Un vague sourire aux lèvres, Jack reste au sol quand la porte se referme derrière Gwen. Elle l’a
vidé, dans tous les sens du terme et le bas de son dos l’élance un peu lorsqu’il finit par se redresser. Il lui faut se laver rapidement, avant que le cours de sport des secondes ne se termine. Ignorant le foutre qui macule le sol, il se dirige vers les douches, optant pour une température chaude, presque brûlante, offrant avec délice son visage souillé au jet salvateur. Malgré tout, ses yeux le démangent.
Ouais, pas particulièrement agréable, la faciale. Même débandé, son chibre est encore lourd. Il le nettoie avec douceur, ignore la légère érection que suscite son contact tactile.
Un partout. L’idée d’une compétition avec Gwen l’amuse beaucoup; rien à voir avec les relations plutôt unilatérales qu’il entretient avec certaines élèves du lycée, davantage des vides-couilles que des amantes. Lorsque l’adrénaline retombe enfin, il grimace. Les choses ne se sont pas exactement passées comme prévu. Même si Gwen semble en définitive avoir retiré une certaine satisfaction de leur première rencontre, il se méfie de la réaction qu’elle pourrait avoir à tête reposée. Doit-il craindre pour sa place ? S’attendre à faire un tour au commissariat de Seikusu ? Finalement, il se sèche et se rhabille sans hâte, avant de quitter les vestiaires… Pour tomber nez-à-nez avec
le gros -il a oublié son patronyme.
“Ah heu, salut… Cher collègue.”L’autre maugrée une réponse du bout de ses lippes gonflées, avant de disparaître au coin du couloir. Est-ce un
sourire, qu’il a vu se dessiner sur son visage porcin ? Il fronce les sourcils, avant de s’éloigner d’un pas chaloupé, avec un mauvais pressentiment. Le reste de sa soirée fut paisible, sinon ennuyeuse. Correction de copies en retard, Netflix, vérification de sa boîte mail et là… Un
message, reçu à 22h30, d’un contact inconnu, provenant de toute évidence d’une boîte mail créée pour l’occasion. Objet :
“les douches”. En pièce-jointe, un fichier vidéo. Avant même de l’ouvrir, Jack, mortifié, sait déjà ce qu’il va y trouver. Et le professeur de s’enfoncer dans son fauteuil en se voyant, les quatre fer en l’air, se faire bouffer le cul par son adorable collègue.
“Et merde.”Vous appréciez la vidéo, Monsieur Taylor ? Si vous ne voulez pas qu’elle soit rendue publique, faites exactement ce que je vous dis. Vous recevrez bientôt d’autres informations.
Il n’a pas besoin de réfléchir bien longtemps pour comprendre - du moins spéculer sur - l’identité du coupable.
Le gros, assurément. Sa présence sur les lieux, son regard, son sourire. Le timing était trop parfait. Malheureusement, il manque de preuves et solliciter l’aide de sa hiérarchie dans une affaire aussi délicate n’est pas une très bonne idée.
***
Sur la défensive pour toutes ces raisons, il ignore carrément la jolie blonde pendant quelques jours, bien que le souvenir de ses lèvres pulpeuses et l’idée de remuer son chibre en elle le déconcentrent régulièrement. L’idée d’attraper le petit gros par le col lui a plusieurs fois traversé l’esprit et il bout intérieurement chaque fois qu’il le croise au détour d’un couloir et dans la salle des professeurs. Il doit bien le reconnaître, l'intéressé joue bien la comédie, en feignant une indifférence polie. Quant aux informations annoncées, elles tardent.
Mais finissent par arriver.
Le soudain revirement du comportement de connasse - il faut bien le reconnaître - de Gwen le surprend. Décidément. Il s’en voudrait presque de dérouler le plan qu’il a prévu pour elle… Ou plutôt que le
petit gros a prévu pour elle.
J’ai pas le choix de toute façon... C’est à son tour de rester de marbre, lorsqu’elle s’assoit à côté de lui, de ne pas loucher sur sa poitrine outrageusement exposée, de détourner carrément le regard en soupirant lorsqu’elle se penche. En revanche, il lui est impossible de réprimer l’immédiate réaction physique que sa main baladeuse produit ; une belle érection partielle et bien visible, compte-tenu de la taille de son chibre.
“Allons bon”, rétorque-il à son amante avec un sourire compréhensif.
Il est soulagé; il n’aura pas à la reconquérir, ce qui, inévitablement, lui facilite la tâche. Lorsque ses doigts écrasent son sexe, il étouffe un grognement étouffé, soupire d’aise. Le coup du calepin le fait sourire et il doit se contenir pour ne pas glisser sa grosse main entre les cuisses de la blondinette. Plusieurs rangs devant eux, le petit gros se retourne de temps à autre, l’air de rien.
La petite chienne est en chaleur, constate-il, avant de saisir son téléphone, pour envoyer quelques textos.
Comme sa collègue, aucune des informations relatives à la rentrée ne s’impriment dans son esprit. Sa grosse queue moulée dans son chino, il emboîte le pas à la jeune femme, s’efforçant de ne pas rester trop longtemps bloqué sur son merveilleux petit cul. Il se demande si elle aime se faire sodomiser… Il s’agirait de lui rendre la pareille. Lorsque ledit postérieur s’écrase sur son sexe, par réflexe, il s’empare des hanches de la jeune femme, ses doigts s’enfonçant dans la peau malléables de ses hanches.
“Oups.” Il se penche brièvement à son oreille, le souffle court.
“Salle 302, dans dix minutes”. Il la relâche moins de trois secondes plus tard, mais il sent de nombreux regards courroucés sur sa nuque, s’éloigne en haussant les épaules. Après avoir échangé quelques banalités, il prend congé, non sans oublier de saluer chaleureusement le directeur de l’établissement.
***
Si Gwen obéit à Jack, elle pénètre dans une salle plongée dans la pénombre; les stores sont tirés, et la lumière est éteinte. Si elle s’avance davantage, quelqu’un referme la porte derrière elle, et un cliquetis lui indique qu’elle est désormais enfermée.
“Avance.” C’est la voix de Jack, qu’elle entend, dans son dos. Au loin, elle aperçoit deux silhouettes, moins massives que celle de son amant. En s’approchant et alors que ses yeux s’habituent à l’obscurité, elle peut reconnaître au fond, debout près du tableau blanc, deux de ses élèves les plus turbulents, Toshio et Mako, Mako étant le jeune homme qu’elle a envoyé chez le directeur. Ceux-ci semblent nerveux, mais indubitablement excités. Jack s’approche dans le dos de son amante, lui glisse son téléphone sous le nez, lui diffusant un extrait de la vidéo, avant de le remettre dans sa poche.
“Si on veut que cette vidéo reste privée, ‘faut qu’on fasse ce qu’il nous demande. Et il te demande de vider les couilles de tes élèves.” Désignant les intéressés du menton, il s’abstient de lui préciser que ses “exploits” seront filmés, mais elle peut s’en rendre compte par elle-même : une caméra vidéo est positionnée en évidence sur le bureau de la salle de classe. Un peu agacé - il lui est formellement interdit de participer, il s’éloigne de quelques pas, pour s’asseoir sur l’un des pupitres. Si Gwen essaye de s’enfuir, il n’hésitera pas - à contrecœur néanmoins - à l’en empêcher.
Ce n’est qu’une question de temps avant que son contact ne s'introduise sur l’ordinateur du
gros…