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L'ironie du sort est la plus cruelle [PV Héra]

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Raven Miller

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L'ironie du sort est la plus cruelle [PV Héra]

mercredi 28 septembre 2011, 20:23:54

Raven ouvrit les yeux alors que les premiers oiseaux d'Olympe poussaient leur joyeux cris. Elle avait retiré l'armure qu'elle portait pour pouvoir dormir, nue, dans son lit, mais dès qu'elle fut debout, elle se contenta d'un petit sort pour nettoyer entièrement son corps puis elle commença sa routine en s'attaquant à son armure, qu'elle lustra avec un amour presque passionnel, comme si c'était de son amant qu'elle s'occupait. Elle frottait attentivement chaque partie de l'armure, puis elle colmatait magiquement chaque petite imperfection ou égratignure. Elle s'occupa ainsi de son seul vrai vêtement avant d'enfiler une petite culotte et un soutien-gorge, tous deux noirs, et elle se glissa dans l'armure, s'affairant à bien attacher toutes les parties avant de sortir, son casque dans la main. Son regard, tendre, regarda un peu partout alors qu'elle redécouvrait l'Olympe, comme si elle venait tout juste d'arriver. Elle adressa, avant de quitter le territoire de son maître, une prière au dieu de la guerre, comme le réclament ses devoirs de prêtresse, pour se diriger vers le temple d'Héra. La veille, elle avait reçu une lettre venant d'une des prêtresses de la Reine des Dieux comme quoi elle avait besoin d'une gardienne pour la nouvelle divinité tout juste née, et comme Raven était la seule femme présentement célibataire encore capable de s'occuper d'un enfant (les autres prêtresses préférant jouir de la vie en Olympe en se préoccupant seulement de leurs devoirs et de leurs propres désirs, hormis celles d'Artémis... or, ces dernières étaient très rarement maternelle), elle avait été désignée par le Conseil, un groupe d'administration dont l'autorité était surpassée par seulement les dieux, pour en devenir la nourrice. Certaines seraient flattées, d'autres offusquées, mais pour Raven, ce n'était qu'un semi-dédommagement.

L'ironie, c'est que puisqu'elle était la mère d'une déesse sans l'être elle-même, elle n'avait pas eu le droit de prendre soin elle-même de son enfant, puisqu'elle n'avait pas vraiment une bonne réputation auprès de la population de l'Olympe. On l'avait considérée comme une espèce de jeune effrontée qui ne pourrait que souiller l'esprit pur de la future déesse des sentiments rageurs, aussi lui avait-on interdit de l'approcher, lui signalant l'usage d'un sort de répulsion qui lui causerait de graves blessures, menacant de la tuer si leurs corps se touchaient. Maintenant, elle devait prendre soin du nouveau prince (ou princesse) des dieux pour la Reine, qui était possiblement trop occupée.

Ce fut donc avec un peu de déprime que la jeune femme gravit les escaliers vers la demeure de la Reine de retour, le bruit de sa protection se répercutant un peu partout alors qu'elle montait, sa fidèle claymore Destruction accrochée à son dos. Chaque pas devenait un peu plus douloureux que le précédent, et Raven avait encore trop de fierté pour se servir de la magie pour se téléporter directement au palais divin. Sur son passage, les prêtres et prêtresses murmuraient entre eux en la fixant avec une espèce d'animosité à laquelle elle s'était accoutumée au fil du temps. Après maintenant presque dix sept ans de loyaux services aux dieux, malgré ses quelques crises d'adolescence, elle était maintenant devenue une légende... dans le sens négatif de la chose. Ancienne amante d'Arès, tombée en disgrâce pendant quelques années, elle était en quelque sorte la risée de l'Olympe, mais avec le temps, elle s'était uniquement concentrée sur son service militaire et spirituel au Dieu de la Guerre, ce qui lui a redonné une certaine crédibilité auprès de ses maîtres, mais certainement pas auprès de ses cadets(ettes) dans l'ordre des prêtres.

Bref, elle arriva devant la résidence de la Maîtresse des cieux et elle y entra, malgré les gardes qui tentaient de lui bloquer le chemin sous raison qu'elle n'était pas la bienvenue dans un lieu aussi sacré. Or, elle n'avait pas vraiment envie de jouer avec eux, donc elle les vira d'une poussée d'énergie avant d'entrer enfin. C'était vraiment un merdier pour elle de se déplacer de bâtiments divins à d'autres, pour des raisons de réputation. Elle regarda un long moment le hall du temple avant de trouver l'énergie de mettre un pied en avant, comme si elle se dirigeait vers l'abattoir. Elle entendait des pleurs de bébé, au loin. Un bref moment, c'est le visage de Chryséis, alors qu'elle n'était qu'un tout petit bébé d'une unique journée, qui lui apparut dans la tête et son instinct la poussa à accélérer le pas vers la source de ces pleurs, presque paniquée. Elle arriva donc devant la chambre, frappa deux coups avant d'entrer pour découvrir le poupon et peut-être sa mère, mais elle était si concentré sur le bébé qu'elle ne la voyait pas, si elle était là.
« Modifié: mercredi 28 septembre 2011, 20:44:40 par Raven Miller »

Hera

Dieu

Re : L'ironie du sort est la plus cruelle [PV Héra]

Réponse 1 mercredi 28 septembre 2011, 22:19:01



Un enfant ... La Reine des dieux avait-elle un jour voulue retomber enceinte ? Elle l'ignorait ... Seulement, là, au creux de ses bras, se trouvait un adorable enfant qu'elle chérissait plus que tous ses autres. Parce qu'il était calme, paisible, doux, qu'il pleurait pour rire ensuite, qu'il s'accrochait à sa mère avec une allégresse toute neuve qui faisait sourire Héra. Un sourire qu'on croisait rarement sur son visage. Elle regarda son enfant, et le déposa dans le berceau qui lui été réservé. Elle connaissait déjà le rôle qu'il aurait, ses pouvoirs, sa puissance. Une place de choix, qu'est celle de veiller sur les songes des humains. Un pouvoir qu'il devrait apprendre à maitriser, à modérer, à amplifier ... En attendant, la déesse regardait avec un œil presque larmoyant celui  qui était, dés à présent son fils : Öneiros.

Il venait de pleurer, pour la énième fois, sans que cela ne vienne l'énerver. Elle n'était que ravie de ce nouvel enfant ... Un câlin, et il s'était apaisé dans un sourire.

- Sais-tu que je t'aime ...  ?

Murmura t'elle avant que le bébé ne s'endorme. Avant qu'elle ne se relève. Avant qu'elle ne se prépare à recevoir la nourrice de cet enfant. Un nourrice nommée par ce foutu conseil ... Une nourrice qu'elle ne connaissait que trop bien. La légende de Raven Miller transperçait tous les murs d'Olympe. Une prêtresse qui avait osée s'enticher d'un dieu, et faire naitre une bâtarde, qui restait une digne fille de son père. Les prêtresses de Zeus passaient leur temps à railler cette femme. Et Héra ne savait que penser. Elle se massa les tempes, et regarda à nouveau cet enfant, inquiète de le laisser entre des mains inconnues. Un instinct de mère, rien de bien grave ...

Alors qu'elle allait prendre une coupe de nectar, la porte s'ouvrit avec fracas. Héra avait à peine eut le temps de répondre aux deux coups que la jeune femme venait d'entrer ... Ce qui conforta la Reine des dieux dans l'idée qu'elle devait se méfier. Elle l'analysa sans parler, et claqua des doigts, afin que l'attention de Raven se reporte sur elle. Elle la salua d'un simple haussement de sourcils, et s'approcha d'elle d'un pas lent ... Pour lui tendre la coupe qu'elle avait dans les mains, l'invitant à l'accepter. Héra n'était pas d'humeur guerrière ... Pas après un accouchement. Le bébé remua dans son berceau. Tandis que Raven prenait la coupe entre ses mains, la déesse posa sa main sur son épaule, effleurant son armure du bout des doigts, avant de souffler un :

- Ce n'est pas une tenue, pour une nourrice.

Elle claqua des doigts, et deux prêtresses arrivèrent.

- Amenez-moi quelques vêtements destinés à l'usage. Raven fera son choix.

Les prêtresses détalèrent, tandis qu'Héra adressait un regard signifiant " Pas de discussions " à la nouvelle nourrice de son enfant. Il ne fallut que quelques minutes pour que les prêtresses apportent une malle remplie de tissus, et la posa dans un coin de la pièce, s’éclipsant par la suite. L'enfant, à nouveau, remua, et Héra s'approcha du berceau, faisant signe à Raven.

- Prépare-toi, Raven. Ensuite, je te présenterais à Öneiros ...

Un sourire passa sur ses traits fatigués. La Reine comptait bien tout expliquer, en long et en large, à la prêtresse d'Arès. Elle perçut quelques rires venant d'un attroupement d'autres prêtresses, et plissa les yeux ... Ce qui les calma. La colère d'Héra était une arme sans failles. Tant que Raven s'occuperait de cette enfant, et surtout tant qu'elle le ferait avec soin, elle serait sous la protection de la Reine d'Olympe. Point. C'était un fait, une loi, un principe ... La nourrice d'un enfant d'Héra devait être respectée, bien plus qu'une prêtresse.


"Il y a deux sortes de passions : les passions que nous avons et les passions qui nous ont. On triomphe quelquefois des premières." - Alphonse Karr

Depuis que cela a commencé, j'ai été béni d'une malédiction.

Raven Miller

Invité

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Re : L'ironie du sort est la plus cruelle [PV Héra]

Réponse 2 mercredi 28 septembre 2011, 23:33:15

Raven prit la coupe entre ses mains. Comme toujours, l'odeur du nectar changea pour son propre plaisir, laissant échapper une douce odeur de vanille. Elle fut même tentée d'y tremper les lèvres pour goûter à ce délicieux breuvage, mais elle s'en abstint; le nectar était une boisson réservée aux dieux, et pour cause qu'elle était nocive pour les êtres dénués de sang divin. Lorsque la déesse réclama qu'elle se change, Raven manqua de protester à cette idée. Sans son armure, elle se sentait nue, comme si elle n'avait rien sur le dos. En fait, c'était le cas, mais bon, même habillée rien ne changeait. Mais si la déesse désirait qu'elle se change, elle n'avait même pas le droit de vouloir aller contre sa demande, aussi s'empara-t-elle de quelques vêtements avant de sortir. Bref, elle enfila une robe bleue ainsi qu'une veste de cuir marron, avec un collet enroulé d'un ruban bleu, ainsi que deux manches maintenues par de petites cordes noires. Bref, regardez l'avatar si vous voulez, puis elle revint dans la chambre de l'enfant, une fois changée. La tenue n'enlevait rien à sa beauté, mais elle la rendait nettement moins menaçante. Si ce n'était pas ce regard d'acier trempé, Raven pourrait même faire croire à la Déesse qu'elle n'est qu'une femme parfaitement innocente. Or, personne n'oserait dire cela de Raven, de peur qu'elle se sente flattée. Elle regarda un long moment la mère de son ancien amant et se désola en remarquant qu'elle ne lui faisait pas confiance le moins du monde. Au moins, elle savait maintenant de qui Arès tenait cette flamme dans ses yeux. Elle se regarda brièvement dans un miroir de la chambre et passa une main sur son visage pour chasser son irritation. Elle était jolie, oui, sublime même, mais pourtant, se voir comme une femme normale la révoltait d'une certaine façon. "Qu'on me coupe la tête..." réclama-t-elle dans le silence le plus total. Elle regarda ensuite la reine avant de s'incliner.

-Pardonnez mon impolitesse, ma Reine... se contenta-t-elle de dire avec sincérité.

Elle sentait les regards et les ricanements odieux des autres prêtresses derrière elle qui venaient de la remarquer et elle se rongea l'intérieur des joues pour ne pas les encastrer dans le mur du temple pour en faire de nouveaux bas-reliefs, sous peine d'être vivement chassée et disgraciée à nouveau pour avoir offensé la Reine Divine, et Arès ne lui pardonnerait pas une nouvelle erreur, surtout envers la femme qui lui avait donné le jour. Lorsque la Reine les regarda pour les menacer, en quelque sorte, elle dévisagea la belle femme. Elle semblait même plus jeune qu'elle et pourtant, elle pouvait facilement deviner la force que la déesse possédait en elle.

-Ne me protégez pas, je vous prie...

Sa voix était enrouée. Personne ne l'avait protégée de ces femmes auparavant, et cela la touchait, très profondément, même si elle se doutait que ce n'était pas vraiment pour elle. Elle avait tant envie de pleurer qu'elle se mordit sauvagement la lèvre inférieure pour ravaler ses larmes. Elle avait depuis longtemps été toute seule à s'occuper de ses oignons, elle ne voulait surtout pas que la déesse la protège maintenant, maintenant qu'elle se faisait à être injuriée et méprisée. Mais elle s'approcha tout de même du berceau pour voir le petit qui gigotait un peu dans son lit. Voir un bébé lui perfora et lacéra cruellement le coeur, mais elle resta bien droite. Avec une étrange sincérité qui semblait venir d'un autre temps, d'un temps où elle pouvait encore se croire appréciée, elle parvint à parler.

-C'est un magnifique bébé, ma Reine... Je vous dois mes félicitations, dit-elle avec gentillesse, retenant à grande peine son envie de tendre son index sous la main chaude du poupon pour sentir sa petite main contre celui-ci. Bonjour, petit maître Öneiros... ajouta-t-elle d'une voix tendre et douce.

Son cœur fondait pour le bébé. Pour plus, le sens serait littéraire. S'il y avait, hormis Chryséis, un plus beau bébé sur cette terre, elle ne voulait pas le savoir. Les dieux étaient définitivement des créatures incroyables pour donner la vie à de tels chef-d'œuvre. Elle regarda le poupon et l'espace d'un instant, elle retomba au moment où elle eut enfin le droit de tenir, pas même une minute, le fruit de ses entrailles. Deux jours complets de souffrance abominables pour une seule minute de pur bonheur. Même pour un être insensible, c'est vraiment trop cher payé. Elle secoua vivement de la tête pour chasser ces images déprimantes de son esprit. Chryséis était peut-être le fruit de son union avec Arès, mais elle ne s'est jamais considérée comme la fille de sa mère. Ce bébé-là, elle pourrait s'en occuper et lui apprendre toutes les choses qu'elle sait... en se réservant sa hargne des hommes.
« Modifié: jeudi 29 septembre 2011, 01:49:57 par Raven Miller »

Hera

Dieu

Re : L'ironie du sort est la plus cruelle [PV Héra]

Réponse 3 jeudi 29 septembre 2011, 17:19:32




Au moment même où Héra s'apprêtait à répondre, l'enfant qui était semi-endormi ouvrit les yeux, s'agitant en souriant. La Reine lui adressa un sourire, tandis que les yeux d'Öneiros s'agitaient à droite et à gauche, toisant aussi bien sa mère que sa nourrice, sans ciller. Il tendit les bras, réclamant ceux de sa mère, et elle s'exécuta avec grâce et tendresse. Elle le prit dans ses bras, le couvant d'un regard doux ... Il était aussi léger qu'une plume, ses yeux révélaient deux perles grises brillantes, et sa peau était fraiche et douce. La déesse caressa sa joue du bout des doigts, avant de regarder à nouveau Raven. Nul doute que cette femme serait une bonne nourrice ... La façon qu'elle avait de regarder cet enfant, de lui parler, était emplie d'amour sincère. Ce qui rassura la déesse. Cette prêtresse serait une bonne nourrice ... Du moins, elle osa l'espérer.

Pas question de nommer une prêtresse de Zeus à sa place, aussi idiote qu'impulsive. Celle-ci semblait davantage calme et tendre ... Pour un enfant issu de deux dieux aussi puissants qu'étaient Arès et Héra, elle ne pouvait rêver mieux. L'aura qui émanait de cet enfant dénonçait peut-être déjà les deux amants, mais elle n'en avait cure ...

- Désormais, tu n'auras plus besoin de ma protection, lui assura t'elle. Être nommée nourrice est plus avantageux qu'être une prêtresse ... Tu gravis un échelon, Raven.

Elle tendit la main pour prendre une coupe de nectar, et en but une gorgée avec toute la grâce dont elle pouvait faire preuve, puis son regard se reporta sur son enfant ... Elle avait hâte qu'Arès puisse le voir. Les autres dieux, d'ailleurs avaient promis de passer voir ce poupon, Hadès le premier ... Son cher frère était heureux d'être à nouveau oncle, allez savoir pourquoi ...

- Tu pourras exercer pression et autorité sur les prêtresses, quelle qu'elles soient. Elles te respecteront et t'obéiront ...

Un sourire, presque rassurant. Et la déesse fit signe à Raven de s'approcher, afin de continuer son petit discours.

- Si tu t'occupes bien d'Öneiros, je jure d'exaucer un de tes vœux. N'importe lequel ...

Une promesse qu'elle murmura, tandis que l'enfant remuait davantage contre elle. Héra devait s'avouer que c'était à regret qu'elle donnait une nourrice à ce cher ange ... Mais son statut de déesse l'accaparait trop, et elle en viendrait à le négliger. Ce qu'elle avait fait à tous ses autres enfants ... Elle chassa cette pensée de son esprit d'un vif mouvement de tête, bien décidée à ne plus commettre cette erreur.

Puis elle adressa un sourire à la prêtresse d'Arès.

- ... Prends-le dans tes bras, il ne te fera pas de mal.

Un ton empreint de gentillesse ... Rare, chez Héra. Surtout à l'égard de prêtresses.

- Il sera le dieu des songes.

Ajouta t'elle, comme pour se le rappeler. Son apprentissage serait long, et sans doute complexe, mais s'il évoluait dans un cadre rassurant, nul doute qu'il serait un dieu parfait ...
"Il y a deux sortes de passions : les passions que nous avons et les passions qui nous ont. On triomphe quelquefois des premières." - Alphonse Karr

Depuis que cela a commencé, j'ai été béni d'une malédiction.

Raven Miller

Invité

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Re : L'ironie du sort est la plus cruelle [PV Héra]

Réponse 4 jeudi 29 septembre 2011, 23:16:13

Un voeu? Oh, si ses voeux pouvaient réellement être réalisés, ce serait une véritable offense aux règles du libre-arbitre. Raven se contenta de regarder avec son coeur de mère le bébé s'accrocher à la sienne avec ce si magnifique sourire qu'elle aurait voulu prendre la fuite tant elle se sentait de trop à ce moment-là. Une femme impie comme elle ne méritait pas de voir une telle scène d'amour sincère. Elle parut réfléchir un moment puis elle sursauta presque lorsque la Reine lui demanda de prendre le petit. Sa panique fut presque telle qu'elle aurait pu se mettre à trembler. Elle reprit très vite contenance et prit le petit dans ses bras. Elle ne le remarqua point, mais alors que le petit venait se pelotonner dans ses bras une perle liquide échappa à son contrôle et se mit à glisser lentement sur sa joue alors qu'elle tenait dans ses bras le fils d'une autre femme dont le père était le même que celui de ses deux enfants. Elle releva la tête en pensant à son premier enfant, qu'elle n'a jamais pu connaître et qui, maintenant, très probablement, réside dans le monde des morts. Et si elle demandait de pouvoir les revoir? Non. Oh non, elle ne le ferait pas. Demander à Héra d'intervenir en sa faveur auprès de son frère ne causerait que plus de rumeurs désagréables sur son compte, et apparaître dans la vie de son fils ainé après dix-sept années d'absence, cela reviendrait à le troubler.

-Je n'oserais jamais réclamer quelque chose à une Déesse, ma Reine... Je n'ai pour souhait que de voir ce bébé grandir et devenir un homme bon comme il n'en existe que trop peu... mais je vous remercie tout de même de votre offre.

Elle caressa doucement la joue potelée de l'enfant d'un doigt en lui adressant un sourire. Il semblait si fragile qu'il était difficile de croire qu'il était un dieu. Oh, elle sentait l'énergie d'Arès dans le corps du poupon et elle pencha la tête sur le côté. Elle étira un sourire. Un jour, elle sera peut-être contrainte à s'agenouiller devant cet enfant comme elle le fait avec sa propre fille. Quel monde étrange était celui des immortels. Elle découvrit tranquillement les petits gestes qui plaisaient au petit, mais bien vite, elle le savait, il aurait faim et elle le rendit, presque à contrecœur, à sa mère et passa une main sur ses yeux pour en chasser les larmes de joie qui y perlaient avant de regarder à nouveau la Déesse.

-Dieu des songes... j'imagine que le Seigneur Morphée s'occupera de lui enseigner quelques petites choses en rapport avec son domaine, songea-t-elle à voix haute en regardant le bébé.

Elle regarda ensuite la chambre puis la déesse.

-Aurais-je une chambre ou devrais-je rentrer au temple de mon maître pour me reposer, ma Reine? demanda-t-elle en regardant Héra, évidemment plus dans les yeux. Elle serait arrogante de regarder plus que ses orteils, mais si elle ne gardait pas une certaine constance, elle n'aurait plus de respect pour elle-même.

Oh, sa chambre n'était pas bien loin, en fait, si elle pouvait se téléporter, mais comme Raven n'avait pas vraiment envie de retourner près de son maître maintenant qu'elle pouvait s'occuper d'un enfant comme elle l'a en fait toujours rêvé. Elle savait bien que ce n'était qu'une manière comme une autre de donner son amour maternel à une créature innocente, mais elle n'en ressentait aucune honte. Un peu d'embarras, à la rigueur, mais très certainement n'était-elle pas honteuse d'aimer déjà ce petit bout de chou. Les enfant avaient cet effet sur elle, elle n'y pouvait malheureusement rien.

Hera

Dieu

Re : L'ironie du sort est la plus cruelle [PV Héra]

Réponse 5 vendredi 30 septembre 2011, 00:03:06


Héra la trouva subitement attendrissante, tandis qu'elle recueillait au creux de ses bras le petit enfant. La Reine des dieux n'avait aucune peine à imaginer ce qu'avait pû ressentir Raven, quand on lui avait ôté Chryséis ... Chaque fois qu'elle croisait cette dernière, elle pensait au triste sort réservé à quiconque porte l'enfant d'un dieu. Et quand ce "quiconque" était un être tristement humain, le châtiment n'en était que plus cruel. Les morales divines et les morales mortelles n'avaient que peu de choses en communs, et chercher à s'adapter à l'une d'elle était un défi, de même qu'y parvenir était un miracle. Héra ne le savait que trop bien ... Son excursion sur Terre était encore gravé en elle, à chaque instant. Elle se prit à souhaiter que cet enfant ne devienne pas méprisant vis-à-vis des humains ... Même si elle savait que cette idée n'était qu'utopie. Quand elle vit la larme couler sur la joue de Raven, elle ne lui offrit aucune réaction de sa part : ni élan d'affection, ni soupir exaspéré. Elle se contenta de la regarder un moment, avant de détourner le regard.

Elle récupéra l'enfant, et le plaça dans le berceau, attendant qu'il réclame quoi que ce soit, avant de se tourner à nouveau vers Raven.

- Morphée se fait vieux ... Il aura besoin d'un successeur. Même s'il ne peut mourir, il en viendra tout de même à devenir aussi sénile que Zeus. Et Öneiros deviendra maître dans l'art de tisser rêves et cauchemars.


Une succession ... On ne pouvait rêver mieux. Quand la déesse croisait Morphée, c'était à peine s'il la saluait. Il faisait le choix de ne pas la reconnaitre, marchant d'un air hagard dans Olympe. La solitude était un dangereux poison ...

- Tu logeras ici, dans mon palais. Tu auras tes propres appartements, non loin de ceux de mon fils, énonça t'elle. Tu auras aussi deux prêtresses à tes soins, un présent d'Hadès pour la nourrice de son neveu ... Des âmes revenues des Enfers pour te servir, alors prends-en grand soin.

La liste des choses à faire était longue, et Raven risquait de subir, plus tard, les caprices habituels d'une déité ... Ha, ce côté là de la vie de nourrice était le plus complexe. Mais Héra souhaitait qu'elle se sente au mieux dans cette nouvelle vie qu'elle lui offrait.

- Ne lui enseigne pas le mépris, ni même la haine. Je ne veux jamais te voir t'énerver face à lui, ou proférer des paroles teintées de colère. Choisis plutôt de le rendre curieux, imaginatif, sans craintes, aimant, afin qu'il exerce au mieux sa future fonction.


Elle croisa les bras bras sous sa poitrine. C'était essentiel, pour elle ... Un enseignement qui ferait de lui un dieu aimé plutôt que craint ... Un dieu hors du commun. Elle n'en avait croisée que trop peu, en Olympe. Cependant, un trait de caractère de son fils apparaitrait très vite, et elle se devait d'en informer la future nourrice.

- Öneiros est destiné à créer les rêves, et tu sais ce que cela implique ...

Elle ne laissa pas le temps à Raven de répondre, et enchaina.

- Il représentera deux facettes : le rêve, et le cauchemar. Il aura donc deux personnalités contradictoires, mais essentielles, qui se déclareront dés qu'il atteindra ses 10 années ... N'en néglige aucune. Encaisse tout ce qu'il te dira, subis même parfois, mais n'en viens jamais à penser qu'il est un être mauvais. Aime-le, mais prends garde à ne pas t'attacher trop à lui ... La vie peut se montrer cruelle, quand on fait certaines erreurs.


Un avertissement, mais sur un ton aussi doux que possible. Héra veillerait à ce que Raven n'en vienne pas à s'enticher d'Öneiros comme elle s'était entichée d'Arès ... Cela ne ferait que compliquer les choses. Oh, la Reine des dieux ne lui prévoyait pas un mariage arrangé avec une autre déité, espérant qu'il en vienne à choisir celle ou celui qu'il aimera. Mais ce temps n'était pas encore arrivé ...  Pas de décisions hâtives, mais juste savourer l'instant présent, aux côtés de cet enfant. La déesse claqua des doigts, et des lucioles colorées vinrent tournoyer autour d'Öneiros ... Lucioles qu'il s'empressa de chercher à attraper en riant, conquis. Elle ne put s'empêcher de sourire, encore une fois.
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Depuis que cela a commencé, j'ai été béni d'une malédiction.

Raven Miller

Invité

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Re : L'ironie du sort est la plus cruelle [PV Héra]

Réponse 6 vendredi 30 septembre 2011, 00:57:26

- Ne lui enseigne pas le mépris, ni même la haine. Je ne veux jamais te voir t'énerver face à lui, ou proférer des paroles teintées de colère. Choisis plutôt de le rendre curieux, imaginatif, sans craintes, aimant, afin qu'il exerce au mieux sa future fonction. Il représentera deux facettes : le rêve, et le cauchemar. Öneiros est destiné à créer les rêves, et tu sais ce que cela implique... Il aura donc deux personnalités contradictoires, mais essentielles, qui se déclareront dés qu'il atteindra ses 10 années ... N'en néglige aucune. Encaisse tout ce qu'il te dira, subis même parfois, mais n'en viens jamais à penser qu'il est un être mauvais. Aime-le, mais prends garde à ne pas t'attacher trop à lui ... La vie peut se montrer cruelle, quand on fait certaines erreurs.

Une autre femme qu'Héra lui aurait adressé ainsi la parole se serait prise une gifle mémorable. Or, on ne frappe pas la main qui nourrit. Les dieux, parfois, oubliaient que les créatures humanoïdes avaient des sentiments très sensibles, surtout sur certains sujets. Si Héra savait ce que signifiait pour elle les paroles qu'elle venait de prononcer, elle s'en serait abstenu, par désir d'éviter la cruauté gratuite qui se cachait derrière ces mots aux yeux de Raven. Le regard aux couleurs célestes de la jeune femme osèrent aller se poser sur ceux de la Reine et elle la dévisagea avec un sentiment douloureux.

-Je préfèrerais changer de sujet, ma Reine. Je crains de mal comprendre certains de vos termes... et ils me blessent, si tel n'est pas le cas...

Elle avait dit ces mots avec la même douceur qu'Héra, car elle ne cherchait pas à l'offenser, seulement à lui faire comprendre qu'elle n'aimait guère qu'on fasse allusion à sa triste histoire d'amour. Pour elle, c'était de l'histoire ancienne. Elle ne s'enticherait jamais d'un enfant qu'elle a elle-même élevé, comme elle n'est jamais tombée amoureuse d'un soldat qu'elle a entrainé. Si Héra la connaissait mieux, elle aurait compris qu'il n'était pas nécessaire de lui parler de ses erreurs, qu'elle avait déjà bien compris et qu'elle n'aspirait même plus à être aimée de qui que ce soit. De toute façon, il y avait belle lurette que personne ne s'était intéressée à elle.

Elle voulut soupirer, mais elle s'en abstint en se disant que la Reine pourrait mal prendre ce comportement, aussi se contenta-t-elle de regarder la belle femme. Elle détailla mentalement les traits de la Déesse. Elle était belle, assurément, plus belle qu'elle ne le sera jamais. Il émanait d'elle un je-ne-sais-quoi qui attirait automatiquement un respect presque forcé, en plus de cette aura de puissance écrasante qui lui donnait l'impression qu'un étrange poids lui pressait sur les épaules. Elle ne parvint même pas à douter une seule seconde de la raison pour laquelle Arès s'est intéressé à elle, lui qui raffole des défis de taille. "Comparé à elle, je n'oserais même pas me dire petite, mais bien microscopique!" songea-t-elle avec une pointe de déception.

-Le petit dormira probablement une heure ou deux... nous pouvons le laisser... ne vous méprenez pas, Reine, je garde bien sûr mon esprit tout à l'affût. Votre fils ne fera même pas un pli dans sa couverture sans que je ne le sentes immédiatement. Je crois simplement qu'il serait bénéfique pour nous deux de faire plus ample connaissance sans le déranger dans son repos, pour que vous sachiez enfin à quelle sorte de personne vous laissez la garde de votre enfant.

Hera

Dieu

Re : L'ironie du sort est la plus cruelle [PV Héra]

Réponse 7 samedi 01 octobre 2011, 13:41:45


Avec un sourire, la déesse hocha la tête. Ce n'était pas une mauvaise idée ... Tant de rumeurs couraient autour de Raven, tant de choses étaient dites, murmurées lors des conseils ... Héra ne savait que penser. De plus, elle n'avait cherché à questionner Arès au sujet de Raven. L'amour, l'affection, était toujours un sujet délicat, même chez les déités. Au fil de l'éternité, il ne leur restait plus que cela, finalement ... L'affection. Les dieux se haïssaient tant entre eux que le moindre signe de tendresse était accueilli à bras ouverts ... C'était en partie à cela que servaient les prêtresses. Elles apportaient puissance et affection aux dieux, et gonflaient leurs ego par la même occasion. Le bonheur ...

Héra invita donc Raven à la suivre, laissant là l'enfant endormi, pour la mener vers une pièce plus vaste, plus belle. Respectant les traditions de l'époque où elle était née, elle avait fait de son temple la réplique exacte d'une demeure greco-romaine. Tout s'y retrouvait alors : les méridiennes, les salles de banquet, les bains ... Un saut dans le temps était effectué quand on entrait dans le temple d'Héra ... Un lieu qu'elle chérissait plus que tout, d'ailleurs. La déesse l'emmena se poser sur une méridienne, au milieu d'un jardin dont les effluves étaient délicieuses, proche d'une fontaine délicieusement sculptée, et somma deux prêtresses de leur apporter de quoi se nourrir. Là encore, on retrouverait des plats typiquement grecs et romains, parfois bien étranges, d'ailleurs ... Elle adressa un sourire à la nourrice, l'invitant à s'asseoir.

- J'ai entendu parler de toi de nombreuses fois, Raven Miller, dit-elle sans décrocher son sourire.

Les prêtresses posèrent devant les deux femmes une jarre de vin et deux verres, avant de déguerpir sans mot dire.

- Je ne veux plus accorder foi à ces rumeurs ... Qu'as-tu à me dire sur toi, alors ?

La déesse se permit de servir aussitôt le vin, avec une extrême délicatesse, méconnue chez elle. On la pensait, à tort, sans cesse impulsive et colérique ... Mais il arrivait à la Reine des dieux de se montrer calme et réfléchie, surtout quand il s'agissait de siéger au Conseil à la place de Zeus, partit batifoler avec quelques créatures.

- Veux-tu bien m'expliquer pour quelle raison j'ai entendu bon nombre de choses négatives à ton sujet ?

Elle haussa un sourcil. Sa curiosité n'était pas dû à une envie d'alimenter quelques ragots, mais plutôt à celle de mieux connaître celle à qui elle confierait son enfant.

Une réaction logique, en somme. Que pourrait lui enseigner cette femme ? Que retiendrait-il d'elle ? Était-elle patiente, ou impulsive ? Autoritaire, ou soumise ? Tant de questions se bousculaient dans l'esprit de la déesse ... Elle tenait tant à ce cher enfant. Au point de ne souhaiter lui offrir que le bonheur, à l'état pur. Tant pis si cela était une utopie.
"Il y a deux sortes de passions : les passions que nous avons et les passions qui nous ont. On triomphe quelquefois des premières." - Alphonse Karr

Depuis que cela a commencé, j'ai été béni d'une malédiction.

Raven Miller

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Re : L'ironie du sort est la plus cruelle [PV Héra]

Réponse 8 samedi 01 octobre 2011, 21:12:50

Elle suivit simplement la Déesse. Elle aurait été bien arrogante de prendre la tête pour se diriger dans la résidence de la maîtresse de tous ces êtres puissants que son les dieux et les déesses. Elle en profita pour admirer les couleurs du monde qu'elle voyait autour d'elle. Les sculptures classiques, normalement en contraposto, l'architecture greco-romaine avec nombres de colonnes corinthiennes. Elle s'assit donc sur la méridienne, l'odeur de fleurs posant sur son esprit un baume qu'elle avait hâte d'enlever. Non pas qu'elle soit masochiste, mais elle croit avoir mérité de souffrir ainsi.

-Tout d'abord, maîtresse, permettez-moi de vous parler sans gêne, car certains sujets ne devraient jamais être discutées entre servante et Déesse, mais seulement entre femmes... ou des bonnes amies, mais je n'ai pas de ces dernières, alors, j'en ai long à dire que nul ne connait sur moi. Avant de me défendre contre les accusations qui pèsent contre moi, incluant la manipulation et l'insatiabilité, laissez-moi vous raconter mon histoire. Je suis née et j'ai grandi au pied de l'Olympe après qu'Arès m'aie sauvé la vie, lorsque je n'étais qu'un bébé, auprès d'un ancien combattant depuis longtemps à la retraite. À mes quatorze ans, le Dieu est revenu me chercher pour me demander d'entrer à son service. Je ne crois pas avoir besoin de vous dire à quel point cette demande me gonfla de fierté et de joie! Bref, le dieu me ramena en Olympe et mes anciennes Soeurs de Batailles m'enseignèrent les arts de la guerre alors qu'Arès et quelques autres dieux pratiquant la magie, dont vous si je me souviens bien, m'enseignèrent à puiser dans les forces divines pour réaliser ce que je qualifiais à l'époque de "miracles".

Elle s'interrompit pour reprendre son souffle. Après cette introduction, elle se sentait retomber dans le passé et elle n'aimait pas du tout cela, voire elle ne voulait même pas ressentir encore ce sentiment.

-Je suis tombée amoureuse. Pour une prêtresse d'Arès, l'amour est à bannir sous peine de souffrir affreusement, car ma position ne me permettait pas de me marier. Oh, je pouvais porter un enfant, mais je ne pouvais pas lier ma vie à celle d'une autre personne, pour éviter les douleurs qui résulteraient de sa mort, si ladite personne était mortelle, ne m'atteignent. Bref. Je suis tombée amoureuse de la dernière personne que j'aurais dû aimer, je suis tombée amoureuse de mon maître. Un soir, après qu'une violente crise de colère lui étreignit le coeur, moi qui m'affairais à l'éviter pour cacher cet amour que j'avais au creux du regard, il me manda. Je le rejoignis dans son temple et je le soulagea avant que sa rage ne l'emporte dans des actes répréhensibles. Après... tout s'est passé très vite, comme par enchantement. Nous avons fait l'amour, puis je lui ai avoué mes sentiments. Sa réponse, bien que conciliante, m'a dévastée. Après cela, nos relations sont devenues plus... tendues, mais pourtant, ce n'était pas si horrible, à l'époque. Pire encore, j'ai appris que la vie avait fait son nid au creux de mes entrailles.

Elle se mordit l'intérieur des joues alors que les larmes commencaient à hurler pour échapper à ses yeux. Elle avait envie de s'en aller, maintenant, car se souvenir de cet enfant tant aimé et perdu la rendait très émotive, en tant que mère. Elle soupira et chassa un bref moment ses pensées néfastes.

-Je suis tombée amoureuse, et j'ai voulu enfanter. On m'arracha cet enfant avant son heure après que j'eus passé des jours sous les mains d'une affreuse sorcière, qui m'a torturée, physiquement et mentalement, et violée nombres de fois avec des techniques que je ne citerai pas.

Pour illustrer ses propos, elle défit le haut de sa robe et la légère cuirasse de cuir et se dénuda le tronc, montrant sans honte son corps lacéré de toutes parts. Il est encore étonnant qu'Arès put avoir été attiré par une telle horreur. Si son beau visage restait intact, le nombre de cicatrices rosées parsemant la peau immaculée de la prêtresse avait de quoi faire rougir de honte un héros Orc vantard de ses exploits de combat et de robustesse. Si elle n'avait rien de difforme, ces cicatrices pouvaient presque laisser croire qu'elle n'était qu'un cadavre rapiécé. La prêtresse laissa la Reine examiner son corps avant de se cacher à nouveau derrière ses habits.

-Tout le long de mon supplice, j'ai appelé l'homme que j'aimais. J'ai supplié Arès de venir me chercher, ou mieux encore, de me tuer, car après avoir perdu mon enfant, je n'avais plus l'impression d'avoir quoi que ce soit en ce monde qui me permette de m'y rattacher. Il n'est jamais venu. Je ne lui en tiens pas rigueur, je connais son devoir et ses obligations divines, je ne crois même pas qu'il a pu avoir le temps de se rendre compte de ma disparition. Notre lien étant brouillé, il devait probablement me croire encore au temple où j'avais été affectée. Je me suis échappée, ou elle m'a laissé le faire, avec le cadavre de mon fils, encore ensanglanté, dans mes bras, et je me suis perdue sur les terres sauvages, en pleine crise de délire, avant qu'Élosia, la seule femme que je puis encore considérer comme ma meilleure amie, ne vienne me chercher et me ramener à la raison. J'ai laissé partir le fœtus, le transformant en une pluie dorée pour lui donner une dernière marque d'amour. Je voulais l'appeler Hadrian. Je trouvais que cela lui allait bien.

Elle regarda le magnifique jardin et elle soupira doucement avant de resserrer les doigts sur sa robe, l'air malheureuse.

-Et c'est à partir de là que tout a dégringolé. J'ai développé une grande insécurité et j'ai commencé à fuir le regard de mon maître, négligeant parfois mes devoirs. Puis je fus qualifiée de catin et on me prêta nombre de relations charnelles avec hommes et femmes, alors que je n'ai désiré jamais que deux êtres, dont l'un est une divinité et l'autre, une jeune terranide que j'ai rencontrée pendant mon service à Terra. J'ai continué d'aimer Arès et de vouloir le servir, mais ma disgrâce pour avoir échoué dans mon rôle de mère et pour avoir partagé le lit de mon maître m'a grandement éloignée de lui. On inventa bien des histoires sur celle de mon amour, selon lesquelles j'essayais de m'élever dans la hiérarchie en concevant un enfant, que ma timidité maladive était en fait un comportement hautain car j'étais plus régulièrement enfermée dans ma chambre qu'auprès des autres femmes de mon âge. Bref, j'étais une recluse. Puis, j'ai enfanté à nouveau, alors qu'Arès essayait de rétablir sa relation avec la dame de Daelys, ce qui m'a valu le titre de briseuse de ménage. Il est venu vers moi et nous avons fait l'amour pour la dernière fois... J'ai réessayé une seconde fois, mais je me suis enfuie... bref, vous connaissez la suite de mon histoire. Je n'ai tenu ma fille qu'une minute dans mes bras avant qu'on ne me l'arrache. Je n'ai pas pu lui donner le sein, je n'ai pas pu lui apprendre à parler, à marcher, à chanter et à danser, je n'ai pas pu lui donner ce que j'avais de bon en moi, ne lui laissant que les rumeurs à mon sujet comme héritage.

Elle regarda la reine des dieux et elle s'allongea sur la méridienne. Se remémorer ces choses était très désagréable pour une femme qui essaie justement de passer au travers. Elle se prit un moment la tête entre les mains. Elle avait peut-être causé sa disgrâce, mais tout le reste n'était qu'un malheureux ramassis de ragôts qui ont achevé de ravager son portrait déjà souillé. Elle releva la tête pour regarder la mère divine. Elle ne pleurait plus

-Voilà qui est Raven Miller. Une simple femme amoureuse qui a tout perdu en croyant pouvoir accéder à son rêve du prince en armure scintillante sur son destrier fougueux. Je ne suis pas une bonne personne, j'en ai conscience, mais je ne suis pas aussi horrible que l'on dépeint mon personnage. J'ai aimé, et j'ai gaffé. Maintenant, depuis plus de dix-sept ans, je m'affaire à simplement jouer mon rôle en espérant qu'on me laisse tranquille.

Hera

Dieu

Re : L'ironie du sort est la plus cruelle [PV Héra]

Réponse 9 mardi 04 octobre 2011, 19:15:26




Impassible, Héra l'avait écoutée ... Ainsi donc, c'était cela, son histoire. Celle d'une femme qui avait fauté par amour. C'était, certes, un schéma rébarbatif, mais peu négligeable. Quand la nourrice vint se poser sur la méridienne, elle la couva du regard un moment. Avec cette naissance, Héra était devenue plus vivable qu'autrefois, et même davantage compréhensive et patiente. Elle n'était plus une déesse individualiste, qui ne pensait qu'à elle et écrasait les autres ... En redevenant mère, elle tirait momentanément un trait sur son statut de déesse caractérielle. Enfin, en privé ... En public, elle devait continuer à être la méchante de service, que l'on respecte tête baissée, devant laquelle on s'incline, simplement.

C'était grisant, tout de même. La déesse tendit la main vers Raven, la posant sur une des siennes.

- Je t'offre d'aimer et de chérir à nouveau, Raven.

Elle retira sa main doucement, et lui adressa un sourire furtif. Ses cicatrices, sur son corps ... Héra en tremblait presque. Les dieux étaient parfois pire que des bêtes ... Mais ils étaient les plus puissants, et on leur devait le respect, malgré tout. Parce qu'ils veillaient, qu'ils créaient ... Ce genre de choses. Bin voyons.

- Fais de ton présent un catharsis contre ton passé, ou tu seras réduite à l'état de créature que l'on manipule aisément. Et je ne souhaite pas cela pour mon fils.

Une prêtresse arriva avec un plat garni de différentes choses, et Héra la somma de partir rapidement. Elle ne faisait pas de sentiments avec les prêtresses de son époux ... A quoi bon ? Elles étaient aussi bêtes que des moutons, ou encore que des bovins. La déesse passa sa main dans sa chevelure. L'histoire de Raven était touchante, certes, mais elle ignorait sans doute à quoi pouvait ressembler le passé d'une déité. Tout n'est pas rose, au Paradis ...

Cette pensée fut chassée. Le passé était ce qu'il était. Quelque chose sur lequel on ne peut agir, qui doit servir de leçon mais jamais d'entraves.

- Quant aux rumeurs ... Si on leur offre une autre personne à assaillir de cette sorte, les gens t'oublieront, et tout disparaitra. Seul le temps vient à bout de ce genre de choses ... Crois-moi.

Un sourire, et elle goba une des friandises.
"Il y a deux sortes de passions : les passions que nous avons et les passions qui nous ont. On triomphe quelquefois des premières." - Alphonse Karr

Depuis que cela a commencé, j'ai été béni d'une malédiction.

Raven Miller

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Re : L'ironie du sort est la plus cruelle [PV Héra]

Réponse 10 vendredi 07 octobre 2011, 17:50:18

La jeune femme eut un étrange frisson lorsque la main de la déesse se posa sur la sienne, comme si elle venait de toucher, avec une main glacée, une source de chaleur mystique. Elle se souvint qu'à la base, les dieux sont des êtres d'énergie pure, ce qui explique leurs capacités phénoménales et leur influence sur le monde. Elle regarda un moment Héra, touchée par ses paroles même si elle savait que ce qu'elle disait n'était que des paroles. C'est bien beau de vouloir aimer et chérir, mais l'être, c'était une tout autre histoire pour Raven. Elle vivait dans un monde totalement déconnecté de celui de ses divins maîtres et de ses amis, même de ses subordonnés. La raison est que Raven croit encore à l'amour véritable et à la cour qu'un homme doit faire à une femme pour espérer obtenir de lui ses bras et baisers, or, de ces jours-ci, la cour a laissé sa place à la drague. La différence, c'était que la cour cherchait à assurer l'autre de son amour, alors que la drague cherche à s'attirer le désir de l'autre en essayant de faire passer cela pour de l'amour. Or, Raven ne cherchait pas un compagnon de couche, mais les bras réconfortants d'un être qui se soucie d'elle et d'elle uniquement. C'est un désir égoïste, mais elle l'a, c'est tout.

Pour masquer son embarras, la jeune femme fit voler à elle une des coupes de vin qui reposait là. Les dieux consommaient surtout le nectar, qui pouvait prendre le goût préféré du dieu qui le consommait, mais Raven, je le rappelle, ne pouvait pas en consommer, sous peine de mourir. Elle porta la coupe de vin à ses lèvres et y but une gorgée. Le vin d'Olympe était probablement l'un des meilleurs au monde. Dionysos le faisait vieillir pendant quelques dizaines d'années et il le sortait ensuite pour les fêtes de l'Olympe, où les prêtres et prêtresses pouvaient le consommer. Raven n'y avait pas goûté depuis... oh, bien trop longtemps pour pouvoir s'en rappeler. Elle sirotait le vin, le goûtait et reposa la coupe sur la petite table devant elle. Sa poitrine se réchauffa aussitôt et elle se frotta les joues qui s'empourprait. Elle consommait le rhum avec facilité, mais le vin avait un effet plus brutal sur elle, c'était à n'y comprendre rien du tout. Elle regarda ensuite Héra et elle lui sourit.

-À partir d'aujourd'hui, je vous le promet, tant que votre fils sera sous ma garde, je ne boirai plus une goutte d'alcool. Enfin... je veux dire, après cette nuit.

Elle avala une grande gorgée de vin et frotta ses joues et le nez parce que le vin, ça chatouille le nez et les joues. Comme la décision avait été prise sans préavis, elle n'avait pas prévu de commencer à travailler aussi vite, alors, elle se promettait de s'accorder une dernière soirée à elle avant de prendre les responsabilités de nourrice. Comme c'était son travail et qu'Héra était une déesse, elle n'avait pas des conditions à imposer, mais probablement que la Déesse comprendrait qu'elle nécessite cette dernière soirée. Comme la sortie entre filles avant le mariage, devenir nourrice réclamait une dernière soirée de parfaite liberté, car il s'ensuivra une longue série de mésaventures où elle aura probablement droit à son lot de frustrations, surtout qu'elle doutait sincèrement pouvoir faire autre chose de son temps. Elle regarda un moment la déesse puis elle posa la coupe.

-C'est le fils d'Arès, n'est-ce pas?

Il fallait qu'elle pose la question. Cela la hantait depuis déjà un bon moment, mais il était possible pour elle de cacher l'énergie d'Arès dans le corps du bébé, quitte à faire croire à une conception en solitaire (selon une version de la mythologie, Typhon est le fils d'Héra qu'elle aurait conçu seule pour se venger de Zeus dont Athéna est sorti de la tête, ce qui laisse croire que la déesse a cette capacité)


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