Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Distant Traces of Beauty [pv Kira][Terminé]

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Cr-0-ny

Distant Traces of Beauty [pv Kira][Terminé]

jeudi 29 avril 2010, 19:14:13

L'orage battait son plein cette nuit là. Les éléments se déchainaient, hurlant leur colère à qui voulait bien l'entendre. Le vent soufflait et emportait ce qui trainait, la pluie battait et délavait les rues de Nexus, sous les regards de la foudre, tombant ci et là à intervalles irréguliers. Tout Nexus était silencieux, respectueux mais surtout effrayé par la complainte de la nature. Personne n'était assez fou pour s'aventurer dehors par un temps pareil, en pleine nuit. Personne hormis les éternels amoureux de la nuit, hormis ceux qui savaient écouter les plaintes du ciel et apprécier cette douce mélodie offerte gratuitement. Cr était de ceux là, et probablement était il le seul. Dissimulé sous son épais manteau balloté par le vent, il arpentait les rues sinueuses le regard éteint, levant parfois la tête vers le ciel après un éclair. Il n'avait aucun objectif, aucun but à atteindre cette nuit là. Il était simplement là parce qu'il le voulait. Il était simplement là pour assister du plus près possible au spectacle que la nature lui offrait, profitant du calme et du bien être que lui apportaient ces intempéries.

L'androïde appréciait vraiment ces rares moments de plénitude. Le calme nocturne avait toujours été sa tasse de thé, mais les nuits telles que celle-ci n'étaient pas courantes, et d'autant plus appréciables. Il était certain qu'au moins, ce soir, il ne ferait pas de rencontre infortunée, qu'il pourrait simplement se perdre dans ses pensées. Du moins le croyait il. Car il semblait bien qu'en cette nuit, il n'était pas le seul à s'être aventuré au dehors, le destin ayant voulut que leurs chemins se croisent. C'est ainsi qu'au détour d'une rue, l'être de métal l'aperçut, seul, tapis dans un coin. C'était un chaton au pelage noir, trempé et tremblotant. Le géant de fer s'arrêta lentement, posant son regard électronique sur la petite boule de poil. Elle avait l'air si faible, si fragile.. et pourtant, elle était là, luttant contre les éléments pour rester en vie. Il aurait bien voulu partir et le laisser là, mais il en était bien incapable. Les animaux, et plus particulièrement les chats, avaient toujours su attirer sa compassion, bien plus que les humains.


-"Et bien, on dirait que c'est ton jour de chance à toi.."

Un léger soupir retentit alors, tandis que le robot s'avançait vers la petite créature, la soulevant de terre pour la prendre dans ses bras et aller se mettre à l'abri, sous un rebord de toit un peu plus loin. S'asseyant pour plus de confort, il déposa le petit être tremblotant sur son manteau, tentant de l'essuyer tant bien que mal à l'aide d'un des pans du dit manteau. Il caressa finalement sa tête, doucement, affichant deux accents circonflexes en guise d'yeux, tandis que le chaton ouvrait peu à peu les siens, dévoilant une couleur assez inhabituelle pour un chat: le rouge.
« Modifié: dimanche 12 septembre 2010, 18:46:50 par Cr-0-ny »
<= Click me for da theme, you fool.

Kira

Créature

Re : Distant Traces of Beauty [pv Kira]

Réponse 1 jeudi 29 avril 2010, 23:13:23

La nuit commençait à tomber sur Nexus, une nouvelle nuit, tout aussi belle que les précédentes. Les créatures de la nuit arpentaient non sans un plaisir certain les belles ruelles qui s’offraient à eux, sans se soucier de ce qui pourrait les empêcher d’accomplir leurs desseins. Une d’entre elle, plus particulièrement. Une jeune femme vêtue d’un kimono court, à la mode japonaise, marchait d’un pas tranquille et assuré. Tout le monde se retournait sur son passage, et elle semblait en rire intérieurement, malgré le fait qu’on ne pouvait apercevoir son visage. En effet, ce dernier était caché à la vue des badauds par un masque de porcelaine blanc. Il étincelait littéralement, à la lumière des étoiles qui venaient de faire leur apparition. Malgré l’obstacle, on pouvait se douter que les traits de la créature étaient d’une grande beauté. Ou du moins d’un charme certain. Il suffisait de se reporter au reste de son enveloppe corporelle pour se défaire de tout doute quant à cela. Elle continuait de marcher, à un pas rapide, qui semblait naturel pour elle. On ne l’entendait même pas respirer, elle semblait juste glisser sur les pavés. Soudain, alors que la lune dardait ses premiers rayons sur le monde, la douce jeune femme leva son bras, de manière à approcher ses longs doigts de marbre de son visage, et fit coulisser le masque sur le côté droit de sa tête. Aussitôt, alors même qu’elle n’avait point fini son geste, ses cheveux auparavant couleur de miel prirent une teinte sombre, ténébreuse, et se mirent à flotter vaporeusement dans l’air au fil de sa démarche, tel un nuage annonciateur de mort.

Quelques heures plus tard. La tempête avait succédé au calme de la nuit nouvelle, et faisait rage sur Nexus. Personne n’avait vu le signe avant coureur de l’orage, et tout le monde avait été pris au dépourvu au premier éclair. Il n’y avait désormais plus personne dans les rues, tous s’étant rués à l’abri. Plus personne, sauf quelques rares spécimens ayant décidé de braver la nature pour quelque raison que ce soit. Une ombre régnait là, apparemment prise au dépourvu aussi. Sous un arbre, une jeune femme semblait inconsciente du danger que représentait sa cachette et semblait perdue. De ses doigts fins et délicats, elle essorait sa longue chevelure ébène, qui gouttait le long de son dos. Son regard était d’un cramoisi soutenu, pareil à un incendie se reflétant dans du sang. Il paraissait inquiet, et guettait une quelconque autre ombre, semblable à celle de sa propriétaire. Qui aurait pu savoir qu’un autre vampire avait décidé de chasser là ce soir ? Un vampire terriblement plus puissant qu’elle. Un mâle. Il avait visiblement établi là son territoire, et était décidé à chasser l’intruse coûte que coûte. Ladite intruse fut surprise par derrière, et reçut un coup qui l’envoya bouler contre le tronc. Une voix charmeuse mais froide, terriblement froide, lui ordonna de partir. Un autre coup allait lui être porté, mais elle s’y attendait et l’esquiva. Rageuse, la vampiresse rendit le coup, qui toucha sa proie. Profitant de cet instant de répit, elle s’échappa, sachant pertinemment qu’elle n’avait aucune chance de s’en tirer tant qu’elle serait dans la tempête qu’IL avait créée. Car aucun doute là-dessus, il en était à l’origine. Courant dans la nuit, elle décida de se dérober au regard de son ennemi. C’est alors qu’un nuage sombre la recouvrit entièrement. Lorsqu’il se dissipa, un jeune chaton noir se trouvait à la place de la jeune fille, luttant désespérément contre le vent de la tempête. Kira, car c’était le nom de la vampiresse, se réfugia avec peine dans un coin d’une rue, sous un carton. Ses poils étaient trempés, et elle avait beau s’ébrouer, rien ne pouvait la sécher. Il lui faudrait donc attendre la fin de la nuit, car contrairement à elle, son confrère vampire avait du mal à supporter le soleil… Soudain, alors qu’elle pensait ne plus avoir à subir de rebondissement avant la fin de la soirée, un grand bruit la tira de sa rêverie. Mais elle n’ouvrit pas les yeux. Après tout, qui s’en prendrait à un animal aussi mignon et faible qu’elle ? Une voix étrange lui indiqua qu’elle était chanceuse. Si elle avait été dans son corps, un sourire ironique aurait étiré ses lèvres, et aurait été sa seule réponse. Mais dans ce corps…

Des bruits de pas lourds lui indiquèrent que la créature se rapprochait d’elle, et deux mains la saisirent pour la soulever du sol. Kira se laissa faire, telle une peluche. Après tout, d’après son timbre de voix, il n’avait pas l’intention de la blesser et avait juste pitié d’elle. Il s’éloigna, et soudain ce fut le calme. La pluie avait cessé de s’abattre sur son dos. Le chaton ronronna doucement, et se fit asseoir sur du tissu, puis sécher. Une main incroyablement légère pour celle d’un mécha, elle sentait son espèce à son odeur, se posa sur sa tête et commença à la flatter et la caresser. Rassurée, la vampiresse ouvrit petit à petit ses yeux, qui avaient gardé leur intense couleur rouge. Plongeant son regard dans celui du robot, elle constata qu’il « souriait ». Du moins à sa façon. La petite créature féline s’étira doucement, puis se frotta contre le ventre froid de son nouveau « protecteur ». Cela dura une dizaine de minutes, pendant lesquelles elle se laissa caresser, et ronronna. Puis, une fois qu’elle se sentit bien à l’aise, elle mordilla légèrement la « peau » de l’homme, et geignit, affamée. Il n’y avait vraisemblablement rien à manger, là-dessous. Dardant son regard cramoisi sur l’être, le chaton ouvrit la gueule, dévoilant de petits crocs blancs et aiguisés. À ce moment, une voix retentit dans la tête de l’autre. Une voix féminine, douce et attirante. Une voix musicale. Une voix vampirique.


- Bonsoir, mécha. Merci de me protéger. Mais… J’ai faim… Si faim… Et il veut me tuer… N’aurais-tu pas quelque chose à manger ? Je ne parviens même pas à bouger…

Le chaton se redressa sur ses fines pattes, quoique légèrement musclées, dévoilant ainsi son corps svelte et finement sculpté. Il y avait une sorte de grâce dans la manière de se tenir de l'animal, et dans son port de tête. L'animal semblait néanmoins réellement affamé, et son regard cherchait visiblement de quoi manger. Comme le robot ne possédait pas grand chose qui pourrait l'intéresser, la créature bondit de ses genoux jusque sur le sol détrempé, et se rattrapa de justesse, alors qu'on l'aurait dit sur le point de trébucher. Sa faiblesse évidente se devinait à son air perdu. Il lui fallait quelque chose à manger avant qu'IL ne revienne. Soudain, une ombre fondit sur eux, et le chaton se mit à gémir, fermant les yeux avec terreur. Il était là, et l'attaquait, dans le but probable de le tuer.



La brûlure de la glace, la solitude éternelle, le poids de l'immortalité... Un vampire

Cr-0-ny

Re : Distant Traces of Beauty [pv Kira]

Réponse 2 vendredi 30 avril 2010, 01:58:45

Les regards des deux créatures se croisèrent, un bref instant. Un échange silencieux, invisible, bercé par le bruit du vent, de la pluie et de l'orage qui grondait au loin. Un simple échange visuel, D'un être à un autre, d'une machine à un animal. Puis le contact s'arrêta, comme il avait commencé. Dans le silence le plus total, et sans préavis. Pas un mot, pas un souffle, juste le bruit ambiant, accompagné du ronronnement du chaton, lové contre le torse de métal de l'androïde qui le caressait machinalement. Les minutes passèrent et défilèrent ainsi, sans que rien d'autre n'arrive, laissant la machine vagabonder à ses pensées, sans vraiment se préoccuper de son petit protégé. Il ne voulait pas avoir à s'attacher, car à ce moment là les séparations seraient douloureuses pour lui. Pourtant, dans un sens, il était presque déjà trop tard. L'échange silencieux entre les deux créatures avait tôt fait d'attendrir les vieilles mécaniques de Cr. Et quels yeux étranges possédait ce chat.. il n'en avait jamais vu de tels auparavant. Rouges, comme le sang. Une couleur pourtant menaçante, et annonciatrice de danger, mais il n'en avait pas tenu compte. Quelque chose d'étrange émanait du regard de ce chat, qui avait peut être bien plus de choses à cacher qu'on ne pouvait le croire en premier lieu.

Soudain, l'être mécanique fut tiré de sa pseudo torpeur, tandis que la petite bête s'usait les dents sur le métal de sa peau. Il devait avoir faim, après toutes ces aventures. Ce chat avait dû en voir des choses, pour être dans cet état. Cela ne devait pas être facile tous les jours. Le regard pénétrant de la boule de poil se fixa de nouveau dans le sien, occultant tout le reste. Il y eut comme un léger moment de flottement, puis un éclair tomba, tandis que la petite créature ouvrait la gueule afin de dévoiler sa dentition, claire et en bon état. C'est alors qu'une voix féminine se mit à résonner dans l'esprit du Mécha. Une voix agréable, presque envoûtante. Rien de comparable à une voix féminine standard. En temps normal, n'importe qui aurait été surprit, ou aurait poussé un cri. Mais pas Cr. A dire vrai, il n'était guère étonné. Ce chat était différent, il l'avait bien senti. Alors une particularité de plus ou de moins.. lui était bien un humain dans un corps mécanique, partant de là un chat doté de parole n'était plus guère étonnant. Ce qui le fit réagir, en revanche, furent cinq mots parmi tout ceux qui avaient été prononcés par la créature. "Et il veut me tuer" qui voudrait donc tuer un chat? assurément, cette petite bête cachait encore bien des choses. Mais pour le moment, l'heure était à la recherche de nourriture, et ça, Cr l'avait bien comprit, dès lors que la petite boule de poil avait décidé de se redresser, dans toute l'élégance et la souplesse des félins.

La suite des évènements se passa très rapidement. A peine le chaton avait il bondit pour atterrir maladroitement que l'androïde comprit que quelque chose approchait. Il n'allait probablement pas avoir à poser la question vis à vis de ce "il". Il y eut un léger flash lumineux et sonore, suivit d'un choc visiblement violent contre une paroi solide. Un éclair tomba, puis un autre, et encore un. Et là, au niveau du pan de toit, il n'y avait plus deux êtres, mais trois. L'adversaire était visiblement puissant, rivalisant presque avec la force de l'androïde, qui pouvait le voir très clairement à cette distance. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour identifier ce à quoi il avait affaire, pour en avoir déjà affrontés plusieurs par le passé. Un vampire. Décidément, où qu'il soit, ces créatures nocturnes semblaient vouées à l'affronter. L'espèce de bouclier qu'il avait transmuté au niveau de son bras suffisait à retenir l'adversaire, mais cela ne durerait pas longtemps et Cr le savait. Peu importait pourquoi ce vampire en avait après ce chat, une chose était sûre cependant.


-"Mon chaton, j'ai une bonne nouvelle à t'annoncer. Tu ne mourras pas ce soir. Cependant, réjouissez vous aussi, sir vampire. Vous aussi, vous "vivrez"... dans la souffrance la plus totale, et pour l'éternité de votre non-vie."

A ces mots, les diodes optiques du Mécha se teintèrent d'un rouge semblable à ceux du petit chaton, et il repoussa son adversaire à l'aide de toute sa force, le propulsant au travers du mur d'en face. Il savait que cela ne suffirait probablement pas à l'arrêter, mais ça lui permettait au moins de gagner un peu de temps. Rapidement, Cr tourna la tête vers le petit chaton à ses pieds et s'en saisit rapidement, courant dans la direction opposée à celle où il avait jeté le vampire. Il allait combattre, mais pas ici. C'était bien trop étroit, et il avait déjà un plan en tête pour se débarrasser du gêneur.

-"Je crains qu'il ne faille attendre encore un peu avant de manger. J'espère que tu ne m'en veux pas trop, j'essaierais de faire au plus vite. En attendant, caches toi ici."

Tout en continuant de courir l'être mécanique effectua deux transmutations simultanées: la première afin de restaurer son bras dans sa forme normale, et la seconde afin d'ouvrir une brèche dans son "armure", dans laquelle il plaça la petite bête avant d'en refermer l'entrée d'une autre transmutation. Il n'aimait guère l'idée qu'une quelconque créature ait accès à l'intérieur de sa protection, mais c'était le seul endroit sûr, et surtout le seul moyen de combattre à pleine capacité sans avoir à s'inquiéter pour le dit matou. Au bout de quelques minutes de course enfin, il parvint à l'endroit qu'il convoitait. Une grande place un peu surélevée, laissant beaucoup de champs libre. Il s'arrêta de courir, se plaçant en position défensive, guettant le moindre mouvement alentour. La partie allait enfin pouvoir commencer.
<= Click me for da theme, you fool.

Kira

Créature

Re : Distant Traces of Beauty [pv Kira]

Réponse 3 vendredi 30 avril 2010, 22:58:27

Entre le mécha et le jeune animal s’étaient créé une sorte de lien, que ne pouvait nier le premier. Celui-ci convenait très bien à la vampiresse, et pour cause : il était entièrement mécanique, malgré le fait qu’il avait l’air de penser comme un humain. Ainsi, son nouveau compagnon ne risquait pas de lui donner envie de sucer son sang, n’en ayant pas. Et son cœur ne pouvait pas la tenter, étant purement mental. Cependant, ils n’eurent pas le temps de réaliser chacun que l’autre était particulier, car la faim tenaillait l’estomac du plus petit des deux, et il sentait que ça risquerait de mal tourner si jamais son copain vampire décidait de revenir le chercher. Ainsi, il montra sa faim et descendit des genoux métalliques pour quêter à manger, mais il n’eut pas le temps de faire davantage, qu’une ombre menaçante se profilait déjà à l’horizon. Le pauvre chaton fit le gros dos en feulant, unique chose qu’il semblait pouvoir faire pour assurer sa défense. Néanmoins, son regard indiquait qu’il était sûr de lui, et préparé à se battre, malgré le fait qu’on ne pouvait pas décemment dire en voyant son aspect physique qu’il s’en sortirait. Comme tous les chatons, il était légèrement pataud et maladroit, mais conservait la beauté et la grâce féline. Apparemment, sa tactique fonctionna à merveille sur le mécha, qui décida de prendre sa défense. Se levant aussi, il prit la parole, annonçant à son protéger qu’il ne mourra pas ce soit, et au vampire qu’il souffrirait tout au long de sa vie de mort.

Kira leva les yeux vers son nouvel ami, et admira son nouveau regard. Rouge sang. C’était follement attirant, pour la vampiresse qu’elle était. Mais il ne lui serait pas venu à l’esprit à ce moment même de s’approcher du robot pour tenter quoi que ce soit, sa fureur toute réservée à la créature nocturne qui suçait le sang de ses victimes pour survivre, tel un parasite. C’était ce qu’il était, d’ailleurs. Un parasite. Maintenant qu’il était aussi proche, la jeune femme le voyait très bien. Comme tous les vampires, il possédait un charme certain, faisant en sorte que toutes les créatures du sexe opposé, voire de son propre sexe, finissaient par tomber et s’offrir à lui. Ses cheveux étaient mi longs et coiffés en pique, et d’une intense couleur bleue. Ses yeux, aussi rouges que ceux de notre vampiresse, reflétaient une soif de sang et une haine inhumaines, même pour un être de la nuit. Il était littéralement un monstre, n’ayant sûrement même pas de personnalité. La soif l’avait consumé, ainsi que son plaisir à tuer. Cela se voyait. Kira en frissonna. Comme tous ses semblables, sa peau était couleur de neige, et ses ongles longs. Il souriait, aussi, dévoilant de longs crocs faits pour trancher la vie. Ses habits étaient sombres, un haut noir, un pantalon de cuir et des lanières de la même matière, ainsi que des mitaines. Le tout lui collait curieusement au corps. Il aimait donc plaire par son physique, et attirer ses proies infortunées et crédules sans effort. Le plaisir de la traque, il ne devait pas connaître. Petit à petit, se forgeait une idée de lui dans l’esprit de la jeune vampiresse, qui essayait de trouver des tactiques pour le battre. Il était une vraie machine à tuer. Ce ne serait pas facile.

Soudain, quelque chose fonça sur lui, et l’envoya bouler contre un mur, en soulevant un nuage de poussière. Le pan de mur heurté par la créature était complètement détruit. Le chaton n’eut pas l’occasion de forcer en détail sa description mentale du paysage, car aussitôt après le choc, deux mains l’attrapèrent et l’entraînèrent dans une course folle dans la direction opposée. Ballottée dans tous les sens, la pauvre créature eut cependant le loisir d’entendre son sauveur lui annoncer que le repas serait retardé, mais n’eut pas celui de s’en plaindre, car il la fourra dans son armure. Le chaton miaula faiblement, agacé d’être ainsi traité. On n’avait pas idée de se balader dans une carapace métallique. Ce fut donc le noir complet pour lui. Il ne pouvait plus qu’entendre les sons extérieurs et deviner ce qu’il se passait. Malheureusement pour le robot, la vampiresse en avait décidé autrement. Se concentrant, elle commençait à percevoir chaque petit son, et grâce à son odorat très développé reconstituait les formes. Au bout de quelques minutes, une odeur de verdure lui indiqua qu’ils étaient retournés là où elle avait croisé son ennemi pour la première fois. Du moins dans les environs. Le mécha s’arrêta et se retourna, puis attendit, dans une posture défensive. Remuant légèrement la queue, Kira attendit aussi, excitée. Elle avait aussi envie de se battre, malgré le fait qu’elle soit ainsi emprisonnée. Soudain, un bruit sourd lui parvint. Le vampire devait les avoir suivi par les toits, et avait sauté pour les rejoindre, atterrissant à une dizaine de mètres d’eux, d’après le bruit. Se concentrant davantage, elle sourit intérieurement en se rendant compte qu’elle pouvait percevoir chacun des mouvements de son ennemi. Il ne fit rien pendant quelques secondes, puis éclata de rire.

-   Tu t’es trouvé un animal de compagnie ? Ce n’est pas lui qui me retiendra. Il est sur mon chemin, celui de ta mort. Tu as mis les pieds sur mon territoire, tu mourras. Quoi qu’il puisse en dire.

Aussitôt après, il se volatilisa. Ne sentant plus son odeur, Kira se redressa, et parla une nouvelle fois au mécha, de sa voix douce et charmeuse :

-   C’est un mâle dominant qui ne supporte pas la concurrence. Fais attention, d’après expérience personnelle, sa tactique préférée est d’attaquer par…

Elle n’eut pas le temps de finir que déjà, elle sentait à nouveau l’odeur douceâtre du parfum de son ennemi. Comme prévu, il attaquait par derrière. Néanmoins, elle était préparée. C’est ainsi qu’il ne put porter son coup, ses membres soudainement figés par un obstacle qu’il n’avait pas aperçu au moment de passer à l’action. Un léger brouillard entourait le robot, et s’était refermé sur le vampire dès qu’il avait été suffisamment près, tel un piège à loup. Triomphante, Kira ronronna, et lança, toujours mentalement mais de manière à ce que tout le monde soit témoin :

-   La force brute ne suffit pas toujours à gagner un combat, très cher ! Tu n’es pas le seul à exercer un contrôle sur les éléments.

Ledit brouillard se resserra et fortifia son étau. Néanmoins, plus le temps passait plus la vampiresse faiblissait. Aussi décida t’elle d’encourager le mécha à en finir :


-   Frappe le, maintenant ! Avant qu’il ne se dégage de mon piège ! Puis ouvre moi, je te prie… J'ai si faim...

Le vampire prit au piège, lui, ne semblait pas vraiment d'accord avec ce plan. Rageur, il lança:


- Non, ne fais pas ce qu'elle dit! N'aies pas confiance en elle, elle te tuera!




Représentation dudit Vampire:






La brûlure de la glace, la solitude éternelle, le poids de l'immortalité... Un vampire

Cr-0-ny

Re : Distant Traces of Beauty [pv Kira]

Réponse 4 samedi 01 mai 2010, 01:27:34

Le tant attendu mouvement ne tarda pas à imposer sa présence au sein de la scène. Venant des toits à environ dix mètres de là, l'adversaire n'avait eu aucun mal à suivre le trajet de l'androïde et de son "passager" inopiné. Ou peut être était ce plutôt l'inverse, l'androïde qui se retrouvait être le chauffeur du chat. Il était tout à fait évident à présent que ce prédateur nocturne en avait bel et bien après la petite créature. Le pourquoi de l'énigme restait cependant entier, mais finirait probablement par s'éclaircir lui aussi. Une fois que la menace aurait été anéantie, en bonne-et-due forme, de la même façon que l'on écrasait un insecte gênant, un parasite. D'un bond d'une grande souplesse, l'être pâle se retrouva sur le sol, observant silencieusement la carcasse de métal, qui le lui rendait bien. Tendu, prêt à parer à toute éventualité, et à attaquer au moment propice. La foudre se fit de nouveau entendre, tandis qu'un rire sinistre qui lui aurait probablement glacé le sang du temps de son vivant se mit à retentir. Cr y reconnut bien là la marque des vampires. Leur orgueil démesuré, leur confiance en eux beaucoup trop importante. Chaque fois la même  rengaine. Un comportement qui n'était clairement pas compatible avec le gardien mécanique. Il le lassait, le révulsait même par moments. L'orgueil, la fierté, étaient des choses absolument inutiles en son sens. Quel malin plaisir prenait-il à la leur faire ravaler, à détruire ce en quoi ils croyaient si forts.. eux même.

Les paroles qui suivirent vinrent confirmer purement et simplement ce fait. C'était un vampire, sans aucun doute possible, physiquement comme mentalement. Ce qui était plus intéressant en revanche était le contenu même des paroles prononcées. Notamment la notion de territoire, qui ne prenait guère de sens ici, face à un chat. Car c'était bien au chat que ce prédateur s'adressait, ignorant purement et simplement celui qu'il allait pourtant devoir combattre. Il était d'ailleurs assez ironique d'entendre parler d'animal de compagnie pour désigner le Mécha, lorsque l'on savait que l'interlocuteur en question se trouvait justement en être un. Les rôles semblaient tout simplement inversés, et la situation se retrouvait somme toutes assez originale. Puis l'ennemi disparut littéralement du champs de vision, laissant place à la douce voix de l'animal résidant au sein même de son torse. L'androïde écoutait vaguement, mais n'avait pas vraiment besoin de la précision que désirait lui apporter sa nouvelle alliée de fortune. Il avait lui même une grande expérience du combat en général, et avait déjà anticipé l'attaque fourbe de son adversaire. C'était pour cela qu'il avait furtivement glissé sa main dans la poche de son manteau, y agrippant un petit objet de forme rectangulaire.

En une fraction de seconde, le robot s'était retourné, face à son adversaire qui se retrouvait maintenant piégé dans une sorte de brume étrange. Il avait été devancé, par ce chat. Gardant le silence et restant immobile, Cr n'agit pas immédiatement, remettant en ordre les évènements, et analysant tout ce qu'il avait pu entendre. Ses déductions ne tardèrent pas à se montrer. Le jeune chaton semblait en connaitre un rayon sur les vampires, ayant lui même évoqué son expérience personnelle. Ajouté à cela, il y avait le fait qu'il était la cible de celui-ci, et cette notion de territoire évoquée un peu avant. Maintenant qu'il y repensait, il y avait d'autres choses aussi. Cette brume étrange, cette histoire de contrôle des éléments.. tandis que les deux autres parlaient, tentant de le convaincre de l'action à entreprendre, le robot lui leva la tête vers le ciel, avant de tendre la main, y recevant des gouttes d'eau. Il n'y avait pas porté attention jusqu'ici, c'est vrai, mais cet orage n'avait rien de naturel. Survenu d'un seul coup, il sonnait comme... faux, désaccordé. Les quelques éclairs qui suivirent le conformèrent dans cette idée, lui qui était habitué aux sérénades de mère nature. Cet orage suivait un schéma prédéfini. Un éclair, puis trois, puis un autre encore. Certes espacés, mais clairement programmés. Cet orage... était provoqué. Et s'il avait raison quant à celui qui l'avait invoqué, alors tout s'éclaircirait très vite. S'il avait tort, et bien.. cela se ferait, mais plus tard.

Le Mécha abaissa sa main, puis plongea son regard cramoisi dans les yeux du vampire qui lui faisait face, immobilisé. Il s'adressa alors à lui, comme pour répondre à ses accusations vis à vis du chat:


-" Dans ce cas je n'ai rien à y perdre. La vie m'a quitté il y a longtemps déjà. Cependant, n'aies craintes, vampire. Je te l'ai dis, tu ne mourras pas toi non plus."

Les trois éclairs frappèrent, l'un après l'autre, tandis que la main qu'il avait enfouie dans sa poche venait de se lever brusquement, lâchant son contenu vers le ciel. Le petit bout de métal argenté rectangulaire voletait, entamant d'ors et déjà sa retombée en direction de la main dont il provenait. Ses faces reflétèrent tour à tour le ciel, la foudre, puis le visage du vampire. Il y eut ensuite un flash lumineux, un autre éclair, puis un cri. Violent, perforant, inhumain. Le sang se mit à couler sur le sol pavé, se diluant peu à peu dans l'eau de pluie qui délavait le sol, mais dont l'intensité commençait déjà à faiblir. Une lame faite d'argent plantée au niveau de l'entrejambe, le vampire devait commencer à comprendre la notion que l'androïde avait évoqué lors de leur première rencontre. La souffrance éternelle, pour le reste de sa non-vie. Il y eut un gémissement plaintif lorsque Cr retira d'un coup sec sa lame de poing du corps de son adversaire qui tomba à genoux, tête projetée en arrière, avant de la restaurer d'une transmutation en sa forme initiale, petite et rectangulaire. Une technique très efficace contre les vampires puisque les blessures produites avec une arme en argent mettaient bien, bien plus de temps à guérir que des blessures classiques.

 Mais le gardien mécanique n'en avait pas encore tout à fait terminé avec sa cible. Prit dans la barbarie qui lui était commune, le Mécha se saisit du cou de son adversaire et le souleva de terre, face à lui. Les deux paires d'yeux rouges se fixèrent un bref instant puis la machine entreprit de fourrer sa main à l'intérieur de la bouche de son adversaire avec une violence inouïe. Il arracha encore quelques cris étouffés au prédateur nocturne, puis une nouvelle transmutation eut alors lieu à l'intérieur même de la bouche de l'adversaire. Extirpant finalement sa main du corps qu'il laissa s'effondrer au sol inconscient, Cr entreprit de donner encore quelques coups de pieds bien placés au niveau des côtes, du dos et de l'entrejambe - ou du moins ce qu'il en restait - , produisant ainsi diverses hémorragies à ces dits endroits. Toutes ces blessures n'étaient pas mortelles, mais il aurait à les endurer pendant longtemps et ne serait plus jamais le même. Il n'était plus homme de par la perte de son attirail sexuel, mais il n'était plus non plus vampire, dorénavant doté d'une dentition lisse faite d'argent qui l'empêcherait à jamais de posséder ses attributs vampiriques. Il n'était plus qu'un corps inutile, condamné à souffrir sans pouvoir mourir.

Comme demandé, et maintenant que la menace avait été anéantie et que l'orage se dissipait, l'androïde fit sortir le petit chaton à l'aide d'une transmutation, le posant sur le sol à côté du corps sanguinolent. La tempête s'affaiblissant à présent, sa théorie semblait se confirmer. Il était temps d'en savoir plus.


-" Que lui as tu fais pour qu'il t'en veuille autant? Qui es tu vraiment?"

Une partie de la réponse était déjà en sa possession, il en était certain. Restait à savoir si la demoiselle confirmerait.. ou non.
« Modifié: samedi 01 mai 2010, 04:30:59 par Cr-0-ny »
<= Click me for da theme, you fool.

Kira

Créature

Re : Distant Traces of Beauty [pv Kira]

Réponse 5 samedi 01 mai 2010, 15:49:36

Une once de doute pouvait avoir étreint l’esprit du mécha lorsque le vampire l’avait traité d’animal de compagnie, ce qui Kira comprenait très bien. Elle n’aurait pas supporté non plus d’être appelée de la sorte, surtout que si on y regardait bien, celle qui avait le plus un air d’animal domestique, c’était elle. Mais quoi qu’il en soit, elle n’avait pas franchement que ça à penser, se retrouvant dans le noir, à l’intérieur de l’armure de son compagnon de bataille. Ils allaient se battre, et ensemble. Néanmoins, le robot ne semblait pas encore au courant de cela, et elle allait bientôt le lui démontrer. Car même sous cette forme, elle possédait encore ses pouvoirs vampiriques. Cependant, il pourrait se rendre compte qu’elle était justement une créature de la nuit, tout comme celle qu’il s’apprêtait à vaincre, à cause desdits pouvoirs. Mais, encore une fois, elle ne s’en souciait guère. Car bientôt, elle aurait à manger. Oui, elle avait déjà prévu de se servir sur le corps de son ennemi du moment. Cela lui serait agréable, le sang qu’il avait aspiré durant le temps qu’il avait mis pour la rejoindre avait eu le temps de se transformer en nectar vital, celui qui parcourait ses veines pour la maintenir « en vie » malgré la mort, et lui donnait ses étranges pouvoirs nocturnes. Lorsqu’elle le ferait, son compagnon du moment se rendrait bien compte de ce qu’était sa véritable nature, et alors il désirerait sûrement la combattre, comme en ce même moment il désirait la souffrance du vampire qui leur faisait face. Mais qu’importait le futur. Elle devait se concentrer sur le présent, sur les secondes qu’elle vivait l’enfer de sa mort immortelle. Car non, elle ne vivait pas. Elle agonisait à petit feu, chaque jour, jusqu’à ce qu’elle trouve de quoi étancher sa soif de sang. La soif… Cette même soif qui lui taraudait la gorge en cet instant. Un doux geignement lui échappa alors qu’elle y pensait. Car dès lors qu’elle se rendait compte de cela, qu’elle en était consciente… La douleur devenait plus forte. Si le robot avait été de chair et de sang, elle se serait précipitée sur son cœur et l’aurait tué. Même si elle n’en avait franchement pas envie. La faim la manipulait, comme toujours, la forçant à commettre des crimes qu’elle n’aurait jamais voulu commettre lorsqu’elle était encore une enfant vivant dans un village éloigné de toute civilisation. Lorsqu’elle était encore vivante. Lorsqu’il n’avait pas encore fait son apparition.

Secouant la tête, la jeune vampiresse revint à l’instant présent. Elle devait le prévenir. Prenant alors la parole, elle avait tenté de l’avertir de la lâcheté de leur ennemi, mais il était trop tard. C’est ainsi que, ne finissant pas sa phrase, elle l’empêcha de les attaquer, et parvint à l’immobiliser. Aussitôt après, une brusque secousse la projeta contre une des parois de l’armure. Le mécha s’était retourné, comprenant ce qu’elle voulait dire. Pas assez vite, cependant. Si Kira avait été assez confiante pour le laisser se débrouiller seul, ils seraient dans le pétrin. Car, malgré son état de vigilance et son intelligence certaine, le robot n’était pas assez rapide pour des vampires. Ces derniers n’étaient point influencés par la gravité terrestre, qui les alourdissait et les ralentissait. Ils pouvaient se mouvoir à une allure telle qu’un œil humain supposé parfait n’avait aucune possibilité de les apercevoir. Ils étaient puissants. La mort incarnée, si l’on puit dire. Demeurait donc que le corps mécanique s’était retourné, et que sa tâche s’était vue facilitée par le chaton qu’il était censé protéger. Chaton qui, fier de lui, alla jusqu’à se vanter de ses facultés. Ceci sembla rendre méfiant le robot, qui mit un certain temps avant de réagir, pensif. Devinait-il déjà à qui il avait affaire ? Tandis que les deux êtres vampiriques se battaient oralement pour tenter de le convaincre de la marche à suivre, il se contenta de lever la main, et sembla se rendre compte que l’orage sous lequel les trois créatures se retrouvaient n’était aucunement naturel. Au contraire, il avait été causé par le vampire se retrouvant en position d’infériorité, afin d’effrayer Kira, et de faire rentrer chez eux tous les humains dans le but de la retrouver plus vite et de l’empêcher de se nourrir en attendant, la rendant plus faible. Bonne tactique, il aurait réussi à la battre –s’étant nourri peu avant- si il n’y avait pas eu un certain obstacle mécanique.

Le mécha sembla revenir à la vie, étant sans doute arrivé à une bonne conclusion. Ou mauvaise, cela dépendait des points de vue. Il répondit à leur ennemi que sa vie l’avait quitté depuis longtemps, ce qui intrigua la jeune femme. Puis, il lui rappela qu’il lui avait dit qu’il ne mourrait pas, la surprenant encore davantage. Mais elle ne pipa mot. Au moins, puisqu’il ne le tuait pas, elle aurait l’occasion de manger. Ou pas. Effectivement, tout à coup il avait lancé en l’air un objet lourd, du moins elle le pensait au bruit qu’il faisait en coupant l’air. Soudain, elle se figea. L’odeur dudit objet venait de heurter son nez de félin. De l’argent. De l’argent ? Se tortillant nerveusement, Kira hésita. Leur ennemi était-il du genre vampire classique qui se faisait tuer par de l’argent, un pieu dans le cœur, du feu ou du soleil en pleine face ? Ou était-il plutôt comme elle ? D’après le cri de douleur qui résonna peu après, c’était la première option. Une odeur forte mais agréable se fit sentir peu après. Du liquide vital… Le chaton ronronna. Il allait bientôt pouvoir manger… Mais ce n’était pas tout. Peu après, quelques autres plaintes étouffées sortirent de la gorge de leur ennemi. Kira se demanda ce qu’il se passait, ne comprenant pas très bien. Elle avait tellement hâte de sortir et de pouvoir voir enfin ce qu’il se passait dehors… Ses pupilles étaient plus effilées que jamais, dû à l’excitation qu’elle ressentait. Le sang avait ravivé son attention, et elle appuyait régulièrement ses pattes de chaton sur la paroi, telle un bébé félin appuyant sur le ventre de sa mère pour en faire sortir du lait.

L’orage semblait se dissiper peu à peu, et la jeune femme n’entendait plus rien. Le vampire était-il inconscient ? Mort ? Que lui avait donc fait son compagnon de bataille ? Elle voulait sortir. Justement, peu de temps après, un éclair de lumière l’aveugla momentanément, puis deux mains métalliques la saisirent, et elle se sentit posée au sol. Ouvrant ses grands yeux de chaton, elle ronronna de plus belle en voyant le corps sanguinolent près elle. L’analysant, elle remarqua que le robot l’avait privé de son attribut sexuel, et ses dents brillaient de façon étrange. Comprenant en une fraction de seconde, elle lança un regard surpris au mécha. S’en prendre au sexe de quelqu’un… Quoi qu’il en soit, elle se reprit bien vite et s’avança vers le corps, jusqu’à le toucher, tournant le dos à son compagnon, qui lui demanda enfin qui elle était vraiment. Question vitale. S’en souciant apparemment guère, elle grimpa sur le corps de son confrère, et s’avança jusqu'à son cou. Une fois là, elle planta ses minuscules crocs dans l’artère principale, et se mit à boire. De longues gorgées. Plus elle buvait, plus elle sentait ses forces revenir, et sa soif la quitter. Un doux ronronnement agitait son corps, tandis qu’elle s’abreuvait du sang modifié. Finalement, après quelques minutes, le chaton sauta en avant, le corps rempli d’une vie nouvelle. Bizarrement, elle avait sauté assez loin, pour un chat normal. Au moins cinq mètres devant le robot. Mais ce ne fut pas tout.

Petit à petit, le corps félin grandissait, et se redressait. Les poils d’un noir profond s’unirent sur la peau et se teintèrent d’une intense couleur blanche, laissant une surface aussi lisse que le marbre poli. Les pattes laissèrent place à des mains et des pieds fins, surmontés de membres bien proportionnés, et féminins. Quelques secondes plus tard, un corps de jeune femme, nu, se tenait de dos devant le robot. De longs cheveux couleur de nuit cascadaient le long de son dos, en désordre. La silhouette porta gracieusement la main jusqu’à son visage, et aussitôt le brouillard se colla à elle, s’épaissit, et se modifia de façon à former un kimono noir aux longues manches, à la jupe courte, et à l’obi couleur de sang. Cependant, le tout était légèrement débraillé, et bâillait sur sa poitrine, descendant légèrement de ses épaules. La créature tourna la tête du côté du robot, inclinant doucement le buste dans sa direction. Son visage était masqué, cachant ses traits. Un masque en forme de félin, ou de renard, qu’importe. Un masque de porcelaine, blanc et d’une beauté sans égale. Un masque envoûtant. Petit à petit, les doigts vampiriques se saisirent de lui, et l’écartèrent, dévoilant enfin l’identité de la jeune femme. Ses lèvres carmines étaient à demi entrouvertes, dans une expression de douce langueur, et ses yeux brillaient, les iris d’une intense couleur rouge. Comme celles du chaton. Sa peau était d’une blancheur mortuaire, impressionnante. La mort avait visiblement apposé son sceau sur ce corps, et pourtant elle bougeait, et vivait.


-   Je suis un vampire…

Avec grâce, Kira finit par se retourner complètement, face au robot. Lentement, elle fit quelques petits pas dans sa direction, se retrouvant à un mètre de lui, et planta son regard dans le sien.

- Le seul tord que j’ai commis qui me vaille sa haine était de me retrouver sur son territoire. Tout simplement. Et toi ? Qui es-tu… ? Voudras-tu me faire subir le même sort maintenant que tu connais l’identité du chaton à qui tu as sauvé la vie ? Ton combat fut impressionnant, je n'en attendais pas autant de la part d'un être vivant...



Représentation de Kira au moment de retirer le masque, avec l'ambiance orageuse:





La brûlure de la glace, la solitude éternelle, le poids de l'immortalité... Un vampire

Cr-0-ny

Re : Distant Traces of Beauty [pv Kira]

Réponse 6 samedi 01 mai 2010, 19:37:07

Sa question ne fut pas prise en compte immédiatement. A dire vrai, la petite créature avait l'air bien occupée à d'autres choses. Lui lançant un regard furtif et interrogateur puis se précipitant comme un lion affamé vers sa proie, la boule de poile escalada le corps inerte du prédateur nocturne, se hissant jusqu'à son cou. L'être mécanique regardait, silencieux, en attente d'une réponse. Même sans rien dire, sans un seul mot, l'animal venait de lui donner la réponse qui confirmait ce qu'il pensait déjà, de par ses actes. Ses deux petits crocs blancs et aiguisés plantés dans la chair, il semblait reprendre des forces au fur et à mesure que le temps s'écoulait, inlassablement. Maintenant certain de la nature de son "alliée" de fortune, Cr n'en attendait pas moins une réponse orale, restant stoïque, observant calmement, le poing légèrement serré. Il n'avait jusqu'ici jamais rencontré de vampire qui soit digne de sa clémence. Il avait peur que cette fois aussi, ce soit encore le cas. Cela l'embêterait franchement après tout cela d'avoir à s'en prendre à celle qu'il avait sauvé quelques minutes auparavant. Il comprenait à présent mieux ce qu'elle entendait par "manger", et se demandait si elle l'aurait mordu s'il avait été encore humain. Probablement que oui. Ainsi, les avertissements de celui qui gisait à présent sur le sol prenaient tout leur sens. Mais il n'était pas humain. Tout du moins, il ne l'était plus depuis longtemps.

Le "repas" dura quelques minutes pendant lesquelles seul les bruits ambiants, composés d'un léger vent d'une légère pluie et du ronronnement incessant du petit chaton pouvaient être entendus. Le tout était comme une scène figée, comme une cassette vidéo que l'on aurait mit sur pause à un moment important du film. Une ambiance grise, pour de sombres desseins. Tuer ou être tué, manger ou être mangé. Mais ce soir là grâce à l'intervention de l'androïde, cet ordre naturel avait été perturbé. Sans lui, ce "chat" aurait été à la place du corps sanguinolent. Il espérait vraiment avoir fait le bon choix, à présent. Puis, finalement, le film reprit son cours. Le chat releva la tête puis fit un bond prodigieux, atterrissant à quelques mètres du gardien mécanique. Le suivant du regard, ce dernier ne dit toujours mot, se contentant d'observer la suite des évènements. Le temps des cachotteries semblait révolu et à présent l'animal reprenait sa forme d'origine. La transformation n'était guère facile à regarder, lorsque l'on était pas habitué. Pourtant, la seule fois où Cr eut à détourner les yeux fût une fois qu'elle fut terminée, laissant apparaitre une silhouette féminine de dos, nue. De par sa nature et ses principes, il ne pouvait pas rester là à regarder. Probablement plus gêné qu'elle, il avait détourné le regard à l'instant même où il avait réalisé sa nudité, et ne le remit en place qu'après avoir entendu un léger bruissement semblable à celui que produisait la brume magique invoquée par le chaton un peu auparavant.

Le regard de la machine ne détailla pas vraiment le reste du corps de la jeune femme. Il était centré uniquement sur son visage, voilé par un étrange masque de chat. Il pouvait néanmoins voir qu'elle était vêtue d'une sorte de kimono sombre, et que sa peau était très pâle, digne de ce que l'on pouvait espérer d'une créature de la nuit. Son couvre chef était de bonne fabrique, mystérieux, et ses cheveux longs et noirs contrastaient avec sa peau. Même sans voir son visage, l'on devinait qu'il s'agissait là d'une très belle femme. Belle, et probablement fatale pour pas mal d'hommes. Cette idée crispa le robot. Il aurait vraiment dû laisser ce chat là où il était. Puis vint sa main, fine et élégante. Une main digne d'une pianiste, à la pâleur magnifique. Elle la posa sur son masque, puis le retira d'un geste souple et gracieux, dévoilant une partie de son visage à la vue du bourreau mécanique. Puis leurs regards se croisèrent à nouveau. De machine à chat, il était passé de vampire à machine. Pourtant, ses yeux restaient les mêmes. Rouges, et envoûtants. Il comprenait à présent ce qui l'avait perturbé chez ce chat, la première fois. Ses yeux lui rappelait les autres vampires qu'il avait rencontré. Non, c'était plus que ça. Ces yeux là.. étaient uniques. Vampiriques, mais aussi tellement humains... il ne parvenait pas à s'expliquer cette sensation, mais elle était bien là. Tout comme avec le chat.

Puis vint sa voix. Pour la première fois, celle ci ne résonnait pas dans sa tête. Elle frappait l'air, les murs, le sol, et se perdait dans l'infinité du ciel nuageux. C'était cette même voix, douce et mélodieuse, qu'il avait entendu pour la première fois quelques minutes avant. Lui restait silencieux, comme charmé. Mais il n'en était rien. En vérité, il était plongé dans ses pensées, en proie au doute et à l'hésitation. Qu'allait il bien faire, maintenant? l'information que lui apporta la jeune vampiresse n'était pas de premier choix. Il l'avait déjà déduite par lui même avant même de poser la question, et ce n'était pas la réponse qu'il attendait. Un nom, voilà ce qu'il voulait. Pas une appartenance, pas une race. Un nom, une identité. Bien que le nom ne reflétait pas forcément l'âme de la personne, elle aidait à y joindre un mot, à la distinguer des autres. Tout simplement. La créature nocturne se rapprocha, n'étant plus qu'à un mètre de son interlocuteur silencieux, plantant une nouvelle fois son regard cramoisi dans celui du robot qui était repassé au violet, signe que son état de furie s'était dissipé. Il écouta la seconde partie de la réponse, puis lorsqu'elle eut terminée il se tourna face au corps allongé. Il avait entendu un gémissement plaintif, et constata que ce dernier tentait vainement de ramper. L'être mécanique fit quelques pas en sa direction, puis observa les alentours. Il trouva rapidement ce qu'il cherchait et dépassa la jeune femme sans y prêter plus attention. Tandis qu'il marchait, il se décida finalement à lui répondre.


-"Je pensais l'avoir dit auparavant, mais me qualifier d'être vivant serait erroné. Je suis mort il y a de cela bien longtemps. Un fantôme, une âme vengeresse envoyée en mission... voilà qui je suis. Quant au reste.. je n'ai pour l'instant aucune raison d'en arriver là. Je ne suis pas un traqueur de prédateur nocturne."

Là, contre un mur, gisait plusieurs caisses de bois délabrées. Le gardien mécanique se baissa, y posant sa main. En quelques secondes, le tout fut changé en une sorte de cercueil qu'il mit sur son épaule, avant de repasser à côté de la jeune femme et de s'arrêter à nouveau auprès du corps fugitif. Il ouvrit ensuite le couvercle de bois, et plaça le corps à l'intérieur sans ménagement, refermant le tout d'un coup sec avant d'en sceller définitivement l'entrée à l'aide d'une autre transmutation. Il déposa ensuite son fardeau dans un coin sombre à l'abri des regards, puis revint auprès de la vampire, s'adressant à elle une nouvelle fois:

-" Mais je te demandais un nom, pas un qualificatif que j'avais pu deviner par moi même."
<= Click me for da theme, you fool.

Kira

Créature

Re : Distant Traces of Beauty [pv Kira]

Réponse 7 mercredi 05 mai 2010, 23:43:17

La jeune vampiresse avait repris son apparence normale sous les yeux du mécha, qui justement les détourna en constatant sa nudité, ce qui fit apparaître un léger sourire sous le masque de celle qui vécut de sa propre mort. Il était bien plus agréable d’être dans un corps humanoïde, on voyait de plus haut, et on se sentait plus protégé que dans le corps d’un chaton. Les vêtements qui entouraient son corps nu étaient lisses et doux, d’une matière imitant la soie, mais plus légère encore, lui permettant de se mouvoir à son aise. Elle gardait toujours son masque en forme de tête de chat, et le robot semblait fixer son visage, oubliant le reste de son corps. Étonnée, Kira ne comprenait pas trop à qui elle avait affaire. D’ordinaire, les hommes la déshabillaient de bas en haut du regard, emplis du désir que le charme vampirique provoquait en eux. Mais cette fois-ci, il fallait l’avouer, elle avait trouvé une créature qui sortait vraiment du commun. Finalement, la jeune femme porta gracieusement une main à la hauteur de ses yeux, pour retirer le délicat objet qui cachait ses traits à la vue de son interlocuteur. Ce dernier sembla comme hypnotisé par son regard flamboyant, seule véritable étincelle de vie dans ce corps sculpté par la mort. S’approchant de lui, la vampiresse répondit, du moins elle le croyait, à sa question initiale, de sa voix chantante et mélodieuse. Le robot ne répondit tout d’abord rien, comme charmé. Mais bien sûr, elle se doutait qu’il n’en était rien. Puisqu’il n’avait montré aucun intérêt pour son enveloppe charnelle, il ne risquait pas de succomber à ses pupilles conçues pour attirer ses victimes dans son piège. Celles du robot, en revanche, fascinaient et amusaient la femme aux cheveux couleur de nuit, puisqu’elles changeaient, visiblement, en fonction de son humeur. De rouge sang, elles étaient repassées à violet, comme elles étaient avant que n’intervienne le vampire ennemi. Il se laissa complimenter sans rien dire, son attention apparemment accaparée par autre chose. Loin de se vexer, Kira attendit qu’il lui réponde, ce qu’il fit après s’être séparé d’elle de quelques mètres.

L’être mécanique se qualifiait donc de fantôme, affirmant être mort quelques années plus tôt. Le regard de la vampiresse étincela, signe de son intérêt. Avait-il été entre les mains du dieu de la Mort, tout comme elle ? Avait-il vécu les tourments de la non-vie ? En tout cas, il avoua ne pas traquer les créatures nocturnes afin de les détruire, ce qui la rassura légèrement, dans le sens où elle n’avait pas franchement envie de se battre cette nuit. Après tout, elle était venue pour se nourrir, et du sang frais coulait désormais dans ses veines. Alors à quoi bon s’attaquer à quelqu’un qui semblait plutôt aimable à première vue ? Prenant une légère inspiration, elle lui répondit, le laissant vaquer à ses occupations :


-   Par être vivant, j’entends être qui ressent des choses, a des envies et des sentiments. Et peut mourir. Pas comme moi. Au moins, tu as un but autre que te nourrir de la vie des autres pour prolonger la tienne. Au moins, tu n’es pas condamné pour l’éternité à souffrir. Au moins, tu es libre…

Pendant qu’elle répondait à ses affirmations, le mécha était allé transmuter un cercueil de bois et l’avait ramené auprès du corps du vampire, puis avait placé ce dernier dedans sans ménagement, avant de le refermer sur lui. Puis, il était allé le cacher dans un endroit sombre où personne ne devait aller souvent, et était revenu la voir. Kira sourit. Il lui rétorqua qu’il voulait connaître son nom, pas le nom de sa race. Passant une main dans ses cheveux, elle réfléchit, prenant son temps. Pourquoi pas… ? Se rapprochant de lui à une vitesse inhumaine, à peine perceptible, elle stoppa net sa course devant le robot, puis posa une main sur son torse métallique, les yeux dans le vide.

-   Je vais faire mieux que cela… Je vais te montrer ce que je suis. Partager un peu de ma vie avec toi. Peut-être parviendras-tu à nous comprendre, ainsi…

Puis, ce fut le noir, dans l’esprit de son interlocuteur. Le noir complet. Un noir d’encre. Puis, la lumière. Une sensation atroce de douleur, et de vide. La jeune fille leva les yeux. En face d’elle, un homme, tout de noir vêtu. Ses cheveux noirs encadraient un visage parfait, beau et attirant. Malgré les canines, les longues canines blanches et menaçantes qui sortaient de sa bouche tels deux poignards luisants. Elle aurait voulu crier, mais elle était trop faible. Baissant les yeux, elle vit son propre corps, nu et maculé de sang. Son propre sang. Elle avait peur, et mal. Soudain, une autre douleur, mais au niveau du bas ventre. Puis un flash lumineux. Elle se réveilla, et vit un homme sur elle. Elle avait soif, si soif. Puis… Cette voix… Charmeuse et effrayante à la fois… « Merci… Grâce à toi, je sens une vie nouvelle courir dans mes veines. » Une phrase qui restera à jamais gravé dans sa mémoire. À jamais. Un autre flash. Elle se voyait dans le miroir, dans sa maison. Elle était toujours nue, et ses cheveux blonds se teignaient de noir, tandis que la lune brillait dehors. Sa mère hurlait, derrière elle. Un flash. Toujours devant le miroir, mais cette fois, elle portait un kimono, ainsi qu’un masque blanc et un katana. Sa mère était allongée au sol. Pas morte, juste inconsciente. Des larmes de sang roulaient sur ses joues. Kira était triste. Elle avait failli sauter à la gorge de sa mère. Il lui fallait partir. Maintenant. Et endurcir son cœur. Plus jamais elle ne les reverrait. Un flash. Elle courrait, dans le noir. Cela faisait quelques années qu’elle était devenue une vampire, et elle avait fini par oublier sa peine. Cela était si bon, de courir, ainsi, de sentir le vent sur son visage… Elle se sentait libre, et vivante. Ironie du sort. Flash. Elle se trouvait dans une rue, et devant elle, une femme. Cette femme était une succube, elle le savait. La joie de la chasse lui tenaillait l’estomac. Et toujours cette soif… La femme se moquait d’elle. Puis se jeta sur elle, et ce fut le noir. Flash. Une tombe, devant elle. Puis une main chaude et vigoureuse sur son épaule. Et une autre sur sa poitrine. Avant une intense sensation de chaleur anormale… Flash. Une clairière, avec un homme. Il était visiblement démoniaque. Elle s’était coupé, et saignait. Il souriait, et s’approchait d’elle. Il allait la tuer… Flash. Une fille. Elle criait, et courait. Il faisait nuit. Kira avait envie de lui venir en aide. Elle ne voulait pas qu’elle se fasse tuer par cette homme sale qui la poursuivait. Ce fut le noir, puis elle ouvrit les yeux. L’homme était mort, étalé dans son propre sang. La jeune fille pleurait, par terre. La vampiresse la releva, puis, prise d’une inspiration subite, la mordit. Flash. Une intense sensation de solitude. Elle se sentait seule, si seule… Puis une voix l’interrompit. Une voix qui s’inquiétait pour elle. Le noir. La même voix, qui l’invitait à venir chez elle. Un espoir pointait dans la poitrine de l’inhumaine. Un flash. Toujours seule. Soudain, un homme rit, derrière elle, et l’entraîna avec lui. En enfer. Tout devint noir, et fut seulement ponctué de brusque douleur, puis de plaisir intense. Les bras de la mort personnifiée l’entouraient. Elle jurait de la servir toujours. Pensant avoir trouvé une compagne… Un flash. La même jeune fille qu’auparavant. Celle qu’elle avait mordu. Un seul mot, qui fit se serrer son cœur mort dans sa poitrine. « Maman »… Un autre flash. Elle était nue, dans une clairière. Dans ses bras gracieux et blancs comme neige, un bébé. Ce n’était pas un bébé normal. Il était poilu, d’un poil doux et flamboyant, et possédait des oreilles ainsi qu’une queue de renard. Il cherchait à téter son sein. Une intense sensation de bonheur, et un instinct maternel bouillonnaient en elle. Son fils. Un flash. Un homme blessé. Elle l’aida à se relever, puis l’emmena avec l’intention évidente de le sauver. Un flash. Deux mains chaleureuses la prenaient entre elles. Elle se sentait petite et faible. Ouvrant les yeux, elle le vit. Le robot.

Et tout finit là. L’être métallique avait pu assister à un bref résumé de la vie de Kira, qui s’étendait sur plusieurs centaines d’années. Les changements de mentalité s’étaient faits ressentir. De la haine contre les humains, cette sensation d’abandon, cette peur. Et la solitude. Cette intense solitude… Le mécha avait pu comprendre la soif, qui l’avait poussée à commettre des actes irréparables contre sa volonté, la soif qu’elle avait si violemment combattu afin de ne pas tuer sa propre mère. La soif qu’elle combattait en élevant son enfant, en parlant à des humains, en vivant. Et cette haine profondément ancrée en elle. Contre LUI. Son créateur. Celui qui l’avait condamnée à ne jamais vivre, et à ne jamais mourir. Vivait-il encore ? Elle l’ignorait. Soudain, de sa voix cristalline, elle rompit ses propres réflexions pour annoncer :


- Je m’appelle Kira. Et toi ? Me raconteras-tu aussi ? Si tu veux, tu peux penser et voir ce que tu veux que je vois, et je le verrai. C’est plus facile que raconter oralement, non ?



La brûlure de la glace, la solitude éternelle, le poids de l'immortalité... Un vampire

Cr-0-ny

Re : Distant Traces of Beauty [pv Kira]

Réponse 8 vendredi 07 mai 2010, 04:13:55

Comme elle pouvait se tromper, pensa t-'il tandis qu'il se plongeait dans une réflexion à propos de ce qu'elle avait rétorquée à ses affirmations un peu plus tôt. Il était vrai qu'il pouvait ressentir des choses, avait des envies ainsi que des sentiments. Mais la femme qu'il avait en face de lui n'en semblait pas si dénuée que ça selon lui. Elle semblait ressentir au moins la tristesse, la solitude. Cela leur faisait un point en commun, à elle et à la machine. Lui dont le seul but depuis qu'il était "revenu à la vie" avait été de faire couler le sang et de fracturer les os, afin de briser l'esprit et le corps de ceux qu'il jugeait indigne de vivre, sans distinction de race, âge ou encore sexe. Lui qui était condamné à la souffrance, non pas physique mais morale. La tristesse, le désespoir, la solitude. Tels étaient son pain quotidien, son fardeau, sa mission. A bien des égards, sa vie n'était pas plus simple que la sienne. Elle était semblable, dans la différence. Puis un contact au niveau de son torse vint brusquement rompre le fil de sa pensée. La vampiresse s'était approchée de lui sans prévenir, posant sa douce main sur le buste froid et métallique. Son visage semblait fermé, triste. Le regard égaré, vide. Habituellement, le robot ne laissait personne et encore moins une femme le toucher de si près. Mais cette fois, il ne dit rien, se contentant de l'écouter parler. Ainsi donc avait elle décidée de lui révéler des fragments de son passé, de son être. Cr n'eut pas le temps d'y réfléchir plus en avant que déjà sa vision s'était brouillée. Puis ce fut le noir. Et enfin, la lumière. Quelle sensation étrange que celle-ci. L'androïde se retrouva projeté dans une scène qu'il n'avait jamais vécu. Il se sentait étranger, impuissant face aux évènements qui se déroulaient. Il était comme spectateur, voyant au travers d'yeux qui n'étaient tout simplement pas les siens. Il vivait ses souvenirs, à elle.

Et quels souvenirs que ceux-ci.. ce qui ressemblait à un vampire mâle se tenait là, tout proche, tandis qu'une horrible douleur pouvait se ressentir. Le gardien de métal ne la ressentait pas personnellement, mais elle se dégageait avec une telle force de ce souvenir qu'elle en devenait palpable. Le ton était donné, et Cr comprit alors qu'il allait vivre une expérience qui lui était totalement inédite. Il allait vivre des moments importants de la vie d'une autre personne, et palper des sentiments qui lui étaient étrangers. C'était un degré d'intimité immense, tant qu'il se demandait d'ors et déjà comment elle pouvait le laisser assister à tout ça, sans même le connaitre. Face au corps nu et maculé de sang, et mit en panique par les sensations qui affluaient dans tous les coins, l'armure mécanique voulut agir, mais sans succès. Il n'avait aucun contrôle. Il ne pouvait rien faire pour empêcher ce qui de toute façon, avait déjà dû se produire. Il y eut un flash, et une autre vision. Horrible sensation que de voir et ressentir ce vampire sur elle sans rien pouvoir faire. Sa propre rage commençait à interférer avec le reste des sentiments affluant, créant un bouillon informe, un début de tornade sentimentale. Flash. Un miroir, une femme blonde et nue dont le visage ressemblait énormément à celui de la vampire. La couleur des cheveux changea brusquement, tandis qu'un vent de gêne vint s'ajouter à la tornade. Un cri, puis un autre flash. Même lieu, même miroir. Cette fois, la vampire était habillée, une larme de sang roulant sur ses joues tandis qu'une grande tristesse emplissait la scène. Une femme inconsciente gisait sur le sol non loin. Flash. Un vent de bien être tandis qu'une scène de course nocturne se déroulait sous les yeux du mécha. Un nouveau flash. Une femme d'un mauvais genre riait, tandis qu'une sensation de souffrance étrangère faisait son apparition dans l'esprit de l'androïde. Puis une agression. Bref retour de la haine, la tornade pouvait continuer. Flash. Un bloc de pierre ressemblant à une tombe, remémorant à Cr des souvenirs personnels. Souffle de tristesse, puis montée de rage tandis qu'il assiste silencieusement à ce qu'il venait de considérer comme un viol. Flash. Un démon, du sang, une clairière. Un sourire, puis il s'approcha. Nouvelle vague de haine dans le torrent d'émotions. Flash. Une fille, poursuivie par un homme répugnant. Le genre de scène auquel il avait lui même assisté. Du noir, puis du rouge. Une couleur que Cr connaissait bien trop. Le sang. Trop pour que son propriétaire soit encore en vie. Déception et rage. Puis une sensation impulsive, et une morsure. Incompréhension. Flash. Une voix charmeuse, masculine. Méfiance personnelle, contrastant avec l'espoir de la vampire suite à l'invitation. Flash. Un rire, puis une descente tragique. Chaleur, et sensation inconnue accompagnée d'une vive douleur et de bien être. Méfiance, doute, et haine vengeresse face à cette créature qui entourait la jeune femme de ses bras. Flash. Cette jeune fille, en un peu différente. Un mot, puis une sensation familière au Mécha. Flash. Nudité, réapparition de la gêne tandis qu'un bébé Terranide cherchait à téter son sein. Gêne personnelle couplée à affection profonde et instinct protecteur extérieurs, saupoudrés de questionnements. Flash. Un blessé, de la compassion partagée. Flash. Sensation de faiblesse, puis réconfort tandis que la jeune femme était soulevée du sol dans le noir complet. Ouverture des yeux, rencontre avec lui même. Explosion. Retour sur terre.

Sa tête était dirigée vers le sol. L'androïde était totalement immobile, le regard vide. Éteint, totalement éteint. A l'intérieur, une tempête, un cyclone, un ouragan. Dans son œil, lui même. L'expérience était terminée, et était pour ainsi dire un succès total. Une jeune vampire qu'il ne connaissait  qu'à peine quelques minutes avant venait de franchir les échelons de sympathie et de compassion de façon impressionnante. Prit au piège, déstabilisé. Tentant de faire le point face à tout ce qu'il venait d'emmagasiner, cette foule de sentiments, mêlant impressions personnelles et suggérées. Ce qu'il venait de voir l'avait touché. Touché au plus profond de lui même. Pour la première fois depuis bien longtemps, sa propre peine avait disparue pour laisser place, entièrement, à celle de quelqu'un d'autre. Ce qu'elle avait pu vivre était différent, mais semblable aussi. En réalité, c'était probablement même pire. Tout cela à cause d'un seul être. Ce vampire. Ce genre d'être qu'il avait juré mettre hors d'état de nuire. Tout à coup, il serra le poing, si fort qu'un léger craquement métallique pu s'entendre. Sa détermination s'était amplifiée. Son but n'était pas vain. Il lui fallait réussir sa mission, qu'importe le prix. Pour éviter que ce genre de choses ne puisse se reproduire à nouveau. Le silence avait duré un moment, tandis que les deux protagonistes étaient restés immobiles. L'une pensive, l'autre totalement inerte, comme mort. Puis la voix se fit entendre au travers du bruit énorme que produisait la tempête. Kira, tel était son nom, alors? soudain, le mur venteux sembla s'ouvrir, d'un seul coup. Une brèche, dans laquelle le Mécha s'enfonça immédiatement. Sa main se leva brusquement, attrapant le bras de la vampire. Puis il releva légèrement la tête, tandis que ses diodes se teintèrent d'un bleu foncé. Et pour la première fois depuis sa renaissance, il utilisa son véritable nom pour se présenter à elle:


-" Crony. "

Puis ce fut le calme. Un calme total, irréel. Un calme accompagné d'une sensation de bien être intense, tandis que la jeune vampire se retrouvait propulsée au milieu du cyclone, accompagnée de l'androïde. Elle était là, toujours. Devant eux, la brèche était toujours là, donnant sur une longue et large route bétonnée comme on en trouvait dans les grandes villes, sur Terre. Il s'avança, la tenant toujours par le bras, et ensemble ils franchirent la brèche venteuse, qui se referma pour disparaitre totalement derrière eux. Pas de voitures, pas un oiseau, pas un bruit. Cr leva la tête, contemplant ce ciel qui lui était à présent familier, cherchant quelque chose des yeux. Et elle était là, comme toujours, inlassablement. Au dessus de leur tête, dans le ciel, une énorme faille noire s'étalant jusqu'à l'horizon semblait séparer l'espace bleu en deux parties bien distinctes. Descendant le regard jusqu'à la pointe de la faille, en face de lui, il reconnut l'endroit habituel. Des immeubles d'une étrange couleur jaunes pointaient au loin, au milieu de rien, au bout de cette route unique. Tout autour d'eux, le vide complet. Des étendues de terre qui ne menaient à rien. Ils y étaient. Cet espace dans lequel personne n'était jamais entré, hormis lui. Cet endroit si spécial qu'il avait visité au cours de nombreux rêves, et qui recélait encore tout ses mystères. Lui même ne savait pas pourquoi cela les avait mené ici, mais qu'importe. Au fond de lui, une chose le guidait. Il savait où il fallait aller. L'être mécanique lâcha son bras, puis fit quelques pas en avant. En une fraction de seconde, la route sembla se raccourcir, et ils se retrouvèrent tout deux à l'entrée de la ville. Ici, une étrange brume masquait la dite entrée, semblable à de la pollution. Il fallait la traverser, afin de continuer.

-"Ne crains rien, suis moi."

Prenant les devants, l'androïde s'engouffra à travers la purée de pois. En quelques secondes, il se retrouva de l'autre côté, face à l'habituel carrefour. L'endroit était éclairé comme durant un coucher de soleil, et pourtant le soleil lui même n'était pas présent. Il faisait jour, sans soleil, et l'éclairage n'avait rien d'habituel sur ces bâtiments jaunâtres. A droite comme à gauche, deux immeubles empêchait toute progression. Si l'on suivait la route sur laquelle les deux individus se trouvait, on arrivait à une rangée de bâtiments perpendiculaires à la dite route, tandis qu'une autre route traversait cette dernière, parallèle au mur de bâtiments. Une fois que la jeune femme eut traversé, la machine s'avança en direction d'un bâtiment aux allures gracieuses et à l'architecture recherchée, mais d'allure ancienne. Il en poussa la porte, et entra à l'intérieur. L'endroit était clair, très clair. D'un blanc immaculé, parsemé de quelques poutres couleur bois. Mais surtout, l'espace y semblait décuplé. Un tel intérieur semblait impossible pour la structure extérieure du bâtiment. Le hall ressemblait à celui d'un musée, avec son accueil et ses plans, à cela près qu'il était totalement vide et que les dits plans s'avéraient être des espèces de photos d'un jeune garçon aux cheveux longs et bleus. Pas une âme, pas un chat. Absolument personne. Sur les murs partout autour, des dizaines, peut être des centaines de portes se suivaient, s'étalant sur plusieurs étages accessibles par des escaliers sur la droite. Chacune des portes semblait marqué d'un numéro ou d'un symbole, certains étant absolument illisibles voir effacés. Et au milieu de toute ces petites portes trônaient deux portes de taille bien plus imposante, juste en face de l'entrée. L'une d'entre elle était cadenassée, tandis que l'autre était quand à elle entrouverte. Sur chacune des portes était dessiné un étrange symbole, dans un sens différent.  S'avançant au milieu de la pièce avant de se retourner vers la jeune femme, l'androïde s'adressa à elle d'une voix calme et vide:

-"Nous y sommes.. le "Memory Museum". Ici sont entreposés tous les souvenirs de ma vie actuelle et de toutes les précédentes. Je n'ai moi même réellement vécu que deux d'entre elles, dont voici les portes. Les autres, elles, appartiennent probablement à des versions passées de mon âme humaine. On ne peut pas vraiment dire qu'il s'agisse de moi.. alors, allons y si tu le veux bien, Kira. Honneur aux dames.."

Il indiqua la porte entrouverte, faisant une courbette pour la laisser entrer en première. Une fois qu'elle fut entrée, il inspira une grande bouchée d'air, et entra à son tour, laissant la porte se refermer derrière lui. Ce fut alors le noir complet, et le spectacle put alors commencer, tandis que la jeune femme pouvait à présent voir et ressentir au travers des yeux du robot, tel qu'il en avait été capable pour elle quelques minutes avant. La lumière ne tarda pas à venir, puis enfin le rideau se leva sur une bien étrange scène. Sensation de légèreté, de vide, sans respiration. Il errait dans l'au delà, paniqué, cherchant visiblement quelque chose. Un foulard à la main, il s'éloignait de plus en plus, finissant par se perdre dans une sorte de portail étrange. Noir. Interrogation, questionnement, perte de repère tandis qu'il errait toujours, cette fois dans la ville qu'ils venaient de traverser pour accéder au bâtiment. Tout à coup, il vit une étrange lumière. Du noir à nouveau, et cette fois une sensation plus intense, violente.. vivante. Surprise, crainte, panique. Il était allongé, et ne ressentait plus les choses de la même façon. Il ouvrit les yeux, et observa ses bras, découvrant pour la première fois leur apparence synthétique, grise, parsemée de quelques lignes. L'endroit est étrange, angoissant, froid.  Puis des sourires, des rites, et une révélation. Sa mission, son but. Rage, puis noir. Du sang. Beaucoup de sang, et des plaintes. Les hommes émasculés, les femmes tuées. Soulagement, et étonnement face au miroir qui dévoilait sa nouvelle apparence mécanique, complètement nu. Noir. Une armure, une lumière. Découverte de son pouvoir d'alchimie, nouvelle apparence et pincement intense au cœur. Un prénom: "Mélanie." puis un flash. Un soir de pluie, dans une rue isolée. Un enfant seul lui demande son nom. "Cr-0-Ny." Noir. Le même enfant, agressé par des hommes. Rouge. Peur palpable, émanant de l'enfant. Soulagement et rage accomplie pour le mécha, les pieds et les mains recouverts de sang. Plaintes en bruit de fond. Fuite du garçon en hurlant. Flash. Une femme très peu habillée reçoit de l'argent de la part d'un homme. Tristesse, haine. Rouge. Plaintes, vision d'un homme à l'entrejambe ensanglanté et de la femme défigurée. Regret, tristesse et soulagement. Nouveau flash. Solitude, dépression. Un cri, une femme agressée sexuellement au bout de la rue. Montée de rage, rouge. Restes d'un démon ensanglanté sur le sol, se tordant de douleur. Femme tuée sur le coup. Tristesse et soulagement. Noir. Corps de la femme enterré décemment, tristesse. Flash. Des enfants terranides s'enfuient. Excitation, soulagement, bien être. Un terranide renard mâle en armure, échange de regards. Sympathie. Noir. Adrénaline, sensation de combat. Un énorme monolithe se dresse face aux deux protagonistes, et le renard prend la parole après avoir rangé son épée dans son fourreau: "Ah, et une dernière chose... Je m'appelles Loki." noir. Loki, les enfants terranides, une cantine. Joie, bien être, apaisement. Cr tourne la tête vers une petite terranide qui lui sourit. Affection, instinct protecteur. Noir. Les adieux. Légère tristesse, et promesse de revenir. Un peu plus loin, pacte forgé. Début d'une collaboration, et d'une amitié avec Loki. Flash. Un cimetière, une tombe. Tristesse, angoisse à son maximum, cœur serré. Il touche une photo de femme de ses doigts gantés, puis prononce cette phrase:""Je suis là.. mon amour.. je suis revenu.."". Sur la tombe, un prénom: Mélanie. Flash.Un soir d'orage, un vampire effrayé qui crache du sang sur un toit. Regard haineux, puis arrachage de dents et transmutation. Noir. Une autre vampire, femme cette fois. Sensation de contrainte, rage et vengeance palpables chez la femme. Rouge. Vampire au sol, ensanglantée. Main du mécha tendue... flash. Une femme masquée, dans un parc. Sensation de soulagement, discussion sur la justice. Flash. Une nuit pluvieuse, des yeux d'un rouge cramoisi. Attirance, curiosité, intérêt. Noir. Une jeune femme ornée d'un masque de chat le retire, dévoilant un visage fin et gracieux. La vampiresse. Fin

La lumière se fit de nouveau présente, tandis que les deux individus se trouvaient à présent face à la seconde porte, cadenassée. L'androïde se tourna vers la jeune femme, la regardant dans les yeux de son regard bleu et profond, bien qu'inhumain.


-"Voilà ce qu'a été ma vie en tant qu'androïde. Il reste cependant une partie de mes souvenirs que tu n'as pas pu voir, une partie qui n'a été que suggérée par celle ci, et qui recèle la clé des éventuelles questions que tu peux te poser. Une partie que jamais personne n'a pu effleurer. Souhaites tu encore continuer, après avoir vu tout cela?"

Elle avait ainsi pu voir la haine qu'il vouait aux vices, sa nature protectrice, sa tristesse, sa souffrance et sa joie aussi. Mais pas le pourquoi de tout ceci. A ce stade, elle ne pouvait que tenter de deviner la raison.
« Modifié: vendredi 07 mai 2010, 06:55:03 par Cr-0-ny »
<= Click me for da theme, you fool.

Kira

Créature

Re : Distant Traces of Beauty [pv Kira]

Réponse 9 samedi 08 mai 2010, 20:03:19

Le robot à qui elle avait décidé de confier sa mémoire n’avait pas bronché lorsqu’elle avait posé sa main sur son torse, malgré le fait qu’elle voyait très bien que ce n’était pas pour lui être agréable. Ainsi, tout avait commencé. Le noir, tout d’abord. Rien de bien effrayant. Ce qui l’était, c’était la scène se déroulant sous les yeux du mécha. D’ailleurs, elle sentit qu’il était intrigué, se demandant pourquoi elle s’apprêtait à lui raconter son existence. Kira elle-même ne le savait pas. Tout ce qu’elle voulait, c’était sortir de sa solitude, ne serait-ce que pour quelques instants. Montrer ce qu’elle vivait, quels avaient été sa naissance, sa vie passée, ses sentiments, son immortalité. Elle en avait assez d’être considérée comme la méchante de service parce que des parasites comme celui que l’être mécanique venait de mettre hors d’état de nuire avaient oublié qui ils étaient, leur personnalité, tout, et ne laissaient plus que la soif, cette horrible et sanglante soif, les dominer. Ils s’étaient donnés à la mort, et ne vivaient plus que pour être une ombre dans la nuit, une créature sans nom et sans visage, oubliée de tous, même de ceux qu’elle tuait. Rien qu’à cette pensée, un élan de colère lui tenailla l’esprit, mais elle le calma aussitôt. Ce n’était pas le moment de se laisser emporter. Elle avait quelque chose d’important à faire. Révéler la vérité de son être… Au début, alors que son compagnon de voyage ne se doutait pas encore de ce qui se déroulait sous ses yeux, elle comprit qu’il allait se mêler de ses souvenirs, lui montrer ce qu’il ressentait à leur vue. Il eut d’abord envie de l’aider, mais il ne pouvait rien faire. Elle était condamnée. Même si il avait été là à l’époque, il n’aurait rien pu faire. La Mort avait apposé sa marque sur son âme, et il ne lui restait plus qu’à mourir, ou à agoniser éternellement. Thanatos lui avait bien fait comprendre qu’il ne désirait pas sa mort, et qu’il la voulait immortelle, errant sur Terra pour l’éternité, semant la mort, accordant à d’autres ce qu’elle désirait tant lorsque la solitude venait à étreindre son cœur de pierre.

Revenant à ses souvenirs, la jeune femme perçut la colère éprouvée par le destructeur des vices humains alors qu’il sentait son créateur sur lui en même temps qu’elle le sentait sur elle. Son odeur, ses yeux, son poids… Elle s’en souvenait exactement. Pour un jour le retrouver. Quoi qu’il en soit, ses souvenirs commençaient à défiler comme sur une vidéo, sans qu’elle ne puisse les contrôler. Son esprit, ou son âme, ou peut-être encore son cœur était aux commandes, et faisait passer les chapitres à son bon gré. Ils voyaient désormais la vampiresse, dans son état humain, nue. Elle était blonde, et ses yeux couleur améthyste révélaient son humanité. Soudain, sa malédiction revint sur elle, tandis que l’actuelle Kira ressentait la gêne de son compagnon, sûrement due à sa nudité. La souvenirs passèrent, et la prochaine sensation marquée que ressentit l’androïde fut de la colère en voyant la succube lui sauter à la gorge. Puis, sans qu’elle ne comprenne, une tristesse inconnue s’imposa à elle lorsqu’une image de tombe vint s’afficher sous leurs yeux, puis de la haine lorsque la vampiresse se fit violer par l’être démoniaque. Lorsque vint la rencontre avec l’humain, l’espoir qu’elle ressentait encore fut diminué par la méfiance palpable de son compagnon, ce qu’elle lui reprocha légèrement. Le tourbillon de souvenirs continua, jusqu’à ce qu’ils en arrivent à Tarma. Son fils. Par-dessus les souvenirs, un sentiment d’amour afflua dans l’esprit de celle qui montrait sa vie. Oui, un vampire pouvait aimer. Elle-même avait eu la preuve que ses confrères ne pouvaient pas en faire autant, mais cela n’importait guère. Kira n’était pas vraiment normale, mais en même temps sa création ne l’avait pas été, non plus. D’ordinaire, il suffisait à un vampire de mordre sa proie et de lui faire boire son sang pour que cette dernière devienne à son tour un des plus grands prédateurs que la Terre ait porté, mais cela n’avait pas suffit, visiblement, pour la créer elle. Au lieu de se contenter de cette création là, celui qui l’avait vampirisée l’avait vidée de son sang, pour le remplacer par celui d’une chauve-souris sûrement magique, puisqu’elle n’aurait pu avoir cet effet sinon, puis lui avait fait boire le sien. Le tout en accomplissant un rituel démoniaque qu’elle n’avait jamais retrouvé nulle part dans les livres. Et sous l’influence d’un dieu de la Mort, rien que ça. Non, Kira n’avait pas eu une seconde naissance très normale. Outre le fait qu’elle reprenne son apparence humaine la journée, résiste bien au soleil avec son masque qui lui protège les yeux, puisse se passer de sang quelques jours consécutifs, malgré que cela la rende faible, aie quelques pouvoirs qu’elle n’a pu apprécier chez aucun autre vampire, elle pouvait ressentir autre chose que la soif. Et le fait qu’elle ait eu des relations puis bu leur sang avec tous types de créatures, allant du simple humain à des dieux et des démons de rang supérieur, augmentait ses facultés ainsi et lui facilitaient le travail pour garder une personnalité propre.

Revenant à la réalité, la vampiresse chercha son compagnon des yeux, guettant une réaction. Maintenant qu’elle s’était révélée à lui, il pouvait faire ce qu’il désirait des informations qu’il avait obtenues, décider de la tuer en voyant qu’elle était née de vices, ou bien partir et la laisser à son propre sort. Le regardant, elle se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Il regardait le sol, et se tenait comme s’il n’était qu’une armure vide. Il semblait… Éteint. Voilà, c’était le mot. Comme si on l’avait débranché e qu’il n’y avait plus personne en lui. Kira se tendit, méfiante. Que se passait-il ? Le fait qu’elle ait pénétré son esprit l’avait-il court circuité ? Elle le craignait, mais cherchait néanmoins d’autres possibles causes à ce comportement. Mais n’en voyait aucune qui lui faisait penser « C’est ça. ». Ainsi, elle se résolu à attendre, en silence, totalement immobile. Un vampire comme elle pouvait ressembler à une statue de marbre, s’il n’y faisait pas attention, car son immobilité mortuaire, son physique aux traits à priori parfaits, et sa peau couleur de marbre rappelaient sans difficulté les statues grecques ornant les temples dédiés aux dieux. Grecques. Elle venait de se rappeler. Au cours de ses nombreuses déambulations dans le monde, la vampiresse était tombé sur plusieurs dieux, dont Poséidon, qui lui avait dévoilé que les dieux grecs existaient. Mais ce n’était pas le moment de penser à ça. Kira avait trop tendance à s’échapper dans ses pensées. Cela était peut-être dû au fait que d’ordinaire, elle n’avait pas d’interlocuteur, et qu’elle discutait avec elle-même… Soudain, un craquement sonore et à consonance métallique l’obligea vraiment à reporter toute son attention à son compagnon. Voyant qu’il était revenu à lui-même, ou plutôt le sentant, elle se décida à lui dévoiler son nom, du moins celui que sa mère, lorsqu’elle était encore vivante, lui avait attribué. Tout à coup, alors qu’elle pensa à cela, quelque chose attaqua son cœur. Des regrets. Une tristesse profonde. Sa mère. C’était la première fois depuis des décennies qu’elle y pensait. Son esprit avait tôt fait de l’éloigner, pour ne plus y penser. Elle était sûrement morte, maintenant. Elle aurait bien voulu la revoir, surtout que ses pulsions meurtrières s’étaient calmées. Mais il était trop tard. Comme pour la forcer à lui prêter vraiment attention, le mécha l’attrapa par le bras, fort. Cela aurait pu la blesser, si sa peau n’avait pas été aussi solide que la pierre. Il releva la tête, et elle plongea son regard dans le sien. Le rouge sanglant qui le colorait contrastait avec le bleu foncé doux de celui du robot. Une pensée stupide vient à son esprit. « Le gentil et la méchante ». Mais elle s’efforça d’éloigner cette image, et entendit distinctement un nom. Crony. Étonnée, elle le regarda. Il venait de se présenter à elle, tout comme elle s’était présentée à lui, créant et scellant un nouveau lien d’amitié entre les deux jeunes gens.

Soudain, ce fut le calme complet. Un feulement de peur, d’inquiétude, monta à la gorge de la demoiselle, qui se demandait bien ce qu’il se passait. Crony la tenait toujours par le bras, et fixait une brèche, qui laissait apercevoir un chemin bétonné, comme ceux se trouvant sur Terre. Elle n’avait pas envie d’y aller, son instinct animal l’avertissait du danger qu’elle courait en se laissant entraîner là-dedans. Non, elle ne voulait pas. Mais il la tira, et tous les deux s’engouffrèrent dans la brèche. Aussitôt qu’ils l’eurent franchie, Kira se retourna, un mauvais pressentiment s’emparant d’elle. Effectivement, elle n’était plus là. Comment feraient-ils pour s’en aller, désormais ? Le robot, lui, semblait sûr de lui et tout à fait à l’aise. Alors… Se pouvait-il… ? L’avait-il entraînée dans son esprit, son imagination, comme elle l’avait fait quelques minutes plus tôt ? Se rassurant comme elle pouvait, la jeune femme se décida à regarder ce qui l’entourait. Il n’y avait rien, personne. Aucune odeur d’être vivant à des kilomètres à la ronde. Tendue, elle leva les yeux, vers le ciel. Une ligne noire le coupait. Ce n’était pas vraiment naturel… Et ces immeubles, au loin. Un geignement de chaton à peine audible s’échappa de sa tendre gorge blanche. Elle ne se sentait pas en sécurité, et craignait ce à quoi elle avait affaire. D’ordinaire, ses sens la renseignaient sur l’endroit où elle se trouvait, mais dans ce monde, il n’y avait rien. Son odorat ne lui donnait aucune indication sur l’éventuelle présence d’ennemis, son ouïe ne percevait que le calme plat régnant sur les lieux, et sa vue ne lui donnait aucune information supplémentaire. Regardant le robot, elle attendit qu’il fasse quelque chose. Vite. Crony la lâcha, et fit quelques pas en avant, ce qui eut pour effet de les rapprocher à une vitesse vertigineuse de l’entrée de la ville qu’elle avait remarqué au loin. Fascinée par ce qu’il s’était passé, elle regarda en arrière, puis en avant. Une sorte de brume les empêchait d’entrer. De toute façon, Kira n’avait pas franchement envie d’aller plus loin, et l’idée de traverser un élément étranger la perturbait. Le mécha tenta de la rassurer, puis traversa le gaz. Elle mit quelques secondes à se décider, puis ferma les yeux, inspira, et marcha. Ses autres sens la guidaient au travers de l’étrange voile, et elle ne rouvrit ses paupières que lorsque sa peau lui indiqua qu’elle était de retour à l’air libre. Mécontente, elle reprochait à son compagnon de l’entraîner dans un endroit qui était tout sauf naturel. Même la lumière du soleil ne l’état pas. La preuve ? Il n’y avait même pas de soleil. Regardant cependant son environnement immédiat, elle créa mentalement une carte de l’endroit au cas où, comme d’habitude. Non pas qu’elle avait une personnalité fuyante, mais il fallait savoir mettre tous les atouts possibles dans sa manche afin de s’en sortir. Crony s’avança vers un beau bâtiment, et elle le suivit en silence. L’intérieur était immaculé, et rien ne coupait la blancheur des murs, mis à part quelques poutres en bois. Rassurée par ce qui ressemblait à la couleur de sa peau –elle pourrait se fondre dans le décor en cas de besoin- Kira s’avança, malgré sa gêne. À part des photos d’une personne qu’elle ne connaissait pas, il n’y avait que des portes. Des centaines et des centaines de portes. Elle avait beau être pourvue d’une curiosité parfois malsaine, cette fois-ci, elle n’avait aucune intention d’en ouvrir le battant.

En face d’eux, deux portes. L’une était cadenassée et l’autre entrouverte. Ce fut alors que le robot annonça à celle qui le suivait où ils se trouvaient, et ce qu’il y avait derrière ces portes. Cela la rassura dans son idée première : elle n’avait aucune envie d’entrer. Malgré que lui avait assisté à ses souvenirs, malgré qu’il soit devenu aussi proche d’elle que ses amis les plus proches en moins d’une heure, elle avait peur. Peur de voir ce qu’il y avait derrière ces portes. Cependant, il lui fallait le faire, Crony l’avait invitée à entrer. Ainsi, suivant la direction indiquée, elle entra dans la pièce cachée par la porte entrouverte. Aussitôt, tout devint noir, et Kira comprit qu’elle allait assister aux souvenirs du mécha, et à ses sentiments, ses émotions, tout comme lui l’avait fait pour elle. Une peur profonde, qui n’était pas la sienne, commençait à la prendre, et elle se voyait errer dans le vide, un tissu à la main. Elle n’eut pas le temps de se demander ce qu’il faisait avec un foulard dans la main que le noir revint, puis la lumière lui dévoila un autre souvenir. Ils étaient revenus dans la ville où ils s’étaient retrouvés quelques minutes plus tôt, mais cette fois, il était moins sûr de lui, comme perdu. Il l’était sûrement, même, vu les émotions qu’il lui transmettait. Calme, elle se contentait d’observer, contrairement à lui. Après tout, ce n’étaient pas ses souvenirs, ni sa vie. Elle n’avait rien à dire, juste à observer. Même si ça risquerait d’être compliqués, quelques fois… Soudain, le souvenir changea. Il était allongé sur une table, et admirait la vue de son nouveau corps. Gris, froid, métallique. On lui révéla sa mission, puis tout devint noir. Des visions d’hommes émasculés et de femmes tuées s’offraient à Kira, qui se tendit quelque peu, gênée. Elle aussi avait pris du plaisir dans quelques relations sexuelles qu’elle avait eues… Il n’y avait pas à en avoir honte, du moins ce n’était pas un crime. Soudain, elle eut une nouvelle vision du robot, nu. Il se trouvait face à un miroir. Nullement gênée par la vision, contrairement au robot, la vampiresse observa avec curiosité le corps de son compagnon. Il était purement mécanique, malgré ses similitudes avec celui d’un humain. Telle une scientifique, elle se posait des questions sur son fonctionnement, ses habitudes, ses facultés alimentaires. Mais, trop vite, les souvenirs passèrent à une armure, puis devinrent plus personnels encore, comme la découverte de ses pouvoirs, de son corps, et enfin un sentiment étrange qu’elle ne pouvait expliquer, suivi d’un prénom féminin. Comprenant qu’il devait s’agir d’amour, Kira ressentit pour la première fois la gêne l’envahir, se sentant comme une intruse. Elle ne voulait pas avoir affaire à des sentiments amoureux. Jamais. Se tendant, elle ferma son esprit, de manière à ne plus ressentir ce qu’il éprouvait jusqu’au souvenir suivant. Dans ce dernier, un enfant lui demande son nom. Il ne lui donne pas exactement celui avec lequel il s’était présenté à elle, mais elle ignora ce détail. L’enfant se fit attaquer dans le souvenir suivant, et Crony le sauva. Cependant, ce fut un peu trop sanglant pour l’attaqué, qui s’enfuit en hurlant, laissant le mécha seul. Souvenir suivant, une prostituée, visiblement, se faisait payer par un de ses clients. Le client finit émasculé, et la prostituée défigurée. La vision de tout ce sang troubla la vampiresse, qui se tendit mentalement, mais ne perturba pas le défilement des souvenirs. La prochaine scène lui rappela des souvenirs, une femme se faisait agresser par un démon. Le démon fut vaincu et la femme tuée malgré son sauveur. Le prochain souvenir fut celui qui amena vraiment la vampire à se sentir mêlée à la vision qui s’offrait à elle. Des enfants terranides s’enfuyaient, libres. Et en face du robot, un homme renard, en armure. Un sentiment étrange s’empara de Kira lorsqu’elle revit le visage du père de son enfant. Sa douce fourrure flamboyait toujours avec autant d’intensité, et il se présenta en rangeant son épée dans son fourreau, ce qui troubla la jeune femme, toujours autant attachée à lui. Mais, contrairement à la volonté de la vampiresse, le souvenir passa trop vite, et l’image du terranide s’effaça pour laisser place à celle d’une tombe. Le prénom qu’il avait prononcé auparavant était inscrit sur la pierre, et un débordement d’amour et de tristesse s’empara de l’être mécanique, gênant encore plus celle qui ne pouvait ressentir de telles choses. Du moins pas pour la même raison. Le souvenir passa, et un vampire l’attaquait. Il se fit vaincre, puis ce que Kira considérait comme sa femelle tenta de venger son compagnon, sans succès. Puis une rencontre dans un parc avec une femme masquée. Et enfin, le dernier souvenir. Kira se fit apparaître, et ressentit ce que son compagnon avait éprouvé en la voyant. Elle observa ses propres traits vus des yeux du mécha, gênée. Puis tout se termina.

La lumière revint. La vampiresse se tenait le ventre, la mine soucieuse. Les deux comparses se trouvaient désormais face à la seconde porte, et Kira comprit qu’elle aurait bientôt à voir le véritable passé du robot. Celui de quand il était humain. Elle-même, lorsqu’elle lui avait montré sa vie, n’avait pas osé lui présenter sa vie humaine, trouvant que cela aurait été trop intime à son goût. Elle désirait garder pour elle son humanité. Comme prévu, Crony lui expliqua ce qu’elle savait déjà, puis lui demanda si elle désirait continuer. Réfléchissant, Kira pesa le pour et le contre. D’un côté, elle avait déjà assisté à bien plus que ce qu’elle aurait pu supporter chez quelqu’un d’autre, aussi si elle continuait, elle comprendrait tout, et aurait été jusqu’au bout. D’un autre côté, c’était gênant, pour lui comme pour elle. De plus, elle craignait de trop comprendre son nouvel ami. Cependant… Il lui proposait ce qu’il n’avait encore jamais proposé à un autre, autant profiter de cette chance. Aussi, décida t’elle d’accepter, mais à une condition.


-   Je veux bien aller plus loin encore dans ta mémoire, remonter à la source. Mais d’abord…

Aussitôt, elle projeta dans l’esprit de Crony ses souvenirs, comme avant. Mais cette fois, c’était une vraie scène, pas juste un fragment. Elle se trouvait dans ce qui semblait être une prison souterraine, et dans la pièce se trouvait… Loki, le terranide vu auparavant, dans le souvenir du mécha. Elle parvint à ouvrir la grille après une brève discussion avec le renard, et tous deux s’enfuirent. Ils se présentèrent l’un à l’autre tandis qu’il revêtait son armure, et sortirent, la vampiresse emportant l’autre dans sa course. Elle l’amena, aidée de sa force extraordinaire, dans une clairière, où ils purent se reposer. Il était torse nu, et elle était fascinée par la douce fourrure qu’elle pouvait apercevoir, allant jusqu’à se coller à lui et poser sa tête sur lui. Alors, pour la première fois, elle sentit une chaleur douce, reposante et réconfortante. Se collant un peu plus à son partenaire, un tourbillon de sensations et d’émotions la submergea, tandis qu’elle continuait à découvrir le plaisir que l’on pouvait ressentir à se lover contre un terranide. Alors, ils échangèrent un baiser. Tout devint noir, mais la sensation de chaleur, toujours aussi réconfortante, et de plaisir demeura. Quelques échanges de paroles affectueuses. Quand la lumière revint, la vampiresse était seule, mais son ventre déjà rond laissait à penser qu’elle ne le serait plus pour longtemps. Loki lui avait laissé un des cadeaux les plus beaux qu’il pouvait imaginer. Cependant, il était parti, sans savoir qu’elle était enceinte. Il devait accomplir son devoir. Le noir. Puis revint la scène avec l’enfant terranide qui cherchait à téter à son sein. Un flash. L’enfant, déjà grand, et sa mère, qui le serrait fort contre elle. Une question. « Où est mon papa ? ». Une infinie tristesse, et une sensation de manque. Mais elle ne pouvait rien dire, aussi consola t’elle l’enfant de ses bras et de ses baisers. Après ceci, Kira laissa Crony, et ils revinrent à l’instant présent, devant cette porte cadenassée.


-   Quand l’as-tu revu pour la dernière fois, et où ? J’ai juste besoin de ces informations, et tu pourras m’emmener aux origines de ta vie. Même si je pense avoir à peu près compris ce que j’y verrai.




[Désolée si c'est chiant à lire ou si t'as pas assez d'éléments de réponse =/]



La brûlure de la glace, la solitude éternelle, le poids de l'immortalité... Un vampire

Cr-0-ny

Re : Distant Traces of Beauty [pv Kira]

Réponse 10 lundi 10 mai 2010, 04:03:09

A peine l'avait il proposé qu'il commençait déjà à regretter. Qu'est ce qui lui arrivait? que lui passait il par la tête pour qu'il propose à cette vampire qu'il ne connaissait pas il y a encore quelques minutes de visiter ses souvenirs profonds, les plus cher, ce qui faisait de lui l'être qu'il était? Avait il soudainement perdu la raison? où était ce autre chose?.. il se plongea dans une légère méditation, laissant le temps à la demoiselle de réfléchir elle aussi afin de donner sa réponse. En y pensant, c'était plutôt simple. Il avait été seul longtemps, bien trop longtemps. Bien sûr il avait Loki, mais c'était différent. Ils se respectaient mutuellement, mais au fond aucun des deux ne se mêlait vraiment des affaires de l'autre, en dehors du "boulot". Cr ne savait d'ailleurs presque rien de la vie privée de Loki, ou de son passé. Ses motivations, ses raisons pour libérer tout ces esclaves, il n'en savait que très peu. Et c'était la même chose du côté du terranide. Chacun s'occupe de ses affaires, et les moutons seront bien gardés. Ainsi l'androïde n'avait personne à qui se confier, personne qui lui soit réellement proche. Cette solitude était pesante, bien qu'habituelle, mais peut être était ce cela la raison qui l'avait poussé à proposer une chose aussi insensée. Il en avait assez de cette solitude. Partager son fardeau, simplement. Brusquement tiré de sa réflexion par la voix de sa nouvelle comparse, le robot écouta sa réponse avec attention. Positif. Mais sous condition. Sans plus d'explication, Cr se retrouva une nouvelle fois projeté dans des souvenirs qui ne lui appartenaient pas. Facile d'en déduire qu'il s'agissait là de la condition en question. Aussi resta-il calme, néanmoins doté d'une légère appréhension quand à ce qu'il allait voir. Il n'avait absolument aucune idée de ce qu'elle comptait lui montrer, et encore moins pourquoi elle le faisait maintenant. Le noir initial se dissipa enfin, et..

Le Mécha ne put retenir sa surprise face à la scène qu'il apercevait au travers des yeux de Kira. Là, devant lui dans ce qui ressemblait à une prison se trouvait un terranide. Un terranide renard qu'il reconnut immédiatement comme étant son partenaire, Loki, le sauveur d'esclaves. Rapidement, Cr comprit pourquoi elle ne lui dévoilait cela que maintenant: ses souvenirs avec le renard l'avait marquée. Pourquoi, il l'ignorait encore, mais se doutait qu'il aurait sa réponse une fois le voyage dans ce souvenir terminé. Ainsi donc l'avait-elle aidé à sortir d'une prison. Depuis qu'il connaissait le terranide, ce dernier n'avait jamais été enfermé. On pouvait donc facilement en déduire qu'il s'agissait là d'un évènement antérieur à sa rencontre avec Cr. Quelque chose dont il n'était pas au courant. Un fragment de sa vie privée, dont ils ne parlaient jamais. Tout commença à s'éclaircir au fur et à mesure que le fil de pensée de la vampire continuait à se dérouler. C'était intime. Très intime, même. Le genre de chose que l'androïde n'aurait probablement jamais su, sans cette rencontre fortuite. Lorsqu'enfin arriva la scène de la clairière, son poing se serra légèrement. Assister à ce genre de choses, même en aveugle, ne lui plaisait pas. Surtout lorsque le fautif s'avérait être une personne qu'il connaissait, et appréciait. Le noir se dissipa alors, dévoilant la vampiresse sous de nouveaux atouts qui provoquèrent une angoisse palpable chez le robot. Elle était enceinte. Avant même l'image suivant, l'androïde avait fait le lien. Cet enfant terranide qu'il avait vu dans les souvenirs de la belle.. était l'enfant de Loki et de Kira. Un enfant que le terranide avait abandonné sans même le savoir. Car il était certain que, s'il l'avait su, Loki ne serait jamais parti en laissant cette femme élever seul l'enfant. Les flash suivants confirmèrent ainsi sa théorie, et le voyage pu arriver à sa conclusion, laissant là un Cr perplexe, et légèrement tendu. Il avait à présent des doutes sur son partenaire et ami, la peur de s'être trompé sur son compte, mais également celui celle qu'il avait en face de lui. Était ce vraiment une bonne idée de lui ouvrir la seconde porte?..

Les questions de Kira n'aidèrent pas à le détendre. Au contraire, elles vinrent empirer une situation déjà assez compliquée à gérer pour l'être mécanique. Soucieux et désireux d'aider cette femme et son enfant à retrouver le géniteur, il l'était oui, mais il ne pouvait hélas pas dévoiler le lieu de leur dernière rencontre. Il l'avait promit. Le village Terranide était un lieu secret, et il ne devait en parler à personne. Pas même à une femme désirant retrouver le père de son fils. Le gardien mécanique passa une main sur sa nuque, signe d'un certain embarras, puis se décida finalement à répondre d'une voix calme et posée:


-"La semaine dernière. Il m'est hélas impossible de te révéler l'endroit, mais je peux t'assurer qu'il se porte bien. Si tu le veux, je peux lui porter un message, ou même fixer un lieu de rendez-vous. Mais c'est la seule chose que je peux faire."

En réalité, l'androïde brûlait également d'envie de soumettre son ami à un interrogatoire. Il devait écarter le doute de son esprit. Il devait être certain de ce qu'il s'était passé. Pour la première fois, il allait transgresser la règle qui s'était installée entre eux. Il allait devoir se mêler de sa vie privée, à contre cœur. Mais l'heure n'était pas vraiment à cela pour l'instant, à vrai dire. Il fallait se concentrer sur cette porte, savoir si oui ou non, il fallait en dévoiler son contenu à la vampiresse. Après ce qu'elle venait de lui montrer, il n'en était plus si sûr. D'autant plus que quelque chose l'intriguait avec cette porte. Ou plutôt, avec son cadenas. Il n'avait pas le souvenir d'avoir scellé quoi que ce soit, mais son instinct lui dictait de le laisser là où il était. S'approchant de la porte, le robot posa sa main sur le cadenas, le touchant d'un air assez absent, tentant de se remémorer quoi que ce soit à propos de ce dernier. Mais rien ne vint. A vrai dire, il commençait à constater que sa mémoire comprenait quelques défauts. Lors de sa première visite dans ce musée, par exemple, il y avait un blanc assez conséquent entre son entrée et sa sortie. Il ne se souvenait juste absolument pas de ce qu'il s'était passé à l'intérieur même du musée. Se retournant de nouveau vers la vampire, il s'adressa à elle, mais surtout à lui même par la même occasion:

-"Bon, ben j'imagine que c'est le moment d'ouvrir la porte.."

Se retournant vers le cadenas, l'androïde l'ouvrit d'une transmutation. Il y eut un clic, puis deux, et les chaines se désagrégèrent, laissant chuter le gros cadenas sur le sol, dans un bruit sourd qui résonna longuement dans la pièce. C'est alors qu'un autre bruit survint. Celui d'un battement de porte, à la volée, plus haut. Levant les yeux, le Mécha ne put rien apercevoir, mais son instinct avait émit un brusque signal d'alarme, comme si quelque chose de mauvais venait de se produire. Reportant son attention sur la porte, il constata alors que le symbole qui l'ornait avait disparu, et qu'il en était de même pour sa cousine adjacente. Puis vint une étrange douleur au dos de sa main droite, douleur autant plus étrange qu'il n'était plus capable d'en ressentir depuis qu'il avait quitté son corps organique. Un rapide coup d'œil au dos de cette dite main lui suffit pour y apercevoir le symbole qui était encore sur l'autre porte, quelques secondes avant. Tout cela le perturba un peu, et tandis qu'il réfléchissait, il en oublia totalement la vampire derrière lui, et ce qu'il devait faire. Se reprenant soudainement, il entrouvrit alors la porte, puis fit signe à la jeune femme d'entrer, comme si de rien n'était. Une fois qu'elle eut passée la porte, le gardien inspecta visuellement la pièce, cherchant si quelque chose avait changé. Il ne trouva rien, mais pourtant cette étrange impression demeurait. Suivant finalement la jeune femme, il entra lui aussi, laissant la grande porte se refermer derrière eux et les plonger dans le noir complet. Dans la salle, cependant, une autre porte s'ouvrit, laissant sortir une ombre. Une autre quant à elle était déjà là, cachée dans un coin. Apercevant sa consœur, l'individu s'approcha, riant légèrement. Un rire glauque, sordide. La première ombre, au milieu de la pièce, s'adressa à la seconde:

-"Ça fait un bail. J'pensais pas que je te verrais sortir de là un jour. Chapeau bas."
-       « Qui que soit cette femme, elle est un don du ciel.. maintenant que je suis libre à nouveau, il est temps de partir d'ici. J'ai déjà perdu trop de temps.. beaucoup trop de temps. »
-"Prends pas froid dehors, ça serait con quand même."
-       « J'y veillerais, G., j'y veillerais.. amuses toi bien. »
-"Toi aussi, S."

Puis le dénommé S. sortit du museum, laissant G. seul au milieu de la pièce. Ce dernier se tourna vers la grande porte, puis se mit à se gratter la tête.

-"Alala.. mon pauvre Crony, as tu donc perdu la tête? boarf.. tu fais ce que tu veux, après tout. A la prochaine, mec. Prends soin d'toi."

Il fit un signe de main en direction de la porte, puis quitta lui aussi la pièce, laissant le hall du museum aussi vide qu'à l'accoutumée. Pendant ce temps, à l'intérieur de la porte, les souvenirs avaient déjà commencés à défiler. Tout avait commencé dans une chambre, doté d'un énorme miroir. Une grande tristesse envahissait Crony, accompagnée d'une rage hors norme. Se prenant la tête dans les bras, il semblait en grand désarroi. Lorsqu'il releva la tête, on put enfin apercevoir clairement son reflet dans le miroir: il s'agissait de l'humain sur les photos à l'entrée du museum. De taille moyenne, corpulence fine, cheveux longs et bleu, et tout de noir vêtu. Des larmes coulaient à flot de ses yeux, qui semblaient posséder une caractéristique propre: le droit était rouge, tandis que le gauche lui, était vert. Quelque chose d'étrange sembla se produire cependant, quelque chose qui n'avait rien à faire dans ce souvenir. Comme une sorte d'incohérence, à la limite de l'imperceptible. Le reflet grésilla un instant dans la glace, puis Flash. Un lieu totalement différent, et une femme aussi. Elle lui fait de nombreux reproches, sur son physique et d'autres choses, puis part rejoindre un homme un peu plus loin dans la pièce. A la vue de cet homme, une rage énorme, plus grande encore que toutes les autres, se fit ressentir. Flash. Dans une piscine, la même femme l'allume, provoquant une sensation de désir accompagnée d'une érection. Puis elle se met à rire, et sort de la piscine en se moquant de lui, partant rejoindre l'autre homme hors de sa vue, tandis que lui ne peut sortir à cause de son érection. Haine, honte et tristesse. Flash. Une vue embuée, à moitié masquée par un morceau de couette. Une conversation, des rires. La même femme et le même homme en vue, dans un lit, en face: "Non, pas là, tu sais que les murs ont des oreilles ici.." de nouveau haine, puis tristesse, le cœur serré. Noir. Seul, face à une paire de ciseaux. Désespoir, tristesse, impuissance. Il se saisit de la paire de ciseaux et commence à griffer ses bras avec. Noir. La femme revient, puis remarque les griffures. Elle se met à l'engueuler, tandis qu'il ne réagit même plus. Flash. Dans la rue, avec la femme et l'homme. Les deux sont devant, et parlent de sexe.. flash. Une discussion mouvementée avec la femme, qui finit en pleurs pour cette dernière. Regrets, tristesse. Il la console. Noir. Des mots échangés sur un bout de papier, en la présence de l'homme: "Mais c'est ton cousin, bordel! et tu n'as que 13 ans.." " Je suis désolée.." Flash. Solitude, tristesse. Des larmes coulent à nouveau sur ses joues, seul dans sa chambre. Désespoir, haine. Flash. Un ordinateur, une discussion. Il se fait jeter pour avoir tenté de l'aider. Flash. Bien plus tard. Le reflet dans le miroir semble avoir légèrement changé, et muri. Il grésille une nouvelle fois, imperceptiblement. Flash. Un ordinateur à nouveau, une autre discussion, avec une autre femme. Début de joie, reprise d'espoir.. flash. Il écrit une lettre. A la fin, en PS: "Je t'aime.. excuses moi" Flash. Une autre lettre, venant d'elle cette fois. Joie en la lisant. Nouvel espoir, nouvel amour. Flash. Un visage de femme sur l'ordinateur. Le même que sur celui de la tombe des souvenirs précédents. Un sourire, une peluche, des mots doux. Flash. Une conversation téléphonique dans une voiture, de nuit, seul. Peur, angoisse. "J'entends des cloches.. je te le jure.. pourquoi c'est si rouge?.." Flash. Peur, panique. Un mot: suicide. Une dernière image d'elle, en pyjama, serrant une peluche. Flash. Coup de téléphone, de sa mère. Destruction, tristesse incomparable. Flash. Un cercueil, des pleurs. Il touche le cercueil, et se retient difficilement de tomber en larmes. Flash. Une boîte de comprimés. Une idée stupide. Une volonté: mourir. Noir.Il ferme les yeux. Lorsqu'il les rouvre, il n'est plus au même endroit. Il est dans la ville jaune, sur le pas de la porte du muséum. Il ouvre la porte, et..

Tout à coup, l'image grésilla complètement, puis un bruit strident se mit à résonner dans la tête du Mécha, coupant net le contact et propulsant les deux individus sur le sol, hors de la porte qui se referma brusquement. Après quoi, tout s'éloigna rapidement, et les deux comparses furent propulsés hors de la ville, revenant dans la réalité, à une différence près: l'androïde gisait sur le sol, sur le dos. Les mains sur la tête, Cr peinait à résister à ce bruit horrible. Au bout de quelques secondes enfin, tout se calma. Posant une main par terre, puis l'autre, il se releva doucement, l'air perturbé, puis regarda en direction de la jeune femme qui semblait le fixer avec inquiétude. Quelque chose d'anormal venait de se produire, mais il n'en connaissait absolument pas la cause.. aussi se contenta-il d'agir comme si tout était normal. Une vague de malaise était cependant perceptible dans sa voix lorsqu'il s'adressa à Kira:


-"Voilà.. tu sais tout, maintenant. Voilà qui je suis. Voilà ce QUE je suis.."
<= Click me for da theme, you fool.

Kira

Créature

Re : Distant Traces of Beauty [pv Kira]

Réponse 11 samedi 15 mai 2010, 03:48:55

La vampiresse n’avait aucune idée de pourquoi le robot lui enseignait tout cela. Certes, elle-même avait été la première à faire un pas vers lui et lui offrir une vision plus exacte de son être que toutes celles qu’avaient pu envisager les autres créatures qui avaient été de passage dans sa vie, mais ce n’était pas une raison pour lui de lui montrer toute sa vie, de même. Kira avait vécu des choses qu’elle considérait moins intimes que lui, sûrement en raison de son manque de sentimentalisme, et qu’elle avait pu montrer, pour la plupart, sans honte, ni envie de rougir. Tous ses actes avaient été réalisés, en majeure partie, sans influence sur son futur, et sur sa mentalité. Sa vie avait été plutôt banale, pour un vampire. Après tout, quand on est mort, la mort est une habitude. En revanche, pour son compagnon, la chose avait été toute autre. Sa vie avait visiblement été influencée en fonction des divers sentiments qui étaient apparus tout au long de sa vie, et aujourd’hui encore il fonctionnait par son cœur, même s’il pouvait le nier. Aussi, maintenant qu’elle avait compris qu’il haïssait les gens qui succombaient au vice pour des raisons sentimentales, elle n’avait plus rien à reprocher à ses agissements, même si elle se demandait toujours ce qu’il s’était passé pour qu’il devienne ainsi. La première chose qui lui venait à l’esprit était que cette fille dont il semblait amoureux, Mélanie, se soit faite violer et tuer sous ses yeux. Un truc du genre. Ceci expliquerait cela. Elle ne le souhaitait cependant pas pour lui, car plus les minutes passaient, plus il lui était sympathique. Et pourtant, à ce moment présent, elle avait autre chose en tête. Quelque chose qui pouvait le blesser, mais quelque chose qui lui tenait à cœur. Loki, le père de son fils, celui qui avait réussi à lui inspirer de la sympathie pour les êtres vivants. Car bien entendu, la seule vraie affection qu’elle avait éprouvée pour quelqu’un avant cela était dirigée vers Mélusine, sa fille de sang. Qui n’était pas ce qu’on pouvait qualifier de vivante. Aussi, maintenant qu’elle avait l’occasion de retrouver son amant d’une nuit, elle n’allait pas la lâcher. Donc, la vampiresse accepta la proposition du robot, mais à une condition, qu’elle lui montra aussitôt, sans lui laisser le temps de s’inquiéter quant à ce qu’elle allait demander. Au fur et à mesure que le souvenir se déroulait sous ses yeux, la vampiresse sentait le robot passer de l’étonnement, à la colère. Pourquoi donc ? Car pendant qu’elle présentait à ses yeux les évènements passés, la jeune femme réfléchissait, son cerveau tournait à plein régime, et elle analysait les réactions et sentiments de son compagnon vis-à-vis de ce qu’elle lui montrait.

Crony ressentait de la colère envers Loki, Kira s’en doutait, devinant qu’il n’appréciait pas de voir celui avec qui il avait travaillé et sauvé des vies terranides faire ce qu’il réprouvait le plus au monde. Mais en même temps, ce n’était pas vraiment du vice, n’est-ce pas ? Après tout, ils n’avaient pas « baisé » sans sentiments, comme des brutes, pour assouvir une envie sale venue comme ça, d’un coup. Ils se connaissaient, et s’étaient mutuellement sauvé la vie. Si ils en étaient venus à ça, c’était parce que la vampiresse avait senti une attirance naturelle pour le terranide, son corps, son être, sa race. Elle n’avait, à aucun moment, eu envie de le tuer, ce qui était un fait rare chez elle lorsqu’elle se retrouvait en présence d’êtres à demi animaux, sachant que le cœur de ces derniers a tendance à battre légèrement plus vite et plus fort que la normale. Et si Loki avait répondu à ses avances, c’était parce que nul être ne pouvait résister au charme vampirique qu’offrait la mort en personne. Ou peut-être avait-il lui aussi été attiré par la jeune femme, qui sait ? Quel qu’ait été la raison, cependant, le fait demeurait : les deux créatures s’étaient mutuellement honorées et de leur union naquit un être aussi surprenant qu’inattendu : Tarma. Mais ceci, Kira ne pouvait l’expliquer à celui qui lui avait tant enseigné sur son être, du moins elle ne trouvait pas les mots exacts à formuler pour lui expliquer ce qu’il s’était passé, et pourquoi. Car il était évident qu’il chercherait désormais à interroger le terranide sur les évènements auxquels il avait assisté dans les souvenirs de sa comparse, et il naîtrait sûrement une gêne dans leurs relations, gêne dont Kira n’avait point envie d’être la cause. Aussi, alors qu’elle avait formulé ses questions et qu’elle attendait une réponse, cherchait-elle à rétablir la situation. Car effectivement, Crony était tendu, il suffisait d’enquêter un peu sur son esprit pour s’en rendre compte. Et elle craignait de tout avoir gâché sur une impulsion, comme d’habitude. Sauf que cette fois, ladite impulsion était due à la surprise et non à sa soif mortelle.

Le silence emplit alors la salle, tandis qu’une réponse tardait à venir, des deux camps. Ce fut finalement le robot qui le brisa, se passant une main sur la nuque afin de manifester un embarras certain. Il lui avoua avoir rencontré le soldat renard pour la dernière fois une semaine auparavant, mais ajouté qu’il ne pouvait lui révéler l’endroit. Kira comprenait très bien qu’entre « sauveurs d’esclaves », les deux compagnons devaient garder secrets les endroits où ils emmenaient les rescapés, ou bien ceux où ils se rendaient en mission, aussi resta-t’elle calme, très calme. Après tout, un vampire n’est pas censé afficher d’émotions particulières, si ? Le simple fait de savoir que le terranide était vivant la rassurait. Tarma pourrait rencontrer son père. Néanmoins, quelque chose d’autre en elle lui donnait envie de cesser tout de suite cette discussion, de ne plus chercher à obtenir des nouvelles du père de son enfant. Cette chose n’était autre que de la jalousie. Oui, elle désirait garder son fils auprès d’elle, et n’avait surtout pas envie que ce dernier se mette en tête de suivre les traces de son père et d’aller loin, très loin d’elle sauver des gens qu’il ne connaissait pas, et l’oublier. Malgré son statut de vampire, notre jeune femme était très attachée sentimentalement à ceux qui croisaient sa route. Du moins ceux qu’elle n’avait pas tués, ou qui ne lui avaient fait aucun mal. D’ailleurs, elle mettait un point d’honneur à ne tuer que des assassins, voleurs ou bandits, ne s’attaquant à des innocents qu’en dernier recours. Cependant, la mort attire la mort, et des fois, rien ne pouvait empêcher la tragédie d’arriver.

Revenant à la situation présente, et donc au problème qui s’imposait à elle, notre jeune vampiresse inspira profondément, habitude qu’elle avait prise en essayant de se camoufler avec les humains pour mieux les traquer. Non qu’elle ait besoin de respirer, juste de faire semblant. Mais pas que. Après tout, chaque bouffée d’air qu’elle recevait lui apportait une multitude de renseignements. Ce qui l’entourait, le temps qu’il faisait, l’humidité, les quelconques dangers qui pouvaient survenir. En ce moment, rien à signaler, tout était calme. Il n’y avait donc qu’elle qui bouillonnait de l’intérieur. Pas très étonnant. Alors que le robot venait de manifester son amitié à celle qu’il venait de rencontrer, elle se décida, et le coupa dans son élan, d’une voix douce mais troublée.


-   Non. Non, ce n’est pas la peine… Si le destin veut que nous nous croisions à nouveau, cela arrivera. D’ici là, ce n’est pas la peine de vouloir forcer la chose, et après tout, nous ne sommes pas ici pour parler de mes affaires de famille. Merci de te soucier de moi et de mon enfant, je te suis très reconnaissante, Crony.

Elle le laissa donc méditer sur ce qu’il s’était passé, sur la réponse qu’elle lui avait fournie, sur les souvenirs qu’elle lui avait montré, et sur tout le reste. Il était désormais celui qui devait décider de la suite. Après avoir compris qu’elle n’était pas la jeune fille innocente qu’il aurait pu espérer d’une interlocutrice digne de ce nom, allait-il quand même lui ouvrir la porte de sa vie, de son véritable être, ou bien déciderait-elle qu’elle en avait beaucoup trop vu, et qu’une créature comme elle ne méritait pas de continuer à vivre, surtout après ce à quoi elle avait assisté ? Kira ignorait ce qu’il déciderait, mais il était sûr que c’était avec impatience qu’elle attendait sa réponse, et suivait le moindre de ses gestes de ses yeux aux pupilles effilées et inhumaines, félines. Il semblait hésitant, pensif, et s’approcha de la porte afin de caresser d’un air absent le cadenas qui l’ornait. Que se passait-il ? Y avait-il un problème avec ce cadenas ? Ou était-ce juste l’effet de sa méditation ? Les secondes passèrent sans que rien ne se passe, laissant la vampiresse anxieuse. Finalement, il se retourna vers elle, et annonça qu’il était temps d’ouvrir la porte. À son ton, elle comprenait fort bien qu’elle n’était pas la seule à qui il s’adressait, mais que sa phrase lui était aussi destinée, comme s’il s’annonçait son propre choix. Kira, avec toujours autant de douceur, acquiesça sans répondre, ne sachant d’ailleurs pas ce qu’il conviendrait qu’elle ajoute. Aussi se tourna-t’il vers la porte, puis exécuta une transmutation. La jeune morte était toujours étonnée par cet étrange spectacle qu’il livrait en employant de telles méthodes, peu habituée à ce genre de technique. Admirative, elle observa le résultat, contemplant les chaînes qui glissaient, défaites, laissant choir le pesant cadenas au sol, dans un bruit sourd et macabre, qui mit quelques secondes à s’estomper, laissant place à un nouveau silence, plus glacial que le précédent. C’est alors qu’un autre bruit se fit entendre, les oreilles sensibles de la jeune femme n’ayant aucun problème à en localiser la source. Aussi avait-elle lever les yeux vers le plafond avant le robot, mais n’avait rien perçu, si ce n’est un mouvement furtif, si rapide qu’elle crut l’avoir imaginé. Redescendant le regard, elle se rendit elle aussi compte que les étranges symboles représentés sur le battant des deux portes jumelles avaient disparu. Cherchant des yeux un éventuel coupable, Kira ne trouva rien, mais sentit la détresse de son compagnon, à ses côtés. Avec inquiétude, elle regarda en sa direction, et constata l’apparition du symbole qui venait de disparaître, ou du moins un semblable. Interdite, elle cherchait une explication plausible mais, ne trouvant rien, abandonna, et attendit que Crony parle, ou lui fasse signe. Après tout, ils étaient dans son monde à lui, et ce qui pouvait être logique chez elle ne l’était pas forcément chez lui. Tout dépendait du point de vue…

Soudain, il sembla sortir de ses pensées, et entrouvrit la porte auparavant cadenassée, puis lui fit signe d’entrer, sans prendre la parole. Quelque peu surprise par cet échange muet, elle se mordit légèrement la lèvre puis s’exécuta. Et tout devint noir, aussi noir que l’encre, aussi noir que l’enfer, aussi noir que l’étreinte charnelle de la mort. Puis tout commença. Ils se trouvaient dans une pièce ornée d’un grand miroir. Ce qui la choqua ne fut pas tant la scène en elle-même, mais les sentiments étrangers qui la submergèrent, sentiments étonnants, car la pièce étant vide et inoffensive, on pouvait difficilement s’attendre à retrouver de la haine et de la tristesse chez l’homme qui s’y trouvait. Il se prenait la tête dans les bras, et Kira, comprenant qu’il s’agissait de l’aspect humain du mécha, fut prise d’un élan de tendresse. Elle l’aurait pris dans ses bras pour le consoler, si elle avait pu, si ils ne s’étaient pas retrouvés dans un souvenir et non dans une situation actuelle. Soudain, il releva la tête, et elle put voir les larmes qui maculaient un visage plutôt beau, pour un humain, mais que la tristesse rendait étrange. De longs cheveux bleus, des yeux vairons… Rien que le physique de l’homme était contre-nature. Elle n’avait pas souvent vu de gens comme lui, et était comme fascinée par ce qu’elle voyait. Car, n’étant pas vivant et réel, il ne l’attirait pas avec son sang, son cœur battant rendu frénétique à cause de la tristesse, mais par le fait qu’elle comprenait parfaitement ce qu’il éprouvait, Crony le lui transmettant. C’était la première fois qu’elle se sentait aussi intimement liée à quelqu’un, elle en tremblait presque intérieurement… Soudain, alors qu’elle s’apprêtait à détailler plus en avant le visage de son interlocuteur lorsqu’il était vivant, le souvenir changea, et ils se retrouvèrent dans une toute autre pièce. Cette fois, il n’était pas seul, une femme était là, à lui faire des reproches qu’elle considérait infondés. Une humaine, jeune. Plus jeune que lui. Kira sentit la colère la submerger. De quel droit pouvait-elle le critiquer, le traiter de la sorte ? Au lieu de sembler réfléchir à ses paroles et vouloir s’excuser, elle s’en alla avec un autre homme présent dans la pièce. Lorsqu’il vit cet homme, une rage impressionnante, plus grande que la plupart qu’avait pu ressentir la jeune femme s’immisça dans son esprit, et elle fut tentée de se jeter sur le couple afin de les détruire, de dérober à la vue de son ami ce qui lui faisant autant mal. Car, autant lors de la première vague de souvenirs, elle n’avait pas bronché parce qu’il se rapprochait d’elle niveau sentiments et n’était pas sans défense, autant ce nouvel aspect lui rendait toute son affection maternelle, et la dirigeait vers l’humain aux cheveux bleus. Tarma en aurait été jaloux. Un flash, et le souvenir changea. La même jeune femme était là, mais ils étaient dans une piscine, cette fois. Elle semblait s’amuser à provoquer du désir chez lui, et Kira comprenait pour une fois ce qu’il ressentait, malgré son aversion pour l’humaine, car elle se doutait bien qu’ils avaient affaire à ce qu’elle appelait une salope. Oui, elle n’attribuait pas souvent ce surnom, mais lorsqu’elle le faisait, elle y mettait toute sa haine. Et bien sûr, ce à quoi elle s’attendait ne tarda pas : malgré l’érection évidente du jeune Crony, la mortelle quitta la piscine, rejoignant celui qui l’attendait dehors. L’adolescent ne put sortir, son enveloppe corporelle le trahissant, et la vampiresse en fut gênée et honteuse pour lui, comprenant très bien une nouvelle fois ce qu’il lui transmettait sur ses sentiments.

Un nouveau souvenir survint, différent cette fois. Elle voyait du regard de son compagnon, qui était assez différent du sien. Mais elle n’en tint pas compte, ouvrant ses oreilles, outrée par ce qu’elle entendait. La jeune humaine était au lit avec l’homme de la dernière fois, et semblait visiblement se moquer de Crony. Avec les émotions qui surgissaient à chaque fois, Kira avait commencé à se douter de tout ce qu’il ressentait pour elle, et ne pouvait que le regretter pour lui, et s’estimer heureuse de ne pas avoir de cœur. Bien évidemment, la jeune femme transmettant ce qu’elle pensait à son compagnon actuel, histoire de ne pas le gêner en recevant toutes ses émotions sans rien lui donner en retour. Le noir revint, et une nouvelle image s’offrit à elle. Crony se trouvait devant une paire de ciseaux, et s’en saisit. Alors qu’elle comprenait ce qu’il allait faire, la vampiresse lâcha un « Non… » silencieux, horrifiée. Oui, elle prenait à cœur ce qu’elle voyait, ressentant pour la première fois la douleur d’un autre, et sa peine. La femme l’engueula, mécontente, et la vampiresse siffla bruyamment, en colère. Puis cela alla plus vite. Dans la rue, discussion sur le sexe, laissant le jeune homme en plan. Dispute, faisant pleurer la femme. Kira était haineuse, et ne comprenait pas pourquoi l’autre ne l’était pas aussi, et pourquoi il n’abandonnait pas celle qui ne semblait pas le mériter. Mais les humains étant incompréhensibles, elle ne fit que lui transmettre mentalement sa question, ne s’attendant même pas à une réponse. Elle n’avait agit ainsi que pour la forme. Soudain, une autre image. Des papiers échangés. 13 ans… Cousin… La vampiresse comprit enfin tout ce qu’il se passait et sembla dégoûtée. Enfin, elle trouvait la vraie raison de la haine de son compagnon par rapport au vice. Enfin. Mais elle se demandait toujours pourquoi il continuait à s’efforcer… Il ressentait juste du désespoir et de la haine. Enfin, il se fit rejeter. Kira espérait que ça lui servirait de leçon, elle ne supporterait pas de devoir continuer quelques secondes de plus à vivre la vie d’un faible. Le prochain souvenir lui apporta une autre image. Le même jeune homme, mais en plus vieux. Quelques années devaient s’être écoulées. Il discutait avec une autre femme, et se remplissait petit à petit d’espoir. Alors, la vampiresse s’éloigna mentalement de l’humain, lui devenant moins proche. Elle sentait que cela tournerait encore mal, et n’avait pas envie de recevoir de plein pot la déception qu’il en ressentirait. Il écrivait une lettre, et signait en faisant une déclaration d’amour. Un léger soupir agacé franchit les lèvres de celle qui n’avait jamais pu aimer qui que ce soit. Vu la joie qu’il sembla ressentir en lisant la réponse, ses sentiments étaient réciproques. Finalement, Kira vit le visage de l’intéressée, celui présent sur la tombe de la précédente vague de souvenir, et comprit une nouvelle fois ce qu’il se passait. D’autres flashs. Ils semblaient heureux, rien d’annonciateur de la future mort de la femme. Soudain, tout changea, et devint sombre. Un appel téléphonique. Une annonce qui disait tout. Une peur panique s’insinuait dans son esprit, ainsi qu’un mot « suicide ». Kira ne comprenait pas. Si elle était si heureuse avec Crony, pourquoi se suicider ? Avait-il un don, pour ne tomber que sur des salopes ou des connes ? Du moins c’était le point de vue de la vampiresse, qui ne comprenait décidément rien aux humains. Tout s’accéléra encore. La fille. Une discussion. Un cercueil. Elle ressent sa tristesse, son désespoir, tout, et se retient pour ne pas faire de geste irréfléchi afin de tout faire cesser. Les dernières images furent le désir de mort, et le museum où ils s’étaient retrouvé il y a des minutes de cela, qui paraissaient être une éternité.

Et les souvenirs se tarirent, les deux jeunes gens se retrouvèrent propulsés hors du souvenir, à une vitesse étonnante. En quelques secondes, ils étaient revenus à la réalité. C’était comme si rien ne s’était passé, mis à part que l’androïde était au sol, allongé sur le dos. Il semblait assailli mentalement par quelque chose, et la vampiresse fit un pas pour se rapprocher de lui, inquiète malgré tout, guettant quelque chose qui lui permettrait de savoir quelle initiative prendre afin de lui venir en aide. Soudain, il sembla se calmer, et se redressa difficilement, avant de se relever. Il la regarda, puis lui annonça avec gêne qu’elle savait désormais ce qu’il était. Kira comprenait très bien ce qu’il pouvait ressentir, après tout elle aussi lui avait montré ses souvenirs personnels pour lui enseigner ce qu’elle était. S’approchant de lui avec une douceur insoupçonnée, elle écarta tendrement les bras, et en entoura le corps métallique de son compagnon. Plongeant l’esprit de son ami dans le sien pour le consoler, elle lui insuffla de la paix, entourant son esprit du sien pour le protéger, le réchauffer. Soudain, elle réfléchit, se disant que ce n’était pas l’endroit idéal pour s’étendre sur de l’amitié. À ce moment précis, une douce brume noire les entoura, les soulevant. Ce fut le noir complet, le silence. À part la voix de la vampire, qui murmurait à son compagnon, rassurante :


-   Ne t’inquiètes pas… Aie confiance en moi, je ne te ferai pas de mal… C’est promis… Tu ne souffriras plus…

Quelques secondes après, ils se retrouvèrent dans une pièce grande et aérée, à l’intérieur d’une cour couverte. Des arbres en fleur offraient leur beauté, et au centre gazouillait une petite fontaine d’eau claire. Autour de la fontaine, un grand bassin, parsemé de grandes pierres où l’on pouvait s’asseoir pour méditer. Soudainement, la vampire semblait changée. Comme si ils avaient pénétré dans une sorte de bulle où elle se sentait enfin à l’aise, chez elle. Un grand sourire adoucissait ses traits, tandis qu’elle écartait les bras pour délaisser son compagnon et lui faire signe de bienvenue.

-   Nous voici dans ma demeure. C’est un château abandonné que j’ai restauré, en plein cœur des landes dévastées, dans les contrées du chaos. En fait, c’est Tarma qui a choisit l’endroit, il semblait apprécier l’idée de séjourner dans un château, mais comme il n’est encore qu’un enfant, c’est moi qui ai dû tout faire... Il n’est pas là pour le moment, il joue dehors avec les nymphes et autres créatures peuplant les landes. Je ne m’inquiète pas pour lui, je lui ai appris assez de choses pour qu’il sache se débrouiller en cas de danger, ou qu’il m’appelle. Parlons plutôt de son père. Je sens que tu as plein de questions à poser, et je te comprends, surtout après avoir vu ton histoire. Et je préfère y répondre à la place de Loki, si tu n’y vois pas d’inconvénients. Tout d’abord, ne t’imagines pas que nous ayons été des « vicieux » comme ceux que tu as l’habitude de punir. Tout a été très doux, nous avons été consentants, et il n’y a rien eu de mauvais, à part l’apaisement de deux être complémentaires se rapprochant et s’unissant pour former un nouvel être. Donc, je te prie de ne pas voir ceci d’un mauvais œil. Ou alors tu devrais tuer toutes les mères, et toutes le femmes.

Elle laissa s’échapper un rire cristallin et doux à sa dernière phrase, visiblement à l’aise et heureuse. Elle était dans son univers, ce qui la métamorphosait assez radicalement. Il y avait ici une part indéniable de son humanité, ainsi que son affection pour son fils. La vampiresse prit le mécha par la main, et l’entraîna vers la cascade, traversant une petite allée d’arbres fruitiers. Elle tentait toujours d’apaiser et de rassurer son ami en lui transmettant sa propre sérénité, son esprit entourant le sien. Puis, avec douceur, elle lui lâcha la main, et posa son katana contre un tronc, katana qui jusqu’à présent avait été invisible dans son dos. Enfin, avec assurance, elle alla s’installer sur un rocher, qui avait une texture assez douce, pour une pierre. Puis, elle le regarda, et sourit, désignant une place à ses côtés.

- Voudrais-tu parler… À propos de ce que tu m’as montré ? Je suis désolée si mes préjugés et émotions t’ont mis en colère, ou bien blessé. C’est juste que tu as tellement fait entrer d’émotions en moi, en un laps de temps si court… Je n’ai pas l’habitude, ça m’a bouleversé et j’ai agis comme une humaine. Je regrette, et m’excuse. Mais je ne comprenais, et je comprends toujours pas… Les sentiments humains… Par contre, je peux calmer ta tristesse, et je souhaite t'aider du mieux que je peux... Tu peux rester ici autant de temps que tu le désireras... Tu es mon invité...



La brûlure de la glace, la solitude éternelle, le poids de l'immortalité... Un vampire

Cr-0-ny

Re : Distant Traces of Beauty [pv Kira]

Réponse 12 jeudi 20 mai 2010, 03:01:10

Le brouillard. Il avait beau tenter de paraitre normal, son inquiétude devait être palpable pour la vampire qui l'accompagnait. Tout était si compliqué.. les choses ne se passaient jamais comme elles le devraient. Submergé qu'il était, surpassé par les évènements. Il était le plus vulnérable des hommes dans la plus solide des carcasses. Ce voyage au sein de ses propres souvenirs n'avait pas seulement permit à une inconnue de le comprendre, il avait fait bien plus que ça. Il avait jeté le doute quant à sa propre existence. Il l'avait troublé, l'avait changé, en quelque sorte, sans même qu'il ne s'en rende compte. Se comprenait il lui même? à la lueur des récents évènements, il venait à en douter. Mais rien de bien alarmant encore. Un simple doute, gênant, indésirable. Un doute qui se cacherait loin dans son esprit, attendant le bon moment pour ressurgir. Il n'eut cependant guère le temps de douter plus longtemps, car dès lors il sentit un contact doux et apaisant, à la fois physiquement et mentalement. Sa nouvelle comparse et probablement amie s'était rapprochée sans qu'il y fasse attention, l'enlaçant, lui et son esprit. Une chaleur rassurante, apaisante, qui eut pour effet de chasser le doute plus rapidement encore qu'il n'était apparut. Puis ce fut de nouveau le noir, désormais familier. Et cette voix qui retentit à nouveau, lui susurrant de douces paroles, affectueuses et presque maternelles. L'espace d'un instant, le Mécha s'y laissa aller, reposant son esprit, vagabondant, rêvant. L'espace d'un instant. Puis le noir se propagea jusque dans son esprit, tandis qu'une vive brûlure lui tenaillait l'arrière de la main marquée du signe.

Ses pieds touchèrent le sol à nouveau, tandis que Kira semblait heureuse, souriante et apaisée,lui faisant signe de bienvenue alors qu'elle lui expliquait plus en détail l'endroit dans lequel ils se trouvaient, ne semblant pas alerte du mal auquel l'androïde était en proie. La douleur disparut elle aussi aussi vite qu'elle était apparue, laissant le loisir à l'être mécanique d'ainsi pouvoir écouter attentivement ce que pouvait lui raconter son hôte, sans pour autant quitter sa main des yeux. Le symbole avait brillé, l'espace d'un instant, et se voulait dorénavant plus marqué qu'auparavant. Qu'était ce que tout cela?..Mais l'heure n'était pas à ce genre de questions, auxquelles il trouverait bien des réponses plus tard. Le sujet était tout autre à présent, la jeune femme abordant à nouveau le thème du Terranide avec qui il travaillait afin de libérer les esclaves de Nexus. Des questions, oh oui, il en avait, et pas qu'une seule. Mais les explications de la vampiresse ne lui suffisaient pas. Quand bien même l'acte n'avait pas été vicieux, il en restait charnel, non amoureux. Une histoire d'une nuit, sans lendemain, et sans avenir. Une histoire qui n'aurait jamais due être, selon ses principes. Sa main le brûla à nouveau, tandis qu'une sorte de rage remontait en lui, faisant clignoter ses diodes du violet au rouge, ne semblant pas réussir à se décider. En proie à une sorte de conflit interne, le robot se ravisa cependant bien vite, se stabilisant au violet tandis qu'il serrait le poing, dissipant la douleur et son accès de rage subite. Il n'avait pas à punir la vampire, ni même Loki. Il devait se raisonner. Tournant la tête vers la brune à la peau de marbre, il s'adressa à elle d'une voix normale, paisible.


-" Je te remercie de chercher à lui épargner cela, mais je dois avoir cette discussion avec lui. C'est nécessaire, nous nous sommes trop attardés à ne pas évoquer nos vies personnelles pour se concentrer sur nos objectifs. Il est à présent temps que cela évolue, afin que nous puissions tout deux travailler ensemble tout en étant sûr de notre partenaire. C'est comme ça que marche l'amitié après tout, non? confiance et confidences.. même si cela doit parfois passer par quelques points de divergence."

Sa main fut saisie, tandis qu'il fut entrainé par la jeune femme désormais pleine de vie et d'enthousiasme. C'était étrange comment cet endroit l'avait métamorphosée en un espace de temps si réduit. Il devait probablement agir comme la ville jaune sur lui, prodiguant bien être et apaisement à celle qui l'habitait.. deux choses qu'elle s'évertuait d'ailleurs à lui transmettre, avec beaucoup d'entrain et d'application. Ses diodes purent ainsi rapidement repasser à un bleu doux et apaisant, tandis que son esprit s'accordait doucement mais sûrement avec celui de la jeune femme. C'était agréable de se sentir si proche de quelqu'un après avoir passé tout ce temps seul, dans la tristesse et la haine. Profitant de ce petit moment de plénitude, Cr se mit à détailler un peu plus l'endroit dans lequel il se trouvait. C'était un fort beau jardin d'intérieur, doté d'arbres fruitiers ainsi que d'une magnifique cascade et de quelques pierres. L'ambiance rappelait celle d'un jardin traditionnel japonais comme il avait pu en voir dans les animes, lorsqu'il était humain. C'était à la fois magnifique et apaisant, le bruit de l'eau qui coule aidant à stabiliser son état sentimental sur le bien être. Puis le contact physique fut rompu, tandis que la belle rangeait une arme que l'androïde n'avait même pas remarqué jusqu'alors le long d'un tronc. C'était un magnifique katana d'une assez belle longueur, et visiblement très bien entretenu. Apparemment, la jolie demoiselle lui avait caché qu'elle savait se servir de ce genre de chose.

Puis elle traversa l'eau, immergeant ses pieds dans la clarté voluptueuse du liquide, afin de se poser près de la cascade, sur une pierre lisse et ronde. Il hésita légèrement, puis traversa lui aussi le liquide afin de se poser à ses côtés, sa carcasse métallique et imposante produisant un son brut tandis qu'il s'asseyait à l'endroit désigné par son hôte. Elle entama une nouvelle conversation, désireuse cette fois de discuter à propos des récents évènements, et de ses propres réactions face à ses souvenirs. En y repensant, il était vrai que ses émotions à elle avaient été contradictoires avec les siennes, et ce à plusieurs reprises. Elle s'en excusa, expliquant qu'elle ne comprenait simplement pas. Le Mécha n'eut pas de mal à l'accepter, il n'en demandait pas tant. Il était probablement le seul à pouvoir comprendre, après tout. Elle lui proposa également l'hospitalité, ainsi qu'une aide morale dont il n'avait plus besoin à présent. Il vivait avec tout cela depuis longtemps déjà, et savait que quoi qu'il arrive, il ne pourrait pas changer ça. C'était son destin, sa mission, et le seul but de son existence. Sans ses émotions, il ne pourrait décemment pas arriver au bout de tout cela. Son mal était difficile, mais nécessaire. Un fardeau qu'il devrait porter peut être pour l'éternité. Mais il était toujours bon de savoir que, durant cette éternité, il pourrait venir ici afin de se détendre de temps à autre. C'était agréable d'avoir une sorte de point de repère sur lequel on pouvait toujours compter.


-" Je te remercie de ton hospitalité, Kira. Saches que cela me touche beaucoup. Quand aux questions.. je n'en ai pas vraiment, à vrai dire. Je peux comprendre tes ressentis, tes réactions. N'importe qui aurait probablement réagi comme tu l'as fais. Il faut simplement croire que je suis différent.. et extrême. Cela n'a pas changé, même aujourd'hui, et ne changera probablement jamais. Je ne fais jamais les choses à moitié, surtout en matière de sentiments. Pour le meilleur comme pour le pire.. il serait difficile de t'expliquer l'amour, toi qui semble ne jamais l'avoir vécu. Mais c'est un sentiment plus fort que tout, qui peut pousser à tout. Une force créatrice et destructrice à la fois.. mais pourtant si belle. Je ne regrette rien, malgré tout ce que tu as pu voir. J'ai eu droit à ma part de bonheur, et crois moi, le bonheur en amour est incomparable à tout autre bonheur. C'est juste superbe. Il en va de même pour la tristesse malheureusement.. un sentiment à double tranchant. Mais à mes yeux le jeu en valait la chandelle et le vaux toujours. J'espère sincèrement que tu le connaitras un jour, car tu le mérites amplement."

Il fit une légère pause, semblant perdu dans ses pensée tandis qu'il fixait de nouveau le dos de sa main, soucieux. Il devait éclaircir une chose, afin d'écarter cette possibilité.

-" Cependant.. j'aurais une question toute autre à te poser. Ce qu'il s'est passé.. cette interruption brusque, momentanée.. était ce normal? je veux dire, as tu déjà expérimenté ce genre de chose auparavant?  et surtout, as tu une quelconque information sur ceci?"

Il tourna alors sa main vers la jeune femme, dévoilant clairement le symbole qui l'ornait, formant une sorte de cicatrice sur la peau de fer de l'androïde.
<= Click me for da theme, you fool.

Kira

Créature

Re : Distant Traces of Beauty [pv Kira]

Réponse 13 dimanche 13 juin 2010, 16:34:14

La jeune vampiresse ne s’était pas rendue compte de la douleur que ressentait son métallique compagnon, ni même de sa détresse, ce qui était assez impardonnable. Mais déjà devait-il oser lui en parler afin qu’elle comprenne ce qui lui échappait. Effectivement, malgré son excellente acuité visuelle ainsi qu’auditive, et ses capacités physiques hors du commun, elle n’arrivait pas à être à la hauteur quand il s’agissait de ressentis bien humains, et d’émotions. Aussi, depuis quelques temps cherchait-elle à connaître de telles chimères, mais n’y arrivait-elle pas. Sa solitude était dans ces moments-là extrêmement handicapante. Son fils aurait peut-être pu l’aider, mais elle n’avait aucune envie de placer un tel fardeau sur ses frêles et jeunes épaules. De plus, elle n’avait aucune envie de se montrer faible, après tout Kira avait grandi et s’était développée dans un monde où seuls les forts et les prédateurs comme elle survivent, et elle voulait fortifier son enfant, lui donner des armes dans cet univers cruel et hostile. Par conséquent, il lui fallait converser les brins d’humanité qu’elle parvenait à acquérir avec le temps dans un coin de son esprit qui ne serait à la portée que de ceux en qui elle avait extrêmement confiance. C’était une question de vie ou de mort. De sa vie. Ou de sa mort.

Quoi qu’il en soit, l’heure était à présent à la joie, dans son esprit, car elle venait de rentrer dans son jardin secret, au sens figuré ainsi qu’au sens littéral du terme. Le doux bruit produit par la cascade apaisait son esprit, la rendant plus douce et plus humaine. Elle abandonnait enfin son rôle de chasseresse, de vampiresse terrifiante et sans cœur, et se délassait de son fardeau quotidien. Enfin, elle pouvait devenir celle qui avait grandi en elle avec le temps, et qui était capable de converser tranquillement avec un humain ou toute autre créature dont la vie coulait dans ses veines sans éprouver la moindre envie de le tuer. De plus, cette nuit lui avait permis de se rassasier, aussi n’avait-elle aucune raison de se montrer sanguinaire. Et celui qui l’avait accompagné jusqu’à cet endroit avait découvert son passé, ainsi que ses faiblesses. Il la connaissait, aussi bien qu’elle le connaissait, malgré le faible temps écoulé depuis leur rencontre physique. Et elle n’avait pas peur de se dévoiler enfin à quelqu’un, qui l’avait déjà fait pour elle. Aussi était-elle à l’aise, et la douleur de son ami lui échappa-t’elle, malgré qu’elle remarqua du coin de l’œil la marque qui ornait sa main. Kira avait cependant envie de communiquer avec le robot, de lui enseigner les raisons de ses rapports avec Loki, ce qu’elle fit en quelques phrases. Tandis qu’elle lui expliquait leur dessein, la tendresse de leur relation, ainsi que la venue au monde de son fils, Tarma, elle constatait que ses explications n’allaient pas dans le sens du mécha, dont le diodes clignotaient, passant par le rouge. D’après ce qu’elle avait compris en assistant au combat contre l’autre vampire à Nexus, ou encore en étant spectatrice des souvenirs de Crony, ceci était symbole de colère, et suivait généralement un massacre pour ce qui le mettait ainsi en colère. Cependant, au lieu de se tendre et de se préparer à une rude bataille, Kira ne bougea pas, sereine. D’un côté, elle avait une extrême confiance en elle-même et en ses talents. Bien sûr, cela ne frisait pas la vanité ou l’orgueil déplacé, mais elle savait que ses pouvoirs étaient grands et qu’elle n’aurait aucun mal à immobiliser le robot, aussi fort soit-il. Contrairement à son confrère vampire qui avait été si facilement battu, elle ne craignait ni la magie, ni l’alchimie, ni la puissance physique de son ennemi. Après tout, le sang de ceux qui avaient été ses compagnons d’une journée ou d’une nuit coulait dans ses veines.

Le sang de Poséidon lui avait donné une certaine maîtrise sur l’élément aqueux, ainsi que le don de changer plus aisément de forme qu’avant. Le sang de Thanatos, dieu commandant à la mort et son créateur dans le sens où il lui avait refusé la mort, lui avait apporté une capacité de contrôle sur les ténèbres, les éléments en général, et avait renforcé sa puissance. De plus, elle était extrêmement vieille, et sa force, de même que ses pouvoirs, se renforçaient avec le temps. Et il ne fallait pas oublier qu’elle avait tué et bu le sang de son créateur, ce qui avait fait naître en elle des capacités qu’il lui restait à découvrir. Et le mystère de sa création, qui était différente de toutes les autres, la protégeaient en partie du soleil, qui l’aurait foudroyée si elle était sortie sous ses rayons. Non, Kira n’avait décidément rien à craindre de quelque ennemi que ce fût, et encore moins d’un robot. De plus, son autre raison de se montrer aussi calme et relaxée était qu’elle avait confiance en lui. Il saurait se maîtriser. Et quand bien même ce ne serait pas le cas, elle pourrait facilement l’immobiliser et attendre la fin de sa colère, connaissant quelques unes de ses faiblesses grâce à ses observations. Elle ne lui voulait aucun mal, après tout. Et elle connaissait ses raisons de lui en vouloir.

Soudain, ses diodes se stabilisèrent au violet. Comme elle l’espérait, il avait réussi à contrôler son soudain accès de rage. Son soulagement ne fut pas visible, mais son corps se détendit légèrement. Elle remarqua avec étonnement qu’elle n’avait pu se retenir de bander quelque peu ses muscles, juste au cas où. Son instinct de survie agissait parfois contre sa volonté… Lorsque le mécha prit la parole, sa voix ne montrait en aucun cas qu’il avait été en proie à un conflit interne auparavant, et la vampiresse admira légèrement son compagnon, pour parvenir à tant se maîtriser sans même faire partie des races ténébreuses. Après tout, d’après ses expériences personnelles, les humains étaient toujours à agir sous le coup de leurs impulsions, sans jamais réfléchir aux conséquences, et se morfondaient ensuite. Elle connaissait même certains qui disaient « Agir d’abord, regrette ensuite ». Malgré ses réflexions sur ces êtres faibles et cependant très répandus dans le monde, elle écouta avec une grande attention ce que lui répondait son ami, souriant légèrement en comprenant qu’il souhaitait devenir plus que de simples collègues avec Loki. Des amis. Le regard de la demoiselle se voilà quelque peu à cette mention. Après tout, elle-même n’avait aucun véritable ami. Elle vivait seule depuis des siècles. Seules ses rencontres, quelques soirs, parvenaient à aviver quelque peu sa vie. Aussi s’estimait-elle heureuse d’avoir deux enfants, Tarma et Mélusine, qui lui apportaient un peu de compagnie de temps en temps. Malgré tout ce qu’en pensera Crony, Loki lui avait fait le plus beau cadeau qu’on aurait jamais pu lui faire. Celui de la compagnie d’un semblable. Qu’il fût son fils ou son ami, qu’importe, il lui fournissait une distraction et une occasion de rester elle-même, de ne pas devenir comme les autres vampires : des brutes sans âme, sans cœur, des monstres sanguinaires qui n’aspiraient qu’à tuer, ne connaissant qu’une règle : Tuer ou être tuer.

Laissant là ses pensées morbides, elle saisit la main du robot et l’entraîna vers la cascade, pleine d’une vie nouvelle. Elle était heureuse, ayant retrouvé son environnement naturel, la nature, non souillée par les vulgaires humains qui se pensaient assez puissants et importants pour oser sacrifier la beauté de cet élément si présent dans la vie de tous. Les diodes de son compagnon passèrent au bleu, signe que le bien-être de la vampiresse commençait à l’influencer assez pour qu’il baissât sa garde. Elle fut au regret de devoir rompre leur contact physique, devant déposer son arme. Son katana, noir et majestueux, était empli d’une sorte de grâce qui s’harmonisait fort bien avec celle de sa propriétaire. L’arme était visiblement puissante, très belle, mais destructrice et mortelle. Tout comme celle qui la manipulait. Aussi Kira la posa-t’elle avec douceur et respect contre un tronc, comme on allonge le corps d’un enfant dans son berceau.

Puis, elle revint vers le chemin sur lequel se tenait son ami, et alla droit vers la cascade, sans dévier en rien sa trajectoire. Alors, elle entra en contact avec l’eau claire et pure de la mini rivière, et alla s’installer en son milieu, vers la chute d’eau, sur une pierre plate et longue. Elle l’invita à la rejoindre, et il sembla hésiter, mais suivit son ordre silencieux et s’assit à ses côtés. Aussitôt, elle prit la parole et lui proposa de discuter à propos des récents événements. Kira expliqua donc qu’elle ne comprenait pas ses sentiments, ce qu’il avait ressenti en vivant ce qu’on lui avait infligé, mais cela ne provenait pas du fait qu’elle était égoïste ou avait une autre façon de prendre sur elle. Si elle avait été à la place du mécha, peut-être aurait-elle réagit comme lui. Mais elle ne le serait jamais, car elle était une vampiresse, une créature dénuée de toute émotion et de tout sentiment. Du moins elle se devait de l’être afin de continuer à survivre. Crony ne sembla pas penser à cela, mais elle ne le reprit pas, attendant la suite de sa réponse. Il lui expliqua ce qu’était le bonheur en amour, son point de vue sur ce dernier, et lui souhaita de le connaître un jour. La seule réponse qu’il obtînt fut une grimace qu’elle ne put retenir. Pour connaître l’amour, il lui faudrait un cœur. Pour connaître l’amour, il lui faudrait pouvoir un jour donner son entière confiance. Pour connaître l’amour, enfin, il lui fallait quelqu’un qui supporterait le fardeau d’avoir une compagne telle qu’elle. Car elle pouvait se trouver un compagnon d’une vie, être avec lui jusqu’à ce qu’il meurt. Mais comme dit, ce serait un compagnon. Destinée à vivre éternellement, elle ne pouvait tomber amoureuse d’un mortel, qui finirait par trépasser. La douleur la pousserait à vouloir en finir, et ses instincts s’opposaient à une telle volonté. Il fallait s’y résoudre, elle n’était pas faite pour aimer, juste pour tuer. Elle aurait voulu pouvoir lui expliquer tout ceci, mais elle ne le pouvait point. Les mots n’étaient pas assez forts pour exprimer ce qu’elle pensait. Aussi se contenta-t’elle d’attendre la suite. Il contemplait le dos de sa main, la cicatrice nouvelle qui y siégeait. Puis, sans attendre qu’elle prenne la parole à son tour, il lui demanda si elle avait déjà vécu telle expérience. Un sourire triste vint rompre l’harmonie apaisée de son visage, et elle répondit, de sa voix claire et douce :


-   C’était la première fois que je partageais mon expérience avec un autre être, aussi je ne puis t’aider quant à ce point. Je n’ai jamais pu assister à une telle… « coupure ». Pour ce qui est de ce symbole, je ne l’avais jamais vu auparavant, et je suis au regret de te dire que je ne peux rien pour toi. Je pourrais par contre peut-être t’aider à l’effacer…

Elle sembla se murer dans le silence à partir de cet instant, ressemblant plus que jamais à une statue. Finalement, au terme de plusieurs minutes de réflexion, elle se redressa devant le robot, et tendit la main vers son katana. Ce dernier fut comme propulsé par les ténèbres de la nuit qui régnait, et atterrit dans sa main droite. Alors, la vampiresse sortit la lame du fourreau avec une lenteur exagérée, destinée à ne pas effrayer son compagnon, et s’agenouilla devant lui, baissant la tête, tenant le katana droit à côté d’elle, le bout de la lame appuyé sur le sol.

-   Comme il semblerait que votre malheur ait été causé par ma faute, car cela ne serait pas arrivé si je n’avais pas été là, je suis entièrement responsable de cela, et mon destin consistera désormais à vous aider à comprendre l’origine de cette marque et à faire mon possible pour vous assister, et je serai sous vos ordres aussi longtemps que vous aurez besoin de moi.

Dès lors qu’elle eût fini sa dernière phrase, la vampiresse se redressa légèrement, puis tendit sa main gauche à plat, et se trancha la paume. Du sang aussi rouge et brillant qu’un rubis liquide s’écoula de sa plaie, tranchant morbidement avec la pâleur de sa peau. En temps normal, son interlocuteur aurait dû faire de même et ils auraient fait un pacte de sang, mais ne pouvait le faire saigner, Kira marmonna quelques paroles inaudibles, sonnant cependant comme une incantation. Aussitôt, un brouillard noir de nuit se leva, comme une petite tempête, sans cesse en mouvement, et les entoura, les empêchant de s’échapper. Le noir fut alors perturbé et d’autres couleurs prirent leur place dans ce tourbillon surnaturel, tel le rouge carmin ou le bleu marin, et le phénomène se rapprocha d’eau sans pour autant les toucher. Kira se redressa un peu plus et prit place, sans autorisation, sur les genoux de son interlocuteur, entoura sa nuque de ses bras légers et pourtant aussi durs que la pierre, avant de déposer doucement son front contre le sien, ses yeux aux pupilles semblant irradier pour le moment clos. Dès lors, la brume fondit sur eux, et ils se retrouvèrent dans le monde « spirituel », leurs esprits côte à côte, face à face. Devant elle se trouvait le Crony humain de la vision, quoique plus vieux que dans le souvenir. Elle-même avait changé, ses cheveux étaient devenus dorés, comme le soleil, et ses yeux aussi violets que des améthystes. Elle sourit, et caressa tendrement la joue de son compagnon. Puis, elle se lova contre son torse, sa peau collée à la sienne, toujours aussi froide. Ils semblèrent se presser l’un contre l’autre sans vraiment le vouloir, puis tout devint noir. Quelques secondes plus tard, ils étaient de nouveau dans le jardin de la vampiresse, qui sourit à son interlocuteur.

-   Désormais, où que vous serez, vous pourrez m’appeler et je viendrais, il suffira de penser fort à ma présence, de donner mentalement un ordre. Vous pourrez, si vous le souhaitez, avoir accès à quelques bribes de mes pensées aussi longtemps que vous le voudrez, et même accéder à mes souvenirs. Vous pourrez aussi me parler mentalement, si vous le souhaitez. Tout ceci, jusqu’à ce que j’ai réparé ma faute. Dès lors, notre lien se brisera, car je n’aurais plus aucune dette envers vous, et nos chemins se sépareront. Vous pouvez maintenant choisir notre route et destination, mes pouvoirs sont à votre service, ainsi que ma propre personne.

Kira n’avait pu se retenir, en formulant la dernière partie de la fin de son discours, de penser à des choses qui lui auraient valu un regard dégoûté du robot si elle les avait exprimées à voix haute, sa bonne humeur la rendant quelque peu joueuse. Mais malgré ses désirs quelque peu enfantins, elle savait garder le contrôle de son humeur, et ne montrait rien de plus que ce qu’elle devait montrer. Souriant légèrement malgré tout, elle se sépara du robot, relâchant son étreinte sur sa nuque, et se posta à un mètre de lui, attendant qu’il parle.



La brûlure de la glace, la solitude éternelle, le poids de l'immortalité... Un vampire

Cr-0-ny

Re : Distant Traces of Beauty [pv Kira]

Réponse 14 dimanche 20 juin 2010, 19:46:32

-"Je vois.."

Répondit-il simplement, ne prêtant guère attention à la seconde partie de la réponse que venait de lui offrir la vampiresse. Le regard perdu, roulant sur les lignes courbes de la marque, l'androïde se plongea alors dans une sorte d'intense réflexion, motivée par le seul besoin d'une réponse à ses questions. Il ne comprenait pas le sens, ni la raison de la présence d'une telle marque sur sa main. A vrai dire, il n'aurait même pas penser pouvoir avoir une expérience de ce genre un jour. Ce voyage mental avait vraiment été éprouvant, et tenait presque du surréalisme, malgré qu'il ait assister à beaucoup de formes de magie dans sa nouvelle existence mécanique. L'être pliait et dépliait tour à tour les doigts de sa main, la fixant toujours. Il fut cependant tiré de sa torpeur lorsque sa compagne de fortune se mit à se mouvoir, attirant à elle son arme. Le robot se mit alors mécaniquement sur le qui-vive, craignant une attaque soudaine quoi qu'inexpliquée, ne pouvant retenir un léger mouvement vers l'arrière. Fort heureusement, cela ne dura pas longtemps, la vitesse à laquelle la jeune vampire dégainait son arme indiquait clairement des intentions non agressives. Cr restait cependant perplexe, observant silencieusement l'étrange rituel qu'effectuait la princesse nocturne.

Tout allait un peu trop vite pour le Mécha qui ne put rien faire d'autre qu'attendre et regarder, tandis que la vampiresse s'agenouillait devant lui en baissant la tête. Cr n'y comprenait absolument rien, et se retrouvait même très gêné de devoir ainsi faire face à une femme dans cette position. Il commença à stresser, voulant commencer à parler pour tout arrêter, mais fut prit de cours. Une longue tirade s'en suivit, de laquelle ressortait le fait que visiblement, Kira semblait se considérer responsable de la cicatrice étrange sur la main de l'androïde. Là où ce n'était pas faux, dans le sens où s'il ne l'avait pas rencontrée Cr n'aurait probablement pas eu cette cicatrice, ce n'était pas pour autant vrai non plus. Ce n'était, jusqu'ici, qu'une marque étrange. Il n'avait pas véritablement souffert, et appeler cela un malheur était peut être un peu exagéré. De même, se proposer ainsi dans un signe d'infériorité flagrant était plus qu'exagéré et mal venu. Il avait lui même choisit de lui dévoiler ses souvenirs, et en assumerait les conséquences. Cr ne lui en voulait pas le moins du monde, ne la considérant même pas responsable. Lorsqu'enfin la tirade prit fin, Cr était plus que mal à l'aise. Il se sentait horriblement gêné et honteux, mais il commençait aussi à se poser des questions sur cette femme. Qu'est ce qui pouvait la pousser à se donner à lui à tel point, alors qu'ils ne se connaissaient pas à peine quelques heures auparavant?

Tout son rituel ressemblait à s'y méprendre à celui d'un chevalier, d'un guerrier servant qui prêtait allégeance à son roi. Mais ici, dans ce contexte, cela n'avait pas grande forme. L'androïde passa sa main sur sa nuque métallique dans un réflexe en continuant de regarder la prédatrice, avant de couper court à tout cela


-"Et bien, euh.. c'est très aimable à toi, mais c'est.."

Il n'eut cependant pas le temps de finir que la jeune femme se trancha la paume, laissant ainsi couler son sang rouge carmin, qui termina sa lente coulée dans l'eau cristalline de la rivière, perturbant ainsi légèrement son calme habituel. Cette vision rendit le Mécha muet. Tout cela prenait des proportions démentielles de son point de vue, et de là à se mutiler pour une simple marque sur sa main, c'était bien trop pour lui. Il avait pourtant l'habitude de voir le sang couler, et surtout de le faire couler, mais pourtant cette vision le figea instantanément, comme s'il était tétanisé. Jusqu'ici il avait toujours dû forcer le sang à couler. Jamais on ne lui avait offert de soi même cela, et c'était compréhensible. Cela tenait du masochisme, et effrayait à présent l'être robotique, en plus de le toucher énormément. Qu'il le veuille ou non, il venait de se rendre compte qu'il s'était attaché à cette femme. Pas amoureusement, non, mais un autre lien, très puissant. La vue de son sang qui s'écoulait le blessait, et ça il ne l'admettait que très difficilement, lui qui avait pourtant apprit à ne plus s'attacher à personne depuis qu'il s'était donné sa mission. Il était tellement choqué par cet acte qu'il ne remarqua pas les marmonnements de la jeune femme, ni même le petit brouillard qui fut ainsi crée. Il ne se rendit compte de tout cela que lorsque la demoiselle se posa sur ses genoux, l'enlaçant avant de poser son front sur le sien. Tout devint noir, puis une sensation qu'il connaissait à présent se fit ressentir. Un nouveau contact mental venait de s'établir entre les deux êtres.

Mais cette fois, c'était différent. La femme qu'il avait en face de lui était différente. Ce n'était plus la vampiresse aux cheveux noirs d'encre. C'était une humaine aux cheveux de blé et aux yeux d'améthystes. Tout cela devenait de plus en plus intime et gênant, mais pourtant, ici, dans cet espace hors du temps, Crony se sentait bien. Pour la première fois depuis longtemps, il retrouva la sensation du contact humain. Peau contre peau. Lui aussi avait retrouvé forme humaine, ici, dans cet espace irréel. Il ne se l'expliquait pas, mais il était heureux. Heureux d'être ici, en compagnie de Kira. Heureux de la serrer contre lui. Un bonheur qui s'éteignit bien vite, le noir reprenant ses droits avant que la réalité ne refasse surface. Sa vision restaurée, le Mécha pu constater que la vampiresse le regardait en souriant, à quelques centimètres à peine de son visage, toujours assise sur ses genoux. S'il avait été humain, il aurait rougi. Et s'il ne s'était pas passé ce qu'il s'était passé, il l'aurait assurément repousser avec vivacité et colère, avant de se relever. Mais il n'en fit rien, restant simplement passif, ses diodes bleues foncé fixant le rouge des yeux de la prédatrice. Les paroles qui suivirent ramenèrent alors la sensation initiale. Elle avait prit des initiatives très exagérées compte tenu du problème, et les deux êtres se retrouvaient maintenant liés par un pacte étrange. Elle lui en expliqua les tenant et les aboutissants, ainsi que la close de rupture. Ainsi donc cela durerait jusqu'à ce qu'elle ait "réparé sa faute", ce qui voulait sans doute dire jusqu'à ce qu'elle l'ait aidé à trouver des réponses au sujet de cette cicatrice.

La dernière phrase de la vampire fit monter un accès de colère incontrôlé, tant sa signification pouvait sembler douteuse. Fort heureusement, l'être parvint à se contrôler afin d'éviter le pire, se contentant de tourner la tête sur le côté violemment, et de serrer les poings. Il attendit qu'elle descende de ses genoux, avant de se relever, tournant alors le dos à la prédatrice nocturne. Ses diodes semblaient osciller entre le violet et le rouge, mais il ne voulait pas l'effrayer. Il regarda à nouveau sa main, avant de s'adresser à sa nouvelle partenaire de pacte d'une voix froide et détachée.


-"... beaucoup trop exagéré pour si peu. C'est bien trop de paroles et d'actes pour une simple marque, aussi étrange qu'elle puisse être. Si je n'avais qu'un seul ordre à te donner, ça serait celui de ne plus jamais recommencer une chose semblable. Je te considères comme mon égale, d'autant plus à présent que nous sommes liés par ce pacte, bien que j'aurais aimé  avoir mon mot à dire là dedans. C'est tout."

Après quoi il se retourna vers elle, son regard s'étant visiblement stabilisé sur le violet. Dire cela l'avait aidé à se détendre, et il était à présent redevenu un peu plus calme. Néanmoins, il était à présent forcé de se lancer dans une toute nouvelle quête: trouver les réponses au mystère derrière sa cicatrice. Puisque tel était le seul moyen de briser ce lien et d'ainsi rendre sa véritable liberté à la vampire, il était de son devoir de le faire. D'autant plus que cela l'intriguait lui aussi. Mais sa véritable mission devrait rester en suspens pendant tout ce temps, ce qui le contrariait aussi également. Le Mécha se retrouvait devant un dilemme assez compliqué, et il tourna la tête en direction de la cascade tandis qu'il réfléchissait à une solution possible, tout en sachant qu'il n'y en avait aucune. Il devait faire un choix. Et, pour la première fois depuis son retour parmi les vivants, il mit de côté sa mission et ses principes.

-" Je proposes de partir demain, dans la soirée. Je préfère voyager de nuit, et c'est plus prudent compte tenu de ta nature. Si tel est réellement ton choix de m'accompagner, tu seras la bienvenue. Mais je te prie de bien vouloir penser à ton fils, que tu devras laisser seul pendant une longue période. Je n'ai aucune idée de combien de temps cela prendra, ni même où cela nous mènera. Réfléchis y bien, s'il te plait."

Il fit une pause, puis afficha deux accents circonflexes en guise de diodes, avant de continuer d'un air plus amusé.

-" C'est un ordre. "
<= Click me for da theme, you fool.


Répondre
Tags :