One Shot / Un Jour Sans Fin (Abandonné)
« le: jeudi 21 septembre 2017, 18:12:08 »Alors qu'elle se prépare pour la soirée , Céleste passe en revue les évènements de la journée.
Tout avait pourtant bien commencé; samedi est la seule journée ou sa famille s'absente du domicile avant elle. Sa mère au travail, son frère a ses cours et son père aux alcooliques anonymes, elle a la maison pour elle seule jusqu'à son cour d'histoire en milieu de matinée.
Ce matin, elle avait pris le temps de se faire belle, choisir méticuleusement sa tenue parmi les vêtements qui jonchaient sa chambre et même prendre un bain.
Elle en avait profité pour pousser la sono à fond et mettre une reprise de Britney Spears par les fils de Franck Zappa, chantant "Hit me baby one more time" à tue-tête en se maquillant.
La veille, Sachiko lui avait fait un compliment qui l'avait travaillée toute la nuit. Elle en pinçait grave pour ce jeune homme et elle avait prévu de lui déclarer sa flamme l'après-midi même. Ils devaient se retrouver au lac du parc pour profiter des derniers jours ensoleillés de septembre.
Voilà pourquoi, une fois n'est pas coutume, Céleste avait décidé de porter un peu de couleur. Juste un peu.
Ses mi-bas rayés noir et rose feraient parfaitement l'affaire, les rayures offrant au galbe potelé de ses cuisses une mise en valeur parfaitement adaptée. Elle s'était enfin décidée à mettre sa robe courte noire, bien qu'elle préfère le confort de ses t-shirt amples, car elle savait que celle-ci offrirait à son décolleté la profondeur qu'il méritait. Un petit nœud noir en satin ornait le devant de sa robe, et elle avait hésité longtemps avant de décider de le laisser. Enfin, elle avait enfilé des mitaines en résille noire avant d'ajouter ses bracelets de force en cuir et son collier. Une paire de petites Doc Marten's noires complétaient sa tenue.
Pour le maquillage, Céleste s'était contentée de noircir ses lèvres et de rehausser son regard d'un trait de khôl qui finissait en pointe à l’égyptienne
Elle avait traversé le cour d'histoire par une longue rêverie, à peine interrompue quand ils se rendirent dans la sale de projection pour voir un film sur l'implication du japon dans la seconde guerre mondiale. Elle avait même finit par s'endormir jusqu'au retour des lumières.
Ensuite, elle s'était rendue en ville pour manger et faire un peu de shopping mais toutes les tenues qu'elle avait éssayées étaient hors de portée de sa maigre bourse.
C'est les bras vides qu'elle s'était finalement rendue au parc pour retrouver Sachiko et ses amis, le moment qu'elle avait attendu toute la journée. Ils avaient passé un moment agréable au bord de l'eau. Akiji avait apporté quelques bières et Sachiko avait même fait tourné un joint. L'instant était détendu et leurs rires avaient accompagné agréalement cette douce chaleur d'automne jusqu'à la fin d'après midi jusqu'à ce que Céleste se décide àenfin à prendre Sachiko à part pour lui déclarer sa flame. Ses mots résonnaient encore dans sa tête:
"Ecoute Céleste, je t'aime bien mais je pense que ce serait dommage de gâcher notre amitié comme ça."
Pour une fois qu'un garçon n'en voulait pas qu'à son cul, il fallait qu'il lui fasse e coup de la friend-zone! Dépitée, Céleste avait quitté les lieux sans même dire au revoir aux amis de Sachiko.
Ce n'est qu'une fois de retour chez elle qu'elle avait reçu le message de Brittany. Céleste n'avait pas la moindre envie de sortir de chez elle et voir du monde l'enchantait encore moins (à plus forte raison Brittany) mais elle savait d'expérience qu'on ne refusait rien à la garce du lycée. Décliner l'invitation reviendrait à signer l'arrêt de mort de sa vie sociale et à se retrouver souffre-douleur pour la petite anglaise jusqu'à la fin de l'année.
Et puis elle avait bien besoin de changer d'air malgré tout et elle était sûre que Mia serait de la partie, elle qui était toujours présente pour soutenir Céleste dans les moments difficiles.
Quelle idée! On a plus l'age de faire des soirées pyjama! Des fois je me demande ce qui peux bien se passer dans la tête de Brittany.
Il n'y avait pas d'arrêt de bus à coté de la demeure de Brittany et Céleste dût marcher un bon quart d'heure avant d'atteindre le riche manoir de la jeune fille. C'était un petit château datant de l'ère Edo qui avait appartenu à un seigneur executé par le shogun pour sorcellerie.
Celui-ci surplombait les hauts de Seikusu et son jardin, toujours très bien entretenu, eut un effet appaisant sur Céleste quand elle le traversa pour rejoindre la cour principale. La décoration avait peu changé depuis les guerres féodales et Céleste eu l'impression d'avoir fait un voyage dans le temps.
Brittany, Mia et Fumi attendaient Céleste dans la grande chambre sous la toiture centenaire ou la britanique avait ses appartement privés.
Sa chemise de nuit à dentelle blanche et ses pantoufles lapins enfilés, Céleste se sentait ridicule et aurait préféré de glisser sous la couette pour sangloter, mais Brittany proposa une activité qui pourrait peut-être lui changer les idées.
Elle sorti d'un coffre en bois, aussi ancien que la maison, une planche en marqueterie finement travaillée. Sur celle-ci on pouvait voir des rangées d'idéogrammes un peu comme sur une planche wija et une estampe représentant une femme à moitié nue. Sur le pourtour, des miniatures représentaient des scènes érotiques gênantes, mêlant hommes, femmes et créatures étranges.
"Ce soir les filles, on va invoquer un esprit !"
Brittany tenait ses poings sur ses hanches, d'un air de défi. Finalement, la soirée pyjama n'avait dû être qu'une excuse pour leurs parents et Celeste était toute excitée à l'idée de tenter une expérience nouvelle.
"Tu sais te servir de ce truc là toi ?"
"Bof, c'est facile, il suffit de savoir lire, c'est comme pour les plats tous prêts: les instruction sont au dos"
Effectivement, il y avait texte bref suivi d'une incantation à réciter. La table était censée servir à communiquer avec l'esprit si l'invocation ne marchait pas. Un peu comme une hotline de dépannage.
Brittany entrepris de lire la litanie à voix haute, mais sans effet. C'est alors que Céleste reconnu un idéogramme particulier, prononçable de deux manières différentes en fonction du contexte. Céleste suppose donc que la version littéraire, peu usitée est la plus adaptée dans cette situation.
À son tour, elle s'applique à lire le texte, en y mettant le ton et en prenant plaisir à y ajouter une emphase théâtrale toute indique pour impressionner ses camarades.
Le silence se fait. Les jeunes filles se regardent, espérant un nuage de fumée, un clignotement des lumières ou un quelconque signe, mais rien ne se passe. Après ce qui semble une éternité, Brittany, Mia, Fumi et Céleste brisent le silence et éclatent d'un rire commun, comme pour exorciser la peur.