Un grand danger, une forte odeur. [PV Keleth]

La cloche sonna la fin des cours. Il était maintenant 18 heures. Le coucher du soleil illuminait les salles de cours de ses rayons rouges, donnant à la pièce une atmosphère agréable, même si les rayons lumineux tapaient fortement dans les yeux des élèves. Le professeur, suite aux élèves qui ne répétaient sans cesse que la cloche avait sonné, donna des devoirs, leur expliqua le sujet qu'ils allaient étudier demain, puis les laissa s'en aller. Sans surprise, ils se précipitèrent tous vers la sortie, certains, sans même avoir fermé leurs sacs, et d'autres rangeaient leurs affaires rapidement, les empilant rapidement dans leurs sacs, et ce qui ne pouvait pas rentrer, comme les livres, ils les prenaient à la main. Hela fut la dernière à s'en aller. Elle était seule. Elle ne connaissait personne dans sa classe et personne ne semblait vouloir faire sa connaissance. Elle détestait faire le premier pas. Elle ne savait pas comment s'y prendre, en fait. Elle ferma la porte de la classe derrière elle et jeta un coup d’œil dans la fenêtre de la pièce avant de partir. Les couloirs semblaient infiniment vides après dix heures de cours. Malgré le coucher de soleil, les couloirs, du côté opposé, étaient restés blancs et froids. En sortant du lycée, le monde lui semblait bien vide. Il lui semblait qu'il n'y avait pas d'êtres vivants dans ce monde. Que de la chair qui bougeait inconsciemment, et stupidement.

« Oh, hé ! »

L’Insolente commença à lui parler. C'était presque un miracle qu'elle ait pu se taire pendant six heures, de l'heure du déjeuner jusqu'à maintenant. Hela s'arrêta au milieu du chemin, posa sa main sur sa hanche, et lui répondit d'un air agacé.

« Qu'est-ce qu'il y a encore ?
- Tu vas jouer la touriste, oui ou non ?»

La touriste ? Soudainement, Hela se souvenu. Elle voulait faire des repérages dans Seikusu pour connaître un peu mieux la ville. Elle voulait presque remercier la Garce pour le lui avoir rappelé. Presque. Elle se précipita alors chez elle, ne prit pas le temps de se changer, posa son sac devant l'entrée et prit son manteau. On ne pouvait jamais prévoir la météo d'un pays qu'on ne connaissait pas encore très bien. Elle prit donc un manteau long mais assez léger, qu'elle mettait souvent lorsque l'automne arrivait. Il était beige foncé, et avait une longue capuche, qui arrivait aux yeux d'Hela, les cachant souvent. Il était accompagné d'un peu de fausse fourrure au bout, et l'intérieur était en motif écossais. Hela considéra qu'elle pouvait garder ses chaussure de cours Elles étaient assez confortable ,et elle s'était habituée à elles. Fermant la porte derrière elle, elle se mit en route pour le Parc.

Elle regarda longuement le parc, à tel point qu'elle vit le jour tomber d'un seul coup. Sa montre montrait 19:47. Elle n'avait pas faim, car elle avait déjà mangé lors de sa promenade. Mais une chose attirait son œil à chaque fois qu'elle le posa dessus. C'était une sorte de forêt. Il était clairement écrit « Interdit d'entrer ». Mais que font les gens lorsqu'ils voient ça ? Ils entrent, bien entendu. Les humains ont du mal à résister face à la tentation. Le panneau était suspendu par deux chaînes, qui, elles, étaient accrochées à deux arbres face à face. Il était positionné assez bas pour que, les malheureux qui voulait y entrer et ne voyaient pas ce panneau, se prennent les pieds dedans, et, en levant les yeux, ils puissent voir en gros « Interdit d'entrer ». Comme pour donner une sorte de leçon aux autres. Mais bon, Hela était curieuse de savoir ce qu'il y avait de l'autre bout. Sentant tout de même un danger, elle prit son courage à deux mains, et enjamba le panneau.

Le temps passa, mais elle avait l'impression qu'à cet endroit, l'heure s'écoulait différemment. Sa montre s'était arrêtée à au moins trois mètres après qu'elle ait enjambé le panneau. Ce ne l'inquiétait pas plus que ça, car elle était vieille et que ça lui arrivait souvent. Hela portait son poing à sa poitrine, serrant son collier fortement. Elle avait un peu peur, mais ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait, de passer une interdiction. Soudain, elle entendit un bruit derrière elle qui la fit sursauter. Comme une personne qui courait, et qui cherchait à ne pas se faire repérer. Hela sentait normalement les personnes derrière elle, mais là, elle sentait tellement de choses qu'elle ne savait plus distinguer ce qui était bizarre et ce qui ne l'était pas. Elle pensa donc que ce n'était qu'une illusion, créée par sa propre imagination, par son sentiment de peur. Elle ferma donc les yeux pour se calmer, et serra son collier entre ses paumes encore plus fort. Elle regarda aux alentours et ne cessa de se répéter que ce n'était qu'une forêt normale, et qu'il n'y avait pas à s'inquiéter. Sentant le temps défiler, elle leva les yeux au ciel, mais les immenses arbres lui bloquaient la vue. Elle ne voyait que la lueur de la Lune, et quelques étoiles, ainsi qu'un ciel bleu foncé, bien au dessus d'elle.

S'enfonçant de plus en plus profondément dans la forêt, pas à pas, elle sentit le froid l'envelopper. Elle mit sa capuche et souffla pendant longtemps dans ses mains pour les réchauffer. Elle ne pouvait malheureusement rien faire pour le bas, qui n'était protégé que par des chaussettes hautes noires, et ses mocassins marrons. Souvent, elle se frottait les cuisses pour se réchauffer, et ça lui suffisait. Elle continuait cependant à marcher plus profondément, comme si elle ne sentait pas le danger qui l'entourait.

Le fait est que, elle le sentait.

[Titre derpy, post derpy. Désolée, il faut que je m'y habitue ...]

Ils étaient trois, trois pauvre cadavres, parsemant de ci, de là, la terre du petit bois qui occupait le parc de la ville passage. Les morceaux rougeoyant sous la faible clarté qui passait entre les feuilles, ainsi que les bouts d'os brisés recouvrant le sol, rendait à Keleth la violence de ses coups envers ces êtres qui avaient bafoués les lois de leur monde d'origine et qui même après avoir osé cela, avait refusé de se repentir. La démone était particulièrement hostile envers ceux qui allait même jusqu'à déshonoré leurs lignées en osant prétendre haut et fort leurs appartenances à de grandes familles démoniaques alors qu'ils ont, par leurs actes même, déclencher le radiement immédiat de leurs identités au sein de ces familles. C'est pourquoi elle avait laminer ses orgueilleux. Elle les avait hachés menus, les avait passer quinze, vingt fois à nouveau par ses armes avant que le premier morceau de leurs corps se détache, puis que tous meurent alors qu'ils s'émiettaient comme un fromage passer à la râpe. Il était difficile d'expliquer alors le mélange d'extase et de satisfaction de Keleth, mais il était clair qu'à ce genre de moment, elle était complètement folle et enivrée de son pouvoir.

Dehors le soleil déclinait. Cela changeait peu de chose pour l'Exécutrice dans le fond, d'abord car elle était doté d'une vision nocturne de par ses origines, et ensuite car les feuillages des bois denses laissaient si peu de passage à la lumière qu'il faisait déjà nuit sous le couvert des arbres. Keleth y trouvait une certaine sérénité, un certain calme alors qu'elle était encore au milieu des fruits de son carnage et de sa colère. La monde tournait au ralenti, comme si l'horloge du temps lui laissait goûter la saveur de ce qui l'entourait, le repos après la folie d'un instant, le retour à un monde fais de bruits fins et délicats, harmonie de la nature qui fut un peu plus tôt massacrés par le corps et les tambours de voix suraigus et disharmonieuse, reflet de la souffrance humaine quand, d'un seul bloc, le corps se disloque. Elle vivait dans un monde où enfin la paix et l'honneur était préservés des scélérats en tout genre, des escrocs, des mendiants démoniaque appelant à l'honneur quand rien ne pouvait justifier leurs actes. Oui Keleth trouvant la paix dans la forêt des passages, elle pouvait même le dire sincèrement, mais ce lieu faisait partie des seuls qu'elle considérait comme acceptable de le domaine terrestre. Un lieu où l'homme ne devrait jamais mettre les pieds. Elle l'aimait tant qu'elle serait même capable de devenir la gardienne de ce lieu sans âge, mais bon elle n'allait pas non plus exagérée.

Alors qu'elle se baignait dans ce lac de sérénité, le temps continua son court lentement, la nuit prenant place quand son jumeau s'abandonna au plaisir d'une couche réparatrice. Sous la clarté lunaire, Keleth s'embellissait, non pas réellement, mais parce que tout dans la nuit la faisait passer pour ce qu'elle était au plus profond d'elle, une prédatrice faite d'un charme létale, d'une beauté mortelle, au premier sens du terme. Entièrement démone à l'instant, elle aurait pu restée ainsi des heures, vivant de la caresse de la lune sur son cœur alors que le silence brouillé de la nuit l'enveloppait de ses mélopées muettes. Cette forêt était son royaume et rien au monde n'aurait de pardon de la gênée en ce moment magique et si rare depuis l'époque de son exil. Elle ne pouvait quasiment jamais être calme, sereine, ou trouver un moment pour se retrouvée seule avec elle-même désormais, alors ce bois désormais emplis de petits bouts de démon était pour Keleth un Nirvana, l'écueil de son âme bercée entre folie et tristesse.

Pourtant ce calme eut une fin légère et douce lorsque peu à peu une aura particulière s'approcha du seuil des bois. Keleth, même si profondément enfoncée dans la forêt, pouvait ressentir d'ici le petit frisson caractéristique du monde quand il porte un être à l'aura inhumaine, et pourtant n'appartenant ni à un ange, ni à une démone. Après la sereinité, le monde lui offrant une tout autre gourmandise à se mettre sous la dent, une gourmandise bien singulière car absolument rarissime en ces terres. Un être divin, ou un rejeton d'être divin s'approchant tout doucement des bois, et allant droit vers l'Exécutrice encore enivrée de ce qu'elle avait fait à ces renégats un peu plus tôt. L'aura assez faible laissait croire que cet être était soit très imbu de lui même et donc qu'il ne prenait pas soin de se dissimuler à d'éventuelles dangers, soit qu'il ne connaissait pas sa nature et donc était parfaitement incapable de se dissimuler à des perceptions extérieurs. Le second cas était milles fois plus intéressant que le premier, et la curiosité commençait à la démangée sérieusement. Et si elle allait à sa rencontre, et si elle le suivait pour pouvoir découvrir quel genre de personnage était cette divinité si attirante ? Car avouons le, venir dans un bois au milieu d'un parc à une heure pareille, voilà qui est une action singulière.

La démone intriguée pris quelques instant pour éteindre le feu intérieur qui nichait encore dans sa poitrine, élément gênant si elle voulait paraître plaisant à la divinité, au moi pour le début de la rencontre, puis elle prit le chemin le plus directe vers la divinité, celle-ci étant pour l'instant bien trop éloignée pour la voir. Marchant d'abord sur les morceaux démoniaque qui jonchaient le sol, ses sabots furent vite lavés par l'herbe un peu sèche des sous-bois et les racine un peu traitresses qui sortaient de terre. Pour la démone, marcher sur ce genre de sol n'était absolument pas gênant et elle se prenait même le plaisir parfois d'avance par petits bonds, de flancs d'arbres à flanc d'arbre, jusqu'à ce qu'elle se hisse dans les branchages fournies et sombres des grands arbres qui avoisinant l'unique « allée » de la forêt. Ce déplaçant des lors d'arbres en arbres, agilement, elle vint doucement à la rencontre de l'être qui était rentré dans son périmètre de perception. Elle n'avait de toute façon que très peu de chance de lui échapper désormais, aussi Keleth prenait on temps, privilégiant la discrétion à la vitesse.

Quelle ne fut pas sa surprise alors quand, en arrivant à la hauteur de l'aura divine, de découvrir une adolescente tout ce qu'il y a de plus simple, avec dans les yeux une telle description de frayeur et de doute que l'on aurait pu la prendre pour une de ces chétives souris dorlotée et bichonnée par une famille trop peu ouverte pour confronter leur trésor au danger de la vie ? Tout le contraire de la démone en faite, en tout cas en ses débuts, vu que maintenant c'était même bien pire que tout ce qu'elle avait connue en tant qu'employée des Enfers. Mais elle tenait le coup et ce n'était pas le plus important. Là le plus intéressant était cette humaine contenant de l'énergie divine ! Elle devait bien sur avoir un parent divin pour possédée cette trace là, mais clairement elle n'en avait aucunement conscience sinon elle l'aurait avant tout déjà repérée, et surtout elle n'aurait pas laisser cela au vu et au su de tous, cette information étant cruciale pour sa survie si elle tombait sur un être aux intentions moins bienveillantes que Keleth. Keleth qui n'avait désormais qu'une envie, jouer un peu avant de « l'instruire ». Elle ne savait rien ? Très bien, la divinité se révèlera surement si elle est un peu secouée.

Lentement et avec discrétion, Keleth fit sortir tout ses attributs démoniaques. Sa queue fit bruisser les feuillages, ses cornes grandirent et firent casser une branche morte encore attachée au tronc, branche qui tomba derrière la jeune lycéenne dans un bruits sourd et en craquant, puis Keleth changea très agilement de cachette pour ne pas être repérée et fit éclater les deux poches de peaux couvrant ses ailes, les faisant sortir majestueusement derrière elle. Elle avait alors peut-être même plus de panache que sous sa forme semi-humaine, mais cette forme est si peu pratique pour se battre qu'elle évitait de la conserver très longtemps. Néanmoins pour le petit jeu qu'elle prévoyait, le fait de faire très grande impression était essentielle, et par là l'ajout de tout ses appendices ne pouvait que donner formes aux peurs de la pauvre lycéenne semi-divine. Une fois ainsi formée, elle cassa une nouvelle branche pour faire peur à l'enfant avant de sauter dans la pénombre d'un grand chêne., attendant que la fillette ose regarder derrière elle pour s'assurée que rien ne va tentée de lui faire mal. La démone attendit pile que la jeune fille regarde un court instant en se direction pour allumer des runes sur sa queue, créant une légère luminosité extrêmement perceptible dans la nuit, puis  elle se dégagea lentement de l'ombre pour apparaître sur le sentier interdit, lui coupant la retraite vers le parc. C'est alors dans une voix cristalline et charmeuse, mais clairement irréelle qu'elle parla :

- Bonsoir jeune enfant...

Alors ses yeux se mirent à briller légèrement dans le noir.

L'obscurité était tout ce qu'elle voyait. Les arbres qui dansaient sous le doux son du vent lui faisaient penser à des mains prêtes à la dévorer toute crue. La forêt se transforma d'un coup en ténèbres. Cela devenait insupportable pour la jeune lycéenne. Aussi décida-t-elle de faire demi-tour, mais la peur de ne plus voir le chemin qu'elle avait emprunté derrière elle la terrifiait à un point où elle ne voulait même plus se retourner. Elle s'enfonça donc plus profondément dans la forêt, et, à chaque pas qu'elle faisait, elle espérait que les arbres s'éparpillent, annonçant alors la fin de cette horrible aventure.

Durant sa promenade, elle ne put s'empêcher de sursauter à chaque son auquel elle ne s'était pas encore habituée, de regarder partout pour voir si il n'y avait pas quelque chose d'anormal. Sans se rendre compte, elle finit par s'enfoncer son collier tellement profondément dans sa paume que son sang coulait le long de sa main, teintant le sol de son propre liquide rouge à demi humain. C'était sûrement cette blessure qui la faisait rester aussi calme pendant ce temps. Plus tard, elle remarqua que sa main était en sang. Et ce n'était sûrement pas une de ces illusions dont la voix dans sa tête s'amusait à lui faire voir. Elle cligna plusieurs fois les yeux pour voir si c'était vraiment réel, puis, voyant que ça ne partait pas, elle décida de se soigner elle-même à l'aide d'une formule magique. La blessure alors soignée, mais son sang coulant toujours le long de sa main, elle se lécha la main pour qu'il parte. Elle s'était donc arrêtée un moment.

Une soudaine brise venant de derrière la surprit, comme si la forêt lui ordonnait de ne pas s'arrêter au beau milieu du chemin. Envahie par la peur, elle commença à marcher doucement, toujours sur le même chemin, tout droit. Les feuilles qui étaient tombées des arbres en vue de leur âge, craquèrent sous les chaussures d'Hela. Elles faisaient une sorte de chemin, pour ceux qui seraient perdus, ou pour ceux qui auraient eu la malchance de s'aventurer ici, de se perdre. Mais il y avait bien un chemin de feuilles, peu importe la raison, mais il devait bien emmener quelque part. Suivant cette pensée, la demi-déesse suivit ce chemin, puis sentit l'odeur de la mort. Une forte odeur qui la fait penser, que sûrement, pas loin d'elle, se trouvait une personne qui avait des airs de Faucheuse. Elle commença à trembler, sous le froid, et sous la peur de mourir dans un endroit pareil.

Quelque chose tomba derrière la jeune fille, ce qui la fait sursauter, poussant un petit cri de surprise. Elle se retourna à moitié en regardant par terre, pour identifier l'objet, qui n'était en fait qu'une branche d'arbre. Hela, soulagée, la prit dans sa main, comme pour se protéger. Elle se dit qu'elle était sûrement tombée après avoir était violemment arrachée par le souffle du vent. Ne se posant pas plus de questions que ça, elle continua son chemin, cherchant toujours aux choses étranges, une explication rationnelle. Elle avait passé l'âge de croire aux fées, aux demoiselles en détresses, démons, anges ou toute sorte de choses qu'on peut trouver dans des livres. Ces livres l'intéressaient, mais elle n'y croyait pas. Ce n'est que fiction pour elle.

Fixant le sol, légèrement éclairé par la lumière de la Lune, une ombre -qui n'était sûrement pas celle d'un arbre- s’agrandit derrière l'amnésique demi-déesse, accompagné de ce qui semblait être le craquement d'une branche. Une ombre qui semblait démoniaque. Sous la pression de la peur, et par réflexe, Hela se retourna et ne vit qu'une faible lumière, mais très perceptible. La seconde qui suit lui glaça le sang. Une jeune femme se tenait devant elle. Mais pas n'importe laquelle. Ses grandes cornes qui sortaient de sa tête, et ses majestueuses ailes triomphant derrière son dos étaient les plus remarquables. On pourrait l'appeler un monstre, mais sa queue lui dit que c'était un démon. Un démon ? Non, c'était impossible. Ce genre de créatures n'existent pas. Confuse, la jeune lycéenne se pressa la tête contre ses paumes et ferma ses yeux, comme pour nier la réalité, jusqu'à ce que la charmante voix lui ramena défier les lois de la réalité.

« Bonsoir, jeune enfant.... »

Ne pouvant pas y croire, Hela leva les yeux, choquée. Ce démon -ou cette démone, peut importe- sentait la mort à plein nez. Elle venait sûrement de tuer des personnes, si encore c'était des humains.  Ses yeux brillants lui faisaient peur, comme jamais. La jeune lycéenne, effrayée, commença à courir comme sa vie en dépendait. Et elle croyait bien qu'elle allait y passer ce soir. Soit par la forêt, soit par cette chose démoniaque. Au diable ses pensées rationnelles, cette femme était bel et bien réelle. Ne prêtant pas attention où elle posait ses pieds, elle s'enfonça de plus en plus vite dans la forêt, qui lui semblait encore plus infinie.

Ce qui lui semblait bizarre était que, au fin fond d'elle, cette situation ne la déplaisait pas. La peur, mêlée à l'excitation, et l'adrénaline qui montait lui fit perdre toute raison, et son corps ne faisait que courir éperdument. La seule pensée qui la maintenant était de fuir ce démon. Quoiqu'il en coûte.

Elle était terrifiée, elle le voyait, et c'était une expression délectable chez un être à la senteur divine ! Keleth n'aurait pas pu bien expliquer pourquoi elle était si joueuse ce soir avec une femme qui ne se savait même pas fille de dieu, surtout qu'en ce sens, la haine que la démone avait envers les êtres divins ne touchait pas cette fillette qui ne faisait pas partie du panthéon à l'époque où son grand père perdit la raison. Pourtant, de la voir si apeurée, si fébrile face à elle lui donnait une étrange impression de quiétude et de plaisir, que Keleth se choisit d'alimenter au moins un temps avant de rassurée la demoiselle. Parce que oui elle ne comptait pas lui faire de mal, mais elle voulait voir si elle était capable de la faire réagir, peut être même de lui voir acquérir un léger contrôle sur sa nature divine. Un côté maternelle chez Keleth ? Peut-être, elle avait du mal avec la faiblesse, et cette jeune fille avait de quoi ne pas être faible, alors pourquoi ne pas lui permettre de trouver au fond d'elle ce qui lui permettrait de se réveillée ?

Mais pour l'instant, elle était la personnification même de la terreur de la fillette, qui malheureusement bloquée commençait à reculée, surement pour mieux courir ensuite. Elle sentait le sang, comme quoi elle s'était surement coupée un peu plus tôt en ne faisant pas attention, ou en se cognant sottement à cause de son état instable, mélange de peur et d'irréelle qui se mélangeait dans sa petite tête de semi déesse non-reconnue. Ses mots la pétrifièrent, comme l'image d'un aveu pour sa conscience, le fait qu'elle n'était pas dans le rêve, ou plus précisément le cauchemar dans lequel elle pouvait se croire. Elle était chair, elle était dangereuse. Elle était ce qui allait la tuée si elle ne bougeait pas. Tout cela était autant d'idées lisibles directement dans les yeux grands ouverts de la lycéenne, et Keleth prenait un malin plaisir à les voir, remarquant clairement que la jeune fille devait être complètement paniquée et, qu'avec un peu de malchance, ses jambes refuseront même de lui obéir. Par chance pour les deux femmes, la prédatrice joueuse et la proie terrifiée, Hela sut prendre ses jambes à son cou et entama de s'enfoncer clairement dans les bois, espérant sauver sa peau en réussissant à se cachée surement.

- Oh non voyons ne part pas jeune enfant, nous venons à peine de faire connaissance, dit-elle en se redressant pour gagner un peu en taille. Mais nous allons vite voir si nous ne nous retrouvons pas très vite, je crois être très rapide et forte à ce genre de jeu.

Elle ne se lança pas directement à sa suite, préférant s'enfoncer de nouveau dans les bois pour ne pas agir comme une prédatrice, mais comme une actrice souhaitant atteindre un summum de terreur afin de voir si il était possible de libérer la jeune fille des entraves qu'elle se plaçaient d'elle même. La suivant bien plus à la trace qu'à la vue, elle profita de la nuit pour se dissimulée, éteignant les runes de son corps et les reflets magiques dans ses yeux. Elle avait besoin de ces attributs là uniquement pour lui faire peur, autrement tout cela était superflus et juste bon à la gênée dans son jeu et ses déplacements.

Il fallait alterner les passages de repos et les passages de peur si Keleth voulait acculée la jeune déesse, et elle allait prendre le temps qu'il fallait, ayant toute une nuit et peut-être plus pour agir ainsi. Donc silencieuse, rapide, elle entama de s'écarter du chemin et après être à une centaines de mètres parallèlement au chemin de la déesse, elle se mit à la rattrapée sans forcer, gardant avec elle cette distance de cent mètres, afin de faire quelques effets scénaristiques de toute beauté une fois qu'elle sera sur sa gauche, visible, et dangereusement proche selon l'avis de la jeune fille. Elle n'eut même pas besoin de dix minutes pour rattraper la lycéenne paniquée, qui s'étaient tellement enfoncée dans la forêt qu'elle avait quitter le petit sentier de feuilles surement sans se rendre compte et se trouvait actuellement bien près de l'endroit où Keleth avait du tuer les démons. Autant Keleth souhaitait jouer, autant elle était loin de vouloir la traumatiser et là c'est ce qu'il se passerait si elle voyait les démons en morceaux.

Se dépêchant alors, elle prit de l'avance et se plaça bien loin, entre la lycéenne apeurée et le carnage. Elle diminuait d'allure, prouvant sois de la fatigue, sois du réconfort dans l'idée qu'elle avait semée la forme physique de sa peur. Par chance cela allait arrangée la démone pour lui faire changer de cap. Alors que la semi-déesse approchait de la zone de Keleth, cette dernier sortit de l'ombre à nouveau en s'illuminant lentement, le rayonnement commençant par ses yeux apparaissant d'un coup dans le noir, puis par la base de sa queue, la lumière des runes apparaissant progressivement jusqu'au bout de sa queue. L'apparition soudaine devait surement avoir son effet mais la démone ne pouvait pas laisser la jeune fille aller sur la zone de l'exécution précédente, elle ne voulait pas lui lacérer l'âme par cette vue.

- Eh bien l'on tente de s'écarter de cette si belle démone ? Pourquoi donc tant me fuir, venez, je vais vous apprendre certaines choses. Des choses très... plaisantes...

Quitte à faire peur là, elle avait une raison, et prenant un sabre, elle le sortit du fourreau lentement, la lame brillant en captant un rayon de lune. Elle savait que la déesse aurait don de fuir à nouveau, et tant mieux. Normalement elle prendra soit à droite, soit à gauche, vu que la démone avait déjà eut don d'apparaitre en face et derrière elle. C'était les règles de la fuite, et Keleth les avait connue ces règles pour avoir subit les attaques incessantes des démons d'abord, et des membres de l'inquisition ensuite. En tout cas il fallait qu'elle fuit, immédiatement. De toutes manières, vu leur position, si elle partait à gauche elle se bloquerait près d'une façade rocheuse, et si elle allait à droite la fuite se perpétuera pendant encore un moment, avant de rencontrer la fin de la ville, et donc la grille ou la sortie des eaux vers le fleuve. Forçant alors sur sa voix pour la faire paraitre envoutante, mystique presque malgré un certain charme, elle tendit son sabre en visant la femme et s'approcha, lui adressant une dernière phrase et portant une certaine accentuation sur le dernier mot:

- Allez jeune demoiselle, venez que vous m'appreniez à vous connaître... de près !

Hela courut pendant un long moment, tellement longtemps que sa gorge commença à se sécher, et à lui faire mal. La voix dans sa tête lui disait souvent de s'arrêter, mais elle refusait de lui obéir. Elle n'allait sûrement pas se plier aux ordres de quelqu'un qui n'existe pas parce qu'elle est désespérée! Néanmoins, après avoir pris la certitude que la démone ne la suivait plus, elle se posa près d'un arbre, prit une grande inspiration. Sa respiration était courte et bruyante, n'importe qui pouvait l'entendre. Des larmes d'épuisement et de peur se mirent à se refléter dans ses yeux. De suite, elle essuya l'eau salée qui coulait le long de son visage, et essaya de se calmer. Il y avait sûrement une solution pour l'échapper. Malheureusement, elle était si profondément enfouie dans la forêt qu'elle ne put distinguer où elle était. Et pendant sa course folle, elle s'écorcha plusieurs fois, mais dans le froid, son sang qui coulait ne lui faisait qu'un peu de bien.

Sa respiration devenant un peu plus courte à chaque fois, elle comprit qu'elle avait absolument besoin d'eau maintenant. Ne pouvant pas empêcher ses larmes de tomber, elle les laissa rouler le long de ses joues pendant un moment. La garce coincée dans sa tête n'arrêtait pas de répéter au combien elle était nulle. Avec les pouvoirs qu'elle avait acquit, c'était sûr qu'elle aurait pu envoyer balader ce démon, mais là, sous la surprise, elle ne pouvait rien faire, et son seul réflexe fut de s'enfuir. Mais parlons du moment présent. Elle avait besoin d'eau, et elle n'allait sûrement pas récolter ses larmes pour les avaler. Dans ses livres de magie, il y avait sûrement une formule qu'elle avait appris, qui pourrait lui donner de l'eau. Elle ferma les yeux et se concentra, mettant ses mains sur sa tête. Une formule magique. C'était tout ce dont elle avait besoin. Les formules glissaient dans sa tête comme un va-et-viens. C'était comme si elle avait tous les sorts et qu'elle les sélectionnait.

Puis soudain, la bonne lui vint en tête. Elle ouvra les yeux soudainement, puis essuya ses larmes, presque séchées sur ses joues. Elle se leva, prit une grande inspiration. Enfin, elle chuchota son incantation pour ne pas se faire repérer.

« Vann, kom til meg »

De l'eau apparut dans sa main. Fière d'elle, la demi-déesse but l'eau à sa soif, jusqu'à ce que sa gorge soit déshydratée. Une fois terminé, elle se rendit compte que plusieurs minutes étaient passées, et que peut-être, l'autre femme l'avait repérée. Elle regarda partout autour d'elle, et ne vit aucun signe de cornes, d'ailes ou peu importe. Elle soupira, soulagée. Mais elle n'était pas sortie d'affaire pour autant. Ne savant pas quoi faire, elle s'en remit à sa voix. Peut-être, aussi farfelu soit-il, qu'elle aurait une idée, et vraiment peut-être, qu'elle serait censée. Et pour la première fois de sa vie, elle fit appel à ce qui elle aimait appeler "La garce".

Eh bien, eh bien, si ça, ce n'est pas accepter mon existence ...
« Ne te méprends pas. J'ai fait une promesse, et je veux la tenir. Tu sais très bien ce que c'est, et, si je meurs, tu y passeras aussi. Tu as donc intérêt à proposer une idée censée. »
Hola, hola. Tout doux, taureau. Moi ? Mourir si tu meurs ? Mais tu te trompes sur toute la ligne ! Tu me fais rire !

Elle se mit à rire fortement, tellement fort que ça en faisait un écho dans sa tête. Comme toujours, la lycéenne ne comprenait pas ce qu'elle disait, mais peu importe. Elle baissa tout de même les yeux, comme si elle pensait que c'était vraiment une mauvaise idée d'avoir fait appel à elle.

Mais je t'aime bien. Alors je vais quand même t'aider. Alors tu m'écoutes et tu feras ce que je te dis. Elle marqua une pause. Tu as raison, si tu meurs, je ne serai pas loin de la mort, mais je serai toujours là, et c'est drôle d'avoir une sorte de "vaisseau".

Hela roula des yeux, mais écoutait quand même ce que l'invité avait à dire.
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Plus tard, on vit la jeune demi-déesse courir au fond des bois, et non loin, le démon qui la poursuivait. Sans se rendre compte, seulement environ dix minutes s'étaient écoulés depuis le moment de leur rencontre, et cet instant. Mais sa montre s'était figée quelque pas devant l'entrée, Hela n'en savait rien. Elle ne voulait que fuir à présent. Et une lueur d'espoir s'afficha lorsqu'elle vit une sorte de lumière. Elle croyait que la course était enfin terminée, et qu'en sortant de la forêt, elle allait échapper à sa mort. Mais l'espoir s'éteint bien vite lorsque la démone se montra soudainement devant elle, impressionnant la plus jeune femme, qui tomba à la renverse. Elle commença à trembler : de froid et de peur.

« Eh bien l'on tente de s'écarter de cette si belle démone ? Pourquoi donc tant me fuir, venez, je vais vous apprendre certaines choses. Des choses très... plaisantes...
Hela marqua une pause avant de répondre. « ... Hé! Et quoi donc ? Je suis bien curieuse, dites-moi ... Oh non, ne dites rien. Je vais bientôt mourir, c'est ça ? »

Dit-elle, essayant  de plaisanter, pensant que ça allait détendre l'atmosphère. Mais la plaisanterie n'allait pas loin lorsque la femme devant elle sortit un sabre, qui lui glaça le sang. Dans la position dans laquelle était Hela, elle ne pouvait vraiment rien faire. Elle était complètement à la merci du démon. Elle ne voulait même pas tenter de s'enfuir, car elle avait bien compris qu'elle n'était pas face à une personne normale, et qu'elle était bien trop rapide, plus intelligente, peut-être, même. La créature posa alors le sabre devant son nez, et s'approcha.

« Allez jeune demoiselle, venez que vous m'appreniez à vous connaître... de près ! »

Le dernier mot accentué fit sursauter l'artiste qui ne put que reculer dans cette situation, avant de cogner un arbre derrière elle. C'était bientôt la fin. Et le sabre traversa la lycéenne.

Traversa oui.

« Quel tour banal ! Et vous êtes tombée dedans ! »

On entendait la lointaine voix d'Hela qui rit légèrement, faisant disparaître son hologramme. Mais il n'y en avait pas qu'une seule. Plusieurs demi-déesses avaient entouré la démone.

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Plus tôt...

Voilà ce que je te propose. Tu vas te dupliquer plusieurs fois, et ne me dis pas que tu n'en es pas capable. Tu l'as fait plusieurs fois avant. Ce ne sont ni des clones, ni des hologrammes. En fait, si, c'est un peu des deux. Ils te ressemblent, et agiront comme toi. La seule différence est qu'ils ne peuvent/doivent pas être touchés. Sinon, le piège se refermera sur toi, et on va voir que ce n'est pas toi, Hela.
- « Mais ... Je ne sais pas comment faire ? »
- Tais-toi et écoute-moi. Tu vas faire comme je te le dis, et sans discuter, petite.

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« Surprise. »

Dit une autre Hela. Elles étaient toutes pareille. N'en tenait qu'à la démone de pouvoir les distinguer, car, même l'aura était pareille. Pour les distinguer, il fallait les toucher, mais vu le nombre, c'était une perte du temps pour le démon.

Acculée, la jeune fille ne fit même pas ce qu'attendait la démone. Elle devait lui faire peur certes, mais elle ne pensait pas la terrifier au point qu'elle ne puisse même plus s'enfuir et ne faire que la sotte action de se reculée bien maladroitement. Allons, elle avait du sang divin dans les veines, et elle semblait avoir assez conscience de sa propre vie pour ne pas la jeter aux orties à peine une difficulté fut-elle rencontrer sur son chemin. Ce n'était ni logique ni acceptable selon la façon de penser de la démone et elle devait bien l'avouer, elle en était bien profondément vexée et déçue de voir que cette course allait être de si courte durée. C'est bien pour ça que son dernier mouvement avait inclut de sortir son sabre, technique certes un peu extrême mais étant un stimuli bien capable de la ramener à la raison et à l'obliger de reprendre soudainement sa course pour sa vie. Il fallait qu'elle reparte, qu'elle ne s'arrête pas, sinon le jeu de Keleth allait vraiment perdre de sa saveur, et cela elle était loin de pouvoir le permettre, ce petite épisode de détente pour elle étant le seul moyen de se décontracter après le massacre qu'elle avait perpétué, massacre qu'elle avait empêchée à la jeune fille d'observer.

« ... Hé! Et quoi donc ? Je suis bien curieuse, dites-moi ... Oh non, ne dites rien. Je vais bientôt mourir, c'est ça ? »

De la peur oui mais autre chose. De par ses actions passée ça sonne faux ! Quelque chose qui ne vas pas et plus Keleth se rapproche, plus elle le sent ! Il lui manque quelque chose pour comprendre mais décidément la situation ne lui plait guère, elle n'était pas là pour la tuée, et cette jeune fille n'était pas là pour mourir, alors pourquoi donc s'était-elle arrêtée comme dans un mauvais roman ou un film d'horreur de mauvais-goût ? Pire pourquoi cette plaisanterie sur sa propre mort alors que la démone sentait, savait que c'était impossible de rire quand la mort vous prends à moins d'être fou ?

- La mort ? Voyons quel mort, qui a dit que je vous tuerais non-humaine ? Je vais ...

Le non-humaine était un simple piste pour la jeune fille, piste qu'elle avait décidée de lui offrir avant tout, mais si Keleth avait arrêtée sa phrase, ce n'était point par manque de taquinerie, mais par l'instant infime de surprise qu'elle eut en découvrant le stratagème mise en place par la jeune mi-déesse. C'était brillant ces hologrammes ! Pourtant la démone en était un peu vexé, ayant été leurrée par la magie divine sans s'en rendre compte, et dire qu'elle n'avait pas actuellement un peu d'amertume quand à la sous-estimation dont elle faisait l'objet était un véritable euphémisme, car elle était en colère de ne pas avoir été prise au sérieux. Prenant son arme et dans un geste relativement lent pour elle, mais à vitesse normal pour tout être humain, elle décapita de frustration l'illusion créée par la jeune demoiselle et rageuse se tourna pour tenter de capter la trace de sa cible.

« Quel tour banal ! Et vous êtes tombée dedans ! »

- Il est vrai que je ne m'en suis rendue compte que plus tard, mais crois-tu vraiment, jeune enfant, qu'il est bon d'attiser la colère d'une démone en pleine chasse ?

« Surprise. »

Là où elle pensait à une simple illusion, ce fut une bonne dizaines de copies de la semi-déesse qui l'entoure et se mette à agir indépendamment. Il n'y a pas d'inégalités d'énergies, ni de différences magiques, tout est au même niveau dans ces illusions quasiment parfaites et autonomes. Bien malheureusement, il existerait de nombreuses personnes impressionnées par la mise en place d'un tel stratagème, ou par l'apparition subit d'autant d'adversaires se ressemblant traits pour traits et dotés de qualités laissant entendre que l'affrontement est bien mal engagé, mais ce n'était pas le cas de Keleth, qui avait eut à affronter tellement d'êtres et de monstres différents que ses connaissances en matière de magies et de qualités étaient entièrement abreuvées d'une érudition quasiment encyclopédique en le domaine. Et la jeune fille avait fait de très grosses erreurs depuis la mise en place de son stratagème, de grossières erreurs qui rendaient complètement inefficace l'effet de surprise qu'elle aurait pu obtenir si elle était restée plus sobre. Comme quoi il y avait toujours une limite aux effets de styles.

- Une surprise qui je crois va être loin de t'éloigner bien longtemps de moi ma petite. N'as-tu pas réfléchie avant d'agir, n'as-tu pas penser que tu m'as offertes la clé de ton petit jeu à peine l'avais-je découvert ?

Elle se redressa et remis son arme au fourreau avant de détendre ses muscles et de se placer en une posture supérieur, quasi impériale, un immense sourire sur les lèvres. Première erreur de la jeune fille, si elle faisait partie de ses clones, elle pouvait avoir des réactions propres alors que ses illusions ne faisaient que mimer les comportements qui leurs étaient demandés. Aussi si elle faisait partit du petit regroupement qui l'avait encerclée, elle serait la première à réagir à un mouvement de Keleth, la première à frémir, à faire un pas en arrière qui la trahirait, car même avec de la confiance en soi, la peur fait toujours plus d'effets, surtout quand on a été particulièrement impressionnée plus tôt, comme dans son cas. La seconde erreur était simplement si elle continuait de fuir malgré que ses illusions soient encore autour de Keleth. La raison ? Eh bien si elle poursuivait son chemin et s'éloignait, Keleth détecterait immédiatement la petite énergie qui se faufilerait au loin et saurait sans soucis où se trouve la vrai, à moins que ce soit une feinte savamment calculée, ce dont Keleth doutait à moins que la jeune fille obtiennent des conseils par une personne extérieur à l'actuelle poursuite. Quand à la troisièmes erreur …:

- Je vais être gentille et te donner l'une des informations que tu m'as gentiment apprise et qui est la source même de la mort de ton essais de me troubler. Tu vois, tu es encore proche de moi si tes clones te donne du courage, et loin de moi si tu es toujours effrayée par cette chère démone qui compte bien s'offrir une nuit avec toi. Dans les deux cas j'ai vu que tes clones n'ont pas de matière, alors maintenant je te pose une question … Et si je tranchais en quelques secondes tout les clones qui restent ici ? Tu as compris, sois je serais sure que tu es la demoiselle qui fuit, soit je te trancherais en même temps que tes images ! Alors, vais-je tirer de nouveau ma lame ?

Sa voix ne laissait pas de doute possible, elle était largement maitresse de la situation, autant par ses capacités que ses acquis. La déesse fut douée sur ce coup, mais elle reste terriblement dépourvue de capacités réflectives sur ses propres pouvoirs, ce qui l'oblige ainsi à faire des actions surprenantes certes, mais au résultat et à l'efficacité réel très moyen. Et ce sont autant de choses qui font le total manque de portée des actes de la mi-déesse sur Keleth, qui saurait même se dépêtrer des situations les plus risquées sans trop de soucis. Aussi Keleth reste calme, savante dans son parler, maline dans ses paroles, charmeuses dans ses actions, charismatique et apeurante en elle-même. Afin de faire vite réagir sa proie du soir, elle s'amuse à faire semblant de prendre discrètement la garde de son arme, le faisant malgré tout de manière assez voyante pour que les clones et donc la demoiselle le remarque...