Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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La Traque [Garo]

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La Traque [Garo]

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Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 60 jeudi 02 août 2018, 10:43:46

Fort heureusement, Pezzini n’eut pas à chercher trop loin pour retrouver son incorrigible « partenaire », ce mot s’appliquant avec toutes les réserves d’usage. Il était juste dehors, au milieu de la fumée, prenant une pose triomphale, le poing brandi en avant. Sarah s’arrêta sur place, s’attendant au pire… Et surtout à ce qu’il l’attaque. Mais, au lieu de ça, l’homme semblait particulièrement fier de son tour de force, à savoir avoir réussi à dégommer la machine, et avoir usé ses mains pour dévier des balles de gros calibre.

« Je suppose que je dois te féliciter, même si c’était… Totalement inconscient. »

Comme toute cette entreprise, d’ailleurs ! Quelle idée de se jeter dans cet hôtel en plein milieu de la mêlée ! Sarah avait beau porter une armure qui avait tendance à amplifier sa colère et son adrénaline, elle n’en restait pas moins une simple humaine. En tant que telle, se retrouver au cœur d’une fusillade entre plusieurs gangs rivaux dans les ghettos tekhans n’était guère encourageant. Sarah entendit d’ailleurs des détonations supplémentaires. Autour d’eux, la bataille se poursuivait, et les défenses sur le hall d’entrée étaient sérieusement endommagées. Les tourelles avaient été détruites, et les cadavres jonchaient le sol. Les assaillants avaient utilisé des lance-grenades, fragilisant plusieurs piliers, et faisant s’effondrer une partie d’une mezzanine. Un véritable champ de bataille, tandis que les tueurs continuaient à se battre.

Pour Sarah, il ne faisait aucun doute que les gangs avaient profité du siège de la Forteresse pour s’emparer de l’hôtel, en voyant le pouvoir du caïd local vaciller. D’ailleurs, le fait que les Escadrons Noirs ne soient pas là illustrait aussi le fait que tout ça était une stratégie, un moyen pour les autorités d’affaiblir les gangs locaux à bas coût. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les huiles tekhanes avaient su profiter au mieux de ce black out, même si Sarah pensait que cette attaque avait été planifiée depuis longtemps…

*En même temps que la sortie de Garo… Vu que la police serait dehors, et que la traque de Garo allait nécessairement faire du dégât, c’était l’occasion idéale de démanteler les organisation criminelles présentes ici…*

De quoi donner aux Sénatrices une très belle image lors d’interviews à venir sur les plateaux télévisés. Le gouvernement rétablissant l’ordre et la sécurité dans les ghettos en fermant un haut lieu de contrebande, de prostitution, et de trafics en tout genre… Oui, Sarah pouvait déjà imaginer, à force de vivre ici, toute la machine médiatique se mettre en marche.

« Bon, il faut qu’on sorte de là, Garo. Tu es sûr que tu vas bien ? Tu n’as pas l’air en très bon état… »

Avec des contusions de partout et ses mains noircies, il avait l’air à bout de souffle. Et le pire était que le duo n’avait toujours pas rejoint la rotonde centrale. Sarah se retourna d’ailleurs. Le couloir menait directement au long hall central, où on pouvait entendre régulièrement des coups de feu.

« On devrait utiliser les couloirs latéraux pour s’éloigner de l’épicentre des combats… »

Elle allait reprendre sa route, mais, avant ça, Pezzini se rapprocha de Garo, et posa une main sur son épaule.

« Et, au fait… Merci. Mais évite de risquer inutilement ta vie pour moi, n’oublie pas que c’est moi qui ai une armure. Même si c’est flatteur d’avoir un homme prêt à dévier des balles à mains nues pour moi. »
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 61 mardi 14 août 2018, 22:45:47

Garo regarda longuement ses poings. Est-ce que dévier des balles à mains nues était de l’inconscience ? Naaan. Cela aurait été de l’inconscience si, et seulement si, il avait eu un autre choix ! Mais alors qu’il faisait face à la machine de mort, seules deux issues s’étaient offertes à lui : accomplir un exploit surhumain ou finir déchiqueté en tout petits lambeaux de chair sanguinolent ! Et disons que la seconde option ne l’avait pas vraiment tenté.

Sarah estima qu’il était temps de se tirer de cet endroit, qui avait été un couloir assez coquet avant d’être dévasté, mais s’inquiéta de l’état du jeune homme. En guise de réponse ce dernier, dans une grande inspiration, tendit ses bras devant lui et étira au maximum ses doigts entremêlés. Son visage se crispa sous l’effort, des gouttes de sueur dégoulinèrent le long de ses tempes imberbes, jusqu’à ce que, dans un ultime grognement, il fasse craquer l’ensemble de ses longs doigts fins si violemment qu’on aurait pu croire qu’il venait de se les briser.
Enfin, il laissa retomber ses bras en soufflant profondément et relâcha toute la tension accumulée dans son corps. Ses mains avaient arrêté de trembler, et sa respiration était à nouveau régulière. Il releva les yeux vers la policière, un sourire en coin et fanfaronna tout en se massant la nuque d’une main :

"T'inquiète la flic, il en faut beaucoup plus pour m’abattre !"

Difficile à dire s’il était sérieux où s’il mentait sur son véritable état, mais dans tous les cas il tenait encore debout et semblait prêt à continuer le combat

Lorsque la jeune femme suggéra d’utiliser les couloirs latéraux, il acquiesça d’un signe de tête :

"Bonne idée. Ils sont presque à point ! Pas besoin d’en faire trop."

Les assaillants étaient sur le point de remporter la victoire : une fois les combats terminés, les vainqueurs seront bien trop occupés à investir les lieux et à piller pour prêter attention à eux.

Le monstre de laboratoire s'apprêtait à se remettre en route quand il sentit une main se poser sur son épaule. Intrigué, il considéra Sarah, un sourcil levé. Cette dernière le remercia pour son geste mais crut bon de lui préciser qu’il n’avait pas besoin de la protéger ainsi. Un instant interloqué, Garo émit un petit ricanement et ne put s’empêcher de répliquer, railleur :

"Eh ! J’ai bien pensé à t’utiliser comme bouclier humain mais vu la résistance de ton armure face aux fusils à pompe, j’avais peur de me faire quand même trouer la peau par cette sulfateuse !"

Il faisait bien entendu référence aux deux fois où Sarah avait fini inconsciente, l’une dans la ruelle lors de leur rencontre, et l’autre fois dans l’appartement quand leur combat avait été interrompu par le propriétaire mal luné. Le jeune homme n’avait pas abandonné ses moqueries, mais cela rassemblait désormais plus à de la taquinerie qu’à de l’agressivité mal placé. De plus, il ne semblait pas tenir rigueur à la jeune femme du danger mortel auquel elle l’avait involontairement exposé. Peut être parce qu’il était parvenu à le contrecarrer totalement ?

Le duo improbable suivit alors le plan de la policière : ils se faufilèrent par des passages moins fréquentés, évitèrent les affrontements et mirent tout en oeuvre pour ne pas se faire repérer. Leur progression était lente mais régulière, et au loin le bruit des combats se faisait de moins en moins intense.
Soudain, les armes se turent. Il y eut un instant de flottement, puis une annonce - inaudible depuis leur position - et une clameur s’éleva. Cela fit ricaner Garo :

"Ces crétins sont contents alors qu’ils ont perdu un peu plus de la moitié de leurs effectifs ! On est encore loin de l’entrée du métro ? C’est le moment ou jamais pour y accéder : ils vont être trop occupés à célébrer leur victoire pour faire attention à nous."

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 62 dimanche 19 août 2018, 22:14:35

Sarah esquissa un léger soupir devant la réflexion de Garo sur les phases où elle avait été inconsciente. D’un autre côté... Se recevoir un tir de fusil à pompe à bout portant était quelque chose de plutôt douloureux. Sarah se pinça doucement les lèvres, et se déplaça lentement.

« Gardez vos réflexions pour vous, Garo, c’est vous qui avez foncé sur ces types. Vous cherchiez à prouver quoi, au juste ? Vous croyez vraiment que les gros bourrins plein de testostérone m’impressionnent ? »

C’était un coup sous la ceinture, mais Sarah se défendait comme elle le pouvait. Elle continua à avancer, le duo évitant les effusions de sang. Toutefois, la situation semblait s’être stabilisée, et le duo rejoignit une chambre à l’écart, la fenêtre donnant sur le centre du vaste complexe. Pour les deux, il était alors clair que les assaillants avaient été repoussés. Assistait-on à la dernière fusillade de cette folle soirée ? Le courant électrique était en train de se rétablir, et l’État tekhan avait décrété la quarantaine. Les forces de sécurité allaient sûrement déployer, maintenant, des blindés et des mechas pour pacifier la zone de guerre. Il était donc temps de partir d’ici. Sarah ouvrit la fenêtre, et observa les lieux en contrebas.

Garo lui demanda s’ils étaient loin de l’entrée, et elle secoua la tête, avant de pointer du doigt la structure en contrebas. La galerie commerciale était recouverte par une longue rotonde en verre, un ensemble qui, en son temps, avait dû être magnifique, mélange de modernité et de classicisme. Il y avait alors des lustres magnifiques éclairant de longues artères commerciales, avec des écrans télévisés diffusant des annonces commerciales. Sarah avait vu d’anciennes photos, mais, maintenant, de nombreux carreaux étaient brisés. Les lustres pendouillaient solitairement le long de leurs appuis, des banderoles et des tags avaient recouvert les magasins pillés et abandonnés. Une véritable déchéance urbaine, illustrant la défaillance d’un État à administrer son territoire.

« L’entrée est là-dessous... Et tu ne sautes pas ! » lâcha-t-elle alors.

Elle se rapprocha du rebord, et l’enjamba, s’appuyant sur le garde-fou, et ferma les yeux.

*La seule limite, Sarah, c’est celle que tu t’imposes...
Aie foi en nous...*

Sarah régula sa respiration, et sentit l’air frais caresser ses cheveux. Elle était là, à deux doigts de tomber dans le vide... Et écarta soudain les bras, puis tomba en avant. La femme tomba sur quelques mètres, la gravité l’appelant à elle... Puis elle choisit de faire confiance au Witchblade. L’armure s’illumina, et Sarah sentit quelque chose remonter le long de ses omoplates, des excroissances se formèrent dans son dos, et elle se mit à lutter contre la gravité, puis se redressa. Sarah rouvrit les yeux, et se retourna vers Garo, un sourire ravi sur les lèvres, une lueur épanouie dans les yeux, une impression de liberté absolue flottant sur elle.

Elle venait de découvrir une nouvelle fonctionnalité de l’incroyable artefact, car Sarah était désormais dotée d’une paire d’ailes, ressemblant vaguement à des ailes de papillon. Elle s’observa brièvement, les ailes remuant par la seule volonté de sa pensée.

« J’ignorais que je pouvais faire ça... C’est très impressionnant... »

Sarah se tut pendant encore quelmques secondes, puis tendit sa main vers Garo.

« Venez, je vais nous descendre en bas. »

Ils n’avaient ensuite plus qu’à profiter du chaos ambiant pour rejoindre la fameuse station de métro condamnée, et pouvoir espérer sortir enfin de ce cauchemar...
« Modifié: mardi 02 octobre 2018, 21:22:48 par Princesse Alice Korvander »
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 63 dimanche 30 septembre 2018, 22:59:40

Garo ricana lorsque Sarah le traita de gros bourrin qui tentait de l’impressionner. Il lui lança un regard faussement charmeur et répliqua d’une voix suave :

"Eh ! Ce n’est pas moi qui ai dit, je cite : Tu es tout à fait mon type, toi"

Il conclut sa phrase par un clin d’oeil moqueur avant de se remettre à marcher. Leurs pas les menèrent jusqu’à une chambre qui surplombait le complexe hôtelier, et la policière indiqua la direction de l’entrée du métro en contrebas avant d’interdire explicitement au fugitif de sauter. Le monstre de laboratoire secoua la tête et laissa échapper une exclamation de surprise en désignant d’un geste de la main ce qui s’étendait sous leurs pieds.

"Aaaaah ? Ok, je suis peut-être cinglé, mais pas au point de sauter depuis le quinzième étage. Au mieux je descendrais par … Eh ! Qu’est-ce que tu fous ??"

Garo écarquilla les yeux lorsqu’il vit la jeune femme se laisser tomber du balcon. Mais sa main n’eut pas le temps de se lever dans la direction où Sarah se tenait un instant auparavant, qu’elle réapparut soudainement, s’élançant dans les airs, grâce aux ailes d’argent, d’or et de turquoise, qui étaient apparues dans son dos. Le jeune homme resta ébahi un long moment, avant de marmonner pour lui même :

"Comme si un papillon ne suffisait pas à Tekhos... "

La policière lui proposa alors de le descendre jusqu’en bas, mais il renâcla aussitôt, détournant le regard.

"Tch, je peux très bien me débrouiller seul."

Néanmoins, la jeune femme garda son bras tendu, le dardant de son regard inquisiteur. Garo se frictionna nerveusement les cheveux d’une main : il ne savait plus dire si la jeune femme souhaitait réellement l’aider ou si elle cherchait juste à l’embarasser jusqu’à ce que mort s’ensuive...
Finalement il céda dans un soupir et saisit la main de la jeune femme.

Alors les deux jeunes gens s’élevèrent dans les airs tandis que les lumières des projecteurs et des incendies donnaient un côté irréel à la scène : une fée argentée faisait descendre, en le tenant par la main, un jeune homme à l’allure bestiale. Aucun spectateur aurait trouvé cette scène magnifique de romantisme mais Garo l’imaginait surtout superbement ridicule.

Alors que l’embarras lui montait aux joues, il marmonna entre ses dents serrés, sans regarder Sarah :

"Tâche de rester discrète. Je tuerais quiconque voit ça."

Mais plus que la situation actuelle, c’est surtout la sensation de la main de Sarah dans la sienne qui le troublait : il ne pouvait s’empêcher de la trouver douce et chaude. Que lui arrivait-il ? Comment une simple perception tactile pouvait lui sembler, à l’instant présent, plus importante que toutes les priorités tactiques liées à leur fuite ? Et il réalisa que ce n’était pas la première fois qu’il ressentait cette sensation, comme quand elle avait posé sa main sur son épaule peu de temps auparavant … Ou quand il avait essayé de la provoquer dans la salle de bains lors de leur seconde rencontre et qu’il avait prit sa main pour la poser sur son torse  …
 Il secoua la tête, ce n’était pas le moment de se laisser distraire !

Heureusement, ils n’eurent le droit à aucun spectateur : Sarah les mena jusqu’au niveau de la grande rotonde en verre et les fit passer par un trou béant dans l’assemblage complexe de carreaux, avant de se laisser descendre le long d’un large pilier jusqu’à ce qu’ils atteignent le niveau 0. Garo lâcha alors la main de Sarah puis se réceptionna souplement au sol, et la jeune femme le rejoignit quelques secondes après et rétracta ses ailes, histoire d’être un peu plus discrète.

Avec célérité, les deux jeunes gens se mirent à l’abri des regards, mais les vainqueurs du jour étaient trop occupés pour faire attention à eux : l’ancien supermarché avait été transporté en Rave Party improvisée. Partout, des assaillants pillaient, détroussaient les cadavres, hurlaient leur joie ou dansaient autour de foyers incandescents au rythme de percussions improvisées en brandissant leurs trophées, qu’ils soient matériels ou organiques… Tous les genres de trophées organiques…

Néanmoins, Garo et Sarah ne prirent aucun risque, peu désireux de déclencher un nouvel affrontement, et se faufilèrent en toute discrétion dans la galerie commerciale, jusqu’à enfin atteindre l’entrée du métro…

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 64 lundi 08 octobre 2018, 01:12:00

Sarah pouvait se montrer intransigeante quand elle le voulait… Comme en ce moment. Fronçant les sourcils, elle insista en maintenant sa main tendue. L’idéal aurait été qu’elle le prenne dans ses bras, mais… Il ne fallait pas exagérer. Garo hésitait toutefois encore, regardant la policière comme si elle était devenue une sorte d’extraterrestre venant d’une autre dimension. Celle-ci s’impatienta, ses ailes battant doucement dans son dos.

« Je ne plaisante pas, Garo. J’ignore comment ce pouvoir fonctionne, ni combien de temps je vais pouvoir me maintenir ainsi. »

Qu’est-ce qui lui avait pris de se jeter ainsi dans le vide ? Même avec le recul, Sarah n’arrivait pas à s’expliquer rationnellement son geste… Tout comme les ailes qu’elle portait dans son dos. Elle ignorait comment ces ailes fonctionnaient, mais celles-ci réagissaient à l’instinct. Le Witchblade ne cessait de la surprendre, et elle devait bien admettre qu’elle avait plongé sans savoir ce qui allait arriver, juste… Juste en ayant foi dans son artefact, qui l’avait encouragé inconsciemment à le faire, afin de lui révéler l’une de ses fonctionnalités supplémentaires. Sarah venait donc d’accomplir un rêve d’enfant, car elle pouvait voler ! Flottant dans les airs, elle était un véritable papillon, ce qui finit par amener Garo, faute d’un meilleur plan alternatif, à accepter son idée.

La main de l’homme se serra contre la sienne. Vu son poids, Sarah se concentra, et le gantelet du Witchblade se forma, venant s’enrouler autour de ses doigts. Elle gagna ainsi une force supplémentaire, et s’en servit pour s’envoler, entraînant Garo avec elle. Sarah se laissa ensuite lentement descendre, déstabilisée par ce passager.

« Hmmm… Tu pourrais… Perdre un peu de poids ! »

S’ils en étaient au stade des familiarités moqueuses, c’est que leur relation allait plutôt bien, non ? Surtout si on partait du principe qu’il y a encore quelques heures, ils s’étaient tous les deux entretués. Observant la rotonde, Sarah descendait encore, jusqu’à repérer une petite plateforme plane sur laquelle elle se posa. Garo se posa, et elle le rejoignit ensuite, puis ses ailes se replièrent dans son dos, laissant une brève traînée de poussière étoilée derrière eux. Sarah regarda ensuite autour d’elle, et repéra rapidement une ouverture, une porte de maintenance donnant sur une échelle.

À l’intérieur, c’était le chaos. Si l’hôtel était retourné sous contrôle, ce n’était pas encore le cas de la rotonde, où des gangs avaient pris le contrôle. Il y avait de la fumigène partout, et les boutiques, qui servaient d’entrepôts et d’abris pour les gangs détenant le contrôle de l’hôtel. Les gens pillaient donc, tout en tagguant les murs, mettant leurs griffes, signalant leur passage. Sarah et Garo descendirent l’échelle, arrivant à un couloir de maintenance qui surplombait une galerie commerciale.

D’un geste posé sur ses lèvres, Sarah intima le silence à Garo, et le Witchblade la recouvrit encore. Grâce à ce dispositif, elle pouvait repérer plus facilement les ennemis alentour, et s’aventura ainsi à travers les dédales, profitant du décor embrumé pour rejoindre la station de métro abandonnée.

L’entrée était condamnée, et la femme s’évertua à forcer l’entrée, découpant la herse métallique barrant le passage pour s’y glisser.

« Allez, il est temps de quitter cet enfer, Garo… »

Tout cela paraissait toutefois un peu trop simple…
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 65 samedi 13 octobre 2018, 00:03:59

Garo récupéra au vol le morceau de la herse métallique découpée en un temps record par Sarah avant qu’il ne tombe dans un fracas de tonnerre et ne fasse rappliquer la moitié du Ghetto sur leur position. Une fois la jeune femme passée, le monstre de laboratoire s’engouffra à son tour dans la brèche et repositionna la grille en place : la policière avait été si précise dans sa découpe - peut être au micron près  - qu’une fois qu’il eut terminé de la replacer, la grille semblait intacte. Le jeune homme laissa échapper un sifflement admiratif :

"Ça c’est ce que j’appelle de la précision chirurgicale ! Ils n’y verront que du feu !"

Ils s’enfoncèrent ensuite dans le métro, et après avoir parcouru d’interminables couloirs labyrinthiques et poussiéreux, ils débouchèrent enfin dans la station du complexe commercial. Probablement magnifique autrefois, elle ressemblait désormais, plongée ainsi dans la pénombre, à une caverne située dans les entrailles de la terre, cathédrale de rouille et d’acier, et cimetière de rames hors d’usage : comme si ce lieu autrefois ultra-moderne avait mué pour retourner à un état plus sauvage.

Mais Sarah et Garo n’étaient pas là pour faire du tourisme archéologique. La jeune femme indiqua la voie à suivre : ils n’avaient d’autre choix que de suivre une ligne de métro jusqu’à un embranchement un peu plus loin, changer ensuite de voie puis continuer à pieds encore quelques stations…

L’écho de leur pas se réverbérait sur la voûte bétonnée qui les surplomblait. Même avec toutes les précautions du monde, il leur était impossible de ne pas faire de bruit dans ce genre d’endroit plongé dans un silence absolu. Si Garo n’avait pas une aussi bonne vision nocturne que celle d’un chat, ses améliorations génétiques ainsi que ses sens aiguisés par des années d'entraînement lui permettaient de se déplacer dans l’obscurité sans trop de difficulté. Et il ne doutait pas que l’armure de Sarah lui offrait toute sorte de moyens de voir dans le noir.

Après avoir longés des mètres et des mètres de rails, les deux fugitifs arrivèrent à l’intersection qu’ils recherchaient. Ici, trois lignes de métros se croisaient dans un entrelacs sur plusieurs niveaux qui se voulaient impressionnant et artistique, mais ce lieu désormais rempli de rames de métro qui ne bougeront plus jamais n’était plus que des catacombes high-tech.
Garo observa les tunnels qui s’offraient à eux avant de se tourner vers Sarah :

"Et maintenant ? On prend quelle ..."




Le jeune homme s’interrompit brusquement en tournant vivement la tête : le coup de pied arriva de nulle part et il ne le para que par pure réflexe, mais un second suivit immédiatement et le percuta violemment au ventre, l’envoyant voler à travers la vitre d’une des rames de métro. Alors que Garo se relevait en essuyant le filet de sang qui coulait de sa bouche, une voix résonna soudain à l’extérieur :

"C’est terminé Garo ! Il est temps pour toi de rentrer au Centre, de gré ou de force !"

"Que ? … Bordel, apparemment la doc n’en a pas encore eu assez !"

Car oui, la voix était bien celle du Docteur Reaan, la responsable du projet qui avait vu naître Garo. Ce dernier n’eut pas le temps de se poser de question que deux silhouettes surgirent dans la rame : taillées en V, indubitablement masculine, elles étaient vêtues des mêmes combinaisons que les Black Squadrons ainsi que de casques similaires qui masquaient leur visage, mais elles n’étaient étrangement pas armées et avaient une apparence plus gracile que les brutes qu’ils avaient déjà rencontrés dans les rues du Ghetto.

Le regard du monstre de laboratoire passa de l’un à l’autre et un sourire carnassier réapparut sur son visage. Il ne faisait aucun doute que ces deux combattants étaient des experts en arts martiaux : ils étaient forts, rapides et avaient réussit à le prendre par surprise en masquant totalement leur présence dans ce lieu pourtant désert !
Du coin de l’oeil, Garo constata qu’au dehors Sarah était au prise avec au moins deux autres combattants masqués. Bah ! Elle saurait bien s’en occuper, il pouvait se concentrer sur les inconnus silencieux qui l’encadraient de près.

"Alors comme ça vous voulez jouer, hein ? Amenez-vous !"

Musique d’ambiance

Les deux combattants l’engagèrent simultanément au corps à corps dans le plus pure style des arts martiaux tekhans. Les coups fusèrent avec force, rapidité et précision, et Garo les para au mieux avant de contre-attaquer mais à son grand étonnement ses propres attaques ne connectèrent pas, finissant déviées ou parées à leur tour.

Les deux inconnus accentuèrent la pression, forçant le monstre de laboratoire à se dégager puis à reculer dans la rame de métro. Dans cet espace exigu, les combattants devaient composer avec les obstacles qui entravaient leur mouvement : ils sautaient sur les sièges et les strapontins, s’aidaient des barres de maintien pour se propulser ou se mouvoir et bondissaient d’une paroi du wagon à l’autre.

Le combat était féroce. Garo atteignit ses adversaires plusieurs fois, mais sans dommage notable, et reçut à chaque fois des coups en retour. Il en resta incrédule : personne, en dehors de la GEFT et de Sarah, ne l’avait mis en difficulté au corps à corps. Alors qu’il était repoussé dans le quatrième wagon de la rame, il siffla entre ses dents :

"Tch ! Vous êtes qui, bordel ?"

Les deux inconnus ne répondirent pas. À vrai dire, ils n’avaient pas décoché un mot depuis leur apparition, de vrais tombes. En dehors de la rame, la même voix résonna à nouveau sans qu’il ne soit possible d’en déterminer la provenance :

"Tu n’as aucune chance de t’échapper Garo ! Nous te retrouverons toujours, abandonne !"

"Vous croyez encore aux fées, Doc ?"

Le jeune homme ricana et reprit le combat. Ses deux adversaires étaient, comme il l’avait deviné, experts en arts martiaux tekhans. Ils connaissaient toutes les techniques qui lui avaient été enseignées au Centre, et donc tous leurs contres et parades. Mais en sachant cela, il pouvait les piéger !

Garo lança une série d’attaques dans le style tekhan, et les inconnus ripostèrent, comme prévu, par des techniques dans les règles de l’art : ces techniques étaient redoutables contre un adversaire moyen, mais elles en devenaient téléphonées face au monstre de laboratoire ! Et il allait en profiter !

Après une série d'enchaînements, il parvint à repousser un des deux combattants, le temps de s’offrir quelques précieuses secondes pour s’occuper du deuxième. Le jeune homme lança une attaque dont la riposte classique était un contre suivi d’un direct du droit, et cela ne manqua pas : le coup fusa vers son visage. La proie était tombée dans la toile !

S’il avait suivi les règles de l’art, Garo aurait dû parer le coup de la main gauche et contre-attaquer d’un coup du poing droit ou de la jambe droite. Il fit tout le contraire, pour prendre son adversaire à contre pied : il dévia le coup de sa main droite, sortant ainsi de la garde de son adversaire, et sa main gauche jaillit, les doigts joints, pour venir frapper le visage de son adversaire au niveau des yeux en passant par dessus son épaule avancée, pile dans son angle mort. C’était une technique mortelle - même contre un casque - qu’il avait lui même inventé durant sa captivité et qu’il n’avait jamais encore utilisé. Le sourire du monstre de laboratoire s’élargit, il jubilait, il avait gagné !

Son sourire disparu et ses yeux s’écarquillèrent, lorsque sa main ne frappa que le vide : l’inconnu avait disparu ! Le temps sembla se figer. Garo, le bras gauche tendu, emporté dans son mouvement, tout son corps en avant, baissa les yeux et vit l’inconnu qui s’était jeté en avant, dans une roulade aérienne, évitant ainsi son coup mais pas seulement. Ecarquillant encore plus les yeux, le jeune homme eut tout juste le temps de relever son regard, pour voir la jambe tendu de l’homme s’abattre sur lui, talon en avant.

Garo fut frappé en pleine tête. Le choc fut si violent que son corps frappa le sol et rebondit à presque un mètre de hauteur. Sous l’effet de ce contre monstrueux, il perdit même connaissance pendant un dixième de seconde, mais se réveilla à temps pour se protéger en croisant les bras d’un nouveau coup de pied qui le cueilla au vol et l’envoya s’écraser contre une des parois de la rame. Les deux inconnus ne lui laissèrent pas un instant de répit et l’acculèrent dans un coin en enchaînant coups de poings et coups de pieds.

Garo, les bras devant lui, se protégeait tant bien que mal, trop choqué pour pouvoir riposter. Ce n’était pas l’attaque, aussi violente soit-elle, qui l’avait mis en état de choc - ce n’était rien par rapport à ce que Starlight lui avait fait subir - mais la lente réalisation de ce qui venait de se passer, l’énormité de la situation. Assaillis de coups, il murmura entre ses dents serrés :

"Tu n’as pas réagi à mon attaque… Tu savais déjà que j’allais utilisé cette technique ! Tu l’avais prédis ! Comment pouvais-tu savoir ? COMMENT ??"

Dans un hurlement de rage, Garo repoussa ses deux adversaires qui se remirent en garde à quelques mètres de lui, et, alors qu’il les regardait comme si c’était la première fois qu’il les voyait, toutes les pièces se mirent soudainement en place dans son esprit et ses yeux s’écarquillèrent comme jamais : L’inconnu… non, les inconnus connaissaient toutes ses techniques ! Ils avaient le même style de combat que lui ! Mais aussi la même morphologie ! La même façon de se mouvoir ! Sa vitesse ! Sa force !

Des veines palpitantes apparurent sur le visage du monstre de laboratoire alors qu’il serrait les dents à se les briser. La seconde d’après, les trois combattants se ruèrent les uns sur les autres et échangèrent des coups d’une violence inouïe et des éclaboussures de sang aspergèrent bientôt l’intérieur de la rame du métro. Après un combo fulgurant d’attaques, Garo projeta enfin un des combattants en dehors de la rame avant de plaquer le second contre une des parois.

Les deux adversaires luttèrent de longues secondes aux corps à corps, mais finalement Garo parvint enfin à arracher le casque de la tête de l’inconnu. Ce dernier en profita pour asséner au jeune homme un coup de pied dans le ventre qui l’envoya contre la paroi opposée. Garo se releva en s’aidant des barres de maintien mais se figea quand il vit enfin le visage du mystérieux combattant.

Ce fut comme s’il se regardait dans un miroir : les mêmes traits du visage, le même regard, les même cheveux.. C’était impossible et pourtant l’inconnu était lui, et il était l’inconnu. Et l’inconnu qu’il avait projeté dehors était également lui ? Et les deux autres inconnus aux prises avec Sarah aussi ?
Garo sentit un gouffre s’ouvrir sous ses pieds alors que la voix, désormais habituelle, retentit à nouveau :

"Tu te crois unique, mais tu n’es qu’un parmi une légion Garo. Et nous contrôlons cette légion. Sans nous tu n’es rien, tu n’es personne.."

Le monstre de laboratoire sentit un grondement montait du plus profond de son être, comme une déferlante, une vague que rien ne pouvait arrêter. Alors il hurla comme il n’avait jamais hurlé :

"REAAANNNN !!!"

Et son cri retentit longuement dans les couloirs du métro abandonné...
« Modifié: jeudi 01 novembre 2018, 21:04:31 par Garo »

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 66 lundi 22 octobre 2018, 01:04:33

Sarah et Garo s’avançaient dans la rame de métro. La policière tâchait d’être prudente, en espérant réussir à sortir enfin de ce cauchemar. Ils approchaient d’un ancien métro abandonné, une série de wagons déserts. Qui sait ce qui avait pu se passer ici ? Sarah s’illuminait à l’aide du Witchblade, avisant de multiples tags et graffitis le long des murs. Sarah continua à marcher lentement, ayant un mauvais sentiment, une appréhension néfaste... Et, alors que le duo s’approchait, une onde de choc frappa violemment Sarah. La femme s’envola sur plusieurs mètres, se séparant de Garo, et passa à travers une vitre, atterrissant dans un wagon. Elle secoua doucement la tête, des bris de verre sur le corps, cherchant à comprendre ce qui lui était arrivé.

En réalité, la rame de métro avait conduit le duo à un cimetière de trains, une ancienne plateforme tournante de métros désaffectée. Une série de trains se trouvaient là, servant habituellement de squats, mais il n’y avait personne ici... Personne, si ce n’est Sarah, Garo, et d’étranges tueurs en combinaisons noires. Tandis que Sarah reprenait ses esprits, elle entendit des bruits de pas, et vit un homme entrer à droite, grimpant dans le tramway, tandis qu’un autre grimpa sur la gauche.

« Putain, vous êtes qui, vous ?! »

Sarah, qui avait enfin espéré pouvoir bénéficier de sa soirée, pouvoir retourner chez elle, et ainsi se reposer, se retrouvait face à deux Black Squadrons. Elle vit alors que Garo était également aux prises avec deux autres Escadrons Noirs... Et, le temps qu’elle réagisse, l’un d’eux bondit vers elle, inhabituellement rapide. Elle se protégea en mettant les bras devant elle, en croix, et le coup de pied de l’homme la frappa là, venant la repousser. En même temps, dans son dos, l’autre tueur s’était élancé, et la frappa avec le pied au talon. Déstabilisée, Sarah perdit l’équilibre, et le premier tueur opta pour un redoutable coup de pied retourné, un puissant ushiro-mawashi-geri. Le coup fit radicalement mouche, et Sarah s’écrasa contre un banc, sonnée. Fort heureusement, son armure continuait à la protéger, et, quand l’un des deux tueurs se dirigea vers elle, un tentacule argenté jaillit brusquement de son torse, et fouetta l’homme au visage, le faisant reculer.

Sarah se redressa alors, et tendit sa main vers l’un des deux. Une décharge jaillit, un véritable tir de blaster. L’homme l’évita toutefois, témoignant encore de ses réflexes exceptionnels, et, non content de simplement esquiver l’attaque, qui pulvérisa une partie du mur, bondit en avant. Une impulsion en avant, coude replié sur lui-même, et le bras se détendit, le plat de la main tendue, pour atteindre Sarah à la carotide. Sans l’armure, un tel coup lui aurait endommagé les nerfs, bloquant sa respiration. Elle fut juste surprise, mais, le pire, ce fut que le second en profita. D’un pied, il s’appuya sur un dossier d’un fauteuil, et bondit en avant. Ses mains se saisirent à des poignets en hauteur, et, s’appuyant là-dessus, il envoya son pied, qui heurta violemment le visage de Sarah, la couchant encore au sol.

*Bordel, ils sont rapides et puissants !*

Qui était donc ces types ? Clairement pas des Black Squadrons ordinaires ! L’un d’eux tenta de la frapper au sol d’un puissant mouvement d’arc du pied, mais Sarah roula sur le côté, évitant la charge, et bondit par une trappe en hauteur. Elle rejoignit le toit du métro, et l’un d’eux sortit du tramway. Un nouveau tir de blaster jaillit de la paume de Sarah, mais l’homme l’évita, et tendit sa main vers elle. Une nouvelle décharge sonique en jaillit, et Sarah l’évita cette fois-ci. Dans son dos, le second tueur jaillit par une fenêtre, s’appuyant à la rambarde pour se catapulter en hauteur. Très agile, il s’appuya sur ses jambes, et tenta une nouvelle attaque à l’aide d’un coup de pied retourné... Mais, cette fois, la main de Sarah s’interposa, se saisissant de sa cheville.

« Tu m’as pris pour un punching-ball ?! »

Avec son autre main, Sarah frappa l’homme au torse, un coup qui l’envoya heurter le mur, et brisa une partie de son heaume. Sarah fronça alors les sourcils en voyant le regard de l’homme.

« Garo ? »

L’autre tueur, celui qui était resté au sol, profita du moment de confusion de Pezzini pour l’attaquer. Une décharge supplémentaire la frappa dans le dos, et elle hurla de douleur, avant de tomber à nouveau au sol. Depuis les hauteurs, le tueur arma à nouveau ses bras soniques, mais Sarah, prudente, roula sous le tramway, pendant que l’autre tueur, celui qui ressemblait à Garo, se redressait.

Sonnée, sous le tramway, Sarah entendit alors un hurlement venir de loin, un cri déchirant et glaçant.

« Qu’est-ce que vous faites ? Elle n’est qu’une simple policière aux manettes d’un artefact légendaire qu’elle ne comprend pas, et dont elle ne veut pas ! Vous l’avez déjà neutralisé en simulation ! »

Sarah fronça les sourcils devant cette voix.

« Sarah Pezzini ! Croyais-tu vraiment que ta rencontre avec Garo soit un hasard ? Que ta seule présence sur Tekhos soit liée à tes propres talents ? Tu n’as jamais voulu de cet artefact, et c’est tant mieux... Nous venons te le prendre ! Alors, cesse de lutter contre l’inévitable, laisse-toi faire ! »

D’étonnants aveux ! Est-ce qu’on cherchait à la piéger ? À la tromper ? Visiblement, Sarah ne pouvait clairement pas exclure cette hypothèse...
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 67 jeudi 01 novembre 2018, 21:13:33

Musique d’ambiance

À quelques dizaines de métres de Sarah aux prises avec ses agresseurs, une rame de métro était dévastée de l’intérieur, théâtre d’un maelström de violence qui résonnait à travers la plateforme souterraine ! Trois silhouettes s’y affrontaient dans un combat à mort, et parmi elles un Garo à l’apparence inhumaine. Il ne ressemblait plus à rien de ce que la policière avait pu connaître de lui : il n’était plus qu’un animal animé d’une rage incandescente, attaquant sans répit et avec une fureur totale, dans le seul but d’annihiler ceux qui se mettaient en travers de son chemin. Sa voix éclata à nouveau dans le tunnel :

"C’est tout ce que vous avez trouvé Reann ! Vous croyez que vos petits cobayes sont capable de me vaincre ?? "

Les attaques du jeune homme étaient surpuissantes: elles éventraient les parois des wagons, faisaient trembler la rame toute entière et auraient fait fuir n’importe quel spectateur de cette scène cauchemardesque. Mais, contre toute attente, c’était lui qui était sur la défensive, prenant bien plus de coups qu’il n’en donnait. L’ombre du doute apparut alors dans son esprit.

*Pourquoi je n’arrive pas à les atteindre ? Ils ne sont rien ! Seulement une ruse inventée par cette saleté de doc pour essayer de m’embrouiller ! Je devrais pouvoir les balayer comme des insectes ! Alors pourquoi ? Pourquoi ??*

Hurlant de rage, Garo lança une succession d’attaques redoutables, mais ses deux adversaires se contentèrent de se défiler habilement, le laissant frapper inutilement dans le vide. Le monstre de laboratoire les poursuivit avec hargne, de wagons en wagons.

"Venez vous battre bande de salopards !"

Les deux hommes en noir se dérobèrent jusqu'à l’avant de la rame. Là, il firent face à Garo qui se jeta sur eux, tel une bête féroce : malgré tout, Ils détournèrent ses coups avec facilité, et contre-attaquèrent de concert, déchaînant une avalanche de coups sur le jeune homme pris par surprise. La douleur explosa dans son corps, irradiant dans son torse, ses bras, ses cuisses, sa tête, ses côtes, son dos… Abasourdi, Garo se défendit tant bien que mal, mais il subit ces assauts plus qu’autre chose : l’ombre du doute s’était désormais transformée en une brèche béante, et les ténèbres se déversaient à travers.

*Pourquoi suis-je si faible ? Comment puis-je être battu aussi facilement ? Qu’est-ce que cela veut dire ?  Je suis un monstre pourtant ! Le Doc a forcément menti, c’est impossible !*

Un violent coup de pied au torse l’envoya s’encastrer dans la paroi avant du dernier wagon. Garo hoqueta de douleur et cracha du sang. Sa poitrine se soulevait violemment, ses poumons à la recherche désespérée d’oxygène, alors que des mèches de cheveux poisseuses de sueur retombaient sur son visage. À travers sa vue embrouillée, le monstre de laboratoire, distingua les jambes des hommes en noir qui s’avançaient pour l’achever ou le capturer. Mais il ne réagit pas et resta appuyé contre la paroi déformée, le regard vide, redressant à peine la tête quand la voix de Reann résonna à nouveau au loin.

"Rentre avec nous Garo. Tu retrouveras ta place au Centre, tu redeviendras le Prototype VI et ton existence aura à nouveau un sens."

En d’autres temps et en d’autres lieu, le monstre de laboratoire aurait ricané de cette affirmation qui se voulait péremptoire et aurait répliqué par un de ces sarcasmes, mais cette fois il n’eut aucune réaction : Garo resta inerte, plongé dans un état de dépersonnalisation, comme si son esprit s’était soudain détaché de son corps, comme s’il n’était plus qu’un spectateur de la scène, sans capacité d’intervenir...

*Alors, c’est ainsi que ça se finit ? Je refuse de redevenir un cobaye mais est-ce que cela sert à quelque chose que je me relève ? Comment puis-je espérer .. me vaincre moi même ?*

L’impensable venait de se passer. Le doute instillé par Reann sur l’identité même de Garo, sur son individualité, avait fait son chemin dans son esprit, brisant ses certitudes, et les faits eux-même avaient parlé : n’était-il pas incapable de gagner un combat contre ces deux reflets de lui même ? Fataliste, le jeune homme semblait attendre que cette interminable soirée se termine enfin ... Quand soudain, les deux individus en noir firent un bond en arrière : la seconde d’après, une onde de choc frappait le wagon où ils se trouvaient, le coupant en deux !

Ce phénomène inattendu qui manqua de faire basculer la rame toute entière eut pour effet de faire sortir Garo de sa torpeur. Tournant la tête en direction de l’origine du tir, il se rappela soudain qu’il n’était pas seul dans ce cauchemar et que Sarah était aussi aux prises avec des ennemis : le tir qui avait frappé le wagon n’était qu’un dommage collatéral de son combat. En s’aidant d’une barre de maintien, le jeune homme se releva et observa ce qui se passait au-dehors, la bouche entrouverte.

La policière venait de projeter un de ses adversaires depuis le toit d’une des rames, mais un tir l’atteignit dans le dos et elle tomba au sol, disparaissant du champ de vision de Garo. Un éclair d’appréhension parcourut l’échine du jeune homme, inquiet pour la jeune femme - un sentiment quasiment inconnu jusqu’alors pour lui - mais une voix dure éclata alors, plus proche, plus réelle que celle de Reann. Et cette voix, qu’il n’arrivait pas à identifier, exprima son mécontentement avant de s’adresser directement à Sarah. Garo ne put s'empêcher de sursauter quand la voix affirma “qu’elles” étaient là pour s’emparer de l’artefact et que leur rencontre, entre le monstre de laboratoire et la policière, n’était pas dû au hasard. Cette affirmation sonna faux aux oreilles du jeune homme, et il en oublia un instant sa propre situation :

*Comment pourraient-elles avoir prévu tout ce qui s’est passé cette nuit ? L’intervention du “Prophète”, les émeutes, ma confrontation avec Sarah, notre alliance peu orthodoxe, notre fuite … Il y a bien trop de variables à prendre en compte, des centaines, des milliers peut être ! Et autant de scénarios ! Même avec les capacités de toutes les EVA de Tekhos réunis, elles n’ont pu obtenir que des probabilités, des estimations … Alors pourquoi vouloir prétendre que tout était prévu, à moins d’essayer de ... *

" … la provoquer ? "

Les yeux de Garo s’écarquillèrent alors que les pièce du puzzle se mettaient enfin en place. Après un instant de silence, un ricanement retentit dans la rame tandis que le monstre de laboratoire se relevait enfin, regardant ses deux adversaires droit dans les yeux comme s’il leur faisait face pour la première fois. Il passa ses mains dans ses cheveux, les plaquant en arrière, et un sourire mauvais s’étira sur ses lèvres alors qu’il soupirait.




"Je suis vraiment un crétin pathétique… Amenez-vous les clowns, qu’on en finisse ! "

Sans attendre, les deux individus se ruèrent sur Garo, dont le regard étincela d’un éclat nouveau.



*******************************************************



La policière avait roulé sous un wagon de tramway dans une tentative de se mettre à l’abri de l’individu aux bras soniques. Ce dernier, n’ayant plus d’angle de tir bondit sur un autre wagon et tendit ses bras vers la dernière position connue de Sarah, la cherchant des yeux. Il vit alors le second tueur, qui ressemblait à Garo se relever de l’autre côté de la rame, et lui fit un signe discret : ils allaient encercler la jeune femme et l’obliger à sortir de sa cachette. Manoeuvrant de concert, les deux individus prirent leur temps, jouant à une version malsaine du jeu du chat et de la souris.

Au bout d’un long moment, ils coincèrent enfin Sarah et le tueur aux bras soniques s’apprêta à lancer une décharge quand un mouvement lui fit tourner la tête : avant qu’il n’ait eut le temps d’esquisser un geste, une masse sombre le percuta et il s’écrasa violemment dans une des rames ! Quand la poussière fut retombée, deux corps encastrés dans l'enchevêtrement de ferraille étaient discernables : le tueur aux bras soniques, et celui que Garo avait démasqué. Le second adversaire de Sarah releva vivement la tête alors que le monstre de laboratoire émergeait de l’obscurité.


Musique d’ambiance

Tuméfié et couvert de sang, Garp arborait malgré tout un large sourire menaçant et marchait avec une assurance renouvelée, comme si ses blessures n’étaient rien. Derrière lui, un corps était allongé au sol, inerte : celui du second tueur qui l’avait attaqué. Le monstre de laboratoire fit craquer son cou et se mit à applaudir lentement avant de s’adresser aux ténèbres qui les entouraient.

"Félicitations Reann ! Utilisez mon propre égo contre moi afin que je m’auto-détruise ! Vous avez failli m’avoir : pendant un instant j’ai presque cru à votre histoire de légion ! Mais en réalité, ces choses ne sont que de pâles imitations."

Le dernier tueur attaqua Garo, utilisant son style de combat comme les deux autres, mais le jeune homme se contenta d’éviter tous ses coups, et ce avec une facilité déconcertante. Il s’autorisa même le luxe de continuer à parler. 

"Je suis curieux docteur : comment les avez vous créé ? Les corps par clonage bien sûr, vous aviez tout le matériel génétique à disposition, mais pour le style de combat, les techniques ? En imprimant mes ondes cérébrales dans leur cortex peut être ? J’admets que j’ai été surpris, déconcerté même. Heureusement que, parfois, il suffit du plus petit des stimulus pour vous sortir d’un mauvais pas..."

Le jeune homme coula un regard en biais en direction de Sarah qui sortait de sa cachette, puis évita un dernier coup de pied avant de faire trois pas rapide en arrière pour prendre de la distance.

"Mes doubles sont vraiment une belle réussite ! Mais ils ont une faille majeure… "

Garo prit une grande inspiration et se mit en garde.




Mais cette garde n’avait rien à voir avec une posture standard des arts martiaux tekhans. À vrai dire c’était même une garde peu orthodoxe : les jambes écartées, le pied droit en avant, il avait les bras croisés au niveau de son sternum, paumes tournées vers la voûte bétonnée au dessus de leur tête. Et son sourire mauvais aux lèvres, il fit signe à son adversaire de venir s’il l’osait.

Le clone ne résista pas à la provocation et lança une série d’attaque violentes dans le plus pure style tekhan, mais Garo les détourna toutes par de grands mouvements circulaires et fluides et lança plusieurs contre rapides du dos de ses mains. Le tueur recula sous les coups et parut déconcerté. Et il n’était certainement pas le seul car Garo avait totalement changé son style de combat en l’espace de quelques instants !

Le clone attaqua à nouveau, encore et encore, mais autant se battre contre le vent ! Il fit alors une erreur et perdit l’équilibre, l’espace d’un instant, mais assez longtemps pour que le monstre de laboratoire s’engouffre dans la brèche et lui assène un fulgurant combo de coups de poings et de pieds, et ce fut au tour du clone de servir de punching ball : les côtes craquèrent, les articulations sautèrent, les os du visage cédèrent, et enfin un violent coup de genou dans les viscères acheva le clone qui perdit connaissance. Avant qu’il ne tombe à terre, Garo le saisit par les cheveux et le tint devant lui, cherchant des yeux leurs mystérieux interlocuteurs, avant de reprendre la phrase qu’il avait laissé en suspens :

" … Ce sont de simples imitations ! Des instantanés de moi même à un instant donné, mais sans rien derrière : ce sont des coquilles vides ! Ils n’ont pas mon génie pour le combat ! Ni mes capacités d’adaptation et d’évolution ! Leur regard est vide, aucune flamme ne brûle dedans… Ont-ils seulement la capacité de parler ? Tch, prétendre être mon double et ne pas être capable de sortir un seul sarcasme, ça m’agace. Mais au moins ils m’ont permis de voir les failles dans mon style de combat et de les combler ! Bravo ! Grâce à vous je suis plus puissant que jamais !"

Garo, dans un état quasi extatique, relâcha le clone qui s’écroula face contre à terre, et sembla soudain se rappeler de quelque chose. Il se dirigea vers Sarah et désigna d’un mouvement les deux corps encastrés, plus précisément l’individu aux bras soniques :

"Au fait c’est quoi ce truc ? Ne me dites pas que c’est un clone de Butterfly ? Vous n’auriez pas osé cloner la GEFT quand même ? Que vont dire les fans ? Mais de toute façon ce n’est pas avec ça que vous m'arrêterez ! Vous avez intérêt à sortir votre joker sinon … c’est moi qui vais venir vous chercher ! "

Garo éclata d’un rire provoquant et semblait prêt à se jeter en direction de l’origine des voix. Mais son bellicisme n’était qu’un leurre, destiné à gagner du temps. À voix basse, il s’adressa à Sarah qui se tenait désormais à côté de lui :

"Ça va la flic ? J’ai été surpris de les entendre parler de ton artefact… Mais j’ai le sentiment qu’elles essaient surtout de gagner du temps : elles ne peuvent pas avoir prédit avec une certitude absolue que nous allions passé par cet endroit. D’autres clones de ce type ont dû être disséminés aux points de sortie les plus probables, avec pour objectif de nous ralentir en misant sur la surprise et la provocation, le temps que leur véritable force d’intervention, peut être la GEFT, arrive sur place. Je pense même que Reann, le docteur en charge de mon programme dont tu as dû entendre la voix, n'est pas présente physiquement.
Si j’ai raison, plus vite on forcera le passage, plus on aura de chances de s’enfuir. Tu es avec moi ?
"

Garo tourna légèrement la tête vers Sarah, un sourire en coin. Les prochaines secondes allaient être décisives.

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 68 lundi 05 novembre 2018, 00:44:40

Coincée sous la rame de métro, Sarah n’en menait pas large. Les individus les attaquant semblaient particulièrement redoutables, et elle n’arrivait pas à trouver du temps libre pour utiliser au mieux les performances exceptionnelles du Witchblade. Elle avançait péniblement, voyant les deux hommes tourner autour d’elle, et entendant, au loin, les signes du combat intense entre Garo et les autres.

*Réfléchis, Sarah, ne te laisse pas tromper…*

Elle devait surtout se méfier du tueur avec le bras sonique. Ses ondes étaient redoutables, mais il aurait dans le même temps été idiot de sous-estimer l’autre larron, qui était particulièrement agile. La policière réfléchissait donc à une stratégie, tout en rampant, puis posa alors ses deux mains devant elle.

*Aie foi en toi et en ton arme, Sarah* résonna une voix dans sa tête, sans qu’il ne soit possible à Sarah de savoir si cette voix était la sienne ou celle de son artefact.

Les mains de Sarah s’illuminèrent, se chargeant en énergie. Avec plus de maîtrise, elle aurait pu faire exploser ce wagon, mais elle se contenta juste de creuser dedans. Ses doigts se mirent à brûler, dégageant une énergie incroyable, troublante, qui fit fondre une partie du wagon. Elle put ainsi grimper à l’intérieur, et une fenêtre explosa alors sur sa droite. L’un des deux tueurs était déjà sur elle ! Elle vit un pied fuser droit vers son visage, et bondit sur le côté, évitant la charge… Puis des tentacules argentés jaillirent tout autour de son bras, qu’elle tendait vers l’homme. Ce dernier se reçut les tentacules sur son corps, et fut repoussé contre le mur. Furieuse, Sarah serra les dents, la pointe des tentacules devenant plus acérée, formant comme des couteaux qui s’enfoncèrent dans la chair de son adversaire, perçant ses défenses… Jusqu’à ce que l’autre tueur, aux attaques soniques, celui-là même dont elle devait initialement se méfier, l’attaqua également à travers une fenêtre.

Des bris de verre jaillirent, accompagnant l’onde sonore. Sarah se protégea toutefois en utilisant son autre bras, mettant son avant-bras en avant, comme si elle tenait un bouclier… Et, effectivement, autour de son bras, un bouclier argenté émergea. L’onde sonore la repoussa toutefois, faisant virevolter ses cheveux, mais le bouclier la protégea efficacement. Sarah entendit d’autres vitres éclater, et bondit alors en avant, son genou tendu sur le devant. Elle heurta le plexus solaire de son adversaire, et l’envoya s’étaler au sol. Sarah posa alors sa main sur sa gorge, serrant fortement, mais son adversaire réagit efficacement, en mettant sa main devant lui, et balança une attaque sonore à bout portant.

Le coup projeta Sarah dans les airs, mais eut aussi, vu la courte distance, de douloureuses conséquences secondaires sur l’ennemi de Sarah. Du sang s’échappait des narines de l’agresseur. Sarah, quant à elle, atterrit contre un mur, et vit alors les deux se rapprocher.

*N’abandonne pas maintenant, pas contre eux !*

L’ennemi aux ondes sonores s’apprêta à une autre attaque… Quand Garo, tel un héros de dernière minute, jaillit dans le dos de l’homme. Avec une attaque aussi rapide que violente, projeta l’ennemi au sol. Déstabilisé, ce dernier, qui avait lancé son attaque sonore, l’envoya sur le sol, là où il avait atterri, déclenchant une violente onde de choc interne qui le laissa neutralisé, et probablement mort.

Quant au second, il se retourna alors vers Garo, et Sarah déglutit en le voyant. Le visage tuméfié, un œil rouge, Garo était méconnaissable, et, parlant d’une voix forte, presque illuminée, il évoqua un certain Réann, et combattit alors son ennemi, tout en parlant encore avec ce Réann, visiblement un docteur… Garo faisait preuve d’une impressionnante dextérité, bien que ses mouvements de combat soient peu orthodoxes. Au bout de quelques instants, Garo réussit ainsi à se débarrasser de leur adversaire, cet étrange clone de lui-même, puis se retourna vers elle. Elle comprit que Réann était une femme, la doctoresse en charge du programme de Garo… Un programme qui impliquait visiblement du clonage.

« Je… Je ne suis pas sûre de comprendre tout ce qui se passe ici, Garo… Mais il faut partir, et le plus vite sera le mieux. »

Qui était donc cette Réann ? Pour qui travaillait-elle ? Qui étaient tous ces clones ? Sarah s’avança lentement quand la voix du Docteur Réann résonna encore.

« Tout cela fait partie de la simulation, Garo. C’est ton ultime test ! Les EVA avaient prévu ta fuite… Elles avaient prévu ton fonctionnement, la manière dont tu réagirais. La simulation devait se terminer avec l’intervention du GEFT, Garo… Je reconnais qu’il y a eu des complications, mais nous avons intégré ces variables pour adapter la simulation. Tu ne comprends pas ? Tu ne pourras jamais nous échapper ! »

Sarah et Garo s’avancèrent le long de la rame de métro, jusqu’à apercevoir une porte de maintenance sur la droite. Sarah l’ouvrit en brisant la serrure, et les deux remontèrent dans un couloir sombre et poussiéreux.

« Je n’aime pas ça, Garo, cette femme a l’air trop bien renseigné sur nos mouvements… »

Ils avaient rejoint une sorte d’antique station de pompage, se tenant sur un pont métallique surplombant un réservoir. Sarah se retourna alors vers Garo, et sa main s’illumina à nouveau.

« Laisse-toi faire… »

Elle posa sa main sur son torse, et une chaleur nouvelle jaillit encore. Une chaleur qui, curieusement, ne brûlait pas Garo, tandis que Sarah continuait à s’illuminer, se répandant en lui.

« Hmmm... »

Il n’existait aucun terme précis pour résumer cette situation, pour décrire ce qu’elle faisait, et comment elle le faisait. Elle sondait le corps de Garo à la recherche d’organismes étrangers, et les brûlait, les détruisait. Un acte qui lui prit plusieurs minutes, tandis que Garo devait sentir en lui cette chaleur, une chaleur bienveillante et agréable, qui se dissipa ensuite quand Sarah retira sa main.

« Voilà… Il y avait d’autres puces en toi, Garo… »

Les fugitifs n’avaient plus désormais qu’à fuir, en espérant que leurs poursuivants ne les retrouveraient pas…
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 69 lundi 12 novembre 2018, 23:56:25

« Je… Je ne suis pas sûre de comprendre tout ce qui se passe ici, Garo… Mais il faut partir, et le plus vite sera le mieux. »

Sarah semblait totalement déconcertée par les évènements qui se déroulaient sous ses yeux mais au moins les deux fugitifs s’accordaient sur une chose : il était temps de se barrer de cet endroit et rapidement ! La voix de Reann résonna à nouveau, et cette fois Garo en était certain, la docteur n’était pas présente physiquement, mais elle continuait néanmoins à essayer de le provoquer. Le monstre de laboratoire fit mine de répondre à la provocation, tout en suivant Sarah qui cherchait une issue. Il ricana, et gronda férocement, ses yeux scrutant les ténèbres de la gare souterraine :

"Des complications ?! Laissez moi rire Doc’ ! Le Prophète, le black-out, les émeutes… Vos petites EVA n’ont rien vu venir ! Et Tekhos Metropolis est désormais plongée dans le chaos ! Vous essayez juste de ramasser les morceaux résultant de vos défaillances avant que les têtes ne commencent à tomber … Et certaines vont tomber car vos patronnes vont chercher des responsables ! Tout ce que vous souhaitez c’est sauver votre petite place dans ce soi-disant paradis, mais les Enfers s’ouvrent sous vos pieds !"

Derrière son sourire carnassier, le jeune homme cherchait à gagner du temps, essayant de faire croire aux Tekhannes qu’il souhaitait toujours en découdre ici-même. Gagner quelques secondes, quelques minutes … Du coin l’oeil, il surveillait la policière qui forçait une porte. Lorsqu’elle eut fini, elle lui fit un signe de tête et ils quittèrent enfin ce cimetière des rails par un passage dérobé.

À peine avaient-ils accéder à un couloir sombre et poussiéreux que Sarah fit part de ses inquiétudes :

« Je n’aime pas ça, Garo, cette femme a l’air trop bien renseigné sur nos mouvements… »


Le monstre de laboratoire ne répondit rien. En réalité il n’était pas aussi sûr de lui qu’il ne le laissait paraître. Oh bien sûr, il ne s’était jamais sentit aussi fort, ni aussi déterminé, mais il sentait d’instinct qu’ils n’en avait pas fini avec les tekhannes. Que diable pouvaient-elles encore leur réserver ?

Alors qu’ils traversaient un pont métallique dans une grande salle souterraine dont il ignorait l’utilité, la jeune femme se retourna soudainement vers lui :

« Laisse-toi faire… »

Surpris, Garo fixa la main de la jeune qui s’illuminait. Une nouvelle fois son instinct lui souffla de repousser cette main, et une nouvelle fois son corps ne réagit pas et se laissa faire alors que Sarah apposait sa main sur son torse

Une sensation familière saisit le jeune homme, une chaleur se répandit en lui, une chaleur semblable à celle qu’il avait ressenti dans la salle de bains de cet appartement. C’était agréable, apaisant, réconfortant. La fatigue et la douleur disparurent.  Le temps était suspendu : s’était-il écoulé des heures ou des secondes depuis le début ? Il n’y avait plus qu’une intense lueur blanche d’un blanc immaculé … et Sarah.

« Hmmm... »

La jeune femme avait fermé les yeux et Garo se surprit à observer son visage : ses traits fins, son noeud aquilin, ses sourcils gracieux marquant une détermination sans faille, ses lèvres roses à l’apparence si douce … À nouveau il sentit un trouble en lui. Il était troublé par Sarah, par sa présence, par le contact de sa main sur son torse, par la chaleur de ses doigts et même par son odeur.

Ce n’était pas la première fois de la soirée mais désormais il savait pourquoi : pour la première fois de sa vie, aussi loin qu’il s’en rappelait, quelqu’un était bienveillant envers lui. Jusqu’à présent il n’avait été qu’un cobaye. Il avait subi pendant des années tortures, sévices, manipulations génétiques et autre humiliations, et il s’y était habitué. Qu’on le traite autrement que comme un sujet d’expérience était une nouveauté pour lui, et il ne savait pas trop encore quoi en penser … À regret, il sentit la jeune femme s’écarter de lui, et la chaleur disparue, remplacée par la froideur du lieu, la douleur de ses blessures et la fatigue de ses muscles. Mais ce qu’elle lui annonça fut bien pire encore :

« Voilà… Il y avait d’autres puces en toi, Garo… »

Cette annonce eut l’effet d’un coup de masse. Sonné, le regard de Garo se perdit dans le vide.  Qu’est-ce que ça voulait dire ? Qu’il s’était trompé sur toute la ligne en pensant pouvoir s’échapper facilement ? Que le prophète faisait également parti du complot ou l’avait manipulé ?

"Tch !"

Le jeune homme se retourna brusquement et frappa de ses deux mains la rambarde du pont sur lequel ils se trouvaient, éclaboussant le métal de quelques gouttes de sang. Pendant un instant, il sembla sur le point d’exploser, son dos remontant et descendant avec violence au rythme de sa respiration rauque. Mais la pression retomba lentement alors qu’il se calmait, la tête baissée. Au bout d’un moment, il siffla entre ses dents, comme se parlant à lui même :

"J’en ai assez qu’elles se jouent de moi !"


Les coudes sur la rambarde, Garo passa les deux mains sur son visage. Pour la première fois, il sentit une profonde lassitude l’envahir. Ses espoirs de liberté n’étaient-ils qu’illusion ? Ce cauchemar avait-il une fin ? Il poussa un profond soupir, se recomposa une expression neutre et s’adressa à la jeune femme sans se retourner :

"Partons avant que les Tekhannes ne convergent vers notre dernière position connue."

La policière et le monstre de laboratoire reprirent leur fuite. Leur objectif désormais était de mettre le plus de distance possible entre l’endroit où avaient été détruites les puces et eux, tout en passant entre les mailles du filet. Leur course éperdue leur fit traverser aussi bien d’interminables couloirs bétonnées, d’immenses installations souterraines abandonnée que de passages étriqués et sombres. Sans aucun moyen de se repérer, ils se fiaient à leur instinct, et jusqu’à présent la chance leur souriait : ni patrouille ni piège ne se mirent en travers de leur route.

Alors qu’ils continuaient à avancer dans ce dédale souterrain, Garo, qui était resté un long moment silencieux,  s’adressa à la policière sans se retourner :

"Que vas-tu faire maintenant Sarah ?"

Attendant une réponse qui ne venait pas, le jeune homme précisa sa pensée d’un ton neutre :

"Tu es aussi une cible des Tekhannes. Mais contrairement à moi, tu as une vie à Tekhos Metropolis, ou du moins tu avais une vie … Que comptes-tu faire désormais ?"

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 70 lundi 19 novembre 2018, 00:48:06

Sarah avait parfois l’impression de voir en Tekhos Metropolis une sorte de version féministe et sexy de la société de Big Brother. Des caméras partout, avec des moyens de détection très avancés fonctionnant par un système extrêmement complexe d’algorithmes. Elle se demandait encore pourquoi personne, au sein de sa propre brigade, ne savait qu’elle disposait d’un bracelet magique. Elle avait en tout cas, ce soir, atteint un niveau de symbiose très impressionnant avec le Witchblade, un niveau qu’elle n’avait en réalité que très rarement atteint auparavant. Avançant la première, elle s’avança à travers une série de couloirs, de rames abandonnées, et de stations d’épuration. Il n’y avait personne ici, pas d’employés ou de techniciens, si ce n’est quelques drones qui circulaient dans des stations de maintenance souterraines. Sarah et Garo évitaient prudemment les caméras, et filèrent même à un moment dans un conduit de canalisation étroit. Des jets de vapeur brûlants sifflaient parfois, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent à la base d’un long conduit de refroidissement dans une usine de maintenance.

En levant la tête, Pezzini voyait quelques ventilateurs qui tournaient, ainsi que de nouveaux jets de pression. Ils étaient au cœur d’une station de traitement de l’eau, fournissant de l’eau chaude au quartier. Elle estimait donc qu’ils étaient proches du fleuve, et donc d’un moyen de quitter cet enfer. Une échelle de maintenance se trouvait devant eux, faisant plus d’une vingtaine de mètres de hauteur. C’est à ce moment que Garo l’interrogea sur la suite des évènements.

Sarah Pezzini resta silencieuse, hésitant un peu. Elle lui tournait le dos, la tête légèrement penchée vers le bas. Quel attachement avait-elle à Tekhos Metropolis ? Personne...

*...Sauf Yulia.*

Yulia Vesselovski était une puissante femme que Sarah avait rencontré il y a quelques semaines*, qui maîtrisait un artefact similaire au sien, le Darkness. Avec le recul, elle avait compris que, si elle était venue initialement à Tekhos Metropolis, c’était sans doute à cause du Witchblade. Elle s’était très rapidement liée d’amitié avec Yulia, qui lui avait proposé un boulot à sa mégacorporation, BlackWater, mais Sarah préférait encore rester policière... Même si elle ne savait pas trop pourquoi.

« Je crois que je vais prendre des vacances loin de la capitale, le temps que tout ça se calme, Garo... Et que je trouve surtout quoi faire de toi. »

Elle avait acquis la conviction que Garo n’était pas une menace, mais un cobaye, une victime. Elle luttait contre un ennemi invincible, pensant pouvoir renverser les personnes qui avaient volontairement relâché Garo, et qui s’étaient amusées à transformer tout un quartier de la ville en un enfer urbain.

« J’ai des relations pour nous aider à quitter ce merdier. J’aurais préféré ne pas l’appeler, mais, compte tenu des circonstances... Mais, pour l’heure, il faut retourner à l’air libre. »

Sarah restait volontairement ambigüe, n’ayant pas spécialement envie de parler de Yulia à Garo. Si se rapprocher de Yulia l’inquiétait, c’était aussi parce qu’elle avait entendu parler de certaines activités occultes concernant BlackWater. Somme toute, si Sarah enquêtait régulièrement dans les bas-fonds et les ghettos, c’était aussi pour se renseigner sur cette mégacorporation, et pour essayer de comprendre l’étendue de ses sentiments envers Yulia, et le bonheur immense, instinctif, qu’elle ressentait en sa présence.

La policière revint au moment présent, et commença à grimper l’échelle. Elle s’arrêtait parfois devant les jets de pression, et les bouchait en posant sa main dessus, recouvrant les ouvertures d’une membrane argentée. L’ascension était longue et épuisante, et, quand ils approchèrent des hélices, elle les bloqua encore, usant de sa main sur le mécanisme pour le bloquer, le recouvrant de filaments argentés. Comme quoi, son artefact lui permettait bel et bien, non seulement de se protéger, mais aussi de modifier l’environnement alentour.

La jeune femme continua ainsi à grimper, jusqu’à rejoindre une grille en hauteur, qu’elle ouvrit d’un coup sec. Ils rejoignirent ainsi une sorte de grand entrepôt très bruyant, avec d’énormes cuves d’eau, des pompes bruyantes, et de gros compresseurs qui faisaient des bruits effroyables de turbines. Sarah se dépêcha de s’avancer, jusqu’à rejoindre une porte qu’elle ouvrit. Elle entendit cette fois des bruits, et fit signe à Garo de rester silencieux.

« Sacré bordel, ce qui se passe dehors, hein ?
 -  J’ai entendu dire qu’ils recherchaient quelqu’un... Un terroriste, ou je sais pas quoi.
 -  En tout cas, les machines refonctionnent toutes à pleinr égime ! »

Une équipe de maintenance se trouvait dans l’un des postes de contrôle de la station. Sarah choisit de les éviter, remontant un couloir, puis grimpa un escalier. Maintenant qu’elle était sortie des égouts, elle pouvait respirer un peu. Elle ouvrit la porte menant à une salle de réunion. Un tableau blanc se trouvait au fond, mais il y avait surtout une série de vitres permettant de voir la ville de Tekhos Metropolis.

Les gratte-ciel brillaient cette fois de mille feux. Entre eux et l’usine, l’un des affluents du fleuve. Sur la droite, Sarah pouvait voir l’un des ponts, avec des gyrophares de police.

« Tu sais nager, j’espère ? » demanda-t-elle alors.

Avec un peu de chance, ils allaient réussir à sortir vivants de ce cauchemar !



* : Cf. RP « Du rêve à la réalité ».
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 71 mardi 20 novembre 2018, 22:41:43

« J’ai des relations pour nous aider à quitter ce merdier. J’aurais préféré ne pas l’appeler, mais, compte tenu des circonstances... Mais, pour l’heure, il faut retourner à l’air libre. »

Sarah ne vit pas le regard sombre que lui jeta Garo. Qu’elle lui dise qu’elle ne savait pas encore ce qu’elle allait faire de lui avait piqué son égo - pour qui se prenait-elle pour croire qu’elle pouvait décider de son destin ? - mais l’évocation de ses puissantes relations le fit mettre carrément sur ses gardes. Si elle connaissait quelqu’un à Tekhos assez puissant pour défier la GeoWeapon Corp, c’était forcément quelqu’un de très dangereux.

Sarah commença à monter une grande échelle et le monstre de laboratoire la suivit mais en mettant inconsciemment de la distance entre elle et lui, et sans la quitter des yeux. Les évènements de la nuit ne cessaient de défiler dans sa tête et il ne pouvait empêcher la pensée qu’il avait été manipulé tout du long de s’insinuer sournoisement dans son esprit : son évasion avait été planifiée, il avait été poussé à massacrer les Red Boobs, son affrontement avec la GEFT n’avait été qu’un test, le docteur Reann avait essayé de lui faire croire qu’il n’était qu’un clone parmi tant d’autres,  le soi-disant Prophète ne l’avait pas débarrassé de ses puces de géolicalisations … Alors comment pouvait-il croire que Sarah ne prenait pas part elle aussi à cette expérience ?

Le jeune homme s’arrêta de monter à l’échelle. Suspendu aux barreaux, il observa la policière qui bouchait des tuyaux crachant des jets de vapeur brûlant grâce à son armure, et l’espace d’un instant une pensée sinistre lui traversa l’esprit :

*Elle aussi se joue de toi ! Débarrasse toi d’elle ! Précipite là en contrebas et ce sera terminé !*

Mais il n’en fit rien. Il posa sa tête contre un barreau et respira profondément avant de reprendre son ascension. Pas maintenant. Peu importe qui était la jeune femme ou ce qu’elle comptait faire, il avisera sur le moment. Mais pas maintenant. Pas maintenant …
Les deux fugitifs arrivèrent dans ce qui semblait être une station de traitement des eaux : enfin, ils avaient rejoint la surface. Ils évitèrent une équipe de maintenance et Sarah les mena à une salle de réunion dont la vue donnait sur le spectacle unique des grattes-ciels de Tekhos Metropolis. Mais ils n’étaient pas encore sorti d’affaires car un fleuve les séparait de leur destination et il n’y avait plus qu’une solution pour traverser …

« Tu sais nager, j’espère ? »

Garo se contenta d’un hochement de tête et ils sortirent de la salle. Il leur fallut encore quelques minutes pour atteindre le fleuve sans se faire repérer et ils se tenaient désormais sur la berge, contemplant les eaux noires et sombres qui s’étendaient devant eux. Le courant était fort et la traversée s’annonçait périlleuse mais le jeune homme n’en avait cure.. La jeune femme ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais Garo s’était déjà élancé et plongea sans un mot.

Les ténèbres l’engloutirent un instant avant qu’il ne refasse surface et ne commence à nager en crawl. Il ne savait pas si la policière le suivait mais il était trop occupé à essayer de ne pas se noyer pour pouvoir se retourner. Alors qu’il était à la moitié de la traversée, un hélicoptère surgit soudain en trombe, survolant le fleuve et se dirigeant droit sur lui tous projecteurs allumés : Garo n’eut d’autres choix que de prendre une grande inspiration et de plonger.

Tout ne devint qu’obscurité et le monstre de laboratoire essaya de continuer à nager dans la même direction à deux ou trois mètres de profondeur mais les eaux noires le malmenaient durement. Soudain un cercle de lumière passa au-dessus de lui, sembla s’arrêter un instant avant de s’éloigner. Garo attendit quelques secondes, pour s’assurer que l’hélicoptère soit bien parti, puis entreprit de remonter à la surface.

Soudain, un tourbillon l’aspira vers le fond et il perdit instantanément tous ses repères, ballotté comme une feuille par les éléments déchaînés : où était le haut ? Où était le bas ? Où était la surface ? Où était la délivrance ? Les secondes s’égrenèrent. Depuis combien de temps avait-il plongé ? Une minute ? Deux minutes ? Plus ? Il sentait la brûlure se répandre dans ses poumons à la recherche désespérée d’oxygène alors que les ténèbres l’engloutissaient  …

*Je vais pas crever comme ça après tout ce à quoi j’ai survécu  !*

Dans un sursaut de colère, Garo s’extirpa du tourbillon d’une violente impulsion et creva la surface de l’eau avant d’aspirer de l’air à pleins poumons. Heureusement, il avait presque traversé le fleuve et quelques minutes plus tard il se hissait sur la berge opposée et se laissait rouler sur le dos le temps de reprendre son souffle. Une fois que les battements de son coeur se furent calmés, il se redressa et constata qu’il avait dévié de sa course initiale, mais surtout, il n’y avait pas de trace de la policière. Le jeune homme dégoulinant se releva et la chercha des yeux avant de l’appeler en essayant de ne pas élever trop la voix :

"Sarah ? … Sarah ? ... "

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 72 lundi 26 novembre 2018, 00:48:04

Ce cauchemar semblait enfin approcher de sa fin. Sarah et Garo se retrouvèrent sur la berge, surplombant l’eau. Tekhos Metropolis avait été conçue le long d’un large fleuve, et la ville elle-même était séparée par plusieurs affluents. D’ailleurs, le fleuve était si grand par endroit que GWC avait installé ses usines en plein milieu, fabriquant une grande île artificielle pour implanter le GéôDome. Il n’était pas visible depuis leur position, et elle se demandait si Garo ne venait pas de là à la base. Elle quittait l’île avec beaucoup de questions, peu de réponses, et une ville entière à leurs trousses.

*Encore un peu, et on dirait le scénario d’un mauvais film d’espionnage...*

Elle regarda une dernière fois Garo, et ouvrit la bouche pour s’assurer qu’il était prêt à y aller :

« Tu... » entama-t-elle.

Puis Garo bondit brusquement. Un superbe plongeon de cinq ou six mètres, avant de disparaître dans l’eau. Sarah pesta sur place.

*Les hommes !*

Elle inspira ensuite, puis sauta à son tour. Quand son, corps disparut dans l’eau, le Witchblade réagit en conséquence. Avec une telle armure, aussi lourde, elle aurait normalement dû couler à pic. Après tout, quand un chevalier en armure de plates sautait dans l’eau avec son armure, il ne pouvait que se noyer. Mais le Witchbladeavait déjà prouvé être en mesurer de défier les lois de la physique. L’armure le fit encore. Le heaume recouvrit la tête de Sarah, et elle constata qu’elle pouvait respirer, tout en pouvant voir assez clairement, ce qui était d’autant plus impressionnant que l’eau du fleuve était assez polluée. Les firmes comme GWC ou BIOGENIX rejetaient après tout leurs saloperies dans l’eau, et les stations d’épuration des eaux ne suffisaient pas à nettoyer les eaux usées rejaillissant dans le fleuve.

*Comment est-ce possible ?*

Des branchies artificielles étaient apparues sur l’armure, témoignant encore une fois des capacités phénoménales d’adaptation de l’artefact, pour n’importe quel environnement. Sarah avait perdu Garo de vue dans cette purée de pois, et nagea rapidement. Elle restait sous l’eau, et, dans l’obscurité, vit à un moment un halo blanc en hauteur, signe d’un hélicoptère survolant les environs. Elle continua ensuite à nager, le courant la faisant elle aussi dévier. Il y avait une bonne vingtaine de mètres à faire pour rejoindre l’autre côté du cour d’eau, et elle vit le mur de soutènement, puis remonta à la surface.

Le heaume se retira quand sa tête émergea de l’eau, et nagea sur le côté, lentement, cherchant un moyen de grimper. Elle avisa finalement une berge, et grimpa à son tour. Pas de trace de Garo autour d’elle, ce qui l’amena à monter les marches. Elle rejoignit ainsi un parking situé à l’arrière de plusieurs entrepôts, éclairé par quelques lampadaires. Au-delà des entrepôts, il y avait d’énormes gratte-ciel, témoignant du fait qu’ils étaient bien revenus au centre-ville. Sarah soupira doucement, et commença à marcher lentement, avant d’entendre la voix de Garo.

Elle s’approcha du rebord surplombant une autre berge, et s’appuya sur la rambarde.

« Je suis là-haut, Garo ! »

Le temps qu’il la rejoigne, Sarah s’approcha des voitures. Difficile pour elle d’aller récupérer sa voiture de service, et elle ne comptait pas se promener dans les rues de la ville avec un fugitif recherché. Avisant une élégante voiture aux vitres fumées, elle s’en approcha, et posa sa main sur la poignée de la porte. Encore une fois, le Witchblade agit pour elle, se faufilant à travers la portière, repérant les circuits électroniques du véhicule, et les déverrouilla. Un signal sonore se fit entendre, et Sarah ouvrit la porte.

« Montez » ordonna-t-elle à Garo.

Elle se faufila à l’intérieur de la voiture, et nota la présence d’un tableau de bord, comprenant un système téléphonique intégré. Le Witchblade disparaissait déjà du corps de Sarah, lui deeppinkonnant une apparence plus commune. Elle écarta la liste de contacts du possesseur du véhicule, tout en sachant que celui-ci pourrait la retrouver ensuite. Ces voitures disposaient d’une balise de géolocalisation, et elle ne comptait pas la désactiver.

Sarah composa un numéro pendant que Garo se sanglait, puis démarra ensuite. Le moteur électrique marchait bien, et, sans un bruit, mais avec le ronronnement des pneus sur le bitume, Sarah sortit des entrepôts. Sarah se pinça nerveusement les lèvres, tandis que la sonnerie résonnait dans l’habitacle de la voiture.

*Ce n’est pas de gaieté de cœur que je l’appelle, mais je n’ai pas le choix...*

La connexion finit par s’établir, et Sarah reconnut la voix sensuelle de l’assistante personnelle de Yulia, Katherine.

« Qui êtes-vous ?
 -  Katherine, c’est Sarah ! »

Il y eut un léger moment de flottement. Du doigt, Sarah demanda à Garo le silence.

« Ce n’est pas l’un de tes numéros, Sarah...
 -  J’ai eu quelques soucis...
 -  Je vois... Des soucis qui sont liés au Deeppink Corner, je suppose ?
 -  Comment est-ce que... ?
 -  J’ai une télévision, au cas où tu l’ignorerais. »

Sarah ne trouva rien à ajouter. Katherine était une femme avec qui elle avait déjà fait l’amour, généralement en compagnie de Yulia, qui avait su s’entourer de deeppinkoutables beautés. Il fallait bien admettre que le look de Katherine ne laissait pas Sarah de marbre.

« J’ai besoin d’une planque sûre, Katherine, est-ce que tu peux en parler à Yulia ?
 -  Rien que ça ? Dans quel genre d’emmerdes est-ce que tu te trouves actuellement, Sarah ? »

La policière regarda Garo pendant quelques secondes. Elle n’aimait pas ça. Yulia n’était pas une femme désintéressée. Si Sarah lui demandait un service, elle devrait tôt ou tard devoir en payer le prix. Mais, honnêtement, elle avait épuisé toutes ses cartes, et elle était plus ou moins sûre que son appartement devait être surveillé.

« Passe juste le message à Yulia, Katherine, tu peux faire ça ?
 -  Oh, je peux faire tout ce qu’on me demande, moi...
 -  Je te remercie... Et dis à Yulia que je l’appellerai.
 -  Et, comme je suppose que tu as perdu ton téléphone portable, où est-ce que je t’envoie l’adresse ?
 -  Euh... »

Elle allait proposer ce numéro, mais la police finirait sûrement par retrouver ce véhicule, et par éplucher l’historique des échanges.

« Bon, je vois... Écoute, trésor, tu iras à la consigne de la gare centrale d’ici une heure, et tu demanderas le nom de Yulia, ok ?
 -  Merci, Katherine.
 -  Tu me remercieras quand tu auras la facture. »

La conversation téléphonique se coupa ensuite. Sarah ferma les yeux pendant quelques secondes, avant de soupirer lourdement, puis regarda à nouveau Garo.

« Au cas où ça vous aurait échappé, je viens de m’endetter pour vous sauver les miches. »

Qu’on ne vienne pas dire, ensuite, qu’elle n’accomplissait pas dignement son serment !
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 73 samedi 01 décembre 2018, 22:04:31

Garo releva la tête quand il entendit son nom : apparemment Sarah n’avait eu aucune difficulté à traverser le fleuve, contrairement à lui. Il la rejoignit rapidement sur le parking où elle piratait une voiture : ce n’était en rien un challenge pour l’artefact de la jeune femme et, quelques secondes plus tard, les deux fugitifs s’installaient dans l’habitacle du véhicule “emprunté”, faisant peu de cas d’en mouiller l’intérieur après leur petite baignade.  

Sans attendre, la policière démarra, s’engagea sur le réseau routier de la mégalopole tout en composant un numéro, cherchant à joindre son contact mais tomba sur une … assistante ? Sarah fit signe à Garo de garder le silence mais elle aurait pu s’en épargner la peine car le jeune homme, les bras croisés, semblait perdu dans la contemplation des buildings qui défilaient derrière la vitre côté passager et n’écoutait que d’une oreille distraite la conversation qui se passait plus ou moins bien : la policière se fit quelque peu bousculer par son interlocutrice à la répartie cinglante et au ton condescendant.

Le jeune homme ignorait tout de l’identité du contact de Sarah et de ses relations avec elle , mais c’était apparemment une femme assez puissante pour pouvoir offrir une planque à la jeune femme sans se préoccuper de la questionner davantage sur la nature de ses ennuis. Cependant, demander un tel service ne semblait pas ravir Sarah et elle ne le faisait que par contraintes et forces : la jeune femme jeta un long regard appuyé à Garo avant de finalement accepter. Ils allaient pouvoir récupérer la clé de leur planque à la gare centrale de Tekhos Metropolis, mais la dénommé Katherine évoqua une “facture”, signe que la policière allait devoir rembourser ce service dans un futur proche, d’une manière ou d’une autre. Et elle semblait déjà le regretter :

« Au cas où ça vous aurait échappé, je viens de m’endetter pour vous sauver les miches. »

Agacement, hargne, frustration. Sarah cherchait naïvement un signe de reconnaissance de la part de l’ingratitude personnifié, d’un être sans émotion dont seule l’apparence était humaine et qui ne se souciait que de lui. Que croyait-elle pouvoir tirer de ce monstre de laboratoire qui se contentait de l’ignorer ?

"Merci …"

Le mot tomba, inattendu. Pas de trace de sarcasme, ni de cynisme, seulement une sincérité déconcertante. Garo aurait très pu répondre à la jeune femme qu’il n’avait jamais demandé son aide, ou se moquait de ses relations très douteuses pour une flic soi-disant droite et honnête, mais pas cette fois.
Garo n’adressa pas un regard à la jeune femme et elle n’eut droit à aucune autre parole de sa part jusqu’à leur arrivée à la gare centrale. Alors que Sarah se garait, le jeune homme brisa enfin le silence d’une simple remarque, sans trace d’ironie :

"Je suppose que je dois rester dans la voiture ?"

La policière n’eut même pas besoin d’essayer de le convaincre : en tant qu’ennemi public numéro 1, même lui pouvait convenir qu’il ne soit pas très prudent qu’il se montre dans un lieu public alors que son visage était encore diffusé sur tous les écrans de la ville quelques heures auparavant. Alors Sarah descendit de la voiture, laissant Garo seule avec ses pensées, à l’abri derrière les vitres teintées.

Quand la silhouette de la jeune femme disparut dans le hall de la gare, Garo poussa un profond soupir : Il avait repassé des dizaines de fois les évènements de la nuit dans sa tête, étudiant tous les scénarios alternatifs inimaginables, et la conclusion était aussi unique qu’implacable· : sans Sarah, il n’aurait eu aucune chance à échapper à la GeoWeapon Corp, à moins d’accepter que la mort eût été un échappatoire...

Le jeune homme posa sa tête sur son poing fermé, observant, sans vraiment les voir, les tekhannes qui marchaient au dehors. Grâce à la policière, ils allaient avoir accès à une planque pour reprendre des forces et se préparer la suite. Bien entendu il ne comptait pas relâcher son attention car ignorant tout de leur mystérieuse bienfaitrice, mais jamais son évasion n’avait était aussi proche de réussir. Cependant, il subsistait un scénario qu’il ne devait sous aucun prétexte ignorer malgré son apparente invraisemblance : que Sarah fasse partie intégrante de l’expérimentation.

Garo sentit sa poitrine se serrer rien qu’à cette idée. C’était là un sentiment qu’il n’avait jamais connu jusqu’à présent : la crainte d’être trahie par la seule personne de toute son existence à qui il avait donné, malgré les apparences, sa confiance. Le jeune homme serra les dents de frustration devant son impuissance : lui, le monstre de laboratoire qui se croyait supérieur à tout être présent sur Tekhos, n’avait plus d’autre choix que de laisser son destin entre les mains de la porteuse d’un artefact légendaire dont il n’arrivait pas à saisir les motivations. Pire encore, il avait peur de ses motivations… Ah ! Un monstre qui a peur ! …

Garo se laissa retomber sur son siège, la tête basculée en arrière, et murmura pour lui même :

"Je suis pathétique ..."

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 74 mardi 11 décembre 2018, 00:59:49

Tekhos Metropolis abritait plusieurs gares et stations périphériques. La gare centrale constituait le nerf central du réseau ferroviaire tekhan, un réseau qu’on devait initialement à l’ingéniosité naine. C’était les nains de Tekhos qui avaient, dans les mines, développé un système de rails pour permettre l’approvisionnement des ressources depuis leurs mines jusqu’aux forteresses à la surface. Les humains avaient étendu le concept, et les trains avaient su prouver leur efficacité lors de la lointaine guerre entre Nexus et Tekhos, une guerre où le premier camp avait puisé dans la magie et où le second s’était reposé sur la technologie. En l’occurrence, les trains avaient permis un ralliement rapide de troupes  à la frontière pour affronter les forces nexusiennes. Depuis lors, le système ferroviaire s’était densifié, et allait jusqu’aux Badlands.

La gare centrale était un fourbi de quais, de mezzanines, avec quantité d’activités annexes : boulangeries, restaurants, librairies, magasin de vêtements, colporteurs venant vous refourguer des guides touristiques à des prix démesurés. Sarah avançait nerveusement, le Witchblade ayant généré sur elle une veste à capuche. Même si elle ne se pensait pas recherchée, elle savait qu’il valait mieux éviter que sa tête ne croise les caméras de sécurité. Avec les logiciels de reconnaissance faciale très développés et des IA comme les EVA, un fugitif restait rarement invisible à Tekhos Metropolis, tant il y avait de systèmes de sécurité. Une véritable société orwellienne, officiellement installée au nom de la sécurité et de la protection contre les Formiens. L’éternel dilemme opposant libertés publiques et sécurité de la société... Mais Sarah n’était pas venue dans cette gare pour émettre des circonvolutions sur l’état de la société tekhane.

Elle était surtout aussi confuse que Garo, car les gens jouant avec lui la connaissaient aussi, et voulaient visiblement prendre son artefact. Sarah ne pouvait plus se permettre de rester à Tekhos Metropolis. Et, à la réflexion, elle était venue ici à l’origine pour obtenir des informations sur son artefact, mais avait échoué... Si ce n’est en rencontrant Yulia.

*Non, je me trompe... Je pensais venir sur Terra pour obtenir des informations sur cet artefact, mais celui-ci voulait se rapprocher de Yulia.*

Yulia était une puissante femme, la PDG d’une SMP très puissante, BlackWater, mais elle était surtout la détentrice du Darkness, un artefact similaire au sien. Et, pour une raison inconnue, les deux artefacts étaient très attirés l’un vers l’autre, à tel point que, quand Sarah était avec Yulia, elle avait un contrôle presque total sur le Witchblade, et lui faisait sauvagement l’amour avec son artefact. La dernière fois, son artefact avait tellement prospéré qu’il avait formé sur les deux femmes une marée de serpents tentaculaires et argentés.

Alors, que faire ? Rester ? Partir ? Elle était aussi confuse que Garo, dans le fond, car elle craignait que Yulia ne soit justement le genre de femme à vouloir faire des expériences sur des gens comme Garo. Son enquête sur BlackWater n’avait encore rien révélé, si ce n’est que la SMP semblait plus nébuleuse que ce que Sarah pensait initialement... Sans compter sa méfiance naturelle sur ce genre de sociétés surpuissantes, promptes à se croire au-dessus des lois.

S’aventurant dans la gare, Sarah rejoignit les consignes, et rechercha le bon casier. Les voyageurs déposaient ici leurs affaires avant de se promener dans la ville entre deux trains. Elle trouva finalement le bon, tapa le numéro de sécurité, puis avisa à l’intérieur. Il y avait là un sac à dos qu’elle attrapa, puis elle rejoignit précipitamment la voiture.

Une fois à l’intérieur, elle ouvrit le sac à dos, et vit une carte à l’ancienne de la région, avec une croix rouge dans la forêt, désignant probablement une cabane, et un mot écrit par Yulia. Sarah sourit brièvement en le regardant, puis remarqua ensuite que des coordonnées GPS avaient été écrites sur la carte, et les rentra dans l’appareil de la voiture.

Le GPS de la voiture se mit alors à calculer le temps approximatif, avant de l’afficher sur l’écran, et Sarah maugréa.

Au moins six heures de route.

« Bon, on va avoir l’occasion de papoter, comme ça. »

Sarah démarra ensuite, et fila.

Pendant ce temps, à proximité, sur une corniche, de petits appareils sphériques métalliques émettaient des lueurs rouges, tournoyant autour d’une impressionnante silhouette invisible aux yeux des caméras de sécurité. La silhouette regarda le véhicule partir, mémorisant au passage la plaque d’immatriculation, puis s’adressa ensuite à son commanditaire :

« Prophète ? Comme vous le soupçonniez, la Porteuse a supprimé les traceurs que vous aviez mis dans le corps du Cobaye. »

Il n’avait désormais plus qu’à les suivre...
DC d’Alice Korvander.

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