Enfin se rencontrer... (PV)

Je n'avais jamais été aussi nerveux, je crois.
Assis sur la fontaine qui ornait l'entrée du parc, je l'attendais patiemment. Pour elle, je m'étais fait beau ! Jean propre et neuf, jolies baskets neuves et classes, chemise blanches au manches retroussées sous ma veste en cuir et nouvelles fausses lunettes. Adieu trombine de geek, j'arborais à présent d'élégantes montures rectangulaires noires et épaisses qui me donnaient un air intelligent. Si si ! Pour ne rien vous cacher, j'avais passé pas mal de temps devant la glace de mon appartement à m'apprêter et me coiffer. Ce soir, je voulais tout bêtement séduire un peu. Elle me plaisait bien, cette fille !

Qui ? Ah, oui... Je n'en ai pas encore parlé, c'est vrai. Et bien, j'avais par hasard rencontré une nana sur un forum de discussion. Sans rien chercher de particulier, nous avons commencé à faire connaissance  au détour d'une bête conversation et le courant est plutôt bien passé entre nous, à tel point que nous avons rapidement échangés nos numéros personels, puis nos msn. Et vous vous doutez peut-être de la suite, à base de photos partagées avant que les échanges ne dérivent parfois un peu sur des mots plus coquins et des clichés plus osés, à tel point que c'en était devenu un jeu entre nous ! C'était assez amusant d'ailleurs de constater qu'elle avait sût me plaire et m'attirer malgré une poitrine discrète... J'avais un peu tiqué les premiers instant, avant de la trouver foutrement sexy. Je crois qu'elle était très "humaine", en fait. Vous savez, mes activités me faisaient souvent fréquenter des bombes sexuelles superbement foutues et m'en faisaient perdre de vue les filles plus communes. Et c'était pourtant une de ces filles "ordinaires" qui avait sû m'attirer à tel point que j'avais cherché à la rencontrer et que je passais mon temps à demander de ses nouvelles. Depuis que je la connaissais, j'avais d'ailleurs souvent mon portable même quand je me baladais dans les nuages sous mon costume de SP et je la textotais dès que j'avais du temps libre. Entre deux braquages de banque, je lui demandais des nouvelles ou elle le faisait.
J'avais parlé de mon "travail" sans trop en parler. Pour elle, j'étais un type occupé, peut-être un apprenti flic.

Bref, je lui avais donné rendez vous au parc pour 20H et elle avait accepté. Je savais qu'elle me reconnaitrait, on avait eu le loisir de se voir en photo et via caméras interposées (en fait sans l'avoir vue, je connaissais pas mal son corps...). Normalement, elle devait venir. Elle n'était pas du genre à poser des lapins et j'avais la faiblesse de croire qu'elle aussi avait envie qu'on se voit enfin. Pour peut-être aller plus loin ? Je n'en savais rien.
Plus que cinq minutes avant qu'elle n'arrive. Cinq petites minutes...

Dylan avançait en direction de l'entrée du parc, ne sachant pas trop si elle devait arrivée à l'heure pile ou en avance, c'était une première pour la psychologue ! Elle n'avait jamais été nerveuse à ce point, néanmoins elle était excitée de faire enfin cette rencontre... Le parcours de leur ''relation'' graduel lui passait sans arrêt en tête, de leur première rencontre sur un forum de discussion aux texto qu'ils se sont échangés régulièrement dans les derniers jours. Le courant avait passé entre eux, dès le début et la psy avait prit plaisir à faire connaissance avec lui. Il est vrai qu'il ne lui a pas encore tout dévoilé, particulièrement à propos de son travail, dont la description était plutôt vague, mais qui le tenait assez occupé. Malgré ça, elle devait avouer qu'il lui plaisait et pas qu'un peu. Les échanges étant devenus plus intimes entre eux et quelque chose l’encourageait à croire qu'ils pourraient partager un peu plus... Un jour. Du moins, c'est ce qu'elle allait découvrir ce soir.

Elle avait prit soigneusement du temps pour se faire belle, à commencer par un long bain aux huiles essentiels qui rendit sa peau incroyablement douce, enveloppée d'un fin parfum d'orchidée. Côté vêtement, elle y alla plus naturellement, avec toute fois quelque chose d'assez élégant, une robe à bustier de couleur prune électrique, d'un chandail noir en laine comme par-dessus et finalement, des converses noirs à ses pieds, qui rehaussait son côté particulier, ajouté à ça ses montures de geek sur son nez. En dessous de cette couche de vêtement, elle lui réservait une surprise, au cas où la soirée se terminerait... D'une certaine manière. Elle espérait lui plaire, sachant qu'il ne se sont vu qu'en ''partie''.

Bon, elle y est... Deux minutes en avance ! Toujours distancée du parc, elle commença à balayer du regard les environs, avant de percevoir une silhouette distingue, assise au bord de la fontaine. Elle reconnu rapidement son visage. Alors que les battements de son cœur se mirent à accélérer, elle se dirigea droit vers lui. C'était quelque chose d'avoir pour la première fois la personne qu'on ne voyait que sur photo ou par web cam devant soi et plus Dylan s'approchait, mieux elle constata le physique remarquable de Kyle. Il était beau, à croqué avec cet air intello que lui donnait ses lunettes. D'ailleurs, la psy avait une préférence pour les garçons à lunettes, ne pouvant résister à ça...

« Bonsoir ! »

Le plus dure était faite. Elle s'arrêta à sa hauteur, sourire aux lèvres. Elle prit machinalement les devants, venant déposer un baiser sur chacun de ses joues. Les siennes devaient être rouges à l'heure qu'il est...

« Je suis ravie de te voir enfin... T'es super en passant. » Son regard scruta ses habits avant de revenir vers ses yeux, le sourire scotché aux lèvres.

Depuis que j'étais arrivé au Japon, j'avais croisé une multitude de femmes et j'avais vécu à ma façon des aventures avec ces dernières. Que ce soit en étant Kyle ou Sentinel Prime, mes relations étaient souvent mouvementées et n'avait rien de classiques. Pouvaient elle l'être alors que j'étais un homme capable de voler haut dans le ciel, alors que j'avais choisi de combattre le crime et le mal ? Je ne m'étais jamais posé la question, pour tout vous dire. Jusque là, j'avais choisi de vivre ce que j'avais à vivre sans vraiment penser au lendemain, sachant que pour toutes ces filles je n'avais jamais été (et ne serais jamais) qu'une passage, un arrêt sur l'autoroute de leurs vies. Pour tout dire, ça ne m'avait qu'à moitié dérangé. Il n'était pas donné à tout le monde de croiser toutes ces drôles de nanas, pas vrai ? Je m'en estimais heureux, mais je ne pouvais m'empêcher de vouloir plus.
C'était peut-être ce qui m'avait attiré chez Dylan : qu'on ait prit notre temps, que l'on ai pas décidé d'arrêter de vivre nos petites existences. Lentement, on y avait simplement incorporé l'autre. Un "Bonne nuit <3" en se couchant, un simple mot au cours de la journée, des discussions parfois très longues au bout du fil à parler de tout, de rien, de nous... Ca avait été agréable et en proposant le rendez-vous, je savais que je prenais le risque de briser la magie. Si on ne se plaisait pas, si le courant était interrompu... On se séparerait l'air de rien et on finirait par s'oublier peu à peu, comme sûrement bien des idylles nées sur la Toile. Quelque part, ça me faisait peur de risquer ça. Et d'un autre côté, ça me faisait peur de ne jamais la considérer comme une fille derrière un écran ou un numéro de téléphone.

"Je panique un peu, tu sais ? :/"
Voilà le dernier message que je lui avais envoyé avant l'heure fatidique, parce que je n'avais jamais sû faire semblant et que j'avais envie qu'elle me rassure, qu'elle me dise qu'elle était dans le même cas. Posé sur le bord de la fontaine, je l'attendais, l'estomac noué. Aurais-je dû apporter des fleurs ? Non, ça faisait vieux jeu ! Mais peut-être qu'elle aimait bien ça ? Et qu'est ce que j'allais lui dire ? Je pensais l'emmener manger une pizza, mais elle s'attendait possiblement à quelque chose de plus classe qu'un petit resto de quartier ? Baaaaaaaah ! J'avais flirté avec une déesse durant l'Antiquité et je m'inquiétais bêtement pour un premier rendez-vous ? Je secouais la tête en me traitant d'imbécile quand j'entendis la salutation qui me fît me retourner et la découvrir.

- Hey... Coucou, toi !

Ne sachant pas trop quoi faire, je l'acceuillis d'un sourire un peu bêta alors qu'elle me fit simplement la bise, l'assortissant d'un compliment qui me fît rougir. Avec le temps que j'avais passé à me chercher des fringues et à m'habiller, tout ça pour elle, j'étais content qu'elle apprécie ! Durant notre embrassade, ma main était machinalement venue se poser sur sa hanche et elle ne la lâcha pas tandis que je me reculais un peu pour mieux la regarder.

- Alors on est tout les deux ravis... Mais tu m'as menti. Tu es bien plus jolie en vrai qu'en photo ! T'es superbe, Dylan ! Très très sexy !

Je le pensais vraiment et parvins à lui sourire de façon plus assurée, plus séductrice. Ma main se déplaça jusqu'à la sienne pour la saisir le plus naturellement du monde. Un baiser sur sa joue, peut être un peu trop près de sa bouche, mais... Tant pis.

- Je t'emmène manger une pizza chez un petit italien... Tu m'en dira des nouvelles ! D'un mouvement, je lui désignais le parc baigné par la lumière déclinante du jour, cadre assez romantique, en fait. En passant par là, c'est plus long mais comme ça, on aura l'occassion de parler un peu.... Tu veux ?

Bon, je trouvais que ce n'était pas trop mal pour un début, pas vrai ? Les choses étaient encore un peu timides mais se faisaient naturellement et c'était très bien comme ça. Un nouveau sourire, un regard sur son corps puis dans le sien avant que je ne l'entraîne paisiblement dans les allées du parc pour que la soirée débute doucement.

Avant de faire la connaissance de Kyle, Dylan n’avait jamais crut aux rencontres sur internet. Au début, ce n’était qu’un petit jeu de séduction, un simple flirt, mais au final, c’était devenu bien plus que ça. Elle se souvenait du dernier message de Kyle, disant qu’il paniquait un peu. C’était le cas pour elle aussi, sachant qu’ils risquaient quand même gros en se rencontrant. Comment savoir s’ils auront la même complicité une fois l’un devant l’autre ? Mais elle lui répondit avec une certaine confiance de ne pas s’inquiéter, qu’elle était dans le même état que lui, qu’ils prendraient leur temps…

Mais après la bise, soit le premier contact physique, une espèce d’attraction s’engendrait entre eux. Déjà, elle pouvait dire qu’elle appréciait avoir sa main contre sa hanche. L’aise était présente, c’était donc bon signe. D’ailleurs, elle accueillit sa main dans la sienne, en la serrant délicatement, tout en souriant encore de son compliment. Pour une fois qu’elle sut profiter d’en recevoir… Elle soutient un peu mieux son regard, à la suite d’un nouveau baiser qui effleura pratiquement ses lèvres, ce qui lui valu un léger frisson et un sourire. Kyle comptait l’emmener manger une pizza, gagnant des points auprès de la psy qui appréciait la simplicité.

« Oui, très bien… J’avais faim justement… »

À vrai dire, elle avait tellement le trac, qu’elle n’avait même pas pris le temps de bien manger aujourd’hui. Kyle emboita le pas, suivit de Dylan qui observa le parc, magnifique à cette heure-ci. Elle garda sa main dans la sienne, tout en le suivant vers là première allée qui se présenta devant eux. Par moment, elle plongea ses mires dans les siennes, puis sur son corps, s’attardant sur des aspects quelconques de son anatomie, tel que ses cheveux, son cou…

« C’est drôle… » Elle se racla la gorge, le regard baissé. « C’est beaucoup moins pire que je le croyais… Je veux dire… C’est comme je l’aurais souhaité. »

C'était peut-être trop tôt pour lui faire cet aveux, mais après tout... Elle avait ses espérances derrières tous ça, le désir...

- Tu sais, je ne savais pas trop à quoi m'attendre en te proposant de se voir... Je veux dire, j'avais -et j'ai encore !- le trac que quelque chose se passe mal, de te dire une chose que tu n'aimera pas ou de t'emmener dans un endroit qui ne te plaira pas... Mais je suppose que c'est une bonne chose, mine de rien. Ca montre que tu me plais et que j'ai vraiment envie que ça fonctionne. Pour ce soir et peut-être... je baissais un peu la voix, gêné de la suite. Peut-être pour d'autres fois.

C'était une drôle de situation, en vérité. Je la rencontrais pour la première fois mais j'avais vraiment l'impression de bien la connaître. Nous avions bien parlé depuis notre première rencontre, assez je pense pour être parvenus à nous cerner réciproquement sans tout s'être dévoilé. Je connaissais un peu sa façon de penser, quelques uns de ses fantasmes aussi mais j'ignorais presque tout le reste. Nous avions été ensemble à l'essentiel, sans nous encombrer de détails et c'était en cela l'avantage du net : on ne cachait pas forcément quelque chose, non ! On avait simplement pas besoin de l'aborder. D'un côté, c'était tout aussi bien. Nous avions encore pleins de choses à nous et pour une fois, elle était une fille interessée par Kyle et non pas par SP. Dylan se foutait de savoir que je portais un costume moulant et que je dézinguais des méchants comme d'autres bouffent du pop corn, puisqu'elle l'ignorait.
Néanmoins, je n'étais pas bête et savais très bien que si nous devions faire un peu de route ensemble, il viendrait un moment où je ne pourrais plus lui cacher. Pour le moment, j'avais autre chose à penser.

Alors que nous marchions, le parc se déployait lentement de chaque côté du chemin de gravier que nous empruntions. Des mômes qui jouaient, des amoureux qui se bécottaient sur les bancs, parfois même un petit vol d'oiseau au-dessus de nos têtes... Le moment était bucolique, propice à la confession.

- Alors, tu es psy ? Tu dois entendre des histoires de dingue, parfois ! Je lui souriais tout en la regardant... Enfin, en la dévorant des yeux parcelle par parcelle. La plus curieuse, c'était quoi ?

Il fallait bien faire un brin de conversation pour qu'on puisse se mettre davantage à l'aise, non ? J'avais choisi le sujet le plus simple à aborder... Pour elle. Pour moi, ça serait plus compliqué. J'aviserais.
D'un coup, je rabattis Dylan tout contre moi, lui évitant de prendre en pleine tête un ballon qu'un gamin avait tiré beaucoup trop fort. Collés l'un à l'autre, nos lèvres étaient bien proches et je dûs me faire violence pour ne pas l'embrasser. Pourtant quand je repris la parole, ce fût à voix plus basse et je sentis clairement ma bouche frôler (caresser, même) l'ourlet délicat de la sienne. Et d'un sens, c'était plus enivrant qu'un baiser.
Dans l'action qui lui avait évité une jolie bosse, ma main libre était venue se placer au creux de ses reins, tandis que mes doigts dans sa main s'étaient mêlés aux siens.

- Tu sais, Dylan... J'ai moi aussi des histoires de dingue à te raconter... Comment je suis devenu doucement accroc à une fille rencontrée sur internet, entres autres...

Un souffle dans le sien, mon regard dardé dans ses yeux. Mon nez frottant le sien, mes mains sur son corps... Et le temps, qui pendant un instant semblait suspendu à ses lèvres.

Kyle approfondissait sa pensée sur cette rencontre, mais il rassurait également Dylan. Malgré leur crainte, ce rendez-vous était fondamental... Ce qui rappelait à la psy que leurs attendes étaient similaires. D’ailleurs, elle lança à voix basse un ''Compte là-dessus…'', répondant à son souhait pour de prochain rendez-vous. Elle se détendit un peu plus, tout en poursuivant leur discutions, jusqu'à ce que Kyle aborde le sujet de son travail. Ce sera l'occasion pour elle de lui demander ce qu'il faisait exactement, car en considérant sa stature athlétique, il ne devait pas entretenir cette musculature en déplaçant de la paperasse dans un bureau... À moins que ça ne soit d'énorme dossier.

« Attends, hum... Ah oui ! Il y en a une que j'ai trouvée assez particulière. C'était un mec, obsédé par les jeux vidéo... »

En faite, ce n'était pas tout à fait l'histoire la plus dingue qu'elle avait entendu. Ayant une ouverture d'esprit plus grande que la moyenne, il lui ait déjà arrivée d'être consulté par des gens plus étranges que fiction, avec des histoires encore plus farfelu, mais ce n'était pas ceux là qui lui venait tout de suite à l'esprit. Peut-être à cause de son ''pouvoir'' de guérison... Tss, pouvoir... Elle avait encore du mal à qualifier cela comme étant un pouvoir.

« … Il a commencé à me faire peur quand il m'a demandé de l’appeler Albert Wesker ! J'aurais peut-être du éviter de lui parler de... »

Une pression contre le creux de son rein l'interrompit. En un rien de temps, elle se retrouva blottit contre Kyle, le souffle court, un frisson qui courait l'arrière de sa tête... Ou c'était ce ballon dont son compagnon venait de lui éviter. Peu importe, c'était un moment propice à un premier échange... Son buste fondait sur son torse viril, sa main tenait son bras, l'autre, dont les doigts s'étaient entremêlé avec les siens, ne voulait plus le lâché. Un premier souffle s'étale sur ses lèvres, envieuses après le frôlement avec les siennes, alors que les derniers mots de son héros firent battre son cœur à plein régime.   

« Kyle... »

La tête levée vers lui, ses mires le fixe avec intensité, scrutant son beau visage. Elle avait l'impression que le temps s'était figé autour d'eux. Ce serait cruel d'y résister et puis... Depuis quand elle en rêvait ? Un fin mouvement et voilà qu'elle atteints la pulpe de ses lèvres qu'elle embrasse lentement, s'imprégnant de leur douceur et, tranquillement, de leur goût, les aspirant délicatement entre ses lippes à tour de rôle. Sa main avait progressé vers son épaule pour venir se nicher derrière sa nuque, prolongeant ainsi ce doux baiser qui semblait duré éternellement... 

Dios mio... Je n'ai jamais sû comment me comporter à un premier rendez vous. Pourtant, j'en avais eu quelques uns dans ma réalité d'origine, vous savez ? D'accord, c'étaient là des flirts de collégiens et il n'y avait jamais eu là quelque chose de réellement sérieux. Mais systématiquement, ça avait capoté passé la première heure. Pour certaines filles, j'étais trop distant et pas assez entreprenant, pour d'autre je n'étais finalement pas à leur goût.
Avec les échecs, j'avais progressivement perdu confiance en moi et ce n'était que grâce à Sentinel Prime que j'avais gagné plus tard en assurance. Tout ça pour dire quoi ? Et bien, tout ça pour vous avouer que je n'étais pas très à l'aise avec Dylan malgré tout. Je faisais semblant de me montrer tranquille et posé, mais à l'intérieur je ne tenais pas en place et je me rongeais les ongles de peur de faire une gaffe.

Si je ne l'avais pas embrassée de mon propre chef après l'avoir sauvée du ballon, c'était un peu par timidité mais aussi parce que je ne voulais pas qu'elle me pense trop entreprenant, trop pressé. Oui, je la "connaissais" déjà pas mal grâce à nos échanges virtuels, mais... Mais ce n'était pas pareil, là. C'était du sans filet, du direct qui pouvait déraper à tout moment dans un mauvais pas.
Aussi je me montrais content lorsque ce fût elle qui entama le baiser d'abord tendre puis peu à peu plus gourmand, accompagnant sa main qui était passée sur ma nuque. Le coeur battant, j'avais partagé cet instant avec elle et ma langue était venue glisser entre l'ourlet de sa bouche pour s'y infiltrer avec douceur à la recherche de compagnie, tandis que mes doigts sur ses reins caressaient sa peau délicate tout en tombant vers la naissance du galbe de ses fesses.
Etait-ce trop ? Pas assez ? Je l'interrogeais du regard alors que je reculais à contre-coeur la tête, séparant nos lèvres dans une exquise longueur.

- Je.. et.. euh... et maintenant ?

Pour le mec assuré et classe, je repasserais le concours l'année prochaine. Mais c'était sorti tout aussi naturellement que le rouge qui s'étalait maintenant sur mes joues.
Voilààààààààààààààààà.... Je ne savais plus ou me foutre tellement j'étais con. Et bien sûr, pas de catastrophes à l'horizon histoire que je puisse fuir loin, trés loin !

Comme premier baiser, c’était exquis, parfait... Du moins, pour Dylan, qui, dans un moment pareil, aurait souhaité pouvoir lire dans les pensées. Déjà, sentir la main de Kyle se mouvoir, puis presser la naissance de ses fesses, lui fit réaliser qu’il participait au baiser, suivant les lancées de leurs bouches dans une lenteur calculé, évitant ainsi les mouvements maladroits. Combien de temps a duré le baiser ? Pas assez, à son avis… Elle rouvrit les yeux, qui s’étaient fermés durant ce bel échange, pour croiser le regard de Kyle, attentive à la moindre réaction.

Évidemment, ce n’était pas ce qu’elle aurait souhaité. Kyle se mit à bafouiller, lui balançant ''et maintenant'' comme si elle possédait la formule rendez-vous 101. Une mine pour le moins étonnée déformait à présent le regard de la psy, défaisant la tendresse que son compagnon aurait pu y lire. Au lieu de se sentir épanouie, comme elle l’était il y a 5 secondes, elle se sentait étrangement embarrassé.

« Maintenant ? Baaah… »

Elle resta dans sa position néanmoins, buste contre torse, main dans la main, mais sans chercher à lui trouver une réponse à sa question. D’ailleurs, pourquoi demandait-il au juste ? Ce baiser n’était pas bien ? C’est ce qui le rend mal à l’aise ? Le naturel de leur rapprochement s’est évaporé ? Dylan avait du mal à comprendre qu’elle décida simplement de rompre le contact de leur corps en reculant.

« On allait pas manger ? »

Sa voix était douce, un mince sourire aux lèvres, masquant sa confusion le mieux que possible. Autant voir ça plus tard, après tout, le rendez-vous ne faisait que commencer... Elle tenait peut-être la réponse.
Sa main fixée entre ses doigts fins, elle tira délicatement dessus pour l’encourager à la suivre, sans pour autant savoir si elle devait le lâcher ou non. Un doigt réaligna la monture sur son nez, lorsqu’elle se retourna vers la vue du parc qui s’étalait devant eux, mais un sentiment de crainte fit soudain son entrée, si bien qu’elle diminua le pas, préférant être franche et lui demander :

«  C’était trop tôt ? »

Finit-elle par lancer, en faisant référence au baiser. Elle n'osait même plus le regarder. Dylan n'était pas le genre de femme à mâcher ses mots quand elle désirait jouer franc jeu. D'ailleurs, c'est son boulot d'intervenir quand quelque chose ne va pas...

La boulette. Je ne ratais pas souvent une occassion de foutre tout par-terre mais cette fois, j'avais brillé par ma bêtise. Le regard de Dylan fût assez parlant pour que je comprenne sans douter que ma question à la con lui avait coupé l'herbe sous le pied et mise dans une sorte d'embarras où la gêne -compréhensible- était palpable. La pauvre, je ne venais pas de la mettre dans une situation franchement agréable et elle avait de quoi m'en vouloir.
Moi à sa place, je me serais posé un lapin avant de couper l'air de rien tout les ponts qui nous reliaient jusque là.
La jolie psy n'en fît rien et se contenta d'esquisser une réponse qui peina à trouver forme dans ses lèvres. Bien qu'elle tentait de garder la face, il n'était pas compliqué de ressentir son trouble et la séparation qu'elle nous imposa sans quitter ma main me fît rougir de honte. J'avais foutu un beau moment en l'air et je m'en mordais les doigts, cherchant désespérément à rattraper une situation qui avait par ma faute tourné en eau de boudin.

- Si, si ! On partait pour la pizzeria dont je t'ai parlé plusieurs fois !

C'était un redémarrage comme un autre et je m'avérais soulagé de la voir faire littéralement les premiers pas vers la direction du restaurant. Je la suivis sans hésiter, trop content d'éviter pour le moment d'éventuelles questions gênantes.
Quoique.
J'aurais dû me douter que Dylan reviendrait à la charge, parce que j'avais compris que cette fille s'inquiétait parfois d'un rien et qu'elle voulait toujours bien faire, toujours plaire. Nous nous retrouvâmes donc plantés l'un face à l'autre, nos regards se fuyant pendant que ma conscience et la partie adulte de mon esprit me soufflaient que c'était l'occassion de rattraper mon erreur. Pour me donner du courage, je me frottais la nuque et malgré moi, je lâchais sa main.

- Non... C'est que... Ah...Je soupirais et décidais de me lancer... C'est que je n'ai pas l'habitude de... tout ça. Tu sais, les premiers pas d'un couple et tout. Je ne sais pas... T'embrasser fait de moi ton copain, non ? Je ne sais pas comment appréhender la chose... Je me dis que j'en ai peut-être trop fait pour un premier rendez vous, tout ça...

Je me faisais penser à un gosse, là. Qu'est ce que je devais faire ? Qu'est ce que je devais penser de tout ça ?

- Excuse moi, Dylan. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise.

Kyle démontrait un aspect de lui que leur échange via internet avait sut voiler. Dylan devait se rappeler que c'était beaucoup plus instantané, que toute phrase irréfléchie pouvait tout gâcher, comme c'était un peu le cas... Mais au fil des explications de Kyle, elle comprit bien vite qu'il n'était, tout simplement, pas habitué à ça. D'ailleurs, elle faillit l'arrêter quand il compara leur baiser comme étant le premier souffle d'une relation amoureuse, non pas qu'elle était contre, mais qu'ils s'étaient promis de prendre leur temps. Au final, c'était assez hypocrite de sa part, car elle n'avait pas respecté cela.

Elle poussa un long soupire, en venant taper son front, visiblement gêné, alors que Kyle s'excusait auprès d'elle. Subitement, ses mains se refermèrent sur ses larges épaules et elle fixa ses beaux yeux d'un regard profond. Elle profita d'un moment pour savourer ce visage, craquant étant ce qui le définissait le plus à l'instant. Un fin sourire apparut lentement à ses lèvres, qui finirent par s'approcher de ceux de son compagnon et y déposa un bref baiser.

« Je m'excuse aussi... Si ça peut t'aider... J'ignore comment gérer ça mais garde en tête ce qu'on s'était dit... Et puis, la soirée ne fait que débuter. »

Elle pressa affectueusement ses mains contre lui avant de l'inviter une nouvelle fois à la suivre. Le chemin chez l'italien, elle le connaissait... Kyle avait suscité son intérêt pour ce restaurant, mais elle n'y a jamais encore mis les pieds, mais elle avait prit connaissance de l'itinéraire. Cette fois, il y avait un certain éloignement entre eux, mais qui n'inquiétait pas plus la psy. Elle réfléchissait, se devant d'admettre avoir espérer un Kyle un peu plus... Dévergondé. Peut-être devrait-elle le dégourdir un peu...?

« Au faite… Tu embrasses très bien. Contrairement à ce que tu semblais croire. »

Tout en ayant dit cela, son épaule vient épouser le sien, la tête tourné vers lui. Dylan trouvait que cette aveux lui ressemblait, qu'elle pourrait être exprimé par sms et essayait en faite d'instauré l'ambiance qui leur était familière.

« Par contre... On n’avait pas gagé ? À propos de qui ferait les premiers pas... »

Elle se souvenait d'avoir plaisanté à ce sujet. Un sourire amusé arquait cette fois son visage, signalant qu'elle voulait le taquiner. C’était partit pour alléger le malaise et plus loin, ils pouvaient déjà voir la sortie du parc.

(So so comme post...) 

Au final, le virtuel ne faisait pas tout entre deux individus et rien ne valait le visu, le réel. Jje pensais la connaître, je pensais que j'assurerais facilement tout au long de la soirée après toutes les conversations que nous avions eu, aussi coquines qu'elles avaient pû être personnelles. Mais Kyle Macross et les femmes avaient toujours du mal à s'accorder et au final, je me jetais à pieds joints dans la première gaffe venue. Dans mon malheur, je pouvais compter sur la compréhension de Dylan à mon égard. Elle ne sembla pas s'offusquer outre mesure et mieux ! Elle revint vers moi, posant ses mains sur mes épaules pour me fixer. Sans y penser et le plus naturellement du monde, mes doigts filèrent vers sa taille et l'enserrèrent avant qu'elle ne m'embrasse. Hmm... Je crois bien que j'allais adorer ça et mon sourire franc exposa ma façon de penser.

- Oui, tu as raison. On a notre temps, après tout ! Mais je voudrais que ça se passe bien ce soir et... et pour les autres jours, les autres soirs. C'est pour ça que je suis un peu nerveux.

Je ne l'avais jamais caché : elle me plaisait énormément. Physiquement, moralement. Dyla s'imposait naturellement dans ma vie et mes envies et j'avais envie de partager plus qu'une relation par écrans interposés. Me poser et avoir une copine était un de mes buts, même si je savais bien que pour que ça arrive je ne devrais pas manquer de lui parler de Sentinel Prime. Comment le prendrait elle ? Bien, sûrement. Au départ. Et quand les premières absences impromptues arriveraient, nos soucis commenceraient. Bon, inutile de commencer à me ruiner le moral, pas vrai ? Et puis, le compliment qu'elle me fît acheva de remonter mon assurance-o-mêtre à son maximum. J'embrassais bien ? Non. Elle n'avait pas encore eu de réel baiser.
Sans rien lui dire, je la collais davantage contre mon corps et vient passer doucement le bout de ma langue sur l'ourlet pulpeux de sa bouche, avant d'y déposer mes lèvres un long moment, ne m'arrêtant que pour saisir sa lèvre inférieure à l'aide des miennes, par jeu. Finalement, ma langue s'invita à nouveau dans le jeu et alla chercher tout en douceur sa jumelle tandis qu'ailleurs, mes mains se déplaçaient pour attraper pleinement ses fesses. Après quelques instants à attiser le feu que je sentais commencer à brûler en moi, je stoppais et commençait quelques mots en lapant parfois sa bouche.

- Là, tu peux me dire si j'embrasse bien.

Le sourire que je lui adressais était aussi doux que chargé de désir. On dira ce qu'on voudra, mais je considérais qu'un baiser correctement partagé valait parfois autant que de longs préliminaires et j'avais eu à coeur de le prouver à Dylan... En m'excitant moi-même, du coup.

- On avait gagé, oui. Je crois que tu avais dis que le premier serait en droit de demander à l'autre ce qu'il voudrait durant tout une une heure.... Alors, qu'est ce qui te ferait plaisir ?

Le regard que je lui lançais était brillant d'appétit, d'amusement. Mais curieusement, une pizza ne me semblait pas à-même de combler la faim qui me grignotait de plus en plus tandis que je palpais toujours sa chute de reins.

Dylan marqua un sourire, pouvant déceler la sincérité dans la voix de Kyle, lorsqu'il aborda d'autre rendez-vous. C'est ce qu'elle aimait le plus : tout les deux se comprenaient, sans nécessairement devoir s'exprimer explicitement, oralement. Ils savaient où ils voulaient aller, quel étaient leurs attendes et les comblés n'étaient plus qu'une question de temps.
Ce fut une surprise, quand Kyle attira notre psy contre lui, lui faisant grâce d'une assurance redoublé. Quel délice c'était de sentir sa langue happer la pulpe de ses lèvres, finement entre-ouverte, avant qu’il ne referme les siennes sur elles. Suivant ces mouvements délicat, elle le laisse mener la danse, ouvrant sa bouche de sorte à lui offrir l'inférieur, tout comme il lui offrait sa supérieur. Les mains agrippant ses fesses, remontaient son corps, la faisant tenir sur la pointe des pieds. Elle maintient ses larges épaules et la fougue du rapprochement coinçait ses bras entre eux. Il déploya sa langue qui s'aventura vers sa consœur, savourant leur étreinte langoureuse. Dylan se sentit flancher, tremblotant brièvement des lèvres, dans un profond soupire, réclamant plus, alors que Kyle venait de s'arrêter. C'est vrai que maintenant elle pourrait donner un meilleur verdict, quant à ce baiser, remplit de passion et de finesse, dont Kyle avait fait preuve.

« ... »

Aucun mot ne paraissait assez fort pour le décrire. Il laissait Dylan carrément sans voix. Son nez effleurait le sien, alors que son regard alternait entre ce sourire partagé et les yeux de son compagnon, lapant de nouvelle fois sa bouche. Peu importe si c'était subjectif, c'était là, le meilleur baiser qu'on lui avait offert. Sauf que maintenant, un tout autre appétit la titillait et les dires de Kyle était claire : c'était mutuel. 

« Hum... La même chose que toi. »

Y résister était dur. Elle l'embrasse à son tour, toujours avec autant d'ardeur et elle dut user de toutes ses forces pour y mettre fin, reculant en gardant la main de Kyle dans la sienne.

« Du moins, je crois... » Un rire amusé accompagnait ses mots et elle enchaîne, à voix base. « Tu te sent prêt à attendre jusqu'à chez moi ? » Entre eux, celui qui vivait le plus près, était la psychologue, qui doutait de sa propre contenance.