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L'Ingénue [Veronique]

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Veronique

Terranide

Re : L'Ingénue [Veronique]

Réponse 15 dimanche 19 août 2018, 23:41:33

Veronique resta évidemment près de la princesse en ne sachant pas qui était l'étranger, mais l'idée de recevoir d'autres sucreries l'encourageaient à garder la tête à vue pour pouvoir le voir. Elle espérait qu'il n'était pas déjà à court, mais elle avait reçu assez de coups de bottes pour savoir qu'il n'était pas bon pour elle de tenter sa chance plus que nécessaire. Cependant, elle captait une certaine nervosité venant d'Alice devant l'homme en noir et blanc. Est-ce qu'il était dangereux? Est-ce qu'il était plus prudent pour elle de s'enfuir? Elle ne savait que faire dans cette situation, et les gardes restaient un danger encore vif dans sa mémoire. Elle ne tarderait bien sûr pas à tout oublier dès que son esprit sera accaparé par autre chose, mais pour le moment, elle restait plus ou moins sur ses gardes.

Le Roi de Meisa, pour sa part, écoutait les explications de la princesse. Comme toujours, celle-ci semblait avoir une vie plutôt agitée, comme semblait le répéter beaucoup de gens. Rangeant les sucreries en voyant que ni la princesse ni la guerrière ne comptait en réclamer, il remarqua quand même le regard insistant de Veronique sur sa main et il lui en lanca un, juste pour la voir se décrocher d'Alice et suivre le bonbon rebondissant pour l'attraper et le manger.

-Vous ne pourrez peut-être pas en faire grand chose. Vous savez que certains terranides sont aussi intelligents que des humains, n'est-ce pas? Eh bien... celle-ci a une intelligence plus basique, plus proche de l'instinct animal.

Il lui expliqua ensuite brièvement que ces terranides étaient néanmoins très prisées parce qu'elles étaient, tout bonnement, adorables. Il n'hésita pas à admettre qu'en Meisa, même si l'esclavage était interdit en dehors de la loi des créances, les terranides de ce genre pouvaient constituer une propriété, traitée soit comme animal de compagnie, garde de foyer ou même amants. Les mâles étaient normalement plus intéressants pour les femmes, en raison de leur fougue animal, mais les femelles étaient câlines, affectueuses, et soumises au possible. Se rendant compte qu'il expliquait un truc hautement indécent à une jeune femme, le Roi se racla la gorge avec embarras.

Elle lui demanda ensuite ce qu'il faisait là, et cela était une excellente question, et légitime venant de la princesse du royaume.

-Oh, une de mes nièces est tombée follement amoureuse d'un Commandeur. Lors de votre mariage, qui plus est.

Les événements comme les mariages royaux étaient une excellente façon de se faire de nouveaux amis, ou même de calmer de vieilles inimités, et Serenos s'était dit que c'était le moment parfait pour revoir de vieux amis. Enfin... vieux amis signifiait surtout être le seul Meisaen dans une festivité où tous les hommes d'états étaient Ashnardiens. Après, il devait admettre que c'était un très beau mariage. Quand il avait lu le rapport de ses informateurs sur l'identité du nouveau prince de Sylvandell, il a dût avoir la même réaction que Tywill; recracher tout son vin sur ses autres documents importants sous la surprise. Surtout que ses informateurs n'avaient rien pu dénicher sur le nouveau prince, hormis sa race et son nom, et le fait qu'il était vagabond. D'où il venait et d'où lui et la princesse se connaissait était soit un secret d'état très bien gardé, ou alors même Sylvandell n'en savait pas grand chose.

-Du coup, elle m'a présenté ses correspondances avec le coupable et m'a demandé d'intervenir en sa faveur auprès de son supérieur et du roi pour qu'ils puissent avoir le droit de se faire la cour. Ca et le fait que votre père voulait qu'on se voit de toute façon. On a décidé qu'on devait se parler seul à seul en ce qui attrait à ce qui s'est passé à Kor-Tarath et ceux qui sont derrière tout ça.

Il regarda ensuite la princesse et se rendit compte que si ces histoires pouvaient l'intéresser, ce n'était peut-être pas le moment ni l'endroit pour faire la conversation. En toute simplicité, il s'approcha de la princesse et posa un baiser sur sa joue.

-Je n'ai pas eu la chance de vous le dire pendant la célébration, mais félicitations pour vos noces, Princesse Alice.

No happiness is greater than the bliss of innocence

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : L'Ingénue [Veronique]

Réponse 16 lundi 20 août 2018, 00:49:49

Il y a quelques jours, Alice s’était mariée... Une deuxième fois. Un mariage un peu plus dans la norme, et un peu plus réfléchi que le premier, avec un très bel elfe, Melendil. Depuis lors, la Princesse avait eu droit à une tonne de cadeaux, mais le plus important était celui que Melendil lui avait laissé dans le ventre... Elle sourit quand Serenos lui expliqua que l’une de ses nièces était tombée amoureuse d’un Commandeur. Une histoire improbable, mais tout à fait compréhensible. Néanmoins, Serenos était surtout là pour discuter des suites des évènements de Kor-Tarath avec son père.

« Oh... »

Alice resta songeuse. Kor-Tarath... Elle se rappelait encore assez bien du siège mené sur le fort démoniaque. Depuis lors, Sylvandell avait mené des enquêtes sur place, en coordination avec l’Empire. Des inspecteurs impériaux étaient d’ailleurs venus, mais Alice devait bien admettre qu’elle n’en savait guère plus. Tywill gardait pour l’heure l’avancement de cette enquête secrète. Tout ce qu’elle savait, c’est que l’affaire semblait d’importance. Après tout, les évènements à Kor-Tarath étaient liés à une épidémie de peste à Meisa, et se rapprochaient eux-mêmes d’autres évènements survenus à Nexus. C’était comme une sorte de grosse toile, une toile de fond sur laquelle Alice avait bien peu d’informations, et ce d’autant qu’elle flottait encore sur un petit nuage.

Elle se devait pourtant d’être prudente, vu qu’elle n’était désormais plus seule, mais elle n’avait encore annoncé qu’à peu de personnes ce qu’elle avait dans le ventre. Serenos l’embrassa ensuite doucement sur la joue, presque affectueusement, et Alice lui sourit tendrement.

« Merci... Il est vrai qu’il y a eu du monde, et... J’ai été assez occupée. »

Le banquet avait été long, mais Alice en avait passé une bonne partie à faire l’amour avec Melendil. Et elle avait reçu des doléances et des félicitations de bien des gens. Serenos avait visiblement échappé à sa vigilance.

« Enfin, je suis ravie de vous revoir, Serenos... Et surtout en de meilleures circonstances. »

Maintenant, le royaume se portait bien. Depuis Kor-Tarath, il n’y avait pas eu d’autres attaques, et, suite au mariage de la Princesse, Sylvandell baignait dans une sorte d’aura euphorique. La jeune Princesse, avec sa grande beauté, avait toujours été une femme très populaire, surtout qu’elle aimait se mélanger à la foule, y voyant là comme un souffle de liberté à force de rester cloîtrée chez elle. On ne pouvait jamais exclure des traîtres et des renégats, bien sûr, mais Alice avait toujours refusé de vivre dans la peur.

Elle revint ensuite à Véronique en sentant la jeune Terranide revenir près d’elle, et lui caressa les cheveux.

« Hum... Oui, ma belle. Auriez-vous une sucrerie en stock, Serenos ? Je crois qu’elle est assez gourmande... »

Alice restait en tout cas toujours aussi curieuse à son sujet.

D’où venait donc cette Véronique ?

Veronique

Terranide

Re : L'Ingénue [Veronique]

Réponse 17 lundi 20 août 2018, 01:34:05

-Merci... Il est vrai qu’il y a eu du monde, et... J’ai été assez occupée.
-Ne vous inquiétez pas, la rassura-t-il rapidement avec un sourire doux. J'ai été marié, moi aussi, et c'est difficile d'accorder du temps pour tout le monde.

La princesse était un peu embarrassée, mais il voulait lui assurer qu'il ne lui en tenait pas rigueur. Et puis, il n'était pas sans capter la petite anomalie qui s'était manifestée dans le ventre de la princesse, car des dizaines d'esprit bienveillants montaient la garde. N'importe quel magicien aurait vu qu'elle attendait un heureux événement. Compte tenu qu'elle semblait bien portante, cette grossesse était très récente, donc il n'était pas de son droit de le lui annoncer, surtout si quelque chose tournait mal. Quand elle l'annoncera à son père, il n'y avait aucun doute qu'il sautillerait de joie... Et juste pour l'image que cela lui évoquait à l'esprit, Serenos aimerait bien être présent à ce moment, juste pour voir si Tywill était, en effet, capable de sautiller. Et de joie.

Elle semblait néanmoins vraiment contente de le revoir. Même s'ils n'avaient guère eu le plaisir de discuter, Serenos avait trouvé un peu triste de ne pas avoir pu apprendre à mieux connaître la descendante d'Erwan Korvander, surtout que son père, même si c'était probablement protocolaire, avait prit la peine de l'inviter au mariage.

-Des sucreries... Ah, oui.

Il plongea sa main libre dans son manteau et en tira une petite bourse remplie. Veronique sembla rapidement comprendre de quoi il s'agissait, puisqu'elle sortit immédiatement de sa cachette, remuant la queue et s'agitant sur place alors que le Roi donnait la petite bourse à la princesse. Veronique se redressa rapidement sur ses deux jambes et enlaça le bras de la princesse, les yeux pleins de petites étoiles. Elle en voulait d'autre.

-Si ça, ce n'est pas de la manipulation, princesse, c'est que mes filles ne m'ont rien appris. Je connais ce petit air.

Cela le surprit tout de même. Veronique combinait même de réels comportements humains? Alors... pourquoi n'était-elle pas plus humaine dans ses gestes? La curiosité du Roi étant piquée, il examina la demoiselle de haut en bas et lui caressa une oreille, frottant l'intérieur du pouce, et la tirant légèrement. La chienne poussa un glapissement de surprise et un râle de satisfaction en remuant la tête contre sa main pour qu'il continue.

-Curieux. Intéressant, aussi. Si vous voulez, je vous présenterai un ami à moi de Zon'Da, quand il repassera par Ashnard. Le professeur Lucien Mackroi, un expert, et un passionné des terranides. Un peu trop... tactile à mon goût, mais si vous gardez un garde dans la pièce, il ne devrait pas être trop... tactile.

Tactile était devenu un terme pour décrire l'état d'une personne qui était, en toute apparence, incapable de s'empêcher de tripoter les gens. La société Terrane ne voyait pas le sexe d'un mauvais oeil, et même que cela était une méthode de résolution de conflits respectée dans certains cas. Cependant, même dans une société globalement libertine, il y avait certaines personnes qui se démarquaient plus que d'autres. Un philosophe Nexusien, Emmanuel de Rochenoire, était même reconnu pour sa thèse sur l'apparente augmentation des désirs charnels chez les Terrans sur les quelques derniers siècles, et pour avoir transformé le terme tactile en sous-entendu pour la nymphomanie.

Bref, Serenos pouvait faire confiance à Mackroi pour son expertise, mais moins pour son savoir-vivre, et si Alice avait pour plan d'intégrer, éventuellement, la petite terranide dans sa vie, il était peut-être mieux qu'il la prévienne.

-Vous voulez un compagnon de plus? Je suppose que vous comptiez aller vous procurer de quoi vous occuper de cette adorable petite peste, et pour avoir éduqué une bestiale dans ma jeunesse, je crois que je pourrais être de bon conseil.

No happiness is greater than the bliss of innocence

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : L'Ingénue [Veronique]

Réponse 18 lundi 20 août 2018, 07:52:23

Malgré le caractère hautement improbable de cette rencontre, Alice était ravie de revoir Serenos. Le Roi lui donna une petite bourse. Sur le coup, Alice crut qu’il lui donnait des pièces d’or, mais, en voyant le comportement de Véronique, elle comprit que l’intérieur de la bourse devait comprendre autre chose que des pièces d’or. Alice sourit alors, brièvement, et récupéra un bonbon à l’intérieur, puis le donna à Véronique, satisfaisant la petite gourmande, avant de glisser la bourse dans ses vêtements. Serenos lui parla ensuite d’un certain professeur, Lucien Mackroi, un curieux individu qui voyageait de Zon’Da à Ashnard. Curieux, dans le sens où les Ashnardiens n’aimaient pas spécialement les individus venant de Zon’Da, capitale du fameux « Royaume terranide », une sorte de terre d’asile et d’accueil pour l’ensemble des Terranides.

*Mais bon, je ne suis pas dans la tête des Conseillers Impériaux...*

Et, en attendant, Alice ignorait toujours ce qu’elle devait faire de Véronique ! Ce n’était pas tous les jours qu’une Terranide lui tombait dessus. Généralement, elle ordonnait qu’on les envoie à Mélinda, qui avait davantage l’habitude qu’elle de gérer ce genre de choses. En fait, c’était l’option qu’Alice envisageait. Serenos la relança d’ailleurs là-dessus, et Alice haussa les épaules.

« Sylvandell n’est pas un lieu propice pour les Terranides, reconnut-elle. Outre mon père, les Terranides ne sont guère rassurés par la présence des dragons et par leurs grondements. Et je ne peux pas prendre le risque de laisser Véronique sortir seule... »

Inutile de développer davantage pour comprendre le risque qu’elle s’approche trop près du Territoire des Dragons, et ne finisse rôtie par un dragon. Aux yeux des dragons, les Terranides étaient des proies naturelles, et, s’ils se retenaient à l’égard des humains par respect pour les Korvander, à l’égard des Terranides, c’était une toute autre approche. Alice ne pouvait donc décemment prendre le risque de conserver la jeune Terranide près d’elle trop longtemps.

« Je pense la confier à l’une de mes amies, Mélinda Warren, qui saura mieux que moi s’occuper d’elle, mais... D’ici là, je peux peut-être l’éduquer un peu, et comprendre au moins d’où elle vient. Qu’est-ce que vous me préconisez pour elle, Serenos ? »

Alice n’était pas vraiment une spécialiste dans l’éducation des Terranides ! Elle n’allait donc pas rechigner contre de l’aide supplémentaire ou contre des conseils en la matière.

Veronique

Terranide

Re : L'Ingénue [Veronique]

Réponse 19 mardi 21 août 2018, 02:53:34

 -  Sylvandell n’est pas un lieu propice pour les Terranides, reconnut-elle. Outre mon père, les Terranides ne sont guère rassurés par la présence des dragons et par leurs grondements. Et je ne peux pas prendre le risque de laisser Véronique sortir seule...

Sans élaborer, le bon sens de Serenos lui indiqua que les chances de survie d'un Terranide plus animal sur le territoire des dragons étaient excessivement minces en raison du caractère très axé sur la prédation de ces grandes bêtes.

 -  C'est vrai que j'ai rarement vu des dragons aussi porté à manger des êtres humanoïdes qu'en Sylvandell. Par chez moi, les dragons sont plus gros, donc les humains et les petits animaux ne sont pas des proies intéressantes. Après, ce que j'ai comme problème de bétail... Vous avez déjà vu un dragon emporter un mammouth?

Le mammouth était une espèce d'énorme éléphant poilu qui était normalement éteint ou en voix d'extinction sur la plupart des continents. Très rares, même à Zon'Da où les climats sont plus propices à leur reproduction, en Ayshanra, ils étaient plus nombreux au nord de la région de Phosop, au nord de Narthi. Ces énormes bêtes étaient très durs à abattre, mais facile à domestiquer. Bref, quand on voyait un dragon s'emparer d'un mammouth, c'est qu'il était devenu dangereux et donc qu'il fallait l'éliminer. Contrairement aux Dragons Dorés de Sylvandell, la plupart des dragons noirs de Meisa étaient très belliqueux et n'avaient aucune considération pour leurs voisins humanoïdes. Si le Maître Draconique prêchait la cohabitation entre les siens et les hommes, ceux qui refusaient cette méthode de pensée acceptaient également le risque d'être traqués commes des animaux.

Lorsque la princesse lui offrit le bonbon, Veronique ouvrit sa bouche et la referma sur les doigts de la princesse pour happer la sucrerie. Elle sentit le regard alarmé de Cirilla, qui s'attendait à ce que la chienne morde son amie, mais elle se détendit quand la demoiselle recula la tête, laissant les doigts intacts de la princesse quitter sa gueule, sans la petite boule rouge. Sous le regard de l'ex-sorceleuse et du Roi de Meisa, plutôt que de réclamer un autre bonbon, Veronique resserra légèrement son étreinte sur le bras de la princesse, et posa sa tête sur son épaule, toute câline et affectueuse.

Devant une telle démonstration d'attachement, Serenos comprit que Veronique venait de décider que la princesse était son amie, et qu'elle était déjà très attachée à elle.

-Je crois que vous n'aurez pas beaucoup de problème à lui inculquer quelques notions. Il suffit de la garder à l'oeil. Peut-être une laisse, ou du moins une bobine de fil rétractable pour éviter de la perdre. De mon expertise, si vous la confiez à une autre, elle risque de très mal le prendre. Par exemple...

Il approcha la main de Veronique et lui saisit le poignet pour essayer de l'éloigner de la princesse. Aussitôt, la chienne émit un grondement d'avertissement, les oreilles basses, la queue raide, les babines dévoilant ses canines pointues, l'avertissant que s'il insistait pour la séparer d'Alice, il risquait une morsure. Il la relâcha doucement, et aussitôt, comme si rien ne s'était passé, la jeune femme releva les oreilles, battant la queue, souriante et joyeuse. Il ramena son regard vers la petite princesse.

-Les Terranides ayant des attributs canins sont extrêmement loyaux envers leurs "propriétaires", si celui-ci gagne leur confiance. Je suppose que Veronique vous voit comme sa maîtresse et son amie. Vous pourriez en faire un protectrice, un... chien de garde, si vous voulez. Après, elle a des signes qui me font croire qu'elle est capable de nous comprendre, donc peut-être qu'avec le temps, vous parviendrez à lui apprendre un langage simple, ne serait-ce que pour faciliter la compréhension de ses besoins, ou au moins qu'elle puisse attirer votre attention autrement qu'en aboyant... genre avec votre nom.

-A...li.

Soudainement, la tête du Roi passa immédiatement sur la petite chienne. Elle regardait la princesse aux cheveux d'or avec un grand sourire, bien contente.

-... Eh bien... soit elle est plus humaine que je ne le croyais, soit elle a tout simplement une intelligence sélective et circonstancielle... fit le Roi, confus lui-même.

Un nouveau mystère venait de naître; Veronique était-elle maligne ou pas?

No happiness is greater than the bliss of innocence

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : L'Ingénue [Veronique]

Réponse 20 lundi 27 août 2018, 00:43:18

Gérer des Terranides, ce n’était clairement pas la tasse de thé d’Alice ! Sylvandell était certes un État autoritaire disposant d’esclaves, mais elle n’en avait jamais pris part. De fait, les esclaves étaient souvent des prisonniers de guerre, voire des criminels ayant choisi une reconversion dans la servitude, et qui finissaient entre les mains du clan Warren. Alice, elle, n’avait pas d’esclave, et ne savait clairement pas quoi faire, à terme, de Véronique. Serenos lui exposa toutefois qu’il ne serait pas si facile que ça de se séparer de la jeune femme, et lui en fit la démonstration en essayant de l’éloigner. Devant cette idée, la Terranide s’énerva, et grogna sur place, de sinistres grondements, avant de se rapprocher d’Alice, qui comprit alors que la jeune créature s’était attachée à elle. Après tout, elle avait des gènes canins en elle, et les chiens étaient connus pour s’attacher plus facilement aux personnes que les chats, davantage territoriaux et indépendants. Alice sourit alors doucement, et repensa brusquement à quelque chose, ce qui l’amena à regarder de nouveau Serenos.
 
« Oh, au fait, il y a un collier sur son cou avec un médaillon qui… »
 
Alice ne termina pas sa phrase, car, au même moment, Véronique se mit à prononcer des syllabes évoquant vaguement son nom. La jeune femme la regarda alors, ses yeux exprimant sa curiosité, semblant amuser Serenos.
 
« Oui… Oui, en effet… » glissa Alice, comme pour faire suite aux propos de Serenos.
 
Manifestement, Véronique avait en tout cas de bonnes capacités d’interprétation. Alice la regarda dans les yeux, cherchant un signe, quelque chose, puis lui sourit alors, et caressa sa tête, avant de déposer un baiser sur son front. Un chaste et tendre baiser, qu’elle accompagna ensuite en repensant au médaillon qu’elle voulait évoquer avec le Roi meisaen.
 
« Oui, je voulais vous dire… Regardez, j’ai trouvé ce médaillon sur elle. »
 
Il y figurait une bien étrange inscription, qui l’avait interpellé tantôt :
 
Citer
« Véronique,
Si vous la trouvez, ne pas ramener,
Si vous la voulez, vous pouvez la garder.
»

Elle laissa à Serenos le soin d’en prendre connaissance, avant de poursuivre :
 
« Je n’ai vu aucune inscription sur ce médaillon. Ce n’est pas de l’or, ou alors, ce n’est pas de l’or gravé. Et le collier ne semble pas non plus contenir la moindre adresse, ou le moindre nom. J’ai l’impression que cette Terranide a été abandonnée… »
 
Dans l’esprit d’Alice, celle-ci devait déjà s’imaginer une intrigue invraisemblable, une histoire abracadabrantesque sur une Terranide qui aurait été témoin d’un crime, et rejetée dans la nature. Après tout, Alice était une grande lectrice, et savourait notamment les thrillers et autres romans policiers. Dans ces circonstances, la jeune Princesse laissait très rapidement son imagination s’envoler, comme en ce moment. Il suffisait d’ailleurs de voir ses yeux pour y discerner une lueur pétillante, signe qu’elle était en train de s’amuser à essayer de découvrir ce qui venait de se passer.
 
« Qu’en pensez-vous, Serenos ? »
»

Veronique

Terranide

Re : L'Ingénue [Veronique]

Réponse 21 samedi 01 septembre 2018, 05:54:10

« Véronique,
Si vous la trouvez, ne pas ramener,
Si vous la voulez, vous pouvez la garder. »

Heureusement que cela n'était qu'une inscription sur un bout de papier, car un homme, ou même une femme, se serait permis de dire une telle chose devant Serenos, qui était reconnu pour son affection pour les humanoïdes, il aurait subit toute la rage du Roi, qui l'aurait rué de coups jusqu'aux portes de la mort. Serenos regarda le médaillon de Veronique de plus près, ce qui poussa le petit bout de femme-chienne à relever la tête et exhiber fièrement son pendentif, ne sachant évidemment pas ce qui y figurait. Un moment de silence suivit l'étude du Roi.

-Elle a bel et bien été abandonnée, ou alors elle a été réduite en esclavage et elle s'est enfuie, ou peut-être qu'elle s'est perdue. Ca prendrait des mois pour suivre sa trace magique, et je ne crois pas que vos magiciens ont vraiment du temps à accorder. Je suis tenté de vous dire comme ce collier; si vous voulez, vous pourriez la garder.

Veronique semblait déjà avoir dans l'idée de rester aux côtés d'Alice, mais ce qui intéressait Serenos, c'est de voir ce que le destin avait en réserve pour cette petite demoiselle. N'importe quel autre mage aurait remarqué l'anomalie, la singularité, qu'était Veronique, car alors que l'avenir était normalement passif pour tout le monde, se moquant éperdument de leur sort, de nombreuses forces métaphysiques s'investissaient dans la vie de la petite chienne, surement à son insu, pour l'orienter vers certaines personnes, certains endroits. Serenos ne connaissait qu'une autre personne qui générait autant d'intérêt cosmique, et cette personne était Elena Ivory, la jeune princesse-devenue-Reine de Nexus. Impossible de savoir pourquoi, mais il était important que Serenos ne s'interpose pas trop dans la vie de la chienne. Si le destin a jugé bon de la coller dans les pattes de la princesse de Sylvandell, c'est qu'il y avait une bonne raison. Et quelque chose lui disait qu'il valait mieux pour lui de traîner autour de la princesse également.

Ils ne tardèrent pas à arriver devant les grandes portes du palais. À force de parler, ils en avaient complètement oublié de s'arrêter acheter des choses pour Veronique, mais à bien y penser, ce n'était pas bien grave, considérant que Veronique ne portait aucune attention à son apparence délabrée. De plus, le Roi de Meisa connaissait suffisamment le tempérament de Tywill pour savoir qu'il abhorrait les retards et pire encore les excuses, donc il ne lui donnerait pas les raisons de se plaindre ni de l'un ni de l'autre. Serenos se pencha sur Alice et posa un bref baiser chaste et amical sur la joue, avant de lui adresser un sourire.

-Nous reparlerons plus tard, votre grâce. Je dois me présenter à votre père avant que l'idée de me flanquer un coup de votre trésor familial sur la tête ne lui prend.

Sur cette plaisanterie, sachant pertinemment que Tywill ne risquerait pas un incident diplomatique violent simplement par agacement, le Roi de Meisa disparut dans les couloirs vers la salle du trône.

Veronique, pour sa part, regardait Alice avec ses grands yeux marrons et son sourire de gamine. Toujours accrochée à la future souveraine de Sylvandell, pressant sa ferme poitrine contre son bras, la petite Terranide se hissa sur le bout des pieds pour lui donner trois petits coups de langue sur la joue, remuant la queue avec plaisir. Même si elle n'était pas naturellement sexuelle, Veronique ne semblait pas avoir la moindre pudeur et démontrait son affection par des interactions physiques très directes. Si Alice voulait la dresser pour en faire une chienne bien élevée, elle devrait rapidement apprendre à enseigner à sa nouvelle Terranide les comportements qu'elle acceptait ou refusait dans ses interactions interpersonnelles.

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Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : L'Ingénue [Veronique]

Réponse 22 samedi 08 septembre 2018, 15:20:04

Alice remercia Serenos pour son aide, sans se douter que Véronique avait une sorte de connexion magique. La jeune Princesse n’était pas une magicienne, même si elle avait, en elle, un sang modifié par celui du Patriarche. Le Roi de Meisa se pressa d’aller voir son père, et Alice se retrouva donc à nouveau seule avec Véronique... La mystérieuse Véronique. Elles se tenaient sur le Grand Pont, celui menant au Château royal. Un château plutôt petit, semblant tout étriqué, bâti au sommet d’une colline, surplombant les environs. Des drapeaux flottaient à droite et à gauche, et, alors que Serenos rejoignait le corps de garde à l’entrée, Alice sursauta légèrement quand Véronique lui lécha la joue à plusieurs reprises, gloussant même.

« Et bien, et bien... Que d’affectuosités, ma chérie ! »

La jeune Princesse lui sourit doucement, et déposa un baiser sur son front, puis lui fit signe de la suivre. À son approche, les gardes s’inclinèrent respectueusement, et la belle tête blonde passa sans difficulté. Elle rejoignit le grand salon, et croisa plusieurs serviteurs, ainsi que quelques notables... Mais son regard fut vite attiré par un homme qui était en train de discuter avec un autre. Un homme aux longs cheveux, portant une légère armure, et qui se rapprocha d’Alice... Pour l’embrasser énergiquement.

« Hmmm... Oh, Melendil !
 -  Ne me dis pas que je t’ai manqué, quand même... Nous ne nous sommes quittés qu’il y a à peine quelques heures. »

Alice lui sourit malicieusement, et l’embrassa encore. Ils étaient de jeunes mariés, après tout. Pendant qu’Alice avait pique-niqué, Melendil s’était entretenu avec divers aristocrates de la région. Le bel elfe faisait tout en œuvre pour montrer qu’il était le digne Prince de Sylvandell, et non un simple dandy sans cervelle. Ayant une éducation populaire, il suivait notamment des cours privés pour comprendre les finesses de l’Histoire ashnardienne et autres subtilités.

Melendil lui demanda naturellement comment sa séance d’équitation s’était passée, et elle en profita pour lui présenter Véronique. L’elfe l’observa silencieusement, avant de lui sourire... Et se pencha même vers Véronique, venant lui faire un élégant baisemains.

« Tu as sûrement vu Serenos, non ? Il m’a dit qu’il serait possible de retracer la signature magique de Véronique, mais je ne sais pas trop comment ça marche...
 -  Ce n’est pas parce que je suis un elfe que je suis un spécialiste en magie... » observa-t-il.

Melendil avait jadis été un esclave, un jeune homme qui avait souffert de la brutalité de ses anciens maîtres. Il était devenu un vagabond qui avait protégé la Princesse, et, depuis... Les deux avaient fait du chemin. Alice était restée fidèle à elle-même, et Melendil, depuis lors, était très sensibilisé à la cause des esclaves.

« Enfin... Qu’est-ce que tu comptes faire d’elle ?
 -  Je ne sais pas... Peut-être commencer par lui donner des cours, je crois qu’elle ne sait pas lire, ni même parler... »

Que faire de Véronique ? C’était là une grande question !

Veronique

Terranide

Re : L'Ingénue [Veronique]

Réponse 23 vendredi 14 septembre 2018, 21:49:10

***Serenos***

"Roi Tywill." Salua le Roi des Trois Royaumes. "Je viens avec des nouvelles, et un cadeau."

En bon invité, Serenos ne se présentait jamais à Sylvandell sans une bouteille de filnavr, un "vin" Meisaen fait à partir d'un fruit, le navr, qui donnait un alcool à la fois très fort, beaucoup plus que les vins habituels, et surtout très goûteux. Réservé normalement aux hôtes de marque et aux amis, c'était cependant difficile de s'en procurer hors d'Ayshanra puisque le fruit ne répondait qu'au climat du Bas-Vrahilel, une région du sud-est de Meisa. D'un geste de la main, Serenos découvrit le bouchon, puis saisit le bouchon de liege avec les dents, puis le recracha en l'air pour l'attraper de sa main libre. Il matérialisa deux grandes coupes et en posa une sur l'accoudoir du trône de Tywill.

En versant lentement le liquide dans la coupe du Roi, Serenos prit ensuite une brève gorgée en signe de bonne foi, pour assurer son homologue que le vin n'était pas empoisonné. En ces temps troublés, une bouteille de vin était souvent un piège, et si Serenos avait eu le malheur de la lâcher du regard une minute et que celui duquel il venait parler à son homologue aurait eu la chance d'y verser un venin et que Tywill en souffrait des conséquences, il aurait une guerre sur le dos; de ce qu'il avait entendu, les Sylvandins n'étaient pas des enfants de choeur sur le champ de bataille, et il n'avait pas envie de découvrir l'étendue des euphémismes ou exagérations sur leur efficacité réelle. Il remplit une seconde fois la coupe, puis remplit son propre verre.

"Donc, j'ai envoyé Hadrian en mission d'infiltration. Il se trouve que Kor-Tarath n'est pas le seul lieu où des activités de magie noire ont repris. Au nord de Nexus et dans le Bouclier, il y a de petites fortifications d'anciens cultes et de mages noirs qui s'activent. J'aurais dit qu'Ashnard baigne dans la magie noire depuis des millénaires, mais comme mes agents ne peuvent pas s'y déplacer librement, il n'y a  aucune manière de s'assurer que Seldath, le Puit de Mzuldr ou l'Enclave sont toujours inactifs. La Grande Tour Noire, par contre, ne semble pas connaître de sursaut d'activité, et c'est tant mieux; les grands nuages noirs qu'elle génère sont très mauvais pour l'agriculture."

Serenos semblait approcher le sujet avec légèreté, mais la gravité de la situation ne lui échappait pas. De fait, lui et Tywill s'étaient vus assez souvent pour que le père d'Alice sache que ce n'était que de la comédie. Dans les faits, Serenos était aussi alarmé qu'il devrait l'être. La magie noire avait un effet néfaste sur tous les magiciens, surtout ceux qui, comme Serenos, pratiquaient la magie souvent et intensément. Celui qui consacrait son temps à accélérer la pousse des plantes n'aurait, en effet, rien à craindre comparativement à celui qui se lançait tête baissée dans la mêlée pour foudroyer ses ennemis à coup d'éclairs.

Après quelques gorgées de vin, Serenos déposa sa coupe sur un pupitre et regarda Tywill.

"Les investigations menées sur Kor-Tarath me poussent à croire que nous n'avons que retarder "ses" projets. Fort heureusement, Shunya, la guérisseuse, est en sécurité avec son épouse et mon agente infiltrée garde un oeil sur elle. Ce qui m'inquiète, maintenant, c'est ceci."

Il déposa un petit carnet sur l'accoudoir du trône et regarda le Roi dans les yeux, avec le plus grand sérieux du monde.

"Ce codex mentionne votre fille, Alice, et la Reine Elena, ainsi que trois autres jeunes femmes et deux hommes. Je crois que ce sont leurs prochaines cibles."

***Veronique

Veronique ne savait pas elle-même ce qu'elle devait faire de ses dix doigts et dix orteils, alors les réponses qu'espérait avoir Alice n'allaient surement pas venir d'elle. Le baisemain de Melendil n'eut aucune réaction particulière, mais elle ne pouvait s'empêcher de mettre sa main dans une main tendue. Elle sembla s'être prise d'une certaine curiosité pour lui. Lorsqu'il se pencha pour embrasser sa paluche, elle ne put s'empêcher de se pencher et de lui renifler la tête, enfouissant son museau dans ses cheveux. Il sentait les feuilles, le printemps, la rosée dans les prés. C'était une odeur agréable, mais pas ce qu'elle s'attendait d'un mâle. Confuse, mais ravie, elle le gratifia d'un petit coup du front contre le sien.

" Enfin... Qu’est-ce que tu comptes faire d’elle ?
 -  Je ne sais pas... Peut-être commencer par lui donner des cours, je crois qu’elle ne sait pas lire, ni même parler..."

La petiote ne savait évidemment pas lire, ou parler, mais au ton d'Alice, elle commençait à comprendre que la princesse n'était pas très satisfaite d'elle, donc, instinctivement, la terranide perdit son sourire et eu une tête qui aurait pu s'apparenter à de la tristesse, ou de la désolation. Ce n'était quand même pas complètement sa faute si elle était globalement inapte à réaliser des tâches. Elle n'avait besoin que de savoir comment faire pour survivre. Comme pour essayer d'attirer un peu de compassion, un peu de pitié, elle alla se cacher dans le dos de la princesse et frotta sa joue contre son omoplate.

No happiness is greater than the bliss of innocence

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : L'Ingénue [Veronique]

Réponse 24 lundi 17 septembre 2018, 00:49:10

TYWILL KORVANDER

Roi de Sylvandell, ce n’était pas une vie aussi reposante qu’on le pensait. Il y a quelques mois, le royaume avait dû faire face à une résurgence maléfique dans une ancienne forteresse infernale bâtie dans les montagnes, Kor-Tarath. Un bastion qui datait de l’époque du Grand Conflit, quand les Anges et les Démons avaient fait de Terra leur champ de bataille. Sylvandell était alors une région abritant des elfes, et les démons avaient visiblement voulu s’en prendre aux elfes et aux dragons dorés. Depuis lors, Tywill avait mené son enquête, en compagnie du Roi de Meisa. Serenos avait en effet participer à ces évènements, car les individus ayant pris le contrôle de Kor-Tarath avaient aussi déclenché une épidémie de peste à Meisa. Serenos avait donc des raisons de les traquer, et réunissait des indices.

Tywill avait, de son côté, informé le Conseil Impérial des évènements de Kor-Tarath, mais il ne savait pas trop où en était leur enquête. Après ça, il avait dû gérer le mariage de sa fille avec Melendil... Ou, plus exactement, son deuxième mariage. Là encore, autant dire qu’avec une fille comme elle, Tywill n’avait pas souvent le temps de s’ennuyer. Le Roi de Meisa présenta alors à Tywill un document, un « codex », que le Roi attrapa, et le consulta brièvement, fronçant les sourcils en voyant plusieurs noms.

« Qu’est-ce que c’est que ce merdier ?! » bougonna-t-il.

Il observa encore Serenos, et reposa le codex sur la table. À Sylvandell, la salle du trône était mélangée à la salle de banquet. Le trône était au bout d’une longue table en U, et Serenos se trouvait donc à côté du Roi.

« Où avez-vous obtenu ce document ?! »

Qui donc pouvait bien en vouloir à sa fille spécifiquement ? Pour Tywill, la nouvelle était plutôt surprenante !



ALICE KORVANDER

« Et toi, ta journée ?
 -  Oh, euh... Je continue à essayer de me faire à l’idée que tout le monde m’appelle ‘‘Prince’’, c’est... C’est assez intimidant ! »

Alice sourit légèrement. Melendil n’avait effectivement pas la carrure d’un noble, en ce sens qu’il détestait être sous le feu des projecteurs. Autant dire que leur somptueux mariage, où Alice avait délivré de nombreux faire-part de mariage, l’avait durablement marqué ! Soudain, Véronique interrompit Alice dans ses réflexions en se lovant dans son dos, prenant une mine basse.

« Oh, mais... Qu’est-ce qui t’arrive, ma belle ? »

Alice, qui avait encore un peu de mal à comprendre le fonctionnement de la Terranide, la prit tout de même dans ses bras, lui faisant un câlin. Visiblement, quelque chose avait vexé Véronique. Comme quoi, même si celle-ci n’était pas cultivée, elle n’en conservait pas moins une certaine intelligence.

« Allons, ma chérie, tu es mon amie, n’est-ce pas ? Tout se passe bien, Véronique, tout se passe bien...
 -  Elle a peut-être faim ?
 -  Hmmm... Elle est fougueuse, c’est possible. »

Le sort de cette Véronique intriguait toujours Alice, a fortiori après sa brève rencontre avec Serenos. Mais, pour l’heure, elle remit ses questions de côté, et se rapprocha des cuisines. Rapidement, au détour des couloirs, de délicieux effluves remontèrent à eux. Les cuisines tournaient toujours, et, avec la soirée qui approchait, les cuisiniers commençaient à travailler d’arrache-pied derrière les fourneaux.

Alice rejoignit ainsi le coin des cuisines, où il y avait un petit réfectoire, constitué de tables en bois. Les domestiques mangeaient habituellement ici, mais avaient l’habitude que la Princesse vienne les rejoindre. Les pages présents la saluèrent, et elle les salua en retour, tout en demandant un plat pour Véronique.

« J’espère que tu aimes la viande, Véronique... Ou le poulet, peut-être ? »

Après tout, elle n’avait aucune idée des goûts culinaires de la Terranide, si ce n’est qu’elle appréciait beaucoup les barres chocolatées...

Veronique

Terranide

Re : L'Ingénue [Veronique]

Réponse 25 jeudi 07 février 2019, 22:24:31

- Comment avez-vous obtenu ce document ?!

De toute évidence, la nouvelle choquait le Roi de Sylvandell, mais pour Serenos, ce n’était pas plus surprenant que ça. De nombreux opposants, révolutionnaires, terroristes ou un maître du donjon plus opportuniste que d’autres n’hésiteraient pas à s’en prendre à une princesse si cela avançait leur agenda. Non, ce qui surprenait davantage le Roi, c’était que ce codex ne disait rien à propos de celui qui avait donné ces ordres.

- Je l’ai obtenu dans une investigation des niveaux plus profonds de Kor-Tarath, dans une salle que je crois avoir été construite pour préparer des rituels, passé la grande bibliothèque. Ce codex parle de la descendante d’Erwan Korvander, et de la spécificité de votre lignée, ce lien avec les Dragons. J’ignore les détails, et je ne crois pas que quelqu’un d’autre que l’auteur de ce codex sache vraiment quelles sont ses intentions. J’ai vu ces symboles apparaître récemment en Meisa et en Aranie, et certains Nordiens prétendent avoir vu certains membres d’une nouvelle tribu peindre ce même symbole sur leurs vêtements. Nous les avons chassés, évidemment, mais le mouvement prend de l’ampleur.

Serenos s’abstint de dire qu’il avait également vu ce symbole apparaître en Galadie lors de son dernier voyage diplomatique chez ses voisins de l’Est. C’est à croire que le culte des Dieux commençait à prendre une nouvelle forme, mais Serenos ne pouvait pas agir directement, puisque le Grand Pontife refusait qu’il intervienne, un comportement étrange pour un dévoué serviteur des Dieux lorsqu’il fait face à un mouvement hérétique ou païen.

- J’essaie de rejoindre les experts de tous les continents, mais je n’ai rien de concret. Peut-être que votre Omniprêtre a des réponses. J’ai épluché tous les livres d’Hector, et si ce symbole existait autrefois avec une certaine signification, elle a été perdue, ou quelqu’un a manipulé l’histoire pour que seul ceux qui connaissent l’histoire savent ce qu’il représente. Une espèce de voile du Sorcier, si vous voulez.

Hector était un historien Nexusien qui collaborait avec de nombreux scribes et hommes d’états pour consigner par écrit l’histoire de tous les royaumes de son époque, avec les contes et le folklore que les royaumes conservaient. Le folklore ne semblait pas très important, mais c’était souvent par là que passait la personnalité d’un peuple, donc, Hector avait jugé bon de conserver les faits vérifiables et les faits à prouver dans ses écrits. Pour ce qui est du voile du Sorcier, c’était un sortilège que certains mages pouvaient lancer pour faire en sorte que quelqu’un, ou quelque chose, perte toute signification. On n’oublie pas la chose, mais elle devient tellement triviale qu’elle devient un très vieux souvenir qu’on peine à ramener en mémoire, même si elle est l’évidence même. Si un voile du sorcier perdure assez longtemps, l’objet devient oublié de la mémoire collective à l’exception du lanceur.

Serenos marqua une pause avant de lever les yeux vers Tywill.

- Tywill, comme la mienne, votre famille a beaucoup de secrets. Pouvez-vous penser à quoi que ce soit qui pourrait expliquer que votre enfant puisse être visé? Un secret magique, un rituel, une prophétie, n'importe quoi qui serait lié à vous ou à votre ancêtre, Erwan?

Le Roi de Meisa savait que c'était presque comme demander à Tywill de révéler des secrets d'états à une puissance étrangère, mais Serenos croyait avoir prouvé sa bonne foi envers le royaume de Sylvandell. Il agissait dans l'intérêt des jeunes femmes et jeunes hommes cités dans le document, mais aussi pour une autre raison. Parmi les hommes cités dans le document, si Tywill y portait attention, il pourrait y lire le nom d'Aldericht, le second fils de Serenos et l'un des mages les plus proéminents de sa génération et, comme son père, un Sorcier. Serenos voulait protéger son fils, mais il devait savoir ce qu'il avait en commun avec Alice, hormis son titre de prince. Par sa mère, Serenos descendait d'une très longue lignée de mages et sa généalogie remontait jusqu'à l'époque des premiers Sorciers, ce qui lui avait permis de survivre à son hybridation.

***Veronique***

La faim de Veronique était un monstre, et comme tout bon monstre, il était mieux pour tout le monde de le laisser dormir. Trop tard pour prévenir la princesse de Sylvandell, car les pages apportaient déjà la nourriture, et Véronique perdit tout intérêt en elle ou en Melendil. Elle grimpa sur la table, où elle s’assit et agrippa une cuisse de poulet et la dévora avec appétit. Depuis la pomme et la tentative d’Alice de lui faire manger du chocolat, elle n’avait pas eu grand-chose à se mettre sous la dent, alors quand on lui présente de la volaille encore fumante, l’empêcher de s’en faire un plein ventre était une entreprise presque impossible. La jeune femme dévora rapidement tout ce qu’on lui présenta, et encore, après que les cuisiniers semblèrent croire qu’elle en avait eu assez, elle semblait encore prête à en manger plus.

Au moment de repartir avec une assiette sale, un des pages ne put s’empêcher de faire remarquer.

-Euh, mademoiselle… vous avez une tâche, là.

Et il pointa un endroit sur son chandail, trop poli pour l’indiquer directement. Veronique ne sembla pas comprendre, avant qu’une odeur sucrée ne lui fasse remarquer la très grosse tâche de sauce sur son haut. Avec la désinvolture propre aux sauvageonnes, elle retira son chandail devant Alice et Melendil, exhibant une poitrine généreuse et bien ronde à leur vue. Le page rougit jusqu’au bout de ses oreilles et détourna le regard en s’en allant vers la cuisine, non sans se prendre le cadre d’une arche en plein visage.

Maintenant sans pull pour se réchauffer et faire office de pelage, Veronique sentit un frisson monter le long de son échine. Elle frissonna puis lâcha un éternuement. Un tout petit « pitchu ! » adorable. Elle se regarda un moment, puis regarda Alice et vint se presser contre elle pour profiter de sa chaleur. Après tout, contrairement aux Terranides de sang pur, elle tenait la même résistance physique au froid que les humaines, et Alice semblait plus que volontaire pour lui faire des câlins, ce qui était une bonne chose pour elle!
« Modifié: vendredi 08 février 2019, 04:58:51 par Veronique »

No happiness is greater than the bliss of innocence

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : L'Ingénue [Veronique]

Réponse 26 lundi 11 février 2019, 12:58:48

TYWILL KORVANDER

Le symbole que présenta Serenos à Tywill assombrit l’humeur déjà lourde du Roi. Il observa l’image, le symbole, cet œil en forme de spirale avec des mots semblant rédigés en lettres de sang. Le Roi de Meisa ignorait à quoi ce symbole correspondait, ce qui ‘nétyait pas le cas de Tywill. Mais devait-il le lui dire ? Il resta silencieux pendant de longues secondes. Quiconque le connaissait, comme Alice, aurait pu dire que quelque chose travaillait le Roi. Tywill était connu pour être un homme bourru, fort, violent au combat. Il n’était guère patient, et était, en un sens, une véritable brute épaisse... Mais il n’était pas encore totalement inconscient, et lui savait effectivement à quoi ce symbole correspondait.

Alors que Serenos essayait de savoir si ce symbole était, d’une manière ou d’une autre, lié à l’histoire de Sylvandell, une voix âgée résonna sur le côté :

« C’est la marque de la Monarchie de la Rose, Roi Serenos. Une organisation terroriste de premier ordre aux services d’un ancien Empereur ashnardien dément, le Roi Cramoisi. »

La voix émanait de celui que Serenos avait appelé tantôt : l’Omniprêtre. Un elfe très âgé, sans doute aussi vieux que le monde lui-même, et qui était à Sylvandell depuis ses fondations. L’Omniprêtre était officiellement le conseiller royal et l’autorité supérieure du culte religieux de Sylvandell, mais, au-delà de ça, il était surtout le grand historien de Sylvandell. C’était lui qui avait assisté à toutes les étapes de Sylvandell, et qui se trouvait sans doute dans la région bien avant l’arrivée d’Erwan Korvander. L’Omniprêtre n’était toutefois pas homme à révéler rapidement ses secrets.

Tywill le laissa bien évidemment approcher, tout en réfléchissant, et donna quelques autres éléments à Serenos :

« La Monarchie sévit dans tout Terra. Une véritable nébuleuse de factions, de clans, la composent.
 -  Plus précisément, compléta l’Omniprêtre, la Monarchie dispose d’un bras armé sur Terra, qui a récemment réussi à unir sous sa bannière de multiples milices rebelles et autres groupuscules de mercenaires sévissant dans les Contrées du Chaos... L’Affiliation. La Monarchie, à travers l’Affiliation, ainsi qu’à travers d’autres factions qui la composent, se spécialise dans la déstabilisation des puissances étatiques. Ce que vous devez bien comprendre, c’est que nous parlons d’individus extrêmement puissants, qui, selon toute évidence, sont en lien avec les Grands Anciens.
 -  Le Conseil Impérial soupçonne fortement la Monarchie d’avoir provoqué la décimation de la famille royale Ivory. »

Il y a quelques années, une tempête d’une particulière intensité avait détruit le yacht royal et les navires qui l’accompagnaient, dans le cadre d’une croisière visant à célébrer la naissance de la Reine héritière, Elena Ivory. Un forfait qui avait eu de très lourdes conséquences, et qui aurait pu aboutir à une guerre civile au sein de la cité-État si, par miracle, Elena Ivory, alors un jeune bébé, n’avait pas été évacué quelques heures avant sur un monastère suite à une maladie contractée lors du voyage.

« Je ne crois pas qu’ils en aient spécifiquement à la Princesse... Plutôt au royaume tout entier. »


ALICE KORVANDER

« Et tu veux l’adopter ? »

Alice cligna des yeux devant la question de Melendil, et le regarda pensivement.

« Qu’est-ce qui te fait dire ça ? »

Pour toute réponse, le jeune prince haussa les épaules. Melendil avait encore du mal à se faire à l’idée qu’il était désormais de sang bleu. Après tout, l’homme était à la base ce qu’on appelait communément, et de manière un peu méprisante, un Bas-Elfe, c’est-à-dire un elfe qui avait grandi dans les villes, et qui avait donc été, selon les standards elfiques, contaminé par la culture terrienne. Évidemment, Alice, qui était amoureuse de lui, ne lui voyait rien de « bas », et laissa l’homme poursuivre.

« À vrai dire, je ne crois pas que les Terranides soient à leur place ici... Tu sais, avec les dragons...
 -  Je le sais très bien, et je n’ai pas parlé de l’adopter, j’essaie déjà de savoir qui elle est et d’où elle vient ! »

Cette seule tâche n’était d’ailleurs pas facile, vu que Véronique ne savait pas parler, et que le seul élément d’identification qu’elle portait incitait plutôt à s’en débarrasser. Comment avait-elle bien pu faire pour rejoindre la vallée de Sylvandell ? C’était un véritable prodige ! Alice ne se l’expliquait d’ailleurs pas, mais elle eut rapidement d’autres soucis... Notamment quand Véronique constata une tâche sur son chandail, et...

...L’enleva.

« Véronique ! » s’exclama la Princesse.

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’était clairement pas au bout de ses peines avec la jeune femme, qui, après quelques hésitations, alla se précipiter entre ses bras.

« Décidément... Tu es vraiment très spéciale, Véronique ! Trouvez-lui une tunique, quelque chose... »

Véronique restait blottie contre elle, et Alice la caressa doucement, tandis qu’un page se rendit vers un garde-robes, cherchant quelque chose à enfiler à Véronique.

« Il ne faut pas te déshabiller en public, Véronique ! Et on ne montre pas ses seins comme ça, ma belle ! Tu n’as pas de soutien-gorge ? »

Alice se pinça doucement les lèvres, sans rien dire de plus, attendant que quelqu’un vienne la sortir de cet instant troublant...

Veronique

Terranide

Re : L'Ingénue [Veronique]

Réponse 27 jeudi 14 février 2019, 01:23:41

« C’est la marque de la Monarchie de la Rose, Roi Serenos. Une organisation terroriste de premier ordre aux services d’un ancien Empereur ashnardien dément, le Roi Cramoisi. »
« Le Roi Cramoisi… »

Malgré son éducation, Serenos devait admettre qu’il ne savait pas grand-chose de l’histoire d’Ashnard, en partie parce que ses tuteurs Nexusiens n’avaient pas comme consignes de lui enseigner l’histoire du continent, juste de pouvoir se présenter devant la noblesse et ne pas commettre d’erreurs diplomatiques. Il se souvenait que les alliés de la Dame Grise, peut-être même ses employeurs, avaient utilisé le symbole de ce Roi, et que l’inscription « Longue vie au Roi Cramoisi » avait été écrite quelque part. Quant à savoir où, sa mémoire ne lui revenait pas, mais il savait l’avoir lu. Comme tout signe de compréhension, le Roi hocha de la tête, même s’il restait aux prises avec sa confusion, essayant de se souvenir des détails.

« La Monarchie sévit dans tout Terra. Une véritable nébuleuse de factions, de clans, la composent.
 -  Plus précisément, compléta l’Omniprêtre, la Monarchie dispose d’un bras armé sur Terra, qui a récemment réussi à unir sous sa bannière de multiples milices rebelles et autres groupuscules de mercenaires sévissant dans les Contrées du Chaos... L’Affiliation. La Monarchie, à travers l’Affiliation, ainsi qu’à travers d’autres factions qui la composent, se spécialise dans la déstabilisation des puissances étatiques. Ce que vous devez bien comprendre, c’est que nous parlons d’individus extrêmement puissants, qui, selon toute évidence, sont en lien avec les Grands Anciens.
 -  Le Conseil Impérial soupçonne fortement la Monarchie d’avoir provoqué la décimation de la famille royale Ivory. »

Cette fois, Serenos leva la tête à la mention de la famille royale du Nexus. Est-ce que le Roi Sylvandin venait d’admettre que l’Empire possède des indices qui auraient pu prouver que la mort des Ivory n’était pas un événement accidentel? Était-ce possible que depuis tout ce temps, Nöly et Liam attendaient dans le monde des esprits que quelqu’un ne soumette leur assassin à la justice? Et depuis quand est-ce que le Conseil Impérial avait gardé cette information pour eux?

La rage du Roi monta, de plus en plus fort. Ses dents se resserrèrent dans sa bouche, sa mâchoire se tendit. La colère était si forte en lui qu’il aurait pu attaquer Tywill là maintenant pour lui faire cracher tout ce qu’il savait. Il le sentait dans son bras, jusque dans son cœur, qu’il avait envie de lui faire du mal.

Alors qu’il se sentit sur le point d’exploser, Serenos poussa un très long soupir, et alors qu’il expirait, une petite volute de fumée noire jaillit entre ses lèvres, comme s’il venait d’éteindre un feu en lui. Ce n’était pas la faute du Conseil Impérial et encore moins celle de Tywill. Si l’Empire avait trouvé des preuves que les Ivory avaient été assassinés, il aurait dû être capable de s’apercevoir qu’il y avait quelque chose d’inhabituel dans la mort de ses amis. S’il y avait un coupable, c’était lui, car c’était son inattention qui l’avait empêché de remarquer ces détails.

-Que ce soit votre royaume ou votre fille… Quel meilleur moyen de vous atteindre que par votre enfant? Connaissant son cœur tendre, elle irait jusqu’à…

Cette fois, le Roi marqua une pause. Il devint alors livide. Il venait de faire une réalisation des plus déplaisante; un peu plus tôt, il avait vu la princesse avec une jeune terranide. Quoi de mieux pour attendrir une demoiselle telle que la Princesse qu’une jeune femme terranide visiblement inoffensive, et surtout aux apparences de stupidité profonde? Et surtout sur un territoire aussi dangereux que Sylvandell? Alice n’aurait pas hésité à la prendre en pitié.

« Oh merde! »

Il fit immédiatement demi-tour et se rua vers l’aura de la Princesse.

Véronique

Si Veronique était une arme dangereuse, elle était bien la dernière à s’en rendre compte. Pour sa part, elle était simplement très affectueuse. Le problème ne venait pas d’elle, cependant, mais de son collier. Serenos n’avait pas détecté de magie venant d’elle parce que son collier n’était pas magique, c’était une puce de localisation. C’était de la technologie.

Alors que la jeune chienne réclamait des caresses, son nez se mit à remuer. Elle cessa ses petits sons de contentement et leva la tête, reniflant l’air. Sa queue et ses oreilles se baissèrent et ses yeux se rivèrent vers le page qui fouillait les armoires. Elle reconnaissait cette odeur. Elle n’avait pas une très bonne mémoire des visages ou des noms, ou même des informations de manière générale, mais elle n’oubliait jamais un souvenir lié à une odeur, et cette odeur lui ramenait un souvenir très désagréable. Elle s’approcha du page et alors qu’elle se trouvait près de lui, il tira immédiatement quelque chose que seul une personne ayant visité la Terre ou ayant déjà été confronté à la technologie; c’était un flingue!

Alors qu’il se tournait vers la princesse, Vero lui sauta au bras et mordit profondément dans la chair du « page », qui hurla de douleur avant de lui flanquer un coup de pied dans les reins, la repoussant contre la table, essayant de tirer vers Alice. Férocement, Vero tira sur le bras et le secoua vivement, rendant les tirs imprécis.

« SALE CHIENNE! »

Changeant de main, il agrippa son pistolet et tira deux balles à bout portant dans la poitrine de Vero. La terranide poussa un unique gémissement de souffrance perçant avant de s’effondrer sur le sol. Il leva à nouveau son flingue vers la princesse.

« Pour la Monarchie. » Dit-il en pressant la gâchette à nouveau vers Alice.

Le tir décolla, mais la balle se ficha à bonne distance de la jeune femme. L’assassin jura et s’empressa de recharger.

No happiness is greater than the bliss of innocence

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : L'Ingénue [Veronique]

Réponse 28 lundi 18 février 2019, 01:03:54

« Il faudra la conduire auprès de Mélinda, tu sais...
 -  Oui, sûrement... Mais savoir au moins d’où elle vient, ça pourrait être une bonne chose.
 -  Je ne dis pas l’inverse. Il faut la surveiller en tout cas... »

Pour connaître Sylvandell, avant leur mariage, Melendil avait rejoint l’armée royale, et avait mené de multiples patrouilles dans la région. Il avait ainsi pu constater que, même si Sylvandell entretenait des liens étroits avec les dragons dorés, ceux-ci n’étaient pas dociles. S’ils obéissaient aux descendants directs d’Erwan Korvander, ils n’en restaient pas moins des créatures nobles et sauvages, qui pouvaient attaquer les humains. Les Terranides étaient fréquemment leur cible quand ils venaient sur leur sanctuaire sans le réaliser. De fait, si cette alliance improbable entre les dragons et les humains faisait la force et l’originalité de Sylvandell, elle avait aussi donné lieu à de multiples vagues de contestations. En consultant les archives historiques et les chroniques mémorielles à la Bibliothèque de Sylvandell, Melendil avait appris qu’il y avait eu une secte sylvandine ayant décrété que l’alliance entre les dragons et les humains était contre-nature, et que les Korvander étaient des tyrans au sang corrompu par la magie noire. Et, régulièrement, on s’interrogeait sur la nature du lien unissant les Korvander aux dragons. Ceci étant dit, dans l’ensemble, Melendil avait pu constater que le peuple appréciait plutôt bien les Korvander.

Le royaume connaissait un regain d’activité après la décision prise par le Roi de rouvrir les mines de Sylvandell. Plusieurs guildes et syndicats de mercenaires avaient été employés pour dératiser les mines, et pour en protéger les accès. Des guildes marchandes et des compagnies minières s’étaient déjà montrées intéressées pour signer des contrats d’exploitation, car les grottes de Sylvandell abritaient quantité de matières premières, mais aussi des matières magiques comme des cristaux, notamment de l’obsidienne... Un regain de vie et d’activité qui rendait la présence des gardes encore plus importante, multipliant aussi les risques d’infiltration.

Pour autant, Alice ne se serait jamais méfiée de Thomas, son fidèle page. Un homme qu’elle connaissait depuis plusieurs années, discret et calme, qui avait grandi à Sylvandell, avant d’en revenir après avoir suivi des études dans une grande ville. Il n’avait pas été jusqu’à la capitale impériale, mais à Torfur, une cité impériale assez grande abritant une académie. Il était revenu se mettre au service du Château, et, à vrai dire, Alice avait toujours cru qu’il avait le béguin pour elle.

Elle fut donc surprise de le voir sortir un pistolet et se battre contre Véronique. Puis Alice hurla en entendant plusieurs détonations, comme des éclairs qui hurlèrent depuis l’arme de l’homme.

*BANG ! BANG !*

Deux balles qui hurlèrent, clouant Véronique au sol. Thomas brandit ensuite son arme vers Alice, qui n’avait pas encore eu le temps de réaliser ce qui se passait.

« Thomas ! »

Il était parti chercher un chandelier pour Véronique, et pointait maintenant vers elle cette arme qu’elle avait pu voir sur Terre, dans cet étrange cube que les Terriens appelaient « télévision ». Le canon cracha à nouveau une balle vers elle, filant droit vers son corps. La Croix de Sylvandell se mit alors à luire, et émit en retour une onde de choc qui dévia la balle, envoyant celle-ci dans le mur. Melendil bondit alors, et son poing heurta le visage de Thomas, le repoussant... Mais ce dernier tendit sa main, et une onde de choc magique en fusa, venant repousser Melendil, le clouant à terre.

Les larmes aux yeux, Alice pouvait voir que Véronique était en sang, tandis que les deux orbites de Thomas avaient pris une couleur d’encre, se remplissant d’un noir total, un noir qui semblait ensuite se diluer dans ses veines, sous sa peau, lui donnant une apparence infernale.

« Arrêtez ça, Thomas !
 -  LA FERME, VOUS ALLEZ MOURIR, PRINCESSE ! Et ce ne sera que JUSTICE ! »

Jetant son pistolet au sol, l’homme se concentra alors, et des tentacules noirâtres, ressemblant à des fouets tranchants, filèrent de ses paumes vers la Princesse. La Croix de Sylvandell s’illumina encore, et le pendentif d’Alice libéra une nouvelle onde de choc, une sorte de sphère aux bords enflammés, qui repoussa les tentacules, formant comme une longue aile de dragon venant protéger la Princesse.

« THOMAS !
 -  J’ai voyagé jusqu’à Torfur dans l’espoir que vous daignez enfin me remarquer ! Et, à mon retour, vous vous étiez marié avec un bâtard d’elfe ! LE MAGICIEN AVAIT RAISON ! VOUS ALLEZ MOURIR !! »

Melendil, sonné, se redressa encore, mais il n’avait pas d’armes avec lui. Il attrapa le poignet d’Alice, mais Thomas, visiblement possédé par une force supérieure, attaqua encore, envoyant des sorts de magie noire d’un niveau très élevé. Thomas, qui n’avait jamais reçu la moindre instruction magique, puisait dans une force qui le dépassait totalement, ce qui se voyait à son corps, qui prenait une teinte grisâtre, ses veines se gonflant d’un liquide noirâtre, corrosif, qui remontait en lui, et flétrissait sa peau.

« Mais qu’est-ce qu’il lui arrive ?!
 -  Je ne sais pas, Melendil, mais il faut sauver Véronique ! »

Un rire nauséabond s’échappa des lèvres de Thomas. Un tourbillon semblait flotter autour de lui, et il se mit à vomir du sang noir.

« Il faut en finir, Korvander ! Éradiquer les dernières traces de l’Eld ! »

Ce n’était plus Thomas qui parlait... Mais une autre force, une autre créature, qui s’exprimait à travers lui, qui utilisait son corps pour transmettre son pouvoir, comme une sorte de transmetteur, de relais...

Une situation impensable pour la jeune femme !

Serenos I Aeslingr

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    Description
    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : L'Ingénue [Veronique]

Réponse 29 lundi 18 février 2019, 09:23:41

"Dégagez, hors de mon chemin!" Aboya le Roi de Meisa en traversant les couloirs.

BANG! BANG!

Un son trop bien connu pour un homme qui haissait les armes déloyales venue de la Terre ou de Tekhos. Non! Faites que je n'arrive pas trop tard, faites que je n'arrive pas trop tard. Par les Vrais Dieux et les Faux, faites qu'il ait raté sa cible! Pria-t-il à quiconque voulait bien l'entendre dans le monde astral. L'aura de la princesse ne faiblit cependant pas, et alors que de nouvelles détonations se firent entendre, il sentit l'éveil de l'artéfact que baladait la princesse avec elle.

Arrivant enfin au réfectoire, le Roi assista aux paroles échangées entre la Princesse et celui qui, de toute évidence, n'était pas un simple page. Il remarqua rapidement le sang noir et comprit que quelque chose ne tournait pas rond. Les humains ne vomissaient pas souvent du sang sauf en cas d’hémorragie interne et encore moins du sang noir. Le Roi de Meisa se posta entre la Princesse et celui qui tentait de mettre fin à ses jours, avec le plus grand calme. Faire le vide dans son esprit était la première étape de n'importe quel combat. Oublier les questionnements, remettre son analyse à plus tard. Il ne pouvait penser qu'à une chose, ne respecter qu'une seule règle; survivre et frapper.

"Le Sombrechant..."

Certains auraient été flatté qu'un parfait inconnu connaisse son identité, mais comme il était une personnalité plutôt publique, cela ne le surprenait pas vraiment que quelqu'un connaisse son nom. Le contraire, en fait, aurait été un brin insultant. Sans attendre, "Thomas" leva les bras et ses tentacules d'ombre filèrent à toute vitesse vers le trio. D'une série de mouvements rapides et précis, Serenos dévia les tentacules de son épée, ne laissant aucun appendice approcher la jeune femme. À force de bouger, Serenos sentit une douleur lancinante le traverser de part en part et il grogna en sentant que ses blessures s'étaient ouvertes de nouveau. Il grommela et, d'un coup d'épée, trancha l'attelle qui soutenait son bras et laissa de nouveau la magie circuler dans son membre, accélérant la guérison. Une fois libre de bouger sa main d'arme, le Roi adressa un regard à Melendil.

"Attrapez la chienne dès que vous le pouvez, Prince, et fuyez!"

Serenos tira sa seconde lame, une épée courte, du fourreau attaché à son dos avant de la laisser tomber aux pieds du prince Elfe d'un geste rapide, et il fonça vers celui qui utilisait la magie noire. Les tentacules filèrent de nouveau vers la princesse, mais l'approche rapide suffit à faire changer de cible l'assassin, dont les bras se tendirent vers le Roi étranger. Le Roi guerrier leva le bras et trancha un tentacule. L'appendice s'agita dans tous les sens comme un ver, aspergeant les environs de son sang, aspergeant le manteau du Roi. Le sang, corrosif, commença à dévorer le tissu, laissant le Roi avec une seule option, une seule très claire option; se dépêcher à enlever ce manteau avant d'être brûlé à son tour. D'un geste des épaules, il fit disparaitre le vêtement, et il leva sa lame pour dévier une nouvelle fois le tentacule. Cette fois, l'appendice s'enroula autour de la lame et l'arracha des mains du Roi, tirant avec une telle force que le Roi ne put même pas lutter.

Les bras du Roi se levèrent alors que "Thomas" marmonnait ses phrases magiques et se mit à scander ses propres sorts pour contrer les effets de ceux de l'entité qui possédait le jeune homme. Serenos devait maintenant prendre une décision. Tuer Thomas, ignorant les lois de Sylvandell et risquant un incident diplomatique en exécutant une source d'information potentielle, ou continuer à lutter, risquer sa propre peau dans l'espoir de le maîtriser et peut-être de trouver qui était son maître, si l'entité qui le possédait ne le tuait pas avant. Trop tard pour penser. Maintenant, il fallait agir. Puisant dans ses réserves, Serenos lâcha un nouveau sort, faisant naître de puissantes et dangereuses flammes noires et rouge.

-Ignis de tenebris.

Les flammes entourèrent le lanceur de sort et s'accrochèrent à ses vêtements, se collant à ses membres comme des sangsues. L'hôte allait sans aucun doute ressentir une terrible douleur, mais celui qui l'habitait ne sentirait rien. Serenos sentit alors une intense douleur lui traverser le bras gauche; il n'eut pas besoin de regarder pour imaginer le progrès de la chair corrompue sur son corps. La magie noire était dangereuse, pour l'utilisateur aussi bien que pour ses victimes, mais il n'y avait que la magie noire pour combattre la magie noire. "Thomas" regarda son bras fondre avec un désintérêt parfaitement répugnant alors que le mage guerrier reprenait son souffle, toujours sur ses gardes, et heureusement car son ennemi leva le bras encore intact vers lui pour lâcher une nouvelle dose de magie noire. Serenos parvint tout juste à neutraliser le sort en scandant les phrases appropriées. Il espérait frustrer son ennemi, et accessoirement gagner assez de temps pour que le prince elfe s'empare de la terranide nudiste et ensanglantée qui peinait à respirer sur le sol à cause du sang. À la place, il eut une surprise de poids; sa propre lame transperça le coeur de "Thomas". Quoi que fut l'entité qui le possédait, elle se volatilisa aussitôt qu'elle détecta la mort de son hôte approcher à grands pas, et ne souhaitant pas être entrainé avec lui, il mit fin à ce lien. Serenos regarda par dessus l'épaule du moribond pour voir la tête de Melendil.

"Vous savez, prince... Quand je dis "fuyez", je veux dire dans la direction opposée à celle de la menace évidente."

C'était plus facile que de dire merci.

Serenos allongea l'homme sur le dos puis se frotta les mains. Il marmonna quelques mécontentements puis psalmodia à nouveau ses phrases magiques avant de planter ses mains dans le corps de Thomas, forçant son âme à rester dans sa chair. Pas question de le laisser s'enfuir.

"Tu vas tout me dire, gamin. Sinon, tu ressentiras cette douleur pour toute l'éternité, je t'en fais la parole."


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