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Friends or Foes [Les Intrigantes]

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Madeleine

Humain(e)

Friends or Foes [Les Intrigantes]

jeudi 20 septembre 2018, 11:08:07

La musique de l'orchestre résonnait sur les gigantesques murs de la salle de bal, ce soir-là.

Le domaine des Blancpré était d'habitude plutôt calme, malgré la vie qui y fourmillait. Néanmoins, ce jour-là, l'ensemble des serviteurs s'était agité tout la journée pour mettre en place les derniers préparatifs de la réception qui allait avoir lieu le soir-même. L'ensemble du château avait été nettoyé et redécoré avec goût : les tentures avaient été remplacées par d'autres blanches et roses, des bouquets de lys et de roses embaumaient les couloirs, et les verres de champagne et de vin semblaient suivre chacun des invités dans le mouvements des mains gantés. Les murs alternaient entre fenêtres gigantesques et impeccables et imposantes peintures de chacun des membres de la famille. Le brouhaha ambiant couvrait la musique de fond et s'étalait partout, du centre du château aux somptueux jardins de la propriété, composé de paroles douces et de rires toujours bien placés. Une satisfaction générale pigmentait l'ambiance de cette agréable soirée, qui n'était ni la première ni la dernière du domaine.
Ce bal avait lieu chaque année à la même époque, et nécessitait une semaine de travail entière afin que toutes les formalités soient remplies et que l'on puisse y ajouter quelques fioritures, discrètes mais essentielles. Les propriétaires des lieux s'en assuraient d'eux-mêmes : le Bal de la Blanche était toujours parfait, et celui-ci serait tout aussi parfait que ses quatorzes autres semblables qui l'avait précédé.
Ce bal était célébré depuis la naissance de la fille du domaine, et était une excellente manière de lui rendre hommage. L'appellation, au début si vivante et pleine de sens, n'était aujourd'hui qu'un murmure inscrit sur les faire-parts et symbolisait plus une excuse pour faire la fête qu'un véritable hommage à l'enfant de la famille. Pour preuve, peu de personnes s’enquéraient de la rare présence de celle-ci durant la réception. Tous savaient que son état de santé était aléatoire, et personne n'osait en parler de vive voix, le fait ayant toujours un léger goût aigre pour les deux parents. Ceux-ci ne le mentionnaient pas davantage qu'il ne le fallait, par ailleurs, et c'est ainsi que l'ensemble des paroles prononcés pendant la fête évoquaient plutôt la splendeur du mobilier, la qualité des amuse-gueules ou encore le talent de l'orchestre plongé dans le son de leur Waltz.

Cela ne gênait pas l'intéressée en soi, cela dit. La seule chose qu'elle pouvait regretter, c'était que l’accès aux plus grands bibliothèques du château, qui se trouvaient juste au dessus de la salle de bal, était dissimulé par d'épaisses tentures apposées le matin même. Ce qui signifiait que l’accès en était bridé. Madeleine ne possédait pas vraiment la fierté déplacée de ses parents et du reste de sa famille, et elle ne se souvenait de toutes façons pas que ce bal ait vraiment été jamais été en son honneur. Comme à l'habitude, on lui demandait simplement sa présence durant le toast de milieu de soirée, si elle était en état - par chance, pour cette année, son corps le lui autorisait - et la petite noble pouvait ensuite retourner vaquer à ses occupations, après avoir salué quelques convives proches des maîtres de maison et avoir répondu à quelques-unes de leurs questions sommaires et banales.

Chaque année, quand elle pénétrait dans l'immense salle de bal où la plupart des convives se réunissaient tout au long de la soirée, Madeleine voyait régulièrement les habitués et mémorisaient leurs visages. Après quelques années à reproduire ce schéma, certains visages n'étaient que réminiscences qui se faisaient à peine remarquer par les grands yeux couleur chocolat. Mais les nouvelles têtes sautaient toujours aux yeux de l'adolescente, et elle aimait se tenir prés de son père durant ce processus, pour lui demander discrètement l'identité des nouveaux venus. C'était très utile au cas où si une pointure venait vers eux pour discuter avec ses parents : Madeleine connaissait ainsi l'identité de la personne et quelques menus détails qui permettaient de glisser une flatterie avantageuse et parfaire la réputation de la famille. Une manie naturelle auprès des enfants des nobles du royaume.


« - ...et cet homme, prés de la fenêtre, qui est-il, Père ?
- Le comte Blondrain, il m'a aidé à repousser les Révolutionnaires lors de la dernière lune.
- La femme qui est pleine à côté du buffet, elle ne se trouvait pas non plus là lors de la dernière réception, n'est-ce pas ?
- Non, en effet, c'est l'une des concubines du Marquis de Kylne, elle attends un heureux évènement pour Mai prochain. »

Ce moment n'était en rien une corvée pour le père, qui n'avait de ressentiment que pour la condition de sa fille, mais pas sa fille elle-même, formidable source de culture et de conversation. Celle-ci était toujours curieuse et inquiète de ternir la réputation de la famille, voilà pourquoi elle quémandait de son temps et pourquoi il appréciait de lui en donner. Néanmoins, il ne comprit pas de quoi parlait ensuite sa fille, et lui demanda de répéter, sûr d'avoir mal entendu.

« - Je vous parlais de ces trois demoiselles, au fond de la salle, prés des tentures. Je ne me souviens pas avoir notifié leur présence au cours du bal dernier...
- ...Je dois dire que... moi non plus...  »

L'homme se gratta doucement la tête, le regard toujours tourné vers ces jeunes femmes qui stimulaient définitivement un gros trou de mémoire sous son crâne. Sa femme le remarqua et se fit un plaisir de prendre sa place pour répondre à sa fille :

« - J'ignore l'identité des trois, mais l'une d'entre elles est une héritière d'un domaine lointain, Maryse m'en a parlé tout à l'heure. La jeune femme aux cheveux blonds.
- C'est une fille d'un de nos partenaires, Mère ?
- Pas tout à fait. Pas encore. Nous l'avons justement invité pour tenter d'attirer l'attention de ses parents. Castelquisianni est un domaine au profil intéressant, il est dommage que les intéressés ne puissent être présents. Tout ce que nous pouvons faire est de réserver un très bon accueil à leur enfant et à ses camarades.
- ...C'est pour cette raison que Maryse t'as prévenu de l'absence des cuivres dans le salon ? »

Le ton soupçonneux du père fit monter les yeux au ciel à son épouse, peu adepte des ragots. Madeleine observait sa mère, l'air songeur. Son éternelle curiosité était tiquée. Pas spécialement par ce que venaient de lui dire ses parents, mais tout simplement parce que les jeunes filles avoisinaient son âge. Peu de jeunes personnes se trouvaient à cette réception, et la blonde appréciait de discuter avec des gens de son âge dés qu'elle le pouvait - ce qui n'arrivait pas si souvent.
Madeleine quitta sa mère du regard pour observer de nouveau les jeunes inconnues - avant de s'apercevoir qu'elles n'étaient plus là.
Interloquée, l'adolescente quitta ses parents pour parcourir l'immense pièce. Après avoir arpenté les coins et recoins, saluant quelques personnes au passage, elle ne revit pas les trois filles. Déçue, elle sortit de la pièce et emprunta les escaliers de marbre, en direction de sa chambre.


« C'est quand même étrange... » marmonna-elle, songeuse.

Ces trois créatures avaient fait preuve d'une rapidité impressionnante. Comme si elles cherchaient à, justement, ne pas se faire apercevoir. L'idée intrigua davantage Madeleine, mais elle sentait ses jambes commencer à protester, et elle savait que si elle ne s'asseyait pas rapidement, le reste de son corps suivrait et se manifesterait contre son intérêt.

Le silence régnait dans les couloirs privés de la résidence. Madeleine ne pensait désormais qu'à ôter sa lourde robe rose et blanche, dont la mousseline pesait sur ses membres délicats. Ses cheveux blonds, retenus en une épaisse queue de cheval et piquée de fleurs avec le même schéma de couleurs, lui semblait nue sans sa coiffe habituelle. La parure de bijoux que sa mère l'avait forcée à porter lui semblait peser une tonne. L'adolescente rêvait d'un bain chaud et d'une chemise de nuit propre. L'heure se faisait tardive et on ne remarquerait de toutes façons plus son absence.
Pendant que la blonde songeait à toutes ces merveilles, une porte claqua dans son dos. Surprise, elle laissa échapper un gémissement et se retourna, pour évidemment ne voir personne.


« ...Maryse ? »

Il n'y eut aucune réponse de la part de la gouvernante en chef, et l'adolescente haussa les épaules, marchant en direction de sa chambre. Un simple courant d'air ne l'effrayait pas tant que ça.
La porte de sa chambre à moitié entrouverte, par contre, lui inspira une appréhension certaine.


« ...? »
« Modifié: mercredi 26 septembre 2018, 22:09:25 par Madeleine »


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