Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Rattrapages. [PV Adelheid]

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Érogène Jones

Humain(e)

Rattrapages. [PV Adelheid]

lundi 25 janvier 2010, 17:46:14

18h. Lorsqu'il entre dans la salle de cours, Érogène Jones est ravi d'entendre le brouhaha diminuer, puis cesser tout à fait alors que tous les regards se tournent vers lui.

-Bonsoir.

Il salut d'un signe de tête et d'un sourire aimable la douzaine d'élèves, et s'avance jusqu'au bureau. Il s'arrête, pose sa mallette et ramasse une craie baladeuse. Un pas deux pas. Nullement intimidé par les regards curieux posés sur son dos, il se met à écrire en grosses lettres bien lisibles : Cours de rattrapage - Économie. Séance 1.
Puis en dessous : Prof. Jones.

Déjà, quelques murmures étouffés s'élèvent. Avec la même nonchalance, il revient à sa mallette et en sort une feuille. Il tire la chaise de sous le bureau et, non sans grâce, se laisse tomber dessus. Coup d'œil amusé par dessus ses lunettes en écailles pour faire taire les bavards.

-Bien. Je vais commencer par faire l'appèle. Motoko Shizuna

-Présente.

-Shino Taneko...

Il ne lit pas vraiment la feuille, car il n'en a pas besoin. Il connait déjà leurs noms, leurs ages, tous les détails de leur vie administrative... Il est même parvenu à trouver des photo de la plupart d'entre eux.

-Friedrich Adelheid?

Il marque une pause, relève la tête de sa feuille et la regarde droit dans les yeux. Il est vêtu d'un costume noir bien coupé, passé sur une chemise pourpre. Élégant, soigné, un regard direct et amicale, sans une once de malice. Les lunettes seules parviennent à lui donner un air sérieux.

Adelheid Friedrich

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Re : Rattrapages. [PV Adelheid]

Réponse 1 mardi 26 janvier 2010, 17:05:43

   Aujourd'hui, c'était une journée... horrible. Et pour cause. Adelheid devait passer rester au lycée plus longtemps que prévu, et pour se consacrer à sa matière ô combien aimée qu'est l'éco. Il n'y avait pas plus détestable, ennuyeux, inutile (on va s'arrêter là...) que l'économie. Une énorme perte de temps, en somme. De plus, dehors, il faisait un temps pluvieux et brumeux, rendant l'extérieur grisâtre. Un temps qui ferait fuir n'importe quel personne. Sauf Frig. En ce moment même, son plus grand désir était de courir vers la porte et d'aller dehors, sous la pluie battante. Elle rentrerait chez elle sans même tomber malade et se ferait un bon bain chaud. En compagnie d'alcool et drogues, bien entendu.

   Mais à la place... la voilà ici. Pour sa plus grande déception, et son plus grand malheur. Rien que la présence d'autres personnes l'irritait. Affalée sur sa chaise, les jambes et les bras croisés, elle regardait silencieusement la pluie tomber à la fenêtre. Entendre les autres étudiants parler de choses totalement futiles dans leur parfait japonais l'écœurait. Mais en temps normal, elle s'en fichait. C'était juste une mauvaise humeur passagère, causée par ce stupide rallongement de journée. Cela se voyait comme une tâche d'encre sur du papier que Adelheid n'était pas originaire d'ici, par sa peau pâle et ses cheveux presque blancs.

   Enfin, l'auditoire se calma, au plus grand soulagement de la jeune nordique. Une personne entra dans la pièce, sûrement le professeur, mais elle n'y prêta pas grande attention. Frig se redressa, optant pour une posture un peu plus sérieuse. Et l'appel commença. Ils étaient très peu dans la salle, pourtant cela paraissait interminable.

- Présente.

   Dit-elle une fois qu'elle entendit son nom, en lançant un regard indifférent au professeur Jones. Qu'est-ce qu'elle détestait parler en une autre langue que la sienne...
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Érogène Jones

Humain(e)

Re : Rattrapages. [PV Adelheid]

Réponse 2 mardi 26 janvier 2010, 17:59:32

Une fois l'appel terminé, il fait disparaître la feuille dans sa mallette. Adelheid regarde toujours par la fenêtre, en train de bouder comme la lycéenne qu'elle prétend ne pas être. Pour ce qui est rétablir un contact, il n'aura qu'à repasser...

-Si je ne me trompe pas, le sujet de ce cour de rattrapage est le chapitre "moralité et libre industrie".

Vagues grognements affirmatifs en provenance des premiers rangs. Les élèves sortent leurs manuels, et cherchent la page correspondante. Étude de document par groupe de deux, lui a dit la responsable. Il ouvre son propre manuel, et jette un coup d'oeil aux banalités qu'il contient.

-Mon dieu...

Et on se demande pourquoi il y a des élèves dans ce cour de rattrapage... Il se laisse aller contre le dossier de sa chaise, et contemple la classe.

-Vous savez quoi? Fermez-moi ces foutus bouquins.

Silence dans d mort. Douze paires d'yeux qui le contemplent, interloquées. Au moins, il a réussit à obtenir l'attention d'Adelheid...

-Je veux tous vous voir dans les deux premiers rang. Vous, vous et vous, passez à cette rangée. Mademoiselle... cette place je vous prie. Vous pouvez laisser vos affaires. Aujourd'hui, on écrit pas, on parle. Parfait

Il se lève, et s'assoit sur le bord de son bureau.

-Bon, pour commencer parlons moralité...

En quelques phrases bien construites, il résume le contenu du cours qu'il a survolé, comme s'il s'agissait de navrants raccourcis -ce qui est le cas-. Une base pour démarrer son débat, car c'est un bien un débat qu'il compte lancer. Déjà, les élèves le contemplent avec intérêt, et commencent à réaliser qu'il sait de quoi il parle.

-Maintenant, j'aimerai beaucoup savoir ce que vous en pensez. Peut-on parler de moralité dans une industrie où pour faire...

Sa première cible est l'intelligente Shizuna, car il sait qu'elle est militante et qu'elle n'a pas la langue dans sa poche. Il la provoque habilement avec quelques questions rhétoriques bien placées qui la font démarrer au quart de tour. Quelqu'un réplique et la discussion est lancée. Le professeur Jones entretient le dialogue, résume les propos mal formulés, distribue les questions comme des bonbons que les élèves finissent s'arracher. Il débat, explique, lâche quelques plaisanteries qui font rire l'assemblée. Dès qu'il sent l'intérêt des élèves décroitre, il sort de dernière les fagots une anecdote truculente à propos de tel machination, tel coup tordu de telle entreprise dont il taira le nom, -pour ne pas faire de publicité à la Fujibank-... Le débat prend de l'ampleur, des camps se forment et des portes ouvertes sont enfoncées. Et finalement, une banale conclusion du genre d'un côté ceci, mais de l'autre cela, le tout étant de trouver l'équilibre émerge et met tout le monde d'accord. Le cours dépasse de 3 minutes l'heure prévue, et est donc considéré comme un succès. C'est une classe conquise qui quitte la salle, et lui promet en riant de plus jamais revenir en rattrapage.

Derrière son bureau, le professeur Jones range ses affaires. Sans relever la tête, il lâche d'un ton léger.

-Mademoiselle Friedrich. Un mot je vous prie.
« Modifié: lundi 01 février 2010, 11:40:59 par Érogène Jones »

Adelheid Friedrich

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Re : Rattrapages. [PV Adelheid]

Réponse 3 dimanche 31 janvier 2010, 16:31:18

   Le temps passa lentement. Très lentement. L'auditoire se retransforma rapidement en brouhaha. Tout le monde y mettait du sien dans le cours, sauf Frig. Écoutant quelques mots de temps à autre, elle ne suivait en rien la conversation qui se menait autours d'elle. Elle était plutôt absorbée dans ses pensées, ailleurs, dans un autre monde. Pas une seconde elle détourna le regard de la fenêtre, si on omet ses coups d'œil furtifs à l'horloge pour savoir l'heure. Tout lui passait bien au-dessus... Oh bien sûr, elle serait incapable de répéter ce qui a été dit en cours cette dernière, c'est pour ça qu'elle tentait de se faire oublier du reste de la classe: rester immobile et ne rien dire était impératif.

   Le débat tournait et tournait, formant un cercle où Adelheid ne faisait pas parti. C'était une autre chose dont elle s'était habituée en une vie. À quoi bon de toute façon, personne ne faisait vraiment attention à elle. Ce n'était qu'une étrangère qui passerait six pauvres mois ici, rien d'autre. Une étrangère avec un accent déplorable qui plus est. Mais au moins, elle savait se faire comprendre, ce qui était le plus important. Hélas, elle devait faire avec, car la langue japonaise n'était pas vraiment sa tasse de thé. Une langue à la grammaire si simple mais tellement truffées d'expressions inutiles, et une écriture si... compliquée. Une langue qui est une véritable prise de tête, en gros.

   Lorsqu'enfin chacun commença à prendre ses affaires pour se diriger vers la porte, Frig fit de même, après que la plupart des élèves aient quitté la salle. Elle posa la lanière de son sac sur son épaule et s'avança discrètement vers la porte pour ne pas attirer l'attention du professeur. Elle ne désirait qu'une seule chose: enlever son uniforme de lycéenne et prendre un bain chaud. Il était tard maintenant, et elle avait un tas de choses (inutiles) à faire.

   Malheureusement pour elle, elle se fit interceptée. Frig profita du fait qu'il ne puisse voir son visage tout de suite pour afficher un sourire crispé afin de ne pas montrer son envie de partir tout en poussant un soupir intérieurement. Elle se retourna doucement vers son interlocuteur, affichant un sourire aimable afin de ne pas montrer son impatience.

- Qu'y a-t-il, monsieur?
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Érogène Jones

Humain(e)

Re : Rattrapages. [PV Adelheid]

Réponse 4 lundi 01 février 2010, 15:36:25

-Fermez la porte, Adelheid. Et asseyez vous.

Le professeur Jones rédige le compte rendu du cours, d'une plume leste, rapide. Contrairement à la jeune fille, il est très à l'aise avec le japonais. Sans lever le nez de ses feuilles, il continue sur le même ton égal.

-Je suis désolé de vous retenir ainsi, mais j'ai quelques questions à vous poser. Ce ne devrait pas être long.

Le premier mensonge, déjà. La jeune fille installée, il ferme ostensiblement son stylo plume et le fait disparaître dans la poche de sa chemise. Il la contemple un instant, un doigt songeur posé sur sa tempe.

Pendant toute la durée du cours, elle n'a rien montré d'autre qu'une indifférence totale pour ce qui pouvait bien se passer dans ces murs. Les quelques questions qu'il a tenté de lui poser se sont heurtées à un mur de "je n'ai pas d'avis particulier". Il est convaincu que moins d'une minute plus tard, elle avait tout oublié de l'échange verbal. Son regard perdu dans les goutes de pluies... Je ne te comprends pas, Adelheid. Pas le moins du monde. Mais heureusement, je suis très doué pour faire semblant.

-Tu n'es pas intéressée par l'économie, n'est-ce pas?

Sourcils arqués, regard dénué de toute animosité.

-Je dis ça à cause de ton... attitude, ou quoi que ce soit. Vois-tu, j'ai parcouru ton dossier. Et pour moi, cette option a été cochée par la main de ton père. Je me trompe?

J'ai tout mon temps. Et mon immobilité, le rythme patient de mes paroles sont autant de messages : Tu ne sortiras pas d'ici tant que je ne l'aurais pas décidé. Libre à toi de rendre les choses plus simple, ou de nous faire perdre notre temps.

Adelheid Friedrich

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Re : Rattrapages. [PV Adelheid]

Réponse 5 jeudi 18 février 2010, 21:17:55

   Toujours aussi agacée, Frig ferma la porte d'un geste las et s'installa sur la chaise. Elle ne voulait pas paraître impatiente, mais tous ses gestes, ses expressions, sa façon d'être la trahissait comme du sang sur la chemise d'un tueur en série se baladant en pleine ville. Une fois assise, elle posa son regard sur le sol. Elle détestait ce genre de situation, où elle ne pouvait ni fuir, ni rien faire. À part rester sage et répondre à ces fout... fichues questions.

   Adelheid prit les paroles de son professeur pour un sermon, et cela la faisait se sentir mal. Elle détestait par dessus tout être sermonnée. Elle fit la moue quand Jones fit allusion à son comportement en classe. Pensant avoir réussie son rôle de plante d'intérieur, elle était déçue. Mais il fallait avouer que cette façon d'agir n'était pas des plus discrètes, contrairement à ce qu'elle pensait.

   Ce fut avec une petite voix qu'elle répondit par un simple...

- Non...

   Après un soupir elle ajouta:

- Ce n'est pas ce que je préfère, en effet...

   Elle haussa les épaules, un peu comme pour s'excuser.

- Je suis désolée...

   Et elle finit avec un faible sourire. Frig pensait que ça ne devait pas être marrant pour les professeurs d'avoir des élèves qui ne s'intéressent pas au sujet... Mais il n'y a rien à faire pour eux... Comme il n'y avait rien à faire pour elle. Ses parents voulaient faire d'elle un médecin ou une avocate, ils voulaient un avenir de prestige pour leur jeune fille droguée et alcoolique (petits détails dont ils ne sont pas au courant, ou bien pas encore...)

- Je n'ai jamais choisi de venir à votre cours... Ce sont mes parents qui ont choisis pour moi, donc je viens, c'est tout...

   Frig se sentait gênée de devoir avouer son point de vue sur le choix de ses parents. Elle dévia le regard vers la fenêtre et si dit qu'il était temps de lui fausser compagnie. Ainsi elle se prépara à se lever de sa chaise.

- Si vous le permettez, je travaille ce soir, je vais être en retard...
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Érogène Jones

Humain(e)

Re : Rattrapages. [PV Adelheid]

Réponse 6 dimanche 21 février 2010, 01:40:50

La lumière du couloir s'est éteinte, et l'écho des voix, des rires du reste des élèves a disparut dans les escaliers. Ils sont seuls dans cette salle silencieuse, éclairée par la lueur blafarde des néons électriques. Face à la jeune fille, le professeur Jones ne laisse pas son sourire vaciller.

-Reste assise, Adelheid. Tu ne travaille pas le mardi soir.

Une remarque qui devrait au moins me valoir ta complète attention, petite proie. Beau visage toujours aussi affable, avec ces petits yeux rieurs qui l'observent derrière les verres de lunettes.

-Pas besoin de t'excuser. Tu as le droit de te foutre l'économie. Et au moins tu as la franchise de l'admettre... A vrai dire, c'est moi qui me sens désolé pour toi. Tes parents n'auraient pas du prendre cette décision à ta place. Certainement pas.

Il marque une pause et la regarde avec une étrange intensité.

-C'est eux qui t'ont forcé à venir au Japon, n'est-ce pas? "Raisons d'affaire, chérie. Dis au revoir à tout le monde, et ne fait pas cette tête, ce n'est que pour quelques années..."

Il semble sincèrement attristé par cette situation. Le ton de sa voix laisse presque entendre qu'il lui parle d'égal à égal. Situation, aussi horripilante soit-elle, qui n'est pas si incongrue : il semble réellement jeune et il n'est qu'un professeur intérimaire, embauché pour des cours de rattrapages. Dans d'autres circonstances, un verre à la main, par exemple, cette conversation pourrait presque paraître normale... Mais il n'est certainement pas normal de retarder une élève après le cours. Pas juste pour bavarder, pas sans quelque-chose d'important à lui dire.

Mais si tel est le cas, le professeur Jones ne semble pas pressé d'en arriver là. Et la jeune fille ne parvient pas à déterminer s'il fait simplement la conversation avant d'attaquer les choses sérieuses, où si ses paroles sont choisies avec soin et y mènent déjà, par un chemin qu'elle ne comprend pas encore.

-Tu sais, il m'est arrivé la même chose quand j'avais ton age. Raisons d'affaire, et je dois tout plaquer, quitter le Japon pour aller étudier à Paris.

La vérité, du moins dans les grandes lignes. Et Érogène s'en amuse beaucoup. Après tout, il n'a pas encore revu Kairi. Il émet un petit rire joyeux, communicatif destiné à instaurer un climat moins formel, plus convivial. Et aussi montrer à Adelheid qu'il n'est pas aussi japonais qu'elle l'avait cru au premier abord.

-Crois moi, les français ne sont pas plus tolérants que les japonais, en ce qui concerne l'intégration. Moi et ma saleté d'accent... Je n'avais aucun ami, et ça a été un vrai calvaire de se faire accepter. Et quand je suis parti, je n'étais toujours pas un des leurs. Pas complètement.

Il croise les mains sur ses genoux, et la contemple d'un air intrigué.

-Je n'ai pas la prétention de savoir ce qu'une fille comme toi peut bien ressentir. Mais de mon côté, à Paris... Je sais que je me sentais seul. A l'écart. Lorsqu'ils sentent qu'ils ne rentreront pas dans le moule, la plupart des adolescents choisissent de s'en couper complètement. Ce n'est pas... une sensation agréable.

Regard lointain, comme s'il laissait remonter des souvenirs. Mais il revient à Adelheid et lui offre un sourire amusé.

-Tu me trouve démago, pas vrai? Oui, évidement, je ne suis qu'un prof... Mais écoute, il faut que tu me dise. Comment est-ce que tu te porte Adelheid? Comment tu tiens le coup? J'ai vu de quelle manière tu regarde les autres élèves... Pour tes parents, je ne te pose même pas la question... Mais il faut que tu me dise si tu as trouvé des amis, des passe-temps pour briser cette espèce de mélancolie qui te colle à la peau.

Il la sent dérouté par sa franchise, mais elle ne répondra tout de même pas : Alcool et laudanum, un job dans un bar à hautesse, plus un type au cheveux blanc qui se bat comme un pro. Jones a fait ses devoirs, a retourné les bons placard et à interrogé les bonnes personnes. C'est même par ces personnes que tout a commencé, qu'il a choisit de la prendre pour proie... Mais pour l'instant, il ne veut pas y penser. Il se concentre sur cette posture attentive, qui suffit la plupart du temps à pousser les gens à vider leur sac.

Quelle image te fais-tu de moi, à présent? Un prof de plus qui te demande comment tu te sens puis de fera la morale, te donnera une tape dans le dos juste pour pouvoir rentrer chez lui et se dire qu'il a fait son travail? Ou est-ce que tu vois dans mes questions un dessein moins innocent... Cela, je compte bien le lire dans ton regard.
« Modifié: dimanche 21 février 2010, 01:47:12 par Érogène Jones »

Adelheid Friedrich

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Re : Rattrapages. [PV Adelheid]

Réponse 7 lundi 22 février 2010, 15:36:11

   Frig se figea. Comment pouvait-il savoir ce genre de détails de sa vie? Il n'y avait qu'elle qui savait où elle travaillait, et pourquoi. À moins que Jones l'ait espionnée, elle ne savait pas comment il avait put avoir ces informations la concernant. Surtout celles la. Elle se rassit derechef, légèrement paniquée, toute ouïe à Jones. Bien sûr, elle aurait bien voulu répliquer que c'était faux, mais elle se tut.

   Pourtant, il semblait si compréhensif. Adelheid, buvait chacune de ses paroles comme elle buvait de l'absinthe, en le regardant dans les yeux. C'était un discours qu'on lui avait répété mainte et mainte fois dans sa vie, quand le personnel scolaire prenait le temps de s'intéresser à son cas (assez désespéré il faut l'avouer). Mais ces belles paroles ne changeaient pas vraiment les choses, elle n'affectaient en rien la vie de Frig, ce n'est juste qu'une perte de temps.

   Mais au fond cela la touchait. Énormément. Mais étrangement elle ne faisait rien pour s'améliorer, et elle même ne comprenait pas pourquoi non plus. Peut-être parce qu'agir à court terme ne sert absolument à rien. Puis on s'en va, on oublie tout et on recommence à zéro. On fait comme si de rien n'était, on se sent mal parfois, et puis on s'en va. On oublie tout, et on recommence à zéro. Cette boucle perpétuait depuis (trop) longtemps, elle était ancrée à sa vie comme un boulet que l'on traine derrière soi. À chaque fois qu'on lui parlait de « son état mental », Adelheid éprouvait de l'angoisse. N'aimant pas qu'on lui dise la « vraie » vérité en face, elle niait toujours la réalité.

   Pour elle, ils n'étaient plus vraiment dans une salle de cours, mais ce n'était pas une discussion familière pour autant. Cependant Frig avait confiance (peut-être un peu trop), et cette conversation n'était que des paroles entre un professeur et une élève étrangère, rien de plus. Elle compatissait avec Jones, sincèrement. C'était quelque chose qu'elle ne connaissait que trop bien.

   Elle ne savait pas pourquoi il lui racontait tout ça, pourquoi à elle, et pourquoi ici, à cette heure. Vint le moment des questions. Des questions qui revenaient souvent dans la bouche des inconnus, mais jamais dans celle de ses proches. Et ça elle ne le comprenait pas. Pourquoi les gens qui ne la connaissent pas s'intéressent plus à elle que ses parents eux-mêmes? C'est leur devoir de s'occuper de leurs enfants, après tout. Mais c'est un domaine où ils ont tout raté. Deux rejetons drogués et alcooliques, n'ayant jamais vraiment vécus avec ceux qu'ils appellent « parents ».

- Je vais très bien, merci. Tout va bien, oui...

   Bien évidemment elle mentait. Pour ne pas changer... C'est une mauvaise habitude qu'elle a prise, et qu'elle gardera tout le long de sa vie.

- J'ai rencontré quelques personnes à Seikusu, puis... voilà... C'est tout.

   Elle n'avait aucune envie d'allé dans les détails, c'était personnel, puis cela ne le regardait pas, bien que Jones savait déjà beaucoup de détails sur elle. Frig leva le regard vers la fenêtre, s'impatientant, bien qu'elle savait que c'était malpoli. La pluie battait contre les carreaux en raisonnant dans la pièce. C'était le seul bruit que l'on pouvait entendre dans ce bâtiment maintenant désert. Et ça c'était quelque chose qui effrayait Adelheid. Ils étaient maintenant seuls, et elle ne pouvait pas s'empêcher de penser aux pires scénarios. Meurtre, viol, voir pire...  Elle n'avait qu'une hâte, c'était de partir d'ici, avant que ses pires cauchemars ne se réalisent.

   C'était étrange. Se sentir mal à l'aise, et pourtant, être en totale confiance avec son interlocuteur. Mais pas assez pour dire la vérité. Après quelques moments de réflexions, Frig finit par demander d'une voix hésitante:

- Je peux... disposer...?
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Érogène Jones

Humain(e)

Re : Rattrapages. [PV Adelheid]

Réponse 8 vendredi 26 février 2010, 14:52:08

-Non, tu ne peux pas disposer.

Jones la contemple, pensif, son indexe posé sur sa tempe. Avec une lenteur délibérée, il retire ses lunettes, pour en polir les verres d'un coin de sa chemise.

-Je ne te crois pas Adelheid. Je veux dire : Tout ne vas pas bien. Tu as rencontré quelques personnes, mais ce n'est pas tout...

Il arrête de nettoyer ses lunettes pour la regarder droit dans les yeux. Détaché, cependant, presque amusé.

-... N'est-ce pas?

A présent, petite proie, tu dois te demander si je sais quelque chose sur tes vilains petits secrets. Et mon regard gagne en intensité, pour le plaisir de te voir paniquer.

-Je vais te dire ce que je crois. Je crois que es seule, angoissée, et révoltée... Que tu vis au jour le jour, avec comme seul et unique objectif de te vider la tête, de t'empêcher de penser. Papa, maman, cette vie de merde et tout le reste. Rien de bien répréhensible, en soit. Mais les chemins que tu empreintes pour y arriver...

Il secoue lentement la tête.

-Jouer au mouton noir n'est pas une bonne idée, mais tu en as le droit. Tu as le droit de chercher à t'exclure du système, de t'habiller juste ce qu'il faut pour être complètement à part, avec une grosse étiquette marquée "je ne suis pas des votre, et allez vous faire foutre" au feutre indélébile... Tu as le droit de chercher à te détruire, de laisser ta rage pour tes trous du cul de parents dicter tes actes. C'est stupide, ça me fend le cœur, mais tu en as le droit.

Son ton est doux. Malgré la dureté de ses paroles, il ne cherche pas à la blesser.

-... En revanche, il y a des choses que tu n'as pas le droit de faire. Et tabasser des lycéens avec tes potes en fait totalement partit.

Nous y voila. Et je parie que tu n'as pas la moindre idée de ce que dont je suis en train de parler. Laisse moi te rafraichir la mémoire...

-Tous les profs en parlent, Adelheid. Kenzo, Yahei et un certain Tanaka. Toi et ce type au cheveux blanc, vous en avez envoyé deux à l'hôpital. Tanaka a faillit y rester.

Kenzo et Yahei, oui. Deux petits voyous pourris qu'il a ramassé dans un bar pour ses sales manigances. Ils étaient très remontés contre un couple qui leur avait flanqué une raclée, dans une certaine ruelle sombre. De quoi éveiller l'intérêt du prédateur en quête d'insolite... Trouver Adelheid d'après leur description a été un jeu d'enfant, et se faire embaucher pour lui donner des cours une formalité. Jones le chasseur, tranquillement assis sur sa chaise qui ment sans la moindre retenue. Les profs n'en savent rien, et Tanaka n'a qu'une simple éraflure. Mais il tient à mettre le sang froid de la jeune fille à l'épreuve. Une secousse pour la pousser à dire la vérité.

-A quoi est-ce que tu pensais, Adelheid?

Demande le gentil professeur, d'un air attristé. Je veux entendre ta version de l'histoire, disent ses yeux. S'il y a une personne à qui tu peux confier ce genre de chose, elle se trouve devant toi.

Adelheid Friedrich

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Re : Rattrapages. [PV Adelheid]

Réponse 9 vendredi 26 février 2010, 18:14:37

   Au début, elle affichait une expression neutre, cachant son empressement et son agacement. Vivement la fin de semaine, comme on dit... Cependant Frig s'attendait à quelque chose du genre: que son professeur la retienne, parce qu'il ne croit en rien à ce qu'elle lui répond, etc. Jones aurait bien pu la laisser partir, mais il en fit autrement. Pourquoi? Elle n'en savait rien, du moins pour le moment. Adelheid fixait son professeur dans les yeux, espérant un simple « Tu peux t'en aller maintenant. » ou quelque chose de similaire, qui lui donnerait l'opportunité de s'en allé.

   Et elle le fixait, toujours, tandis qu'il débitait ces mêmes paroles qu'elle entendait si souvent, bien que celles-ci furent plus directes. Bien sûr, cela lui blessait intérieurement d'être traitée de la sorte, mais elle tenait tête afin de ne pas perdre la face. Elle était assez orgueilleuse pour tenir à ce genre de chose. Le visage de marbre mais un peu tendu, Frig encaissait toute ces paroles avec indifférence. C'était la première et la dernière fois qu'elle le voyait, non? Alors qu'importe, ça ne sert à rien de tout prendre à cœur. N'est-ce pas...?

   Mais les accusations portées contre elle furent graves, et même très grave. Frig ne comprenait rien et était prête à tout nier tout en bloc. Elle n'avait jamais rien fait de tel, cela va de soi, elle n'en aurait jamais eu le courage. D'abord, elle était persuadée que Jones se trompait de Friedrich. Cela n'aurait pas été étonnant d'entendre parler d'un type blond assez spécial qui aurait botter le cul à plusieurs lycéens qui lui aurait un peu trop marché sur les pieds, et qui avait quelques traits en communs avec Frig. Or elle se trompait. Elle se trompait sur toute la ligne. Et Jones aussi, d'ailleurs.

   Elle lança un regard offusqué à Jones, détruisant en mille morceaux sont indifférence. Adelheid s'attendait à tout, mais jamais elle n'aurait pensé entendre ça. Ces détails, ils étaient censés ne jamais refaire surface dans sa vie. Mais hélas, quelqu'un décida du contraire...

   Bien sûr, elle prenait très mal le fait qu'on la considère comme coupable de ce qui est arrivé à ces trois baltringues de première. La norvégienne s'empourpra de colère et elle frappa de ses maigres poings le bureau, bien décidée à éclaircir ce malentendu.

- Sachez tout d'abord que je n'y suis pour rien dans toute cette histoire. D'ailleurs je ne savais même pas qu'ils étaient au lycée ni qui ils étaient.

   Frig n'avait aucune envie de se remémorer ces faits remontant à quelques nuits, mais elle du se forcer.

- C'est eux qui nous ont cherché! Ils nous suivaient dans la rue en pleine nuit, puis ils nous sont tombés dessus dans un cul de sac... Si j'étais toute seule, Dieu seul sait ce qu'ils auraient fait de moi et je ne veux pas la savoir.

   Cette idée la répugnait. Se faire violer dans une ruelle sombre par trois sales types n'était pas ce qu'elle préférait faire le soir. Quelle idée de sortir habillée de la sorte en pleine nuit, aussi... Elle le savait, ça. Mais les circonstances ont fait qu'elle dut sortir cette nuit là.

- Bref, s'il n'était pas là, j'aurais sûrement finie violée et dépouillée de mon restant de dignité. C'était de la défense, tout simplement. Et je n'ai pas participé à la raclé qu'il leur à foutu. Je ne vois pas pourquoi vous me retenez.

   Ceci dit calmement, elle se réinstalla contre le dossier de la chaise et croisa les bras, les joues toujours rouge de colère. Ces trois cas sociaux avaient eut de la chance, car ils étaient encore en vie. S'ils étaient tombés sur le grand frère, ils auraient eu un peu moins de chance...

   Maintenant Frig était vexée comme il n'y a pas, ses sourcils blancs arqués au-dessus de ses yeux noirs. Cette fois-ci elle ne pensait pas à s'en aller, tant que les choses n'étaient pas revenues au clair.

- Parce que c'est quoi, leur version des faits?

   Soupira-t-elle, profondément exaspérée et dépassée par ce qui se passait.
« Modifié: vendredi 26 février 2010, 18:26:25 par Adelheid Friedrich »
{ T h è m e } - { F i c h e }

Mens vinteren er stille hvit og mens våren er golden sollys
Den gamle vandreren går mens høsten er blodig rød, evig og evig





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