d'accroche avait été le plafond qui maintenant était décoré de traces de doigts ensanglantés. Bonne nouvelle, il vivait même si c'était insupportable, des craquements sonores expliquant que ses os se remettaient de tous ces mauvais coups, les plaies éventuelles brûlant encore un peu du froid spatial du dehors avant de se combler de nouveaux tissus, laissant un terranide soupirant à genoux, tremblotant même de mal-être avant qu'il ne se redresse vivement, conscient que rester là n'arrangerait pas les choses.

Rencontrer celui qu'il avait senti de si loin ? Mauvaise idée ! Le mieux à faire était encore de se servir et de partir sans rien dire. Où était donc cette nourriture dont dépendait à présent sa survie ? Une odeur pouvait exister mais elle circulait comme un rat fuyant à travers des conduits d'aération dont la trappe sautait pour s'échouer bruyamment au sol, laissant Amser un passage dans lequel il se glissait sans encombre malgré sa grande taille. Avec son flair qui avait repris ses fonctions, 'endormi' lors de ses voyages intersidéraux, le terranide terminait sa petite balade dans une étrange chambre dont les posters évoquaient de graves péchés corporels ainsi que des grimoires, étrangement simples et souples. S'il savait ce que c'était, il aurait simplement dit Tiens, des magasines mais non. L'intrus du Protektor n'était pas un rustre au point d'insulter les goûts de Cargo et pour le féliciter de ceux-ci, le forgeron lui empruntait deux de ses 'grimoires souples' avant de quitter la chambre en urgence, recommençant le même manège : faire voler la grille d'aération et fuyant dans le labyrinthe, discret et glissant grâce aux tentacules qui tâtaient le terrain sans bruit avant de tirer Amser qui rampait donc comme une limace, quoique vaguement plus rapide, juste l'histoire de faire stresser les éventuels programmes de détection.

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Les landes dévastées / Âme de feu, corps de suif [Pv Kristen]
« le: samedi 16 août 2014, 22:09:17 »
Le monstre s'était montré impatient à la vue d'un autre chasseur runique sur son périmètre mais en même temps, c'était normal : ce dernier pouvait tout lui prendre. Amser avait été attiré dans les environs par une grande anomalie magique, au niveau de la frontière des landes dévastées et tout ça pour découvrir que la source de ses soucis vivait, se mouvait rapidement, comme lui pouvait aussi le faire. Voler sa rune devenait primordiale tout simplement et il ne s'agissait là que d'un néophyte, un être anthropomorphique dont la peau sombre relevait un exosquelette solide et dont les cornes enroulées évoquaient au Forgeron un bouc, un démon, ou bien une bonne excuse pour aller l'affronter. En plein centre du village de cet ennemi non prévenu, l'épée massive du terranide avait surgit pour rencontrer l'obstacle de son épiderme, l'entaillant sévèrement malgré tout avant que les braves habitants du coin, spectateurs de leur héros maltraité par un étranger, ne sortent fourches et torches pour affronter de front Amser qui pensait simplement éliminer sa cible, purger son âme et repartir comme il lui arrivait de le faire quelque fois. L'homme était conciliant cependant, il les prévenait que l'attaquer serait une sorte de mise à mort pour eux et les créatures à forme humaine n'y voyaient qu'une arrogance de trop, chargeant malgré les avertissements.

Si leur héros bien aimé ne pouvait rien contre ce colosse, comment de simples civils pouvaient-ils espérer lui faire face ? Leur corps n'avait rien de résistant et en balayant la zone de son épée massive, Amser faisait voler des demi-corps, des têtes et des éclats d'armes improvisées. Dernière sommation, bien entendu non écoutée par le peuple galvanisé par la haine. Que faisait l'homme insecte ? Deviendrait-il plus puissant en voyant ses frères vaincus, exécutés ? Amser ne le voyait plus, regardant vaguement au sol pour différencier les cadavres qui s'accumulaient alors que les orifices percés dans son torse se refermaient sagement, comme s'ils n'avaient jamais existé. Un être qu'on ne peut tuer par la simple force brute, quelqu'un qu'on ne peut combattre d'égal à égal sans se munir de magie. Un fantôme vivant à la puissante aura runique, presque meurtrière à force d'agacement et l'artillerie lourde du hameau ne suffisait pas ou bien si, mais contre leurs propriétaires. Les bâtiments à proximité volaient en éclats, brûlaient rapidement grâce au climat désertique et même si l'espoir était venu à un moment où une gerbe de flammes et de pierres avait avalé Amser, ce dernier fut vite étouffé lorsque le terranide à la peau noircie et carbonisée réapparaissait pour trancher le tireur isolé en deux part égales, de haut en bas.

« - Livrez-moi simplement le Chasseur et il n'y aura pas plus de victimes... »

Grâce à l'Indigo Lantern, le monstre gris sentait la peau des villageois cachés derrière leurs outils agricoles. D'ailleurs, pourquoi se munir de cela ? Ses terres étaient perdues d'avance, difficiles et à la limite de l’infertile. Amser leur rendait service peut-être en les supprimant, c'est ce que son regard reconstitué peu à peu leur dictait, arrachant à leurs esprits toutes statistiques indiquant que leur grand nombre pouvait les sauver et de toute manière, ce nombre continuait à descendre au fur et à mesure que le terranide avançait dans les ruelles, se mettant même à molester les faibles, les tuant en deux coups plutôt qu'un seul pour provoquer le messie des lieux qui devait se terrer intentionnellement ou non dans un coin avec quelques guérisseurs autour de sa carcasse balafrée.

Les corps laissés dans sa course brûlaient aussi et Amser, totalement dénudé par les explosions, profitait de la fumée comme une censure pour cacher le bas de son corps et son dos d'où surgissaient huit tentacules puissants ne manquant pas de briser les fenêtres pour fouiller les maisons dans son périmètre. Rien. Absolument rien. Pourtant, aucune charrette n'était partie et dans le doute, Amser détruisait celle qu'il croisait en espérant trouver une infirmerie de fortune à l'intérieur mais comme pour le reste, elle était vide... Une cave ! Cela devait être cela. Affaibli par sa blessure, le chasseur de runes n'émettait plus ces même ondes qui avaient attiré Amser mais lui continuait à sentir sa proie dans les environs et s'il ne le trouvait pas sur terre, sûrement se cachait-il en dessous dans un endroit contenant enfants, vieillards, femmes et autres invalides. En voilà une belle solution pour se protéger des cauchemars massifs qui régnaient autour de l'Olympe ou autres cataclysmes mais à leur grand dam, Amser ne mesurait qu'un peu plus de deux mètres et il pouvait très bien passer le pas d'une porte. Il ne lui restait plus qu'à se balader dans le village déjà en ruines, à la recherche d'une trappe quelconque. Sans doute qu'il y en avait plus qu'une mais le terranide n'allait pas faire la fine bouche et les défoncerait toutes car après tout, il n'était plus à ça près.

5
Les terres sauvages / Le collier du Cerbère [PV Alice Cyan]
« le: jeudi 14 août 2014, 04:15:20 »
Les terres sauvages étaient clairsemées de petits villages s'ignorant parfois les uns des autres et, emplis de terranide, il s'agissait généralement d'un décor pittoresque où il faisait bon vivre grâce à une bonne humeur générale, une entraide et un sentiment d'appartenance qui appartenait à chacun. Bien sûr, des raids se faisaient sur certains, les chasseurs d'esclaves étant nombreux et surtout au courant de ces trésors qu'étaient les campements de terranides, mais ils ne pouvaient jamais être tous attrapés. On ne pouvait pas parler de métropole mais lorsqu'Amser admirait la hameau du haut d'une colline, il lui semblait voire une étendue vaste de maisons précaires dont le tas désordonné était tranché par un cour d'eau épais que quelques ponts enjambaient pour assurer l'unité. Combien de temps le Forgeron avait-il passé à marcher dans une plaine régulière et vide, sèche ? Trop longtemps et cela pouvait expliquer l'émerveillement face à ce bazar et l'impression qu'il avait d'être tombé sur un paradis, une capitale, que dis-je, un monde à part entière ! Un léger sourire aux lèvres, le colosse se laissait glisser le long d'une crevasse pour atteindre le niveau inférieur à ces plaines interminables et c'était au pas de course qu'il rejoignait cette place dont il ignorait tous sauf qu'un trésor certain s'y cachait. Ses cœurs et son esprit le disaient. Plus important que la nourriture, que l'eau, que l'air, une rune puissance se baladait quelques parts entre les baraquements et les sens du Gris étaient en alerte, persuadé qu'ils pourraient mieux le sentir au détour d'une rue quelconque, sans élément qui indiquait l'extraordinaire découverte qui devait attendre le Chasseur de Runes, seul être probable à les sentir.

Les habitants se demandaient naturellement qui était ce dingue avec sa bure brune déchirée et à l'énorme épée qui courait comme si un être aimé jouait à cache cache avec lui et cette course se terminait dans un essoufflement, l'air humide à proximité d'une digne le frappant comme un bonheur trop violent. Un peu sonné, Amser mesurait son empressement et en riait enfin, se moquant volontiers de ce qu'il avait vécu pour arriver jusque là et son cul, il le posait sur une colonne de bois qui retenait une avancée de bois installée là pour quelques pécheurs. Qu'indiquaient ses sens ?

Grrr...

Amser avait faim et penchait la tête sur le côté pour se plaindre, un œil vers les cieux alors que même ses tentacules s'agitaient, cachés sous ses lourds habits qui le faisaient aussi cuir au soleil. Inutile de continuer le ventre vide et le Forgeron posait la pointe de son imposante arme au sol, s'en servant comme appui pour se redressait avant que son attention ne se porte sur un groupe d'enfants s'amusant de tous, d'une bestiole légère leur volant sous le nez ou d'un vieux marchand... L'image apaisait le terranide, vidait sa tête avant qu'il ne se rende compte qu'eux aussi avaient captés un nouvel intérêt, une dame. A première vue, une très belle créature à la peau bleue qui bouleversait violemment le bâtard qui replaçait Ispolin, son épée, dans son dos pour s'en approcher d'un pas timide, comme s'il voulait voire quelque chose à travers elle. Des pervers faisaient de même mais reculaient en apercevant les dents terrifiantes de la demoiselle et finalement, Amser demeurait seul à ne pas se dégonfler dans ses ardeurs, debout au centre du groupe de gamins qui riaient en voyant un géant parmi eux car oui, du haut de ses deux mètres passés et les épaules épaisses comme elles étaient, le Forgeron était un solide colosse pour des enfants maigrelets qui commençaient déjà à l'appeler pour lui demander son nom, d'où il venait, si c'était un héros avec son arme dans le dos mais en leur caressant les cheveux, Amser les écartait avec le sourire en les répondant quelques fois, afin de pouvoir se retrouver en face à face avec celle qui l'intéressait.

Au niveau de son cou, un étrange collier et doucement, le tissu brun qui cachait une grande partie du corps d'Amser s'écartait pour exposer un bras à l'aspect brûlé sans être hostile qu'il tendait d'abord vers le visage de l'inconnue avant de le descendre, comme détaillant sa poitrine, puis son ventre et ses hanches pour ensuite diriger sa main vers celle de la dame bleue. A cette distance, il ne la touchait pas mais ce geste était destiné à une présentation, une poigne amicale habituelle entre êtres civilisés qui se rencontre.

« - Bonjour mademoiselle. Pourrais-je vous poser quelques questions ? »

Savait-elle parler ? Qui était-elle ? Pour l'instant, toutes ces questions n'avaient simplement aucune importance. Elle était calme encore et son collier à portée d'un bond qu'Amser ne faisait pas, lui offrant juste un sourire qui se voulait charmant, accueillant, main toujours tendue vers elle. A croire qu'il allait lui sortir un prospectus dans les secondes qui allaient suivre pour ensuite lui demander si elle voulait entendre la Vérité.

Un charisme digne d'un témoin de Jéhovah !

6
Les contrées du Chaos / Tout prince, tout homme [Solo-UC]
« le: dimanche 15 décembre 2013, 23:32:53 »
Comme chacun, Amser eut un jour une enfance et un jour, en perdit l'innocence.

Le jeune homme, bien que destiné à devenir forgeron un jour ou l'autre à l'image de son mentor, savait également qu'un habitant de l'Olympe allait requérir son aide pour une quelconque quête et que cela allait redessiner ses projets d'avenir. Aurait-il le choix ? Qu'allait-il devenir ? Un pantin ? Celui qui était aujourd'hui prêtre de Lanos s'était promis gamin qu'aucune divinité n'allait prendre son âme. Il ne voulait pas forcément être humain ou être un monstre, il voulait juste être lui et lui seulement, c'était pour cela que son libre arbitre raisonnait comme le seul trésor qu'il possédait encore. Se battre pour sa liberté ? N'était-ce pas là un combat noble que nombre d'homme menait ? Amser se revendiquait de ceux-là et l'erreur se situait à ce niveau, le temps s'écoulait sans demander son envie et le terranide était bien incapable de maîtriser le monde pour qu'il aille dans son sens alors à aucun moment il pouvait se vanter de contrôler son destin. Il le subirait, de gré ou de force.

Déjà désireux de fuir celui-ci, l'enfant cherchait une source de pouvoir différente que celle présente son sang car malgré son jeune âge, sa compréhension était avancée, encore un 'don' de son métissage étrange. Comment pouvait-il maîtriser l'univers l'entourant à sa guise ? La réponse était toute proche et il n'y avait même pas à chercher car celle-ci était dans son enseignement même. Forgenoire, un nain aux proportions impressionnantes, maîtrisait une étrange magie qui utilisait les runes comme catalyseurs et là était la base de son pouvoir, celui-là même qu'il désirait léguer à son fils d'adoption mais pour cela, il lui fallait comprendre et écouter. Utiliser des mots de pouvoir juste dans une envie de conquête rendait fou, puissant et pourtant, terriblement faible. Là était la comédie magique que des peuples subissaient sans même le voire et là était le sort que le nain se refusait d'offrir à Amser qui avait l'esprit suffisamment alerte pour saisir l'ampleur de ces propos malgré son identité encore infantile cette année-là.

« - Dis-moi, Fiston, as-tu entendu parler d'autres dieux que ceux que le Grand Prêtre t'a présenté en contes dans le Temple, il y a de ça quelques années ? »

La question était rhétorique, Amser ne sortait jamais de la forge sans autorisation et ne s'éloignait jamais du bois qui la protégeait. Avec sa mémoire d'éléphant, il ne pouvait pas non plus avoir oublier le prêtre évoqué car en plus de ça, il s'agissait d'une figure importante du pays. Ce clerc à l'apparence un peu allumé, haut de trois mètres et fin, vieillard puissant grâce à une magie étrange que le terranide soupçonnait comme appartenant à un autre dieu que celui qu'il était censé servir. Il s'agissait d'un homme bon qui prenait sous son aile toutes les âmes égarées et raconter des histoires aux gosses affamés et pauvres, tribu à laquelle Amser appartenait par moment. Grâce à son enseignement, il connaissait tous les dieux de l'Olympe et leurs histoires, faisant de lui un érudit avant même qu'il n'ait atteint la première décennie de sa vie. Comment oublier tous ces textes et surtout, comment croire à d'autres légendes alors qu'à force de les entendre, la religion du pays était devenue une vérité vraie pour tout le monde, comme celle qui avait poussé les humains de la Terre à croire que leur planète était plate pendant des siècles. C'était certes une ignorance, mais une ignorance rassurante, plaçant des limites là où les cœurs craignaient instinctivement l'infini.

Cette fameuse nuit, Forgenoire commettait une hérésie, présentant à son élève d'autres bibles que les siennes. L'histoire parlait de terres froides, de mondes qui se renouvellent et d'un paysage divin différent, expliquant d'où venaient les runes alors que Zeus et ses frères n'avaient apportés jusque là aucun indice satisfaisant à la faim du petit monstre. Que fallait-il faire ? Croire à ces nouvelles et renier les dieux ? Ou bien les protéger et chercher à ramener ce faux père à la raison ? Amser, maudissant en cette fameuse nuit sa curiosité maladive, se redressait sur sa couche, profitant de la chaleur tamisée de sa chambre improvisée pour voire dans les ombres les échos de la voix de son maître et écoutait, se régalant avec honte de ces nouveaux acquis.

Búri était la première des légendes, le premier homme et son nom signifiait en quelque sorte le 'Créateur'. A la manière des dieux primordiaux, il était le premier et était décrit comme un être grand, beau et fort. Cette image était plaisante car les gens d'Ispolin correspondaient un peu à celle-ci, ils étaient effectivement plus grands que les humains en général bien qu'ils appartenaient à la race, étaient ainsi dotés d'une force colossal proportionnée à leurs corps pour pouvoir se protéger des entités géantes des environs et s'ils étaient beaux... C'était une histoire de goût mais l'eau était pure et la viande délicieuse, l'herbe verte. S'ils mangeaient bien, ils grandissaient bien et c'était une généralité dans le pays, donc du point de vue d'Amser, tout ses 'frères' étaient des êtres magnifiques, comme ce fameux Búri. Comme les habitants des lieux, cet ancêtre commun à tous les dieux pouvait avoir des enfants et en effet, il en avait un, le seigneur des temps anciens, le second dieu, Bur.

« - Mais comment les autres dieux sont-ils arrivés... ? »

La question était stupide car la réponse allait de toute manière venir selon un plan logique mais le nain souriait, attendri et rassuré de voire Amser s'intéresser à ce qu'il disait sans s'allonger pour s'endormir comme s'il ne s'agissait là qu'une histoire pour enfant ayant du mal à s'endormir. Le gamin voulait dormir, c'était vrai car il s'était fait réveillé en plein milieu de son sommeil mais à présent, il était le premier à combattre cette sensation et il était récompensé en apprenant quelque chose qui le troublait dans un premier temps : avant la création du monde vivaient les géants et d'un côté, cela correspondait aux Titans des légendes olympiennes. C'était avec un de ces monstres que Bur avait le dieu le plus intéressant du récit, quelqu'un qui n'avait pas d'égal et que l'on connaissait le mieux à travers l'univers pour cette religion, en étant devenu le maître en quelque sorte, Odin !

Ici, l'histoire prenait un tournant délicieux et significatif. Odin n'était pas qu'un dieu, il était également le prince des Runes et c'était le point que le maître voulait atteindre, il voulait expliquer d'où venaient ses pouvoirs si magnifiques et en quoi ils étaient compliqués en revenant à leurs origines. 'Rune' signifiait 'Secret' et c'était vrai, elles renfermaient les mystères des éléments et du Tout alors l'aveu ne surprenait pas tellement mais comment ce dieu borgne était-il parvenu à les faire sortir de leurs cachettes ? Cette écriture était liée à neuf mondes dont l'explication échappait un peu à Amser, trop absorbé par les méthodes utilisées par Odin... Il s'était donc transpercé lui-même et était resté seul contre le tronc d'un arbre symbolique durant plus d'une semaine pour saisir le sens de tous ces secrets, c'était une initiative osée mais qui avait de toute manière fonctionner.

« - ... Havamal ?
- Laisse moi te raconter... »


Forgenoire faisant de la poésie, lui qui haïssait tous les arts hormis celui des forges. Amser était bouche bée, se retenant même de respirer lorsque les vers sortaient naturellement de la barbe de son père qui racontait ainsi des histoires de tous les jours qui reflétaient des jeux d'esprit et des vérités cachées, un peu à la manière des secrets d'Odin sûrement et le but des poèmes étaient simples, ouvrir spirituellement l'esprit du terranide qui sentait au centre de son front comme un point de glace, un nouvel air entrant dans son esprit embrumé pour repousser les frontières. L'enfant était quelque fois effrayé de cette vaste plaine sans fin, il ne voulait pas y entrer de peur de s'y perdre et ses yeux se fermaient sur ce qu'il établissait comme un mirage, rangeant les mots divins dans un coin de son esprit en tentant de les ignorer car après tout, ce n'était qu'une hérésie d'un peuple étranger auquel Forgenoire était lié d'une manière ou d'une autre. Ce n'était pas une trahison, juste de la folie pure et simple, voilà ce qu'Amser en pensait à l'instant où il redevenait un homme d'Ispolin, fort de corps et d'esprit, assez pour refouler ces envies de connaissance qui devenaient perverses, sombres.


« - Strophe 139... Tu as été porté par un élan que je n'explique pas et tu es parvenu à t'arrêter à ce moment précis... C'est un drôle de choix mais peut-être commences-tu à lire dans ma tête, Fiston ? Juste une question, tête de nœud... As-tu... ?
- ... Peur ? »


Pourquoi ? Forgenoire connaissait déjà la réponse et Amser avait fini la question car c'était la chose la plus évidente, le sentiment conquérant effectivement ses cœurs serrés. Ils étaient arrivés au moment où le texte devenait plus difficile à comprendre, beaucoup plus imagé et surtout, plus important. L'enseignement des runes était caché à l'intérieur des mots que le nain allait dire mais son fils d'adoption refusait de les entendre, comme s'il refusait d'ouvrir la boite de Pandore. Il était simple de se dire qu'à ce moment, le terranide n'était pas près mais ce n'était pas l'impression du nain qui troublait ainsi le gamin près de lui, ce dernier sentant bien qu'on ne lui disait pas tout. Peut-être que tout cela n'était qu'un jeu d'esprit pour stimuler sa curiosité et son imagination ? Qui sait ? Les dieux qui étaient penchés sur le duo à ce moment, lors de cette fameuse nuit ?

...

Le bois magique où un père et un fils habitait semblait mourir d'un mal étrange qu'aucun des deux ne connaissait. Le père, un nain grand et fort, préférait laisser son destin aux mains des dieux en répétant que le phénomène était pareil à l'hiver et qu'un jour, la maladie partirait d'elle-même comme la chaleur qui revient sur le monde. Le fils, un géant petit et frêle, s'en était allé dans la forêt à la recherche d'animaux ou d'elfes pouvant l'aider mais n'y trouvait rien, comme si les habitants avaient fuit le lieu saint en voyant un danger trop grand et au centre de la forêt explorée, une rencontre inattendue, au-delà des frontières établies par le maître nain. Père et fils du monde, un arbre immense et minuscule à la fois, qui restait sur sa place en patientant, attendant une mort promise qui dévorait déjà ses racines. L'ancien végétal ne voulait pas mourir, cette envie de fuir le destin traversait les cœurs de l'enfant terranide lorsque celui-ci effleurait l'écorce en partie moisie.

Pourquoi ce frêne majestueux était-il au cœur même de l'épidémie ? Amser ne connaissait pas ces maux et ne parvenait pas à les comprendre lorsque les premiers signes apparaissaient. A quelques mètres de son pieds, une branche de l'arbre avait fuie avant d'être atteinte et l'enfant débarrassait le reste d'un geste de la main qui virait les pourritures tentant de l'investir. Pourquoi sa maison était-elle attaquée ? Forgenoire avait la capacité de défendre de larges lieux avec sa magie mais visiblement, quelqu'un ou quelque chose était parvenu à contourner les lignes de défense au point que même les sylvestres, si fiers d'habitude, s'étaient vu exilés de chez eux.  Si au moins l'Arbre parlait, Amser pourrait l'aider mais si les murmures étaient présents, l'enfant refusait de les croire et voyait juste sur le bout de son bâton quelques symboles, signe que même le fuyant allait être tué. Un présage pour la faune maintenant loin d'ici ? Il espérait se tromper mais comprenait par la même occasion que cette chose pouvait atteindre les différents règnes donc lui aussi.

Il ne lui fallut qu'une dizaine de minutes pour tailler la branche en lance à l'aide de ses dents solides. Ainsi, il allait être protégé de l'envahisseur probable et d'un autre côté, il pouvait faire confiance à son corps résistant pour subir les maux des bois sans en mourir. Il espérait ne pas se tromper.

« - Où êtes-vous, lâches qui attaquaient mes innocents amis ?! »

Toujours plus proche des autres espèces que les humains, Amser prenait l'affaire à cœur surtout lorsqu'il réalisait que l'invité était déjà présent sur place. Sûrement des chasseurs qui organisaient une battue ou qui désirait une des reliques contenues dans le sous-espace où le terranide habitait avec son maître.

...


Je sais que je pendis
A l'arbre battu des vents
Neufs nuits pleines,
Blessé d'une lance, et offert à Odin
Moi-même à moi-même offert.
A l'Arbre dont nul
Ne sait d'où proviennent les racines.

Amser découvrait une particularité de son corps ce jour là, un second cœur battant dans sa poitrine qui venait de le sauver car sans aucun doute possible, le premier s'était vu transpercé par sa lance improvisée. Quelle ironie. Trop profondément enfoncée, elle ne bougeait pas d'un pouce et quelque part, ce n'était pas vraiment une mauvaise chose, c'était ce que l'enfant se disait lorsqu'il se rendait enfin compte d'où il était. Sous ses pieds, un immense vide laissant planer des reflets sombres, comme un puits sans fond où différentes essences se mélangeaient librement comme si rien d'autre n'y existait.

Le bord du monde... Au moins, ça apportait une réponse au terranide qui ne savait cependant pas comment il était arrivé jusqu'ici. Trop loin par rapport au bord pour pouvoir se rattraper, il lui semblait bien compter une centaine de mètre en levant les yeux et la nouvelle ne l'enchantait guère, le laissait même dans une profonde inquiétude parfaitement justifier. Oui, il avait subit l'expérience d'être enfermé et privé d'eaux et de nourritures durant plusieurs jours mais la punition de son maître lui semblait léger par rapport à ce qui l'attendait car effectivement, ça n'allait pas être juste plusieurs jours mais peut-être une éternité. Tout dépendrait de la chance de notre ami qui remuait un peu comme dans l'espoir de sentir une prise avec ses talons ou ses doigts qui tapotaient des surfaces lisses pendant des heures et des jours dans cet endroit où même la nuit et le jour ne parvenait pas à l'atteindre.

Pas de pain ne me donnèrent,
Ni de coupe d'hydromel
Je scrutais en bas ;
Hurlant
Ramassais les runes ;
De l'arbre je retombais.

Le condamné avait innocemment cru qu'il pouvait apporter la maladie à la forge et qu'il aurait pu s'y soigner, quitte à tromper les clercs pour qu'ils lui expliquent ce qu'il se passait mais non, les maux se faisaient sentir sans qu'aucune aide ne vienne. Le jeune homme ne pensait pas en mourir mais le supplice vécu n'en était que plus long, au point que sa dignité le quitte par moment pour quelques appels désespérés qui ne menèrent à rien.

Dans son cœur, une drôle de malice, la maladie qui le tuait était transportée par le sang qui tentait de reconstruire la pompe blessée sans grande efficacité. Le bois ancré en lui frissonnait, profitant de cet afflux d'hémoglobine du monstre pour se guérir et ce frisson parcourait des kilomètres, si ce n'est plus, pour que des branches d'un vieil arbre ne viennent à remuer, prouvant qu'un éclat de vie subsistait. Béni soit sa grande taille qui rendait la contamination plus lente, rendant l'opération plus lente comme le feu tentant de brûler la pierre alors que la forêt avait brûlée en une semaine à peine.

L'Arbre appelait ses dernières forces pour faire à son tour frémir le cœur de roche d'un certain nain qui comprenait où était son fils. En quelque sorte, le Seigneur de la Forêt était un relais entre les deux êtres qui parvenaient à se rassurer sans parler, les sentiments s'évaporant dans les airs étant portés par les vents de telle manière qu'aucun obstacle ne semblait pouvoir les arrêter.

« - Vous allez bien, Ancêtre ? »

Le monde astral était étrange et complexe mais le gamin avait un esprit capable de supporter l'épreuve et était par la même occasion capable d'apercevoir cette forme qu'il savait correspondre à l'Arbre dont il avait volé la branche. Inutile de mentir ou d'être surpris, dans un univers semblable, les paroles étaient pensées et les pensées étaient énoncées à autre voie, voilà pourquoi les hommes s'y perdant en rêve avaient bien souvent des propos confus mais ce n'était pas le cas d'Amser qui parvenait même à se stabiliser pour soutenir l'esprit souffrant de ce esprit fait de sagesse et d'écorce.

« - Mon temps est venu, fils d'Odin, et tous mes hériters ont fuis la forêt. Je n'ai plus de digne successeur, mon cœur se fane bien que ta présence a quelque chose de rassurante. »

C'était surprenant de pouvoir soutenir ainsi un frêne si vieux et si immense mais ici, il ne s'agissait que d'un vieillard qui avait besoin d'aide, abandonné de tous. Amser avait subit le même sort, il avait été laissé seul et probablement que son envie de fuir l'abandon l'avait porté auprès de la dernière personne à laquelle il était relié par une brindille imposante dans le torse. Avec ce contact spirituel, l'histoire de l'un passait dans les yeux de l'autre et ils se comprenaient, apprenant ce qui les intéressait et de la sorte, Amser trouvait le remède qui ne l'attirait plus vraiment, sachant que même s'il venait à être libéré, rien ne pouvait lui permettre de rejoindre le bercail à temps. Toute une éternité devant lui, voilà ce qu'il avait de plus précieux et ce temps, il voulait le partager avec celui qui avait protégé sa maison et celle de tellement d'autres durant un long moment. Sur Terra, on voyait quelques feuilles vertes apparaître sur le bout de bois apparemment mort qui était en réalité revigoré par un sacrifice qui paraissait trop faible aux yeux d'un enfant qui était réconforté de pouvoir participer à un effort commun.

Neuf chants de pouvoir me furent inspirés
Par Bolthor, père de Bestla :
De lui j'obtins une corne d'hydromel,
Recueilli d'Othrörir

L'Arbre était sage et ses racines semblaient avoir poussées partout sur Terra. Ses souvenirs, le terranide en héritait lors de leurs échanges dans ce sous-monde qu'était le domaine des astraux. Il y avait dans ce monde découvert bien des excuses pour être curieux et pour être réconforté, sans pour autant être effrayé par les frontières passées qui aidaient Amser à penser que quelque chose existait par delà les cieux et par delà le cœur des montagnes. Malgré son immense mémoire et tous ses efforts, il ne gardait que l'impression que tout cela était réel et un monde lui plaisait particulièrement, celui où il vivait. Dans ce dernier, le nain si froid qui s'affolait à ne pas retrouver l'élève qu'il avait par le passé maltraité, des animaux revenant dans un geste solidaire pour ralentir la maladie sur les écorces en les léchant, des sacrifices héroïques bien qu'étranges et leurs essences partaient vers Amser qui voyait ainsi leurs peines et leurs craintes.

Leurs vies en lui, Amser les régénérait grâce à ses dons avant de renvoyer le tout grâce à son lien privilégié avec le Grand Arbre. Le spectacle était étrange, une biche s'effondrant et se faisandant légèrement avant que les plaies ne se referment, que les mouches partent et on voyait comme ça l'animal sur pieds après quelques jours de faux décès. C'était certes une drôle de léthargie mais accueillir d'autres âmes dans le monde astral avait quelque chose de magique et bien entendu, certaines s'y perdaient, provoquant une mort définitive chez la victime mais le sacrifice était nécessaire et inévitable par moment. C'est à cette occasion, à l'aide du Seigneur Sylvain, qu'Amser apprenait le langage de la flore et de la faune, pour les apaiser et les comprendre comme il aurait voulu le faire la première fois qu'il s'était retrouvé face à la maladie. Le travail était long mais mené à bien par un enfant qui en gagnait en maturité, peut-être que son instinct monstrueux y était pour quelque chose.

« - Mon temps est venu, fils d'Odin, et tous mes héritiers sont revenus dans la forêt. J'ai enfin un digne successeur, mon cœur s'émeut et ton souvenir a quelque chose de rassurant là où je vais. »

Alors je me mis à germer,
A croître et à me corriger
De mot en mot, mes mots me menèrent
D'actes en actes, mes actes me menèrent.

Afin de comprendre une étrange malédiction qui le dépassait, l'enfant acceptait enfin cette excroissance de son corps qu'était devenue la lance de frêne. Elle lui était au final bien utile et pour une fois, il n'était pas considérer comme un monstre, il n'avait plus besoin de se cacher et comprenait enfin ce qu'on lui cachait par moment mais là, une chose qu'il ne saisissait par totalement : comment prouvait-il se synchroniser avec un être végétal aussi loin de lui ? Loin ? Cette vérité allait bientôt changer car on venait enfin le décrocher de sa pendaison particulière et sous le visage du gamin, un visage rassurant... Depuis combien de temps son père n'était-il pas parti aussi loin ? Ça avait du être un voyage intéressant et Amser en riait, se disant qu'enfin l'excuse s'était présentée à l'artisan et que voire un peu le monde avait du lui faire du bien tout comme ça lui avait fait du bien de le percevoir grâce aux racines du grand Arbre dont il ne ressentait plus la présence près de lui alors que la lumière du jour, le surprenant, parvenait à le plonger dans un profond sommeil sans aucun doute mérité.

D'un bout du monde, un ancêtre s'écroulait et de l'autre côté du plateau terrestre, un gamin germait. Dans sa chair, du bois qui mûrissait comme ayant trouvé enfin un sol propice à son évolution et on ne cherchait même pas à sortir la lance qui agissait comme un parasite une fois que l'enfant était réhydraté et exposé aux jours comme au nuit. Peu envieux de devenir un habitant des forêts de manière définitive, l'intrus dans le corps d'Amser décidait d'adopter une nouvelle apparence qui se voulait plus discrète. Corrigeant son tir, il n'en restait plus qu'un ensemble de cercle brun sur le pectoraux enfantin, comme le pied d'un arbre que l'on venait de couper proprement à la hache, pareil pour l'endroit de l'omoplate où la lance était passée. Aucune gêne dans ses gestes sauf peut-être au début, l'apprenti forgeron se sentait de nouveau en vie bien que ce reste de l'Arbre dans sa poitrine l'intriguait un peu... Non, le seigneur n'était pas vraiment mort, pas totalement du moins, comme déphasé entre deux existences.

« - Vivrez à travers moi, Ancêtre Bois-mort... »

Et c'est qu'il faisait par la suite, d'une certaine façon. Présent sur Terra par l'intermédiaire du terranide, le cœur de la forêt raisonnait avec celui qu'il avait transpercé avant contre son gré à cause d'un ennemi commun. Mais quel ennemi ? En aidant la faune et la flore avec ce qu'il avait apprit, Amser récoltait les informations tout en profitant de certains acquis des elfes qu'il trouvait tout d'un coup plus sage que ce à quoi il s'attendait. C'était peut-être un stéréotype mais Forgenoire, nain têtu qu'il était, avait toujours dépeint la noble race de manière à les faire passer pour des idiots bouffeurs de feuilles arrogants et faiblards... Leurs corps fins et agiles étaient à des années-lumières de celui du forgeron mais la force qu'ils n'avaient pas était compensée avec la vitesse et la précision et ainsi, une race ne valait pas mieux qu'une autre. Comme preuve, Amser avait appris des deux côtés, bien qu'ils soient intimement ennemis, c'était sûrement le plus grand avantage à être neutre dans une bataille bien que cela se traduisait par le fait de n'appartenir à aucun camp, à d'être seul, mais certains hommes ne se portaient que mieux dans une solitude presque choisie.

Tu apprendras les runes et tu les traduiras,
Créées par les puissantes divinités,
Enrichies par Odin,
Les runes de puissance, les runes de pouvoir
Gravées par le souverain borgne.

Ispolin pouvait être considérer comme un petit pays et pourtant, nombre de cultures y cohabitaient, dès fois pacifiquement, dès fois tout au contraire, elles se faisaient la guerre sans répits. Le monde était lui-même divisé même lorsqu'il n'était pas belliqueux et les gens ne se mettaient que rarement d'accord sur de réelles conventions, rendant dès fois les discussions compliquées. Fort de ses nouvelles connaissance, Amser tentait d'ajouter sa pierre à l'édifice en établissant, aussi jeune qu'il était, une sorte d'encyclopédie où les races intelligentes trouveraient leurs comptes, se limitant aux petits savoirs de tous les jours et à certains points comme les religions afin que personne ne se retrouve outré par la manœuvre de cet enfant de rien.

L'influence des essaies était bien vite à ce qui était espéré et des elfes étaient invités au Conseil de la capitale afin de créer un commerce ou du moins des relations diplomatiques, une chose qui était bonne car deux hommes ne se comprenant pas avaient tendance à se méfier l'un de l'autre, voyant dans son homologue une sorte de sauvage. Les langues étrangères étaient destinées aux nobles ou personnes de haut rang et ainsi, le terranide rencontrait le Conseiller du roi, Ikk'sadod, qui malgré qu'il haïssait le gamin car il était un voyou, un moins que rien, acceptait de recevoir l'enseignement de ce dernier ainsi que de quelques oreilles pointues là pour rectifier le tir si jamais l'enfant se trompait, chose qui ne se produisait que rarement, à la surprise de presque tout le monde, surtout du second royal qui rappelait bien assez souvent qu'Amser ne devait pas devenir arrogant, se rappeler de sa place dans la hiérarchie établie par les dieux qui avantageait Ikk'sadod sur un peu près tout ce qui existait, à l'exception du monarque et de sa famille.

Le fils de personne était donc peint dans le contexte comme un être féerique, un intellect inconnu n'appartenant à aucun groupe qui harmonisait ceux présents. Une belle place pour un homme n'ayant pas quinze ans, n'est-ce pas ? Mais comme on dit, la vérité sort de la bouche des enfants. C'étaient aussi des fils d'Ispolin, peu importe leurs natures, qui signaient des pactes et unifiait une région qui s'en réclamait depuis des années sans vraiment l'être. Le contrat non-agression portait le nom d'une personne qui devenait légendaire à partir de ce moment et qui en même temps perdait son existence matériel pour devenir une personne morale, un concept qui servirait à éduquer les apprentis de tout un pays. Le nom ? Le Pacte du Gris qui établissait une paix officielle et le premier chemin d'entente entre deux clans qui s'ignoraient et se regardaient en chien de faïence auparavant, attendant une guerre qui aurait due être inévitable.

Odin pour les Ases, Daïn pour les Elfes.
Dvalin pour les nains
Alsvid pour les géants, mais pour les Hommes,
J'en gravais moi-même plusieurs.

A un enfant de huit ans qui combattait des démons trop grands, il fallait une aide. Mis sous un instructeur de l'armée et éloigné volontairement de la forêt qu'il devait protéger en tant que nouveau seigneur, Amser parvenait tout de même à fuir les humains en se réfugiant quelques fois près des rats ou dans les coins fleuris de la grande cité. Là-bas, on le retrouvait facilement à cause d'une série de soin qu'il prodiguait à tout ce qui passait. Un vieillard malade ou souffrant ? Avec une connaissance héritée des elfes, l'enfant semblait reculer le temps pour offrir dix ans de plus à l'homme mûr qui partait raconter l'histoire à un voisin qui lui-même venait. La publicité n'était pas une chose qui attirait forcément l'apprenti forgeron mais soigner, ça, c'était tout à fait dans ses cordes et tout ce qu'il avait saisi au fil des époques, il l'appliquait pour guérir tout ce qui était vivant et blessé sous sa main, même certaines plantes. Ainsi, Amser était le petit enfant couvert de couverture qui ne pouvait pas se soigner lui-même mais qui pouvait par contre tout faire pour les autres, sauf pour le militaire chargé de son occupation qui passait le plus clair de son temps à chercher cette boule de nerf à travers les ruelles assez bien connues du garnement, Forgenoire l'ayant emmené pour des histoires de commerce, cela ayant débuté lorsque Amser commençait à peine à marcher. Pourquoi l'avoir envoyé chez les humains ? La question restait en suspens car la réponse avait déjà été donnée mais ne voulant pas réfléchir à l'interrogation du 'Pourquoi de cette manière', l'enfant restait sur son premier mystère à résoudre, la voix de son faux paternel lui vrillant les oreilles par moment tellement que ce pouvoir semblait important.

« - Tu dois mener l'enquête seul, Fiston, je ne peux pas abandonner ainsi notre maison sur des doutes. Tu m'as raconté ce que tu avais vu et j'ai vu dans tes songes les couleurs de notre pays comme bouclier à nos ennemis. Cherche et détruis, après tout c'est ton devoir en tant que monstre. »

Aucune raison d'être vexé, il n'y avait que la vérité dans les mots du nain. Grâce aux racines du Grand Arbre, Amser avait aperçu effectivement les envahisseurs et surtout celui qui se résumait à être son principal ennemi, un homme gigantesque vêtu du noir ispolin. C'était lui qu'il fallait trouver et c'était un militaire, probablement un traître ou bien un membre d'une police secrète car qui d'autres pouvaient vouloir défaire les maîtres de cette partie du monde n'appartenant pas encore à leur roi si sage ? Aucune rumeur sur cette attaque, juste une connaissance trop approximative sur la maladie pour être honnête et au final, on mettait les accusations de l'enfant sur le dos de son imagination alimentée par les récits épiques de dragons et de chevaliers mais la réponse était là, toute proche.

Les elfes questionnés avaient eu écho de tout cela, avaient nommés le traître dans leurs langues, les animaux avaient fait de même et même les monstres, habituels ennemis, avaient baissés les armes pour aider le gamin dans son enquête. Huit ans, était-ce trop tôt ? Pour un humain sûrement, mais Amser ressemblait déjà un jeune adolescent à cause de sa musculature et sa connaissance, récompense pour son dur labeur d'apprenti et son titre d'héritier d'un frêne géant. Personne ne savait qui était l'adversaire mais on parvenait à décompter ses sbires, bien souvent des soldats avides de gloire et d'argent, bien souvent des hommes mauvais et le regard inquiet de l'instructeur indiquait au fils de Forgenoire une chose, il avait raison. Inutile de savoir lire dans les esprits pour deviner que la tension dans l'air n'était pas due qu'aux péripéties du petit guérisseur.

Amser ne savait pas où était ce monstre partiellement semblable à lui et à ses frères, il sentait juste à travers les visions passées que cet homme était également une âme mauvaise, au même titre que celles qui le servaient. En secret, on maudissait l'enquêteur, devinant par la même occasion qu'il ne pouvait pas être humain déjà à cause de ses exploits car les Hauts avaient encore souvenir du Gris qui était bel et bien devenu un élément du folklore, ce reste d'éclat qu'était Amser avait encore la possibilité de se confondre avec le reflet sublimé qu'on lui avait construit et l'influence en découlant était périodique mais dérangeante. Il n'était pas puissant, ce n'était pas non plus quelqu'un d'ambitieux mais ses mots étaient déjà raisonnés et ses envies claires, les paysans l'écoutaient et s'apaisaient ou s'énervaient selon la condition dans laquelle le fils de nain se retrouvait.

Quelqu'un à effacer ou à protéger ? Les avis étaient partagés déjà à l'époque, la crainte qu'il ne devienne quelqu'un y jouant sûrement la plus grosse partie... Nul n'est prophète dans son pays et avec l'âge, soit il serait oublié, soit il allait causer des catastrophes. Enfant d'une légende, homme généreux bien que peureux, on ne voulait pas savoir qui il était et encore moins ce qu'il pourrait devenir.

Sais-tu comment les graver, Sais-tu comment les interpréter
Sais-tu comment les colorer, Sais-tu comment les éprouver
Sais-tu comment les implorer, Sais-tu comment les sacrifier
Sais-tu comment les montrer, Sais-tu comment les verser ?

Après avoir imaginé milles hommes mauvais et avoir fait de tout être vivant un suspect potentiel, l'enfant était placé sous la garde des prêtres de Lanos car là-bas, son talent de guérison pouvait être utile et mieux encore, il serait moins gênant en plus d'être protégé de tout et même de lui-même dans ce Temple neutre. Ce n'était pas la première fois qu'il venait mais c'était une première le fait d'être tabassé par son père à ce point avant d'arriver devant des clients... Des clients, Amser n'avait pas trop compris, à croire que dans son esprit difforme il restait encore des traces de naïveté qui caractérisaient les enfants de son âge. Est-ce qu'ironiquement, ses années en tant qu'écuyer avaient faits de lui ce qu'il aurait dû être depuis le début ? Non, sinon on ne l'aurait pas envoyé ici.

Son instructeur, à la surprise d'Amser, n'était pas une âme corrompue bien qu'il était en partie complice de cet ennemi toujours invisible et c'était ce dernier qui l'avait expédié dans cette prison de pierre avec une lettre mais à ce moment là, Amser en avait deux... De qui était la deuxième ? De Forgenoire qui avait écrit avec colère qu'il était d'accord avec ce qui se passait, avouant qu'une fois cette période de trouble passée, l'enfant reviendrait chez lui pour poursuivre son œuvre d'apprenti bien qu'aux yeux de bien des gens, il était déjà complet à ce niveau-là. Le petit Gris souriait en lisant les lettres, il ne savait pas vraiment bien lire sa langue mais il comprenait qu'on tenait à lui, qu'il n'était pas aussi monstrueux que ce qu'il pensait ou plutôt, que des personnes étaient prêtes à oublier cet élément de sa personnalité. Ce jour-là, on pensait qu'il pleurait parce qu'on l'avait une nouvelle fois frapper mais si son écharpe était pleine de larmes, c'était juste que se sentir humain était magnifique et ça, les clercs ne s'en rendaient pas comptes en accueillant ce nouveau résident en riant un peu de son état lamentable. Ce n'était pas des moqueries vilaines, juste de la tendresse face à une situation cocasse et cet acte détendait le terranide qui se surprenait à sourire à cause de la bonne humeur générale qui régnait en ces lieux.

« - Voilà tout ce que j'ai pour vous remercier de m’accueillir et je sais que c'est peu. Mon maître n'a pas pu se libérer pour venir, je suis sincèrement désolé.
- Ton maître ? Tu veux parler de ton papa, Forgenoire ? »


Une moquerie plus méchante ? Non, malgré un regard embué de larmes à cause de ce qu'il venait d'entendre, Amser voyait que c'était ainsi qu'on le considérait. Ce n'était pas juste un apprenti et le fait que ce nain distant et méchant l'ait adopté en faisait son fils aux yeux du peuple. Amser, fils de Forgenoire ? En essuyant son visage larmoyant de la main, l'enfant avouait que ça sonnait plutôt bien mais que ce n'était pas vrai, chose à quoi on lui répondait avec des rires et des preuves du contraire où on omettait certains détails pour rendre l'aspect plus évident. S'il avait accepté d'être considéré comme ça, Amser ne savait plus s'expliquer le pourquoi, voulait-il juste qu'ils arrêtent de rire et de le contrarier ? Ou bien tout simplement s'était-il mis d'accord avec les religieux sur la définition de ce qu'il était ? Probablement un peu des deux et même très probablement, ce n'était pas une chose qui faisait du bien à son âme d'enfant, en apparence tout du moins.

Les couinements alliés aux gestes défensifs du gamin montraient assez bien qu'il craignait les coups à cause des larmes qui ne voulaient pas finir de couler. Peut-être pour la première fois de sa vie, on le laissait extérioriser sans lui dire que c'était une honte et il se souvenait encore de son fameux père le trouvant peu importe où il était pour le corriger lorsqu'il voulait être triste et seul, cela ne rendait ses plaintes que plus graves et ses cœurs se libéraient d'une peine infinie grâce à des gens qu'il ne connaissait pas et qu'il ne voulait même plus voire, déjà gêné à l'idée des regards.

« - Voilà voilà, c'est bien. Laisse-toi aller... »

Quelle drôle de sensation ? Tout comme lorsque Amser ne savait pas calmer ses crises, son maître le soulevait pour lui offrir un câlin, le grand prête, presque deux fois plus grand que Forgenoire, faisait de même. Élevé à presque trois mètres du sol, l'enfant ne parvenait pas à avoir peur, le faible frisson naissant disparaissant juste au moment où il sentait les doigts longs et fins du vieillard qui recommençait à rire. C'était gênant mais mieux encore, cela forçait le monstre à plier à l'invitation et à se laisser aller, un ronronnement lui échappant plutôt qu'un pleur lorsqu'on explorait sa chevelure grise. Le second professeur du gamin était aussi gentil que le premier bien qu'il le montrait d'avantage et d'une certaine manière, on pouvait facilement comprendre que le terranide n'allait pas être une gêne dans le Temple. On venait juste de l'adopter comme un chien qui s'était perdu trop longtemps sous la pluie et aussi stupide que cela pouvait paraître, il fallait deux êtres pour éduquer correctement le bambin qu'était ce monstre bâtard. Forgenoire était le père, maladroit et fort, le clerc devenait une sorte de mère toute douce et aimante qui allait apporter les enseignements manquant à son nouvel enfant, sage et patiente, comme elle avait pu le faire avec tous les autres encore instruis dans le Temple.

Mieux vaut ne pas trop les implorer que de trop sacrifier ;
La générosité est toujours récompensée.
Mieux vaut ne pas offrir que de le faire chichement !
Thund les grava bien avant les origines des Tempes
Il ressuscita quand il revint de sa petite mort.

Une erreur commune chez les mortels était de penser qu'il y avait quelque chose de mystique et secret dans les runes, comme supposé le nom lui-même de cet art puissant mais c'était dans ce Temple sans rapport direct avec le sujet qu'Amser comprenait pourquoi Forgenoire n'avait pas pu lui enseigner les mots de pouvoir tout le long des années de cohabitation. Lire et relire des livres, apprendre à lire, à écrire et à vivre, pour remarquer ensuite que les histoires étaient toutes les mêmes. Le seul miracle que le lieu saint apportait à l'enfant était de ne pas être blasé après tout cela, le laissant juste satisfait de cette situation qui aurait pu être frustrante pour un autre. Des années à chercher, se sentir si près du but et pourtant, toujours le frôler sans même le voire. Le secret que les mortels cherchaient était là, à attendre juste une main tendue mais personne ne le voyait, aussi évident soit-il.

En posant la question, le Grand Prêtre répétait les mêmes choses abstraites qui lui paraissaient pourtant limpides à en croire son visage et au final, ce n'était qu'une rhétorique. Les runes ? Comment ne pas les voire ? Elles étaient l'essence de toutes choses et pour dire vrai, elles étaient ces choses tout simplement. Lorsqu'enfin Amser le réalisait, on lui confiait une comparaison plus claire que ceux qui avaient ouvert les yeux se partageaient.

« - Comme l'air que l'on respire jusqu'à l'oublier, comme l'eau dans laquelle le poisson nage sans se soucier, comme le soleil que nous ignorons par habitude. »

La citation était belle et claire pour ceux qui savaient. Les runes étaient là, il était stupide de les appeler comme le faisait certains car comme des personnes généreuses, elles venaient lorsque la situation le demandait. Il n'y avait pas de grande cérémonie pour acquérir un pouvoir surprenant car comme l'air qui flottait sur Terra, elles appartenaient à tout le monde et au fond, les utiliser revenait à comprendre la réalité qu'on avait tendance à mépriser, toujours par habitude et ennui, sans chercher à la comprendre.

Non cachées, il suffisait de les trouver et les comprendre, là était le réel défi car comme dans la vie, il y avait des millions d'inconnus et il fallait en faire des amis ou bien des ennemis pour pouvoir interagir avec, Amser en avait fait l'expérience avec l'Arbre et maintenant avec le Grand Prêtre qui comprenait l'existence même sans chercher à la manipuler, la trouvant belle au naturel. Est-ce que ça voulait dire que le père du terranide la changeait ? Non, il l'aidait, adorant pareillement le monde que le clerc. Un maître runique ne pouvait d'ailleurs rien changer car il était nécessaire d'être en accord avec les concepts qu'il voulait user et c'était juste pour ça qu'une âme mauvaise et ambitieuse perdait de sa force à vouloir faire plier des idées, un esclave travaille toujours moins bien qu'un ami.

« - L'air me porte, l'eau me berce et le soleil chauffe ma peau. Ces miracles me suffisent pour être fort... »

Tout comme disait le Grand Prêtre, il n'y avait pas à forcer et après tout, la force brute suffisait à un vrai forgeron pour se défendre lorsqu'il le voulait et pour maîtriser les aspects du monde qui l'intéressait. Le métal pliait sous ses coups, c'était déjà en soi de la magie et le feu ne le brûlait plus après quelques jours dans son atelier, pourquoi en demander plus ? La vie était déjà faite d'assez de miracle pour qu'Amser se retienne d'en demander davantage et tout se passait bien, les différents règnes du vivant le répondant lorsqu'il se sentait seul. Les runes étaient là pour rendre le temps moins long, plus agréable. Elles apprenaient parfaitement au gamin à savourer des petites choses et le rendait moins turbulent, certainement bien moins voyou.

Je connais ces charmes,
Qu'ignore la femme de prince, ou le fils d'homme
Il t'aidera
Dans les procès et les chagrins.

7
Les landes dévastées / A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
« le: dimanche 01 décembre 2013, 22:15:14 »
L'anneau indigo n'était pas une responsabilité facile. Influençant totalement son porteur tant qu'il en avait la force, Amser s'était retrouvé à protéger une zone de Terra contre certains Lanterns qui étaient apparus et étaient visiblement hostiles. Leur Corp ? Celui des Red Lantern, les émissaires de la colère et l'un d'entre eux était parvenu à échapper au regard vigilant du titan qui l'avait prit en chasse une fois la faute aperçue. Le problème avec eux ? Ils créaient la peur sur leurs trajets pour se défouler et semaient volontairement la mort. Ils voulaient avoir une excuse pour haïr et de la sorte, les êtres régnant sur des sentiments négatifs comme la Colère ou la Peur gagnaient en puissance. Qu'est-ce que c'était que ça ? Une guerre ouverte qui allait éclater entre les Corps ? Les Indigo étaient censés être neutres mais dans son soucis de protéger l'équilibre des émotions ainsi que la vie,  Amser avait décidé de s'impliquer de manière directe et brutale, se transformant en juge le temps de quelques batailles. En plus, étant un prêtre de Lanos, il ne pouvait pas créer des situations ou les finir en théorie. Le but ici : empêcher le début même d'un phénomène qui rimait avec catastrophe.

Le terranide affrontait le dernier des émissaires dans le ciel désertique et une fois la main posée sur lui, il avait tôt fait de plonger ses doigts à travers sa poitrine pour le calmer. Même si un Red Lantern perdait son cœur suite à la transformation, les dégâts ainsi produits étaient irréparables et la colonne vertébrale brisée l'empêchait le moindre mouvement et même la moindre pensée quelques secondes après l'impact. La preuve de son décès ? L'anneau pourpre s'évadait de son doigt et disparaissait comme une étoile filante au loin, dans un horizon aérien mille fois plus élevé que la ligne physique visible à laquelle les gens se référaient généralement. Pour ce qui était de la bague du terranide, elle clignotait encore faiblement après le meurtre avant de s'éteindre et laisser son propriétaire chuter dans le vide, vers ce sol encore si lointain et pourtant, qu'Amser allait rejoindre si vite.

« - Maintenant que j'y pense, où suis-j... ? »

Le choc avait été violent, assez pour faire taire le monstre qui laissait ainsi une colonne de sable fuir vers la nue. Il était mort ? Bien sûr que non. A l'aide de sa jambe droite, Amser avait amorti le plus gros et comme conséquence, son genou s'était déchiré. Combien de temps faudrait-il pour que ça guérisse ? Moins de jours qu'il ne lui faudrait pour sortir de cet océan jaune dans tous les cas. Était-ce là un espoir arrogant de sa part? Seuls les dieux pouvaient lui répondre.

Amser détestait se perdre et il était incapable de faire autrement. Déjà qu'auparavant, il n'avait pas eu besoin de chance sur des petites zones, maintenant qu'il avait rejoint un Corps, il se perdait dans des déserts ou des terrains incroyablement plus vastes. C'était ça le problème lorsqu'on possédait un anneau sans avoir une batterie de pouvoir à distance... La seule pour eux, la planète Nok. C'était trop loin, alors ça rechargeait lentement et pendant une semaine environ, le terranide n'était plus que le forgeron qu'il avait toujours été. Un artefact lui permettant de rêver, c'était fabuleux et tellement amusant, nous poussant dans des situations improbables !

« - Mert'... Qui devient fossoyeur aujourd'hui ? C'est moi ! Seigneur Lanos ! Le Ciel est-il toujours si amusé du sort de ma pauvre carcasse ?! »

Les yeux rivés au ciel, les deux cœurs battant et aucune réponse. C'était le pain quotidien de l'homme qui sortait son énorme épée sans tranchant de son dos et qui s'en servait comme pelle pour creuser dans le sable et comme chacun le sait, creuser dans le sable est une triste affaire. Il fallait bien deux heures au géant pour faire un creux assez grand pour que le corps de son ennemi soit totalement à l'abri des charognards et c'était la seule consolation qu'il gardait en partant loin d'ici, avec la tombe discrète au milieu de nulle part. C'était un monstre de l'ire qui venait de mourir, personne n'allait le pleurer sauf peut-être Amser dont les yeux trop secs ne laissaient paraître aucune larme.

Et puis, il n'avait pas le temps pour ça, il avait bien récité quelques prières en l'enterrant mais ça c'était limité à ça. A présent, il pouvait être étonné de la chaleur du Soleil et de sa gorge brûlée par le manque d'humidité, boitant fièrement vers une dune qu'il avait l'impression d'avoir rencontré déjà dix milles fois mais qu'il saluait toujours d'un mouvement de main qui protégeait ses yeux de l'astre brûlant. Quelle drôle de journée ! Et qu'est-ce qu'elle était amusante !

8
Comme dit si bien par ma personne dans le titre, je serai absent ce week-end tout simplement! Déjà ce Vendredi, je serai moins bavard et je rentrerai plus tard, avec possibilité d'absence totale du forum et donc de non réponse à mes RP's et il y a aura peut-être une tentative de présence Samedi matin mais ce sera très brève. Le retour quant à lui devrait être vers 20h le jour du Seigneur! Jusque là, mes textes seront beaucoup plus rares et de moindre qualité. Eh oui, c'est possible d'avoir des RP's encore plus moches que d'habitude de ma part! Bwébwébwéh!

Gros bisous sur les fesses, braves LGJiens et à bientôt! Portez vous bien et placez bien le thermomètre si vous êtes balades en ce bel hiver! (Oui oui, j'ai voulu écrire malade mais la coïncidence était trop belle)

9
Territoire de Tekhos / Nok nok. Who's there? [Solo-Indigo Tribe]
« le: mercredi 27 novembre 2013, 21:22:21 »
Dans ce monde, certaines personnes ne rêvaient pas ou comme d'autres, étaient du genre à rêver de rêver. Une sorte de boucle sans fin ridicule qui les consolaient lorsqu'aucun songe ne voulait les caresser au point même qu'aucune envie particulière ne naissait dans leurs cœurs blessés par l'absence cruelle. Cette histoire est celle d'un forgeron nommé Amser, un homme qui voulait avoir des envies et des visions comme n'importe laquelle des personnes qu'il avait croisé au cours de son errance à travers un univers qui l'entourait et qu'il ne comprenait toujours pas et qu'il ne comprendrait probablement jamais.

Le seigneur du terranide était un des maîtres de l'Olympe, le puissant dieu Lanos qui régnait sur bien des choses allant du début à la fin, possédant toutes les clés de toutes les portes et qui avait le mérite d'être cité avant les autres divinités du panthéon de par sa place dans la hiérarchie. Adulé tout spécialement dans la pays d'Ispolin d'où était originaire le forgeron, l'entité à deux têtes le suivait partout où il allait et lui offrait toutes les possibilités, ne le forçant jamais à aller dans une direction comme pour dire qu'aucun chemin n'était le bon. C'était là une particularité des suivants de Lanos. Généralement, ils n'étaient ni bons ni méchants, ils étaient juste là pour équilibrer les situations et non en être l'origine ou même la fin et c'était probablement pour ça que la vie d'Amser n'avait pas connue de naissance et ne connaîtrait probablement jamais de mort. Ici, l'histoire d'un homme ni ange ni démon, se confondant avec les mortels et qui allait confier ici juste une partie de son récit, sans en donner le véritable départ et sans l'achever car comme les Runes sur lesquels il régnait, l’interprétation primait sur une vérité établie. Qui était le Bon, la Brute ou encore le Truand ? C'était aux spectateurs silencieux de la décider.

...

Ce lambeau de conte se situait dans la région de Tekhos, terres que le forgeron n'avait pas l'habitude de visiter à cause du peu d'intérêt qu'il y trouvait. L'endroit était généralement calme malgré la superficie d'un continent grâce à la Prison d'Eternum mais parce qu'en cours de chemin, une gamine lui avait demandé de s'y rendre, le terranide l'avait fait. Arrivé avec une tenue un peu plus adaptée à la zone qui se contentait de lui coller légèrement le corps et de lui procurer un fourreau pour son épée runique ainsi qu'une cape couleur sang, Amser était prêt à voire ce que les dieux lui avaient réservés cette fois dans leurs jeux cruels et seuls eux savaient duquel il s'agissait, laissant le monstre dans l'incertitude du moment bien que comme à son habitude, lui souriait et relativisait sa situation qu'on pouvait malgré tout qualifier d’embarrassante, à mille lieux de sa destination de départ, sans savoir quoi faire.

« - Alors, seigneur Lanos. Que veut le Ciel aujourd'hui ? »

Yeux rivés sur le ciel légèrement couvert, le regard rempli d'intelligence du terranide se plissait, attendant une réponse de la part de son souverain qui restait muet à sa demande. Comment interpréter cela ? Oui, c'était une part intégrante du jeu et Amser devait se plier aux règles, ce qui incluait de n'avoir aucune aide et cela peu importe la provenance. Il était seul et celui à qui il fallait porter secours, ce n'était pas lui, comme à l'habitude. Qui sauverait un parasite de sa sorte ?

Mais la pensée ne peinait pas le forgeron qui se contentait de soupirer en reprenant sa marche au hasard, allant juste dans le sens du vent en espérant trouver quelque chose qui lui indiquerait ce qu'il faisait ici. L'indice n'était pas un objet, mais bel et bien une personne qui ne devait pas connaître sa nature vue sa manière d'approcher en agitant les bras, paniqué par un inconnu qu'Amser ne voyait pas mais cherchait déjà du regard, curieux comme à son habitude alors que le peureux arrivait à son niveau.

« - Vous ! Venez avec moi avant qu'il ne vous attrape ! »

Un criminel non arrêté ? C'était curieux. Et ils étaient assez loin de la fourmilière pour penser qu'il ne s'agissait pas d'un alien alors qu'est-ce que son homologue fuyait comme ça ? Une petite tape sur l'épaule rassurait un peu l'humain qui restait déboussolé par cette réaction si simple de la part du titan qui le dépassait sur le côté en le saluant de la main une fois à quelques mètres pour lui dire au revoir. Amser ne partait pas du tout dans le bon côté, il allait même vers le danger et cette pensée laissait perplexe l'indigène qui se disait alors que le forgeron devait être un idiot heureux ou bien alors un suicidaire. Ne le prenait-il donc pas au sérieux ?

« - Écoutez moi, étranger ! Ce n'est pas une plaisanterie !
- Je sais mais une gamine a de la peine pour les gens ici. »


Encore une raison d'être surpris et de considérer Amser comme un imbécile. Mais si c'était le cas, pourquoi l'individu se mettait-il à le suivre bien qu'il transpirait de peur ? Probablement l'assurance du terranide qui l'aidait à se sentir en sécurité et la compagnie qui lui faisait dire qu'il serait à l'abri avec un bouclier vivant de si grande taille. Maintenant qu'il y pensait, c'était vrai que le terrain était étrange, trop plat avec des bouts de fer fumants un peu partout sur un sol aplani. Qu'est-ce qu'il pouvait s'être passé ici ? Une explosion d'une usine ? Ça y ressemblait mais la magie que le terranide respirait ne ressemblait pas à ce qu'il connaissait de Tekhos et ne le faisait pas plus penser au météore dont il avait analysé des échantillons dans un passé pas si lointain. C'était tout à fait différent, comme une essence vivante qui pulsait encore sur chaque particule de terre retournée et brûlée des environs. Pas un sort de destruction, ni même de modification, mais juste un sentiment qui remontait doucement dans la tête du monstre qui réalisait alors que ses yeux percevaient ce concept comme une chose réelle et palpable.

« - Vous le sentez vous aussi, n'est-ce pas ?
- Partons d'ici, je ne me sens vraiment pas à l'aise...
- La Peur. Toute la zone pue la Peur. C'est une magie que je n'ai jamais perçu sous cette forme. Avez-vous fait des tests ici récemment sur quelque chose pouvant avoir un rapport ? »


Un 'Oui' aurait suffit mais visiblement, la question n'était pas aussi rhétorique que ce qu'Amser avait cru au départ. Le tekhosien le dévisageait, comme s'il venait de dire une plaisanterie de mauvais goût et lui indiquait le ciel de l'index pour qu'il remarque. Remarquer quoi ? ... Le ciel était divisé en petites ondes circulaires, dessinant comme un dôme autour d'une zone immense et cette réalité faisait écarquiller les yeux du suivant de Lanos qui espérait avoir des hallucinations à cause de la fatigue et de la faim mais ce n'était pas le cas. Même la nue pleurait de la peur qui montait du sol et le sentiment devenait une cage compacte autour des muscles puissants d'un homme qui réalisait que, peut-être, son immortel était menacée de très près à l'instant même. Mais comment ? Pourquoi ? Était-ce un piège ? Tout ce qu'il savait maintenant, c'était qu'il n'était pas sur le continent qu'il pensait mais dans une sorte de sous-dimension, une réalité alternative créée par quelqu'un ou quelque chose et c'était cette anomalie-même qui l'avait attirée ici mais il ne l'avait pas remarqué ou du moins s'il l'avait fait, c'était déjà trop tard pour faire marche arrière pour lui et pour les autres qui avaient dû se retrouver à sa place...

L'individu derrière lui qui avait retrouvé courage un instant plus tôt commençait à pleurer, effondré de voire que les faibles chances qui leur restaient disparaissaient une par une. Amser avait envie de faire de même, de se mettre à genoux et de maudire ses dieux mais il ne pouvait pas car il se rendait bien compte que son comportement était étrange, comme manipulé par une entité qui se plaisait à faire souffrir les gens qui s'ignoraient sur ces terres. Des pleurs, il y en avait partout et seul lui les entendait ?! A une centaine de mètre, une fillette qui hurlait et une mère qui se frottait les bras pour s'apporter du réconfort, oubliant jusqu'à sa progéniture. La peur inondait les cœurs et elle était la seule chose qui existait et motivait les gens qui étaient ainsi la cause du désastre dans la région. Ce n'était pas la magie la coupable, elle les avait juste poussés à tout renverser pour trouver un abri que les tekhosiens avaient démoli ensuite par crainte que ce dernier ne s'écroule sur eux.

Contrôlez vous, réveillez vous. Putain...

Amser semblait le seul à tenir, parce que Lanos lui avait donné le choix d'être apeuré ou non et avec cette force, le terranide commençait à secouer les trois personnes qu'il avait sous la main avec force, giflant même la mère de l'enfant et l'homme qui l'accompagnait à nombreuses reprises jusqu'à reprendre consistance à leurs yeux. Même s'il était devenu ainsi la source de leurs peurs, ils étaient revenus à eux et prenaient conscience de ce qui les entourait, comme s'ils avaient été dans un cauchemar en étant incapable de se réveiller. Le petit groupe pouvait se rassurer et fonctionner ainsi en autonomie mais le forgeron restait pour avoir un œil sur eux et pour avoir une présence proche de lui, effrayé par l'idée de se retrouver seul dans ce dessert gouverné par un seul sentiment.

Il y avait un fait intéressant. Après leurs éveils, les humains avaient relâché une petite flamme jaune qui fuyait vers le haut, agitant le ciel d'un bref orage qui devait sûrement fonctionné comme une géolocalisation. La preuve qu'un être intelligent était derrière tout cela et non pas un phénomène naturel comme quelques fois la pleine lune pouvait influencer les comportements en rendant des hommes violents. Là, c'était tout simplement différent et la réflexion recouvrait la boule dans la gorge du terranide qui se plongeait dans la méditation, se demandant comment il pouvait rétablir la situation tout en protégeant les tekhosiens derrière lui. C'était difficile mais l'idée simple de les protéger aidait Amser à enchaîner les pas vers le centre de la cloche que représentait la prison spatiale. Là était la source de tous les maux.

Ceux-ci étaient trop puissants pour des gens non protégés contre ce genre de sort et Amser s'en rendait compte probablement trop tard. Si la petite fille était la première à partir en courant, le monstre avait forcé les deux adultes à le suivre pour l'aider à faire front commun contre la menace mais c'était arrogant et stupide, surtout égoïste vu qu'il se rendait vite compte qu'il n'avait fait ça que pour être accompagné, comme un enfant ayant peur du noir et étant égaré en pleine nuit avec des amis encore plus trouillards que lui. La femme tombait la première, ses pleurs devenant sourds tellement elle avait déjà donner et l'homme quant à lui s'attaquait juste à Amser pour se libérer de son joug mais ses nerfs craquaient à mi-chemin, lui aussi piquant du nez pour rejoindre brutalement le sol, écrasé par un sentiment qui émanait de lui-même, plus puissant encore qu'auparavant.

Ils étaient enfin arrivés à la source mais Amser était seul, tout seul, et son âme se remplissait d'effroi lorsqu'une masse gigantesque s'écrasait juste en face de lui. C'était là un dragon colossal fait d'or et au sourire carnassier, sourire qui paraissait une antre directe pour l'Enfer lorsque le terranide y risquait son regard légèrement humide des sueurs froides qui coulaient également dans son dos et sur l'ensemble de son corps tremblotant. Lui qui était si fier d'être un cauchemar était au fond du gouffre, avait l'impression de se noyer face à la créature qui riait, comme un chat ayant trouvé sa souris après un jeu trop long.

« - In blackest day, in brightest night,
    Beware your fears made into light
    Let those who try to stop what's right,
    Burn like his power... Sinestro's might! 
»


Au premier coup, Amser espérait être mort car la Peur elle-même avait remplacée ses os si solides et ses muscles si puissants par la poussière. Même sa regénération pourtant si utile se faisait timide et le laissait en sang au sol, le monstre d'Ispolin se mettant en boule pour protéger son visage et ses oreilles, tremblant et sanglotant légèrement, retenant quelque fois sa respiration misérablement bien qu'il ne pouvait pas mourir d'un manque d'oxygène. Il voulait juste mourir, pour être libéré de ce monde qui le faisait peur et même en fermant les paupières, le cauchemar restait. Les humains qu'il connaissait étaient autour de lui, riaient de son sort tout en lui lançant des regards haineux parce qu'il lui était arrivé de se nourrir de leurs frères. Il y avait bien entendu des représentants d'autres races qui, bien qu'épargnés par le terranide, le détestaient cordialement en chuchotant entre eux. Tellement de langues différentes raisonnaient dans la tête du monstre qui les comprenait à son grand dam, découvrant ce qui se disait sur son dos lorsqu'il quittait une région quelque fois en étant acclamé comme un héros. Autour de lui, un monde hypocrite qu'il ne voulait plus voire et surtout l'ombre de Forgenoire, le forgeron nain qui lui avait tout apprit, qui lui rappelait comme il était monstrueux et faible, indigne de tous les privilèges qu'il lui avait offert en le prenant comme élève et en le protégeant dans son atelier pendant de si longues années. Les dieux devaient bien rire de là où ils étaient, voire le titan en pleurs devait être un spectacle fort amusant et délicieux pour des entités alors que certains qu'Amser voyait avaient été pourfendus par ce même homme. Un mortel ne touche pas un dieu, c'était donc ça la leçon qu'on voulait lui mettre en tête par ces méthodes ?

« - Ne mourrez pas, monsieur, s'il-vous-plaît... »

Le dragon était concentré juste sur le terranide pour lui faire connaître le supplice et apparemment, les tekhosiens et autres prisonniers de la zone s'étaient réveillés. Dans son âme, Amser voyait la gamine qui avait fui, c'était elle qui les avait réveillé en son nom et même en dehors du dôme, il sentait les prières s'élevaient pour lui. Forgenoire était un être bon incapable de le détester, c'était quelqu'un qui lui avait tout pardonné. La petite humaine qui l'avait envoyé ici ne le craignait pas, Amser revoyait son regard qui le dévisageait comme s'il était un chevalier voire même un roi, aucune trace de haine ou de peur... En son sein, dans ce monde sombre et vide qui constituait les seuls songes du terranide, les ondes des larmes atteignant le sol se faisaient entendre et voire. On le voyait comme un martyr et un heureux idiot, mais quelqu'un de bien en qui des inconnus avaient confiance au point de le pleurer en devinant sa douleur.

« - Pitié, étranger, pardonnez moi. J'avais tellement peur et je n'ai rien pu faire...
- Tiens tiens tiens. Toujours en vie... Amser d'Ispolin, c'est bien ça, non ? »


Il était en vie et même si ses bras tremblaient encore un peu, il tenait son épée runique face à lui, coupant l'horizon de l'ennemi en deux avec un air de défi qui était recueilli par des rires graves qui le forçait à reculer. Pourquoi cette chose connaissait son nom ? C'était logique, le reptile était parvenu à utiliser ses souvenirs pour le faire plier alors probablement qu'il avait profiter pour prendre quelques informations intéressantes sur Amser qui se dressé maintenant comme un seul homme dont le poids du destin faisait légèrement flancher les jambes.

« - D'un rire trop fort, je peux t'enlever la tête. D'un coup de griffe, je peux percer tes deux cœurs. Et toi, que peux-tu faire avec ta relique sans tranchant brisée... ? »

C'était vrai, l'épée du terranide était liée à son propriétaire et toute la pression que ce dernier avait accumulé avait fissuré la lame. Encore une information gênante dévoilée et une raison de craindre le dragon qui souriait, soufflant légèrement sur le visage d'Amser qui couinait, fuyant quelques secondes avant de tourner talons et refaire face, obligeant même ses runes à s'activer sans leurs accords mais rien ne se passait...

« - Vous n'êtes pas sérieuses... Pas maintenant... Ispolin ... !
- Tu n'es pas dans ton monde, chien, tes précieuses amies t'ont abandonnées...
- Impossible ! Elles sont reliées à moi ! Tes petits jeux ne fonctionneront pas !
- Mais Amser. Tu es déjà mort. »


Un frisson, un horrible, un vrai, remontant le long des tentacules et des colonnes du mâle qui en avait mal au cœur. Une envie de vomir montait, sa tête tournait alors que les paroles de cette chose en face de lui semblaient trop vraies. Il était stupide de rester ici, il fallait juste fuir et trouver un abri... Non. Il fallait juste courir sans jamais s'arrêter, s'éloigner du cœur de la zone et laisser le dragon se nourrir de son essence, il sera un jour satisfait et partirait !

Encore des prières, encore et encore. Elles comblaient les faibles espaces libres de la tête d'Amser qui la secouait comme pour les dégager alors qu'elles parvenaient à gagner du terrain jusqu'à le laisser seul quelques secondes avec les demandes qui s'étaient encore multipliées. Ces voix n'étaient pas de ce monde, les dieux pleuraient ? Ou bien était-ce des mondes qu'il ne connaissait ? Aussi loin étaient ses sphères, elles l'atteignaient et dictaient l'histoire de l'individu devant lui. Les mains solidement ancrées sur la lame, le terranide pleurait de son sang pour solidifier sa lame et la présenter au dragon qui pour la première fois ne souriait pas. La forme de ses yeux multiples changeait, comme pour voire un détail qui lui aurait échappé et même s'il faisait un pas soudain vers le terranide qui semblait petit, ce dernier ne reculait pas et donnait un coup en face de lui pour le tenir en respect.

« - ... Aucun plan. Juste la tentative d'un homme désespéré. Lamentable ! »

Personne ne connaissait le nom du dragon, celui-ci faisait parti du début de l'histoire et comme expliqué plus haut, le commencement n'allait pas être expliqué. Tout ce qu'on savait sur ce passage était que l'être doré perdait un bout de doigt après avoir tenté de faucher son ennemi, à sa grande surprise. Ici, le récit d'un homme, un simple mortel, combattant un prétendu divin qui montrait à une de ses pattes épaisses un anneau jaune, lumineux, puissant et mortel. De la Peur à l'état pur.

« - C'est... Ce n'est pas ma tentative. J'ai fais le choix de tenter ma chance pour ceux qui ne l'ont pas fait avant moi, démon.
- Tu comptes être quoi avec tes pouvoirs insignifiants ? Un espoir pour mes sous-fifres ?
- Non ! ... Je vois leurs pleurs. Je ne veux pas qu'il sache que c'est moi qui t'ait tué... »


Tuer. Le mot surprenait autant la créature dorée que le terranide argenté qui jetait un regard bien trop froid à ce Yellow Lantern qui perdait l'espace d'un instant toute son assurance. Amser aussi était capable de s’immiscer dans les esprits et le dragon, trop plein d’orgueil, avait baissé sa garde trop longtemps car personne n'y était parvenu avant ce petit être devant lui qui l'enrageait. Bonne nouvelle pour le suivant de Sinistro cependant, Amser n'était pas un Blue Lantern, juste quelqu'un qui avait transcendé mais qui n'avait encore ni le pouvoir de lui faire face ni l'ambition nécessaire pour devenir sa faiblesse. Oui, il pouvait le tuer s'il en avait envie et il le ferait, sur le champ même !

Le problème avec la peur était l'adrénaline qu'elle faisait ressortir. Normalement, avec ce Corp, le taux était tellement haut que les victimes ne pouvaient plus rien faire mais Amser était capable de tenir debout et de tenir tête, surprenant. Pire encore, il se servait de l'adrénaline pour accélérer ses réflexes qui devenaient instincts, il se servait même de ça pour frapper plus fort grâce à l'envie de survivre couplé à l'envie de voire le dragon tomber. Ispolin ne tranchait pas mais frappait tout de même, pliant les écailles jusqu'à les faire sauter alors que le coupant de l'arme se dessinait en éclats fuyants lâchement le combat. Amser lui tenait en un seul morceau, ses plaies se refermaient plus rapidement que celles de l'adversaire qui avait également la même capacité et qui se contentait quelques fois de rouler sur le sol pour écraser le terranide qui bondissait alors sur son ventre pour frapper à un endroit stratégique. Effectivement, ayant déjà affronté des dragons, il savait que leurs ventres étaient leurs points faibles, c'était même là la raison de leurs grands trésors, les pièces métalliques volées, brutes ou fondues, se collaient à cet endroit avec le temps et créait une cuirasse qui était épluchée par ac-coups furieux.

Avec le temps, la prison créée par cette chose cédait, son pouvoir se concentrant sur son jouet qui se débattait comme un fou pour ne pas mourir et pour tenter de le blesser. Amser était une masse en sang alors que le dragon lui reprenait courage, riant de son cas alors que les saignements étaient plus limités. Le terranide avait frappé plus souvent mais les surfaces étaient différentes, les pouvoirs aussi. La guérison de l'un rattrapait celle de l'autre qui subissait périodiquement des tirs lumineux qui l'empêchaient de refermer ses plaies et le laissait à l'agonie jusqu'à ce que le sort soit brisé et l'épuisement arrivant, Amser n'avait plus la force de refermer les traces de coup lorsqu'enfin on lui laissait l'ouverture de le faire.

« - Ne me mens pas, petit terranide. Tu es mort de peur.
- Oui, mais c'est bon...
- Comment ça ?
- Combattre avec la peur au ventre est bon. C'est ma punition.
- Bordel de m-...
- Je vois tes pleurs, dragon. Ne me mens pas... »


Ce n'était pas un mensonge pour impressionner. Amser comprenait doucement la peur qui l'avait envahi et la douleur l'aidait à ne pas se laisser submerger, le dragon lui était entier et seul, sans que personne ne prie pour lui et bien qu’immensément plus fort que le terranide, ses paroles lui donnaient l'impression du parfait contraire. Il avait l'impression d'être en face d'un titan gigantesque, puissant, invulnérable et prêt à le manger, lui qui avait effrayé des mondes et des mondes avec tant de facilité. C'était la goûte qui faisait déborder le vase et le Yellow Lantern se laissait submerger, hurlant bien vite pour tenter d'éloigner Amser qui enfonçait ses pieds au sol pour ne pas bouger, finissant sur un genou après la vague de vent qui l'avait un peu nettoyé de l'hémoglobine qui était devenu son principal vêtement. Le problème avec lui ? C'était un parasite, il tenait bien les situations extrêmes et les seuls points faibles, ceux que le dragon avait évoqués plus tôt, avaient été oubliés dans la précipitation.

Le terranide et le reptile finissaient leur combat dans les airs. Bien entendu, ce n'était pas le forgeron qui l'avait tiré là haut mais bien la créature qui lui hurlait dessus pour le faire frisonner, voulant le faire geler en l'apportant à un endroit où il serait incapable de tenir la pression ambiante en même temps. Collé au museau imposant à cause de l'accélération, Amser contrôlait son souffle, sentant vite les cristaux se former sur sa peau qui lui indiquait cette présence par des petits pincements incontrôlables mais il était calme, patient. Il ne fallait pas être si négatif, il y avait du bon là-dedans, une superbe vue aérienne au loin et aussi la vision d'une espèce pouvant survivre dans un milieu aussi hostile que celui-ci. Ça le faisait même sourire...

« - Tu as aussi oublié que je résistais à ce genre d'attaque...
- Toi... Espèce de parasite ! »


Après une longue montée, la chute promettait d'être terrible et c'était ça qui s’amorçait. Amser rejoignait le sol alors que le dragon le poursuivait pour l'enchaîner et l'accélérer, pour être sûr qu'il se prenne un choc auquel lui-même ne pourrait survivre et ainsi, au dernier moment, le Yellow Lantern allait s'écarter pour le laisser partir dans l'autre monde seul mais la course était difficile et son plan facile. Le terranide ne tentait pas de se ralentir, il s'encourageait même à plonger plus vite en fuyant les coups, narguant la bête qui se mettait à vouloir une seule chose : le frapper au moins une fois, même s'il devait toucher le sol avec lui. Tant pis le plan, il n'aurait pas satisfaction avec une mort si subite et pas assez douloureuse à son goût.

Amser continuait son cirque avec son petit sourire, insultant le reptile qui s'énervait de plus en plus et dans son esprit si sombre, il rêvait pour la première fois. Les demandes étaient encore là, le suppliant et lui leur répondait par des mots réconfortants, avouant que cela allait prendre fin et que si lui disparaissait, il ne serait pas seul. C'était typique des suivants de Lanos ce genre de martyr, ne pas avoir peur de la mort et juste offrir sa vie pour diriger le destin vers un autre chemin, plus adapté. Un chemin plus calme pour les tekhosiens de la zone dont Amser entendait les hurlements, souriant d'une manière tendre, désolé sur le coup.

« - Vous avez la capacité de ressentir une grande compassion... »

Encore une voix ? Celle-ci était un peu monotone mais agréable et Amser prenait même la peine de regarder le ciel qui s'était dégagé pour voire d'où ça pouvait venir. De ce monstre sur le point de se faire exploser avec lui ? Non. Juste un anneau qui brillait pour se faire remarquer. La trajectoire n'était pas très naturelle, il semblait slalomer pour atteindre le terranide sans toucher le Yellow Lantern et la cible tendait la main pour l'intercepter. C'était une étrange sensation mais avait-il réellement le choix ? Si cette chose était une sorte de balle, ça pouvait le tuer avant qu'il n'atteigne le sol et son plan servirait à rien. De plus, la tristesse des pleurs qui comblait les deux cœurs du forgeron forçait ce dernier à accepter ce nouvel élément. Au fond, c'était son choix à lui.

« - ... Bienvenu dans la tribu Indigo. »

Tor lorek san, bor nakka mur,
Natromo faan tornek wot ur.
Ter Lantern ker lo Abin Sur,
Taan lek lek nok-Formorrow Sur!

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Les terres sauvages / De l'alcool pour panser mes plaies [Pv Slimia]
« le: dimanche 06 octobre 2013, 00:58:43 »
Pourquoi envoyer un homme ici avec un chargement si important ? Des concurrents devaient chercher à bloquer les routes normales et donc, un trajet à travers un territoire plus obscur devait sembler une bonne idée mais le dernier à s'en soucier était Amser, le chef du convoi de saké qui tentait avec difficulté d'éviter tout contact avec un quelconque peuple. Le char s'avançait lentement, tiré par du gros gibier élevé pour ça et suffisamment menaçant pour effrayer les créatures des alentours et pour celles qui ne fuyaient pas, elles étaient écrasées et leur servaient de nourriture.

Du saké... Amser n'était pas trop fan de ce liquide là, même si bien sûr il aimait l'alcool au-delà de l'admissible mais il était plus sur des alcools forts comme on en ferait traditionnellement sur Terre du côté de l'Irlande ou de ces eaux là, pas du côté des îles nippones. Donc, l'amoureux de whisky conduisait son chargement, relisant ce qu'il avait entre les mains alors que les deux colosses devant lui se chargeaient de faire avancer tout le commerce. Il avait le droit de perdre une telle quantité et s'il devait en perdre ou en sacrifier pour sauver le plus gros, on lui avait même indiquer ce qu'il y avait à donner et à garder. Ils étaient prévoyants ces gens là et ça faisait sourire le Gris qui regardait de temps à autre autour de lui, pas trop inquiet car il ne risquait pas de se perdre, utilisant un vieux sentier qu'à présent seuls quelques érudits ou chasseurs de trésor bien informés utilisaient. Comment bien se protéger de tout ce beau monde? Tout d'abord les deux sangliers géants, puis l'homme qui lui même n'était pas petit, dépassant fièrement les deux mètres, et qui disposait d'un arsenal certain. En-dessous de sa cape de gentil se cachaient certaines armes dont l'épée runique d'Ispolin. En-dessous de ses cheveux gris se cachait un cerveau pas si petit, contenant quelques secrets magiques qui avaient été dessinés sur les tonneaux et dont l'utilité allait être expliqué bientôt avec un barrage de brigands primitifs natifs de la région qui semblaient prêts à accueillir les animaux de traie sur des pics de bois raisonnablement solides.

« - Ho... ? Vous devant, ne paniquez pas je vous prie... »

Les bêtes grognaient comme pour communiquer avec le chauffeur, l'histoire de le rassurer alors qu'il frappait le plancher de bois avec le pied et qu'une tempête de flamme l'entourait lui et son chargement. Des flammes semblaient surgir comme de fines ailes sur le côté et les sangliers se mettaient à reculer pour rester dans l’œil de la tempête avant de reprendre leurs positions et avancer avec légèreté parmi les décombres roussis de ce qui aurait pu être un avant poste mais non, juste du bois noirci et des terranides fuyants vite vers leur chez eux comme pour prévenir que ce coin là n'était plus contrôlé par eux mais par le forgeron qui lui s'écrasait contre son siège, se reposant alors qu'un sourire gagnait à nouveau son visage : le coup avait été bien porté, les bêtes n'avaient pas déplacé le convoi et le canon placé juste en-dessous du siège du chauffeur ne s'était pas détaché en crachant son boulet explosif sur les sauvages des terres d'ici. Car oui, cette flamme était prévue à l'origine juste pour éclairer les gens autour des Runes tatouées sur le bois de la caravane mais bien mise, quelques unes d'entre elles avaient allumé la mèche du cylindre solide qui avait été rajouté et armé par la suite à la demande de l'homme qui trouvait à présent que l'idée était bonne, encore meilleure que lorsqu'il l'avait proposé. Les sauvages prenaient généralement peur des grandes magies alors il avait fait un peu semblant d'être un mage des flammes et ces même sauvages craignaient quelque fois la technologie, alors dans tous les cas Amser était gagnant. Comme prévu, sinon on ne l'aurait pas engagé.

Mais si tout était resté en place, l'excès soudain de chaleur semblait avoir épuisé les sangliers qui se plaignaient rapidement après la remise en route et devant cette détresse, estimant qu'il avait encore du temps devant lui, Amser se garait sur le côté du sentier pour venir panser les bêtes avec soin, les câlinant même malgré leur côté monstrueux pour les féliciter et bien qu'insensibles à l'amitié du forgeron, ils semblaient l'apprécier et le saluaient gentillement d'un geste du groin lorsqu'il passait devant eux pour les nourrir avec les vivres qu'il avait également pensé à prendre. Les voyages comme ça demandaient toujours une bonne préparation et même avec la plus grande minutie, il semblait qu'il y avait toujours quelque chose n'allant pas mais autant être optimiste, c'est ce que se disait l'homme un peu en retrait du chargement et des bêtes en consultant sa carte, l'étudiant pour voire très exactement où il pouvait être et si avec les rumeurs qu'il avait entendu dernièrement, il n'était pas mieux de changer un peu son parcours pour être sûr d'arriver en entier. Il ne voulait rien perdre, il était très bien avec ce qu'il avait : tout !

Amser était sur le moment habillé d'une manière assez sobre, le bas cuirassé par une armure des plus lourdes qu'il supportait grâce à sa large musculature, le torse et le dos caché par une tenue de cuir couleur terre qui découvrait ses bras, exposant donc bien celui qui était brûlé, et sur tout ça une cape qui était ramenée un maximum en arrière pour laisser respirer l'humanoïde qui caressait pensivement son épée qui se reposait quant à elle contre le tronc d'un arbre, confortablement mise dans son fourreau sombre qui semblait recouvert d'une fine peau d'animal entrelacée de cuir.

« - Allez, courage tout le monde ! Prochaine destination : un petit village au nom bizarre en périphérie de Nexus ! »

Le Gris riait tout seul, les sangliers ne comprenant pas son humour mais comprenant qu'il ait faim alors l'un des deux poussait du groin une pomme superbe qui roulait jusqu'aux pieds de l'idiot qui la ramassait, remerciant l'animal d'un geste du nez poli et croquant dans son dessert après l'avoir nettoyé et s'être assuré qu'il n'y avait pas de ver. Oui, il donnait ce genre de met délicieux à des bêtes de traie mais bon, elles lui rendaient bien, comme ici par exemple alors ça valait bien la peine d'être un gentil, ça récompensait toujours d'une manière ou d'une autre !

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Les terres de glace / Le froid d'une lame [Pv Shin Hotaru]
« le: samedi 05 octobre 2013, 22:47:19 »
La dernière envie de cet homme était de devenir un monstre et pourtant, la question n'était pas à se poser : il l'était déjà. Son visage balayé par les vents glacés des lieux laissait une expression emplie de peine à la vue de ce monde qui le dépassait et comme toute réponse, il n'y avait que le souffle brûlant d'un monstre laissant un léger brouillard épais dans sa marche avant de disparaître, surpassé par les courants des terres de glace, dans un royaume prétendument sien mais se considérait-il comme un terranide ? La vérité était tout autre, l'enseignement des prêtres de Lanos et sa vie en tant que forgeron, toujours à se cacher, avait finit par le transformer en homme des villes et à présent, il ne voyait plus la mince frontière entre humains et terranides, d'autant plus qu'il avait l'impression d'avoir fait parti d'un camp comme de l'autre par le passé avant de devenir ce qu'il était à présent, une sorte de monstre qu'il ne comprenait pas. Cela devait être son origine métisse qui lui montait à la tête, comme cherchant une place pour lui mais clairement,  il sentait bien que le monde n'était pas de son côté ici.

Être un monstre, c'est la seule chose qu'il avait en tête en même temps que la faim. Une faim écrasante qui l'envahissait alors que ses pieds se perdaient dans la poudre blanche, suivant un chemin sans fin, l'esprit totalement à la dérive à cause du manque de nourriture. On pouvait dire qu'il était devenu un peu fou à force de voire toujours les même pics et à voire le même gibier au loin, trop loin, fuir sur un terrain qu'il ne maîtrisait pas mais voilà, toute bonne chose s'achève un jour ou l'autre et aujourd'hui semblait être propice pour ce genre de chose car Amser avait trouvé de quoi redevenir lui-même : un peu de pain rance congelé ainsi qu'une viande qui, noyée il y a longtemps dans le sel, avait gardé un côté digeste.

« - Fiuh, je veux rentrer chez moi. »

Et l'idée d'un foyer qui lui revenait à l'esprit l'aidait à sourire, lui qui était penché au-dessus d'une caisse presque antique à mâcher à l'abri dans son épaisse cape, le dos protégé par toute un arsenal qu'il avait amené avec lui : deux boucliers, une multitude d'épées longues comme fines, une hache de guerre ainsi qu'un marteau menaçant, tout ça cachant quelques couteaux par ci ou par là de sa tenue. Oui, il avait prévu de faire un peu de commerce mais c'était perdu comme un idiot et maintenant, il souriait, la bouche pleine de pain, relativisant les événements alors qu'une plaque de glace sûrement bien plus lourde que lui passait au-dessus de sa tête, emportée par une tempête qui semblait ne pas intéresser le Gris qui se faisait un dîner aux chandelles en tête à tête avec lui-même.

Qu'est-ce qui le protégeait mis à part toutes ses armes ? Ses deux cœurs battant à la chamade à l'unisson dans sa poitrine sûrement, ainsi que tous les bouts de tissu là pour le protéger du froid. Le plus important semblait être celui qui lui faisait un long col un peu serré, les seconds primordiaux entouraient ses mains dont les doigts bleuis par le froid semblaient retrouver une teinte plus humaine au fur et à mesure que l'estomac du forgeron se relevait mais c'était vrai qu'en général, l'homme avait juste l'air d'un énorme tas de draps et de couverture se mouvant dans la neige en essayant de survivre. Bien entendu, même après avoir si bien manger, il continuait à mordiller son écharpe qui posée sur ses lèvres légèrement balafrées, constituée un dessert plein de fibre au goût des morceaux de lèvres qui s'y étaient perdus, brisés par le froid environnant. Une règle ici : ne pas respirer trop fort, ou bien il fallait être sûr de son coup, car avec une température avoisinant les -60°c comme dans certaines villes au nord-est de la Russie, on ne pouvait pas vraiment sortir pour jouer dehors, le nombre de morts avec des petits cristaux de glace dans les alvéoles était un témoin bien suffisant pour expliquer pourquoi.

Non. Il semblait que le temps était plus clément, c'était normal à force de marcher de voire que cela changeait. Ici, des créatures vivantes se présentaient en plus grand nombre et il était simple de penser qu'un village pouvait être à une distance respectable de marche, un jour ou deux peut-être ? Mais en tout cas, le géant pouvait prendre sa masse avec ses deux mains engourdies, l'histoire de se protéger les bestioles environnantes et avançant, traînant la tête de fer de l'instrument dans la neige ainsi que toute sa carcasse qui avait du perdre quelques kilos pendant ce putain de voyage. Bientôt la fin, ça ne devait pas être si loin que ça... Mais il fallait survivre jusque là et pour ça, Amser longeait discrètement des plaques de glace, sorte de bancs naturels dans un parc composé de nuages du Paradis, voyant bien par les lunettes déformantes formées par l'eau gelée des monstres un peu trop gros à son goût. Des monstres ? Pas seulement...

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Les landes dévastées / Au bout du monde [Pv Valiance]
« le: jeudi 03 octobre 2013, 22:09:31 »
Aucun village ne pouvait survivre dans un milieu pareil alors il était certain que cet homme n'était pas là pour une simple balade, il venait de loin. Peu convaincu de trouver l'Olympe, il portait dans une main une grande épée, dans l'autre un parchemin affublé d'un drôle de dessin, sûrement l'objet même de sa quête. Que ne faisons-nous pas pour un peu d'argent lorsqu'on est dans le besoin ? Comme ce forgeron prétendument toujours pauvre, on accepte tous les petits boulots en espérant que cela va bien se finir et bien souvent, on nous cache des choses... Pour ne pas payer plus ou parce qu'on n'est pas au courant, il y avait mille raisons pour cacher des éléments cruciaux mais cela faisait parti du métier et les surprises relevaient du plaisir. Mais est-ce qu'on pouvait parler de plaisir dans des terres comme celles-ci ? Non. C'était un travail sérieux et même si Amser ne s'attendait pas à trouver un ver comme il était décrit sur papier, il ne s'attendait pas non plus à tomber face à face avec une sorte de serpent en armure plutôt dans le style titanesque.

« - Ça, ce n'est pas un ver. Veuillez m'excuser, je m'en vais. »

Pourquoi le forgeron était il venu ? Pourquoi n'avait-il pas posé plus de question alors que cette mission était davantage un piège mortel ? Sûrement parce qu'il se sentait un peu chez lui ici, pour une raison qu'il ignorait... C'était un monstre, même s'il parvenait à le cacher. Non, il était juste à moitié monstrueux, comme convaincu qu'une part de son âme était encore humaine et c'était cette même part qui lui indiquait que son plan n'était pas le bon, il ne pouvait pas affronter le titan de face ! Alors dès que le ver affamé donnait un large coup de queue, l'homme avait déjà disparu de sa vue, à sa surprise d'ailleurs et alors que ce dernier restait agrippé à l'extrémité du monstre, la lame plantée dans sa chair et servant de marche pour le tenir un instant, il pouvait entendre un rugissement ou un gargouillis qui lui indiquait qu'il n'avait pas été aussi discret, ou bien que la créature était réellement immonde et dépassait les limites de son imagination sur certains points.

Impossible de communiquer avec bête pareille alors il ne pouvait que soupirer, pliant le parchemin qu'il rangeait dans un pli de son armure en priant, tout ça avec un sourire qui montrait qu'il paniquait un peu. Ce n'était pas une grande peur, c'était un peu comme lorsqu'on joue à cache cache et qu'on est dans une armoire, ce moment magique où l'on voit l'ami vous apercevoir par l'ouverture si fine des portes et qu'on stresse en se demandant s'il a pu nous rater. Visiblement, le ver géant semblait habitué à voire ses proies fuir alors ici, il ignorait totalement le terranide qui se retenait même de respirer avant de voire ce qu'il pensait être un œil assez proche de lui.

« - ... Il a bougé. »

La créature redressait un peu la tête vers l'homme, voyant l'épée de celui-ci s'illuminer sans raison. Les Runes s'étaient réveillées, probablement la proximité ignorée avec l'Olympe simplifiait les aides de Lanos pour son adepte qui prenait juste son arme bâtarde, donnant un coup latéral qui semblait dévastateur tant la tête du monstre reculait loin et avec force, le hurlement suivant témoignant de la profondeur de la plaie qui dégoulinait et pendant que l'agonie opérait, Amser se contentait de remplir une petite outre en cuir en se félicitant, bondissant et roulant au sol, désireux de s'éloigner du colosse qui reprenait peu à peu conscience, sa cicatrice commençant à disparaître. Un don de régénération ? Ça devait être commun aux gens d'ici, Amser avait aussi hérité de ça même si c'était moins flagrant mais en attendant, s'il se faisait dévorer, ça ne suffirait pas pour le sauver...

« - Non mais la chance, j'en ai pas beaucoup hein. Donc si tu veux arrêter... »

Oui, le don de guérison ne servait à rien si on se faisait dévorer par une créature plus grande et ici, on pouvait voire le parfait exemple. La colère de la créature lui avait fait oublié le monde rude dans lequel elle vivait et elle s'était concentrée juste sur l'humain qui semblait effrayé en voyant son ennemi pris à la nuque, brisé et absorbé par une masse plus imposante.

« - Lanos ! Fais moi courir vite ! »

Le monstre se présentait comme une sorte de gorille géant avec une tête humaine plus petite, presque enfoncée dans le tronc de son corps en la rendant ridiculement difficile d’accès. La couleur de sa robe était celle de la chair, son évolution trop rapide avait du supprimer sa fourrure et ne permettait à ses opposants de voire les muscles se tassant en paquets qui semblaient être en nombre infini. Merde alors, c'était comme si ce n'était que de la force ayant pris forme, même si la nature était difficile ici... Merde. C'était un monstre parmi les monstres !

Rad, parce que c'est ainsi que nous nommerons le colosse, courait sur des jambes légèrement atrophiées, se déplaçant principalement en tirant son poids impossible à estimer avec ses bras, bougeant ainsi par bond lorsqu'il ne glissait pas simplement le long du sable. Si sur Terre on devait avoir un modèle pour expliquer ça, ce serait une sorte de Red Hulk mais en plus gros, presque comme une montagne. Une petite montagne, le forgeron estimait sa taille à une cinquantaine de mètre au maximum, ce qui était de toute manière trop.

« - Rune brûlante ! »

En courant, l'homme était parvenu à marquer le sol et par ce cri, il activait le piège où le pied du titan se posait. Chauffée au maximum, la Rune boostée par le sang du forgeron qui la noyait, la chair de la créature se soudait au sol avant de s'arracher alors que le monstre se forçait à avancer, trébuchant juste à cause de la douleur et de la surprise, faisant sauter Amser du sol à cause de son poids qui causait un réel tremblement de terre. Amser qui reprenait son souffle après sa brève fuite, courait sur le flanc de son opposant, derrière un rocher vertical qui était suffisamment large pour le couvrir.

Si Lanos son dieu ne le sauvait pas, qui le ferait ?

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Le coin du chalant / Qui a peur des étincelles ne devient pas forgeron!
« le: samedi 28 septembre 2013, 09:52:40 »
    Bon et bien, comme bien du monde, je viens me proposer à la foule pour RPay! Mais je préviens à l'avance qu'il s'agit ici plus de "réservations", vu mes quelques problèmes d'ordinateur qui m'empêcheront d'écrire mes textes dans un premier temps. C'est aussi pour ça que la gueule du formulaire aura l'air formel et ne proposera pas beaucoup de trames, mais ça s'éditera au fil du temps ça~

Sujet du topic :

    Hentai, social, ou combat. Y en a pour tous les goûts je pense! Enfin presque, vu que pour le hentai, je me réserve aux femmes et à la limite aux futa's.

Nombre de participants :

    On dit que plus on est de fou plus on rit mais moi je n'en crois rien! *Fuit* Pour éviter la cohue, je préférerai me limiter à trois compagnons de voyage, si vous voulez-bien! Ah tiens, c'est le maximum en faites...

Trame :

    A vous de choisir ici pour l'instant, les vraies trames viendront avec le temps! Je préviens juste que Amser est quelqu'un de relativement gentil qui peut rendre un peu près n'importe quel service dans la mesure du possible et même au-delà, les tentacules aidant, qu'il accepte tous payements pour ces dits-services aussi. Par contre, je souhaiterai me limiter au maximum au cadre de Terra, les autres mondes pouvant venir à l'aventure eux aussi mais juste qu'il faudra chercher des excuses... Et bien sûr, si vous cherchez des idées : le lien vers ma fiche est dans la signature, ladies and gentlemen!

    A vous crayons, scalpels ou autres!
    Chocolatement vôtre,
    Amser le Gris

14
Prélude / Amser le Gris [validé]
« le: jeudi 26 septembre 2013, 23:47:45 »
Prénom : Amser
Surnom : Le Forgeron, le Gris.
Âge : Estimé à une trentaine.
Sexe : Masculin.
Race : Terranide des contrées chaudes.
Orientation sexuelle: Hétérosexuel.

Description physique :

    Comment se présente Amser ? Tout d’abord, c’est un homme grand et nombre de gens sont obligés de lever la tête pour échanger des regards avec lui. Avec ses deux mètres trois (2m03) et ses cent treize kilogrammes (113Kg), on peut clairement décrire le Forgeron comme une masse musculeuse mais si vous vous demandez comment un être comme lui peut être aussi lourd, peut-être que la suite de cette description vous aidera.

    Sur cet homme, les plaies ne sont pas nombreuses et donc on peut en déduire qu’il n’est pas un combattant, juste un bon ouvrier pas trop paresseux. Cela se voit sur ses doigts fins mais puissants, souvent trifouillant ses cheveux longs et gris, fins et nobles d’apparence. Ensuite vient le contraste avec la couleur de la chair de son bras droit où on peut voire une brulure qui remonte jusqu’à l’épaule, une brulure du genre violente et douloureuse qui ne guérit pas, même avec des siècles, chose qu’Amser n’a pas de toute manière. Sur cette épaule brulée se trouve un tatouage, le seul de l’homme : il s’agit d’une marque montrant quel dieu il sert direction, le sceau de Lanos, la divinité des commencements et des fins, des choix mais également des portes. Enfin bref, le but de cette présentation physique n’est pas celui de montrer un dieu à deux têtes mais bel et bien de montrer ce Terranide dont la seule blessure restant après ça est une cicatrice au niveau de ses lèvres, petite et discrète sur la droite, toute proche de la commissure.

    Enfin vient la particularité qui fait de lui un Terranide et non pas un simple humain. Hormis le reflet étrange, cette lueur malsaine blanche au fond de ses iris, il y a quelque chose de bien plus évident et surtout de bien plus lourd, de plus matériel et de plus palpable : des tentacules. Amser est un Terranide de type pieuvre et pour contrôler tout cela, il lui faut quelque chose d’également caractéristique à la bête, deux cœurs. Oui, vous avez bien entendu, deux cœurs rendant le système cardiaque du Forgeron presque symétrique. Les tentacules ainsi contrôlées se trouvent semées sur son dos en deux rangées parallèles et malgré ça, elles peuvent être considérées comme discrètes sous des vêtements assez amples ou au contraire bien serrés là où il faut, comme Amser a l’habitude d’en mettre. Les tentacules sont souples lorsque l’homme n’est pas trop plein d’adrénaline donc facile à coincées mais inutile de l’embêter pour en profiter, il a également comme atout une langue anormalement longue et bien habile, prouvant que forgeron ne fut pas sa seule occupation pendant toutes ses années !


Caractère :

    Amser est en gros, parce que sa conscience et sa race lui dicte, un gars serviable. Si on doit parler de son héritage racial, le plus évident serait de parler de sa peur des disputes, des esclavagistes et d’un peu près tout ce qui pourrait être considéré comme fait sans l’avis ou le consentement du principal intéressé et dans ce cas, il peut agir comme un animal pris au piège et s’énerver, voire même se défendre ! Mais d’habitude, il sait se maitriser et se présente comme quelqu’un d’assez calme et posé, un bon caractère de meneur d’homme, calmant quelques fois les foules lorsque la situation le demande même si on ne pourrait pas déceler en lui un caractère de révolutionnaire. Si jamais il venait à se battre, il ne résisterait normalement pas très longtemps mais là vient un problème : il est extrêmement résistant et peut même être considéré comme arrogant avec sa tendance à ironiser lorsqu’il ne faut pas ou à relativiser peu importe le désastre imminent.

    Avec sa résistance vient un second défaut chez lui, son esprit de compétition évident. Amser est quelqu’un qui aime sentir être contre les limites physiques et souvent, cela le pousse à aller plus en avant, à prendre des initiatives pour voire si ces limites peuvent sauter. Toujours conscient de ce qu’il fait, ce désir de se surpasser s’accompagne presque automatiquement d’un besoin d’intimité ou de discrétion, bien loin de sa pudeur naturelle à cause de ses tentacules, et ici on peut voire l’homme maladroit mais plein d’humanité, pervers et bagarreur malgré tout si cela n’implique pas pour lui de finir en cage.

    Qu’est-ce qui pourrait pousser un homme maladroit et souriant comme le Forgeron à se battre ? Bien souvent, il s’agit de sa conscience, adaptée et modelée par la religion qui l’a élevée pendant presque trente ans. Celle-ci lui a apprit qu’il y avait toujours un échappatoire et en conséquence, on a à présent un Amser des plus débrouillards et souvent plein de confiance en lui et en les autres. C’est aussi une religion qui le pousse vers ces fameux « autres », pour aider bien entendu et cela, dans un esprit de tolérance qui lui va bien même si il est évident qu’il a une petite aversion pour les bourgeois humains mais suivant sa conscience, il lui arrive même d’en aider quelque uns. Ainsi, on peut dire que s’il était né sur Terre, il aurait pu faire un excellent policier et cela est facile à deviner lorsque dans certains villages, on se rend compte que le pleutre forgeron laisse quelque fois un animal le dominer pour le transformer en un héros acclamé par endroit. Bien entendu, le besoin de discrétion fait que souvent, on le hait en silence ou alors qu’on le considère comme un enfant du pays ou simplement comme un brave gars, les légendes circulant sous le manteau, sans jamais le désigner directement ou sans jamais créer de grand mouvement de foule à son égard.


Histoire :

    Les trompettes, les chants et la joie… Mais seulement un instant. Les seigneurs sortaient sur leurs balcons, la mine faussement défaite avec une mauvaise nouvelle qui mettrait bien des terres en deuil : le petit prince n’était plus. Mais dans un monde pareil, dur de savoir ce qui était vrai et ce qui ne l’était pas et dans ce cas, la joie avait laissé en réalité place à la honte, une honte si grande que des parents préféraient se décrire comme déchirés par la tristesse, poussant une nation entière à se parer de noir, plutôt que de dire que l’enfant était toujours vivant, le cœur battant et cela même pour deux.


    Le fameux prince nouveau-né n’était pas ce qu’on pouvait appelé un beau bébé, il était même monstrueux pour le souverain défigurant l’enfant du regard car il n’était pas de lui de toute évidence. En effet, sa femme qui avait profité en toute légitimité des esclaves de sa maison semblait être allée trop loin avec l’un d’entre eux et croyant être vulnérable qu’au toucher de son vieil époux avait pensé que son ventre rond était de sa conséquence, mais pas d’un immonde esclave Terranide ! Ainsi, Amser venait au monde et une fois nettoyé, on remarquait déjà sur son bras la tâche de naissance typique de la famille maternelle sur les mâles mais en plus de cela, un triste héritage paternel : des petites sphères noires sur le dos qui n’avaient rien d’humaines ! Inutile de faire des examens après ça, on savait de quelle couche il venait et pour ne pas énerver les dieux, il était épargné car il était tout de même de sang royal mais par contre son père… Personne ne le connaitrait. Le sort réservé à la mère était un peu près le même, convaincue d’adultère dans le secret, on raconta son suicide suite au chagrin de la perte de l’héritier. La couronne grisonnante ne pouvait pas s’encombrer de telles menaces et pour l’enfant, sa place était toute trouvée ou plutôt, on trouvait un homme assez fou pour l’élever comme son fils, avec assez de respect pour ne pas le vendre tout en n’étant pas trop clair sur la provenance de l’étrange paquet. Il était l’homme « du bas » le plus proche de la reine, une sorte de second père qui comprenait un peu la politique du monde dans lequel il vivait et tout ce qu’il savait à propos de l’univers particulier dans lequel il vivait, il l’apprendrait au gamin. Il ne serait pas seulement un père aimant, il serait également un maître de premier choix car après tout, il était le forgeron aigri reconnu comme étant le meilleur à la ronde, celui reculé de tout et isolé depuis bien des années, des années finies à présent…


    Amser était élevé comme son apprenti et avec ça venait la connaissance des armes et sa musculature, ainsi qu’une éducation stricte où on lui rappelait mille fois que son dos était une honte ou du moins, que le monde n’était pas encore près pour voire ce que le gamin lui réservait. On ne pouvait pas dire que Forgenoire était quelqu’un de très doux mais comme prévu, il était un excellent professeur au point même que ses intérêts passaient après ceux du prince défunt qui le suivait lorsque le forgeron allait en ville pour les gros achats, commençant à refuser les intermédiaires pour avoir une excuse pour voire des gens, faire voire les villes à Amser, et pour le faire travailler également. Les vieux gens parlaient encore de scène mythique de ce gamin étouffé par la couverture lui servant de vêtement, comme si c’était un malade, tirant des charges infiniment trop lourdes pour ses petits doigts avec comme seules récompenses de pouvoir ensuite s’entrainer dans la rédaction de mots runiques sur des parchemins bons marchés achetés spécialement à l’attention du garçon. Bientôt, il avait sa paie d’apprenti, se payant lui-même ces friandises intellectuelles et les vieillards se plaisaient à le voire progresser devant leurs petites maisons, sur des sols traitres qui faisaient gonfler de plus en plus les bras, les jambes et le torse de ce bambin improbable. Ce n’était pas si surprenant qu’Amser soit capable de faire ça, il n’était pas vu comme un monstre, juste comme le fils de Forgenoire qui avait du en faire des choses louches dans sa forêt pour être poussé à en sortir avec un fils !

    Le cadeau pour les huit ans du garçon marquait une évolution radicale chez le personnage. C’était maintenant le temps de protéger son pays et d’apprendre auprès des spécialistes, ainsi il devenait écuyer de grands chevaliers et apprenait à traiter bien les bêtes, ainsi que les hommes où il passait presque la moitié du temps à soigner tout ce qui circulait dans son périmètre autorisé, en sortant même dès fois même si cela voulait dire qu’il se ferait rossé par la suite mais bon, cela n’apportait pas que des mauvaises choses. L’instructeur, voyant la folie furieuse du gamin à bander les plaies des bêtes, des hommes et même de certains végétaux, pensait qu’il ferait mieux de le renvoyer chez lui avec une lettre de recommandation particulière.

    D’abord la rouste paternelle, puis la lettre.


    Un apprenti de forgeron colérique se retrouvait devant les portes d’un temple, le visage enflé par endroit par la soirée affreuse qu’il avait passé, tenant à peine sur les jambes à cause des coups de pieds qu’il avait reçu. Même s’il pouvait tirer de lourdes charges, Forgernoire restait quelque chose de bien plus puissant que deux bœufs et il l’avait prouvé à maintes fois, et ici encore en boxant l’enfant qui pleurait discrètement dans son écharpe jusqu’à ce qu’on lui ouvre le portail de l’église, lui permettant ainsi de rendre deux parchemins assez mal écrits l’un comme l’autre, bien que l’un venait de l’instructeur des armées et l’autre de Forgenoire.

    Un futur moine ? Ce gamin qui semblait être un vilain garnement vu les traces de coups qui s’étaient fixés sur sa peau avec le temps et l’habitude ? L’homme qui l’avait accueilli avait bien ri avant de le présenter au Grand Prêtre qui l’accueillait avec lui aussi une certaine hilarité, même si elle était moins évidente et plus polie. Ici, il pouvait soigner qui il voulait et cela dans la proximité qu’il souhait et la première leçon qu’il avait était celle qui lui permettait de se réparer un peu et à effacer les traces anciennes de coups de son cuir. Son père d’adoption était le premier surpris, laissant même son apprenti le soigner par endroit pour voire les tâches noires ancestrales disparaître sous une maitrise toute nouvelle qui indiquait là un futur clerc assez précoce mais tout aussi extraordinaire… Un clerc ? Mon cul ! Répondait le forgeron qui rappelait qu’il s’agissait là du fruit de son labeur et non celui du tempe dans lequel il était pendant qu’il blasphémait et c’était sur ses bonnes paroles qu’on décidait qu’il serait le forgeron au service des moines et des paladins avant d’être un guérisseur, un peu moine aussi mais discrètement toujours. Il ne fallait pas que Forgenoire arrive avec son grand marteau détruire le paysage parce qu’on lui aurait refuser quelque chose.


    Amser avait 17 ans seulement lorsque le peuple fut en deuil à nouveau depuis fort longtemps. Il avait entendu l’histoire tragique du prince mort-né, de sa mère suicidée et du souverain se terrant au fond des salles dorées de son château. Le temps avait donc eu raison de lui ? En apprenant cela, les cœurs du gamin se serraient avec lenteur, comme si un dieu lui soufflait quelques souvenirs à l’oreille qu’il ne comprenait pas. Il était triste et mettait ça sur le dos de son respect pour la branche de la famille que les siens servaient depuis toujours, cette branche qui venait de s’éteindre…

    Etrangement, les prêtres n’étaient pas aussi calmes que le reste de la population. Il voyait le roi mort comme un hérétique qui s’était tourné vers autre chose que leur divinité et donc que son destin était à partir de là tout tracé, avec comme conséquence d’apporter avec sa fin une petite guerre civile qui caractérisait bien ce genre d’évènement mais il n’était pas futé de leurs parts de parler de ça devant Amser qui se promettait d’aider tout un pays à lui seul. Il avait une épée sur l’enclume encore chaude, un cheval ferré et une bonne connaissance des cartes alors que faire d’autre ? Ah oui, son petit loisir : une petite lettre dans une langue runique qu’il avait apprit à certains de ses compagnons et Forgenoire était le premier à l’insulter lorsqu’il apprenait que son gamin était parti guerroyer avec une commande d’un client à la ceinture. Surtout qu’il venait de se blesser au bras à la forge à cause de la nouvelle qui l’avait de tout évidence profondément troublé, faisant naitre par la même occasion des doutes dans l’esprit de quelques religieux qui trouvaient ça suspect pour un jeunot de se morfondre ainsi pour une âme en peine que le peuple ignorait à moitié depuis longtemps.

    Il fallait deux ans au total au garçon pour faire le tour des terres, à mobiliser des gens comme s’il s’agissait de directive d’un roi encore vivant, à convaincre des seigneurs locaux de rester calmes et de faire des alliances avec comme couvert une mission religieuse. Bien entendu, il eut des conflits, nombreux mais moindres, la plus grande défaite d’Amser étant une guerre éclatant entre trois parts d’une même nation. Deux d’entre elles s’alliaient, c’était bon signe, mais contre le camps de l’apprenti forgeron qui soupirait à l’idée, se lançant tout de même à la charge comme s’il était un de ces chevaliers dont il pansait les plaies, comme s’il était l’un de ces paladins auxquels il fournissait épées et boucliers.

    Un pays calmé, un cousin éloigné du Roi, presque sans terre y trouvant son compte en dirigeant un pays dont les tensions présentes s’éteignaient doucement, un curieux forgeron aux cheveux gris faisant entendre la rumeur sur le domaine royal pour la plus grande satisfaction de son propriétaire. De petit héros, il revenait humble fuyard au temple de Lanos où Forgenoire l’attendait et là encore, on lui collait une dérouillée dont une marque reste encore aujourd’hui, le suspectant de lui avoir fendu un peu la mâchoire lors de leur dernière confrontation …


    Le monde était grand, déjà à cette époque, et le vieux forgeron retournait dans son bois, comme un ours repartant pour une hibernation. Amser l’avait-il inquiété à ce point ? Ou était-ce une manière bien à lui de lui souhaiter bonne chance dans sa vie d’adulte ? Le nouveau maître forgeron suspectait la seconde option en revêtissent une cape aux dessins de sa religion dont le Grand Prêtre souriait secrètement, revoyant l’enfant cabossé des premières fois et voyant à présent un grand gaillard, ni vraiment courageux ni vraiment couard, partir vers une destination dès plus simple :

« Là où on a besoin de moi ! Je vous enverrai des lettres ! »


Situation de départ :

    Expérimenté à moitié, sachant comment faire et où il faut le faire, bien que ça soit dès fois de manière maladroite et trop brutale.

Autres :

    Amser est, par le sang, le roi légitime d’une région située à l’Est du monde nommée Ispolin mais suite aux aventures relatées dans son histoire, il n’est vu que comme un ami de la nouvelle famille royale et encore, de loin car il n’est qu’une rumeur, étant parvenu à fuir tous les messagers de son cousin pour des remerciements officiels.

    Le Gris se bat avec une épée batarde nommée « Ispolin » en l’honneur de sa patrie. Celle-ci semble un peu détériorée mais est encore bien gravée, les runes semblant lui donner de nouvelle force lorsque la situation le demande. L’argent fondu et forgé à l’intérieur d’Ispolin la rend plus efficace contre les habitants des mers et les reptiles en tout genre, donc idéal pour tuer Amser, ce qui est assez ironique au final.

    Amser maitrise une seule sorte de magie, il s’agit de la magie des runes. Variée à souhait, elle demande par contre beaucoup de matériel pour être efficace pour se défendre mais au-delà de ça, elle a surtout un aspect pratique comme pour faire des marques de reconnaissance se dévoilant à une certaine incantation ou bien dans la fabrication des armes et armures, agissant à la manière de talisman. Remarquez qu’Amser peut marquer un endroit grossièrement d’une rune simplement en la dessinant du doigt contre une surface dure bien que l’efficacité sera moindre.

    Dernière précision, le Forgeron semble apte à respirer durant une longue période sous l’eau, surement du fait qu’il s’agisse en partie de son habitat naturel tout en tenant les chaleurs extrêmes à cause de son enfance passée près des forges ou du fait qu’il s’agisse effectivement d’un Terranide des contrées « chaudes ».


Comment avez vous connu le forum :

    Grâce à Grace (Comment ça ? On vous l’avait jamais faite ?)



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