Une ressemblance qui en trouble plus d'un...[pv Nightwing]

Il fait bien froid sur Seikusu ce soir. Et le ciel n’est guère clément. Il est une nuit fraîche alors que Donna effectue sa ronde. L’air vient faire frissonner sa peau, alors que de fines gouttelettes ruisselaient le long de sa nouvelle combinaison de Wonder Girl. C’est Kyle qui lui avait donné l’adresse pour se faire faire une combinaison sur mesure, de plus, en spandex. Elle était noire, légèrement pailletée, rappelant le ciel étoilé qu’elle côtoyait désormais, ses hanches bercées par une ceinture grisâtre, simplement décoratrice en fait. La super-héroïne ne porte que des bottes blanches, avec un léger talon, et remontant jusqu’à mi-mollets. Sur ses bras reposent de grands bracelets faits dans un métal inconnu de la demoiselle, mais dit très résistant, dont aucune balle ne peut passer à travers, ni même un laser. Elle prend soin de laisser ses cheveux détachés, maintenant trempés par la pluie, pour ne pas trop ressembler à ce qu’elle est en civil. Le petit détail, et qui lui tient à cœur, ce sont ses boucles d’oreilles, ses étoiles en argent, qui lui rappellent tant Kyle. Cela lui donne l’impression qu’il est toujours là, malgré tout.


Un soupir dépassant ses lèvres charnelles, la demoiselle était, à l’heure qu’il est, trempée jusqu’au cou. Mais, malgré ça, elle continuait sa ronde dans Seikusu, à l’affût du moindre problème. Et même dans l’espoir de voir Kyle, ou Marie. Mais il était déjà bien tard, et le ciel se faisait de plus en plus sombre. Quelques nuages grondaient légèrement, laissant apparaître ces flashs qui annoncent mauvaise augure.


Alors, Donna stoppe son vol quelques instants. S’étant arrêtée sur le haut d’un immeuble, elle se posta droite sur le rebord d’un toit, observant les alentours d’un peu plus près, que la pluie gênait pour y voir correctement. Elle resta là un petit moment, avant de finalement quitter ce toit, et filer vers d’autres buildings, volant à raz des toits, pour mieux observer les alentours, et distinguer les éventuels malfrats qui y trainaient…

Une nuit comme les autres à Seikusu, pas mal de flics, encore plus de truands, et du pain sur la panche, enfin, ça c’est en général, il ne semblait pas être concerné ce soir, notre cher Nightwing. Non, rêveur ; il était là, à ne pas trop savoir quoi faire, où aller, ce qui n’était pas dans ses habitudes, mais parfois, il y avait des circonstances atténuantes, une circonstance blonde, mais qu’importe !  Il fallait se mettre deux baffes et repartir au travail ! Comme tentative de dégrisement il était monté là haut, sue l’un des plus haut immeubles de Seikusu dans le but de profiter qu’un petit saut de l’ange !

Il se mit en position et sauta dans le vide, grappin en main, il se laissa descendre à toute vitesse avant de déplacer son centre de gravité en le lançant. Sentant la prise assurée, il se balança d’un bon coup de rein pour atteindre une corniche sur un immeuble voisin pour finalement atterrir sur un toit. L’exercice dans sa façon de faire la plus extrême était quelque chose de non négligeable, une manière de penser à autre chose. Il souriait sur le toit pour franchir le vide le séparant d’un autre quand il se stoppya devant une silhouette qui lui était familière.

Non, ce n’était pas possible, il l’avait vu morte et sa mort avait scellé le sort des teen titans. Elle volait dans une direction précise et il mit plusieurs secondes pour se remettre d’aplomb. Ces secondes précieuses lui firent perdre du temps, mais il se lança à sa suite. Avanat de l’intercepter, il voulait vérifier…

Enfin, ça avait été son intention originelle. Ce n’était pas vraiment ce qu’il fit ! Non, il ne put s’empêcher de faire du bruit, pas énomrément, juste un peu, juste assez pour lancer dans sa direction un simple et unique mot.

« Donna ? »

Il ne l’avait pas crié , mais un simple mot est parfois mieux qu’un cri, il s’élança alors à sa poursuite dans la nuit.

L’eau de pluie ruisselle sur Donna, s’imbibant dans sa chevelure brune et ondulante, alors qu’elle se fraye un chemin dans sa nouvelle combinaison en spandex. Oh, qu’elle ressemblait à une vraie super-héroïne ainsi ! Enfin, en vérité, elle avait encore beaucoup à apprendre sur les ficelles du « métier », et devait surtout faire un peu plus face à sa phobie. Car, c’était cela le plus encombrant pour l’américaine. Pour l’instant, Wonder Girl n’avait eu que de rares cas où elle avait du intervenir avec force, avec ses pouvoirs, sur des hommes. Mais elle redoutait chaque fois de devoir intervenir.


Son vol se fait près des toits des buildings, toujours prête à se poster sur l’un deux pour scruter un peu mieux les alentours. Elle avance doucement dans les airs, pas très enjouée par cette soirée, insipide. Soudain, Donna entendit une voix masculine, derrière elle. Son regard se posa sur une silhouette humaine, toute vêtue de noir et de bleu. C’était un homme pour sûr, elle le reconnut à sa voix. Mais elle ne prit pas peur. L’homme, qui s’approchait de plus en plus de Wonder Girl, portait un costume de super-héros qui lui était familier.


- Kyle ?


Était-ce vraiment lui ? Non, ce n’était pas possible. Il avait arrêté de jouer Dark au moment où il avait retrouvé sa chère et tendre moitié, enfilant de nouveau son costume rouge et bleu de Sentinel Prime. Pourtant, la silhouette de cet homme lui faisait vraiment penser à son meilleur ami. Mais Donna ne se trompait pas. Kyle avait en plus retrouvé ses pouvoirs et ne s’embêterait pas à sauter de toit en toit pour rejoindre la brunette. Alors, le visage légèrement surpris, mais son regard azur posé sur l’homme, un peu froide. Elle était toujours dans les airs, éloignée que très légèrement d’un toit.


- Qui êtes-vous ?

Apparemment elle l’avait entendu et elle s’était rapprochée… il ne savait pas s’il devait en être content ou pas ! Allons, soyons fous !  Il prit le parti d’en être content et l’attendit, droit comme un i. Ce n’était pas qu’il était particulièrement surpris ! Mais cela lui faisait un choc !  Il l’avait vu mourir ! Bon, ce n’était pas comme si c’était la première fois qu’il la voyait revenir comme un fantôme depuis les morts… mais cela ne changeait rien ! En effet, il y avait toujours une chose de sure !  C’était que ça faisait un sacré choc !

Il était particulièrement nerveux, en lui, il trépignait d’impatiente et de joie, mais en dehors,  il paraissait nerveux, il serrait et desserrait les poings à répétition, ses muscles bandaient et débandaient. Il était vraiment sur les nerfs par le fait de l’avoir croisée… mais tout ne pouvait pas bien se passer… non, évidemment !  Rien n’est jamais facile, sinon, la vie serait bien trop belle et il serait au chômage !

Mais là, c’était blessant, et ça faisait vachement mal !  Il n’avait pas été reconnu ! Enfin merde, toute une partie de son passé qui n’existait pas ou plus… c’était toujours ça dans la gueule, mais pour info, non, il ne s’appelait pas Kyle… la douleur ne partait pas pour autant. Même si momentanément, il tiqua… Kyle ? Y avait-il donc quelqu’un d’autre qui portait un costume identique ? Mémo personnel :  à tirer au clair ! Mais revenons à l’affaiore en cours…

Il s’avança, effectuant de belles acrobaties impeccables, pour sauter de toit en toit avec le moins d’efforts possibles pour la rattraper, elle s’était stoppée alors autant en profiter. C’est alors qu’il entendit la suite. Elle lui demandait qui il était ? Mais ma parole !  Elle avait pris un coup sur crâne ?

Il soupira et s’assit au bord du toit, préférant cela à sentir ses jambes se dérober sous le choc morale et émotionnel… une manière aussi de ne pas être tenté de lui sauter au cou sans doute, pas de choc en plus pour elle de cette manière, mais il tombait des nues et était vraiment blessé…

« Mais enfin… c’est moi… »

Elle connaissait son identité secrète alors il n’avait aucune raison de ne pas faire tomber le masque pour tenter de raviver ses souvenirs,  sait on jamais, il le retira, révélant ainsi le peu de visage qui était jusqu’à présent caché.

« C’est moi, c’est Dick ! Tu ne te souviens pas ? »

Il était triste de cette réalité à la con qui faisait  qu’il se retrouvait face à une jeune femme qu’il connaissait et qui ne le reconnaissait pas… »

Cet homme n’était définitivement pas Kyle. Il avait beau lui ressembler, encore plus avec ce costume noir et bleu, cette voix n’était pas celle de son meilleur ami. Alors, Donna avait pris soin de rester à distance du toit, mais assez proche pour réagir s’il y avait un problème. Et aussi, parce qu’il s’agissait d’un homme, et que le fait que ce ne soit pas son ami en collants lui provoqua un frisson plus que désagréable, d’où les distances qu’elle prenait volontiers. Phobie quand tu nous tiens ! La super-héroïne se tenait droite, les pieds flottant dans le vide, le visage interrogateur. Elle croisa ses bras sous sa poitrine, attendant une réponse de l’homme masqué.


Mais l’inconnu décida de se poser, fesses sur le rebord du toit. Ses mains s’excitaient de nervosité, que l’on pouvait même lire sur son visage. Tout comme cette profonde tristesse que Donna arrivait à lire dans les yeux du jeune homme. Un instant, elle sentit son cœur se serrer face à la détresse de cet homme, mais se ressaisit rapidement, se demandant si cela n’était pas un stratagème pour l’attendrir et mieux l’attaquer après. Bon, il n’avait rien fait de mal mais il pouvait très bien être un super méchant !


Soudainement, l’homme dans sa combinaison moulante dévoila son visage dans son entièreté, retirant son masque noir. Dick, c’est ainsi qu’il se présente. Mais les traits du visage de la brunette trempée par la pluie montraient à quel point elle nageait dans l’incompréhension totale. Cet homme était un inconnu pour lui.


- Je ne connais pas de Dick. Je n’en ai jamais connu.


Ou bien, en avait-elle connue un, et qu’avec le drame qu’elle a subi à Tokyo, Donna ne s’en souvenait pas. Non, elle avait beau fouiller sa mémoire et tous ses souvenirs, aucun Dick ne lui revenait en tête. Ni même ce visage, qui semblait de plus en plus désespéré face aux réponses de la brunette. Mais quelque chose clochait tout de même. Il l’avait appelé par son prénom, et en croyant que c’était Kyle, elle s’était retournée. Raaaah, mais c’est quoi cette histoire encore ? Il n’y avait que Kyle, Marie, et peut-être Hitomi qui était au courant que Donna était Wonder Girl quoi.


- Comment connaissez-vous mon prénom ?


Mince. Ainsi, elle affirma qui elle était vraiment. Ce Dick, si cela était un tant soit peu son vrai prénom, pouvait désormais révéler la véritable identité de Wonder Girl à la presse. Et bon dieu, ça la mettrait dans des merdes pas possibles. Plus aucune vie privée, toujours à vivre sous la crainte d’être attaquée partout et tout le temps…Rien que cette idée enragea la jeune femme, qui ne put se contrôler et en oublia sa phobie. D’un geste rapide, elle se colla tout contre Dick, sa main droite resserrant le haut du costume noir et bleu, tirant sur le tissu, son visage dur proche de celui de l’homme, les sourcils froncés.


- Mais qui êtes-vous ? J’vous préviens, si vous révélez mon nom à qui que ce soit, vous aurez affaire à moi !

Et vlaaaaan, ça lui faisait particulièrement mal toutes ces  annonces, elle ne connaissait pas se Dick ? Ils avaient presque vécu ensemble depuis l’enfance et ensuite au sein des titans, pour commencer avant sa mort … mais elle était là !  Et ça, il ne pouvait pas nier que cela le soulageait un peu. Elle était vivante après tout et rien que cela devait le réjouir, mais voir une donna qui ne le reconnaissait même pas… non, ça ne lui faisait aucun bien…

Ils avaient presque grandi ensemble, ils avaient fait beaucoup de choses ensemble, et celle qui avait été sa plus proche amie, sa plus indéfectible alliée ne le reconnaissait pas…. Tous les traits du visage de donna le montrait… il en aurait volontiers pleuré mais il n’en fit rien,  Il regarda le vide, une bonne trentaine de mètres de vide le long d’un mur de pierre… il avait une forte et soudaine envie de sauter… mais non triple buse, ne saute pas, on te pleurerait !  Ce serait bête, par contre si un jour il savait que personne ne le regretterait, il ne se gênerait pas… au fond, on ne vit jamais que pour les autres…

« Je vous prie de m’excuser… je… je vous ai pris pour quelqu’un d’autre… »

Non, impossible, il ne s’était pas trompé, mais il ne savait plus quoi dire d’autre, il était désemparé et sans doute aussi désespéré, mais il tenait bon, il tenait ferme ! et il avait l’intention de comprendre le dernier mot de l’histoire.

« J’ai… j’ai connu une Donna… votre portrait craché… exactement comme vous… j’ai grandi avec elle, je lui ai tout dit… elle m’a tout dit… elle est décédé il y a peu pour la deuxième fois… alors j’espérais… toutes mes excuses pour cette erreur… »

Ce n’était pas une erreur, pas selon lui, mais au moins il disait la vérité à cette femme. Pourquoi ? Cette même impression de confiance que celle qu’il éprouvait pour Donna, sa Donna….

Malgré lui, ses yeux s’humidifièrent. Il les essuya très vite, comme pour faire en sorte que personne ne l’ait vu… mais les quelques larmes avaient été bien visibles… il en écrasa les reliquats et sortit son grappin… mieux valait qu’il parte.

« Et cette idée de votre identité, je l’ai toujours su. Donna ne me l’a jamais caché, et je n’en ai jamais parlé à personne… alors si c’est là votre seule crainte, elle n’a pas lieu d’être… »

Il se jeta dans le vide, il attendrait le dernier moment pour s’accrocher et se balancer, une manière d’obtenir une bonne dose d’adrénaline et d’oublier tout ça…

Toute cette histoire ne menait à rien. La jeune femme avait stoppé sa ronde, trempée par la pluie battante, car un « Donna ! » avait fusé dans l’air et l’avait interloqué. L’américaine avait cru qu’il ne s’agissait que de Kyle, mais ce n’était que Dick. Un Dick qu’elle ne connaissait pas d’ailleurs et qui était persuadé d’avoir à faire à une amie proche. Une Donna qui ressemblait trait pour trait à notre Wonder Girl, en plus d’avoir le même prénom de la fille dont parlait Dick.


C’est louche tout ça. Très louche même. Et la super-héroïne ne pouvait s’empêcher d’imaginer qu’il s’agissait là d’une pure tromperie de la part de ce Dick. Qu’il avait réussi à trouver la véritable identité de Wonder Girl et qu’il pouvait être une menace pour elle. Il fallait songer à cela aussi. Elle s’était même approchée de lui, le tenant du poing, pour le menacer. Mais le jeune homme ne réagissait pas, même pas pour se défendre ou repousser Donna. Chose qui étonna la jeune femme d’ailleurs.


Finalement, elle lâcha sa prise, ne pouvant la tenir face à la détresse et à la tristesse qu’affichait le visage de Dick. Ses yeux s’étaient humidifiés et il avait essayé de cacher tout cela, mais Donna n’est pas aveugle. La brunette s’éloigna doucement, de quelques centimètres. Elle plissait ses yeux azurs, comme pour mieux capter les paroles du jeune homme, qu’elle trouvait légèrement loufoques. D’ailleurs, elle souhaitait en savoir davantage mais…OH PUTAIN LE CON ! C’est quoi ce foutoir ? Mais il plonge dans le vide, ma parole ? Le sujet était tellement sensible pour lui qu’il s’est jeté du toit. Dans le vide ! Un suicide ! Non, ce n’est pas possible. Non…


Plus le temps de réfléchir. Wonder Girl rentre en action et plonge rejoindre l’asphalte pour rattraper le Dick suicidaire en vol. Les bras sous les aisselles, elle l’agrippe et le retient tout contre elle.


- Mais vous êtes dingues ! Y’a quelque chose qui ne va pas pour que vous vous jetiez du toit ?


Donna n’attend même pas d’explication pour remonter dans les airs et le déposer sur le toit, éloigné des rebords cette fois-ci, pour éviter qu’il recommence. Les poings sur les hanches, avant de finalement croiser ses bras sous sa poitrine, le visage trempé de la brunette affichait de l’inquiétude et de l’interrogation.


- Qu’est-ce qui vous a pris à l’instant, mh ? Dites-moi en plus sur cette Donna avec qui vous me confondez, s’il-vous-plaît. Vous avez piqué ma curiosité en disant qu’elle était morte…Deux fois ! Cela est-il réellement possible ? Et quel était son nom ? Différent du mien quand même, j’imagine…


L’américaine, ruisselante de pluie, attendait patiemment que Dick lui réponde, et sans mentir, même si jusque là, Donna pensait qu’il avait dit la vérité, qu’il était honnête avec elle…

Elle le rattrapa… idiote… il ne risquait rien… le grappin fixé à son poignet aurait été tiré au dernier moment. C’était simple, non ? Mais au moins ainsi, il avait eu la preuve qu’il ne s’agissait pas d’une erreur… et il n’en était pas fier, non, cette méthode avait été un peu trop « extrême… » sa Donna lui en aurait mis une ! Encore une preuve que ce n’était pas sa Donna ! Et pourtant… Pourquoi était-elle inquiète ? Il ne risquait rien… elle devait se douter u’il n’était pas vraiment homme à se suicider. Il n’était pas désespéré à ce point !

Elle semblait décidée à obtenir des réponses aux questions qu’elle se posait, questions qu’elle venait de lui poser. Elle semblait quelque peu agacée qui plus est, et vu la facilité avec laquelle elle l’avait soulevée pour le ramener sur le toit, il ne faisait aucun doute qu’elle pourrait lui faire exploser la caboche d’une pichenette si ça lui disait. Donc il avait intérêt à parler.

« Je ne suis pas dingue, je sais ce que je fais. J’ai un grappin fixé à mon bras, que j’aurai lancé au dernier moment… ma vie ne m’appartient pas ! »

Ça c’était fait, mais le reste ? Etait-il prêt à avouer à la jeune femme tout ce qu’il savait sur sa Donna ? Et était-ce une bonne idée ? N’aurait-ce pas été trahir sa mémoire que d’en dire plus ? Il avait déjà trop parlé… d’un autre côté, elle était morte, donc elle n’avait plus rien à perdre et lui ne pouvait pas causer plus de mal ! Il soupira, ne sachant que faire.

Parler ou se taire ? C’était un dilemme en cet instant.Il ferma les yeux et se cacha les yeux dans ne main pour réfléchir… la pluie tombait, il était trempé, et alors ? Il n’était pas en sucre, et la pluie purifiait les corps et les âmes ! Mais ce n’était pas ça qui rendait les choses faciles, d’autant qu’il commençait à avoir froid. En bref, rien n’était pour la réflexion…

Et puis merde !

« Donna Troy, autrement connue sur le nom de wondergirl… voilà qui elle était. Mais puisque cette personne est morte, je ne vois pas en quoi cela peut vraiment vous aider… j’ai espéré qu’elle nous revienne encore une fois, mais en vain. Je perds espoir, et qui je vois débarqué, un sosie parfait qui me déçoit, parce que vous n’êtes pas elle. Voilà ce qui se passe… »

Soupir.

« Je n’en dirai pas plus par respect pour elle. »

Totalement trempée, ruisselante de pluie, Donna s’était repostée sur le toit, un peu plus éloignée du bord cependant. La mauvaise idée que le jeune homme a eu de se jeter dans le vide lui avait foutu une frousse, et elle ne souhaitait pas qu’il recommence. Haute sur ses bottes blanches, elle croisait les bras tout en fixant Dick. Ce même Dick qui la regarde avec des yeux tristes et légèrement en colère, dirait-on. Est-ce que l’américaine aurait fait une bêtise ? Non, elle ne pense pas. Pourtant, il lui rappelle bien qu’il aurait pu s’en sortir lorsqu’il s’était jeté dans le vide. Tout en l’écoutant, elle observa son avant-bras, et en effet, il y avait bien un grappin. Et mince…Quelle idiote fait-elle. Il a tout d’un super héros, décidemment. La combinaison, le masque, le grappin. Mais attendez un peu…Ce Ma vie ne m’appartient pas résonne bizarrement aux oreilles de la demoiselle. Encore quelque chose qui fallait peut-être éclaircir, mais sur le moment, Wonder Girl n’osa rien dire et préféra se taire.


Mais, apparemment, la présence de Donna le mettait dans tous ses états. Il semblait appeler à l’aide, d’être perdu. Il cacha même ses yeux un instant, comme pour réfléchir. Il est vrai que la situation sortait plutôt de l’ordinaire, pour ne pas dire à tirer par les cheveux. Lui, dans un costume paraissant à celui qu’avait utilisé Kyle dans sa période Dark, quand il était en dépression, après sa rupture avec Hitomi. Et elle qui ressemblait sans doute trait pour trait à une Donna que Dick connaissait, mais qui n’était plus de ce monde depuis peu. Que penser de tout ça ? Franchement, l’américaine ne savait pas où donner de la tête. C’était proprement impossible que ce soit…


Ses yeux azur s’écarquillent de surprise. Même apparence physique, même prénom, même nom, et même nom de super-héroïne. Elle en tomberait presque sur le cul, mais non. Toujours droite, elle se mit néanmoins à trembler, resserrant ses mains sur ses bras pour essayer de cesser les légers soubresauts de son corps. Invraisemblable. Impossible. Non, vraiment impossible. Donna savait pertinemment que l’on pouvait une personne lui ressemblant. Nous avons tous plus ou moins un sosie de nous, mais là…Il y avait trop de ressemblances, trop de choses identiques, et cela faisait peur à la jeune femme.


La suite ne lui fit pas disparaître les tremblements. Donna décevait le jeune homme, parce qu’elle n’était pas celle qu’il attendait désespérément. Et malgré qu’ils ne se connaissent pas, la demoiselle se sentit toucher par cette révélation, baissant son regard tout en pinçant sa lèvre inférieure, pulpeuse. Merde. Déjà qu’elle n’avait pas bien confiance en elle, tout cela lui foutait un énorme coup au moral. Fixant le sol sur le côté, un fin sourire triste étira ses lèvres charnues et rosées, étant à la limite de laisser couler quelques larmes. Merde.


- Je suis désolée…Désolée de ne pas être celle que vous attendez. Elle devait être une femme formidable…


Elle ne dit rien de plus. Avec autant de ressemblance, et sur le peu qu’elle pouvait, l’héroïne se comparait à cette Donna qu’elle ne connaissait pas. Elle devait être sûrement pleine d’assurance et bien meilleure protectrice et super-héroïne que la Donna qui se tenait devant Dick. Mh. Elle se retourna alors, relevant le visage, un dernier sourire à Dick. Tout compte fait, peut-être valait-il mieux ne pas parler plus de cette histoire, pour ne pas enfoncer davantage ce clou et peut-être rouvrir une plaie. Elle s’éloigna de lui, faisant quelques pas pour rejoindre le bord, mais ne s’envola pas. Elle prit place sur le rebord, assise, les jambes dans le vide. Elle ne craignait rien après tout. Mais devant la vue de Seikusu de nuit, sous cette pluie battante, le regard mélancolique de Donna se perdait dans un point qu’elle fixait à peine. Elle, vraie super-héroïne ? Laissez-la rire.

Quelle situation mes aïeux, apparemment, ils ne savaient ni l’un ni l’autre où se mettre… Cz n’était pas une situation simple, résumons, lui, il vait perdu une amie très proche mais il avait cru la revoir alors que ça n’était pas elle, mais quelqu’un qui lui ressemblait très pour trait, même dans la manière de se tenir ou dans ce qu’elle portait. Et il fallait que ce soit quelqu’un d’autre. Bon sang ce que cela pouvait lui faire mal. Sa confidente, sa meilleure amie, était une inconnue devant lui. Mais qu’est-ce qui ne tournait pas rond dans son monde bordel ? Il avait tout pour avoir la vie parfaite : riche, athlétique, bel homme, mais voilà, un peu de tranquillité et de perfection dans sa petite vie, juste une fois, ça ne lui ferait pas du bien ?

Mais une autre question lui venait en tête : d’où est-ce qu’elle venait ? C’était une sacrée question. Il excluait la possibilité que sa donna vienne d’ailleurs, donc c’était forcément elle qui était l’étrange=ère. Et pourtant il n’arrivait pas à formuler la question devant la tristesse qui émanait de la jeune femme à qui il s’adressait. Bien malgré lui, il avait déjà l’impression d’avoir fait de sacrés ravages. Il espérait juste que ces beaux dégâts n’étaient pas imposible à arranger. Il la vit s’éloigner pour s’assoir à son rtour au bord du toit et iol ne dit rien, mais la suivit et doucement, il se glissa, ou même pour reprendre une métaphore animale, il se coula à côté d’elle, posant sa main sur son épaule.

« Elle était, en effet exceptionnelle, c’était ma meilleure amie, ma confidente, une des personnes auxquelles je tenais le plus, et si vous êtes aussi  proche d’elle que le montrent les apparences, alors vous êtes plus formidables que vous ne voulez bien le croire. Même en lui ressemblait moitié moins que le suggère votre apparence, vous seriez quand même formidable, pour la simple et bonne raison que vous faites une chose que peu de gens peuvent ou osent faire, vous agissez pour le bien de tous. Et ça, c’est quelque chose d’important qui vous mets en valeur, et même qui mets en valeur tout ce qu’il y a de bien chez vous. »

Il lui sourit, oui, il tentait de réparer les pots cassés avec du scotch, mais au moins, il essayait de réparer ! Doucement, il prit la tête de la jeune femme vint déposer un baiser sur son front, un signe de réconfort si l’on puit dire. Il avait toujours ce pincement au cœur, mais il l’avait refoulé, faisant passer les autres avant lui, comme toujours…

« Et puis de toute manière, notre vie, nous l’avons offerte aux autres, nous n’avons pas vraiment le droit de faire ce qu’on veut avec, et certainement commencer à s’enfoncer sur tous ses problèmes. Elle appartient à la population de la ville, pas à nous, ni même à nos amants, amantes, à personne d’autre qu’à la population de la ville, et pendant qu’on est en train d’attraper la mort, d’autres  sont en train de se faire attraper le portefeuille dans les rues, quoiqu’il n’y a pas grand monde dehors par ce temps…. »

Il lui tapota l’épaule avait de se relever et de s’ébrouer, un peu à la manière canine de faire les choses. Puis il regard le vide. Et lui lança, sur un ton complètement différent, comme si il avait complètement changé, passant du coq à l’âne.

« Moi je connais qu’une seule chose qui temette d’aplomb, une bonne poussée d’adrénaline, ou une bonne douche  suivie d’un bon repas. Faute d’avoir une douche chaude sous la main ou un bon repas, on se fait une petite séance de base jumping ? »

Il lui sourit, en lui tendant la main pour l’inviter à se relever

Soirée des plus étranges pour la jeune Donna. Un homme qui la rattrape dans la nuit et la prend pour une autre. Qui semble tout aussi fâché de voir que ce n’était pas celle qu’il attendait. L’américaine ne se sentait pas vraiment à l’aise avec toute cette histoire. Et, à vrai dire, Wonder Girl perdait de sa superbe qu’elle n’avait déjà pas, d’ailleurs. L’autre Donna, celle de Dick, était une merveilleuse femme, sûrement bien mieux que la brunette d’aujourd’hui. Toute cette histoire lui rappelait quelle piètre super-héroïne était la jeune demoiselle.

Suite à ça, elle préféra s’isoler un instant. Donna s’installa sur le rebord du toit, tout en sachant que si elle tombait, rien de grave ne pouvait lui arriver désormais. Mademoiselle Troy savait parfaitement voler grâce à son professeur particulier, Kyle. Le regard relevé sur ce ciel sombre et humide, elle ferma un instant les yeux. Un soupir s’échappe de ses lèvres pulpeuses. Dans son esprit, elle se remémorait Spirit Lake. Ca fait tellement longtemps qu’elle n’y est pas retournée. Ca lui permettrait de refaire le plein de bonnes choses, et d’avoir un meilleur moral qu’à l’heure actuelle. Et puis, elle pourrait revoir ses parents, enfin. Mais elle ne pouvait guère se permettre ce genre de choses aujourd’hui. Wonder Girl doit être présente pour les autres.

Dick s’approcha d’elle et prit place à côté de la brunette, posant une main sur son épaule. Un fin sourire se dessina sur le visage du jeune homme, alors que Donna se mit à frissonner. Oui, l’autre Donna était une femme formidable, une femme proche de Dick, mais celui-ci rassurait la nouvelle brunette dont il venait de rencontrer sur le fait que si elle lui ressemblait, elle ne pouvait qu’être formidable aussi. Il lui embrassa même le front pour la rassurer davantage. Chose qui surprit grandement la brunette. Cela fit sourire l’américaine, mais qui avait bien du mal à y croire. Elle, formidable ? Laissez-la rire. Pour elle, ce n’est pas grave si elle n’était pas l’identique de l’autre Donna, mais au moins, elle espérait ressembler un jour à une vraie super-héroïne. Quand elle aura plus confiance en elle. Les yeux fixant le paysage devant elle, le visage de Donna se fit mélancolique.



- Je ne sais pas ce que ça fait de perdre un proche mais…Elle doit horriblement vous manquer…



Une sensation de déchirement intense, sûrement. Mais la brunette en combinaison moulante ne pouvait que l’imaginer. Elle avait toujours eu cette chance de n’avoir perdu aucun de ses proches, pas même un ami. Enfin, si, un ami qui s’est éloigné, mais pas un décès. Elle ne savait pas comment la Donna de Dick était morte, mais elle se doutait que cela devait être dure pour elle d’admettre qu’elle devait partir. La brunette avait ressenti la même chose lors de son long coma. Elle se sentait partir mais combattait mille et uns démons pour ne pas se laisser emmener. La douleur est tout aussi immense pour celui qui part que pour celui qui reste.

Pauvre Donna. C’était donc ça le prix à payer pour mener une vie de super-héros ? Sacrifier sa vie pour celles des autres ? Donner sa vie pour les autres ? C’est noble, bien évidemment, mais…Non. La nouvelle Wonder Girl ne le voyait pas de cette façon.



- Je ne suis pas d’accord. Je n’ai pas offert ma vie aux autres. Je leur offre mes dons. Je ne suis pas qu’une super-héroïne. Je suis avant tout une humaine, qui mène une vie des plus simples. Bien sûr, je suis là pour les autres quand ils en ont besoin. Mais je pense qu’il faut savoir faire la part des choses. On ne peut pas vivre qu’en étant super-héros, sinon, on deviendrait fous et on n’apporterait plus rien de bien à la population qui a besoin de nous…Ca peut paraître utopique ce que je dis, mais je le vois ainsi…Si nous ne vivons pas notre vie comme nous le souhaitons, nous ne pourrons pas être de réels super-héros.



Donna se prendrait sûrement des remarques à cette réponse, mais c’est ainsi qu’elle voyait les choses. Si un super-héros ne dédie sa vie qu’à défendre la veuve et l’orphelin, jour et nuit, tout le long de son existence, il en perdrait l’envie, la force. Il faut se rajouter des buts dans la vie, même pour un super-héros. Trouver un job comme le commun des mortels et le garder. Trouver l’amour, et se battre bec et ongles pour son bonheur. Oui, c’est ainsi que l’américaine fait et fera désormais.

La pluie battait toujours fortement. Le drôle de couple était véritablement trempé jusqu’aux os, mais tant pis. Dick se releva doucement, secouant tout son corps pour faire disparaître au maximum l’eau ruisselant sur son corps. Mais pour le coup, c’est la jeune femme qui se retrouva éclaboussée. Un sourire amusé étira ses lèvres, avant de se relever à son tour, attrapant la main du jeune homme. Le contact la fit frissonner à nouveau. Décidément, elle n’avait pas encore l’habitude des hommes, et sa phobie faisait des siennes. Pourtant, elle prenait grandement sur elle pour rester à côté de lui, sans broncher ou chercher à fuir. Elle pencha la tête un peu sur le côté, relâchant la main de Dick, arquant un sourcil.



- Base jumping ? Qu’est-ce que c’est ? Vous faites ça avec votre grappin ?



C’est qu’elle n’avait pas vraiment l’habitude de ce genre de choses. Son truc à elle, c’était voler. Une super force aussi. Bien agile également. Mais du base jumping, jamais essayé…

Elle semblait tristounette depuis qu’il avait commencé à parler de Donna à Donna…. C’était amusant – ironiquement -  à quel point le comportement des gens pouvait être déstabilisant en fait quand on y pensait. C’était triste et c’était lui qui se retrouver à consoler plutôt que d’être consolé… la vie n’était pas juste, simplement plus juste que la mor. Car au fond, c’était cela le grand drame de la vie, personne n’avait vraiment ce qu’il méritait, surtout dns le sens positif du terme !

Mais peut être qu’il avait réussi à la « ranimer » un peu, puisqu’elle repartit sur un sujet de manière assez véhémente. En effet, c’était toujours bon signe, elle parlait, et en lançant dans le ébat des arguments plutôt percutant, bien qu’il ne les estimât pas entièrement valable, il comprenait son point de vue ! Il y avait de bons éléments, mais pas que. Hélas.

Et elle changea de sujet tout aussi vite. Demandant ce qu’était le base jumping, le base jumping, oui, un sport extrême à l’origine. Un sport qui vous donne l’impression de défier la gravité et la nature, qui vous offre le plaisir humain de croire que pendant un court instant, il pouvait voler ! Il sourit et sans revenir sur le sujet de ce qu’était un super héros, à quoi bon relancer quelque chose qui était sens être un sujet plus ou moins clos ? Autant repartir sur quelque chose de plus anodin et de lus normal, si sauter d’un immeuble pouvait apparaitre comme normal, bien sur !

« Bon, normalement ça se fait avec un parachute, mais là, disons que je fais avec les moyens du bord :  mon grappin. Le principe est simple, c’est de la chute libre avec parachute à la clef depuis une falaise ou un immeuble assez haut. Franchement, c’est grisant… pour ceux qui ne savent pas voler, ça donne l’impression de voler quelques instants….. c’est le rêve de l’humanité, il y a ceux qui peuvent le réaliser et ceux qui devraient s’en donner les moyens ! »

Il lui sourit et regarda en bas, dans le vide alors que sa tignasse commençait à moutonner à cause de l’humidité. Et il sentit quelque chose monter, il se sentit haleter, et eut une série d’éternuements retentissants. La pluie bien évidemment. Ou alors c’était autre chose, autre chose car il n’était pas le seul, en effet, le bruit était ténu, mais il était possible d’entenre d’autres personnes à d’autres endroits éternuer dans toute la ville. Son nez le picotait et il avait du mal à s’arrêter.

Il y eut un bruit en bas, un bruit de pleurs qui crissent, un bruit de taule froissée et le sang de Dick ne fit qu’un tour. Il regarda la jeune femme roit dans les yeux, remis son masque en place et d’une vois légèrement plus grave lui lança :

« On s’en charge à deux ? Sinon je crois qu’il y aura quelqu’un pour se morfondre pendant que l’autre se tapera tout le boulot…. »

Il lança son grappin et une fois arrimé, il tendit la main à la Donna qui n’était pas Donna.

« Notre temps n’est pas toujours notre, et ça, ce n’est pas un principe philosophique, c’est un fait. »

Il lui asséna ça avec la force de la certitude.

Il faut dire que, pour le coup, la jeune Donna se sentait bien égoïste. Pourtant, ce n’était vraiment pas son genre de penser à elle en premier. De penser à elle tout court, en réalité. Toujours les autres d’abord. Sauf qu’elle était bien maladroite. Ca, on ne pouvait pas en dire le contraire. Ce Dick, qu’elle venait de rencontrer à l’instant, était assez perturbé. C’est vrai quoi ! Cette ressemblance avec une amie proche, à lui, qui n’est plus de ce monde aujourd’hui, le chamboulait, et sûrement pas qu’un peu. Et pourtant, c’est bien le jeune homme qui venait réconforter la demoiselle, et non l’inverse. Donna, bordel, remue-toi un peu ! Vas lui remonter un peu le moral ! Toi, on s’en fout ! C’est lui le plus triste, là, maintenant ! RIGHT NOW ! Lui qui a besoin d’être consolé, vu que ta simple plastique lui rappelle son amie défunte. Mh. Mais revenir sur ce sujet douloureux n’était pas forcément la meilleure idée qu’il soit. Autant ne pas remuer le couteau dans la plaie, n’est-ce pas ?

Ce n’est pourtant pas Donna qui détourna le sujet de conversation et partit sur autre chose, mais bel et bien Dick. Le base-jumping. Quelle était cette chose ? La jeune femme ne connaissait pas vraiment. C’est-à-dire que dans sa vie, avant sa transformation je veux dire, la belle brune n’avait jamais été tentée par les sports extrêmes. Le base-jumping en était bien, non ? Ouf. Alors non, ce genre de disciplines ne l’intéressait pas plus que cela, se disant que ça serait bête de trouver la mort durant une séance alors qu’elle était si jeune ! Aujourd’hui, avec ses pouvoirs, elle pouvait réaliser bien des choses et avait moins peur. Oui, moins. Car la brunette connaissait encore des choses qui l’effrayaient. Comme Dick. Elle se contrôlait comme elle le pouvait, mais, on ne se débarrasse pas d’une phobie si facilement ! Enfin, il souriait désormais et Donna se dit que c’était le principal. Elle passait après !

L’air un peu plus enthousiaste, le jeune homme expliquait calmement ce qu’était le base-jumping. D’habitude fait à l’aide d’un parachute, lui utilisait son grappin. Pourquoi ? Pour avoir la sensation de voler durant quelques secondes. Voler est le rêve de tout homme. Pour l’américaine, ce n’en était plus un, grâce aux modifications que son corps avait subi avec le bromure d’éthidium. Mais la jeune femme pouvait très bien comprendre Dick. Elle aussi, il lui était arrivée d’ouvrir les bras lors de grandes bourrasques de vent et d’avoir le sentiment de quitter terre, de se sentir légère et disparaître derrière les nuages. Les songes ressemblaient souvent à ça. Alors oui, elle pouvait très bien comprendre le jeune brun et son envie d’adrénaline quand il se lançait dans le vide pour se sentir flotter une, deux, trois secondes. Il suffisait de le voir, le voir sourire un peu plus franchement encore une fois, alors que…

Atchoum ! Ca, c’était à prévoir. Pauvre Dick. La pluie battait toujours et ruinait les costumes de nos deux super-héros, transformant leurs chevelures de jais en frisottis de moutons. Bêêêêê ! Attendez, non…Il n’était pas le seul à éternuer là. Même Donna pouvait entendre d’autres personnes aux alentours être prises par des quintes de toux. Le nez de l’américaine se mit à remuer aussi, légèrement, comme si elle avait sniffé du poivre et que celui-ci lui démangeait. Mais pas d’éternuement de sa part. D’autres bruits retentirent dans les rues alentours. De la carcasse métallique, des cris…Wonder Girl n’était pas vraiment ce qu’on pouvait appeler une super-héroïne mais, même si elle n’avait guère confiance en elle, elle essayait d’accomplir ses missions avec brio. Du moins, le plus qu’elle pouvait faire, et souvent, c’était le cas, heureusement. Dick semblait davantage plus confiant que sa compagne de ronde, tendant sa main vers elle pour que la demoiselle le suive dans sa chute, grappin prêt.

Un sourire fin sur ses lèvres pulpeuses, Miss Troy refusa la main du super-héros, avant de s’approcher du bord du toit, ses orteils déjà dans le vide. Son regard azur se planta un instant dans celui de son voisin, avant de finalement se laisser tomber lourdement dans le vide. Le sol s’approchait de plus en plus, mais Donna allait se rattraper. Pas d’inquiétude. À la dernière seconde finalement, mais elle voulait ressentir cette adrénaline que Dick cherchait avec l’aide du base-jumping. Se redressant et reprenant dorénavant de la hauteur, elle regarda un instant derrière elle si le jeune homme la suivait.

Son nez picotait de plus en plus au fur et à mesure que les deux ombres noires de Seikusu avançaient vers un quartier réputé de luxe. Arrivés sur place, la jeune femme mit pieds à terre. La ruelle semblait prise d’un épais brouillard, dense et chaud. Il y avait un…Un silence pesant, ici. Cette scène rappelait à Donna un film. Mince, quel était le titre déjà ? …Silent Hill ! Oui, c’est ça ! Avec son brouillard permanent dû à la pluie de cendres constante. L’épaisse fumée grattait la gorge de la demoiselle. Quelle sensation désagréable ! Mais qu’est-ce qui avait bien pu se passer ? Wonder Girl avança lentement, ouvrant grand ses oreilles pour capter le moindre son. Brr…C’est glauque.