Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Prima Cadenza

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Messages - Prima Cadenza

Pages: [1] 2
1
Dictature d'Ashnard / Re : Est ce grave docteur ? [Prima Cadenza]
« le: vendredi 03 avril 2015, 21:23:36 »
La jeune servante frémit au contact des mains de Marcus sur sa peau. Ses doigts tremblèrent, et ses orteils se contractèrent, alors qu'elle ouvrait lentement les lèvres pour laisser échapper un soupir presque pénible. Posant ses doigts sur les joues rouges du jeune homme, l'orbe de ses yeux se couvrit de deux paupières, alors qu'elle avançait son visage pour aller embrasser l'aventurier, se serrant un peu plus contre lui.

Bien sûr, la propriétaire du domaine n'avait pas choisi Perle par hasard. On trouvait rarement des domestiques plus dévouées que les siennes, et on trouvait tout aussi rarement des maîtresses qui tenaient à témoigner une certaine gratitude. Dans le cas présent, cette servante était la seule pour laquelle cette équation ne fonctionnait pas.
Perle était le fruit d'une des expériences de la démone. Un jour, une succube avait eu le malheur de se frotter au mari de la démone rousse - littéralement. Et en plein dans le manoir, pour ne pas arranger les choses. Autant dire que la colère de Cadenza n'avait pas tardé à se faire voir. En fuyant sa rage, la succube avait eu la malchance d'arpenter les terres du domaine en pleine tempête et de s'écraser contre un rocher. Elle serait morte, si ça n'avait été la présence de la comtesse. Celle-ci s'était montré opportuniste et avait entraîné son don de manipulation des âmes, coinçant cette chipie dans le corps d'une simple humaine - et la forçant à entrer à son service.
Quel pire sort pour un de ces anges de la luxure, que de se retrouver emprisonnée sur des terres où la première source de testostérone se trouvait à des kilomètres de là ? Oh, bien sûr, il y avait les autres servantes. Mais Cadenza leur avait innocemment confié que Perle contractait les pires maladies vénériennes, et il ne se trouvait que bien peu de personnes pour vouloir la toucher ; ceux qui s'y risquaient subissaient à leur tour la colère de la Dame. Elle était très au courant des petites sauteries qui pouvaient se dérouler entre ses propres murs.

Du coup, le bien-être de cette petite succube travestie en humaine en prenait un sacré coup. Et c'était facile à ressentir. Ses mains qui glissaient sur les bras de Marcus, délimitant du bout des doigts les muscles naissant sous la peau encore résistance aux caprices de l'aventure, pour finalement aller se poser dans ses cheveux mi-longs. Sa langue experte glissait dans sa bouche, et ses cuisses qui se frottaient entre elles pour contenir la preuve d'un désir ardent. Oui, Perle était proche du désespoir, mais avec la présence de ce mâle entre ses bras... Monsieur avait intérêt à être à la hauteur, cela valait sans dire, pensa-elle en interrompant le baiser et en se redressant, de telle sorte que le visage du brun fut vite bloqué entre le léger renflement de ses seins. A ce stade, la demoiselle ne put s'empêcher d'étouffer un gémissement aigu.


- M... Messire... navré de vous presser, mais nous avons peu de temps pour nous deux... avant que la Maîtresse ne revienne.

Une phrase qui laissait sous-entendre que cette douce altercation ne serait pas bien vue par la comtesse. Celle-ci, pourtant, était au courant, et Perle pariait même que cette femme qu'elle servait maintenant depuis plus de cinquante ans contre sa volonté lui aurait ri au nez en voyant la scène. Cette idée l'énerva et l'excita en même temps, et Marcus put sentir un autre tremblement de la part de la jeune femme qu'il tenait entre ses bras.

2
Si la tension de Gael était clairement visible, celle de Cadenza ne l'était pas. C'était d'ailleurs moins une tension qu'une sorte de frustration, mise en marche depuis le haussement de ton des jumeaux et mouvante comme une plante grimpante.
La comtesse avait beau être réputée pour sa douceur et sa patience, il y avait des choses qui pouvait l'énerver. Que l'on hausse le ton devant elle était une de ces étapes qu'il fallait éviter de franchir. Selon les circonstances actuelles, soit. Mais le jeune homme ne considérait même pas les choses d'un autre angle que le sien, ne jaugeait pas, n'analysait pas le pour et le contre. Il ne lui faisait pas confiance, malgré les efforts que la dame faisait pour qu'il en soit ainsi.

- Vous n'êtes pas frères, tiens donc ?.. déclama doucement la dame, perdant son sourire.

Cadenza s'était adouci avec le temps, avec l'âge. Mais elle restait une démone, une représentante de cette race infernale et cruelle qui jaillissait de la terre comme la lave d'un volcan. Son doux visage restait de marbre, mais les picotements de l'impatience commençait à se sentir. Ses doigts délicats s'agitaient et auraient presque réclamé le bout des deux chaîne que les jumeaux avaient quitté il y a quelques instants.
Sans avertissement, la rousse se leva de son siège. Dans le même instant, un des cristals du lustre qui pendait au-dessus de leur tête se décrocha et tomba prés du visage de Gaël, s'éclatant sur le sol à côté de sa chaise. Le verre délicat ayant râpé sa joue, un mince filet de sang se faufila hors de son épiderme.
La démone passa devant lui et, sans crier gare, récolta d'un index blanc une des gouttes de sang fugitives, qu'elle porta ensuite à sa joue. Continuant sa route vers Gaétan, elle s'approcha de lui et saisit son poignet, avant de le cisailler sans violence, mais d'une seule griffe ferme. Le résultat en fut un autre filet de sang qui lui coula sur le bras et que la femme lapa doucement, avant de relâcher le bras du frère le plus timoré.

Elle sembla réfléchir un instant, puis croisa les bras, satisfaite. Il y avait quelque chose de bizarre qui trainait sur son palais, mais dans le fond, le doute ne subsistait pas trop.

 - En voilà des manières, mentir à sa Maîtresse, déclara-elle d'un ton faussement fâché. Le sang ne ment pas, lui. Moi non plus, d'ailleurs.

D'un pas plus pressé, la maîtresse des lieux se posta devant les deux garçons et s'appuya sur la table, les surpassant de toute sa posture. Son immense poitrine et son visage bien trop prés, elle ne cherchait plus trop à mettre à l'aise les blondinets. Le contrejour passait sur sa silhouette et assombrissait son faciès, pourtant encore calme.

- Pourquoi ne me faites vous pas confiance, dites-moi ? Je vous sauve d'un futur bien sombre entre les mains de répugnants esclavagistes qui vous aurait sûrement infligé bien pire que quelques piqûres et quelques sorts indolores. J'ignorais qu'un esclave puisse encore imaginer se permettre d'être aussi ingrat.

Repenser aux dernières heures qu'elle avait elle-même passé sous le joug des esclavagistes n'améliora pas l'humeur de l'aristocrate. Sa main fine alla chercher une des larmes qui roulait sur la joue de Gaël, pour la porter doucement à ses lèvres. Une habitude de démon que de goûter au désespoir d'un être plus faible que lui. Étrangement, cela sembla calmer la comtesse, qui se redressa, et croisa les bras sous ses seins volumineux.

- Auriez-vous, par hasard, un quelconque dédommagement à me proposer en échange de votre refus ? proposa la dame. J'imagine que vous n'avez pas oublié que vous m'avez coûté de l'argent.

C'était presque cruel de poser cette question, tout en sachant très bien que les poches des jeunes hommes étaient aussi vides que leur espoir de pouvoir partir d'ici. A pied, on ne mettait pas plus d'une matinée pour mourir sous le coup de la gelée ou de la mâchoire d'un animal sauvage. Cadenza le savait très bien.

- Je ne suis pas assez sotte pour jeter mon argent par la fenêtre, et vous n'êtes pas assez sots pour vous enfuir et mourir sous la tempête. Je vous ai laissé le choix, mais je n'ai pas dit que je tolèrerais une mauvaise décision.

De choix, il n'y avait en fait pas, et c'était avec satisfaction que la comtesse considérait cela, de nouveau assise dans son fauteuil et sa coupe de vin au bord des lèvres, ignorant la tension qui se posait peu à peu dans l'immense salle à manger.

3
Dictature d'Ashnard / Re : Est ce grave docteur ? [Prima Cadenza]
« le: lundi 21 juillet 2014, 18:37:58 »
Perle souriait, toute contente de partager ce bain chaud avec un des rares mâles qui pouvaient passer par ici. Être servante dans un endroit aussi isolée n'était pas facile tous les jours. Certes, elle aurait pu être bien moins gâtée - sa Maîtresse exemplaire, beaucoup d'amies pour jouer, un environnement luxueux et des besoins vitaux entièrement satisfaits...

Exceptés pour ce besoin-là, qui la poussait souvent à glisser ses mains entre ses cuisses une fois son service finie, le soir dans sa petite chambre de bonne.

Mais aujourd'hui, agenouillée à côté de la baignoire qui contenait désormais Marcus, Perle savait qu'elle pourrait au moins passer une nuit sans avoir à se soucier du feu dans son bas-ventre. La petite maid avait eu tout le loisir d'admirer les courbes de ce bel étalon et elle comptait bien en profiter en sachant qu'il était à son entière disposition. Un doux sourire au coin des lèvres, elle entreprit de frotter le dos du brun, admirant les courbes de ses muscles qui roulaient sous sa peau au fur et à mesure de ses mouvements.

La vapeur qui se dégageait de l'eau emplit vite la pièce et lui donna un aspect presque secret, bien que n'importe qui pouvait venir ouvrir la porte à ce moment-là. Heureusement, chacun était occupé à sa tâche. Perle n'était pas d'humeur partageuse, ce jour-là.
En même temps qu'elles s’exerçaient à faire sa toilette, les jolies mains fines s'appliquaient à un massage sur les épaules de l'invité, tournant et retournant la peau mouillée entre la pulpe de ses doigts blancs. L’absence de traces inesthétiques telles que des cicatrices intriguait Perle. Elle avait pensé se trouver face à un mercenaire, mais cette peau de bébé suggérait plutôt un passé de noble, ou au moins d'une vie plus confortable que celle d'un habituel chasseur de primes.
Le dos terminé, Perle s'attaqua aux cheveux de Marcus qu'elle entreprit de nettoyer délicatement. Ce faisant, elle devait se rapprocher, et ce fut sous le couvert de cette excuse teintée d'innocence que sa poitrine vint s'aplatir contre le dos de l'héritier. Rougissant de plus belle, Perle acheva sa tâche en versant un seau d'eau chaude sur la tête du jeune homme.

Venant se poster devant lui, toujours hors de la baignoire et nue, Perle avait les mains derrière le dos et se balançait doucement, comme une enfant sur le point de demander des sucreries.

- Cela vous ennuie si je me joins à vous ? Ça n'en sera que plus facile... pour vous nettoyer.

L'attitude était enfantine, mais le regard était de braise. Ce contraste était saisissant et montrait bien que Perle était de ces filles qui jouaient la carte de l'attendrissement, une technique de séduction comme une autre.

4
Dictature d'Ashnard / Re : La visite de Samara [Privé]
« le: lundi 21 juillet 2014, 00:08:43 »
La maid n'observa pas Samara d'une façon différente des autres invités. Quand on était au service d'une démone de haut rang, on voyait en effet tout et n'importe quoi. Elle se contenta donc de lui faire une révérence très marquée, débarassant Samara de son manteau, tout de même consciente de qui elle avait en face d'elle.

Les escaliers furent vite montés, la porte vite ouverte, et Annie vite effacée devant la présence de sa Maîtresse, toujours occupée à être assise au chevet de sa fille, à lui caresser les cheveux.
Pour peu que la situation ne soit pas connue, la malade aurait presque pu paraître morte. Ses longs cheveux blonds étalés sur les draps de soie de son lit, vêtue d'une longue chemise de nuit blanche, sa poitrine se soulevait par à coups et allait de paire avec son corps baigné de sueur. Les conséquences de cette maladie mystérieuse étaient physiques, mais aussi psychologiques, vu les cauchemars qui en découlaient.

Cadenza en avait été témoin pendant les nuits blanches passées ici, qui lui semblaient interminables. La vie, de manière générale, lui semblait de toutes façons interminable depuis le début de cette histoire.

La comtesse gardait cependant dignité et grâce, même avec le ventre aussi rond que les cernes sous ses yeux. Elle donna à son invitée une révérence simple, deux pans de sa robe dans ses deux mains.


- Samara... merci d'être venue aussi vite. Le voyage n'a pas dû être de tout repos.

Cadenza avait beau ne pas entretenir beaucoup de liens sociaux, elle connaissait la sorcière par le biais des différents démons qu'elle fréquentait et qui passaient à son appel dans sa demeure. C'était la première fois que la magicienne se présentait devant elle, donc.
Quittant à regret son enfant du regard, la rousse quitta la chambre pour rejoindre la magicienne qui se tenait toujours devant l'encadrement, fermant la porte doucement.


- Je n'ai pas quitté cette chambre depuis des jours, soupira-elle. Allons nous installer confortablement, je vais vous expliquer le problème...

Cependant, dés que les deux dames furent installés dans un salon proche et le thé servi, Samara se rendit bien compte que c'était plus facile à dire qu'à faire. Les faits étaient là : celui qui avait lancé la malédiction était un professionnel dans les arts de la magie noire et les principaux symptômes de la maladie étaient un sommeil permanent, de violentes agitations durant la nuit et de fortes poussées de fièvres, ainsi que d'intenses crises de douleur de temps à autre.
Cadenza avait beau être elle-même douée dans les arts de l'occulte et de l'alchimie, et capable de préparer des centaines de remèdes... le problème qui se posait ici était hors de sa portée.


- La maladie est d'origine magique, mais l'ensemble des paramètres m'échappent, finit d'expliquer Cadenza d'un air dépité. J'ai beau maîtriser beaucoup d'arcanes en ce qui concerne la magie blanche, je suis incapable de soigner ma propre fille...

La démone posa une main sur son front blanc, l'autre étant sur son ventre arrondi par la maternité.

- Je- je me sens vraiment seule. Seule et impuissante. J'ai tout essayé, vous êtes la dernière chance de pouvoir réveiller ma fille. Si vous y parvenez, tout ce qui vous plaira vous sera donné. Je n'en peux vraiment plus, il faut que ça s'arrête...

Étant elle-même d'origine démoniaque, Cadenza savait qu'il n'était pas très stratégique d'autant se révéler devant une de ses semblables. Mais la fatigue la poussait à se laisser aller... elle n'alla cependant pas plus loin dans le mélodrame, se levant après avoir fini sa tasse.

- Allons la voir... il fait bientôt nuit, vous pourrez observer les symptômes de façon très claire. C'est souvent à ces heures-là qu'ils sont les plus visibles...

Découragé par avance, la comtesse poussa de nouveau la porte de la chambre, laissant passer Samara devant elle.

5
Dictature d'Ashnard / La visite de Samara [Privé]
« le: dimanche 06 juillet 2014, 22:02:29 »
25 ans plus tôt...

- Vous devriez vous allonger, ma Dame.
- Non merci, ça ira.
- Vous êtes sûre ? Vous voulez que j'aille vous chercher un verre d'eau ?
- Je te dis que tout va bien, Annie ! Cesse de me cajoler, tu sais bien que je déteste ça.

La maid cessa de tenir la main de sa maîtresse, ne sachant plus quoi faire. Celle-ci avait beau dire que tout allait bien, la scène en elle-même suffisait à affirmer le contraire. Sa maîtresse enceinte jusqu'au cou, au chevet de sa démone de fille qui gémissait dans son sommeil, et sans aucun mari pour la soutenir depuis des mois que l'état de leur enfant fluctuait... peu importait les remèdes ou les sorts de soins, on aurait aussi bien pu essayer de contrôler le vent qui soufflait dehors.

La faute au dernier amant de la démone, qui était passé par là - et qui lui avait d'ailleurs peut-être valu son ventre qui s'arrondissait comme un croissant de lune, mais c'était une autre histoire. Celui-ci n'avait pas apprécié que la rousse refuse qu'il touche sa fille. Il s'était enfui sans demander son reste, mais non sans lancer une puissante malédiction sur la pauvre héritière, qui tenait le lit depuis des semaines maintenant.
Évidemment, Cadenza avait tenté de faire venir son époux. Mais la période était à la guerre, au sein des armées d'Ashnard. Son importante position ne lui permettait pas de venir remplacer sa femme et lui permettre de se reposer un peu. Cela faisait des mois qu'elle ne l'avait pas vu, qu'elle n'avait même pas pu lui annoncer sa grossesse.

Autant dire que cela faisait longtemps que la comtesse ne s'était pas senti aussi seule. Les sautes d'humeur causés par sa grossesse n'arrangeant pas les choses, nul n'aurait su dire si elle avait plus pleuré ou détruit le mobilier du château sous la colère.
Annie constatait cela, en balayant à présent les marches de l'escalier qui menait à l'entrée. L'imposante pièce qui la composait semblait comme dévastée : des statues éventrées, des tableaux déchirés, il y avait même une vitre cassée à l'ouest de la pièce circulaire. Le tempérament indépendant de Cadenza avait du mal à supporter qu'elle ne puisse rien faire pour lutter contre ça, même après des journées entières passées à travailler dans son laboratoire pour trouver un remède.

La démone avait pourtant accepté de demander de l'aide à une puissante magicienne, qu'elle connaissait de réputation et qui était censée arriver dans très peu de temps, maintenant. Annie entendit d'ailleurs que l'on frappait à la porte, alors qu'elle préparait du thé très fort à sa maîtresse.
Sans plus attendre, la servante évita les restes d'un miroir brisé à terre et ouvrit doucement la porte, laissant apparaître un visage aux traits tirés. Tout le monde avait les traits tirés ici, en ce moment.

6
Dictature d'Ashnard / Re : Est ce grave docteur ? [Prima Cadenza]
« le: jeudi 03 juillet 2014, 19:10:39 »
La comtesse le regarda commencer à essayer de fournir diverses explications... et cesser soudain d'émettre un seul son, ouvrant et refermant la bouche comme un poisson hors de l'eau ! Ça aurait presque pu la faire sourire, si cela n'avait pas été aussi bizarre, et... probablement significatif d'une manifestation démoniaque.

L'avantage d'avoir du sang de démon, c'était que sentir ses semblables devenait vite aussi facile que de repérer un loup au milieu d'agneaux. En l’occurrence, ici, même si la rousse ne pouvait pas voir la forme physique de son semblable, elle le sentait errer entre les flux de ce pauvre garçon en face d'elle. Elle se garda bien de le mentionner, et se contenta de porter sa tasse de thé à ses lèvres. La porcelaine fut ensuite reposée sur le plateau, et son regard scruta la plus haute fenêtre de la pièce, où la tempête apparaissait.

- Les routes seront sûrement bloquées pendant plusieurs jours, commenta la démone, pensive. Vous ne pourrez pas quitter les lieux avant un certain temps, j'en ai peur. Peut-être que vous pourrez me raconter l'histoire lorsque vous serez prêt à le faire... je ne suis pas pressée.

Sur ces derniers mots, les yeux de la comtesse se posèrent sur la poitrine de Marcus, là où elle avait l'impression que son hôte aimait à s'étendre.

Il lui faudrait donc trouver un moyen de parler au jeune homme sans que son sale petit secret traîne entre leurs pattes. Cadenza avait une idée sur la question, qui nécessitait l'usage de ses locaux personnels... en d'autres termes, le laboratoire. Une concoction pour éliminer les flux d'énergies démoniaques, ou quelque chose dans ce genre-là. Elle devait avoir ça dans ses grimoires.
Finissant sa tasse, la belle attendit que son invité termine la sienne, et se leva avec souplesse. D'un claquement de doigt, elle fit ensuite venir une des domestiques qui s'affairait dans la pièce.

- Je dois malheureusement m'absenter pour un moment, mais Perle sera ravie de vous faire une petite visite et de vous montrer vos appartements... n'est-ce pas, Perle ?
- C'est certain, Maîtresse.

Sur un salut, la maîtresse de maison s'éclipsa, et Marcus et droit à une très basse courbette, comme s'il était un invité de marque. Il faut dire que Perle avait tout de la parfaite petite soubrette... et était en plus ravissante. Cadenza s'attendait à des commentaires de la part de ce que Marcus contenait en lui, mais elle ne se faisait pas de soucis quant à l'intégrité de sa domestique : même si elle n'en avait pas l'air, cette demoiselle maîtrisait plusieurs des arcanes magiques et savait se défendre en cas de besoins.
Elle regrettait de délaisser son invité si tôt, mais la potion en question allait nécessiter d'un peu de temps pour être prête avant le dîner, un moment qui lui paraissait judicieux pour l'administrer au bel héritier sans qu'il se doute de quoique ce soit. La rendre indétectable allait nécessiter aussi beaucoup de concentration de sa part...

***

La visite ne fut ni brève, ni longue. Perle était de ces personnes qui savait rendre un endroit intéressant sans rentrer dans les détails, et la demeure rivalisait en beauté avec beaucoup de belles œuvres des terres de Nexus, ce qui donnait l'impression de visiter un musée. Quelques objets tels que des statues, des peintures ou même des sculptures pouvait donner une idée de la véritable nature de leur propriétaire, dont quelques tableaux accrochés au mur, qui montrait la comtesse dans les bras de son époux ou portant ses enfants. Sa véritable race était aussi suggérée de temps en temps au travers de symboles ésotériques tracés sur les murs, mais la subtilité était de mise.

Après quelques étages de montés, Perle les emmena devant ce que Cadenza avait appelé plus tôt les appartements de Marcus. En soi, une chambre d'ami, spacieuse et décoré avec goût. Le lit à baldaquins donnait à lui seul une ambiance chevalière à la pièce, et ce fut justement sur ce lit à baldaquins que Perle s’avança pour enlever quelques plis et défroisser les couvertures... des plis et des froissements imaginaires, vu la qualité du travail des domestiques par ici.

La jeune fille avait beau soigner son statut, il n'empêchait que comme la plupart des maid ici, elle n'était pas la dernière. Et Marcus, proie rare en tant qu'homme jeune - et beau, de surcroît, l'avait déjà attiré dés la première révérence. Sa beauté lui permettait souvent d'accoster les invités trop peu nombreux à son goût, et elle savourait le fait de pouvoir user de son doux sourire sur quelqu'un d'autre qu'un habitant du château. Marcus, quant à lui, avait donc droit à des sourires et des contacts depuis le début de sa visite - totalement innocent, cela allait de soi. Il ne tenait donc qu'à lui de se décider - en espérant que sa "voix intérieure" ne l'influence pas trop.

7
Dictature d'Ashnard / Re : Est ce grave docteur ? [Prima Cadenza]
« le: jeudi 05 juin 2014, 15:51:41 »
La présentation - et surtout l'invective sortie, un long silence régna dans la pièce pendant quelques secondes, secondes que Marcus du probablement considérer comme les plus longues de sa vie. Le reste des personnes présentes ne ressentaient pas tant l'animosité que la surprise. On n'avait pas l'habitude de parler de cette façon, dans l'ambiance propre et luxueuse du manoir Crucius.

Cela eu au moins l'effet de faire lâcher prise aux servantes, qui se resserrèrent autour de leur maîtresse pour la protéger en cas de coup de folie de l'inconnu. Cadenza, elle, n'était pas spécialement impressionnée et les fit s'écarter pour se rapprocher de cet étrange individu. D'une main ferme, elle lui empoigna le bras et l'aida à se relever, effaçant au passage quelques plis sur ses vêtements, comme une mère l'aurait fait pour son enfant tombé à terre.
Que ce soit pour mener ses troupes en attaque ou donner des directives à ses soubrettes, la démone avait en général une attitude empreinte de maternité avec les personnes auquel elle s'adressait, comme si la population tout entière de Nexus avait eu le privilège d'être sa progéniture.

Une femme de son âge s'apercevait toujours de quand elle plaisait ou pas à quelqu'un. Mais pour le coup, Cadenza n'observait pas vraiment Marcus et ne s'apercevait donc pas qu'elle lui faisait un certain effet. Son "époussetage" terminé, elle soupira avant de l'observer de plus prés, une expression perplexe dans son regard.

- Bien, Marcus. Allons nous mettre à l'aise...

Une phrase qui pouvait être prise comme on le voulait, assez ambiguë en général. Mais elle signifiait simplement que la démone souhaitait éclaircir les choses en étant confortablement installée - ce qui les emmena à se diriger vers l'immense salon du domaine, éclairé avec abondance et chaleureusement coloré. Un canapé accompagné de sa cheminée et de sa table basse leur tendait les bras, et ils s'y assirent sans plus de cérémonie.

Une servante ne tarda pas à leur emmener un plateau où trônait un joli service à thé, et la rousse remplit les deux tasses avec expertise. Marcus pouvait bien voir que quelques maid s'affairaient par ci par là à épousseter et nettoyer meubles et décorations, en réalité occupées à vérifier s'il ne tentait rien de dangereux pou leur maîtresse. Les ménagères du château portaient l'habituel uniforme affriolant qui incombait à leur métier. Les observant un instant avec tendresse, Cadenza finit par questionner son invité forcé.

- Je connais les deux femmes qui vous ont pourchassées jusqu'ici... elles avaient l'air assez mécontentes.

Ce n'était pas comme si ces deux pimbêches pouvaient être autre chose que mécontentes, mais la démone fit passer son avis personnel sous silence.

- J'aimerais bien savoir ce que vous avez pu bien faire pour les sortir de leur gonds, continua-elle d'un air songeur. Même les animaux ne se risquent pas à se geler les pattes jusqu'à chez moi, en temps normal... Mais j'apprécie que vous vous soyez présenté à moi avec un minimum de formalité. Oserais-je vous demander plus d'explications sur ce qui s'est passé plus bas ?


Auparavant bien concentrée dans ses recherches, cet évènement l'avait tiré de ses réflexions... elle était désormais plus intéressée par ce qu'avait à dire ce mystérieux jeune homme...

8
Les bas fonds / Linguistique [Jackall]
« le: lundi 26 mai 2014, 20:49:13 »
Cadenza resserra le col de l'épais manteau qui recouvrait ses épaules, la faisant facilement passer pour un homme si elle recouvrait son visage. Ce qu'elle avait précisément fait, et elle n'attirait même pas l'attention. Dans cette auberge mal famée, bien des inconnus préféraient garder visage couvert, se reprochant sûrement les choses qui les avaient poussés à venir jusqu'ici.

De tout temps, les scientifiques avaient eu un but particulier : percer le plus de secrets possibles, dans n'importe quel domaine. C'était particulièrement vrai pour les ésotérismes tels que l'était la noble, s'intéressant plus aux mystères du passé qu'aux avancées du futur. La rousse avait fait de toutes ces découvertes ses tâches quotidiennes, ses réussites personnelles, presque aussi chères à ses yeux que ses propres enfants.

Cela faisait bien des heures que la dame traînait dans les bas-fonds, attendant que son mystérieux interlocuteur auquel elle tenait discours au travers de lettres depuis des mois daigne se montrer. Elle en avait profité pour faire un petit détour dans la maison d'un de ses enfants, un jeune démon dont la réputation dans le quartier n'était plus à refaire. C'était d'ailleurs probablement pour cette raison que personne n'avait osé agacer la noble depuis son arrivée ici, et bien qu'elle ait pu se défendre seule en cas de problèmes, cette couverture avait quelque chose d'agréable qui lui permettait d'arpenter presque joyeusement les bas quartiers de Nexus.

Assise à une épaisse table de bois, un verre de main à la main, la démone espérait que chaque rare apparition devant les portes de l'auberge soit une apparition de celui qui deviendrait un associé dans les affaires qu'ils allaient mener. Elle trépignait d'impatience à l'idée de percer les secrets de ce mystérieux alphabet dont ils parlaient depuis des mois.

Des rayons de lumière percèrent pour la énième fois les environs, au mesure que la porte s'ouvrait de nouveau...

9
Dictature d'Ashnard / Re : Est ce grave docteur ? [Prima Cadenza]
« le: lundi 26 mai 2014, 20:33:32 »
Une maîtresse de maison se devait d'être informée des derniers évènements dans ses appartements. Quand on devenait mère au foyer, on était de toutes façons bien obligée d'acquérir cette qualité essentielle qu'était l'organisation. Cadenza faisait partie de ces femmes qui menait leur foyer à la baguette et savait réagir au moindre imprévu.

Ce fut ainsi que, même au sein de ses sous-sols et en train de faire subir ses dernières expériences aux malheureux qu'elle avait réussi à embarquer dans ses projets, la comtesse entendit les tremblements contre sa porte et les cris de colère et de désespoir dans les jardins de son habitation. Laissant en plan la chair brûlée sur laquelle elle travaillait, elle grimpa bien vite les escaliers en tenant les pans de sa longue robe, habituée à courir dans sa gigantesque demeure pour arriver à temps. Quelques servantes avaient eu le temps de se rassembler devant la porte qui était à présent en train d'être tambourinée.

"Mais qu'est-ce que..."

Elle fit signe à deux servantes d'écarter les larges portes de la bâtisse, et en un éclair, une forme affolée se précipita à l'intérieur. Cadenza se reçut la dite forme en plein dans la poitrine, se faisant pousser par la force de l'impact, et le nouveau venu termina sa course sur les tapis de l'entrée, quelques servantes se précipitant vers lui pour le relever et l'empêcher d'éventuellement bouger plus.

Entre-temps, la comtesse avait aperçu les quatres personnes qui commençaient à se précipiter vers l'entrée de sa demeure. En les reconnaissant, elle leur ferma rapidement la porte au nez.
Par le loquet en or de la porte, elle observa les deux couples s’époumoner contre elle et contre l'inconnu qui avait apparemment fait des siennes - mais Cadenza ne leur dit rien. Elle n'avait rien à dire aux deux pimbêches à moitié nus dehors : déjà qu'à la base, elle n'était pas friande des contacts sociaux, la dame savait que ces deux jeunes femmes aimaient à répandre nombre de rumeurs sur elle et elle n'avait pas spécialement envie d'engager une quelconque conversation qui pourrait alimenter leurs langues de vipères.

Leur administrant un dernier regard noir, elle ferma le loquet et leur tourna le dos, derrière la lourde porte de bois.

- Heu, madame ? tenta un servant d'une petite voix.
- Ils finiront bien par partir s'ils ne veulent pas mourir congelés... bien que ça ne serait pas dommage, répondit-elle avec mauvaise humeur.

Son regard se posa ensuite vers le centre d'attention de toute cette mascarade. Un jeune homme, essoufflé à force d'avoir couru. Il avait moins l'air d'être dangereux que maladroit, ce qui devait sûrement lui valoir toute cette mésaventure. Les servantes le retenaient par les deux bras, de peur qu'il n'agisse sous l'influence de quelques idées malfaisantes.
La maîtresse des lieux s'était avancé vers lui, l'examinant sous toutes les coutures.

- J'aime bien connaître le nom de mes invités, d'habitude, finit-elle par lâcher, de mauvaise grâce.

Il faut dire que cet évènement surgissait alors qu'elle était en plein travail et que ça ne l'enchantait pas forcément. Elle pouvait presque sentir l'odeur de la chair brûlée de la pauvre victime qui continuait à cramer dans ses sous-sols, au nom de la science...

10
La maîtresse de maison avait beau se comporter de façon très décente avec ses deux nouvelles acquisitions, il n'en restait pas moins qu'ils étaient... et bien, des acquisitions. Et que, par conséquent, elle ne demandait pas leur avis directement, que ce soit pour les couvrir ou pour leur proposer toutes ces mystérieuses expériences. Ils ne semblaient d'ailleurs pas prendre goût à cette imposition.
Rien de plus normal, pensa-elle, alors qu'elle se servait une coupe de vin. Personne n'aimait être considéré comme un objet. Ayant été esclave pendant une période de sa vie, elle connaissait le problème. Accepter un nouveau statut, qui plus est ce statut-là, était dur à encaisser pour l'ego. C'était aussi pourquoi elle tentait d'être la plus agréable possible et de faire oublier aux jumeaux ce qu'ils étaient réellement maintenant.

De toutes façons, elle ne comptait pas les garder par la suite. Les relâcher n'était pas non plus envisageable - elle avait dépensé de l'argent pour eux, et même si c'était une somme minime, il n'était pas question d'un tel gaspillage. Peut-être les vendre sur Nexus, où la probabilité que leur sort soit plus agréable que sur Ashnard était grande. Mais la question ne se posait pas dés maintenant.

La noble écouta la réponse des deux frères à sa proposition.

-Honnêtement… C’est un peu vexant de se dire qu’on est là juste pour que vous fassiez des tests sur nous, mais j’imagine que c’est mieux que ce qui nous attendait si on restait sur le marché aux esclaves.
-Et vous savez, des jumeaux c’est juste deux personnes qui se ressemblent beaucoup, y a pas de trucs vraiment extraordinaires…

Ils faisaient preuve de perspicacité. L'un essayait même de convaincre Cadenza que des tests sur leur personne serait inutiles... probablement par crainte des dits tests. Quand on pensait "expérience", on imaginait vite la douleur et l’inconfort de centaines d'aiguilles et de dents de scies pointées sur nous...

- Oh, mais je suis persuadée du contraire, petit Gaël. Rassurez-vous, vous n'êtes pas des lapins que je vais enfermer dans des cages et perforer avec des pailles de fer, ha ha !

La démone gloussa à cette plaisanterie. Ce qui était sûrement un peu glauque, mais les deux adolescents avaient après tout en face d'eux une représentante de la race infernale... même si elle s'était adoucie, il lui arrivait d'avoir des élans de cruauté difficiles à réprimer.
Cadenza s'arrêta de glousser aussi soudainement qu'elle avait commencé, reprenant son sérieux et observant les deux blonds d'un regard pénétrant.

- Peut-être avez-vous quelque chose à cacher ? Les secrets sont bien gardés dans ma demeure. Le froid les conserve assez bien des oreilles indiscrètes...

Il était en effet assez peu probable que quiconque d'autre apprenne quoique ce soit de compromettant sur les jumeaux. Difficile de se déplacer jusqu'à ce manoir enfoui dans la tempête, et Cadenza était au courant de toutes les personnes présentes dans son manoir. Un minimum, pour une maîtresse de maison.
Par conséquent, elle allait devoir gagner leur confiance pour espérer ne pas avoir à les forcer, ce qui serait, de son point de vue, regrettable.

- Vous n'êtes pas obligés de vous décider tout de suite, mes agneaux. Je vous ait achetés, ce qui signifie que j'ai droit d'autorité sur vous, mais aussi devoir de protection. Je prend soin de ce qui est à moi... vous pouvez demander à mes domestiques. En conséquence, je vous propose un délai de votre choix, mais vous me devrez une réponse au terme de ce dernier.

Même si, dans tous les cas, elle allait leur faire subir ces expériences... la dame estimait qu'il était plus civilisé de leur faire croire qu'il avait un minimum de contrôle et de droit de réflexion sur la question.

11
- Très bien, vous n'avez pas des prénoms originaires de nos contrées... je suppose que vous êtes des étrangers ? Je suis Cadenza, pour ma part. J'apprécie le terme de "Maîtresse", mais je ne vous l'imposerais pas.

Elle ne fit aucune conclusion concernant leurs envies de meurtres. Priver de liberté une personne la faisait changer, et rarement pour le meilleur : ça ne voulait pas pour autant dire qu'ils étaient des meurtriers en puissance. Elle les comprenait parfaitement.

-Dites… Je sais que c'est pas des choses qui se disent quand on est esclave, mais...vous êtes un peu étrange.

En guise de réponse, Gaëtan eut d'abord droit à un sourire poli. Il s'attendait peut-être à une farandole de gifles, et il n'aurait pas eu tort : la plupart des esclavagistes - ashnardiens, en l’occurrence - ne tolérait même pas que leurs esclaves se parlent entre eux... alors, s'adresser directement à son maître de cette façon... néanmoins, il eut droit à une réponse aimable.

- Parce que je suis ashnardienne et douée d'un minimum de civilisation, c'est ça ? Il faut croire que la maternité, ça apprend à relativiser, haha !

Cadenza ne l'avait pas prit mal du tout, habituée à ce genre de comportement. Ça arrivait régulièrement quand elle achetait une servante en plus. Ils étaient tous surpris d'une telle douceur dans ces terres stériles de compassion.

- Je suppose que je ne vous apprend rien en vous disant que vous avez eu de la chance que je devienne votre propriétaire. Je n'ai aucun intérêt à blesser ce qui est à moi et je n'ai jamais compris pourquoi certains aimaient détruire leurs propres propriétés.

La rousse mentait un peu sur ce dernier point : après tout, dans sa jeunesse, elle avait elle-même laissé parler ses instincts démoniaques et quelques têtes avaient dû voler, par-ci par là, dans le manoir... mais c'était de l'histoire ancienne.

- Et en parlant de propriété... nous y voilà, messieurs !

Le véhicule s'arrêta doucement et laissa sortir ses occupants, Cadenza ayant pris soin de sortir trois épais manteaux d'une malle prés d'elle. Sans leur demander leurs avis, la dame couvrit ses deux acquisitions et noua les lacets qui fermaient le vêtement, avant d'elle-même s'habiller et de sortir en premier.
Le paysage n'était que ciel blanc, blizzard et le vent soufflait si fort qu'il était inutile d'espérer se faire entendre si l'on parlait. Cadenza n'avait pas remis les chaînes aux deux jumeaux, se disant qu'ils comprendraient bien que la fuite n'entraînerait rien d'autre qu'une mort dans ce froid glacial.
Ils arrivèrent devant les portes de la somptueuse bâtisse que Cadenza avait qualifié comme son acquisition, et deux domestiques se hâtèrent de leur ouvrir les portes, leur faisant retrouver calme et chaleur. Leurs manteaux furent enlevés, leur redonnant une certaine liberté de mouvement.

- Bienvenue dans mon humble demeure, mes petits. J'espère que vous y serez confortables.

Bien sûr, le terme d'humble demeure résidait plus dans l'expression que dans la réalité. Avec autant d'espace, de luxe et de confort, le manoir n'avait rien d'humble et satisfaisait facilement les besoins les plus exigeants.
Ils se dirigèrent vers la salle à manger où les attendait la table mise, et ils s'installèrent sur trois confortables chaises. Contrairement à beaucoup de bourgeois, la table n'était pas longue d'un kilomètre - la maîtresse de maison ayant toujours trouvé cela sans intérêt. Il s'agissait d'une table de taille normale, où les trois protagonistes pouvaient se parler d'assez prés.

Les plats furent emmenés avec un large choix de nourriture, et une fois que Gaël et Gaëtan se furent servis, ainsi que leur hôte, celle-ci commence à leur dévoiler ses intentions réelles.

- Bien, je vous avais promis certaines explications une fois que nous serions à table... alors, les voilà. La vérité, messieurs, est que je ne suis pas qu'une simple bourgeoise qui achète de quoi nettoyer sa poussière... vous n'êtes pas ici pour récurer les sols, j'ai déjà ce qu'il faut de ce côté-là.

Il y avait effectivement beaucoup de valets dans cette maison, même trop au goût du mari de la démone. Mais beaucoup servant aussi pour les faveurs sexuelles, la dame les gardait malgré tout.

- Je suis une scientifique dans l'âme. Je possède un laboratoire dans les sous-sols de ce château, et j'y pratique régulièrement certaines expériences sur des objets ou... sur des êtres vivants, tels que vous.

Elle espérait qu'il voyait où elle voulait en venir, mais ne voulait pas les effrayer pour autant. Aussi précisa-elle certaines choses.

- Ce sont des expériences sans douleur ou atteinte de votre intégrité, qu'elle soit mentale ou physique. Si ça doit être douloureux, j'utilise de l’anesthésiant. Pour tout vous dire, ce qui m'intéresse chez vous, mes enfants, ce sont vos gênes... je n'ai jamais eu l'occasion de faire des tests sur des jumeaux, et je vous avoue que vous piquez ma curiosité... J'ai beaucoup de questions qui obtiendront des réponses grâce à vous.

Les yeux de la démone brillaient au fur et à mesure de ses paroles. Les yeux de quelqu'un qui parlait de ce qu'il aimait, de ses passions... ce type de yeux-là.

- Et de votre côté, si vous avez des interrogations, quelle qu'elle soit, sur vous-mêmes... sachez que la Science a réponse à tout.

C'était le deal : si les jumeaux acceptaient de se livrer aux tests de Cadenza, celle-ci serait en retour capables de leur dévoiler n'importe quoi.

12
Les contrées du Chaos / Re : Aelios Nocturna s'éveille (libre)
« le: mercredi 07 mai 2014, 18:41:52 »
Cadenza observait sa petite armée d'un air satisfait. Oh, elle n'avait certes pas l'air d'une chef de guerre dans sa chemise de nuit, mais elle était tout de même assez bonne stratège pour espérer régler ce petit problème.

Ou du moins, ce qu'elle pensait être un petit problème.

Les armures avaient beau se reconstituer au fil des attaques, ses adversaires progressaient et se rapprochaient de plus en plus. La démone considérait de plus en plus la gravité de la situation et sa satisfaction se dégradait pour laisser place à une certaine appréhension.
Elle aurait dû prévoir plus d'âmes. En réalité, c'était sûrement ce qu'il manquait.

La rousse jura en battant en retraite. Elle comptait remonter plus de bocaux, et personne ne pouvait y aller à sa place - une combinaison secrète pour ouvrir les portes du laboratoire empêcherait qui que ce soit d'y mettre les pieds.
Tout allait trop vite pour elle. Ils avaient déjà été attaqués et elle avait toujours su repousser les frontières ennemis... mais les attaques provenaient d'habitude de manants, d'aventuriers ou de voleurs qui osaient braver les tempêtes du froid et étaient attirés par le luxe d'une telle demeure.
Aucun démon ne s'aventurait par ici, en temps normal. Il y avait quelque chose d'étrange dans leur venue.

En remontant les marches des sous-sols, Cadenza put ainsi assister au spectacle de Cordelia, prise au piège par un des assaillants. Vu l'allure de son armure et de ses armes, il devait s'agir d'un de leurs supérieurs.
En quelques secondes, il eut donc le privilège de se prendre une épaisse statue en plein séant, l'éloignant de la servante qui s'enfuit, ne demandant pas son reste.

Cadenza avait utilisé une des âmes, le reste des bocaux accrochés à sa ceinture. Elle manipulait l'objet d'une main, une étrange lueur émanant de celle-ci, comme une marionnettiste manipulerait ses poupées.

- En principe, on frappe avant d'entrer chez quelqu'un, déclara la rousse avec calme. Que me vaut votre visite, Messire ?

Elle espérait que le reste de l'armée ne pénètrerait pas aussi facilement dans l'enceinte du château...

13
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mercredi 07 mai 2014, 18:27:30 »
Mon dieu il pleut des bots sur le forum D8 *sort le parapluie*

18:30

14
Cadenza les écouta parler, les mains posées sur ses genoux, adossé avec soin sur la belle banquette rouge sang. Ils avaient leur propre avis, communiquaient entre eux avec cette complicité qui ne pouvait être partagé qu'entre personnes proches - ils soupiraient même en totale synchronisation, et leurs têtes à ce moment-là fit glousser leur nouvelle propriétaire
La démone les sentait assez intelligent, loin de l'esclave pouilleux de base qui attrapait des puces tous les deux jours. On leur avait retirés leurs habits d'origine, les remplaçant par de simples habits en toile de jute, mais elle les imaginait très bien s'habiller avec raffinement.
L'un d'entre eux avait l'air beaucoup plus volubile que l'autre, déclarant qu'il valait au moins le triple. La rousse tendit un doigt pour le corriger, ressemblant plus que jamais à une mère.

- En réalité, un humain peut monter jusqu'à trois milles pièces d'or sur Nexus. Bien que je ne sois pas sûre que vous soyez humains, après tout...

Elle se réinstalla confortablement, croisant les jambes sous ses multiples jupons. Un sourire éclaira l'ovale de son visage.

- Dites-moi... vous auriez été capables de le tuer, ce cher monsieur ?

Simple question, histoire de s'informer sur ce qu'elle avait en face d'elle. Son regard se reporta sur ses ongles - ou plutôt ses griffes, assez aiguisés pour égorger n'importe qui.

- En tout cas, il n'a pas été très volubile concernant les informations les plus simples... cela vous embêterait de vous présenter, du coup ? Ça me ferait très plaisir, de savoir qui j'ai en face de moi.

Elle n'avait pas l'intention de leur donner d'autres noms, vu qu'ils étaient assez intelligents pour se souvenir du leurs. Au risque que ce comportement presque d'égal à égal les perturbe de nouveau...

15
Elle avançait au milieu de la foule, s'éloignant peu à peu avec ses nouvelles acquisitions, tentant de ne pas avoir l'air trop apitoyée par le sort des deux jumeaux - qui, à en juger par leurs réactions respectives, devait leur être être inédit. Heureusement, la foule se dispersa peu à peu au fur et à mesure qu'ils sortaient du marché d'Ashnard, gagnant l'endroit où étaient rangés les différents moyens de locomotions des nobles. Ici, mis à part les laquais qui attendaient dans les voitures le retour de leurs maîtres respectifs, personne pour juger les actes de la démone.
L'un des deux membres du duo finit par s'adresser à elle, lui précisant qu'à part leurs capacités de combat, ils n'étaient bon à rien.

Pour toute réponse, Cadenza s'arrêta et lui adressa un sourire compatissant en se retournant. Le pauvre petit avait les yeux rouges d'avoir tant pleuré, des traces de larmes séchés zébraient ses joues pâles. Fouillant dans son sac à main de cuir, la dame sortit un mouchoir rouge sang et le lui passa doucement sur le visage, comme elle avait l'habitude de le faire à ses enfants lorsqu'ils étaient jeunes et qu'ils pleuraient à chaudes larmes.

- Lorsque l'on est un esclave, mentionner ses faiblesses n'est pas recommandable, tu sais. Heureusement que je n'ai aucune mauvaise intention à votre égard.

La noble ne souhaitait pas dévoiler tout de suite ce qu'elle comptait faire d'eux, mais elle souhaitait tout de même leur faire comprendre que, si ils se comportaient bien, elle ne leur ferait aucun mal... sauf si la science le réclamait, lors des futures expériences qu'elle comptait leur faire subir.

- Pour l'instant, nous allons tous rentrer chez moi. Vous prendrez un bain chaud et mangerez quelque chose en ma compagnie. Je vous expliquerais mes intentions lorsque nous serons à table.

Il n'était pas loin de l'heure du déjeuner, après tout. Le trajet durerait une à deux heures, et ils seraient au moins tous confortablement installés. Ils gagnèrent ensemble le véhicule de la bourgeoise et montèrent dans l'élégante carriole qui lui appartenait, s'enveloppant instantanément de confort et d'espace, assez d'espace pour que les jumeaux soient assis côte à côte et que Cadenza leur fasse face.
Quand ils démarrèrent, elle ôta doucement les chaînes qui étaient reliées aux colliers et les rangea dans son sac. Elle n'ôta cependant pas les colliers des deux nouveaux esclaves, s'expliquant de cette façon :

- Vous conserverez ces colliers jusqu'à ce que nous soyons chez moi. Vous avez beau être bien tombés, je ne suis pas stupide pour autant. Les petits oiseaux comme vous s'enfuient, dés qu'on leur ouvre la cage, non ?

Dieu seul savait qu'elle les comprendrait, si ils tenaient à s'échapper comme elle le prévoyait. Mais, aussi bonne fut-elle (pour une démone du moins), elle ne tenait pas à jeter cent cinquante pièces d'or par la fenêtre. Cette dernière pensée la fit glousser, et elle détourna son regard par la fenêtre.

- Cent cinquante pièces d'or, quand même, quand j'y pense... ça ne devrait pas permis, d'être aussi stupide. Je suppose que vous avez dû vous sentir offensés de coûter si peu cher !

Cadenza leur parlait comme à des pairs, brisant le stéréotype du maître s'adressant à son esclave sans prendre de pincettes. Pour autant qu'elle en savait, les ashnardiens considéraient que leurs possessions avaient autant d'intelligence qu'un sac de pomme de terre. De son côté, elle estimait que ces deux jeunes hommes avaient l'air suffisamment intelligents pour tenir une conversation normale. Une chance pour elle, qui s'était au moins trouvé une source d'occupation jusqu'à son retour au château.

Pages: [1] 2