Le temps était venu de mettre fin à cette rencontre. Bienheureusement, cet homme n'avais pas percé mon mensonge, et j'en étais soulagée, c'est le moins que l'on puisse dire. Il était clair qu'il était proche d'elle, et sa réplique sur la nature sauvage de nao me fit douter. Savait-il réellement ce qu'elle était ? J'allais partir en postulant que oui, puis je verrais par la suite. Bien entendu, je ne révèlerais rien, je n'étais pas stupide au point de mettre ma vie et celle de Nao en danger.
Ce fut le cas, et elle ne m'a semblé en rien sauvage.
Encore une fois, je mentais. Bien sur qu'elle avait été calme avec moi, mais tout en elle respirait d'une certaine bestialité primitive, un avertissement à tous les aggresseurs potentiels. En quelque sorte, j'étais jalouse de cette femme, concentré d'instincts et de pouvoirs. Moi, pour me défendre, je n'avais que mes armes et mon intelligence. Mais en même temps, je n'avais pas cette inquiétude de voir surgir à l'horizon le spectre de la perte de contrôle.
La réaction de la jeune femme me fit sourire. Ils étaient vraiment proches, mais plutôt comme un père et sa fille qu'amants. Aucun regard passioné ou autre, une simple complicité et taquinerie dont j'étais jalouse. Je n'avais personne comme ça à mes côtés... Seule Jessie était assez proche de moi, et on était amants... c'était fondamentalement différent. Puis elle me regarda et me dit qu'on allait se revoir, me tendant un bout de papier. Un autographe à première vue, mais en touchant le papier, je sentis qu'autre chose y était écrit... sans doute de quoi la contacter. Je souris de nouveau elle pensait à tout. Et puis ils plaisantèrent entre eux et elle remonta sur scène.
Je restai seule, face à Kashima durant quelques secondes. Que dire, que faire... rien. Je me contentai d'attendre, passive, il ne tarderait pas à remonter non ? Puis il se tourna vers moi et me sourit, me sluant avant de partir. Bien que ce sourire lui fasse plisser les yeux, me permettant de voir quelques rides marquant sa différence d'âge par rapport à moi, je rougis légèrement, et essayant de parler le plus calmement possible, un sourire aimable aux lèvres, je dis :
Tout le plaisir était pour moi. Bonne fin de concert...
Rester voir la fin, partir à la recherche d'informations ? Le mieux serait sans doute de rester, d'attendre. Sans plus d'informations, mes recherches n'avanceraient pas plus, et il me manquait toujours un labo pour avoir les résultats. Je me doutai que je n'aurais jamais le matériel pour faire mes analyses. Il ne me restait plus qu'à observer et réfléchir, deux activités pour lesquelles j'étais pas trop mauvaise. Je retournai vers mon perchoir, face à la scène. En plus, la musique était sympa, il y avait donc que du bonus à attendre.