Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre > Centre-ville de Seikusu

Le prix de la liberté. - Masa

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Masamitsu Hiruka:
Soit elle n'était pas fan des politesses, soit les choses étaient bien différentes dans son monde. Mais l'étrange chatte humaine n'était pas méchante ; Masa ne le pensait pas, en tout cas. Kleora, c'était son nom, prenait même clairement sur elle pour lui demander de l'aide : un toit et à manger, et des informations sur ce monde. Il allait falloir qu'il lui fasse découvrir Alexa...

Comme elle le constatait elle-même : elle semblait effectivement venir d'ailleurs, et ils ignoraient tous les deux complètement comment le monde réagirait à sa présence. Vu le nombre de légendes urbaines traînant dans cette ville, qui était presque une curiosité mondiale, Masa ne pouvait s'empêcher d'imaginer que le gouvernement ou d'autres groupes avaient l'habitude de s'occuper de ce genre d'apparitions, et si aucune n'était à signaler aux informations alors...

Il préférait ne pas y songer. Imaginer ce qui pouvait être fait à une personne comme Kleora lui donnait des frissons dans le dos et le renvoyait à des images atroces dignes des heures les plus sombres de l'Histoire. Il fallait qu'il la planque et qu'ils trouvent... un plan, quelque chose ! Et elle semblait sur la même longueur d'ondes, lui demandant où il habitait.

"Pas loin. Viens avec moi ! J'ai de quoi manger et répondre à tes questions !"

Pour le moment. Est-ce que tu as payé les dernières factures ?

Le Japonais grinça des dents en chassant les pensées noires, à nouveau. Il avait un plan, mais il n'osait pas le réaliser. Il aurait préféré la voie simple et rassurante du salariat, mais il aurait déjà fallu qu'il puisse garder un emploi...

Et il avait balancé ce qui lui restait en poche dans le repas de ce soir.

Merde !

Ce n'était pas le moment d'afficher ses doutes. Sans trop savoir comment, il parvint à récolter assez de confiance pour indiquer la direction à la neko, qui, une fois couverte à nouveau, put le suivre sur le court trajet jusque chez lui, à travers un quartier calme à cette heure, mais méconnaissable pour elle, avec ses câbles électriques, ses lumières artificielles et son sol bétonné. Masa fit son possible pour lui expliquer le quoi et le pourquoi du comment pendant leur petite marche.
Il n'aurait jamais cru qu'il aurait du mal à expliquer à quelqu'un ce qu'était l'électricité ou comment fonctionnait une voiture.

Ils finirent par arriver dans son tout petit studio. Les lieux n'étaient pas vraiment en désordre mais, dans ce petit espace, le moindre oubli constituait un bordel en soi. Après avoir posé le sac de courses, il aplatit un peu son drap, poussa son pyjama sous son lit et ferma l'ordinateur portable qu'il posa à la verticale au fond de sa petite table.

"Fais comme chez toi ! Euh... Tu as soif ? Tu as très faim ? Tu es plutôt viande ou poisson ?"

Kleora:
L’humain la conduit à son domicile. Elle est bien loin de ses préoccupations, de s’imaginer à quel point la vie peut être complexe. Au final, l’hybride est soulagée de trouver un logement pour la nuit. Rester seule dans la rue aurait été une tâche bien ardue ; elle s’en rend compte sur le chemin. Kleora est habituée à un certain confort, un certain luxe dans le manoir de son maître. Sans compter les serviteurs qui lui avaient été personnellement attribués.

Enfin, la féline peut s'en passer, tant qu'elle n'a à dormir dans un endroit aussi austère et hostile. Aucune place n'est laissé à la nature, tout est gris et laid. Même dans la capitale d'Ashnard où la terranide avait trouvé sa place, les bâtiments ne lui paraissaient pas aussi intimidants.

Silencieuse observatrice, elle écoute avec intérêt les brèves explications de Masa. La route lui semble durer une éternité dans cette jungle urbaine. Mais arriver au minuscule studio est un véritable soulagement.. Elle ne se sent plus engloutie dans l’immensité moderne. Un peu de simplicité lui convient bien, pour une fois. Cependant, Kleora reste debout dans l’entrée sans savoir où s’installer.

« Je veux bien un peu d’eau. Pour la nourriture qu’importe, je prendrais ce dont tu ne veux pas. »

Son regard détaille de nouveau le petit logement.

« Où te laves-tu ? Il n’y a pas vraiment de place pour remplir un bain ici.»

L’hybride ressemble à un chat de salon, soignée et élégante. Elle a eu l'habitude d'être choyée par son maître et les serviteurs. A ses habits propres, à sa cape épaisse ou à ses cheveux parfaitement entretenus, il est assez aisé de s'en rendre compte.

Masamitsu Hiruka:
Après un chemin sous haute tension, l'étrange neko semblait se calmer à l'intérieur. Était-ce une chatte d'intérieur ? Pour Masa qui craignait de tomber sur une créature n'aimant que les grands espaces, l'idée avait quelque chose de rassurant.

Evidemment, il ne réalisait toujours pas l'ampleur de la différence entre leurs mondes. Pour lui, le milieu de Seikusu était la normalité la plus absolue. Pour certains Terriens, c'était déjà un autre univers. Alors pour elle, il ne pouvait même pas imaginer ce qu'elle devait ressentir et penser. Et puis, c'est vrai qu'il cogitait assez sur ses propres soucis. Il avait prévu de mourir en laissant ses soucis inextricables derrière lui et le voilà engagé à prendre soin d'une mutante parfaitement inconnue.

Tu sais pourquoi tu lui as tendu la main...

Oui, il le savait bien, au fond de lui. Il n'était pas généreux à ce point, même s'il ne se voyait pas la laisser dehors comme ça. Ce qui l'avait poussé à l'amener chez lui, dans le fond, c'était le fait qu'elle était sacrément belle. Il ne pouvait le nier. Sa présence l'intimidait, et ce n'était pas seulement cette manière, gracile et princière, qu'elle avait d'attendre au milieu du chemin que quelque chose soit fait pour elle. En lui ouvrant une bouteille d'eau en plastique pour la lui tendre, il prenait garde de ne pas la frôler, de peur de perdre la tête, sans même réaliser qu'elle n'avait jamais vu du plastique avant aujourd'hui.

Qu'est-ce qu'il allait faire à manger, alors ? Tout ?! Ne devrait-il pas, peut-être, en garder un peu ? Il avait prit beaucoup pour son ultime repas, peut-être qu'il avait de quoi faire au moins deux repas pour deux ? Il ne savait pas tout ce qu'elle pouvait manger et, dans le fond, il y avait matière à célébrer : leur rencontre et le sauvetage tacite d'une vie.

Ca va faire du boulot. Heureusement, je devrais avoir un peu de temps.

"Oui, tu n'as qu'à te laver pendant que je fais à manger. Suis-moi !"

Le suivre n'était pas spécialement nécessaire au vu de la taille de la chambre, et il la contourna en jouant un véritable numéro de contorsionniste pour ouvrir la porte de la salle de bains et y entrer, y allumant la lumière. C'était très simple et japonais, avec une vasque et un miroir où faire sa toilette, et une baignoire carrée avec douchette et une climatisation réversible pour sécher le linge étendu là dans la journée. Masa décrocha d'ailleurs caleçons, chaussettes et t-shirts en rougissant pour les jeter dans un coin.

Puis, il essaya d'expliquer le fonctionnement de la douche.

"Tu te mets au milieu de la baignoire... On règle la température de l'eau ici. Là, c'est plus chaud, là, plus froid... Ici on règle la puissance du jet... Euh..."

Il lui jeta un regard de biais circonspect et se gratta la tête, la douchette au bout du bras comme un membre perdu dont il ne savait plus quoi faire.

"Tu n'y comprends rien du tout, n'est-ce pas ?"

Il était un peu embarrassé de ne pas pouvoir expliquer très simplement tout ça, mais il aurait été encore plus embarrassé s'il osait songer à l'idée de l'aider ou de lui faire une démonstration, ou encore... ou encore...

Mais dans quoi je m'embarque, moi ?!

Kleora:
Kleora se saisit de la bouteille tendue. La matière étrange attire sa curiosité, autant le bruit qu’elle fait une fois serrée entre ses graciles doigts. Mais la soif provoquée par ce long voyage la convainc d’arrêter de jouer avec. Elle porte le goulot à sa bouche pour en tirer quelques gorgées. Une fois rassassiée, elle tend la bouteille ouverte à son hôte, incapable (pour le moment) de la fermer par soi-même.

Pendant qu’il fait à manger ? Cette phrase l’a fait tilté, une fois la bouteille rendue. Il surestime peut-être un peu trop la féline choyée pendant de nombreuses années et les efforts considérables que l’entretenir va lui demander. Peut-être pas financier, la terranide est capable de manger peu et faire un effort mais plutôt physique… Pauvre humain, il ne sait même pas dans quoi il s’est embarqué.

Une fois dans la petite salle de bain, la baignoire paraît familière à l’hybride bien qu’elle peine à comprendre le système pour régler la température. Les explications foireuses de Masa ne l’aident guère. Mais quoi qu’il arrive, Kleora avait ambitionné de lui demander son aide. Naturellement, sans la moindre gêne, elle commence à se déshabiller à côté de lui. Sa cape tombe en première au sol, puis sa robe noire et ses sous-vêtements.

« Pas vraiment… Mais si tu m’aides, ça ira mieux, non ? J’ai besoin de toi pour me laver les cheveux et le dos. »

Ce que faisaient habituellement les serviteurs alloués par son maître. Loin d’elle, l’idée de rabaisser le japonais… C’est juste que son aide lui est essentielle. Elle vient à peine d’arriver dans ce monde ! Il serait cruel de la laisser seule si vite et sans la moindre aide.
Après ses paroles, la terranide entre dans le bain comme expliqué par Masa. Elle pointe un robinet.

« Pour faire couler l’eau chaude,c’est bien celui-ci ? »
Un peu hésitante, elle préfère lui demander confirmation avant de toute manœuvre. Tomber malade après une douche froide deviendrait vite pénible... D'autant plus que Masa tenait toujours la douchette.

Masamitsu Hiruka:
Perdu dans ses pensées, Masa n'avait pas considéré que l'improbable se produise. Incapable de réagir, il en fut réduit à observer Kleora se dévêtir devant lui avec le plus grand naturel du monde. Et si, extérieurement, son air passif ne le trahissait pas, intérieurement toutes les alarmes de son pauvre système venaient de sonner en même temps et c'était panique à bord. Difficile, en vérité, d'ignorer les yeux arrondis, les narines ouvertes ou la rougeur qui lui attaquait les oreilles et le cou, mais l'hybride agissait si naturellement qu'elle ne semblait pas voir le moindre problème à ce qu'elle faisait.
Le Japonais oubliait de respirer et venait de perdre la boule. Face au corps svelte, pâle et gracieux de la belle, ses attributs félins si étranges passaient à la trappe et une vague d'excitation l'inonda, rompant les barrages de son système limbique et causant un tapage furieux de son palpitant tandis qu'il perdait clairement le contrôle des choses dans son pantalon.
Il ne l'entendait même pas parler, mais c'est un regard un peu trop long de sa part qui le sortit de sa torpeur.

Merde ! Reprends le contrôle, abruti ! Elle te pose une question ! Euh... L'eau ?! La température ?! Oui !

Il fit un effort considérable pour se tirer de sa torpeur catatonique et se précipita presque à la rescousse, tombant quasiment sur le contrôle de la température pour essayer de lui réexpliquer.

"La température est réglée là. Tu vois ce petit écran ?"

La salle de bains japonaise, avec son robinet préréglé et ses toilettes parlantes, avait de quoi évoquer de la science-fiction déjà à beaucoup de Terriens, mais il espérait qu'elle puisse comprendre le fonctionnement et s'adapter.

"Tu peux monter là et baisser là."

Il fit une petite démonstration en baissant, puis remontant de quelques degrés.

"Ca, c'est la température que j'aime, mais tu peux régler pour toi avant d'aller à la douche, la prochaine fois. C'est quoi, ta température ?"

Au regard de la neko, il sut qu'elle n'avait aucune idée de ce que des degrés celsius pouvaient bien être et de ce que sa température idéale pouvait être. Ces prunelles améthyste étaient intimidantes tant elles suintaient l'assurance et l'autorité, et d'autant plus quand il était accroupi et devait se tordre le cou pour la voir, mais Masa ne pouvait s'en décrocher au péril de redescendre sur ses beaux seins ronds, son ventre plat ou ses hanches si...

Arrête !

"Tu sais quoi ? On va juste essayer et je vais... t'aider... tout du long..."

A mesure qu'il l'énonçait, il perdait le contrôle de ses jambes et il crut qu'il allait s'effondrer dans la baignoire. Il se retint d'une main en attendant que ses jambes de coton retrouvent en dynamisme, mais il sentit qu'il ne pourrait pas s'en tirer si vite alors qu'une évidence le frappait.

Si je dois l'accompagner, je ne vais pas pouvoir rester habillé moi aussi...

Cette fois-ci, il rougit comme une écrevisse et faillit défaillir.

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