C’était avec une voiture très insolite qu’ils étaient venus chercher la jeune femme : une
Chevrolet Corvette rouge 1962. Pilotant le véhicule, un homme en costume avec des lunettes de soleil noire lui avait adressé un élégant sourire, tout en lui ouvrant la portière passager.
«
Agent Phil Coulson, Madame, c’est moi qui suis chargé de vous conduire à votre entretien. »
Quand elle avait appris que
Seikusu Base Camp avait donné son accord à un interview d’une super-héroïne, Marie Delaunay avait dû sauter de joie. Elle intervenait pour le compte d’un grand journal français, qui voulait mener un reportage assez complet sur le SHIELD et sur son intervention à Seikusu, et, plus précisément, sur la relation entre le SHIELD et les super-héros, qui étaient devenus un véritable phénomène de société. Et le SHIELD était une organisation qui suscitait quantité de fantasmes et d’interrogations.
Par volonté de transparence, l’organisation avait autorisé cet interview, mais, comme il était nécessaire de protéger les lieux, Marie n’avait pas été autorisée à se rendre seule à la base. De toute manière, elle n’aurait pas franchi les portiques de sécurité. Et puis... Il y avait encore une autre surprise, qu’elle allait découvrir sous peu, pendant que Coulson rejoignait l’autoroute.
«
Vous venez de France, n’est-ce pas ? C’est un charmant pays, j’y ai parfois été affecté de temps en temps. Vous verrez, le Japon est un pays charmant, les Français y sont très appréciés. »
Phil rejoignit la bretelle, et accéléra encore, faisant rugir son moteur.
«
Vous allez rencontrer Spectrum. C’est une Avenger expérimentée, mais qui présente l’avantage de ne pas être une figure publique. Elle est parfaite pour satisfaire votre curiosité. Votre entretien se déroulera seul avec elle, conformément à ce que nous avons convenu. »
Pour avoir le droit d’interviewer Spectrum dans les locaux du SHIELD, Marie avait dû signer plusieurs accords de confidentialité, que son journal avait dû confirmer. Il n’y avait pas que la paranoïa ambiante du SHIELD, mais avant tout des enjeux de sécurité nationale. Pour autant, l’idée n’était pas de censurer l’interview, ou de s’assurer que Marie n’offre qu’une version officielle, épurée de tous les éléments litigieux. Les accords de confidentialité prévoyaient ainsi que seuls les éléments contenant des informations confidentielles et présentant un risque pour la sécurité seraient retirés de la version finale de l’entretien.
Entre-temps, Phil continuait à rouler, mais évita la sortie menant à la base militaire. Devant le regard étonné de la femme, il se contenta d’un sourire énigmatique.
«
Ne retirez pas votre ceinture. Lola n’est pas une voiture comme les autres. »
Il appuya alors sur un bouton, et l’appareil se mit alors à vibrer, les pneus du véhicule se mettant à cracher de la fumée et des flammes. Les quatre pneus pivotèrent alors, et Lola s’éleva lentement dans les airs. L’appareil s’éleva alors vers les nuages, et une épaisse structure sombre apparut au milieu des nuages.
«
Vous ne pensiez tout de même pas faire votre interview dans un bunker sinistre ? Madame Delaunay... Bienvenue au S.H.I.E.L.D. »
Lola se rapprochait de l’un des vaisseaux emblématiques du SHIELD : un
Helicarrier ! Alors que Lola approchait, on pouvait apercevoir les quatre puissantes turbines énergétiques de la forteresse volante, provoquant un boucan assourdissant. Un spectacle assurément impressionnant, surtout pour une jeune femme qui ne connaissait encore le SHIELD que de réputation...
