Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Le Renard

Pages: [1] 2
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L'Enfer / Re : La mère noire [Kelen]
« le: dimanche 05 novembre 2017, 17:35:00 »
Plonger dans les abysses des mondes n'était pas aussi difficile qu'on le disait, pensa Ruth. Rétrospectivement, elle était surprise d'être la seule tenebroso de sa génération à y être parvenue. Bien sûr, il lui avait fallu beaucoup de concentration et de pratique, et l'assistance d'une pierre noire, mais après tout, elle n'était même pas spécialement puissante…

Après une fraction de seconde de chute libre, elle toucha un sol plutôt tendre. Lorsque celui-ci se déroba et surtout que le sol commença à jurer, elle comprit que sa piste d’atterrissage était en réalité une personne. Encore aveugle, Renard roula sur deux bons mètres avant de se relever. Parmi tous ses talents d'acrobate, celui de retomber sur ses jambes était incontestablement l'un des plus développés. Du reste, la hauteur n'était pas aussi létale quand on était aussi légère qu'elle. Là où un humain se serait brisé une cheville, le choc ne lui brusqua que légèrement le dos.

La rousse passa sa main sur ses yeux. Enfin, elle voyait… et ce qu'elle vit d'abord la dégoûta. Elle était apparue au milieu d'un répugnant charnier, où une sorte de gros animal avait été étripé avec sauvagerie. La vue était difficile à soutenir, et si par chance elle ne s'en était pas déjà éloignée, elle aurait peut-être eu envie de vomir. En tout cas, elle n'aurait certainement pas aimé être à la place de l'homme qui semblait y patauger.

Ew. Écœurant, fit-elle avec une grimace, en contemplant l'horreur du sort de l'individu.

Elle le regarda de plus près. Son physique était plutôt impressionnant. Ses cornes, sa queue lui donnaient incontestablement un air dangereux. Le fait qu'il soit couvert de tripes n'arrangeait rien. Mais il en fallait plus pour effrayer Renard. Surtout qu'elle savait – ou pensait savoir – où elle mettait les pieds. Se tenant toujours à une distance respectable, elle commenta son pénible combat contre les entrailles d'un ton désinvolte.

En vrai, je m'attendais à quelque-chose de plus raffiné en arrivant ici. Mais au moins, il fait plus chaud que ce qu'on m'avait dit… Puis tu as l'air de parler le commun, c'est inattendu, mais ça va faciliter les choses…

La halfeline baissa les yeux sur son propre corps. Comme elle l'avait deviné, elle avait perdu ses vêtements lors du changement de dimension. Miracle, cependant, elle avait évité le bain d'immondices. Sa peau était immaculée, constellée de ses habituelles tâches de rousseur. Seule de la poussière rouge s'était collée sur son dos, lorsqu'elle avait roulé. La voleuse, avec une certaine habitude, régla le problème de pudeur qui se posait : son ombre quitta le sol en silence pour venir se plaquer et s'étendre sur son épiderme. Ainsi, sa silhouette perdit visuellement sa couleur et une bonne partie de ses reliefs. À moyenne distance, elle était une ombre chinoise dont la chevelure rousse était l'unique volume, et dont les yeux verts brillaient au milieu de la masse noire. Il fallait être proche pour repérer le subterfuge.

Hey, tu as un… tendon ?… coincé sur la corne… ouais…

Elle passa la langue sur ses lèvres. Les menaces prononcées par l'homme monstrueux ne lui faisaient pas peur. Il lui semblait être un peu trop lourd et maladroit pour lui courir après, si il choisissait réellement de s'énerver. Mais elle s'attendait surtout à ce qu'il se montre coopératif, en fin de compte.

Dis-moi, je suis un peu perdue… sur quelle partie de ton monde je suis arrivée ? demanda-t-elle posément, se tenant quand même prête à se dérober à la moindre tentative d'agression.

2
L'Enfer / La mère noire [Kelen]
« le: dimanche 29 octobre 2017, 14:21:55 »
Depuis des temps immémoriaux, les tenebrosi ont hanté les rues de Castelquisianni plus que celles de n'importe quelle autre cité. Leurs pouvoirs crains par la populace autant que convoités par les puissants, ils naissaient dans toutes les strates sociales, dans toutes les familles humaines. Si la trace des premiers d'entre-eux ne fut jamais inscrite, il est probable qu'ils furent là avant même que la ville ne porte son nom actuel. Pourtant, les tenebrosi eux-même ne se considérèrent jamais comme originaires de Castelquisianni. Parmi eux circulaient la légende diffuse mais ancrée d'un endroit où serait apparu le premier artiste de la nébuleuse. Un lieu qui n'était même pas en ce monde. Un lieu qu'on aurait simplement appelé « Terre ».

Cela faisait bien des années pourtant qu'aucun tenebroso n'était parvenu à reconstituer l'étrange voyage qui menait à cette dimension légendaire. Tous s'accordaient à dire que la technique était considérée comme perdue. La dernière à avoir accompli cet exploit était une vieille femme connue sous le nom de la Silène. Il semblait toutefois que son dernier essai lui avait coûté la vie, car elle n'était jamais revenue des abysses des mondes.

Tu n'es pas la Silène, Ruth. Tu as été son élève, mais tu n'es pas elle. Si elle ne te l'a pas enseigné, c'est qu'elle ne t'en pensait pas capable.
Je suis plus forte que lorsque j'étais son élève.

La lumière était aussi basse que le plafond, dans la cave de l'auberge Le Fenicoterro. C'est dans ce petit bâtiment presque insalubre des quais qu'une communauté de tenebrosi avait pour habitude de se rassembler pour échanger informations, techniques et disciples. Aujourd'hui cependant, la communauté n'était pas au complet. Seules deux personnes siégeaient. La silhouette fine de Ruth, et contrastant avec elle, celle d'un homme grand, chauve, la peau et le regard gris.

Cette vieille ruine avait ses secrets. Tu penses qu'elle les aurait partagés ? Je suis plus puissante que tu le crois. Je suis presque assez puissante. Hier, j'y étais presque. Je me suis senti partir. Avec ce que tu m'apportes, je vais y parvenir.

L'homme soupira, avant de fouiller dans la poche de son long manteau sombre. Il en sortit une pierre de la taille et de la forme d'une bille. Noir comme du charbon, elle n'avait, outre sa régularité, strictement rien de remarquable. Mais lorsqu'il l'a pris dans ses doigts, l'ombre du tenebroso sembla s'assombrir et s'allonger, bien au-delà de ce que son corps aurait dû lui permettre.

– Tu sais combien il reste de pierres noires à Castelquisianni ?
Suffisamment depuis que la Gilda a appris à les fabriquer ? Tout n'est pas en déclin. La science avance.
– Les incantatori n'en laissent pas sortir. Pas beaucoup…
Donne la moi, Otello.


Le regard dur de la petite halfeline compensait amplement la différence de taille. Elle obtint ce qu'elle voulait.

Maintenant recule.
– Tu comptes plonger tout de suite ?
Mon ombre est prête.
– Comment est-ce que tu comptes revenir ?
Les ombres de l'autre côté sont plus puissantes.
– Assez ?


Ruth ne répondit pas. À la place, elle étendit les bras, comme si elle s'apprêtait à embrasser Otello, qui fit prudemment un pas en arrière. Elle ferma les yeux, puis elle serra la petite pierre dans sa main. Fort. Jusqu'à ce qu'elle se brise. Un liquide noir coula entre les doigts de la voleuse. Le fluide s'étendit en un long filament immatériel sur le sol.

Ce ne fut qu'à ce moment que l'ombre de la halfeline devint immense. La lumière torche éclairant la cave s'éteignit soudainement, comme absorbée par la silhouette de Ruth qui avait semblé un court instant vacillante. La pièce plongée dans l’obscurité totale, nul ne put voir qu'elle avait rouvert les yeux… et que ceux-ci étaient devenus entièrement noirs. C'était souvent pour cette raison que les manifestations de la Nébuleuse n'étaient, après tout, jamais très impressionnantes…

Le Renard sentit des crochets se planter dans sa chair. Elle connaissait déjà cette sensation. Elle était déjà arrivée jusqu'à cette étape. La veille, elle n'avait cédé à la douleur que quelques instants trop tôt. Cette fois, ce n'étaient que des piqûres d'épingles qui lui tiraient la peau. Rien de comparable avec l'impression d'être démembrée qu'elle avait ressentie lors de son précédent essai. Une formalité. Concentrée, elle se sentait confiante, persuadée d'avoir réussi à reconstituer la technique ancestrale de sa mentor…

La pression lâcha soudainement. Un court moment, plus de son, plus d'odeur – plus d'oxygène non-plus. Mais le passage fut bref. Elle n'eut pas le temps de suffoquer. Son odorat revient aussi rapidement. Une odeur de souffre assaillait ses narines. La lumière ne parvenait pas encore jusqu'à ses yeux toujours noirs. En revanche, la sensation de l'air sur sa peau nue lui indiqua qu'elle était peut-être en train de tomber… Le glissement de ses cheveux longs dans son dos et sur sa poitrine suggéraient que son chignon avait lâché, couvrant une bonne partie de son corps. La voleuse, sans toujours rien y voir, s'apprêtait à amortir sa chute d'une roulade. Les explications, ce serait pour plus tard.

3
Ville-Etat de Nexus / Re : Les fruits sucrés de la liberté [Adalza]
« le: jeudi 05 octobre 2017, 00:38:31 »
Ruth n'était pas du genre à se laisser importuner par des imbéciles… et elle pouvait aisément rendre la vie impossible à quelqu'un, du moins dans des conditions normales. Mais pour autant, elle ne détestait pas se sentir protégée par le gladiateur. D'habitude, elle s'arrangeait plutôt pour que des hommes s'attachent à elle. Ils étaient facilement attendris par son air de petite fille, et ils se sentaient vite investis du devoir de s'occuper d'elle. Plus ils étaient des hommes bons et plus ils étaient faciles à manipuler. La tenebroso soupçonnait que la même chose soit possible avec Adalza, et cette découverte la remplie progressivement de joie. Trouver des alliés, c'était le premier pas pour se tirer des situations désespérées.

Elle dévisagea la concierge reptilienne avec un air intéressé, la jaugeant. Elle se demanda si elle disposait elle aussi de pouvoir. Puis elle se dit que dans un tel endroit, de toute façon, ça n'avait pas beaucoup d'importance. Avec ou sans son ombre, elle se sentait tout à fait capable d'échapper à sa vigilance. Elle ne voyait aucun intérêt à le faire maintenant, toutefois. Ce n'était pas une dague qui allait lui permettre de s'évader avant qu'elle en sache plus sur l'endroit.

Génial ta vie, lança-t-elle seulement à la dénommée Veridinia, en feignant l'indifférence.

Il n'y avait pas grand-chose dans son casier. En même temps, elle ne portait presque aucune arme sur elle. Son matériel était minimal. Il comportait deux petits couteaux fins, assez équilibrés pour qu'elle puisse les lancer, mais qui étaient plutôt dédiés aux travaux de précision. Puis il y avait un poignard plus grand et à la lame plus large. C'était une création castelquisianne, adaptée à la parade et à l'estoc : elle n'en avait fait usage que les rares fois où elle avait été obligée d'affronter un adversaire à la loyale. Elle ne les soupesa même pas, se contentant de constater qu'ils étaient là.

Je pense que y'a erreur sur la personne. J'ai aucune qualité pour être gladiatrice, fit-elle à Adalza, vaguement inquiète. Ils ont pas remarqué que je pesais vingt kilos ? Enfin… T'as parlé de soins, mais j'suppose qu'ils rappellent pas les morts à la vie, tes sorciers ?

La halfeline se tourna vers son interlocuteur et le regarda du haut de petit son mètre trente et de ses grands yeux verts. Elle se glissa vers lui et posa doucement sa main sur son avant-bras.

Tu feras attention à moi, hein ?

Bien sûr, ça ne valait que s'ils ne devaient pas se battre l'un contre l'autre. Elle s'approcha encore, n'ayant pas à l'idée que l'inspection des armes puisse revêtir un quelconque caractère intime. Ruth frôla sans gêne les gantelets d'armures de ses doigts, appréciant la froideur du métal.

Tu te bats avec quoi ? Gantée comme ça ? Et tu gagnes souvent ?

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Ville-Etat de Nexus / Re : Les fruits sucrés de la liberté [Adalza]
« le: vendredi 29 septembre 2017, 15:43:58 »
La halfeline leva un sourcil en entendant parler de l'étrange origine d'Adalza.

Ouais, j'ai entendu parler d'un truc comme ça.

Pendant sa formation de tenebroso à Castelquisianni, des rumeurs circulaient sur l'existence d'autres dimensions. Mais cela faisait longtemps que la plupart des tenebroso n'étaient plus capables de voyager aisément entre les différents plans d'existence. Celle qui avait servi de tuteur à Renard était peut-être la dernière exception. Il s'agissait d'une étrange femme nommée la Silène. Cependant, si elle avait quelques rares fois évoquées la question, elle ne lui avait jamais enseigné une telle technique, à supposer qu'elle en eut été capable. Ruth n'avait du reste aucune confiance dans ce type de pratique, sachant que c'était après avoir ainsi traversé ce qu'elle appelait « les abysses des mondes » que sa mentor avait définitivement disparue.

Le reste de l'histoire de l'humain était assez désolant, et confirma à Renard qu'elle n'avait pas sa place ici. Au final, son interlocuteur était une ex-prostituée inter-dimensionnelle, devenue esclave-combattant, et qui prétendait avoir eu une expérience mystique avec il ne savait trop quoi. Rien de très rassurant – même les bas-fonds de Nexus qu'elle fréquentait à l'occasion n'avaient pas d'histoires aussi extravagantes. Elle ne savait pas quoi croire, mais au final ça ne lui importait pas beaucoup. Elle préférait prétendre avaler tout ce qu'on lui disait, du moins pour l'instant.

T'es une E.S.P.er ? C'est quoi ton pouvoir ? fit-elle, vaguement intéressée.

La tenebroso croisa les bras quand vint le sujet du gigantesque terranide qui l'avait traînée jusqu'ici. La garantie d'Adalza qu'il pouvait se montrer amical ne pesait pas bien lourd à ses yeux. Le fait qu'il ait été choisi pour lui servir d’escorte démontrait pour elle bien assez quant à sa loyauté au système. Elle vit tout de même une bonne nouvelle dans le discours du gladiateur.

Bon, au moins y'a peut-être un peu de trafic à faire ici.

Elle fit la moue en regardant la porte que son interlocutrice semblait prendre plaisir à fermer et à ouvrir… c'était un signe de sécurité, peut-être, pour lui. Renard, elle, n'entendait que couvre-feu et privation de liberté. La promesse des bains et des soins qu'on lui faisait ne valait pour elle pas grand-chose. Bien sûr, le fait d'être privée de son ombre pendant la nuit rendait le tout encore plus intolérable. Elle n'en montra rien toutefois, se contentant d’acquiescer distraitement.

Mh. Tu me fais visiter ton palais alors ?

Ruth sortit de la cellule. Sa démarche était redevenue souple et élégante… même si sa carrure pouvait encore sérieusement faire douter de ses capacités à être une combattante valable. Elle-même ne se faisait pas trop d'illusions : elle était largement capable de mettre en pièces un soldat moyen en jouant un peu sur la surprise. Mais combattre des E.S.P.er entraînés, et de front, lui semblait être un dangereux pari, qu'elle n'aurait jamais pris dans la vie réelle. Peut-être que dans l'arène ce serait différent.

5
Ville-Etat de Nexus / Re : Les fruits sucrés de la liberté [Adalza]
« le: mardi 26 septembre 2017, 15:21:38 »
Tendue, Renard s'interrogeait sur le comportement à adopter. Adalza s'approchait d'elle lentement, doucement… mais il ne s'en approchait pas moins. Elle aurait pu se dérober, monter sur un meuble, elle devait même être assez agile pour escalader le mur de pierre. Mais après ? Elle restait suspicieuse, haletante, hésitant jusqu'au dernier moment. Jusqu'à ce qu'il l'amène contre lui et l'étreigne. D'abord crispée et raide, la voleuse se détendit finalement rapidement, calmant sa respiration.

Elle resta dans les bras de la gladiatrice un moment, la tête posée contre sa poitrine. Elle prolongea un peu cet instant, fermant les yeux. La position était rassurante, et il lui semblait que c'était la meilleure façon de réfléchir à la situation. D'abord, Adalza n'était pas un ennemi. Du moins dans l'immédiat. C'était probablement un combattant, donc probablement un esclave, tout comme elle. Il semblait bien intégré ici, mais au moins peut-être se montrerait-il solitaire d'elle. Il allait falloir qu'elle apprenne à mieux le connaître pour comprendre dans quelle mesure il pouvait l'aider. À minima, il lui montrerait comment cet endroit fonctionnait, et à partir de là, Ruth estimait avoir de meilleures chances de s'échapper rapidement.

La halfeline se dégagea doucement de l'humain, et fit un pas en arrière. D'un mouvement de l'avant-bras, elle essuya ses yeux rougis, et renifla.

Ça va, fit-elle, encore un peu amère.

Elle fléchit les genoux pour attraper la tunique en lin qu'elle avait fait tomber. Elle laissa l'autre par terre pour le moment. En temps normal elle aurait préféré le cuir, mais il lui paraissait un peu lourd à porter. La voleuse fit passer son haut déchiré par-dessus sa tête pour l'enlever. Dessous, plusieurs bandes de tissu enroulées maintenaient plate une poitrine de toute façon assez menue. Sa peau était très blanche, recouverte de tâches de rousseurs comme son visage. Elle laissa tomber son ancien vêtement et enfila l'habit qu'on lui avait donné. Puis elle fit de même avec le bas, rapidement. La jeune femme ne portait rien sous son pantalon. Adalza, s'il s'en donnait la peine, pourrait apercevoir furtivement l'ombre de la toison rousse de son entrejambe.

Raconte moi comment t'es arrivée ici… T'as l'air de bien aimer cet endroit. T'as choisi ou on t'a jetée ici ?

Le ton de Ruth était à présent beaucoup plus doux. Il n'y avait plus d'ironie perceptible, juste sa voix féminine et suave. Elle discutait comme s'il ne s'était rien passé une minute plus tôt. Comme s'ils étaient tous les deux dans n'importe quelle ruelle de Nexus, libres.

C'est une mode de faire combattre les filles ? J'ai jamais entendu parler de ça avant. C'est un spectacle pour pervers ? Ils font combattre quoi d'autres ? Des enfants ? Des monstres comme le truc qui m'a amené ici ?

6
Ville-Etat de Nexus / Re : Les fruits sucrés de la liberté [Adalza]
« le: lundi 25 septembre 2017, 03:13:40 »
Par petits mouvements saccadés, Renard franchit les quelques mètres qui la séparaient de la commodité. Sans se soucier de savoir si quelqu'un la regardait, elle s'accroupit alors et tira d'un coup sec sur son bas pour le faire descendre. Le bruit d'un liquide abondant dégringolant dans un récipient en bois se fit entendre. La halfeline soupira de soulagement. Il s'en était fallu de peu qu'elle ajoute le ridicule à l'humiliation.

La voleuse avait entendu le gladiateur arriver, elle ne fut donc pas surprise quand il prit la parole. Elle ne s'interrompit pas, cependant, d'autant qu'elle se trouvait au final dos à lui… ou plutôt à elle. Malgré sa démarche masculine que l'ouïe fine de la rousse avait identifiée, sa voix était plutôt celle d'une femme.

Ruth, répondit-elle sèchement, après plusieurs secondes passées à se taire.

La jeune femme remonta son vêtement et se retourna. Le sang revenait peu à peu dans ses membres, et elle se sentait déjà beaucoup plus capable de bouger qu'une minute auparavant. Pas au point cependant de mettre K.O la guerrière qui se trouvait devant elle. Sa « colocataire » n'était pas extraordinairement grande, mais sa musculature ne laissait pas de doute quant à sa puissance. S'il avait fallu la combattre, Renard n'aurait pas fait la fière et lui aurait tirée dessus à l'arbalète… depuis une distance respectable, et si possible en hauteur. Mais plus vraisemblablement, elle aurait insisté pour l'éviter.

Sympa la robe, Esprit du Fion.

Ruth était encore passablement énervée de s'être fait prendre, et cela se ressentait dans son ton. Elle considérait n'avoir rien à faire là. Elle s'était approchée d'Adalza et lui faisait à présent face de toute sa hauteur… à savoir qu'elle lui arrivait environ au niveau de la poitrine. Ses yeux verts la fusillaient, la colère bien visible sur son visage juvénile parsemé de tâches de rousseurs. D'une façon ouvertement désagréable, la voleuse lui arracha les tuniques des mains. Puis elle lui tourna le dos pour regarder la cellule dans son ensemble.

Woah, le grand luxe, fit-elle ironiquement. Tu vis ici depuis longtemps ? Je suis sûre que y'a plein de loisirs fous dans le coin. Vous avez un club de Gwynt ?

Soudain, la jeune femme se tétanisa, laissant tomber ses vêtements sur le sol. Paniquée, elle regarda tout autour d'elle, à ses pieds.

Merde… merde ! Mon ombre…

Elle restait les yeux rivés sur la tâche sombre que projetait son corps. La chose avait l'air en tout point… d'une ombre absolument normale. C'était bien tout le problème. Ruth regarda alternativement le collier qu'elle avait au cou et les runes au plafond. Elle fronça les sourcils, décontenancée :

'Faut que je me tire d'ici.

Depuis qu'elle était toute petite, la jeune femme avait vécu avec son ombre incarnée. En plus de lui permettre des tours de magie, elle était dotée d'une personnalité propre. C'était un compagnon, une amie de chaque instant, une âme sœur. Renard ne savait même pas vraiment comment réagir. La situation ne lui était jamais arrivée. La surprise avait conjuré la colère, mais c'était la panique maintenant qui menaçait de s'emparer d'elle. Elle fit volte-face et pointa Adalza d'un doigt fébrile.

Toi ! Rends moi… rends moi mon ombre.

Sa voix était chevrotante. Ruth n'était plus qu'une petite fille qui avait peur.

7
Ville-Etat de Nexus / Les fruits sucrés de la liberté [Adalza]
« le: samedi 23 septembre 2017, 22:26:57 »
Tout ne s'était pas déroulé exactement comme prévu… c'était peu de le dire. Depuis quelques mois, Renard ne vivait que de petits larcins. Des vols à la tire qui ne présentaient presque aucun risque… mais dont les gains et la satisfaction professionnelle n'étaient pas suffisants pour son train de vie. Le cambriolage de cette demeure bourgeoise de Nexus n'aurait pas dû présenter beaucoup plus de difficultés, et les gains auraient dû être bien supérieurs.

Malheureusement… devant la facilité apparente de la tâche, la halfelin avait fauté par précipitation. Faute à laquelle s'était ajoutée une bonne dose de malchance. Rien ne distinguait la maison qu'elle avait voulu cambrioler de toutes les autres proies immobilières faciles. Rien, sauf son propriétaire : un puissant mage nommé Al-Ubudya – spécialiste de la capture de créatures magiques, pour ne rien arranger.

La voleuse sortait de l'habitation lorsqu'elle était tombée face à ce petit homme chauve et au corps entièrement tatoué. D'un claquement de doigt, il lui avait aussitôt jeté un sort qui lui avait entravé mains et pieds d'un halo bleu. Puis il s'était moqué d'elle pendant cinq bonnes minutes. Puis il avait été boire un thé, et n'était revenu que deux heures plus tard, la laissant sur place.

Enfin, avec un grand sourire, il lui avait annoncé ce qu'il allait faire d'elle. Al-Ubudya était habitué à fournir les arènes en créatures magiques et, plus occasionnellement, en combattants. D'après les mesures qu'il avait faites, elle détenait un pouvoir magique intéressant et même s'il n'était pas « exactement certain du genre de magie », il était « certain qu'[elle] saurait se débrouiller comme une grande dans une arène ». De toute façon « même jolie, [elle] était beaucoup trop dangereuse pour faire une bonne esclave sexuelle ».

Le mage était repartit une nouvelle fois. Six heures durant – une éternité pour la halfelin, qui, dans une position inconfortable, commençait entre autres à souffrir de sérieuses crampes – il ne se passa rien. Ce ne fut pas Al-Ubudya qui revint la chercher, mais un immense terranide lion. Le poil un peu grisonnant, il était habillé d'une armure de cuir qui ne parvenait pas à masquer entièrement son impressionnante musculature.

T'as bouffé le vieux con et tu viens pour me libérer ? avait tenté la tenebroso.

Le lion avait sourit. Mais, à vrai dire, son sourire n'était pas vraiment sympathique. Il lui avait passé un collier d'obsidienne autour du cou. De son énorme patte, il l'avait saisie par la taille. Ses doigts en faisaient presque entièrement le tour. De son autre main, griffes sorties, il avait commencé à déchirer le bas de son vêtement.

Aaah, non, NON, trouve toi une victime à ta taille, lui avait-elle craché, croyant qu'il cherchait à la déshabiller.

En réalité, il n'avait sectionné que les ceintures qui contenaient son matériel et ses armes. Il lui avait aussi enlevé ses bottes. Sa tâche terminée, sans aucun effort, il l'avait tirée jusqu'au salon (visiblement, les liens magiques se contentaient de paralyser ses muscles, pas de bloquer ses mouvements). Au milieu du salon, un portail était ouvert. Avant d'avoir pu dire un mot, Renard y fut poussée.

La halfelin se retrouva alors aussitôt libérée de ses chaînes ensorcelées. Mais ses membres engourdis l'handicapaient encore. De plus, une envie de vomir et un vertige s'ajoutaient à la longue liste de choses qui n'allaient pas avec son corps. Elle regarda autour d'elle. Le lion l'avait suivie, et l'attrapa par le bras. Ils étaient dans une salle ronde, les murs en pierre grise, des objets ésotériques posés un peu partout sur des étagères en bois. Sans doute un sous-sol, pensa-t-elle.

Étourdie, il lui sembla errer pendant plusieurs minutes dans des couloirs souterrains, empruntant par plusieurs fois des escaliers. Finalement, le léonin l'abandonna dans une pièce fermée par une grande grille métallique.

Ruth était tombée sur les mains. Elle n'en menait pas large, et semblait tout juste capable de tenir debout. Sa longue chevelure rousse, partiellement tressée, dégringolait sur son visage. Pieds nus, elle était habillée d'un pantalon noir et moulant, et d'une tunique de la même matière. Cette dernière était déchirée sur sa partie inférieure, laissant apparaître son dos et son ventre musclé. Ce détail excepté, elle ressemblait à une petite fille qu'on aurait jetée là, tremblotante sur ses appuis, couverte de sueur.

Elle releva la tête et tomba face à face avec… un seau en bois.

Salut. Si t'es un pot de chambre, je suis content de te voir, grogna-elle, en avançant à quatre pattes vers le salut de sa vessie.

8
Prélude / Re : Camille et la Semina-Phagus [Valilouvée]
« le: dimanche 10 septembre 2017, 10:42:38 »
Cool, une copine. :)

9
Les terres sauvages / Re : Les joyaux du désert [Ludya]
« le: dimanche 31 janvier 2016, 15:14:27 »
Ruth n'avait plus du tout l'impression de maîtriser la situation. Ludya n'avait pas répondu à ses questions, et son comportement était plus chaotique que jamais. Pour ne rien arranger, il parvint même à se soustraire aux perceptions de la voleuse en opérant ce qui ressemblait à une téléportation. Ce qu'elle aurait appelé un « pas dans l'ombre » : Renard n'était pas capable d'en faire autant, même en pleine forme.

La façon dont le spadassin joua avec elle ne lui laissa pas beaucoup l'occasion de réagir. Son cœur accéléra aussi soudainement que si elle avait été en danger de mort – ce qui n'était pas si invraisemblable – et la dose soudaine d'adrénaline lorsqu'il la poussa vers le bassin avant de la rattraper in-extremis troubla un instant sa vision.

Elle n'avait pas encore repris sa respiration qu'il la mordillait. Ruth n'avait même pas eu le temps de craindre une réelle morsure. Mais les dents pointues du garçon ne firent heureusement qu'appuyer sur sa peau sans la blesser. Un peu stupéfaite, elle regarda Ludya qui avait l'air très content de lui. Pourtant, elle n'était pas encore au bout de ses peines.

Le démon la manipulait, jouait avec ses cheveux, et décrit lui-même parfaitement ce qu'elle ressentait : elle avait l'impression d'être une minuscule poupée aux mains d'un enfant déchaîné. La jeune femme espérait qu'il ne lui prendrait pas l'idée de simplement lui arracher la tête ou de la démembrer, comme les gamins le faisaient parfois avec leurs jouets, pris d'un inexplicable instinct de destruction.

Elle songea qu'elle pourrait se décorporer encore, peut-être, en forçant beaucoup. Mais elle ne parviendrait sans doute pas à le fuir s'il avait la volonté de la rattraper. Elle ne ferait pas plus de quelques pas sous sa forme immatérielle. À l'idée que s'il voulait la tuer, elle était de toute façon comme déjà morte, la voleuse retrouva étrangement une certaine détente.

« Mais... hey ! » s'exclama-t-elle alors que les doigts de Ludya venaient de pincer l'extrémité de sa poitrine.

Elle avait beau être minuscule, elle n'en était pas moins aussi sensible que n'importe quelle autre. Sous la pression, ses petites extrémités se raidirent, alors qu'un courant électrique remontait dans son dos. Ce n'était pas loin d'être très douloureux, mais elle considéra vite que par rapport au sort réservé à la mosaïque, elle avait eu une certaine chance. Toutefois ce fut un sourire qui apparut la seconde suivante sur son visage.

« Espèce de monstre ! »


L'état que lui décrivait le spadassin lui faisait quand même beaucoup penser à une libido contenue. S'il n'avait pas de sexe, elle pouvait toujours prendre les devants. D'autant que la montée d'adrénaline soudaine et tous les attouchements de Ludya commençaient progressivement à exciter la jeune femme. Elle sentait la chaleur monter dans son propre ventre et quelques picotement courir le long de ses avant-bras.

« Rah... »

Se contorsionnant un peu, elle parvint à gagner juste assez de liberté pour s'accrocher à la nuque du démon. Elle profita rapidement de la hauteur pour entourer la taille de Ludya de ses jambes, formant juste en dessous du niveau de son nombril un anneau qui lui permettait seul de se maintenir en équilibre contre lui. La jupe verte et trempée s'était calée entre leurs deux corps, empêchant l'entrejambe de Ruth d'appuyer directement contre la tunique du spadassin.

Un peu arquée mais exactement à bonne hauteur, la jeune femme maintenait sa prise sur l'arrière du cou du garçon. Approchant son visage du sien, elle l'embrassa de nouveau, aussi langoureusement que la première fois mais avec plus d'ardeur encore. Ses lèvres pressèrent avec autant de force qu'elle le pouvait les siennes, avant que sa langue ne s'aventure audacieusement en territoire inconnu, espérant ressortir entière.

Sans rompre le contact buccal, une de ses mains se détacha finalement du garçon et redescendit pour soulever légèrement le haut de ce dernier, s'introduisant dessous. Elle flatta un moment du bout des doigts la dureté et la chaleur des abdominaux du spadassin, mais se dirigea rapidement vers son objectif : elle alla pincer une bonne seconde le téton droit de Ludya, sans aucunement ménager sa force.

Ruth recula la tête, laissant un filet de salive unir encore les deux bouches. Tirant un peu la langue, elle lui adressa un regard ardent, de malice et de défi.

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Les terres sauvages / Re : Les joyaux du désert [Ludya]
« le: samedi 30 janvier 2016, 03:03:40 »
Malgré le ton qui se voulait léger de Ludya, Ruth n'était en cet instant précis pas tellement encline à pouffer de rire. La situation était un peu trop étrange pour qu'elle puisse s’esclaffer immédiatement. La voleuse songeait à ce que pouvait être exactement l'individu en face d'elle ; tout en se disant que peut-être lui-même l'ignorait. Elle réalisait bien cependant qu'il pouvait être plus dangereux qu'elle. Si elle avait sa part de subterfuges et de mystères, elle ne se sentait pas de taille à lutter avec ce qui pouvait ressembler à... un démon. Surtout que son ombre, ayant perdu sa noirceur, ne lui laissait pas beaucoup d'alternatives.

Son malaise fut tempéré toutefois par la pensée logique que s'il avait été mal intentionné à son égard, il ne l'aurait pas sauvée, soignée et n'aurait pas sagement veillé sur son sommeil. Restait la possibilité, effrayante, que le garçon qu'elle avait connu soit en train de perdre tout contrôle sur la créature à la peau sombre qu'il devenait. Elle ne pouvait pas être certaine que toutes ses rencontres démoniaques n'aient pas laissé une trace de démence dans son esprit.

« Ludya ? C'est toujours... toi ? Tu maîtrises ce... truc ? » demanda-t-elle, en alerte et à présent debout sur le rebord.

Elle faillit bondir en arrière quand le spadassin s'agita d'un spasme. Dans d'autres circonstances, la halfeline aurait pu trouver la transformation fascinante et même magnifique, mais la situation ne la mettait pas tout à fait en confiance. Elle savait très bien que quand on faisait un métier aussi dangereux que le sien et qu'on était pas un minimum prudent, on ne faisait généralement pas long feu.

Aussi Ruth allait-elle prendre l'initiative raisonnable de faire un pas en arrière lorsqu'un autre bruit de marche derrière elle attira son attention. Heureusement que les halfelins jouissaient d'une ouïe qu'ils considéraient généralement supérieure à celle des humains. La tenancière replète se dirigeait vers leur salle, sans doute pour leur apporter les fruits qu'elle leur avait promis.

« Attend, hey... réduis pas tout en cendres d'accord ? Je reviens... »

La voleuse sauta à terre et se dirigea en trottant vers l'entrée de la salle.

« Merci... Donnez-moi ça et ne levez pas les yeux ! ordonna-t-elle à la tenancière, qui avait fait un pas dans la pièce.
– Ooooooh, d'accooord, si vootre mooonsieur est pudiiique. »

La femme s’exécuta, passant sa corbeille de fruits à Ruth. Elle devait avoir parfois ce genre de requête provenant de clients soucieux de ne pas être vus nus, car elle n'eut aucun soupçon supplémentaire. Renard revint aussitôt chargée de ces quelques nouvelles denrées fraîches. Elle leva de nouveau le regard vers Ludya, dont la peau était devenue plus brune que n'importe quel natif de Solaria.

Elle prit le fait d'être encore vivante comme un signe encourageant, et s'essaya à détendre l'atmosphère (surtout pour elle-même)... c'était aussi une occasion de voir si la transformation n'avait pas fait perdre son sens de l'humour au jeune spadassin.

« Du coup, tu prendras des dattes ou du sang de jeune vierge pour combler ta faim...? » demanda-t-elle, faisant référence aux fruits qu'elle laissa à disposition sur le rebord du bassin.

Ses cheveux, ainsi qu'un de ses bras qui alla rejoindre son épaule, couvraient de nouveau ce qu'elle avait de poitrine, et qui n'était pas difficile à faire disparaître. Elle aurait encore sans doute pu prendre la fuite, mais outre leur bonne ouïe, une autre chose caractérisait les halfelins... et c'était leur curiosité.

« Illusion, métamorphose ? Qu'est-ce qui s'est passé exactement ? »

S'il s'agissait d'une illusion, alors elle était excellente : supérieure sans doute à celles qu'elle était elle-même capable de créer. La tenebroso avait réellement eu l'impression de sentir le métal du bras, et n'avait détecté le mouvement d'aucune queue excédentaire... Encore une fois, elle se sentait un peu à la traîne.

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Les terres sauvages / Re : Les joyaux du désert [Ludya]
« le: vendredi 29 janvier 2016, 01:27:33 »
La halfeline se tenait à peu près droite sur le bord du bassin, patientant pour que Ludya l'assiste dans son difficile exercice de déshabillage. Mais elle ne s'attendait certainement pas à ce que sa première action soit de l'asperger en donnant des grands coups de pieds dans l'eau tiède. Elle poussa une exclamation de surprise en sentant le liquide la mouiller. La voleuse ne faisait qu'un mètre trente, et il ne fallut pas plus de quelques éclaboussure pour que tout son dos fut trempé.

« Espèce de… j'ai pas d'autres vêtements ! Ça t'a traversé l'esprit ?! »

Ruth protestait pour la forme. Ce n'était pas si grave : sous les feux du soleil de Solaria, les vêtements devaient sécher plus vite que n'importe où ailleurs. Encore animée par l'énergie de la surprise, elle se retourna et s'exclama, un grand sourire amusé aux lèvres :

« Si t'en as fait exprès… ! »

Mais elle ne put pas terminer sa phrase : le comportement de Ludya venait d'assez brutalement changer. L'exclamation qu'il avait poussé ne laissait pas trop de doute sur la survenue soudaine d'un événement inattendu. Du reste, elle ne s'expliquait pas qu'il ne fut pas capable d'enlever quelques cordons (c'était après tout beaucoup plus simple que de les lacer) et elle ne croyait pas cette fois qu'il s'agisse d'un jeu. Elle avait tout sauf envie de se faire rouler encore dans la farine, cependant elle préférait encore ça à rater quelque-chose de plus important et de potentiellement plus dangereux.

« Est-ce que ça va ? » s'enquit-elle, vaguement inquiète, en gardant son regard sur Ludya qui se tenait à la manière d'un chanteur de chorale.

Elle pencha la tête sur le côté, gardant un œil sur le spadassin alors que ses bras allaient dans son dos détacher sa tunique. Heureusement, la halfeline était extrêmement souple, et délier la fermeture n'était en réalité pas quelque-chose qui pouvait lui poser problème : elle aurait pu le faire avec un seul bras, et sans doute même avec une seule jambe. En fait, pour peu que son ombre eut été un peu moins éteinte, elle aurait pu le faire sans toucher le tissu.

Ses doigts agiles, habitués à délier les bourses, arrivèrent rapidement au bout de la dernière ficelle brune, et il ne lui resta plus alors qu'à faire passer l'ouverture des manches par-dessus ses épaules. Elle teint un instant le tissu humide contre elle, puis se baissa pour le déposer sur le sol. Elle rabattit en partie sa chevelure pour masquer son buste, mais ne se cachait plus tellement.

Ludya avait déjà eu un aperçu de sa personne lorsqu'elle s'était réveillé l'heure précédente. Découverte face à lui, torse-nue, elle avait encore des airs d'adolescente ou de poupée. Elle était sèche et finement musclée. Les courbes de son corps étaient lisses et beaucoup moins masculines qu'elle ne le laissait croire. Sa taille était assez marquée et son ventre rendu plat par des exercices quotidiens. Ses abdominaux, faisant légèrement saillir sa peau, laissaient deviner une absence totale de graisse. La seule entorse à sa féminité était sa poitrine menue, presque garçonne, dont on devinait sous les cheveux roux les minuscules extrémités roses.

La voleuse avait une multitude de tâches de rousseur sous le cou qui descendaient sur son décolleté, mais le reste de son corps aurait été d'un blanc presque immaculé s'il n'avait pas été tâché de sang séché rouge sombre.

« Sûr que ça va ? Tu m'as piqué quelque-chose et tu le planques dans ton dos ? »

Tout en essayant de comprendre, elle leva la jambe pour tremper un pied dans l'eau. Si ses estimations étaient justes, elle serait immergée environ jusqu'à mi-cuisse si elle y entrait entièrement. Mieux valait qu'elle enlève sa jupe, qui descendait un peu plus bas, avant d'entrer, donc. Ruth sourit et se garda une réserve. Elle s'assit plutôt sur le bord du bassin, les mollets seulement plongés dans le liquide. La torsion que la position appliquait sur sa jupe laissait entrevoir un peu de ses cuisses, sans dévoiler l'essentiel. Toujours sans trop relâcher son attention, elle écarta finalement sa chevelure pour se passer de l'eau sur le haut du corps. Avec le sang, l'onde autour d'elle ne tarda pas à prendre une légère couleur rougeâtre.

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Les terres sauvages / Re : Les joyaux du désert [Ludya]
« le: jeudi 28 janvier 2016, 21:50:13 »
Sous le coup de la surprise, le regard vert de la voleuse se figea un instant, alors que son chant s'arrêtait tout aussi brusquement. Ses doigts toujours doucement posés sur la peau brune de l'aine du spadassin se crispèrent un peu, s'écartant de son entrejambe. Elle peinait à comprendre ce qu'elle voyait, ou plutôt ne voyait pas. Bien qu'il était d'habitude difficile de la surprendre, elle n'aurait pas pensé que ce serait elle qui se trouverait dans la situation de ne plus savoir quoi faire. Jusqu'au dernier moment, elle n'avait en effet pas disposé de beaucoup d'indices quant à l'absence totale de sexe de celui qu'elle courtisait.

Décontenancée d'abord, l'explication de Ludya lui fit relever les yeux vers le visage embarrassé de ce dernier, son corps encore arqué sur le corps du jeune – homme ?

« Ah… d'accord, tu m'as eu » hésita-t-elle.

Puis elle éclata d'un rire clair mais doux.

Rapidement, sa main remonta vers sa bouche pour contenir un amusement qui aurait pu être mal interprété. Dans cette affaire, elle était au moins aussi gênée que Ludya. La tenebroso avait le sentiment un peu désagréable d'avoir été menée par le bout du nez dans un jeu de séduction qui n'avait pas lieu d'être. Heureusement, son tempérament de joueuse était plus présent encore que ses tendances de mauvaise perdante. D'une façon ou d'une autre, elle était décidée à avoir sa revanche dans ce genre de tromperie.

Pour autant, et elle ne se l'expliquait pas encore, Ludya avait semblé sincèrement troublé par les avances qu'elle lui avait faites jusqu'ici. Elle n'était pas capable de savoir si l'embarras avait été réel… ou s'il s'agissait d'un jeu d'acteur très pointu de la part d'un spadassin autour duquel décidément beaucoup de mystères planaient. La halfeline lui jeta un regard à la fois amusé et suspicieux.

« Au moins je me doutais déjà que tu n'étais pas du tout, mais pas du tout, humain » fit-elle en se relevant souplement.

En quelques gestes fluides, ne laissant plus rien paraître de sa perplexité et de sa vexation, la rousse tourna le dos à son interlocuteur. Elle fit mine de s'en désintéresser pour se plonger de nouveau dans la contemplation du bassin. Les cinquante centimètres de profondeur d'eau lui faisaient bien envie. Elle n'avait pas une culture de l'hygiène parfaite mais il fallait bien avouer que la chaleur intense de Solaria n'aidait pas à conserver longtemps des odeurs corporelles irréprochable. La voleuse aurait même pensé que c'était la raison pour laquelle les habitants de cette ville appréciaient tant les encens, les parfums… et les bains publics.

Du reste, elle était encore couverte du bassin au cou du sang du mercenaire qu'elle avait poignardé plusieurs heures plus tôt ce qui était une sensation encore plus déplaisante. Tournant toujours le dos à Ludya, la jeune femme jouait l'indifférence de manière un peu grossière. C'est qu'elle avait été vexée malgré tout, et qu'elle n'avait aucune idée de la manière dont elle allait se rattraper pour le moment. Au moins pouvait-elle continuer à le taquiner et à ne pas une affaire.

« Tu me dis qu'il y a quelque chose là parfois ? Hey. Je te crois pas une seconde. Prouve le si tu peux. Sinon, viens au moins m'aider à défaire ma tunique… »


Ruth dégagea de son dos sa longue chevelure rousse, permettant l'accès aux cordons dans son dos qui maintenaient son vêtement blanc fermé, au-dessus de sa jupe ondulée verte. Quand il le lui avait mis, elle avait déjà senti Ludya trembler en laçant le tissu. Peut-être se montrerait-il plus adroit cette fois.

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Prélude / Re : Neith, la Porteuse de Volonté [Validémonisée]
« le: mercredi 22 avril 2015, 04:04:30 »
Voleuse ! Voleuse !

... bon, alors ça nous fait un point commun. Bienvenue !

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Prélude / Re : Evi, le voleur de brouillard [Valicidé]
« le: vendredi 20 février 2015, 17:40:59 »
Vous êtes vraiment doués pour amener de nouveaux joueurs. C'est super de votre part. :)

Bienvenue, collègue !

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Les terres sauvages / Re : Les joyaux du désert [Ludya]
« le: jeudi 05 février 2015, 01:26:36 »
Il était encore une fois impressionnant pour la voleuse de constater avec quelle vitesse Ludya pouvait alterner les instants d'habileté héroïque et ceux de maladresse burlesque. Elle s'était bien sûr attendue à ce qu'il se débatte un peu, au moins pour le principe, contre son déshabillage forcé, mais elle n'avait pas prévu qu'il tombe au cours de la même manœuvre. La première chose qu'elle fit fut de s'assurer que le spadassin ne s'était pas fait mal en chutant sur le carrelage au sol.

« Hey, ça va ? » pouffa-t-elle en constatant que l'adolescent était heureusement sacrément solide.

Surtout, l'état de son coccyx ne paraissait pas être sa principale préoccupation : il protégeait plutôt l'autre côté de son anatomie, temporairement exposée au profit de la descente de son sous-vêtement. Elle n'eut sur l'endroit intime qu'une brève vision, bien qu'elle n'en rata pas beaucoup. Ses observations la laissèrent un peu perplexe, sans la surprendre outre mesure. Après tout, Ludya n'avait pas de signe de barbe et malgré sa musculature harmonieusement développée, il était peut-être tout juste pubère. Il était assez naturel que ce qui faisait de lui un homme n'ait pas de caractère particulièrement impressionnant…

« Tu crois que les hafelins, eux, ce sont des étalons ? Je te rappelle que j'appartiens à une race qui ne mesure en général pas plus d'un mètre, alors, t'as pas à avoir honte… » lui fit-elle remarquer d'un ton rassurant.

Qu'il insiste autant l'intrigua tout-de-même. Peut-être la sienne était-elle réellement d'une taille très réduite. Ruth n'avait pas besoin de se mentir à elle-même pour prétendre qu'elle n'en avait pas grand-chose à faire. Au contraire, les attributs mâles des humains étaient souvent d'une dimension un peu trop grande pour elle, et les ébats ne se faisaient pas sans une certaine douleur pour elle. Une douleur qu'elle avait apprise à aimer, d'une certaine manière, car elle avait pour elle toujours fait partie de l'acte, cependant elle n'était pas contre des attentions plus douces.

« Ce sera mieux comme ça, en plus… » ajouta Renard avec un sourire équivoque.

Prochaine étape : se mettre à sa hauteur, mais il ne s'agissait pas cette fois de monter sur un banc, au contraire. Dans un mouvement félin, la halfeline se retrouva à quatre pattes, et une seconde plus tard, elle avait glissé juste devant Ludya. Doucement, elle posa une main sur un de ses genoux nus, et la fit lentement remonter vers la cuisse. Elle fredonna du bout des lèvres un petit air castelquisian, qui sonnait comme une berceuse.

« Lorsqu'elle tourne ses yeux,
Vers toutes les voiles et derrière les cieux.
»


La tenebroso hésita à y mettre un peu de magie, de sa berceuse crépusculaire qui aurait pu détendre le jeune homme. Mais même s'il n'aurait sans doute pas senti la manipulation, l'enchantement avait aussi tendance à faire souffrir les cibles d'une légère amnésie… et ce n'était certainement pas ce qu'elle voulait. Elle braqua son regard vert, amical et paisible, dans celui de Ludya, alors qu'elle poussait légèrement sur sa hanche pour l'écarter, d'un geste naturel.

« Porté par le courant du flot profond,
La mère voit encore son garçon,
»


Elle longea tendrement le galbe de la jambe musclée. Elle avait toujours préféré la sévérité et le dynamisme des courbes des athlètes, les garçons vigoureux, aux corps moins rudes des intellectuels.   Ruth remonta encore et remonta légèrement la chemise sur le ventre, découvrant juste un peu plus la peau bronzée. Elle laissa une caresse sur cette zone qu'elle savait si électrique, du bout de l'index, en la frôlant jusqu'au nombril.

Enfin, très délicatement, ses doigts agrippèrent le haut du sous-vêtement du spadassin. Il était vrai qu'à travers, elle ne voyait aucun relief… peut-être le jeune homme était-il en vérité une jeune femme. Ruth hésita une fraction de seconde, un peu troublée par cette nouvelle hypothèse, qui expliquerait également le prénom assez féminin de l'adolescent(e). Elle n'avait jamais essayé quelque-chose de sérieux avec une autre fille, toutefois, elle ne pensait pas que cela la dérangerait.

« Jadis s'éloigner, à l'ombre d'un chagrin :
Enfant qui voguait vers son destin.
»


Aussi Ruth décida-t-elle de continuer, le jeu et la fougue ayant été remplacés dans son attitude par une rassurante assurance. Dans sa poitrine pourtant, son propre cœur accélérait. Docilement, le tissu quitta la taille et glissa sur les hanches, puis encore plus bas…

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