Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Saïl Ursoë

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Sujets - Saïl Ursoë

Pages: [1]
1
Les terres sauvages / Intrusion [PV Adelheid Friedrich]
« le: dimanche 29 août 2010, 16:02:41 »
Pour un être hybride aux allures de monstre formidable, Saïl avait des habitudes bien paisibles : il passait le plus clair de son temps à s’adonner à sa grande passion, les recherches en matière de biogénétique, ne prenant de pause dans cette activité soutenue que pour aller se chercher à manger, se balader pour se changer les idées ou s’efforcer d’améliorer son quotidien. En vérité, par rapport à son existence passée de scientifique plutôt pantouflard, son train de vie n’avait pas tant changé que ça, se conformant tout bonnement au cadre dans lequel il s’était retrouvé plongé en passant de la Terre à Terra et en se métamorphosant en homme-loup.
Bien évidemment, passer ses journées dans les Terres Sauvages n’était pas en soi ce qu’il y avait de plus sécurisant, un tel territoire n’étant pas exempt de bien des dangers, mais après tout, quel environnement pouvait l’être ? Notre ami était au fond d’un tempérament philosophe et débrouillard, aussi depuis le début de son installation inopinée dans les Contrées du Chaos, il avait pris le parti de rendre son séjour à durée indéfinie aussi agréable et productif que possible.

Dans le cas présent, il n’avait pas de raison de se sentir insatisfait, revenant d’une chasse fructueuse bien que peu mouvementée : pas de gros gibier, mais plusieurs petites proies qu’il avait pris grand plaisir à pourchasser à travers les paysages luxuriants pour ensuite s’en saisir et les enfourner dans sa large gueule où elles disparaissaient à jamais dans une gerbe de sang, d’os broyés et de chairs déchiquetées.
En soi, Saïl est tout ce qu’il y a de plus éloigné d’un sadique se plaisant à mettre à mort, mais les moments de ce genre sont parmi les rares où il se permet de laisser parler ses instincts et de manifester pleinement sa nature sauvage, se transformant alors en un traqueur vif, puissant et impitoyable que rien ne peut arrêter. Il ne saurait le nier, ces moments de filature effrénée et de mise à mort brutale ont quelque chose de profondément exaltants, et bien que sa conscience le gourmande pour la joie qu’il retire de cette activité bestiale, cela ne l’empêche pas d’apprécier à leur juste valeur ces sessions mêlant si bien jeu et approvisionnement.

Pour poser le cadre plus précisément, nous sommes encore aux petites heures du jour, et le soleil n’a pas encore tout à fait fini de se lever que le grand gaillard poilu est déjà sur le chemin du retour, émergeant d’une gigantesque forêt d’aspect tropical pour rejoindre les étendues aux allures de savane et plaine post-apocalyptique des Terres Sauvages. Il fait pour le moment encore assez frisquet, et qui plus est, une petite bruine mesquine chue du ciel ne manque pas d’imbiber les environs tout entiers de son étreinte humide et glacée, donnant aux alentours quelque chose de froid, indompté et morne digne des hautes terres d’Ecosse. Pittoresque, poignant même, à plus d’un égard, mais pour un promeneur, l’atmosphère n’est pas des plus agréable, promettant de rapporter un gros rhume plutôt que de beaux souvenirs, raison pour laquelle l’imposant homme-loup ne prenait pas la direction de son antre sans une certaine hâte, son pelage déjà à moitié détrempé.

Ainsi, peut-être fut-ce à cause de cette météo défavorable qu’il fut moins vigilant ; peut-être son estomac et sa fougue repus émoussaient-t-il ses sens, mais toujours est-il qu’alors qu’il escaladait les degrés rocheux menant à son repaire, il ne remarqua pas que la grosse pierre qu’il avait mise pour en boucher l’entrée avait sensiblement changé de position. De près, bien sûr, cela ne manqua pas de lui sauter aux yeux, mais il se fit alors la réflexion qu’il ne devait pas l’avoir placée avec suffisamment d’attention, et se promit simplement d’en faire autrement à l’avenir avant de rapidement se mettre à l’œuvre pour débarrasser le passage.
Harcelé par les intempéries et le désir de se retrouver chez lui, à l’abri, hors d’atteinte de la pluie et de préférence aux côtés d’un bon feu, ce fut sans vraiment qu’il se méfiât que ses grosses pattes se saisirent de l’immense caillou, l’écartant ensuite d’un bon mètre avec à peine un grognement d’effort. Ensuite, il s’ébroua avec force pour chasser autant que possible la couche d’eau qui le recouvrait, et se faufila dans l’ouverture aménagée avec à la gorge un soupir de soulagement de retrouver son toit.

Ce fut seulement à ce moment que ses narines jusqu’ici gênées par la pluie captèrent une odeur étrangère, et que ses oreilles surprises se dressèrent sur sa tête alors même que sa queue se tendait d’étonnement et que ses yeux commençaient à discerner dans l’obscurité une forme humanoïde…

2
Nous sommes à Seikusu, vers la fin du mois de mai, et les dernières heures de l’après-midi approchent avant que le soir ne s’annonce, l’astre solaire commençant tout juste à entamer sa lente descente vers l’horizon pour laisser la place à sa sœur lunaire. Plus précisément, il est dix-sept heures, heure bénie pour la population du lycée local, laquelle peut entendre retentir une sonnerie libératrice, annonciatrice de la fin d’une pénible journée de labeur. Tous et toutes peuvent enfin se libérer des salles de classe trop souvent surchauffées en ce printemps qui est déjà presque un été ; et s’égaillant comme les habitants d’une fourmilière pleins d’alacrité, chacun se voit accordé un salutaire répit pour aller vaquer à ses occupations  en attendant un trop studieux lendemain.

Les cours prenant fin à seize heures trente ont libéré toute une marée d’enfants d’âges divers, et en un éclair, avec cette célérité propre aux prisonniers délaissés par leurs geôliers qui peuvent enfin crier à la liberté, les élèves se sont rués vers la sortie, laissant le silence retomber dans les couloirs après le tumulte d’une foule bruyante et exubérante. Les corridors auparavant noirs de monde ne sont désormais plus arpentés que par quelques personnes s’affairant à remplir leurs derniers devoirs avant de s’en aller goûter à un repos bien mérité, et Saïl est de ceux-là.
Explication de sa présence : il se trouve que le professeur de biologie ordinaire ayant été victime de vilains troubles de santé suite à une allergie impromptue, la place a été momentanément laissée vacante. Ainsi donc, notre bon Ursoë n’étant pas homme à laisser passer une occasion de faire profiter les autres de sa science ni de mettre du beurre dans les épinards, il ne manqua pas de présenter sa candidature, qui fut acceptée.
Ainsi donc, le voilà enseignant, et de temps à autre durant la journée, on peut ainsi le voir présent à un endroit où à un autre de l’établissement scolaire, toujours aussi aisément reconnaissable à sa forte stature qui est a contrariori de son allure un peu gauche et de son aspect réservé, le tout enveloppé dans des vêtements qui ne respirent ni luxe, ni élégance particuliers. Chemise de lin blanc, pantalon de coton beige et chaussures marron, sans compter à la main un sac qui tient étrangement plus de la sacoche de médecin que du cartable d’instituteur ; rien en soi que de plutôt banal pour ce grand homme doux aux cheveux bruns désordonnés et aux yeux noisette.

En ce moment même, la démarche relaxée et l’air assez détendu, on peut le voir remonter un couloir peuplé d’à peine quelques élèves fuyards retardataires, prenant la direction de la salle des professeurs. Juste quelques copies à faire pour le prochain cours, et à son tour, il pourra rejoindre son chez-lui pour le reste de la soirée.
En entrant, son regard embrassant distraitement l’espace relativement réduit du local n’aperçut personne, aussi se dirigea-t-il directement vers la photocopieuse, passant d’un pas rapide entre la grande table centrale et la rangée d’armoires laissées à la discrétion du personnel enseignant pour entreposer ses affaires…

« Oh ! »

Coup d’œil salutaire qui, au dernier moment, le fit apercevoir une petite silhouette en position accroupie, occupée à chercher quelque chose dans son casier, et que l’œil distrait de Saïl ne lui avait pas permis d’apercevoir au premier abord. Manquant de la télescoper comme un malpropre, il ne dut son salut qu’à un écart rapide qui tint plus du dérapage incontrôlé que de l’esquive, manquant de s’étaler à terre avant de reprendre précairement son équilibre, une main agrippée à une chaise, une autre brandissant son bagage en une espèce de parodie croquignole de funambule, une jambe brandie maladroitement et l’autre ancrée presque désespérément à terre.

« Excusez moi. Je suis désolé. » Parvint-il à articuler en ne se sentant pas l’audace de regarder le visage de la demoiselle aux cheveux bleus qu’il avait manqué de culbuter.

Ne sachant où se mettre, il se remit en toute hâte dans une posture plus sérieuse, puis exécuta une sorte de salut fantoche d’une inclinaison du buste faite avec une précipitation gênée avant de battre ensuite timidement en retraite en direction de la photocopieuse. Là, il s’empressa de faire ce qu’il était venu faire histoire de se donner une contenance, n’osant pas se retourner de peur d’affronter le regard de la jeune femme et de se rendre encore plus ridicule et inconvenant qu’il ne l’avait déjà été.
La lumière extérieure commençait à se teinter de reflets mordorés, semblant baigner la petite pièce d’intangibles vaguelettes colorées, alors que le silence ambiant ne se trouvait peuplé que par le ronronnement bruyant de la machinerie sur laquelle Saïl s’activait.

3
Le parc et son sous-bois / Sous la pluie [PV Elsa]
« le: lundi 16 août 2010, 17:59:09 »
Dans le parc de Seikusu, humble refuge arboricole au sein d’une imposante agglomération urbaine, une humide fraîcheur vespérale régnait, teintée du parfum des multiples espèces végétales qui y avaient été installées pour y prospérer en toute tranquillité, aussi loin que possible des relents toussés par les divers véhicules et bâtiments qui peuplaient la métropole.
En cette heure où le soleil achève de disparaître à l’horizon, l’entièreté de ce lieu paraissait être pris dans quelque magie lui donnant l’aspect d’un incommensurable bois propice aux enchantements et aux rencontres fantastiques. Sous une petite brise doucette, les frondaisons s’agitaient paisiblement, pareilles à de paresseux dormeurs invitant au repos et à la relaxation. La ramure des arbres frottait dans un bruit de délicat froissement, ce son chuintant et légèrement craquelant ressemblant au complice murmure protecteur de quelque dryade gardienne de cet endroit.

Mais malgré un cadre qui appelait à ce point l’imagination à se débrider, on aurait été bien en peine de trouver quoi que ce fût de fantastique chez un certain visiteur. Arpentant sans but précis cette enceinte de verdure, son pas n’avait rien de celui léger et aérien d’un faune, pas plus qu’il ne pouvait s’assimiler à la démarche hardie et confiante d’un centaure.
Observez Saïl : depuis qu’à la suite de ses diverses expérimentations, il est passé plusieurs fois de la forme d’homme-loup à celle d’humain et vice-versa, son physique s’est quelque peu altéré, mais l’on peut tout de même retrouver chez lui les caractéristiques qui lui ont été déterminantes tout au long de sa vie. Un abord placide et quelque peu renfermé peint sur son visage, une allure affable et réservée, le tout fagoté dans des vêtements au goût sobre plutôt qu’élégant, au diapason de ses cheveux courts et ébouriffés. Chaussé de grolles à l’origine indéfinissable, vêtu d’un pantalon et d’une chemise en coton, le tout recouvert d’un manteau d’une couleur brune passée, on peut dire qu’il est fidèle à lui-même.
En vérité, il ne serait aucunement différent du jeune homme qu’il était il y a encore quelques mois de cela à peine si ce n’était sa carrure qui a changé de manière stupéfiante : plafonnant auparavant à un mètre soixante-dix maigrelet, il a involontairement poussé d’une bonne dizaine de centimètres, et ses muscles se sont raffermis de manière visible, si bien qu’il pourrait paraître imposant si ce n’était son aspect résolument inoffensif.

En ce moment, le voilà loin de toute idée de préoccupations inter-planaires ou de cogitations biologiques, le savant goûtant tranquillement aux charmes que peut offrir la nature environnante, s’adonnant avec assiduité à la tâche de s’aérer le cerveau après l’avoir fait bouillonner toute la journée à force de réfléchir sans cesse à son éternel projet de métamorphose contrôlée par injection.
Mais tout cela importait peu à l’heure actuelle, le bonhomme brun le prouvant par un soupir relaxé après avoir inhalé une bonne bouffée d’air agréablement surchargé de senteurs florales. Retranché de l’agitation, des angoisses et des préoccupations diverses, il profitait de cette promenade nocturne, s’étonnant au passage de n’apercevoir personne d’autre alentours alors que l’atmosphère était si plaisamment propice aux balades. Il faut dire que si l’intelligence de Saïl était indubitable, sa vigilance lui faisait trop souvent défaut, et en l’occurrence, il était loin de se douter que le parc dans lequel il était rentré en fin d’après-midi était désormais fermé au public à cette heure avancée de la soirée.

L’humeur sereine, il déambulait donc sans destination précise, l’esprit perdu dans quelque vague rêverie de noctambule, se plaisant à discerner ça et là dans les formes et les sons environnants le passage de l’une ou l’autre bestiole dont ce lieu devait foisonner, particulièrement à cette heure où les visiteurs ont disparu et où le règne animal peut reprendre un peu de poil de la bête. Paisible, les yeux mi-clos, les mains dans les poches, il enchaînait machinalement un pas après l’autre, jusqu’à qu’un choc très léger mais soudain sur son front le fît sursauter. Portant deux doigts à sa tête pour discerner ce qui l’avait touché, il ne lui fut pas difficile de comprendre ce dont il s’agissait alors même que les alentours s’emplissaient d’un bruissement qui n’était pour le moment qu’un simple murmure mais qui ne ferait certainement qu’aller en s’intensifiant :

« Zut. » Maugréa-t-il alors qu’instinctivement, il se mettait à chercher des yeux un abri.

Tâche plutôt malaisée, car entre le manque quasi-total de lumière et le crachin soudain qui menaçait de se transformer en hallebardes, il n’était qu’à peine exagéré de dire qu’il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez, lequel commençait déjà à laisser goutter de l’eau de pluie. Accélérant le pas et remontant le col de son manteau sans cesser de pester contre son étourderie qui l’avait fait omettre de s’équiper d’un parapluie, il commença à se dire au bout de plusieurs minutes qu’il aurait mieux fait de se rabattre directement sous le premier arbre venu, quand sa bonne étoile finit enfin par lui sourire.
A quelques mètres, s’affichant à peine en relief au sein de l’immense paysage d’ombres, un petit kiosque de métal sur lequel l’ondée tambourinait joyeusement lui apparut, et sans tergiverser, il le rejoignit, son parcours accompagné du *Shloc shloc* de ses chaussures sur le sol détrempé. Une fois à couvert, avec un grognement de soulagement, il se secoua dans un effort peu concluant pour chasser la chape liquide qui le recouvrait,  tout en se passant une main de haut en bas du visage afin de rabattre ses cheveux plus qu’humides en arrière.

Ce fut en ce faisant qu’il lui apparut qu’il n’était pas seul.

Presque à portée de main, il discerna une silhouette de moindre taille, laquelle, à en juger par sa forme, était celle d’une femme, probablement assez jeune, et qui s’était tournée dans sa direction sans rien dire, manifestement interdite sous l’irruption soudaine du gaillard. Celui-ci, n’étant pas beaucoup plus à l’aise, resta silencieux durant quelques secondes avant de finir par se décider à dire avec un sourire maladroit, troublant momentanément le vrombissement pluvial ambiant :

« Heu, bonsoir. »

Volubilité, Saïl n’est pas ton nom.

4
Une petite journée paisible à Seikusu : il faisait un beau soleil, et même si elle ne pouvait possiblement pas être exemple des habituelles horreurs qui peuvent avoir lieu dans une métropole de la taille de cette ville, l’astre d’Apollon avait l’air de gratifier la population entière de bienfaisantes ondes thérapeutiques de nature à enjoindre tout un chacun à laisser de côté ses préoccupations immédiates pour aller prendre l’air et lézarder en toute tranquillité. Telle n’était malheureusement pas la possibilité offerte aux élèves du lycée à cette heure encore peu avancée de l’après-midi, car sans égards pour les étudiants aux estomacs tout juste repus qui auraient été bien plus enclins à faire la sieste qu’à cuire dans des salles de cours pour écouter un professeur ou un autre les entretenir de long en large et en travers sur un sujet dont la plupart se souciaient vraisemblablement comme d’une guigne, ceux-ci étaient enfermés en classe et avaient encore quelques heures à tirer jusqu’à ce que la salvatrice sonnerie retentît. Pourtant, au milieu de cet univers de prise de notes acharnée, de copies ramassées et de devoirs corrigés, il existait au moins une pièce à l’intérieur de laquelle c’était le calme complet, et cette pièce n’était autre que l’infirmerie, sa position à l’écart de tout lieu potentiellement bruyant en faisant véritablement un havre de paix pour toute personne souffrante qui aurait eu besoin de s’accorder quelque repos, même si les locaux étaient pour le moment parfaitement vides, les lits aux draps d’une élogieuse blancheur ne recueillant nul corps souffrant.

Vides ? Hé non, un être solitaire peuplait cet espace de soins et de réconforts, un jeune homme entre la vingtaine et la trentaine avec des cheveux mi-longs coiffés en une vague queue de cheval, un visage doux et bienveillant, de grands yeux noisettes compréhensifs, une bouche amène en ce moment plissée sous l’effet d’une légère perplexité, un tarin de bonne allure et un menton volontaire, tout cela surmontant un corps à la musculature qui jurait presque avec un faciès si amène, bien que celle-ci fût présentement partiellement masquée par une large chemise blanche élimée aux manches bouffantes retroussées en raison de la chaleur ainsi que par un pantalon marron qui devait avoir connu des jours meilleurs, celui-ci débordant légèrement vers le bas sur une paire de chaussures de bonne facture étrangement neuves comparées au reste de l’habillement, même si on pouvait voir aux mouvements des orteils sous la protection de cuir synthétique qu’elles causaient un certain inconfort à leur porteur… ah, et n’oublions pas bien sûr une sempiternelle blouse blanche qui lui descendait jusqu’à mi-mollet et qu’il avait l’air de porter comme une seconde peau : en bref, pour le cliché de l’infirmière cochonne, le moins qu’on pouvait dire, c’est que c’était raté du point de vue du physique et manifestement du caractère. Le bonhomme était installé dans un large fauteuil à roulettes, son attention accaparée par ce que l’on pouvait très facilement identifier comme le journal de Seikusu, ne détournant même pas les yeux lorsqu’il s’emparait d’une tasse remplie de chocolat fumant posée sur une table proche pour en prendre une lampée qu’il accueillait avec un claquement de langue satisfait contre son palais. Hormis le froissement du papier et les gémissements occasionnels du siège, il régnait un silence parfait à l’exception des sons de bruissement de feuillage et de pépiements d’oiseau qui filtraient de l’extérieur par la fenêtre ouverte qui dispensait un léger courant d’air parfumé venant tempérer la froideur qu’aurait pu instaurer la climatisation.

Prénom Saïl, nom Ursoë, comme cela pouvait être indiqué sur un petit feuillet qui ornait la porte d’entrée de l’infirmerie et qui présentait l’intéressé comme étant l’une des personnes chargées d’apporter les soins ad hoc à qui aurait pu en avoir besoin en l'absence de la praticienne habituelle, Nasira Jagger. Une drôle de zigue cette dame là d’ailleurs… elle s’était montrée de la plus exquise politesse avec lui, mais tout le long de l’entretien, il n’avait pas pu se départir d’une désagréable sensation qui lui donnait l’impression qu’ils étaient un couple de mantes religieuses en train de se fixer l’un l’autre avec pour dénouement prévu celui que chacun connaît pour l’infortuné mâle. C’était stupide, mais il n’avait pas pu s’en empêcher, et ne s’était senti véritablement soulagé qu’au moment où la chaleureuse poignée de main qu’il avait reçue avait conclu leur entretien tout ce qu’il y avait pu y avoir de plus correct en fin de compte, le jeune homme ayant eu grand plaisir à côtoyer quelqu’un de beaucoup plus instruit des choses du monde médical qu’il l’aurait pu croire de la part d’un membre d’un personnel scolaire. Il devait se faire trop de souci, et plutôt que de se forger un délire de persécution, il aurait été beaucoup plus sensé de profiter dûment de ces jours de tranquillité qui lui étaient offerts : l’effet de l’Humanis Simplex avait l’air d’être parti pour durer, et en attendant qu’il redevînt un homme-loup, il avait bien l’intention de ne pas s’en faire et de couler des instants paisibles comme celui qu’il vivait en ce moment même, à compulser sans avoir à se hâter les informations journalistiques tout en sirotant un bon liquide bien sucré dont il avait toute une réserve à proximité.

D’ailleurs, ce n’était pas comme s’il avait été complètement oisif était donné qu’il s’était dans un premier temps attelé à la tâche de savoir si ses frasques en tant que loup-garou avaient pris une telle ampleur qu’elles étaient parues dans la presse : c’était qu’une effraction –même involontaire- dans un centre commercial et une course-poursuite dans les rues avec la police, ça ne passait pas inaperçu ! Heureusement, les autorités semblaient s’être fait un devoir d’étouffer l’affaire étant donné qu’il ne figurait rien de pareil, même dans les faits divers, ce qui le soulagea : il avait juste à faire profil bas, et tout se passerait bien ; il pourrait continuer à prendre congé du tumulte qui lui était coutumier pour quelques jours, jusqu’à ce que son corps muât d’une telle façon qu’il lui faudrait à nouveau se vêtir de ce pagne qu’il transportait toujours avec lui dans un grand sac à dos qui ne le quittait jamais.
Mais depuis qu’il s’était rassuré sur son relatif incognito et puisque aucun élève n’était venu quérir ses services, il avait jeté son dévolu sur les mots croisés sur lesquels il piétinait désormais, une définition qu’il mentionna pensivement à haute voix alors qu’il se grattait le côté de la tête de son stylo le tenant en respect depuis quelques bonnes minutes déjà :

« Au nombre de cinquante, elles forment le cortège de Poséidon… »

5
Une petite soirée tranquille en vérité, et que Saïl appréciait avec une nonchalance philosophique digne d’un péripatéticien alors qu’il déambulait tranquillement à travers les ruelles d’une démarche naturellement feutrée qui semblait presque glisser délicatement sur les pavés pour la plupart à moitié démis, sa queue derrière lui remuant doucement sans s’arrêter comme une sentinelle calme mais vigilante prête à parer à toute mauvaise surprise. Et des mauvaises surprises, il risquait en réalité bien d’y en avoir, même pour quelqu’un de son calibre, car il déambulait présentement dans les bas fonds de Nexus, parfaitement mon bon monsieur, et sans ôter sa chemise qu’il n’avait de toute façon pas ! Mais que diable l’homme-loup faisait-il à rôder dans un endroit aussi incongru pour un être sauvage comme lui, demandera le lecteur éveillé ? C’était assez simple en réalité : depuis qu’il était officiellement lié au service de Missy par les attaches de l’esclavage, et officieusement par le devoir de garde du corps et d’ami qu’il avait contracté envers elle, les portes de la métropole de Terra lui avaient été ouvertes, et il ne s’était ces derniers jours pas privé de l’explorer de tout son soûl en bon observateur curieux de tout. Bien sûr, beaucoup de personnes se montraient effarées de le voir se balader tout seul comme s’il avait eu les mêmes droits qu’eux (cette idée d’inégalité lui faisait grincer les dents, mais il n’y pouvait malheureusement rien à moins de se piquer de déclencher une révolution, lui qui avait tout sauf l’étoffe d’un leader), mais étant donné qu’il arborait de manière difficilement plus évidente un gros collier de métal marqué d’un « M » en signe de soumission, ils n’avaient rien à lui reprocher et l’avaient jusqu’ici toujours laissé vaquer à ses vagabondages qui se faisaient le plus souvent sous prétexte d’une course ou l’autre à faire pour le compte de sa maîtresse. Évidemment, de façon à parfaire une mascarade pareille, il devait arborer en permanence un air de soumission stupide digne d’un bon toutou aliéné par une loyauté aveugle envers son propriétaire, et même si cela lui épargnait les embrouilles, il trouvait cela éminemment agaçant de devoir se rabaisser au niveau d’une populace prompte à l’ostracisme, au mépris et au sentiment de supériorité.

Toutefois, dans le cas présent, il n’avait pas besoin de jouer au servile, et pouvait avancer la tête haute, le menton droit et la démarche alerte, car en ces lieux qui étaient presque une zone de non droit pour les autorités et où il était relativement camouflé par l’obscurité nocturne ambiante, il n’avait pas à se montrer aussi précautionneux qu’au beau milieu de la ville en plein jour. L’endroit de sa promenade aurait certes pu être plus agréable étant donné qu’il résonnait dans celui qu’il parcourait des sons qui lui serraient le cœur, régnait des odeurs qui lui soulevaient l’estomac, et se trouvaient des visions sur lesquelles il préférait ne pas s’approfondir plus que de raison pour éviter d’avoir de quoi faire des cauchemars la nuit ; mais bon, un médecin doit connaître à fond tout l’organisme d’un corps humain, même des parties peu ragoûtantes comme la vessie ou le côlon, et de la même manière, l’homme-loup considérait qu’il devait avoir connaissance de chaque parcelle de cette grande ville, même de ses coins les plus « craignos ». Toutefois, il n’avait pas l’intention de s’y attarder, car même s’il n’était certainement pas le plus calé niveau expérience de la rue, il ne lui était pas nécessaire d’être un loubard de première pour être conscient qu’il risquait de se prendre un mauvais coup si jamais un trop gros poisson venait à décider qu’un loup-garou ferait un beau trophée de chasse ou que sa peau pourrait se vendre un bon paquet. Pour autant, il ne s’interdisait pas d’intervenir si jamais une affaire déplaisamment violente s’annonçait : il n’était pas du genre à rester les bras croisés alors qu’on se faisait molester sous son nez, et être une sorte de freelance avait comme avantage qu’il n’avait de compte à rendre à personne et pouvait ainsi se permettre de marcher d’un bon pas sur le chemin de son altruisme.

Pourquoi une telle remarque ? Car son odorat affûté, malgré les puanteurs ordurières venant de putréfactions de diverses natures qui envahissaient l’air, venait de capter une senteur particulière qui avait fini par lui devenir familière à la longe : un soupçon de quelque chose de douceâtre qui aurait pu provenir d’un corps en décomposition, mais qui ne se départissait pas de quelque chose de doucereusement suave qui faisait penser à une étoffe de soie à l’immortel parfum. Quiconque était un tant soit peu chevronné en la matière aurait été capable de savoir quel genre d’entité émettait des fragrances pareilles, et en ce qui concernait Khral, il était loin d’en être à sa première rencontre d’un tel type, aussi put-il conclure sans doute possible qu’il y avait un corps-froid dans les parages dont il était capable de déterminer la position au moyen de ses puissantes narines. Normalement, même si une créature de ce genre n’avait rien de commun, il l’aurait probablement laissée en paix afin qu’elle pût vaquer à ses occupations sans être dérangée, mais ce qui le décida à se pencher sur le problème fut le petit quelque chose de très inquiétant dont l’odeur était teintée, et qui était la senteur propre à la soif de sang : Missy étant elle-même une vampire, il avait eu l’occasion de la capter sur elle à plus d’une reprise avant qu’elle ne soulageât ses besoins, mais son intensité n’avait rien à voir avec celle qu’il captait en ce moment même, et dont la puissance lui fit plisser le museau. Diable de diable, il n’aurait su dire si cela était dans le tempérament de l’inconnue ou si cela tenait au fait qu’elle n’avait pas satisfait ses appétits depuis un bon bout de temps, mais en tout cas, elle avait une sacrée fringale pour dégager avec une telle force !

Allons, elle se faisait traqueuse à rôder ainsi dans cet endroit où une disparition ne se ferait probablement pas remarquer ? Hé bien lui était un chasseur émérite, loin d’être né de la dernière pluie lorsqu’il s’agissait d’approcher quelqu’un sans se faire repérer, et savait se couler jusqu’à son but en se servant de tous les éléments à sa disposition pour tirer parti au maximum de ce que son physique animal permettait niveau furtivité : ses coussinets se posaient sur le sol en évitant précautionneusement tout obstacle qui aurait pu révéler sa présence, sa respiration se faisait tout simplement aussi inaudible que si elle était passée par un filtre, il prenait bien soin de ne rester sous le vent pour que sa propre odeur ne le trahît pas, et était tous yeux toutes oreilles de manière à être en parfaite harmonie avec son environnement. Louvoyant de cette manière, il parvint sans que sa couverture en souffrît –apparemment- à proximité de la vampire qu’il prit un instant pour détailler : un aspect juvénile, mais cela ne voulait rien dire pour un être de cette espèce, Saïl le savait ; un corps bien calibré comme celui des vampires l’était en général de manière à séduire leurs proies ; des cheveux mi-longs et des vêtements plutôt modernes… voilà qui différait de celles qu’il avait rencontrées jusqu’ici, et même si la situation ne respirait pas la joie, il ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe d’excitation amusée à l’idée de ce qui pourrait survenir, conservant toutefois tout son sérieux lorsqu’il se positionna derrière elle, les mains croisées sur son buste pour déclarer :

« Qu’est-ce que vous comptiez faire ? »

Ton de réprimande peut-être assez incongru au premier abord, mais l’homme-loup avait adopté cette attitude professorale qui consistait à se présenter de manière neutre, voire conviviale, tout en ne laissant aucune hésitation transparaître chez lui de manière à ce que son vis-à-vis ne crût pas avoir affaire à un bleu bite. Cependant, malgré son air apparemment détendu, ses réflexes étaient tout à fait près à se mettre en branle à la moindre alerte qui aurait pu mettre ses jours en danger, car il savait d’expérience que les créatures du même acabit que la demoiselle avaient généralement plus d’un tour dans leur sac pour se débarrasser des intrus ou des ennemis.

(Voilà ! J’espère que ce post t’aura mis en haleine, et que la trame imprimée te convient ! Si ce n’est pas le cas, n’hésite pas à m’en faire part.)

6
Hahaha ! Il y était finalement arrivé à force de recherches, de théorisation et d'expérimentation qui avaient au début semblé ne mener nulle-part et qu'il n'avait cependant pas abandonnées, s'y accrochant de toute la force de sa résolution et de son enthousiasme professionnel, lui, Saïl, le vrai, le dur, l'acharné, celui qui avait du poil au torse -ainsi qu'à peu près partout ailleurs en fait-, était enfin parvenu à décrypter les conditions d'apparition de ces satanés portails, et pour preuve, il venait présentement d'en emprunter un qui l'avait sans grand doute possible amené jusqu'à la Terre... et en fait, c'était ironiquement là-dedans que se situait le noeud du problème, car si il avait été assez chanceux les deux premières fois pour se retrouver transporté dans les sous-bois zone, relativement écartée de toute trace de civilisation, il se trouvait désormais en plein coeur d'un centre commercial : hé oui, c'était bien beau de savoir par quelle porte entrer, mais quant à savoir par laquelle on allait ressortir, voilà qui était une autre paire de manches, et une question sur laquelle il avait fâcheusement omis jusqu'ici de se pencher. Maintenant qu'il pouvait identifier l'apparition et la situation d'un portail grâce à son odorat admirablement affiné en détectant cette odeur piquée et subtile si particulière, il lui était possible de repérer assez aisément l'un de ces couloirs de monde à monde, mais cela ne lui était pas très utile s'il n'y en avait aucun dans les parages comme c'était manifestement le cas. Et voilà comment, en pleine session de recherche à travers les Contrées du Chaos, le sieur Ursoë le bien nommé était passé d'un renflement entre deux rochers à une cabine d'essayage dont il venait de s'extirper avec difficulté, un meuble de cette taille n'étant que peu adapté à quelqu'un de son gabarit. Bon, au moins, point positif au milieu de cette déconvenue, le magasin avait de toute évidence fermé à cette heure tardive qu'indiquait l'obscurité troublée par de rares rayons lunaires qui lui permettaient malgré tout d'y voir vaguement, et il pouvait par conséquent y évoluer tout à son aise, devant toutefois prendre garde à ne rien heurter sur son passage de manière à ne pas provoquer un carambolage avec telle pyramide d'articles ou telle construction fragile vantant un produit ou un autre.

Quelle étrangeté en vérité... qui aurait pu prévoir qu'un scientifique comme lui qui avait passé de sa vie humaine tout son temps dans des laboratoires sans ne jamais accorder que le strict minimum d'attention aux trivialités des marchandises de façon à avoir de quoi se vêtir et manger pourrait en arriver un jour à arpenter les rayons d'un centre commercial sous une forme aussi insolite que celle qu'il revétait en ce moment même ? Cette idée le faisait sourire d'un sourire un peu cynique mais provenant dans le fond d'une sorte de nostalgie bonne enfant à l'idée que tout ce monde de la Terre lui paraissait désormais si lointain, si commun, si restrictif en comparaison de Terra où il avait découvert tant de choses qui avaient sans cesse repoussé les limites de son imagination pourtant fertile. Cela avait quelque chose de triste, mais il lui paraissait bien qu'il était blasé vis à vis des simplicités d'une vie toute humaine dont toutes les possibilités étaient à ce qu'il lui semblait transcendables par son génie que les expériences hors du commun qu'il avait vécues n'avaient fait que cultiver. Hubris sans doute que de se croire ainsi supérieur au « commun des mortels », mais après tout, qui aurait pu se vanter d'avoir été confronté à ce à quoi il avait confronté, de voir ce qu'il avait vu et de vivre ce qu'il avait vécu ? Qui d'autre que lui aurait pu parvenir à synthétiser une solution aussi formidable que le Terranis qui lui avait donné cette forme que beaucoup auraient pu lui envier même si elle avait de nombreux désagréments, par exemple celui, non moindre, d'être fort peu adapté aux contacts sociaux ?
La réponse était évidente en vérité, et cela donnait à Saïl un désagréable sentiment de solitude au sein de cette masse de gens qui pouvaient paraître si ignorants en comparaison d'entités comme Xatiav ou Sekhmet : même s'il parvenait à retrouver sa forme d'antan au moyen de l'Humanis encore en cours d'élaboration, pourrait-il se mêler aux autres hommes aussi naturellement qu'il avait pu le faire par le passé, sans avoir l'impression qu'il se situait sur un autre plan d'existence qu'eux ? De telles idées le rendaient mélancolique, et ce fut machinalement qu'il porta une main griffue à l'intérieur de son pagne pour sortir d'une des multiples poches dont il était garni une seringue remplie d'une substance d'une couleur vaguement jaune clair qui n'était autre que l'Humanis Simplex, une version beta de l'Humanis tel qu'il l'aurait voulu conçu. De fait, avec les moyens du bord qu'il avait pu avoir à sa disposition dans sa caverne située dans les Terres Sauvages, c'était là le meilleur résultat auquel il avait été capable de parvenir, et même si, sur le papier, le principe actif aurait dû inverser sa métamorphose, il était tout sauf certain que cela se vérifierait dans les faits, raison pour laquelle il ne l'avait jusqu'ici pas mis en application, ne désirant pas se retrouver avec une autre transformation incontrôlée sur les bras dont le résultat présentait trop d'inconnues pour qu'il jugeât bon de tenter une telle expérience.

Levant la tête, il se fixa d'un air pensif dans une vitrine fort joliment polie et entretenue dans laquelle il pouvait distinguer son reflet en dépit de la faible luminosité, celui d'un homme-loup à l'air étonnamment placide et aux yeux expressifs qui se fixait sans dire un mot tandis qu'une de ses pattes à côté de lui jouait avec l'ustensile d'injection qu'il tenait entre les doigts, le tournant et le retournant à petits mouvements automatiques.

« Je mène une drôle de vie. » Dit-il à haute voix.

Y avait-il encore des choses qui pouvaient le surprendre, l'étonner, l'exalter après toutes celles qu'il avait vécues ? Que quelque chose ou quelqu'un vienne et le lui démontre !

7
Ahr, voilà une visite sur Terre qui se faisait de manière bien impromptue pour Khral, le loup-garou ne s’étant pas attendu à traverser la frontière entre le monde des Terranides et celui des Terriens par le biais d’un portail alors qu’il était tout simplement en train de chasser pour son repas du soir ; quelle ironie en réalité que l’évènement se fût produit alors que c’était davantage le loup que l’humain qui était aux commandes du corps pour l’occasion de l’acquisition du repas nocturne. Comme la fois précédente qui avait aussi été la première, la transition s’était faite comme un rien, en à peine une fraction de seconde, le paysage se distordant imperceptiblement pour qu’il passât de celui des luxuriantes forêts des terres sauvages à celui beaucoup plus tempéré des sous-bois de Seikusu, la mémoire eidétique de Saïl ne tardant pas à reconnaître ces lieux qu’il avait déjà arpentés par le passé. Pour autant, l’animal n’avait pas pu s’empêcher de paniquer un moment en constatant un changement aussi subit, mais son intelligence avant tout instinctive gardait heureusement en permanence un fond de capacités cognitives qui lui permirent assez vite de relativiser sa situation et de faire le point dessus pour s’y adapter. En tout cas, le fait qu’il eût eu la chance de vivre à nouveau la transition d’un univers à l’autre était un point éminemment positif que le scientifique ne manqua pas de prendre en note pour une analyse ultérieure afin de décrypter les différents éléments qu’il avait pu percevoir et tâcher de déterminer lequel pourrait être probant pour détecter la présence de l’un de ces couloirs de circulation surnaturels impromptus lorsque l’un d’entre eux apparaîtrait à l’avenir : il lui avait notamment paru sentir une bien curieuse fragrance alors qu’il circulait dans cette incroyable déformation spatiotemporelle et se promit de se pencher sur cette donnée.

Mais pour le moment, foin de telles tergiversations savantes ! Avec tout ce ramdam, il n’avait pas pu avoir l’occasion de se trouver quelque chose à grignoter, et comme ventre affamé n’a point d’oreilles, surtout pour les réflexions de haute volée, il s’empressa de rôder à travers les bois enténébrés pour dégoter une proie afin de satisfaire son grand estomac. Malheureusement, il fut bien vite déçu, car dans cette semblance de forêt trop proche de la civilisation pour receler un gibier de ce nom, il ne put dénicher que des bestioles trop menues et faiblardes pour satisfaire ses envies de traqueur : une taupe, un hibou, un couple de merles, un écureuil et pour finir, une truite en désespoir de cause, dont il rongeait à présent les arrêtes avec une mauvaise humeur provenant de l’absence consternante de défoulement à laquelle il s’était vu confronté. Bon sang, des animaux d’un gabarit aussi peu considérable n’avaient rien à voir avec les mastodontes bien en chair que l’on pouvait croiser dans son lieu d’approvisionnement habituel et à travers la peau desquels il prenait un plaisir de carnassier à faire passer ses griffes et ses crocs pour se délecter de leur viande toute juteuse de sang bien frais qu’il pouvait laisser à loisir dégouliner dans sa gorge avide ! Bien entendu, que ses désirs fussent insatisfaits ne voulait pas dire qu’il s’était transformé en brute sanguinaire latente qui n’attendait qu’une occasion pour déchaîner sa fureur, et il ne se serait pas plus permis qu’avant de faire passer de vie à trépas une créature pensante, mais il restait que ses pulsions le tiraillaient toujours, formant une désagréable boule dans sa gorge et agitant de tremblements ses membres qui avaient trop peu dépensé de leur énergie.

Avisant l’étang qui se trouvait devant lui et qui avait contenu quelques minutes auparavant ce qui avait été son dernier plat, il lui vint à l’esprit qu’à tout prendre, une petite baignade ne pourrait pas lui faire de mal pour le calmer autant que pour le débarrasser des diverses saletés poussiéreuses qui s’étaient nichées dans son pelage ces derniers temps, le point d’eau dans sa caverne formant une baignoire trop peu conséquente pour qu’il pût y faire trempette tout à son aise. Ainsi, après avoir vérifié qu’autant au son qu’à la vision, il n’y avait pas de visiteur indésirable dans les parages, il se débarrassa de son précieux et unique vêtement qu’il plia soigneusement, l’entreposa entre les racines d’un grand chêne proche, puis fit face à l’étendue d’eau élogieusement lisse sous le clair de lune dont l’imperturbabilité se retrouva très vite grandement troublée par la masse de presque un quintal et demi que pesait Khral qui se précipita sans autre forme de procès en plein cœur des flots qui firent entendre un puissant bruit d’éclaboussures dans la nuit. Se vautrant avec bonheur dans les draps aquatiques, il savoura la sensation des remous se frottant contre son corps pour le débarrasser de ses impuretés, sa capacité pulmonaire impressionnante lui permettant de rester un bon bout de temps immergé à s’agiter vigoureusement comme un vrai louveteau en s’amusant à faire peur aux poissons en claquant des dents pour les faire fuir. Lorsqu’il sentit que l’oxygène commençait à lui manquer, il refit surface d’un grand coup comme un fier vaisseau immortel surgi d’immémorielles étendues marines, s’ébrouant joyeusement pour asperger badinement les alentours. Levant la tête, il put voir que ce magnifique astre aux coloris laiteux qu’était la lune était dans sa plus grande majesté, se montrant d’une plénitude tout simplement resplendissante, comme un visage déposant sur Terre un sourire dont l’aménité titillait les instincts du loup-garou et le galvanisait d’une force renouvelée qui ne fit que redoubler son agitation intérieure, si bien qu’il ne put s’empêcher de laisser échapper un long et profond hurlement digne de la créature qu’il était, et dont l’écho se répercuta à loisir dans les bois à des kilomètres à la ronde, agitant sûrement d’effroi bien des citoyens de Seikusu.

Tout en riant dans sa barbe à cette idée, l’homme-loup rendu insouciant par la prévalence de son côté bestial prit une grande inspiration pour se gargariser de l’air frais de la nuit, gonflant sa cage thoracique par le biais de ses narines qui captèrent une odeur qui le fit tout à coup redevenir beaucoup plus attentif, ses yeux ainsi que ses oreilles se tournant dans tous les sens –et pas forcément dans la même direction- afin d’en détecter la provenance : il ne pouvait pas s’être trompé, cette émanation musquée ne pouvait être que celle d’un loup… et même celle, s’il ne se trompait pas, d’une louve ! C’était inespéré, et même incroyable en ces lieux, et pourtant il ne pouvait pas s’être trompé sur la nature de cette senteur si unique en son genre, si vivifiante, si entêtante aussi, car rencontrer un membre d’une espèce similaire à la sienne lui avait toujours apparu comme quelque chose de tout simplement inenvisageable ; une espérance de l’ordre du fantasme. Et voilà qu’une telle chimère semblait pouvoir se concrétiser !
Les flots clapotant sous les mouvements qu’il exécutait ainsi que sous ceux de sa queue tout bonnement atteinte de fébrilité, il explorait précipitamment les alentours, impatient de voir à quoi cette nouvelle venue pouvait bien ressembler, le cœur battant d’excitation à cette idée.

8
Place publique / Un morceau de choix. [PV Missy Otehima]
« le: vendredi 08 mai 2009, 21:38:30 »
« Oui mesdames et messieurs, une vraie forteresse de muscles, et docile comme un agneau avec ça ! »

(Crétin.)
Remua Saïl dans sa tête avec mauvaise humeur alors que le bonimenteur surexcité continuait son baratin, arrosant la place publique de ses vociférations qui paraissaient vouées à n’avoir jamais de fin tandis qu’il faisait de grands gestes théâtraux en direction de sa marchandise sans jamais paraître pouvoir s’épuiser de faire l’histrion en braillant sans cesse.

L’homme-loup dont il était question avait eu des entraves de plusieurs quintaux accrochées aux chevilles et aux poignets afin de gêner sa mobilité et de lui ôter toute velléité de fuite, ce qui l’obligeait à marcher recourbé pour ne pas tirer sur ses chaînes… et surtout pour ne pas laisser apercevoir qu’il pouvait sans problème les briser : ceux qui l’avaient « capturé » avaient mal jaugé sa force et ne se doutaient pas des hectopascals de pression qu’il pouvait déchaîner si l’envie lui en prenait. Mais il n’en avait pas envie, car en dépit des apparences, il était là de son plein gré, s’étant à dessein laissé prendre et mettre les fers afin de pouvoir découvrir cette ville nommée Nexus qui le fascinait tant dans une relative tranquillité : il s’en était très vite aperçu, il était tout à fait impossible qu’il pût s’y glisser, de jour comme de nuit, sans qu’on le remarquât et qu’on lui donnât ensuite la traque. Cet état de faits était très contrariant pour le scientifique assoiffé de découvertes, aussi il avait réuni la témérité et la ténacité nécessaires pour échafauder un plan qui lui permettrait d’avoir droit à une petite visite guidée de la métropole de Terra : si les coutumes de ce monde comprenaient un marché aux esclaves aussi élaboré qu’il avait pu s'en rendre compte, alors pourquoi ne pas rentrer dans ce jeu et contrefaire la bête de foire le temps de réunir les informations qui l’intéressaient ? L’idée ne manquait pas d’audace, mais il était quelqu’un qui aimait la prise de risque pour ce qu’elle avait de prometteur mais aussi d’exaltant, aussi avait-il pris vite et bien les dispositions pour un petit séjour en ville : il avait renforcé le camouflage de sa caverne avec d’autres rochers afin que de s'assurer celle-ci ne se vît pas violée pendant son absence, et avait ordonné son intérieur correctement de manière à ne pas avoir de mauvaise surprise à son retour. Évidemment, étant conscient que les terranides sauvages ne s’encombraient pas de vêtements, il avait dû se séparer à contrecœur de son espèce de kilt de manière à mieux mimer le loup-garou imbécile, et au fond cela valait mieux : s’il l’avait gardé et que ses détracteurs s’étaient aperçus qu’il en avait garni l’intérieur de nombreuses poches, il aurait été au devant de gros ennuis quant à la crédibilité de sa supercherie.

Phase finale de sa machination, il avait repéré une caravane de chasseurs d’esclaves sur le chemin du retour, aisément reconnaissables à leur équipement qui les distinguaient facilement du commun des mortels, et les avait chargés en faisant de son mieux pour contrefaire l’animal en furie, davantage préoccupé à vrai dire par son appareil génital qui ballottait indécemment que par les armes qu’ils s’étaient mis à brandir à son encontre. Il avait été difficile d’empêcher le loup en lui de se ruer sans faire de chichis sur eux et de les tailler en pièces, et d’ailleurs, il avait assommé l’un des combattants par mégarde par un coup de poing mieux placé qu’il ne l’aurait voulu, mais les circonstances avaient favorisé sa comédie plutôt médiocre, les malabars qui le castagnaient étant trop préoccupés par la perspective de tout l’argent qu’il représentait pour réellement se soucier de la vraisemblance de son comportement. Leurs coups qui auraient probablement brisé sans problème des membres humains ne résonnaient sur le corps de Saïl que comme des chocs qui ne laisseraient au pire que quelques bleus, mais il avait fini par s’avouer vaincu après une poignée de minutes de lutte, se laissant lourdement tomber comme une masse après un grand coup de massue sur la tête qui l’avait en réalité à peine étourdi.
Ensuite, ç’avait été le parcours dans cette cage roulante putride, avec deux géants à la matraque pour le renvoyer dans l’inconscience si jamais il se réveillait et que l’homme-loup avait aperçus à travers ses paupières semi-closes et entendus, se retenant toutefois bien de montrer qu’il s’était réveillé afin de ne pas s’exposer à des blessures inutiles. Le cœur battant, il avait attendu sans trop savoir en réalité ce qui allait pouvoir advenir de lui maintenant qu’il avait été réduit à l’état de bien commercialisable, retenant une excitation qui pointait en lui à l’idée de ce retour momentané à la civilisation (même si ça n’allait vraisemblablement pas être la civilisation terrienne de ses vertes années) : il était partagé entre l’espoir et l’appréhension, et se raccrochait plus que jamais à sa terrible puissance pour le sortir du pétrin si jamais la situation s’avérait vraiment trop instable et trop risquée. Vu la vitesse à laquelle il pouvait aller et la force et l’agilité qu’il pouvait déployer, il estimait qu’il n’aurait pas trop de mal à battre en retraite et à franchir les remparts de Nexus si le besoin s’en faisait urgemment sentir d’après ce qu’il avait pu observer de l’extérieur. Normalement, tout était supposé se passer sans gros pépin, mais il ne fallait jurer de rien, et ne jamais baisser sa garde pour éviter que tout partît en vrille et que le bon Saïl se retrouvât transformé en viande hachée.

Pourtant, la suite s’était déroulée sans réelle anicroche : il avait été « réveillé » par un jet d’eau sale dans la figure, puis des ordres lui avaient été aboyés sous la menace des armes pour lui intimer de les suivre en se tenant tranquille. De pareils jappements agaçaient Khral, et il avait pensé un instant à jouer les rebelles en rudoyant ces salopards pour les rendre un peu moins orgueilleux, mais, se doutant que cela n’aurait pu apporter que des complications, il avait opté pour un comportement plus docile, et avait donc pris l’air du parfait ahuri et obtempéré en traînant des pieds comme l’aurait fait un sauvage mal dégrossi atteint de débilité mentale. Avec des commentaires emplis de satisfaction, ils avaient constaté son indolence affligeante qu’ils percevaient comme un signe d’obéissance facile à leur avantage, et s’étaient empressés de lui passer les entraves qu’il portait désormais, opération qu’il avait laissé exécuter sans broncher alors qu’il aurait pu leur broyer le crâne d’un simple mouvement de la patte. Étant donné qu’il s’était montré un « bon toutou », qualificatif que Saïl avait tout fait pour encourager en laissant de côté sa fierté, il avait tout juste eu droit à un questionnaire digne des douaniers d’Ellis Island de par son caractère expéditif ainsi qu’à un examen médical du même acabit exécuté par un tâcheron qui était à lui seul une offense à la profession que le Docteur Ursoë se faisait un devoir d’exercer correctement, contrairement à cet incapable qui n’aurait pas été fichu de discerner une maladie même si on lui avait planté sous le nez un panneau avec écrit « CECI EST UNE GRIPPE. »
Mais bref, toutes ces préoccupations n’étaient au fond que secondaires, et l’un dans l’autre, tout s’était passé très bien et de fil en aiguille, Khral s’était retrouvé en compagnie de bien d’autres espèces extraordinaires qu’il avait observées tout en faisant de son mieux pour ne pas trop en avoir l’air. C’est que toute tentative de communication entre les futurs esclaves était sévèrement réprimée par des coups de fouets, châtiments corporels pour lesquels il aurait bien éviscéré ces raclures de bourreaux, mais dont il était bien forcé d’endurer la vision en restant aussi apathique qu’au début afin que sa couverture ne partît pas en lambeaux.

Et maintenant, le voilà qui passait à son tour sur l’estrade pour être exposé à la vue de tous ces spectateurs venus ici pour se payer des âmes serviles afin d’exécuter ce qu’ils n’étaient pas fichus de faire eux-mêmes, encadré par une bonne demi-douzaine de cerbères, cerclé de toutes parts par une foule grouillante et bruyante. Endurant stoïquement une telle épreuve, l’homme-loup qui était si mal à l’aise en public s’était réfugié dans la forteresse de ses pensées, dressant les fortifications de son esprit contre les agressions du monde extérieur, sans pour autant rien perdre du spectacle urbain qui s’offrait à lui alors qu’il affectait une parfaite crétinerie, restant complètement amorphe, la tête légèrement baissée, ses larges mains ramenées discrètement au niveau de son entrejambe pour cacher ce qu’il était contre la décence de montrer. Il eut du mal à réprimer une grimace d’ironie en faisant le point sur sa situation : voilà qu’il se retrouvait désormais bête de concours comme une belle vache bien grasse ! Sincèrement, même avec beaucoup d’ouverture d’esprit, il n’aurait jamais pu croire qu’il se retrouverait un jour dans une situation pareille, et pourtant, une chose en ensuivant une autre ces dernières années, il avait abouti ici, comme point de mire de regards brillant d’une lueur de vénalité désolante. Il aurait voulu hurler « Est-ce à ça que vous êtes réduits ?! » et se mettre à tout casser pour évacuer la rage issue de sa profonde déception, mais il n’était que trop conscient que se muer en brute féroce n'aurait pu faire qu’empirer les choses, aussi laissait-il les piaillements du présentateur suivre leur cours :

« Regardez donc ce poil brillant ! Vous remarquerez que le sujet a sa parfaite intégrité physique, et est donc apte à toute besogne ! Le prix d’envoi se situe à six mille pièces d’or ! Alors alors alors… des intéressés ?! »

Alors que le couineur de service sous acides laissait à son public la parole, Khral redressa mollement la tête, observant cette masse d’acquéreurs potentiels : qui allait bien pouvoir mettre le prix fort pour acquérir un bestiau comme lui ? Ce gros plein de soupe qui avait l’air d’étouffer dans son costume richement brodé ? Cette collet monté d’un autre âge à l’air pincé ? Ce jeune homme suffisant qui le lorgnait d’un œil dubitatif ?

(Qui que ce soit, il ne va pas être déçu de son achat !) Ricana intérieurement Saïl en pensant à la tête que l’acquéreur ferait lorsque la vraie nature de l’homme-loup se révèlerait au grand jour.

9
Archives / Pirates et Fédérés en une danse endiablée !
« le: vendredi 08 mai 2009, 03:34:48 »
D'à peu près minuit jusqu'à à peu près trois heures (hé oui, tout est incertitude dans la littérature, vous avez vu l'art ?) s'est déroulé sur le chat de LGJ une histoire grandiose, mêlant amour, rage et violence en un tourbillon d'intrigue et d'affrontements dont l'aboutissement a fini par se signer en une scène digne d'une Tragédie !

Mais je déblatère trop, aussi, sans plus tarder, je vous délivre le fac-simile de ce récit en vous souhaitant de prendre autant plaisir à le lire que nous avons pris plaisir à l'écrire en un "Enjoy !" comme on dit dans la langue de Shakespeare !


[23:52] <JeanLeTerrible> L'Ecumeur après de longs mois en mer viens de débarquer au port de la cité de la baie en affichant un pavillon marchand l'équipage peut enfin savourer les joies de la terre ferme
[23:53] <JeanLeTerrible> le butin a été gros et les pirates ont de quoi dépenser, levés aux aurores, il est midi a présent et tout le monde a hate de poser le pied sur la terre, le capitaine lance néanmoins ses ordres
[23:54] <JeanLeTerrible> "Tout d'abord nous allons mettre la cargaison en suretée dans notre base a terre, après quoi nous pourrons nous détendre, toi toi et toi, vous garderez la base"
[23:54] <JeanLeTerrible> "10 hommes avec moi pour décharger le bateau, le reste quartier libre"
[23:55] <JeanLeTerrible> Le capitaine se tourne vers le pont et tape sur l'épaule de Shark, un matelot prometteur qui a fait ses preuves en combat pendant les mois passés en mer
[23:55] <JeanLeTerrible> "Toi, emmene notre "invitée" a la base, soit discret, personne ne doit savoir qu'elle est avec nous"
[23:55] <JeanLeTerrible> (A shark)
[23:55] * Shark croise les bras et poussa un soupir
[23:56] <Shark> "C'est à moi de jouer les garde-enfants ? Bon .. Très bien capitaine. Passez moi les clés et j'y vais."
[23:57] <JeanLeTerrible> "C'est une responsabilité que je te donne matelot" Lance Jean en fronçant les sourcils "Ca montre que je pense que tu va pas me déflorer la cargaison pendant que j'ai le dos tourné, je peux te faire confiance?"
[23:58] <Mitrelv> *Secouant la tête en consultant une liste faite sur parchemin dont la plupart des articles ont été rayés au fil du temps* "Pas trop tôt, avec ce qui nous restait niveau provisions et matériel de secours, je nous donnais pas deux semaines de plus !"
[23:59] <Shark> Shark eut un sourire en coin "Vous savez très bien que je ne suis pas de ce genre là. C'est d'ailleurs pour ça que vous me confiez cette mission" Shark prit les clés et passé à côté du médecin du bord "Faut pas s'inquiéter tant que ça, doc ! On aurez manger la prisonniere, har har !" 
[00:00] <Mitrelv> *Soupirant à la remarque de Shark, et lâchant dans un soupir avec un sourire en coin* "A la sauce marinière ouais..."
[00:01] <Mitrelv> *Se tournant vers Jean* "Bon alors toi frérot, tu comptes faire quoi ? C'est qu'apparemment, c'est le panier de crabes au port avec une réputation comme la tienne !"
[00:02] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> (on prend quand la main nous les fédéraux? ;o;)
[00:02] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> * )
[00:02] <JeanLeTerrible> (HRP en HRP Charles va voir le chat lgj)
[00:03] <Shark> Puis le pirate se dirigea vers la cabine du capitaine, là où se trouver la prisonniere. Shark se demanda comment il avait obtenu la confiance du capitaine : Il le laissait aller dans ces quartiers ! Bon en même temps il ne doutait pas un instant de subir le supplice de la planche s'il manquait quoi ce soit dans les affaires du cap'taine. Il ouvrit la porte, Laissant la lumière du jour entré dans la piécé sombre "C'est ton jour de chan
[00:03] <JeanLeTerrible> "Je vais aller surveiller ces imbeciles frerot et faire attention qu'ils ne roulent pas sur la table et nous trahissent."
[00:04] <JeanLeTerrible> Est ce que tu peux me rendre un service?" *Tend un cachet* "Va remettre cette lettre au baron et reviens vite. Je crois qu'il ne sera pas de bonne humeur quand il l'aura lue, j'aimerais pas qu'il se venge sur le messager"
[00:05] <Mitrelv> *Prenant la lettre avec une moue dubitative en se grattant l'arrête du nez* "Et c'est moi le messager hein ?  Enfin bon, j'y cours, j'y vole... je vous retrouve quelque part ?"
[00:05] <JeanLeTerrible> "A la taverne du nez cassé!"
[00:06] <JeanLeTerrible> Et sur ce Jean saute lestement du pont sur le quai et avance vers la ville
[00:06] <Mitrelv> "Ca roule chef... hé ben à tout de suite, et entier avec un peu de chance !" Dit-il en se mettant prestement en route.
[00:07] <JeanLeTerrible> *Je considère que Mitrev a eu le temps de déléguer la lettre* Otehima on t'attend
[00:07] <JeanLeTerrible> Un cachet arrive a la résidence du baron qui savourait justement son thé en compagnie de son je sais plus quoi Seneth
[00:08] <JeanLeTerrible> *Elipse Mitrev arrive a la résidence*
[00:08] <Otehima> Attacher depuis un bon moment dans le noir, elle s'était fait enfermer dans la cabine du capitaine, avec qui elle a échanger aucun mot. Soudain, la porte s'ouvrit et laissa la lumières entrer. Elle reconnu Shark. "Sommes nous enfin au port?" 
[00:09] <Mitrelv> Quelques minutes plus tard à peine, le diligent Mitrelv parvient jusqu'à la résidence de l'influence personnage qu'est Charles-Henry de la Boutonnière, et demande à être reçu par celui-ci afin de lui remettre une missive qui ne saurait attendre.
[00:09] <Lord_Seneth> Attablé en compagnie de Charles Henry, Seneth ruminait sa colère... Il s'en voulait effroyablement d'avoir permis à cette racaille de poser la main sur le sang de son sang. Aucune piste, aucun endroit où commencer les recherches, un vrai cul de sac...
[00:09] <Shark> "Quelle déduction ! Allez fais voir tes mains, et pas des bétises, hein ?" Il défit alors les chaines qui maintenaient la jeune femme
[00:10] <Lord_Seneth> Dans son périple à la poursuite des pirates, il avait amarré au port de la petite ile, profitant de la permission de ses marins afin de rendre visite à un vieil ami à lui.
[00:12] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> Le baron Charles-Henris était prestemment occupé, au sommet de sa tour de bois dominant toute la ville, à observer les navires sortants et entrant au port
[00:12] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> C'est avec une joie (?) non dissimulée, qu'il reconnu la voile familière de son ami (?)
[00:12] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> (phrase non finie) de son ami Seneth
[00:13] <Lord_Seneth> C'est dans la somptueuse demeure qu'il était attablé, se maudissant de ne pas pouvoir repartir immédiatement à la chasse aux forbans de toute espèce, dans l'espoir qu'une de ses prises aurait à son bord sa fille adorée.
[00:14] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> En tête à tête devant un thé, il écoutait attentivement les récits de voyage de son compagnon, et c'est à ce moment là qu'arrive le fameux messager. Ayant deviné à la tête du messager, que quelque chose allait tourner d'une manière pour la moins problèmatique, le baron avait posé sa grippe sur le garço... Fille? Personnage au sexe indéterminé, le temps de lire la lettre.
[00:15] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> De l'anxiété ainsi qu'une pointe d'amusement se posèrent tous deux sur le visage du baron, qui tendit au capitaine anglais la missive, tout en resserant la prise de sa main sur le messager. "Seneth, lisez donc ceci... Je crois que rester à quais ne fut pas un si mauvais choix que ça..."
[00:19] <Lord_Seneth> Seneth prit la lettre, à la fois surpris et inquiêt. Il ne savait pas vraiment ce que présageait ce regard, mais toujours était-il qu'il ne pouvait sagir que d'une nouvelle susceptible de l'interesser... Sa fille ? Maintenant ses manières juste ce qu'il fallait pour ne pas être malpoli envers son hote, il tendit sa main vers la missive et la lut. Un mélange de joie et de colère envahit son coeur à la vue des quelques mots mal ré
[00:19] <Otehima> Un regard noir vers lui, et lui montra ses poignets qu'elle massa une fois libérer des chaînes. "Vous allez me libérer? " dit-elle d'un ton neutre. 
[00:21] <Mitrelv> Mitrelv, habitué aux manoeuvres d'intimidation et même aux violences, ne broncha pas en sentant la prise de l'homme d'âge mur sur son épaule pourtant frêle. Il savait qu'en tant que frère de Jean le Terrible, on ne s'en prendrait pas à lui si facilement, et quand bien même le baron en viendrait aux violences, il avait toujours ses scalpels dans sa manche, utiles pour les poser sur la gorge de quelqu'un de manière à décourager d'éventuels coups et blessures sur sa personne.
[00:22] <JeanLeTerrible> Contenu de la lettre
[00:22] <JeanLeTerrible> "Cher Baron, veuillez transmettre cette lettre a votre ami Lord Seneth lorsque vous aurez le plaisir de le voir"
[00:22] <Shark> Shark eut un sourire en coin "Si on avait voulu simplement vous faire une petite balade en bateau, vous ne seriez pas attaché dans la cabine du capitaine. Allez debout, princesse." Une fois la jeune femme debout, il se placa derrière elle et colla le canon d'un pistolet dans son dos. "Maintenant vous allez venir avec moi, et gentiment, sinon .."
[00:22] <JeanLeTerrible> a l'interieur de la lettre il y a une autre lettre dédiée a Lord Seneth
[00:25] <Mitrelv> (Fin du message précédent) de manière à décourager d'éventuels coups et blessures sur sa personne.
[00:30] <Otehima> Elle se leva, obéissante, mais elle songeait à quelque chose si ça tournait mal pour elle. Le canon braquer contre son dos, elle avança tranquillement. C'était devenu difficile de réfléchir. "Quand est-ce que vous allez me relâchez." un soupire et plissa des yeux une fois à l'extérieur sur le pont du bateau. 
[00:30] <JeanLeTerrible> "Lord Seneth, nous avons votre fille, nous demandons 50 000 Ducas si vous voulez la voir sauve, avant le coucher du soleil, si il advenais quoi que ce soit pour nous mécontenter nous vous réexpedierons la cargaison en piece détachées"
[00:30] <JeanLeTerrible> "Signé Jean Le Terrible"
[00:30] <JeanLeTerrible> "PS:Transmettez votre réponse via notre messager pour discuter des modalités de la rencontre"
[00:31] <Mitrelv> Mitrelv se doutait bien du contenu de la lettre, connaissant son frère mieux que personne. Toutefois, il se retint bien d'arborer le sourire narquois qui lui brûlait les lèvres à l'idée de la rage que pouvait éprouver le sombre Lord.
[00:31] <JeanLeTerrible> (Non attendez)
[00:32] <JeanLeTerrible> "Rendez vous au pied de l'arbre mort avant le coucher du soleil, a l'exterieur de la ville, venez seul avec l'argent"
[00:32] <JeanLeTerrible> (Ca accellerera le jeu^￿)
[00:33] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> (ouais là on traîne)
[00:33] <JeanLeTerrible> Joint avec la lettre
[00:33] <JeanLeTerrible> une tresse de cheveux appartenant a la dite fille
[00:34] <JeanLeTerrible> pouvant être perçue comme un avertissement tel que : "La prochaine fois la partie qu'on détachera ne repoussera pas"
[00:34] <Lord_Seneth> 50000 Ducas n'était pas une somme facile à obtenir... alors en une soirée dans un port d'attache étranger, n'en parlons même pas. Il m'était totalement impossible de réunir cette somme en si peu de temps. Quant à l'idée de perdre ma fille, cela m'était intolérable. J'étais prix dans un cruel dilemme. Soit tenter le tout pour le tout et la libérer de force au risque de la perdre, soit demander un délai pour pouvoir payer, quitte 
[00:34] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> Aillant déjà lu la lettre avant de la tendre au capitaine, le baron, d'un geste rapide, bloqua les bras du messager de manière à empêcher toute manoeuvre de dégagement, et lança à l'adresse de son compagnon: "Je propose que plutôt que de payer rubis sur l'ongle pour votre fille, nous exécutions un échange avec ce garçon... Qu'en pensez vous?"
[00:35] <Lord_Seneth> (suite du mess) quitte à suivre ces rats jusqu'au bout du monde afin de les mettre hors d'état de nuire.
[00:36] <Mitrelv> Mitrelv eut un demi sourire rusé alors qu'il répondait d'une voix mesurée "J'en pense que si le Capitaine se rend compte que mon retour tarde, je ne donne pas cher de la peau de la jeune demoiselle."
[00:36] <Lord_Seneth> Inutile... un pirate ne vaudra jamais si cher pour un autre pirate... C'est une impasse mon ami, c'est l'argent ou la tête de ma fille.
[00:36] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> Une lueur apparu dans l'oeil du baron
[00:36] <Shark> "C'est une bonne question. Le cap'taine a peut être décidé de se débarasser de vous, définitivement.." Lança shark sur un ton faussemment pensif "Allez maintenant suffit de parler : Nous allons quitter le bateau et traverser la ville. Mais qu'il ne vous vienne pas à l'esprit d'essayer de vous enfuir : Je tuerais quiconque se dressera en travers de notre route. Vous ne voulez pas avoir tant de sang sur les mains, non ?". Il emmena la j
[00:37] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> Son esprit de tacticien vicieux et sadique avait repris le dessus, et, fesant mine de libérer le garçon, il plaqua, d'un coup de sa botte à talon entre les côtes du messager, ce dernier au sol, et lui murmura à l'oreille:
[00:37] <JeanLeTerrible> (Message coupé shark "Il emmenna la j)
[00:37] <Shark> Il emmena la jeune femme sur le pont puis la fit défendre du bateau. Shark portait une grande cape noire qui dissimulait son pistolet et les autres armes qu'il portait.   
[00:38] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> "Vous venez de vous trahir mon garçon... Si votre chef est préocupé par votre retard, vous valez quelque chose pour lui..."
[00:39] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> Un je ne sais quoi de malsain flottait à présent dans la pièce, et alors que le messager pirate était encore allongé au sol, des gardes accoururent pour le mettre aux fers. 
[00:39] <Mitrelv> Malgré la douleur qui sourdrait dans sa poitrine, Mitrelv put arborer un sourire avec un frisson issu du froid rassurant, exaltant même, de son rasoir qu'il portait contre son bras.
[00:40] <Mitrelv> Et c'est un un mouvement aussi fluide que soudain qu'un de ses bras se plaqua contre le cou du baron alors que son autre bras à la main à présent hérissée d'un vilain scalpel se collait à la gorge de l'homme avec un "Bouh" enjoué.
[00:45] <Lord_Seneth> Malheureusement, aussi près du baron, le messager avait une couverture parfaite, ainsi qu'un deuxième otage et une occasion en or de s'en tirer. Seneth maudissait la malchance qui le rendait impuissant dans tous les niveaux dans cette affaire. Se plaçant dans l'angle mort du marin, il attendait, guettant la moindre ouverture pour reprendre en main la situation.
[00:47] <Mitrelv> Se redressant, légèrement haletant, Mitrelv plaqua le baron contre lui, prenant bien soin de lui faire comprendre à la pointe du scalpel qui avait les cartes en main.
[00:48] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> (minute)
[00:48] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> (j'étais en train d'écrire >_<)
[00:48] <Mitrelv> (J'attends)
[00:48] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> Interessant... Ce fut la première pensée qui traversait la pensée du baron. Ses neurones examinèrent la pièce et son propre champ d'action pour trouver un moyen de reculer de quelques pas et laisser à la garde la tache de maîtriser le ladre. Les bras de Charles-Henris s'affaissairent. "Il semblerait que je vous ai sous-estimé... Soit... ... CHANCE!" En profitant de l'attention du marin concentrée sur les au
[00:49] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> concentrée sur les autres personnes susceptibles de l'attaquer, le baron envoya un grand coup de sa botte encore bien placée dans l'entrejambe de ce jeune homme si présomptueux. 
[00:50] <Otehima> Elle ne dit plus aucun mot et continua de marcher jusqu'à ce qu'elle descende du bateau. Son regard balaya un peu les alentours. Elle serra les poing, puis donna un coup à l'entrejambes de Shark et pris la fuite. 
[00:52] <JeanLeTerrible> Elle fut néanmoins rattrapée par le col de sa robe. Comble de malchance le capitaine venait de tourner au coin de la rue après s'être achetée une nouvelle épée
[00:52] <JeanLeTerrible> Jean comptait aller a la taverne du nez cassé attendre Mitrelv mais la vision d'Otehima libre l'avait stoppé net dans son élan
[00:52] <JeanLeTerrible> "Tu ne va nulle part"
[00:54] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> En cherchant à frapper des testicules inexistantes, le baron trébucha, le talon de sa botte s'étant emmelé dans son propre cuir trop rugueux.
[00:54] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> Emporté par une gravité improbable, il eu la tête tranchée, d'un coup d'un seul.
[00:55] <Charles_Henry_de_la_boutonnier> Roulant jusqu'au pied du lord Seneth, on cru le baron mort. Mais sa tête se tourna seule (?) vers le marin et hurla, les yeux exhorbités: "JE REVIENDRAIS §" avant de s'éteindre dans une mort qui fut comme sa vie: ridicule.
[00:56] <Otehima> Otehima ne pu se débattre contre l'emprise de Jean. "Lâchez-moi!" Elle tenta de refaire la même chose en donnant un coup de poing dans les partie du monsieur. 
[00:57] <JeanLeTerrible> Jean retourna son bras dans son dos avant qu'elle ait l'occasion "Ne sois pas stupide gamine, tu va venir avec moi" Fit il avant de marcher derrière elle, gardant son bras tordu contre lui pour la guider vers le camp
[00:58] <Lord_Seneth> En un instant, le lord s'était ressaisi. Saisissant à sa ceinture son pistolet, il pointa le pirate à seulement deux petits mètres de là et fit feu à bout portant, ne pouvant manquer sa cible
[00:59] <Charles_le_spectre> Tandis que le corps, agité de spasme du baron, crachait par son cou tranché net (quelle belle entaille barbier!) avec un son de bombe de peinture un rouge sobre et gouteux sur les murs, le sol, et les chaussures
[01:00] <Otehima> Le visage crisper quand il lui tordit le bras, elle arrêta net de se débattre en sentant que son bras aller casser. Elle s'avança, le bras derrière elle, vers le camp tout en gardant le silence. 
[01:01] <JeanLeTerrible> Arrivé au fort, elle rejoignit ses pirates qui déchargeaient les caisses dans le fort et montaient la garde, une fois arrivés dans ses appartements, elle lança Otehima sur son lit et lança
[01:02] <JeanLeTerrible> "Pourquoi tout le monde se déconnecte?JE crois que je vais pleurer"
[01:02] <Lord_Seneth> *console Jean* "courage, tu auras essayé au moins..."
[01:02] <JeanLeTerrible> Arrivé au fort, elle rejoignit ses pirates qui déchargeaient les caisses dans le fort et montaient la garde, une fois arrivés dans ses appartements, elle lança Otehima sur son lit et lança
[01:03] <Mitrelv> Le coup porta en effet, déchirant les chairs ventrales du médecin en une blessure heureusement assez peu profonde pour lui permettre de décamper de toute la force de ses jambes avec un "Merde !" grinçant.
[01:03] <JeanLeTerrible> "Ecoute moi bien, si tu es en vie c'est uniquement parce que ton père a de quoi payer la rançon, prie pour qu'il emmene l'argent"
[01:03] <JeanLeTerrible> "Sinon je te découpe en rondelles et je t'envoie a lui par petit bouts
[01:03] <JeanLeTerrible> C'est clair?
[01:08] <Lord_Seneth> Seneth ne réagit pas à temps pour pouvoir retenir le pirate... Certes il avait touché, mais le coup avait fait long feu et n'avait pas eu l'effet escompté. Blessé mais toujours en vie et en état de fuir, la jeune personne avait pris la poudre d'escampette, laissant dans son sillage quelques gouttes de sang, traces parfaites à suivre, même pour un débutant dans la matière comme le capitaine. Furieux, désespéré, il suivit les trac
[01:09] <Lord_Seneth> il suivit les traces, juste assez loin du fuyard pour ne pas se faire repérer... enfin, il l'espérait.
[01:10] <Mitrelv> Mitrelv, se souciant surtout de sauver sa peau, courut comme un dératé en se tenant son flanc humide de sang, pestant contre la fierté stupide de ce baron arrogant et trop héroïque pour sa bonne santé.
[01:11] <Otehima> Arriver sur un lit, elle resta un moment à regarder, choquer et commencent à avoir peur que ça tourne mal. "Mon père viendras et vous fera payez tout vos crimes. "
[01:11] <Mitrelv> Ainsi, se fut un médecin suant et saignant qui fit irruption dans la taverne du Nez Cassé, et qui approcha un pirate médusé en le hélant d'une voix sifflante : "Le capitaine ! Où est-il ?!" 
[01:11] <JeanLeTerrible> "J'espère bien qu'il aura de quoi payer pour tous mes crimes!Je lui ait demandé assez cher pour prendre ma retraite!"
[01:12] <JeanLeTerrible> "PNJ":L'capitaine?Jl'ai point vu, il est pas encore arrivé, qu'est ce qui t'es arrivé toubib?Tu veux qu'on te file un coup d'main?"
[01:14] <Mitrelv> Bon sang, où était cette idiote de soeur quand on avait besoin d'elle ?! Il n'y avait pas trente-six solutions, et c'est en arrachant un tablier d'une propreté douteuse à une serveuse ébahie pour s'en faire un bandage de fortune qu'il maugrea :
[01:15] <Mitrelv> "Aide moi à marcher. Il faut qu'on aille au camp, tout de suite !" D'une voix qui laissait percer l'urgence de la situation avec suffisamment d'éloquence pour convaincre même le pochard le plus épais.
[01:16] <JeanLeTerrible> "PNJ": Euh, écoute tu veux pas plutôt qu'on t'aide ici?On pourrait chopper des couverts et te sortir la balle, c'était pas toi qui nous disais qu'en bougeant trop on pisserais le sang?"
[01:18] <Mitrelv> S'il n'était pas aussi féroce que Jean, Mitrelv savait avoir ses mouvements d'humeur, et c'est donc après des ordres exclamés avec une impériosité étonnante pour lui qu'il s'achemine clopin-clopant en direction du camp, grognant des "Merde !" à répétition.
[01:19] <Mitrelv> Là bas, il appela avec le souffle qui lui restait : "Jean ! T'es où Jean ! Allez me chercher le capitaine nom de Dieu !"
[01:20] <Otehima> Elle regarda partout dans la tante puis vit quelque chose qu'elle pouvait utiliser pour se défendre et fuir. Un long couteau qui traînait sur une table basse. Elle profita du moment où il regarda ailleurs et s'en empara pour ensuite rapidement aller le pointer contre sa gorge. "Je vais partir... C'est maintenant à vous de faire l'otage." Elle enfonça la lame un peu plus fort pour lui faire comprendre qu'elle était sérieuse. 
[01:21] <Lord_Seneth> S'étant arrêté dans une ruelle sombre pas loin du bar, faisant bien attention à ne pas être surpris, Seneth avait attendu que quelque chose d'autre se passe... Il ne pouvait décemment pas attaquer seul un bar entier de pirates. Jetant son veston d'uniforme afin de passer inaperçu, ou du moins un peu plus, il rechargea son arme avant de soupirer d'impatience lorsque le gredin ressortit de la taverne afin de se diriger hors de la 
[01:21] <JeanLeTerrible> (On est dans un vieux fort, pas dans une tente mais ça change rienXD)
[01:22] <JeanLeTerrible> (Coupé a "Hors de la"
[01:22] <JeanLeTerrible> Jean fronça les sourcils et lança calmement a Otehima "Si j'ouvre la bouche y'a 15 pirates qui arrivent"
[01:22] <JeanLeTerrible> "Ne sois pas stupide et lache ton arme"
[01:23] <Lord_Seneth> hors de la ville... Quel bon petit guide il faisait.
[01:23] <JeanLeTerrible> "PNJ2": Le capitaine est avec la prisonnière, je le previens de votre arrivée *Sonne une cloche*
[01:28] <Mitrelv> Mitrelv attendit quelques secondes, haletant, puis, voyant que le sieur Le Terrible ne daignait pas se montrer, il se dirigea vers le bâtiment le plus imposant, clamant : "Jean ! Montre toi bordel, y'a eu un gros blème !"
[01:29] <Otehima> "Hors de question... Ouvrez la bouche et je vous décapite. Vous allez me suivre gentillement vers la sortie du fort. "
[01:29] <JeanLeTerrible> Deviens tendu en entendant que son "frère" a un gros bleme
[01:29] <JeanLeTerrible> "Si tu veux pas avoir de blem tu ferais bien de me laisser descendre, si je ne descend pas ils monteront, et si c'est le cas tu es morte"
[01:29] <JeanLeTerrible> Descend avec Otehima qui le prend en otage et salue Mitrelv
[01:30] <JeanLeTerrible> "Comme tu vois t'es pas le seul"
[01:31] <Mitrelv> Mitrelv cracha un "Putain !" en voyant la tournure qu'avaient pris les évènements, et s'appuya sur un mur pour interpeller la jeune fille : "Otehima ! La situation vous dépasse ! Ne cherchez pas à jouer à l'héroïne !"
[01:31] <Mitrelv> Il se retint de justesse d'ajouter "Comme feu votre père a voulu le faire"...
[01:32] <JeanLeTerrible> "Il a raison, lache ton arme, si tu fais quoi que ce soit, tu sera descendue" *Reprend son arrogance et se retourne*
[01:32] <JeanLeTerrible> "Une fillette de noble comme toi n'aura jamais le cran de me tuer de toute façon"
[01:36] <Lord_Seneth> Seneth, voyant qu'un certain désordre semblait agiter le fort abandonné, se dirigea discrètement vers l'entrée. L'attention du seul pirate gardant l'entrée semblait ailleurs, ce qui permit au lord de l'éliminer rapidement, d'un coup d'épée bien placé entre les côtes, avant de trainer le cadavre à l'abris dans un tas de buissons... L'infiltration serait sans doute plus simple que l'exfiltration... comme toujours.
[01:36] <Otehima> Tiens toujours le pirates tout en lui lançant un regard noir. "Je le ferai si tu fait quoique ce soit pour me mettre en danger." Elle remarqua une trappe par terre. "Vous?" Elle désigna Mitrelv. "Ouvre la trappe!"
[01:38] <Mitrelv> Humph, cette enfant gâtée n'avait pas le sens des réalités pour demander à un blessé de faire les basses besognes... enfin bon, autant jouer son jeu.
[01:39] <JeanLeTerrible> "Tu devrais éviter de perdre de vue celui que tu tiens en joue!" Lança Jean qui profita de ce moment d'inatention pour saisir le poignet d'Otehima, tentant de lui faire lacher prise
[01:42] <Otehima> Elle tenta de tenir bon, mais Jean lui tenait les poignet fermement. "Non!" Elle lâcha le couteau et tenta de fuir de le reprendre. 
[01:43] <JeanLeTerrible> Jean ne gouttais guère plus la plaisanterie dans une occasion aussi critique et assena a la demoiselle un coup de genoux dans le ventre pour la calmer
[01:44] <Mitrelv> "Assome la pour l'amour de Dieu..." grommela Mitrelv avec une mauvaise humeur qui atteignait son paroxysme. "Y'a eu une grosse embrouille. Faut qu'je t'en parle."
[01:45] <JeanLeTerrible> Paniquant elle lança aux pirates autour d'elle "Allez prévenir les autres a la taverne et rejoignez nous"
[01:45] <JeanLeTerrible> Jean pris Mitrelv sous son bras et l'emmena avec lui, saisissanT Otehima par le col par l'autre main
[01:46] <JeanLeTerrible> "Viens dans ma chambre, on va te soigner et tu m'expliquera tout ça"
[01:46] <JeanLeTerrible> Jean entra dans sa chambre et envoya Otehima sur le lit, pas le choix il allait falloir exposer le secret de Mitrelv, a moins qu'elle ne regarde pas
[01:46] <Mitrelv> Mitrelv s'accorda un soupir de soulagement : elle avait beau être l'ainée, sa soeur avait toujours été plus douée pour prendre les choses en main, et c'était un soulagement de voir que cet état de faits n'avait pas changé. 
[01:48] <Otehima> Plier en deux, elle tenta de respirer, mais c'était dure après un telle coup. Elle lâcha un "Salaud!" presque inaudible. Elle se fit entraîner de force dans la chambre et fut renvoyer à nouveau sur le lit et observait silencieusement les deux autres en se frottant le ventre. 
[01:51] <Mitrelv> Avec un gémissement de douleur, le médecin releva sa chemise déchirée, découvrant sa blessure qui n'était en réalité pas belle à voir. Sa poitrine n'était pas visible, mais quand bien même elle l'aurait été aux yeux de la fille, cela aurait été le cadet de ses soucis.
[01:51] <Mitrelv> "Va prendre des pinces pour enlever ça" Haleta-t-il. "Je vais te guider... et tu tires un bon coup pour m'enlever cette saloperie."
[01:52] <JeanLeTerrible> Elle épongea la blessure essayant de se rappeller de la fois où Mitrelv lui avait enlevé une balle, pour enlever le sang, elle attrapa la pince et la regarda dans les yeux d'un air soutenu
[01:52] <Lord_Seneth> Seneth essayait de se repérer dans les corridors déserts du fort. Il n'avait rencontré personne jusque là, signe qu'il n'y avait que peu de pirates dans le coin. Un plus pour lui, qui craignait de tomber sur trop forte partie. Dans le pire des cas, il avait toujours un petit pistolet caché dans le bas de son dos en cas de pépin, mais il n'aimait pas utiliser ses deux armes.
[01:52] <JeanLeTerrible> Elle saisit une bougie sur la table et la plaça entre les dents de Mitrelv, ça allait faire mal, elle s'appliqua ensuite a retirer la balle comme indiqué
[01:54] <Mitrelv> Se saisissant de la main de sa soeur, Mitrelv guida ses gestes, imprimant la marque de ses dents dans la bougie lorsque le métal froid entra en contact avec sa peau brûlante. Précautionneusement, il plaça les pinces sur le petit objet métallique fiché dans ses chairs, et fit signe à Jeanne de tirer un bon coup. 
[01:55] <JeanLeTerrible> Tirant d'un coup sec sans faire de chichis, elle retira le morceau de metal, elle ouvrit le tiroir de la commode pour récupérer des draps et se mit a les déchirer
[01:56] <Mitrelv> La jeune fille geignit de douleur lorsque cette satanée balle fut extirpée, trop occupé ensuite à faire de son mieux pour ne pas perdre conscience pour remarquer grand-chose.
[01:56] <Lord_Seneth> Soudain, des bruits de pas retentirent dans un couloir adjacent, une ou deux personnes au bruit. Facile à éliminer... moins facile à éliminer en silence. Les bruits se rapprochèrent, et il décida de se cacher afin de les intercepter au mieux. Les bruits se rapprochèrent et Seneth tira sa lame, puis ils furent là. Ils le surprirent en tournant droit vers lui, mais le premier des pirates fut le plus étonné de tous lorsqu'il s'empa
[01:57] <Otehima> Missy observait les deux autres. Elle allait profiter de fuir à nouveau, mais elle remarqua le corps assez féminiser du médecin. Elle observa plus attentivement, mais elle venait de manquer l'occasion de retenter la fuite. 
[01:57] <Lord_Seneth> s'empala sur l'épée du capitaine. 
[01:58] <JeanLeTerrible> Jean prit sa soeur dans ses bras "Eyh eyh, tombe pas dans les vappes maintenant, je suis en train de faire tes bandages, tiens le coup...Tiens coup je t'en prie"
[01:59] <Lord_Seneth> Des deux hommes, le capitaine était le mieux préparé, et son pistolet se trouva sous le nez de son adversaire avant même que ce dernier n'ait eu le temps de tirer son épée. Une détonation, un éclair de lumière et un trou béant était creusé en lieu et place du nez de l'infortuné pirate.
[02:00] <Lord_Seneth> Se maudissant du vacarme de son arme, Seneth se dirigea vers la provenance des deux hommes... Avec un peu de chance, juste un peu de chance...
[02:00] <Mitrelv> Les mots de sa soeur lui faisaient chaud au coeur, mais il ne devait pas oublier ce qui s'était passé : prenant appui sur l'épaule de Jeanne, elle murmura : "Le baron est mort. Gros dérapage. J'ai ptet été suivi... merde !"
[02:01] <Mitrelv> ("elle", pardon, pas "il" XP)
[02:01] <JeanLeTerrible> La détonnation qui retentit acheva de prouver les dires de Mitrelv, pas de cris, pas de coups de feu en retour, elle n'aimait pas ça, tirant son mousquet dans une main et son sabre dans l'autre, elle se plaça dans l'encadrure de la porte
[02:01] <JeanLeTerrible> et se mit a longer le mur en direction du bruit
[02:01] <Lord_Seneth> Puis, un éclair de lucidité le poussa à recharger son arme... on ne savait jamais avec cette racaille là... jamais.
[02:02] <Lord_Seneth> (à l'abri, il est pas si con que ça)
[02:02] <Mitrelv> Le médecin était peut-être très mal en point, mais elle restait consciente... et dangereuse, pointant Otehima du bout d'un de ses scalpels, maugréant : "Vous, vous bougez pas."
[02:03] <JeanLeTerrible> Longeant le mur, Jean gardait son pistolet prêt a partir, le doigt sur la gachette, elle s'arrêta pour essayer d'écouter les bruits de pas de l'ennemi
[02:05] <Lord_Seneth> Quelques bruissements voila les seuls indices qu'il avait sur la position de son adversaire. Dans ce genre de combat, c'était celui qui bougeait le moins qui avait l'avantage, car le moindre bruit était suspect. Il avait eu une riche idée en rechargeant son arme, car cela allait servir. Jamais il ne laisserait impunis ceux qui avaient osé s'en prendre à sa fille et à ses amis.
[02:07] <Lord_Seneth> Immobile, il respira lentement, de manière fluide et la plus silencieuse possible. Avancer millimètre par millimètre, ne pas faire de bruit... faire diversion. Une des billes de plomb lui servant habituellement de munition alla rencontrer une des portes à une dizaines de mètres de là dans le couloir... espérer...
[02:09] <Mitrelv> Prenant le bras de la jeune fille avec une brutalité issue de l'énergie du désespoir, il la plaqua contre elle, s'effondra au passage à moitié sur le lit, mais enserrant étroitement son otage.
[02:09] <Mitrelv> Elle aiderait sa soeur autant qu'elle le pourrait, et par tous les moyens qu'elle pourrait avoir à sa disposition.
[02:11] <Mitrelv> Malheureusement, Otehima ne l'entendit pas de cette oreille, et alors qu'elle voulut se débattre pour tenter de s'échapper, sa vie finit dans un brusque éclat de sang, à l'instar de celle du baron, la gorge tranchée.
[02:12] <JeanLeTerrible> Les cris d'Otehima appellant a l'aide servit de couverture idéale pour continuer a avancer sur trois a cinq mètres avant de rejoindre une nouvelle intersection, son ennemi allait faire une erreur
[02:12] <JeanLeTerrible> elle en était certaine
[02:12] <Mitrelv> Les fluides vitaux entachèrent le lit à gros bouilons alors que le corps désormais sans vie s'affaissait.
[02:14] <Lord_Seneth> Elle criait, elle appelait à l'aide... et la note sur laquelle s'était fini son cri... Non, ce n'était pas possible, il ne pouvait le croire. Sans elle, rien n'aurait de sens... Il serra les dents l'ennemi n'était pas loin... c'était cette intuition qui faisait qu'on gagnait ou qu'on perdait une bataille... Ce damné pirate était proche... Et il allait lui faire payer tout ça.
[02:16] <Mitrelv> Pourquoi tout tournait-il si mal ?! Une victime de plus... mais elle ne devait pas se laisser aller... elle devait aider sa soeur... elle ne devait pas baisser les bras, pas maintenant. Elle pleurerait sa culpabilité plus tard !
[02:16] <Lord_Seneth> Dieu que ce début de larmes, de tristesse, de rage, était génant. Il s'élança, les deux armes tirées, doigts crispés sur les gachettes dans le couloir juste après l'intersection... Plus rien n'avait de sens, il fallait juste qu'ils meurent. Un mouvement, et les armes cracheraient leurs projectiles de mort.
[02:17] <JeanLeTerrible> Soudain l'homme bondit dans le couloir, surprise par un tel revirement, le chef des pirate ne put que reculer sous la charge de Seneth en essayant de se couvrir a l'intersection précédente, elle arma son pistolet et tenta de tirer sur Seneth
[02:18] <Mitrelv> Jeanne avait toujours de quoi faire parler la poudre là où elle habitait, et Mitrelv put ainsi trouver un pistolet dans la commode dont elle s'arma puis renforça son pansement au moyen de morceaux de draps avec une grimace de douleur. Ensuite, elle partit quelques pas derrière sa soeur qui avait bien l'air d'avoir besoin qu'on couvre ses arrières.
[02:20] <Lord_Seneth> Là ! Les deux armes se dressèrent en un éclair, parfaitement dirigées vers les personnes en face de lui... Le coup parfait. Il se remémora l'entrainement qu'il avait passé à maitriser ses tremblements afin que ces armes imprécises atteignent leur but le plus souvent possible. Il sourit... cela l'avait toujours bien servi. Les deux armes délivrèrent simultanément les deux charges de plomb, dirigées chacune vers un des pirates.
[02:21] <Lord_Seneth> Puis ce fut l'apocalypse alors que son épaule gauche se disloquaot sous l'impact d'un des tirs adverses... Dieu que ça faisait mal.
[02:22] <JeanLeTerrible> La première balle tirée par Seneth frappa Jeanne dans le bras criant de douleur, elle lacha son pistolet, la seconde l'atteignant au flanc la cloua contre le mur, se laissant tomber doucement elle ferma les yeux
[02:23] <JeanLeTerrible> "Ah...Merde....Merde...Aaarg..."
[02:25] <Mitrelv> Mitrelv blémit lorsqu'elle entendit les coups de feu rapidement suivis du son familier de la chair qui se déchire sous l'explosion de poudre. Sa soeur ! Cet espèce de bâtard chatré avait osé tirer sur sa soeur chérie !
[02:25] <Lord_Seneth> Seneth profita de ce court répis pour se trainer derrière un des murs et recharger comme il le pouvait... Juste le temps, que ces pourceaux lui laissent le temps de charger son arme et il trainerait le deuxième en enfer avec lui.
[02:26] <Mitrelv> Réunissant ses dernières énergies, le médecin jaillit à l'angle, ruant comme une furie, et pointa Seneth avec une précision et une promptitude dignes d'un chirurgien militaire : elle voulait voir sa petite gueule de nobliau à la con éclater !
[02:27] <Mitrelv> "Crève !" rugit-elle en faisant feu sur l'homme.
[02:29] <Lord_Seneth> Le temps était juste, mais là encore son entrainement militaire avait joué. Son arme était prête, et lorsqu'en un éclair son adversaire déboula, il était prêt à le réceptionner. Deux armes pointées vers les eux combattants, deux détonnations et cette phrase résonnant dans les airs, longtemps après que ce soit fini. "See you in hell..."
[02:36] <Mitrelv> L'Enfer, en effet, il y avait, un enfer de flammes consistant en les deux explosions des armes qui résonnèrent alors que le destin décidait du l'aboutissement de cette rixe sanglante : ironiquement, les deux balles frappèrent au même endroit chez les deux combattants ; à l'épaule droite. Mitrelv, sous la souffrance, se laissa tomber à genoux devant son adversaire désormais incapacité de ses deux bras, et sortit en un geste théâtral son second scalpel qu'elle ficha contre la gorge de Seneth, crachant : "Quequ' derniers mots ?"
[02:38] <Mitrelv> son second scalpel qu'elle ficha contre la gorge de Seneth, crachant : "Quequ' derniers mots ?" 
[02:41] <Lord_Seneth> Fini, c'était fini, plus de bras, plus de force, tout n'était que douleur. Il avait perdu. Son adversaire était en vie, et avait sa gorge juste à portée de lame. Qu'attendait-il ? Ca en devenait insupportable. "Finis en chien ! Et profite de ta vie, car je t'attendrai, dussais-je braver les flammes de l'enfer je t'attendrai..."
[02:46] <Mitrelv> "Amen" Vociféra-t-elle rageusement en sciant proprement la gorge de l'homme d'un mouvement net et précis avant de laisser retomber son bras. Elle était si lasse ! Tant de sang... tant de sang ! Elle n'avait pas voulu autant tuer ! C'était trop... trop... des larmes se mirent à ruisseler le long de ses joues alors qu'elle rampait péniblement en direction de sa soeur en coassant "Jeanne !" entre deux sanglots.
[02:48] <JeanLeTerrible> "Emilie..." Murmurra t'elle, prononçant a voix haute son prénom comme elle ne l'avais plus fait depuis longtemps. "Il faut...Il faut retourner a la chambre" Fit elle en se tenant contre le mur, perlant le sol de gouttes de sang avant de s'éffondrer un peu plus loin
[02:51] <Mitrelv> "Jeanne !" Gémit-elle en se traînant jusqu'à sa petite soeur adorée qu'elle n'avait pas pu protéger comme elle l'aurait voulu. "Me laisse pas !" Sanglota-t-elle en la retournant d'un mouvement mou avant de s'écrouler sur elle en l'ensserrant de ses bras, le visage baigné de pleurs.
[02:53] <JeanLeTerrible> "Emilie...On a pas le temps pour ça, il faut guerrir ces blessures...Emilie...Ne pleure pas"  Tout en parlant Jeanne caressait la joue de sa soeur, elle approcha son visage du sien "J'ai été une si mauvaise soeur"
[02:54] <JeanLeTerrible> Ses lèvres rencontrèrent celle de sa soeur qui avait tant veillé sur elle et elle l'embrassa sans tabou, confessant ces sentiments enfouis en elle
[02:56] <Mitrelv> Toutes ces années passées à devoir jouer aux hommes lui retombèrent dessus comme une chape de plomb alors que sa vision s'obscurcissant. Elles étaient condamnées, elle le savait mieux que quiconque l'aurait pu, mais ce fut avec joie qu'elle laissa ses lèvres rencontrer les siennes en un baiser que ni l'une ni l'autre n'avaient pu vivre, ayant refoulé ce qu'elles éprouvaient l'une pour l'autre pendant tout ce temps. 
[02:58] <Mitrelv> "Je t'aime." Hoqueta-t-elle sans pouvoir penser à quelque chose d'autre. "C'est fini Jeanne... je l'sais... mais..." elle ne dit rien d'autre, et scella à nouvea sa bouche avec celle de celle qu'elle adorait aussi follement et en dépit de tout.
[03:00] <JeanLeTerrible> Au diable les préjugés, elles allaient mourir...Autant être véritablement heureuses en temps que femme même si ça devait être une fois dans sa vie, elle embrassa Mitrelv tandis que sa main valide passait dans ses cheveux
[03:01] <JeanLeTerrible> "Tait toi, tait toi, on va pas mourir, on va pas mourir!" se mit elle a hoqueter tandis que les larmes étranglaient ses mots je peux pas mourir maintenant qu'on s'aime Emilie, je peux pas l'accepter"
[03:01] <JeanLeTerrible> Soudainement le corps de Jeanne se raidifia sous une poussée de douleur elle se cramponna a sa soeur ses yeux se firent plus grands, elle était la petite soeur, refusant d'accepter la vérité
[03:02] <JeanLeTerrible> "Je ne veux pas mourir."
[03:02] <JeanLeTerrible> Baignés de larmes, la flamme de ses yeux vascilla et s'eteignit soudain, relachant l'etreinte a peine commencée
[03:02] <Mitrelv> La perspective de tous ces moments qu'elles auraient pu vivre si elles avaient osé avouer ce qu'elles éprouvraient l'une pour l'autre s'envolait en fumée maintenant que leur glas sonnait. Il ne restait plus que ces derniers instants où se mélaient Eros et Thanatos à vivre. Elle devait rester la figure protectrice, aimante et rassurante qu'elle avait toujours été.
[03:04] <Mitrelv> "Chht... je-je... suis là." Articula-t-elle avec difficulté tout en déposant un ultime baiser sur son front, puis sur ses lèvres, s'accrochant à elles en un dernier souffle comme Jeanne se cramponnanit à son corps mourant.
[03:06] <Mitrelv> "Ensemble..." fut le dernier mot qu'elle prononça alors qu'elle rejoignit bien vite sa soeur dans les rives éternelles de l'au-delà, toujours serrée contre elle, visage contre visage en un tendre contact physique mortuaire.

10
Les terres sauvages / Friend or foe ? [PV Ayumi Iwasaki]
« le: mercredi 29 avril 2009, 02:28:08 »
Les contrées du Chaos ! Vastes étendues de plaines, de forêts, de monts, de plateaux, de marais, de points d’eau divers et variés… de tout et de rien en vérité, -mais surtout de tout heureusement- car l’indicible puissance divine qui régit Terra a fait ce territoire immense à la mesure du nom qu’il porte désormais : un étalage indescriptible de nature sauvage aussi superbe que dépourvu de limites, raison pour laquelle il est virtuellement impossible d’en dresser une cartographie un tant soit peu exacte. En vérité, on pourrait s’étendre sur une telle magnificence géographique durant des pages et des pages, mais afin d’épargner au lecteur un long et peut-être pénible laïus, il lui sera fait grâce d’une description trop extensive, et plutôt que de s’étourdir d’une vue aérienne qui ne laisse que trop peu de place aux détails, zoomons donc pour nous rapprocher du sujet dont il sera question.
Dans les contrées du Chaos, il y a des montagnes qui sont des splendeurs d’activité tectonique, car en vérité, que ce soit de près ou de loin, elles ont de quoi ravir le regard : aperçues à distance, elles s’imposent dans toute leur majesté aux yeux du baroudeur occasionnel, donnant à la fois une impression de matérialité franche et d’éloignement inaccessible ; et à les embrasser en vision rapprochée, elles paraissent une invitation à elles seules à d’intrépides explorations de leurs coins et recoins, promesses d’aventures inoubliables, mais aussi de dangers bien ardûment évaluables, regorgeant de créatures plus marquantes les unes que les autres.
Dans ces montagnes, il y a une caverne dont l’accès est réservé à un petit nombre de visiteurs triés sur le volet par le maître des lieux, consistant en une ouverture d’un peu plus de deux mètres sur deux avec en guise de porte un rocher d’un tel poids que peu d’êtres, surnaturels ou non, peuvent le mouvoir, système de fermeture rudimentaire mais efficace qui confond d’ailleurs assez habilement la tanière avec le reste du paysage. L’intérieur de cette grotte est envahi d’une puissante odeur animale, très précisément celle d’un loup, de telle manière que même ceux qui ne possèdent qu’un odorat humain ne peuvent avoir que peu de doutes sur la nature de l’habitant. Pourtant, l’aménagement fait relativement difficilement penser à un animal : quelle bête pourrait avoir tapissé les parois de sa demeure d’équations chimiques d’une aussi grande complexité que celles qui recouvrent ces parois rocheuses ? Qui d’autre qu’une personne à l’intelligence au moins humaine pourrait s’être embarrassée d’une table, si peu élaborée fût-elle, ne consistant en réalité qu’en une grosse pierre polie quelque peu maladroitement, entourée de cailloux de taille et d’allure adéquates pour faire office de sièges ? Et pour avoir cousu peaux et fourrures ensemble pour aboutir à la fabrication d’un matelas et d’une couverture de bonne taille, dont le confort était visible en dépit de leur caractère plutôt archaïque, il fallait bien des pouces opposables, non ?
Et dans cette caverne, sur ce tapis manufacturé, reposait une imposante forme ronflante de presque deux mètres cinquante, à peine visible dans les ténèbres que seul venait éclairer un trou au plafond en guise de lucarne qui laissait passer un vif rai de lumière solaire. Dormir en plein jour ? Voilà qui pouvait à bon droit paraître saugrenu, mais le fait était que Khral, de par sa nature résolument lunaire –dans les deux sens du terme, avouons-le !-, préférait vivre la nuit et dormir la journée : tant que Phébus régnait dans les cieux, il se retranchait dans ses quartiers pour s’adonner au sommeil du juste, et dès que Diane pointait le bout de son astre, il se remettait en branle pour se livrer aux diverses activités qui le tenaient occupé jusqu’au prochain lever du soleil.

A propos d’occupations, celles du moment étaient visibles –hormis la chasse qu’il pratiquait quotidiennement pour se nourrir- par des tablettes de pierre rudimentaires couvertes d’une écriture rapide et peu soigneuse et des bols remplis de diverses mixtures minérales et végétales qui répandaient une prenante odeur naturelle dans les locaux. Cela était le signe que Saïl travaillait d’une part sur la détermination des conditions de formation de portails menant de la Terre à Terra et inversement, et d’autre part sur l’élaboration du produit nommé Humanis Simplex destiné à lui faire recouvrir sa forme humaine des jours passés. L’un comme l’autre projet avançait à bon rythme, même si le travail était lent et de longue haleine : en ce qui concernait le premier, il avait la certitude qu’il n’y avait en réalité aucun critère d’apparition précis, constat déprimant au premier abord, mais qui avait aussi quelque chose de réjouissant dans la mesure où il signifiait que ces couloirs de monde à monde pouvaient se manifester n’importe où. Bien sûr, restait à savoir en quelles circonstances, mais après ce qu’il faudrait d’un nécessaire travail sur le terrain, il le saurait ! Quant au second, le scientifique faisait de son mieux avec ce qu’il avait pour parvenir au résultat souhaité, tâtonnant pour arriver à la formule qu’il avait mise au point, et si la fabrication n’allait pas aussi vite qu’il l’aurait pu souhaiter, il avait en tout cas les ingrédients qu’il fallait, et œuvrait sans relâche pour toucher au but.

Mais pour le moment, point de labeur pour le sieur Ursoë : à chaque jour suffit sa peine comme on dit, et après celle par laquelle il était passé, il méritait bien les quelques heures de repos qu’il s’accordait en ce moment même, aussi paisible qu’un loir, tout juste agité de temps à autre par quelque sursaut onirique qui se répercutait sur son corps, le faisant bouger à droite ou à gauche en des mouvements paresseux accompagnés d’incompréhensibles marmonnements. Si l’on voulait utiliser des mots simples, on pouvait tout bonnement dire qu’il était peinard, et ne se doutait absolument pas que d’une minute à l’autre allait survenir une de ces rencontres auxquelles il aspirait tant tout en les redoutant pour les dangers potentiels qu’elles pouvaient apporter. En effet, bien à l’abri qu’il était dans sa caverne, comment aurait-il pu se douter qu’on pût l’approcher sans le réveiller tellement sa maison était isolée du reste du monde et bien préservée des arrivées fortuites ? Et pourtant, c’est par les voies les plus inattendues que surviennent les surprises : cela n’avait pas été mentionné jusqu’ici, mais au fond de la grotte, il y avait un point d’eau au courant faible qui faisait entendre son délicat murmure. Celui-ci, d’habitude parfaitement calme, en vint soudain à être agité de ridules à sa surface, présage d’un visiteur peu commun pour faire son apparition par une telle issue. Bien sûr, même les sens affûtés de l’homme-loup ne purent être d’un grand secours pour capter quelque chose d’aussi imperceptible, aussi cette infime modification dans l’atmosphère passa-t-elle inaperçue.

Qu’allait-il arriver ?

11
Les contrées du Chaos / Créatures de mythes et légendes.
« le: lundi 27 avril 2009, 00:10:48 »
Ah, courir, galoper, bondir, ruer, il n’y avait que ça de vrai ! Entendre l’air siffler à ses oreilles comme la clameur bruissante d’une foule en délire congratulant un marathonien pour sa performance ; avoir conscience de chacun des muscles de ses grandes pattes s’activer comme les bielles d’une invincible machine que personne ne pourrait jamais arrêter ; sentir son cœur battre puissamment dans sa poitrine à la mesure des foulées qu’il exécutait, avalant les kilomètres sans que la fatigue se mît à poindre ; se moquer de la froideur ambiante qui trouvait un obstacle infranchissable dans l’épaisse fourrure qui le recouvrait ; se gargariser de toutes les odeurs qui entraient par le biais de l’enivrant oxygène dans ses narines frémissantes en des inspirations courtes et saccadées pour ressortir de sa grande gueule hérissée de crocs massifs et pointus sous forme de petits nuages qui semblaient les panaches de fumée d’un train lancé à travers la jungle locale, véritable engin infernal.
, quelle belle proie que son museau avait perçue ! Décidément, l’odorat dont il était doté ne cesserait jamais de le surprendre tant il pouvait s’avérer d’une performance hors norme : en l’occurrence, rien qu’une poignée de phéromones lui apprit qu’il y avait un mammifère male de belle taille, probablement quadrupède, qui se trouvait à à peine quelques dizaines de mètres de sa position actuelle. Le scientifique qu’il restait aurait bien voulu pouvoir mettre un nom sur les diverses espèces qu’il avait rencontrées jusqu’ici au cours de ses pérégrinations nocturnes, mais telle entreprise lui était très vite apparue comme vaine et dénuée de toute pertinence : les contrées du Chaos portaient bien leur nom, étant peuplées d’une faune aussi bizarre que variée, aucune espèce ne semblant ressembler à une autre tant les mutations qu’elles subissaient apparemment de manière permanente en ces lieux chamboulaient le biotope pour lui donner des formes aussi incongrues que grandioses. Bien souvent, Saïl ne pouvait s’empêcher de se demander si une telle étrangeté ne résidait pas tout simplement dans une sorte d’intervention à échelle divine plutôt que dans des causes à proprement parler naturelles… mais au fond cela n’avait sans doute que peu d’importance tant cela était du domaine de la théorie. De toute façon, Khral s’en moquait bien lui, et en ce moment, cet homme-loup qui chassait était un traqueur et non un savant, aussi se moquait-il bien du nom de ce qui mourrait sous ses coups du moment que c’était bon et consistant.

Mais allons, retour à l’action ! Il était d’instinct un chasseur émérite, et en freinant l’allure suffisamment tôt pour progresser sans bruit sous le vent et à couvert, il aurait pu bondir en toute furtivité sur sa proie pour lui sauter à la gorge et ainsi l’abattre proprement, mais l’adrénaline que sa course effrénée l’avait fait sécréter l’avait mis dans un tel était qu’une manœuvre aussi fastidieuse lui apparut comme beaucoup trop barbante et lente pour qu’il concédât à l’appliquer, de sorte qu’il préféra poursuivre sur sa lancée à haute vitesse pour culbuter l’animal sans autre cérémonie. En toute logique, la bête tenta une fuite précipitée dès qu’elle s’aperçut qu’une masse de près d’un quintal et demi la chargeait, mais elle n’eut qu’à peine le temps de prendre de la vitesse avant que les griffes mortifères qui scintillèrent un instant sous la lumière nocturne ne la cinglassent au ventre, labourant ses chairs si impitoyablement qu’elle passa en quelques secondes de vie à trépas avec une expression hagarde sur son visage, à la plus grande satisfaction du loup-garou dont l’estomac réclamait depuis quelques bonnes minutes déjà de la viande fraîche et abondante.
Le quadrupède tué ressemblait à une espèce de croisement entre un cerf et un yak, tenant du premier sa silhouette élancée et ses bois hardis, et du second sa toison laineuse d’une épaisseur étonnante qui ne laissait qu’à peine voir sa peau, et que son sang rouge et épais tachait déjà à gros bouillons. Raison de plus pour se mettre aussitôt à table, impératif auquel Khral obéit joyeusement, se jetant sur sa récompense pour fouailler dans ses entrailles toutes juteuses de fluide vital et s’en délecter sans retenue, se gorgeant de protéines avec des bruits de succion et de mastication peu ragoûtants. La bonne chère que voilà ! L’humain n’avait jamais eu qu’un appétit assez peu prononcé pour la viande, mais le loup en raffolait tellement que c’était une de ses plus grandes joies simples que de pouvoir se bâfrer comme il le faisait en ce moment même sans avoir à se soucier d’aucune marque de décorum et sans avoir d’autre souci que de combler son grand estomac de chair de bonne qualité.

Bien sûr, les premières fois qu’il s’était laissé aller à ripailler de la sorte, Saïl avait eu honte, percevant de tels actes comme une infâme barbarie, mais au fur et à mesure, plutôt que de s’efforcer d’agir avec plus de retenue, il s’était accordé une conduite moins civilisée lorsqu’il allait se nourrir : après tout, cela faisait simplement partie de ce système circulaire connu de tous sous le nom de chaîne alimentaire, et à tout prendre, mieux valait qu’il déchaînât ses pulsions sur des victimes animales que sur des êtres qu’il aurait été beaucoup plus irréparable de blesser, voire de tuer. C’était en quelque sorte son moment de défoulement ; l’un des rares où il se permettait de ne pas agir avec le plus grand sens de la mesure et la plus grande circonspection afin de ne pas se départir de sa part résolument humaine qu’il voulait faire de son mieux pour conserver. On ne lutte pas contre sa nature, comme on dit, aussi mieux valait lâcher la vapeur un bon coup de temps en temps plutôt que de laisser de mauvaises humeurs bouillir dans son foie et les voir un jour ressortir violemment en une explosion de colère qu’il aurait été bien en peine d’endiguer.
Une fois qu’il eut fini de festoyer, ne laissant pas grand-chose d’autre de son plat de résistance que quelques morceaux de chair, des os pour la plupart brisés et évidemment un gros tas de poils qu’il se promit de ramener chez lui pour en faire bon usage, il s’assit avec un grognement de satisfaction qu’il ponctua d’une éructation sonore puis se saisit d’un morceau de squelette suffisamment pointu pour se nettoyer les interstices de sa mâchoire. Bien sûr, ses griffes auraient pu très facilement remplir pareil office, mais c’était une rémanence de ses manières d’humain que de faire le plus souvent usage d’un cure-dent pour un nettoyage de ce genre. Ainsi, dans les ténèbres de l’épaisse forêt que venaient à peine éclairer un croissant de lune si étroit qu’il paraissait les prémices du sourire torve du chat du Cheshir ; alors que se faisait très légèrement entendre le faible crissement de l’ustensile de fortune de Khral, ce fut ce moment de répit qu’il choisit pour faire le point sur sa situation.

Celle-ci était bonne à dire vrai : il avait eu comme but premier en s’aventurant dans ces lointaines frondaisons d’obtenir quelques plantes diverses pour la confection de l’Humanis Simplex, et même s’il n’avait pas pu en récolter autant qu’il aurait pu l’espérer, il avait tout de même pu faire l’acquisition d’herbes fort utiles, notamment une bonne quantité d’une graminée qui ferait certainement un catalyseur de la plus grande utilité ! Tout cela était désormais entreposé sur lui, car comme le port d’un sac de quelque type qu’il fût l’irritait désagréablement, il avait cousu avec mille précautions des poches de cuir dans l’intérieur de son pagne, ce qui lui donnait ainsi la possibilité d’emmagasiner ses trouvailles sans s’encombrer inutilement.
Oui, véritablement, les activités du jour auraient difficilement pu être qualifiées d’infructueuses, et Saïl pouvait à bon droit conclure d’aujourd’hui quela journée s'tait très bien passée… enfin il ne fallait jurer de rien, car la soirée, elle, n’était pas encore finie, et il avait appris à ses dépens qu’affirmer pareille chose pouvait porter malheur ! Ce fut avec un grondement de déplaisir qu’il remua l’épaule au souvenir d’une de ses mésaventures les plus récentes et resserra brusquement les mâchoires, cassant sans peine l’os en deux dont il broya les morceaux dans sa bouche avant de les recracher contre un tronc proche dont ils percutèrent l’écorce avec un bruit crépitant.
Bon, mieux valait se détendre quelques minutes le temps de digérer plutôt que de remuer de déplaisantes remembrances : le plus confortablement possible, l’homme-loup se cala le dos contre un arbre derrière lui et se mit en position semi allongée, léchant paisiblement ses mains encore sanglantes en des coups de langue automatiques, détendant ses muscles. Laissant le soin à son ouïe et à son odorat de détecter une éventuelle menace en approche, son regard se perdit dans le vague, signe que son imagination s’envolait vers on ne pouvait trop savoir quelles rêveries. Il prenait soin de ne pas s’endormir, réservant cela à son retour à sa tanière sécurisante plutôt qu’à ses bois potentiellement hostiles, mais s’accordait un petit temps de repos en attendant que la fatigue du chemin parcouru disparût, après quoi il ferait certainement demi-tour pour la maison.

Certes, cela supposait qu’il pourrait repartir comme il était venu sans encombres, et une sorte de sixième sens lui soufflait que cela n’allait pas être aussi simple qu’il se le figurait mais il repoussa ces indicibles tiraillements de mauvais augure, préférant ne pas se laisser aller à penser voir surgir de chaque feuille cent dangers mortels. Si péril il y avait réellement, il y réagirait comme il faudrait allons !
Et pourtant, la sensation persistait avec une insistance perturbante.

12
Les terres sauvages / Qui vient rendre visite à un loup ? [PV]
« le: jeudi 16 avril 2009, 02:11:39 »
« Non, non et non ! Ça ne va pas ! »

Tel fut le cri, ou plutôt le rugissement qui émergea de la caverne à flanc de montagne, véritable explosion volcanique qui fit un instant frémir les antiques chaînes rocheuses alentours sur leurs fondations. Très rapidement, la nature en revint à son superbe calme ordinaire, mais la colère n’en sourdrait pas moins de l’être qui avait poussé une exclamation d’un tel volume, et qui se nommait Khral : d’habitude d’une placidité qui frisait l’indolence, il s’était retrouvé pris de la fébrilité dans laquelle le mettaient les réflexions de haute volée savante dont il était coutumier, puis de l’agacement induit par un obstacle qui refusait de céder à ses raisonnements, et enfin de la rage provoquée par un cul-de-sac scientifique.
Tout avait commencé lorsqu’il s’était lancé dans l’étude des conditions d’apparition des portails, même s’il n’avait pas eu trop d’espoir de parvenir à un résultat probant du premier coup, surtout avec si peu d’exemples en main et sans réel élément solide pour appuyer ses théories. Pourtant, en recoupant les données inhérentes aux trois fois où il était plus ou moins par hasard passé d’un monde à l'autre, il avait cru être capable de discerner une piste valable, et ses griffes s’étaient mises à tracer avec entrain sur le bloc de pierre qu’il utilisait comme tablette à graver, accumulant les idées, définissant les lois logiques, étageant les relations de causes à effet… pendant un  moment, il avait cru toucher au but, voir la lumière, parvenir à la formule qui aurait pu lui permettre d’avoir au moins un peu plus de contrôle sur ces passages inopinés !
Puis il avait détecté quelque chose qui clochait dans son beau raisonnement… puis une autre chose… puis encore une autre et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il se rendît compte avec un sentiment de déconfiture abominablement amer que tout l’édifice formé à la force de son intelligence s’écroulait sous ses yeux comme un fragile château de cartes, ne résultant en fin de compte qu’en un étalage de suppositions sans fondements ou qui s’établissaient sur des informations trop peu significatives pour être considérées comme véritablement valables. En fin de compte, c’était par l’exclamation mentionnée précédemment que s’était vue conclue sa session de recherche, le laissant bouillonnant de colère et de frustration d'avoir fait chou blanc.

A bout, il bondit sur ses jambes, et envisagea un moment de pulvériser tout ce qui l’entourait pour trouver un défouloir à ses ardeurs, mais se ravisa. C’était une bonne chose, car si Saïl avait déjà été un caractériel en son temps, vitupérant et tempêtant contre la création toute entière dès qu’il piétinait trop à son gré, emplissant son laboratoire d’imprécations diverses à la fois comiques et inquiétantes, les coups de gueule de Khral étaient bien plus passionnés étant donné ses bouillonnants hormones animaux, et, comme on s’en doutera, autrement plus dangereux pour ce qui l’entourait, et si son esprit conservait la même capacité à une froide rigueur scientifique, il se laissait plus facilement aller à de regrettables mouvements d’humeur. En l’occurrence, il ne cassa rien, mais quitta la « table » devant laquelle il s’était agenouillé pour travailler pour sortir à la lumière du jour déclinant et, avec un « Rhan ! » rageux, projeter de toute la force de ses bras fantastiquement musclés cet échec matérialisé dont il ne pouvait plus supporter l’existence. Le lancer aurait fait pâlir d’envie un lanceur du poids, et le morceau de roche disparut bien vite à l’horizon vers des cieux inconnus, mais son auteur s’en moquait ; seule la satisfaction de savoir qu’il finirait sa course en mille morceaux importait. C’était mince comme soulagement, mais il devrait s’en contenter, et eut la sagesse de ne pas pousser plus loin le déchaînement de sa fureur, remuant avec déplaisir le goût de la défaite contre son palais avec un grognement sourd et grave de dépit. Il avait besoin de calme, et savait heureusement où en trouver : réintégrant son logis, il tira d’un trou couvert par un caillou un petit boîtier en plastique contenant un papier d’aluminium de forme rectangulaire qui enveloppait une bonne moitié d’une plaquette de chocolat, cadeau d’une ex-sirène dont Khral cassa un carré en un tournemain avant de le glisser prestement dans sa bouche puis de remettre le tout en place avec un automatisme précis.

Un soupir contrit mais soulagé provenant de la saveur richement sucrée et délicatement mentholée de la friandise démontra que le remède était efficace, et ce d’autant plus que le goût de la sucrerie était associé à sa rencontre avec Cyanne et au moment délicieux qu’il avait passé avec l’adolescente. Les souvenirs n’eurent aucun mal à affluer dans sa mémoire, lui arrachant un second soupir, cette fois-ci teinté de nostalgie, alors qu’il se postait à l’entrée de sa grotte pour jeter un œil dehors tout en s’étirant et en se grattant la tête.
Qu’est-ce qu’elle pouvait devenir en ce moment même ? C’était une gentille fille, au caractère très volontaire, d’une amabilité touchante et d’une spontanéité admirable, et Saïl espérait qu’elle s’en sortait bien… peut-être qu’il la reverrait un jour. Ce serait avec plaisir…
Secouant lentement la tête, il émergea en douceur de sa rêverie, et se concentra sur la position du soleil dans le ciel : celui-ci ne tarderait pas à se coucher, et ce serait alors l’heure pour le loup-garou de sortir chasser pour satisfaire une faim dont il ne ressentait pour l’instant que les prémices, mais qui ne tarderait pas à se faire de plus en plus impérieuse après cet amuse-gueule qu’avait été le carré de chocolat. Toutefois, il lui restait au bas mot une heure avant que la nuit ne commençât à étendre son voile sur les lieux, et en attendant, autant s’occuper utilement ! Raffermissant sa détermination d’une bonne inspiration qui gonfla puissamment les soufflets de forge qu’étaient ses poumons, il s’affaira à se tailler une autre plaquette de fortune pour se remettre à son travail, résolu cette fois-ci à œuvrer avec plus de patience et de méthode ; selon les principes de la prudence cartésienne qu’il se faisait un devoir d’appliquer à ses propres recherches.
Nonchalamment, il tassa son postérieur contre un gros rocher en guise de siège, et accorda un regard paisible au soleil couchant avant de se pencher sur ce qui était son objet d’étude du jour, et qui serait vraisemblablement celui des jours prochains tant il brûlait de percer le secret de ses portails : il le pouvait, il le devait, il y arriverait ! Il trouverait comment mettre de la cohérence dans leur fonctionnement erratique et serait apte à voyager d’un monde à l’autre où il ne s’appellerait plus Saïl Ursoë !

Haussant les épaules, il s’accorda un petit rire d’autodérision devant l’ironie de cette déclaration, et recommença à plancher avec acharnement.

13
Zut ! Zut et zut et zut et même merde ! Combien de temps allait-il devoir rester coincé ici ? Au départ, retrouver son monde natal avait bien entendu été un sujet de joie plus que de préoccupation, mais plus le temps passait, minutes qui devenaient des heures risquant elles-mêmes de se convertir en jours, et plus il se disait que sa situation devenait de plus en plus précaire, car si à Terra au moins la présence d’un loup-garou, si sujette à la panique qu’elle pût être, pouvait être admise comme faisant partie des possibilités qu’offrait ce monde extraordinaire, il en irait bien autrement sur Terre s’il venait à être repéré : autant un Terranide dont les caractères se limitaient à quelques appendices animaux n’inquièterait véritablement personne, autant la créature mythique que Khral était aurait tôt fait de voir lancées à ses trousses plus de forces armées qu’il n’en aurait été nécessaire pour traquer la Bête du Gévaudan en personne, éventualité pour le moins mortellement dangereuse, et qu’il se devait par conséquent d’éviter autant que faire se pouvait. Jusqu’ici, il avait eu de la chance, et en limitant ses excursions à des sorties nocturnes, il avait pu éviter de croiser de fâcheux témoins, réservant les heures du jour pour quelques heures d’un sommeil rendu trop peu réparateur par la vigilance constante qu’il s’imposait ; mais il ne se faisait pas d’illusions : un jour ou l’autre, quelqu’un serait suffisamment finaud pour le repérer, ou bien il commettrait une maladresse qui l’exposerait à un regard indiscret, et ce serait alors la fin des haricots !
Maudits fussent ces fichus portails erratiques et la puissance supérieure qui régissait leur apparition, quelle qu’elle fût ! Il avait la désagréable bien qu’indéfinissable sensation qu’une force transcendante qui aurait régi l’univers se jouait de lui, comme un regard curieux et moqueur rivé en permanence à ses déplacements, tel celui d’un enfant se complaisant à regarder la vie qu’il pouvait créer et détruire à son gré dans son terrain de jeu.

(Ridiculement absurde.) Se tança-t-il tout en changeant de position. (Ça doit être la fatigue qui me fait penser des choses pareilles.)

De fait, malgré sa vigueur surnaturelle, les derniers jours avaient été un peu trop remuants pour qu’il pût conserver une forme aussi olympique qu’il l’aurait voulu. Certes, il n’avait pour autant rien d’impotent, et sous une bonne poussée d’adrénaline, son corps pouvait se remettre à agir aussi vivement qu’il en était besoin, mais le fait était qu’en ce moment même, le confort du bon vieux matelas de sa maison dans les Contrées du chaos lui manquait, de même que l’ambiance sécurisante qu’il n’était parvenu à retrouver nulle part ailleurs… et encore moins dans ces bois qui sentaient la civilisation humaine à des kilomètres à la ronde !
Cela dit, il devait avouer que l’abri qu’il avait trouvé n’était pas si mal que ça : un chêne d’une taille proprement ahurissante, et dont la ramure était suffisamment épaisse pour masquer aux regards même un gaillard du gabarit de Khral pourvu qu’il se fût assez enfoncé au sein de l’abondant feuillage comme il l’était, couché sur les solides branches de l’arbre à chercher un repos qui se montrait réticent à venir, comme si l’homme-loup avait inconsciemment attendu quelque chose.

Et de fait, ce « quelque chose » survint sans qu’il eût pu s’y attendre : alors qu’à la frontière du royaume des rêves, il réfléchissait vaguement à un moyen de cerner les conditions d’apparition d’un portail, son rythme respiratoire commençant déjà à ralentir tandis que la conscience qu’il avait du monde qui l’entourait devenait floue, un son d’autant plus incongru qu’il n’en avait pas entendu de semblable depuis longtemps l’éveilla en sursaut, manquant de lui faire perdre son équilibre ; celui, clair et net dans l’air encore fraîchement matinal, d’un soupir aigu poussée par un violon.
Dans un premier temps, se disant qu’il devait avoir rêvé, il se contenta pour toute réaction supplémentaire d’un grognement tout en laissant mollement retomber sa tête dans son coussin végétal, et referma avec résolution ses yeux… pour les rouvrir aussitôt, cette fois-ci définitivement réveillé lorsque d’autres notes vinrent faire suite à la première, se donnant la main en s’envolant haut dans le ciel, captant bien vite l’attention de Saïl, car bien que celui-ci fût plus scientifique que mélomane, il n’était pas dénué d’un certain penchant pour la musique classique (et la musique en général en fait) qui le faisait apprécier à sa juste valeur le son de ce bel instrument à cordes, surtout que d’autant qu’il pouvait en juger, l'individu qui faisait entendre son chant le maniait avec une dextérité et une virtuosité qui en rendait l’écoute d’autant plus agréable.

Irrésistiblement attirée, l’attention du spectateur haut perché se riva bien vite sur cette nouvelle découverte par un effet presque magnétique tant il se sentait captivé par cette mélodie qui semblait vouloir lui communiquer un message inédit par le biais d’un langage qui transcendait tout phonème humain : tout discours, même le plus habile, lui aurait paru faire office de grossiers atermoiements en comparaison avec cette délicate mélopée qui se poursuivait sans heurt, sans labeur et sans clameur, véritable grondement profond et harmonieux de quelque animal fantastique ressurgi des profondeurs de son antre légendaire sous les doigts merveilleusement habiles du joueur… à moins que ce fût une joueuse ?
Désormais inexorablement intrigué par cette question soudaine qui avait surgi dans son esprit comme un tentateur point d’interrogation, l’auditeur invisible commença à se mouvoir, faisant glisser aussi délicatement que possible ses membres engourdis le long de l’écorce de son perchoir pour jeter un œil prudent hors de son rideau protecteur végétal, prenant soin de ne laisser autant que faire se pouvait qu’une de ses pupilles à découvert, celle-ci observant avec une discrète diligence avide pour trouver la réponse à la question du curieux homme-loup.

La musique provenait d’une chambre de ce qui étaient manifestement les dortoirs du lycée, et était proche, plus proche que ne l’aurait cru Saïl, cela tenant au fait que le chêne était attenant à la façade du bâtiment, ses plus longs membres de bois frottant par intermittences contre la paroi de béton sous la brise. Ainsi, d’une fenêtre entrouverte qui ne se trouvait qu’à quelques mètres à peine de sa position, ouvrant sur une petite pièce qu’il aurait pu rejoindre d’un bond, il put apercevoir la personne qui produisait quelque chose d’aussi délectable, l’esprit étonnamment rempli d’un mélange d’attention et d’appréhension, comme s’il eût été sur le point de s'insinuer du regard dans un saint des saints, pénétré d’un début d’agitation peu commode pour à la fois garder son équilibre, ne pas se faire remarquer, et détailler le ou la violoniste mystère.

14
Le coin du chalant / Homme-loup cherche proie...heu, partenaire.
« le: mardi 14 avril 2009, 15:56:42 »
Allons bon, un formulaire à remplir ? Encore heureux que ce ne soit pas en trois exemplaires tiens... enfin bon, allons-y gaiement !

Sujet du topic
: Je vais aller à l’encontre du centre de préoccupation attitré de ce forum, mais bon, tant que la foudre divine ne me frappe pas, j’imagine que je peux revendiquer ne viser aucunement une partie de jambes en l'air dès le concept. Etant donné le caractère de gros nounours de Saïl (je n’aime pas ce qualificatif, mais comme il a été utilisé plus d’une fois à l’égard de ce personnage, je le reprends pour ce qu’il a de significatif) et sa timidité galante naturelle, il ne prendra très probablement pas les devants de son côté, et fera vraisemblablement son possible pour résister aux tentations. Aussi, à moins d’une manœuvre à laquelle je ne me serais réellement pas attendu, ou d’un moyen de coercition physique (bonne chance de ce côté-là), mental ou psychologique, les choses conserveront un caractère platonique.

Nombre de participants
: Pourquoi faire compliqué ? Prenons ce beau nombre premier qu'est le 1.

Trame : Celle-ci a déjà été ébauchée dans le « Sujet », mais pour ce qui est de ce qui adviendra précisément, j’imagine que ce sera selon le caractère de la volontaire qui se présentera. Je préfère ne pas faire « sur commande » et laisser le hasard faire les choses pour voir ce qui pourra survenir !

Qualité du post : Ah là, par contre, je suis catégorique. Plus c’est virtuose, bien léché et bien achalandé, plus j’apprécie, et inversement, je mords quand on ne me donne en pâture que quelques lignes farcies de fautes d’orthographe. C’est mon côté élitiste, mais tant qu’à faire, je préfère viser les sommets ; en tout cas, vous pouvez être sûr que de mon côté, la qualité sera au rendez-vous ! (Ca, c’était mon côté présomptueux)

Un petit nota bene sur le lieu : Il est pour le moment indéterminé, et il se fera à la convenance mutuelle des deux participants, mais il est logique que des zones comme « Centre commercial » ou « L’auberge du Coucher de Lune » soient exclues de par leur caractère bien trop populeux pour que l’homme-loup qu’est Saïl s’y aventure… à moins que ce soit de nuit ou que vous ayez une parade en tête.

En bref : Je n’ai pas réellement de visée particulière, et laisse la porte ouverte à tout le monde du moment que la personne intéressée se sent prête à s’investir pour faire quelque chose de beau et de créatif !

P.S : Je ferai de mon mieux pour assurer un rythme aussi satisfaisant que possible, mais la vie étant ce qu’elle est, je ne pourrai pas toujours être sur la brèche. Bien évidemment, je ne vous demande réciproquement pas de vous astreindre à une allure éclair pour poster la suite du rp, et vous laisserai le temps qu’il faudra du moment que je peux être assuré que vous ne vous fichez pas de ma pomme.

Voilà, j’espère que tout cela est assez explicatif. Ce sujet ainsi que ma boîte à mp sont bien entendu ouverts à toute question ou proposition.

15
Prélude / Saïl Ursoë, Loup-garou (à moitié) par accident
« le: dimanche 05 avril 2009, 18:29:23 »
Nom : Ursoë
Prénom : Saïl
Surnom : Khral (C’est ainsi qu’il se présente depuis sa métamorphose)

Age : 29 ans

Sexe :
Masculin

Race :
Créature (Loup-garou)

Orientation sexuelle:
Hétérosexuel.

Description physique :

Sous sa forme humaine, Saïl est (ou plutôt « était ») un homme encore jeune qui commence à s’acheminer tranquillement vers la trentaine, sans dégradation corporelle particulière : grâce à une activité sportive somme toute limitée mais constante, ses muscles à peu près efficaces, ses mouvements sont alertes bien que parfois un brin aléatoire, et son organisme soumis à une diète aussi saine que rigoureuse passerait un check-up avec les honneurs.
Une apparence quelconque ? Il serait plus juste de la dire équilibrée, car si aucun détail dans son physique ne pourrait réellement frapper le regard, le tout ne s’additionne pas sans une indéniable harmonie : des jambes solides bien qu’imperceptiblement courtaudes montées sur des pieds agréablement agiles, une croupe s’élançant avec énergie pour former un buste dégageant quelque chose de noble, des bras démontrant au premier regard une dextérité supérieure s’achevant par des mains larges à la poigne chaleureuse ; voilà sur quel appareil est montée la tête de Saïl. Celle-ci semblerait presque jaillir de son cou tant elle ressort fièrement de ses épaules, dardant sans inquiétude sur le monde des yeux pétillants, un nez curieux et un menton volontaire, sans oublier une bouche bien rose prompte à d’honnêtes et engageants sourires larges, ainsi qu’une bonne paire d’oreilles un chouïa décollées. Seul élément qui pourrait gâter cet inventaire, ses cheveux, dont le problème ne se situe pas dans la couleur d’un brun velouté ni dans la texture chaudement épaisse, mais dans la coiffure, ceux-ci se retrouvant bien trop souvent réduits à une espèce de touffe presque hirsute qui semble sortir d’une guerre fratricide sans merci : en voyant ça, on se doute que ce qui fait le plus souvent office de peigne et de brosse chez le bonhomme Ursoë, ce sont ses doigts !

Ce défaut de présentation semble se répercuter sur sa mise entière, l’art vestimentaire semblant une notion pour ainsi dire étrangère au jeune homme, dont l’habillement se compose habituellement de vêtements bien rarement neufs, consistant la plupart du temps en vestes et pantalons au tissu élimé, ou parfois d’un tee-shirt délavé surmonté d’un pull fâcheusement effiloché (est-il besoin d’ajouter qu’il ne possède qu’une paire de chaussures ?)… enfin bon, qui sait, ce côté fruste peut plaire !



Et niveau fruste, on peut difficilement faire mieux que la forme actuelle de celui qui se dénomme à présent Khral : une véritable force de la nature toute en muscles et en poils de deux mètres trente-quatre pour cent quarante-trois kilos, il n’a plus qu’une ressemblance très lointaine avec ce qu’il était auparavant, les similitudes se limitant principalement à la couleur de son poil ainsi qu’à quelques détails de sa physionomie, notamment ses grandes mains, qui sont à présent ornées de longues griffes plus résistantes que la céramique et plus tranchantes que des sécateurs.
Son être tout entier est couvert de poils, ceux-ci se faisant plus ou moins fournis d’une partie à une autre de son corps, son torse n’étant garni que d’une couche de fourrure duveteuse d’à peine quelques centimètres de long tandis que du sommet de son crâne part en arrière une véritable crinière rêche, réminiscence de ce qui fut autrefois des cheveux. Bien évidemment, comme tout bon loup, notre ami possède un appendice caudal, celui-ci émergeant du bas de son dos pour s’épaissir en une queue touffue d’une soixantaine de centimètres dont les mouvements varient selon son humeur, composante fiable de son langage corporel inconscient pour qui sait décrypter de tels renseignements.

De ses jambes arquées à ses biceps gonflés en passant par son dos épais, les muscles saillent de sa peau, comme si la force considérable dont sa transformation l’a doté était tout simplement démesurée, et ne demandait à chaque instant qu’à être dépensée. De fait, bien que la corpulence de Saïl ne le fît sortir auparavant en rien du lot de ses semblables, peu nombreux sont désormais ceux qui pourraient arriver à la cheville de Khral niveau puissance musculaire ; non pas qu’il ait jamais eu l’occasion d’en prendre une mesure précise, mais pouvoir briser des rochers de plusieurs quintaux à mains nues sans transpirer laisse peu de doutes sur ses capacités. Cependant, d’après un calcul de fortune qu’il a exécuté, il estime que sa force lui permet désormais de soulever sans trop d’effort un poids de cinq cent cinquante kilos, soit à peu près celui d’une voiture… mais d’un autre côté, ce n’est pas comme si quiconque s’amusait à soulever des voitures tous les jours. Inutile de le préciser (mais on ne sait jamais, il peut y avoir des distraits), l’ossature de Khral est incroyablement épaisse, et son squelette est capable de supporter des chocs tout simplement inhumains sans pour autant se briser.

Quant à son visage, il n’est pas aussi sauvagement menaçant qu’on pourrait le croire, ce qui offre un contraste assez étrange avec son corps de brute, son faciès désormais résolument animal ayant pourtant conservé cette expression d’innocente curiosité qui faisait le bon abord de Saïl derrière ces paupières farouches qui luisent dans le noir comme les yeux d’un traqueur cruel. Comme on pouvait s’y attendre, il n’y a plus nez mais museau au centre de la figure de Khral ; un organe un peu aplati pour un loup, mais dont les cavités nasales ne s’emplissent pas moins de toutes les odeurs qui l’entourent pour les restituer au cerveau du possesseur de cet impressionnant appareil olfactif où tout semble être analysé par un performant laboratoire interne. Et comme si cela ne suffisait pas comme potentiel inquisiteur, il ne faudrait pas oublier les deux longues oreilles velues qui s’élèvent à quatre pouces au-dessus de son crâne telles une paire de sentinelles mobiles, semblant s’orienter dans toutes les directions comme mues par une volonté propre de perpétuelle garde vigilante, même durant les périodes de sommeil.
En ce qui concerne sa bouche… elle reste le plus souvent figée dans une espèce de ligne neutre contemplative et renfrognée, ne s’ouvrant la plupart du temps que pour manger et boire, les paroles n’en sortant qu’entre ses dents. En effet, ce sont justement ces dents le problème, car depuis qu’il s’est presque effrayé lui-même en observant son reflet lors d’une tentative de sourire vite avortée, il se fait littéralement un point d’honneur de ne plus essayer d’arborer cette expression faciale car elle s’assimile selon lui davantage à un rictus douteux qu’autre chose. De toute façon, ce n’est pas comme s’il avait grand monde à qui sourire…

Cela dit, une prestance toute animale du loup-garou a remplacé l’allure assez timorée de l’humain  -bien que cette présence écrasante soit davantage due à son bâti gigantal qu’à une véritable prestance-, et de la malhabileté qu’avait sa démarche, il ne reste plus qu’une fébrilité qui agite parfois ses larges pattes postérieures qui se mettent alors à gratter le sol avec nervosité, y traçant des sillons pour le moins évocateurs de leur potentiel lacérant.
Malgré cela, ses mouvements et ses gestes conservent en permanence une souplesse presque dérangeante : faisant honneur à la furtivité que possède un loup digne de ce nom, Khral se meut sans heurt pour ce qui l’entoure, capable de fondre le bruit de ses pas dans le bruissement ambiant, de calquer le souffle de sa respiration sur le murmure du vent, et de tirer le meilleur parti de toute cachette pour masquer sa silhouette massive. En réalité, sa seule faiblesse réside dans son odeur, bien qu’elle soit difficile à distinguer parmi celles qui fourmillent dans un environnement naturel car il a appris à imprégner sa fourrure de toute fragrance ambiante pour une discrétion optimale.
Ajoutons tout de même que tout loup-garou qu’il est, il a conservé un sens minimal de la pudeur, se vêtissant habituellement d’une espèce de pagne fait de divers morceaux de tissus et de peaux cousus ensemble, dont l’effet est plutôt bariolé, mais pas si « haillons » que ça, l’habile personnage prouvant qu’il a plus d’une corde à son arc.



Caractère :

Khral n'a pas que le physique d'une bête féroce, il en a aussi les instincts: rien n'excite probablement plus le plaisir de ce loup-garou qu'une dépense énergique pure et dure, consistant habituellement en une partie de chasse digne de ce nom. Repérer, traquer puis abattre une proie avant de la dévorer avec délectation, telles sont les choses que tout bon loup se plaît à exécuter avec art, et que Khral a les moyens encore plus que l'envie de mettre en oeuvre de par ses capacités surhumaines. De même, l'environnement sauvage dans lequel il a appris à vivre et à se mouvoir en harmonie lui offre un terrain propice pour de longues galopades, le plus souvent nocturnes (l'être lunaire qu'est cet homme-loup ayant développé un certain déplaisir de la lumière solaire), qui sont l'occasion de faire le tour de ce que, sans l'appeler son « domaine », on peut tout de même qualifier de « zone sous sa juridiction ». En effet, il a développé un fort instinct territorialiste et, plus ou moins consciemment, il est devenu dans une certaine mesure le gardien du périmètre dans lequel il circule usuellement: littéralement instoppable, il veille, alors gare à ceux auxquels il viendrait à l'esprit de venir satisfaire en ces lieux leur moralité déplacée...

Car l'état d'esprit de Saïl n'a pas souffert de son changement aussi drastiquement que l'on pourrait le croire: certes, il a pris par certains aspects les habitudes et les modes de pensée d'un loup, mais il ne s'est fondamentalement pas départi de ce qui faisait de lui le médecin brillant et optimiste qu'il était, et bien que le grondement caverneux qui sort de sa gorge animale n'a rien à voir avec le timbre clair de ses cordes vocales humaines, on ne saurait nier que ce sont toujours la même âme et le même coeur -si transfigurés qu'ils puissent être- qui pulsent dans ce corps de colosse.
D’ailleurs, aussi déroutant que cela puisse être, son comportement relève toujours de quelque chose de résolument humain à travers divers tics, automatismes et gestes automatiques ; par exemple, celui de tourner en rond lorsqu’il est en pleine réflexion, ou de se laisser aller à une gestuelle vivace quand il expose une théorie ou raisonne sur un point. Ces moments ne sont pour ainsi dire plus depuis un bon moment, mais lorsqu’ils s’éveillent, on peut presque étreindre ce que Saïl a été…

Du point de vue de l’aspect purement physique du monde, le médecin prodige est quelqu’un d’habitué, d’expérimenté, de blasé presque, à l’encontre des procédés moléculaires du monde : tout spectacle, même le plus beau –une aurore boréale par exemple- se retrouvera inévitablement et fâcheusement gâté par un examen aussi précis qu’involontaire des processus qui le régissent, ce qui avait parfois donné à Saïl une vilaine réputation de rabat-joie. Mais le fait est qu’en bon docteur, son esprit est aussi affûté que le scalpel d’un chirurgien, et il est capable de trancher à travers tout obstacle pour toucher le problème à l’ordre du jour et le régler en un temps record. C’est ainsi que son esprit est formaté. Don d’Aphrodite ou prédilection naturelle ? Difficile à dire en vérité…
En revanche, en ce qui concerne des problèmes plus sentimentaux, il tombe bien vite de son piédestal où il avait auparavant la main haute aussi bien intellectuellement que physiquement, car il est bien beau de savoir dans les moindres détails comment fonctionne un appareil reproducteur, mais il est une autre paire de manches de savoir quoi faire d’un spécimen quand on se retrouve sur le terrain ! (NdA : Veuillez pardonner cet élan un peu cru.)

Et c’est après ce long laïus que nous en arrivons à ce que l’on peut dire être le point central de cette section : comment notre ami Khral conçoit-il l’acte ?
Difficilement.
La première raison est évidente, et tient à son apparence : bien qu’homme-loup, il a conservé la même attirance pour la gent féminine, mais comment voulez-vous amorcer une manœuvre de séduction quand, dans un conte, vous seriez bien plus apte à endosser le rôle du Grand Méchant Loup que du Prince Charmant ? Certes, il y a bien La Belle et la Bête, mais ça ne laisse pas beaucoup d’espoir…
Faisons cesser cette digression et abordons la seconde raison : lorsque vous faites au bas mot cinquante centimètres de plus qu’une éventuelle partenaire et êtes au moins deux fois plus large qu’elle, on concevra aisément qu’un coït ne peut s’envisager qu’avec moult prudence et délicatesse… sauf pour les masochistes hardcore. Il ne faut également pas oublier que Khral est d’une force herculéenne, et qu’avec lui, un câlin mal contrôlé au milieu des feux de la passion peut très vite se transformer en un passage à l’étau de torture.

Cela dit, hormis ces données embarrassantes, il est plus que prêt à tenter l’expérience avec une partenaire consentante, d’une part parce qu’après tout le temps passé en solitaire, il est de plus en plus sérieusement en manque ; et d’autre part parce que ses sens aiguisés le rendent très sensible aux phéromones, et peuvent ainsi le pousser à une activité sexuelle débridée s’il se surprend à relâcher le contrôle qu’il maintient en temps normal sur ses faits et gestes.
Hormis cet aspect un peu « technique », Saïl reste assez conventionnel –et même un peu romantique- dans la façon dont il envisage un rapport sexuel, le voyant comme un moment de plaisir et d’intimité sécurisante partagé, l’union charnelle de deux êtres. De là, il est peu enclin de son propre chef aux initiatives les plus extrêmes, mais reste conciliant et accommodant avec sa compagne, n’étant pas réticent à se plier à ses exigences… d’autant plus que son incommensurable robustesse peut très aisément lui permettre des folies.

Histoire :

« Pour la science ! »

Tels furent les mots que Saïl prononça avec une autodérision fataliste teintée d’une résolution inébranlable lorsqu’il s’injecta le contenu de la seringue remplie du produit qu’il avait lui-même concocté, produit de longs mois de travail acharné.
On peut dire que les fondements de cet acte téméraire virent le jour pendant les études en médecine du jeune homme : alors qu’il dévorait les informations, buvait les obstacles et digérait toute connaissance qui passait à sa portée, son domaine d’étude trouva une inclination particulière pour le sujet des Terranides. Avec une objectivité toute scientifique non teintée d’une certaine fascination juvénile, docteur bourré de talent et de curiosité tout autant que d'optimisme, il s'attela à une tâche pour le moins controversée parmi ses pairs: démontrer l'humanité des Terranides et, partant de cela, l'accessibilité aux mêmes droits que n'importe-quel être humain. Certes, le projet était déjà mené par divers organismes de soutien, mais là où l'action était politique -et n'avait d'ailleurs qu'un retentissement de faible envergure-, Saïl voulut s'attaquer directement à la racine du problème et prouver par une démonstration toute simple que les « hommes-bêtes » n'avaient pas une once de bon sens en moins qu'un homme normalement constitué; et pour ce faire, le moyen le plus probant qui lui apparut fut de montrer qu'un humain pouvait très bien se muer en terranide (et vice-versa selon sa théorie).
Ainsi, il commença par cibler ses études sur le biotope même d'un organisme Terranide. Cela ne fut pas aisé, car pour ce faire, il fallait déjà qu'un membre de cette espèce consentît à ce que fussent prélevés sur lui quelques échantillons d'ADN pour examen. Or, comme on peut le deviner, l'annonce ne suscita pas grand engouement... pour tout dire, elle suscita pas d’engouement du tout tant les Terranides se méfiaient -à juste titre !- des expérience qui auraient pu être menées sur eux. Pourtant, après de longues semaines d'attente vaine, un Terranide d'ascendance « Loup » finit par se présenter, exigeant toutefois que les opérations fussent conduites dans un lieu de son choix, de nuit, et dans le plus grand secret, ce à quoi le savant n'objecta pas, et c'est ainsi qu'il se retrouva en possession d'une quantité plus que suffisante de matériaux génétiques pour mener ses recherches.
Se laissant aller à sa fièvre du travail, il oeuvra nuit et jour, véritable Génie du Bien, se calfeutrant dans ses locaux pour mener ses expériences des heures et des heures durant, jusqu’à ce que la fatigue ne réduisît plus ses gestes qu’à des tremblements malhabiles et sa vision à un champ flouté, point auquel il finissait par se décider à se reposer un peu… avant de reprendre de plus belle aussitôt réveillé.
Cependant, « La Science ne nourrit pas son homme », et les nécessités matérielles finirent par rattraper Saïl bien plus vite qu’il ne s’y serait attendu : certes, ses recherches avançaient à bon train, mais les matériaux dont il avait l’usage coûtaient uns somme considérable qu’était loin de pouvoir couvrir la maigre bourse qu’on lui avait allouée, les entreprises auprès desquelles il avait déposé requête n’étant que peu emballées par ses préoccupations altruistes. Ainsi, mis dos au mur par les nécessités, et croulant presque sous es créances, le Docteur fut forcé de revendiquer un nouvel intérêt pour ses recherches, celui médical, arguant qu’il est de connaissance commune que les animaux possèdent souvent des moyens de défense immunitaires surprenants. Il avait pensé à parler également de l’intérêt militaire de faire des soldats génétiquement améliorés, mais avait rejeté l’idée sitôt qu’elle lui était venue, la simple pensée de bataillons de Terranides se livrant des batailles sans merci lui glaçant le sang.

Heureusement, certaines entreprises pharmaceutiques furent suffisamment favorables à son idée pour lui verser les fonds nécessaires, et il put ainsi se remettre au travail, brûlant chaque jour de voir arriver le terme de son entreprise, jour qui parvint après presque neuf mois de travail non-stop, lorsque le produit de synthèse « Terranis » vit le jour en éprouvette devant le regard émerveillé et fier de son créateur.
Mais (car il y a toujours des mais) l’effet du Terranis restait encore du domaine de la théorie, et il fallait en vérifier la mise en application…or, Saïl était un partisan du « Do it yourself », se disant que s’il ne faisait lui-même pas confiance à ses capacités, qui le ferait ? Ainsi, il dépensa ses derniers fonds restants à l’achat d’un conséquent matériel de voyage pour se rendre jusque dans des contrées montagneuses lointaines, endroit le plus propice pour ne pas risquer de causer dommages et destructions si jamais l’essai venait à partir en vrille. Là, après avoir longtemps roulé à bord de la Jeep tout-terrain qu’il avait acquise à grands frais,  il trouva une grotte de taille conséquente dans les majestueuses chaînes rocheuses, endroit qu'il jugea propice pour mettre pied à terre. Ainsi, le vent dans dos (un vent ô combien fatidique sans qu'il le sût !), il achemina son véhicule dans le large creux rocheux et, prenant à peine le temps de se recueillir un moment dans le presque-silence sauvage local, sortit du véhicule avec à la main la mallette qui contenait cinq injections de Terranis. Retroussant la manche de sa chemise, il se désinfecta la peau, prit une grande inspiration et, le cœur battant, enfonça l’aiguille fatidique dans sa chair avant de laisser s’écouler le liquide en lui.

Au premier abord, rien, ce qui fit penser à un Saïl déçu qu’il avait contre toute attente fait erreur quelque part… puis ses poils commencèrent à croître et à se durcir à vue d’œil tandis qu’une douleur sourde qui lui donnait l’impression que son corps entier entrait en fusion l’envahissait. S’étalant à quatre pattes (à juste titre), il ne put qu’haleter, geindre et grogner alors que son ADN se modifiait à vitesse éclair, mais si son corps était paralysé, son esprit restait aussi clair qu’il l’avait toujours été, analysant les processus par lesquels il passait.

Et il se rendit très vite compte que quelque chose clochait.

Normalement, selon ses calculs, il n’aurait dû obtenir que les caractères animaux propres à un Terranide tel que l'on pouvait en voir quelquefois sur terre: oreilles, queue, pilosité, museau, etc, alors que dans le cas présent, c’était sa morphologie entière qui se pliait, se tordait, pour se muer en celle d’un Loup. Ongles qui devenaient des griffes, dents qui devenaient des crocs, cheveux qui devenaient une crinière, pieds qui devenaient des pattes… tout cela dépassait de loin, de beaucoup trop loin ce qui aurait dû survenir !



Lorsqu’il peut à nouveau bouger, Saïl put s’observer, abasourdi par ce qu’il était devenu, saisi d’un ahurissement qui se dissipa bien vite en dépit de ses efforts pour garder son calme devant un sentiment très fort de puissance comme il n’en avait jamais éprouvé auparavant : rien qu’à voir et sentir ses muscles qui roulaient sous sa peau épaisse, il en ressentait l’impulsion irrésistible de les mettre sur le champ à l’épreuve, ce qu’il fit, laissant derrière lui sa Jeep au moteur encore chaud avec toutes ses affaires à bord, ainsi qu’un tas de vêtements déchirés.
Pendant un temps qu’il ne sut alors mesurer, il se laissa aller aux moments d’instinctive activité les plus délectables de toute sa vie qui n’avait jusqu’ici été règlementée que par son train-train quotidien de scientifique rarement entrecoupé ici et là de rares imprévus qui se résorbaient vite : sous sa forme nouvelle, il put sans frein –ou tout du moins un frein qu’il ne parvenait pas à s’imposer-  goûter à la joie de vagabonder sans relâche, de chasser, de hurler à la lune, d’explorer les parages sur des kilomètres à la ronde, etc. Dominé qu’il était par ses pulsions nouvellement surgies, il ne garde qu’un souvenir très flou de ce qui s’est passé durant cette période, mais il finit tout de même par revenir à son point de départ se sentant pris de restes encore tenaces d’une profonde griserie qui ne faisait que se dissiper, comme revenant d’une fête magistralement arrosé. Il jeta un alors un œil vaguement curieux sur l’horloge de bord à pile très longue durée qui trônait  en première position sur le tableau de bord tout empoussiéré.

Si cela avait encore été possible pour lui, il serait devenu blême comme un mort, tandis qu’en l’espace d’une seconde il décuvait lorsqu’il vit les chiffres d’un vert fluorescent afficher le plus innocemment du monde une date qui indiquait que cinq semaines et deux jours s’étaient écoulés depuis la date de son arrivée. Incrédule, il détacha le petit appareil de son encastrement, croyant à une erreur de conception, répétant d’une voix rauque « Impossible ! », mais il fut bien forcé de se rendre à l’évidence lorsqu’il vit que les secondes s’écoulaient toujours à rythme régulier ; et lorsque son reflet bestial lui apparut dans la surface polie de l’écran, il laissa choir la machine avec un bruit mat tandis qu’une horrible situation de malaise et de vide s'emparait de lui. Enfin, ce fut ce moment que ses sens choisirent pour lui faire remarquer qu'en regardant à l'extérieur de la grotte, il pouvait se rendre compte d'un simple coup d'œil que le paysage n'avait pour ainsi dire plus rien à voir avec celui qu'il avait parcouru à l'aller.
Hé oui, par un caprice du destin, l'anfractuosité de large taille qu'il s'était choisie pour donner lieu à son expérimentation possédait en son entrée un portail par lequel il était passé sans en avoir la moindre idée, et il se retrouvait ainsi passé de Terre à Terra sans rien avoir demandé ! Double choc à accuser pour lui que celui d'être devenu une autre créature dans un autre monde !
Beaucoup auraient complètement paniqué, mais dans le cas de Saïl, il restait ce noyau dur d’intelligence cartésienne qui lui permit de ne pas perdre tous ses moyens et de faire face à la situation dans laquelle il se trouvait avec une raison admirable. Soyons francs, il eut tout de même sur le coup choc, sueurs froides, accélération cardiaque, frissons, remise en question et tout le tremblement, mais il eut au moins la décence de rester prostré dans un mutisme méditatif qui sur le coup confinait à l’autisme plutôt que de se laisser aller à la folie.

Après un long moment, il se redressa, épousseta machinalement le devant de son corps désormais fourni, et fit le point sur la situation : la cause importait peu pour la résolution du problème qui était qu’il avait désormais une apparence en tout point semblable à ce qu’on l’on aurait pu à fort juste titre appeler un Loup-garou –ainsi que les pulsions à ce qu’il avait pu voir-, créature réputée comme étant une entité éminemment destructrice, ce qui réduisait drastiquement ses chances d’interaction sociale avec un être pensant. Et le pire était que cela rendait une recherche de données sur ce nouveau monde dans lequel il avait atterri autrement plus ardue, voire tout simplement infaisable.
Un moment, la fureur de se retrouver dans une telle situation lui donna bien envie de réduire en charpie tout ce qui se trouvait autour de lui pour se calmer les nerfs, mais la raison l’emporta heureusement, et il se dit que s’il avait été assez chanceux pour que tout ce qu’il avait transbahuté jusqu’ici fût resté à sa place et intact, la moindre des choses qu’il pouvait faire pour remercier le sort était désormais d’en prendre soin. Par conséquent, il entreposa le tout dans ce qui devait devenir son nouveau logis en attendant d’aviser pour la suite des évènements.

Ce qu’il avait au premier abord plutôt pris pour une grotte s’avéra en réalité davantage une caverne au plafond haut même pour lui, pourvue en son fond d’une petite étendue d’eau courante, le tout suffisamment large pour qu’il puisse s’y installer et même y circuler à son aise. C’est dans un coin de ce lieu qu'il mit son véhicule désormais inutile et tout son bazar.

Cela faisait quatorze mois maintenant, et depuis il n’a pas bougé, s’était habitué à mener une vie somme toute plutôt routinière en dépit du piment que son caractère sauvage procure au quotidien à celui qui se fait désormais appeler Khral. Comme on peut s’en douter, il a travaillé dans un premier temps sans relâche à trouver un « antidote » au Terranis, maudissant sa précipitation passée, mettant dans cette entreprise toute sa puissance intellectuelle toujours aussi vivace. En revanche, il ne s'est pas servi du nécessaire d’écriture qu’il a emporté, le stylo semblant maintenant minuscule pour ses doigts qui ont doublé de volume, préférant tracer ses calculs de ses griffes à même la roche de l’extérieur et de l’intérieur de son logis, les parois s'étant ainsi couvertes d’équations, formules et chaînes de réactions diverses, véritables signes cabalistiques presque indéchiffrables parfois barrés rageusement sous le coup d’une frustration légitime.
Cette méthode est des plus sommaires, et pourtant, à force de temps et de patience, Khral est parvenu à trouver en tout trois formules qui pourraient s’avérer probantes pour remédier à son état. Hélas, les moyens qu’il faudrait mettre en œuvre sont bien plus considérables que le maigre matériel qu’il a emporté avec lui, et il s'est donc contenté donc d’inscrire précautionneusement la formule sur trois exemplaires d’un feuillet bien abrité dans une pochette en cuir en attendant que puisse venir l’heure où il pourrait la confier à une personne de confiance.

Mais doublement hélas, lorsqu'il a pris la peine de faire une exploration sur le terrain un peu plus poussée après quelques mois de recherches en ermite, quelle n'a été sa déconfiture lorsqu'il s'est rendu compte de la technologie, des mœurs et de la faune locaux ! Des créatures qui défiaient l'imagination, des recours à des moyens qu'il ne pouvait qualifier autrement que de "magiques", des systèmes sociaux dont la compréhension requirent qu'il se reconvertisse sur le tas en véritable anthropologiste... notre ami alla de surprise en surprise, et il lui fallut à nouveau faire appel à tout son sang froid pour ne pas péter les plombs et se dire qu'il fallait faire contre mauvaise fortune bon cœur. D'ailleurs, qui parlait de mauvaise fortune ? Pour un scientifique comme lui, pouvoir observer un environnement aussi incroyablement nouveau était une véritable aubaine, et c'est avec des yeux émerveillés -mais toujours de loin bien évidemment- qu'il gorgea son cerveau de toutes les connaissances qu'il fut capable d'acquérir par ses excursions. Ainsi, après une dizaine de mois d'observation, il est à peu près habitué à ce que Terra, et en particulier les Contrées du chaos dans lesquelles il réside, peut réserver pour l'autochtone, et est capable de se débrouiller comme un grand sans difficulté.
Ainsi, d'après les informations qu'il a collectées, il a été forcé de se rendre compte qu'à moins qu'un autre sursaut incompréhensible ne le propulse de retour sur Terre, il devrait faire une croix sur une solution scientifique, les moyens locaux étant bien trop archaïques pour qu'il puisse espérer régler son cas par ceux-là, et que la solution pour remédier à sa transformation serait sans doute la magie... sauf qu'il n'a qu'une idée bien trop vague de la magie pour pouvoir considérer ce moyen comme fiable ! Son projet lui apparaît donc littéralement comme voué à l'échec, et il a en conséquence revu ses espérances à la baisse, désirant avant tout une vie tranquille, faite avec un peu de chances de rencontres occasionnelles qui pourraient ne pas se résoudre par un bain de sang.

En ce qui concerne sa "maison", à part les inscriptions murales occultes, la caverne n’a pas tant changé que cela depuis le début, le principal changement consistant en l’installation d’un grand tapis faisant office de lit, composé de plusieurs peaux de bête cousues ensemble, le tout résultant en un drôle de patchwork à l’esthétisme discutable mais au confort indéniable. On peut aussi noter une large pierre plate comme table, rajoutée ici plus par un souci d’ameublement minimaliste que pour un réel usage. Enfin, l’entrée des lieux est bloquée par un rocher lourd de plusieurs quintaux lorsque le maître des lieux est absent.

Et il attend depuis longtemps ! Jusqu’ici, toutes ses tentatives se sont soldées par un échec de plus ou moins grandes envergure : généralement, il est attaqué à vue, et est alors contraint de prendre la fuite sans pouvoir s’expliquer, car bien que la plupart des armes –même à feu !- ne représentent qu’un danger minime pour lui, il sait qu’il lui suffirait d’un coup de poing mal placé pour concasser l’ossature de son opposant, ce qui réduirait encore ses chances de pouvoir entrer en contact pacifique avec un être humain. Les autres fois, soit la personne s’enfuit en courant et souvent en hurlant, auquel cas Khral est forcé de l’assommer pour l’amener à un endroit sûr, soit elle ne lui accorde qu’une confiance minimale le temps d'être ramenée à bon port, confiance qui n’a jamais pu mener loin.

Ainsi notre homme-loup est-il seul, et passe ses journées à arpenter son « territoire », balayant l’horizon de son regard protecteur, se mettant occasionnellement à soliloquer sur sa condition, et même si la perspective est désormais bien lointaine, il ne perd pas espoir, si infime que soit cet espoir, de voir se concrétiser ce qu’il attend depuis si longtemps. En attendant, il a du temps… beaucoup de temps sans doute, car qui sait de quelle longévité sa vigueur nouvelle l’a doté ?


NdA : Pourquoi la transformation de Saïl a-t-elle dérapé ?

Si notre jeune scientifique a refusé de travailler pour un but militaire, ce n’est pas faute d’avoir reçu des propositions assez flatteuses… et généralement toutes moins reluisantes les unes que les autres, qu’il refusa bien évidemment toujours avec la même énergie. Pour autant, un certain corps d’armée ne lâcha pas le morceau et remplaça à coups de pots-de-vin et de menaces les cargaisons de produit catalyseur par un liquide semblable, mais dont la concentration était dix fois supérieure, liquide que Saïl inclut ainsi sans en avoir conscience dans la fabrication du Terranis.
Lorsqu’il partit pour son expérimentation, des espions furent mandés pour surveiller la manière dont les choses se dérouleraient, et ils furent très satisfaits de voir le monstre de puissance que leur bidouillage avait donné. Ils s’emparèrent donc des notes que Mister Ursoë avait laissé dans son laboratoire, et travaillent en ce moment même à reproduire le Terranis dans leurs propres laboratoires, heureusement jusqu’ici sans succès. Saïl ayant emprunté un portail, il s'est tout bonnement volatilisé sans laisser de traces, et c'est par conséquent d'une mention "Sans suites" que des recherches à son sujet se sont vues conclues.

Situation de départ : Etant arrivé à l’âge de 27 ans au moment de sa transformation, Saïl avait déjà eu quelques expériences à ce moment, bien qu’elles n’aient jamais été durables ni épanouissantes, l’affaire se concluant toujours en fin de compte par la frustration des deux partenaires. Toutefois, le nombre de fois où il s’est retrouvé dans un corps à corps de ce genre peut se compter sur les doigts des deux mains, et aussi bestial qu’il soit, il reste ainsi plutôt novice en la matière. Cela dit, son nouveau physique s’avère plutôt… prometteur niveau performances.


Autres :
Vigueur, résistance et force surhumaines (Voir Description Physique pour les détails), cicatrisation très rapide, et bien sûr acuité sensorielle de loup. (Je n’ai pas compté le génie de Saïl comme quelque chose de surhumain à proprement parler.)


Comment avez vous connu le forum ? :
Via Tourdejeu.

Avez vous des moyens de faire connaître le site autour de vous? :
Comme probablement la grande majorité des personnes, surtout le bouche-à-oreille.

Entretien avec...(=Rps finis)


Une sirène, Cyanne (Fiche)

Pages: [1]