Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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On file des Présidents! [PV: Etsuyama Sachiko, la belle Paparazzi \o/]

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Serenos I Aeslingr

Humain(e)

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    Description
    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".
Une pleine nuit de Seikusu, une ville qui, malgré sa piètre popularité, recèle de multiples secrets et des créatures de tout genre, est devenu avec le temps le siège d’une des entreprises les plus lucratives et riches de l’histoire du genre humain. En cette pleine nuit, les ennemis de ladite entreprise commençaient à maugréer devant le monopole visible que s’arrogeait leur rivale. Non seulement devenait-elle dominante dans le domaine du quotidien, mais en plus, elle possédait des métaux et alliages qui n’existaient nulle part ailleurs sur la planète, et elle vendait le tout à des prix affreusement bas, ce qui devrait pourtant faire baisser le profit, mais à la place, l’entreprise s’enrichissait, de plus en plus. Des rumeurs circulaient que le Président Directeur Général de cette fameuse entreprise aurait des liens avec la mafia ou les triades et que celles-ci le fournissaient en main d’œuvre qualifiée à bas-prix. Le Président, un jeune homme qui semblait n’avoir au plus trente ans et au moins vint-cinq, n’avait aucun contact ou presque avec ses rivales, et n’avait comme fournisseur que lui-même. Nul ne sait d’où provient sa fortune, mais considérable au début, elle est devenue incalculable avec le temps. Agriculture, restauration, hébergement, hôtellerie, divertissement, il achetait tous les commerces qui semblaient avoir un certain potentiel et les faisait fleurir jusqu’au maximum. De petits hôtels de campagnes devenaient rapidement réputés pour leur luxe, leur service impeccable et leurs activités, alors qu’autrefois, personne ne s’aventurait dans ces régions éloignées de Seikusu.

Or, cette nuit-là, un homme en eut assez du succès de son rival; il fallait que quelqu’un y fasse quelque chose. L’entrepreneur japonais, du nom de Yamamoto, qui bossait entre temps pour un groupe des Triades Chinoises, envoya trois hommes s’emparer d’un paparazzi connu et réputé pour avoir un don incroyable pour dénicher et dévoiler toutes les histoires embarrassantes qu’il parvenait à découvrir, un expert de la filature et un marathonien expert, selon les rapports, et ce paparazzi, vous l’aurez compris, se trouve être la personne d’Etsuyama Sachiko. Il avait besoin de ses talents pour faire chanter le jeune homme le plus influent du monde, après les présidents et premiers ministres, et le forcer à quitter le marché ou à lui céder une bonne partie de son entreprise ce qu’il, avec ses petits profits, n’arriverait jamais à se procurer à la loyale.

Débarquant à l'improviste dans l'appartement en enfonçant la porte, les trois hommes, experts dans leur domaine, s'empressèrent de gazer la paparazzi avant qu'elle n'eut le temps de faire quoi que ce soit (bon, peut-être quelques griffures et gifles, mais l'important, c'est qu'elle est emmenée de force, hein) et ils l'emportèrent avec eux, refermant la porte et s'assurant qu'aucune preuve n'était laissée derrière.

Sachiko put donc se retrouver assise dans un ravissant divan, dans un appartement luxueux dans les quartiers les plus huppés de tout Seikusu. À quelque mètre d'elle se trouvait Yamamoto. Pour décrire celui-ci, voici quelques mots; des cheveux noirs simples, coupés court, des yeux bleus dénonçant ses origines étrangères, un mètre soixante-dix-sept, un corps relativement svelte mais solide, un costard propre aux patrons et un sourire sûr de lui.



-Bonsoir, mademoiselle Etsuyama, la salua-t-il sans la moindre pointe de sarcasme. Je suis Yamamoto Enichi, propriétaire des industries Yamacorp. J’ai cru entendre dire que vous étiez une femme de talent, et intelligente, alors, je crois que vous écouterez mon offre, malgré ma façon un peu… discutable de vous convoquer ici dans mon bureau, mais je préfère une histoire de kidnapping qu’une histoire de chantage, l’un tâche moins que l’autre sur mon image.

Il prit alors un magazine people qui trainait sur un de ses meubles et le déposa devant Sachiko, sans faire d’égard pour le fait qu’il ne l’a pas libérée. Certains diraient que c’est pour mieux mater les seins de la demoiselle, qui menaçaient de jaillir de ses vêtements comme des fusées de leurs canons, mais pour être honnête, c’était simplement parce qu’Enichi n’avait absolument rien remarqué. Bien qu’il la trouva très séduisante, l’homme était dans un tout autre monde, un monde de vengeance et de colère; le monde de l’économie et du commerce, le plus cruel d’entre tous. Sur la photo se trouvait un jeune homme, un sourire chaleureux sur les lèvres, probablement feint, et, sans vouloir être vantard, extrêmement beau garçon. Sur la page couverture, il était nommé le « Propriétaire d’une multinationale le plus HOT de 2012 », avec une page menant à des articles à potins que Sachiko, forte de son besoin compulsif de tout savoir et de fouiner, a déjà dû lire une bonne trentaine de fois.

-Voici Kamui Vaer, PDG de Meisa Inc. Je crois que vous en avez déjà entendu parlé de par vos amies ou peut-être même de votre grand-mère qui doit probablement raffoler de ses produits de cuisine. Monsieur Vaer a… une fortune considérable qui en fait l’ennemi de tous ceux qui cherchent à percer dans ce monde. La plupart des compagnies du Japon sont aujourd’hui sous sa botte, et il vise un monopole du commerce. Cela est inacceptable! –il frappa son bureau de son poing rageur en dévisageant la jeune femme- Par sa faute, trop de gens déjà ont vu leurs chances de faire fortune et de développer une industrie originale réduites à néant! Alors, voici mon offre; cent milles yens pour chaque photo et enregistrement compromettant, avec un extra de cinquante mille par magazines people dans lesquels ces preuves seront publiés et dans les bulletins de nouvelle où les enregistrements ou vidéos seront diffusées. Je veux voir cet homme tomber, mademoiselle Sachiko. Vous avez même droit à une avance de cinq cent milles yens pour acheter un équipement plus… adapté à cela. Caméra, micro, utilisez tout ce qui vous viens en tête, mais je veux le voir ramper d’ici la fin de la semaine! Et vous, imbéciles, libérez-la, pour l’amour de Dieu!

Une fois que la jeune femme fut libérée il lui tendit une enveloppe et une main.

-Marché conclu?

(Pardonne-moi ce début de RP un peu brutal, mais c'est surtout une introduction, pas une entrée dans le vif du sujet. Tu n'es même pas forcée d'y répondre, le seul élément important, c'est la suite o/)

___________________________________________________________________________________

Débordé par les milliers de bout de papier qui s'accumulaient sur son bureau et se grattant douloureusement le crâne pour faire passer cette migraine qui l'assaillait depuis l'heure du goûter -et en fait, c'était à quel heure, le goûter? Il ne s'en rappelait plus-, Kamui poussa un grand soupir d'exaspération et rabattit l'écran de son ordinateur de travail, le fourra dans son attache-case et verrouilla celle-ci d'un geste du pouce pour mélanger tous les chiffres constituant sa combinaison. Il se redressa, s'empara de sa veste, la superposa à sa chemise et quitta son bureau en verrouillant la serrure. Il se tourna alors vers sa secrétaire, qui abandonna un petit moment les contrats qu'elle lisait et relisait pour dénicher les arnaques et attrapes dans les contrats pour lever les yeux vers lui et lui adresser un ravissant sourire. Le lui rendant, l'Immortel s'approcha de la jeune femme et déposa une petite pile de documents sur son bureau, se pencha sur elle et lui fit une bise sur la joue, reculant ensuite pour commencer une petite conversation propre à ses fins de journée.

-Salut, Lucy. Est-ce que tu pourrais me rendre un service et aller donner ces papiers à Kevin quand il rentrera, demain matin? Comme il rentre de vacances, je me suis permis de lui donner une bonne raison de ne pas les faire durer au travail. Il doit tout remplir et signer pour moi, mais refuser toutes les offres d'achats, comme d'habitude. Ça devrait lui donner quelques crampes au poignet, mais ca le remettra dans le bain.

-Sans problème, monsieur. Y a-t-il autre chose? demanda la secrétaire en prenant la pile de papier et la déposant dans son tiroir.

Impeccable, cette femme, et incapable de laisser trainer plus que le strict nécessaire sur son bureau.

-Hum...  Ah, oui. Si tu peux aussi appeler les Productions et demander de rajouter un petit 10% à toutes les commandes, cela m'aiderait beaucoup. La demande devrait monter demain, on m'a demandé des livraisons un peu partout aux États-Unis et j'ai peur d'en manquer.

-Et s'il y a de l'extra, monsieur?

-Ramenez-les à la Production et refaite la fonte.

-Très bien, monsieur, ce sera fait.

-Merci, Lucy, tu me sauves la vie!

La secrétaire lui fit signe que cela lui faisait plaisir, même si ce n'était qu'à moitié le cas. Elle le faisait surtout pour son travail, mais elle adorait son travail. Elle savait que son patron avait confiance en elle, car il ne s'était même pas attardé à regarder les contrats qu'elle avait négligemment jeté aux poubelles en y dénichant des entourloupes, et cela la rendait fière à chaque fois. Kamui savait également qu'elle était incorruptible, car elle était pleinement satisfaite et une personne satisfaite n'avait besoin de rien de plus. Il versait de bons salaires et aucun n'enviait une autre personne dans sa compagnie, car il n'engageait que des travailleurs honnêtes qui savaient ce que valaient leur travail, et les salaires étaient extrêmement changeant; la qualité était primée, et la médiocrité découragée; celui qui travaillait chez Meisa Inc. était uniquement récompensé pour son bon travail. Mais Kamui avait également un faible pour tous ceux qui dévoilaient des pouvoirs magiques; les télépathes étaient souvent des superviseurs, capable de percevoir les difficultés des autres et leurs besoins avant que ceux-ci ne se fassent sentir, ceux qui bénéficiaient de dons physiques étaient placés là où leurs dons étaient le plus requis et pour cette raison, sa compagnie était devenu un véritable repère pour les jeunes prodiges frôlés par la Magie qui seraient, n'importe où, traités comme des monstres.

Kamui quitta ainsi le grand bâtiment qui servait de base administrative à sa compagnie, frissonnant alors que la morsure du froid ambiant vint lui caresser le visage. Il poussa un soupir fatigué, qui se manifesta sous la forme d'une volute de vapeur qui quitta ses lèvres pour se dissoudre ensuite dans l'air; l'hiver était arrivé... et il aurait dû le remarquer avec toute cette poudreuse sur le sol. Il resserra un peu sa prise sur la poignée de sa mallette et se mit à marcher. Il pourrait prendre la voiture, oui, il pourrait, mais marcher était bon pour sa santé mentale, et un excellent moyen d'éplucher, pas à pas, tous ses problèmes. Il se dirigea, tranquillement, vers les quartiers plus modestes de la ville. Dans sa main droite, il serrait un petit mémo, une provocation. Il se dirigea donc vers le lieu de rendez-vous. Certains hommes, contrairement à Yamamoto Enichi, ne se contentaient pas de ruiner sa réputation; c'était sa vie qu'ils voulaient. Le lieu de rencontre était un parc abandonné. Il s'y arrêta. Trois hommes vinrent le rejoindre.

Tout d'abord, il tenta de les décourager, calmement, et les encourager à passer leur chemin, mais ils firent fi de ses avertissements. Un leva un pistolet, les deux autres des couteaux, espérant intimider leur proie suffisamment pour qu'elle abandonne tout espoir de se battre contre la fatalité. Kamui se contenta de rester calme, immobile, et de continuer à parler à ses agresseurs. Le premier fit feu, et Kamui dévia la balle d'une main, comme on chasse une mouche, et la balle fila vers la tête de celui qui allait l'attaquer par derrière avec son couteau. Il agrippa l'autre homme armé, lui fit une clé de bras d'une main et lui décrocha un crochet ascendant de l'autre, le soulevant du sol. Il enchaina le coup par un coup de pied marteau, qui propulsa le moineau géant vers le sol, lui brisant les membres et la nuque dans son choc. Il se tourna vers le dernier, qui fit encore feu pour le tuer. Relâchant sa mallette, Kamui entama d'agripper tous les projectiles avec l'adresse d'un personnage d'Hokuto No Ken. Il agrippa l'homme par la gorge et lui brisa la nuque d'une torsion du poignet. Kamui fit un appel pour des Nettoyeurs et leur annonça l'incident. Très bientôt, alors que Kamui repartait, des hommes venaient récupérer les corps et les emmenèrent autre part.

Pour comprendre Kamui, sachez une chose; il ne tuait pas parce qu’il prenait plaisir à tuer. Il tuait parce qu’il n’avait pas le choix. C’était sa façon, à lui, de nettoyer le monde de ses ordures. Malgré tout, avouait-il, il savait que cela faisait de lui l’objet de vengeance de bien des familles de ceux qu’il tuait, car celles-ci, si elles connaissaient le nom de la cible, finissaient par vouloir réparation, sachant que la justice les empêcherait de l’avoir puisqu’il a été celui qui fut agressé. La légitime défense était sa protection. Il ne portait sur lui comme arme que lui-même, ses poings et sa magie, cette dernière n’étant pas considérée par la Loi comme étant une arme, puisque d’origine surnaturelle.

Par la suite, le jeune homme se dirigea vers l’une des maisons closes de Seikusu. Cette maison close, gérée par la société dont il était le président, protégeait les jeunes femmes avec une férocité mafieuse, car pour Kamui, les prostituées, ou les travailleuses du sexe, comme il préférait les nommer, étaient probablement la meilleure source d’information de la société humaine. Une des jeunes femmes s’approcha alors du président, passa ses bras autour de son cou, posant ses lèvres sur les siennes en glissant dans la poche de son veston une petite enveloppe, probablement remplie d’argent pour payer les dépenses de la maison et contenant également les réclamations de la Matronne. Elle lui adressa un clin d’œil et s’éloigna en roulant des hanches, s’attirant malgré tout un regard de Kamui. Ces femmes, contrairement aux putes, étaient des femmes qui savaient se respecter et ne manquaient pas de charme. Elles sélectionnaient leurs clients en rapport avec leurs affinités, et officiellement, elles étaient en union libre avec un seul client, qui devenait leur Mécène et qui les protégeait de la loi sur la prostitution; tous les clients étaient des amis du couple. En somme, officiellement, la maison close devenait un club échangiste. Satisfait, l’Immortel s’éloigna en révisant les réclamations de la Matronne.

-Bon… Renouvellement des condoms et vérification de la plomberie… bah comme quoi il ne faut pas s’attendre à ce que le travail de ces jeunes femmes soit moins salissant que celui d’un type de la construction…

C’est en haussant des épaules que le jeune homme se dirigea ensuite vers un autre lieu. Cette fois-ci, c’était dans un stationnement. Un beau jeune homme s’approcha alors de Kamui et lui adressa un sourire. Celui-ci lui sourit en retour et lui tendit la main. Les deux hommes se serrèrent la main, échangèrent des paroles nonchalantes avant que le jeune homme ne recule et regarde son vis-à-vis en lui tendant la mallette. L’homme lui tendit donc la sienne, et ils se l’échangèrent alors –c’est à ce moment-là où Kamui entendit un « clic » bien étrange et propre aux caméras photos de bonne qualité- et ils se remercièrent avec franchise avant de se détourner l’un de l’autre, disant à son prochain qu’ils se reverraient pour Noël. Le plus jeune déclara qu’il emmènerait les enfants. Kamui semblait heureux de cette phrase; Hadryan n’avait jamais pris la peine de lui présenter ses petits-enfants, et pour un grand-père, cette rencontre faisait toujours énormément plaisir.

S’éloignant de son fils cadet, le PDG jeta un bref coup d’œil à ce qui l’entourait. Rien. Rien en vue. Il cessa donc cette mascarade et relâcha ses pouvoirs pour sonder son environnement. Une forme de vie. Encore pleine de santé.


-Je sais que vous êtes là. Montrez-vous, je ne vous ferai aucun mal, je vous l’assure.

Etsuyama Sachiko

Humain(e)

On pouvait nettement faire mieux, comme soirée.

C'était ce que Sachiko s'était dit en tout premier, en se réveillant après son douloureux sommeil forcé. Le discours d'Enichi vola aussi vite que la pellicule d'un appareil photo de chinois en vacances à Paris. Son esprit embrumé retint la moitié des informations, précisément que l'on voulait lui parler, et il finit par retrouver quelques souvenirs du récent kidnapping... sans toutefois que la blonde ne comprenne toute la situation, mais assez pour mettre son cerveau en mode alarme. Ce genre de méthode tout droit sorti du cinéma américain, ça annonçait peut-être un coup fourré bien senti.
Mais surtout, ça lui annonçait qu'elle n'avait pas beaucoup le choix, qu'il lui fallait accepter l'offre, et elle trouva finalement cette méthode d'une grossièreté sans noms.

Après analyse de sa propre situation, la fouineuse considéra les lieux du mieux qu'elle put. Un divan moelleux, des appartements qui sentait le luxe. Ça ne lui fit pas grande impression - elle y était habituée à une plus petite échelle. Mais au moins, ça l'informait d'une chose qu'elle savait déjà : pour engager des types prêts à kidnapper n'importe qui, il fallait quand même avoir un minimum les moyens.
Ses yeux noisette parcoururent la plaque dorée qui était posé sur le bureau de l'homme en face d'elle, et qui indiquait son nom en lettres capitales. Yamamoto Enichi, elle savait très bien qui c'était. Elle connaissait le carnet d'adresses des personnalités influentes mieux que quiconque, après tout. C'était carrément plus utile que de connaître son bouquin de philo par cœur.

En ce qui concernait l'entrepreneur, il pouvait à présent voir une jeune femme habillée d'un tailleur chic - revêtu pour son rendez-vous avec un éditeur, elle n'avait pas eu le temps de se changer avec tout ça - et qui souriait à présent d'un air entendu, bien qu'elle se frottait toujours la tête pour faire passer sa migraine. Vive d'esprit, son invitée avait très bien comprit ce que comptait lui proposer Yamamoto. Un mec riche qui forçait des demoiselles dans son bureau, c'était prescrit pour deux types de personnes : les corbeaux et les escort-girls. Ça n'était pas forcément évident au simple coup d’œil, mais Sachiko faisait partie de la première catégorie. Le genre de personne qui faisait chanter pour de l'argent. Une pratique courante dans le milieu où elle travaillait.

Ne pouvant pas saisir le magasine parce qu'elle était encore attachée, son cou se tordit pour atteindre visuellement la couverture.
Ah. Oui. Ce gars-là.

« Bon sang... » souffla-elle finalement, parlant ainsi pour la première fois depuis son arrivée ici. « Je me disais bien que c'était pas normal que ce type n'ait pas encore de problèmes. »

Effectivement, le cas Kamui, c'était vraiment quelque chose d'isolé. Ce mec était réputé pour transformer en or tout ce qu'il touchait, alors les ennuis n'allaient pas tarder à lui tomber dessus... dire qu'elle en serait la pionnière. A cette idée, une vague d'excitation malsaine parcourut tout son corps, et son sourire se fit légèrement mauvais l'espace d'un instant. Elle adorait ressentir ce genre de choses... sentir le destin d'une personne aussi importante entre ses doigts fins, ça lui donnait des spasmes de mégalomanie inévitables et un plaisir divin. Une activité comme une autre. C'était limite si elle ne pouvait pas le faire gratuitement.

Enfin, il ne fallait quand même pas exagérer.

---

Le trépied se cala un peu plus entre les hautes herbes. Sachiko n'avait pas changé de modèle : son appareil photo, et tout son matériel professionnel en général, était déjà à la pointe de la technologie, et même à un tout autre niveau avec sa copine Yoshi qui adorait" upgrader" les joujous de la paparazzi. Mais elle avait tenu à s'acheter un nouveau trépied. Pour une mission juteuse comme celle-là, elle ne pouvait pas se permettre de louper le cadre.
En tout cas, la nuit avait été fructeuse. La blonde n'avait pas eu de mal à trouver l'habitation de Kamui, à le suivre toute la journée en mettant sur le coup certains de ses collègues à certains endroits stratégiques pour ne prendre aucun risque. Moyennant un partage des finances bien évidemment, mais elle avait aussi réussi à faire cracher quelques millions de plus à Yamamoto-san après négociations. Elle pouvait donc se le permettre.

Le désavantage de ce contrat, c'était qu'il n'avait pas de fin marquée. Il s'agissait de prendre autant de preuves possibles pour ruiner la réputation de ce PDG, alors sa chasse pouvait bien être permanente jusqu'à la fin de la semaine. Mais si dés le premier jour, la blonde avait déjà quelques preuves alléchantes, alors c'était presque du tout cuit.

C'était même un peu trop simple, d'ailleurs.

D'abord du meurtre, puis de la romance sur fond de maison close, et maintenant, un mystérieux colportage... ce mec ne cachait pas ses agissements. Il ne s'était pas retourné de tout son trajet pour vérifier que personne ne le suivait, et il n'avait même pas réagi quand Sachiko avait prit sa dernière photo. Alors qu'elle était sûre d'avoir commis l'erreur d'enlever le cadrage automatique - le truc qui faisait ce petit claquement quand le cliché se prenait. Alors ? Soit il avait vu le coup venir, soit il était assez stupide pour ne prendre aucune mesure préventive.
... Ou alors, il était assez puissant pour se défendre tout s-


-Je sais que vous êtes là. Montrez-vous, je ne vous ferai aucun mal, je vous l’assure.

Aaah.

« Merde... » grogna la jeune femme, en baissant la visière de sa casquette par réflexe.

Elle n'avait pas l'habitude de se faire prendre sur les faits dans son travail. Et les imprévus de ce genre, c'était très désagréable. Dire qu'il avait suffi d'une petite erreur. Une erreur de débutante. Elle s'en serait bouffé les doigts.

... Mais elle ne comptait pas non plus sortir. Si il pensait qu'elle le croyait quand il déclarait qu'il ne lui ferait aucun mal... il voudrait au moins récupérer la pellicule, et ça n'était pas envisageable.
Dans le cas présent, l'espionne espérait que Kamui la chercherait pendant assez longtemps pour se décourager et continuer sa route en supposant qu'il avait mal vu, ou mal entendu. Sa planque était suffisamment bonne pour la tirer d'affaire. La fouineuse misait beaucoup sur une bonne cachette en cas de pépin.

Il faudrait vraiment ne pas être humain pour la trouver...

"Vrai ou faux, ça n'a aucune importance. Ce qui compte, c'est la calomnie. Les gens aiment le scandale."
FicheCoin du Chalant

Serenos I Aeslingr

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".
Sachiko n’était pas, malheureusement pour elle, la première femme qui tentait encore de nuire à Kamui. Avant elle, Lucy avait été la plus farouche rivale de l’ambitieux entrepreneur à ce niveau; elle était non seulement au courant de tout ce qu’il faisait, mais elle savait avec qui il faisait affaire et parfois, il arrivait que le Président de Meisa lui doive la perte d’un ou deux contrats de très haute importance aux mains d’un adversaire. Et le pire, c’est qu’elle connaissait la faiblesse de son patron pour les belles femmes, et sa naïveté; il lui suffisait qu’elle éclate en sanglots pour qu’il se sente terriblement mal de la soupçonner de la moindre faute, et à chaque fois, il tombait dans le panneau comme un débutant; le charme des femmes était sa plus grande lacune, et sa plus grande honte. Ce manège a même duré une bonne dizaine d’années avant que leur relation n’atteigne un certain stade où trahir Kamui devenait beaucoup trop difficile en raison de leur complicité, et la jeune femme de l’époque avait laissé tomber sa chasse aux scandales. Aujourd’hui, Lucy était la plus fidèle et farouche protectrice de la réputation de son patron, et… une des meilleures investigatrices que Kamui n’a jamais eu à son service

Devant la réticence de l’espionne, Kamui ne put s’empêcher de pousser un soupir de découragement. La trouver était facile, car il l’avait déjà fait sans même qu’elle ne se doute qu’il ne connaissait sa position, mais il était attristé de se voir aussi négligent, aussi peu méfiant,  depuis qu’il habitait la Terre; le manque de danger et de spontanéité qui y régnait avait son côté positif; c’était relaxant et il n’avait pas à craindre d’être assassiné dans son sommeil, mais tout de même, ils engourdissaient sa vigilance, ce qui pouvait s’avérer fatal si un ennemi doué de quelque talent que ce soit ne se décidait à l’attaquer. Pour en revenir à la paparazzi, il ne s’attendait, bien sûr, pas à ce qu’elle se rende docilement, mais il avait, à sa grande honte, espéré qu’elle ne se complique pas l’existence et qu’il se voit forcé d’en venir à l’y contraindre.

S’assurant, pour une fois, que personne ne pouvait le voir en action mise-à-part la représentante de la famille Etsuyama, il posa son regard vers la position actuelle de la jeune femme, remarquant une petite colline couverte d’herbes hautes suffisamment élevée pour permettre un très bon point de vue sur toute la scène, et, malgré les ténèbres de l’endroit, il distingua nettement les formes de celle qui venait de le prendre sur le fait. Il ferma un moment ses yeux d’argent et fit appel à la grande réserve d’énergie qui se trouvait en lui et y puisa la force nécessaire pour dématérialiser son corps, puis le rematérialiser devant Sachiko. Elle avait dû déjà comprendre qu’il n’était pas ordinaire, ou dangereux, puisqu’elle ne s’était pas montrée, mais ce n’était pas pour autant que Kamui pouvait la laisser filer sans au moins avoir eu droit à quelques explications et, si possible, qui était celui qui voulait que la honte et le discrédit s’écrase sur sa société. Les rivaux les plus féroces étaient ceux qu’il fallait éliminer, après tout.

Profitant de l’effet de surprise que devait, en toute normalité, provoquer cette démonstration de puissance mgique et prévoyant qu’elle serait très tentée de s’enfuir à sa vue, la main de Kamui trouva son poignet et il l’emprisonna dans un étau. Il la dévisagea un moment puis il haussa un surpris étonné en voyant le visage de la jeune femme. Il abaissa de sa main libre ses lunettes de soleil pour poser son regard à nu sur elle. Depuis quand les humains ont-ils droit à des femmes d’une telle beauté? S’étonna le Maître de Meise. La jeune blonde lui était visiblement peu âgée, et à l’apogée de sa force et sa vigueur en tant qu’être humaine, avant que ses muscles et cellules ne commencent à démontrer le passage du temps. Elle était gâtée d’une poitrine si volumineuse qu’elle en semblait insolente, et d’une forme amphorique pouvant rendre jalouse n’importe quelle demoiselle qui oserait poser son regard envieux sur son corps. Une des conversations avec Lucy lui revint en mémoire, concernant une jeune femme qui servait de source de scandale à tous les magazines people qui parvenaient à s’offrir ses services. Etsuyama Sachiko. Kamui resta un moment interdit puis un léger sourire flotta sur son visage avant de disparaître; si Sachiko avait été envoyé pour soutirer des informations compromettantes, cela voulait dire que la plupart des autres avaient échoués, et en cela, il se sentait terriblement flatté.

-Il fait bien trop sombre, mademoiselle, pour qu’une jeune femme ne se promène ainsi toute seule. Et surtout une jeune femme aussi littérallement ravissante que vous, mademoiselle.

Certains pourraient croire que Kamui faisait de la drague déplacée à la jeune demoiselle, mais en toute honnêteté, c’était surtout pour conseiller la jeune femme; pour n’importe qui autre que lui, elle n’aurait pas gardé ses vêtements bien longtemps, surtout s’il possédait ses pouvoirs. Et là, elle aurait regrettée d'avoir accepté le contrat.

-Je vais vous relâcher immédiatement, Etsuyama-san, mais je dois vous demander, néanmoins, de rester calme; je n’ai aucune raison de ne pas croire en vos exploits de course à pied, mais vous ne pourriez pas m’échapper. Je veux simplement vous parler et, si possible, récupérer la pellicule de photos que vous avez prises. Je ne vous ferai aucun mal.

Pour prouver ses dires, il relâcha sa prise sur le poignet de la belle femme et écarta les mains en croix de chaque côté de son corps, pour montrer qu’il n’était pas armé et qu’il ne comptait pas lui faire du mal… quoi que venant de lui, c’était très difficile de croire qu’il ne pouvait pas lui faire du mal simplement en le désirant, mais chut, il faut garder quelques secrets pour cette rencontre! Elle était maintenant entièrement libre de ses mouvements, et donc capable de se protéger, en toute liberté.

-Est-ce vous qui me suiviez depuis mon bureau?

Etsuyama Sachiko

Humain(e)

Inutile d'espérer la moindre sortie de sa part. Elle restait planté là, masquée par la Nature comme c'était bien souvent le cas. Une écharde s'était enfoncé dans son genou, et elle se mordit un ongle pour ne pas faire de bruit. Puis, se posa une main blanche sur le visage, pour ne pas laisser entendre sa respiration qui s'intensifiait au fur et à mesure que Kamui restait ici, sans aucune intention de s'en aller.

*... Putain, mais pourquoi il part pas, ce con ?*

Personne ne passait ici, à cette heure de la nuit, et Sachiko réfléchit vivement à un plan d'action qui pourrait lui permettre de s'évader de sa prison de feuilles sans que l'homme ne puisse la rattraper. Elle pensait à balancer un objet quelconque dans une direction opposée, lorsque l'évènement se produit.

Ce mec disparut, et apparut devant elle, comme par enchantement. Une sorcellerie qui la fit crier de surprise, puis de terreur quand elle fut dans l'incapacité de s'enfuir, son poignet enserrée par la poigne puissante de sa cible. Il lui faisait mal en serrant ainsi, et ses traits fins se crispèrent, dans l'ovale de son magnifique visage. Ici même, avec une moue de douleur éclairée par le clair de lune, elle était peut-être plus belle que bien des lycéennes posant pour une photographie.

-Il fait bien trop sombre, mademoiselle, pour qu’une jeune femme ne se promène ainsi toute seule. Et surtout une jeune femme aussi littérallement ravissante que vous, mademoiselle.

Pour un peu, la lycéenne aurait levé les yeux au ciel. Ce genre de phrases totalement cliché, c'était digne d'un petit puceau de quinze ans qui voulait la serrer en boîte. Mais sur le coup, il valait mieux garder un contact visuel, et elle se contenta donc de pincer les lèvres et de froncer les sourcils, sans perdre Kamui de vue.

Il finit par relâcher son poignet que l'adolescente saisit aussitôt avec son autre main, pour le frotter doucement. De grosses traces rouges avaient marquées sa peau blanche et resteraient sûrement un bon bout de temps. Ça pouvait être une preuve pour au cas où elle devrait alerter la police en inventant une sordide histoire d'agression sexuelle. Mais elle espérait ne pas en arriver là, c'était toujours fatiguant de devoir jouer la comédie.

Déjà qu'elle allait devoir jouer la comédie immédiatement... pas trop le choix.

« Non. » mentit donc la jeune femme, les joues légèrement roses. « C'est à peine si je vous connais... »

Son front devint également rouge lui aussi, mais c'était une réaction contrôlée. Sachiko avait quelque chose en tête.

« Je... vous passez dans les magazines, pas vrai ? » demanda-elle en toute innocence. « J'ai toujours pensé qu'ils retouchaient vos photos, mais finalement, vous êtes aussi élégant en vrai... que sur les couvertures, je veux dire. »

Son regard errait le plus loin possible de celui de Kamui, dans une imitation tout à fait correcte de la jeune femme timide et fleur bleue. Elle jouait les séduites, les admiratrices secrètes. Une tactique déjà pratiqué par le passé. En général, ça marchait plutôt bien.

« … Je vous ai vu dans le parc passer tout à l'heure et, heu... enfin, je voulais juste quelques photos, ça n'est pas... ça n'est pas méchant, je ne pense pas... mais je ne penserais jamais à vous suivre depuis chez vous... je ne sais pas où vous habitez, de toutes façons... » continuait la blonde en balbutiant, de plus en plus rose.

Bon,certes, vu les circonstances c'était difficilement croyable. Mais son regard larmoyant aurait pu sortir tout droit d'un shôjo... ça en devenait effrayant, et dans un sens, presque convaincant. La paparazzi s'était habituée petit à petit à mentir pour n'importe quoi, et ici, c'était pour assurer sa sécurité personnelle. Les partenaires qui filaient Kamui avec elle s'étaient enfuis depuis longtemps, emportant d'autres négatifs avec eux, et c'était bien pour cela que l'homme n'avait pas pu les sentir : ils devaient avoir pris leur jambes à leur cou depuis belle lurette. L’égoïsme : un charme certain de ce métier.

"Vrai ou faux, ça n'a aucune importance. Ce qui compte, c'est la calomnie. Les gens aiment le scandale."
FicheCoin du Chalant


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