Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Plus haut que l’amour du prochain se trouve l’amour du lointain [Elena Ivory]

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Kami Kato

Humain(e)

Un large soleil rouge s'enfonçait dans l'horizon, diffusant dans l'obscurité naissante du ciel nuageux ses panaches orangés. A contre-jour, devant les voyageurs tournés vers l'ouest, se découpait la longue silhouette sombre des remparts de Nexus. Sur leurs cheveux qui soufflaient en marchant, Kami et son compagnon ne disaient mot, deux semaines de voyage ayant déjà épuisé leurs paroles. Et tandis qu'ils avançaient dans la nuit tombante, la puissante Nexus, enracinée comme un lierre sur chaque aspérité de la côté inégale, déployait devant eux ses murs, ses tours et ses forteresses.

La jeune horlogère se sentait soudain faiblir. Ses muscles étaient lourds fatigués et son souffle court. L'immensité de la ville qui s'étendait maintenant à l'infini devant elle. Cet endroit est trop grand pour nous, lui disaient ses entrailles. Pour la première fois depuis le commencement de son voyage, elle avait peur. Une terreur sourde la tétanisait. Elle aurait bien fait une pause, mais ne dit mot ; et le cheval l'entrainait. Les murs se firent plus hauts, plus massifs et plus sombre. Dans l'obscurité qui se faisait plus dense, les torches s'allumèrent au dessus des créneaux. Suivant le chemin, les deux cavaliers s'approchèrent d'une grande porte de bois massif qui, béante, laissait passer les quelques voyageurs qui arrivaient encore à cette heure. Kami et son guide arrêtèrent leurs chevaux sur le côté, au pied de la voute de pierre, et se tournèrent l'un vers l'autre.

"Bon, eh bien, c'est l'heure de te souhaiter bonne chance, gamine."


La gorge nouée, la jeune femme hocha la tête.

"Merci. De m'avoir accompagnée. Et tout ça."

Le trentenaire lui répondit par un sourire et fit faire quelques pas à son cheval pour rapprocher leurs montures.

"Tu ne restes pas dormir à Nexus ?"

Il fit non de la tête avec un sourire d'excuse et leva la main. Elle déglutit et leva la sienne : ils entrechoquèrent leurs paumes avec bruit, et chacun referma les doigts sur la main de l'autre, dans une étreinte ferme.

"Trop cher, et puis on m'attend."

Avec un ultime signe de la main, il fit pivoter son cheval et s'éloigna au trot. Elle, après un instant d'immobilité, soupira et remit son cheval au pas en direction des entrailles de la ville.

La tête lui tournait un peu tandis que son cheval la portait d'un pas tranquille et régulier sur le pavé des rues, où des passants déambulaient encore à cette heure tardive. Kami possédait une carte approximative de la ville - peut être pas à jour - qui lui permettrait de rejoindre l'endroit où elle était attendue, le lendemain. Il était trop tard pour se présenter à son nouvel employeur : elle se laissa donc porter jusqu'à la première auberge qui croisa son chemin. "Le gîte et la couverture". Très drôle.

Un adolescent, adossé au mur portant un grand manteau jaune pâle et usé, la regarda s'arrêter. Voyant qu'elle mettait pied à terre, il se redressa et vint vers elle.

"Bonsoir. Vous voulez qu'on s'occupe de votre cheval ?"


* * * * *
* * *
* *
*

*

Le lendemain, en milieu d'après midi, Kami se présenta au lieu du rendez-vous, vêtue d'un pantalon beige de grosse toile et une chemise blanche. Le pantalon, étroit, taillé sur mesure pour elle, remontait jusqu'à hauteur de nombril, hauteur à laquelle la chemise, plus ample, passait sous le pantalon et une épaisse ceinture marron cintrait les vêtements autour de la taille. Aux pieds, elle portait deux bottes de cuir montant jusqu'à mi-mollet, qu'elle avait chaussées durant tout son trajet. Le manteau rouge foncé des Horlogers reposait sur ses épaules et lui descendait à hauteur de genoux. Dans son dos était dessiné le symbole de son ordre : un cercle noir, affublé d'un rayon montant verticalement depuis son centre jusqu'à sa bordure.

La veille, fatiguée par ces deux semaines de voyage passées à chevaucher et à dormir dans des abris de fortune, elle s'était effondrée dans le sommeil dès son arrivée, et ne s'était réveillée qu'au milieu du jour. Elle avait payé un supplément à son hôte, afin de pouvoir prendre un bain, et s'était vêtue des rares vêtements non usés qu'elle avait apportés avec elle. Il lui avait ensuite fallu deux bonnes heures pour trouver l'adresse rendez-vous.

A présent elle y était, et son cœur battait à nouveau d'anxiété. Le lieu du rendez-vous était une grande bâtisse, dont la façade aux pierres régulières et aux voutes sculptées authentifiait l'importance du propriétaire. La porte d'entrée, surélevée par quelques marches, était close. Kami s'arrêta au pied de l'escalier et posa ses yeux sur le lourd heurtoirs de fer. Celui-ci se souleva en grinçant, et frappa plusieurs fois.
« Modifié: dimanche 07 janvier 2018, 23:08:43 par Kami Kato »
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Elena Ivory

Humain(e)

Nexus était une ville colossale, très grande. On pouvait mettre la journée entière à la traverser d’un bout à l’autre, et on pouvait passer sa vie à vouloir en explorer chaque recoin. Une véritable cité-État, qui accueillait un nombre très élevé d’étrangers. Une ville cosmopolite, carrefour mondial de flux économiques mondiaux, fournissant en matières premières les grosses usines énergétiques tekhanes, commerçant avec l’ensemble du monde civilisé. Le siège d’une immense flotte, aussi bien marchande que militaire. Nexus, ville millénaire, siège historique de la plus vieille monarchie de Terra, à en croire les légendes. Une ville revendiquée par les elfes, qui accusaient les humains de leur avoir volé cette cité magnifique, recélant des trésors architecturaux. Une ville d’artistes, une ville de poètes, une ville au rayonnement culturel central, qui se targuait d’être le phare des Contrées du Chaos, dardant de ses lumières éclairées des landes sauvages et païennes, ravagées par les attaques de monstres, les guerres, la tyrannie, et la pauvreté.

Mais Nexus était aussi une ville fragile. Sous les lumières de sa splendeur, les ombres s’étiraient, noircissant les rues et les ruelles étroites de la ville. Avant-hier, le royaume millénaire avait tremblé sur ses fondations en étant décapité. La hache du bourreau avait sectionné le cou de l’État ancestral, arraché peau, tendons, et os, ne laissant qu’une mince veine, un filament très fin, qu’on aurait pu couper d’une pichenette, une brindille qui avait réussi à pousser, et à revenir à la maison. Aujourd’hui, la Reine était de retour, et sa protection était une raison d’État. Une question centrale, car sa survie était la seule barrière empêchant Nexus de sombrer dans une querelle qui ruinerait et dévasterait le pays.

Quand la tempête avait emporté les parents d’Elena, ses oncles, ses cousins, ses grands-parents, et les autres membres de sa fratrie, de nombreuses maisons avaient vu leurs vieilles ambitions resurgir, plus vivaces que jamais. Depuis aussi longtemps qu’historiens et scribes le relataient, les Ivory avaient toujours régné sur Nexus. Une dynastie royale légendaire, qui avait durablement marqué l’Histoire de Nexus, à tel point que toute autre famille avait oublié à jamais l’idée de régner sur cet État. Et puis, après le cyclone, des pensées nouvelles étaient venues. Nexus avait déjà connu des tentatives de putsch, la volonté de certaines familles nobles de vouloir renverser les Ivory. Ces pensées avaient fleuri assez rapidement, et, quand la confirmation de la survie d’Elena avait été produite par le Grand Confesseur de l’Ordre Immaculé, les ambitions nouvellement naissantes avaient dû s’éteindre tout aussi rapidement… Mais, une fois l’ambition naissante, elle ne s’éteignait jamais vraiment.

Pour toutes ces raisons, Ronald « Scar » Langley n’avait jamais cessé de veiller sur la protection d’Elena Ivory. Cet homme au visage scarifié n’était pas n’importe qui. Il était le Commandant de la Garde d’Ivoire, et avait été chargé par Liam Ivory, feu le père d’Elena Ivory, d’assurer sa protection. Lui et Lima furent d’anciens camarades, des Paladins formés à Haven, qui avaient guerroyé et combattu ensemble. Le Lion de Nexus avait toujours eu une profonde confiance en Langley, et avait donc, dans son testament, chargé Langley de veiller sur Elena. Et il n’était pas exagéré de dire que Langley était paranoïaque. Il avait remanié en profondeur le personnel du Palais d’Ivoire, diligentant sur chaque membre du personnel, gardes, pages, cuisiniers, des enquêtes poussées, cherchant les traîtres potentiels. Il avait entrepris de verrouiller l’essentiel des nombreux passages secrets du Palais d’Ivoire, et sécurisé lourdement l’ensemble.

C’était pour ça que Ronald se tenait là, dans une élégante maison. Il était assis dans un bureau, une tasse de café devant lui, et observait les courriers qu’il avait reçu, ainsi que les rapports de ses espions. L’Horlogère était arrivée… Il connaissait cet ordre. Les Horlogers… Un nom bien particulier, quand on y pensait bien, et assez ingrat. Car ces maîtres-artisans ne se spécialisaient pas que dans l’horlogerie. Ils étaient des maîtres en matière de fonctionnement mécanique, et, en l’état, ce qui intéressait surtout Ronald, c’était leurs capacités de serrurerie. Il avait été très mystérieux dans sa missive, évitant de trop en dire, conscient que des espions se tenaient à l’affût. Ou peut-être était-il juste paranoïaque.

*Je ne dois jamais oublier que nos ennemis, quels qu’ils soient, ont pu aller jusqu’à empoisonner Nöly pendant sa grossesse, l’empêchant de procréer.*

Nexus était immense, les ennemis étaient là. Hier encore, une vaste conspiration avait été découverte, une énorme usine morbide utilisant la chair humaine et le sang pour créer des monstruosités porcines et ouvrir un Portail destiné à libérer un Grand Ancien*… Là, sous leur nez ! Ronald n’avait pas cru qu’une telle chose pouvait être possible, et pourtant… Cette actualité brûlante avait conduit Ronald à se rapprocher de cette organisation. Il n’était pas sûr de pouvoir se fier entièrement à eux, et s’était donc adressé à Raito Oshiba, Maître-Horloger en qui il avait une confiance relative… Ce qui n’était pas peu dire, émanant de Ronald Langley.

On toqua à sa porte. Un homme entra, l’un de ses agents.

« Votre invitée est là, Messire. »

Ronald hocha imperceptiblement la tête, et reposa sa tasse.

« Faites-là entrer. »

L’homme acquiesça, et se retourna, puis rejoignit le hall d’entrée. La jeune femme était là, telle une petite souris devant ce vaste hall. Le manoir semblait être en plein déménagement. Les meubles étaient recouverts de draps blancs, comme pour les protéger de la poussière. En réalité, la propriétaire de la maison était morte de syphilis. Elle laissait derrière elle plusieurs héritiers qui se partageaient la part du gâteau. La Couronne avait des parts là-dedans, et le litige était actuellement porté devant les juridictions civiles. Dans cette attente, la Couronne, pour éviter des dégradations ou des vols de la part de tel ou tel héritier, avait réquisitionné l’immeuble, une ordonnance judiciaire ayant autorisé cette prise de contrôle provisoire.

Ronald s’en servait comme couverture. L’endroit était inhabituellement vide. De fait, il ne semblait y avoir personne ici, à l’exception de Ronald et de son second. Il faisait froid, l’immeuble n’étant pas occupé.

« Venez, Madame » l’invita l’homme.

Il retourna sur ses pas, jusqu’à rejoindre la porte du bureau de Ronald, et l’ouvrit, faisant signe à la femme de passer. Ronald, assis sur son fauteuil, la jaugea rapidement du regard, et se leva poliment, tendant sa main vers elle.

« Bonjour, Madame Kato. Bienvenue à Nexus. »

Il se rassit ensuite, et attrapa sa cafetière.

« Un peu de café, peut-être ? Je m’appelle Ronald Langley. C’est la première fois que vous venez à Nexus ? »



* : Cf. RP « A Machine For Pigs ».
DC d’Alice Korvander.

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Kami Kato

Humain(e)

Drôle d'endroit ; ce n'était pas vraiment ce à quoi Kami s'attendait. La grande maison venait, apparemment d'être délaissée récemment. Des meubles témoins d'une vie passée attendaient dans le hall, couvert d'un voile blanc. La jeune femme attendit une ptite minute avec eux. Pour tromper sa nervosité et son impatience, elle tapota du bout du doigt l'un des fantômes, cherchant les parties de la boiserie les plus résonnantes. Elle se stoppa des que les bruit de pas revinrent vers elle.

"Venez, Madame."

Elle emboita le pas à l'homme, et sourit en douce. Madame. Quelle drôle d'idée. Il s'arrêta devant une porte et l'ouvrit pour elle, l'invitant à pénétrer dans le bureau où on l'attendait. Derrière une table massive, assis dans un fauteil, se tenait un homme élégant et mince, à la crinière noire et au visage lacéré. Il se leva alors qu'elle avançait vers lui, et lui tendit la main.

"Bonjour, Madame Kato. Bienvenue à Nexus.
- Bonjour. Merci Monsieur."
dit-elle en répondant à la poignée de main qui lui était offerte.
- Un peu de café, peut-être ? Je m’appelle Ronald Langley. C’est la première fois que vous venez à Nexus ?"

L'homme s'était rassis, et tenait dans sa main une cruche dont le dessus était fermé, rappelant à Kami les récipients utilisés pour thé. Elle n'avait jamais goûté au café. Dans sa ville natale, on le décrivait comme un brevage noir, au goût unique et fort, difficile à apprécier. Autrement dit, un brevage qu'elle voulait goûter. Elle s'autorisa à s'assoire:

"Oui, je veux bien, merci. Oui, en fait, c'est la première fois que je quitte ma région."


Elle fixa le filet de liquide sombre qui s'écoulait du bec du récipient et remplissait les tasses.

"Je m'appelle Kami Kato"
, se sentit-elle obliger de préciser, "mais j'imagine que vous le savez déjà", ajouta-t-elle encore, craignant de passer pour une idiote.

Bien que l'ambiance ne fut pas pesante et que son hôte semblât vouloir se montrer amical, Kami s'attendait à être, sinon mise à l'épreuve, jaugée et jugée. Elle pianota nerveusement sur son genou. Une tasse serait bienvenue pour s'occuper les mains.
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Elena Ivory

Humain(e)

Les petits gestes ne mentaient pas. Le café était à Nexus un signe de grande richesse, comme le sucre. En effet, la région tempérée nexusienne ne comprenait pas de caféiers. Les arbres et plantes permettant d’avoir de la caféine venaient donc des colonies nexusiennes. Le café était donc, pour l’heure, un privilège réservé aux puissants de la cité-État, même si le café tendait à se développer sur le marché noir. Venant des colonies, le café était un produit assez taxé, ce qui en expliquait la richesse. Autrement dit, Kami se tenait devant un homme de haute stature, ce qui rendait d’autant plus étonnant le lieu de cette rencontre, cette grande maison vide. Du moins, c’est comme ça que Ronald penserait, s’il était à la place de Kami. Qui était cet homme peu avenant au visage tuméfié, avec une posture raide, et qui jurait avec le décor ? Ronald n’avait pas l’allure des aristocrates, il n’en avait pas la panache, ni la stature. Lui était un Paladin d’Haven, habitué à vivre dans des conditions modestes, spartiates.

Il versa donc du café dans deux belles tasses en argent, puis retourna s’asseoir. Kami confirma être pour la première fois à Nexus, et lui indiqua ce que, en effet, il savait déjà : son identité.

« Effectivement, reconnut-il. Votre mentor, Maître Raito Oshiba, qui, d’après sa lettre, vous a formé depuis votre enfance... Ce qui est plutôt rare venant de sa part. J’ignorais qu’il avait encore la patience d’éduquer de jeunes enfants. J’espère qu’il ne vous en pas a trop fait baver... Ou inversement. »

Ronald sourit légèrement, ce qui était suffisamment rare pour qu’on le signale. La lettre précisait le caractère turbulent de Kami, ainsi que ses pouvoirs psychiques. Un don précieusement utilisé par les Horlogers pour leur permettre de faire des assemblages complexes. Raito Oshiba décrivait Kami comme « une horlogère tout à fait compétente », ce qui n’était pas peu dire venant de lui.

« Vous venez d’une région reculée, aussi ne suis-je pas surpris si mon nom ne vous dit rien. Pour vous l’expliquer rapidement, je suis l’Intendant du Palais d’Ivoire, ainsi que le Commandant de la Garde d’Ivoire. À ce titre, j’ai en charge la protection du Palais d’Ivoire, la gestion du personnel, l’organisation de ses défenses... Et, à titre plus personnel, eu égard à mes liens d’amitié et de camaraderie avec feu Liam Ivory, ancien Roi de Nexus, surnommé ‘‘Lion de Nexus’’, j’ai été chargé, suivant testament authentique, d’assurer la sécurité et la protection de Sa Majesté la Reine Elena Ivory, Reine de Nexus, Protectrice du Royaume, et dernière héritière à ce jour de la dynastie millénaire des Ivory. »

Ronald se tut ensuite, laissant le temps à Kami de méditer cela, et but une gorgée de café. Il était chaud, assez fort. Ronald le préparait en personne, et, vu son passé de Paladin, et son tempérament, son café était en conséquence.

« Si je vous ai fait venir dans un tel secret, c’est pour des raisons bien précises, mais je peux vous assurer que le voyage en vaudra la chandelle. »

L’homme ménagea à nouveau une courte pause, puis fixa silencieusement la jeune femme.

« Avant d’aller plus loin, dites-moi... Que savez-vous de la situation politique actuelle à Nexus ? Qu’est-ce qu’on dit sur la cité-État depuis votre forteresse ? »
DC d’Alice Korvander.

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Kami Kato

Humain(e)

Kami attrapa sa tasse avec précaution et l'approcha d'elle pour en sentir humer l'odeur.

"... votre mentor, Maître Raito Oshiba, qui, d’après sa lettre, vous a formé depuis votre enfance... Ce qui est plutôt rare venant de sa part. J’ignorais qu’il avait encore la patience d’éduquer de jeunes enfants. J’espère qu’il ne vous en pas a trop fait baver... Ou inversement.
- Euh..."


Son visage s'empourpra. Elle n'avait jamais considéré sa relation avec le maitre horloger comme si particulière, bien qu'il lui ait souvent consacré un temps supplémentaire lorsqu'il le jugeait nécessaire. Elle n'était cependant pas la seule apprentie dans ce cas.

"Il est notre professeur à tous. Enfin, l'un de nos professeur."

Précisa-t-elle simplement, et laissa volontairement la dernière remarque sans réponse.

"Vous venez d’une région reculée..."

Elle leva sa tasse jusqu'à ses lèvres en repensant aux heures passées sous la tutelle de Raito Oshiba. C'était un professeur patient et, à l'occasion, une oreille attentive, qui avait su la remettre sur les rails en jouant de didactique et de fermeté. Mais la place qu'il lui accordait ne correspondait pas à ce que Langley semblait s'imaginer. Aurait-elle du mentir, ou tout simplement se retenir de rectifier l'erreur ? Le maitre horloger l'en aurait informée. Qu'avait-il pu écrire dans sa lettre ?... Elle souffla sur la surface du liquide, avant d'en prendre une gorgée. Un gout intense et écœurant envahi toute sa bouche, lui intimant de cracher sur sur le champs. Le goût du breuvage rappelait vaguement un fond de casserole brulé. Kami resta stoïque et déglutit.

"...  et dernière héritière à ce jour de la dynastie millénaire des Ivory.
- Hmhm..."
répondit-elle en hochant la tête en signe d'attention.

On lui avait déjà dit qu'elle aurait affaire avec l'intendant, mais elle n'avait pas pensé le rencontrer si tôt. Le goût du café semblait s'être imprimé sur sa langue. Mortifiée, elle baissa les yeux sur sa tasse encore pleine et se maudit intérieurement.

"Si je vous ai fait venir dans un tel secret, c’est pour des raisons bien précises, mais je peux vous assurer que le voyage en vaudra la chandelle."


La dernière phrase piqua son intérêt et lui fit hausser les sourcils d'un air interrogatif. Elle aurait bien aimé qu'on lui confie la construction de catapultes, mais cela aurait été trop beau. Une situation plus plausible était qu'on lui donne à réparer des horloges, des serrures, ou des systèmes à poulies quelconques.

"Avant d’aller plus loin, dites-moi... Que savez-vous de la situation politique actuelle à Nexus ? Qu’est-ce qu’on dit sur la cité-État depuis votre forteresse ?
- Hem...
commença-t-elle en réfléchissant,  je crois que nous avons une vue d'ensemble. La famille royale est en grande partie décédée, ce qui a provoqué une crise il y a quelques années, mais la situation est désormais stable - enfin, je crois. Beaucoup attendent avec impatience un mari et un héritier pour la Reine Elena. Là d'où je viens, les gens se sentent plus en sécurité si... enfin, s'il arrivait malheur à la reine, ils craignent que cela pose des problèmes à Nexus, qui est notre principal allié."

Elle avait parlé d'un air pensif, et jetant des regards réguliers à l'intendant pour guetter ses réactions. Elle soupçonnait cette question d'être une sorte de test. Mais peut être était elle paranoïaque.
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Elena Ivory

Humain(e)

Comme elle l’annonça elle-même, Kami ne connaissait que les grandes lignes. Une famille décimée, l’instabilité politique, le chaos et l’anarchie à chaque coin de ruelle. Ronald la laissa parler. Sans doute devait-elle commencer à se demander ce que tout cela signifiait. L’homme prenait son temps. Il ne s’attendait nullement à un double jeu, mais la prudence était toujours de rigueur. En réalité, il lui semblait impossible que cette femme soit entre les mains de l’ennemi. S’il voulait lui décrire la situation actuelle de Nexus, c’était surtout pour qu’elle comprenne mieux ce qu’il attendait d’elle.

« La mère d’Elena, feue la Reine Nöly Ivory, a eu bien du mal à mettre au monde une héritière. D’aucuns commençaient à s’en moquer dans le dos du couple royal. Le Lion de Nexus, Liam Ivory, qu’on disait si adroit de son épée, était-il incapable d’user promptement de sa lance ? Ou est-ce que la Reine était stérile ? Nöly Ivory venait des Îles Mélisi, vous savez. Pour beaucoup, le fait que les Mélisains aient pu avoir une Reine était un affront. »

Les Îles Mélisi formaient un archipel officiellement indépendant, mais économiquement sous la tutelle de Nexus. Un très agréable archipel au large des colonies maritimes nexusiennes, entretenant d’étroites relations avec la cité-État, tant commerciales que militaires. La situation ne s’était guère améliorée depuis pour les familles conservatrices de Nexus, car Adamante, la magicienne si proche de la Reine, était précisément originaire de Mélisi. D’ailleurs, les Mélisains eux-mêmes avaient gardé la jeune Elena pendant plus de dix ans dans un monastère, ce qui n’avait pas été sans provoquer de vives tensions.

Ronald poursuivit son résumé historique :

« La vérité, voyez-vous, et qui n’est connue que par fort peu de gens, c’est que la Reine était empoisonnée. Un poison très particulier, très rare, et indéniablement de très grande qualité, puisqu’il ne tuait que les ovules de la Reine, sans porter atteinte à sa santé. Il a fallu l’expertise des elfes du Bosquet pour pouvoir la soigner. L’enquête menée à l’époque a révélé que le poison était infusé dans le thé que la Reine prenait chaque matin. Nous avons recherché les pages qui livraient le thé, interrogé les fournisseurs, les gardes, tous ceux susceptibles de pouvoir empoisonner la Reine... Finalement, tout ce que nous avons trouvé, ce sont des cadavres et des disparitions, et aucune réponse. »

Ronald ménagea une courte pause, faisant de l’ordre dans ses pensées. Il avait passé des heures, des nuits entières même, à éplucher les pistes, à envoyer ses agents pister de simples pages, à chercher des traces d’un complot ashnardien.

« À qui profite le crime, Madame Kato ? Qui aurait pu commettre une telle forfaiture ? Ashnard est le coupable idéal... Trop idéal, si vous voulez mon avis. Il y a les elfes, aussi. Ceux-ci n’ont jamais pu accepter que Nexus devienne humaine, et continuent encore à chanter de vieilles lunes, l’époque où ce palais était une construction elfique. Ou alors, ce peut être des familles conservatrices, qui ont décidé qu’il était temps de se débarrasser des Ivory, voire les grandes familles bourgeoises, les puissantes guildes marchandes, dont les monopoles économiques étaient mis à mal par les réformes économiques de la Couronne. À qui profite le crime ? »

Cette question, Ronald se l’était longuement posée. Les suspects ne manquaient pas, les pistes non plus...

« Récemment, Nexus a connu de forts troubles. Outre les révoltes de réfugiés, ou les soulèvements épisodiques d’esclaves, des hommes-porcs ont déferlé dans les bas-fonds de la ville. Un épisode singulier, qui m’a amené à la conclusion que je m’étais assagi. »

Une histoire des plus sinistres, et que la Couronne avait, dans la mesure du possible, essayé d’étouffer. L’histoire d’un abattoir, celui de l’honorable Oswald Mandus, qui avait usé sa richesse pour créer cet abattoir au cœur des bas-fonds, afin de redynamiser le quartier en permettant d’offrir du travail aux ouvriers, aux réfugiés, aux migrants. Un abattoir qui était la bouche d’un enfer immonde, d’une construction infernale souterraine, la Machine, construction hideuse transformant ses prisonniers en horribles mutants, fonctionnant grâce au sang et à de sombres arcanes magiques, et dont la finalité ultime était d’ouvrir un Portail, une porte vers les profondeurs abyssales de la Création.

La preuve ultime que Ronald avait eu faux sur toute la ligne, que toutes ses hypothèses étaient fumeuses, et que, si son enquête n’avait jamais pu progresser, c’est parce qu’il avait tapé tout en-haut de sa liste de suspects, sans envisager les autres possibilités.

« Nexus est bien plus fragile que l’image qu’elle en donne, Madame Kato. C’est un colosse aux pieds d’argile, gangréné par la paupérisation de ses quartiers, la corruption, le délitement de ses institutions. Notre Reine est méprisée, bouc-émissaire parfait, accusée d’être l’esclave des Mélisains. Si vous êtes ici, Madame Kato, c’est pour conduire la tâche la plus importante qui soit, car vous avez raison sur ce point... Si la Reine s’éteint, Nexus s’effondrera. Et je n’ose imaginer l’étendue des conséquences d’un tel scénario. »

Son ton était devenu légèrement plus grave, comme pour attester du sérieux de la situation.

« J’ai besoin de vous pour assurer la sécurité du Palais d’Ivoire, acheva-t-il finalement, de vos compétences pour vérifier et améliorer le fonctionnement de nos serrures et de nos dispositifs mécaniques visant à sécuriser le Palais. C’est une mission bien plus importante que ce qu’il semble de prime abord, et, surtout, risquée... Car, croyez-moi, Madame, ceux qui ont empoisonné Nöly sont les mêmes que ceux qui ont provoqué un cyclone ayant ravagé la famille royale. Ce sont les mêmes qui continuent à agir, et qui, j’en suis persuadé, veulent tuer la Reine. Et ça, il n’est pas question que cela arrive, n’est-ce pas ? »
DC d’Alice Korvander.

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Kami Kato

Humain(e)

La plupart de ces informations étaient nouvelles pour la jeune horlogère, et pour le moins désenchantantes. Si on lui avait déjà compté les talents du roi au maniement de l'épée, elle ne s'était jamais posée de questions sur l'état de sa lance. Elle n'avait jamais non plus entendu parler de l'animosité (ou le mépris ?) que les Nexusiens nourrissaient envers les Mélisains.

Chez les horlogers, on vantait plutôt Nexus et son Roi ou sa Reine, quels qu'ils soient. On avait tout intérêt à ce que l'empire reste puissant et uni, et qu'à sa tête règne une famille forte et à la parole solide. Les dernières générations de monarques avaient permis à la terre des Horlogers d'être relativement paisible, Nexus portant la guerre chez quiconque s'en prenait à ses alliés. A quelques kilomètre de la forteresse des Horlogers, dans la ville marchande de Nuretashi, les intérêts étaient peu ou prou les mêmes, et l'on était pas avares d'émissaires et de cadeaux lors des événements importants. Là bas, on évoquait pas les soulèvement d'esclaves, et on croyait peu à l'histoire des hommes porcs, qui circulait comme un ragot fantaisiste. On craignait un peu, mais on ne l'envisageait pas vraiment, que Nexus puisse éclater, mettant du même coup la stabilité de la région en péril.

Kami acquiesçait en fronçant les sourcils d'un air attentif. La Reine devait vivre et régner, c'était une évidence qu'on lui avait suffisamment enseignée. L'idée de Nexus chutant réveilla en elle l'angoisse larvée d'un futur incertain, pour elle et pour les siens. Pourquoi lui expliquer toutes ces choses, à elle, maintenant ? Langley attendait-il un réaction de sa part ?

L'annonce de sa mission la fit pâlir de peur. Donc, on voulait la charger de la sécurité de la Reine. Elle, entre la Reine et les couteaux de ses ennemis. L'avenir de Nexus, de l'empire, de tout, sur ses épaules. Paniquée, elle passa en revue tous les mécanismes qu'elle connaissais mal, tous les livres qu'elle n'avait pas lus. Toutes les erreurs qu'elle pourrait faire, qui pourraient mener à la catastrophe.

"Et ça, il n’est pas question que cela arrive, n’est-ce pas ?
Euh, je..."


Mais c'était aussi une porte qui s'ouvrait. La chance d'être une pièce de l'échiquier, et de faire quelque chose qui compte. La chance que son nom soit inscrit dans un de ces livres qui racontent l'histoire des royaumes. Un sourire voulut naitre sur ses lèvres, mais elle le réprima.

"Monsieur, je ne crois pas être la meilleure parmi mon ordre et je...", dit-elle d'une voix trop forte et qui tremblait un peu, avant de reprendre un peu plus calmement : "je ne saurais trop vous conseiller un artisan plus expérimenté pour une tâche de cette importance... mais si vous jugez que, si... si vous ne changez pas d'avis malgré tout, je ferais tout ce que mon talent permet pour que vos portes soient inviolables."

Tout en parlant elle s'était penchée en avant. Elle déglutit et recula un peu sur sa chaise, tentant de reprendre un position plus naturelle. Tandis que son cœur effrayé frappait sa poitrine à grand coup, elle guettait les réactions de Langley. A présent, elle se prenait à craindre qu'il retire son offre. Elle se maudirait d'avoir été si froussarde. Le palais et ses serrures, elle les voulait. Et son désir transparaissait malgré elle : ses yeux d'enfant suppliaient l'intendant de balayer ses objections.
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Elena Ivory

Humain(e)

Très rapidement, Ronald sentit la détermination de la jeune femme vaciller au fur et à mesure qu’il lui énonçait les dures réalités de la situation à Nexus. Peut-être que lui-même en faisait un peu trop, mais, après tout, Ronald était connu pour sa paranoïa. En même temps, et comme à chaque fois qu’il se disait ça, il se rappelait que la dynastie royale avait été décimée, que Nexus était en train de s’effondrer sur place, croulant de toute part sous les menaces, et que l’héritage de Liam et de Nöly Ivory était plus fragile que jamais. Et en même temps... En même temps, Ronald se disait aussi que la fille du Lion avait un caractère suffisamment trempé pour tromper ceux qui ne voyaient en elle qu’une jeune faible, une petite paysanne éduquée par des moines. À chaque chose, malheur était bon. En étant éduquée par les moines, Elena avait appris ce qui faisait défaut à tous les nobles et les aristocrates que Ronald connaissait : l’humilité. Cette même humilité qu’il apercevait chez Kami, qui en venait même à décliner son offre, ce qui ne manqua pas de le faire légèrement sourire.

« Allons, allons, je ne vous ai pas encore donné les bons côtés, Kami. »

L’Intendant royal savait ménager ses effets, et poursuivit ensuite, tout en sachant que ce qu’il allait dire n’allait sans aucun doute pas suffire à éclipser totalement les doutes de la jeune femme :

« Vous aurez une chambre au sein du Palais. Tous frais payés. Nourritures, vêtements, nous avons même des salles de bains très modernes. »

Un anachronisme lié à l’usage de la plomberie dans certaines riches maisons de la ville. Un héritage tekhan qui trouvait son origine il y a quelques années, quand les Nexusiens avaient développé tout un système d’égouts dans la ville, avec l’aide d’ingénieurs tekhans. Ce système avait été pensé pour lutter contre les épidémies de peste et de maladie, l’hygiène déplorable d’une cité immense, où chacun jetait ses détritus à la rue, propageant ces infections. Les Tekhanes avaient fini par s’investir, car les épidémies étaient remontées jusqu’à eux, par le biais de navires marchands ou touristiques. Depuis lors, Nexus avait fait d’importantes excavations urbaines, afin de construire des égouts, et les ingénieurs et architectes nexusiens en avaient profité pour se renseigner sur le fonctionnement de la plomberie, de l’eau chaude. Nexus s’était depuis dotée, pour les plus fortunés, de chaudières artisanales, fonctionnant avec de l’eau qu’on chauffait à l’aide de gemmes enflammées.

Le Palais d’Ivoire disposait donc de ce genre d’équipements. En filigrane, Ronald était en train de dire à Kami qu’elle disposerait d’une chambre qu’on aurait pu réserver à un haut-diplomate.

« Et un salaire plus que décent, cela va sans dire. Pour le reste... Honnêtement, votre rôle se résumera à vérifier des serrures et des verrous. La sécurité de la Reine, à proprement parler, ne relève que de moi. »

Ronald resta encore silencieux pendant quelques secondes.

« C’est vous que je veux, fit-il alors. Je savais que Raito enverrait quelqu’un qui serait parfait. Je n’accorde pas de l’importance qu’à la compétence uniquement. La loyauté m’est en fait tout aussi indispensable, surtout que, si vous acceptez ce poste, je vous confierai la révision des serrures de la zone la plus dangereuse de tout le Palais... »

Les douves ? Les cachots ? La salle de torture ? Ronald ménagea encore son effet, avant de reprendre :

« Les appartements privés de la Reine. Ce sera terrible, vous n’avez pas idée... »
DC d’Alice Korvander.

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Kami Kato

Humain(e)

L'intendant ne se laissa heureusement pas perturber par les objections de Kami, qu'il balaya avec une pointe d'ironie. La jeune horlogère s'en sentit soulagée. Immédiatement, Langley capta à nouveau son intérêt. Elle n'avait jamais convoité particulièrement le luxe ou la richesse ; mais habiter dans un palais - dans LE palais de Nexus, c'était autre chose ; l'idée n'était pas sans attrait. Elle n'était pas totalement rassurante, non plus. Les palais, ça n'était pas son monde. Mais enfin, c'était la curiosité qui l'emportait sur tout le reste. Sûr qu'elle ne se ferait pas prier pour essayer ces salles de bain "modernes", dont elle imaginait mal quels systèmes elles pouvaient contenir.

"Et un salaire plus que décent, cela va sans dire. Pour le reste... Honnêtement, votre rôle se résumera à vérifier des serrures et des verrous. La sécurité de la Reine, à proprement parler, ne relève que de moi."

Elle hôcha la tête d'un air pensif.

"Aurais-je un atelier pour travailler ?"


Elle se posait déjà bien d'autres questions ; où pourrait-elle faire forger les pièces dont elle avait besoin, y'avait-il un coût à ne pas dépasser, les serrures devaient-elles privilégier la solidité ou la résistance au crochetage, la taille et l'esthétique étaient-ils à prendre en compte ?... Mais de telles préoccupations étaient encore un peu prématurées : elle s'efforça donc de les garder pour elle.

Une pointe de fierté la fit sourire brièvement lorsque Langley évoqua le choix de Raito de l'envoyer, elle. Il est vrai que certains jeunes horlogers étaient plus prometteurs qu'elle : pourtant il avait juger qu'elle était la plus digne de participer à la sécurité de la Reine de Nexus. L'intendant savait trouver les mots pour la faire passer d'une émotion à une autre. Était-ce volontaire de sa part ? Il sous entendait qu'elle était digne de confiance. Comment pouvait-il en être sûr ?

"Surtout que, si vous acceptez ce poste, je vous confierai la révision des serrures de la zone la plus dangereuse de tout le Palais..."

Kami cessa de respirer pendant un instant.

"Les appartements privés de la Reine. Ce sera terrible, vous n’avez pas idée..."

Une seconde d'incompréhension passa en silence, avant que Kami ne réalise qu'il s'agissait d'une blague.

"Ha ! Haha..." Elle baissa le front et secoua la tête avec un rire nerveux. "D'accord..." Elle redressa son visage pour faire face à Langley et reprendre sur un ton solennel qui était tempéré par son sourire subsistant : "Quel que soit l'endroit où vous m'enverrez, je serais toujours loyale et honnête, Monsieur."

Elle avait fait cette promesse sans difficulté, ayant toujours eu en horreur les doubles jeux et les trahisons. Elle se convainquait facilement d'être incorruptible. En revanche, elle gardait, à tort ou à raison, une certaine méfiance envers l'intendant. Les gens qui s'exprimaient, comme lui, avec aisance la troublaient, au point qu'elle se sente incapable d'identifier chez eux la sincérité ou le mensonge.

"Faudra-t-il que les serrures respectent certaines normes en terme de taille ou d'esthétique ?"


Bon, ça lui avait échappé, finalement.
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Elena Ivory

Humain(e)

La sécurité personnelle de la Reine, un éternel sujet de discorde au sein du Palais. Ronald ne comptait pas rentrer dans les détails avec Kami, surtout que lui-même n’avait pas de solution idéale. D’un côté, il fallait qu’Elena se rapproche de son peuple pour pouvoir incarner la digne Ivory qu’elle était. De l’autre, il fallait qu’elle reste dans un endroit sûr pour s’assurer que rien de dangereux ne lui arriverait. Ronald avait entièrement conscience de ce paradoxe, et n’avait aucune solution. Inutile d’en parler à Kami, toutefois, car la jeune femme était déjà suffisamment nerveuse comme ça sans lui faire comprendre, ouvertement, qu’Elena allait sûrement davantage la voir comme une espionne que comme une amie.

*Enfin, il n’y a aucun risque qu’elle la repousse, ou qu’elle la houspille... Je crois.*

Ronald avait donc traité le problème avec humour, ce qui, somme toute, était toujours surprenant venant de sa part. Il était plutôt du genre sérieux, et, avec sa balafre au visage, on le voyait mal plaisanter. De fait, le rire de Kami était plutôt nerveux, mais Ronald sentait bien qu’elle avait besoin de se détendre un peu. Elle venait d’une contrée paisible, après tout, une ville bien moins importante que Nexus. Pour elle, tout ça devait être un sacré dépaysement, et c’était aussi sur ça que Ronald comptait... Car, comme Kami, Elena avait aussi connu ce changement, en passant du monastère de Saint-Antoine à Nexus. Ronald avait été l’un des rares Nexusiens à savoir où Elena s’était trouvée pendant les premières années de sa jeunesse, ce qui n’avait d’ailleurs pas été sans mal. Les séances au Conseil de régence avaient été tendues, la plupart des conseillers le sommant de communiquer l’emplacement de la Reine. Quoi qu’il en soit, c’était probablement cette ressemblance entre Elena et Kami qui avait conduit Raito à envoyer la jeune fille.

*Comme moi, Raito doit se douter que le principal problème d’Elena, au-delà de la question de la sécurité, c’est sa solitude...*

L’Intendant répondit finalement aux questions pratiques de la jeune femme assez rapidement :

« Oui, vous aurez un atelier. Quant à l’équipement, je m’occuperais de vous procurer tout ce dont vous avez besoin. Vous êtes à Nexus, maintenant, rappela-t-il. S’il y a une pièce que je ne peux vous procurer, je doute que vous pourrez l’obtenir ailleurs. »

Kami lui posa ensuite une nouvelle question, liée à la forme des serrures, leur taille ou leur esthétisme. Ronald l’observa, masquant sa surprise, et se dépêcha de fabriquer une réponse convenue, comme pour montrer qu’il s’intéressait à cette question :

« Eh bien... Je suppose que vous prendrez les mesures qui convient. Je vous laisserai aviser pour leur forme, c’est vous la professionnelle sur cette question. »

Ronald ménagea quelques instants, puis reprit, décidé à rester sur le plan technique, car y voyant là l’occasion d’amener Kami dans sa zone de confort, et, en somme, de l’amener à se détendre :

« Pardonnez du reste mon inculture, mais que voulez-vous dire par la taille ? Enfin... La taille de la serrure correspond nécessairement au trou fait dans la porte pour y mettre la serrure, non ? Donc... Comment comptez-vous modifier la taille ? »
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Kami Kato

Humain(e)

Cette entrevue savait décidément attirer la convoitise de la jeune horlogère. Cela faisait un moment qu'elle rêvait d'un grand atelier où travailler tranquilement, sans limitation de matériel. Dans la forteresse des horlogers, les apprentis travaillaient à plusieurs dans la même pièce, et cela n'avait jamais été de son goût. Le silence était la règle dans ces ateliers communs, le bruit des conversations suffisant à entraver la pratique de la télékinésie. Et bien que les apprentis aient été observant de ses règles, Kami ne savourait jamais autant de travailler que lorsqu'elle était totalement seule. Le matériel d'étude, également, était parfois limité, et les étudiants n'avaient pas toujours accès aux pièces et outils qu'ils désiraient, hors des séances d'exercice. Etre au service de la Reine de Nexus - en ayant apparemment carte blanche - était sans doute la garantie de ne plus rencontrer ce genre de problèmes.

Il faudrait qu'elle fasse une liste, une fois sur place, se tout ce dont elle avait besoin. Elle avait déjà quelques outils en tête. Il y'aurait sûrement moyen de se faire fournir une de ces grandes tables inclinées et du papier en grande quantité. Ça allait être bien.

"Pardonnez du reste mon inculture, mais que voulez-vous dire par la taille ? Enfin... La taille de la serrure correspond nécessairement au trou fait dans la porte pour y mettre la serrure, non ? Donc... Comment comptez-vous modifier la taille ?
- Eh bien, ça dépend déjà du type de serrure."
commença-t-elle en illustrant son propos avec les mains : "Si c'est un loquet fixé à l'extérieur, ça peut être aussi gros qu'on veut, si c'est dans la porte, on peut découper en fonction... enfin justement, s'il ne faut pas abimer la porte, euh, c'est un paramètre."

Elle acheva sa réponse avec un sourire gêné. A bien y réfléchir... on n'attendait peut être pas d'elle qu'elle découpe dans les portes. Il serait certainement mal vu qu'elle ruine les boisures par excès de zèle. Et au fait, pourquoi donc Langley avait-il rebondi sur ce sujet, puisqu'il ne semblait pas s'intéresser aux détails techniques ? Cela ressemblait à une tentative pour prolonger la conversation de manière plus détendue. A vrai dire, si Kami répondait maintenant calmement, elle ne pouvait se départir d'une certaine tension et aurait été soulagée de pouvoir prendre congé.

"En fait, je pense que j'aurais un certain nombre de question à poser quand je commencerait, mais cela sera plus facile quand je serais sur place pour me rendre compte." ajouta-t-elle, avec un mouvement évasif de la main.

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Elena Ivory

Humain(e)

Si Kami s’amusait à charcuter les portes, les devis risquaient de monter... Mais Ronald décida de laisser ça de côté. Il offrait juste l’occasion à Kami d’exprimer ses idées, et, partant, sa personnalité. C’était une manière de l’aider à être moins impressionnée à l’idée de se trouver ainsi, à quelques pas du Saint des Saints, du légendaire et millénaire Palais d’Ivoire. Ronald hocha donc la tête.

« Oui, vous avez tout à fait raison. Passons aux choses sérieuses. Et puis, je pense que vous devez être impatiente, n’est-ce pas ? »

Le Palais d’Ivoire était la première destination touristique de Nexus. Ronald en avait jadis interdit l’accès au public, ce qui avait suscité de vifs émois, le temps de revoir l’ensemble du dispositif sécuritaire mis en place au sein du château. Mais, depuis lors, de nombreuses ailes du Palais étaient accessibles au public. Ronald était donc sûr que Kami avait envie de voir si le Palais était à la hauteur de ce qu’on devait en dire là d’où elle venait. Ronald se releva donc, et attrapa les tasses de café, puis entreprit de proprement les nettoyer avec un chiffon, avant de les déposer sur un plateau en argent dans un meuble, refermant le tout.

« Rassurez-vous, le Palais d’Ivoire est à la hauteur de sa réputation. »

Ronald sortit donc, et alla près des écuries. Il laissa à son agent le soin de fermer la maison, et grimpa sur son cheval, et laissa Kami le suivre. Ensemble, les deux cavaliers quittèrent la belle propriété, et rejoignirent les rues de la ville. Nexus, comme à son habitude, foisonnait d’activité. Régulièrement, des chariots étaient arrêtés le long d’entrepôts ou de boutiques, les charretiers livrant aux commerçants et aux artisans leurs commandes. Des artistes itinérants chantaient le long des rues.

« Jadis, la ville étouffait sous la crasse, expliquait Ronald. Nous nous sommes dotés d’un système d’égouts permettant l’évacuation des eaux usées. »

Des gens sortaient de fait de chez eux, et vidaient leurs bassines sur les gouttières situées le long des trottoirs. Nexus avait beau être une cité médiévale, elle était organisée de manière très moderne. Plus la ville s’était étendue, et plus il avait fallu repenser, en profondeur, son urbanisation. Des maisons avaient été détruites pour permettre de construire d’énormes boulevards.

Les deux cavaliers s’approchaient justement de l’un de ces boulevards, longeant une très belle propriété avec des terrasses qui faisaient l’angle à plusieurs étages. Pour Kami, qui venait d’une ville d’importance moyenne, une telle activité devait être assez impressionnante à voir, sans doute... Mais le meilleur était pour la fin.

« Je n’oublierai jamais la première fois que j’ai vu le Palais d’Ivoire. Nous arrivons au bon moment, les nuages se dégagent... »

Le long des ombres des immeubles, on pouvait voir le soleil... Et, quand le duo dépassa l’immeuble, et rejoignit le boulevard, qui donnait droit vers le Palais d’Ivoire, une lueur éblouissante les frappa. Ronald fronça les sourcils, habitué à ce spectacle... Mais pas forcément Kami. Pendant un bref moment, on pouvait avoir l’impression que les tours du Palais étaient faites en or massif, car les rayons du soleil, par quelque procédé architectural ou magique, s’y reflétaient quand le soleil perçait.

Le Palais d’Ivoire se dressait devant eux, au sommet d’une falaise, construction pharaonique composée de hautes tours se dressant en hauteur. Quand la brume marine tombait sur la ville, on avait le sentiment que le Palais flottait en l’air, la falaise disparaissant sous le brouillard. Les grandes tours, magnifiques, millénaires, se dressaient fièrement, les drapeaux de Nexus, de la Couronne, et les fanions de toutes les maisons, claquant au vent. Immense construction, le Palais était visible depuis la mer, où ses tours flamboyantes constituaient le meilleur guide possible pour les marins, même si le port comprenait de multiples phares.

Ronald laissa à Kami les quelques secondes nécessaires à ses yeux pour s’acclimater à la brillance soudaine des tours, et pour mieux voir le Palais. Une première muraille était aux pieds de la falaise, et, ensuite, une seconde se trouvait de l’autre côté, en haut de la falaise. Et, derrière ce second rempart, une grande cour pavée é&tait là, avec quelques fontaines, et les fanions de Nexus et d’autres royaumes et provinces alliés.

« La première fois que je l’ai vu, je ne l’imaginais pas aussi grand. Admirez-le, Kami, contemplez-le. Le Palais d’Ivoire ! Source de pouvoir, fierté et malheur de Nexus ! Le Palais d’Ivoire ! »
DC d’Alice Korvander.

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Kami Kato

Humain(e)

L'entrainement des Horlogers n'était pas une simple formation artisanale et technique. L'ordre avait toujours voulu façonner ses disciples pour en faire des hommes totalement accomplis, aussi bien sur le plan intellectuel que physique. C'est pourquoi chaque apprenti était, dès son plus jeune age, confronté à divers champs de connaissance : l'écriture et les mathématiques, bien sûr, mais également des rudiments de géographie, de dialectique et de philosophie de la nature. L'entrainement physique reposait, d'une part, sur les arts martiaux, et d'autre part, sur une multitudes d'exercices comme la course, la natation ou la randonnée.

Chaque été, les apprentis de plus de quinze ans et quelques horlogers accomplis réalisaient l'ascension du pic qui surplombait la forteresse. Pour réaliser l'aller-retour dans la journée, ils se levaient avec le soleil et commençaient le voyage dans le jour naissant. La montée était rude, mais les novices avançaient toujours sans plainte, ne s'arrêtant que lorsque leurs tuteurs décidaient une pause. Cette randonnée, bien qu'épuisante, ne représentait pas un vrai défi pour eux. Autant que sportif, son objectif était symbolique et esthétique. Elle se justifiait par la récompense finale qui attendait les grimpeurs. En arrivant près du sommet, ils peinaient sur un sol escarpé et et rocheux, couvert de neige. Derrière eux s'étiraient la plaine, le ciel et un bout d'océan. La forteresse semblait bien plus petite, et la ville de Nuretashi évoquait à un petit lichen beige et ocre poussant contre la rive. Lorsque enfin la troupe passait les derniers obstacles, la vue se dégageait. Se dévoilait alors le massif dans son entièreté, et ses immenses blocs noirs et anguleux qui pointaient vers le ciel, couronnés de blanc par les neiges éternelles.

Lors de son premier face à face avec ce paysage, Kami avait laissé ses genoux se dérober. Haletante, elle avait contemplé l'écrasant spectacle en haletant sans un mot. Le vent aidant peut être, ses yeux avaient débordé et inondé son visage. La troupe entière s'était tous arrêtée pendant plusieurs dizaines de minutes, jusqu'à ce que le froid ne les pénètre à force d’immobilité, et que les plus vieux ne décide qu'il était temps d'entamer le retour. Effectuer le retour dans la nuit aurait pu être dangereux. Et le lendemain, l'enseignement reprenait au matin.

Si l'entrainement des novice était exigeant, ceux-ci n'avaient pas à subir une discipline trop exigeante. Plus que des vertus personnelles, leurs mentors mettait en avant l'excellence dans les domaines qui leur étaient enseignés. Certains traits de caractère tendaient cependant à être mal vus. C'était le cas de l'impatience, difficilement compatible avec les études. Très vite, les apprentis s'habituaient à ne pas manifester ce trait.

Kami resta donc sans voix face à la question de Langley, qui lui demandait d'exprimer ce qu'elle avait pris l'habitude de garder pour elle. Il ne lui semblait pas exister de bonne réponse à cette question : "non" aurait sûrement été la pire. Elle haussa les épaule d'un air embarrassé.

"Hm... je suis prête, en tout cas."

Lorsque Langley se leva elle fit de même et, tandis qu'il s'activait, fit mine de s'intéresser à la pièce autour d'elle, les bras croisés. Puis elle le suivi aux écurie, et monta en selle à ses côtés.

Tout en chevauchant, elle l'écouta avec attention, hochant la tête à ses explications. La tâche n'était pas aisée, car la rue était agitée et détournait sans cesse son attention. Enfin, au détour d'une rue, ils arrivèrent face à leur destination. Kami fut un instant éblouie et plissa les yeux. Le gigantesque palais royal, qu'elle n'avait aperçu que de loin, scintillait dans tout son gigantisme.

A mesure que leurs chevaux les amenaient vers le rempart, les façades du palais se présentaient sous un autre angle, et ne réfléchissaient plus le soleil directement dans les yeux de Kami. Alors qu'ils arrivaient près du premier rempart, elle put enfin lever son regard sans être éblouie, et observer l'édifice dont les tours massives et rectilignes s'élevaient à n'en plus finir. Une petite troupe de cavaliers passait la porte du second rempart, en haut de la falaise. De si loin, ils étaient semblables à des fourmis, et donnaient à la jeune horlogère la mesure du gigantisme des bâtiments où ils se rendaient. Elle passa la première porte aux côtés de l'intendant. Ses mains tremblaient tandis qu'ils s'approchaient en suivant la route. Le géant de pierre qui les surplombait ne pouvait être de main d'homme : il semblait avoir été sculpté par un géant.

Langley guida sa nouvelle recrue sur un chemin qui montait à flanc de falaise ; depuis là, le palais n'était plus visible. Kami se remit à respirer plus profondément, réalisant qu'elle manquait d'air. Une bourrasque de vent frais lui fouetta le visage, et elle dû se frotter les yeux pour essuyer des larmes.

"Il y a du vent."
commenta-t-elle simplement.

Après quelques minutes, ils atteignirent le second rempart et sa grande porte. Sous l'arche, des soldats attendaient au garde à vous. Un plus haut gradé s'approcha des deux cavaliers et les salua. Ceux-ci pénétrèrent enfin au cœur du domaine royal. Devant eux et tout autour du palais s'étendait maintenant la grande cours pavée et ses imposantes fontaines de pierre sculptée, qui baignait encore dans l'ombre projetée par le rempart. Au dessus du niveau des créneaux, l'édifice royale flamboyait face au soleil matinal. Au dessous, ses murs de pierres pâles baignaient dans l'ombre. De part et d'autre de la porte encore nappée d'obscurité s'alignaient les grandes hampes des bannières. Elles s'élevaient jusqu'à percer dans la lumière, où les couleurs du blason des Ivory ondulaient, portées par le vent d'un jour naissant.
Image originale utilisée pour l'avatar par Koyorin

Elena Ivory

Humain(e)

Le Palais d’Ivoire était une impressionnante superstructure médiévale. On le voyait à des kilomètres à la ronde depuis la mer. Un édifice colossal qui impressionnait toujours. Kami, elle, ne dit rien, et le seul commentaire qui sortit de sa bouche eut lieu quand ils rejoignirent la falaise, pour signaler qu’il y avait du vent. La remarque arracha un léger sourire sur les lèvres de Ronald.

« Il y a toujours du vent ici. »

La route menant au Palais était jonchée de gardes, et d’autres individus qui montaient ou descendaient. Le tout avait été très aménagé, avec des escaliers et des pentes permettant aux chevaux de grimper. Des drapeaux flottaient le long des murs situés à droite et à gauche de la palissade en pierre, claquant au vent. Par-delà les meurtrières et les ouvertures, on apercevait la mer, on entendait le roulement des vagues, les flots se brisant contre les récifs escarpés. Pour vivre à Nexus, il fallait aimer la mer, tout simplement. Le duo rejoignit ensuite la cour d’entrée, un immense patio avec deux fontaines, plusieurs statues, et une série de drapeaux plantés sur des poteaux métalliques, flottant dans le vent, claquant sous l’effet du vent.

Le Palais avait à son entrée une longue voûte avec des portes latérales, et une énorme porte centrale. Ronald descendit de son cheval, et laissa des pages se charger de conduire les chevaux vers les écuries royales. De grandes ouvertures à gauche et à droite avec des bancs permettaient de voir le paysage, magnifique. La côté nexusienne était jonchée de falaises et de criques, et le port de Nexus, une très longue façade maritime, s’étalait le long de ces criques, passant sous les falaises, à travers des grottes creusées par l’Homme.

« Bon... Suivez-moi, Kami. »

Ils rentrèrent dans le hall d’accueil, une vaste pièce très éclairée, avec de grands rideaux le long des fenêtres, et de nombreuses personnes, attendant, cherchant à savoir où se rendre. Nexus avait beau être une cité médiévale, le Palais d’Ivoire disposait d’une organisation très bureaucratique, avec de multiples services, des bureaux, et des fonctionnaires chargés de renseigner les administrés, et de les amener aux bons endroits. Toute une organisation qui avait arraché à Ronald bien des cheveux. Aisément reconnaissable, il contourna les attroupements sans hésiter, puis grimpa une série de marches, jusqu’à rejoindre des couloirs un peu plus calmes.

Le Palais était un endroit assez aisé. Les couloirs étaient bien éclairés, décorés, agréables, avec de la moquette ou du parquet brillant. Des tableaux ici et là, des plantes vertes, de multiples ornements, sans parler de certains grands couloirs de renom, abritant des tapisseries très onéreuses. Ronald rejoignit une élégante double porte aux serrures dorées, et s’y glissa, entrant dans un élégant salon avec plusieurs bibliothèques, des fauteuils rembourrés, une cheminée... Et un chat qui dormait paresseusement.

« Je vous en prie, installez-vous. Vous devez avoir froid, non ? Les vents qui sont ici surprennent toujours nos invités. »

Ronald tendit la main, et généra une boule de feu, qui fila dans l’âtre de la cheminée. Le feu s’embrasa, surprenant le chat, qui s’étira lentement.

« Je vais aller la chercher, faites comme chez vous. »

Chercher qui ? Ronald restait volontairement facétieux, et s’écarta. Le petit chat, de son côté, bondit rapidement sur place, et se rapprocha du fauteuil où il y avait Kami, soit parce que le fauteuil se trouvait près de la cheminée, soit parce qu’il était intrigué par elle. Kami n’avait plus qu’à attendre. Elle pouvait néanmoins se renseigner auprès des livres. Il s’agissait essentiellement de romans, des récits d’aventure, des contes, des histoires romancées...

Et, au bout d’un bon quart d’heure, la porte s’ouvrit de nouveau... Mais, cette fois, ce n’était pas sur Ronald, mais sur une personne un peu plus petite, avec des cheveux bruns, une élégante et simple robe...

Elena Ivory esquissa un léger sourire devant Kami Kato.

« Bonjour à vous, Madame Kato... »
DC d’Alice Korvander.

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Kami Kato

Humain(e)

L'intendant descendit de cheval le premier. Kami l'imita, et un jeune adolescent aux vêtements distingués vint vers elle, non sans descendre un regard indiscret sur la silhouette inhabituellement vêtue. En la regardant à nouveau en face, il lui parla d'une voix fluette mais assurée.

"Madame, voulez vous qu'on s'occupe de votre monture ?"

Kami hocha la tête et désigna de la main ses bagages et son épée, toujours fixés à la selle.

"Je laisses mes... sur le cheval ?
- On s'en occupe également."


Elle hocha la tête et le garçon prit la bride avec un air solennel et conduisit l'animal en direction des écuries.

"Bon... Suivez-moi, Kami."

Celle-ci obéit à l'injonction et suivit Langley dans le hall, dont les dimensions étaient en congruence avec celles du palais du entier. Sous son haut plafond et à la lumière de ses grandes fenêtres, un léger brouaha résonnait. Kami talonna son guide et le suivit jusqu'à quitter le hall. Ils empruntèrent un couloir à l'aspect luxueux, et Kami remonta à la hauteur de Langley pour marcher à sa gauche, quoi que légèrement en retrait. Les couloirs étaient nombreux et richement décorés. Alors qu'ils progressaient, la jeune horlogère était de nouveau la proie d'une incertitude qui pesait sur sa poitrine.

Finalement, Langley emprunta une double porte et il pénétra une salle à l'air confortable, où plusieurs étagères faisaient étalage de leurs impressionnantes collections de livres. En entrant à son tour, Kami regarda ces rangées d'ouvrages avec une curiosité envieuse. Quel savoir ces livres pouvaient-ils donc renfermer ?

"Je vous en prie, installez-vous. Vous devez avoir froid, non ? Les vents qui sont ici surprennent toujours nos invités.
- Euh, un peu, merci."


Elle posa son regard sur un fauteuil cossu ; son allure rebondie promettait un moelleux des plus agréables, mais Kami était bien trop tendue pour être tentée. Un petit crépitement lui fit tourner à nouveau la tête vers l'intendant. Dans l'âtre, un feu crépitait ; un air d'incompréhension passa un instant sur son visage.

"Je vais aller la chercher, faites comme chez vous."

Kami hocha machinalement la tête et attendit, immobile, que Langley quitte la pièce. Lorsqu'il eut refermé la porte derrière lui, elle poussa un petit soupir, soulagée de bénéficier d'un peu de répis. Elle jeta un nouveau regard en direction du feu ; comment avait-elle pu ne pas le remarquer en entrant ? Il fallait vraiment qu'elle se mette à faire attention au monde autour d'elle, sinon elle allait passer pour une idiote.

L'intendant était donc parti chercher une femme. S'agissait-il de la reine ? Il aurait été étrange qu'elle se déplace pour rencontrer sa future serrurière : elle avait certainement bien mieux à faire. Et d'un autre côté, Langley et Kami n'avaient évoqué qu'une seule femme depuis leur rencontre. La jeune horlogère poussa un deuxième soupire et tapota nerveusement sur ses cuisses en se dirigeant vers l'une des bibliothèques qui avaient piqué sa curiosité. Elle lu quelques titres : de toute évidence, il ne s'agissait pas de littérature sérieuse, mais plutôt de romans ou de poésie. Elle en aurait bien ouvert un, mais elle s'abstint. Elle n'était peut être pas autorisée à toucher. Elle continua donc à lire les titres inscrits sur les tranches, en passant d'un livre à l'autre.

Trois couronnes,... Les serpents d'Ashard, ... Les tresses de la princesse Violène,... Chroniques des iles mortes,... Le miroir noir,... Le monde de l'ouest, ...

Chaque titre faisait naitre sa propre image ouvrait un petit monde de spéculation. Cette activité d'exploration était était étrangement prenante, si bien que, un quart d'heure plus tard, Kami avait fini une étagère et s'attaquait à la deuxième.

Le bruit de la porte s'ouvrant à nouveau la fit sursauter. Elle se retourna vivement pour accueillir la nouvelle arrivante. Une jolie jeune femme en robe fit son entrée et la salua. Elle avait le visage doux et un regard étrange : ses yeux étaient vairons. Comprenant qu'elle était bien face à la reine, la jeune horlogère fut soudain effrayée, et elle posa un genoux au sol en s'inclinant.

"Madame !"

Elle n'avait que vaguement réfléchi à comment saluer la reine en la rencontrant, n'imaginant pas y être confrontée si tôt. Elle improvisa donc à sa manière.

"Veuillez accepter tout mon respect, et la promesse de mes loyaux services."

Après avoir parlé, elle resta immobile, attendant qu'on l'autorise à se redresser de manière explicite.
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