Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Johnny Paso

Pages: 1 2 [3] 4
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Le coin du chalant / Re : Des RP pour Amy
« le: lundi 05 avril 2021, 09:14:12 »
Présent ! Toujours envie pour la trame n°3 ?

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Le quartier de la Toussaint / Re : Le bon gaijin | Johnny, Kimiko
« le: samedi 27 mars 2021, 06:43:20 »
Cette policière éveillait en lui des sentiments contradictoires. L'homme habitué à courber l'échine se sentait rassuré par la présence humaine de l'agent Rayan, instillant de la reconnaissance là où ne résidait normalement que la crainte. L'homme viril, de son côté, trouvait chez elle quelque chose qu'il ne voyait pas chez la plupart des Japonaises, une assurance pleinement assumée semblant venir de longues années d'affirmation dans une culture d'hommes, parsemant de respect son attirance spontanée pour son allure féminine toute en force.
L'agent Rayan prenait en tout cas soin de lui éviter les embarras, et il voulait être à la hauteur de ses attentes. Quittant le konbini après elle, l'air de rien, regardant droit devant lui et évitant de chercher dans la foule des objectifs et des regards inquisiteurs, il suivit jusqu'à la voiture. Il lui était impossible de savoir si quelqu'un le pointait du doigt ou l'accusait du regard, et dans le fond il se sentait mieux ainsi. Le véhicule passant les badauds au pas, un ou deux tournèrent la tête vers l'habitacle, surpris de voir quelqu'un à l'arrière, mais ils passaient assez promptement pour s'éviter des désagréments. Et une fois le pire passé, le reste du trajet pouvait se passer de façon sereine.
Plus léger tout d'un coup, Johnny s'enfonça dans le siège en soupirant. Il était un peu dur et usé, nul doute que cette banquette en avait vu des vertes et des pas mûres, mais malgré cela et la grille séparant l'avant de l'arrière il se sentait en paix et en sécurité, conscient de ne pas être en état d'arrestation et menacé par un flic zélé. Elle lui promettait d'aller vite avec la paperasse, mais il ne lui tenait pas rigueur de faire son travail correctement et au rythme qu'il fallait. Leurs regards se croisèrent comme elle réglait le rétroviseur, et il détourna le sien, mais pas par gêne ou par honte. Il esquissa un sourire en regardant le paysage urbain défiler, sans se soucier d'être observé en silence. Quand elle lui posa une question plus personnelle, il ramena son regard dans le rétroviseur, soutenant le sien plusieurs secondes cette fois, pesant ses mots. Aussi aimable soit-elle avec lui, il n'allait pas expliquer à l'agent Rayan que la manière dont il laissait son sexe diriger sa vie avait rendu sa vie intenable et qu'il avait juste voulu fuir à un endroit où il pensait qu'il serait plus accepté et capable de briller. Il finit par revenir à sa contemplation de la rue en soupirant.
— Je devais quitter l'Argentine. Ca n'allait plus pour moi, là-bas. J'ai cherché des endroits très différents en me disant que ça irait mieux, et puis j'ai regardé où je pourrais trouver du travail.
Contrairement à pas mal d'étrangers venant vivre au Japon, il n'avait aucun intérêt particulier pour le Japon, pas de lubie singulière. Ce n'était pas un weeb, comme on disait. Il avait étudié le cas de pays ailleurs dans le monde, et il avait même failli jeter son dévolu sur Hong Kong avant les émeutes pro-démocratiques et la répression gouvernementale. En somme, il ne venait avec aucune attente spéciale, voyant essentiellement le Japon, et c'est là qu'il était peut-être singulier, où vivre, faire de l'argent et payer ses impôts, sans forcément s'imaginer d'idylle sortie de mangas sentimentaux avec la petite Japonaise stéréotypée. Il voulait juste trouver un endroit où il pourrait être lui-même, en fait. Mais ça, il n'était pas prêt à en parler.
— Ca ne se passe pas si mal qu'on pourrait le croire. C'est juste... Je vais avoir beaucoup de mal à rebondir. Et si je ne rebondis pas, je suis bon pour rentrer au pays. Et ça...
Et ça, il n'en avait pas envie.

33
Le quartier de la Toussaint / Re : Le bon gaijin | Johnny, Kimiko
« le: jeudi 25 mars 2021, 10:24:46 »
Dans le quartier où il avait grandi, le petit Juan avait fréquenté une police bien différente. Il avait appris à courber l'échine et à déguster, même si l'injustice était dure à avaler. Ici, Johnny adoptait la même attitude, par habitude plus que par réaction à ce qui se passait. Il se déconnecta de la situation et écouta la policière sans laisser les paroles le toucher de quelque façon que ce soit. Quoi qu'il puisse dire ou faire, après tout, les choses n'allaient pas changer, n'est-ce pas ? Il allait falloir répondre de façon appropriée au problème et elle ne faisait que faire son travail en lui expliquant la suite des événements. C'était aimable et professionnel de sa part et, s'il ne se laissait pas affecter, Johnny se fit remarquer qu'elle faisait des efforts pour être la plus probe possible.
Au final, il comprenait que les choses étaient plus ou moins faites et qu'il ferait mieux d'esquiver ce coin du quartier à l'avenir. C'était vraiment emmerdant ! Il ne pouvait s'empêcher, pour le coup, de fulminer, à la fois frustré et abattu par les paroles de l'agent Rayan. Lui qui doutait déjà de sa capacité à poursuivre ses aventures au Japon n'était pas plus rassuré à présent. A cet instant, il se sentait très seul, et un geste de compassion était l'unique chose à pouvoir le tirer un temps soit peu de sa morosité. En posant la main sur son épaule, l'agent Rayan avait fait ce qu'il fallait. Johnny avait tourné la tête vers ce geste si simple mais d'une profonde humanité, et son apathie en avait prit un coup. Elle lui sourit et, avec le peu d'ouverture qu'il s'était autorisé, il se laissa toucher par la bienveillance qu'il lut dans son visage. Elle avait beau porter l'uniforme et avoir l'air d'une boxeuse poids moyen, elle ne manquait absolument pas de charme et de douceur. L'Argentin pinça les lèvres, perturbé par le paradoxe qu'elle créait face à sa perception générale de la police.
Quelque chose en lui lui disait de lui faire confiance. Et comme il se sentait prêt à suivre son instinct, elle sortit un billet pour le rembourser de sa poche. Sidéré, Johnny fixa l'argent entre eux comme une anomalie et passa de l'argent à l'agent Rayan à deux reprises. Ce n'était rien, c'est sûr. Sa réaction avait été disproportionnée, d'ailleurs, c'est certain. Mais le geste en soi était tellement inattendu ! Il n'en avait pas réellement besoin, mais elle était prête à ça pour lui. Ils ne se connaissaient pas. Qu'est-ce qui la poussait à tant d'humanité ?
— Merci, mais gardez-le. Ca ne fera pas de différence. C'est... Vraiment, merci.
Incapable de vraiment mettre des mots sur ses émotions dans son état, il replia la main de la policière autour du billet avec la sienne et lui adressa un sourire ému en retour. La journée avait été très, très lourde. Ravalant le plus gros, Johnny hocha la tête et tendit les deux mains, paumes ouvertes vers le haut et doigts écartes, vers l'agent Rayan.
— Allons-y, je suis prêt.

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Le quartier de la Toussaint / Re : Le bon gaijin | Johnny, Kimiko
« le: dimanche 14 mars 2021, 01:15:18 »
La scène était surréaliste. Avant longtemps, les clients du magasin comme une partie des passants s'étaient ligués contre lui. Et personne ne s'attardait plus vraiment sur la source du problème, mais plutôt sur la gêne elle-même. Il fallait arrêter de faire des histoires et se serrer la main. Ce n'était pas une manière de vivre. On ne savait pas comment ça se passait chez lui, mais ici on avait des règles de politesse. Johnny, réduit à la Juanitude la plus profonde qu'il ait vécu depuis longtemps, quand on insistait sur ses origines modestes pour le discréditer, refusait de lâcher l'affaire. C'était une question de justice, il était victime d'extorsion. Pour autant, sa résolution s'effritait.
Et lorsque la police débarqua, ce fut le coup de grâce. Des agents commencent à disperser la foule et séparent les partis. Et, voyant la caissière prise à part, Johnny, interdit, ne parvient plus à émettre un son. Lorsqu'une policière l'accoste enfin pour lui demander de la suivre, il reste quelques secondes perdu, tendant une main révoltée vers la caisse encore et faisant passer son regard de "l'agent Rayan" à la caisse. Il aurait voulu résister, réclamer ses foutus 37 yens, mais maintenant que la police s'en mêlait ce n'était plus la peine de discuter. Ils allaient faire selon leur jugement.

— Mais... Je... tenta-t-il de protester, avant de baisser les bras. Bien, je vous suis.

Il soupira. Légèrement voûté, usé et découragé par cette histoire si bête, il suit sans résister. Il savait la police japonaise assez peu habituée aux situations de conflits en général et il ne voulait pas les pousser à devoir apprendre sur le tas en insistant. Il jeta un regard noir sur la caissière qu'ils croisèrent de loin dans les rayons, et elle lui rendit un discret doigt d'honneur. C'était formidable ! Johnny se savait parti avec un sérieux handicap : les étrangers en avaient toujours un, et, si le Japon évoluait, certains préjugés persistaient. Son seul espoir potentiel, finalement, était dans la jeunesse apparente de son interlocutrice, qu'il détailla plus une fois arrêtés au fond du magasin, entre les glaces et les yaourts. Elle devait avoir son âge ; peut-être un peu moins. Ou était-ce plus ? Difficile à dire, les cheveux gris le troublaient. Elle était belle, grande pour une Japonaise, plutôt hors normes dans l'ensemble à vrai dire. Une partie de l'Argentin espérait qu'elle serait capable de contredire ses attentes quant à la situation, mais l'heure était plutôt à la défaite.
Et la défaite serait sûrement plus certaine une fois son passeport donné. Produisant le passeport bleu hispanophone au contenu moitié espagnol, moitié anglais, Johnny révélait que, si on le prenait volontiers pour un Européen, il venait en réalité d'Amérique du Sud, un territoire où misère et criminalité étaient assez répandus. Ca n'aiderait pas son cas de premier abord, même avec un visa en ordre et des documents techniquement irréprochables. Il était véritablement effrayé : cette banale histoire de 37 yens risquait de lui valoir un retour au pays à la fin du visa. Difficile de se le faire renouveler quand on était intermittent ici, alors avec une citation policière...

— C'est une histoire bête. La caissière a oublié de me rendre 37 yens, mais quand je l'ai dit, elle m'a répondu que non, chercha-t-il à expliquer dans son japonais correct avec accent. J'ai insisté, et en cinq minutes c'était devenu n'importe quoi. Je sais que c'est rien, mais j'ai perdu un travail important et je suis...

Il détourna le regard, respira profondément et ravala l'angoisse qui montait. Il refusait de se plaindre et de se faire plaindre. C'était un mec et il allait assumer, même s'il trouvait la situation complètement stupide et s'il devait payer pour ça. Il n'allait pas faire le plaisir aux autres de se donner en spectacle.

— Agent Rayan, je n'ai pas d'excuse. Je veux juste que ça finisse. Je suis fatigué. Je veux rentrer chez moi.

35
Le coin du chalant / Re : Johnny est moins con qu'il en a l'air
« le: lundi 08 mars 2021, 15:23:24 »
et 4 !

36
Le coin du chalant / Re : Johnny est moins con qu'il en a l'air
« le: lundi 08 mars 2021, 15:23:19 »
3

37
Le coin du chalant / Re : Johnny est moins con qu'il en a l'air
« le: lundi 08 mars 2021, 15:23:10 »
Chloé Reynard
en cours...

Kimiko Rayan
en cours...

Mona Duval
en cours...

Hoani
en cours...

Gwen Kaneko
en cours...

Hase Aoi
en cours...

#

38
Le quartier de la Toussaint / Le bon gaijin | Johnny, Kimiko
« le: lundi 08 mars 2021, 15:20:17 »
Le bon gaijin
Johnny Paso | Kimiko Rayan


Soyons honnêtes : déjà modeste en Argentine, Johnny avait eu fort à faire pour joindre les deux bouts au Japon ; même dans une ville secondaire comme Seikusu. Pour lui, c'était illico la Toussaint, une malédiction qui enfermait le commun des mortels dans la spirale de la misère, de la dépendance, de la violence et de l'angoisse.
Il avait réussi à trouver un studio pour dormir dans un coin relativement tranquille, mais même lui devait rejoindre les artères gangrenées par l'extorsion et les trafics pour aller au konbini. Il suivait des règles de bon sens : ne pas y aller la nuit, ne pas emporter plus que le nécessaire en espèces et ne surtout, surtout pas dire bonjour ou merci au personnel. L'employé de magasin normal risquait déjà de vous jeter un regard suspicieux, mais ici on n'hésitait pas à s'emporter pour un rien, et un étranger trop gentil était la cible d'arnaques et de moqueries ouvertes. Les Japonais pensaient qu'il ne comprenait pas, mais il comprenait bien.
Cela dit, on pouvait suivre ces règles scrupuleusement et quand même faire face à des ennuis. Ca arrivait régulièrement, et Johnny s'en sortait généralement sans problème. Parfois, le menu problème tournait à la catastrophe.

Ce jour-là, il ne s'était pas levé du bon pied. A peine réveillé, il avait allumé son téléphone pour voir un message lui expliquant que le shooting plutôt bien rémunéré sur lequel il comptait pour payer ses factures ce mois-ci était annulé. C'était son premier gros coup depuis son déménagement et il était dégoûté. Il avait beau être optimiste, ça s'annonçait difficile. Il comptait son cash en faisant le point sur les charges qu'il devrait assurer le mois à venir et ce n'était pas glorieux. Il y arriverait, mais il n'allait pas falloir dériver, et vivre sur les clichés qu'il avait déjà pour les réseaux.
Maintenant vous comprenez pourquoi une erreur de comptage en caisse pouvait le mettre de mauvaise humeur. Habituellement, il restait très patient en cas de soucis, mais, aujourd'hui, ce n'était pas possible. Et quand il nota une différence de près de 40 yens au creux de sa main, la mauvaise foi de la caissière fit vite monter le conflit.

— Je te dis, Musclor en bois, que c'est toi qui te trompes, l'insultait en plus la caissière.

— Mais non ! Recompte et tu verras que j'ai raison !

— Sécurité !

— C'est pas vrai ! On ne va pas jouer à ça, on recompte et c'est tout.

Un petit quinquagénaire japonais antipathique en uniforme et visiblement bien entretenu se joignait à la dispute :

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Ce client dit que je l'escroque !

— Quoi ?! Mais non, je dis juste qu'il y a erreur de comptage !

— Oh ça va ! C'est 37 yens aussi !

— 37 yens ?

— 37 yens.

— Ce n'est que 37 yens, monsieur, pourquoi tout ce raffut ?

— Mais je ne veux pas de raffut ! Je veux mes 37 yens !

— Tu vois ? Ce white monkey est agressif !

— On se calme, monsieur, ou je ne vais pas être agréable très longtemps !

— Tu serais plus agréable si tu recomptais pour vérifier, enfin !

Dans le petit konbini comme à l'extérieur, les badauds étaient nombreux à se demander qui était ce monumental gaijin insupportable qui ne pouvait pas juste laisser 37 yens et s'en aller sans rien dire, comme un bon Japonais. Une poignée avait, bien entendu, appelé la police, exagérant volontiers la situation : c'était un Blanc herculéen qui séquestrait le personnel du petit magasin et menaçait la sécurité de tout casser. Il fallait venir lui régler son affaire, et vite ! On n'avait pas idée d'être aussi déraisonnable !

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Prélude / Re : Jackson "Jaxx" Drago
« le: mardi 02 mars 2021, 10:30:31 »
Thicc sheet!

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Les alentours de la ville / Re : Emotions fortes partagées | Johnny, Chloé
« le: lundi 08 février 2021, 09:30:03 »
Pendant un bref instant, le stress était à son comble chez l'Argentin, qui avait retenu son souffle et eu l'impression de passer une éternité à observer la réaction de Chloé au ralenti. Chaque femme avait sa façon de réagir à ce genre de surprise et avait son opinion sur la question. Certaines auraient pris l'érection très mal et réagi initialement de la même façon que d'autres qui auraient adoré la contempler. De la même manière, elles pouvaient changer de ton en une seconde selon qu'elles soient flattées d'en être l'objet, ou consternées d'être déjà perçues comme une conquête potentielle.
Alors il observa la golden girl jusqu'à être certain de sa position ; à peu près une seconde avant qu'elle lui demande s'il avait des préservatifs à sa taille. Il vit nettement le changement de regard dans les yeux roses atypiques de la belle et put sentir le fourmillement caractéristique qui chauffait son pelvis quand il reconnaissait le langage du désir chez une femme. Il pinça sa lèvre inférieure du bout des dents sous le couvert de l'autre, et passa d'angoisse, à soulagement, à stupéfaction lorsqu'il enregistra la question avec une demi-seconde de retard. Il avala de travers, rit en toussant et se couvrant la bouche comme elle l'achevait de sa référence sur leur rencontre à venir avec le sumo. Mince ! Elle avait à moitié raison : chargé de testostérone comme il l'était, il risquait d'avoir du mal à se contrôler en sa présence.

La tension redescend comme elle commande la bouteille au service de chambre. Il fit un calcul mental très rapide. 90000 yens, ça faisait... A peu près 850 dollars américains ? Ca faisait... autour de 75000 pesos argentins. Damn! Johnny avait compris qu'elle était riche, mais il ne réalisait pas à quel point. Est-ce qu'il était seulement capable de concevoir le genre de train de vie que pouvaient avoir les gens riches ? Pour lui, arrivé à un certain point ça semblait devenir complètement flou et passer du domaine de la réalité à celui du rêve, du fantasme. Chloé était une porte ouverte, ou plutôt entrouverte, sur cet univers qui lui était totalement inconnu.
Elle était autant un régal pour les yeux que pour l'âme, en somme. Si Johnny voulait vraiment passer pour un caïd, et en être un un jour, il devait apprendre d'elle, commencer à s'intéresser à ce qu'elle faisait et comment elle vivait et glaner tout ce qu'il pouvait ! Sans oublier de prendre du bon temps, bien sûr. Il était soulagé par son attitude envers lui et la soupçonnait d'être aussi intéressée que lui, à défaut d'être nymphomane peut-être, et le week-end promettait, effectivement, d'être passionnant.

Bon, à ce stade il était vrai qu'il ne pouvait pas en placer une. Il enregistrait bien, malgré le débit de son japonais, mais n'avait pas le temps de formuler une syllabe avant d'être assailli de nouveau, le répit n'arrivant qu'à l'arrivée du service de chambre. L'Argentin s'était alors remis assis au bord du lit et fit mine de fouiller son sac pour cacher son mandrin au passage de la dame un brin mielleuse qui les quitta bien vite. Et Chloé, n'attendant pas de sentence, de s'attaquer immédiatement au remplissage des flutes. Dès qu'il eut entendu la porte se fermer, Johnny l'avait rejointe et avait pris son propre verre -de cristal- avec prudence.

" A un super week-end ! "

Un tintement plus tard, il goûta à la boisson pétillante avec curiosité. C'était absolument délicieux. Il était vraiment surpris qu'un champagne puisse avoir un goût pareil ! En toute honnêteté, il n'en avait goûté qu'une seule fois, du vrai, et ce n'était pas la même qualité, bien loin de là. Mais il ne pouvait trop y goûter, craignant désormais que Chloé le coupe à nouveau.

" On trouve des préservatifs qui me vont ; mais pour être sûr que ça tienne, je dois en commander. Du coup, j'en ai toujours une bonne réserve chez moi, pour ne pas commander trop souvent. "

Ce détail risquait de le faire passer pour un prétentieux, non ? Peut-être. Mais il était vrai qu'un paquet disparaissait vite quand on était du genre à saisir chaque occasion comme lui, et il n'avait pas précisé la taille de la réserve. Enfin ! Il fallait qu'il arrête de s'en faire, la fille avait littéralement pris une photo et évalué ses mensurations avec son avant-bras ! Et s'il attendait trop, il allait encore perdre la parole.

" Si tu veux, je te ferai une démonstration ; à condition que tu ne m'étouffes pas avant avec tes airbags, " rattrapa-t-il avec un peu d'humour. " Et d'accord, j'apparaîtrai sur tes comptes ; à condition que tu me tagues et que je puisse t'afficher aussi. Oh ! Et moi non plus, je n'ai jamais fait la moitié de ces trucs, mais c'est vraiment sans danger. Si tu préfères, je passerai toujours avant toi. On n'a qu'à dire qu'on est... partenaires de galère ! "

En attendant, impossible de faire redescendre le piton brûlant entre ses jambes. Il se concentrait pour ne pas se focaliser sur la voix qui lui criait de satisfaire son envie, mais ne pouvait bien sûr pas passer outre en permanence. Qui plus est, il était temps de voir si la jolie Chloé était du genre à chauffer du regard seulement ou à donner de sa personne.

" En tout cas, moi, j'ai jamais rien vu d'aussi gros. Pas naturel en tout cas. Ils le sont vraiment, ou tu t'es fait offrir des implants de l'espace aussi ? "

Associant le geste à la parole et sans afficher la moindre appréhension, il s'approcha d'elle encore un peu pour palper le volume, à la fois à travers le tissu et directement contre sa peau -parce qu'il n'y avait clairement pas assez de tissu pour le prendre en mains convenablement sans ça, et surtout pas avec ces paluches-. C'était un mouvement culotté, mais elle n'avait affiché aucune crainte jusque là, en tout cas sans le toucher. Il passait un autre niveau entre eux et attendait de voir si les choses évoluaient comme il le pressentait.

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Centre-ville de Seikusu / Re : Par-delà les lignes | Johnny, Mona
« le: jeudi 04 février 2021, 04:16:58 »
On en savait peu sur le nouveau roman. A bien y réfléchir, c'était dingue d'avoir acheté un livre dont seul un brin de synopsis et un croquis artistique avaient été fuités au public, mais c'était probablement tout l'intérêt de ce concours : Mona Duval ne voulait probablement avoir affaire qu'à des gens qui connaissaient, comprenaient et aimaient son écriture ; des gens capables de mettre une somme substantielle dans un bouquin par pur acte de foi et d'amour ; de vrais fans.

Et comme Johnny était laissé dans une vaste salle du dernier étage, il oubliait vite l'accueil frigide de celle qui l'avait mené là. Ce premier contact avait été étrange, l'Argentin sentant chez cette femme stricte une désapprobation si forte qu'il en venait à la plaindre : on ne pouvait vivre avec une telle colère sans en souffrir, et sans doute souffrait-elle de ne pas prendre les mêmes libertés que ceux contre qui elle la dirigeait. Il ne la connaissait pas mais il avait eu de la compassion pour elle, même s'il réalisait qu'elle n'en attendait aucune et ne s'attarderait pas sur les affaires scandaleuses de l'auteur à succès. Il avait bien du mal à rester dans les bornes quand il sentait un manque d'affection chez une femme, mais il était bien sûr assez futé pour savoir quand son implication n'était absolument pas désirée ; et il penserait peut-être encore à ces hanches roulant sur ces escarpins rigides un soir où il serait seul, se demandant si elles trouveraient jamais la fougue à laquelle elles aspiraient.

Mais il n'avait pas l'occasion d'y penser pour le moment. Le stress le dominait, stress qu'il ne pouvait laisser échapper qu'en faisant les cent pas et en tournant à travers les lieux. Il avait avisé les grandes baies vitrées et le balcon, loin des standards japonais et qui détonnaient autant ici que de l'autre côté, depuis la rue où l'immeuble se démarquait tant. Une table était mise, signe qu'elle s'attendait à manger dehors et à profiter de l'air nocturne, mais peut-être était-ce plus que ça ? Poussé par la bougeotte, il avait touché des yeux le petit salon très stylisé qui avait été installé dans un angle de la pièce, notant sa singularité ainsi que ses similitudes avec le thème de la tablée. Il devinait le lien entre cette mise en scène et le livre à paraître et se sentait privilégié, trouvant dans l'étude des lieux le moyen de se concentrer et de se détendre lentement, acceptant doucement sa chance et les cadeaux qui avaient été préparés pour lui tout seul. Il sentait qu'il en apprendrait beaucoup sur son achat compulsif tout en réalisant un rêve inadmissible : celui de rencontrer la femme dont le verbe avait éveillé son imagination et contenu sa libido lors des soirées solitaires.

Comment pouvait-il vraiment se sentir bien alors qu'ils savaient tous les deux, c'était évident, qu'il avait trouvé une délivrance dans ses lignes et connaissait d'abord les côtés sensuels de sa personne ? Allons ! Elle n'était pas une sainte et l'assumait ! Il n'avait pas à rougir de ces moments dont il était le seul à avoir la connaissance assurée. Et elle n'avait pas à craindre qu'il fuie devant la personne entière qu'elle lui présenterait sans doute ce soir. Enfin... Elle se présenterait sûrement.
L'heure avançait et Johnny songeait à nouveau à leur correspondance ; gauche, indélicate, inintéressante, courte. Avait-elle seulement encore l'envie d'aller jusqu'au bout ? Qu'était la blessure narcissique d'un homme douteux face à sa sécurité et à la masse des lecteurs impatients qui ne liraient que les critiques de leurs grands lecteurs favoris ? Avait-il ruiné sa chance en refusant de l'embrasser et d'assumer ce qui lui arrivait ?

" Bonsoir Johnny ! "

Il avait sursauté. Combien de temps avait-il passé, seul, à douter de tout ? Lui avait-il fallu cinq minutes ou cinq secondes pour commencer à perdre foi en son égérie romantique ? S'écartant du coin salon, il fit volte-face pour tomber sur une apparition fantasmagorique : elle se tenait à quelques mètres de lui, sublimée dans cette robe de satin blanc qui devait, sans aucun doute, participer à la mise en scène de la soirée. Il reconnut la référence au croquis figurant l'héroïne de ce nouveau roman encore mystérieux. En se mettant en scène comme l'héroïne, Mona endossait alors le rôle de cette aristocrate nubile dont la condamnation aux pires bassesses remplissait des pages et des pages de réactions et de suppositions sur Reddit. L'effet était sans appel et la suggestion de ce choix renforçait l'apparence divine et hautement érogène de la petite brune, dont la grandeur altière ne pouvait vraiment compenser la petitesse physique lorsqu'elle se fut avancée devant son invité chanceux.

L'Argentin la dévisagea sans un mot. Il nota les chaussures à sa main, la coiffure réarrangée au dernier moment, le rythme court de son souffle et la transpiration qui brillait dans son corsage plongeant. Elle avait accouru. Il s'en voulut immédiatement d'avoir songé qu'elle se déroberait à sa promesse et eut envers elle un élan de reconnaissance et de compassion contrastant d'autant plus avec son abattement précédent.

" Ce... C'est rien... " parvint-il à bafouiller en japonais avant d'être coupé par l'approche de l'auteur.

Instinctivement, il se pencha en avant pour ne pas la laisser s'étirer de tout son long sur ses jambes afin de l'atteindre. Le baiser fit frissonner sa joue avant de l'engourdir. Il était tellement intimidé par ce contact, lui, la montagne de muscles sûre d'elle, qu'il en fondait presque littéralement. Car Mona n'était pas n'importe quelle jolie fille croisée en soirée ou une amie dont il connaissait déjà les vices, mais un objet de culte qu'il fallait maintenant ramener à sa condition humaine ; un exercice plus difficile qu'il n'y paraissait, et son élocution approximative n'en était qu'un symptôme.
Il ne réalisait même pas à quel point son hôte était, elle aussi, dépassée par les événements. Et quand la flute vint se déverser sur son top dans un piaillement maladroit, le contenu imprégnant immédiatement le tissu pour venir piquer de sa fraîcheur le ventre de l'Argentin, le réveil fut brutal. Ramené à la réalité, Johnny ne put que constater la situation en revenant à lui, et le stress dans lequel était empêtré son idole.

En un seul tour, la réalisation le dégrisa. Il devait se montrer fort, pensait-il, pour soulager Mona. Aussi, il prit les verres de ses mains tremblantes, couvrant ses petites menottes tremblantes de ses paluches hésitantes et lui subtilisant le tout aussi délicatement que possible.

" On est deux à être perdus. Si tu savais comme je stresse ! Je ne pouvais même pas placer deux mots corrects quand on s'écrivait. Je... Laisse-moi faire. Assieds-toi. "

Posant les flutes sur la petite table, il la prit par les épaules avec douceur. Malgré sa prévenance, il lui semblait déplacer une poupée de porcelaine entre ses mains comme il la faisait reculer et s'asseoir sur la causeuse avec délicatesse.
L'anxiété suintait en lui, mais les efforts qu'il faisait pour ne pas se laisser déborder commençaient à payer, il pouvait le sentir. Son esprit n'était plus engourdi comme auparavant et retrouvait de son caractère, et comme il tirait sur le tissu trempé sur son ventre d'une main il examina l'autre pour voir qu'elle ne tremblait plus malgré sa lourdeur lasse. Il allait s'en sortir. Il avait pourri leurs conversations et allait réussir à mettre cette soirée sur les rails ! Et, avec un rien d'approximation, il parvint à servir deux flutes de champagne acceptables et à les amener jusqu'à la causeuse, en tendant un à la jolie brune avant de s'installer à côté d'elle.

" Alors... Euh... " hésita-t-il avec appréhension, " Tu es -euh- magnifique -bien plus que sur les photos !-. Je suis... Je me sens privilégié ; par ta présence, mais aussi par ce que tu as préparé pour moi. J'avais peur de t'avoir -euh-hahaha-hrm- refroidie. "

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Le coin du chalant / Re : Soumettez Miho à la tentation.
« le: jeudi 04 février 2021, 03:16:17 »
Salut!

Avec un poil d'adaptation, je pense qu'on peut mener la trame 10 avec Damien.

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Il en avait du bol, Johnny !

Lorsqu'il avait joué et s'était préparé à la grande excursion, il n'avait jamais osé imaginer qu'il se retrouverait logé avec une fille jolie, accueillante et, à tous les coups, tout aussi contente de voir ce qu'elle avait tiré au sort. Chloé... Ca sonnait bizarre ; pas Japonais ; sûrement... Français ? Mais elle s'exprimait dans un Japonais sans accent et bien plus naturel que le sien. Non pas que Johnny en soit encore à apprendre les ficelles de la langue, mais il était assez clair pour n'importe quel Japonais qu'il restait hésitant : il n'était pas tout à fait bilingue et il réfléchissait encore à beaucoup de ses phrases malgré son débit très convenable. Alors il comprenait bien ce que disait la jolie... rose ? Il déduisait aussi d'après les gestes et ce qu'elle faisait. Il n'avait pas immédiatement compris lorsqu'elle avait pris la photo, prenant la pose de beau gosse par réflexe plus qu'autre chose ; mais il avait bien compris le reste.

Un sourire s'était fiché sur son visage. Son imagination s'emballait. Qu'est-ce qu'on avait dit par rapport à la gaule équivoque ? Pas évident de la repousser quand la vue encourageait les scénarios libidineux. Il réalisait que Chloé était du genre à savoir faire tourner la tête du monde en se perdant dans son décolleté. Sa tenue très légère était déjà d'humeur à le mettre en chaleur, révélant tant de peau qu'il était possible de montrer sans être virée de n'importe où et moulant ce qui devait l'être sans effort apparent, mais la manière dont elle la portait était tout bonnement provocante, un appel au rut qui avait sûrement dû faire beaucoup suer sur son passage et continuait de faire son effet entre eux. Et leur lourdeur était juste...

" Ne dis pas de bêtises, " répondit-il avec une candeur exagérée par son excitation ! " Si on doit passer le week-end ensemble, autant ne pas séparer la chambre sans essayer de s'entendre. "

Oui, c'était une réponse... judicieuse... acceptable. C'était certainement mieux que de lui faire remarquer qu'il ne risquait pas de mettre à exécution ses pensées lubriques si elle se tenait hors de portée de ses mains.

Par contre, ils ne savaient rien l'un de l'autre, vraiment. Alors, profitant qu'elle passe à autre chose, il alla cacher sa bosse tapageuse en sortant quelques affaires, dos à elle. Il ne pouvait s'arracher à son sort pour autant et, en ouvrant doucement son sac, il sentait presque le poids du regard de la belle sur lui et se perdait, entre réalité et fiction, dans un scénario dans lequel elle s'approcherait de lui et il l'attraperait pour la projeter sur le lit, lui arracherait son short et tirerait ses seins opulents de ce top bien trop petit pour eux.

Qu'est-ce qu'elle avait dit ? Ruinart ?! C'était pas le genre de truc... très cher ? Il allait passer pour un abruti s'il demandait combien ça coûtait, n'est-ce pas ? Mais ça sonnait comme ruiné, aussi ne pouvait-il s'empêcher de serrer les fesses en considérant la question. Pouvait-il vraiment lui refuser cet élan ? Elle semblait décidée. Pourquoi ne pas célébrer cette rencontre et le début de cette folle aventure ? Il tourna la tête vers elle en haussant et les épaules et en laissant échapper un acquiescement enthousiaste : toujours laisser penser qu'on est en contrôle. C'était sûrement une règle débile, mais c'était une des siennes.

Il n'avait guère le temps de répondre, de toute manière. Il entendit le son de la literie rembourrée avant de la voir allongée vers lui, les yeux brillants, l'échancrure de son top si large qu'elle semblait seins nus sur le lit douillet -et qu'il aurait aimé qu'ils eussent été éjectés de leur maigre couverture-. Elle l'interroge, se prélasse, lui donne à voir toute l'ampleur de son physique à la fois miraculeux et ardemment travaillé -il aurait pu avoir des diplômes dans le domaine sportif, avec tout ce qu'il savait, et voyait la différence- ; elle l'aguiche, c'est clair comme la roche. Pour autant, l'Argentin hésite : ce pouvait être un tour de sa psyché déséquilibrée. Il avait déjà sauté sur des filles en pensant qu'elles l'allumaient et s'était retrouvé très près d'en payer le prix. Il ne voulait pas recommencer au Japon ; surtout qu'on disait que les gaijins n'étaient pas traités tendrement, par la Justice comme par les détenus.

Il lui fallait une assurance et il avait une manière offerte de tourner autour du pot un instant et la tester : il pouvait simplement entrer dans son jeu, l'air un peu bêta, et sonder le terrain en mode donnant-donnant. Et s'il se trompait, il pouvait toujours plaider les caprices de la nature, même si la force de son érection et le calibre de l'anomalie qui déformait son pantalon laissaient douter de son côté accidentel. Ils avaient une heure, et elle pouvait déterminer à quel point leur week-end serait mémorable...

Par contre, que voulait-elle dire en demandant si le séjour était un cadeau ? On pouvait se faire, genre, offrir un week-end pareil ? C'était pas vraiment du niveau Wonderbox, non ? Perdu dans la testostérone, il ne captait qu'à moitié et n'était de toute façon par focalisé sur l'argent dans l'immédiat, mais bien sur elle.

" Je suis Argentin. Je suis venu vivre au Japon il y a moins d'un an et... disons que je fais un peu de tout. En vrai, ma passion, c'est la culture physique. "

Non, sans rire ?! Il faisait l'air de rien en finissant de ranger ce qu'il avait sorti de son sac. La gaule ne descendait pas et il allait falloir faire avec. C'était du pile ou face, à ce stade. Mais s'asseoir lui permettait de dissimuler le membre tendu derrière sa cuisse comme il se posait tout près d'elle.

" Mais c'est une longue histoire au milieu d'autres longues histoires. Qu'est-ce qu'il t'intéresse en particulier ? "

Et comme il le lui demandait, il se tournait vers elle, montant sur le lit, et révélant la difformité révélatrice de son léger survêtement. Une pointe de stress le piqua mais ne fit rien pour amadouer son excitation, la renforçant, au contraire, comme les possibilités le rapprochaient potentiellement des plaisirs qu'il convoitait. C'était le moment de vérité. Ils se connaissaient depuis cinq minutes à peine, au plus, et déjà il s'affichait au garde-à-vous sous son nez. Mais c'était vain de lutter : s'il n'était pas devenu complètement débile à force de bander, elle avait autant flashé sur lui qu'il avait flashé sur elle.

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Centre-ville de Seikusu / Par-delà les lignes | Johnny, Mona
« le: lundi 04 janvier 2021, 21:52:49 »
Par-delà les lignes
Johnny Paso | Mona Duval

Johnny avait une chance de dingue ; le cul bordé de nouilles !
Il jouait rarement aux jeux par tirage au sort qu'on trouvait dans nombre de commerces, n'ayant accepté que quelques fois dans sa vie car il n'y avait pas d'obligation d'achat ou de coordonnées à donner, par exemple. Récemment, il avait gagné à un de ces jeux, cela dit, et il avait légèrement revu sa position. Sans se lancer dans tous les jeux qu'il voyait, il prenait le temps d'en considérer certains.
Alors, quand une chance de rencontrer Mona Duval, l'écrivaine de romans pornographiques, s'était présentée à la précommande de son nouvel ouvrage, il avait participé. Il allait de toute façon acheter le livre tôt ou tard.

Car oui, c'est une idée qu'on peut se faire facilement sur Johnny : celle qu'il ne lirait pas. Et c'était vrai qu'il n'était pas le lecteur le plus gourmand ou un féru de classiques, et qu'il préférait un bon film ou une série en compagnie d'amis à une lecture solitaire au son d'une musique d'ambiance, mais il lisait. D'abord, il fallait se dire qu'on ne se lançait pas dans la culture physique sans lire beaucoup sur le sport et la nutrition, du moins quand on n'avait pas des milliers de dollars à claquer dans des coachings. Ensuite, s'il se paluchait volontiers sur un porno au moins une fois par jour, il aimait laisser bruisser son imagination le long des lignes de romans coquins.
Ces dernières années, il avait acheté pas mal d'e-books et de livres de poche, érotiques ou pornographiques. Il y en avait de trop vieux, avec un langage et un goût trop passés pour lui, et des trop cérébraux pour ses désirs simples et envahissants ; mais il avait ses petits classiques, qu'il avait généralement acquis neuf et en format papier pour les garder près de lui. Parmi eux se trouvaient tous les livres délurés de Mona Duval, depuis son premier signé Charlie. Il avait trouvé dans sa plume quelque chose d'unique, ni pervers ni maniéré, qui avait parlé à son être et avait fait naître en lui un authentique amour pour ses écrits.

Alors, bien sûr qu'il allait précommander le prochain, grand format papier et édition luxe ! Il avait pris un boulot de plus et bossé du coup presque 36 heures d'affilée pour se payer largement ce petit cadeau.
A l'origine, voir Mona n'était pas dans ses plans ; juste un bonus potentiel fort improbable.
Et le voilà qui se présentait à l'accueil de sa maison d'édition, figé droit comme un i...

Quelques semaines plus tôt, il avait reçu le courrier de félicitations en recommandé, suivi le lendemain d'un coup de fil dont on l'avait prévenu dans celui-ci. Il n'avait pas encore tout à fait réalisé et avait répondu presque machinalement à la dame adorable qui lui parlait au bout du fil, pour arranger date et transport. Dans sa tête, c'était irréel : ce n'était pas possible qu'il puisse gagner deux jeux, comme ça, à la suite ? Le précédent avait été une surprise dépassant ses espérances, mais là ça devenait carrément bizarre. Il n'y croyait pas et n'enregistrait pas, comprenant qu'on lui enverrait détails et carton d'invitation par le prochain courrier.
Merde ! C'était surréaliste. Il avait lu et relu cent fois le premier courrier, ses mails pour la commande du livre et son enregistrement au jeu, et repassé dans sa tête des dizaines de fois ce qui avait été dit au téléphone. Il devait se rendre à l'évidence, mais il n'y arrivait pas vraiment.

Et puis, il y avait eu le coup de marteau : un message privé sur Instagram ; enfin, sur Messenger, Facebook ayant fusionné les messageries privées des deux services sans vraiment s'inquiéter de l'avis du monde en même temps qu'il forçait une mise à jour ridicule.
Le message était de Mona.
Il n'avait pas remarqué le moment où elle avait commencé à le suivre et n'en retrouvait pas la trace récente. Bien sûr, lui la suivait, espérant des indices croustillants sur son prochain tome ou un aperçu de ce que pondait son esprit au bénéfice de tous les amoureux de la petite mort ; mais qu'elle le suive, c'était inattendu ! Il ne se faisait pas d'idées transcendantale sur la qualité de son feed, qui mêlait selfies, salle de sport, fiestas avec bimbos, grosses bagnoles et
prétentions allant bien au-delà de ses moyens réels. Elle s'y était pourtant intéressé ! Pourquoi ?
Il décida qu'il préférait garder la réponse pour plus tard, lui demander en face. En fait, il se retrouva bloqué de façon inattendue face à ses quelques lignes de texte. Il lui venait soudain une peur : la peur de ne pas être intéressant et de ne pas savoir que dire.
Il aurait aimé lui demander pourquoi elle le suivait et lui parler de ses passages préférés de ses livres, et il aurait pu lui parler de sport et de l'Argentine, de son parcours atypique ; ils auraient pu parler de ce qui les poussait, elle à écrire du porno, lui à en lire avec entrain, et se faire de petites promesses sur le déroulement de la soirée... Quoique, là, c'était son excitation qui parlait. Mona était une très jolie femme et éveillait évidemment un fort désir en lui, qu'il devait à tout prix contenir pour ne pas froisser son idole.
Alors, leur correspondance avait été lente, un peu gauche, hésitante. A bien y repenser, Johnny était passé pour un type bizarre et ne ressemblait absolument pas au Johnny normal, ou même à celui des photos de shooters descendus du bout des lèvres entre les seins de bombes sexuelles. Elle devait l'avoir trouvé vraiment inquiétant, creepy à souhaits, et comme elle lui demandait de venir comme il était quelques jours avant leur rencontre, avant d'arrêter de répondre, il pensait qu'elle ne s'attendait à strictement rien.

Or, se montrer indigne même d'un sourire sincère de Mona était une perspective affreuse pour l'Argentin, qui s'était préparé à fond et s'était mis sur son 31 sans se dénaturer. Il avait bien dormi, avec un masque purifiant, et s'était levé tôt pour faire son sport, passer chez l'esthéticienne pour un check-up complet, passer se ravitailler de ce parfum musqué qu'il aimait, aller chez le coiffeur-barbier, vider son armoire, changer dix fois d'avis, choisir une tenue, puis en changer en même temps qu'il rangeait l'armoire, prendre sa douche, se faire tout beau...
Il s'était presque mis en retard et le taxi envoyé par la maison d'édition l'attendait depuis de longues minutes déjà lorsqu'il s'y précipita, tout fou. Il avait finalement opté pour un jean effet vieilli, un débardeur en coton uni et des baskets montantes confortables, et arborait sa meilleure chaîne et quelques bijoux en prime, dont un authentique diamant qui lui avait coûté des jours de travail au noir à l'oreille. Il avait décidé de venir comme il était, bien qu'à son avantage : le véritable Johnny, celui des photos avec le vrai caractère derrière. Bien apprêté, il avait moins peur, quoiqu'en arrivant à destination il se révélait terrifié.

Et quand on vint lui demander ce qu'on pouvait faire pour lui, il se sentait si gourd qu'il bafouilla un peu avant de tendre le carton d'invitation et de se prononcer le simplement du monde, pour ne plus risquer de s'emmêler :

" Paso, Juan Esteban. J'ai... rendez-vous avec Madame Duval. "

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Vous nous quittez déjà ? / Re : Il y a du chamboulement...
« le: lundi 04 janvier 2021, 19:28:17 »
Ces paroles respirent la sagesse ! Bon retour sur le fo' et au plaisir de t'y croiser ! :D

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