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La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

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Erika Landry

Humain(e)

La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

mardi 12 mars 2019, 16:41:49

« Ils t’admirent beaucoup et ça me fait peur. Ne nous en veux pas, mais ils ne peuvent prendre exemple sur toi. »

Erika se passait les mots de son frère en boucle en son esprit comme d’un chant rythmant chacun de ses pas. Elle n’avait pas vu ses deux neveux depuis des mois, et à sa seule visite ni Erik ni sa femme – aussi douce et gentille qu’elle pouvait être aux yeux de ses voisins – ne l’avaient lâchée sur l’image qu’elle renvoyait à leurs fils.

- Tu es si téméraire, Erika ! C’est bien, mais pas pour nos deux sucres, Erika ! se répétait-t-elle à voix haute en frappant des bottes sur les quelques grosses pierres sur son passage.

Elle s’était contentée de croiser les bras et d’écouter leurs sermons nappés de politesse sans le moindre commentaire. Qu’aurait-elle pu contester, de toute façon ? S’ils étaient deux à s’y mettre d’accord, à craindre le jour où l’un de leur deux marmot demanderait un petit voyage à leur tante, elle n’aurait son mot à dire. Dans le principe, cela dit, Erika aurait préféré accueillir un peu plus de colère pour au moins les faire taire.

C’était le cœur pincé qu’elle parcourait d’anciens sentiers débraillés par le temps et les rares passages, ne levant les yeux vers l’horizon seulement pour souffler. Il lui était rare de ne pas rester attentive au monde qui l’entoure, mais Erika ruminait un peu de trop pour s’en préoccuper. Pourtant, c’était une amoureuse incontestable de la nature, autant dans sa cruauté que dans sa plus pure tranquillité. En général, elle ne rencontrait que peu de problèmes sur sa route à moins de volontairement les provoquer, alors Erika se disait là qu’elle pourrait se permettre un peu plus d’imprudence que de coutume.
Le coucher du soleil commençait tout juste à diffuser ses chaleureux rayons au travers des feuillages et les ombres engloutissaient progressivement les passages les plus étriqués. Se frottant frénétiquement les avant-bras sous la fraîcheur de la brise naissante, Erika ralentissait le pas et s’étirait à plusieurs reprises, souvent consciemment pour se réveiller l’esprit et reprendre en énergie. Dans son besoin de se dépenser suite à cette petite brimade familiale, elle s’était lancée à l’aveugle sur un chemin qu’elle ne connaissait que de trop peu. « Parfois, je me demande si plutôt que du courage, ce ne sont pas des élans d’appel au suicide », avait ajouté son frère. « Tu cherches le risque à t’en saigner les mains, mais un jour tu ne t’en relèveras pas, tu sais. »
Elle soupirait à l’image d’Erik lui envahir de nouveau l’esprit. La demoiselle réfléchissait fébrilement à ces mots, mais ne trouvait aucun exemple pour appuyer ses propos. La réalité lui paraissait en toute chose différente : ce n’était que la faute à pas de chance. Erika ne prenait aucun goût à provoquer de telles situations pour son pur plaisir, mais cela lui arrivait si souvent qu’on pouvait effectivement commencer à se poser des questions, et à écarter l’hypothèse du hasard.
Elle secoua abruptement la tête pour se reprendre et mettre de côté ces soucis qui, pour l’heure, ne lui paraissaient que superficiels.

Tout au long de la journée, la demoiselle avait entendu quelques animaux se promener et lui tourner autour, sans que cela ne soit suffisamment régulier pour en conclure la moindre prise en chasse. Le climat et la route lui avaient semblé suffisamment cléments pour considérer qu’il n’était pas la peine de s’embêter à trouver un abri à consolider ; elle se contenterait bien d’un banal feu de camps et de sa cape pour se couvrir. Peu de prudence, certes, mais aussi peu d’efforts.
Elle s’était installée au bord d’une petite montée en pierre bordant une montagne. La roche dans le dos et quelques troncs d’arbre lui faisant face, Erika avait érigé son petit feu de bois, qu’elle fixait longuement en se demandant si devait-elle s’embêter à cuir la viande des deux gros rongeurs trouvés un peu plus tôt, ou si pouvait-elle sauter un repas.
La première solution lui paraissait la plus raisonnable.
Une fois dépecés, vidés et placés au bout d’un couteau, leur chaire cuisait rapidement et répandait une odeur forte aux alentours. En avalant une partie de son repas, Erika titillait son feu pour en raviver les flammes à plusieurs reprises. Elle avait pensé, à raison, que ces quelques flammes auraient été suffisante pour repousser quelques créatures téméraires autour d’elle, si elle devait en rencontrer. Pourtant, cela ne l’avait pas empêchée de dresser les oreilles à l’entente de feuillages perturbés par d’inconnus mouvements.

S’efforçant de rester dans une position de détente, Erika se remémorait les paroles de son père concernant ce type de situation. « Fais beaucoup de bruit et utilise le feu. La plupart de ces sales bestioles prendront la fuite. N’autorise jamais à ton corps le moindre sursaut de panique. » Habituellement, elle suivait ces consignes à la lettre, sans tellement se poser d’autres questions, mais il lui arrivait de se laisser s’abandonner à sa curiosité, et à se demander : et si… ?
Sortirent des buissons et se révélèrent à elle cinq têtes curieuses de loups, s’avançant vers elle d’un pas prudent. Leur fourrure dégarnies traduisaient des difficultés récentes de survie, et cette posture abaissée lui montraient autant de frayeur que de détermination. Aucun chef de meute ne semblait répondre présent, si ce n’était une femelle un peu plus mise en avant que les autres. « Un groupe tout juste affaibli », en avait-elle conclu en les observant ainsi.
Auparavant, elle avait déjà échangé quelques regards avec une meute de loups. Ce n’étaient pas les bêtes les plus agressives, au contraire même, ils se contentaient de passer leur chemin, bien qu’ils se laissaient quelques secondes de curiosité, où Erika pouvait laisser libre court à sa contemplation. Au contraire de cela, un loup affamé ou une meute en danger pouvaient amener à la pire des situations pour un humain isolé, elle en avait bien conscience.
Erika respirait, lentement, pour s’aérer l’esprit et réfléchir à la situation. Il ne restait qu’à peine de chaire cuite pour contenter les cinq loups, et d’un élan de bienveillance, elle se serait volontiers laissée cuire pour les contenter, mais il lui fallait rester sérieuse et prendre une décision. L’hésitation de la meute, malgré la volonté de nourrir leur semblable, ne durerait pas bien longtemps.
Elle avait tentée de faire rouler sa nourriture restante jusqu’à eux, mais n’avait seulement réussi qu’à leur faire faire un léger bond de chat surprit, alors que leurs yeux luisant ne se décrochaient pas des siens.

Erika s’était élancée sur la roche pour en escalader de quoi passer à la plateforme supérieure la plus proche. Cinq loups affaiblis, peut-être. Mais cinq loups tout de même. Son équipement pendait faiblement au bout de sa ceinture, elle n’eut que quelques secondes pour les remettre plus ou moins bien en place après s’être relevée sur un chemin terreux bordant la montagne un peu plus plat. En jetant un rapide coup d’œil en contre-bas, elle perdit de vu la meute, mais avait capté, du coin de l’œil, du mouvement faire le tour du flanc pour la rejoindre.
Elle repéra un chemin plus étroit par lequel pouvait-elle tester une vieille stratégie qui fonctionne toujours à merveille contre un groupe conséquent d’humains. Pouvait-elle en dire autant de loups ? C’était à voir. Elle s’y aventurait prudemment mais non sans rapidité lorsqu’elle les entendit approcher.
Seuls deux d’entre eux arrivaient à tenir l’un à côté de l’autre sur ce chemin, mais se séparaient rapidement de peur de glisser. Ce n’était pas bien haut, mais suffisamment pour ne pas en apprécier la chute. Erika progressait en marche arrière, une main au derrière de son dos pour prévenir de tout obstacle, l’autre brandissant son épée. Le pas ralentissant, Erika laissa la bête à la tête de fil s’approcher d’autant plus, et attendit l’attaque.
Comme elle l’avait espéré, le loup avait attaqué d’un bond, et celui au derrière dû perdre quelques secondes de temps pour lui laisser la place de prendre de l’élan. Tout ne se jouait que de patience et de bons réflexes, Mais Erika ne l’avait pas lâché des yeux et pouvait se décentrer des autres aisément. Un coup rapide fendant l’air par le bas avait suffit à sa lame à se planter en plein dans le flanc de l’agresseur, à perdre l’équilibre et à achever sa blessure dans sa chute. Reprenant contenance et accrochant son regard dans celui du suivant, Erika espéra qu’elle pourrait s’occuper ainsi d’eux, les uns à la suite des autres.
Le second fut également un succès, mais à partir du troisième, la chose se compliquait. Le chemin gagnait progressivement en largeur, et lui retirait de cet avantage. Quand au reste de la meute, bien qu’étonnement, elle ne se décidait pas à fuir, elle commençait à s’adapter aux mouvements de l’humaine et à se positionner autrement.

   - Merde… s’était-elle permise de jurer en murmures, les jambes qui commençaient à fatiguer.
« Modifié: mardi 12 mars 2019, 23:58:50 par Erika Landry »

Ars Cimiterio

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Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

Réponse 1 mardi 12 mars 2019, 22:35:53

Ce voyage se poursuivait depuis de longs mois. Autant de chausses remplacées et de souvenirs dépassés par les nouveautés découvertes. Régulièrement, il lui fallait sortir du refuge de sa place forte. Il lui était nécessaire d'arpenter ce monde qu'il affectionnait, de parcourir les terres dont il croyait en avoir la charge. Le visiter et revisiter à l'excès, malgré le passage des années et des siècles. Le Démon avait hâte de voir les changements qui ont pu agiter ce paysage, dont la nature fut préservée et où les animaux dominaient encore leurs terrains de chasse. Sa pire crainte étant que cela aussi, ne soit devenu un éclat périmé du passé, et que l'artificiel puisse endommager ces territoires vierges. Alors qu'il approchait de plus en plus du grand bois, longeant une rivière profonde, il se mit à articuler à voix basse, ses mots appuyés par le piaillement d'oiseaux et réchauffés par un soleil haut dans le ciel.


"Arrivé au massif des terres sauvages,
Un sourire lascif baigna mon visage.
De mes traits éreintés, la liesse me gagna,
Car de mes pas pressés, la fatigue me quitta.

En ce jour, je vins me reposer sous l'arbre,
Dont jadis au sommet, je plantai la graine.
Mon séjour pour raviver mon âme sereine,
Avant l'aurore du repos sous le marbre.

Quelles fraîcheurs dans cette vieille campagne ?
Tant de forêts et de vies dans cette montagne,
Avec la voix du vent pour toute compagne."



Satisfait de ses quelques rimes, il réajusta son sac tombant sur l'épaule. Le Démon fini alors par entrer dans cette forêt, où les traces de passages d'animaux étaient tout autour de lui. Le passage était encore clair, mais atteindre le sommet lui prendrait du temps. Il n'était cependant plus si hâtif dans ses pas depuis qu'il marchait sur le sol meuble du bois. A l'évidence, il redécouvrait avec plaisir un sentier qu'il avait beaucoup emprunté, et il comparait ce qu'il percevait avec ce dont il avait le souvenir. Une pensée l'amusa fugacement devant le calme qui l'étreignait, en songeant à ses espions et assassins disséminés de par les pays et les mondes. A toutes les affaires en cours dont il s'était donné la charge. A toutes les personnes qu'il songeait à manipuler et détrôner pour garder un équilibre précaire en place. C'est alors qu'il souffla. Je dois penser à autre chose, je suis ici pour me calmer avant de reprendre le travail.

Le Démon parcourut une grande partie de ces lieux sylvestres et fit diverses pauses. Ces terres sauvages étaient gigantesques, et on avait vite fait de s'y perdre. Tenant une carte mentale assez précise et profitant des étoiles lors des nuits pour s'orienter, son voyage restait paisible. Il tenait les animaux en respect grâce à sa magie, et les seuls qui l'approchaient étaient tués décemment pour lui servir de repas, dont les restes retournaient à la nature après son départ. Ses bivouacs n'avaient pas le confort de sa demeure, mais il reconnaissait volontiers apprécier cette sensation de froid et de doute propre aux périples. Heureusement, son manteau était chaud et doublé, approprié à des telles virées. Il dormait assit aux pieds des arbres, l'épée détachée et la main sur la garde, toujours à rechercher la vigilance, l'illusion de se sentir en sécurité. Même si tout être endormi était une proie facile. Il en avait conscience, mais la paranoïa était un ennemi encore plus dangereux qu'une nuit en pleine forêt.


Le troisième jour, le vent lui apporta quelques sons indistincts. Ces deux dernières journées furent calmes et rien ne troubla son ouïe, mais dans le lointain résonnèrent différents sons, entre jappements, grognements et râles. Des loups habitaient cette forêt, ils devaient être aux prises avec une proie coriace. Mais de la mémoire de l'Ancien, il n'y avait pas tant de bestioles et créatures qui pouvaient énervaient ces canidés de la sorte. Curieux, et étant sur les routes avant tout pour redécouvrir le monde, il se hâta afin de trouver la réponse. Se déplaçant avec célérité, il enjamba hors sentier les racines et buissons, escaladant buttes de terre et rochers adoucis par le vent et la pluie. Il usa de sa nature de changeforme pour allonger ou rétrécir ses bras et jambes pour faciliter la traversée des différents obstacles. Les bruits étaient plus proches, mais les feuillages masquèrent sa vue. L'impatience le saisit et la violente envie de brûler ce qui gênait sa vision fit de même. Bien incapable d'invoquer de telles flammes, il dû se contenter de courir. Mais un corps de loup à l'agonie lui indiqua le chemin. Il était à une bonne dizaine de mètres de lui, mais reconnaître une trace d'épée n'avait rien d'exceptionnel. Un individu parcourait également cette forêt et cherchait à fuir les loups. La réflexion du Démon s'accéléra. Tuer les loups sans raison n'était pas envisageable. Mais sauver cette personne favoriserait la collecte d'informations. Il savait pertinemment ce qu'il allait faire avant que de telles pensées ne l'effleurent. Parler avec les autochtones et les aventuriers faisaient parti des moments les plus instructifs sur l'avancée des civilisations. La décision était prise. Un dernier regard sur le loup désormais éteint, et ses cheveux blancs s'agitèrent, signe qu'il s'était remit en route. Il tendit l'oreille aux bruits d'affrontements, et leva les yeux. Une femme se trouvait acculée sur un chemin. Un autre loup lui bondit dessus, et sa viande inanimée s'échoua à quelques mètres de lui, dans un craquement sinistre. Le changeforme ne pouvait escaladait rapidement la paroi sans révéler ses tours, et il préférait éviter cela. Contrôler les loups était alors impossible pour la même raison. Haute de bien quatre mètres, le démon n'eut pas beaucoup de choix s'il voulait aider sans pour autant dénoncer sa nature. Un claquement de langue frustré l'anima, et se positionnant dans le coin de l'œil de la voyageuse, il s'éclaircit la voix.

"Ma Dame ! En bas, sur votre droite ! Sautez, je vous rattraperais ! Les loups mettront du temps à faire le tour !"

Erika Landry

Humain(e)

Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

Réponse 2 mardi 12 mars 2019, 22:57:07

Erika eut le mauvais réflexe de tourner la tête vers la provenance de la voix. Elle eut à peine le temps de percevoir la silhouette parmis les ombres du contre-bas qu’elle avait senti la poussière se lever en sa direction. Le troisième loup s’était décidé à bondir à l’instant même où l’attention de la demoiselle s’était détournée.
Par réflexe, Erika leva le bras et serra le poing, réceptionnant la morsure de la bête, les crocs se plantant d’abord dans le cuir, ensuite dans la chaire. Elle plissa le front d’une douleur contenue, mais s’étonnait tout de même de la faiblesse de sa mâchoire, différente de ce qu’elle avait pu connaître auparavant.

Elle fit faire un tour rapide de son bras autour de la tête du loup pour s’en défaire, et lui asséna un coup de coude de l’autre. S’acharner ainsi sur ces pauvres bêtes ne lui faisait pas plaisir, mais il n’était plus tant aux bonnes volontés. Sa blessure la lançait, et perdre son temps sur cette sensation aurait pu lui être fatal. Mais le recul du loup avait fait reculer les deux autres, lui laissant le temps de jeter un dernier coup d’œil vers l’inconnu avant de sauter.
Glisser légèrement du pied lui provoqua un petit gémissement soudain de panique, bien qu'elle ne se soit rattrapée de justesse. Une fois réceptionnée, elle prit le temps de souffler pour reprendre ses esprits, tout en levant les yeux vers les loups restant. Sa bouche s’entrouvrait, certainement pour exprimer sa reconnaissance, mais elle en oubliait de produire le moindre son.

Ars Cimiterio

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Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

Réponse 3 mardi 12 mars 2019, 23:10:05

Je déteste les amateurs...

Le Démon avait pensé cela avec une certaine frustration. Il s'était exprès placé là pour qu'elle puisse le voir sans détourner son attention des loups, et pourtant... Elle avait relâché son attention. Face à des loups affamés, elle trouva judicieux de regarder ailleux. Serrant les dents, il la vit recevoir une importante leçon de la nature elle-même : faire attention à ses priorités. Les jeunes de nos jours... Et le temps de penser à tout cela, la voilà qui défiait enfin la gravité, et il la réceptionna comme il l'avait annoncé. Il n'eut malheureusement pas le loisir de faire attention à sa plaie pour l'instant. Maintenant qu'il était face à elle, il fit attention à ses expressions. Elle semblait vouloir souffler, et il lui pressa la main dans le dos.

"Plus tard le repos, des loups affamés ne lâchent rien ! Par là !"

Indiquant alors la voie d'une main et la forçant à prendre cette direction de l'autre, le Démon jeta un regard aux loups qui avaient entamés leur demi-tour. Le terrain était accidenté pour tous, mais l'Ancien aidait du mieux possible la Dame à avancer à travers ce parterre de végétation rampante. Ne pas les entendre ne signifiait pas être hors de danger, et il vallait mieux fuir dans l'instant !

Erika Landry

Humain(e)

Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

Réponse 4 mardi 12 mars 2019, 23:29:03

Erika ne se fit pas prier et le suivait sans rechigner. Il était ardue de voir où ils s’enfonçaient dans une telle obscurité, mais elle était sûre d’une chose ; tout comme son interlocuteur l’avait si bien spécifié, un loup affamé n’abandonne pas si facilement, et à cela elle s’était permis un léger hochement de tête. Courir, certes. Mais mis à part la confrontation, elle ne voyait d’autre solution.
Pour autant cette même confrontation n’avait pas donné de grands résultats.

A l’arrière, elle n’entendit aucun bruit de vivant proche. Était-ce le moment pour enfin décrocher un mot ?

- Vous... avez une idée d’où on va ?

Ce n’était qu’une question simple, à laquelle elle tentait de répondre par la même occasion. Mais autant qu’elle sentait la colère intérieure monter d’avoir laissé de côté sa prudence habituelle – malgré ce que pouvait en penser son frère, elle regrettait de l’avoir fait en des terres qu’elle ne connaissait pas sur le bout des doigts.

Ars Cimiterio

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Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

Réponse 5 mardi 12 mars 2019, 23:39:37

L'expérience ne faisait pas tout, et à dire vrai, même s'il venait de cette direction, la forêt était trop sauvage, trop dense pour se souvenir d'un chemin parcourut à la hâte. Une fois revenu sur un terrain plus plat le long d'une falaise, il fit signe de ralentir. Autant profiter de pouvoir marcher droit pour reprendre son souffle un instant. Son regard se posa sur la blessure que le loup lui avait infligée. Le pire serait l'infection, la gueule de ces animaux n'étaient pas un endroit sain, loin de là. Il profita de ces quelques instants de répits pour totalement ignorer sa question.

"J'espère pour vous que vous n'avez rien contre le feu." Fit-il en désignant les traces de crocs.

Cautériser était le moyen le plus sûr et efficace, mais pour cela, ils devraient se poser quelque part et allumer un feu. Avec les loups à leurs trousses, cela relevait de l'insouciance. Chaque problème à la fois. A flanc de montagne...

"A flanc de montagne, commença-t-il en reprenant ses réflexions, il est sûrement possible de trouver des cavités, peut-être même en hauteur, où les loups ne pourraient nous atteindre. Notre meilleure chance est de longer la falaise en espérant en trouver une avant que les loups ne reviennent."

Le terrain redevenait accidenté, et les faune locale gagnait certainement de la distance entre eux.

Erika Landry

Humain(e)

Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

Réponse 6 mardi 12 mars 2019, 23:54:43

- J’espère que vous n’avez rien contre le feu.

Machinalement, Erika avait secoué la tête calmement. Pour qui la chose pouvait être agréable ? De sacrés loustiques, songeait-elle, certainement. Bien qu’elle se savait plutôt résistante à la douleur, ce n’était pas quelque chose qu’elle attendait avec impatience.

- A flanc de montagne, il est sûrement possible de trouver des cavités, peut-être même en hauteur, où les loups ne pourraient nous atteindre. Notre meilleure chance est de longer la falaise en espérant en trouver une avant que les loups ne reviennent.

Nouveau hochement de tête. « Mais oui, quelle idiote… » Que cette phrase eut été prononcée à voix haute ou en pensées, elle ne le savait pas. Le soupire, néanmoins, était bien présent. Elle n’avait pas tellement l’habitude de se faire aider, c’était, à vrai dire, souvent le scénario contraire. La situation lui paraissait autant frustrante que déroutante, chose qu’elle tentait, tant bien que mal, de ne pas exprimer.

Il ne leur avait pas été difficile de trouver ce qu’ils cherchaient ; l’entrée d’une cavité s’offrait à eux, malgré sa complexité d’accès. Erika considéra les alentours. Son buste se gonflant d’une longue inspiration, elle exprima, dans son soupire, un agacement contenu à l’idée que son bras endoloris puisse nuire à sa capacité d’escalade. Ce n’était pas bien haut, il suffisait d’avancer et de s’accrocher pour quelques mètres d’une pente malmenée par le temps, puis de trois ou quatre prises sur un mur vertical, mais néanmoins pleinement accessible.
Il lui fallait juste, l’espace d’un instant, utiliser ses deux mains.

On lui parlait souvent d’une forme de fierté mal placée, chose qu’elle n’avait jamais voulu nier. Elle progressait sans un regard en arrière, puis prit sur elle pour se hisser jusqu’à l’entrée du renfoncement, satisfaite, finalement, de ne pas avoir senti tant plus de douleur que ce à quoi elle s’était attendu.

- Ici, ça ira ?

Ars Cimiterio

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Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

Réponse 7 mercredi 13 mars 2019, 00:11:08

La vue de la dame était encore bonne, et elle remarqua un passage avant lui. C'était bon signe, même si relativement maigre comme raison de se réjouir. Quand elle le questionna, il hocha simplement de la tête avec un "Parfait." des plus sobre. A son étonnement, elle ne demanda aucune aide pour escalader, et entama seule son ascension. Amusé, blasé et surprit de la voir souffrir davantage à la place de demander de l'aider, il mit à profit le temps qu'il venait de gagner sans rien faire. Tandis que l'attention de son compagnon de voyage était focalisée sur sa manière de gravir la roche, il étendit sa conscience dans les bois, cherchant un petit animal. Il décela un lapin, et lui suggéra de venir à lui. La pauvre bête devenue obéissante se montra et un dague effilée lui perça le ventre. Accourant vers le lapin encore chaud, dont le duvet marron se tâchait de sang, il en attrapa le corps pour revenir rapidement près de la falaise. Utiliser sa magie lui dévoila aussi les loups, dont l'appétit grondait furieusement !

La Dame était arrivée en haut, et il lui lança le repas quelque peu éventrés sans cérémonie, avant de se hâter à son tour, le bruissement des pattes martelant le sol, tout proche. Le Démon regagna la cavité, quelque peu gêné par son épée et surtout l'absence de sa métmorphose. Les canidés étaient là, sous eux, essayant de sauter, leurs aboyements de colère et de désespoir avaient fait taire les oiseaux. Il souffla un instant avant de regarder la blessée.

"Comment vous portez-vous ?"

Erika Landry

Humain(e)

Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

Réponse 8 mercredi 13 mars 2019, 00:32:30

Accroupie au sol, elle avait déposer ses affaires à ses côtés, et en avait profité pour y placer le lapin sur le dessus de sa sacoche.

- Hmm…


Elle enlevait son gant et son brassard non sans une petite grimace au contact du cuir frottant sur sa plaie puis releva la manche de sa chemise. Agrippant son poignet, elle considéra la blessure un instant, le sourcil haussé dans son observation.
A son sens, ce n’était pas si grave, mais le sang avait bien coulé.

- Ça aurait pu être pire. Ma fierté par contre, c’est une autre histoire, soufflait-elle.

Commençant à passer un tissu sorti de sa sacoche pour retirer le sang gênant sa vue, elle leva les yeux vers lui et prit le temps de le considérer un instant, la mine réfléchie. Elle n'était pas habituée à rencontrer du monde en pleine nature et aimait à se complaire dans sa solitude, après tout.

- Merci ou toutes mes excuses, je ne sais lequel des deux choisir…

Ars Cimiterio

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Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

Réponse 9 mercredi 13 mars 2019, 00:48:20

Ah, sa fierté en avait prit un coup. C'était la raison de son comportement étrange. Le Démon essaya de rire de cela, mais sans succès. Mais entre le choix de lutter seule par fierté ou de saisir l'opportunité d'une aide inattendue, elle choisit l'opportunisme par instinct. Et cela... C'était quelque chose qui méritait d'être récompensée. Vue qu'il l'avait aidé, autant dire qu'il lui avait déjà donné un incroyable présent. Néanmoins, il observa la blessure de la dame. Peu profonde, avec les bons soins, elle cicatriserait bien, mais cela restait une morsure de loup et il ne fallait pas prendre cela à la légère. Et en parlant de loup, s'ils pouvaient avoir la décence de se taire, ce serait sincèrement agréable... Bien qu'il ne cherchait pas à leur nuire, leur vacarme était insupportable pour quelqu'un comme lui qui ne tolérait pas les gérémiades. Ces loups ressemblaient presque à des chiots quémandeurs, pour lui !

"Ne vous en faîtes pas pour votre fierté, vous pourrez toujours tirez des enseignements de ce qu'il vient de se passer pour l'avenir. C'est si vous n'apprenez rien de vos erreurs qu'elle sera irémédiablement blessée." Puis il eut comme un sursaut et attrapa la main valide de la Dame. "Il faut stériliser la plaie. Avec les bactéries que contient ce genre d'animal dans sa gueule, vous pourriez subir de graves conséquences à l'avenir si vous prenez ces plaies à la légère." Le Démon soupira. Il sorti de sa poche un fil dont il se servit pour nouer ses cheveux blancs, et il fixa la Dame dans les yeux. "Je peux accepter vos excuses ou profiter de vos remerciements uniquement si vous me laissez vous soigner."

Erika Landry

Humain(e)

Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

Réponse 10 mercredi 13 mars 2019, 01:20:10

Son geste lui procura un léger sursaut de surprise. En bonne solitaire, elle n’était plus habituée à être approchée, pour quelque raison que ce soit. Que ce soit hors ville ou en pleine taverne, Erika prenait toujours le soin de limiter au mieux ses interactions, si ce n’étaient des consignes de missions ou l’écoute d’histoires farfelues d’habitants l’entourant.
La tête penchée, elle l’écoutait patiemment dans un sourire.

- Bien, marché conclu, riait-elle doucement.

Erika s’était pourtant sentie capable de s’occuper de cette blessure elle-même, mais elle n’avait pas eu le cœur à refuser. Les hurlements des loups, toujours présents, atteignaient ses oreilles comme d’un couteau de culpabilité dans l’âme. Elle avait l’habitude de chasser et de repousser tous prédateurs évident, mais néanmoins, elle ressentait toujours ce pincement à chaque coup infligé à de pauvres bêtes en proie de survie. Tout comme elle, certainement, quand bien même se sentait-elle gâtée d’un certain confort.

Ars Cimiterio

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Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

Réponse 11 mercredi 13 mars 2019, 01:48:33

Sans sourire, il hocha la tête quand elle accepta de se faire soigner. Cela n'allait sûrement pas lui plaire, après tout, il n'était pas équipé d'onguent ou de quoi que ce soit un peu stérile. Le feu. Il avait déjà évoqué l'idée, mais là, c'était sans doute le mieux. Le problème était... Le Démon pencha la tête en contrebas, et contempla une certaine nuisance sonore. Ils étaient belliqueux, affamés, et bien trop gâtés. La dernière décennie où il posa les pieds ici, les loups avaient plus de fierté, de prestance. Faire appel à eux était une preuve de leur noblesse, et maintenant... Créatures chétives et sottes, ironiquement dévorées par leur faim. Silence ! Et les loups commencèrent à cesser leurs jappements. Il ne voulait pas user de sa magie, mais elle ne devrait pas avoir remarqué cela. Et sans bois, il faudrait brûler des affaires et ce serait ridicule. Partez. Puis, attendant un peu qu'ils soient hors de vue, il se mit à lui répondre.

"On dirait qu'ils en ont eu assez. Désolé de le dire, mais je vais devoir cautériser vos plaies. Je n'ai rien pour amoindrir la douleur, mais je suis certain que votre fierté ne s'en remettrait pas si vous ne parveniez à subir cela, donc je ne m'en fais pas !" dit-il avec tout le sérieux du monde, mais étrangement, on sentait une volonté mesquine à l'oeuvre.

Se redressant, il se laissa glissa le long de la paroi rocheuse et alla chercher du petit bois qui servirait à alimenter le feu pour cautériser. Du métal chauffé ferait l'affaire, pour peu qu'elle accepte de subir cela. Après quelques minutes, où il faisait attention à ce qui l'entourait et aux loups, il attacha son petit fagot dans une liane de fougère avant de remonter avec du bois, plus difficilement que la première fois.

Erika Landry

Humain(e)

Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

Réponse 12 mercredi 13 mars 2019, 09:49:04

Erika battait des cils d'un air plus que circonspect. Il ne s'était passé que trop peu de temps pour que les loups se décident à se taire aussi rapidement et si abruptement, surtout affamés qu'ils étaient, la chose lui paraissait étrange. Néanmoins, elle préféra mettre cette pensée de côté pour l'heure.

Elle observait l'homme tandis qu'il lui parlait et se déplaçait sans un mot. Son sourcil toujours haussé et ses deux grandes billes noisettes traduisaient sa curiosité. De sa sacoche elle sortit un petit soufflet en bois, un accessoire qu'elle avait gagné autour d'une partie de cartes qui lui était plus utile qu'elle ne l'aurait cru pour allumer un feu en tous temps, qu'elle lui tendit.

- La douleur n'est qu'une sensation passagère, c'est le résultat qui compte, se décidait-elle finalement à lui répondre. Je réalise que je ne vous ai pas encore demandé votre nom. C'est Erika, de mon côté. Et vous ?

Malgré son air de curiosité au visage et les picotements dans son bras, elle ne quittait pas son léger sourire jovial habituel. Elle n'était peut être pas une grande sociable, mais un peu de bonne humeur ne faisait de mal à personne.

Ars Cimiterio

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Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

Réponse 13 mercredi 13 mars 2019, 10:56:44

Le Démon l'écouta avec attention une fois remonté. Visiblement, elle allait accepter la cautérisation, c'était sage et il afficha un léger sourcillement d'approbation sur son visage. Alors qu'il préparait le feu en frottant vigoureusement des bouts de bois sur de la végétation séchée, la Dame se présenta poliment. Il ne répondit pas immédiatement, se concentrant sur le départ du feu. Une fois les premières braises transformées en flammes, il se saisit du soufflet qu'elle lui présenta et s'assura que le feu durerait assez grâce à cet outil. l'Ancien essuya sa dague encore enduite de l'hémoglobine du lapin, et présenta la lame au feu.

"Si vous avez faim, je peux aussi faire le lapin maintenant." Puis il posa sa lame au bord des flammes encore timides, et regarda Erika. Il réfléchit rapidement à comment se présenter, mais il décida de donner son vrai nom. Parfois, entendre quelqu'un nous appelait pour soi-même et non pour celui qu'on mettrait, était un remontant efficace, et cela lui permit d'oublier un tant ses ambitions. "Je me prénomme Ars." Un sourire distrait vint étirer ses lèvres quand il ajouta. "C'est bien la première fois que je rencontre quelqu'un ou que je me présente dans de telles circonstances."

Le Démon surveillait du coin de l'oeil les flammes qui grossirent, et il remit un peu du soufflet. Il n'était pas un expert en médecine ou même premiers soins, mais sans nécessaire sur lui ou médicaments, ils devraient faire avec les moyens du bord. Il reporta son attention sur elle.

Erika Landry

Humain(e)

Re : La jeune et le vieux [Ars Cimiterio]

Réponse 14 mercredi 13 mars 2019, 11:18:00

- La vie est pleine de surprises, répondait-elle en hochant la tête, le regard perdu sur la lame chauffée. Enchanté, alors. Je vous remercie, mais j'ai déjà dîné. C'est d'ailleurs ça qui a dû attiré les loups...

Erika porta de nouveau son attention vers l'extérieur. Il n'y avait rien à faire, leur départ étrange lui titillait l'esprit. Elle tournait le regard vers les flammes et s'imprégna de la sensation de chaleur lui effleurer la peau, alors qu'elle se préparait à l'accueillir au mieux, tout du moins elle l'espérait. "La douleur, ça va et ça vient," lui avait-on souvent répété. Ce ne serait qu'un mauvais moment éphémère, rien de plus. Le calme environnant l'aidait à se centrer sur le soin plutôt que sur la plaie et cette légère discussion, elle devait se l'avouer, lui fit comprendre pourquoi un soigneur prend le temps d'échanger quelques banalités avec ses patients. A la vue de la tenue de son interlocuteur, elle voyait que ce ne devait pas être sa spécialité, mais dans un monde comme celui-ci, connaître ces quelques pratiques était toujours une question de survie.
Dans cet état d'esprit, la jeune femme sentit son corps se détendre d'un souffle serein et son visage n'exprimait que peu d'appréhension.

Lorsque la cautérisation débuta, elle eut tout de même un sursaut, et dû attraper la roche au sol de sa main libre pour rester focus. Étrangement, elle trouvait plus pratique de se centrer sur la sensation à sa plaie pour garder le contrôle. Un œil se fermait avec force sous la douleur, alors que l'autre restait fixé sur la dague.

- Raah, saloperie... !

Ce juron était sorti de lui-même sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte, alors qu'elle repensait à sa faute lorsqu'elle fut mordue. Elle avait souvent été blessée par sa propre maladresse ou par des humains expérimentés, mais se laisser avoir par une bête, ça, c'était une première.


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